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06 mars 2018

Commentaires

Noblejoué

@ Catherine JACOB

Pardon, mais j'avoue que dans la fable du laboureur je ne vois pas qui renoncerait à un trésor... Mystère.

Pour avoir connu qui ne songeait que chasses au trésor sans en faire, achetant des ouvrages de dernière catégorie sur la question mais ce n'était que son moindre défaut s'il était au moins malgré tout intelligent, la chasse au trésor, malgré un intérêt narratif, historique et symbolique, n'est pas celle qui me parle le plus.

Je ne vois pas non plus de renoncement au trésor dans La Fontaine, en quelque sorte on renonce au trésor, aux pièces d'or, d'un autre côté, on le crée par le travail. Ce n'est pas pour moi un vrai renoncement, on troque, comme ceux qui ne se vengent pas en espérant que Dieu ne se vengera pas, pardon, on dit autrement, leur accordera le paradis. Comme ils aimeraient frapper, en rien meilleurs que ceux qu'ils critiquent ! Mais ils ne le peuvent pas, ce n'est pas à l'esprit de vengeance, mais à un pouvoir qu'ils renoncent. On veut bien toujours un trésor... S'affirmer ou avoir une récompense, on veut acquérir et non renoncer.

Le trésor, la cassette de pièces et bijoux comme dans les trésors de pirate, n'est qu'une amorce, comme, tiens, vaguement, dans Corto Maltese. Dans une aventure, le héros cherche, comme souvent un trésor, cette fois associé avec des gens, l'aventure se passe mal, le trésor étant détruit de manière poétique, et les associés décident de se renflouer et de s'amuser à l'idée que les gens chercheront ce qui n'existe plus.
Pas de renoncement, mais de l'inexistant trésor matrice à de futures aventures.

Dans un roman d'un Rinpoché, nom courant au Tibet, tout tourne autour d'une boîte au trésor inexistant pour faire morale bouddhiste... Dans une aventure de Corto, c'est par contre une mallette de billets vide qui sert de leurre pour une révolution, personne ne regardant dedans, hommes trop fascinés par les femmes, complexes dans ces aventures, tous les personnages sont "réels".

Renoncement au pouvoir de l'anneau par Platon, ouais... C'est loin d'être un pouvoir bien important comme dans Tolkien, mais après tout... Vous avez raison ! Et avec pas grand-chose comme l'invisibilité d'un homme, on est censé acquérir le pouvoir...
J'avais écarté ce mythe, mais à tort, bravo de me le faire comprendre !

Mais mon erreur est féconde, vous m'avez appris ceci :

"Or la circularité est emblématique de l’éclair, lequel est emblématique de la fécondité et, bien que Platon qui s’intéresse à la perversion en général comme risque inhérent au pouvoir, ne le mentionne pas, le comportement de Caudale a fait injure quelque part à la fécondité dont le souverain antique est le garant.
D’où cocufié puis tué grâce à la magie de l’anneau, il est en somme puni par où il a péché dirions-nous. Sans compter que le chien est lui aussi en rapport avec la fécondité et que voulez-vous donc qu’il finisse par advenir de quelqu’un qui étouffe les chiens. « C’est bien fait pour lui ! » pourrait-on dire plus trivialement."

"Pour en revenir à l’oracle et à ce qu’il peut inciter à faire, on en trouve également un exemple sur la fin de ce même livre II de la République"

Etc., oui, je sais.
Mais comme j'avais déjà écarté Gygès, je l'ai fait de ça aussi, ce n'est pas sérieux ; disons que quand on ramasse des choses trop vite, on en fait tomber par terre, j'espère qu'on ne rira pas de moi, vu que c'est si commun !

Là j'ai plus d'excuses :

"« Existe-t-il des légendes où l'espace et le temps soient liés ? »

Il faudrait peut-être voir du côté du temps du rêve des Australiens autochtones, mais ça suffit pour aujourd’hui."

Je l'avais entendu dire mais le prenais avec des pincettes vu que j'avais aussi cru comprendre qu'on ne comprenait pas grand-chose à ces mythes... Grâce à vous je m'y intéresserai davantage.

Et donc vous avez :

- Rectifié des erreurs

- Appris

- Augmenté mon intérêt pour un domaine de la connaissance.

Merci, merci et merci, donc. Bravo et bravo aussi pour les talents dont vous avez montré dans un autre post une image, en cuisine.

Catherine JACOB

@ Noblejoué | 28 mars 2018 à 09:39

Bon. Le temps que ma soupe cuise, je vais faire un effort.

Votre question :
« Pour situer ma réflexion, l'invisibilité a commencé à m'intéresser par "Bilbo le Hobbit" et "Le seigneur des anneaux", où les Hobbits s'en servent pour se rendre invisible aux ennemis ou simples fâcheux [..] je n'ai pas vu d'histoire où le héros renonce à un trésor. »

C’est que vous n’avez pas cherché du côté de notre La Fontaine national :
« Travaillez, prenez de la peine :
C’est le fonds qui manque le moins.
Un riche Laboureur, sentant sa mort prochaine,
Fit venir ses enfants, leur parla sans témoins.
Gardez-vous, leur dit-il, de vendre l’héritage
Que nous ont laissé nos parents.
Un trésor est caché dedans.
Je ne sais pas l’endroit ; mais un peu de courage
Vous le fera trouver, vous en viendrez à bout.
Remuez votre champ dès qu’on aura fait l’Oût.
Creusez, fouillez, bêchez ; ne laissez nulle place
Où la main ne passe et repasse.
Le père mort, les fils vous retournent le champ
Deçà, delà, partout ; si bien qu’au bout de l’an
Il en rapporta davantage.
D’argent, point de caché. Mais le père fut sage
De leur montrer avant sa mort
Que le travail est un trésor. » - Le Laboureur et ses enfants.

Question suivante :
« L'invisibilité est donc liée à la mort, comme l'anneau venu de la terre donc d'Hadès par Gygès »

Quel intérêt d’être un homme juste dès lors que l’invisibilité vous permet d’être injuste impunément ; l’enjeu du débat tiré par Platon de l’anecdote rapportée par Hérodote est en effet la nature de la Justice.

Le fameux Gygès est quant à lui, selon les versions de l'histoire, lié à l’histoire de ce voyeurisme particulier qu’on appelle le candaulisme, de l’histoire d’un personnage qui régnait en Lydie, région d’où, selon Homère, serait originaire l’aristocratie étrusque, au VIIIe siècle av. J.-C. et qu’on appelait Candaule (Κανδαύλης / Kandaúlês) car il était réputé être un descendant d’Hermès dont l’un des surnoms était « Candaulas, celui qui étouffe les chiens, nom phonétiquement proche d’un plat lydien réputé pour sa saveur, le Candaulos. Je ne vous fais pas un dessin.

Bref, ce personnage se plaisait à faire l’article des charmes de son épouse auprès de sa garde et il finit par pousser un jour l’un de ses officiers à s’en convaincre par lui-même en assistant caché à son coucher. Mais l’épouse s’en rendit compte. Après avoir fricoté un certain temps avec ledit Gygès dans le dos du roi grâce à l’anneau magique qui rendait son porteur invisible lorsqu’il le tournait, elle poussa à son tour l’officier (ou selon Platon, le berger) à la venger en assassinant le roi son époux. Ce qui fut fait en mettant à profit le sommeil de la victime et permit à l’officier félon cependant initialement corrompu par sa victime de recueillir le fruit de sa trahison en devenant roi à son tour.

Selon Platon, et parmi les multiples versions de l’histoire, c’est sa version qui finalement présente le plus grand intérêt puisque l’enjeu de la mise en scène de l’anecdote dans La « République », littéralement Perì politeías, « à propos de l'État », est le questionnement de la nature du Juste, et de la justice tant dans l'individu que dans la Cité, ainsi que la critique de la démocratie dans sa corruption en démagogie/populisme puis en tyrannie à cause de l'attrait qu'exerce le prestige du pouvoir, c’est au doigt d'un cadavre que Gygès a récupéré l’anneau, ni l’un ni l’autre n’étant alors invisible.

Au Livre II on lira en effet ceci :
« Gygès était un des bergers au service du roi qui régnait alors en Lydie. Après un grand orage où la terre avait éprouvé de violentes secousses, il aperçut avec étonnement une profonde ouverture dans le champ même où il faisait paître ses troupeaux ; il y descendit, et vit, entre autres choses extraordinaires qu’on raconte, un cheval d’airain creux et percé à ses flancs de petites portes à travers lesquelles, passant la tête, il aperçut dans l’intérieur un cadavre d’une taille en apparence plus qu’humaine, qui n’avait d’autre ornement qu’un anneau d’or à la main. Gygès prit cet anneau et se retira. C’était la coutume des bergers de s’assembler tous les mois, pour envoyer rendre compte au roi de l’état des troupeaux ; le jour de l’assemblée étant venu, Gygès s’y rendit et s’assit parmi les bergers avec son anneau. Or il arriva qu’ayant tourné par hasard le chaton en dedans, il devint aussitôt invisible à ses voisins, et l’on parla de lui comme d’un absent. Étonné, il touche encore légèrement l’anneau, ramène le chaton en dehors et redevient visible. Ce prodige éveille son attention ; il veut savoir s’il doit l’attribuer à une vertu de l’anneau, et des expériences réitérées lui prouvent qu’il devient invisible lorsqu’il tourne la bague en dedans, et visible lorsqu’il la tourne en dehors. Alors plus de doute : il parvient à se faire nommer parmi les bergers envoyés vers le roi ; il arrive, séduit la reine, s’entend avec elle pour tuer le roi et s’empare du trône. Supposez maintenant deux anneaux semblables, et donnez l’un au juste et l’autre au méchant. Selon toute apparence, vous ne trouverez aucun homme d’une trempe d’âme assez forte pour rester inébranlable dans sa fidélité à la justice et pour respecter le bien d’autrui, maintenant qu’il a le pouvoir d’enlever impunément tout ce qu’il voudra de la place publique, d’entrer dans les maisons pour y assouvir sa passion sur qui bon lui semble, de tuer les uns, de briser les fers des autres, et de faire tout à son gré comme un dieu parmi les hommes. »

Et ce qui est encore plus intéressant encore, mais ce n’est pas le propos, c’est que c’est par l’intermédiaire d’un jeu de mots portant en grec sur σκύλαξ (skulaks →jeune chien) et φύλαξ (phulaks→ gardien) que Socrate va nous définir le bon gardien de la Cité comme devant être également un philosophe.

Bref, Gygès ignorait l’existence de l’anneau. Ce n'est pas un pillard, il n'a pas volontairement profané une tombe. Il y a été en somme conduit à l’occasion d’un orage lors duquel la Terre se fend devant lui et lui donne un accès à un genre de tombe à char, on va dire, où il découvre un anneau.
Il entre dans la Terre-mère, nourricière, qui quelque part lui donne l'anneau qui fera sa fortune, et non pas dans l'Hadès royaume des esprits.

De même c’est par hasard, en jouant avec l’anneau à son doigt qu’il prend conscience du pouvoir magique de ce dernier.

Or la circularité est emblématique de l’éclair, lequel est emblématique de la fécondité et, bien que Platon qui s’intéresse à la perversion en général comme risque inhérent au pouvoir, ne le mentionne pas, le comportement de Caudale a fait injure quelque part à la fécondité dont le souverain antique est le garant.
D’où cocufié puis tué grâce à la magie de l’anneau, il est en somme puni par où il a péché dirions-nous. Sans compter que le chien est lui aussi en rapport avec la fécondité et que voulez-vous donc qu’il finisse par advenir de quelqu’un qui étouffe les chiens. « C’est bien fait pour lui ! » pourrait-on dire plus trivialement.

Dans la culture occidentale, la symbolique de l’anneau dépend encore de la nature du métal dont il est fait et selon ce métal, il peut être signe de servitude, d’affranchissement ou de pouvoir. Le scellement des documents s’est fait avec des anneaux avant de se faire avec des sceaux ; d’où on peut peut-être reconnaître à l’anneau et une nature dialectique puisque la roue de la Fortune peut tourner comme tourne l’anneau et vice versa et la toute-puissance du Droit.

Pour en revenir à l’oracle et à ce qu’il peut inciter à faire, on en trouve également un exemple sur la fin de ce même livre II de la République :

« Maintenant comment inventer ces mensonges nécessaires qu’il serait bon, comme nous l’avons reconnu, de persuader, par une heureuse tromperie, surtout aux magistrats eux-mêmes, ou du moins aux autres citoyens ?[…] Je vais le dire : mais en vérité, je ne sais où prendre la hardiesse et les expressions convenables pour dire et pour entreprendre de persuader d’abord aux magistrats, puis aux guerriers, ensuite au reste des citoyens, que cette éducation et tous les soins qu’ils croient avoir reçus de nous étaient autant de songes ; qu’en réalité ils ont passé ce temps dans le sein de la terre à s’y former eux, leurs armes et tous les objets à leur usage ; qu’après les avoir entièrement achevés, la terre leur mère les a mis au jour ; qu’ainsi ils doivent regarder la terre qu’ils habitent comme leur mère et leur nourrice, la défendre contre quiconque oserait l’attaquer, et, sortis tous du même sein, se traiter tous comme frères.[…] Mais puisque j’ai commencé, écoute le reste : vous tous qui faites partie de l’État, vous êtes frères, leur dirai-je, continuant cette fiction ; mais le dieu qui vous a formés, a mêlé de l’or dans la composition de ceux d’entre vous qui sont propres à gouverner les autres et qui pour cela sont les plus précieux, de l’argent dans la composition des guerriers, du fer et de l’airain dans la composition des laboureurs et des artisans. Comme vous avez tous une origine commune, vous aurez pour l’ordinaire des enfants qui vous ressembleront. Cependant, d’une génération à l’autre, l’or deviendra quelquefois argent, comme l’argent se changera en or, et il en sera de même des autres métaux. Le dieu recommande principalement aux magistrats de se montrer ici excellents gardiens ; de prendre garde sur toute chose au métal qui se trouvera mêlé à l’âme des enfants ; et si leurs propres enfants ont quelque mélange de fer ou d’airain, il veut absolument qu’ils ne leur fassent pas grâce, mais qu’ils les relèguent dans l’état qui leur convient, parmi les artisans ou parmi les laboureurs. Si ces derniers ont des enfants en qui se montre l’or ou l’argent, il veut qu’on élève ceux-ci au rang des guerriers, ceux-là au rang des magistrats : parce qu’il y a un oracle qui dit que la république périra lorsqu’elle sera gouvernée et gardée par le fer ou par l’airain. Sais-tu quelque moyen de les faire croire à cette fable ? »

« Existe-t-il des légendes où l'espace et le temps soient liés ? »

Il faudrait peut-être voir du côté du temps du rêve des Australiens autochtones, mais ça suffit pour aujourd’hui.

Noblejoué

@ Tout le monde

Je n'ai besoin de personne.

Catherine JACOB

@ quelqu'un qui pourrait répondre à Noblejoué | 28 mars 2018 à 09:39 qui manifestement ne sait pas s'arrêter.
Je suis assez occupée présentement, vous aurez droit à ma reconnaissance.

Noblejoué

@ Catherine JACOB
"...éveiller la sympathie, tout ce qui exerce une action quelconque sur quelqu’un ou quelque chose, soit pour éveiller donc, mais aussi pour calmer l’ardeur, et même un oracle"

Calmer l'ardeur ? J'ignorais. L'oracle aussi. Pourriez-vous développer ?
Cela pourrait-il être lié à des mythes anciens ayant trait au renoncement ou n'est-ce que manipulation d'une personne sur l'autre ?

Pour situer ma réflexion, l'invisibilité a commencé à m'intéresser par "Bilbo le Hobbit" et "Le seigneur des anneaux", où les Hobbits s'en servent pour se rendre invisible aux ennemis ou simples fâcheux, et non comme moyen d'acquérir du pouvoir ou d'espionner sa femme, tous comportements me répugnant tant qu'ils ne sauraient me faire rêver.
Comme vous le savez sans doute, l'Anneau est un objet par lequel le méchant de l'histoire risque d'assujettir le monde entier. J'en doute, mais existe-il des mythes ou comme dans Le seigneur des anneaux, on ne cherche pas un trésor mais à détruire un trésor pour anéantir la puissance du mal ? A noter que dans Bilbo, ledit Bilbo renonce à sa part de trésor pour assurer la paix entre Elfes et Hommes d'une part, et Nains de l'autre : un précédent. De même, si le forgeur des silmaris y avait renoncé, le sort de la terre du milieu aurait été meilleur... Bien sûr, Tolkien a repris un comportement chrétien, mais je me demandais s'il ne pouvait pas y avoir eu des précédents. Je dirais que le discours est moins lourdement chrétien que chez Lewis, et plus tolérant, mais ou est-ce parce que ou cela n'a-t-il rien à voir ? Le comportement des personnages positifs est plus chrétien, en tout cas dans le sens renoncement et charité, que ceux de Lewis.

"L'anneau de Tolkien" de David Day est intéressant, illustré par Alan Lee dans l'esprit de Tolkien, ne renseigne pas là-dessus, ni les deux livres de la compagnie des feuilles que j'ai - malheureusement, le premier sur la mort dans l'oeuvre de Tolkien m'a échappé, un des livres qui me manque, tant pis...

Mais dans tout cela, je n'ai pas vu d'histoire où le héros renonce à un trésor. Ni d'ailleurs à un pouvoir ou à quoi que ce soit.
On peut évidemment penser aux ascètes hindous qui font un tas d'austérité, mais ça n'a rien à voir : il s'agit d'échanger du renoncement contre du pouvoir, tant et si bien que dans une histoire un dieu veut faire renoncer un renonçant à son pouvoir par peur que ce dernier ne s'en serve pour le renverse.
Le moine bouddhiste, le chrétien, veulent leur paradis, ils investissent... M’intéresse l'histoire où le héros serait vraiment généreux, comme dans le Robin des Bois où joue Errol Flynn et où Marianne ne comprend pas au début que le héros renonce à son rang sans désir de récompense. Quand Marianne dit commencer à comprendre, le héros répond qu'il a sa récompense. Quelle classe ! Au fait, dans "Les Lois de Manu", il est dit que si quelqu'un agissait sans ce désir, il mériterait la suprême récompense, difficile de comprendre la nature de ce que ce serait, mais passons... Mais dans ce cas, existe-t-il un mythe hindouiste là-dessus ? Il y a bien l'idée de ceux qui font exprès de se réincarner pour sauver les autres chez les bouddhistes, mais cela a-t-il donné lieu à des histoires ? Comparer le bouddhisme où, à moins que je ne m'abuse, tout le monde sera sauvé, et le christianisme où, à moins que la théologie ait changé, un tas de gens finiront en éternelle grillade, est-il bien pertinent ? Dans un cas, des gens renoncent en pensant que tout finira bien, les autres n'ont pas le même optimisme.

Existe-il des études comparées sur tout cela ?

Même sans, pour revenir à l'interrogation de base, existe-t-il des gens renonçant au trésor avant Tolkien ?

Ah, j'oubliais quelque chose d'important, chez Tolkien, posséder l'anneau fait vivre plus longtemps, mais d'une vie par trop cher payée... Je veux dire qu'on se sent de plus en plus épuisé.
Et le porter trop longtemps rend méchant et divisé entre partie corrompue et partie ayant la nostalgie du bien chez Gollum, et séides de l'ennemi, ni vivants ni morts, pour les esprits servants de l'anneau. L'invisibilité est donc lié à la mort, comme l'anneau venu de la terre donc d'Hadès par Gygès.

Il existe sans doute d'autres histoires de ce genre, lesquelles ?

"On a donc dans les deux cas, un personnage assis qui œuvre au sens fort du terme.
Et le moyen de l’œuvre, a pris la forme d’un « petit écheveau », « fil ténu entortillé » en forme de fuseau à main, pour la mise en œuvre d’un sortilège en rapport avec l’idée de « remonter le temps »"

On lit l'histoire et on n'y pense pas ! Merci. Cela me fait penser aux "Princes d'Ambre" de Zelazny où les "héros" circulent dans l'espace, ou la réalité, ou crée la réalité, par une marelle. Soit il s'en est inspiré, soit l'esprit humain fonctionnant toujours sur une certaine base commune, il a retrouvé l'idée.
Il faut savoir qu'Ambre est l'ordre, née mais opposée au chaos... Le reste, la Terre entre autres, ne sont que des Ombres. Chaque prince peut créer et régner sur autant d'ombres qu'il le veut par la Marelle, son pouvoir est dans le déplacement, mais tous rivalisent avec tous les coups bas possibles, pour s’asseoir sur le trône d'Ambre. Moteur inépuisable de l'histoire, et si vrai, le monde est plein de rivalité ! Le pouvoir des princes du Chaos est inverse, ils font venir les objets des Ombres. L'ordre n'étant que déviance du Chaos, le Chaos veut détruire Ambre, si je me rappelle, ça fait longtemps que je l'ai lu, qui veut s'étendre aux dépens du Chaos. Cycle qu'on lit en une traite, qui fait rêver mais qui s'use plus vite que Tolkien, à mon avis.

Existe-t-il des légendes où l'espace et le temps soit lié ? Peut-être de très connues que je n'aurais pas su lire, ce serait amusant..

Catherine JACOB

@ Noblejoué | 27 mars 2018 à 17:54
« Puisque vous êtes là, à votre avis, d'où peuvent provenir les légendes sur l'invisibilité ? »

Je ne saurais vous le dire. En revanche ce que l’on peut dire, c'est qu’il existe dans les contes et légendes ce qu’on appelle un manteau ou une cape rendant invisible. Harry Potter par ex. en a une et plus anciennement on la trouvera
1. dans la légende des Niebelungen dont le héros Siegfried (ou Sigurd) ayant combattu le nain Alberich (ou Andvari), lui prend sa cape qui rend invisible ce qui lui permet ensuite de s’emparer du trésor des Nibelungen, puis c’est revêtu de cette cape qu’il va assister incognito donc le roi Gunther (ou Gunnarr) contre Brunhild (ou Brynhildr) qui lorsqu’elle l’apprendra le considérera comme une trahison et un affront et exigera sa mort. Il sera tué dans son sommeil.
2. dans le conte de Grimm « Die zertanzten Schuhe », littéralement « les souliers rompus par la danse », traduit sous le titre Les souliers usés au bal et qui fait intervenir un autre objet magique qu’est le philtre :
« un jour, un soldat pauvre et blessé qui ne pouvait plus servir dans l'armée, marcha vers la ville où siégeait le roi. Sur son chemin, il rencontra une vieille femme qui lui demanda où il allait.
- Je ne sais pas bien moi-même, répondit le soldat, et il ajouta en plaisantant : J'aurais bien envie de découvrir où toutes ces princesses dansent toutes les nuits !
- Ce n'est pas si difficile, dit la vieille femme, il faudrait que tu ne boives pas le vin qu'ils vont te servir et que tu fasses semblant de dormir d'un sommeil de plomb.
Puis, elle lui tendit une cape en disant :
- Si tu mets cette cape, tu deviendras invisible et tu pourras ainsi épier les douze danseuses.
Fort de ces bons conseils, le soldat se mit sérieusement à envisager d'aller au palais. Il prit son courage à deux mains, se présenta devant le roi et se déclara prêt à relever le défi. »

Pour une fois, ce ne sera pas pour l’utilisateur de la cape que ça tournera mal mais pour les cavaliers de la sarabande nocturne souterraine des princesses.

Très clairement en tout cas, la cape ou le manteau qui rend invisible répond à un besoin précis qui est d’agir incognito, et en particulier voir sans être vu. Il participe sans doute de ce qu’on appelle la pulsion scopique.

Quant au philtre, du grec φίλτρον (philtron : moyen de se faire aimer qui peut être un breuvage – sens ayant subsisté en français – , une incantation ou quelque autre charme susceptible d’exercer une force d’attraction, éveiller la sympathie, tout ce qui exerce une action quelconque sur quelqu’un ou quelque chose, soit pour éveiller donc, mais aussi pour calmer l’ardeur, et même un oracle – incitation psychologique – ou encore une plante réputée aphrodisiaque comme le panais sauvage.)

On a connaissance de divers philtres au cours des siècles,
1. celui que fait boire Hélène à Pâris pour lui faire oublier Troie, le népenthes, avec les conséquences que l'on sait.
2. et bien sûr le plus connu, celui du roman de Tristan et Iseut dans sa version moderne que voici :
« Quand le temps approcha de remettre Iseut aux chevaliers de Cornouailles, sa mère cueillit des herbes, des fleurs et des racines, les mêla dans du vin, et brassa un breuvage puissant. L’ayant achevé par science et magie, elle le versa dans un coutret et dit secrètement à Brangien :

« Fille, tu dois suivre Iseut au pays du roi Marc, et tu l’aimes d’amour fidèle. Prends donc ce coutret de vin et retiens mes paroles. Cache-le de telle sorte que nul œil ne le voie et que nulle lèvre ne s’en approche. Mais, quand viendront la nuit nuptiale et l’instant où l’on quitte les époux, tu verseras ce vin herbé dans une coupe et tu la présenteras, pour qu’ils la vident ensemble, au roi Marc et à la reine Iseut. Prends garde, ma fille, que seuls ils puissent goûter ce breuvage. Car telle est sa vertu : ceux qui en boiront ensemble s’aimeront de tous leurs sens et de toute leur pensée, à toujours, dans la vie et dans la mort. »
Brangien promit à la reine qu’elle ferait selon sa volonté. »

Le hasard cependant s’en mêlera.
et comme le montre cette Miniature de 1470 extraite du Livre de Lancelot du lac (Bibliothèque nationale de France), c’est avec Tristan et non le roi Marc son époux légitime qu’Iseut, pour leur malheur à tous trois, boira le philtre préparé par sa mère la reine d’Irlande, une sorcière, et confié aux bons soins d’une autre magicienne, la servante Brangien. D’où le hasard n’est peut-être pas tout à fait du hasard.

Mais voir sans être vu ne va pas toujours de soi, parce qu’il y a toujours une bonne raison à ce que ce qui ne doit pas être vu, reste invisible. Et transgresser un interdit a toujours des conséquences, par ex. dans le cas de la fée Mélusine épiée dans son baquet de métamorphose par son mari Raimondin.

Il y a donc là une sorte de déplacement du voir et de l’invisible en tant que le « voir de l’invisible ».

L’objet magique qu’est la cape d’invisibilité ne fait pas exception.

Autre objet magique dont voici à la fois une représentation relativement moderne ainsi que la plus ancienne figuration connue comme telle de la mise en œuvre d’un sortilège.
o On a donc dans les deux cas, un personnage assis qui œuvre au sens fort du terme.
o Et le moyen de l’œuvre, a pris la forme d’un « petit écheveau », « fil ténu entortillé » en forme de fuseau à main, pour la mise en œuvre d’un sortilège en rapport avec l’idée de « remonter le temps ». On pense donc à la sorcière de la Belle au bois dormant. On pense aussi de façon plus moderne au jeu de la bobine connu sous le nom de « Fort – Da » et à la symbolisation du traumatisme, en l’espèce donc, le décès.

Et pour finir, la plus ancienne représentation de cet objet magique qu’est la bien connue baguette magique, celle-ci n’est pas tenue par une bonne fée mais par une sorcière qui par son moyen provoque un cauchemar. C’est donc une représentation de l’angoisse .

Noblejoué

@ Catherine JACOB
"Oui enfin, l'intérêt de ma remarque n'était pas la mention de la capacité de régénération de ses membres par la salamandre et le renvoi vers un article de 2001 l'expliquant, mais la possibilité que cette capacité ait pu représenter un fond commun symbolique et à la légende de la greffe de jambe (IVe siècle) et au conte de la régénération des mains (d'un temps sans doute immémorial) et tout ce que ça implique."

Oui, j'aime bien ça chez vous : ne pas rester maladivement enfermée dans une spécialité et oser avoir des idées.
Puisque vous êtes là, à votre avis, d'où peuvent provenir les légendes sur l'invisibilité ?

Catherine JACOB

@ Béatrice Portinaro | 26 mars 2018 à 15:35

Oui enfin, l'intérêt de ma remarque n'était pas la mention de la capacité de régénération de ses membres par la salamandre et le renvoi vers un article de 2001 l'expliquant, mais la possibilité que cette capacité ait pu représenter un fond commun symbolique et à la légende de la greffe de jambe (IVe siècle) et au conte de la régénération des mains (d'un temps sans doute immémorial) et tout ce que ça implique.

Mais bon, pour en prendre conscience peut-être eût-il fallu une capacité chez vous de régénération de vos a priori et autres préjugés, en particulier me concernant.

Bref, non je ne connais pas l'histoire de la meule de foin, comme je l'ai déjà dit précédemment.

Béatrice Portinaro

Madame Catherine JACOB,

Vous ne connaissez pas l'histoire de la meule de foin ?
La capacité de régénération de la salamandre est connue depuis un demi-siècle, au bas mot. Des généticiens célèbres en ont largement parlé et ont développé ce sujet. Mais je suis sûre que vous pourriez nous faire un exposé (surtout pour Noblejoué) digne de ce phénomène avec l'aide de Wikipédia.

Catherine JACOB

@ Béatrice Portinaro | 10 mars 2018 à 13:51 et 16 mars 2018 à 20:06
Qu’est-ce encore que cette histoire de meule de foin ?

Ceci dit et en complément à Catherine JACOB | 08 mars 2018 à 08:06
Voici une curieuse histoire de greffe de mains sur la malheureuse fille d'un meunier connaissant des temps difficiles et « auquel il ne restait plus qu'une grosse meule, non pas de foin mais de pierre dans une remise et, derrière, un superbe pommier en fleur. »

Ce conte (de Grimm) fait également intervenir un génie tutélaire et sa fin donne à réfléchir sur la fonction symbolique des salamandres à l’étonnante capacité de régénération puisqu’elle est capable de régénération épimorphique.

vamonos

@ Béatrice Portinaro | 16 mars 2018 à 20:06

Calamity revient !

Béatrice Portinaro

@ Savonarole
"A trop se regarder écrire on peut craindre qu'un certain érotisme narcissique envahisse le blog"...?!

On est sûres de n'avoir plus besoin de balancer son caporal-violeur derrière la meule... de foin.

Mary Preud'homme

Chris­tine Angot en 2008, avait décrit très crûment sa partie de jambes en l’air avec le rappeur doc Gynéco dans son livre Le Marché des amants.
« Ce que j'aime chez Chris­tine, avait alors confié ce dernier, c'est son côté arai­gnée, veuve noire… On m'a demandé pourquoi je ne m'étais pas plaint, mais c'est ce qui me plaît chez elle. C'est comme cela qu'elle nour­rit son art : elle fantasme à l'extrême puis mange ses amants ».

En résumé une mante religieuse, moins la féminité et le sex-appeal... Avec sans doute des réminiscences d'abus sexuels subis durant l'enfance, mais sans aucun relief particulier, contrairement à ses descriptions interminables et racoleuses de scènes de sexe "salé sucré" avec tranches de jambon et clémentines ! Plus on corse l'histoire avec des détails alimentaires basiques, plus on pousse les vicelards lubriques impuissants à saliver et ça fait vendre !

Mais qu'en est-il d'un prétendu talent "réduit" à se prostituer (se pornographier) à ce point pour exister ? Beaucoup de prostitués ayant vécu dans la durée des expériences autrement traumatisantes n'auraient pas cette impudeur, cette jouissance à s'exhiber dans des récits salaces et dégradants !
Question de simple dignité, de réflexe de survie, d'autant plus fort si l'on été réellement salie dans son corps et son âme.

Robert Marchenoir

@ Savonarole | 14 mars 2018 à 21:57

C'est en effet grâce au lien donné par caroff que j'avais, moi-même, changé d'avis à 180 degrés entre ma première lecture de l'article de Philippe Bilger et mon dernier commentaire.

Le plus fort étant que j'avais vu l'émission de télévision en question lors de sa première diffusion, à la sortie du livre... et pourtant, j'avais marché dans la combine. J'étais persuadé, jusqu'à la date de ce fil, que Christine Angot était une pauvre victime en raison des affreux sévices subis à son adolescence. Ce qui montre tout le pouvoir de la machine intellectuello-médiatique...

http://bit.ly/2DtM09l
http://bit.ly/2Gxybu1

Savonarole

@ Robert Marchenoir du 13 mars à 21:03.

J'avais raté le commentaire de caroff (et son lien ci-joint qu'il faut revoir) et que vous avez raison de rappeler.
La transcription de l'entretien que vous faites de C. Angot avec Ardisson est suffisante pour clore le débat. Elle se dégonfle, comme elle l'a fait devant Dupond-Moretti samedi.
Votre commentaire tombe à point.

Un commentateur avait ici convoqué le vicaire savoyard, Freud, Luther et invoqué la Bible pour attester de la bonne foi de Mme Angot, que de sueurs métaphysiques pour si peu. On se prend une averse culturelle au moindre chien écrasé.

À trop se regarder écrire on peut craindre qu'un certain érotisme narcissique envahisse le blog.

https://www.youtube.com/watch?v=jPE1Uscd1AA

Lucile

@ Ahmed Berkani | 13 mars 2018 à 22:00
"Est-il déraisonnable de penser que l’écrivain, l’homme qui écrit, est par nécessité inférieur à son œuvre ? Que sa présence physique décrédite ses livres infailliblement..."

Je pense aussi que si la littérature est leur moyen d'expression, la banalisation de leur image et de leurs propos peut se mettre en travers de leur œuvre. Mais un écrivain ne peut plus faire autrement que se montrer en public, et surtout à la télévision, et souvent, sous peine de ne jamais avoir d'éditeur ni de lecteurs. Le questionnement et le mystère sont insupportables à la télévision. Il y avait bien cette Italienne qui avait réussi à garder l'anonymat tout en étant très lue, mais qu'on on a fini par sortir de sa cachette et montrer au grand jour contre son gré. Le paradoxe est qu'à force de dévoilements, brutaux ou complaisants mais presque toujours formatés, on type les personnalités, de telle sorte qu'une fois passées à la moulinette, elles ont perdu leur individualité et leur profondeur. Exception faite pour les interviews de Philippe Bilger, il faut quand même le dire !

Comme vous, je ne crois pas que la pensée d'un auteur soit la propriété de ses compatriotes, idée qui me paraît terrible, et pour l'auteur et pour les compatriotes. Un auteur n'est la propriété de personne, sa pensée s'adresse à celui qui la reçoit.

Ahmed Berkani

Pour ceux qui veulent rire un peu, lisez les « Entretiens avec le professeur Y » (ou le colonel Réséda, c’est selon), où Céline, pour faire plaisir à Gaston (Gallimard) et à Paulhan, et parce que, nous dit-il, le premier lui aurait fait à demi-mot le reproche de « ne pas jouer le jeu », s’essaie à « l’interviouwe » (orthographe de l'auteur). Accessoirement, on y fera connaissance avec les Delly, immense succès de librairie à une lointaine époque.

Ahmed Berkani

Est-il déraisonnable de penser que l’écrivain, l’homme qui écrit, est par nécessité inférieur à son œuvre ? Que sa présence physique décrédite ses livres infailliblement, fatalement, irrévocablement — et c’est d’ailleurs de ce mot, décréditer, que Rousseau se sert, l’appliquant à son cas personnel — qui est tout de même, reconnaissons-le, tout à fait particulier à cet égard. Mais enfin, il l’a dit et bien dit.

Il me semble que certains écrivains « médiatiques » devraient méditer cette pensée de Landor, qui écrit quelque part : « Authors should never be seen by authors, and little by other people. The Dalai Lama is a god to the imagination, a child to the sight ; and a poet is much the same. »

On ne comprendrait pas aujourd’hui l’attitude d’un Roger Martin du Gard qui, se trouvant dans l’appartement de la rue Vaneau au moment du tournage du film qu’Allégret consacre à André Gide (« Avec André Gide »), trouve on ne sait comment le moyen de ne jamais être pris dans le champ de la caméra qui suit le grand homme, son ami de quarante ans, de la table de travail au piano et du piano à la bibliothèque. Je pense aussi à Saint-Exupéry qui rechignait à aller parler à la radio sous prétexte qu’il n’aurait pas des choses « vitales à dire ». (Et quand on se donne la peine de lire ses Carnets, on comprend ce qu’il voulait dire).

Cette humilité et cet art consommé de la discrétion sont décidément d’un autre temps.

De Landor enfin, j’ajouterai par parenthèse cette autre phrase pour lester un autre de mes commentaires où, répondant maladroitement à un intervenant de ce blog, je prenais Montaigne à témoin — et je demande pardon de m’étaler ainsi en citations :

« Shakespeare is not our poet, but the world’s. » (La phrase est dans le volume « Poems and epigrams » du maître de la prose anglaise).

Robert Marchenoir

Petit rappel : Christine Angot n'a jamais subi d'inceste de la part de son père. Je l'ai démontré sous le précédent billet de Philippe Bilger consacré à ce personnage.

Je mets au défi quiconque d'apporter un début de commencement de preuve allant dans le sens inverse, en présentant une déclaration de l'intéressée, tirée d'une source fiable, et affirmant qu'elle a eu des relations sexuelles avec son père.

Je peux me tromper, naturellement, vu qu'il est impossible (sauf en mathématiques) de prouver absolument qu'une chose n'a pas existé.

Bien sûr, si jamais quelqu'un trouvait une déclaration de Christine Angot allant en ce sens, il conviendrait ensuite que la justice enquête et qu'un tribunal se prononce. Ce n'est pas parce que quelqu'un affirme quelque chose que c'est vrai. Pas même si c'est une femme. Contrairement à ce qu'on a pu vous raconter, les femmes ne sont pas davantage des anges que les hommes.

Mais enfin, avant de croire à la rumeur publique, savamment fabriquée en l'occurrence, selon laquelle "tout le monde sait bien que" Christine Angot a été violée par son père, il conviendrait, au minimum, que cette dame s'avance et l'affirme en public.

Mary Preud'homme

@ anne-marie marson | 12 mars 2018 à 13:25

Dans le post cité en référence, j'ai utilisé le qualificatif "improbable" au sens d'insolite et non pour nier l'inceste subi par CA, qu'elle relate non seulement sans ménagement (ce qui se comprend) mais en y ajoutant nombre de détails déroutants et bizarres qui n'apportent rien sur le fond et contribuent même à dénaturer ou faire douter de son histoire, eu égard à certaines outrances détaillées avec "gourmandise".
Alors que l'inceste fait horreur et que ceux qui l'ont "vraiment" vécu répugnent à se confier ou ne le font qu'à demi-mots tant la blessure demeure insupportable même des dizaines d'années après le traumatisme subi.

anne-marie marson

@ Mary Preud'homme
@ Savonarole

Merci pour vos informations.
Je ne pensais pas que cela pouvait être un faux.

Julien WEINZAEPFLEN

Pas bien, pas bien du tout, les derniers commentateurs, de douter de l’inceste subi par Christine Angot, d’abord parce que vous savez bien que, dans notre pays cartésien fondé sur le doute et où donc le doute devrait être permis, on n’a plus le droit de douter de rien, et le doute ne bénéficie plus à l’accusé. Je sais bien, Pierre Angot n’est plus là pour se défendre. Philippe (Angot), lève-toi et défends si tu peux la mémoire de ton père. J’écoute. Philippe Angot reste bien silencieux. Ne plus jamais croire à la « version officielle » est une autre pathologie du doute. En ce qui concerne Christine Angot, un trauma sécrète à l’évidence cette écriture haletante, ce souffle et cette exhibition. Il n’est pas surjoué.

Mais pour une qui ne surjoue pas, combien surjouent ! Prenez Delphine de Vigan. Elle écrit mieux que Christine Angot. Enfin son écriture est plus blanche, moins raturée. Mais dans "Rien ne s'oppose à la nuit", tout ce qui est censé constituer l’abomination de la désolation pour notre société sans qu’elle en souffre, tout est convoqué, tout est là : le vichysme du grand-père Georges, les viols sur les amies de ses filles sinon les incestes du même grand-père dévoyé, les bons côtés du vieux pervers, d’un admirable dévouement pour son fils Tom handicapé, donc le procès à l’ancêtre, et la folie, enfin, autre sujet de société, le droit de mourir dans la dignité de Lucile malade, qui procède elle-même à son suicide, enfin peut-être, à moins qu’elle ne meure dans son lit de sa longue maladie, mais ce serait moins littéraire. Profitant du succès de Delphine de Vigan, Félicité Herzog, Areva, dézingue, dégomme l’icône de son père Maurice, ce héros. C’est la grande victimisation !

On est passé de la littérature épique ou chevaleresque à la littérature victimiste, où les héros sont les victimes. Seules les victimes font des exploits, honte à leurs exploiteurs ! La folie n’existe pas, on est toujours l’aliéné de quelqu’un, honte aux aliénateurs ! La brèche ne s’est pas ouverte par le transpercement du coussin familier par la petite fille délicieuse, bien avant que naisse sa sœur au mauvais caractère. (Cf. "Enfance" de Nathalie Sarraute, qui découvrit le « senti hors des mots » et la sous-conversation dans le trou du coussin au tissu déchiré.)

Le pont qui a fait passer la littérature de l’héroïsation à la victimisation furent "Les Confessions" de Rousseau, tentative par un auteur protestant de se justifier contre l’affirmation protestante que personne n’est juste devant Dieu et que Dieu seul justifie. Rousseau dressa un déisme bonhomme contre le christianisme tourmenté et culpabilisateur (la "Profession de foi d’un vicaire savoyard"). Même si Luther a protesté contre la simonie et les indulgences avant de cautionner ses protecteurs qui mataient les paysans en son nom, le protestantisme s’est élevé, spirituellement, contre la culpabilité. La psychanalyse lui a emboîté le pas – on sait que Christine Angot en est férue – appliquant l’inversion accusatoire contre la loi du devoir : « Déshonore ton père et ta mère afin d’avoir longue vie de victime sur la terre, même si la civilisation ne doit pas y survivre, à qui nous apportons la peste, tout en déplorant son malaise. » Les victimes ont traduit : « C’est de ta faute si je suis fêlée », en envahissant prétoires et maisons d’édition. Mais la judéité freudienne n’a pas pris la Carthage romaine (cf. E. Roudinesco, "Histoire de la psychanalyse en France") : la culpabilité est un stade que l’on ne dépasse jamais. Freud, l’Austro-Hongrois, écrivait dans une langue "empreintée" par Luther. Pourquoi vouliez-vous qu’il réussisse où celui qui avait codifié la langue allemande en traduisant la Bible avait échoué ? « Au commencement de ma montée dans un taxi, métaphore de mon entrée dans la vie, était la charge de la dette, indiquée sur le compteur. Schuld à tous les étages ! Au commencement était le meurtre de la horde primitive. Tous les parents se verront instruire un procès en éducation manquée, car on manque immanquablement son éducation, mais la justice doit être rendue au nom des victimes. Patient, il faut que paye le responsable de ta fêlure. » Permettez-moi pour ma part de préférer le péché originel dans sa dimension universelle et non comme prétexte à tant d’attaques ad hominem, tant de recherches de responsables des accidents ou catastrophes naturelles, tant de boucs émissaires et d’attaques personnelles.

Freud a prétendu sans le prouver que la civilisation était fondée sur la prohibition de l’inceste. On aurait pu s’attendre à ce qu’une civilisation qu’il avait tant influencée eût retenu la leçon. On découvrit il y a quelques années que l’inceste n’était pas interdit par la loi. Quelques députés essayèrent laborieusement de mettre fin à cette anomalie. Mais on découvre à présent qu’un coupable de détournement de mineurs n’est pas présumé avoir abusé d’une enfant de onze ans, car il n’y a pas d’âge minimum prévu au consentement sexuel. Et cela nous arrive pendant que notre société permissive et légaliste a prétendu moraliser la libération sexuelle, qui peut pornographier à découvert à condition de sortir couvert, en dressant le tabou de la pédophilie, tabou purement éthique et nullement juridique, comme on voit. Seul le viol est un crime (depuis 1977), pas le viol d’un enfant, car on ne peut le punir en vertu de son caractère spécifique.

Mais vérifions que la prohibition de l’inceste soit à l’origine de la civilisation. L’endogamie est la seule alternative au monogénisme, écrivait tranquillement saint Augustin, qui supposait que, pour élargir la famille d’Adam et Eve, les frères aient engrossé les sœurs, cependant que Caïn s’inquiétait lorsque Dieu prononça son exil : « Mais si je rencontre quelqu’un ! Ne va-t-il pas me tuer ? » Dieu ne protesta pas qu’il ne pourrait rencontrer quelqu’un puisqu’il n’y avait personne, mais Il traça un signe sur sa tête pour éviter qu’il ne lui arrive malheur.
Quant au Père Philippe Dautais, il explique dans l’introduction de son essai d'anthropologie judéo-chrétienne que la relation entre la fille (Création) et le père (Créateur) est une relation sacrée, d’où viendrait selon lui l’interdit de l’inceste.

Béatrice Portinaro

Tango Angot-Savo ! Olé : no molestar.
Christine, attention à ne pas paniquer derrière la meule de foin ! Sors ta flèche. Celle des mobiles cachés comme l'écrit Julien WEINZAEPFLEN !

Achille

Petit complément d’informations trouvé sur Twitter, pour ceux qui s’intéressent aux mémoires de JMLP :

Le Pen n’a pas tout dit .

Zonzon

@ anne-marie marson 19 h 63

L’inceste aide à vendre. Surtout s’il est inventé. De plus, dans cette hypothèse, c’est tout profit.
Combien firent fortune en exhibant des scrofules bidon ?

Mary Preud'homme

@ anne-marie marson de 09:44
@ Savonarole | 09 mars 2018 à 18:19

Ne pas oublier les clémentines !
Que serait-il advenu de cet inceste improbable sans la participation des clémentines ? Comme quoi un zeste d'agrume quelconque, à défaut de citron, suffit à déclencher l'intérêt d'un éditeur frustré, en manque de piquant à défaut de flair ou de simple talent !

anne-marie marson

@ Savonarole | 09 mars 2018 à 18:19
"Et si toutes ses histoires d'inceste étaient bidon ?"

Alors c'est pire encore. C'est vraiment une baudruche sectaire et suffisante, à ne pas prendre au sérieux.

Savonarole

@ anne-marie marson de 09:44.
"Christine Angot est prise au sérieux parce que dans ses livres, qui sont mal écrits, elle a révélé l'inceste dont elle a été victime, et l'inceste en général. Elle est victime donc intouchable."

Et si toutes ses histoires d'inceste étaient bidon ?
Qui tenait la chandelle ?
Les impostures littéraires c'est mon dada.

Voyez celle-ci, on en a fait un film français qui fut primé, Elie Wiesel se tordit en louanges avant de reconnaître ne l'avoir jamais lu, toute l'intelligentsia parisienne, qui tient à la terrasse de la Closerie des Lilas, se convulsionna devant ce chef-d'œuvre.

Finalement son auteure fut condamnée à payer 22 millions de dollars pour imposture.

http://www.lemonde.fr/livres/article/2014/05/13/l-histoire-fausse-de-survivre-avec-les-loups-l-auteure-condamnee_4415665_3260.html

Jabiru

@ Trekker 08 mars 2108 00:17

Sur les Mémoires de Jean-Marie Le Pen, je rejoins globalement votre analyse et sur l'Indochine et l'Algérie je reste sur ma faim.
Je lis actuellement un ouvrage du Général Dominique de La Motte, "De l'autre côté de l'eau". Lecture recommandée par Jean-Dominique Merchet à l'occasion de la mort de l'auteur, ex-combattant d'Indochine.
L'avez-vous lu et si oui qu'en avez-vous pensé ?
Cordialement

anne-marie marson

Christine Angot est prise au sérieux parce que dans ses livres, qui sont mal écrits, elle a révélé l'inceste dont elle a été victime, et l'inceste en général.

Elle est victime donc intouchable.


Aliocha

@ Julien WEINZAEPFLEN

Girard n'est pas théologien mais anthropologue et critique littéraire et sa théorie concerne le volet humain du tout homme-tout Dieu. L'éclairage que son hypothèse porte met en lumière la dissolution subversive que le texte chrétien impose à toutes les institutions, notamment cléricales, qui naturellement défendent leur pouvoir terrestre. C'est par ailleurs le problème que rencontrent les héritiers girardiens car il est impossible, et c'est heureux, d'en faire un nouveau système institutionnel.

A mon humble avis, c'est dans l'intime du cœur de chaque individu que cette réalité observée pourra œuvrer, donnant à ceux qui se sont soumis à cette éducation le pouvoir de tisser des relations assainies, permettant de mieux appréhender le réel.
On appellerait cela le royaume.
Au cas où vous ne connaîtriez pas :

http://www.rene-girard.fr/57_p_44740/rene-girard-et-la-theologie.html

Florent

Bravo Monsieur Bilger, tout est dit !

Catherine JACOB

@ genau | 07 mars 2018 à 10:18
"Il se pourrait, dans ces conditions, que la solution réelle du tableau soit dans la personnalité du grabataire et la présence des deux thaumaturges, réputés médecins, comme le symbole de l'impuissance devant les rigueurs de la création et la nécessaire intervention de la puissance supérieure."

Une illustration donc peut-être aussi de "Aide-toy, le Ciel t'aidera !"
Une formule qui peut sans doute être développée par une analyse étymologique des noms des saints thaumaturges avec Kosmos, l'âme du monde pour : Côme, et Daïmôn, le destin ou encore les âmes des morts, les génies tutélaires, l'ange gardien en somme en contexte chrétien, pour Damien.

@ Savonarole | 07 mars 2018 à 20:32

L'eau de la Seine a amorcé sa décrue ?

Julien WEINZAEPFLEN

@ Olivier Durand (et aussi @ Zonzon sur mon blog, car nous nous connaissions d'ailleurs), merci pour la bienvenue.

Vous avez raison @Xavier Nebout, Hitler est de la bibine à côté de Céline. D'autre part et sauf si Lénine (dont je n'ai pas lu une ligne) l'a fait avant lui, Hitler a créé un précédent : il a inventé l'autobiographie politique, espèce d'hagiographie victimaire et de confession autojustificatrice destinée à promouvoir un projet politique. Je ne sais pas quel vide projectif se cache dans le Révolution de Macron. Mais toute la ligne Philippot était déjà dans "A contre flots" de Marine Le Pen. Ce qui ressort du peu de Mein Kampf que j'ai lu est qu'Hitler était un mauvais drôle qui, sur le tard, a voulu rattraper ses lacunes et s'est construit une culture déstructurée. Au passage, pas un peintre, mais un architecte raté. Et néanmoins plus sensible à la question sociale que Marx et Engels dans "Manifeste du parti communiste", lesquels traitent le lumpenprolétariat de "racaille" qui se vendra toujours au plus offrant, tandis qu'Hitler a pitié des miséreux, bien qu'il ne voie pas d'autre solution que de les empêcher de se reproduire, car ils empêchent la patrie d'avancer. En ce sens, vous avez encore raison quand vous ne dites pas exactement (LA SEULE EXACTITUDE !), mais pourriez dire avec moi qu'Hitler cherche davantage encore à empêcher les "tarés" et les "dégénérés" de se reproduire qu'il n'imagine exterminer les juifs dont il entend se débarrasser. "Il n'en a pas tué assez" déclara ou écrivit Céline, ce qui est une pire saloperie que la solution finale, dont Edouard Husson discute à quel point on en a parlé autour d'Hitler, et si le Führer l'a explicitement envisagée ou ordonnée. "L'histoire est révisionniste", rappelaient Michaël Prazan et Tristan Mendès France, mais il ne faut pas discuter de ces choses-là. Et de ce point de vue, quand on la cite en entier, la phrase de JMLP sur "le détail" est inattaquable : "Les chambres à gaz sont un détail de l'histoire de la Seconde Guerre mondiale, à moins de considérer que la Seconde Guerre mondiale est un détail de l'histoire des chambres à gaz."

Certes @Augier, « Christine Angot a le mérite de la totale implication » dans ses livres comme dans ses critiques. Elle pose souvent la "question de côté" qui émeut ceux qu'elle interviewe, tant elle en a bien compris les mobiles cachés ; et pourtant je crois que @Thierry Berland dit vrai quand il sous-entend que Christine Angot est un symptôme. Son écriture semble un collage de journal intime qui reproduit la suffocation de son impossibilité à vivre la moindre relation sans qu'elle dégénère. Tout ceci est vécu en présence d'"Eléonore toujours", dont j'aimerais bien savoir, de la bouche du commentateur qui la connaît, comment elle va, comment elle a survécu à cette éducation et comment elle en parle.

@ Exilé | 06 mars 2018 à 20 :45

Vous me citez, demandant : "Comment le fondateur du Front national a-t-il eu l'idée saugrenue de réunir anciens collaborateurs et anciens résistants dans un même parti ?"
Et vous me répondez : "Peut-être s'est-il dit qu'en 1972, plus de vingt-cinq ans après la fin de la guerre, il était temps de réconcilier les Français entre eux au lieu de continuer à entretenir de façon morbide et stérile un climat de guerre civile permanente ?"
Maurras aussi (qui est un très grand écrivain) a voulu réconcilier "les Français qui ne s'aimaient pas" mais il l'a fait sur le dos des "juifs" et des "métèques", éléments exogènes de ses "quatre pouvoirs confédérés", comme Le Pen a réuni anciens résistants et anciens collabos au service d'un projet xénophobe. Car le seul point commun de leur fraternisation dans cette nouvelle Résistance était la lutte contre l'étranger ou l'immigré envahisseur. Le parallèle avec la Résistance gaulliste ne tient pas : certes, celle-ci compta des cosmopolites de gauche et des nationalistes de droite. Pour ces derniers, l'occupation allemande était une invasion étrangère. Pour les premiers, le nazisme était une barbarie idéologique. Mais la Résistance de la Seconde Guerre mondiale a eu pour effet de nous libérer d'une invasion barbare. De quoi nous libérerait la résistance lepéniste ? Elle prétend libérer les décolonisateurs qui ont désenvahi d'une invasion sans conquête qui se trouve être une aubaine démographique facilitée par la révolution des transports. Maurras dont descend Le Pen ne s'est jamais remis de la réhabilitation de Dreyfus. Le Pen a donc voulu réhabiliter les collabos qui seraient devenus les pionniers de la nouvelle résistance française. Car en Lepénie, les collabos ont toujours été les maîtres à penser des compagnons de la Libération, ces idiots utiles, comme était le petit-fils du général de Gaulle : « qu’allait-il faire dans cette galère ? ». Vous dites comme une de mes amies – et je suis d’accord avec elle et avec vous – que Jean-Marie Le Pen est peut-être l’homme le plus libre de France. Mais qu’a-t-il fait de sa liberté ?

@ Catherine JACOB

Quel souffle !

Moi qui ne connaissais que les « fols en Christ », je plains le temps des anargyres, celui où les médecins et les avocats savaient encore que leur noble mission ne méritait que des honoraires.

L’« ignorance qui s’ignore » est le comble d’un philosophe, mais la plupart ont oublié que la leçon de Socrate (et non de Jean Gabin) est : « Je sais que je ne sais rien. » Et pourtant nous nous mouvons dans un monde qui croit pouvoir distinguer entre croyance et savoir.

« On demande au médecin de produire la vie, de la réparer, la régénérer et secrètement qu’il nous guérisse de la mort elle-même » et « les technosciences » n’ont pas « la promesse » d’un ici-bas indéfini et survivaliste. S’il est vrai que l’homme est le seul être qui sache qu’il va mourir, il en est inconsolable. Et si « philosopher, c’est apprendre à mourir », la philosophie est impuissante à lui procurer la moindre consolation, bien que les Consolations soient un genre en philosophie. Il n’y a que la religion qui aide l’homme à passer. Elle le fait en lui parlant de guérison. La guérison est le signe que le miraculé, que Lazare libéré de sa tombe, vont mourir guéris. La guérison d’ici-bas apprivoise la mort au-delà et, pour bien l’enfoncer dans la tête du croyant, la religion invente cette guérison suprême d’un mort qui ressuscite. En passant à travers quel corps ? Au prix de quel don d’organes ? Aux partisans de René Girard, l’abbé Yannick Vella me dit un jour que la théologie du sacrifice était en crise, car le diptyque mort et résurrection oubliait de brûler la victime, et l’Eucharistie était ce triptyque, les théologiens modernes apprécieront.

Dans son "Histoire naturelle de l'âme", Laura Bossi se fait l’écho de ce que, le premier, le Dr Marc Andronikof a dénoncé : pour que des organes puissent être donnés, on a changé le critère de la mort, qui était l’arrêt du cœur, en encéphalogramme plat, suprême victoire du primat de l’intelligence sur le cœur, qu’avait précédé l’évolutionnisme, qui attribuait les plus grandes vertus à l’espèce dont le cerveau était le plus développé, espèce qui, incidemment, se désigne comme « sapiens sapiens », ce qui est encore plus antiphilosophique que « l’ignorance qui s’ignore » de Mme Sylviane Agacinski. Et voilà pourquoi, dirait Eckhart Tolle, nous sommes prisonniers de notre mental.

Faut-il donner ses organes ? Faut-il être pour l’euthanasie ou militer pour que la vie aille jusqu’à son terme naturel ? Tous nos débats sont « un placage totalement anachronique de problématiques et de questionnements de notre temps » sur ces problèmes nouveaux. Pourquoi Sylviane Agacinski ne semble-t-elle prendre plaisir qu’à y embarquer son agnosticisme instruit des Pères de l’Église, tandis que son époux applaudissait au Discours de Ratisbonne de Benoît XVI ? Mais au nom de quoi les chrétiens eux-mêmes y prennent-ils position en se référant à l’Évangile qui parle certes de la mort, mais jamais de la fin de vie ? Tout ce que je sais comme diraient les philosophes, c’est que cela nous éloigne terriblement de Christine Angot et de Jean-Marie Le Pen.

Trekker

@ Philippe Bilger
"Le premier tome va de la naissance de Le Pen en 1928 jusqu'à la création du FN en 1972. Je le lirai évidemment, et encore plus le second ."

Vous risquez d’être fort déçu, hormis par son écriture dans un français qui se fait hélas rare, et accessoirement sur sa « première fois » ainsi que ses supposés talents d’amant. Tout son livre n’est que redites de ses multiples interviews, tant en presse que télévisuelles. Cela aussi bien sur son enfance et adolescence que sur son antigaullisme, pro-pétainisme, bienveillance pour Hitler et son régime, ainsi que sur sa brève participation à la guerre d’Indochine, et à celle d’Algérie qui elle aussi fut limitée.

Même sur la torture en Algérie il ne nous apprend rien, d’autres et notamment Hélie de Saint Marc ainsi qu’Aussaresses ont bien mieux traité de sa problématique. Ces deux derniers ainsi que Bigeard étaient plus que réservés sur le lieutenant Le Pen et ses campagnes.

Son livre il l’aurait dû l’appeler non pas mémoires, mais compilation de mes interviews concernant les années 40 à 72. Certes cela aurait été bien moins vendeur et n’aurait pas flatté son ego démesuré. On peut toujours espérer que son deuxième tome soit plus instructif...

genau

@ Catherine JACOB

Vous avez raison, lapsus. Mais Détienne quand même dans Apollon, le couteau à la main (ou entre les dents comme caricaturé).

Savonarole

Vivement le prochain billet de Philippe Bilger parce que là on frise la Controverse de Valladolid, le Da Vinci Code, la disparition de l'Atlantide, le Pendule de Foucault et la main de ma sœur dans la culotte d'un zouave.

Ne plus me déranger, no molestar.

Aliocha

Je comprends, chère Lucile, que vous soyez froissée et ayez, comme vous le dites, besoin de déverser votre fiel, car Peterson confirme en tous points ce que j'essaye, à ma manière sûrement maladroite, et moins académiquement j'en conviens volontiers, de développer ici. Le lien déjà cité et qu'il faut recopier dans votre navigateur le démontre :

https://archive.org/details/youtube-8_8Rb53D7GI

Vous pourrez y entendre publiquement, et l'associer aux prières de rue est fallacieux, les développements christiques que je défends, vous rendre compte que qui connaît Girard ne peut céder à l'idolâtrie, car il la démonte, que mes réponses à Noblejoué ne sont point asticotage mais combat qui me vaut insultes et réquisitoires auxquels vous vous associez, tant pis pour vous.
Que je répète à qui a les oreilles ouvertes que je ne suis pas pratiquant, ce qui ne m'empêche en rien de croire, que ce ne sont pas vos accès de domination, dénoncé par Peterson comme plaisir temporaire, qui m'en empêcheront, car je ne suis ici ni pour plaire, ni pour séduire, mais pour témoigner de ce que je ressens, que vous le preniez pour leçon vous regarde.

J'espère néanmoins que votre prurit vous aura apaisée jusqu'à votre prochain accès, et en appelle à cet auteur que je vous remercie encore d'avoir cité, vous m'avez bien involontairement offert un allié incomparable qui m'offre la plus signifiante des conclusions :

4Comparez-vous à qui vous étiez hier, pas à la personne inutile que vous êtes aujourd'hui
Affrontez-le, vous ne serez jamais aussi intelligent, alors ne vous comparez pas à quelqu'un qui l'est. Commencez par vous agenouiller pour prier. Même si vous ne croyez pas en Dieu. Les athées sont simplement des personnes aveuglées à la vraie manière d'être. Là, vous vous sentez légèrement moins utile.

https://www.theguardian.com/books/2018/jan/28/12-rules-for-life-an-antidote-to-chaos-by-jordan-b-peterson-digested-read

Noblejoué

@ Zonzon

Achille a un humour quelque peu caustique, vous avez raison de ne pas vous laisser entraîner à provoquer un clash entre Aliocha et moi, qui ne nous apprécions guère... Les rapports du transhumanisme, c'est ce à quoi je "crois", et du christianisme ne sont pas réductibles à la plaisanterie d'Achille, et je n'ai pas envie de me casser la tête ni de me disputer, là, je suis de trop bonne humeur. Pourquoi ? Parce que vous ne vous prononcez pas sans savoir, et aimez la paix.

"Et c'est un bon camarade, ce que personne ne nie".

Je vous félicite, vous souhaite un peu tard la bienvenue et insiste lourdement pour que vous vous amusiez au blog d'un Odieux Connard !

@ Lucile

Je vous remercie de me défendre, et vous félicite de placer sous protection immédiate un auteur qui vous tient à cœur. Malheureusement, je n'ai perçu que trop tard le traitement infligé à René Girard et à d'autres...

Catherine JACOB

@ genau | 07 mars 2018 à 10:18
« La greffe est aussi un fantasme qui affecte les dieux, comme Apollon à l'épaule d'ivoire, à voir chez Détienne. »

Je connaissais l’épaule d’ivoire de Pélops, mais pas l’Apollon à l’épaule d’ivoire. Il semble que l’ivoire ait été envisagé comme matériau de l’Apollon délien, mais exclu après analyse (cf. la statue cultuelle d’Apollon à Délos).

@ Noblejoué | 06 mars 2018 à 23:35

Ça ne fait pas partie de mes questionnements pour le moment.

Achille

@ Zonzon | 07 mars 2018 à 16:16
« Quant au christianisme, je crois que c’est la vérité. Une vérité « scientifique ». Reste la foi, c’est-à-dire ce qui ne se discute pas. Vous l’avez, vous ? »

Ainsi qu’une intervenante vous l’a gentiment expliqué, j’ai passé toute ma scolarité chez les maristes. Ce qui semble l’avoir vraiment traumatisée au point qu’elle le ressort chaque fois qu’elle parle de moi.

A vrai dire avec le temps je me suis éloigné de la religion.
Vous dites que le christianisme est la vérité. Elle est la vérité pour les chrétiens sans doute, mais pour eux seulement, ce qui explique les guerres de religions qui se sont déroulées tout au long des siècles, depuis les premières croisades jusqu’aux conflits idéologiques d’aujourd’hui.

Quant à la foi, je l’ai peut-être eue dans mon enfance, mais elle s’est éteinte progressivement au cours des années.
En fait je suis devenu agnostique. Je crois en une entité supérieure qui est à l’origine de l’univers, de la nature, de la vie et qui ne peut provenir que d’un esprit supérieur qui nous dépasse. Mais je ne crois pas au Dieu des livres saints et toutes ces histoires abracadabrantesques sur le destin du peuple juif, même s'il y figure malgré tout un fond de vérité sur le plan purement historique.

Zonzon

@ Achille

Pourquoi voulez-vous que je départage deux camarades dont j’ignore les thèses qu’ils défendent, lesquels de surcroît n’ont pas encore passé leur mauvaise humeur sur moi !
Quant au christianisme, je crois que c’est la vérité. Une vérité « scientifique ». Reste la foi, c’est-à-dire ce qui ne se discute pas. Vous l’avez, vous ?

Noblejoué

@ Aliocha
"Rappelez-vous l'histoire de Caïn et Abel. Eh bien, lisez-le alors. Oui, Abel était un schmuck qui méritait de mourir et Caïn n'était pas aussi parfait qu'il le croyait. Il méritait de mourir aussi. Nous méritons tous de mourir."

Nous sommes mortels, condamnés à mort avant d'avoir rien fait, et s'il nous arrive de mal agir, c'est que la nature ou Dieu s'il existe, nous a créés ainsi.
Nous ne méritons ni de souffrir, ni de mourir. Mais il est vrai que puisque nous le subissons, trop s'imaginent le mériter.
D'ailleurs, dès qu'un malheur arrive, les gens culpabilisent les autres ou eux-mêmes. Mais il est vrai que pour éviter de souffrir, il vaut mieux parfois se tuer, mourir. A trop mauvais jeu, on quitte la table.

Lucile

@ Aliocha

Vous allez encore penser que je déverse mon fiel, et que je suis ingrate alors que vous me remerciez, mais je vois que ça recommence avec cet auteur, comme avec ceux dont vous êtes déjà entiché : vous vous en servez pour nous faire la leçon, quasiment contre certains d'entre nous, c'est insupportable. Tout ce que je demande c'est que vous n'instrumentalisiez pas la pensée de Peterson comme celle de René Girard, ou celle de Dostoïevski. Ne l'utilisez pas pour sermonner "vos inimitiés", ni jouer au prophète incompris des béotiens, ni vous ranger avec ces auteurs contre le commun des mortels. Ne les ramenez pas à votre petite personne. Ils ne vous ont rien demandé, et tout ce que vous réussissez à faire c'est à les agiter sous le nez d'autrui en les prenant par le petit bout de la lorgnette, quand ce n'est pas en les citant interminablement, de façon confuse, avec des sous-entendus à peine cachés ("vous voyez bien que c'est moi qui avais raison"). Ils n'ont pas besoin de passeur, vous ne leur ressemblez pas, mais pas du tout. Vous ne parlez que par citations, alors qu'ils ont une pensée personnelle, vous présumez que nous avons besoin de vos semonces pour penser juste, alors qu'ils font confiance à leurs lecteurs.

Si je vous ai mal compris et si vous aviez tout simplement envie de battre votre coulpe et de vous départir de votre "méchanceté", plutôt que d'asticoter de façon mesquine Noblejoué par exemple (qui me paraît vraiment cultivé et capable de penser par lui-même) pourquoi avez-vous besoin de nous prendre à témoin pour le faire ?

Si vous le connaissiez un peu mieux, vous sauriez ce que Peterson pense par exemple des prières en public. Il dit que c'est comme de dévoiler ce qui se passe dans sa chambre à coucher, et que c'est trop intime pour en faire l'étalage. Par ailleurs, petit détail, contrairement à René Girard, il ne rejette pas la psychanalyse, loin de là, tout en complétant ses apports par d'autres écoles de pensée et par des découvertes scientifiques plus modernes. Etc., etc. Allez-vous vous en servir contre votre idole ?

Jean-Christophe

Chronique pour les aveugles-sourds-muets.

Des réformes idiotes tous azimuts et la dilapidation des biens de l’Etat, voilà les effets du triste sieur Macron - des petits pas et la hargne du chihuahua. En effet on va brader les aéroports de Paris et refondre (encore) la loi pénale.

Entre autres infos dont la presse nous prive :
« Mayotte, submergée par l’immigration clandestine, est au bord de l’explosion sociale. Depuis deux semaines, les manifestations se succèdent dans ce 101e département français, confronté à une insécurité grandissante. Ce mercredi, 3000 personnes ont défilé à Mamoudzou pour une opération "île morte". Hier, les parlementaires, les maires et les élus départementaux ont indiqué rejoindre le mouvement "contre l’insécurité et pour le développement de Mayotte". Sur place depuis lundi, le président LR, Laurent Wauquiez, compte faire de cette situation "le symbole de la lutte contre l’insécurité et l’immigration irrégulière". "Si on n’est pas capable de réguler l’immigration, on ne le fera pas ailleurs", a-t-il déclaré. Wauquiez réclame de supprimer le droit du sol à Mayotte, et de revenir également sur le regroupement familial. Il explique : "Quand un enfant naît à Mayotte de parents clandestins on ne peut pas aboutir à l’octroi de la nationalité française". De fait, de nombreuses femmes venues des Comores voisines choisissent d’accoucher sur ce territoire français pour que l’enfant bénéficie des lois sur l’accès quasi-automatique à la nationalité (à partir de 13 ans) puis du droit à faire venir le reste de la famille. Déjà en 2007, François Bayrou, alors candidat UDF, et François Baroin, ministre de l’Outre-Mer, avaient défendu cette remise en question du droit du sol pour Mayotte et pour la Guyane. Mais pourquoi s’arrêter à ces cas particuliers ? (Ivan Rioufol le 7 mars 2018 12h45) ».

Je ne comprenais pas que les femmes de ma ville pondent autant de petits noirs. Avez-vous remarqué que pour redynamiser l'économie Nationale on faisait actuellement des trous partout dans les routes et les chaussées (tous les ronds-points étant terminés le BTP n'avait plus de Travail - les frères sont entrés en action - pour le paiement des travaux on fera appel à de nouveaux emprunts CQFD).

Un an avec Macron c’est dangereux alors deux, bonjour les dégâts !

Gb

Qu’a-t-elle dit, qu’a-t-elle fait Angot ? Aurait-elle moqué le PSG ?

Mitsahne

Les derniers propos que l'on peut entendre dans le quartier des éditeurs (Saint-Sulpice) au sujet de "la Christine" :

- Elle a du mal à se pénétrer de son immense vide.
- Ecrivaine, sûrement pas, raconteuse tout au plus.
- Elle est la "leonardisation" de l'écriture.

Le bruit court qu'on lui aurait proposé un rôle de dame-pipi revêche à la gare Montparnasse dans un court métrage où elle invectiverait des hommes peu aimables envers les femmes. Titre du film : Le Derrière Dangot à Paris.

Exilé

Pour beaucoup, Christine Angot, dans ses livres, est aussi éloignée d'une authentique littérature que Jean-Marie Le Pen d'une conception non provocatrice de l'Histoire.

Mais de quelle Histoire parlons-nous ?

De l'histoire de France façon propagande de l'école « républicaine », truffée d'images d’Épinal et de faits arrangés ou occultés destinée à justifier la révolution dite française et à faire accepter le régime qui en découle ?
De l'Histoire revisitée par des staliniens après 1945 puis par des trotskistes après 1968 ?

Jean-Marie Le Pen est un homme libre et entier appelant un chat un chat, c'est d'ailleurs ce que l'on lui reproche, principalement à notre époque où le mensonge est roi, mais en quoi le fait de dire la vérité (ou du moins de ne pas l'occulter) présente-t-il un aspect provocateur ?

Et si l'on abreuve les Français d'idées reçues et parfois de contes et légendes ressemblant à de la bouillie pour chats, ceux qui s'en délectent pourront se faire passer pour des modérés mais sans se rendre compte qu'ils auront été endormis pour les empêcher de se révolter devant les injustices que les manipulateurs concoctent à leur encontre ainsi que devant les dangers et autres nuages noirs qui s'amoncellent à l'horizon.

Oui, le roi est nu, mais celui qui le proclame est-il pour autant un provocateur ?

Achille

@ Zonzon | 07 mars 2018 à 09:37
« J’ai coupé le récepteur et me suis mis à penser à un de mes vieux maîtres, René Girard, qui théorisa la violence et dont il recommandait qu’il fallait, à toutes forces, s’en éloigner. »

Tiens, vous aussi vous êtes un élève de René Girard ? Vous allez peut-être pouvoir départager Aliocha et Noblejoué qui se sont empoignés dernièrement sur sa théorie du mimétisme. Pensez-vous vous aussi que le christianisme est un transhumanisme ?

Giuseppe

Combien j'aurais souhaité que le PSG gagne ! Pas pour des raisons sportives, le foot m'est indifférent, mais la défaite suscite encore plus de commentaires que la victoire et ce dans des proportions exponentielles ! Depuis je n'ai jamais entendu autant de batouilles nous raconter ce qu'était une défaite, jusqu'à l'indigestion suprême, celle qui provoque des coliques.
A tout prendre je préfère écouter Christine Angot.

Je ne pensais pas qu'il existait autant de "taouailles" pour commenter, heureusement que le ridicule ne tue pas, cela augure d'une grande hécatombe qui a déjà commencé.

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