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Ca m'étonne pas que M. Bilger interviewe Del Valle.
C'est Ardisson qui l'a rendu "célèbre". M.B. n'avait sûrement aucune idée de qui était Del Valle avant de le voir chez Ardisson ou alors de l'avoir croisé sur Sud Radio justement parce qu'il avait fait Ardisson avant.
Il n'y a pas de miracle.
Avant qu'Ardisson ne "l'expose", Del Valle était considéré par la "m*rdiacratie" officielle comme un suppôt du FN payé par Poutine et donc infréquentable et il était impensable de l'inviter où que ce soit.
Depuis qu'Ardisson tape sur Macron, on le voit beaucoup plus... et donc chez Bilger.
La présentation étant faite, même si j'aime le fait que M. Bilger laisse à ses invités la possibilité de faire des tunnels interminables, j'aimerais qu'il intervienne un peu entre deux questions histoire d'apporter la contradiction et de faire vivre l'interview ce qui la rendrait plus intéressante.
Del Valle que j'apprécie généralement dit dans cette interview certaines bêtises qu'on ne peut pas laisser passer surtout quand on n'est comme M.B. pas du tout de son avis.
Moi, je dis ça...
Rédigé par : Wil | 23 avril 2019 à 00:33
Il est bien plus convaincant qu'Edwy Plenel qui nous enfume. Si les idées de cette gauche Plenel-Bobo triomphent, nous aurons un réveil très douloureux.
Rédigé par : jack | 22 avril 2019 à 23:32
A votre toute dernière question j'aurais fait la même réponse.
Le même ressenti, en fait à une nuance près, sans doute pour lui c'était la Sicile, mais au fond l'esprit de la Catalogne n'est pas si éloigné.
Rédigé par : Giuseppe | 22 avril 2019 à 13:51
De tous les entretiens que j'ai lus de Ph. Bilger, c'est le plus banal, le plus ennuyeux et sans intérêt. L'art de perdre une heure sans agrément.
Rédigé par : Mitsahne | 22 avril 2019 à 10:41
@ herman kerhost | 21 avril 2019 à 09:17
"C'est drôle ça, j'en connais un autre, et comme par hasard il s'agit là aussi d'un type dont on se demande qui lui tient les fiches, j'ai nommé : Emmanuel Todd. 'Bon, mon livre fait 700 pages, avec x pages de notes' (sourire satisfait et levée de menton...)."
D'accord. Il s'agit donc d'un truc de propagande, enseigné par le FSB/SVR/GRU à ses agents (conscients ou non, je le précise...). Philippe de Villiers, lui aussi, a fait la pub de son dernier livre anti-Union européenne en ces termes : il y a beaucoup de notes, il y a les fac-similés des archives...
Aucun scientifique véritable ne s'exprime comme ça. Un moine ne dit pas qu'il va à la messe tous les jours : ça va de soi. Il n'éprouve pas le besoin de s'en vanter.
Philippe de Villiers, lui aussi, est un agent russe. On se souvient de sa honteuse entrevue télévisée avec Vladimir Poutine, en Crimée occupée.
D'ailleurs, avec une inconscience parfaite, il l'a lui-même révélé. Son livre dit, en gros : l'Union européenne a été créée par des agents de la CIA et des nazis. Les historiens ont expliqué pourquoi ce "travail" est un bobard. Lors d'une longue émission consacrée à l'élaboration de son ouvrage, sur Radio Courtoisie, Philippe de Villiers a expliqué comment il avait été abordé, "par hasard", au Puy-du-Fou, par "un couple d'universitaires", qui lui avaient "révélé des trucs" au sujet de la naissance de l'Union européenne ; en gros, la base de son livre.
Des gens complètement inconnus de lui, qu'il n'a d'ailleurs pas nommés. Ils ont déjeuné ensemble, les deux "professeurs" lui ont indiqué dans quelles archives se trouvaient les prétendus "documents compromettants", aux Etats-Unis (en réalité connus de tous les historiens), et lui a "envoyé des gens" en Amérique pour les consulter (Monsieur est trop fatigué pour faire son boulot lui-même). Suite à quoi, etc.
Autrement dit, Philippe de Villiers avoue lui-même qu'il a été approché (à son insu, dans l'hypothèse la plus indulgente pour lui), par deux espions russes, qui l'ont manipulé pour qu'il produise sa petite crotte anti-Union européenne. Et il le raconte à l'antenne de Radio Courtoisie, entouré de ses potes, qui se tapent les cuisses.
______
@ vamonos | 21 avril 2019 à 10:31
"Son opinion a le mérite d'être posée et argumentée."
Avec des arguments fallacieux, comme je viens de le démontrer. Arguments que vous ne vous donnez pas la peine de réfuter, et pour cause : les incohérences de Del Valle sont incontestables.
"Quand M. Del Valle affirme que les Français connaissent les auteurs russes, il veut attirer l'attention de son auditoire sur le fait que les Français, en même temps, ne connaissent pas les auteurs turcs. Puisque les Français sont plus proches culturellement des Russes que des Turcs, par conséquent la Turquie ne doit pas être rattachée à l'Union européenne alors que la Russie est boudée par les USA, l'Angleterre et l'Union européenne."
C'est exact, et c'est une malhonnêteté supplémentaire d'Alexandre Del Valle. Ma critique était déjà suffisamment longue, je ne pouvais pas les aborder toutes. Mais puisque vous m'en offrez l'occasion...
Vous ne vous donnez même pas la peine de réfuter ma réfutation de l'argument stupide de Del Valle, au sujet des "auteurs russes". Vous changez de sujet, vous déplacez la cage de buts à roulettes. Tactique éternelle des poutinistes et des communistes.
Concernant le fameux "contexte", vous le tronquez. Le "contexte", c'est que l'argument de la "culture" est l'un des morceaux de salade avariée les plus fréquemment servis par les désinformateurs poutinistes. Il est évidemment stupide de prétendre que "nous devrions nous allier avec la Russie", sous prétexte qu'elle aurait eu des écrivains et des musiciens pas trop mauvais, et qu'ils seraient appréciés en France.
Nous réduirions la Russie à l'état de parking vitrifié par un tapis de bombes atomiques demain matin, que nous pourrions toujours lire Dostoïevski et nous délecter de Rachmaninoff. L'argument est parfaitement imbécile et de mauvaise foi. Surtout de la part d'un "géopolitologue" qui affirme, en préambule de son intervention, que les nations obéissent avant tout à leurs "intérêts"...
L'extension de cette panouille argumentative à la Turquie est encore plus grotesque. Les "Français cultivés" (selon l'expression de Del Valle) connaîtraient peu les auteurs turcs, donc il ne faudrait pas admettre la Turquie dans l'Union européenne ? Quel est le bon sang de bonsoir de rapport ?
Donc, si les Pays-Bas font partie des membres fondateurs du Marché commun, bien avant la naissance de l'Union européenne, c'est parce que les "Français cultivés" adorent les romanciers hollandais et la musique batave ? De qui se moque-t-on ?
Si la Turquie ne doit pas rentrer dans l'Union européenne, c'est parce qu'elle est musulmane. Comme la Russie, au passage. Les pipoteurs poutinistes omettent complètement de tenir compte de la réalité musulmane intrinsèque à la Russie.
Quand Emmanuel Macron, ou l'un de ses prédécesseurs, a-t-il inauguré en grande pompe une mosquée géante à Paris ? Jamais. Ce n'est pas le cas de Vladimir Poutine, qui a invité pour l'occasion, à Moscou, différents chefs d'État musulmans et dignitaires musulmans étrangers.
L'argument musulman, s'il vaut pour la Turquie, vaut aussi pour la Russie. La démographie de l'ethnie russe en Russie est en chute libre, tandis que la démographie des ethnies musulmanes de nationalité russe (présentes depuis plus d'un millénaire, contrairement à ce qui se passe chez nous) est à la hausse.
En gros, la Russie sera, demain, ethniquement musulmane, turque et chinoise.
D'autre part, vous prétendez, à la suite de Del Valle, que la Russie serait "boudée" par les Etats-Unis, l'Angleterre et l'Union européenne. C'est un mensonge, j'ai expliqué pourquoi dans mon texte, et vous ne vous donnez même pas la peine d'affronter mon explication : vous déplacez la cage de buts à roulettes. Vous appuyez sur le bouton du magnétophone poutiniste. Vous faites tourner la cage du hamster.
Non seulement la Russie n'est pas "boudée" par l'Occident, mais la Russie a été invitée au sein de l'OTAN, dans une structure associée créée exprès pour elle, elle a accepté l'invitation, et elle a participé aux réunions de l'OTAN. Jusqu'au jour où elle a envahi la Crimée.
A ce moment-là, l'OTAN a tout de même dit : euh... écoutez, là, ça va plus être possible, on suspend provisoirement votre statut de membre associé, et on verra quand vous aurez arrêté avec vos sottises.
La prétendue européanité que revendique la Russie est un suprématisme ethnique et impérial. D'ailleurs, Del Valle le dit bien : la Russie serait "le cœur de la civilisation en Europe". C'est la vieille revendication russe d'être la troisième Rome. Les Russes ne veulent pas faire partie de l'Europe ou de l'Union européenne, ils veulent la dominer. Ils veulent en être les maîtres, les dictateurs. Ils le disent ouvertement, et leurs porte-plume français le disent ouvertement. On ne saurait être plus clair.
Quand Vladimir Poutine s'est rendu au Mont Athos, en territoire grec (un pays ami, donc, l'un des pays européens les plus proches de la Russie), il a physiquement empêché le représentant de l'État grec de prendre la place d'honneur qui lui revenait (une espèce de trône orthodoxe) dans le monastère qu'il était venu visiter. Pour l'occuper à sa place.
On ne saurait plus clairement manifester des manières de voyou international. Voilà le genre "d'amitié entre les peuples" que la Russie entend exercer vis-à-vis de l'Europe -- et vous remarquerez que l'écart entre les slogans et la réalité est exactement le même que sous l'URSS.
Si Moscou a un comportement aussi arrogant et dominateur avec les nations européennes qui lui sont les plus proches, imaginez avec les autres...
Vous prétendez que l'Union européenne veut faire rentrer la Turquie, mais refuse de faire rentrer la Russie ; cependant, lorsque l'Ukraine, ou d'autres pays de l'ex-URSS, manifestent, eux, le désir de rejoindre l'Union européenne, alors Moscou considère cela comme une agression de la part de l'Europe. Pourriez-vous nous dire à quel moment, précisément, la Russie aurait déposé une demande d'adhésion à l'Union européenne ?
Le Kremlin dit une chose et son contraire en même temps, et vous, vous tombez dans le panneau.
D'ailleurs, Alexandre Del Valle dit une chose et son contraire en même temps, comme je l'ai démontré plus bas. Et ça ne vous dérange toujours pas. Vous trouvez toujours ça "posé" et "argumenté".
Figurez-vous que je suis en train de lire des textes d'Hitler, ceux des interviews qu'il a accordées, dans les années 30, à certains journalistes français, anglais ou américains aussi neuneus et complaisants, envers le nazisme, que nos "intellectuels" poutinistes le sont aujourd'hui envers Moscou. Ces textes sont tout à fait "posés et argumentés". Monsieur Hitler était un homme très propre sur lui, et, tout comme Monsieur Poutine, il mentait comme un arracheur de dents. Et il a trouvé autant de laquais français pour croire à ses salades.
Rédigé par : Robert Marchenoir | 22 avril 2019 à 09:05
A Monsieur Alexandre Del Valle
Monsieur,
Il se trouve que j'ai entendu tous les invités de Philippe Bilger et que j'ai apprécié plusieurs d'entre eux.
Je ne vous connaissais pas et je n'ai lu aucun de vos livres.
Ayant écouté cet entretien avec retard, j'ai curieusement lu quelques commentaires avant d'écouter.
Plusieurs sont aigres ou franchement critiques. Pour la première fois j'éprouve le besoin de m'adresser à l'invité plutôt qu'à Philippe Bilger, espérant que vous lirez tous les commentaires qui suivent le dialogue oral.
Tout ce que j'ai entendu du début jusqu'à la fin me permet de vous dire ceci.
Vous êtes très informé, très équitable, très lucide, très clair, très estimable. Ce dialogue donne envie de lire vos livres.
Une chose qui me sépare de vous : vous étiez proche de l'UMP et après Sarkozy, vous avez, dites-vous, « arrêté la politique ». Moi, très obscur, auteur d'aucun livre, j'ai été RPR, UMP et je demeure fidèle à ma famille, comme Brice Hortefeux (qui est sur la liste LR aux européennes) et je vois mal pour qui d'autre je pourrais voter que pour LR à... toutes les élections à venir.
Enfin sur un sujet particulier, celui de la Russie, totalement ignorant, je n'émets aucun jugement sur ce que vous en dites. Quand on ne sait rien, on se tait.
Rédigé par : Patrice Charoulet | 21 avril 2019 à 19:00
Avec Robert Marchenoir, il n'est pas nécessaire de boire de l'alcool pour être saoulé dès le matin.
Sans rancune Robert Marchenoir, je voudrais juste remettre un détail dans son contexte à condition d'enlever les lunettes anti-Poutine. Quand M. Del Valle affirme que les Français connaissent les auteurs russes, il veut attirer l'attention de son auditoire sur le fait que les Français, en même temps, ne connaissent pas les auteurs turcs. Puisque les Français sont plus proches culturellement des Russes que des Turcs, par conséquent la Turquie ne doit pas être rattachée à l'Union européenne alors que la Russie est boudée par les USA, l'Angleterre et l'Union européenne.
M. Del Valle considère que l'Union européenne a des vues expansionnistes et une vacuité spirituelle qui sont des caractéristiques dangereuses pour la pérennité d'une organisation que M. Del Valle qualifie d'Empire. Son opinion a le mérite d'être posée et argumentée.
Rédigé par : vamonos | 21 avril 2019 à 10:31
"C'est la première fois que je vois un scientifique auto-proclamé se vanter du nombre de pages de ses livres, et du fait qu'ils comportent des notes"
Rédigé par : Robert Marchenoir | 21 avril 2019 à 00:40
C'est drôle ça, j'en connais un autre, et comme par hasard il s'agit là aussi d'un type dont on se demande qui lui tient les fiches, j'ai nommé: Emmanuel Todd.
"Bon, mon livre fait 700 pages, avec x pages de notes" (sourire satisfait et levée de menton...)
Et pas qu'une fois !
Rédigé par : herman kerhost | 21 avril 2019 à 09:17
Quel étrange entretien ! Tout ce que je savais d'Alexandre Del Valle, jusqu'à présent, c'est qu'il est un membre éminent du parti pro-Poutine en France, et qu'il s'emploie à répandre la propagande du Kremlin à longueur de livres et d'articles.
Une heure d'interview en toute liberté permet d'allonger notablement l'acte d'accusation.
La première chose à noter, c'est la remarquable vacuité de ses propos. Ce que j'ai appris de sa bouche tient en moins de dix lignes. Pour un professeur par-ci, professeur par-là, consultant auprès des éminences politiques de ce monde (d'après lui), et auteur de "livres de plus de 600 pages, avec des notes", a-t-il bizarrement tenu à souligner (c'est la première fois que je vois un scientifique auto-proclamé se vanter du nombre de pages de ses livres, et du fait qu'ils comportent des notes...), je trouve ça un peu court.
L'essentiel de son temps, il l'a consacré à enfoncer des portes ouvertes, en tous cas pour la plupart des lecteurs de ce blog, il me semble. Le cœur de son discours sur l'identité, le patriotisme, l'immigration, l'Union européenne, l'ethnomasochisme, c'est du niveau de ce qu'écrit Monsieur Réac Moyen sur des centaines de blogs anonymes.
C'est juste, bien entendu, mais si je rappelle que l'eau ça mouille et qu'il fait jour à midi, c'est juste aussi. Alors tout cela est expliqué avec conviction et sympathie, mais enfin ce n'est pas ce qu'on lui demande.
Le second point remarquable -- et la vraie surprise de l'entretien -- c'est la façon absolument désinvolte dont il se contredit ouvertement, d'un moment à l'autre, sans parler des mensonges manifestes qu'il profère.
Et le troisième point, c'est le passage, bref, mais outrancier et absolument caricatural, où il délivre son message pro-Poutine, anti-OTAN et diffamatoire de l'Union européenne. A se demander si tel n'était pas son unique but lors de cette rencontre.
Mais revenons plus en détail sur les incohérences manifestes de son discours, venant, il faut le rappeler, de quelqu'un qui se prétend scientifique, qui est officiellement professeur d'université, etc.
Herman kerhost a relevé la plus flagrante, celle sur l'islam. D'ailleurs, del Valle la souligne lui-même. On ne peut pas, à la fois, reconnaître que le véritable islam est politique, collectiviste, "chariatique", comme il dit, et se prévaloir du fait qu'il a "de très bons amis musulmans", selon l'expression consacrée (lesquels, eux, ont le cœur sur la main et disent du bien de la France), pour dire qu'il suffit de "mettre en avant ceux qui ne politisent pas l'islam". Ce qui ouvrirait la voie au "patriotisme assimilateur".
Comment va faire Alexandre Del Valle pour "mettre en avant" ces fameux adeptes d'une "religion privatisée", qui "vivent un islam pacifié" ? Et neutraliser les autres, dont il reconnaît qu'ils sont dangereux, et qu'ils pratiquent le véritable islam ? Il ne nous a pas donné la recette. Il me semble que nos dirigeants s'emploient depuis des décennies à cette "mise en avant". On ne peut pas dire que les résultats soient fameux.
On ne peut pas, à la fois, déplorer l'ethnomasochisme des Français, leur insuffisante fierté nationale, et prétendre, à l'instar de n'importe quel islamo-gauchiste, que s'il y a "un problème d'intégration", "ça vient aussi de la France".
Del Valle a le culot de dire, sans la moindre ironie : "Le problème ne vient jamais de l'autre, c'est nous les responsables. Ce n'est pas de la culpabilisation, c'est du constat." Que l'on m'explique en quoi c'est différent de l'éternelle complainte des musulmans et des immigrés, selon laquelle, quoi qu'il leur arrive, ce n'est jamais leur faute, c'est toujours celle des Français.
On en peut pas, à la fois, se revendiquer de de Gaulle disant que "le métissage, c'est très bien, jusqu'à un certain pourcentage", et prétendre, aussitôt après : "si c'est ethnique, il n'y a pas de problème". Histoire de donner des gages "d'anti-racisme".
On ne peut pas, à la fois, se prétendre "libéral-conservateur", et souligner "l'importance d'un État fort" -- de surcroît sans dire un mot, au cours d'un entretien d'une heure, en faveur de la nécessaire réduction du périmètre de l'État, de la baisse de la dépense publique, et sans dénoncer le rôle de pompe aspirante, à l'égard de l'immigration, que joue l'assistanat généralisé dû à cet "État fort".
On ne peut pas faire semblant d'approuver l'aspiration à l'identité nationale manifestée, selon lui, par la majorité des Français, et les traiter avec condescendance en assurant : "On aimerait que beaucoup de Français dits de souche aient autant de mots nobles et reconnaissants, envers leur patrie, que le recteur Boubakeur". Par lequel il se déclare "fasciné", et qu'il qualifie de "grand musulman". (Ce qui aurait plutôt tendance à m'inquiéter...)
Del Valle, d'ailleurs, omet de considérer l'hypothèse que "le recteur Boubakeur" (un peu comme les poutinistes disent systématiquement "Monsieur Poutine") ait pu lui mentir outrageusement avec ses protestations d'amour pro-français.
Del Valle se revendique du "en même temps" macronien, mais au-delà d'un certain point, le "en même temps" devient du n'importe quoi. Surtout, une fois de plus, pour un intellectuel de profession.
Autant Del Valle est nuancé jusqu'à en devenir parfaitement contradictoire, lorsqu'il s'agit de nous et de nos intérêts, autant il balance toute nuance par la fenêtre dès qu'il s'agit de faire écho à la propagande du Kremlin.
"Les Européens doivent être autre chose qu'un protectorat américain", martèle-t-il, "ils doivent être autre chose qu'un vassal de l'OTAN, les Européens n'ont pas à entrer en guerre avec la Russie".
Notez le vocabulaire : c'est un ordre. Pourquoi les Européens "doivent-ils" être autre chose qu'un "protectorat américain" ? Pas un mot d'explication. Qu'est-ce qui prouverait, d'ailleurs, que les Européens sont "un protectorat américain" ? Monsieur le professeur oublie, soudain, ses 600 pages et ses palanquées de notes. C'est comme ça, faites-moi pas braire.
En quoi le fait d'être un membre fondateur d'une alliance militaire défensive, dont les Américains font partie, consisterait à être "un vassal de l'OTAN", nous n'en saurons rien. Ce qui est sûr, c'est que ça correspond pile-poil aux intérêts russes. Et à la propagande communiste, mais je suppose que c'est un détail de l'histoire de la "géopolitique".
En revanche, le "recteur Boubakeur", lui, est "un grand musulman".
Alexandre Del Valle s'emploierait à favoriser l'invasion musulmane de la France, tout en prétendant le contraire, dans le but de l'affaiblir pour servir les intérêts du Kremlin, qu'il ne dirait pas autre chose.
Moi aussi, je peux faire de la "géopolitique", me refuser à "nier le réel", ce qui est "extrêmement dangereux", et dire, à l'instar de Monsieur le professeur : "Oui, il existe des ennemis, il existe des menaces". A Moscou, en particulier.
Comme le relève herman kerhost, Del Valle pratique le culot tranquille de l'inversion accusatoire, en intimant l'ordre à l'Europe "de ne pas entrer en guerre avec la Russie". Comme si l'Europe avait manifesté la moindre intention belliqueuse envers la Russie.
En revanche, la Russie, elle, passe son temps en gesticulations militaires, en provocations et même en menaces de frappes nucléaires préventives à l'égard de l'Occident (préventives de quoi, on se le demande).
C'est bien la Russie, et non l'Europe, qui a envahi et occupé la Géorgie indépendante, qui a envahi et occupé la Moldavie indépendante, qui a tenté un coup d'État militaire au Montenegro indépendant (lequel s'est empressé de rejoindre l'OTAN après cela, mais ça va être notre faute, naturellement) ; c'est bien la Russie qui a envahi, occupé et même annexé une partie de l'Ukraine indépendante.
C'est bien la Russie qui se livre à des provocations militaires contre les pays baltes, contre la Scandinavie et contre la Pologne. C'est bien la Russie qui se livre à des destructions par cyber-guerre contre différents pays européens, dont la France. C'est bien la Russie qui se livre à des attaques à l'arme nucléaire et chimique sur le territoire de nos alliés britanniques, lesquels font partie de l'Europe.
C'est bien "Monsieur Poutine" qui a officiellement déclaré, à une dizaine de reprises au moins, que l'Ukraine, pays indépendant reconnu par l'ONU, n'était pas un pays, tout juste un "territoire".
Dès qu'il se lâche sur la Russie, Alexandre Del Valle enquille les mensonges les plus énormes avec l'aplomb le plus parfait.
"La Russie, c'est l'Europe, c'est même le cœur de la civilisation en Europe". 100 % des Russes, et n'importe quel étudiant étranger pas totalement ignorant, savent, et disent, que la Russie n'est pas européenne, mais eurasiatique. S'il y a une chose qui est au cœur de l'identité nationale et historique de la Russie, c'est bien cette double nature.
Dire d'un pays qui a une frontière commune avec la Chine qu'il "est l'Europe", c'est véritablement se moquer du monde dans les grandes largeurs.
Quant à prétendre que la Russie serait "le cœur de la civilisation en Europe", c'est tellement ridicule que cela n'appelle même pas la réfutation.
Surtout que le seul argument fourni (le même que celui qui dégouline de tous les tuyaux de désinformation poutinistes, mais c'est un hasard), est le suivant : "Tous les Français cultivés connaissent des auteurs russes".
Et donc ? Quel est le bon sang de bonsoir de rapport ? Tous les Français cultivés connaissent des auteurs anglais, américains, espagnols, allemands, grecs, italiens... et même chinois ou d'Amérique latine. Donc la Chine et l'Amérique latine sont le cœur de la civilisation en Europe, nous sommes bien d'accord ?
Del Valle a le culot de dire, à la fois : "Ce qui fait l'Europe, comme disait Paul Valéry, c'est le mélange du droit romain, de la philosophie grecque, et de la pensée judéo-chrétienne, qui donne la sacralité de l'individu", et : "La Russie est en Europe, c'est même le cœur de la civilisation en Europe".
A ceci près que la Russie (celle d'aujourd'hui comme celle de toujours) a toujours pris le contrepied de ces trois sources de civilisation fondamentales. La judéo-chrétienne, parce que, loin de prôner la "sacralité de l'individu", la Russie a toujours défendu la prééminence absolue de l'État sur ce dernier. Et aujourd'hui plus que jamais. La grecque, parce que la pensée grecque porte au pinacle la recherche de la vérité et la démocratie, alors que la Russie a toujours promu la servitude et le mensonge. Et la romaine, parce qu'il n'existe aucun droit en Russie, et que les tribunaux ne sont qu'une extension de l'arbitraire étatique.
Alexandre Del Valle reproche à l'Union européenne d'être un empire, par sa volonté d'extension continue, et il se sert de cet argument malhonnête pour justifier une prétendue auto-défense de la Russie.
Mais il omet de préciser que ce parfum évanescent d'impérialisme, purement pacifique, basé sur la volonté des nouveaux membres et vieux d'au plus trente ans, n'a rien de comparable avec la nature réellement impériale de la Russie, non seulement imposée par la force militaire, mais partie intégrante de son identité nationale la plus profonde depuis plus d'un millénaire.
Le silence complet de Del Valle sur ce point signe sa mauvaise foi.
Et il ajoute le coup de pied de l'âne, en prétendant défendre la fierté des Européens, tout en les humiliant délibérément à l'aide de cette autre figure omniprésente de la rhétorique poutiniste : "Nous sommes un endroit qui fait rire le reste du monde. Les Chinois rigolent, ils disent, l'Europe, c'est rien."
C'est sûrement pour cela que le président chinois vient de faire une tournée en Europe, que la Chine vient de faire sonner les trompettes pour l'arrivée de son premier train de la "route de la Soie" à Lyon, que les puissances du monde entier négocient des traités avec l'Union européenne, et ainsi de suite.
Comme d'habitude, chez les poutinistes, pas un fait, pas un argument à l'appui de leurs diffamations issues de l'usine à slogans du Kremlin.
A côté de cela, les rares remarques originales et pertinentes de Del Valle (comme son diagnostic sur les qualités et les défauts respectifs des Français et des Italiens) ne pèsent pas lourd...
On se demande même si, avec le vide ajouté, elles ne sont pas la sauce destinée à faire passer l'essentiel : la voix de Moscou.
Rédigé par : Robert Marchenoir | 21 avril 2019 à 00:40
On ne parle pas assez de géopolitique, de dessous des cartes et de tensions entre blocs de pays. Cet entretien m'a donné envie de lire un pavé de M. Del Valle.
La géographie et la politique ont finalement un arbitre : l'argent.
Rédigé par : vamonos | 20 avril 2019 à 20:42
Cher Philippe,
La géopolitique est un domaine passionnant.
Il y a certaines tournures qui ne sont pas claires ou manquent de finesse.
Bref, une personnalité complexe qui se valorise beaucoup en apportant des analyses proches du discours du simple pour rester poli.
Entre rédiger un pavé et répondre à des réalités de terrain, l'exercice est bien différent.
Faire de la métapolitique est un parcours abrité.
Ce n'est pas un engagement réel qui lui nécessite de se frotter à la réalité.
Le discours est tellement obscur qu'il ressemble à celui d'une Madame Soleil !
Enfin, très loin des approches d'un Nostradamus, moins risibles que celle d'Alain Minc dont la spécialité est l'hyperplantage, mais rejoignant les prédictions catastrophistes d'Attali.
Plus difficile est l'honnêteté intellectuelle.
Comment empêcher le développement de la peur de l'autre ?
En réduisant la misère, peut-être...
L'attaque envers Nicolas Sarkozy est infondée et l'interviewé peut toujours se mesurer à l'intelligence de terrain et internationale qu'il ne dépassera sans doute jamais.
Si les juges rouges n'avaient pas viandé les élections en inventant des délires, nous ne serions pas dans ce chaos social, terroriste.
Nous serions dans un pays sécurisé, en pleine croissance, les extrêmes seraient minoritaires et seules les personnes qui aiment les valeurs de la France ou qui recherchent un asile politique temporaire trouveraient une place digne de ce nom.
Des pauvres types comme Hollande ont tout démoli et se montrent donneurs de leçons alors qu'ils devraient se cacher dans des trous de souris !
Ses potes sont toujours là, objets de recyclage à la Justice, à l'ambassade des Pôles et de cela la France en crève.
françoise et karell Semtob
Rédigé par : semtob | 20 avril 2019 à 17:11
Encore un entretien intéressant.
Un certain nombre des thèmes évoqués par Alexandre Del Valle sont consensuels ("Est-ce que l'Europe c'est un fourre-tout" ? "Les Européens doivent être autre chose qu'un vassal des USA"… "L'Europe ne doit pas être une machine à broyer…"). Personne ne le contestera. Je le rejoins aussi lorsqu'il s'oppose au communautarisme, au politiquement correct, à la reductio ad Hitlerum largement pratiquée dans le débat politique, à l'ostracisation des populistes, etc.
Là où il me paraît intéressant c'est quand il prend d'emblée en compte la rivalité entre les peuples, l'existence de conflits, l'opposition entre amis et ennemis, le risque permanent de guerre, et surtout lorsqu'il en fait un postulat au lieu de les nier ou de prêcher une utopie pacifiste. D'où, dit-il, le recours nécessaire au droit et à la négociation pour éviter le pire. Je ne suis pas certaine que l'explication des conflits internationaux se résume à une tendance malheureuse à "la barbarie" chez les hommes, je les attribue à la condition humaine, qui soumet notre espèce à la nécessité de se prémunir contre pénurie, asservissement, disparition, ce qui implique pour un pays d'avoir un territoire à lui et qu'il contrôle, de générer de la richesse, et de maintenir des transactions réciproquement bénéfiques avec les autres acteurs, sous peine de représailles. Mais peu importe, l'idée de base étant pour un pays qu'il doit être stratège s'il veut survivre.
Là où je serais plus réticente, c'est lorsque je perçois, à tort ou à raison, une vision utilitariste sous-jacente dans le discours d'Alexandre Del Valle : "fabriquer des Français". "La religion ça sert à ça" (i. e. répondre grosso modo à certaines inquiétudes existentielles d'ordre privé). Non, la religion ne sert pas qu'à ça. Il y a bien des cas où les peuples ont négligé leur propre intérêt par idéologie.
Merci à vous Philippe Bilger, et à votre invité.
Rédigé par : Lucile | 20 avril 2019 à 16:08
@ herman kerhost 20 avril 2019 à 10:30
Comme vous avez tout dit ce que je pensais je n'ai plus rien à ajouter.
Adéo
Rédigé par : breizmabro | 20 avril 2019 à 15:18
"Les Européens ne doivent pas entrer en guerre avec la Russie"
Voilà qui est étrange. Je ne savais pas que l'Europe menaçait d'entrer en guerre contre la Russie...
En revanche, il semblerait que la Russie ne se donne pas le même mot d'ordre quant à entrer en guerre contre l'Europe.
C'est quand même bizarre ce raisonnement. Un peu comme si la France déclarait en 1940 que ce serait une erreur de faire la guerre à l'Allemagne, grand pays européen.
???
Rédigé par : herman kerhost | 20 avril 2019 à 14:35
Alexandre Del Valle
Déçu !
Je l'ai vu dans quelques rares émissions, il m'avait semblé avoir plus de convictions.
L'emploi constant du mot "modéré" le soumet à des explications et prises de position "tièdes". En quelque sorte, Alexandre Del Valle est un Bayrou qui fait de la géopolitique.
Des analyses intéressantes mais si théoriques !
Encore une fois, l'emploi du concept "islam modéré" est contraire à toutes les réalités du monde islamique.
Ce ne sont jamais les majorités silencieuses qui organisent le destin d'un pays. Ça se saurait depuis des siècles. C'est pourquoi parler d'islam modéré n'a aucun sens historique.
Une des meilleures analyses de géopolitique actuelles est l'entretien d'Elie Chouraqui et d'Eric Zemmour sur i24news. Parue sur YouTube il y a quelques jours.
Cordialement.
Rédigé par : boureau | 20 avril 2019 à 14:14
J'avais vaguement entendu parlé de ce Del Valle, que c'était un type intelligent, courageux, etc. mais en fait nous avons là encore un intellectuel inintelligent. Comme nous voyons sur ce blog des commentateurs cultivés qui savent faire des phases, mais qui ont une faible intelligence.
"Il existe un Islam modéré..." puis plus loin," machin et machin sont nés musulman et voyez comme ils sont modérés..."
"Bon, ils ne sont pas vraiment pratiquants... et puis, ils sont menacés de mort..."
Donc, lorsque vous êtes modéré, l'Islam (le vrai, le pur...) n'est pas vraiment modéré à votre égard. Il a même tendance à être quelque peu vindicatif.
Ça me fait penser à ce pauvre Redeker qui fâcha les mahométans en dénonçant la violence intrinsèque à cette religion. A peine avait-il publié son article que le monde musulman lançait contre lui une fatwa, pressé qu'il était de lui donner raison, et de le faire payer par la mort.
Vous avez dit "violent" ?
Bien sûr qu'il existe des musulmans "modérés", mais où ? quand ?
Lorsqu'ils sont seuls au milieu des autres, sans doute, mais qu'en est-il lorsqu'ils sont majoritaires ?
Si vous voulez mon avis, ils n'ont plus trop de goût à jouer les hypocrites, lorsque c'est le cas. Tout le monde (je globalise) sait cela aujourd'hui, massacre des chrétiens et tout et tout. Tout le monde, sauf ceux qui ne veulent pas savoir, et parmi eux on trouve ces intellectuels qui croient intelligent de faire dans la nuance, et parce qu'il connaissent deux ou trois poètes, pensent que les poissons volants sont la majorité du genre aquatique.
Quand on a été élevé dans une culture où l'on vous apprend à détester les Occidentaux, que l'on vous a enfoncé dans l'esprit que tous vos problèmes trouvent leur cause chez ces impies, il est difficile de se rebeller ensuite contre les préjugés qui en découlent.
Bref, encore un blablateur "cul-cultivé".
Rédigé par : herman kerhost | 20 avril 2019 à 10:30