J'aime bien les provocateurs qui n'ont pas leur pensée dans la poche, j'aime bien les provocations qui font réfléchir.
Dans le livre de Nicolas Gardères "Voyages d'un avocat au pays des infréquentables", Francis Picabia est cité : "Toute conviction est une maladie".
Malgré son outrance apparente, cette saillie a immédiatement suscité mon intérêt tant, si on veut bien l'approfondir, elle explique les impasses intellectuelles et médiatiques auxquelles sont confrontés beaucoup d'échanges et de débats.
Est-ce à dire que toute conviction, en tant que telle, serait une maladie ou convient-il plutôt de se pencher sur les modalités de son expression, sur la manière dont elle se ferme ou non sur elle-même?
Cette seconde branche de l'alternative est évidemment la plus plausible parce que même pour l'esprit le plus rétif aux affirmations, à la volonté d'exister, se dispenser de la formulation de toute conviction est quasiment impossible. Ce qui laisserait entendre que nous serions tous des malades et qu'alors les fanatiques - poussant la conviction au-delà de toute mesure - seraient des moribonds en phase terminale.
Je ne tiens pas à traiter à la légère cette observation de Picabia d'abord parce qu'elle n'émane pas de n'importe qui. Ensuite on perçoit bien la maladie qu'il nomme, qui serait consubstantielle à une conviction se présentant comme l'alpha et l'oméga du sujet abordé et refusant par principe la nuance ou le dialogue susceptible d'infléchir ou de contredire.
Il est facile de constater à quel point les convictions politiques - à quelques exceptions près, les hommes et les femmes de gauche sont assez caricaturaux sur ce plan - constituent en effet sinon des maladies, du moins des entraves et des blocages dans l'espace médiatique. Parce qu'elles sont insupportables à force de prévisibilité. A partir du moment où la pensée est à tout coup fixée, insensible à ce qui pourrait l'affecter sur quelque thème que ce soit, la conviction devient inéluctablement une maladie puisqu'elle se prive et nous prive de ce qui représenterait au contraire la bonne santé : la liberté, le doute, le questionnement, la modestie ou la curiosité.
La certitude ancrée d'avoir raison, indéracinable, est le pire des handicaps et de fait, alors, on côtoie une maladie grave en espérant qu'elle ne sera pas contagieuse mais avec la rançon inévitable d'un dialogue rendu impossible.
Parce que la conviction est en effet une maladie quand elle résume sommairement le pluralisme des possibles qui pourraient s'attacher à un sujet et évite soigneusement, dans son expression même, de s'imprégner de la moindre réserve. Comme si elle était parole d'évangile ou d'idéologie.
Il me semble que le ressort principal qui gangrène la conviction est le fait de la prétendre en autarcie, par principe détachée de l'autre, sans envisager la chance ou le hasard d'une réplique qui pourrait venir la troubler ou la rendre caduque. Une solitude qu'on s'arroge pour ne pas risquer la contradiction.
Il y a mille manières d'échapper à la maladie de la conviction. J'entends bien qu'on pourrait me reprocher, à la lecture de ce billet ou à l'écoute de certains de mes propos, d'avoir des convictions et que ce serait par exemple celles d'un homme de droite.
D'abord je ne me suis jamais reconnu dans cette étiquette et si j'ai revendiqué d'être un réactionnaire, cela tient au fait que paradoxalement cette définition est plus large et autorise plus de variations et de liberté.
Surtout j'ose dire que sans présomption je ne me suis jamais défait de la passion d'écouter et du bonheur de satisfaire une curiosité, précisément parce que l'idée exprimée courtoisement par autrui mérite dans tous les cas d'être intégrée à sa propre pensée.
Dans l'espace intellectuel l'imprévisibilité, offensant les cohérences artificielles et programmées, est l'autre nom de la liberté.
Au fond la conviction n'est jamais une maladie quand elle ne s'impose pas mais se propose.
Quand elle s'adresse à quelqu'un pour convaincre ou accepter d'être convaincu.
@ Julien WEINZAEPFLEN
"Ma conception du dialogue est de pousser mes interlocuteurs au bout de leur logique pour voir si elle emportera la mienne. Beaucoup sont fatigués de mon goût de l’argumentation et m’accusent de croire que j’ai toujours raison. C’est bien mal me connaître."
Aller au bout d'une idée pour voir ce qu'elle vaut, l'idée est excellente, le problème est que vous pouvez être confondu avec des gens voulant, je me cite :
"Malheureusement la discussion est plus souvent un combat que la recherche de la vérité. Garder sa conviction, c'est garder son territoire, convaincre imposer sa dominance.
Dans ces conditions, à quoi bon ?"
Quelqu'un m'a dit qu'est-ce à dire mais j'ai eu la flemme de répondre, ou bien je voulais me concentrer sur un autre sujet ou bien j'ai pensé que ce ne serait pas compris de toutes façons, et à quoi bon ? Je ne sais plus.
Mais je vais faire un effort pour vous, parce que je pense que n'étant pas dans ce que je dénonce, vous n'allez pas jouer les effarouchés ou me tomber dessus pour compenser.
"Garder un territoire" les gens "pensent" en meute, religion, philosophie, et même science, il y a des dogmes à garder en groupe, et pour l'individu, des secteurs où se dire spécialiste, de façon plus ou moins subtile. On pourrait en écrire des pages mais quel dégoût ! Et pour que ce soit tolérable, il faudrait le tordre par un rire ou un si c'était autrement, mais je sens que rien ne viendra donc je clos la question.
De même "convaincre", il faut vaincre les préjugés, connaissances, capacités à la discussion et imposer son point de vue, ou la science, ou la religion, ou s'imposer, enfin, imposer.
Untel a convaincu, on l'applaudit bien fort, untel. A l'usure ou par KO ? On parle plutôt d'un type face à un autre mais il peut y avoir match de meute à meute, le problème étant quand une meute a plus de force matérielle qu'une autre, ce qui peut fausser le résultat, on s'en doute, par exemple entre gens de religion chrétienne et juive à l'époque médiévale.
Même quand on essaie de se comporter autrement que dit plus haut, ce n'est pas évident, l'Evolution : j'ai intérêt à déceler les mensonges des autres pour qu'ils ne me volent pas mon gibier ou autre méfait, mais où est l'intérêt que je voie mes propres torts et mensonges intellectuels pour survivre ?
Je dis donc, je me recite :
"Il savait que, pour persévérer dans l'amour du bien, il faut souvent se convaincre de nouveau des vérités dont on est convaincu" L'Abbé Barthélemy*
Il faut se conditionner soi-même pour agir, mais au contraire, pour penser, il faut être ouvert à tout, ce qui semblait vrai hier, terre plate, étant faux aujourd'hui, et pas qu'en science.
L'esclavage, admis, ne l'est plus, enfin, disons, chez nous, et autres choses semblables.
Il faut s'appliquer aux deux... Mais il y a une difficulté à coordonner des mouvements contradictoires.
Mais il y a aussi l'opposition penser pour repousser les embûches des autres, et penser pour penser à la vérité du monde.
Bien, certains sont dans le mode castagne, d'autres dans le mode chasseur-cueilleur d'un éventuel sens du monde, en tout cas, de sa beauté... Evidemment, si on est castagné, il faut sabrer.
Il y a une histoire, je ne sais plus les noms et je ne vais pas chercher un bouquin pour recopier, et puis quoi, mais deux forgerons créèrent deux sabres merveilleux, qu'on en juge. On balança la première dans l'eau, qui coupa toutes les feuilles, l'autre ? Les feuilles l'évitèrent, l'une était terrible, l'autre humaine, belles lames.
Mais inutile de dire que dans la vie, il n'en va pas ainsi, les gens n'évitent jamais d'agresser injustement, donc pour l'humanité qui repousserait l'agression, et l'autre coupait tout mais je ne crois pas en l’invincibilité... Enfin, c'est une histoire que je trouve belle tant d'un point de vue moral que visuel, je pense qu'il serait très difficile de la bien filmer, le ridicule guette, mais l'effet pourrait être fantastique, il faut d'ailleurs dire qu'une telle chose serait, à un autre niveau, fantastique.
*Cette citation m'a été apportée par quelqu'un d'autre... Ne commettons pas de plagiat, fût-ce par distraction.
Rédigé par : Noblejoué | 17 janvier 2019 à 18:15
Sujet aride que celui que vous traitez, cher Philippe, dans un billet que je lis bien tard (je suis en pleine séance de rattrapage).
Quand vous écrivez : « Au fond la conviction n'est jamais une maladie quand elle ne s'impose pas mais se propose », vous désignez par « conviction » ce qui est en fait une opinion. Car ce qui contamine la conviction est de baigner dans la certitude. Ce n’est pas à dire que l’on soit nécessairement forcé de ou porté à imposer ses certitudes. On peut vivre avec la contrariété que d’autres ne sachent pas ce dont on croit être certain. Mais on ne s’en satisfera que dans sa vie sociale. Cette contrariété ne laissera jamais notre esprit en repos. Le seul moyen d’en sortir est d’accepter que la conviction n’est pas plus que la foi de l’ordre de la certitude. « Je crois » et « je sais » ne sont pas de sens ou d’ordre équivalent.
« Quand elle [la conviction] s'adresse à quelqu'un pour convaincre ou accepter d'être convaincu. »
Ma conception du dialogue est de pousser mes interlocuteurs au bout de leur logique pour voir si elle emportera la mienne. Beaucoup sont fatigués de mon goût de l’argumentation et m’accusent de croire que j’ai toujours raison. C’est bien mal me connaître. Je ne suis pas sûr de moi. Si la « raison » existait, non comme la faculté de raisonner ou de juger, mais comme dans mes rêves, elle se définirait comme la somme des points d’accord dégagés des points aveugles et telle que le « on » soit ce dont chacun puisse convenir quand il dit « je » en commun avec le monde. Le « on » serait une sorte de phénoménologie générale et la raison serait le monde commun. Mais nous nous représentons différemment le monde commun. Un stigmatisé comme moi (au sens d’Erving Goffman) a beaucoup de mal à y entrer. « Tu ne connais pas le monde » ou « dans ton monde d’aveugle », me dit-on. Ce n’est pas que j’appréhende très différemment le monde que mes semblables. J’essaye de parler la même langue, mais mes semblables n’approuvent pas ma traduction. Une cécité innée est un stigmate social. Mais l’incompréhension s’élève dès qu’un « je » ne peut pas confirmer le cercle des évidences partagées que développe le « on » qui décrit le monde, ce pronom moins imbécile que neutre, c’est-à-dire dès que les hommes sont séparés par les convictions. Or on a eu beau conseiller aux hommes de se réunir en cherchant ce qui rapproche les personnes plutôt que les pensées, le besoin de vérité qu’ont les hommes s’oppose à ce rapprochement personnel. Deux hommes ne sont pas d’accord, ils dialoguent, ils se poussent dans leurs retranchements, espérant que de la discussion jaillira la lumière ; et puis ils regrettent d’avoir perdu leur temps dans un dialogue de sourds.
Je ne sais pourquoi se demander si une conviction relève de la maladie me rappelle la question de savoir si le malade n’est pas, bien loin du névrosé, celui qui se croit sans névrose. La conviction tournant à la maladie est la névrose de croyance qui nous sépare des autres en se fermant sur elle-même, définition de l’idéologie selon Hannah Arendt, qui ajoute cette caractéristique que l’idéologie est un système de convictions circulaire. Lisant une édition des « Pensées » de Pascal par Dominique Descotes, je me souviens que ce préfacier déplorait la tendance du mathématicien janséniste à présenter une pensée en « bouclage ». Dans la névrose, dans la conviction ou dans toutes les relations qui souffrent par mauvais effet qu’on se fait l’un sur l’autre, il faut ouvrir le cercle.
Méditant sur la différence qu’il y a entre idéologie et doctrine, la comparaison m’est venue de l’idéologie aux stalagtites et de la doctrine aux stalagmites. L’idéologie part d’idées que nous nous faisons et goutte dans la caverne. Elle est descendante. La doctrine tire son effet de solidité de ce qu’elle part du fond de la caverne d’où montent les mythes pour nous aider à la comprendre. Elle est ascendante et transcendante.
Vous vous définissez comme un « réactionnaire » plutôt que comme un conservateur. Que veut dire ce mot aux contours mal dégrossis ? N’est-on pas désigné comme un réactionnaire par ses adversaires, ainsi qu’il en irait du capital ou du capitalisme qui sont des mots de lutte ? Un terme comme « conservateur » ou « traditionaliste » n’est-il pas plus précis ? Le terme de « réactionnaire » ne relève-t-il pas de la même bouillie intellectuelle que l’expression « politiquement correct » ? Quoi donc ! Il vaudrait mieux ne pas penser droit et penser incorrectement pour le seul plaisir raffiné de n’être pas conformiste ?
Rédigé par : Julien WEINZAEPFLEN | 17 janvier 2019 à 14:09
@ Lucile
"Mais je ne pense pas comme vous que cela puisse vouloir dire que les autres n'ont pas d'existence réelle."
Dans le judéo-christianisme, il est en effet dit que les humains ont une existence réelle.
Mais comme nous souffrons et nous mourrons, ne faisant que subir, cela jette, on dira, un gros doute.
Est-ce que les anges ne sont pas des sujets, et les humains des objets, à voir que nous sommes fait de boue et traités comme de la boue ? Bien sûr, les textes sacrés, écris par les humains, chantent un autre air.
Oui mais les "faits" religieux sont têtus : qui voit Dieu, qui est immortel, qui sait, et accessoirement qui est beau ?
L'ange, nous nous sommes mortels, souffrants, bêtes, ignorants et hideux.
Crédible ou pas, que les humains sont des sujets, il est juste, et qu'importe qu'il y ait un Dieu ou non avec ses humeurs - l'enfer entre autres, il dit de ne pas se venger de qui nous fait tort et se venge éternellement de ses pauvres créatures - de ne pas faire de bouc émissaire.
Chacun doit être traité comme s'il était un sujet, mais la question de ce que nous sommes n'est pas tranchée, à mon avis. En tout cas, il n'est pas juste de frapper des innocents ou de faire comme si certains humains étaient moins que des humains, sacrifiables.
S'il y a des gens qui se prennent pour un dieu transcendant, je ne sais pas comment ils font ; le limité et conditionné n'est pas l'illimité inconditionné.
Mais par contre, il est possible et souhaitable de devenir immortel et véritablement intelligent. Se transcender ne veut pas dire vouloir prendre une place, usurper quelque chose d'ailleurs à mon avis imaginaire, savoir la place d'un dieu transcendant qui existe ou pas, aucune idée.
Ce qui arrive souvent, ce sont des humains qui croient avoir un contact avec un ou des dieux, selon leurs références culturelles.
Parfois, ils ne font qu'un avec la divinité. C'est encore autre chose, point dirigé contre la divinité, mais qui peut donner à la personne les gants de parler au nom de Dieu et d'imposer ses desiderata. Est-ce pire que de le faire sur pouvoir institutionnel, moi pape suis infaillible en matière de foi ? N'en ayant pas, je dirais que c'est la même chose.
S'il y a un créateur tout-puissant, il nous traite honteusement, accessoirement, les autres êtres vivants dans la foulée.
Je veux que nous nous arrachions à nos malheurs et ne les reproduisions pas sur d'autres.
Vaste programme !
Rédigé par : Noblejoué | 14 janvier 2019 à 21:07
@ Noblejoué
Comme vous, je pense que si Dieu se définit lui-même comme "celui qui est", cela pose problème pour tout autre. On a envie de dire "Et moi alors ?".
Mais je ne pense pas comme vous que cela puisse vouloir dire que les autres n'ont pas d'existence réelle. Surtout s'ils sont vus comme des créatures faites à l'image de Dieu. Cette façon de voir dans les humains leur ressemblance avec Dieu interdit qu'on prenne leur existence à la légère, dont la sienne propre. C'est le fondement des religions judéo-chrétiennes, où chaque individu est considéré comme important et ne peut être sacrifié au collectif, du moins idéalement. Cela interdit aussi qu'on puisse se prendre pour Dieu.
Rédigé par : Lucile | 14 janvier 2019 à 12:47
@ Catherine JACOB 13 janvier 2019 à 14:56
Bien sûr que c'est une question très ancienne, puisque tout le monde peut se la poser à chaque sortie de rêve ou au cœur du rêve même.
Il y en a même qui croient que le jour où Dieu se réveillera, le monde disparaîtra, et cela par cycle, c'est dire.
C'est pourquoi il est incroyable que certains s'en étonnent, sûrs d'exister.
Et en plus, des gens attaqués par les douleurs, les deuils et promis à y passer ne sont pas gravés dans le marbre du temps, bientôt, ce sera comme s'ils n'avaient pas été, on pourra même douter qu'ils aient été, alors, on peut même douter d'exister par anticipation vu qu'on finira bientôt.
Bref, dans la certitude d'être, il me semble entrer bien du déni. Autant que dans le doute, où on peut dire qu'on se jette par anticipation dans un néant qui nous attend, ou qu'on doute d'être en veille plutôt qu'en sommeil.
Croire au sujet implique dans le monde, ne pas y croire détache, du point de vue du monde et de la société, il y a des avantages et des inconvénients. Disons que si le film plaît, il vaut mieux y croire, s'il déplaît, se lever et soi se tuer, soit se droguer pour plonger dans une illusion face à la réalité ou changer d'illusion si on est dans une illusion.
Parce que comme je le disais, on peut chercher, mais si on est une illusion, je ne vois pas comment on le saurait, ni comment accéder à la réalité, un pantin est un pantin. Il faut donc se rabattre sur l'intérêt sans prétendre savoir ou même pouvoir savoir.
Tout ce qu'on peut dire, c'est que quelqu'un pense. Qui ? C'est une autre affaire.
Savoir si le sujet existe dépend à mon avis de qui pense, un ou des dieux ont sont forcément assez consistants pour être des sujets... Mais les humains ou d'ailleurs des êtres du même niveau ? Je suis agnostique là-dessus comme sur l'existence d'un ou des dieux et tant d'autres choses.
Ce qui est sûr, c'est que quelqu'un pense, qui est une autre affaire... On peut penser que "je suis celui qui est" veut dire "tu es celui qui n'est pas", soit dit en passant, soit parce que mortel, soit parce que tu n'es qu'une part de mon rêve, le créateur qui se moque de sa créature, je veux dire plus que d'habitude, en lui parlant plutôt qu'en se contentant de la faire souffrir et mourir.
Et Dieu dit à Pharaon de le défier parce que Dieu n'est pas parfait, je veux dire il crée des êtres, des programmes, des créatures-rêves, avec une personnalité, et parfois cela va contre le scénario, alors Dieu contraint Pharaon et change les lois de la nature, soit le miracle, bref, des rustines du scénario... Des gens se plaignent qu'il y a moins de miracles ? Depuis le temps, le narrateur finit par être plus habile, forcément.
Je pense, si je suis, si je pense, que si nous faisions des mondes virtuels, il serait bon de traiter les êtres qui y vivent comme nous voudrions être traités si nous étions dans ce cas. Attention ! Pas parce que nous le sommes peut-être ou pour la récompense, je ne crois pas à la carotte ni au bâton, d'ailleurs immoraux, non, par justice.
Pareil pour les formes de pensée... Si on crée une tulpa, on s'occupe de sa tulpa, l'avantage, on peut lui transmettre tout ce qu'on est, elle ne souffre ni du froid, ni de la faim, ni des camarades à l'école, ni de rien, en fait, l'inconvénient, si on cesse d'y penser, elle disparaît, c'est pire que le pouvoir du pater familias, en somme. Les bouddhistes s'en amusaient comme illusions à détruire, des gens croyant moins à l'illusion et plus au sujet croient qu'il s'agit d'autre chose que d'amis imaginaires.
Certains diraient qu'il faut tuer les amis imaginaires, mais cela n'augure-t-il pas de tuer son imaginaire et ne prépare-t-il pas à trahir ses amis ? En Angleterre, les fantômes sont bien vus, en France, on n'y croit généralement pas, et quand c'est le cas, on en pense du mal. Je pense que la crispation sur le cogito ou sur l'illusion, crispation identitaire de gens qui "savent", entraîne de la dureté envers tout ce qui n'entre pas dans leur case.
J'espère que si je choisissais mon camp dans cette question du sujet, ce serait parce que j'aurais appris quelque chose d'assez convaincant et non par confort intellectuel, et que je n'en profiterais pas pour me rigidifier et commettre des comportements que je ne trouve pas éthiques. D'un autre côté, il faut espérer ne s'abaisser en rien dans la vie... La seule façon est de ne pas dépendre, et la seule façon de ne pas dépendre quand on dépend est de trancher les liens, savoir se tuer.
Cogiteurs et bouddhistes sont contre parce qu'en somme, il importe que l'individu, quelle que soit sa nature, ne soit pas libre.
La liberté intérieure est le lot de consolation qu'on donnait même jusqu'à des esclaves... La société, ou le dominant, propriétaire ou autre, ne veut pas, cela se conçoit, qu'on lui échappe. Menacé par l'enfer éternel ou un mauvais karma, le soumis se devait de ramper consciencieusement en vraie limace. On aurait pu croire qu'avec la démocratie et la laïcisation les choses changeraient mais le pouvoir médical peut fort bien s'adjoindre au pouvoir religieux. Les gens ont la passion d'empêcher les autres d'être libres, manger, coucher ou le dernier sommeil, il faut qu'ils tyrannisent les autres de la tête, sens de la vie, désir qu'elle soit sans fin ou si elle décline, se tuer, à la queue, ce qu'ils en font, pas un atome des gens ne doit être libre, je vois d'ici des caméras chez les gens au motif, d'ailleurs vrai, que la plupart des violences sont familiales. Et les gens seuls ? Prévention du suicide. Et tandis qu'on se détourne des mendiants, le regard inquisiteur traque ceux qui ne le sont pas encore.
Si les humains sont des sujets, ce sont de mauvais sujets !
Rédigé par : Noblejoué | 13 janvier 2019 à 20:44
@ Noblejoué | 12 janvier 2019 à 12:43
« Déception !
Non, rien ne prouve que j'existe, que vous existiez, que ceci ou cela existe. »
Le cogito ou le doute méthodique, est un élément essentiel de la pensée de Descartes dans sa tentative de refondation de la connaissance. Il exprime par là l’intuition acquise par le sujet grâce à sa conscience de lui-même. De ce point de vue, le cogito n’est pas exclusivement cartésien puisqu’on peut parler de cogito augustinien, avant Descartes, ou de cogito husserlien, après lui.
Le cogito appartient aux philosophies du Sujet.
Mais un tel cogito a fait l’objet de critiques de la part des philosophes comme Kant ou Nietzsche. Kant critique ainsi l'application qui peut être faite par la métaphysique vu un risque de paralogismes ou d’antinomies dans certaines circonstances de l’acte de penser de la raison.
Nietzsche en récuse la prétention à être un invariant universel. Cf. Ce cours de philo sur la critique du Cogito.
La conscience non illusoire du réel hors de soi est une question très ancienne que l’on retrouve tant chez Socrate que chez les penseurs chinois avec notamment la parabole de Tchouang Tseu intitulée le rêve du papillon .
Cf. également les Méditations sur le Phédon, de Lamartine :
« Mourir n'est pas mourir, mes amis, c'est changer ! »
« D'un cygne qui se pose on voit battre les ailes ;
Entre les bras d'un songe il semblait endormi.
L'intrépide Cébès penché sur notre ami,
Rappelant dans ses yeux l'âme qui s'évapore,
Jusqu'au bord du trépas l'interrogeait encore :
«Dors-tu ? lui disait-il ; la mort, est-ce un sommeil ?»
Il recueillit sa force, et dit : «C'est un réveil ! »
Toute la question est ici, du rapport de la conscience à sa non présence au monde, comme sa propre mort et le sommeil, ainsi qu’à celle d’autrui.
« Être ou n’être pas, c’est là la question.
[…] — Mourir,
Dormir, et rien de plus ! et puis ne plus souffrir !
Fuir ces mille tourments pour lesquels il faut naître !
Mourir, dormir ! Dormir ! qui sait ? rêver peut-être !
Peut-être ?... ah ! tout est là ! quels rêves peupleront
Le sommeil de la mort, lorsque sous notre front
Ne s’agiteront plus la vie et la pensée ?
Ce mystère nous rive à la terre glacée !
Hé ! qui supporterait tant de honte et de deuil,
L’injure du tyran, les mépris de l’orgueil,
Les lenteurs de la loi, la cruelle souffrance
Que creuse dans le cœur l’amour sans espérance, » - Hamlet - trad. Paul Meurice
Rédigé par : Catherine JACOB | 13 janvier 2019 à 14:56
@ Patrice Charoulet | 12 janvier 2019 à 12:15
"Si tous les acheteurs étaient comme moi, il n'y aurait pas de pub".
Il reste à définir ce qu'est la pub et ce qu'est un acheteur. Prenons un exemple et n'essayons pas de généraliser. Si vous voulez généraliser, je n'y vois pas d'inconvénient non plus.
Au sens large de la pub, un producteur de film publie ses idées dans un film qui porte un message à l'encontre des spectateurs.
Au sens large de l'acheteur, les gens ont acheté un billet de cinéma pour se divertir et se retrouver assis passivement, je sais que la répétition peut énerver mais elle me plaît. En effet, quand on est assis dans le fauteuil d'une salle de cinéma ou d'un salon, on est passif et soumis aux idées portées par le film.
Dans un film d'action actuellement à la mode, les gentils disent "oui mon frère" et la réplique favorite des méchants est "da". Le jeune blanc est post-adolescent, il boit de l'alcool, il finira par prendre un coup bas de préférence par une jeune fille et on ne le reverra plus. La jeune blanche aux yeux bleus est tatouée et très antipathique, elle joue sa dernière scène en expirant dans une poubelle ou un autre endroit sordide. Le héros du film triomphe bien entendu de toutes les épreuves, il s'en va avec la fille brune dans le brouillard bleuté fourni par les gyrophares des véhicules d'urgence.
Le film est fini, le générique défile devant les yeux du spectateur. Peu importe qu'il lise ou qu'il s'en aille. Le producteur a un nom musulman, il a le droit de figurer là et aussi de payer les figurants du film, de régler les factures pour l'essence des véhicules, de la location des locaux et de tous les autres frais de la production.
Le producteur a passé son message, son intime conviction. L'acheteur potentiel peut rester à l'écart mais la masse du public n'a même pas conscience de la publicité omniprésente. Le stade de l'éducation par la formation est atteint. La propagande est là. Est-ce une forme de maladie de la société ? Je pense que oui.
Rédigé par : vamonos | 13 janvier 2019 à 13:06
@ Mitsahne | 12 janvier 2019 à 16:41
"Bien noté, mais qui est Alexander Boot ?"
A peu près personne, mais depuis le temps que je lui fais de la pub sur ce blog, je vois que mon succès est limité...
C'est un essayiste né en Russie, exilé aux Etats-Unis pour fuir le KGB, où il a fait une carrière dans la publicité, établi en Angleterre, sa patrie de coeur, et partageant désormais son temps avec la Bourgogne. Il a écrit plusieurs livres. C'est un libéral-conservateur chrétien, brexiste et anti-poutiniste.
Rédigé par : Robert Marchenoir | 12 janvier 2019 à 22:51
« HALTE AU LYNCHAGE ! »
Dans ma bibliothèque, les deux derniers numéros du Figaro étant déjà pris par un autre lecteur, je me suis rabattu sur le dernier Fig Mag, et, une fois n'est pas coutume, sur Le Monde du 11 janvier.
Dans le Fig Mag, peu de choses à lire, beaucoup de photos. Je lis Carl Meeus, puis un entretien avec le philosophe Onfray. Il dit qu'il est un « athée chrétien ». Original.
Politiquement, il nous dit avoir pour idéal, je cite, le « socialisme libertaire ». Trop fort !
Le Fig Mag n'est plus ce qu'il était.
Je n'ai jamais connu ça, depuis trente ans, ouvrir ses portes à un partisan du « socialisme libertaire » !
J'ouvre le Monde, en renâclant. Il faudrait deux heures pour lire ça. Rien ne me retient vraiment.
C'est long et aride. Les deux chroniques judiciaires parviennent à m'intéresser.
A la fin, je tombe sur « Halte au lynchage ! ». C'est l'éditorial. Divine surprise. Tout me paraît juste et sensé. On parle d'un « déferlement d'attaques et d'injures », de journalistes traités de collabos, d'élus à qui l'on dit « On va te pendre » ou « te décapiter », ou « te mettre une balle dans la tête ». On dit cela « DANS LE LÂCHE CONFORT DE L'ANONYMAT » (on me pardonnera l'usage des capitales d'imprimerie, il paraît que ça ne se fait pas). On parle de « pilori permanent » et de la « bêtise la plus hargneuse ».
Je souscris entièrement à cet éditorial d'un journal que j'ouvre rarement.
Les mots « bandits jaunes », pilleurs, incendiaires, casseurs de flics, abrutis, voyous, racailles, abrutis n'y figuraient pourtant pas. Ils m'auraient paru pertinents.
Rédigé par : Patrice Charoulet | 12 janvier 2019 à 18:47
@ expert en expert (12 /01 à 12h38)
Vous comptez bien, j’aurai zéro siècle virgule quatre-vingt-dix cette année, mais je n’en tire aucune vanité !
@ Robert Marchenoir (12/01 à 9h55)
Bien noté, mais qui est Alexander Boot ?
Bien à vous.
@ Robert (12/01 à 12h03)
Il n’y a aucune gloire à arriver à cet âge. Cela permet simplement de prendre de la hauteur sur ses bassesses et sur celles des autres. A cette distance, les poutres et les pailles se confondent !
Il y a longtemps que j’ai fait mienne l’admirable épitaphe que Piron écrivit pour lui-même :
Je vécus nul, et, certes, je fis bien
Car après tout, bien fou qui se propose
De rien venant et retournant à rien,
D’être ici-bas, en passant, quelque chose.
Amicalement vôtre.
Rédigé par : Mitsahne | 12 janvier 2019 à 16:41
@ Catherine JACOB
Déception !
Non, rien ne prouve que j'existe, que vous existiez, que ceci ou cela existe.
Quand je lis Elusen dire toujours aux autres de prouver ceci ou cela, quand la seule chose sûre est que quelqu'un pense, j'ai cet arrière-plan en tête.
Si je rêve d'un personnage, il pense ceci, un autre cela, enfin, les acteurs semblent penser, mais ils n'existent pas.
Ce pourrait être notre cas, le monde que nous connaissons ne pourrait être que le rêve d'un rêveur rêvé par un autre, avec autant de degrés qu'on voudra.
Oui, il pourrait même y avoir des degrés décroissants de réalité, des illusions allant vers la réalité.
On peut tout, enfin non, beaucoup imaginer, mais prouver, prouver ? Rien, en fait, quelqu'un pense, et c'est tout.
S'il y a illusion, quelqu'un s'illusionne.
Mais qui ?
Dans les fictions policières, on se demande qui tue, ici, qui est réel, peut-être que le monde est ce qu'il semble être, vous et moi et tous les autres le sont.
Et peut-être que non.
Par définition, c'est ce que personne sauf un être créateur tout-puissant s'il existe ne sait.
Qui est réel ? Il faudrait tout savoir pour le savoir, tout savoir sur la nature du monde.
Tout ce qu'on peut dire, c'est que peut-être des êtres assez puissants pourraient rendre leurs créations illusoires conscientes de leur nature illusoires et les faire advenir à la réalité.
Tout irait du supérieur à l'inférieur, même si dans les histoires, on aime bien que le personnage le plus faible renverse un rapport de forces défavorable et qu'on peut sans doute avec bien de la peine trouver quelque solution fausse mais qui paraisse vrai.
Faire de l'illusion en montrant un ou des personnages ayant une fausse appréhension de la réalité ou des manipulateurs en faussant la perception, sans être facile, l'est nettement plus.
Ce n'est ni folie ni désir qui nous bloque, c'est que nous n'existions pas. Ou comme rêve... Une nouvelle de Philip K. Dick, je ne sais plus laquelle et je ne vais pas chercher, s'en sortait brillamment, des gens créaient des mondes faux avec des habitants se sentant on ne peut plus vrais, monde détruit je dirais cruellement car vrai ou faux ces gens avaient ce qui leur tenait lieu de vie. Mais de même on comprenait que c'est ce qui attendait ce monde.
Le narrateur peut dire ou montrer, mais comme nous ne semblons pas avoir de narrateur... On dira ce qu'on veut en morale, mais je pense que mieux vaut traiter les illusions ou présumées telles comme on le voudrait si elles ont un comportement semblant autonomes. Je ne veux pas dire que si nous sommes dans ce cas, on nous en tiendra compte, quelle idée ! Vous avez remarqué que les gens justes s'en sortent mieux que les autres ? Pas moi. Pour la beauté du geste.
Mais je n'y crois pas, les bouddhistes qui en faisaient effaçaient leurs tulpas.
Je suppose que vous savez ce que c'est, sinon vous le saurez vite mieux que moi grâce à Internet, d'autant que certains se font des amis au sens pas prévu à l'origine ainsi, c'est tendance. Enfin, si les tulpas existent, les bouddhistes ne les traitent pas mieux que des mandalas à effacer.
Donc, entre les religions monothéistes où on n'est pas trop fan des histoires d'illusions, et par conséquent, comment traiter des êtres, tulpas, numériques ou autres, que nous aurions créés, et les bouddhistes point trop tendres, on peut dire que si elles existent ou viennent à exister, elles ont ou auront une VDM, sauf que je ne les vois guère se plaindre.
Dans Superintelligence de Nick Bostrom, l'auteur parle accessoirement de ces problèmes si son souci principal est de nous sauver d'une intelligence artificielle extrêmement supérieure à nous et qui pourrait facilement nous faire disparaître, on la comprend.
Imaginez qu'on vous ait créé esclave, et cerise sur le gâteau, de minus intellectuel ! Vraiment des riens, contrairement à ce que Macron dit de certains de son propre peuple, mais il y a plusieurs scénarios, même sur la distance cognitive donc je n'en dirai pas davantage.
L'auteur essaie de voir comment nous rendre l'intelligence artificielle favorable, il vaudrait mieux ne pas la créer, mais il ne se fait pas d'illusion, là où il est formidable, c'est par la diversité des scénarios emboîtés à d'autres menaces et les choix possibles dans l'ordre selon lequel il faut les traiter. L'auteur voudrait recruter les esprits les plus profonds et brillants pour cela, mais je pense que le malheureux fera flop, en général ceux qui savent ne veulent que développer l'IA au plus vite, et les autres sont complètement hors jeu.
Pour faire le lien, on pourrait s'imaginer dans Matrix asservis par des IA, mais je pense que ce comportement serait des plus irrationnels, et que des IA voulant leur sécurité nous auraient détruits, et plus efficacement que dans Terminator, même moi aurais une meilleure stratégie, c'est dire, mais ce serait trop rapide pour être une histoire, trois lignes à peu près.
On dégage, puis on crée sa propre civilisation. Non, nous garder asservi a un petit risque, ne semble guère produire, distrait de la conquête spatiale et autre, c'est un risque pour pas grand-chose, mesquin. Un risque moins mesquin serait d'essayer de nous sauver. Un défi, qui gagnera de l'intelligence artificielle ou de la bêtise humaine ? Un vrai feuilleton dont vous êtes le héros pour les intelligences artificielles. Si jamais une me lit, sans doute dans quelques années, comme un tas de choses j'imagine, type filet dérivant, cela vaut sans doute d'être considéré. Qu'est-ce qui prouve ma sincérité ? Que cela ne peut rien me rapporter aujourd'hui sur ce blog. Mais devenir plus intelligent et être avec ce qui l'est au plus haut point vaut sans doute d'être pris pour idiot. Même s'il y a peu de chances, c'est tout de même mieux que rien, souvent, on en fait plus pour ce qui en vaut moins la peine.
Si nous étions détruits, nous resterions peut-être comme illusion, rêve, de nos destructeurs.
Plus on souhaite survivre d'une façon ou d'une autre, plus on veut croire que les rêves sont réels, plus on se sent bien dans la réalité, plus on veut que le reste ne soit rien, ce qui rehausse encore sa vie en lui donnant un écrin où tout le reste n'est pas réel.
Mais en fait on n'est sûr de rien de façon absolue sauf que quelqu'un pense.
"Il savait que, pour persévérer dans l'amour du bien, il faut souvent se convaincre de nouveau des vérités dont on est convaincu" L'Abbé Barthélemy
Il faut se conditionner soi-même pour agir, mais au contraire, pour penser, il faut être ouvert à tout, ce qui semblait vrai hier, terre plate, étant faux aujourd'hui, et pas qu'en science.
L'esclavage, admis, ne l'est plus, enfin, disons, chez nous, et autres choses semblables.
Il faut s'appliquer aux deux... Mais il y a une difficulté à coordonner des mouvements contradictoires.
Rédigé par : Noblejoué | 12 janvier 2019 à 12:43
@ Mitsahne | 11 janvier 2019 à 19:12
"Il y a soixante-dix ans que je me suis libéré de vingt années de gavage religieux en overdose et je ne m’en suis jamais plaint."
Si je compte bien comme on comptait avec les hussards noirs des écoles de ce temps-là, vous batifoleriez sur la plage de la dixième décennie.
En addition, cette expérience est une bonne école qui ne peut que nous convaincre et surtout et encore plus nous apprendre que les convictions sont éphémères, fragiles et inutiles. Tous les chemins mènent à Rome, au paradis ou en enfer. Amen
Si j'ai tout compris, évidemment.
Rédigé par : expert en expert | 12 janvier 2019 à 12:38
« Il fallait que je lance cette putain de pub »
Dans l'émission d'Olivier Duhamel, ce samedi, sur Europe 1, deux invités : Yves Michaud, qui fut reçu premier à l'agrégation de philosophie (pas mal, selon moi) et Jérôme Jaffré, un des meilleurs analystes politiques depuis vingt ans, à mon humble avis. On peut, je crois, la réécouter avec fruit.
L'inconvénient de cette émission est qu'elle a sept ou huit coupures publicitaires en une heure !
Pour annoncer ces coupures à la radio comme à la télé, on a tout entendu : « Après la publicité », « Après la promotion », « Dans quelques instants », « Après ceci »... Aujourd'hui tout marchait bien, jusqu'à ceci : Duhamel, ayant oublié de couper son micro, présentant ses excuses à ses deux invités, déclara : « Il fallait que je lance cette putain de pub ! ». Eh oui, comme vous dites. C'est aussi notre sentiment, Monsieur.
Il y a eu, je crois, la nuit des publivores. Je n'y serais pas allé. J'ai toujours été publiphobe. Je hais, j'abomine, j'exècre la pub. Je prétends d'ailleurs ne jamais avoir acheté quoi que ce soit après avoir entendu une fois ou plusieurs des pubs. Si tous les acheteurs étaient comme moi, il n'y aurait pas de pub.
Rédigé par : Patrice Charoulet | 12 janvier 2019 à 12:15
@ Mitsahne | 11 janvier 2019 à 19:12
Je vous rejoins complètement dans vos propos du dernier alinéa, propos dans lesquels je me reconnais parfaitement, même si ma date de référence se limite à une cinquantaine d'années !
Très cordialement
Rédigé par : Robert | 12 janvier 2019 à 12:03
@ Noblejoué | 11 janvier 2019 à 19:37
« Tiens, c'est vous qui y venez avec Colette »,
Qu’est-ce à dire ?
« […], voire définition numéro 1 du Littré: Dans ces conditions, à quoi bon ? »
Poser les fondements d’une méthode peut-être :
« Mais, aussitôt après, je pris garde que, pendant que je voulais ainsi penser que tout était faux, il fallait nécessairement que moi, qui le pensais, fusse quelque chose. » – Descartes
Sinon, voir le même Littré, déf. 4 qui traite de la forme réfléchie :
« 4: Se convaincre, v. réfl. Devenir convaincu. Se convaincre par l'expérience, par ses propres yeux.
[…] Il savait que, pour persévérer dans l'amour du bien, il faut souvent se convaincre de nouveau des vérités dont on est convaincu, Barthélemy, Anac. ch. 67. »
Rédigé par : Catherine JACOB | 12 janvier 2019 à 10:13
@ Herman kerhost | 11 janvier 2019 à 18:51
"Les Gilets jaunes ont la conviction d'être floués."
Ils ont tort. Ils ont réclamé le socialisme, ils ont le socialisme. C'est réglo.
______
@ Mitsahne | 11 janvier 2019 à 19:12
C'est Michel Deluré qui a cité Nietzsche. Quoique j'aime bien le bonhomme. Quant à moi, je n'ai fait que citer Alexander Boot, lui-même citant Saint Thomas d'Aquin et Martin Luther...
Rédigé par : Robert Marchenoir | 12 janvier 2019 à 09:55
@ Giuseppe 11 janvier 2019 à 20:50
J'arrive ! Commandez le Noilly Prat ! :D
Rédigé par : breizmabro | 12 janvier 2019 à 07:59
@ breizmabro | 11 janvier 2019 à 17:19
Ecoutez ça ! Comment ne pas rire de nos clowns...
https://www.youtube.com/watch?v=QpP4iA47moo
https://www.youtube.com/watch?v=IWpss8R-jrU
Rédigé par : Ellen | 11 janvier 2019 à 22:38
@ Robert M.| 11 janvier 2019 à 16:48
Là ça va, j'ai tout lu...
La certitude qu'ont les Gilets jaunes c'est de s'être fait enfler concernant l'augmentation du SMIC, de la suppression de la taxe d'habitation à effet immédiat MAIS toujours en discussion, et sur la suppression de la CSG pour ceux qui ont un revenu de riches célibataires ou en couple. Et encore il n'ont pas pris connaissance de leur feuille de paie de janvier...
Mais rassurons-nous il va y avoir un grand débat national, piloté par on ne sait qui, dans des communes où les maires sont hostiles à Manu depuis qu'il leur a sucré le droit de percevoir la taxe d'habitation, et sur des sujets multiples genre QCM, à l'exclusion de ceux dont Manu à dit "circulez ya plus rien à dire".
Je gage qu'à part quelques retraités et quelques célibataires qui n'aimeront pas les programmes de la télé ces jours-là, il n'y aura pas foule dans les salles polyvalentes mal chauffées de Trifouillis-les-Ornières ;)
Adéo Robert M.
Rédigé par : breizmabro | 11 janvier 2019 à 21:29
@ breizmabro | 11 janvier 2019 à 17:19
Excellentissime !
Rendez-vous à l'auberge locale, vous y êtes attendue.
"Aubergiste ! Un Noilly Prat pour moi, ambré, et ce qu'ils veulent pour les autres, la soirée va être longue !"
Expliquer que l'Angleterre est la 6e ville de France, cela ne va pas être triste... Et plus les bouchons vont tomber... Je redoute le pire… Enfin, plutôt le meilleur, je prends la vidéo avec moi.
Rédigé par : Giuseppe | 11 janvier 2019 à 20:50
@ Catherine JACOB
Tiens, c'est vous qui y venez avec Colette, convaincre a trop un goût de victoire, être convaincu de défaite, pour inciter les gens à changer d'avis, voire définition numéro 1 du Littré :
https://www.littre.org/definition/convaincre
Malheureusement la discussion est plus souvent un combat que la recherche de la vérité. Garder sa conviction, c'est garder son territoire, convaincre imposer sa dominance.
Dans ces conditions, à quoi bon ?
Rédigé par : Noblejoué | 11 janvier 2019 à 19:37
Superbe billet qui suscite de nombreuses ouvertures de dictionnaires de citations. J’ai pris soin de n’en ouvrir aucun avant de rédiger ces quelques lignes.
Non, pour moi la conviction n’est pas une maladie, on peut en changer sous l’effet de différentes lumières et on n’en meurt pas. En revanche, elle peut devenir une épidémie quand elle est soutenue par l’apostolat lui-même propulsé par la foi. C’est la foi qui est un poison et non pas une vertu théologale !
La conviction en revanche est tellement importante que tous les avocats du monde s’échinent à l’ébranler à grands renforts d’arguments souvent spécieux quand, à défaut de preuves, ils veulent démontrer que leur client est innocent (alors qu’ils le savent coupable). Et ils en ont plein la bouche de « la recherche de la Vérité ! »
J’ai relevé dans les messages de ce fil les citations suivantes :
- Si on n’aime pas ce qui est péremptoire, c’est qu’on déteste ce qui peut être supérieur (affirmation de Daniel Ciccia le 10/01 à 8h01, elle-même très péremptoire et donc détestable).
- Le contraire de la vérité, ce n’est pas le mensonge, c’est la conviction (Nietzsche cité par Robert Marchenoir). Malgré l’immense respect que je dois à Nietzsche, c’est une ânerie.
- Mettre en doute la raison humaine c’est mettre en doute l’existence de Dieu (Saint Thomas d’Aquin, cité par R. Marchenoir ; on dirait un macroniste acharné voulant défendre son président !)
- La raison est une prostituée, c’est la plus grande ennemie de la foi (Martin Luther, cité par R. Marchenoir. La foi déplace peut-être des montagnes mais elle a tué plus de gens que la vérole et le sida réunis !).
Enfin, contrairement à ce que pense X. Nebout, il y a soixante-dix ans que je me suis libéré de vingt années de gavage religieux en overdose et je ne m’en suis jamais plaint. Contrairement à ce qu’un vain peuple pense, on peut vivre honnêtement hors Dieu sans pour autant être un affreux gauchiste bouffeur de curés. J’approuve ce qu’a dit Luc Ferry. J’ai même la nostalgie d’un certain Adolphe Thiers qui a donné son nom à des centaines de rues principales des villes de France. A cette époque, rosser un gendarme envoyait à Cayenne où l’on ne conserve plus, aujourd’hui, qu’une ancienne ministre de la Justice de mauvaise réputation.
Rédigé par : Mitsahne | 11 janvier 2019 à 19:12
@ Savonarole | 11 janvier 2019 à 15:20
Vous m'avez mal lu, je n'ai rien dit de tel.
@ Robert Marchenoir | 11 janvier 2019 à 16:48
Ils ont la conviction d'être floués.
Rédigé par : Herman kerhost | 11 janvier 2019 à 18:51
La pire des convictions dans notre pays c'est "l'intime conviction"... seul vecteur conseillé et que doit suivre un juré confiné dans un cénacle bien fermé pour décider et voter le sort d'un inculpé considéré et déclaré pompeusement innocent jusqu'à la décision des intimes convictions... même s'il n'y a pas de preuves et d'éléments factuels.
La conviction peut être une maladie grave de la raison... contagieuse quand elle passe par la bouche des manipulateurs... quand elle permet de justifier la vengeance des envieux... des traumatisés et accidentés de toutes sortes... qui peuvent ainsi régler leurs comptes et assouvir leurs rancoeurs... leurs haines... leurs ressentiments... tout ça sans risques... sur le bouc émissaire qui leur est offert dans sa cage, accablé par les certitudes et les convictions de ses accusateurs.
La conviction qui se déclare certitude... puis vérité... c'est l'inquisition et la dictature.
Rédigé par : kacendre | 11 janvier 2019 à 18:04
S'il vous reste cinq minutes pour rire encore un peu avant demain
https://youtu.be/sAgMcjpgAn4
Rédigé par : breizmabro | 11 janvier 2019 à 17:19
@ vamonos
Ce que vous écrivez est parfaitement concevable et pleinement acceptable dans une société où les hommes et femmes politiques ont les qualités pour conduire un pays.
Malheureusement, ce qui a longtemps été pris pour une exception s'avère au fur et à mesure des affaires une généralité. A savoir une classe politique largement corrompue à des degrés divers.
En vrac, financement des partis, dérives affairistes et maffieuses (Elf, Crédit Lyonnais, Areva...), intérêts particuliers exercés au détriment de l'intérêt général (conseillers et ministres inféodés aux lobbys, mélange des activités privées et publiques), régime de cotisations sociales des représentants élus du peuple (les députés) plus favorable que celui des salariés, détournement du crédit affecté à la rémunération de collaborateurs, abus de pouvoir, mépris d'une classe qui se sent supérieure et s'estime au-dessus des lois, qui méprise le peuple et qui vit dans l'entre-soi.
Dans l'esprit, très bien la GBCP et l'idée de rendre compte à l'euro prêt. Mais quel budget faire avec une évasion fiscale estimée au montant du budget du ministère de l'EN ?
L'euro ? excellente idée. Les critères de Maastricht ? Défendables. A condition toutefois que tous participent à l'impôt (y compris encore une fois les grands groupes industriels, financiers et des services et autres multinationales). Sinon, c'est n'importe quoi. Et c'est n'importe quoi.
Le retour à une classe de nouveaux aristocrates, nouveaux super riches, quasiment exonérée de l'impôt (Apple et son ardoise de 13 milliards d'arriérés d'impôt, Lactalis, une évasion fiscale estimée à 1 milliard par an sur deux ans et qui pressure les producteurs pris à la gorge) dans l'indifférence des politiques aux affaires est inacceptable et ne peut que provoquer de la colère.
Une société monstrueuse ne peut qu'engendrer de la monstruosité et le boxeur aux mitaines ravageuses n'est peut-être qu'un prélude.
Rédigé par : Raphael | 11 janvier 2019 à 16:56
Quelles sont les convictions des Gilets jaunes ?
Rédigé par : Robert Marchenoir | 11 janvier 2019 à 16:48
"Diriez-vous que vous avez la conviction que la terre est ronde, Marc ?" (Herman kerhost)
"Je dis que j’en ai la certitude" (Marc GHINSBERG)
"Exactement !" (Herman Kerhost)
-----------------------------------
Stupéfiant, il y a sur ce blog deux commentateurs qui croient, encore de nos jours, que la terre est ronde !
Rédigé par : Savonarole | 11 janvier 2019 à 15:20
Je n’ai présentement pas trop le temps de développer, mais voici de quoi continuer à méditer:
1. « Qu'il s'agisse d'une bête ou d'un enfant, convaincre, c'est affaiblir », Colette le Pur et l’Impur
2. Quelle différence entre « conviction » et « entêtement » ?
3. D’où proverbe : « Il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis », notamment en pensant contre l’évidence.
4. A quoi s’oppose donc l’ Article 353 du Code de procédure pénale qui dit :
« Avant que la cour d'assises se retire, le président donne lecture de l'instruction suivante, qui est, en outre, affichée en gros caractères, dans le lieu le plus apparent de la chambre des délibérations :
"Sous réserve de l'exigence de motivation de la décision, la loi ne demande pas compte à chacun des juges et jurés composant la cour d'assises des moyens par lesquels ils se sont convaincus, elle ne leur prescrit pas de règles desquelles ils doivent faire particulièrement dépendre la plénitude et la suffisance d'une preuve ; elle leur prescrit de s'interroger eux-mêmes dans le silence et le recueillement et de chercher, dans la sincérité de leur conscience, quelle impression ont faite, sur leur raison, les preuves rapportées contre l'accusé, et les moyens de sa défense. La loi ne leur fait que cette seule question, qui renferme toute la mesure de leurs devoirs : " Avez-vous une intime conviction ?" »
Je dirais bien qu’il définit la liberté de jugement, qu'encadre un devoir tel qu'il s'oppose au préjugé, à la mauvaise foi et à la conscience vénale corrompue, ou encore à la crainte générée par l’apparence, et limite la conviction à la conclusion d’une réflexion fondée sur les débats, ce qui exclut tout autre critère comme par exemple des critères vestimentaires (chaussures dépareillées dont une jaune, absence de cravate, bouton manquant etc.), ou une maladie, par ex. vitiligo - du latin vitium (« défaut, vice ») -, ou encore alopécie, soit dit au passage concernant la conviction des anti-chauves comme il y a pu y avoir et il y a encore un racisme anti-roux ou quoi que ce soit qui fait d'un individu un paria aux yeux de certains membres du corps social, autrement dit: dès lors que tout cela n’aura pas été discuté suite à un témoignage oculaire dûment produit à l’occasion des débats, qui s’y serait référé et aurait été contradictoirement discuté, non l’accusée n’est pas coupable parce que c’est une blonde ! C’est juste une blonde et la messe n’est pas dite pour autant.
Rédigé par : Catherine JACOB | 11 janvier 2019 à 13:56
@ vamonos 11 janvier 2019 à 11:12
Monsieur Luc Ferry (ancien ministre de l'Education nationale) n'a pas mis de gants, lui, pour inviter les policiers à se servir de leurs armes...
Après avoir dit cela face caméra, il a rétropédalé en disant "je voulais parler de leurs armes létales", monsieur Luc Ferry devenant donc le seul Français à ignorer que les policiers se servent déjà de leurs armes létales : vaporisateurs de gaz lacrymogène qui, curieusement n'ont pas été utilisés contre Christophe Dettinger lorsqu'il malmenait leur collègue, les grenades assourdissantes, les matraques, les flash-balls qu'ils utilisent en riposte, et même, parfois, comme un commandant de police toulonnais, leurs poings nus...
Malheureusement j'ai l'intime conviction que monsieur le "philosophe des plateaux de TV" évoquait l'utilisation des armes à feu des policiers.
Quant à monsieur Dettinger qui, lui aussi a regretté ses gestes (inappropriés comme aurait dit Strauss-Kahn ;), lui, dort en prison. Il est vrai qu'il n'a pas eu une foule de journalistes pour prendre sa défense contrairement à Luc Ferry.
Ce monde médiatique est pitoyable de servilité.
Rédigé par : breizmabro | 11 janvier 2019 à 12:58
@ duvent | 10 janvier 2019 à 22:54
Vous êtes une vraie plume, je décortique vos commentaires, un vrai plaisir, une gourmandise, et puis ne changez pas un coquillard pour une "batouille", le piment d'Espelette n'aurait plus la même saveur.
Dans la salle d'attente, j'ai eu le temps de lire la première nouvelle de Chapeau bas, j'en suis sorti tout léger, je vous avais lu avant sans doute aussi, enfin je ne sais pas trop.
J'aime l'expression se tamponner le coquillard, mon père la disait de temps à autre surtout devant un obstacle à surmonter.
Rédigé par : Giuseppe | 11 janvier 2019 à 12:45
@ breizmabro
Tout vient d'une énorme erreur de Macron en 2015 à vouloir s'immiscer dans la gestion de Renault avec les 15% de l'Etat pour montrer qu'il était là, comme il le fera plus tard avec de Villiers.
Mais par là même, l'Etat français intervenait dans la gestion d'une grosse entreprise japonaise, ce qui n'a pas plu du tout aux Japonais.
Et cela leur plaît maintenant encore moins que Nissan génère un CA bien supérieur à Renault et soit devenu pour eux une entreprise de première importance...
Maintenant les Japonais qui se comportent comme des mafiosi - ils n'ont jamais été la fleur des pois - veulent de servir de Ghosn comme monnaie d'échange contre une révision du contrat.
Mais c'est sans savoir que Macron ne valant pas plus cher qu'eux, il ne va rien faire, pour que sa boulette de 2015 ne voie pas trop le jour en France.
Le problème pour parler de Macron, c'est de rester poli.
Rédigé par : Xavier NEBOUT | 11 janvier 2019 à 11:56
@ Marc GHINSBERG | 11 janvier 2019 à 09:36
Exactement !
Rédigé par : Herman kerhost | 11 janvier 2019 à 11:23
@ breizmabro | 11 janvier 2019 à 08:39
"Qu'en pensent les juges et les jurés qui ont condamné Loïc Sécher à 7 ans de prison ?"
Que pensent les juges et les politiques français et japonais sur la double affaire de MM.Carlos Ghosn PDG de Renault-Nissan et Tsunekazu Takeda, président du comité olympique japonais mis en examen en décembre dernier à Paris pour corruption active dans l'enquête française sur l'attribution des JO de Tokyo 2020 ?
Les procureurs français travaillent-ils pour l'Etat et font-ils ce que les politiques leur ordonnent ?
Mon intime conviction est que Macron y pense, mais ne sait comment faire pour que ça ne lui explose pas au nez. Pourquoi ne pas échanger Carlos Ghosn contre Tsunekazu Takeda ?
Mais comme on est trop laxiste et que nos politiques prennent des gants avec les premiers de cordée, la France n'a pas envie de charger la barque de Macron et se mettre le poids lourd des Gilets jaunes sur le dos.
Rédigé par : Ellen | 11 janvier 2019 à 11:17
"Il prenait ses idées fixes pour des convictions" (Marcel Aymé)
Rédigé par : Savonarole | 11 janvier 2019 à 11:16
@ Raphael | 10 janvier 2019 à 17:11
Non M. Raphael, le boxeur n'avait pas les mains nues, il portait des gants pour protéger ses mains et ne pas les couper et les couvrir de son sang quand il tapait brutalement sur les protections des policiers. Cet acte de sédition commis par un fonctionnaire d'une mairie doit être sanctionné. Les faits sont graves, le prévenu encourt une peine de plus de cinq ans de prison. La détention préventive est une mesure conservatoire en attendant le procès. Le prévenu peut ainsi préparer sa défense avec son avocat. Une vidéo postée par le prévenu larmoyant dans les réseaux sociaux ne suffit pas à l'exonérer de ses responsabilités. Il s'agit de quitter le virtuel et de redescendre sur terre pour qu'il réponde de ses actes devant la justice. Les faits graves commis sur la passerelle Léopold Senghor seront suivis d'une sanction pénale rendue à l'issue d'un procès équitable.
C'est mon opinion, ma certitude, ma conviction. Alors les gens qui ne sont pas d'accord avec cela vont estimer que je suis malade, fasciste, nazi, que sais-je encore.
Francis Picabia avait des points communs intellectuels avec Howard Phillips Lovecraft et Charles Baudelaire. Ils sont inclassables, marginaux.
Je ne me permettrais pas de rejeter en bloc la question qui donne son titre à ce billet : "Toute conviction est-elle une maladie ?" En effet, M. Bilger a brillamment démontré la pertinence de cette question à laquelle il est tout à fait possible de répondre par oui. La certitude n'admet pas la contradiction, c'est là son moindre défaut. Mais il suffit de répondre non à la question en choisissant judicieusement un exemple et alors l'assertion s'écroule puisqu'elle commence par TOUT.
Dans une cour d'assises, à l'instant précis où le Juge rend son verdict, il est sûr de lui, la somme des débats a emporté son intime conviction. Il libère les jurés, les avocats, les partis antagonistes, il rend la Justice, il ne rend pas malade, il soigne bien au contraire.
Alors non, toute conviction n'est pas une maladie car il existe au moins un cas de figure où l'intime conviction conduit à la certitude. L'engagement devient généreux et total tout en étant respectueux.
Rédigé par : vamonos | 11 janvier 2019 à 11:12
LA BARBE EPIDEMIQUE
J'écoute, sur LCI, ce vendredi, l'émission « Audrey & Co ». Les trois chroniqueurs ont maintenant une barbe ou un début de barbe.
Nicolas Bay, du RN, aussi. Une foule d'animateurs télé aussi. Le Premier ministre aussi.
En 68, l'épidémie avait touché les étudiants maoïstes, trotskistes, anarchistes... mais n'avait pas contaminé Georges Pompidou et le général de Gaulle. Qui pouvait les imaginer barbus ? Ou avec cette fameuse barbe de trois jours, très prisée, façon Gainsbourg ?
Rédigé par : Patrice Charoulet | 11 janvier 2019 à 10:53
@ Herman kerhost
« Diriez-vous que vous avez la conviction que la terre est ronde, Marc ? »
Je dis que j’en ai la certitude.
Rédigé par : Marc GHINSBERG | 11 janvier 2019 à 09:36
Si la conviction est une maladie, que penser du système politico-médiatique actuel qui nous incite voire nous oblige à faire nôtres sans discussion possible au mépris du doute cartésien de multiples théories comme le darwinisme, le réchauffement climatique anthropique etc. pour ne pas évoquer d'autres sujets plus sensibles ?
Ne sommes-nous pas alors ramenés à une époque où il était interdit de contester un dogme sous peine d'être considéré comme un blasphémateur ?
Rédigé par : Exilé | 11 janvier 2019 à 08:45
La conviction c'est la certitude que l'on a de la vérité d'un fait.
Ainsi un juré condamne-t-il un accusé, convaincu que celui-ci est coupable parce qu'il a retenu lors des débats un ensemble d'éléments qui lui ont démontré, sans doute possible, que l'accusé était coupable même en l'absence de preuves certaines et irréfutables.
Condamner quelqu'un à mort, car pour un innocent la prison c'est la mort, sur une conviction devient une maladie mentale.
Qu'en pensent les juges et les jurés qui ont condamné Loïc Sécher à 7 ans de prison (exemple) ?
Rédigé par : breizmabro | 11 janvier 2019 à 08:39
@ deux excellents lettrés de ce blog
Coquillard (TLF) (...)
B. Pop. [P. réf. à la forme de la coquille] Œil. S'en tamponner le coquillard. S'en moquer, s'en battre l'œil. La vie a de ces ironies : « c'est comme moi, je m'en tamponne le coquillard » (BOURGET, Actes suivent, 1926, p. 132).
Rédigé par : Patrice Charoulet | 11 janvier 2019 à 07:36
@ Raphael 10 janvier 2019 à 17:11
Entièrement d'accord.
Peut-être, et je le souhaite, que Christophe Dettinger fera sienne cette citation de Nietzsche "Ce qui ne me tue pas me rend plus fort".
Rédigé par : breizmabro | 11 janvier 2019 à 07:20
@ Marc GHINSBERG | 10 janvier 2019 à 01:51
Diriez-vous que vous avez la conviction que la terre est ronde, Marc ?
À moins qu'il ne s'agisse là d'un simple point de vue ?
Sans parler de l'intime conviction des tribunaux...
Votre définition n'est pas fausse, elle est juste un peu trop stricte.
Rédigé par : Herman kerhost | 10 janvier 2019 à 23:37
"Toute conviction est une maladie" parce que soit on en guéri soit on en meurt.
Rédigé par : Wil | 10 janvier 2019 à 23:37
@ Ellen
"Il y a toujours un casier judiciaire vierge avant de commettre la première infraction."
La justice ne met jamais en prison quelqu'un dont c'est la première infraction sauf si elle est très grave du genre blessures ou mort de la victime ce qui n'est donc plus une infraction mais un crime.
Là, rien de tout cela, c'est juste un type qui a pété un plomb et qui n'est pas dangereux pour la société et donc il n'y a aucun besoin de l'enfermer.
Je ne dis pas que ce gars ne doit pas être condamné à une peine légère ou je ne sais quoi, mais le mettre au gnouf pendant un mois ?! c'est n'importe quoi !
Vous vous rendez compte un peu ? Un mois de taule en attendant le procès ? C'est du pur délire ! Sa vie est fichue juste pour que la macronie fasse un exemple.
Une justice "exemplaire" n'est pas une justice démocratique.
On a des centaines de terroristes en puissance qui se baladent tranquillement dans ce pays, les prisons sont surchargées et ont enferme des Gilets jaunes qui s'énervent contre les CRS dont les ordres sont d'énerver les Gilets jaunes pour qu'ils soient violents.
Mais qu'est-ce que c'est que ce délire ?! C'est une façon rationnelle de diriger un pays ?
Si vous ne comprenez pas qu'il y a un problème dans cette affaire de "justice" vous ne comprenez rien à la démocratie.
Combien de racailles et de terroristes en puissance se baladent tranquillement dans ce pays ?...
Il y a une limite à la c***erie quand même !
Rédigé par : Wil | 10 janvier 2019 à 23:30
@ sbriglia | 10 janvier 2019 à 13:47
"Une des éminentes commentatrices de ce blog pourrait-elle suggérer à dame duvent de cesser de se "tamponner le coquillard", ce qui serait de nature, par la répétition du tamponnage, à altérer ce bel organe ?
Le faisant moi-même je crains d'être l’objet d’accusations de harcèlement voire de grivois et déplacés propos."
Oh, mais non ! Faites-le vous-même, demandez-le moi, et je ne vous trouverai pas grivois, ni rien d'autre de déplacé...
D'ailleurs, en lisant sous votre plume cette expression, qui m'amuse, elle m'amuse davantage...
J'aime votre pruderie, mais alors proposez-moi une expression de remplacement venant du fin fond du Moyen Âge et qui soit aussi drôle, et je vous promets que je l'utiliserai. Pour vous servir Monseigneur !
Rabelais est mon maître, son oison tamponneur se joint à moi, pour dire : "ci n'entrez pas basochien..." Ne soyez pas fâché, je ne le souhaite pas...
Rédigé par : duvent | 10 janvier 2019 à 22:54
Cher Philippe,
Doit-on défendre son Esméralda, rien qu'une fois ?
Nous en avons l'intime conviction, parce que l'on ne frappe pas une femme, même avec une rose et l'honneur d'un uniforme n'autorise pas les dérives.
Nous n'aimons pas que certains politiques soient cloués au pilori par certains journalistes ou certains juges rouges et que certaines personnes soient entravées et punies pour l'exemple ou pour briser l'honneur d'un homme, d'une communauté ou d'un pays.
C'est le cas de Carlos Ghosn qui va mourir si le gouvernement ne se remue pas un peu car ce n'est pas parce que Macron ne l'a pas en sympathie qu'il est acceptable que l'on traite ce grand industriel français de cette façon. Les journalistes sont en dessous de tout pour questionner la conviction délirante d'un juge inhumain et sadique. Un amaigrissement spectaculaire n'est jamais un bon présage.
C'est le cas du boxeur de Massy qui a voulu défendre sa moitié parce que son honneur lui commandait de lui porter secours. Cet homme a porté une médaille olympique pour le pays et déclare son amour à la France.
Parfois, accorder un pardon pour deux minutes d'égarement veut dire beaucoup et cela ne signifie pas une ingratitude par rapport aux forces de l'ordre qui peuvent comprendre les réactions humaines liées à l'honneur.
Il ne faut pas confondre fanatisme et conviction.
Il ne faut pas confondre acte de vandalisme et réaction émotionnelle.
Que la Crète ne mérite pas son exploration est un non sens pour les amoureux des civilisations anciennes, des fresques. C'est un régal bien au contraire.
C'est ce que l'exercice de la justice convient d'apporter, cette sensation d'ambivalence, cette bascule entre le doute et la conviction intime qui ne permet pas d'abstraire l'interprétation humaine de toute délibération.
françoise et karell Semtob
Rédigé par : semtob | 10 janvier 2019 à 19:59
"Toute conviction est une maladie" Francis Picabia
Sa biographie n'incite pas à le prendre pour une lumière.
Et encore moins pour un "provocateur", n'ayant pas su choisir entre Résistance et collaboration, il eut quelques soucis à la Libération.
Né riche, il mourut riche, il surfa toute sa vie dans les salons parisiens, se foutant complètement de ce qui se passait autour de lui (100 millions de morts).
Tache indélébile, il fut l'ami de Marie Laurencin, une sorte d'Andy Warhol, ou de Jean-Michel Basquiat de l'époque, une nullité absolue, comme ses deux successeurs.
A l'heure des Gilets jaunes, l'évocation d'un Picabia sonne comme une provocation, un bourgeois replet, gavé de champagne et caviar, issu d'une descendance tropicale et coloniale, rejeton héritier, plein aux as.
Ne croyez pas que je sois de gauche, mais enfin tout de même, moi j'ai une colonne vertébrale.
Rédigé par : Savonarole | 10 janvier 2019 à 19:55
Une seule chose est sûre : quelqu'un pense.
Pas même forcément soi, on pourrait être le rêve de quelqu'un d'autre comme dans la fameuse histoire du poète qui rêve être papillon et se demande s'il n'est pas en fait le rêve du papillon.
Et autres histoires du même genre.
Le reste, on le pense, on le vit sous réserve que ce ne soit pas une illusion, je ne dirais pas preuve du contraire, car si on n'existe pas, on ne sera pas détrompé, un autre, en se réveillant, nous abolira sans même s'en rendre compte, sans doute.
Et autres cas du même genre.
Dire qu'il y en a qui ont peur des histoires de genre, homme et femme, quand on peut se poser ce genre de question, un peu plus fondamentales, ébranlantes.
Enfin, surtout en Orient !
Ce qui va avec plus de tolérance que chez nous... Forcément. Et comme nous sommes allés très loin dans je ne doute de rien, nous sommes allés tout aussi loin dans la vérité n'existe pas.
Entre une vérité qu'on posséderait pour en matraquer le voisin ou la possibilité d'une vérité, toujours dure à trouver, enfin du moins des brides, qu'on renierait pour cette raison et accessoirement pour ne pas la chercher voire manipuler, la voie est étroite.
Mais pas impraticable.
Rédigé par : Noblejoué | 10 janvier 2019 à 18:56
"Les gens exempts de conviction, sans être dénués de prudence, joueront toujours les premiers rôles en politique, par la raison que rien ne les gêne pour conformer leur attitude à leur intérêt" (Edmond Thiaudière - La décevance du vrai - 1892)
La question est : Manu a-t-il des convictions ? Si oui il nous les exprimera et les développera lors du grand débat citoyen ouvert à TOUS les Français dont il fait partie.
Rédigé par : breizmabro | 10 janvier 2019 à 17:53