C'est si bon de retrouver ce qui donne du prix à l'existence, de quitter les sujets d'écume, les thèmes de conjoncture pour plonger, la sensibilité la première, dans les profondeurs de notre humanité, pour comprendre ce qui la rassemble ou ce qui la déchire.
Presque aussi passionné par l'analyse des sentiments que par le fait de les éprouver ou de les vivre, je suis fasciné depuis quelque temps par les mille figures que peut revêtir l'amitié qui dans sa quotidienneté, sa généralité et sa proximité apparaît, au même titre que l'amour, comme une richesse et une douceur essentielles.
Ce qui ne signifie pas que je m'abstienne d'interroger sans cesse cet élan et cette complicité que beaucoup accueillent telle une évidence. Parce que c'était lui, parce que c'était moi. Je n'ai jamais eu le bonheur, ou la facilité, d'être frappé par cette sorte de "coup de foudre" qui dans l'instant vous fait passer du côté de l'autre qu'on connaît à peine pour le constituer, en anticipant, comme un compagnon nécessaire.
N'ayant jamais été capable d'appréhender simplement ce qui advient pour le coeur et pour l'esprit, en permanent questionnement sur la manière dont le sentiment naît, se développe, s'altère, disparaît ou triomphe du temps pour demeurer aussi éclatant qu'au premier jour, il est clair que je ne suis pas la personnalité idéale pour le long fleuve tranquille d'une amitié sans souci.
Sans forcer le trait, il me semble cependant que mes enthousiasmes ou mes doutes, mes baisses d'intensité ou mes certitudes, s'ils peuvent être épuisants pour l'autre, ne sont pas forcément vains. Ils rejoignent peut-être cette impression que rien ne peut se faire sans nous, sans une action persévérante, constante, quasiment quotidienne de notre part. Il y aurait des preuves d'amitié comme il y a des preuves d'amour.
Le sentiment qui ne serait pas cultivé précieusement, intensément s'effacerait peu à peu de notre champ de vie et nous laisserions doucement s'estomper ce que nous n'avons plus envie de retenir puisque l'autre, l'ami, a oublié d'assumer sa part et que nous avons accepté le délitement inévitable qui allait en résulter. Aucune raison ne vous contraint à vous placer dans la dépendance de quelqu'un qui ne manifeste plus rien d'actif pour vous.
Il est angoissant de devoir constater, pour des natures comme la mienne, comme l'amitié ne se tient pas à l'origine, comme un socle sur lequel on aurait le droit de tout faire reposer puisqu'il est invulnérable, à l'abri de tout, tel un parfum qui à chaque seconde se glisserait dans le fil de notre existence.
J'ai au contraire perçu que l'amitié était sinon au bout du moins insérée dans une obstinée légitimation d'elle-même comme si l'un et l'autre étaient contraints, pour l'allégresse du compagnonnage, de se prodiguer des justifications qui constituaient ce sentiment non plus comme un confort, une évidence mais telle une épreuve, un défi, une victoire, sans cesse, contre l'usure et l'assoupissement. L'amitié n'est certes pas l'amour mais ce qui peut blesser celui-ci n'est pas forcément étranger à ce qui risquera d'affecter celle-là.
Ne pas ériger l'amitié sur un piédestal de telle manière qu'elle susciterait du bonheur par le simple fait de sa présence en vous, ne pas la faire bénéficier d'une inconditionnalité et d'une immunité totales mais offrir à son service une conditionnalité vigilante, chaleureuse, critique et sincère a évidemment pour conséquence de la soumettre aux vents ordinaires, de ne pas la faire échapper systématiquement aux aléas qui gangrènent parfois la quotidienneté même la plus réussie - l'ennui, la répétition, le désintérêt, la déception, la lâcheté - avec une trop aigre lucidité. On sait que l'ami est là pourtant, à portée du coeur mais malheureusement sous le regard d'une personnalité aussi peu faite pour une amitié sans nuage que pour une passion sans orages délicieux.
Pas facile de se faire comprendre. C'est devenu un tel poncif de s'affirmer ami pour la vie, quoi qu'il en coûte, que la moindre réserve fait de vous un malappris du sentiment. Pourtant je crois profondément à l'amitié intense, authentique au point de préférer l'achever plutôt que de la laisser survivre dans une honnête moyenne seulement, dans une tiédeur de tisane.
Rien plutôt que cette chute, cette triste acceptation.
@ Achille
Merci pour votre avis.
Rédigé par : Noblejoué | 12 avril 2018 à 00:35
@ Noblejoué | 11 avril 2018 à 17:05
Si vous voulez mon avis, vous vous prenez trop la tête. En amitié comme ailleurs il faut toujours faire simple.
Rédigé par : Achille | 11 avril 2018 à 20:11
"Il est angoissant de devoir constater, pour des natures comme la mienne, comme l'amitié ne se tient pas à l'origine, comme un socle sur lequel on aurait le droit de tout faire reposer puisqu'il est invulnérable, à l'abri de tout, tel un parfum qui à chaque seconde se glisserait dans le fil de notre existence."
Est-ce qu'il existe des "socles sur lequel on aurait le droit de tout faire reposer puisqu'il est invulnérable" ?
A part peut-être, celui des parents pour les enfants sur lequel chaque enfant veut ou croit pouvoir compter, et qui, j'imagine, est le cas le plus fréquent si certains enfants ne sont pas aimés.
Aimé ou pas aimé, l'enfant puis l'adulte a peur de l'abandon, ce qui explique bien des choses, entre autre l'attrait pour les histoires type Petit Poucet.
Ainsi donc, tout le monde peut avoir peur d'être abandonné par ceux qu'il apprécie, que ce soit en amour ou en amitié et à tout ce qui peut se situer dans l'entre-deux.
Cependant, pour être honnête, il faudrait aussi avoir peur d’abandonner l'autre. Par exemple, abandonner avant de l'être, situation tant angoissante qu'humiliante.
Mais ne faut-il pas se retenir d'infliger ce qu'on ne voudrait pas subir ? Et rester sur son quant-à-soi car si on veut retrouver ses proches, plus on apprécie les gens, moins on ne veut leur faire de tort en quoi que ce soit, entre autres, en les dérangeant.
Et puis, comme les rayons de soleil dans les bois, comme l'eau offre ses reflets et son chant aux sentiers où on serpente, la personne qu'on apprécie le plus qui n'a pas voulue qu'on la voie malade, ni plus ni moins que personne pour ne pas refiler sa grippe téléphone et s'excuse, on ne voit pas de quoi, qui même parfois de mauvaise humeur est plus suave que la plupart des gens. Se rassurer du sort de l'autre et qu'on ne l'a pas contrarié, seulement sa maladie. Il y a des gens si sensibles qu'ils font, d'une certaine façon, peur, peur de les froisser sans le vouloir, voire s'ils sont trop bons pour le dire, sans le savoir jamais. C'est logique : si les pervers ou vulgaires peuvent vous porter atteinte et qu'on pense d'autres comme voire peut-être meilleurs que soi, comment ne pas s'inquiéter pour eux de ces gens voire de soi-même ? C'est bien le genre de scrupule portant à essayer, dans des limites acceptables, de changer, d'avoir, par exemple, plus de patience.
C'est fou de ne pas pouvoir dire "à quoi bon" à quelqu'un, je n'oserais même pas dire que je suis lâche, et d'autant que deux amis m'ont dit que j'avais du courage... Ne pas contrarier. Je dirais qu'on tient plus à faire plaisir à ses amis qu'à se faire plaisir. On ne refuse pas des critiques qu'on n'accepterait pas des ignorants et des malveillants, et plus généralement, des dérangements. Car s'envisager comme lâche a des avantages.
Suspens, suspens, quand tout le monde se prétend courageux... C'est une assurance, eh oh, je ne m'engage à rien, même pas, comme les produits traçables, d'avoir telle ou telle qualité garantie, si je me montrais lâche, comme je crois la majorité, un peu moins de l'admettre serait un peu moins lâche, et enfin, si on a besoin de courage pour quelque chose qui, par exemple, demande de la patience donc du courage, on peut dire que, en somme, on ne peut pas fournir ce qui vous manque à vous-même.
Bon, mais si noblesse oblige, et on tient plus à faire plaisir à ses amis qu'à soi, il faut être courageux.
Oui, à mon avis, il faut donner des preuves d'attachement aux proches, sans les envahir toutefois... Ils vous encouragent, on les encourage, en somme, la force, ou plutôt, le réconfort circule comme l'esprit dans les discussions ou le silence dans la contemplation. Est-ce qu'une chose se fait n'est pas une preuve ? Mais cela n'a rien de rupture dans le quotidien ou de déclaratif, c'est un échange spontané et qui s'étire dans le temps, une preuve qui nierait d'être une preuve si elle s'avisait d'un risque d'indisposer les proches en quelque manière.
La dimension temporelle peut poser problème à ceux qui doutent, que ce soit des autres, de soi, de quelque quête dirait le chevalier, voire en sus de la réalité. Mais en somme, preuve ou pas, manière de considérer l'échange, tout est aussi nécessaire et vital et dramatique comme d'étouffer, que le souffle. On peut être tenté de donner des preuves d'attachement quand on craint de ne pas en recevoir et être retenu de le faire par crainte d'indiscrétion.
Que dire ? Il faut prendre sur soi, plus pour des amis que pour n'importe qui, évidemment.
C'est fou de ne pas pouvoir dire "à quoi bon" à quelqu'un, comme si on était tombé sur quelque fée quand on se dit que le Graal commence à fatiguer d'appeler pour ne pas se laisser approcher ou si on était tombé sur sa conscience genre William Williamson enfin, un conte de Poe où un type tue sa conscience, enfin, comme s'il y avait des choses autrement indignes à proférer que des vulgarités, ici, à quelqu'un qui rend quelque peu l'impression d'être en vie et l'exigence d'un but... Quel amusement de penser qu'on a pu prendre telle personne pour un dahu. Plutôt un soleil qui ne veut que du bien à ses planètes à ne pas les laisser venir la voir quand elle a la grippe... Avec mon esprit de l'escalier habituel, je n'ai eu l'idée qu'après d'autres, d'où non reproche mais plus d'autorité pour me dire de ne pas venir, habile. Quand j'y pense, ça me fait sourire et presque rire, et quel contraste avec la réalité que quelqu'un l'ait appelé dahu. Cette personne me fait rire par des remarques ultrafiltres, inattendues et pertinentes, perçant comme de l'esprit, indulgent comme de l'humour, sans prix.
Non, tout se paie : il faut essayer d'être à la hauteur, pour ne blesser ni l'autre de déception ni soi de honte.
L'injustice et le mépris rabaissent et indignent mais n'engagent à rien, l'amitié et l'estime, notamment de quelqu'un qui vous connaît parfaitement et vous engage à la persévérance trop déçue, élèvent et obligent.
En somme, les amis qui vous poussent à vous remettre en question en même temps qu'ils vous confortent, sont ce que le monde peut donner de meilleur, et ce qu'on espère être un peu pour eux.
Rédigé par : Noblejoué | 11 avril 2018 à 17:05
Ce qui serait maintenant intéressant à connaître, c'est le destinataire de cette lettre ouverte.
Rédigé par : Catherine JACOB | 09 avril 2018 à 13:43
@ Béatrice Portinaro de 8:46 (@ genau)
"La première partie de votre commentaire, sur le fond, j'aurais pu l'écrire.
Nous nous retrouvâmes trente ans plus tard... sur le quai d'une gare"
Je pleure. C'est du Paul Géraldy.
L'amitié, une fois tous les "trente ans... sur le quai d'une gare", c'est pour le moins hors sujet, on vous cause de l'amitié au quotidien, faut suivre...
Mais je suis d'accord avec vous, l'amitié une fois tous les trente ans, sur le quai d'une gare, ça suffit largement.
Alphonse Allais disait "accompagnez votre meilleur ami à la gare, si le train a dix minutes de retard, vous vous apercevrez que vous n'avez plus rien à lui dire".
Rédigé par : Savonarole | 09 avril 2018 à 12:07
@ duvent | 09 avril 2018 à 10:19
Et moi qui voulais simplement vous permettre d’enrichir votre vocabulaire.
Remarquez, Frédéric Dard a dit un jour que tous ses livres ils les avait écrits avec seulement 300 mots. Tous les autres il les a inventés.
Avec un peu d’imagination vous pourriez faire pareil…
Rédigé par : Achille | 09 avril 2018 à 11:25
@ Achille
J'apprécie vos conseils en matière de lecture, qui présentent l'avantage d'être excessivement tardifs et sans intérêt, dès lors je vais m'empresser de les ranger dans mon tiroir portant l'étiquette "A oublier !"
@ Mary Preud'homme
Comment se fait-il puisque vous n'êtes pas ancien professeur, que vous ne rechigniez pas à l'usage très vil de la citation ?
Je vous en envoie une de mon cru et vous en fais cadeau (sauf si Savonarole en est l'auteur...) :
"Ceux qui aiment ne sont jamais seuls, l'amour leur tient compagnie."
Rédigé par : duvent | 09 avril 2018 à 10:19
@ genau
La première partie de votre commentaire, sur le fond, j'aurais pu l'écrire.
Nous nous retrouvâmes physiquement trente ans plus tard.
Je pense que les personnes qui nous ont vues dans la gare d'arrivée s'en souviennent encore... Et en me disant que ces retrouvailles étaient peut-être trop belles, sa vie et la mienne racontées notamment auprès de nos enfants et comment nous les avions élevés étaient davantage le
fait de soeurs jumelles que d'amies.
Nos silences sont toujours pleins et nos demi-mots sereins pour signifier qu'ils pourront être prochainement complets.
C'est, peut-être, au-dessus du mot "famille" que se vivent certaines amitiés.
Rédigé par : Béatrice Portinaro | 09 avril 2018 à 08:46
@ genau | 08 avril 2018 à 20:13
Emouvant témoignage qui prouve, s’il en était besoin, que le vécu d’une grande amitié sera toujours plus fort que la plus savante citation.
Il suffit de laisser parler son cœur.
Rédigé par : Achille | 09 avril 2018 à 07:25
@ genau | 08 avril 2018 à 20:13
Comme j'aimerais écrire comme vous !
Rédigé par : hameau dans les nuages | 08 avril 2018 à 22:03
@ genau | 08 avril 2018 à 20:13
Témoignage authentique. Comme je vous comprends. Oui un ami c'est parfois quelqu'un qui ne vous ressemble en rien, avec lequel on peut néanmoins tout partager dans un seul regard, acceptant de lui tant les critiques que les encouragements. Et retrouver intactes auprès de lui (ou elle) ces sensations fusionnelles ou purement intuitives après des années de séparation, le temps n'ayant aucune prise sur une amitié profonde.
OUI au seuil de la mort, savoir être ou redevenir l'ultime compagnon (ou compagne) à même de faciliter le passage difficile vers l'au-delà, en raison d'une alchimie subtile qui ne saurait se communiquer et semble incompréhensible aux sceptiques de tout poil... c'est le dernier cadeau que l'on peut faire à un ami. Et se dérober serait une trahison !
Rédigé par : Mary Preud'homme | 08 avril 2018 à 21:49
J'ai entendu Michel Onfray, je partage totalement avec lui sa définition de la démocratie : être éduqué et donc de là extraire le carbone pur qu'est le bon sens (je résume).
Ensuite il a donné sa propre définition du populisme elle m'allait aussi comme un gant.
Il a répondu à Maître Goldnadel avec justesse et finesse, massacrant au passage LFI et Mélenchon.
Je lui transmets mes amitiés d'auditeur - je ne sais si cela peut s'employer ainsi - à travers ce blog.
Rédigé par : Giuseppe | 08 avril 2018 à 21:25
@ duvent | 08 avril 2018 à 20:13
Pour ne rien vous cacher, j'ai exercé une bonne dizaine de métiers, néanmoins aucun s'apparentant à celui de professeur. A présent retirée comme on dit, je consacre la majeure partie de mon temps libre à des activités associatives, à la musique, le chant choral, la natation sportive et bien sûr à ma famille (notamment mes petits-enfants qui demeurent en toutes circonstances ma priorité).
Quant aux remarques acides de tel ou tel contributeur frustré du blog, j'avoue qu'elles me laissent de marbre sachant que mes passions actuelles me tiennent éloignées et m'élèvent bien au-delà de ce genre de considération terre à terre et mesquine.
Rédigé par : Mary Preud'homme | 08 avril 2018 à 21:15
@ genau | 08 avril 2018 à 20:13
Je vous remercie pour votre texte touchant sur une amitié vraie et infinie.
Rédigé par : Pierre Blanchard | 08 avril 2018 à 21:05
@ duvent | 08 avril 2018 à 20:13
« Je vais de ce pas voir s'il me reste un Achille Talon, pour ma prochaine citation, mais j'hésite car pour briller en société il faut être remarquable, et si j'optais pour Tristram Shandy ?? Il faut oser ou se résigner à tout... »
Vous ne devriez pas sous-estimer les BD d’Achille Talon. Elles sont généralement très prisées par des adultes, y compris des « intellectuels », beaucoup moins par les enfants qui préfèrent regarder les images et les onomatopées qui les accompagnent.
Le langage utilisé par Greg est très sophistiqué et fort enrichissant.
Je suis certain que cette lecture vous sera profitable.
Bonne lecture !
Rédigé par : Achille | 08 avril 2018 à 20:54
@ Mary Preud'homme
Oh, mais je n'en veux à personne et surtout pas aux ignares, c'est d'ailleurs à eux que j'en veux le moins puisqu'ils ne savent pas ce qu'ils disent...
Je suis juste étonnée de voir revenir souvent chez Achille ce reproche qu'il attribue systématiquement à de vieux professeurs (ce que je ne suis pas, et vous ?).
Je vais de ce pas voir s'il me reste un Achille Talon, pour ma prochaine citation, mais j'hésite car pour briller en société il faut être remarquable, et si j'optais pour Tristram Shandy ?? Il faut oser ou se résigner à tout...
Rédigé par : duvent | 08 avril 2018 à 20:13
Nés à quelques semaines de distance, dans des familles amies, nous avons grandi, étudié, ensemble, dans le même collège jésuite, puis séparément, sans enthousiasme ni chagrin ; aimé, chacun de notre côté, eu des enfants, lui, un.
Nous nous sommes éloignés, pour des raisons professionnelles, lui, stable, moi gyrovague. Quand il parlait d'un film, il le mesurait au fait que nous l'ayons vu ensemble ou non. Le malheur l'attaqua, domestique et sournois. Nous l'avons supporté, souvent ensemble, en confidence. J'ai connu l'incertitude, l'errance, déjà il ne pouvait pas y prendre part. Froid, élégant, distingué, il n'en a pas voulu au fantasque débraillé que j'étais des quelques étourderies que j'ai commises.
Nous n'avons jamais partagé de vacances, passé l'âge d'enfant. Jamais de femmes non plus, même en tentation.
Puis il sombra sous les coups de la vie et montra le désintérêt pour tout avenir. Sur le seuil de sa maison, un jour de visite, je sus qu'il allait mourir, dans ses yeux je l'ai vu, et je m'y suis préparé, dans le silence de son mutisme obstiné. Il cherchait la Foi, je lui ai parlé d'image, il a méprisé le propos, d'un geste bref et ne fit plus de confidence.
Enfin, il fallut aborder le passage ; je tentai de l'accompagner, les médecins le souhaitaient, je décidai avec eux, le coeur à la dérive. Avec tout ce qui me semblait utile, la recherche du confident qu'il voulait près de lui pour parler de choses profondes, et que je n'étais pas, les menus services, la présence constante, je tentai d'organiser un semblant de sérénité autour de lui. Nous ne nous étions jamais embrassés, étreints dans un élan chaleureux, seulement les amicales bourrades, à l'anglaise.
Quand vint l'heure, je lui pris la main, il n'en voulut pas. L'entourage me félicita, remercia, admira mon dévouement. La famille, entre condoléances et sandwiches promit reconnaissance, amitié. Rien. Me suis-je trompé ? Il me manque, depuis dix ans maintenant.
Montaigne et La Boétie n'ont été amis que cinq ans au plus, nous, tous doutes écartés, plus de soixante-dix.
Rédigé par : genau | 08 avril 2018 à 20:13
Si l'amitié a parfois besoin de preuve, la sottise de certains n'en manque pas.
Rédigé par : stephane | 08 avril 2018 à 19:46
@ Mary Preud'homme | 08 avril 2018 à 16:45
Tiens, Ma Dalton a sorti son flingue. Depuis le temps que ça la démangeait de faire un petit carton sur ma personne.
Malheureusement elle m’a encore raté ! 😊
Rédigé par : Achille | 08 avril 2018 à 18:23
@ duvent | 08 avril 2018 à 16:17
« Pondre une citation ? »
Juste une petite remarque. Je n’ai pas écrit pondre une citation mais pondre un commentaire.
Pour les citations, pas besoin de les noter sur un carnet à spirale et de les recopier laborieusement sur le blog.
Il suffit d’aller sur Google ou un autre moteur de recherche, taper "citations" et le mot pour lequel vous voulez faire une citation savante et vous n’avez plus qu’à ramasser celles qui vous conviennent le mieux.
Ceci étant je pourrais fort bien, comme le fait Savonarole depuis longtemps, écrire mes propres citations. Il faudra que j’y réfléchisse à l’avenir !
Rédigé par : Achille | 08 avril 2018 à 17:25
@ duvent | 08 avril 2018 à 16:17
Il ne faut pas en vouloir aux ignares et/ou sectaires qui non seulement s'avèrent incapables de pondre une citation à bon escient, mais qui en outre n'ont pas de mots assez durs pour critiquer ou vilipender ceux qui, se rapportant ou s'inspirant de textes d'auteurs littéraires reconnus, ou encore de musiciens ou interprètes, ne font qu'en extraire la substance afin de traduire leur propre ressenti sur un sujet donné.
Rédigé par : Mary Preud'homme | 08 avril 2018 à 16:45
@ Achille | 08 avril 2018 à 14:39
"Je vous recommande le livre de Frédéric Lenoir que j’ai acheté dernièrement, "Le miracle Spinoza""
Spinoza est à la mode, chacun le lit dans une version différente, à sa façon.
Pour moins de deux euros, vous pouvez télécharger ses oeuvres complètes sur App Store, si vous êtes sur Mac.
Ce que j'ai fait, mais j'avoue que je n'ai fait que le survoler, il faut pour le lire, avoir une motivation particulière.
Par contre je lis en ce moment "Spinoza avait raison" d'Antonio Damasio qui fait le lien entre la philosophie de Spinoza et la biologie moderne, le sous-titre du livre étant "le cerveau de la tristesse, de la joie et des émotions".
A.Damasio est un remarquable vulgarisateur, en plus d'être un excellent scientifique.
Mais trêve de pédanterie, si je m'attarde sur Spinoza ici, c'est qu'il reçut à la naissance de ses parents, juifs séfarades portugais, le prénom de Bento, qu'il était connu à la synagogue et de ses amis sous le prénom de Baruch, et qu'il adopta le prénom de Benedictus à l'âge de 24 ans quand il fut banni de la synagogue.
Et quand je pense que "certain", ici nous reproche de publier nos commentaires sous des pseudos, j'ai envie de dire que nous avons d'illustres prédécesseurs ! ;-)
Rédigé par : Tipaza | 08 avril 2018 à 16:18
@ Achille
Pondre une citation ?
Voilà bien de la besogne. Cependant certains pourraient besogner fort longtemps sans rien trouver à "pondre".
Il n'est pas aussi admirable de faire des citations qu'il n'est honteux de n'en rien savoir...
Rédigé par : duvent | 08 avril 2018 à 16:17
Tant pis pour le pédantisme, j'ajoute à celles de PC une citation dont je me régale.
C'est, rapporté par Thucydide un peu moins de 400 ans avant notre ère, l'argumentation de représentants Corcyréens, venus demander une aide militaire aux Athéniens contre les Corinthiens : "Comme nous ne sommes ni assez vos ennemis pour vous nuire, ni assez vos amis pour abuser de la situation, nous prétendons qu'il faut nous payer de réciprocité".
Je trouve très intéressant qu'ils opposent amis à ennemis, et définissent, en dehors de cette opposition, un entre-deux où l'on peut aboutir à des transactions raisonnables. Le tout exprimé avec autant d'humour que de concision.
http://remacle.org/bloodwolf/historiens/thucydide/livre1.htm
Rédigé par : Lucile | 08 avril 2018 à 15:22
L'amitié a-t-elle besoin de preuves?
Il faut quand même reconnaître que quand quelqu'un s’approche de vous, l’œil noir, le sourcil froncé et le menton relevé pointé dans votre direction en vous apostrophant d'un : « Dites-moi, mon ami... » alors que vous ne le connaissez ni d'Eve ni d'Adam et que tout porte à croire qu'il en veut à votre matricule, il y a des preuves d'amitié dont vous vous passeriez bien...
Et qui pourraient même vous faire regretter de bonnes et franches inimitiés exemptes de décorum.
Rédigé par : Exilé | 08 avril 2018 à 14:58
@ Tipaza | 08 avril 2018 à 11:22
Edgar Morin c’est bien ce philosophe et sociologue qui a publié deux livres de discussion intellectuelle avec Tariq Ramadan : "Au péril des idées" et "l’Urgence et l’Essentiel" ?
Rassurez-vous je ne les ai pas lus. Ce genre d’échanges entre deux illuminés ne m'intéresse pas. Mais que ce philosophe se mette à mélanger fourberie et sincérité cela ne m’étonne pas vraiment.
Certains intellectuels tourmentés, ou prétendus tels, se sont toujours ingéniés à faire de la philosophie une matière inaccessible au commun des mortels. Ce qui est faux.
A ce sujet je vous recommande le livre de Frédéric Lenoir que j’ai acheté dernièrement, "Le miracle Spinoza", que des gens comme Einstein, Nietzsche, Freud ou encore Goethe considéraient comme le plus grand des philosophes. Edgar Morin à côté c’est du pipi de chat.
Le fait qu’il ait soutenu Emmanuel Macron à l’élection présidentielle n’a certainement pas été un facteur déterminant pour son élection. Je dirais même au contraire !
Rédigé par : Achille | 08 avril 2018 à 14:39
@ Giuseppe | 07 avril 2018 à 21:59
J'en suis ravi !
D'autant plus que je sais maintenant à qui demander de publier mes photos ne sachant toujours pas le faire.
Je suis sur la piste toutefois.
L'amitié dépasse souvent les limites de l'espèce !
Celle-ci s'appelait Georgina et m'a quitté au bout d'un an l'ingrate, quand un jeune et beau babouin est passé du côté de chez nous :)
Rédigé par : Claude Luçon | 08 avril 2018 à 11:31
@ Achille | 08 avril 2018 à 10:51
"On aimerait moins d'étalement de connaissances et plus de sincérité."
Spécial pour Achille
L'hybridation de la sincérité et des connaissances ça donne une citation comme celle-là :
"Les grands fourbes sont ceux qui savent admirablement jouer de leur sincérité."
Edgar Morin « Le vif du sujet » (1969)
Il me semble, non, je suis sûr, que Macron est un admirateur d'Edgar Morin, et d'ailleurs celui-ci l'a soutenu dans sa campagne électorale ;-)
Rédigé par : Tipaza | 08 avril 2018 à 11:22
Le blog était en panne.
Ô cruelle privation, qui m'a fait découvrir que j'étais en état d’addiction profonde. Où vais-je me sublimer, me laisser penser que je côtoie l’élite, que je suis assis sur le toit du monde, être quelqu’un, être ?
Où vais-je répandre mes frustrations, mes ressentiments, mon mépris du petit qui me met à l’égal du grand ?
Savez-vous qui je suis, moi qui donne au blog de Bilger la saveur et la force qui font sa gloire ?
Moi qui écrase de ma puissance argumentative les pauvres gueux qui osent aussi s’y exprimer...
Saviez-vous que je suis le seul ami de P. Bilger (il faut bien s’accrocher un peu au sujet) ? L’objet de ses conversations les plus secrètes, de ses craintes les plus profondes, le talon d’Achille de sa relation avec son épouse, de son angoisse à ne pas savoir que répondre à ceux qui l’abordent en lui demandant « qui est-il »?
Ô Dieu, ne voyais-tu pas que j’étais la conscience du monde ?
Le Père aurait-il perdu l’Esprit ?
Rédigé par : Xavier NEBOUT | 08 avril 2018 à 11:09
@ fugace | 08 avril 2018 à 02:38
Moi j’aime bien celle-ci :
https://www.youtube.com/watch?v=Y0oHvWSKkIw
En fait je préfère les potes aux amis. Ils nous prennent moins la tête.
Les amis c’est plus collant. Généralement on ne les voit que lorsqu’ils ont besoin de nous. Ils s’invitent sans crier gare, boivent votre meilleur whisky sans modération, racontent leurs histoires déjà entendues cent fois.
Et finalement on est presque plus content de les voir repartir que de les recevoir.
En fait je n’ai plus d’amis, sauf un, mais il habite loin donc ça passe.
@ Michel Deluré | 08 avril 2018 à 09:14
« N'est-ce point peut-être parce que ces commentateurs revivent parfois au travers de ces écrits leur propre expérience de l'amitié et qu'ils trouvent simplement que ces auteurs expriment leur propre ressenti beaucoup mieux qu'ils ne l'auraient fait eux-mêmes ?
Par plume interposée, ils nous livrent en fait ce qu'ils pensent de l'amitié, leur manière de la vivre. »
Je ne pense pas que ce soit cela. Ceux qui ne peuvent se passer de nous faire des citations à chacun de leurs commentaires sont généralement d’anciens profs. Par déformation professionnelle sans doute, ils ne peuvent s’empêcher de nous pondre leurs commentaires comme ils feraient un cours de philo devant leurs élèves.
Structurellement c’est beau, on sent le savoir qui coule de leur plume et dont ils sont si fiers.
Le seul inconvénient c’est que c’est très artificiel et que cela manque singulièrement de personnalité.
Dommage, on aimerait moins d'étalement de connaissances et plus de sincérité.
Rédigé par : Achille | 08 avril 2018 à 10:51
@ fugace | 08 avril 2018 à 02:38
Enrico Macias en ami fidèle ?
Ah, NON alors, il est tout et pire encore, sauf fidèle.
C'est Ganelon trahissant Roland, le connétable de Bourbon trahissant Bayard, Jugurtha chef de la cavalerie carthaginoise trahissant Hannibal.
C'est Talleyrand trahissant Napoléon, Sarkozy trahissant Pasqua son mentor, c'est Macron trahissant Hollande.
Et je m'arrête là, je suis trop indigné pour continuer.
Non ce n'est pas Judas, qui avait une mission à exécuter et qui le fit.
Sans son apparente trahison, pas de crucifixion de Jésus et donc pas de résurrection, pas de Pâques, pas de religion chrétienne, ce dont certains se réjouiraient, mais c'est un autre sujet !
Rédigé par : Tipaza | 08 avril 2018 à 09:26
@ Achille 08/04 22:39
"C'est curieux de lire ces commentateurs qui ne parlent de l'amitié qu'au travers des textes d'auteurs qu'ils ont copiés ça et là..."
N'est-ce point peut-être parce que ces commentateurs revivent parfois au travers de ces écrits leur propre expérience de l'amitié et qu'ils trouvent simplement que ces auteurs expriment leur propre ressenti beaucoup mieux qu'ils ne l'auraient fait eux-mêmes ?
Par plume interposée, ils nous livrent en fait ce qu'ils pensent de l'amitié, leur manière de la vivre.
Rédigé par : Michel Deluré | 08 avril 2018 à 09:14
@ Tipaza | 08 avril 2018 à 08:14
Ah Patrocle, ça c’était un pote! Que de joyeuses tueries nous avons faites ensemble. Les Troyens en tremblent encore aujourd'hui.
Certains mauvais esprits ont laissé entendre une amitié « particulière » entre nous. Un peu comme celle qui unissait le grand Alexandre et Héphestion si vous voyez ce que je veux dire…
D’ailleurs une vilaine rumeur insinue qu’entre Montaigne et La Boétie, c’était un peu pareil, mais cela n’apparaît pas dans ses Essais. Il est vrai qu’à l’époque, l’homosexualité était une abomination qui vous valait le bûcher.
Les temps ont bien changé…
Rédigé par : Achille | 08 avril 2018 à 09:01
@ Achille | 07 avril 2018 à 22:39
"Dans la vraie vie, l’amitié est beaucoup moins angélique."
Disons qu'il faut savoir respecter tout à la fois, le désir de convivialité et le besoin de solitude que nous avons tous, à des moments différents.
Savoir être présent quand il le faut et absent quand c'est nécessaire parfois.
Dites Achille si vous nous parliez de Patrocle, une si belle et si brève amitié, ce sont les meilleures paraît-il !
Rédigé par : Tipaza | 08 avril 2018 à 08:14
"L'amitié a-t-elle besoin de preuves ?"
Assurément.
Et le meilleure preuve sera apportée par le vrai ami qui vous dira l'horrible vérité ; quand les faux amis diront tant de beaux mensonges.
Rédigé par : fugace | 08 avril 2018 à 02:46
@ Patrice Charoulet
"...le dictionnaire de citations que j'ai laborieusement constitué et qui ne sera jamais édité"
@ Ahmed Berkani
Et pourtant il y a de quoi se décourager à vouloir produire ce qui existe ! Sauf à inventer un nouveau concept.
https://www.google.fr/search?q=dictionnaire+des+citations&sourceid=ie7&rls=com.microsoft:fr-FR:IE-Address&ie=&oe=&gfe_rd=cr&dcr=0&ei=Q2PJWrn7BuiGgAb675agAg
@ Achille | 07 avril 2018 à 22:39
"C’est curieux de lire ces commentateurs qui ne parlent de l’amitié qu’au travers des textes d’auteurs..."
Alors en chanson : L'ami fidèle
https://www.youtube.com/watch?v=_HB9lDet96Q
Rédigé par : fugace | 08 avril 2018 à 02:38
C’est curieux de lire ces commentateurs qui ne parlent de l’amitié qu’au travers des textes d’auteurs qu’ils ont copiés ça et là, mais qui sont manifestement incapables de parler des amitiés qu’ils ont vécues eux-mêmes au cours de leur existence.
Parler de l’amitié à travers des livres, c’est un peu comme décrire un pays que l’on n’a jamais visité.
Les rats de bibliothèque voient l’amitié d’une façon totalement idéalisée.
Dans la vraie vie, l’amitié est beaucoup moins angélique. Elle a ses rudesses, ses petits côtés pas toujours très avouables. Bref elle est soumise aux petites mesquineries de la nature humaine.
Rédigé par : Achille | 07 avril 2018 à 22:39
Et n'oubliez pas :
Un ami vous trahit une fois c'est de sa faute, il vous trahit deux fois, c'est de la vôtre.
Il faut donc savoir ne pas pardonner en amitié.
Rédigé par : stephane | 07 avril 2018 à 22:07
@ Claude Luçon
Ami, aimer

On dit "qui n'aime pas les bêtes n'aime pas les hommes."
Claude - je me permets et je me suis permis.
Rédigé par : Giuseppe | 07 avril 2018 à 21:59
Cher Philippe,
Tié, tié, tié, je suis l'amour amitié
Tié, tié, tié, qui est l'amour sorcier ?
Tié, tié, tié, je sais te dévorer, yeh
Ce sujet, ce pourrait être la fulgurance de rencontres, la trahison, l'épaisseur de souvenirs, les blessures, les joies immenses.
Delacroix pensait que c'était "une passion aussi fougueuse que l'amitié", en s'adressant dans une lettre à George Sand.
Lamartine y voyait "le doux repos de l'âme et le crépuscule des cœurs", en parlant de l'amitié féminine.
Diderot prétendait que l'amitié ne pouvait exister qu'entre des hommes qui n'ont rien, ce qui laisse supposer que le malheur resserre les liens.
La Bruyère pensait que nous les femmes nous allions plus loin que la plupart des hommes et que les hommes l'emportent sur elles en amitié. Les hommes seraient cause que les femmes ne s'aiment pas. Il est trop tard pour lui demander pourquoi.
Peu de femmes se sont exprimées sur l'amitié et la liste de Monsieur Charoulet en a relevé quelques-unes.
Pourrait-il rappeler l'auteur sélectionné par ses soins qui prétend que les hommes font de l'ombre à leurs robes en amitié ?
Indice 1 : les ombres de cet auteur ne sont pas que sur les robes.
Indice 2 : le début du nom de l'auteur se trouve en croix sur os et repose à Trieste et la fin du nom est un sport qui demande un coup de main.
Cette transition devinette nous permet de sortir de la liste par pirouette.
Pour nous, l'amitié est un peu moins dévorante que l'amour et elle permet d'exprimer sa double sexualité. Ainsi, il est possible à une femme d'être plus libre en amitié en oubliant la fausseté des jeux de la séduction, d'être plus vraie.
L'amour est un carcan qui tue une partie de nous, qui enferme dans le regard d'un être, dans ses attentes. Ce n'est qu'une parenthèse, une perte de soi-même, une invasion cérébrale, un effaceur d'horizon préfaçant sa propre disparition aux autres. C'est une pré-mort à soi-même et à autrui.
L'amitié est ouverte et pleine.
françoise et karell Semtob
Rédigé par : semtob | 07 avril 2018 à 21:18
"L'amitié a-t-elle besoin de preuves ?"
Evidemment ! comme l'amour.
Votre amour, ou votre ami(e) qui vous trahit, cause le même dégât.
Comment peut-on aimer quelqu'un (d'amour ou d'amitié) sans le lui prouver ?
Rédigé par : breizmabro | 07 avril 2018 à 20:56
Nous avons certainement plus de copains, de camarades, que d'amis sincères.
Un ami c'est à la fois une profonde affection, un profond respect mais aussi une confiance inébranlable.
Alors parfois un ou une ami(e) avec qui nous pensions avoir lié pendant des années une amitié forte et inébranlable vous déçoit terriblement et reste au mieux une connaissance proche.
C'est dans les moments difficiles que l'ami(e) se montre à la hauteur de l'amitié qu'on lui porte et réciproquement. C'est aussi dans ces moments que les amis fidèles et les bons copains se montrent sous leur vrai jour, affectueux, serviables et bienveillants. Dans les moments de bonheur ou de simple félicité, le bonheur et le partage, la bienveillance et l'empathie sont naturelles et donc sans efforts de part et d'autre.
Dans une vie, les vrais amis se comptent sur les doigts d'une main. Mais les bons copains, les camarades sympas avec qui nous partageons les moments heureux, il y en a beaucoup.
A partir de quel moment peut-on dire de quelqu'un que c'est un ami ?
Les jeunes semblent amis avec tout le monde et puis peu à peu ils font aussi le tri entre les vrais et les faux, éliminant les amis intéressés en priorité.
Rédigé par : Michelle D-LEROY | 07 avril 2018 à 19:23
Cher monsieur Bilger, voici une chronique touchante pour une idée qui intéresse tout le monde.
Serait-ce un sujet du bac philo avec quelques semaines d'avance ?
Je ne le crois pas mais je vois là plutôt la pensée mûrement réfléchie d'un homme de valeur auquel j'ose m'associer dans la réflexion.
J'ai lu ici beaucoup de sentences érudites, j'en citerai une également que l'on attribue à Epicure.
"Nous n'avons pas tant à nous servir des services que nous rendent nos amis, que de l'assurance que nous avons de ces services."
Rédigé par : J. Marques | 07 avril 2018 à 18:19
@ Patrice Charoulet
« ...le dictionnaire de citations que j'ai laborieusement constitué et qui ne sera jamais édité »
Voilà une chose que l’on doit s’interdire de dire, tant que l’on a encore un souffle de vie.
Rédigé par : Ahmed Berkani | 07 avril 2018 à 15:41
@ Julien WEINZAEPFLEN | 07 avril 2018 à 07:25
"Etre éclairé par l'étoile d'une amitié qui brille lointainement comme une chandelle est une intelligence de l'action et une racine spirituelle de notre identité. L'étoile de l'amitié met de la sécurité affective dans la précarité des relations humaines."
Quel bonheur quand on a au moins l'une d'elles !
L'amitié : un révélateur de nos qualités cachées.
http://www.psychologies.com/Moi/Moi-et-les-autres/Amitie/Articles-et-Dossiers/L-amitie-le-plus-beau-cadeau-d-une-vie/Le-secret-des-amities-durables
Rédigé par : fugace | 07 avril 2018 à 15:05
Il y a des amitiés auxquelles nous devons beaucoup — nous, c’est-à-dire l’humanité : celle qui lia Franz Kafka à Max Brod est du nombre. Elle s’est conclue, cette belle amitié, sur une trahison, une trahison qui fut en même temps une preuve de suprême fidélité.
Rédigé par : Ahmed Berkani | 07 avril 2018 à 15:04
http://www.liberation.fr/debats/2018/04/07/l-arabie-saoudite-de-mohammed-ben-salmane-merite-des-sanctions-pas-le-tapis-rouge_1641576
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Rédigé par : patriote | 07 avril 2018 à 14:50
On cite toujours Montaigne et La Boétie à propos de l'amitié, mais Bouvard et Pécuchet sont aussi très touchants dans leur genre.
Rédigé par : Lucile | 07 avril 2018 à 14:12
L’amitié, vaste sujet !
L’ami serait celui qui vous devine sans que vous ayez besoin de dire !
L’ami peut aller jusqu'au silence complice, mais aussi à l'action salvatrice !
L’amitié, c’est une contrepartie permanente qui conforte l’ami, ce que celui-ci est en droit d’attendre de vous !
Rédigé par : Jean-Pierre CASSAGNE | 07 avril 2018 à 13:26
"L'amitié a-t-elle besoin de preuves?"
Oui sans aucun doute cher P. Bilger ! Aucun feu de cheminée ne s'entretient sans un petit coup de soufflet sur les braises.
Le hasard a voulu que je termine hier soir un livre très intéressant sur l'amitié/amour entre deux hommes. Juste "parce que c'était lui, parce que c'était moi".
Il s'agit d'une sorte de "road movie" tragique et violent de trois personnages durant la terrible guerre de Sécession. Je ne dévoile rien de plus pour ceux qui auraient envie de le lire.
"Des jours sans fin" de Sebastian Barry (un bon auteur irlandais contemporain) - Joëlle Losfeld Editions.
Cordialement.
Rédigé par : boureau | 07 avril 2018 à 12:50