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16 février 2019

Commentaires

boureau

@ semtob 17 février 2019 17:36

"A propos des propos..."

"L'oeil du révisionniste ne sait pas voir dans les yeux des enfants morts dans les camps, et qui pour certains pourraient accompagner le présent."

Pour un coup bas, c'est un coup bas !

Dans une discussion sur les qualités d'un historien, faire intervenir la douleur, le sentiment ou la compassion... nous sommes loin de la réalité objective (si possible).

Ne faites-vous pas un procès d'intention à Gilles Antonowicz ? Le mieux n'est-il pas de lire un de ses livres avant de livrer une opinion définitive sur son travail d'historien ?

Cordialement.

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@ Mitsahne 17 février 2019 19:02
"Que faisaient les 99% restants ?"

Ils survivaient Mitsahne, ils survivaient !

Accessoirement, quelques-uns sauvaient des juifs. Ça ne vous a pas échappé j'espère !

Ce qui ne vous a sans doute pas échappé non plus c'est que les familles françaises attendaient des mois et des années l'époux ou le père prisonnier en Allemagne ! 1 500 000 fiancés, époux et (ou)et pères de famille !

Cordialement

Mitsahne

Très noble entretien avec un homme rare : né une vingtaine d’années après la guerre 39-45, il n’a pas peur d’être taxé de révisionnisme, de nauséabond ou de fasciste en citant des noms comme Pucheu, Pétain ou Isorni sans se sentir obligé de s’excuser ou de se défendre d’être suspect.

J’ai eu l’insigne honneur, au début des années 60, de déjeuner en petit comité (huit personnes) avec Me Isorni, principal défenseur du Maréchal Pétain à son procès en 1945. Un régal émouvant. Me Isorni fait partie de ces avocats « qui plaident au cœur », alors que d’autres, tout aussi efficaces tels que Me Floriot plaident plutôt la froide démonstration (souvenez-vous de la fameuse séquence des tubes à essai ridiculisant les experts).

J’avais onze ans quand les Allemands entrèrent sans combat en juin 40 dans ma bonne ville de Saint-Dié. J’en avais quinze quand ils la quittèrent toujours sans combat en novembre 44 après l’avoir incendiée à 70% et dynamité les quatre ponts et la cathédrale. Pendant les 54 mois d’Occupation, je suis passé devant le Soldatenheim et son immense drapeau à croix gammée (8 m de long) pour me rendre au collège, j’écoutais religieusement ‘’les Français parlent aux Français‘’ à 20h45 avec mes parents, je chantais ‘’Maréchal, nous voilà’’ cet hymne aux paroles cucul et à l’air pompier qui remplaçait la Marseillaise interdite, ce qui ne nous empêchait pas d’avoir une confiance aveugle dans le Maréchal malgré certaines étrangetés de sa politique.

Me Isorni nous expliqua ce que fut la lutte du Maréchal et de son gouvernement qui ne cessèrent jamais de discuter, ralentir voire empêcher les ordres venant du Haut-Commandement d’Occupation, compte tenu de la présence sur le sol allemand de près de deux millions de prisonniers français en otages. Cette lutte sourde mais bien réelle fut corroborée par la longue lettre que Hitler écrivit en 1944 au Maréchal dans laquelle il lui reprochait tous ses « manquements » à la Collaboration. Une telle lettre (rarement évoquée) aurait pu valoir acquittement devant une juridiction régulière non politisée comme le fut la Haute Cour communiste de 1945.

Gilles Antonowicz est à la fois ex-avocat et historien et a l’honnêteté de ne pas avoir de préjugé sur ceux qui ont vécu cette période mais ne font pas partie des ‘’résistants’’ vrais ou prétendus tels, ce qui les place automatiquement dans les kollabos-salopards-fascistes. On a calculé que les résistants actifs (pas ceux qui se contentaient de lever leur verre à la réussite de de Gaulle) étaient aux environs de 200 000 et que les collabos actifs (pas ceux qui se contentaient d’assister aux concerts classiques de la Wehrmacht dans les kiosques à musique) étaient à égalité. La population française de l’époque était de 40 millions d’habitants, les ‘’actifs’’ des deux camps représentaient donc au total 1% de cette population. Que faisaient donc les 99% restants ?

semtob

Cher Philippe,

A propos de propos dits excessifs.

Ce ne sont pas les personnes nommées par Gilles Antonowizc qui sont l'objet de notre critique mais le vocabulaire utilisé par l'interviewé (revoir les minutes entre 28:26 et 28:28) pour présenter très étrangement sa mère : "une bonne aryenne, entre guillemets", dixit Gilles Antonowicz, à propos de son père apatride naturalisé en 1939 grâce à son mariage.

Le choix du vocabulaire est choquant ou provocateur, comme Philippe Bilger le suggère, à un autre moment.
L'exigence du mot juste pour un écrivain est un minimum et encore plus pour un historien.

Le révisionnisme et c'est bien ce que nous critiquons dans la pensée de l'auteur, n'est pas une qualité d'historien.
C'est, d'après le Petit Robert, la position idéologique tendant à minimiser le génocide des Juifs par les nazis, notamment en niant l'existence des chambres à gaz dans les camps d'extermination.
Le procès Barbie - source Express 1987- a entraîné un torrent de tracts antisémites et de publications révisionnistes.
Il n'y a pas de quoi être fier d'être un révisionniste du XXIe siècle, cela restera une doctrine négationniste.

Le même phénomène a lieu pour le mot populisme qui est tordu jusqu'à la confusion par nos contemporains.
La suggestion de l'auteur est de voir l'histoire en minimisant dans un but d'apaisement le crime contre l'humanité.
C'est inacceptable et dangereux pour le devoir de mémoire.
L’œil du révisionniste ne sait pas voir les yeux des enfants morts dans les camps et qui pour certains pourraient accompagner ce présent.
françoise et karell Semtob

Mary Preud'homme

Pour les historiens, exclusivement, "le révisionnisme est un terme sans connotation particulière qui désigne une démarche critique consistant à réviser de manière rationnelle certaines opinions couramment admises en histoire, que ce soit par le grand public (le plus souvent), ou même par des historiens de profession non spécialistes de la période ou du domaine d'études considéré. Il se fonde sur un apport d'informations nouvelles, un réexamen des sources et propose une nouvelle interprétation (une ré-écriture) de l'histoire".

A ne pas confondre avec le négationnisme prôné par des contestataires de mauvaise foi (le plus souvent antisémites compulsifs) qui s'emploient à minimiser ou nier des génocides bien réels en vue de réhabiliter de grands criminels de guerre et leurs complices zélés.

olivier seutet

"Il faut être révisionniste". Le mot de révisionniste est laid, peu euphonique. L'idée est essentielle : l'esprit critique doit être en permanence en éveil. La passion de creuser derrière les affirmations trop assénées pour rechercher les documents, les témoignages, est l'honneur de l'historien... et de ceux qui aiment l'histoire.

vamonos

La vérité n'existe pas, voilà un principe adopté par les avocats et dont ils usent et abusent. De plus quand le prévenu fait valoir son droit au silence, le dossier d'instruction est vide, selon l'avocat de la défense. Il devient tout à fait envisageable de sortir des archives du cabinet une plaidoirie qui a déjà servi dans une affaire similaire. Il suffit de changer le nom du prévenu et quelques détails pour imposer la vérité de l'avocat et tenter d'emporter l'intime conviction du Juge.

La vérité existe pourtant. Les vétérinaires encouragent les propriétaires de chatons nés en 2011 à les appeler par un nom qui commence par G, Grisou par exemple. La vérité ultime est qu'on n'échappe pas à son destin. Grisou est un chat, or tous les chats sont mortels, donc Grisou est mortel. Ce principe ici appliqué à un petit chat né en 2011 est connu depuis des millénaires. il semble issu de la religion hindouiste puis repris par le Grec Socrate.

La vérité peut rester enfouie au fond du puits, elle reste la vérité tout de même.

Lucile

On ne peut pas reprocher à un avocat d'assurer la défense de ses clients. Le but n'est pas de les innocenter de leurs crimes.

boureau

@ semtob 16 février 2019 20:58

Vos propos sont excessifs.

Faut-il ne concevoir l'étude de l'histoire que d'un oeil ?

Une phrase m'a frappée par sa justesse (excusez, je la donne de mémoire) : "L'histoire de cette période et ses comportements humains ont été étudiés comme si les nazis n'étaient pas en France à l'époque".

Votre phrase "Bien le bonjour à la maman bien aryenne - vocabulaire des doctrines racistes, sans fondement scientifique, grand dolichocéphale blond issu de ce peuple, qui représenterait l'élément pur et supérieur de la race blanche -, ou aérienne parce qu'une tournure de la sorte résume l'inconscient sordide et fétide d'un homme perdu" est de trop et me fait penser à cette phrase attribuée à Anne Sinclair et jamais démentie: "Il est inconcevable que je puisse épouser un goy". Terrible phrase et qui en dit long.

Cordialement.

semtob

Cher Philippe,

Savez-vous planter les choux à la mode révisionniste !
On les plante en arrachant les feuilles,
En disant qu'elles sont d'autrefois !
C'est loin ! C'est le passé !
Il faut penser à autre chose !
Eh bien non ! C'est une approche nauséabonde et pathologique.

Il faudrait travailler pour le lavage de cerveau, la mémoire de l'oubli ou l'oubli des mémoires pour l'apaisement, pour le confort de petits salopards.
La belle oeuvre que de réhabiliter les auteurs et complices de génocide.

Réécrire l'histoire à sa sauce, rendre confuses les responsabilités de crime contre l'humanité.
Ah! il ne faudrait pas en parler,
Il ne faudrait pas l'ébruiter !
Le facho n'existerait plus !
Il faudrait banaliser, écraser sous le silence,
retirer petit à petit les ombres de l'histoire occidentale.
C'est ce que l'on appelle de la complicité idéologique.
Et remarquez que cela marche puisque Céline a fait star Luchini, puisque dans certains concours de l'éducation Modiano et Céline seraient frères d'écriture.
Et remarquez ce que les géants de Nuit Debout viennent de faire à Finkielkraut !
Bien le bonjour à la maman bien aryenne - vocabulaire des doctrines racistes, sans fondement scientifique, grand dolichocéphale blond issu de ce peuple, qui représenterait l'élément pur et supérieur de la race blanche -, ou aérienne parce qu'une tournure de la sorte résume l'inconscient sordide et fétide d'un homme perdu.
françoise et karell Semtob

lefort

Oui mais a-t-on encore le droit de parler des "caleçons molletonnés" comme Popeck et proclamer "on n'est pas des PD" comme Bigard dans leurs sketchs ?

La justice vis-à-vis du racisme n'a pas à être EXTREMEMENT SEVERE, elle doit être juste, tout simplement, au vu des faits et des circonstances.
Comme dit le philosophe, "il faut cent crétins pour un Einstein".

Amouroux dans son copieux livre "les Français sous l'occupation" tome "Les juifs", cite les propos d'un Alsacien juif d'une famille installée depuis des centaines d'années en Alsace: "Ces gens-là nous font beaucoup de tort". Il parlait des juifs émigrés en France dans les années 30 et venant des pays de l'Est.
Ces propos interrogent: Amouroux, le juif alsacien et moi-même: de vilains antisémites à punir très sévèrement ?
Les propos de cet Alsacien sont de toute ma vie les seuls éléments qui m'ont fait entrevoir l'animosité à l'égard de "toute" la communauté juive (bien à tort évidemment) du moins pour cette période... et sans remonter aux persécutions du Moyen Âge. Je sais, je vais me faire agonir, tant pis.

Patrice Charoulet

Cher Philippe,

J'ai écouté votre dialogue de bout en bout. J'avoue que le début de la vie de cet ancien avocat ne m'a pas enthousiasmé (le Larzac, les moutons, etc.). En patientant, j'ai compris. Sa vie d'avocat lui fit défendre notamment une accusée dans un procès retentissant. Et il a écrit plusieurs livres que vous trouvez remarquables.
Vous avez déjà parlé ici de ce monsieur. Voici ce que vous aviez écrit sur votre blog :
"Avocat général lors du premier procès, exemplaire tant grâce à sa présidente et à son jury que par les peines et les exonérations prononcées, il me plaît, pour compléter l'information des spectateurs du film, de rendre hommage au livre de Gilles Antonowicz "L'affaire Halimi" (ed. Nicolas Eybalin, en vente à partir du 2 mai). Il répond à toutes les questions, démolit les idées fausses et, avec une parfaite honnêteté, scrute et analyse les noirceurs et les mystères de cette épouvantable affaire."
Ce dialogue s'imposait !

Lucile

Un régal ! Merci.

genau

Par pitié, cher hôte, faites-nous un peu rire, faites un billet sur "Juppé au Conseil constitutionnel" sur le ton de "Martine à l'université". Merci d'avance.

boureau

Entretien passionnant.

Un homme qui pratique l'humilité et la lucidité avec une rare élégance.

Moi qui suis un passionné d'Histoire, j'ai été comblé. Je l'aurais écouté des heures.

Des phrases remarquables ont été prononcées.

Merci cher P. Bilger de nous avoir permis de l'écouter et sans doute pour certains, comme moi, d'avoir éveillé un désir de le lire.

Cordialement.

Xavier NEBOUT

Tiens donc, un historien honnête est révisionniste par principe.
Une évidence qui n'a pas toujours sa place dans le blog.

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