Pourquoi arrive-t-il assez souvent qu’on ne pardonne pas les services rendus ?
Pourquoi les brouilles suivent-elles parfois les confidences intimes qu’on vous a faites et la confiance qu’on vous a manifestée ?
Comme si, dans l’une ou l’autre situation, la reconnaissance banale qu’on aurait été en droit d’attendre avait été vite battue en brèche par l’insupportable sentiment de dépendance vous ayant conduit ici à réclamer une forme d’aide et là une attention et une disponibilité totales.
Les mystères de l’âme et du cœur sont multiples et certains frôlent le paradoxe. Ils contredisent assez volontiers ce qu’une conception ordinaire de l’existence devrait inspirer. En effet, quoi de plus normal, apparemment, que de remercier pour ce qu’on a reçu et qu’on souhaitait, pour ce qu’on voulait exprimer et qui a été écouté ?
Pourtant, un ressort fondamental de l’humain - sauf à être parfaitement équilibré ce qui est rare - consiste à tout faire pour obtenir ce qu’on désire, un service ou une écoute de qualité puis à maudire ces circonstances qui vous ont mis, face à d’autres, en état d’infériorité et les ont constitués comme témoins de vos faiblesses.
La lucidité offre en l’occurrence le grand avantage de ne jamais tomber de haut quand vous ne recevez pas ce qui naturellement vous serait dû. Savoir par avance qu’autrui ne va pas se comporter comme la normalité l’exigerait, sensibilité et intelligence mêlées, préservera d’une infinité de désillusions qui surgissent la plupart du temps de l’attente, de l’espérance, du désir et de leur misérable concrétisation. Il faut accepter que le bien que vous avez prodigué vous soit renvoyé tel un pervers boomerang.
C’est probablement dans ces surprises et ces incongruités que ma passion de la psychologie a trouvé sa source. Débusquer ce qui rompt le cours des choses, le train des attitudes convenues et de la morale classique, et savoir pourquoi, n’est pas loin de représenter une volupté qui tient honorablement sa place dans le monde des délices, tous registres confondus.
L'ardeur à défendre le pardon est proportionnelle à la propension à offenser les autres.*
* Ce n'est pas toujours vrai, mais moi aussi, je peux faire ma phrase si je veux.
Rédigé par : Noblejoué | 03 août 2018 à 04:25
Cher Philippe,
Vous ne faites que prodiguer en termes moins gouailleurs que Trompe-la-mort la leçon que Vautrin tirait du Père Goriot: le principal ressort de l'homme est l'ingratitude.
"Il faut accepter que le bien que vous avez prodigué vous soit renvoyé tel un pervers boomerang." Oui et non. Oui, si vous vous servez du fluide glacial de la "lucidité" qui rend cynique et désabusé. Non, si vous faites le pas de côté évangélique de demander à votre main gauche d'ignorer ce que donne votre main droite. Dès lors, vous entrez dans la dynamique de la chance. Un bien que vous prodiguez est une chance. Quand vous faites du bien, vous faites tourner la roue de la chance. Cette roue revient sur vous, mais comme la chance n'est pas une partie de ping-pong, elle ne vous revient pas par celui à qui vous l'avez distribuée. Elle vous revient par quelqu'un d'autre que vous n'aviez pas vu dans le cercle et qui vous prodigue un bien tout différent, un peu comme si, priant, vous demandiez quelque chose, et vous vous aperceviez que vous avez eté exhaucé en recevant autre chose que vous n'attendiez pas. Le bien est diffusif de soi comme la chance est redistributrice d'elle-même. La chance fait partie du talent. Vous donnez du talent aux autres en leur donnant une chance.
Rédigé par : Julien WEINZAEPFLEN | 02 août 2018 à 23:05
La difficulté du pardon est proportionnelle à la vanité.
Rédigé par : vamonos | 02 août 2018 à 22:37
@ Giuseppe | 28 juillet 2018 à 11:10
« J'espère néanmoins qu'Achille montera au sommet, la saison d'été est magnifique, bon s'il est un skieur aguerri je lui conseille la descente du Pic, accompagné bien sûr. »
En ski je serais plutôt slalomeur que descendeur. Passer une porte, puis l’autre tout en souplesse. La descente impressionne peut-être le public, mais ça manque de subtilité.
Je pense que pour EM c’est pareil. Il a réussi à franchir quelques portes difficiles (statut SNCF, réforme de l’enseignement). Reste à passer celle de la loi Asile et de la Constitution, sans doute les plus délicates. Mais il peut le faire vu que l'opposition est composée d'une meute de mercenaires incapables de s'entendre entre eux.
Rédigé par : Achille | 28 juillet 2018 à 22:42
@ Patrice Charoulet | 27 juillet 2018 à 18:46
@ Achille
D'ailleurs - c'est écrit - il vous transmet ses amitiés ainsi qu'à tous les participants de ce blog.
A sa décharge il m'arrive d'écrire les j sans le point par habitude et chez moi aussi on peut les confondre, y compris pour la signature qui a des proportions assez directives et volumineuses… Diantre ! Aurais-je aussi la grosse tête ?
Il m'a été reproché que je prenais parfois des décisions "unilatérales" - c'est vrai - mais je dis souvent que la démocratie a la limite de la décision, sinon on assiste à des débats sans fin qui accouchent la plupart du temps d'une toute petite souris.
J'espère néanmoins qu'Achille montera au sommet, la saison d'été est magnifique, bon s'il est un skieur aguerri je lui conseille la descente du Pic, accompagné bien sûr.
Rassurez-vous, de bonnes gamelles sur des planches ou dans le travail ramènent à tout coup à l'humilité, mais ceci est une autre histoire.
EM doit lire le blog de notre hôte, y répondra-t-il en direct ?
Rédigé par : Giuseppe | 28 juillet 2018 à 11:10
Giuseppe, 26 juillet 22h10, nous offre quelques mots manuscrits du chef de l'Etat.
Merci à lui. L'ancien prof que je suis constate une erreur d'orthographe : juillet ne commence pas par une majuscule.
Le graphologue trouve très mauvais signe l'immense majuscule qui commence le prénom. Il a le melon, cet homme-là ! Pour qui se prend-il ?
Rédigé par : Patrice Charoulet | 27 juillet 2018 à 18:46
@ Achille
Je ne suis pas fan de Macron, mais contre le blues :
https://fredericbaylot.wordpress.com/2013/08/01/la-fin-dasterix-ou-le-banquet/
Rédigé par : Noblejoué | 27 juillet 2018 à 13:38
@ Michel Deluré | 27 juillet 2018 à 11:30
Ne m’en parlez par cher Michel et comme un malheur ne vient jamais seul, ce n’est pas encore cette année qu’un Français gagnera le Tour de France. Il y a bien un coureur qui s’appelle Dumoulin et qui est second au classement mais c’est un Néerlandais.
L’alignement des planètes semble terminé pour EM, même si ce soir nous aurons une belle éclipse de lune.
Alors je tiens ! Je ne sais pas encore combien de temps je vais tenir mais je tiens !
Rédigé par : Achille | 27 juillet 2018 à 13:01
@ Achille 26/07 11:50
"Sur ce blog, je crois que je suis maintenant le seul "macronien" encore debout".
Et je loue votre mérite en ces temps bien difficiles pour notre Président : le "Benallagate", la courbe du chômage qui décidément refuse obstinément de s'inverser franchement, la croissance qui souffre autant que la lanterne rouge du peloton dans les lacets du Tourmalet, les projets de réforme constitutionnelle renvoyés aux calendes grecques et la canicule qui s'en mêle !
Notre pilote de ligne traverse apparemment une zone de fortes turbulences.
Alors, je ne connais pas la tendance météo, mais courage Achille, tenez bon !
Rédigé par : Michel Deluré | 27 juillet 2018 à 11:30
@ Zonzon | 26 juillet 2018 à 22:29
« Et puis il n’y a pas que Wauquiez et MLP dans la vie ! Faites un effort d’imagination. Entre la droite et l’extrême droite, c’est-à-dire symétriquement à la gauche de l’extrême droite par rapport à la droite, ou l’inverse il y a un lieu où se réfugie le nationalisme, sauvegarde de la nation française ! »
Je suppose que c’est là que vous situez « la France profonde » à la Jean-Pierre Pernaut.
Un tiers de Dupont-Aignan, un petit tiers de Philippe de Villiers et un bon tiers de Chasse, pêche, nature et traditions.
Bref le franchouillard tel que les Anglo-Saxons nous imaginent dans leurs tabloïds.
Après tout pourquoi pas ? Cré bon diou !
@ Noblejoué | 27 juillet 2018 à 01:25
« Pas mal, votre club des esseulés et votre typologie du blog »
Comme dit un proverbe « il veut mieux être seul que mal accompagné ».
C’était juste mon petit état d’âme à moi.
Rédigé par : Achille | 27 juillet 2018 à 07:29
@ Lucile | 26 juillet 2018 à 20:57
Je suis totalement d'accord avec vous ! Mais comme j'ai tellement plus mis l'accent sur le tragique général de l'existence humaine que sur les dégâts psychologiques individuels, on peut penser que je ne les prends pas en compte.
Il faut dire que le sujet était plus existentiel que les problèmes inter-individuels.
Et puis, cela m’énerve qu'on ramène tout à papa, maman, la bonne et moi, remarquez, la bonne, c'est déjà du social ! Mais pour la vie, la mort, la souffrance, on repassera.
Mais on pourrait cumuler, exemple, très tôt tous les problèmes. Les romanciers, enfin, les convenables, ont ceci d'indispensable qu'ils montrent les interactions de tout. Idéalement ne penchant pour aucune discipline de l'esprit au détriment des autres, ou pour l'esprit contre le corps ou le corps l'esprit et autres scies, et pas davantage, juge, ce qui ne veut pas dire qu'ils ne pensent pas ou ne défendent jamais rien.
Lire comme écrire des fictions rappelle la complexité du réel et développe l'empathie, entre autre.
Par conséquent, l'attitude inquisitoriale de Patrice Charoulet est bien décevante outre sa dangerosité.
Vivre par les personnages, c'est assumer leurs faiblesses, et par là celles des humains, voire plus largement, du monde.
Encore faut-il ne pas tout subordonner au style ! Le style, mais aussi l'histoire, les personnages et les idées s'il y en a, tout a son importance, tout s'éclaire l'un par l'autre.
Qui, comprenant la faiblesse humaine, ne voudrait la couvrir comme les fils de Noé la nudité de leur père ? L’œil ne doit pas être, si j'ose dire, un mauvais œil.
Les ouvrages théoriques et fictifs éclairent le monde différemment, tout est appel à découvrir le monde. Alors pourquoi garder les ténèbres qui peuvent être chassées par la lumière au cœur de soi, comme un désir de classifier étranger à la compréhension du monde et plus encore à l'empathie ?
Qu'est-ce que cela suggère sur notre société et sur ce cas ? L'un ne va pas sans l'autre, pour faire un exemple. Je m'aperçois que l'expression est bien impitoyable, tant pis, je trouve si dangereux de pousser les gens à se vulnérabiliser en donnant non les clefs de leur domicile, mais ce qui ne vaut pas mieux, de la part qu'ils choisissent d'occulter d'eux-mêmes ! Espérons que les réactions à ses inquisitions prévalant ici dissuadent d'autres démarcheurs d'intimité.
Nous souffrons et nous mourrons, et d'autres, comme aux jeux du cirque ou dans la téléréalité, veulent avoir toutes les caractéristiques techniques des intervenants, on croit rêver ! Remarquez, d'autres "devinent", en fait rien, et insultent les autres faute d'argument.
On diabolise Internet faute de regarder la nature humaine en face. Je comprends qu'on se bouche le nez mais qu'on dénie l'odeur, moins ! C'est pourquoi il est si agréable de rencontrer des gens qui ne sont pas ainsi.
Rédigé par : Noblejoué | 27 juillet 2018 à 03:18
@ Achille | 26 juillet 2018 à 11:50
Pas mal, votre club des esseulés et votre typologie du blog.
Rédigé par : Noblejoué | 27 juillet 2018 à 01:25
Mon cher Achille,
Il fait chaud ce soir, on hésite à plonger dans des draps tièdes et moites. Je tombe sur votre commentaire qui me ravit. J’éprouve l’envie de vous dire quelques paroles réconfortantes.
« Le seul macronien encore debout ici vous êtes » ! J’ai des remords de vous avoir vidé ! Si l’on vous suit vous seriez le marqueur « étalon », l’ultime et l’unique référence. Si ça pouvait être vrai !
Hélas vous n’imaginez pas le nombre de nos camarades qui rêvent encore, dans le secret de leur intime conviction et à « l’insu de leur plein gré », de la réussite du « petit prince d’un pays où les adultes font de la trottinette ».
Non Cher, vous pouvez aller vous reposer en votre couche. Vous n’êtes pas seul, vous êtes des centaines qui croisent les doigts pour que la dégringolade continue irrémédiablement, inexorablement. Que l’on nous débarrasse de cette nation qui ne vaut pas tripette, qu’elle tombe enfin de ce côté qui l’attire avec ravissement.
« Nous sommes tellement fatigués, nous avons vécu depuis si longtemps » dit le Guépard !
Et puis il n’y a pas que Wauquiez et MLP dans la vie ! Faites un effort d’imagination. Entre la droite et l’extrême droite, c’est-à-dire symétriquement à la gauche de l’extrême droite par rapport à la droite, ou l’inverse il y a un lieu où se réfugie le nationalisme, sauvegarde de la nation française !
Tiens je sens que je vous alarme ! Endormez-vous avec Flagstad et les Kindertotenlieder, Phil. de Vienne, 1958, Adrian Boult.
A Tchao bonsoir !
Rédigé par : Zonzon | 26 juillet 2018 à 22:29
@ Achille | 26 juillet 2018 à 11:50
J'oubliais, je n'allais pas vous laisser partir sans le guide officiel et parcourir ainsi les plus beaux chemins du monde.
Rédigé par : Giuseppe | 26 juillet 2018 à 22:10
@ Achille | 26 juillet 2018 à 11:50
"Sur ce blog, je crois que je suis maintenant le seul « macronien » encore debout."
C'était le jour ou jamais aujoud'hui !
Rien n'est perdu, après les chemins de Compostelle, les chemins de Macron, plus près des étoiles, je vous mets le lien, Jupiter a ouvert la voie, deux bâtons de marche suffiront, c'est très facile depuis La Mongie.
A l'auberge côtelettes à l'espagnole pour moi.
N'hésitez plus tout schuss comme Jupiter.
http://picdumidi.com/fr/preparer-votre-sejour/votre-journee-au-sommet-des-pyrenees
Rédigé par : Giuseppe | 26 juillet 2018 à 21:57
@ Noblejoué
"La psychologie n'est pas tout, elle est reliée à une vision du monde et à une société".
D'accord avec vous en partie.
Le tort de certains psys à mon avis est de dire que si l'on a des problèmes, cela vient de soi, uniquement de soi, de la manière dont on entre en relation avec le monde et avec les autres. Les grands écrivains, eux, nous disent : si vous êtes malheureux, si vous souffrez, c'est parce que la condition humaine est tragique, vous êtes mortel. Mais les deux explications ne s'opposent pas, à mon avis. Elles se complètent.
Rédigé par : Lucile | 26 juillet 2018 à 20:57
Je pense aussi que les gens sont ingrats parce qu'ils se rendent compte obscurément qu'ils ont très peu reçu du monde, nous souffrons, nous mourrons... Mais comme il est mal vu de se plaindre de cela, au lieu de se plaindre du monde, vaste programme, et comme je l'ai dit, découragé, il suffit de voir ce qu'on a fait aux Cathares et autres manichéens, aux pessimistes, ils préfèrent taper sur tel ou tel en détail.
Pourquoi pas qui vous a aidé ? En étant dans la position du créditeur quand on doit si peu au monde, le rejet du monde est réactivé mais sur un mode inférieur et injuste, savoir s'en prendre non aux mécanismes ou aux entités mauvaises qui le gouvernent, mais à un quidam d'autant plus à attaquer que qui aide se vulnérabilise et que les lâches frappent sans suivre ni règle ni justice, mais seulement le rapport de force.
La psychologie n'est pas tout, elle est reliée à une vision du monde et à une société.
Rédigé par : Noblejoué | 26 juillet 2018 à 17:48
Sur ce blog, je crois que je suis maintenant le seul « macronien » encore debout. Pendant un temps il y avait bien Jabiru, qui a montré à plusieurs reprises une certaine compréhension envers la politique de EM, mais il se fait très discret depuis quelque temps.
Avec Marc GHINSBERG qui est manifestement le seul hollandiste qui ose encore s’aventurer sur ce blog, nous sommes face à des wauquiezistes excités comme des puces et des marinistes qui ne pensent qu’à venger l’humiliation subie par leur candidate au second tour de la présidentielle.
Je ne m’attarderai pas sur les commentaires du représentant de la France Insoumise local qui nous bombarde de textes de loi dont il a totalement détourné la teneur (à moins qu’il ne les ait tout simplement pas compris) pour nous démontrer que le pauvre Alexandre Benalla est un criminel au même titre que Guy Georges. Pourquoi pas Jack l’Eventreur ?
Il y a aussi quelques libres penseurs, détachés de toute appartenance politique, qui taclent indifféremment les uns et les autres au gré des circonstances. Sans oublier, bien sûr, nos philosophes de haut vol, qui ne manquent jamais une occasion de nous soumettre quelques passages interminables d’un penseur inspiré, y allant même de leur petite locution latine pour faire plus classe…
Rédigé par : Achille | 26 juillet 2018 à 11:50
@ Lucile | 26 juillet 2018 à 01:08
Merci de cet excellent commentaire, qui me conforte dans ma réflexion sur le langage.
Mais ce n’est pas pour cela que je vous remercie, c’est pour la construction de votre commentaire, pensé, muri, documenté, un vrai travail d’analyse par lequel j’ai appris beaucoup, et c’est l’essentiel pour moi.
Mes commentaires ont plutôt un caractère spontané où je couche sur le papier (si je puis dire), ce qui me vient en tête, sans travail de préparation. Je me contente de faire appel à ma mémoire qui fonctionne encore, avec parfois quelques vérifications googlesques ;-)
Rédigé par : Tipaza | 26 juillet 2018 à 07:10
@ Tipaza | 25 juillet 2018 à 17:35
Passons sur l'erreur de la Nonne espagnole, concernant "Justice au Singulier"...
À propos de votre remarque sur l'expression "être l'obligé" de quelqu'un, je m'étais fait la même réflexion que vous. En portugais on dit "obrigado/a" pour dire merci. L'espagnol et l'Italien reprennent l'idée de grâce (même origine que "charisma"), et donc de gratuité. En grec c'est "eucharisto", (de bonne grâce). En googglant "etymology thank you", je découvre que "thank you" dérive de "thankoz" (pensée, gratitude). En Russe, "spasibo" est la contraction de 'spasi Bog" "Dieu sauve". En français il y a dans le mot "merci" au féminin l'idée d'une faveur que l'on fait en épargnant la vie de quelqu'un (Littré). En disant "merci", je suppose qu'on reconnaît avoir reçu une faveur.
Melanie Klein voit dans la gratitude le moyen de diminuer l'envie et la rancune, sentiments très puissants éprouvés dès le début de la vie à cause de la dépendance où l'on se trouve alors pour sa survie, à une époque où la conscience de soi comme individu n'existe pas encore. La gratitude est liée à la capacité d'éprouver du plaisir, de jouir de ce qui a été donné, alors que dans l'envie, on dévalorise le cadeau, ou la personne qui vous l'a fait, ou soi-même, à moins qu'on ne se donne l'air indifférent. L'envie est associée à la convoitise et à la haine, elle pousse à détruire ce dont l'autre jouit et qu'on n'a pas.
Toujours d'après Klein, l'enfant ne peut accéder à la gratitude qu'après être passé par une phase où c'est l'envie qui domine en lui, liée à son besoin vital d'être nourri ; puis par une phase d'ambivalence et de dépression, pendant laquelle il perçoit que l'agressivité qu'il ressent provient de lui, qu'elle coexiste avec des sentiments d'amour, et où il en a peur. Quand il devient capable de gratitude, ses pulsions agressives n'ont pas disparu pour autant, mais dorénavant intégrées à sa personnalité, elles ont perdu leur caractère destructeur. Elles ne le possèdent plus. Il prend confiance en lui, et devient capable de recevoir, non seulement sans convoiter ni détruire, mais avec bonheur. Dans le meilleur des cas.
Le caractère destructeur de l'ingratitude est évoqué par Philippe avec l'image du boomerang qui lui revient en pleine figure ("Envie et Gratitude" Melanie Klein).
Rédigé par : Lucile | 26 juillet 2018 à 01:08
Cher Philippe,
Pour apporter un peu de fraîcheur au pays des fadas, dixit l'empereur des excités, nous avons compris en écoutant la superbe intervention de Jacques Toubon qu'il existait un vide dans le statut et les compétences des observateurs.
Aussi, nous avons imaginé que blotties dans le brouillard des Pyrénées et casquées puisque c'est la mode de chez nous, nous pourrions équipées d'un brassard de la sécurité du Tour ou revêtues de l'uniforme du gendarme bloquer les cyclistes pour rendre service à l'équipe de France qui en a peut-être besoin.
En effet, si les fumigènes sont interdits, le brouillard pourrait favoriser cette initiative qui serait encouragée puisque tout semble autorisé.
Cette nouvelle échappée escarpée ne pourrait nous échapper.
Etat de droit, Etat de droit est-ce que nous avons une tête d'Etat de droit, nous!
françoise et karell Semtob
Rédigé par : semtob | 26 juillet 2018 à 00:35
@ Charles | 25 juillet 2018 à 11:27
Merci de me recommander le livre de Pierre Hadot. Je vais le lire.
Je dois vous avouer que je croyais lancer un malicieux pavé dans la marre en confessant mon ignorance, mais je m'aperçois, à lire les commentaires, que je ne suis pas le seul à ne rien comprendre à la philosophie,
Que d'enfilage de perles ! Que de citations qui servent de feuille de vigne à l'ignorance !
Rédigé par : Savonarole | 25 juillet 2018 à 22:50
@ sbriglia
Quoi que dise Liliane Guisset, elle aura sur vous l’avantage d’assumer ses propos en signant de son nom, et pas de se planquer derrière un pseudo.
Rédigé par : Marc GHINSBERG | 25 juillet 2018 à 22:40
Ne prêtez pas d'argent à une connaissance, ou un proche même dans le besoin ! Dieu vous le rendra, eux, jamais et en plus ils vous réclameront des intérêts moratoires.
Rédigé par : Giuseppe | 25 juillet 2018 à 22:05
"Débusquer ce qui rompt le cours des choses…"
Simple !
Il suffit de lire les commentaires sur Justice au Singulier !
Rédigé par : Claude Luçon | 25 juillet 2018 à 19:32
@ sbriglia
Cher courageux anonyme,
Vous avez bien de la chance d'être autorisé à avancer masqué dans cet espace où quelques belles signatures clôturent tout aussi bien un billet pertinemment laudateur qu'un post à charge.
Ne confondez pas l'expression d'une reconnaissance avec la louange servile.
Sachez toutefois que je pratique indifféremment l'exercice d'admiration et de détestation.
Concernant le second type d'exercice, je sens que vous seriez susceptible de m'inspirer...
Au plaisir de vous lire ?
Rédigé par : Liliane Guisset | 25 juillet 2018 à 18:58
Enfin, Monsieur Bilger, nous nous élevons au-dessus des miasmes de la politique politicienne.
Quant à ce billet, Liliane Guisset | 25 juillet 2018 à 07:28 a exprimé ce que j'ai ressenti à la lecture du billet. Elle évoque à juste titre Sénèque. Car dans ce domaine ici évoqué, les réflexions des Stoïciens restent d'actualité pour élever l'esprit et penser la vie autrement.
Rédigé par : Robert | 25 juillet 2018 à 18:16
@ Lucile
Comme Patrice Charoulet ne lit pas de littérature étrangère, je n'oserais lui proposer cette série de bande dessinée :
http://www.planetebd.com/comics/panini-comics/watchmen/-/5660.html
Mais il ferait bien partie de la foule ou du gouvernement interdisant les héros masqués, certes pas parfaits, mais tout de même mieux, et c'est ce qui compte, que ce qu'ils combattent.
Le meilleur et le pire est le même, celui, et à quel prix ! Sauve ou ne sauve pas le monde de la guerre, la fin est ouverte.
Rédigé par : Noblejoué | 25 juillet 2018 à 17:44
@ Lucile | 25 juillet 2018 à 12:03
Lucile, ce n’est pas joli, joli, pour une nonne fût-elle espagnole d’écouter aux portes des confessionnaux.
En plus vous entendez mal ou alors Charoulet perturbé par votre présence a bafouillé.
Vous nous rapportez qu’il a dit :
« Je m'accuse de ne pas avoir réussi à soutirer leurs noms et leurs adresses aux blogueurs de "Justice pour tous".
Ici nous sommes sur le blog « Justice au singulier », la justice pour tous, c’est plus tard, quand « Dieu reconnaitra les siens », le plus tard possible !
Rédigé par : Tipaza | 25 juillet 2018 à 17:35
« Pourquoi arrive-t-il assez souvent qu’on ne pardonne pas les services rendus ? » (PB)
Parfois, pour comprendre des situations il faut revenir au langage.
Brusquement m’est venue en tête l’expression « Être l’obligé » de quelqu’un qui vous a rendu service. C’est une expression que l’on n’emploie plus, du vieux français, celui de l’ancien monde, et pourtant elle dit bien ce qu’elle veut dire.
Il y a une obligation de gratitude envers celui qui a rendu service, mais c’est terrible une obligation.
Une obligation c’est une contrainte que l’on ne peut effacer que très difficilement. C’est pourquoi l’ingratitude présente, pour certaines personnes et même disons-le pour presque toutes, la libération de l’obligation, l’indépendance au moins morale, la meilleure des indépendances.
C’est un réflexe humain de fuir les obligations qui peuvent entraîner très loin, les deux parties d’ailleurs. Celui qui a rendu le service et celui qui l’a accepté, c’est le vieux problème de la laisse. Qui tient l’autre en laisse, le chien ou le maître ?
C’est aussi un vieux problème culturel chez les Amérindiens et certaines tribus du Pacifique, que celui du Potlatch.
Le Potlatch est une cérémonie par laquelle un chef de tribu offre des cadeaux à un autre, lequel doit ensuite répondre par des cadeaux au moins équivalents, pour rétablir l’égalité de dons libérant la dépendance, ou alors il répond en donnant des cadeaux encore plus somptueux, qui entraînent un échange se poursuivant jusqu’à la ruine de l’un des deux et donc la dépendance.
Je me demande dans le potlatch entre Macron et Benalla, ce qu’a donné Benalla en échange de ce qu’il a reçu, pour être non dépendant.
Honni soit qui mal y pense… comme moi ;-))
Rédigé par : Tipaza | 25 juillet 2018 à 17:25
@ Jabiru
"Ne jamais mordre la main de celui qui vous l'a tendue un jour"
La main qui donne est toujours au-dessus de celle qui reçoit.
Rédigé par : duvent | 25 juillet 2018 à 17:01
"C'est parce que contre les autres ou contre soi, l'injustice est toujours l'injustice, et qu'elle me déplaît dans tous les cas. Pas plus que le mort, l'injustice n'est jamais aimable... Vouloir être juste, c'est essayer de n'effacer ni soi ni l'autre mais d'harmoniser les relations de tous."
Je m'aperçois que j'ai commis une erreur de distraction embêtante, à savoir qui peut fausser le sens de ce que je veux dire. En fait il faut comprendre "Pas plus que LA mort, l'injustice n'est jamais aimable".
Je n'ai rien contre les morts, pauvres gens ! Soit que les morts soient vraiment ce qu'ils semblent, un corps s'arrête, et comme rien d'autre n’apparaît, la chair inanimée ultime reste de ce qu'ils ont été, soit, incroyable mais qui sait, qu'une âme persiste quelque part... Dans ce cas, je n'ai rien contre voir les âmes de ceux que j'ai aimés de leur vivant s'ils m'aiment encore, si la mort, je n'en sais rien, ne tue pas les souvenirs et la bienveillance pour les vivants.
C'est donc LA mort qui n'est jamais aimable... Comme je l'ai déjà dit, elle peut être un moindre mal, suicide pour échapper à certaines choses, ou tuer l'ennemi, par exemple, comme cela est le devoir de tous si son pays est attaqué. Mais la mort n'est PAS aimable, rien ne l'est de ce qui n'existerait pas si le monde était meilleur : souffrance, mort et injustice... Ne jouons pas à qui perd gagne, le mal est le mal, et jamais un bien aimable. Il faut lucidement regarder le monde en face, puis certes s'en divertir. Mais non pas le fausser au motif de se consoler, ce qui a beaucoup d'effets pervers, outre la destruction de la vérité.
A propos d'effet pervers, je pense que la religion est en grande partie responsable de l'ingratitude.
Je veux dire que les croyants sont censés être sauvés et reconnaissants, mais on ne voit pas de quoi, nous souffrons et nous mourrons, ne faisons que subir... Si on est reconnaissant sur du non prouvé, pour le moins, mais paraît-il considérable, comment serait-on reconnaissant pour du moins cosmique même si attesté ? Le croyant, et l'incroyant puisqu'il a longtemps été majoritaire et est très virulent dans l'imposition de ses valeurs, le croyant surtout, dédaignera toujours ce qu'un humain peut lui rendre comme service, parce qu'après tout, son dieu lui donnera le paradis. Si on lui rend la liberté, comme les Américains l'ont fait, qu'est-ce que c'est ? Et le père et la mère, qu'est-ce qu'ils sont ? Il faut quitter ses parents pour trouver Dieu ou d'ailleurs, pareil chez les bouddhistes, entrer en religion. Les parents peuvent aussi poser problème, je veux dire que la société exige qu'on soit reconnaissant envers les parents, même mauvais.
Résumons, il y a une pression sociale pour se sentir reconnaissant envers ce qu'il y a de plus puissant, quelle que soit la manière dont le plus puissant traite ceux qui dépendent de lui.
Il est donc naturel que quand les gens ne sont pas obligés d'être reconnaissants, même s'il y aurait des raisons de l'être, ils ne ressentent plus rien. On ne déconnecte pas le sentiment et la réalité, on n'impose pas de surcharge aux gens sans conséquence.
Le moyen d'éviter cela est quand on apprécie une chose de la rapporter à la personne à qui on la doit et de la remercier.
C'est l'inverse de remercier des gens, existant ou non sans savoir pourquoi, sans preuve, par tradition, et d'ignorer les autres quoi qu'ils aient fait pour soi. On me dira que les croyant savent à quoi ils croient, eh bien, en fait, pas toujours, loin de là, mais quoi qu'il en soit, si c'était le cas, si c'était pensé, ils seraient les gens les plus reconnaissants, ne disant pas merci par peur de Dieu mais réellement par une gratitude que plus habitués que les autres à ressentir et exprimer, ils manifesteraient davantage que les autres à leur prochain. De toute façon, dans certaines religions, on doit pardonner, pas remercier le prochain, ce qui fait, en somme, qu'il y a une prime aux mauvais dont on efface la dette, tandis que le bon a un malus, jamais remercié. De plus, le croyant habitué à l'idée qu'il pardonne et que Dieu doit lui pardonner, ne demande pas pardon non plus, partant de l'idée qu'il est meilleur que l'incroyant qui, on se demande bien pourquoi vu qu'il ne participe pas à cet étrange jeu de rôle, devrait lui pardonner.
Bref, on n'a plus idée ou sentiment de loyauté. Tu m'as fait du bien ? Tu me le devais, dégage. Je t'ai fait du mal ? Tu me dois ton pardon, dégage.
En fait, le croyant, et par extension l'incroyant, qui l'imite bêtement, en prend extraordinairement à son aise avec l'autre, injuste à un point inédit. Je ne veux pas dire que nous soyons les plus injustes, l'esclavage, par exemple, ayant été aboli. Nous avons compris, vaille que vaille, ce que nous devons à l'Homme, en général, décalque de ce que les croyants pensent devoir à un Dieu éventuel puisque l'Homme serait à l'image de Dieu.
Mais nous avons perdu que nous ne devons certaines choses qu'à certains, et que tout le monde ne nous doit pas tout ou dit autrement, nous sommes dans un monde d'ingratitude.
Rédigé par : Noblejoué | 25 juillet 2018 à 15:41
Ce que vous dites est tellement vrai, M. Bilger, que l'inverse m'avait déjà été distillé dans ma toute jeunesse :
- Vous voulez vous faire un ami ? demandez-lui un service.
Rédigé par : Mitsahne | 25 juillet 2018 à 15:05
Un sujet pour nous sortir de la polilitique sauf que dans le contexte actuel tout nous y ramène.
On peut donc se demander si le garde du corps et ami du Président pourrait lui en vouloir de l’avoir comblé de bienfaits et sans doute de lui avoir fait des confidences ou l’inverse.
C’est sans doute pour cela que M. Macron est sorti de son silence... pour éviter le grand déballage d’un ami contrarié ou délaissé.
La meilleure défense étant l’attaque et avec son esprit de clan il a choisi le mépris pour ceux qui s’interrogent. Affligeant et vulgaire !
Rédigé par : Michelle D-LEROY | 25 juillet 2018 à 14:34
Ne jamais mordre la main de celui qui vous l'a tendue un jour.
Rédigé par : Jabiru | 25 juillet 2018 à 13:31
Le confident, comme le confesseur, quand ça commence à être du lourd, devrait rester dans l'ombre, et anonyme, n'en déplaise sans doute à Patrice Charoulet qui préfère probablement se présenter : "Bénissez-moi mon père parce que j'ai péché (juste un peu), je m'appelle PC, j'habite à tel endroit, je suis un retraité de l'enseignement public, vous pouvez me joindre au..., et voici ma carte avec mon adresse e-mail. Avant de commencer, j'apprécierais que vous aussi vous présentiez. Merci. Je peux maintenant commencer : je m'accuse de ne pas avoir réussi à soutirer leurs noms et leurs adresses aux blogueurs de "Justice au singulier", ce n'est pourtant pas faute d'avoir essayé. Je m'accuse de ne pas avoir été suffisamment anti-raciste, trois fois par jour et une partie de la nuit, etc. etc."
Rédigé par : Lucile | 25 juillet 2018 à 12:03
Cher Philippe,
Permettez-moi de signaler quelques avis convergents antérieurs :
Les hommes ne s'attachent point à nous en raison des services que nous leur rendons, mais en raison de ceux qu'ils nous rendent. (Labiche, 1860)
*
Avant d'obliger un homme, assurez-vous bien d'abord que cet homme n'est pas un imbécile. (Labiche, 1860)
*
Les gens n'aiment pas plus tenir leur bonheur des mains d'un autre que les anguilles à être écorchées vives. (Théodore de Banville)
*
Je n'ai pas d'ennemis : je n'ai rendu service à personne. (Jules Renard)
*
Les gens se vengent des services qu'on leur rend. (Céline, 1932)
Rédigé par : Patrice Charoulet | 25 juillet 2018 à 12:00
La gratitude est un sentiment difficile, parce qu'exigeant une certaine humilité, vertu qui n'est hélas pas l'apanage de nombre d'individus.
La gratitude devrait pourtant être comme un second plaisir, venant dans le prolongement naturel d'un premier. A la joie d'avoir donné devrait en effet succéder celle, évidente, de la manifestation de la reconnaissance de ce geste.
Si la gratitude fait trop souvent défaut, n'est-ce point parce que l'être humain est avant tout égoïste et qu'il préfère recevoir plutôt que donner ?
« L'orgueil ne veut pas devoir et l'amour-propre ne veut pas payer » constatait déjà La Rochefoucauld dans l'une de ses maximes.
Rédigé par : Michel Deluré | 25 juillet 2018 à 11:59
Lisant vos lignes de ce jour j'allais inciter chacun à lire ou à écouter la pièce de Labiche "Le Voyage de Monsieur Perrichon". Au moment où j'allais le faire, je m'aperçois que le dernier commentaire que je peux lire est celui d'Olivier Seutet et qu'il m'a devancé. Ayant enseigné la moitié de ma vie en lycée, et l'autre moitié en collège, j'ai expliqué cette pièce à mes élèves de 6e ou de 5e, des années durant, puis leur ai fait écouter la pièce, qui a été filmée, avec l'inégalable Jean-Pierre Darras dans le rôle principal.
Labiche en général, et cette pièce en particulier, m'enchantent.
Olivier Seutet, qui a un blog, avait aussi notamment fait un excellent pastiche du cardinal de Retz (un des sommets de notre classicisme). J'avais loué, chez lui, son pastiche. Décidément ! Il connaît les bonnes adresses. Prof de lettres ? Je n'ose lui poser la question (ce n'est pas bien, me dit-on). En tout cas bon lettré, je peux au moins le lui dire, sans que nul ne s'en indigne.
Rédigé par : Patrice Charoulet | 25 juillet 2018 à 11:32
@ Savonarole | 25 juillet 2018 à 08:27
"La philosophie c'est comme le Jazz fusion, de type Miles Davis ou Mahavishnu Orchestra, ça me sonne pareil aux tympans.
Un cauchemar depuis la terminale. "
Puis-je vous suggérer pour vous réconcilier avec la philosophie le livre de Pierre Hadot "Qu'est-ce que la philosophie antique ?"
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@ Xavier NEBOUT | 25 juillet 2018 à 07:21
La canicule est fortement présente chez vous ? Pensez à vous hydrater...
Rédigé par : Charles | 25 juillet 2018 à 11:27
"Mais à côté de son efficacité imparable, votre verbe s'octroie le luxe de la beauté. Vous choisissez vos mots comme un gemmologue opère un tri entre les pierres vouées à la haute joaillerie et celles qui ne connaîtront qu'une destinée industrielle..." (Liliane Guisset)
Bon, Marc, je me suis trompé...
C'est Yves Montand lavant les pieds de de Funès dans la Folie des grandeurs....
Rédigé par : sbriglia | 25 juillet 2018 à 10:43
M. Bilger vous êtes un magicien !!
Je lis ceci : "Quel plaisir de sortir cinq minutes des miasmes de la politique politicienne, pour se rapprocher de la philosophie... Un registre particulièrement adapté aux vacances, mais qui mérite d'être abordé en tout temps !
Rédigé par : Robert Marchenoir | 25 juillet 2018 à 00:29"
Est-ce que Marchenoir se moque ou bien est-ce que vous avez réussi à tirer de lui son trésor caché ? Je penche pour la deuxième hypothèse...
Et je lui donne raison (à Marchenoir) !
Comme ce dernier m'a enseigné un mot je m'en vais l'employer pour illustrer votre propos, mais de quel mot s'agit il ? Le voici dans tout sa splendeur et sa force d'évocation : "tutafé, tutafé !"
Ainsi, vous vous interrogez et moi également sur la nature humaine qui ne cesse de nous surprendre, voici donc l'anecdote que je me propose de porter à votre connaissance.
Une mienne amie remplie de bons sentiments, forgée par une éducation irréprochable, ayant un pedigree tout ce qu'il y a d'admirable, a cru bon de solliciter par urbanité une de ces très anciennes et belles connaissances.
Mon amie donc, Roberte Machepoule, reçoit par grandeur d'âme un vieil ami ; celui-ci saisit l'occasion pour présenter sa nouvelle compagne laquelle remplaçait avantageusement la vieille épouse qui lui tapait passablement sur le système.
Bien évidemment, j'ignore les raisons puissantes qui rendent possible le déraillement d'un système par de vieilles épouses, il semble d'ailleurs que ce défaut tende à se répandre et frappe sans discernement les vieux époux. Bref !
À l'occasion, donc, de ce petit happening, la jeune femme, charmante en tous points, et tous les points étant conforment aux contraintes esthétiques, entreprit d'exposer sa philosophie (et c'est ici je devrais citer Marchenoir et ses propos sur la philosophie... mais je vais opter pour "tutafé, tutafé !)
Comme les mets étaient savoureux et le vin excellent, les langue se déliaient sans plus de retenue...
Dès lors l'exposé philosophique suivit la pente, que l'esthétique ne pouvait pas sauver. Ma bonté d'âme m'empêche de le divulguer ici... ce que chacun comprendra.
Cependant, et afin de venir au secours de la jeune et belle philosophe, mon amie Roberte Machepoule, remplie de charité, tutafé, tutafé, avoua et c'était un mensonge, qu'elle-même partageait sans retenue ces propos avinés et stupides...
Malheureusement, la suite lui donna tort, car l'effet du vin, même excellent, ne dure pas toujours... Tutafé, tutafé !
Depuis, cette adorable et subtile philosophe nourrit une haine sans bornes à l'égard de mon amie Roberte Machepoule, extraordinaire hôtesse dont la délicatesse été bien mal rétribuée.
Ainsi donc, il convient de parler peu et se taire, et il est bon de dompter les superbes.
C'est pourquoi je réserve au bout de mes gants un soufflet vif et cuisant à Marchenoir, pour le prochain "tutafé, tutafé !"
Dites-moi, Marchenoir, ne trouvez-vous pas que je vous ai rendu un hommage satisfaisant ? Philosophiquement parlant, s'entend...
Rédigé par : duvent | 25 juillet 2018 à 10:36
Le thème du voyage de Monsieur Perrichon qui préfère celui qu'il a cru sauver à celui qui l'a sauvé. Fondamentalement la liberté de ne pas être contraint à la reconnaissance d'un bienfait reçu face à l'exigence des remerciements d'une aide accordée. Jadis, et peut-être encore aujourd'hui, on se libérait d'un don par un contre-don.
Rédigé par : Olivier Seutet | 25 juillet 2018 à 09:49
« Un bienfait ne reste jamais impuni. »
Quelqu’un peut-il citer le nom de l’auteur de cet aphorisme ?
Rédigé par : Marc GHINSBERG | 24 juillet 2018 à 23:34
Louis de Funès à Bourvil, dans "La grande vadrouille" après avoir été porté sur ses épaules ?...
Rédigé par : sbriglia | 25 juillet 2018 à 09:41
« Pourtant, un ressort fondamental de l’humain - sauf à être parfaitement équilibré ce qui est rare - consiste à tout faire pour obtenir ce qu’on désire, un service ou une écoute de qualité puis à maudire ces circonstances qui vous ont mis, face à d’autres, en état d’infériorité et les ont constitués comme témoins de vos faiblesses. » (PB)
Que vous dites…
Pourquoi me surprends-je parfois, lorsque je vous lis, à être Bartleby ?
“I would prefer not to…”
Rédigé par : sbriglia | 25 juillet 2018 à 09:35
Bonjour,
"Un ressort fondamental de l’humain - sauf à être parfaitement équilibré ce qui est rare - consiste à tout faire pour obtenir ce qu’on désire"
Pourquoi fondamental ?
"La lucidité offre en l’occurrence le grand avantage..."
Finalement vous vous découvrez un peu stoïcien "Ne désire que ce qui dépend de toi. " Epictète
Pour « Un bienfait ne reste jamais impuni », Alexandre Vialatte cite Bernard Zimmer dans "Résumons-nous".
Rédigé par : Charles | 25 juillet 2018 à 08:41
Alors moi mes lapins je vais vous dire franchement, la philosophie c'est comme le Jazz fusion, de type Miles Davis ou Mahavishnu Orchestra, ça me sonne pareil aux tympans.
Un cauchemar depuis la terminale.
Les abstractions blêmes du qui et du pourquoi, ou le je ne sais quoi et le presque rien, ça ne m'a jamais empêché de retourner ma côte de bœuf à point.
De loin en loin j'ai retenu Spinoza et ses passions tristes, Voltaire, le Gai savoir de Nietzsche, ça suffit largement pour marcher sur ses deux jambes.
Quand on voit la "diversité" des classes de terminale aujourd'hui, on se demande si notre ministre Blanquer ne devrait pas remplacer la philosophie par des cours de maintien, confection d'un noeud de cravate, présentation, afin de trouver du boulot plus rapidement qu'avec l'agité du bocal, Jean-Paul Sartre.
Rédigé par : Savonarole | 25 juillet 2018 à 08:27
Bonjour,
Vous avez raison, Philippe Bilger de profiter de vos vacances pour vous « dépolluer la tête » en sortant des thèmes imposés par les médias, comme cette affaire Benalla et ses allusions nauséabondes qui ne tarderont pas à se retourner contre ceux qui les répandent.
Il est vrai que rendre un service à un ami est rarement payé en retour. Ce n’est pas exactement de l’ingratitude, mais de la frustration de se sentir redevable. Il y a des gens qui ne supportent pas et s’efforcent de trouver des arguments pour dénigrer leur bienfaiteur.
J’ai connu une expérience de ce genre. Expérience profitable car elle permet de connaître ses vrais amis. Pour ne rien vous cacher il ne m’en reste qu’un. Il m’a pourtant fait des crasses lui aussi, il est plein de défauts qui m’horripilent, mais allez savoir pourquoi, je l’aime bien.
Rédigé par : Achille | 25 juillet 2018 à 08:15
"Pourquoi arrive-t-il assez souvent qu’on ne pardonne pas les services rendus ?
Pourquoi les brouilles suivent-elles parfois les confidences intimes qu’on vous a faites et la confiance qu’on vous a manifestée ?" (PB)
L'ingratitude est un des comportements les plus répandus, souvent d'ailleurs à l'insu de ceux qui la pratiquent.
Paul Valéry disait :
"Il faut toujours s'excuser de bien faire, rien ne blesse plus"
Rédigé par : Tipaza | 25 juillet 2018 à 07:46
Cher Monsieur Bilger,
La puissance de votre verbe mais aussi sa beauté tiennent de votre quête intime de vérité, de la reconnaissance de vos erreurs, du courage avec lequel vous exprimez celles-ci en même temps que de l'humilité avec laquelle vous faites part de vos questionnements.
Mais à côté de son efficacité imparable, votre verbe s'octroie le luxe de la beauté. Vous choisissez vos mots comme un gemmologue opère un tri entre les pierres vouées à la haute joaillerie et celles qui ne connaîtront qu'une destinée industrielle...
Comme ils ont tort ceux qui persistent à croire en la rigidité irréductible de votre tempérament, à son incapacité à accueillir toute forme de débordement ou à embrasser toutes les zones de la psyché, y compris les plus obscures.
Il m'est arrivé récemment de recourir à Sénèque dont les mots "Quand tu auras désappris à espérer, je t'apprendrai à vouloir" continuent à faire leur chemin bénéfique en moi, balisant mes chemins présents et à venir. Mais ils sont tous à venir.
Votre billet sur le philosophe concernant son éviction lapidaire de nos légitimes terreurs face à la mort m'a fait comprendre, si besoin en était encore, pourquoi je vous lis depuis si longtemps et pourquoi je continuerai à le faire.
Rédigé par : Liliane Guisset | 25 juillet 2018 à 07:28