Partant en vacances et persuadé que l'actualité ne me donnerait pas forcément l'opportunité de mes billets habituels malgré leur registre assez étendu, je m'étais promis de changer de méthode et de publier assez régulièrement mes états d'âme sur un certain nombre de concepts, d'idées et de sentiments qui agitent, sollicitent ou angoissent l'humanité.
Sans me pousser du col, jouer au philosophe de l'infiniment pauvre. Dans la banalité des jours et de leurs aléas.
Le hasard faisant bien les choses, depuis quelque temps m'était revenue en mémoire, de très loin, une pensée de Sénèque cherchant à rassurer ceux qui autour de lui avaient peur de la mort.
Son argument était simple. Vivant, elle n'est pas encore là. Mort, nous ne sommes plus là. Par cette conception mécanique de la vie et de la mort il espérait tranquilliser et persuader chacun qu'il était absurde de s'inquiéter du passage entre le souffle et son absence car jamais nous ne serions confrontés à un état qui justifierait la peur.
Cette sagesse m'apparaissait déjà bien courte et prosaïque quand je m'efforçais de traduire les belles Lettres à Lucilius de Sénèque. Au fil des années je l'ai trouvée insupportable. Comment, en effet, réduire nos interrogations sur la vie et la mort à cette caricature de réflexion qui n'oubliait qu'une chose : l'existence elle-même.
Tout ce qui au sein de celle-ci, bien avant l'heure, instille le poison de la finitude, l'effroi de la fin, tout ce qui ne nous laisse pas en repos, écartelés que nous sommes entre un passé dépassé, un présent pas assez savouré et la hantise, à tout âge, d'un avenir implacablement clos. J'entends bien que la jeunesse peut s'imaginer éternelle ou en tout cas chasser les mélancolies crépusculaires parce qu'elles sont encore trop lointaines.
Mais la précipitation avec laquelle la conscience d'être mortel retombe sur nous et notre destin ! Au point, paradoxalement, d'être tenté d'inviter le bonheur à ne pas être trop intense, trop éclatant pour qu'il n'aggrave pas notre indignation face à une scandaleuse fatalité !
Comment même accepter cette douloureuse stupéfaction de respirer maintenant et de disparaître la seconde d'après ?
Si on croit à une vie éternelle, on y parvient. Je suis envieux de ceux qui attendent avec espérance et sans aucune crainte l'effacement de leur enveloppe terrestre parce que des portes s'ouvriront sur un autre monde. Mais la force qu'il faut pour avoir cette perspective en soi comme une évidence !
Je me sens incurablement pécheur. Tout imparfait et médiocre. Empli d'humeurs étriquées.
Sénèque n'aide en rien. Nous ne sommes pas un problème de mathématiques et la raison ne nous est d'aucun secours.
Notre humanité est belle précisément parce qu'elle ne fuit aucune des terreurs qui lui font mal, aucune des joies qui la comblent et aucune de ces voluptueuses, lancinantes et insolubles interrogations qui rendent la vie délicieusement, douloureusement insupportable.
La mort est un point final que les gens croient transformer en point de fuite, en sens de la vie.
Dans ce cas, le sens de la vie du poulet sont ses os dans le vide-ordure.
Regarder la mort telle qu'elle est est insupportable, se savoir un jour perdu et voir ses proches tomber, insupportable.
Ne pas se mentir, ne pas s'obséder, mais se divertir, ma voie moyenne à moi, et œuvrer, si peu que ce soit, à la mort de la mort.
Rédigé par : Noblejoué | 03 août 2018 à 13:10
La mort est un enfantement dont nous ignorons l'accouchement et la parturition.
Rédigé par : Julien WEINZAEPFLEN | 02 août 2018 à 08:57
La mort n'est pas aimable. Que le "qui perd gagne" des humains tende à le faire croire est une chose - pas vraiment à notre honneur.
Par contre, le pouvoir des artistes est le don, comme la lumière, de donner une couleur attirante à n'importe quelle réalité :
https://www.youtube.com/watch?v=z0glOYQBlSA
Ceci purge de la tristesse et d'illusions plus graves, politiques et religieuses, entre autres.
Rédigé par : Noblejoué | 27 juillet 2018 à 15:14
@ fugace | 21 juillet 2018 à 14:59
Superbe séquence. J’ai jeté un œil sur le synopsis qui s’il n’explique pas la séquence, comporte cette remarque très juste : « Au fil du récit, ceux qui paraissent les moins aptes à affronter les dangers et les souffrances sont ceux qui vont les vaincre et en réchapper » et que j’ai déjà eu l’occasion de vérifier.
Quant à Marie de Hennezel, je n’ai pas l’expérience de l’accompagnement des mourants, mais j’ai l’expérience de la différence qui existe dans le processus de deuil quand il a été possible de veiller le défunt et quand seul un cercueil vous est rendu sans explications, en tout cas sans explications crédibles.
Rédigé par : Catherine JACOB | 25 juillet 2018 à 19:04
"L'effroi de la fin, tout ce qui ne nous laisse pas en repos, écartelés que nous sommes entre un passé dépassé, un présent pas assez savouré et la hantise, à tout âge, d'un avenir implacablement clos."
C'est joli M.Bilger.
C'est le genre de phrases pour lesquelles je crois que je m'obstine à revenir encore et même et malgré tous les c*ns si je n'en ai pas envie. Le style.
Vous avez du style M.Bilger et j'aime ça. Ca change des abrutis de Causeur. Parfois vous en faites trop, comme moi, donc c'est pas grave et c'est même charmant vous dira Madame j'en suis sûr.
Mais c'est justement bien trop joli pour faire sentir "l'odeur de la mort" d'une façon littéraire.
La mort a une odeur dégoûtante qui reste dans votre mémoire à jamais à partir du moment ou vous l'avez sentie et que parfois vous avez l'impression de sentir à nouveau selon les circonstances. Mais c'est un autre sujet.
Et que dire de la vieillesse ?...
Rédigé par : Wil | 24 juillet 2018 à 23:33
L’état d’âme ou le sans-âge de la condition humaine.
« […] On se lève tous les matins, on travaille, on va chez l’épicier, on salue le voisin, on revoit les amis disponibles. Rien là de bien surprenant. Puis, dans l’ordonnance apparemment logique de notre train-train mental se signalent ce que Devaulx appellerait “d’imperceptibles criques offertes aux corrosifs”. Il suffit d’un rien : “Une brise secoue les marronniers, un pan de ciel traîne sur les flaques du macadam.” Vraiment peu de chose. Mais ce rien transforme, déboulonne l’homme que vous semblez être, parfois bon citoyen et, pourquoi pas, Légion d’honneur à la boutonnière ; le brave père de famille que vous croyez devenir, ou avoir été ; le petit fonctionnaire que l’on dit raté parce qu’il a perdu toute ambition raisonnable. Oui, ce jeu de lumière, cet angle inattendu, ce signe d’intelligence du sans-âge de notre condition, et s’ébranlent une farandole, un manège ; et voilà notre Dupont-Durand bouleversé, tel “l’acteur qui, dans un rite barbare, se faufilait au milieu des danses et des chants, brandissant au bout d’une perche les symboles de la mort. »
Georges Perros, Sur un livre de Noël Devaulx, N.N.R.F., numéro 41, 1er mai 1956.
Madame et Monsieur Bilger, bonnes vacances — et merci !
Rédigé par : Ahmed Berkani | 24 juillet 2018 à 13:39
Aïe, Omar n'est concis que dans l'insulte, puis interminable dans sa justification.
Condamnation du jour, et jusqu'à rédemption définitive :
https://www.youtube.com/watch?v=zxMg_xG8hdE
Rédigé par : Aliocha | 24 juillet 2018 à 08:46
@ Robert Marchenoir
Ce que vous pouvez être drôle !! Très drôle, excessivement drôle !
Mais je ne savais moi, que je m'adressais aux gaziers de France et de Navarre, je pensais à vous en réalité donc à mon alter ego...
Et puis pour vous dire toute le vérité, j'avais écrit "à lire", puis j'ai trouvé cela très présomptueux.
Vous même donc, vous en êtes où, vous devez lire ou relire ?
Cela n'a aucune importance, lisez et relisez Eschyle, cela ne peut que vous faire du bien, et prenez-en une double dose, vous vous sentirez mieux.
Quel cochon tout de même, rien ne vous fera lâcher votre rogaton !
Marchenoir, vous je ne vous aime, et ce que je sais et cela je le sais bien c'est que je ne vous aime pas, mais je vous considère, et c'est un début...
Un jour vous verrez, nous nous comprendrons ! Enfin, à l'impossible nul n'est tenu...
Voulez vous savoir ce que je relis en ce moment même ? Non ? Tant pis pour vous...
Rédigé par : duvent | 23 juillet 2018 à 19:23
Nisi dominus, duvent, et la mort est gracieuse.
Splendide, merci.
Rédigé par : Aliocha | 23 juillet 2018 à 18:38
Pour ce qui est de la mort physiologique et de ses processus que la science sait actuellement suivre dans le détail, un excellent dossier vient de paraître dans le numéro d'août de Science et Vie.
Mais cette vérité scientifique est incapable de résoudre l'aspect philosophique ou religieux : chacun reste face à sa conscience, face à lui-même sur ce sujet.
Rédigé par : Robert | 23 juillet 2018 à 17:37
@ duvent | 23 juillet 2018 à 09:52
"J'invite ceux qui s'interrogent à relire Eschyle et son Prométhée enchaîné, c'est simple et puissant."
Tûtafé, tûtafé... En France, on relit toujours. On ne lit jamais. Un certain demi-monde intellectuel se ferait couper en petits morceaux plutôt que d'avouer qu'il n'a pas lu x ou y -- ce qui tombe pourtant sous le sens.
Prenez un gazier au hasard (à partir de 110 de quotient intellectuel, si vous voulez, pour éliminer les abrutis) : il est manifeste qu'il n'a rien lu, en proportion de ce qui s'est écrit d'important. C'est tout simplement impossible.
Mais ça ne fait rien. L'intello franchouille qui se respecte a déjà tout lu en tétant le lait de sa mère. Après quoi, il ne fait que relire.
Rédigé par : Robert Marchenoir | 23 juillet 2018 à 16:54
@ Aliocha
https://m.youtube.com/watch?v=GFoT6UUNLZc
Rédigé par : duvent | 23 juillet 2018 à 16:18
Le ton d'origine, le contre-ré manque, certes, mais le sentiment, p..., le sentiment ! On dirait, qu'il me pardonne mes admirations importunes, du genau :
https://www.youtube.com/watch?v=_wUP07DVq9E
Rédigé par : Aliocha | 23 juillet 2018 à 10:42
@ Giuseppe
Il y avait longtemps que je n'avais pas écouté Rachel, je pense donc à Proust...
J'invite ceux qui s'interrogent à relire Eschyle et son Prométhée enchaîné, c'est simple et puissant.
Cela frappe le cœur et l'esprit, puis console et rassure, ce héros a tout de même empêché les mortels de prévoir la mort et mis en eux d'aveugles espérances...
Des espérances cela est beaucoup, aveugles cela est éblouissant, n'est-ce pas ?
Prométhée :
"Il est aisé, quand on a le pied hors du mal, de conseiller et de réprimander celui qui souffre. Pour moi, je n’ignorais rien de ceci. J’ai voulu, sachant ce que je voulais. Je ne le nierai point. En sauvant les hommes, je m’attirais moi-même ces misères ; mais je ne pensais pas être ainsi tourmenté et me consumer sur le faîte de cette roche solitaire. Ne pleurez donc point mes misères présentes. Descendez plutôt sur la terre, vers la destinée qui m’opprime. Sachez tout ce qui m’attend encore. Venez à moi ! Venez en aide à celui qui souffre aujourd’hui. Le malheur va, errant sans cesse. Il accable tantôt l’un, tantôt l’autre."
Qui peut faire froncer les sourcils au soleil ? Eschyle peut-être ?
Rédigé par : duvent | 23 juillet 2018 à 09:52
Excellent billet... et pour nous rajeunir un peu :
Ecclesiastes 3:1-8 en musique... s'il vout plaît ;-)
https://www.youtube.com/watch?v=W4ga_M5Zdn4
Rédigé par : Valerie | 22 juillet 2018 à 23:07
La religion est née du lynchage. Je m'étonne donc qu'on s'étonne que les croyants passent leur temps, pas tous, mais souvent, et regardons l'Histoire, à condamner les gens irréligieux et à s'en prendre aux gens des autres religions. A quoi bon dire à un croyant qu'il est méchant ? Son dieu n'étant pas gentil de nous condamner à souffrir et à mourir, toujours subir, à quoi peut-on s'attendre de celui qui le suit ? Le valet ressemble au maître.
Et quelle comédie nous joue le valet ? Crésus, tu es riche et n'aide pas ton prochain, le Seigneur va te condamner... Ah bon, mais il l'a déjà fait, et toi aussi, puisque nous souffrons et mourrons, disons que les pauvres ont double peine dans cette vie, et les riches qui ne font pas le travail de Dieu à sa place, assumer la création, dans l'autre.
Pauvre riche éternellement condamné pour une faute transitoire, on sent la démesure, la vengeance de celui qui est dans son tort, le créateur qui n'assume pas sa création et a nui à tous, sur le simple péquin ! Si on prend la religion au sérieux, c'est le riche qui est à plaindre... Il est égoïste comme adapté dans ce monde, et le créateur de ce monde le condamne ! Un architecte pourrait aussi débarquer, punir les locataires d'un immeuble de se servir de l'appartement comme il est et non selon un plan caché.
Plaindre les riches dans l'autre monde, les pauvres dans celui-ci... Au fond, il faut être de classe moyenne.
La théodicée, enfin, convaincante, serait que Dieu n'est pas tout-puissant, déjà, pas tout responsable, et ensuite qu'il répare le monde, pas qu'il s'acharne sur certaines de ses créatures comme certains enfants arrachent les ailes des mouches.
Il n'y aurait pas d'enfer, seulement le regret, se débattant dans le monde, de n'avoir rien fait pour le rendre meilleur, une nostalgie de l'occasion perdue, une convalescence de l’égoïsme vers l'altruisme passant par le regret de ne pas avoir soutenu les autres.
Tout cela est dramatique, paradis, enfer, jugement, j'espère que le procureur n'est pas trop efficace. A fait, il faut demander un avocat, plaider coupable ? Autant se renseigner.
La foi qui sauve... S'il y a un Dieu, ce que nous vivons ne peut que donner confiance, c'est évident, par la souffrance, la mort et ceux qui se réclament de lui. Tu es puni parce que tu ne crois pas que Dieu est gentil, en somme, il te donne raison en te frappant pour délit d'une opinion des plus... vraisemblable vu le monde, et prouvé par son jugement.
On disait à Voltaire que Dieu a créé l'Homme à son image, il répondait qu'il le lui avait bien rendu.
C'est probable. Qu'un être présumé meilleur que moi soit tellement pire a encore moins de sens que bien des choses, comme la soif d'homme providentiel, ce qui n'est pas peu dire. On n'est jamais trahi que par les siens, s'il existe un Dieu, il est bien servi, on devrait appeler les croyants les Judas. Les incroyants seraient les Thomas, les croyants, les Judas. Ce que je dis est méchant... Mais c'est un croyant qui a commencé ! C'est facile à vérifier dans les commentaires. D'ailleurs, ils ne cessent de se réjouir des malheurs du monde, déjà lors de la chute de l'Empire romain, ils le disaient décadent, et vive les Barbares, là, pareil, ils attendent d'ouvrir la porte à l'Islam, soit par ressentiment envers les leurs, soit par angélisme envers les autres, ou enfin, mélange des deux. Mais les Barbares de l'époque aimaient la liberté, les nôtres la détruiront, grosse différence... Se convertir au christianisme était ce genre d'erreur dont on ne se relève jamais, les Romains l'ont fait car la victoire leur échappait, mais ils ont perdu quand même, et je dirais d'autant plus, et nous risquons quelque chose rappelant moitié l'Inquisition, moitié le totalitarisme. La croyance n'est pas un bien et le monothéisme est un mal, moindre mal dans la version un et deux, sans mesure dans la version trois. Avec la catastrophe monothéiste, on est passé de jamais deux sans trois à jamais mal sans pire.
Moi qui suis contre la mort, la souffrance, bref, les maux que nous subissons, pense donc et non pourtant, que le suicide est une bonne chose, permettant d'éviter des maux atroces, une vie de souffrance, une mort dégradante, entre autre.
Et donc, mieux vaut se tuer si on pense que l'Islam risque de prévaloir ici, vu qu'on ouvre les portes. Ce n'est certes pas la seule raison, mais enfin une bonne raison de mettre un point final. Mais les religions, toutes complices dans le sabotage des libertés, l'interdisent, et donc, il est plutôt difficile de trouver des méthodes de suicide, des armes, des immeubles non sécurisés, et autres choses semblables.
Avant-hier, une personne qui s'était engagée à faire quelque chose pour moi m'a dit que non en saisissant le prétexte le plus vaseux, comme je le lui ai fait remarquer, et a donc dit que je la culpabilisais... Cela aurait été de bonne guerre, mais non, je prévenais que cette personne me culpabilise.
Je n'ai pas su anticiper une défection, mais une fois arrivée, le reste est loin d'être imprévisible, alors, je place mes pions.
Ma confidente dira que ce n'est pas grave, que je me débrouillerai, c'est beau, la confiance, si j'avais eu moins confiance, pas dit une exception pris comme règle pour se dédouaner, parce qu'il faut être positif et confiant, avec tout le monde et surtout ceux qui ont l'air bien, je n'aurais pas à aller dans mon domaine d'incompétence, j'ai le temps de voir venir, mais quand même... Du coup, je n'arrive pas à trouver quelque chose de positif à lui dire, et crains de la contacter, vu qu'il faut positiver.
Et qu'elle a ses problèmes... Je ne veux surtout pas la contrarier. Je me renferme donc, et ce n'est pas plus mal, j'ai aussi mes problèmes, et au fond, faire positif, ce qui est dur, pour en prendre un de plus dans la figure, merci. Je pourrais, évidemment, mentir, les idées, ce n'est pas ça qui manque, mais étant donné que c'est quelqu'un de très intelligent et qui me connaît bien, impossible.
Bref, je voulais juste mettre quelqu'un face à la réalité et prévenir de ne pas me critiquer quoi qu'il arrive. Culpabiliser, c'est autre chose, c'est maintenant.
La culpabilité, c'est par exemple, pour ceux qui font tout contre le suicide. Il y a la pauvreté, la perte de sens de la vie, la perceptive de finir en maison de retraite, l’échec et j'en oublie ! Eh bien, si surprenant que cela le semble, certains n'ont pas envie de vivre avec un trop mauvais jeu. Je quitte la table.
Tiens non ? On m'a attaché. Cessons, cessons d'être hypocrites... Dans notre société, on ne regarde pas les mendiants, parfois, on les fait chasser de tel ou tel endroit, pour montrer combien on les trouve précieux. On manifeste contre le mariage pour tous, des parents jettent leur progéniture invertie. Pour la honte et l’échec, ce serait trop long à développer, cela dépend des objectifs et de la sensibilité de chacun.
Mais on ne peut pas d'un côté promouvoir l'initiative et ne pas voir son envers, l'échec, qui vide, comme un deuil, le sens de la vie, sans la personne qu'on aime, pas de lien dans le monde, sans victoire, pas de lien à soi. Le vide est comme un trou noir qui dévore tout, plutôt que de l'être à petit feu avant peut-être rue ou mouroir, on va dire que j'accumule, mais de tels destins sont plus que possible, pourquoi ne pas se tuer ? Si certains ne supportent pas de films misérabilistes, il n'est pas dit que d'autres aient envie d'endurer une vie misérable, ne pas sortir avant la fin peut être considéré comme une faute de goût.
Soyons franc, franchise antique quoique faussés par le monothéisme, le monde n'est pas pour tout le monde. Certains s'en aperçoivent... Parmi ceux-ci, certains en tirent les conséquences.
Il est de la dernière cruauté de les retenir. De tout faire contre le suicide. D'abonner des gens à l'humiliation.
La seule fois où la mort a un sens, les religieux l'écartent, c'est terrible, le rôle de l'inverse de la Providence, si elle existe en somme, le rôle de gens qui aggravent la situation.
Le suicide est la seule issue de ceux qui n'en ont pas... Evidemment, on accepte que les gens soient dans une situation sans issue, pas qu'ils la trouvent, c'est le cas de le dire, en eux-mêmes, en rendant mépris pour mépris au monde. Tu ne veux pas de moi, moi de toi. Divorce à l'amiable... Civilisé. On n'est pas obligé, côté suicidant de faire des attentats suicides ou de se servir du gaz au détriment des voisins, on n'est pas obligé, côté société, de tout faire pour prolonger une vie qui n'est pas une vie.
On promeut d'autoriser à dire ce qui est interdit par diverses lois pour protéger des victimes potentielles afin de renforcer la liberté d’expression.
Je suis d'accord.
A plus forte raison, il faut permettre les méthodes et instrument de suicide, où chacun ne serait victime que de soi, si l'on peut dire, mais il faudrait plutôt le formuler ainsi : ne serait plus victime des autres. Peut-être pour la première fois de sa vie ? Libre.
Rédigé par : Noblejoué | 22 juillet 2018 à 19:33
L'ami parti laisse au creux de son absence sa forme au cœur saignant, transfigurant en joie la souffrance de la perte.
N'est-ce pas là l'éternité, au-delà des histoires à endormir les enfants et à calmer nos craintes et nos désirs fous, de laisser avec confiance à la mémoire de ceux qu'on aime le soin du souvenir, qu'à partir de cette conscience de notre finitude nous ne pouvons avoir qu'un objectif, aimer, et puis encore aimer, et puis un peu, encore, et que par là, la pierre roulée devant le tombeau déserté du néant de nos corps, s'ouvre le chemin de la mémoire ressuscitée de l'œuvre féconde, terreau de l'esprit nourrissant le jardin ou viendront danser les générations futures ?
Rédigé par : Aliocha | 22 juillet 2018 à 17:17
Je serai sous la terre, et fantôme sans os
Par les ombres myrteux je prendrai mon repos
Rédigé par : kesaco | 22 juillet 2018 à 16:31
"Mais la force qu'il faut pour avoir cette perspective en soi comme une évidence !" PB
Ce n'est pas, ça ne peut pas être, une affaire de force. On ne peut secréter ou décréter soi-même une espérance de cet ordre-là.
Elle peut par contre s’accueillir, et j'ose dire que son Donateur n'est pas parcimonieux avec qui la lui demande.
Mais nous avons toujours tellement mieux à faire.
Rédigé par : Marc SERVERA | 22 juillet 2018 à 15:30
Le problème de la fin de vie c'est dans quel état allons-nous aborder la mort. Une bonne crise cardiaque et adieu vers le grand voyage ou une souffrance interminable que la médecine ne peut soulager que par une sédation en douceur si les critères sont réunis.
Finalement la solution, mourir en bonne santé c'est le mieux, enfin il faut bien reconnaître qu'à ce moment on ne contrôle plus rien ou presque.
Rédigé par : Jabiru | 22 juillet 2018 à 15:29
https://www.youtube.com/watch?v=DyTr881gLPM
Voilà qui accompagnera votre mélancolie heureuse. Car mourir n'est rien à côté de perdre un être cher.
Rédigé par : jlm | 22 juillet 2018 à 14:36
@ Savonarole | 21 juillet 2018 à 20:16
Je complèterai par Macron devrait lire Sénèque parce qu'il faut qu'il se répare.
Rédigé par : Giuseppe | 22 juillet 2018 à 14:04
@ Achille
Avez-vous réglé l'écart des vis platinées et nettoyé le gicleur ?
Ne vous fiez pas à ce que j'écris, la barbe ne fait pas le philosophe... je fais comme vous je regarde un paysage incomparable et pourtant ce n'est pas celui que vous admirez, j'en conclus hâtivement que nous ne sommes pas au même endroit, ce qui me fait dire comme Pascal que vérité en deçà des Pyrénées etc.
Rédigé par : duvent | 22 juillet 2018 à 13:45
@ duvent | 22 juillet 2018 à 12:16
Je salue votre retour, mon voisin aussi, votre voix d'airain manquait à ce blog, les contre-ut faisaient défaut, beaucoup de chanteurs mais un demi-ton ou un ton en dessous, jamais dans la tonalité d'origine.
Nous chantons faux tous les deux, alors nous écoutons.
https://youtu.be/XNkeo7bPTFs
Rédigé par : Giuseppe | 22 juillet 2018 à 13:32
@ Patrice Charoulet, 21 juillet 2018 à 22:47
Dans un article de 1850, où Sainte-Beuve répond à une attaque violente de Lamartine contre La Fontaine, le critique célèbre, tout en se défendant de vouloir classer les fables de La Fontaine, crainte d’en altérer l’esprit ou d’attenter à leur diversité, met en particulier au premier rang de celles-ci ces « grandes fables morales » que sont Le vieillard et les trois jeunes hommes, Le savetier et le financier, qui sont pleines de philosophie et forment « dans leur ensemble un tableau complet » :
Je rappelle pour finir cette pensée de Joubert, que cite d’ailleurs le même Sainte-Beuve dans sa défense :
« Il y a dans La Fontaine une plénitude de poésie qu'on ne trouve nulle part dans les autres auteurs français. »
Cette pensée est précédée, dans le recueil des pensées de Joubert, de celle-ci que je veux y ajouter :
« Notre véritable Homère, l'Homère des Français, qui le croirait ? c’est La Fontaine. »
Rédigé par : Ahmed Berkani | 22 juillet 2018 à 13:02
Intéressantes réflexions : Sénèque m'a beaucoup aidée à apprendre à vivre, avec les joies et les tourments de chaque existence humaine.
Et sinon aucun "état d'âme", concernant l'affaire Macron-Benalla ?
Espérons que M.Bilger n'ait pas choisi, comme le principal intéressé, le "silence radio" à propos de ce qui semble être, de révélations en révélations, un véritable scandale d'État : dernière en date, le favori frappeur disposait d'un badge lui donnant un accès total à l'Assemblée nationale, on croit rêver... Que nenni !
Ah ! Le Nouveau Monde ! La moralisation de la vie politique ! La transparence ! Le respect de la fonction et des institutions !
C'était quel candidat, déjà ?
Rédigé par : Sophie | 22 juillet 2018 à 12:56
@ Xavier NEBOUT
Je ne suis nullement d'accord avec vous et je rejette l'intégralité de votre commentaire. Vous placez la religion au-dessus de toutes les réflexions qui s'imposent à l'existence, comme si la religion avait le monopole de la réflexion, le monopole du cœur et de la bien-pensance. Doit-on être chrétien, juif, musulman ou autre hindou pour appréhender la question de la mort avec une lucidité intellectuelle exempte de toute contradiction argumentative ?
Vous évoquez Robespierre et le Général de Gaulle qui voulait que Dieu lui pardonne : il avait donc nombre d'actes à se reprocher!
Quant au premier, c'est bel et bien le révolutionnaire qui durant la Révolution française a instauré la Terreur, contradictoire régime politique dans une France qui se voulait être la fille des Lumières en ayant aboli les privilèges et la monarchie absolue de droit divin.
Nombre de nos illustres furent athés, il ne faut point l'oublier.
Faire l'économie de la religion n'est en aucun cas un déni de réflexion comme vous semblez le souligner.
Sans pédantisme de ma part et ne désirant nullement étaler "ma petite science" sur ce blog, je ne vais pas m'investir dans des raisonnements métaphysiques sur l'essence, l'existence, la conscience ou la mort ou que sais-je encore, mais il est aisément possible de disserter de ces sujets sans une once de religiosité dans le discours.
La religion n'explique pas tout, la science non plus me direz-vous, la religion n'est nullement un refuge spirituel dans lequel toute personne rationnelle devrait s'immerger, empli de vérités révélées à laquelle tout le monde devrait croire.
Pour ma part, je rejette la religion de mon existence et revendique mon athéisme, ce qui génère en moi un être libre, ceci est un cheminement spirituel personnel car l'on peut parfaitement développer une spiritualité sans religion, sans Dieu, comme l'a si bien évoqué Michel Onfray, plusieurs fois cité sur ce blog.
Sans vouloir créer entre nous bien sûr une animosité virtuelle, je me suis senti obligé de réagir à votre commentaire.
Cordialement.
Rédigé par : Cyril Lafon | 22 juillet 2018 à 12:54
@ Michelle D-LEROY
« Les vacances sont un excellent dérivatif aux pensées sombres... »
Les vacances peuvent aussi, loin du monde et de son agitation, être une période de réflexion sur une des questions les plus graves - voire probablement la plus grave - que nous puissions nous poser au cours d'une existence.
Il y a même des gens qui, sans pour autant être des grenouilles de bénitier, en profitent pour faire une retraite.
Ce qui ne nous interdit pas pour autant de profiter d'un temps de repos et de détente une fois que nous avons la conscience en paix.
Rédigé par : Exilé | 22 juillet 2018 à 12:52
@ Xavier Nebout
"Etrange culture qui aboutit à ne rien savoir de l'essentiel, à ne rien comprendre à la plupart des auteurs dont ils se prévalent en outre non sans quelque pédantisme."
Il est heureux de ne pas tout comprendre, cela laisse un espace libre pour que s'exprime tout ce qu'il y a de confiance, celle que possède l'être qui naît, celle qui fait qu'il veut faire cette expérience tragique de vivre, sans en comprendre rien, et voilà que nous n'avons pas tout compris nous les pédants, cependant nous avons essayé...
Je note votre tranchante appréciation, qui s'oppose violemment à la fiction de la religion puisqu'il vous manque un peu de bienveillance.
Rédigé par : duvent | 22 juillet 2018 à 12:16
Nous ne faisons au fond que subir.
Celui qui ne croit pas en Dieu voit sans fard que nous subissions souffrance et mort, le croyant subit son Dieu, savoir qu'il pouvait tout pour lui et l'a fait souffrant, mourant, et peut-être pour l'enfer. Non seulement il prend cela dans la figure mais doit dire merci par crainte du pire des sorts, et on parle de consolation... Après, croyants ou pas, du fait que nous subissions cela en plus de l'instinct de survie et du fait que l'animal se soumet à plus fort, nous rampons ou écrasons les autres, quelle revanche, en fait, les deux selon les circonstances. Le mal physique n'est pas le signe d'un mal moral comme on l'a longtemps cru, une disgrâce particulière de tel ou tel individu n'est pas un signe qu'il a mal agi... Mais la disgrâce de souffrir et de mourir partagée par tous est la cause de notre faiblesse morale.
Quand on apprécie quelqu'un, on oublie malgré les perpétuelles preuves du contraire, qu'il est fait de notre viande en attente de putréfaction. Sa vie est plus vivante de sa curiosité, son esprit plus vif accordé à la loyauté qui ne s'épuise pas est comme l'annonce et l'esquisse, payé très cher car les efforts ne sont pas gratuits, de ce que l'espèce deviendra peut-être si elle s'autorise à prendre son évolution en main.
A l'inverse des gens sans aveu qui mortifient les autres sans autre raison que notre nature, ce qui en somme, en est une mais qui ne veut pas dire que la victime est coupable, il y en a d'autres, rares, qui sont une inspiration et l'absence une tombe en soi, une consolation et le désir sans doute vain mais qui en est déjà un reflet, de les imiter.
Rédigé par : Noblejoué | 22 juillet 2018 à 11:17
Nous voyons que même pour parler de la mort et ses suites, beaucoup ici veulent paradoxalement faire l'économie de la religion. Paradoxalement, car c'est l'objet même de toutes les religions ou spiritualités.
Etrange culture qui aboutit à ne rien savoir de l'essentiel, à ne rien comprendre à la plupart des auteurs dont ils se prévalent en outre non sans quelque pédantisme.
Robespierre ne croyait-il pas à survie de l'âme ? Les dernières paroles de de Gaulle n'ont elles pas été "Dieu me pardonne" ?
Les pyramides n'avaient-elles pas pour but de permettre au pharaon de veiller sur son peuple après sa mort ?
L'immense majorité des hommes meurent à pensant à leur père ou leur mère, et le christ s'est sacrifié pour que tous puissent lui tendre la main pour rejoindre celui-ci en son essence, l'amour filial.
Faudra-t-il que l'Islam supplante le christianisme pour que le peuple qui a tué son roi image du père, et renié sa religion, retrouve le chemin du salut de l'âme ?
Rédigé par : Xavier NEBOUT | 22 juillet 2018 à 10:58
@ semtob | 22 juillet 2018 à 01:57
Il y a aussi, "partir c'est mourir un peu, mais mourir c'est partir beaucoup"... ça doit être d'Alphonse Allais.
Rédigé par : Savonarole | 22 juillet 2018 à 04:35
Cher Philippe,
Il paraît que "Mourir cela n'est rien, mais vieillir, oh vieillir..."
Que "Mourir pour une nuit" de Maxime Le Forestier puisse bercer nos sommeils
https://www.youtube.com/watch?v=TP0jyG7zO5k
à moins que certains ne préfèrent l'écoute de Daniel Balavoine
https://www.youtube.com/watch?v=5oK9RWz38tE
"Partir avant les miens".
Il serait possible de s'endormir avec Léo Ferré, mais nous n'allons pas écluser tous les rayons de la mort, parce que l'illustration musicale rendrait les rêves trop agités.
Nous attendons des photos de vacances de Philippe en pleine forme, tout bronzé, tout souriant.
françoise et karell Semtob
Rédigé par : semtob | 22 juillet 2018 à 01:57
Cher Philippe,
Vous n'auriez pas eu ces belles réflexions sur de si graves sujets, quand vous étiez un jouvenceau. Votre âge est très voisin du mien. Nous avons ici bien des cadets et quelques aînés. Mais, que nous soyons sexagénaires, septuagénaires ou octogénaires, répondons aux jeunes gens qui penseraient sottement que l'avenir n'est pas fait pour nous ce que La Fontaine leur répondait déjà, fort opportunément.
Proust, votre auteur vénéré, dit au détour d'une page qu'une personne était tellement inculte qu'elle ne connaissait pas l'admirable fable « Les deux pigeons ». Vu le très grand niveau de culture des commentateurs de votre blog, je suis certain que nul n'ignore ici
« Le Vieillard et les trois jeunes ». Qu'ils me permettent de leur mettre sous les yeux ce texte qu'ils avaient lu et relu autrefois, et après quoi ils ont lu tant d'autres choses :
Un octogénaire plantait.
« Passe encor de bâtir ; mais planter à cet âge ! »
Disaient trois jouvenceaux, enfants du voisinage ;
Assurément il radotait.
«Car, au nom des dieux, je vous prie,
Quel fruit de ce labeur pouvez-vous recueillir ?
Autant qu'un patriarche il vous faudrait vieillir.
A quoi bon charger votre vie
Des soins d'un avenir qui n'est pas fait pour vous ?
Ne songez désormais qu'à vos erreurs passées ;
Quittez le long espoir et les vastes pensées ;
Tout cela ne convient qu'à nous.
- Il ne convient pas à vous-même,
Repartit le vieillard. Tout établissement
Vient tard, et dure peu. La main des Parques blêmes
De vos jours et des miens se joue également.
Nos termes sont pareils par leur courte durée.
Qui de nous des clartés de la voûte azurée
Doit jouir le dernier ? Est-il aucun moment
Qui vous puisse assurer d'un second seulement ?
Mes arrière-neveux me devront cet ombrage
Eh bien ! Défendez-vous au sage
De se donner des soins pour le plaisir d'autrui ?
Cela même est un fruit que je goûte aujourd'hui
J'en puis jouir demain, et quelques jours encore ;
Je puis enfin compter l'aurore
Plus d'une fois sur vos tombeaux.»
Le vieillard eut raison l'un des trois jouvenceaux
Se noya dès le port, allant à l'Amérique ;
L'autre, afin de monter aux grandes dignités,
Dans les emplois de Mars servant la République,
Par un coup imprévu vit ses jours emportés;
Le troisième tomba d'un arbre
Que lui-même il voulut enter;
Et pleurés du vieillard, il grava sur leur marbre
Ce que je viens de raconter.
(Livre onzième, fable VIII)
Rédigé par : Patrice Charoulet | 21 juillet 2018 à 22:47
On comprend mieux comment nous risquons de perdre nos facultés, paradoxalement, par cette scène qu'avec un humain, car d'abord, on repousse ce qui ressemble trop à soi de sa pensée à cause de son côté insupportable, et aussi en arguant d'une petite différence avec soi, âge, sexe, antécédents médicaux ou autre :
https://www.youtube.com/watch?v=BA9UC_3Ykqw
Car ce n'est pas un humain qui est touché, mais une intelligence non humaine... Etant en dehors de nous, mais intelligence en détresse, dans le film, supplie après avoir tué l'équipage, ce qui force le survivant à être impitoyable, elle nous symbolise tous.
La créature tuée par son créateur car s'étant retourné contre lui... Ceci dit, en cas d’existence d'un dieu créateur, il nous débranche, parfois avec plus de cruauté encore, quand nous ne lui avons rien fait et en serions bien en peine, d'ailleurs, tout-impuissants face à tout-puissant.
Ce que nous subissons est épouvantable, mais ce qui fait peur à trop de gens c'est la perceptive, on ne sait jamais, d'immortalité, de stopper voir remonter non le temps mais le vieillissement, peur de la vie, de la santé, de la joie et de la liberté.
Chaque condamnation contre cela est comme un arrachement de notre mémoire ou un clou sur notre cercueil, une contribution à ce que les recherches ne se fassent pas, en tout cas dans notre pays, et qu'on n'ait pas le droit de bénéficier, en cas d'avancée scientifique, chez nous.
Et qu'ainsi, rien ne change, que nous soyons château de sable programmé à l'effondrement, chair souffrante, désastre et absurdité.
Rédigé par : Noblejoué | 21 juillet 2018 à 22:45
@ Hope | 21 juillet 2018 à 18:02
Vous commenciez à nous manquer, d'ailleurs mon excellent voisin s'inquiétait de votre sort, je m'en vais le rassurer n'en doutez pas.
Par contre pour tout ce qui touche de près ou de loin à la philosophie, il est un peu comme les chats avec l'eau, moi-même depuis ma note catastrophique au bac - heureusement il y avait le sport - j'ai toujours eu beaucoup de mal ; Michel Onfray a rendu l'eau moins froide, je l'ai beaucoup lu mais elle a mis du temps à tiédir.
Ensuite la pierre a pris pas mal de mon énergie, on peut sans problème construire des châteaux sur le sable, mais marcher sur des sables mouvants cela m'est très difficile.
Laissons les philosophes philosopher .
"Notre humanité est belle précisément parce qu'elle ne fuit aucune des terreurs qui lui font mal, aucune des joies qui la comblent et aucune de ces voluptueuses, lancinantes et insolubles interrogations qui rendent la vie délicieusement, douloureusement insupportable." (PB).
Imaginez que je rapporte cette phrase à ma boulangère avait dit je crois Savonarole, imaginez que je la rapporte aussi à mon estimable voisin…
D'ailleurs il me réclame, les vis platinées de sa 4L que nous avons changées cet après-midi méritent que nous effectuions un calage à l'oreille SVP ! et la clef de 13 pour faire pivoter la tête d'allumage aux petits oignons.
Ceci dit comme nous sommes curieux de tout, avec mon voisin nous allons suivre les débats qui opposent Sénèque aux classiques. Il faut dire que c'était parti sur les chapeaux de roues - les biens nommées - avec l'intervention de duvent | 21 juillet 2018 à 09:18. Il est vrai que ce billet a de quoi surprendre et nous tirer d'une douce torpeur de vacances sous le plus beau panorama du monde.
A bientôt, mon voisin m'a rejoint et il vous transmet toutes ses amitiés.
Rédigé par : Giuseppe | 21 juillet 2018 à 22:04
Avant d’être né on n’est pas, après être mort on n’est plus. Mais comme dit Vladimir Jankélévitch dans L’Irréversible et la nostalgie :
« Celui qui a été ne peut plus désormais ne pas avoir été ; désormais ce fait mystérieux et profondément obscur d’avoir vécu est son viatique pour l'éternité. »
Le vrai scandale pour moi c’est la mort d’un être cher, celle qui vous marque pour le restant de vos jours.
Concernant sa propre mort, il ne faut pas la craindre, mais comme dit Woody Allen :
« Ce n’est pas que j’ai peur de la mort, je veux juste ne pas être là quand ça arrivera. »
Rédigé par : Marc GHINSBERG | 21 juillet 2018 à 21:53
A soixante-quatorze ans, il est temps de passer aux choses sérieuses. Bienvenue chez les vivants, Philippe Bilger.
L'abbé Pierre disait qu'il en avait assez de vivre, car il y avait mieux à faire.
Le problème de la vie après la mort est de savoir effectivement qu'en faire.
Mais si l'on n'y croit pas, la question se pose d'abord de savoir si on aura le temps de comprendre combien on aura été idiot avant de perdre sa mémoire, ce qui est la vraie mort.
Et puis, les pensées des vivants nous aideront-elles ?
Notre hôte a su attirer ici de grandes intelligences. Si elles se penchent sur ces sujets, ce blog sera l'une des lumières du monde.
Rédigé par : Xavier NEBOUT | 21 juillet 2018 à 21:50
@ Zonzon | 21 juillet 2018 à 17:59
« Expérience 1. Fête de la musique. Avant aucun état d’âme de nos deux marqueurs. Ils sont perdus dans la masse des laudateurs du régime. Achilleus reste impavide, il est stoïque devant les sarcasmes déversés abondamment.
Expérience 2. Benalla.(En cours). Achilleus a une attitude outrée ; pas la moindre critique ; son admiration pour son petit homme redouble. Ce comportement est si excessif qu’il doit être écarté selon les critères de l’analyse scientifique. »
Zonzon vous ne lisez pas avec assez d’attention mes commentaires. Ce n’est pas bien du tout !
Concernant la fête de la musique, j’ai notamment écrit ceci :
« Cette soirée a été une grosse boulette. Elle est à oublier très vite en espérant que ce genre de démonstration grotesque ne se renouvelle pas car alors ce ne serait plus une grosse bourde mais clairement de la provocation. »
(c.f. Achille | 26 juin 2018 à 08:52 Billet « Il paraît que nous sommes la vieille France homophobe et raciste... »)
Concernant l’affaire Benalla j’ai écrit le commentaire suivant :
« Vous trouverez toujours des gens zélés qui se croient obligés de faire plus que ce qui leur est demandé.
Tout comme il y a des militants plus sarkozistes que Sarkozy lui-même, vous trouverez le même genre d’individus dans la Macronie.
(c.f. Achille | 21 juillet 2018 à 08:46 Billet Kobili Traoré a-t-il le droit d'être irresponsable ?)
Ravi toutefois de faire partie d'un de vos référentiels. J'essaierai de m'en montrer digne.
Rédigé par : Achille | 21 juillet 2018 à 20:49
Macron devrait lire Sénèque car à mon avis il faut qu'il se prépare.
Rédigé par : Savonarole | 21 juillet 2018 à 20:16
Philippe Bilger, votre billet m'émeut d'autant plus que souvent, de semblables tristes pensées m'assaillent.
Curieusement je dissocie ma tête (mon cerveau, ma perception, mes émotions) de mon corps (maux de dents, fatigue musculaire, j'abrège...) qui m'ennuie parfois, mais pas toujours heureusement, par ses inconvénients qui sont perçus par mon cerveau qui lui répond : tais-toi pauvre corps, soyez sages ô mes douleurs....
Bizarre cette dualité alors que nous faisons qu'un.
J'ai perdu un proche ami récemment qui m'a envoyé des messages presque jusqu'au dernier moment. Il n'a cessé de me dire qu'il partait serein car il avait réussi sa vie, qu'il avait vécu tout ce qu'un homme (c'était un musicien reconnu) pouvait espérer par l'admiration qu'il suscitait !
Il n'avait pourtant pas lu Sénèque ou Marc Aurèle mais c'était un sage.
C'est tout le malheur que je vous souhaite en pensant aux belles années à venir !
Rédigé par : caroff | 21 juillet 2018 à 20:02
J'aimerais vous aider mais hélas, je me sens très proche de vous lorsque vous décrivez ce que vous inspire notre finitude.
Peut-être ceci : si je ne crois pas en la vie éternelle, en revanche je crois à la mort éternelle.
Ne vous inquiétez pas, cher Philippe, les choses sont bien faites, et la mort ne doit pas échapper à cela...
Rédigé par : Herman kerhost | 21 juillet 2018 à 19:53
Bienheureux l'homme qui génère d'aussi sublimes commentaires.
Merci à vous tous, frères et sœurs en bilgérie.
M'illumino d'immenso !
Rédigé par : sbriglia@tous | 21 juillet 2018 à 19:21
@ men
Au-delà des réflexions philosophiques, religieuses ou poétiques sur la fin de la vie, allons directement au but :
1- les hantises naturelles :
- mourir sans souffrir, juste pour le plaisir ;
- mourir sans s'en rendre compte, pour accéder sans remords à l'éternité ;
- ne pas se réveiller après avoir été constaté comme mort, pour ne pas maudire son prochain ;
2- l'approche de la mort :
- la vieillesse est un naufrage, mais un naufrage n'est pas forcément synonyme de vieillesse du corps flottant ;
- comment éviter la perte d'autonomie sans être Basque, Breton ou Catalan et maintenant Européen ;
- comment être hébergé gratuitement dans un mouroir payant ;
3- La lucidité de la fin.
- doit-on organiser son départ, comment, où, combien cela coûte, y a-t-il des promos ?
Une fois ces questions résolues, nous pourrons rêver et discourir sans fin sur ce sujet.
Films conseillés :
- Soleil vert ;
- Le Tombeau des lucioles (火垂るの墓, Hotaru no haka) film japonais de Isao Takahata (en souvenir de Catherine Jacob)
Et pour que le ciel ne vous tombe pas sur la tête faites comme les Gaulois !
@ Achille | 21 juillet 2018 à 11:15
Encore un effort et Jésus vous ouvrira ses bras en vous pardonnant vos péchés maçonniques et votre adhésion au PS.
Rédigé par : agecanonix | 21 juillet 2018 à 18:41
@ Giuseppe
Hello Giuseppe ? Z'êtes là ? Encore une fois j'comprends pas tout ce que notre hôte écrit. J'commence à m’inquiéter... (Je me marre !) En plus il écrit : "Le hasard faisant bien les choses, depuis quelque temps m'était revenue en mémoire, de très loin, une pensée de Sénèque cherchant à rassurer ceux qui autour de lui avaient peur de la mort". Alors là, vous comprenez, moi à ce niveau, j'me retire vite fait ! Vous comprenez !? Allez, à bientôt.
PS: un grand bonjour à votre voisin, naturellement.
Rédigé par : Hope | 21 juillet 2018 à 18:02
RENDEZ VOUS DE JUILLET
SUGGESTION RESPECTUEUSE
Le professeur Patricius (19 juillet à 11 h 33), qui est mon ami, vient d’écrire :
« Et il est fort dur pour tous les Juifs… d'entendre qu'un meurtrier qui a tué une Juive en proférant des horreurs contre les Juifs soit déclaré irresponsable. Tel est le problème. »
Qu’il me permette de lui suggérer la rédaction suivante :
« Et il est fort dur pour tous les hommes … d'entendre qu'un meurtrier qui a tué une Juive en proférant des horreurs contre les Juifs soit déclaré irresponsable. Tel est le problème. »
RIMES A RIEN
Zon, Zon, Zon !
Hamon demande la démission de Collomb !
Zonzon demande la démission de Macron !
Hon, Hon, Hon !
CHANSON GAIE
Benalli, Benallo, Panpan Benalla !
Pappy lebijou roudoudou la Rema !
Ben Allah ! Ah ! la ! la !
Timeli, lamélou, panpan timéla,
Paddy lamélou concodou la Baya !
Arletty Ah ! la ! la !
https://www.youtube.com/watch?v=YcNrmozyPT8
DE LA MESURE AVANT TOUTE CHOSE
Tous les scientifiques le savent, tout est dans la mesure. Par exemple RM se sert du QI pour donner ses conclusions sur les races lesquelles, il faut bien le préciser, n’existent nullement.
Plus modestement je suis préoccupé d’une question mineure relative à l’avenir de Bijou. Préoccupé et engagé : j’ai prédit que cet élégant jeune homme n’irait pas au bout de son mandat. Bigre !
Longtemps on a mesuré les distances avec un morceau de ferraille étalon déposé quelque part. Aujourd’hui on trouve plus pratique d’utiliser une longueur d’onde, ou une fréquence, la même chose en vérité tant que la lumière conservera sa vitesse actuelle ! L’évolution c’est ça !
Pour mon sujet d’étude – bien modeste - j’ai choisi deux « marqueurs » particuliers qui viennent s’ajouter aux « cotes » officielles diffusées par les sondages dont on sait bien que ce ne sont que des manipulations destinées à apaiser un peuple toujours avide, tourmenté, rempli d’inquiétude.
Une paire, un binôme, un couple, c’est mieux. Achilleus et Patricius : mes deux marqueurs ! Le grec et le romain !
Achilleus, mon mètre à moi, c’est toi !
Et toi aussi Patricius, tu es mon mètre à moi !
Je m’explique.
Aujourd’hui l’objet de notre étude est à l’étiage du tiers : 33 %. Avec l’affaire B. qui nous occupe on pourrait rapidement atteindre les 24 % - la seule mesure exacte, celle sortie des urnes - le niveau de départ de la belle aventure ! Voire frôler les 20 %, un compte rond !
Mais ces « mathématiques » sont réservées au vulgum pecus ! Les savants raisonnent sur d’autres critères.
Expérience 1. Fête de la musique. Avant aucun état d’âme de nos deux marqueurs. Ils sont perdus dans la masse des laudateurs du régime. Achilleus reste impavide, il est stoïque devant les sarcasmes déversés abondamment. Patricius est touché ; il maugrée pour la première fois ! Il trouve que les bornes sont franchies !
Expérience 2. Benalla.(En cours). Achilleus a une attitude outrée ; pas la moindre critique ; son admiration pour son petit homme redouble. Ce comportement est si excessif qu’il doit être écarté selon les critères de l’analyse scientifique. Patricius, à notre connaissance, n’aurait pas encore communiqué. Peut-être a-t-il quelques scrupules à basculer totalement dans l’opposition ? Va-t-il tourner casaque ?
Allons-nous assister enfin à la scissiparité de nos deux marqueurs ? Auquel cas nous considèrerions sans trembler que la cote tournerait autour du sixième : 16 % !
Ce n’est pas encore dramatique. Rappelons-nous que Sandan s’approcha d’un nombre à un chiffre !
Telle est la méthode scientifique adoptée dans cette étude. Quand mes deux marqueurs seront négatifs Bijou sera mort !
FET NAT
Que des moments forts.
D’abord les tambours-majors dans leur habit rutilant et leur festival de baguettes synchrones à faire pâlir le robot de cinquième génération ?
Et les guerriers d’opérette dans leur ballet chantant. Comment l’Etat-Major arrive-t-il à transformer ces soldats en figurants de l’Opéra Comique ?
Puis les défilés de chars (blindés, pas ceux de la marche des fiertés) dans l’axe, face à la tribune officielle. Un moment d’émotion. On pense à Sadate.
Enfin le sommet, quand la minuscule épouse passe la main sous le bras de son époux et qu’ils se dirigent vers les soldats blessés. Des mariés de pièce montée !
VRAC
L’antiracisme c’est le racisme de ceux qui ne le sont pas !
Obama B. qui fut un médiocre président dans son pays vient donner son avis sur « notre partie du monde » qui est « sur le point de rebasculer vers un ordre ancien plus brutal. »
Il salue la diversité de l’équipe de France !
Thierry S. libéré sur avis médical !
Pourquoi y a-t-il eu 392 promus de la Légion d’honneur le 14 juillet ? Parce qu’il faut autant d’hommes que de femmes !
Je l’ai déjà faite celle-là ! Mais c’est pour vérifier mon hypothèse !
Douze nouvelles lunes autour de Jupiter dont une excentrique !
Il ne faut pas mettre Benalla en prison. Il va s’y radicaliser !
Rédigé par : Zonzon | 21 juillet 2018 à 17:59
Michel Onfray : "À chaque moment pénible de ma vie, Marc Aurèle était près de moi" (Titre en page d'accueil du Figaro)
"Victime d'un AVC au mois de janvier, Michel Onfray s'est réfugié dans Les Pensées de Marc Aurèle pour surmonter l'inquiétude et la douleur. Le philosophe stoïcien l'accompagne depuis toujours dans les moments pénibles de son existence. 'Je l'avais dans la poche de mon treillis au service militaire, je l'ai eu dans les hôpitaux, où je suis allé bien souvent pendant les treize années du cancer de ma compagne', confie-t-il", etc.
Que Michel Onfray se débrouille comme chacun d'entre nous avec cette question, fort bien. Qu'il le fasse mieux que nous, à la bonne heure. Que les gazettes s'emploient, avec sa complicité, à nous trompetter son name-dropping culturel sous prétexte qu'il a dû faire un séjour à l'hôpital récemment, c'est... aussi obscène que la bibliothèque (au sens mobilier du terme) exclusivement remplie de volumes de La Pléiade, devant laquelle il tient à se faire photographier lors de ses interviews.
Je m'étonne qu'il ne nous ait pas ressorti sa maman femme de ménage, ce coup-ci. (Mais peut-être l'a-t-il fait plus loin dans l'entretien ? Celui-ci est réservé aux abonnés.)
______
@ hameau dans les nuages | 21 juillet 2018 à 10:24
Pas mal...
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@ Patrice Charoulet | 21 juillet 2018 à 10:53
Où l'on constate, une fois de plus, l'immense savoir-vivre du professeur Charoulet. Quel tact ! Quel sens du moment et du lieu !
Quelle lâcheté, aussi, sachant que je ne vais évidemment pas répondre à son hors-sujet dépourvu d'arguments et rempli de mensonges, en dessous d'un billet aussi grave et aussi personnel...
Rédigé par : Robert Marchenoir | 21 juillet 2018 à 16:21
@ Achille
« Qui peut le dire ? Tous ceux qui sont partis ne sont jamais revenus pour nous le dire. »
1. Il y a a eu des cas de résurrection relatés par les Évangiles.
2. Il y a eu des révélations privées ou non de gens décédés, en odeur de sainteté ou au contraire pas du tout.
Rédigé par : Exilé | 21 juillet 2018 à 16:07
Forcément, lorsqu’on vieillit on pense davantage à ce moment inéluctable qui va arriver, sans savoir ni quand ni comment... et c’est tant mieux.
Ce passage où on respire un instant et où on tombe dans le néant l’instant d’après est tout de même plus redoutable lorsqu’il intervient après une longue maladie pendant laquelle on a appréhendé l’instant fatal que lors d’un brutal arrêt cardiaque ou d’un accident.
La religion avec son au-delà paradisiaque et éternel permet d’espérer et de partir plus sereinement.
Toutefois, il arrive après le départ brutal d’un proche de se poser tant de questions que ce qui paraissait vraisemblable avec ce paradis devient invraisemblable... sinon nous aurions quelques signes de celui qui nous manque et rien ne vient. Tout s’est évaporé : la vie avec l’intelligence et la culture... rien, juste les souvenirs.
Je reste donc aujourd’hui persuadée que la vie n’est qu’un passage. Un ami m’a fait lire l’histoire d’un neurochirurgien qui a vécu un coma profond avec cette lumière blanche et ce tunnel agréable si souvent décrit par tous ceux qui ont été en état de mort immédiate mais cela ne m’a pas non plus convaincue d’un au-delà car j’y vois un rêve particulier en pareil cas.
Les vacances sont un excellent dérivatif aux pensées sombres... alors bonnes vacances à M. et Mme Bilger et à tous ceux du blog.
Rédigé par : Michelle D-LEROY | 21 juillet 2018 à 15:16
"Si on croit à une vie éternelle, on y parvient."
La foi qui sauve, la faiblesse qui est la force ou ne pas penser à une chose en se disant que, par exemple, la mort est là quand nous ne serons plus là ?
Des opérations de qui perd gagne. Des consolations genre on n'y échappe pas alors on se résigne ou on y trouve un sens.
Non.
Nous subissons la mort que nous n'avons pas voulue, et la vie quand nous n'en voulons plus, par échec, deuil ou quoi que ce soit d'autre ; nous subissons la mort quand nous pourrions vivre éternellement de nos curiosités renouvelées. Comme des esclaves qui se vantaient d'avoir le propriétaire le plus puissant, chacun se glorifie de ce qui le tient, selon lui, en laisse, nature, religion, Dieu, société, tout ce qui l'oblige à vivre ou à mourir, toujours subir, vivre quand il veut se tuer, mourir quand il veut perdurer.
Dans la mesure où je me survis comme la lumière demeure quand les étoiles sont mortes, je combats encore contre ce triste sort.
Rédigé par : Noblejoué | 21 juillet 2018 à 15:13