Il y a des expressions dont on finit par se lasser parce qu'on les entend trop et qu'on ne les questionne plus. Ainsi celle du "politiquement correct" au sujet duquel partisans et adversaires s'excommunient.
Ce débat à la fois intellectuel et de grande portée démocratique m'a toujours semblé surréaliste parce qu'il laisse entendre qu'il y aurait forcément des choix à faire, des sélections à opérer et des exclusions à décréter. Cette intolérance de part et d'autre me paraît totalitaire et oublie qu'il y a beaucoup de place pour la parole et l'écrit dans la maison républicaine.
Aussi, quand je parcours la joute entre Laure Murat et Isabelle Barbéris, la première favorable au politiquement correct : "Une question de bon sens et de savoir-vivre", la seconde y étant hostile : "Une programmation de la pensée", je reste sur ma faim (L'Obs). Je ne vois pas au nom de quoi on voudrait interdire, dans l'espace de la pensée et de son expression, l'une ou l'autre de ces convictions même si personnellement j'ai le droit de me sentir plus proche de celle d'Isabelle Barbéris. Mais ce n'est que mon choix sans que j'éprouve le besoin de récuser comme maudite la vision de Laure Murat.
La correction n'est donc pas à mon sens dans l'adhésion à un point de vue qui serait quant à son fond plus acceptable que l'autre mais dans la manière dont chacun saurait faire valoir sa thèse plutôt que l'autre en étant assuré que politiquement, médiatiquement, la contradiction serait également représentée.
D'ailleurs, quitte à parler de correction, il y a plusieurs champs de la réflexion qui pourraient être abrités sous ce pavillon de la bienséance : il y a le socialement correct, le judiciairement correct, le culturellement correct ou l'artistiquement correct. Je conçois ce que je pourrais placer sous ces étiquettes. Plutôt du convenu, du majoritaire, du progressiste. Mais ce n'est que mon avis et je ne dénie pas à ces opinions le droit d'exister pas plus que je ne leur donne la moindre latitude pour exiler celles qui leur sont antagonistes.
La matinale de France Inter souvent me hérisse mais je récuse cette guerre civile qui prétendrait nous faire du bien en nous privant de sa substance ou nous convertir en nous en accablant.
Le pour ou contre le politiquement correct n'a donc aucun sens puisque l'alternative n'a pas à supprimer l'une de ses branches. Je me souviens d'Emmanuel Carrère qui dans un propos intelligent et polémique avait pourfendu le politiquement incorrect en se ralliant à tout ce que celui-ci dénonçait. Personne n'était contraint de le suivre et nul n'avait à le blâmer à partir du moment où l'autre camp avait toute liberté pour s'exprimer et éventuellement le contredire.
C'est le librement correct qui doit être notre obsession. Qu'il n'y ait rien dans l'espace intellectuel, politique, médiatique ou culturel qui ne trouve sa réplique, sa riposte, sa contradiction. Que le champ qui est ouvert aux esprits dans tous les registres soit infini, un immense vivier où chacun pourra avoir l'opportunité de puiser ce qui le tente, une approche dite correcte ou qualifiée d'incorrecte de la multitude des questions et des préoccupations qui agitent notre société et nous-mêmes avec elle.
Mais alors dans le librement correct, que signifie exactement correct ? On a le droit de tout dire, aucun pan du réel ne doit être inaccessible à notre vision, à notre conscience de citoyen mais à condition que dans l'expression écrite ou orale, on ne tombe jamais dans l'infraction. C'est la seule limite, l'unique entrave légitime. Je rejoins totalement sur ce plan la philosophie médiatique de Frédéric Taddéï qui s'en est toujours tenu à une liberté totale sur les plateaux qu'il animait sauf en cas de transgression légale. De sorte qu'il n'a jamais été obligé d'intervenir pour mettre fin, à cause de cette dérive, à un débat.
Qu'on ne me dise pas qu'il est malaisé, voire impossible pour chacun de s'examiner en prenant garde à ce qu'il pense, écrit ou profère.
Quand, par exemple, un journaliste vous traite à deux reprises de "salopard", il n'ignore pas qu'il n'est plus dans le cadre de la liberté "correcte" mais dans celui de la transgression pénale : il s'agit d'une insulte. Je pourrais multiplier les exemples : il n'y a aucune fatalité pour que le commun de ceux qui participent à la vie politique, sociale, judiciaire, culturelle ou médiatique soit inapte pour s'arrêter juste avant le mot intolérable, le propos illégal, l'écrit illicite. Il ne s'agit pas d'un processus complexe, d'une élaboration qui exigerait des qualités exceptionnelles. Mais seulement de savoir se maîtriser dans sa forme. Aussi riche et inventive que possible mais jamais jusqu'à la transgression à sanctionner.
J'entends bien que cette conception du librement correct impose de pouvoir compter sur un langage, un vocabulaire suffisamment nourri et dense pour ne pas, par pauvreté, risquer de vous conduire en un trait de temps au pire. J'admets que cette objection est sérieuse mais elle ne saurait constituer un deux poids deux mesures qui épargnerait systématiquement les médiocres du verbe.
Considérer qu'il n'y a pas de fond qui soit à ce point "correct" que sa contradiction serait indécente, est la base de la liberté d'expression. Pour sauvegarder ce beau principe démocratique, il faut veiller à ce que la forme soit elle-même correcte, donc irréprochable. Elle a le droit de s'aventurer, de se dilater, de provoquer jusqu'au délit qui se doit d'être le butoir. En aval.
La judiciarisation de la pensée qui en découlerait serait sans lien avec celle qui prétendrait l'étouffer dans l'oeuf. Et en amont.
Cette distinction assurerait sa sauvegarde, aussi loin qu'elle veuille aller ou même s'égarer.
La flemme, oui :
https://booknode.com/corto_maltese_tome_6_en_siberie_095662/covers#gallery-8
Rédigé par : Noblejoué | 04 février 2019 à 16:35
@ Garry Gaspary
« La charité chrétienne n'est que l'immondice qui cherche à anéantir la justice humaine.
Et oui, la justice étant une valeur essentiellement juive, par l'analyse du monde qui seule peut fonder l'autorité de la loi, fût-elle même divine, le messianisme (quel que soit le sens que l'on lui prête) n'est qu'une guerre millénaire, absolue, et à mort entre la non-pensée chrétienne et la pensée juive. »
Méfiez-vous des monopoles, je vous en parle en connaissance de cause, je les ai manipulés dans le dialogue interreligieux ou, pour être plus précis, dans mon dialogue avec un islamiste politique. Je lui proposais : « Je te cède le monopole de la justice puisque tu te sens brimé et que tu m’expliques qu’y compris la conquête islamique n’était qu’une geste d’opprimés, pourvu que tu m’accordes celui de la paix. » Il torpillait mon pacifisme comme l’imposture des puissances venant circonvenir l’oumma en y excitant des guerres civiles et intestines. Voilà que vous vous arrogez celui de la pensée par opposition à « la non pensée chrétienne ».
Les juifs de l’après-guerre aiment à dire (et on n’ose pas les contredire) qu’ils ont le monopole de l’éthique puisque c’est la seule façon dont ils peuvent écrire après Auschwitz. Mais alors pourquoi traiter si mal les Palestiniens et faire renaître un Etat, issu (vous avez raison) de la pensée moderne – Israël étant le seul État religieux qui soit né de la laïcité par une ruse de l’histoire aussi contre-essentielle que la civilisation chrétienne -, qui était engagé par essence dans une guerre biblique contre tous ses voisins, une guerre de huit cents ans si elle devait durer aussi longtemps que la première épopée juive sur la terre promise ? Vous adjoignez au monopole de l’éthique celui de la justice que vous partageriez avec l’islam opprimé, qui par rapport à la première histoire juive qui a réussi, le christianisme fédérateur de plus d’un milliard d’humains, marque un retour à la Torah.
Généalogiquement vous n’avez pas tort, puisque la nation des enfants d’Israël s’est constituée sur le refus de l’esclavage en Égypte et sur l’idée jubilaire, qui remet les compteurs à zéro tous les cinquante ans pour qu’il n’y ait pas de famille si favorisée qu’elle puisse devenir une dynastie et imposer ses privilèges en race féodale qui appelle un renversement révolutionnaire pour rétablir la balance.
« La droite n’a plus rien à dire » puisque « tout ce que dit la droite a déjà été fait » et « l’avenir est à gauche, mais il est encore à construire. » Idée recevable elle aussi. Le conflit est entre ceux qui pensent qu’il y a un sens de l’histoire et ceux qui croient que l’histoire est une lutte des volontés. L’illusion que les réactionnaires reprennent des couleurs nous vient peut-être de ce que le cadavre bouge encore de leurs vieilles valeurs. Il bouge même mieux que l’évanescente bienveillance de la promesse de progrès. Reste que l’histoire n’est jamais revenue en arrière. Que ça nous plaise ou non, le monde n’a jamais renié Copernic, Descartes ou Darwin. La contre-révolution n’a pas eu lieu. Peut-elle encore réagir ?
« Le christianisme nie le monde pour imposer la création », car la création est l’âme du monde, et cette âme est la notion de progrès contenue dans le mot même de création, progrès dont un Hegel, penseur chrétien (excusez les non-pensants) veut faire »l'esprit de l’histoire » et en réaliser « l’avènement ». Le judaïsme n’a pas le monopole de l’histoire même si le christianisme est profondément anhistorique. Il n’en a pas le monopole, mais il en a le sens.
Car comme vous le dites plus haut dans la topique des commentaires, « la plus belle page de l'Ancien Testament est celle dans laquelle il est dit que Moïse a brisé les deux tables de la loi écrites du doigt de Dieu et que Dieu lui a demandé d'en refaire deux absolument identiques mais écrites cette fois-ci du doigt de l'homme. » Elle rappelle cette histoire rabbinique où Dieu se met à l’école de Rabbi Akiva.
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@ Xavier NEBOUT, 28 janvier 2019 à 18:17
Déjà dans un précédent commentaire sur un autre billet que je n’ai pas dû archiver ou ai « la flemme de chercher » comme dirait Noblejoué, vous m’envoyiez prier ou faire une retraite dans un monastère avant de me prononcer sur la religion. Figurez-vous que j’ai fait deux semaines de retraite à l’été de mes quinze ans au lieu, sans doute, de vivre mon adolescence ; que j’ai très amicalement connu une grande compositrice dont je suis presque sûr qu’elle a vu le Christ ; que mon meilleur ami allant à Dozulé, a été reconnu par la voyante Madeleine Aumont, qui avait certainement été avertie d’en haut de sa visite ; et que j’ai, vers la vingtaine, prié le chapelet à en avoir un grain, prié à en devenir fou, prié à croire que l’homme était déchu de tout droit au plaisir et que le monde s’effondrerait si j’avais une pensée parasite. J’ai dû me déconvertir et déprier pour me déplier et me déployer en tâchant d’ « aller vers moi ». Peut-être savez-vous prier mieux que moi ? Je ne vous le dispute pas.
Maintenant vous me dites : « Le christianisme, c'est le reniement du dieu des juifs pour le dieu des Aryens amené par Alexandre, avec la dimension que lui a ajoutée le Christ et qui est la bonté. » J’en déduis que vous êtes un marcionite un peu védique, un chrétien qui a tué son père dans la foi, ce qui est un peu paradoxal et regrettable, mais vous n’êtes pas le seul.
Rédigé par : Julien WEINZAEPFLEN | 04 février 2019 à 14:40
@ Exilé | 31 janvier 2019 à 09:35
Effectivement lorsque l'on va dans une manif et que l'on vient provoquer et agresser les forces de l'ordre (avec toutes sortes de projectiles) en faisant fi des sommations on prend le risque d'être blessé.
Ce qui fut mon cas la nuit du 10 mai 1968, alors que je faisais des photos du côté de l'Odéon, et celui de centaines d'autres à l'époque qui n'ont pas pour autant porté plainte...
Quant à votre lien, il ne nous apprend rien d'autre que nous ne sachions déjà. J'ajoute que l'on peut aussi se casser une jambe en détalant devant les CRS ou les GM qui chargent, mourir d'une crise cardiaque ou faire un collapsus en se prenant à plein jet le contenu d'un canon à eau !
Rédigé par : Mary Preud'homme | 31 janvier 2019 à 12:07
@ Mary Preud'homme
« ...des ignares qui ne font que colporter d'infâmes ragots ! »
Les blessures graves constatées ne relèvent pas des ragots mais de la triste réalité.
Il existe aussi des vidéos montrant les agissements de la police.
https://www.lequotidiendumedecin.fr/actualites/article/2019/01/30/lanceurs-de-balles-de-defense-urgentistes-et-chirurgiens-decrivent-les-blessures_865446
Rédigé par : Exilé | 31 janvier 2019 à 09:35
GJ XII VERSUS CASTANERA DES ABRUZZES
- Vous allez voir ce que vous allez voir !
- Mon œil !
Rédigé par : Caserte | 31 janvier 2019 à 09:30
"Qui jugera de la religion des Juifs par les grossiers la connaîtra mal. Elle est visible dans les saints livres et dans la tradition des prophètes, qui ont assez fait entendre qu’ils n’entendaient pas la loi à la lettre. Ainsi notre religion est divine dans l’Évangile, les apôtres et la tradition, mais elle est ridicule dans ceux qui la traitent mal.
Le Messie selon les Juifs charnels doit être un grand prince temporel. Jésus-Christ selon les chrétiens charnels est venu nous dispenser d’aimer Dieu, et nous donner des sacrements qui opèrent tout sans nous. Ni l’un ni l’autre n’est la religion chrétienne, ni juive.
Les vrais Juifs et les vrais chrétiens ont toujours attendu un Messie qui les ferait aimer Dieu et par cet amour triompher de leurs ennemis."
http://www.penseesdepascal.fr/Perpetuite/Perpetuite9-moderne.php
La lettre et l'esprit, la secte ou l'église, si le grain ne meurt, il ne portera pas de fruit.
Rédigé par : Aliocha | 31 janvier 2019 à 07:42
@ Exilé | 30 janvier 2019 à 10:20
Vais-je devoir m'excuser d'avoir publié sous mon nom et mentionné pour appuyer certains de mes propos l'une de mes professions antérieures ou le métier de l'un de mes proches, fils, fille, etc. lesquels dois-je le préciser (qu'ils soient policiers, militaires, médecins ou magistrats) ne me font pas de confidences sur leurs différents métiers et encore moins leurs dossiers mais m'ont amenée à m'interroger et à me renseigner à des sources plus fiables que Wiki, suite à des ragots que l'on voyait pulluler ici ou là sur leurs prétendus agissements et dérives.
Que cela vous agace je le conçois, mais mettez-vous une seconde à ma place, quand on a un mari ou un fils qui exerce une profession honorable, exigeant en outre beaucoup d'engagement, de courage et d'abnégation, on ne peut indéfiniment l'entendre salir, discréditer, voire insulter par des ignares qui ne font que colporter d'infâmes ragots !
Par ailleurs, vous semblez manifestement ignorer le sens du terme énucléer que vous employez à tort pour faire état de simples traumatismes oculaires qui ne se seraient nullement soldés par une perte de la vision d'un œil. Attendre au moins pour juger des chiffres réels de ces prétendus traumatismes et des accidents par tir manqué de LBD 40, les résultats des enquêtes en cours de l'IGS et du Parquet. Sachant que quelques ecchymoses ne sauraient être répertoriées à ce jour parmi les blessures graves par LBD 40, mais seulement "normales", auxquelles s'exposent des manifestants qui passent outre les sommations des policiers ou gendarmes.
Ou alors à vous suivre, il faudrait aussi interdire les matches de tennis ou l'utilisation d'outils de jardinage (tondeuse, débroussailleuse, etc.) qui peuvent aussi donner lieu à ce genre d'accident (collatéral).
Rédigé par : Mary Preud'homme | 30 janvier 2019 à 20:20
@ Exilé | 30 janvier 2019 à 17:40
Cela me ramène à ma prime jeunesse quand des gamins et gamines (j'en fus) tiraient avec du gros sel sur tout ce qui bouge, y compris des pandores...
Evidemment avec les risques et les conséquences auxquelles on ne pouvait pas échapper ce qui me valut un jour de me retrouver en pension quasi disciplinaire pour cinq ans...
Mais bien sûr je vous parle d'un temps que les moins de 60 ans ne peuvent pas connaître etc.
Rédigé par : Mary Preud'homme | 30 janvier 2019 à 19:10
@ Jean le Cauchois
« Une cartouche de gros sel dans des fesses rebondies aurait-elle été pour autant méritée ? »
Cher Jean,
Voilà une idée qu'elle est bonne !
Un peu limite sous l'angle de la fraternité réglementaire et obligatoire, mais bonne quand même.
Et de plus écologique, économique et non mutilante à condition de ne pas viser le visage...
Je vous demande pardon pour ne pas avoir faire preuve d'une empathie compréhensive face aux difficultés que vous rencontrez (je sais d'expérience pour d'autres raisons ce que le fait d'avoir l'impression d'être le seul à subir un certain nombre de situations parfois anormales a de pénible) mais je vous prie de croire que l'évolution de la situation actuelle ne m'enchante pas non plus.
Les événements liés à cette jacquerie mettent incidemment en évidence que toutes les notions du genre fraternité, solidarité, égalité et tout le toutim sont particulièrement malmenées dans leur application pratique par ceux-là mêmes qui s'en font les hérauts, parfois ici même.
Mais tout cela n'est pas nouveau en France.
Et le fait que par exemple des manifestants pacifiques se fassent démolir par certains éléments pas très clairs de la police (mais si, chère Mary, il peut y en avoir...) ne me pousse pas du tout à me réjouir des blessures infligées par des abrutis (souvent infiltrés) à des membres des forces de l'ordre qui s'efforcent d'accomplir leur mission dans les règles sans en rajouter de façon gratuite.
Rédigé par : Exilé | 30 janvier 2019 à 17:40
@ Garry Gaspary | 30 janvier 2019 à 08:58
"Spirituellement, il n'y a pas plus profond.
Mais, en bon chrétien, vous ignorez tout de la spiritualité."
Spirituellement parlant, si on va au plus profond d'un chrétien, on gagne en spiritualité.
N'est-ce pas Gaspinou ?
Rédigé par : sylvain | 30 janvier 2019 à 13:34
@ Mary Preud'homme
« Comme beaucoup vous ne connaissez rien au travail des CRS, fonctionnaires de la police nationale... »
Je sais, je sais à chaque fois vous nous ressortez la même antienne : vous seule savez tout sur la question pour des raison d'ordre familial, comme si d'autres personnes que vous n'avaient pas de parents dans la Gendarmerie par exemple ou autre corps.
Mais essayez de comprendre qu'il existe des gens qui, fuyant les « gros médias » dont ceux de la propagande du Régime, sont capables de faire preuve d'esprit critique et de se renseigner auprès de sources crédibles, dont certaines émanent des milieux de la police.
Et vous pouvez nous raconter tout ce que vous voulez, les faits sont là, le recours à la force est souvent fait non seulement de façon disproportionnée mais encore sans motif valable.
Quand un manifestant se fait énucléer alors qu'il ne se livre à aucun acte violent, quand un autre se fait tirer dans le dos, quand un autre se fait jeter à terre par plusieurs fonctionnaires dont l'un lui cogne de façon répétée le nez contre le bitume au point de le faire saigner du nez, il y a tout de même bien quelque chose qui ne tourne pas rond quelque part, non ?
Que font ces gens-là dans la police d'un pays qui clame sur tous les toits qu'il est démocratique ?
Je suis loin d'être un inconditionnel d'Amnesty International, mais voici tout de même une de ses vues de la situation :
https://www.amnesty.fr/liberte-d-expression/actualites/usage-excessif-de-la-force-lors-des-manifestations
« A votre avis d'où vient le problème ? »
D'un Régime qui, après avoir arrosé ses obligés d'avantages variés, de privilèges, d'aides, d'exemptions, d'allocations, de pensions, d'indemnités et tutti quanti pour se faire bien voir souvent à des fins clientélistes a décidé de faire passer à la trappe des Français oubliés qui ont eu le tort de rester trop sages et de supporter en silence toutes les injustices qu'il leur faisait subir.
Non content de les faire mourir à petit feu de désespoir, il en est arrivé à accélérer les choses en les mutilant.
Rédigé par : Exilé | 30 janvier 2019 à 10:20
@ Patrice Charoulet
J'ai remarqué aussi cette défaillance de Claude Weill qui a gêné la présentatrice... il a beau se teindre les cheveux, sa cervelle s'embrume...
Rédigé par : Myta | 30 janvier 2019 à 09:30
@ Patrice Charoulet 29 janvier à 16 h 31
Dans un entretien au Figaro, Laurent Wauquiez dit ceci : « Si l'on écoutait les sondages, Alain Juppé serait président de la République et il aurait succédé à Dominique Strauss-Kahn à l'Elysée ».
Si l’on avait écouté les sondages, cela aurait changé quoi exactement ?
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@ Robert Marchenoir 29 janvier à 5 h 43
« …Et c'est la faute des vieux, qui ont réclamé à cor et à cri le système socialiste qui leur dégringole aujourd'hui sur la figure, sans qu'ils puissent faire autre chose que bloquer des ronds-points… »
Salauds de vieux !
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@ Mary Preud’homme 28 janvier à 12 h 58
«…Tout est question de mesure, de nuance, de l’endroit où l’on se trouve et de la qualité des personnes auxquelles on s’adresse…»
Ce sont les raisons pour lesquelles je me suis décidé à venir dans ce blog, lequel m’apparaît de bon aloi !
Rédigé par : Caserte | 30 janvier 2019 à 09:06
@ Aliocha
Comment peut-on être assez illogique pour croire que la meilleure preuve que Jésus fut le Messie est que les Juifs ne l'ont pas reçu en tant que tel, que les meilleurs témoins de ce fait sont ceux qui ont témoigné contre, bref, que la vérité est vraie parce que c'est le contraire de la vérité ?
Comment peut-on être assez stupide pour croire en l'affirmation : "La charité, c'est bien, et tout ce n'est pas charité, c'est mal, point barre" ? Quid des raisons de cela ?
Et même l'accomplissement des prophéties est un pur mensonge, étant donné que les prophéties ne cessent de condamner l'abandon de Dieu, et donc de la loi par le peuple, et que c'est bien parce que le peuple avait abandonné la loi qu'une partie des Juifs d'alors, par souci et amour de ces mêmes prophéties, a abandonné le peuple et s'est séparée de lui pour, entre autres, former la secte des Pharisiens, gardiens de la pensée juive à travers les âges.
Autrement dit, ce sont clairement des Juifs qui ont suivi Jésus que les prophéties condamnent parce qu'ils avaient déjà à l'époque abandonné la loi et n'avaient ainsi plus rien de juif, loi que les Pharisiens protégeaient et au nom de laquelle ils ont eux-mêmes et justement condamné Jésus.
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@ Xavier NEBOUT
Le problème des antisémites, c'est que lorsqu'on leur parle de pensée juive, ils répondent Israël alors qu'Israël est un pur produit de la pensée occidentale.
Et la plus belle page de l'Ancien Testament est celle dans laquelle il est dit que Moïse a brisé les deux tables de la loi écrites du doigt de Dieu et que Dieu lui a demandé d'en refaire deux absolument identiques mais écrites cette fois-ci du doigt de l'homme.
Spirituellement, il n'y a pas plus profond.
Mais, en bon chrétien, vous ignorez tout de la spiritualité.
Rédigé par : Garry Gaspary | 30 janvier 2019 à 08:58
@ Robert Marchenoir
@ Exilé
C'était sur le mode ironique ! Votre talent respectif aurait pu comprendre que citant les célibataires qui aident leurs neveux et nièces, il s'agissait d'ironie.
Pour la différence entre répartition et capitalisation, elle ne dépend pas de notre manière de voir ces choses.
Bonne journée.
Rédigé par : calamity jane | 30 janvier 2019 à 08:09
@ Aliocha
"Dès le départ du livre, Girard expose sa découverte, la distinction entre « médiation externe », lorsque le héros désirant, comme don Quichotte, imite un modèle qui est « loin » de lui par le rang, l'époque ou le statut, et « médiation interne », lorsque le modèle est proche de celui qui l'imite, et se trouve être pour lui un obstacle autant qu'un modèle, un obstacle détesté autant qu'un modèle servilement imité et adoré."
D'abord, toute imitation ne débouche pas sur la rivalité, il y a la médiation externe. Contrairement à Freud, René Girard montre, on n'en parle pas là, mais montre que le problème des enfants ce n'est pas coucher avec un parent et tuer l'autre, c'est quand un ou des parents rivalisent avec lui.
De même, le problème c'est quand un maître rivalise avec un disciple... Le disciple qui imite trop bien le maître passe pour vouloir l'évincer, face à cette hostilité qui le renvoie à la rivalité, le maître se crée effectivement une rivalité.
Sinon, il y a la rivalité entre pairs, qui commence dans la fratrie si on a le malheur d'avoir des frères et sœurs, je dis malheur en cas de peu de ressources pour survivre où de peu d'amour des parents poussant les enfants à rivaliser entre eux. Ceci dit, les frères, et autres gens semblables, rivalisent souvent spontanément.
"Un seul point du texte sur Girard, après une première lecture rapide, me paraît contestable : les frères sont-ils ennemis parce que semblables, ou plutôt semblables parce qu'ennemis ?"
Les frères sont ennemis parce que semblables. A l'origine, les frères sont semblables. Mais si un frère devient un raté, il n'est plus le rival de son frère, il n'est plus un rival pour lui, par contre le raté, en restant un rival, se maintiendra dans l'égalité originelle. Son hostilité sera le seul moyen par l'échange d'hostilité de maintenir un ersatz d'égalité.
Pour la question religion :
"En second lieu, son analyse retrouve délibérément l'orientation de la révélation chrétienne, qui condamne l'orgueil et veut indiquer aux hommes la voie de la réconciliation entre eux et de la paix intérieure ; mais chez Girard, cette révélation est appliquée au monde moderne, celui de l'individualisme exacerbé (il se réfère au passage à Tocqueville), de ce qu'il nomme « l'évangile moderne » qui amplifie la vieille et trompeuse promesse faite aux hommes d'être autonomes et de prendre la place de Dieu."
Je ne crois pas en l'autonomie du désir sans quoi je récuserais sa thèse, désir imité donc rivalité des désirs se calmant finalement en bouc émissaire.
Mais d'autre part, je ne crois pas en Dieu, et bien d'autres gens, girardiens ou non.
Il y a eu le polythéisme, le monothéisme, il y a eu, il y a et sans doute y aura des croyants, mais aussi des gens qui ne croient pas et ne sauraient donc pas désirer prendre la place de tous ces personnages.
Pour moi, la Bible est un texte aux multiples entrées, c'est le texte d'un peuple qui comme tous les peuples guerroie et pense son dieu chef de guerre avec ordre de massacrer, c'est un texte qui en reprend d'autres, avec l'exemple du Déluge déjà cru par les Babyloniens envoyés par les dieux car les humains, créés pour les servir, faisaient trop de bruit, un texte où se dégage peu à peu la thèse mimétique.
Et tant d'autres choses encore...
C'est quand même le côté mimétique qui apporte le plus en connaissance et peut-on espérer, par là, en comportement moins lyncheur voire d'aide aux victimes - encore que moins y croire, c'est risquer d'en faire plus, la société ayant toujours besoin de se réconcilier avec des méthodes éprouvées quoique moins opérantes.
Les religieux ont tendance, comme tout le monde, à se projeter, le comportement qui ne leur plaît pas c'est vouloir prendre la place de dieu.
Non, si on ne croit pas à quelqu'un, on ne va pas vouloir prendre sa place... Franchement. On agit selon ses propres objectifs sans tabous religieux, nuance, mais la nuance est-elle permise ?
Autre chose : gens croyant en Dieu de plus présumé bon, et gens ne croyant pas en Dieu et/ou le présumant mauvais idolâtrent... la Bible, un objet qu'ils se disputent.
Mais outre que la Bible appartient à tous ses lecteurs, comme tous les livres, rien ne dit que la vérité d'un dieu soit dans un livre... Elle me semble plutôt dans la vie, s'il y a un dieu créateur, il nous a fait pour souffrir et mourir, ce qui me semble plus important dans le débat que par exemple une histoire de Déluge repris d'une autre religion repris de déluges qui ont existé un peu partout sur Terre et dont on trouve la trace dans bien des mythes. Enfin, les rivalités des autres sont comiques, les siennes tragiques.
Chacun est ainsi, personne ne doit s'ériger en maître ni se laisser installer dans ce statut. Quand on enseigne, on doit essayer de ne pas rivaliser avec les enseignés, ce qui peut-être met dans une position de maître, mais on doit s'en dé-maître en les appelant à penser par eux-mêmes.
Doux comme la soie, distant comme les étoiles, présent comme la lumière... Enfin, je rêve, mais est-ce un crime ?
Il y a suspension d'incrédulité dans la fiction, suspension de rivalité dans l'admiration, suspension du temps dans la contemplation.
Cependant, aimer une belle histoire ne doit pas faire forcément croire qu'elle est vraie, il ne faut pas admirer n'importe qui par exemple capable de rivaliser avec vous, il faut arriver à contempler le monde sans pour autant s'évader de la réalité au point de la perdre. Terminant sur une note bienveillante, je dirais que c'est ce que je souhaite à chacun.
Rédigé par : Noblejoué | 30 janvier 2019 à 07:29
@ Exilé | 29 janvier 2019 à 17:05
"Et pourquoi les GJ sont-ils traités avec une violence extrême au-delà de toute nécessité qui n'est pas employée dans des émeutes d'agitation similaires voire pire dans certains quartiers, où parfois la police se fait tirer dessus avec des armes à feu, pourquoi ?"
Sophisme. Cet argument traîne partout, mais il relève du whataboutisme poutiniste.
Contrairement à ce que vous dites, cette violence est bel et bien employée dans les quartiers de Noirs et d'Arabes (pourquoi dites-vous "certains quartiers" ?). C'est même pour cela que les Gilets jaunes en ont été victimes.
C'est parce que vos amis étaient si nombreux, si dispersés, si anarchiques et si violents que les effectifs de police ordinaire de maintien de l'ordre ont été débordés, et qu'ils ont dû être renforcés par la police spécialisée dans la répression des Noirs et des Arabes. (Parlons clair. On ne peut pas, à la fois, prétendre déplorer le politiquement correct et faire mine de s'y soumettre.)
Et ces corps de police ont appliqué, contre les Gilets jaunes, les méthodes qu'ils appliquent aux Noirs et aux Arabes. Qui ne manquent pas de s'en plaindre, je vous le signale. Seulement, lorsque c'est eux qui se plaignent, vous vous empressez de dire que c'est rien que des mensonges.
Dois-je vous rappeler les célèbres aventures du derrière de Théo, qui nous ont largement occupés ici même ? Il me semble avoir prouvé, au moyen des vidéos produites par d'autres dans ces pages, que la police s'était effectivement conduite de façon excessivement brutale dans cette affaire. La blessure de l'individu en question n'était pas délibérée, mais elle a bel et bien été provoquée par un usage extrêmement imprudent et risqué de la matraque (frappe d'estoc et non de taille), qui avait beaucoup de chances de conduire aux conséquences effectivement survenues.
Votre réflexion est d'autant plus fallacieuse que les armes à balles de défense ont justement été introduites à l'issue des émeutes musulmanes de 2005, précisément dans le but de répliquer aux tirs d'armes à feu que vous déplorez. Sachant que l'alternative réelle, en pareille situation, est souvent entre ne rien faire (et conserver une chance de s'en tirer), et répliquer en ouvrant le feu (au risque d'être tué en représailles, par un adversaire déterminé et supérieur en nombre). Sans compter les déchaînements de violence probables, extrêmes et consécutifs.
Quant à votre suggestion que malgré l'action de la police, les malfaiteurs ont la haute main sur les quartiers de Noirs et d'Arabes, je vois mal ce qu'elle vient faire dans le débat.
Oui, en effet, la police est complètement débordée dans ces quartiers. C'est tout simplement une question d'effectifs. Une armée inférieure en nombre ne peut pas lutter contre une armée d'occupation largement supérieure. C'est tout.
Que suggérez-vous ? Que puisque nous sommes impuissants contre les voyous noirs ou marron, alors il faudrait que nous le soyons aussi contre les voyous jaunes ? Qu'est-ce que c'est que cette perversion égalitariste exacerbée, tout droit issue de la pensée communiste qui infecte les esprits en France ?
Puisque le problème A ne peut être résolu dans l'immédiat, alors nous devrions nous abstenir de résoudre le problème B, qui, lui, est encore soluble. Voilà le type de bêtise incommensurable vers lequel votre type de pensée poutiniste tente de nous entraîner.
Rédigé par : Robert Marchenoir | 30 janvier 2019 à 01:54
Merci, Noblejoué, l'exposé que vous citez est brillant et le haïku délicieux.
Un seul point du texte sur Girard, après une première lecture rapide, me paraît contestable : les frères sont-ils ennemis parce que semblables, ou plutôt semblables parce qu'ennemis ? La relation des doubles s'exacerbant, chacun imitera l'autre jusqu'au duel, et l'on pourrait voir la similitude non dans la nature des belligérants, différence et identité, mais dans leur comportement qui monte alors aux extrêmes, pulvérisant leurs identités particulières en effaçant leur différence.
La transcendance, niée hors du système, y rentre, et le détruit : Dieu, le tout Autre reconnu, ou alors l'idole, le double monstrueux (ce n'est pas politiquement ni mondainement correct).
Si le cœur vous en dit, dites-moi ce que vous en pensez.
Rédigé par : Aliocha | 30 janvier 2019 à 00:33
@ Garry Gaspary
Le problème des juifs, c'est que le langage de la droite israélienne ressemble au vôtre. Tout en chaleur humaine empreinte d’empathie, et surtout de spiritualité.
Là où vous êtes ridicule, c'est que les plus belles pages de l'Ancien Testament ont été écrites à Alexandrie, sous l'influence évidente du christianisme.
Rédigé par : Xavier NEBOUT | 29 janvier 2019 à 22:29
@ Exilé
"Je compatis à vos mésaventures et il est évident que ces violences doivent cesser"
Cher Exilé,
Je vous remercie de votre compassion pour mes mésaventures du week-end en Picardie profonde, que j'ai rapportées pour témoigner d'une variante provinciale de l'action du mouvement des Gilets jaunes. J'ai eu le loisir forcé d'observer les visages des GJ filtreurs de ronds-points, surtout celui des dames. J'ai pensé aux visages des gardiennes de camps de concentration pour femmes dans l'ancienne Allemagne : morphologie très voisine, même apparence de se croire utile, sinon nécessaire. Une cartouche de gros sel dans des fesses rebondies aurait-elle été pour autant méritée ? Et là, les gendarmes locaux n'interviennent pas : sur ordre ? Je vous laisse à vos indignations sélectives.
Rédigé par : Jean le Cauchois | 29 janvier 2019 à 21:08
@ Exilé | 29 janvier 2019 à 17:05
Comme beaucoup vous ne connaissez rien au travail des CRS, fonctionnaires de la police nationale, de même qu'à celui des gendarmes mobiles, unité spécialisée de la gendarmerie nationale, l'un comme l'autre n'étant réquisitionnés et appelés en renfort que lors de manifestations susceptibles de dégénérer ou d'émeutes dûment identifiées en aval et devenues incontrôlables, eu égard à des casseurs ou à des racailles en service commandé dont le seul objectif est de récupérer une manif pour servir leurs propres intérêts !
Ignoreriez-vous que les policiers à la manœuvre sur le terrain lors des manifestations de tous ordres - BAC comprises - sont essentiellement des fonctionnaires appartenant à la Sécurité publique et qui par leur expérience de terrain et leurs connaissances de ce genre de "clientèle" rencontrée au quotidien mettent tout en œuvre pour que des événements annoncés tels que des matchs de foot ou des revendications syndicales se déroulent le plus sereinement possible et sans interventions autre que la leur ? Et par conséquent sans réquisitionner CRS ou GM...
Il me semble Exilé que comme beaucoup vous ne connaissez absolument rien du b.a.-ba du travail des différents services chargés du service d'ordre dans ce pays et que gavé de fake news et de séries télé où policiers et voyous se feraient la nique pour le plus grand plaisir des gogos, vous donnez dans la diffamation et la discréditation de personnels de service d'ordre qui à l'inverse de ce que vous soutenez mettent tout en œuvre pour qu'une manifestation (même massive en fonction du nombre de manifestants) se déroule le plus calmement possible et a fortiori sans incident majeur ni blessé !
Alors que dire de ces guignoleries de manifs de GJ ou avec une infime minorité de participants et sympathisants (à peine quelques dizaines de mille pour toute la France) on en serait venu à réquisitionner 12 semaines consécutives l'arme au poing ou au pied près de la moitié des effectifs de policiers et gendarmes de ce pays (services spécialisés compris) soit dix fois plus de professionnels du service d'ordre que pour une manifestation habituelle comptant entre 500 000 et 1 000 000 de participants sur tout l'Hexagone ?
A votre avis d'où vient le problème ? De vos GJ qui ont pris la grosse tête et se croyant tous les droits (plus censés être intouchables) ou de la police et de la gendarmerie sachant que pour l'un comme pour l'autre de ces unités une manifestation réussie (nonobstant le nombre de participants) est celle qui ne fait aucun blessé (phénomène toujours ressenti comme un échec). Sauf si les factieux ne jouent pas le jeu et contreviennent aux règles du jeu !!!
Certes on ne parle pas dans les médias des événements (manifestations comprises) qui se sont déroulées ici ou là sans incidents majeurs, ce que vous semblez déplorer avec tous les amateurs compulsifs de mauvaises nouvelles et de dénigreurs de flics qui ne pointent que les dérives en prenant bien soin d'omettre ceux qui en sont en l'origine...
Rédigé par : Mary Preud'homme | 29 janvier 2019 à 20:39
Eh bien, après narration de déconvenues, partage de Girard et rappel de ne pas se prendre pour un maître comme d'essayer de diriger son esprit sans s'interdire de rêver, pourquoi ne pas rire ?
https://www.youtube.com/watch?v=e_zJLS-5POo&list=PLoi9xAyTHMBXtW2iTT08Qi96FxnWkW8fp
Rédigé par : Noblejoué | 29 janvier 2019 à 20:13
@ Patrice Charoulet | 29 janvier 2019 à 18:57
« Claude Weill, en petite forme, a déclaré : « Il y avait aussi un deuxième aspect, euh euh... que j'ai oublié ».
Trop fort
Il est payé ? »
Probablement par les héritiers d'Alois Alzheimer.
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@ Patrice Charoulet | 29 janvier 2019 à 16:31
« Je voterai pour sa liste aux européennes, qui a pour tête de liste François-Xavier Bellamy, homme très estimable. »
Ce monsieur semble effectivement être très estimable.
Mais une tête de liste est-elle nécessairement aussi et surtout une tête politique capable de prendre conscience des enjeux et surtout des menaces plus ou moins rampantes qui nous guettent afin de les affronter, s'il le faut à rebours du qu'en dira-t-on ?
Rédigé par : Exilé | 29 janvier 2019 à 19:50
René Girard, encyclopédie Universalis :
"Prise de vue
Né en 1923 à Avignon, René Girard, ancien élève de l'École des Chartes, a mené aux États-Unis une carrière d'enseignant de littérature aux universités Johns Hopkins, puis à Buffalo et à Stanford. Ses essais lui ont valu d'être élu à l'Académie française en 2005. Parti de l'analyse d'œuvres littéraires, en particulier romanesques (Proust en premier lieu), il s'oriente vite vers une élucidation de la situation moderne du désir. Son œuvre, malgré sa forte tendance à s'organiser en système cohérent, dont les éléments se reprennent et se lient les uns aux autres, ne peut être saisie que dans son développement, à travers les étapes que sont les livres successifs dans lesquels elle s'est énoncée, franchissant à chaque fois une sorte de seuil, avec souvent une rupture ou une réorientation par rapport à l'étape précédente. Chaque livre est ainsi à la recherche d'un mode de composition et d'exposition où alternent commentaires de textes, réponses à des objections supposées, reprises des mêmes idées sur un autre plan, entretiens, polémiques, sans qu'aucun de ces modes donne vraiment satisfaction à l'auteur. De plus, ce mouvement n'est pas exempt d'un caractère dramatique : les hypothèses ou thèses avancées dans les livres majeurs (Mensonge romantique et vérité romanesque, 1961 ; La Violence et le sacré, 1972) ne présentent pas seulement un caractère de nouveauté assez saisissant, comme c'est souvent le cas dans une œuvre scientifique ou une œuvre de pensée. Elles proposent ou se proposent aussi de rompre avec une forme d'accord ou de consensus, décrit essentiellement comme « méconnaissance », d'accéder au vrai à travers cette rupture même et en analysant la façon dont la vérité se dissimule en s'enveloppant derrière un accord collectif, que cette collectivité soit celle des lecteurs, des chercheurs, ou plus généralement celle des sociétés, traditionnelles ou non, voire de la culture tout entière. Il est significatif que, dans le titre du premier essai, la vérité soit opposée non à l'erreur ou à l'ignorance, mais au mensonge. Cette vérité scientifique et morale, Girard la lie étroitement à la révélation chrétienne et au personnage du Christ : cela est apparu explicitement avec Des choses cachées depuis la fondation du monde (1978), dans lequel il fait apparaître « la rectification biblique du mensonge mythologique ».
I - Le désir triangulaire
La première grande hypothèse avancée par Girard est devenue l'une des bases de sa pensée ultérieure et elle a acquis une sorte de notoriété proverbiale, jusqu'à constituer pour beaucoup un élément de base de la culture contemporaine auquel il est possible de se référer comme à un acquis. Il vaut la peine d'examiner comment elle est formulée et argumentée.
Dans Mensonge romantique et vérité romanesque, René Girard part de la façon dont le don Quichotte de Cervantès se donne comme modèle le chevalier romanesque Amadis de Gaule, « médiateur du désir » (ce terme est chez lui d'origine hégélienne plutôt que freudienne). De là, il passe à l'analyse de l'imitation par Emma Bovary des héroïnes romanesques ; puis à l'analyse de la vanité et de l'imitation qui gouverne le comportement des personnages de Stendhal. Dans ces premières pages, magistrales de clarté, clarté de la vision comme de l'exposé, se manifeste le génie de la stylisation et de la simplicité qui permet à Girard de voir des structures similaires derrière des situations ou des personnages apparemment très différents. Il s'agit là de défaire des illusions : celle de la plupart des individus, persuadés d'être uniques et originaux en particulier par l'objet de leur « désir », que celui-ci porte sur une personne, un idéal, un type de vie, un objet ou une valeur, et l'illusion parallèle des critiques littéraires qui mettent exagérément l'accent sur la singularité des œuvres, des styles, des auteurs. Girard reconnaît les singularités, mais à condition de les faire dériver de variantes d'une structure qu'il affirme avoir dégagée.
Dès le départ du livre, Girard expose sa découverte, la distinction entre « médiation externe », lorsque le héros désirant, comme don Quichotte, imite un modèle qui est « loin » de lui par le rang, l'époque ou le statut, et « médiation interne », lorsque le modèle est proche de celui qui l'imite, et se trouve être pour lui un obstacle autant qu'un modèle, un obstacle détesté autant qu'un modèle servilement imité et adoré.
Cette conception du désir, qui met au premier plan non pas les qualités de l'objet désiré, mais le rapport à l'Autre qui a signalé cet objet et l'a rendu désirable, agit sur le lecteur de Girard comme la révélation d'un secret attendu, une révélation morale : puisqu'il s'agit d'échapper à la servitude du désir, avec ce qu'elle entraîne de dépendance et de dégradation. À l'horizon de cette libération brille l'utopie d'un monde délivré du désir et de la rivalité entre les hommes (il dénoncera plus tard « la violence et le mensonge inséparables de tout ordre humain », quitte à renoncer par la suite à l'idée d'un espace « non sacrificiel »). Utopie dont on pourrait trouver un exemple dans la « passion stendhalienne » ou dans la véritable émotion esthétique chez Proust, émotion qui « n'est pas désir, mais cessation de tout désir, retour au calme et à la joie ».
Comprendre ce qu'est le désir, le mécanisme qui détermine le « choix d'objet », comme dit Freud, une telle perspective est bouleversante. Mais il faut, pour éclairer la suite de l'œuvre de René Girard, noter deux caractères de cette démarche : elle est comparative et elle est chrétienne. Tout en étant un moraliste, Girard fonde sa construction théorique sur la lecture comparée de grandes œuvres qu'il rapproche hardiment, sensible qu'il est à la convergence de leurs analyses : Cervantès, Stendhal, Proust, Dostoïevski. Non par insensibilité aux différences d'époque, de contexte, de ton ou de style, mais parce qu'il ne perd pas de vue, au cœur même de son activité de lecteur de la littérature (et des essais) et d'analyste de la culture, son souci moral. En second lieu, son analyse retrouve délibérément l'orientation de la révélation chrétienne, qui condamne l'orgueil et veut indiquer aux hommes la voie de la réconciliation entre eux et de la paix intérieure ; mais chez Girard, cette révélation est appliquée au monde moderne, celui de l'individualisme exacerbé (il se réfère au passage à Tocqueville), de ce qu'il nomme « l'évangile moderne » qui amplifie la vieille et trompeuse promesse faite aux hommes d'être autonomes et de prendre la place de Dieu. D'où la brillante formule qui prend le contre-pied de celle de Sartre, et au fond la prolonge : « Chacun se croit seul en enfer et c'est cela l'enfer. »
Pour n'avoir pas perçu ces deux dimensions, certains lecteurs de Girard ont pu être surpris par l'évolution de son œuvre, qui rétrospectivement paraît cependant assez naturelle. Mensonge romantique et vérité romanesque apparaissait encore parfois à son auteur lui-même comme l'élargissement d'une étude de l'entreprise romanesque vue sous l'angle du désir moderne, entreprise littéraire et anthropologique se poursuivant d'œuvre en œuvre et de romancier en romancier. Pourquoi le roman ? C'est que, selon Girard, loin de se centrer sur des idoles, dont la plus illusoire est le « moi » exalté par le « romantisme » poétique et idéologique, le roman confronte les uns aux autres personnages, états d'âme, cercles et milieux sociaux, pour faire apparaître ce qui les apparente en profondeur, ce qui rapproche le salon Verdurin du salon Guermantes et le côté de chez Swann du côté Guermantes. Car si le désir est fondé sur le conflit douloureux des consciences égarées, la pensée de Girard prétend reconstituer l'unité humaine, marquant qu'entre « médiation interne » et « médiation externe » il n'y a qu'une différence de degré, et pas d'opposition réelle. Girard pouvait alors annoncer en note que son prochain ouvrage serait consacré à une étude de l'« économie » romanesque chez Proust. Mais la logique de sa propre pensée allait le pousser à étendre ses analyses à l'ensemble des sociétés et de l'histoire humaine, en même temps qu'à s'attacher à la source proprement religieuse et chrétienne de sa propre lucidité, source déjà très clairement désignée dans ce premier ouvrage.
II - Du mimétisme à la violence
Le deuxième ouvrage, La Violence et le sacré, suit le premier de onze ans (si l'on excepte un ouvrage sur Dostoïevski paru en 1963). Cette fois, l'analyse du désir mimétique ne se cantonne ni au roman, ni au plan des relations entre les individus. Elle s'appuie désormais sur la tragédie grecque, et vise à reconstituer l'histoire des sociétés et des cultures, alors que le premier mouvement de la théorie de René Girard visait le présent et éventuellement l'avenir des sociétés modernes : un chapitre de Mensonge romantique et vérité romanesque, inspiré de Proust, décrivait les relations internationales, y compris les guerres les plus féroces, sous l'angle du snobisme et donc de l'individualisme ; et affirmait qu'« il y a totalitarisme lorsqu'on parvient, de désir en désir, à la mobilisation générale et permanente de l'être au service du néant ».
Le « mécanisme » découvert et exposé dans La Violence et le sacré est celui de l'élection d'une victime qui se voit divinisée après avoir été sacrifiée. Girard part de textes littéraires ou ethnographiques, ou de la relecture d'essais de Freud, en particulier Totem et Tabou, qu'il réhabilite en partie, dans un développement brillant, patient, empreint finalement d'une grande sympathie à l'égard du génie du fondateur de la psychanalyse. Girard « révèle » une scène archaïque et fondatrice dont il ne peut exister de compte-rendu direct, mais dont il affirme qu'elle explique de façon rationnelle et complète l'ensemble des rituels, en particulier le sacrifice, mais aussi l'universalité d'objets comme les masques, ou de croyances hallucinatoires aux « doubles », aux monstres. Cette scène que les sociétés rééditent dans des rituels met aux prises l'ensemble des membres d'un groupe qui, plongés dans une crise née de l'affolement du désir mimétique (lorsque, comme chez Hobbes, tous sont en lutte contre tous), risquent de détruire leur communauté même. Le meurtre d'une victime de rencontre par la communauté dès lors rassemblée, autrement dit le sacrifice, les délivre de cette catastrophe, et les introduit au monde du sacré (« c'est la violence qui constitue le cœur véritable et l'âme secrète du sacré ») et de la religion. Puis advient l'Ancien Testament, qui procède à une mise en lumière des mécanismes sacrificiels, et l'enseignement et la vie de Jésus, qui dévoilent entièrement ce mécanisme, démontrent par le fait l'innocence de la victime, et invitent à une conversion individuelle, qui est à la fois une voie de connaissance et un renoncement à la violence : cesser d'accuser l'autre, et se reconnaître soi-même comme persécuteur.
La révélation girardienne, avec son caractère spectaculaire et concret, est supposée trouver sa confirmation dans les faits qu'elle permettrait d'expliquer. Certains lecteurs, comme l'écrivain J.-M. Coetzee, la taxent de « fable », ce qui n'est pas nécessairement la discréditer. Le débat est ouvert sur la fécondité de l'hypothèse comme sur la réalité de ce qu'elle postule. Ce qui frappe dès à présent, c'est la façon dont Girard veut former son regard et celui de son lecteur à repérer des identités paradoxales derrière les couples antagonistes que les mythes – et les structuralistes qui les interprètent – mettent en valeur. Il est en effet frappant de constater que les tragédies grecques, derrière les affrontements comme en miroir qu'elles mettent en scène et en paroles, rendent attentif à des symétries et des identités surprenantes entre père et fils, tyran et devin, exilé et résident, et semblent en ce sens donner raison à Girard qui y voit une mise en évidence constante du thème des « frères ennemis », de l'affrontement des semblables, ennemis parce que semblables. Parlant de la pensée mythique, et de la « crise » qui l'a engendrée, il écrit de façon lumineuse : « De l'intérieur du système, il n'y a que des différences ; du dehors, au contraire, il n'y a que de l'identité. »
III - Les développements de l'hypothèse
Girard a beaucoup écrit. Il s'est mesuré aux objections, les a suscitées, a cherché de nouveaux champs d'exercice de sa théorie et de vérification de ses thèses, de l'ethnologie à Shakespeare (l'un de ses grands inspirateurs, avec Dostoïevski), de la question de l'hominisation ou de la domestication des animaux (qu'il éclaire en supposant que les animaux ont été originellement rapprochés des hommes pour les préparer à être sacrifiés) à celle de l'origine du langage, ou en cherchant le débat avec d'autres grands interprètes, comme Lévi-Strauss ou Clausewitz. Dans un livre débridé et riche, il fait de ce dernier une lecture très complète, lui emprunte l'idée de « montée aux extrêmes », réexamine à sa lumière les rapports franco-allemands et la diffusion mondiale de la violence, et, avoue-t-il lui-même, « encercle sa pensée dans une perspective apocalyptique ». Chacun de ses ouvrages relance le débat tout en répétant l'intuition centrale de la violence unanime. D'où des livres d'entretiens, parfois d'une extrême clarté et d'une grande ouverture d'esprit. Girard n'a sans doute pas créé un champ scientifique, comme Darwin (et à certains égards Freud). Proche des écrivains qui l'inspirent, il l'est aussi d'essayistes comme Caillois, Bataille, Canetti. Mais son hypothèse, élaborée et exposée avec verve (avec drôlerie souvent), passion et courage, aborde de grandes questions de notre temps. Quiconque veut reprendre la question du sacré, du devenir de la religion, de la libération à l'égard de la violence, de la diversité même des formes culturelles, doit rencontrer cette œuvre, se confronter à son ambition et à sa passion argumentative.
Pierre PACHET
Bibliographie
R. GIRARD, Mensonge romantique et vérité romanesque, Grasset, Paris, 1961 ; Dostoïevski, du double à l'unité, Plon, Paris, 1963 ; La Violence et le sacré, Grasset, 1972 ; Des choses cachées depuis la fondation du monde, entretiens, avec J. M. Oughourlian et G. Lefort, ibid., 1978 ; Le Bouc émissaire, ibid., 1982 ; Shakespeare : les feux de l'envie, ibid.,1990 ; Je vois tomber Satan comme l'éclair, ibid., 1999 ; La Voix méconnue du réel, ibid., 2002 ; Les Origines de la culture, entretiens avec P. Antonello et J. de Castro Rocha, Desclée de Brouwer, 2004 ; Achever Clausewitz, entretiens avec B. Chantre, Carnets Nord, 2007 ; La Conversion de l’art, avec B. Chantre et T. Cribben-Merrill, Flammarion, Paris, 2010 ; Sanglantes origines, avec W. Burkert, R. Rosaldo et J. Z. Smith, ibid., 2011.
Études
M. R. ANSPACH, René Girard, Cahiers de l’Herne, Paris, 2008
J.-P. DUPUY & P. DUMOUCHEL, L'Enfer des choses, Seuil, Paris, 1979 ; Violence et vérité, actes du colloque de Cerisy, Grasset, Paris, 1985
J.-P. DUPUY & M. DEGUY, René Girard et le problème du mal, ibid., 1982."
Personne ne doit se donner comme modèle dans un débat, c'est placer l'autre en position d'enfant, et soi de parent, ce qu'on n'est pas.
Si l'opération réussit on infantilise l'autre, si elle échoue on l'agace en sombrant de plus dans le ridicule.
Normalement (que d'exceptions !) les parents ne rivalisent pas avec les enfants, ils leur indiquent le chemin, entre adultes, on est rarement ainsi. Donc, tout ce que dit chacun doit être pris avec des pincettes, il faut revenir aux sources et les comparer entre elles, l'étudiant doit certes se fier au professeur pour recevoir son enseignement, mais il devrait faire partie de l'enseignement du professeur de dire à l'étudiant de se méfier de lui, comme le dit Nietzsche je ne sais plus où mais flemme de chercher.
Et puis, n'était-il pas encore plus important de rappeler le "ose penser par toi-même" ? :
https://www.philolog.fr/kant-lethique-de-la-pensee/
Quand on fait ça, on peut parfaitement reconnaître que des textes ont des aspects plus ou moins féconds et dangereux, en user comme de sa bibliothèque, ainsi la Bible, assemblage de textes, qui est en soi une bibliothèque, une sorte d’anthologie de textes.
Mais on peut en avoir marre et regarder les nuages, un feu de cheminée, ou lire de la poésie :
Mes larmes grésillent
En éteignant
Les braises.
Haïku
Matsuo Bashõ
Rédigé par : Noblejoué | 29 janvier 2019 à 18:58
TROP FORT !
Dans l'émission « C dans l'air » (France 5) de ce jour, un participant, Claude Weill, en petite forme, a déclaré : « Il y avait aussi un deuxième aspect, euh euh... que j'ai oublié ».
Trop fort
Il est payé ?
Rédigé par : Patrice Charoulet | 29 janvier 2019 à 18:57
POUR LES AMATEURS DE LIVRES GRATUITS
Le catalogue nos livres recense les livres électroniques du domaine public francophone, disponibles gratuitement et qui ont un minimum de qualité.
Les sites suivants sont recensés :
Bibliothèque électronique du Québec (BEQ)
Bibliothèque numérique romande (BNR)
Bibliothèque Russe et Slave (BRS)
Chine ancienne
Ebooks Libres et Gratuits (ELG)
ÉFÉLÉ
eForge
Gallica
La bibliothèque de Gloubik
Mobile Read - roger64
Projet Gutenberg (livres en français)
Rousseau Online
Toute petite bibliothèque numérique de Belgique (TPBNB)
Wikisource francophone
Rédigé par : Patrice Charoulet | 29 janvier 2019 à 18:15
@ Xavier Nebout 11h55
"De plus les fonctionnaires retraités bénéficient d'une retraite basée sur les derniers temps de leur carrière très souvent arrangée entre fonctionnaires par un avancement de préretraite. Pourquoi ceux qui font en réalité la loi se gêneraient-ils pour se servir ?"
En effet pourquoi pas ?
Pour être très exact, la pension est calculée sur les six derniers mois de traitement contre 25 ans dans le privé.
Il est courant que les fonctionnaires tirent profit d'un dernier avancement la dernière année pour donner un coup de pouce à leur pension dont le coût, comme le dit excellemment Robert Marchenoir, n'est pas couvert par les cotisations des bénéficiaires...
Rédigé par : caroff | 29 janvier 2019 à 17:30
@ Lucile 14h19
"Même accompagnée de propagande, le censure n'empêche peut-être pas tout un chacun de penser ce qu'il veut, et de savoir qu'on lui cache certaines données nécessaires à la formation d'un jugement impartial."
On ne peut que vous approuver et j'ajouterais qu'en dépit de la propagande quotidienne déversée par le service public de l'audiovisuel et les divers médias privés, les Français, comme on l'a constaté récemment ne parviennent pas ingurgiter la parole formatée: ils la vomissent sur les ronds-points !
Rédigé par : caroff | 29 janvier 2019 à 17:22
@ Jean le Cauchois
« Pourquoi ne pas dire "de préférence des Français désireux de défier physiquement l'ordre républicain, lorsqu'il est obligé de protéger des lieux publics ou privés agressés par des Compagnies Républicaines de Sécurité". »
Cher Jean, j'indique d'abord que je ne suis pas un supporteur inconditionnel en bloc de tout ce qui porte un Gilet jaune, car si plusieurs sont tout de même des gens bien, leur mouvement tend à être récupéré par des gens qui le sont beaucoup moins comme des gauchistes, des casseurs anarchistes, de pseudo-écolos et même des macronistes, c'est dire...
Donc, je compatis à vos mésaventures et il est évident que ces violences sont inadmissibles.
Ceci dit, le LBD40 qui en toute rigueur ne devrait être qu'un substitut de l'arme de service des fonctionnaires, à utiliser quasiment en dernier recours, est manifestement employé de façon banalisée comme un équivalent de la matraque, à tout propos et hors de propos.
Récemment, un GJ qui se contentait de filmer ce qui se passait a été énucléé...
Que l'on ne vienne pas nous dire qu'il n'y a pas des instructions venues d'en haut pour autoriser ce genre de pratique.
Quant à « l'ordre républicain » (langue de bois), je répète ici que ce n'est en fait qu'une variante du désordre.
Et puis si les CRS protègent les lieux publics et plus particulièrement les lieux dont le contenu est le plus symboliquement important, il est fréquent - et pas uniquement à l'occasion des manifestations GJ - de les voir rester l'arme au pied en cas de pillage voire d'agressions de « péquins » n'appartenant pas à la Nomenklatura.
Et pourquoi les GJ sont-ils traités avec une violence extrême au-delà de toute nécessité qui n'est pas employée dans des émeutes d'agitation similaires voire pire dans certains quartiers, où parfois la police se fait tirer dessus avec des armes à feu, pourquoi ?
Rédigé par : Exilé | 29 janvier 2019 à 17:05
Qu'est-ce que la politique ?
Le Figaro donne un florilège de florilège de Raymond Aron. Le florilège proprement dit a été édité sous le titre « Abécédaire de Raymond Aron » éd. L'Observatoire, 19 euros.
Le Figaro en extrait quelques passages. Je retiens :
« Comme le dit Bernanos, la tragédie, ce n'est pas que Hitler se donne ou se prenne pour un dieu, c'est qu'il y ait des millions d'hommes assez désespérés pour le croire. » Et ceci :
« La politique est le choix entre le préférable et le détestable ».
__
Dans un entretien au Figaro, Laurent Wauquiez dit ceci : « Si l'on écoutait les sondages, Alain Juppé serait président de la République et il aurait succédé à Dominique Strauss-Kahn à l'Elysée ». Eh oui !
Et sur le mouvement jaune : « La violence abîme ce mouvement ».
Je voterai pour sa liste aux européennes, qui a pour tête de liste François-Xavier Bellamy, homme très estimable.
Rédigé par : Patrice Charoulet | 29 janvier 2019 à 16:31
J'entends bien que cette conception du librement correct impose de pouvoir compter sur un langage, un vocabulaire suffisamment nourri et dense pour ne pas, par pauvreté, risquer de vous conduire en un trait de temps au pire. J'admets que cette objection est sérieuse mais elle ne saurait constituer un deux poids deux mesures qui épargnerait systématiquement les médiocres du verbe.
Certes.
Mais n'oubliez pas que du côté des auditeurs, il peut exister des personnes qui ne maîtrisent pas nécessairement toutes les subtilités de la langue française ou bien les diverses acceptions du sens des mots, ce qui peut mener à des malentendus dans la vie courante ou à des procès d'intention voire à des procès tout court dans des cas « sensibles ».
Bien entendu, il existe aussi des gens qui ont parfaitement compris ce que l'on voulait dire mais qui font semblant de ne comprendre que ce qu'ils veulent bien.
Rédigé par : Exilé | 29 janvier 2019 à 15:45
Et pourtant, selon Pascal, vrais juifs et vrais chrétiens sont de même religion :
"Les Juifs, en le tuant pour ne le point recevoir pour Messie, lui ont donné la dernière marque de Messie.
Et en continuant à le méconnaître, ils se sont rendus témoins irréprochables.
Et en le tuant et continuant à le renier, ils ont accompli les prophéties."
http://www.penseesdepascal.fr/XVI/XVI1-approfondir.php
"Tout ce qui ne va point à la charité est figure.
L’unique objet de l’Écriture est la charité.
Tout ce qui ne va point à l’unique bien en est la figure. Car puisqu’il n’y a qu’un but tout ce qui n’y va point en mots propres est figure."
http://www.penseesdepascal.fr/Loi/Loi30-approfondir.php
Autrement dit, répétons-le sans relâche, tout homme possède ou un Dieu ou une idole.
Rédigé par : Aliocha | 29 janvier 2019 à 14:45
Pour se détendre...
https://youtu.be/VezyXxGqfR8
Rédigé par : Giuseppe | 29 janvier 2019 à 14:31
@ Garry Gaspary 29 janvier 2019 12:06
"L'avenir est à gauche. Mais il est encore à construire."
Je suis subjugué par la profondeur de votre pensée : l'avenir est quelque chose qui n'existe pas !
Chapeau !
Cordialement.
Rédigé par : boureau | 29 janvier 2019 à 14:28
Dans "politiquement correct", l'adverbe a son importance : il implique la politisation de certaines questions. Importe également la nature de ces questions : droits des femmes, droits des LGBT, "racisme", Islam, immigration. Cette expression fait aussi allusion, à l'angle sous lequel il convient de les aborder, et la manière d'en parler, feutrée et conformiste, dictée par la peur de se mettre en tort.
La pensée unique privilégie le confort à la connaissance. Elle joue à fond sur le "biais de confirmation", qui nous pousse à n'entendre même dans une argumentation contradictoire que ce qui conforte notre point de vue. Pour des gens qui, animés de bonnes intentions, souhaitent intégrer ce qu'ils appellent "des minorités" à l'ensemble de "la société", la pente naturelle les pousse à considérer leurs adversaires politiques comme des arriérés, des beaufs ou des nuisibles, bons à censurer.
Même accompagnée de propagande, le censure n'empêche peut-être pas tout un chacun de penser ce qu'il veut, et de savoir qu'on lui cache certaines données nécessaires à la formation d'un jugement impartial. Mais elle m'empêche de savoir que mon voisin pense la même chose et qu'il sait que je sais qu'il pense la même chose. Le dévoilement est rendu impossible. L'excuse donnée est que telle opinion dissidente constitue un danger. Elle donne lieu à tous les abus. Si la liberté présente un risque, même minime, ne serait-ce que celui de choquer (et là, on entre dans un domaine hautement subjectif), il serait donc "correct" de l'occulter. Mais laisser croître des opinions réprimées à l'ombre, dans des groupes clandestins à l'abri de toute réfutation, est un calcul encore pire.
Quelle est la façon "correcte" de dire ce que l'on pense ? Éviter l'infraction, sûrement. Mais aussi admettre la réciprocité ; respecter l'opinion d'autrui et la combattre en s'exprimant de façon honnête (sans intimidation, attaques personnelles, arguments d'autorité, mensonge, mauvaise foi etc.).
Tout cela ne coule pas de source. Du côté récepteur, l'attitude spontanée est plutôt d'interdire aux autres de heurter nos croyances, et de les accuser s'ils ont des opinions divergentes ; du côté émetteur, la difficulté est de défendre nos points de vue de façon argumentée et sincère, sans chercher à plaire, ni à imposer, mais pour faire savoir et éventuellement convaincre. Cela s'apprend, mais cela demande un effort réel, et du courage.
Le politiquement correct est à mes yeux un loup déguisé en grand-mère. Quant à la liberté de s'exprimer, elle est difficile non pas à défendre, mais à bien pratiquer. Alors d'accord pour le "librement correct" !
Rédigé par : Lucile | 29 janvier 2019 à 14:19
@ Exilé
"Les lanceurs de balles de défense sont utilisés exclusivement à l'encontre de civils, de préférence des Français issus des classes moyennes, laissés pour compte"
Cher Exilé, vous êtes dans l'erreur. Pourquoi ne pas dire "de préférence des Français désireux de défier physiquement l'ordre républicain, lorsqu'il est obligé de protéger des lieux publics ou privés agressés par des Compagnies Républicaines de Sécurité". J'ai subi personnellement une agression de Gilets jaunes filtreurs de rond-point à Doullens samedi après-midi (une heure de blocage de circulation automobile) et je tiens à vous dire que les Gilets jaunes agresseurs ne méritent aucune clémence : les manifestations violentes à l'encontre d'autres Français pris en otage n'ont pas lieu de continuer.
Rédigé par : Jean le Cauchois | 29 janvier 2019 à 14:05
@ calamity jane
« Les retraités sont des égoïstes... qui n'aident pas leurs enfants, petits-enfants, neveux et nièces pour les célibataires... »
Veuillez me permettre de vous faire remarquer que vous pratiquez là une généralisation abusive, sans savoir de quoi il en est au juste.
Je puis vous affirmer que dans mon milieu familial, les retraités aident leurs enfants, leurs petits-enfants et / ou leurs neveux.
Au passage, il s'agit ici d'une véritable solidarité entre des gens réunis par un même lien et non pas d'une fausse solidarité à la sauce apparatchik mâtiné de taxateur fou selon laquelle nous sommes sommés de cracher au bassinet pour entretenir le Monomotapa.
Au passage, si les retraités étaient moins pressurés pour que leur argent arrose le reste de la Terre, ils pourraient peut-être aider encore mieux leur descendance ou leur milieu familial.
Votre réflexion montre que vous êtes relativement jeune et d'après l'expérience il s'avère que les plus jeunes ont tendance à voter à gauche, donc pour des gens qui sont responsables du problème des retraites actuelles, tributaires du carcan étatique.
Si c'est le cas, ce n'est pas aux retraités - du moins pas à tous - qu'il faut vous en prendre mais à vous-même et à ceux qui ont suivi la même démarche.
Je rappelle pour la petite histoire que j'ai déjà exposé ici qu'en 1981, avant l'élection de François Mitterrand, je me suis fait très mal voir dans mon environnement professionnel enthousiasmé par la promesse de retraite à 60 ans.
A l'époque, j'ai eu beaucoup de mal à seulement expliquer tranquillement à mes collègues tous dans la trentaine et d'un milieu d'ingénieurs et de techniciens - donc supposés savoir compter - que se poserait très vite un problème d'équilibre.
Et tous ceux qui ont voté aux élections suivantes pour les gens qui ont fait leur malheur, à savoir la vraie gauche (par idéologie) et la fausse droite (par lâcheté), sont les premiers à se fâcher aujourd'hui, en déplorant des effets dont ils chérissent les causes.
Cherchez l'erreur.
Rédigé par : Exilé | 29 janvier 2019 à 13:26
La charité chrétienne n'est que l'immondice qui cherche à anéantir la justice humaine.
Et oui, la justice étant une valeur essentiellement juive, par l'analyse du monde qui seule peut fonder l'autorité de la loi, fût-elle même divine, le messianisme (quel que soit le sens que l'on lui prête) n'est qu'une guerre millénaire, absolue, et à mort entre la non-pensée chrétienne et la pensée juive.
L'avènement de la gauche ne sera finalement pas autre chose que la conséquence de la renaissance de la pensée juive dans le monde.
Rédigé par : Garry Gaspary | 29 janvier 2019 à 12:24
@ Julien WEINZAEPFLEN
Si la droite n'a(vait) plus le droit à la parole, c'est parce qu'elle n'a plus rien à dire. Et si elle n'a plus rien à dire, c'est parce qu'elle a déjà dit tout ce qu'elle avait à dire. Conservateurs et réactionnaires actuels ne parlent pas, ils ne disent rien de nouveau, ils ne font que seriner.
Tout ce que dit la droite a déjà été fait : nous vivons dans un monde de droite. Et, effectivement, le christianisme nie le monde (notion purement humaine) pour imposer la création (notion purement divine). Nier le monde, c'est nier l'Histoire, c'est nier toute histoire, et donc oui, toute culture, toute civilisation, c'est finalement dire : "There is no alternative". Le christianisme, qui n'a rien à voir avec une religion, n'est qu'un moyen pour asseoir un pouvoir de façon dogmatique et anhistorique. La droite n'est que la dernière puissance à l'avoir utilisé.
La droite et le christianisme appartiennent au passé. Absolument rien ne peut plus en sortir.
L'avenir est à gauche. Mais il est encore à construire.
Rédigé par : Garry Gaspary | 29 janvier 2019 à 12:06
Excellent exposé de Robert Marchenoir sur le problème des retraites en soulignant que les fonctionnaires bénéficient d'un régime par capitalisation optionnel qui est refusé aux autres (clair, précis et concis, il fait des progrès !).
J'ajoute ici que c'est sans gêne ni honte que France Inter en fait la publicité en continu.
De plus les fonctionnaires retraités bénéficient d'une retraite basée sur les derniers temps de leur carrière très souvent arrangée entre fonctionnaires par un avancement de préretraite. Pourquoi ceux qui font en réalité la loi se gêneraient-ils pour se servir ?
Par ailleurs, se pose le problème de la solidarité entre les générations au regard de la destruction systématique de notre civilisation.
Là où l'on trouvait naturel depuis l'aube de l'humanité de mettre habitat et ressources de la famille en commun, le progressisme s'est attaché à détruire la famille.
Sur le plan intellectuel, il est de raison d'Etat que le vieux qui a aimé le Roi ou le Maréchal, soit un vieux c*n.
Les "jeunes" ont le droit de s’émanciper le plus vite possible pour voter comme il faut - c'est-à-dire comme des écervelés de gauche (pléonasme). Pour Platon ce devait être après 50 ans, quel c*n !
Sur le plan matériel, les vieux ont le droit de profiter de leur argent sans donner un sou à leur enfants et inversement. Il y a certes encore la loi pour y mettre une limite, mais elle sautera pour inconstitutionnalité un jour ou l'autre.
Les vieux ont le droit de tout claquer en croisières pour débiles et de finir dans des mouroirs, vissés devant la télé avant expédition aux urgences pour transformation en cendres en attendant que ce soit en déchetterie.
Dans les années 90, l'immobilier avait connu un regain d'intérêt pour les habitations familiales. Ça n'a pas duré bien longtemps.
Cela perdure dans les "propriétés" qui de fait, ne sont jamais à vendre...
Pire, chez les dinosaures dans mon genre, la caisse est quasiment commune sur plusieurs générations, et cela n'est jamais sujet à disputes.
Sommes-nous encore considérés comme civilisés ? Politiquement corrects, sûrement pas !
Rédigé par : Xavier NEBOUT | 29 janvier 2019 à 11:55
@ boureau
« "Les armes vendues à l'Arabie saoudite ne sont pas utilisées contre les civils au Yemen". »
Et dans la foulée : « Les lanceurs de balles de défense (traduction de l'hexagonal en français : les lanceurs de balles offensives) sont utilisés exclusivement à l'encontre des civils, de préférence des Français issus des classes moyennes laissés pour compte ? »
Rédigé par : Exilé | 29 janvier 2019 à 11:50
François-Xavier Bellamy est à peine nommé, officieusement, tête de liste des LR aux européennes que c'est un déferlement de journalistes bien-pensants sur le côté - disent-ils - très très conservateur du candidat, quasiment d'extrême droite bientôt.
Il fallait entendre à ce sujet JM Aphatie ce matin sur LCI dans Audrey & Co : un vrai commissaire politique stalinien.
Il y a vraiment un problème avec la majorité des journalistes en France.
Cordialement.
Rédigé par : boureau | 29 janvier 2019 à 11:00
@ Robert Marchenoir
"A la seconde même où les revenus des actifs sont prélevés au titre des cotisations-retraite, ces dernières vont alimenter les pensions payées à leurs compatriotes retraités"
Vous oubliez de mentionner que les caisses de retraite ont des frais de gestion très élevés. Les salaires, primes et avantages sociaux sont inclus dans le passif.
Rédigé par : vamonos | 29 janvier 2019 à 08:49
@ calamity jane | 28 janvier 2019 à 19:39
Si j'ai bien compris votre commentaire, vous vous indignez de l'indignation de votre voisine, qui trouve que les retraités sont trop à la charge des actifs. Et vous posez cette question, au premier degré, cette fois-ci (toujours si j'ai bien compris) :
"Mais où est passé le pognon mis en réserve dans l'entre-deux ?"
C'est-à-dire (si je vous comprends bien) entre le moment où les actifs payent leurs cotisations-retraite, et le moment où, devenus retraités, ils touchent leur pension.
Eh bien ! justement. Il n'est pas mis en réserve. Du tout. A la seconde même où les revenus des actifs sont prélevés au titre des cotisations-retraite, ces dernières vont alimenter les pensions payées à leurs compatriotes retraités (et parfois, même, quelques semaines auparavant : le système est tellement tendu, qu'il manque parfois de trésorerie pour faire la soudure ; il faut emprunter).
C'est le principe même de la fameuse retraite "par répartition", que les Français défendent malheureusement bec et ongles, s'imaginant qu'il est plus socialiste, plus de gauche, plus sûr et plus gentil que tous les autres.
Quand vous touchez votre retraite, vous ne percevez pas les cotisations différées qui vous ont été prélevées toute votre vie, et qui auraient été "mises en réserve" en attendant vos vieux jours.
Vous touchez les cotisations des actifs qui ont travaillé le mois précédant le versement de votre pension. Vous dépendez entièrement d'eux, et du bon vouloir du gouvernement du moment, qui peut modifier les règles dans le sens qui lui convient.
Si jamais il manque d'actifs à ce moment-là, parce que la durée de vie a augmenté, parce que les générations précédentes n'ont pas fait assez d'enfants, parce qu'il y a trop de chômage, parce que les gens ne gagnent pas assez ou parce que la gauche a toujours voulu "faire payer les riches", eh bien votre pension, vous pourrez faire une croix dessus.
Il n'existe pas de coffre-fort gouvernemental où vos cotisations-retraite dormiraient bien au chaud en vous attendant. L'État vous les vole immédiatement pour les donner aux pensionnés du moment. Si vous êtes retraitée, cela fait belle lurette que vos cotisations ont disparu.
Le seul système qui permette de "mettre en réserve", comme vous dites, vos cotisations-retraite en attendant votre vieillesse, c'est justement l'horrible système de retraite "par capitalisation", contre lequel les Français se dressent comme un seul homme car il serait "ultra-libéral", sauvage, de droite et bouffeur de pauvres.
Alors que c'est exactement le contraire. Non seulement la retraite par capitalisation permet, contrairement à la retraite par répartition, de "mettre en réserve" vos cotisations pour vos vieux jours à vous (et non pas ceux du voisin), mais en plus, elle permet de les faire fructifier durant tout ce temps. En les plaçant.
C'est-à-dire que grâce au jeu des intérêts composés, vous bénéficiez, une fois parvenu à la retraite, d'une pension immensément plus élevée que si vous deviez compter sur les cotisants du mois précédent. Comme c'est le cas actuellement.
C'est la retraite par répartition qui est extraordinairement dangereuse, et qui vole les Français du fruit de l'épargne qu'ils auraient pu constituer tout au long d'une vie de travail. C'est un système profondément absurde, anti-économique, déresponsabilisant et appauvrissant.
Sans compter qu'il prive les entreprises françaises d'une énorme source de capitaux dont elles auraient cruellement besoin. Et dont leurs concurrents de nombreux pays, dont les Etats-Unis, bénéficient, eux. Mais pour les Français, c'est lébanks qui doivent "prêter aux entreprises". Les méchantes banques. Celles qu'on aime tellement vouer aux gémonies, mais qui doivent néanmoins venir nous sauver. A Dieu ne plaise que les Français eux-mêmes n'investissent dans leurs propres entreprises.
J'ajoute à ce tableau que pour les fonctionnaires, c'est encore pire : une part significative des pensions qui leur sont versées sont financées directement par... l'impôt. Autrement dit, on tape directement sur le contribuable pour assurer leurs retraites. Le gouvernement peut changer les règles chaque année en faisant voter la loi de finances.
Ce qui veut dire également que les retraites des fonctionnaires sont payées par la dette publique. Si, comme le réclament les abrutis gilétistes et un nombre conséquent de bas du front "souverainistes", la France "récuse la dette" ou "cesse de payer les intérêts", cela veut dire que les trois derniers mois de chaque année, les retraités de la fonction publique ne toucheront pratiquement aucune pension du tout.
Cerise sur le gâteau, les fonctionnaires, selon leur bonne habitude, se sont réservés, pour eux, les avantages qu'ils refusent aux gens normaux : ils possèdent un régime de retraite par capitalisation qu'ils peuvent choisir en option.
On chercherait en vain, parmi les revendications des Gilets jaunes, l'abolition de la retraite par répartition en faveur de la retraite par capitalisation.
Sur le plan social, la retraite par répartition a l'immense défaut supplémentaire de dresser actifs et retraités les uns contre les autres. La gauche, qui prétend tout faire pour entretenir le "lien social", s'emploie en réalité à le détruire.
La lutte des classes ne lui suffit pas : il a fallu encore qu'elle nous impose la lutte des races par l'immigration, la lutte des sexes par le féminisme, et maintenant la lutte des générations par le système de retraite, puisque les tendances démographiques et économiques ont poussé celui-ci au bout de ses limites, et qu'il est au bord de l'explosion.
Il est de l'intérêt des jeunes de tirer le tapis sous les pieds des vieux, maintenant qu'ils sont faibles et qu'ils ne peuvent plus travailler. Et c'est la faute des vieux, qui ont réclamé à cor et à cri le système socialiste qui leur dégringole aujourd'hui sur la figure, sans qu'ils puissent faire autre chose que bloquer des ronds-points. Il fallait y penser avant.
Inutile de dire que les jeunes sont aussi bêtes, puisqu'ils réclament, eux aussi, le socialisme. Persuadés, comme leurs aînés en leur temps, qu'ils sauront, eux, marcher sur l'eau.
Rédigé par : Robert Marchenoir | 29 janvier 2019 à 05:43
@ Exilé | 28 janvier 2019 à 20:23
"Sans oublier le summum de la discrimination, à savoir celle des époux ayant discriminé toutes les autres possibilités offertes par la Terre entière... "
Il y a une solution à ce problème, mais elle n'est pas "correcte" chez nous : le harem, ou son compromis, l'Islam.
Pour rester "correct" toutefois il faudrait qu'elle s'applique dans les deux sens.
@ Wil | 28 janvier 2019 à 22:16
"On peut toujours soit répondre à l'insulte ou n'importe quel propos par l'intelligence et ridiculiser celui qui insulte si on en a les moyens intellectuels, soit laisser dire."
…soit utiliser ses poings si on en a les moyens physiques !
Rédigé par : Claude Luçon | 29 janvier 2019 à 01:17
"Mais alors dans le librement correct, que signifie exactement correct ? On a le droit de tout dire, aucun pan du réel ne doit être inaccessible à notre vision, à notre conscience de citoyen mais à condition que dans l'expression écrite ou orale, on ne tombe jamais dans l'infraction. C'est la seule limite, l'unique entrave légitime."
Tout ça c'est bien gentil en théorie, enfin je préfère trop de liberté d'expression que pas assez mais chacun son truc, à partir du moment où le critère d'expression est la loi, il suffit de changer la loi pour que la liberté d'expression se réduise dans l'absolu à plus rien du tout et on se retrouve en dictature.
Et c'est exactement ce qui se passe en France depuis les années 70.
Depuis cinquante ans, la liberté d'expression dans ce pays n'a cessé de reculer à cause de lois successives, toujours votées sous prétexte de soi-disant bonnes intentions, évidemment "Qui veut faire l'ange fait la bête", et ça continue actuellement avec la fameuse loi "anti fake news" qui n'est qu'un écran de fumée pour limiter encore plus l'expression d'une opposition politique au gouvernement en place ainsi que ce nouveau projet de loi anti-casseurs qui sous prétexte de sécurité publique veut interdire les attroupements et donc les manifestations.
Je préfèrerai toujours le droit d'insulter à l'interdiction juridique de le faire.
On peut toujours soit répondre à l'insulte ou n'importe quel propos par l'intelligence et ridiculiser celui qui insulte si on en a les moyens intellectuels, soit laisser dire.
J'en sais quelque chose moi qui passe mon temps à insulter tout le monde.
La liberté est faite pour les gens intelligents et la loi qui la restreint pour les crétins. Malheureusement l'humanité préfère la sécurité à la liberté, ça en dit long sur sa nature profonde.
Rédigé par : Wil | 28 janvier 2019 à 22:16
« ...en étant assuré que politiquement, médiatiquement, la contradiction serait également représentée. »
Dans l’idéal, en effet.
« Considérer qu'il n'y a pas de fond qui soit à ce point "correct" que sa contradiction serait indécente, est la base de la liberté d'expression. »
Exactement. Et pourtant combien de malentendus proviennent de l’incompréhension de ce b.a.-ba auquel la principale opposition est représentée par le dogme, laïque comme non laïque d’ailleurs.
Rédigé par : Catherine JACOB | 28 janvier 2019 à 20:37
@ Julien WEINZAEPFLEN | 28 janvier 2019 à 01:51
« La discrimination comme faculté de différencier est la base de l'intelligence. »
C'est même tout simplement la base de la vie.
Pour un mycologue, au moment du tri de la récolte, la discrimination des champignons vénéneux est une opération faisant la différence entre la vie et la mort.
Quand un employeur répond par la négative à tous les candidats qui ne lui semblent pas faits pour le poste à pourvoir, il est obligé de les discriminer pour ne pas mettre en danger son entreprise.
Sans oublier le summum de la discrimination, à savoir celle des époux ayant discriminé toutes les autres possibilités offertes par la Terre entière...
Rédigé par : Exilé | 28 janvier 2019 à 20:23
Une de mes voisines ne décolère pas.
Elle a appris qu'un actif prenait en charge un retraité et un jeune... en France !
Donc les retraités deviennent à la charge d'un actif cad sans avoir jamais travaillé ni cotisé comme un jeune qui se forme !
Ils n'ont jamais rien payé pour leurs aînés ?!
Mais où est passé le pognon mis en réserve dans l'entre-deux ?
(Dans mon entourage, je ne compte même plus le nombre de personnes qui n'ont pas profité de leur soi-disant retraite. Travailler quarante ans et avoir au moins dix années de retraite ce n'est pas l'océan Arctique à engloutir !)
Les retraités sont des égoïstes... qui n'aident pas leurs enfants, petits-enfants, neveux et nièces pour les célibataires... et se plaignent du prix de l'essence et du fuel...
Y a des périodes où la réalité vous empêche de penser et parfois même de vous distraire. Vous disiez : je n'ai pas tout compris ? Qu'elle pose comme question une de mes voisines.
Rédigé par : calamity jane | 28 janvier 2019 à 19:39
Personnellement, je pense qu'on peut critiquer et même secouer le cocotier tout en restant poli et correct. L'insulte n'amène rien de plus, démontrant juste le manque d'argument.
Parfois, même une phrase glaciale, un mot bien tourné peuvent être bien plus lapidaires qu'une tonne d'insultes.
Ensuite j'approuve Mary Preud'homme lorsqu'elle dit : "C'est ainsi que la même remarque, la même critique suivant qu'elle est destinée à une personne connue ou inconnue, ouverte d'esprit ou au contraire psychorigide, cultivée ou inculte, équilibrée ou complexée, aura une portée bien différente, et sera, le cas échéant, acceptée comme telle ou ressentie comme une agression".
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@ sbriglia
Merci de rappeler cet échange étonnant entre Christine Angot et Charles Consigny, un échange que j'ai entendu, persuadée que j'avais loupé quelque chose, tant c'était énorme et qui prouve où le politiquement correct peut dangereusement amener en interprétant un mot, une phrase, parce qu'on est obsédé par un sujet. En voyant cela, on a peur pour la liberté d'expression.
Rédigé par : Michelle D-LEROY | 28 janvier 2019 à 19:19