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14 juillet 2018

Commentaires

Zonzon

@ Savonarole 18 juillet 2 h 47
« Tenir, vous et moi, des propos semblables sur Charlie Hebdo, plusieurs années après, sans qu’un chœur des vierges effarouchées… »

Charlie n’est pas inutile. Grâce à lui nous savons jusqu’où ils peuvent aller trop loin. Et on n’est jamais déçu !
De temps en temps, dans une bibliothèque je consulte l’immonde ; je m’attarde sur la couverture devant un kiosque. C’est un exercice sain que je recommande.

A l’époque je faisais partie du collectif JE NE SUIS PAS CHARLIE.

Bien à vous

Aliocha

Savonarole comprend la musique, pour sans doute éviter de la ressentir, et mieux nous asséner ses jugements d'outre-tombe. Pour certains, la pierre du tombeau restera à jamais immobile.

https://www.youtube.com/watch?v=7WvHDrcA084

Savonarole

@ Zonzon | 17 juillet 2018 à 15:25

Exact.
Il est assez cocasse de constater que nous pouvons, vous et moi, tenir des propos semblables sur Charlie Hebdo, plusieurs années après, sans qu'un choeur de vierges effarouchées nous tombe dessus en brandissant la "Liberté d'expression" ! Le droit de caricaturer ! Ben voyons...
Comme le temps passe...
Quel cirque que cette affaire !

"L'indignation c'est le beurre des français, belle motte à l'étalage, qui fond dans la poêle" (je crois que c'est de moi)

sbriglia

Savonarole,

J’ai été biberonné à Hergé et Jacobs.

Il se trouve que j’ai pu rencontrer dans ma vie professionnelle Tchang, le héros, ami d’Hergé, du Lotus bleu et de Tintin au Tibet, vieux monsieur délicieux qui était devenu sculpteur et vivait à Nogent-sur-Marne, où il est décédé en 1998.

Il sculptait alors le buste de Mitterrand à l’Elysée, grâce à Jack Lang qui lui avait donné un passeport français. Il m’a dédicacé une photo de lui avec Mitterrand, assis sur un piédestal à l’Elysée en train de se faire façonner son buste, ainsi qu’un exemplaire de Tintin au Tibet que j’avais chez moi.
Je les conserve pieusement…j’ai pu trouver, quelques années après, sur les quais, son émouvante biographie …

Quant à Jacobs, grand ami d’Hergé, son Atlantide et sa Marque jaune ont apporté du rêve à mes jeunes années.

Aujourd’hui, il m’arrive de lire les BD de celui qui est sans doute le plus grand dessinateur français, Al Coutelis, et sa série des A.D Grand-Rivière, le flic black désenchanté des banlieues…

Non, la BD n’est pas un art mineur… Elle trouve sa source à Lascaux et dans la grotte Chauvet.

Zonzon

@ Savonarole 17 juillet 13 h 23
«...lors du massacre de Charlie Hebdo, je n'ai pas bougé un cil... cette horde dégénérée de millionnaires qui dessinaient Mère Teresa faisant une pipe sur un prie-Dieu à Jean-Paul II »

Il n’y a pas que vos cils qui sont restés inertes ! Mais mon souvenir est autre : celui d’une page de couverture du torchon représentant Cher Benoît debout avec une bizarre protubérance sous la soutane : il s’agit d’un enfant de chœur qui s’active furieusement !

A part ça rien !

Savonarole

@ sbriglia de 14:37

Je vous assure que la BD ne fait pas partie de mon univers.
J'étais loin de la France, mon père en poste à l'étranger refusait à la valise diplomatique l'arrivée de cette nouvelle culture qui nous alimentait, Pif le chien et d'autres.
Né en 1911, il estimait que c'était une décadence. Un Robert Marchenoir avant l'heure ...
Avec l'âge et sa mort en 1995, j'avais 45 ans, j'ai apprécié quelques Astérix, ou la Marque Jaune dont on parle ici... Découvrir Astérix à 45 ans c'est pas banal.
Hergé, bien sûr.
Mais franchement c'est un art mineur, où sont donc les Honoré Daumier d'aujourd'hui ?

Je vais vous faire une confidence épouvantable, lors du massacre de Charlie Hebdo, je n'ai pas bougé un cil... cette horde dégénérée de millionnaires qui dessinaient Mère Teresa faisant une pipe sur un prie-Dieu à Jean-Paul II, c'était too much. Allah encul... une chèvre, en j'en passe...

Ils l'ont payé cher ce ricanement bien français.

Tipaza

@ Savonarole | 17 juillet 2018 à 00:08
« Et quand il y en a un qui se risque à nous pomper l'air avec un Mozart, c'est toujours le morceau le plus suant. »

J’ignore si ce Mozart vous fera suer, mais c’est celui que j’écoute quand je suis déprimé, et en ce moment il y a de quoi avec ce Manu qui manipule les lemmings en les conduisant droit vers la grande bleue "en même temps" qu’il accueille les barbaresques qui arrivent.

https://www.youtube.com/watch?v=IZ5smKPPTDo

Les quintettes à cordes de Mozart, le sommet de ce qu’il a composé, de la musique pure à écouter en se noyant dans un verre d’Armagnac tout en dégustant un morceau de chocolat noir.

Véronique Raffeneau

@ Savonarole
"Le drame des liens YouTube c'est qu'ils révèlent notre âge."

Pas seulement. Dans le cas de J.L. Dabadie ou P. Delanoë, leurs chansons comme paroliers sont des marqueurs, la bande-son d'une décennie.

"Comment se fait-il que personne, ni quiconque, n'utilise Serge Reggiani et Delanoë ?"

Pour la modernité festive, ces chansons appartiennent trop au temps ; elle ignore la mélancolie.

Allez, pour vous :
https://www.youtube.com/watch?v=dFIqWaAxDW8
Compositeur: Michel Polnareff - Parolier: Jean-Loup Dabadie

Savonarole

Le drame des liens YouTube c'est qu'ils révèlent notre âge.
Voilà une piste pour l'inspecteur Clouseau de la Panthère Rose, je parle de Charoulet, bien sûr.
Quand on regarde les YouTube d'Aliocha on se dit qu'il n'a rien compris à la musique.
Ça lui est étranger. Il n'y connaît rien.
Genau ou Giuseppe, par exemple, montrent une vraie connaissance de la musique contemporaine. Le rock.
Et quand il y en a un qui se risque à nous pomper l'air avec un Mozart, c'est toujours le morceau le plus suant.
Avez-vous remarqué le nombre de publicités qui utilisent des succès américains des sixties ?
Alors, quoi qu'il en soit, comment se fait-il que personne, ni quiconque, n'utilise Serge Reggiani et Delanoë ?
Pourtant les occasions ne manquent pas, les pubs sur la mort sur les routes, les handicapés, le sida, la pauvreté, la misère, et j'en passe de plus joyeuses...
Je vous le demande.

Deviro

Clap de fin.
Je vais faire comme la pétomane : je lâche duvent.

Catherine JACOB

@ Véronique Raffeneau | 16 juillet 2018 à 16:44

Merci Véronique. Bonne qualité de son et en effet pas seulement de la tristesse mais aussi beaucoup de tendresse dans cette chanson.

duvent

@ Deviro

Mais ma parole il vous vient de l'esprit !! Vifs compliments !

Deviro

@ duvent | 16 juillet 2018 à 17:45
"Au fait que voulez-vous dire par "c'est du tout-venant" ?? Je ne comprends pas ?"

Ce n'est pas grave, je crois que vous n'avez pas compris, vous-même, ce que vous avez écrit, ça peut arriver...

En ce qui concerne votre question ci-dessus, c'est simple :

"Vous pouvez, vous aussi, appeler au secours les autres intervenants, c'est une solution..."

duvent

@ Deviro

Quand je serai à votre service éventuellement il se pourrait alors que je trouve utile et nécessaire de vous satisfaire, or pour l'instant, je vous dis que ce n'est pas grave si "la phrase en italiques" échappe à votre entendement, puis, pour vous faire plaisir, que je me tamponne finalement le coquillard de ce que vous comprenez et de ce que vous ne comprenez pas !

Vous pouvez appeler au secours les autres intervenants, c'est une solution...

Au fait que voulez-vous dire par "c'est du tout-venant" ?? Je ne comprends pas ?

Véronique Raffeneau

@ Catherine JACOB

Désolée, j'ai écrit mon commentaire trop vite.

Voici, Catherine, un lien sonore.

http://www.jukebox.fr/serge-reggiani/clip,la-chanson-de-paul,qr3v55.html

"La Chanson de Paul"... Vincent, François, Paul et les autres.
Dans le film, Paul est l'écrivain qui n'écrit pas.

Lucile

@ Tipaza

Vous trouverez la courbe de fréquence d'utilisation du mot "disert" ici, colonne de droite, en bas, de l'année 1650 à 1950. Ensuite, à vous de chercher...
https://dvlf.uchicago.edu/mot/disert

Tipaza

@ Lucile 13:26
« Il manie le français d'une manière diserte »

C’est un homme affable et volubile !

PS : On ne m’avait pas dit qu’après la coupe du monde de foot, il y avait la coupe des mots désuets !

sbriglia

"La bande dessinée raccourci de l'esprit dit Savonarole, décadence ? Pour qui aime l'aventure, pourtant, pour qui parle de gentleman, "gentilhomme de fortune", Corto me paraît parfait." (Noblejoué)

Vous me l'ôtez du clavier...

Mais Florence a toujours été jalouse de Venise...

Son bûcher dressé place San Marco, peut-être Corto aurait-il sauvé Jérôme...

PS : Je ne crois pas un seul instant que Savonarole n'ait jamais lu une BD de sa vie : il a sans doute voulu faire plaisir à P.Charoulet, voire se faire pardonner quelque excès...

Lucile

Avoir écrit des paroles de chansons ne fait pas de Dabadie un auteur à message, ni un intellectuel, mais c'est aussi ce qui fait le charme de cet écrivain. Il manie le français d'une manière diserte, agréable, à la portée de tout le monde, tout en lui faisant honneur. La chanson française recèle de petits joyaux ; comme je la vois, elle rend un hommage populaire, mais sincère, à la poésie.

Catherine JACOB

@ Véronique Raffeneau | 16 juillet 2018 à 08:52
« Ce que je préfère de cet homme très doux :
La chanson de Paul; Alain Goraguer, Jean Loup Dabadie »

Ah vous pratiquez le karaoké ?

Véronique Raffeneau

Jean-Loup Dabadie, le scénariste et le parolier, reste selon moi LE chroniqueur des années 70-tout début 80.

Merci de cette rencontre inattendue.

Ce que je préfère de cet homme très doux :

https://www.youtube.com/watch?v=Nzmm9aXyUfY

https://www.youtube.com/watch?v=1DLbMcSXXX4

Et tant et tant d'autres.

Une pensée pour Eric Dupond-Moretti qui adore Serge Reggiani.

Noblejoué

Dabadie me donne envie de revoir Roland Garros mais pas de le lire si je n'ai rien contre lui, Tesson, de vivre dans une cabane russe, d'autant que j'ai lu et apprécié son livre sur ce sujet... Mais pour autant je ne relirai pas son ouvrage et ne crois pas en ouvrir d'autres.
Tandis que "Le tigre de Sibérie" que j'ai prêté et espère revoir un jour, je l'ai déjà relu, et me demande si je ne vais lire un autre livre de l'auteur malgré, en somme, d'autres priorités.

Vraiment, pour ceux qui sont nostalgiques de découvrir l'ailleurs, en plus de comprendre le tigre et d'ailleurs, la nature, c'est, non, pas incontournable, rares sont les cas où on ne peut pas aller ailleurs, fuir les injonctions ! Je dis juste que c'est une bonne piste pour l'aventure.

La bande dessinée raccourci de l'esprit dit Savonarole, décadence ? Pour qui aime l'aventure, pourtant, pour qui parle de gentleman, "gentilhomme de fortune", Corto me paraît parfait.
Si les couvertures de couleur et les aquarelles sont bien, préférer, et de loin, les versions noir et blanc.

Commencer par le premier tome si on préfère la mer et quand le héros n'a pas pris toute sa dimension, un parmi d'autres personnages, commencer par "La jeunesse de Corto Maltese", si on préfère la guerre terrestre et voir Jack London.
Les suites d'après la mort de Pratt sont dispensables, on dira que c'est mon côté puriste qui ressort.

Deviro

@ duvent | 15 juillet 2018 à 22:50
"Vous avez remarqué ?
La partie que vous n'avez pas comprise est incompréhensible pour vous..."

Quand on n'a pas de REPONSE pertinente à une question posée, on s'en sort avec une REPLIQUE, bravo !
C'est du tout-venant...
Une personne charitable va peut-être m'expliquer ce que vous avez voulu dire ?
Je réitère donc ma "pauvre" question (comme dirait Charoulet).

"Il manque à cet académicien une touche légère, nacrée, irisée de sprezzatura*,qui aurait porté son message, qu'il voulait hors du commun et qui l'est exactement."

*sprezzatura : la nonchalance, qui est l'une des vertus essentielles de l'homme de Cour, c'est bien ça ?

Je n'ai pas compris la phrase en italiques qui se termine en queue de poisson ou en eau de boudin, à vous de décider...

Savonarole

La bande dessinée est un raccourci de l'esprit, je n'en ai jamais lu, et je m'en porte très bien, surtout quand je vois dans les kiosques la première page de Charlie Hebdo. Une décadence.

Savonarole

Le dernier grand de l'Académie fut Marc Fumaroli, toujours vivant, depuis ils n'ont coopté que des rentiers viagers.

Giuseppe

@ Achille | 15 juillet 2018 à 08:08

Allez tant que l'on y est, Bibi Fricotin et aussi Pim Pam Poum.
Il m'arrive de piocher parfois dans la série et de relire une aventure, juste pour le plaisir, elles étaient toujours en relation avec l'actualité du moment.
Merci pour le site et je ne savais pas ou ne me rappelais plus que c'était un pseudo pour le scénariste.
Mais les moins de 50 ans ne peuvent pas connaître.

duvent

@ Deviro

Vous avez remarqué ?
La partie que vous n'avez pas comprise est incompréhensible pour vous...

Deviro

@ duvent | 14 juillet 2018 à 09:17
"Que dire ? Rien ! Ce serait une méchanceté..."

Ça vous démange, hein ?

...Et puis vous n'avez pas pu résister...
(rédigé le lendemain à 10:02)

"Il manque à cet académicien une touche légère, nacrée, irisée de sprezzatura*,qui aurait porté son message, qu'il voulait hors du commun et qui l'est exactement."

*sprezzatura : la nonchalance, qui est l'une des vertus essentielles de l'homme de Cour, c'est bien ça ?

Je n'ai pas compris la phrase en italiques qui se termine en queue de poisson ou en eau de boudin, à vous de décider...

Xavier NEBOUT

Là où Philippe Bilger semble se complaire dans les sommets du ras des pâquerettes.
Suivra un grand commentaire sur la coupe du monde qui sera assurément lui aussi un grand moment de spiritualité.

Lucile

Bien qu'anecdotique, l'épisode tennistique ne manque pas d'intérêt. On le dirait sorti d'un film dont Dabadie aurait écrit le scénario.

Patrice Charoulet

Dans votre entretien avec Jean-Loup Dabadie, on peut retenir cette définition de Truffaut : « un écrivain de spectacle ». Il appelle « lumières » les académiciens. Il ne craint pas d'affirmer, quand le philosophe Michel Serres (coucou Aliocha !) parle sous la Coupole : « Une averse d'intelligence s'abat sur la Compagnie ». Je retiens : « J'aurais détesté être un spécialiste. »

N'oublions pas son indignation quand la Tour Eiffel eut cette inscription : « Made for sharing ». Les raisons qu'il donne me paraissent fort bonnes.

Enfin, il cherchait un mot qu'il ne trouvait pas. Vous avez soufflé « esquisse ». J'avais trouvé le mot également, d'après les éléments qu'il avait fournis.

C'est un homme qui parle avec les mains et qui a un visage expressif et animé. J'ai apprécié ses grandes qualités d'amis (Reggiani, Julien Clerc...).

duvent

@ Catherine JACOB
"Puis on perd sans le faire exprès et alors on apprend que, je cite Jean-Loup Dabadie se remémorant les paroles de son partenaire de tennis : « Il faut absolument que tu t'présentes à l’Académie française. »

Quel beau souvenir !

« Non sum dignus » - « Je n’en suis pas digne » répond en latin, citant Matthieu, notre futur nouvel académicien."

Quelle humilité !

"Jean-Loup Dabadie évoque donc « Une heure merveilleuse. [...] On a parlé de l'être, on a parlé de l’Afrique, on a parlé du grec, tel qu'il était, tel qu'il est encore enseigné et qu'on me l'a enseigné à moi depuis mon enfance, naturellement du latin. Il n'était pas quelqu'un qui essayait de savoir ce que vous saviez. Il ne vous faisait pas 'passer un oral' : "Et alors, qu'est-ce que vous avez lu ces temps-ci ?" Pas du tout. On parlait, comme ça, et j'en ai gardé une émotion, un souvenir ineffaçable. »

Il faudrait savoir raconter où se taire, car en effet, l'Académie impose, dès lors, que penser des "on, on, on, on, on..." ? Pour ma part je n'en pense que du mal.

"On" n'est pas à la hauteur des honneurs et de la charge..."

Il n'a pas passé un grand oral et donc il a le sentiment de ne pas avoir été jugé, peut-être parce qu'il possible de juger par d'autres moyens ??
Ce qui est certain, c'est que l'on est jugé et d'une façon si instantanée qu'il est étonnant, et puéril, de se satisfaire de si peu, le peu étant d'avoir échappé à la question du Grand O, qui aurait ruiné les effets longuement préparés...
En somme, tout est une question d'impression, laquelle impression est fortement suggérée par l'ego dont la vanité n'a d'égale que la vacuité.
Il manque à cet académicien une touche légère, nacrée, irisée de sprezzatura, qui aurait porté son message, qu'il voulait hors du commun et qui l'est exactement.

Achille

@ Giuseppe | 14 juillet 2018 à 19:35

En ce qui concerne les Pieds Nickelés je n’ai, hélas, pas la collection complète. Tout juste une vingtaine d’exemplaires qui dorment dans ma bibliothèque et que je n’ai pas relus depuis une bonne trentaine d’années. Il va falloir que je relise quelques albums car l’humour qui s’en dégage est bien dans l’air du temps.

Concernant Roland de Montaubert, il s’agit d’un pseudonyme (eh oui il n’y en a pas que sur les blogs). Son vrai nom était Pierre Collin. Il a écrit aussi des scénarios des albums de Bibi Fricotin que les moins de 50 ans ne peuvent pas connaître.

J’ai trouvé un site sur le net qui peut vous intéresser pour les numéros qui vous manquent (1 et 4). Je vous le joins à toute fins utiles.

https://www.bedetheque.com/serie-37733-BD-Pieds-nickeles-la-collection-hachette.html

Catherine JACOB

J’ai appris avec intérêt comment on devient académicien.

Tout d’abord on joue au tennis avec un académicien. Par ex. Louis Leprince-Ringuet, le physicien membre de l'Académie pontificale des sciences, élu à l’Académie française en 1966.
Puis on perd sans le faire exprès et alors on apprend que, je cite Jean-Loup Dabadie se remémorant les paroles de son partenaire de tennis : « Il faut absolument que tu t'présentes à l’Académie française. »

« Non sum dignus » - « Je n’en suis pas digne » répond en latin, citant Matthieu, notre futur nouvel académicien.

« L'Académie française c'est une dame à laquelle il faut se présenter » reprit Leprince-Ringuet, « un jour ou l'autre, tu iras à l'Académie française. Il faut te présenter une fois, on te connaîtra comme ça. Comme j'ai parlé de toi, certes sans te demander ton avis, ce n'est pas courtois si tu ne te présentes pas puisqu’ils (Jean Bernard, Léopold Senghor, Jacqueline de Romilly) te demandent de te présenter. Ils ne te promettent pas leur voix - d'abord parce qu’on n’a pas le droit - mais ils expriment une certaine sympathie par le truchement de notre amitié. »

Suite de l’histoire : « Un jour j'y vais, je fais ma lettre et puis je fais mes visites. C'est le meilleur de tout, les visites parce que vous vous retrouvez quelquefois reçu, s'ils veulent bien vous recevoir, par des personnes que vous ne reverrez jamais de votre vie, sauf si vous êtes reçu à l’Académie. [...]
Mais je me suis rappelé que grâce à ça, j'ai passé, dans la pénombre du salon où il recevait, une heure avec le président Senghor. »

Petit rappel : Léopold Sédar Senghor, premier Africain à siéger à l'Académie française, a également été ministre d'un gouvernement français après avoir été reçu au concours d'agrégation de grammaire en 1935, premier Africain lauréat de ce concours. Puis, le Sénégal ayant conquis son indépendance il en est devenu le président. Son prénom africain de Sédar dit en langue sérère, cette langue parlée au Sénégal ainsi qu'en Gambie : « qu’on ne peut humilier ».

Jean-Loup Dabadie évoque donc « Une heure merveilleuse. [...] On a parlé de l'être, on a parlé de l’Afrique, on a parlé du grec, tel qu'il était, tel qu'il est encore enseigné et qu'on me l'a enseigné à moi depuis mon enfance, naturellement du latin. Il n'était pas quelqu'un qui essayait de savoir ce que vous saviez. Il ne vous faisait pas 'passer un oral' : "Et alors, qu'est-ce que vous avez lu ces temps-ci ?" Pas du tout. On parlait, comme ça, et j'en ai gardé une émotion, un souvenir ineffaçable. »

Et c’est cela qui est véritablement très intéressant. Les gens intelligents ne cherchent pas à vous piéger ou encore à vous humilier, mais à vous découvrir et dans ce but, vous laissent vous exprimer librement.
Il y aurait tant à dire sur les inspecteurs autoproclamés qui savent péremptoirement ce que vous devez savoir pour être dignes de ? d’eux ? De peur d’être pris en défaut eux-mêmes ils vous font passer des oraux, comme le dit si bien Dabadie, clandestins, et de ce fait vous manquent, échouent à vous connaître.
Ils ne sont pas curieux de vous mais bâtissent une forteresse du haut de laquelle ils pourront décréter que puisque ceci cela, par exemple puisque vous ne savez pas l’heure qu’ils ne vous demandent pas, vous n’êtes rien.

Non vraiment. Très intéressant et que de leçons encore à prendre de Philippe Bilger qui n’impose pas d’entrée de jeu une image de son interlocuteur mais lui ouvre toutes grandes les portes de la liberté de parole.

Giuseppe

@ Achille | 14 juillet 2018 à 17:29

J'ai une réédition des Pieds Nickelés en une quarantaine de volumes, j'avais passé une commande complète, or quand elle est arrivée il manquait les albums 1 et 4.
Forcément quelqu'un qui affectionne ces BD… D'ailleurs le style et l'ironie que vous appliquez pourrait être aussi de Roland de Montaubert de la période Forton, le premier, magistrat me semble-t-il, mais quelqu'un qui possède ceux des années 60 est forcément au courant.

Achille

@ Tipaza | 14 juillet 2018 à 15:18

Ben oui, Tipaza, vous vous en êtes sûrement aperçu, je ne suis pas un intellectuel. Et surtout, contrairement à vous, je n’essaie surtout pas de passer pour tel.
Que voulez-vous, j’aime les phrases courtes et les idées simples, accessibles à tous les cerveaux, y compris à mon intestin que les longues tirades font ch*er. (Sans doute d’ailleurs est-ce de là que vient l’expression.)

J’ai lu Proust, comme vous bien sûr. Ses phrases interminables, fussent-elles harmonieuses m’ennuient. Et je n’aime pas m’ennuyer.
Quant aux bandes dessinées, j’en ai plein dans ma bibliothèque, notamment des Tintin et Milou et des Pieds Nickelés des années 60 qui d’ailleurs doivent avoir une certaine valeur aujourd’hui. Mais pas question pour moi de m’en séparer !

Mary Preud'homme

Il a le mérite de nous parler en préambule de Jacqueline de Romilly, une très grande dame de la littérature, grammairienne et spécialiste des langues anciennes, bien sûr incomparable par rapport à des arrangeurs de mots et de rimeurs du dimanche.
Jacqueline de Romilly dans son opuscule sur l'enseignement en détresse (que tous les amoureux du français devraient avoir lu et relu) avait déjà tout prévu, notamment la lente asphyxie de notre belle langue... A moins d'un vigoureux sursaut des élites censées en être les gardiens et les garants...
Hélas, pour la plupart ces élites autoproclamées et cooptées par d'obscurs scribouillards, des politicards en retraite ou des auteurs de marketing n'en prennent guère le chemin !

boureau

Jean-Loup Dabadie ?

Un homme "aimable" cher P. Bilger, dont il faut saluer la carrière féconde.

Seriez-vous, cher P. Bilger, à préparer, d'une autre façon, les fameuses visites aux académiciens ? Visites qui laissent espérer, selon les morts opportunes de certains illustres, une tentative d'élection (de maréchal j'espère).

Cordialement.

Patrice Charoulet

Cher Philippe,

Vous avez bien fait d'inviter Jean-Loup Dabadie à s'entretenir avec vous. Beaucoup vont lire la fiche Wikipédia pour trouver des éléments de commentaire. Je ne le ferai pas. Je sais l'essentiel : dialoguiste, auteur de sketches et parolier de talent. Au fond, un expert de la parole dialoguant avec le président de l'Institut de la parole. Quoi de plus naturel ?
Et académicien ! Là, je voudrais ajouter quelques pauvretés à votre dialogue.

Vous savez que j'ai regretté votre décision de ne pas être candidat. Je redis que vous n'auriez pas été dans un grand embarras pour rédiger et prononcer le discours qui est de mise en entrant sous la Coupole. Dommage.
Baudelaire, au milieu de son siècle avait envoyé une lettre de candidature à Villemain. Il fit ses visites. Sainte-Beuve, qui fut surpris d'avoir un visiteur si courtois et de si bonnes manières, le dissuada en lui prodiguant les égards. Baudelaire, convaincu, fit une autre lettre... pour annuler sa demande. Sage décision. La Vieille dame du quai Conti était alors un salon, non un panthéon, encore moins un parnasse.

Combien de membres sans aucune valeur littéraire, de candidats têtus (15 fois repoussés), combien de grands écrivains jamais admis ! Une espèce assez fréquente : l'écrivain qui se moque férocement des académiciens et qui se présente un jour. Une espèce assez rare : celle de l'homme qui pose ses conditions : je veux bien être admis, à condition de ne pas faire les visites obligatoires. Ce fut le cas de Montherlant.

La question des femmes est réglée. Marguerite Yourcenar fut la première. On connaît les suivantes.
Que de résistances, que d'intrigues, que de combats pour tenter de leur faire barrage ! Cela ne rimait à rien. L'Académie française n'est plus un sanctuaire masculin. A la bonne heure !

Jean-Loup Dabadie, talentueux manieur de mots et des plus spirituels, avait toute sa place en cette illustre Compagnie et toute sa place dans votre série
de dialogues, qui mériteraient d'être édités sur papier en un volume.

Tipaza

@ Achille | 14 juillet 2018 à 09:02
"Entretien très intéressant pendant lequel je ne me suis pas ennuyé une seconde. De nombreuses anecdotes souvent très drôles. Personnellement je préfère ce style simple et léger aux grandes formules sophistiquées"

Lors du précédent entretien avec Sylvain Tesson, Achille avait déclaré s'ennuyer à cause du manque d'anecdotes.
Il reste fidèle à lui-même.

L'anecdote est au récit oral ce que l'image est à l'écrit.
Une ponctuation un peu longue, une respiration qui permet de suivre le fil de la lecture ou de l'audition en évitant l'apnée intellectuelle, la pire de toutes.

Il paraît que l'intestin est notre deuxième cerveau, l'image ou l'anecdote permettent aux deux cerveaux de rester synchrones lors de l'audition ou la lecture surtout pendant la phase de somnolence post-pandriale qui doit être sévère chez Achille.

Peut-on en conclure qu'Achille achète ses livres en fonction des illustrations ?
Bien sûr que non.

Je ne lui jette pas la pierre, même pas la pierre philosophale (il n'aime pas les formules sophistiquées), mais je lui signale à tout hasard que les premiers tomes de "La Recherche" de Proust sont sortis en bande dessinée, "Du côté de chez Swan et À l'ombre des jeunes filles en fleurs".
Je les ai, ils se lisent facilement ;-))

duvent

Que dire ? Rien ! Ce serait une méchanceté...

Achille

Bonjour,

Entretien très intéressant pendant lequel je ne me suis pas ennuyé une seconde. De nombreuses anecdotes souvent très drôles. Personnellement je préfère ce style simple et léger aux grandes formules sophistiquées faisant appel à tel ou tel philosophe ou écrivain, qui peuvent certes impressionner le ballot, mais qui alourdissent inutilement l’entretien.

L’entrée de Jean-Loup Dabadie à l’Académie française a beaucoup fait jaser chez les intellos précieux. Pensez donc, un parolier pour chansons de variétés. Ils ont un peu vite oublié qu’il n’était pas que cela. Il a beaucoup travaillé, avec grand talent, pour le théâtre et le cinéma. Il a toute sa place à l’Académie française. Bien plus que certaines personnalités qui ont occupé des fonctions très importantes et qui n'ont pour mérite que d'avoir su profiter de leur carnet d’adresses…

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