Poster un commentaire
Les commentaires sont modérés. Ils n'apparaitront pas tant que l'auteur ne les aura pas approuvés.
Vos informations
(Le nom et l'adresse email sont obligatoires. L'adresse email ne sera pas affichée avec le commentaire.)
« Hervé Temime est même bon après ! | Accueil | Violences à Paris, incendies à Lyon, attaques à Marseille... »
Pour poster votre commentaire l'étape finale consiste à saisir exactement les lettres et chiffres que vous voyez sur l'image ci-dessous. Ceci permet de lutter contre les spams automatisés.
Difficile à lire? Voir un autre code.
Les commentaires sont modérés. Ils n'apparaitront pas tant que l'auteur ne les aura pas approuvés.
Vos informations
(Le nom et l'adresse email sont obligatoires. L'adresse email ne sera pas affichée avec le commentaire.)
@ Robert Marchenoir | 16 juillet 2019 à 20:48
Bob - je me permets - je pourrais corriger/compléter à la marge, sans doute le scalpel en moins parfois, mais "On retiendra les points suivants dans l'édition 2018 du Euro Health Consumer Index :..." .
Bob - je me permets - excellent chirurgien vous auriez été, directeur d'hôpital, dès les premiers symptômes de la main qui tremble et dès l'apparition des premiers cheveux blancs.
Rédigé par : Giuseppe | 17 juillet 2019 à 23:15
@ Giuseppe | 15 juillet 2019 à 22:45
Je conseille à l'aimable assemblée (et à Philippe Juvin lui-même) de prendre connaissance, toutes affaires cessantes, de l'étude à l'origine de l'article que vous nous avez indiqué sur les performances comparées du système de santé français.
C'est un travail absolument remarquable d'une organisation suédoise, installée maintenant en France, qui se consacre exclusivement à l'étude comparée des systèmes de santé européens, du point de vue de l'intérêt des patients.
Cette étude, qui en est à sa 13e édition annuelle (en anglais), se distingue à la fois par son niveau scientifique et sa rigueur, par la pertinence des critères adoptés (qui correspondent aux préoccupations concrètes des patients), par l'indépendance intellectuelle de ses auteurs, et même (c'est la première fois que je vois ça dans une étude statistique...) par la qualité littéraire et la drôlerie du compte rendu (voyez les conclusions, à partir de la page 33).
Les auteurs ont en effet identifié une nouvelle pathologie mentale, endémique au sein des systèmes de santé européens : le MDD, ou Management Deficiency Disorder (syndrome du mauvais patron). C'est, à l'évidence, une forte prévalence du MDD qui rend les directeurs d'hôpitaux français infichus de savoir combien ils ont de lits disponibles. Il faut traiter d'urgence ces pauvres gens.
On retiendra les points suivants dans l'édition 2018 du Euro Health Consumer Index :
1. Contrairement à l'idée reçue du système de santé que le monde nous envie gna-gna-gna, la France se distingue par une éclatante médiocrité dans ce classement. Pour la quasi-totalité des critères, nous sommes au milieu de l'échelle : pas particulièrement mauvais, mais pas particulièrement brillants non plus.
2. Les systèmes de santé européens se répartissent entre ceux que les auteurs appellent beveridgiens (de Lord Beveridge, l'économiste britannique) et ceux qu'ils appellent bismarckiens (du nom du chancelier allemand). Beveridge et Bismarck ont donné naissance, entre la fin du 19e siècle et le début du 20e, aux deux conceptions opposées de l'État-providence en vigueur aujourd'hui.
Les systèmes de santé beveridgiens réunissent, au sein d'une même organisation, la fourniture des soins et leur financement. Les bismarckiens séparent les deux fonctions, et mettent en concurrence un grand nombre d'assurances-maladie privées.
Les beveridgiens sont, pour parler clair, étatistes et socialistes. Les bismarckiens sont libéraux. Le système de santé français est beveridgien (bien qu'il comprenne des éléments bismarckiens).
3. Sans surprise, la réalité se conforme à la théorie. La théorie libérale, dois-je le préciser ? Les meilleurs système de santé sont libéraux. Les moins bons sont socialistes.
Le pays en tête du classement, en 2018, est la Suisse. C'est sans doute le pays le plus libéral du monde.
Le deuxième meilleur système de santé européen est le système hollandais. Les Pays-Bas -- c'est moins connu -- sont un pays extrêmement libéral.
Ces deux systèmes de santé se partagent la tête du classement depuis de nombreuses années. Tout de suite après eux se trouve le groupe de tête, composé de la Norvège, du Danemark, de la Belgique, de la Finlande et du Luxembourg.
De façon caractéristique, l'Angleterre, étalon-or de la doctrine Beveridge avec son National Health Service, se classe constamment dans la mauvaise moitié -- et en dessous de la France, ce qui est normal : le système anglais est encore plus étatiste que le système français.
Le Euro Health Consumer Index classe les pays scandinaves parmi les beveridgiens. Malgré cela, ils sont parmi les meilleurs. C'est que, nous expliquent les auteurs, ce sont des petits pays. On peut, à la rigueur, faire du bon Beveridge avec une population restreinte.
J'ajouterais un point important. La France est fascinée par ce qu'elle croit être le "modèle scandinave". Dans son esprit, c'est un socialisme qui a réussi. Mais la référence de ce raisonnement est obsolète : c'est la Suède des années 70. Depuis, les pays scandinaves ont procédé à d'importantes réformes libérales. La Suède, en particulier, a pris des mesures qui feraient passer Alain Madelin pour un membre du comité central du PCF.
4. Les deux groupes de critères qui ont le plus de poids dans le classement sont, à juste titre, les résultats (pourcentage de survie des cancéreux, par exemple), et l'accessibilité (facilité de trouver un médecin, délai pour obtenir un rendez-vous...).
Contrairement aux idées reçues, l'accessibilité (grosse préoccupation de la "France périphérique") n'est pas une question de "moyens". Le pays qui vient en tête pour l'accessibilité est la Suisse "ultra-libérale" (score : 225). Mais, en troisième et quatrième position, on trouve la Serbie et... la Bulgarie : l'un des pays les plus pauvres d'Europe (score : 200).
Un pays qui a fait des progrès spectaculaires en matière d'accessibilité est... le Monténégro, improbable confetti où l'espionnage militaire russe s'est même permis, récemment, une tentative de coup d'État. Le Monténégro a mis en place un système national obligatoire de prise de rendez-vous sur Internet. Grâce à ce système, quand vous allez voir votre généraliste, c'est lui qui vous prend rendez-vous pour votre scanner -- si nécessaire à l'autre bout du pays, qui n'est jamais loin. Le logiciel a été mis au point sur place.
Résultat : pour l'accessibilité, le Monténégro est classé au même rang que... la France (score : 188). Un autre pays qui se distingue pour l'accessibilité est... la Macédoine du Nord (score : 163). Qui a mis en place un système similaire, dès 2013. La Serbie, à son tour, s'est emparée du logiciel macédonien (score : 200). Il y a assez peu de chances, hélas ! que la France en fasse autant...
En revanche, le beveridgisme et le socialisme résiduel de la Suède et de la Norvège se font sentir en matière d'accessibilité : c'est le point noir de ces pays (scores : 113 et 138, nettement moins performants que la France sur ce point).
Sans surprise, l'avant-dernier en matière d'accessibilité est le Royaume-Uni, avec son système carrément communiste : médecins de ville fonctionnaires, pas de choix du médecin, "gratuité" totale, financement par l'impôt et... longues files d'attente (score : 100).
Mais c'est avec l'Irlande que pourront se consoler les Gilets jaunes "qui ne trouvent pas de médecin". Afin de garantir à ses citoyens un délai raisonnable, la loi irlandaise a prévu que l'attente pour obtenir un rendez-vous chez un spécialiste ne saurait être supérieure à... un an et demi (score : 75).
Notons que même pour l'efficacité des soins, on peut obtenir d'excellents résultats avec une dépense modeste. L'un des indicateurs les plus répandus, pour mesurer la santé d'une population, est la mortalité infantile. Qui trouve-t-on en tête du classement, sur ce critère ? Le minuscule et pauvre Monténégro, une fois de plus.
Et l'on sait pourquoi : toutes les grossesses à risque, dans ce pays, sont obligatoirement suivies dans la meilleure maternité du pays. (Donc pas en face de chez soi, au village de Machin-les-Oies, contrairement à ce que réclament les Gilets jaunes.) Certes, le Monténégro est petit. Mais, font remarquer les auteurs de l'étude, des pays plus étendus et plus riches (la France, au hasard) pourraient s'inspirer de ce système au niveau régional.
5. Pour éradiquer le Management Deficiency Disorder (syndrome du mauvais patron) et les défauts consécutifs des systèmes de santé, les remèdes sont simples, expliquent les auteurs : mettre de véritables chefs d'entreprise à la tête des hôpitaux, exiger d'eux qu'ils soient responsables de leurs résultats financiers, ne pas pour autant les rendre esclaves de leurs tableaux Excel, leur donner le pouvoir de licencier les chefs de clinique (c'est bien le PDG qui doit avoir autorité sur le médecin, et non l'inverse), et enfin, une fois que tout cela est mis en place, leur fournir un fouet de dotation, et leur enjoindre de se poster dans le hall d'entrée, avec comme mission de mettre à la porte le premier politicien qui pointerait son nez.
Voilà. Ça me paraît simple, non ?
Rédigé par : Robert Marchenoir | 16 juillet 2019 à 20:48
@ Trekker | 14 juillet 2019 à 19:10
"...son hyperactivité fort remarquable...", voyez-vous j'aurais préféré lire et entendre son efficacité fort remarquable :
IRM après deux mois et demi et un chanceux désistement, appels à Pau, Tarbes, Toulouse, le sait-il ? Certes ce n'est pas de sa faute, mais à moment donné le pékin que je suis souhaiterait sans doute que lui et certains de ses collègues en fassent moins dans "l'hyperactivité" et immensément plus dans l'efficacité.
Navré, mais je crois que nous sommes, bien que 5e ou 6e puissance mondiale, dans une moyenne pas très brillante - le ventre mou, et en compétition ce n'est pas un fameux classement -, quant aux prélèvements, là nous sommes champions du monde :
https://www.mutualite.fr/actualites/systeme-de-soins-la-france-dans-la-moyenne-europeenne/
Alors, sans aller citer la dernière ligne de Bob, je me méfie comme de la peste de tous ces faiseurs de partout et qui dans le fond ne sont nulle part, et pour moi, seul le résultat compte.
Rédigé par : Giuseppe | 15 juillet 2019 à 22:45
Entretien de Philippe Juvin : un bon point pour avoir nommé une école Kléber Haedens, écrivain français de second rang mais de qualité -- hélas méconnu.
Sur le gaullisme : cela consisterait à dire non. C'est bien le problème. Tout le monde passe son temps à dire non, en France, et tout le monde considère ça comme le summum de la vertu ("Indignez-vous", les "luttes", le jaunisme...). C'est bien pourquoi il convient d'éradiquer le gaullisme, qui n'a que trop duré.
Sans compter que résumer un mouvement politique à "dire non", franchement... si le gaullisme c'était seulement ça, voire essentiellement ça... ben c'est que ça valait pas un pet de lapin.
Concernant la politique de santé : ce qu'il dit est sans doute juste, mais c'est tellement partiel que cela en devient faux.
Il explique la crise des urgences ainsi : d'un côté, il n'y a pas assez de médecins libéraux, et de l'autre côté, les directeurs d'hôpitaux n'arrivent pas à trouver des lits libres alors qu'il y en a.
Le premier point ne souffre pas la contestation. Il veut augmenter le numerus clausus de 50 %. Très bien. Mais pourquoi a-t-on diminué le numerus clausus ? Pour réduire le déficit de la Sécurité sociale. Et d'où vient celui-ci ? De la conception même de la Sécurité sociale, qui est socialiste, comme son nom l'indique.
D'ailleurs, pourquoi les trop rares médecins qui sont formés aujourd'hui ne veulent-ils pas, dans une large proportion, exercer en libéral, et encore moins le faire à Aubusson (Creuse, 3 400 habitants, 32 jours de congés-maladie frauduleux par personne et par an, pour les 10 % de la population qui sont fonctionnaires-médecins ou fonctionnaires-infirmières à l'hôpital du coin) ?
Eh bien parce que, lorsque le système de santé que le monde entier (ne) nous envie (pas) fixe le prix de la consultation médicale au niveau ridiculement bas de 25 €, et fait peser un contrôle de plus en plus étouffant sur le médecin libéral, les étudiants en médecine, qui ne font pas partie de la section la plus abrutie de la population, comprennent le message et se dirigent en priorité vers la médecine fonctionnarisée. Ou salariée.
Prenons l'autre bout de l'équation. Philippe Juvin nous assure qu'il y a bel et bien des lits disponibles dans les hôpitaux publics, mais que les urgentistes passent leur temps au téléphone à les chercher, parce que les directeurs d'hôpitaux ne savent pas qu'il y en a. On me permettra un certain scepticisme.
Il nous cite cette anecdote de l'hôpital Pompidou où il travaille, et où il y avait seulement 4 lits libres, un jour. On en a trouvé 50 quelques heures plus tard, pour soigner les blessés des attentats du Bataclan. Combien de malades ont-ils été renvoyés chez eux pour faire de la place ? Juvin ne nous le dit pas.
Mais admettons. Admettons que la pénurie de lits pour les urgences, constatée par tous les praticiens de la chose, soit uniquement due à un problème d'ignorance administrative. Après tout, ce ne serait pas la première fois que l'État serait complètement incapable de savoir ce qui se passe dans ses rangs, comme on le constate lorsqu'il s'agit simplement de dénombrer le nombre de fonctionnaires dans telle ou telle partie du mammouth, ou encore de compter, "en 2019", le nombre de ponts en France (on ne sait pas).
A quoi est-ce dû, bougre d'andouille ? Sinon à l'épouvantable système stato-gauchiste français ? Vous croyez que chez Amazon, quand le directeur demande : combien y a-t-il de camions disponibles le 22 décembre pour livrer la marchandise, on lui répond : chaipas ? ou qu'on lui dit 250, alors qu'il y en a 1 200 en réalité ?
Dans quelle autre organisation que le foutoir administratif français, un directeur d'hôpital est-il incapable d'avoir instantanément la réponse correcte à une question aussi basique que : combien de lits sont-ils disponibles dans ma baraque à frites aujourd'hui ?
Et si je dis baraque à frites, c'est que la plus modeste entreprise privée, la plus approximativement gérée, possède évidemment la connaissance exacte de paramètres aussi critiques et élémentaires que celui-là.
Les hôpitaux françoués dirigés par l'élite de la députation nationale, non. D'ailleurs, l'incompétence informatique de l'État français est bien connue. Normalement, il n'y a même pas besoin de téléphoner pour "chercher des lits". Ce genre de chose s'affiche automatiquement sur un écran d'ordinateur, aujourd'hui.
Enfin, je veux dire, dans le monde normal. Le monde régi par les horribles règles du marché ultra-libéral. Pas l'espace-temps isolé du globe terrestre en quoi consiste le prétendu service soi-disant public français.
Et puis Philippe Juvin se moque un peu du monde. Quand Philippe Bilger lui demande l'origine de la crise des urgences, il y a un mot qu'il ne prononce jamais : immigration, et son corollaire : médecine gratuite. Tu parles de l'éléphant au milieu de la pièce...
Au lieu de cela, il se livre à un incroyable tripotage intellectuel en nous expliquant que, certes, on attend six heures aux urgences, mais au moins, on n'a pas besoin d'attendre six jours pour prendre rendez-vous avec le généraliste, puis pour être renvoyé à un laboratoire d'analyses, puis pour avoir rendez-vous avec le cardiologue.
Mais cela ne pose aucun problème d'attendre six jours, voire quinze, pour avoir rendez-vous avec le cardiologue ! pas dans le cas où ce n'est pas une urgence ! et d'ailleurs, s'il suffisait de six jours, ou neuf, ou quinze, pour faire ce parcours, tout irait pour le mieux dans le meilleur des mondes...
Si les gens sont prêts à attendre six heures aux urgences ou davantage, alors qu'ils ne sont pas à l'article de la mort, c'est bien, dans une large proportion, parce que ce sont des immigrés, légaux ou illégaux, qui viennent se servir en médecine de pointe gratuite à l'hôpital, parce qu'ils y ont "drouâ". Et qu'ils ont bien le temps d'attendre, puisqu'ils sont "au chômage"...
A quel moment Philippe Juvin, interrogé sur les mesures qu'il prendrait s'il était au gouvernement, nous dit : je supprimerais deux millions de postes de fonctionnaires, je supprimerais la Sécurité sociale, ou bien je la mettrais en concurrence avec l'assurance privée à partir du premier euro (ce qui revient au même), j'instaurerais la liberté des prix pour les médecins, j'instaurerais la liberté de l'école avec le chèque-éducation, je supprimerais le statut de la fonction publique, je confierais la perception de l'impôt au secteur privé, je mettrais fin à l'immigration de masse ?
Toutes choses que tel ou tel de nos voisins et concurrents ont faites depuis bien longtemps, je le précise -- ce n'est pas comme si j'inventais des choses outrageantes ou extraordinaires...
Pensez-vous : il est "gaulliste". C'est une autre façon de dire : socialiste. "Gaulliste social", comme me l'a rétorqué je ne sais quel gros malin, ici, il y a quelques jours. Ben oui : socialiste. Quand on colle "social" après un truc, que ce soit "gaulliste", "sécurité" ou "justice", c'est toujours une autre façon de dire : socialiste.
Donc pourquoi se plaint-il des conséquences ?
Le gouvernement vient de confirmer qu'il ne procédera pas aux 50 000 suppressions de postes de fonctionnaires centraux auxquelles il s'était engagé. Soit moins d'un pour cent du total.
Vous continuerez de mourir aux urgences...
Rédigé par : Robert Marchenoir | 15 juillet 2019 à 21:48
@ Trekker | 14 juillet 2019 à 19:10
Jeune homme vous m'avez mal lu. Comme notre cher bourreau je suis toujours admiratif, dubitatif aussi, de ces personnages exceptionnels qui arrivent à étreindre autant : "Ce politicien doit vivre 48h sur 24 !".
Quand je pense qu'à la présidence de la République, ne serait-ce que pour gérer l'agenda, https://www.elysee.fr/agenda... Bon, c'est vous qui voyez.
Rédigé par : Giuseppe | 15 juillet 2019 à 20:35
Tous les commentateurs réguliers de ce blog, j'imagine, apprécient grandement les textes de Philippe Bilger et lui sont reconnaissants d'accepter leurs commentaires.
D'un naturel généreux, il offre, outre ses textes, une grande quantité d'entretiens avec des gens la plupart du temps très intéressants, voire passionnants. Manifestement, tous les commentateurs n'ont pas, face à ces dons renouvelés, la reconnaissance qui siérait. Certes, libre à chacun d'être moins enthousiaste pour tel ou tel. En ce cas, on peut se borner au silence ou à tout le moins à des observations mesurées et de bonne compagnie. A lire certains propos, cette fois, confinant à l'insulte ou à la calomnie, on s'étonne. Vous allez faire fuir les invités futurs, qui auraient eu la curiosité, avant de dire « Oui » à Philippe Bilger, de venir lire les commentaires qui avaient suivi les interventions de leurs prédécesseurs.
Rédigé par : Patrice Charoulet | 15 juillet 2019 à 11:38
Un très intéressant article de Reason, site libéral, sur le populisme. Je ne suis pas d'accord avec la vision assez irénique de l'auteur sur l'immigration, mais le reste est tout à fait pertinent.
On notera que sa définition du populisme s'applique parfaitement aux Gilets jaunes (bien qu'il ne les cite pas), et aux critiques que j'en ai faites ici : mythification du "peuple" qui n'est constitué en réalité que d'une partie des citoyens, exaltation du conflit de préférence à la négociation, recherche éperdue d'un ennemi, choix de l'autoritarisme et mépris pour la démocratie, culte de l'homme fort, rejet de la distinction gauche-droite, rejet du pluralisme et du libéralisme, primat des émotions sur la raison...
L'intérêt de cette analyse est qu'elle réunit sous la même bannière populiste des mouvements et des régimes très différents : la Turquie islamiste d'Erdogan comme les Brexiters britanniques, le Rassemblement national français comme le communisme de Maduro, la "démocratie illibérale" de Viktor Orban comme la démagogie trumpiste, etc.
Rédigé par : Robert Marchenoir | 15 juillet 2019 à 00:12
@ Giuseppe | 14 juillet 2019 à 13:16
"Comment être obèse de tant de mandats et les assumer, si c'est pour déléguer autant les abandonner à ceux qui disposeront de l'envie, du temps et de la compétence..."
@ Robert Marchenoir | 14 juillet 2019 à 11:41
"La liste que vous fournissez devrait suffire à envoyer Philippe Juvin en prison. Je veux dire dans un pays normal. Le problème est qu'alors, il faudrait fourrer des centaines de milliers de gens en prison..."
Quel mauvais esprit vous avez, hélas vous n’êtes pas les seuls sur ce blog, vis-à-vis de ce dévoué Philippe Juvin, un homme qui sacrifie tout son temps à la cause publique et à la médecine hospitalière !
Seriez-vous envieux de son hyperactivité fort remarquable, et de la gestion de son emploi du temps ?
Rédigé par : Trekker | 14 juillet 2019 à 19:10
@ Achille 14 juillet 2019 07:56
"Quelqu'un qui a dit non à Wauquiez ne saurait être totalement mauvais"
Ben voyons !
Sauf que Philippe Juvin est sur la liste des 136 signatures qui ont parrainé Wauquiez pour la présidence du LR et qu'il a fait partie du cabinet fantôme de ce même Wauquiez.
Evidemment on peut appeler cela de l'élégance. D'autres appellent cela une trahison !
C'est le même P. Juvin qui se fendit d'un article, dans "l'Opinion" je crois, montrant que la liste LR allait finir première aux Européennes. Un sens politique certain comme vous le voyez !
Pas de sens politique, mais un sens de la famille : sa soeur est adjointe au maire et déléguée au personnel communal de la Garenne-Colombes.
Cordialement.
Rédigé par : boureau | 14 juillet 2019 à 14:52
Encore une petite hésitation et il va rejoindre le parti politique des macroniens jaunes ampoulés.
Rédigé par : Vamonos | 14 juillet 2019 à 14:20
Comment être obèse de tant de mandats et les assumer, si c'est pour déléguer autant les abandonner à ceux qui disposeront de l'envie, du temps et de la compétence. L'obésité vous empêche d'être leste de corps et d'esprit.
Accumuler est un vice, sans doute prestigieux pour celui qui porte, sclérosant pour une société qui a besoin de respirer, et l'oxygène est un excellent brûleur de graisse.
Rédigé par : Giuseppe | 14 juillet 2019 à 13:16
@ boureau
@ Robert Marchenoir qui fait court
Mais c'est qu'il touche assurément salaires et ce qu'on appelle pudiquement des 'indemnités de fonction".
Il pue le franc-mac à trois kilomètres, ce coco qui prône la liberté absolue de "baiser avec qui on veut" - pourquoi pas d'ailleurs avec ce qu'on veut.
Rédigé par : Xavier NEBOUT | 14 juillet 2019 à 12:02
@ boureau | 13 juillet 2019 à 13:44
"Un politicien cumulard comme les Français n'en veulent plus."
Absolument. La liste que vous fournissez devrait suffire à envoyer Philippe Juvin en prison. Je veux dire dans un pays normal. Le problème est qu'alors, il faudrait fourrer des centaines de milliers de gens en prison.
Je pèse mes mots. Il est manifeste que ce monsieur a) remplit des emplois fictifs, b) est sans nul doute somptueusement payé sur l'argent des contribuables à cette fin, c) empêche, par sa seule présence, la fonction publique et les institutions politiques de fonctionner. Puisque lui, matériellement, ne peut rien faire à l'endroit où il se trouve.
On l'étonnerait sans doute beaucoup en lui disant cela. C'est cet étonnement qui est le plus grave.
La prochaine fois que vous aurez une coupure d'électricité, si vous habitez la région parisienne, rappelez-vous : ce sera la faute de Philippe Juvin.
Rédigé par : Robert Marchenoir | 14 juillet 2019 à 11:41
Quelqu’un qui a dit non à Laurent Wauquiez ne saurait être totalement mauvais.
Concernant sa possibilité de cumuler son activité professionnelle avec ses multiples responsabilités politiques, c'est tout simplement stupéfiant.
Je pensais, sans doute naïvement, que la fonction de professeur de médecine (anesthésie réanimation, puis médecine d'urgence) et chef de service des urgences de l'hôpital européen Georges-Pompidou (Paris) depuis février 2012 était une activité à taux plein, même en faisant des semaines de 60 heures. Mais Philippe Juvin parvient, malgré tout, à être maire, député et même trouve le temps d'occuper des responsabilité dans des syndicats (eaux, gaz et électricité notamment)
C’est le Michel Cymes de la politique. Le privilège des surdoués hyperactifs sans doute...
Je vois une petite contradiction entre son admiration pour le Général et celle qu’il affiche pour le maurrassien Kléber Haedens, mais nous sommes arrivés à une époque où même des militants du RN se disent gaullistes alors pourquoi pas.
Rédigé par : Achille | 14 juillet 2019 à 07:56
Cher Philippe,
Quelques traits bien pessimistes pour dessiner "Urgences à droite".
Et bien sûr qu'il y a urgence à dresser des propositions.
Il nous faut prendre les gens aux tripes, les surprendre, les rendre épris de liberté pour que notre pays puisse retrouver de l'élan, de l'espoir, de la force efficace.
Mais notre pays est rouillé par l'administration, verrouillé par une surabondance de lois, de contraintes.
L'excès de raison est un frein.
Il est si simple d'apprendre un métier, un art lorsque la transmission se fait par des êtres passionnés.
La droite n'est pas dans l'autodestruction, elle est l'avenir.
Les jeunes souhaitent plus d'humain, plus de convivialité, plus de participation, plus de respect des anciens, du patrimoine, de l'environnement.
Il suffit de relire les projets d'écologie de Nicolas Sarkozy pour palper la profondeur de sa pensée qui dépasse de beaucoup les faux écolos d'aujourd'hui.
Pour les jeunes, l'intelligence artificielle n'est qu'un simple outil et non une fin en soi, une déshumanisation comme le propose Macron.
C'est exact que les gens se sentent plus proches de leur maire que de la verticalité et de l'arrogance véhiculées par certains politiques au pouvoir en place.
La proximité est une nécessité.
Personne ne souhaite mourir en présence d'un robot !
La destruction de l'exercice libéral est une cause du désert médical et de la colère qui un jour ne pourra plus être apaisée.
Macron se plante.
C'est un produit dérivé de Hollande qui a un jour annoncé qu'il était possible de faire des économies sur les plateaux-repas des hospitalisés.
La droite manque de confiance et doit profiter du désert politique pour proposer et diffuser des solutions et se faire respecter.
C'est le rêve macroniste qui est en décomposition.
Madame Buzyn rend le BCG facultatif et c'est une grossière erreur car le retour de la tuberculose est très probable et c'est déjà apparent. La résistance aux antibiotiques devrait alerter la ministre.
La non autonomie de la France en fabrication de médicaments est très inquiétante et nous ne voyons pas de politique pour impulser la recherche médicale.
Le non remboursement de l'homéopathie va effondrer une partie des pharmacies et un grand nombre de laboratoires et cela impliquera une hausse de fréquentation aux urgences.
Les problèmes psychosomatiques sont souvent réglés par une proximité aux médecins, le pouvoir d'apaisement, la confiance, l'écoute et une prise de médicaments qui sous-entend un espoir d'amélioration.
Il est prévisible qu'une hausse de dépression essentielle ou de désorganisation progressive suive cette décision de petites économies sans en mesurer les conséquences.
Maintenant, la décision de tuer des handicapés fait de la ministre de la Santé la ministre de la Mort.
Le patient ne peut pas être l'objet de propriété idéologique d'un médecin thanatologue et celui-ci devrait être jugé.
De nombreuses personnes âgées préféreront mourir chez elles que de prendre le risque de tomber sous les griffes d'un faucheur médical.
Les médecins qui se battent pour donner quelques semaines ou quelques mois de survie à de nombreux patients baisseront les bras.
françoise et karell Semtob
Rédigé par : semtob | 13 juillet 2019 à 19:09
Deux questions auraient été les bienvenues dans cet entretien :
- dans le problème des encombrements des urgences à l’hôpital, quelle importance attribuez-vous à l’affluence grandissante des immigrés légaux et illégaux, ayants droit clandestins, souvent agressifs voire violents ?
- au sujet de la défaite du parti LR aux élections européennes, pourriez-vous préciser votre pensée quant à l’orientation donnée par Laurent Wauquiez qui a refusé obstinément toute concession même de politesse avec le RN ?
Ces deux sujets soigneusement évités enlèvent une partie de l’intérêt de cet entretien d’excellent niveau, comme d’habitude.
Rédigé par : Mitsahne | 13 juillet 2019 à 18:33
Pas-sion-nant !
Toutes les mesures qu'il préconise touchant la médecine paraissent excellentes.
Il a beaucoup admiré Sarkozy. Moi aussi. Il se trompe dans son analyse des européennes. Je le redis : les Français ayant cru à deux mois de propagande et donc à un duel Macron-Le Pen, plusieurs partis ont trinqué, dont LR. C'est simple.
L'histoire du collège Kleber-Haedens impossible est instructive. Un collège Georges-Marchais ou Léon-Blum aurait passé comme lettre à la poste.
Maire d'une bonne commune, chef de service en médecine, son divertissement principal est la lecture. A la bonne heure !
Rédigé par : Patrice Charoulet | 13 juillet 2019 à 17:25
"Je suis totalement convaincu par votre analyse de la médecine, je suis plus réticent par moments sur votre analyse politique..." dites-vous cher P. Bilger.
En accord total avec vous.
Philippe Juvin est, à la caricature comme on dit, un politicien cumulard comme les Français n'en veulent plus:
Chef du service des urgences à l'hôpital Pompidou
Professeur à l'AP-HP
Maire de la Garenne-Colombes
Député européen
Vice-Président du Syndicat des eaux d’Île-de-France
Vice-Président du Syndicat intercommunal pour le gaz et l'électricité en Île-de-France
Président de la Fédération des Républicains des Hauts-de-Seine
Administrateur de la Caisse de Solidarité pour l'autonomie
Membre d'innombrables commissions nationales ou européennes
Etc., etc., etc.
Ce politicien doit vivre 48h sur 24 !
Cet homme n'est pas de droite, n'a jamais été de droite, mais sans doute plutôt de centre gauche, une sorte de Bayrou jeune. Il ne sait d'ailleurs pas définir pourquoi il prétend être de droite.
Une seule conviction l'habite (à part sa ridicule phrase sur la troisième guerre mondiale !) : son destin personnel.
Il cite comme une de ses icônes le Général de Gaulle. Mais il en est à cent lieues : sur le social (dont il ne parle jamais ce qui est symptomatique), sur l'immigration, sur l'intégration, sur l'Europe, sur le sociétal... Avec une vision irénique des Libertés.
Et cette façon de se moquer de tous ceux qui n'ont pas la même conception de l'Union européenne. Et il veut rassembler tous les Français !
De la culture, peut-être, mais aussi du vernis, beaucoup de verni ! Avec des citations qui semblent très préparées et servies au moment.
C'est intéressant que vous l'ayez interrogé cher P. Bilger : nous savons maintenant à qui vraiment nous avons affaire.
Cordialement.
Rédigé par : boureau | 13 juillet 2019 à 13:44
Votre invité, Philippe, redonne ses lettres de noblesse à la politique. Sur le plan personnel, il est intéressant : il est plutôt sombre, ce qui paraît normal, vu son métier ("Ça se termine toujours mal", dit-il, et c'est vrai, il ne fait que reculer l'échéance), mais il est loin d'être désespéré pour autant, au contraire, puisqu'il ne reste pas les bras ballants.
Il exerce un beau métier, on comprend qu'il ne se laisse pas bouffer complètement par la politique d'autant plus que son fair-play ne le propulse pas nécessairement au niveau qui pourrait être le sien. Merci à tous les deux.
Rédigé par : Lucile | 13 juillet 2019 à 13:20
Je ne connaissais pas Philippe Juvin. Une révélation. Un homme de droite qui explique qu’il ne comprend pas que ceux qui disent que l’Europe a des racines chrétiennes soient anti-européens, que la mondialisation est un fait qu’il ne sert à rien de nier, que la France seule ne pèse rien, que c’est au sein de l’Europe que se joue la souveraineté, que l’on ne peut se prétendre de droite et s’allier avec LFI contre la privatisation de ADP, qu’avant de s’extasier devant Marion Maréchal il faudrait qu’elle explique son programme, qu’il faut laisser les gens « baiser » avec qui ils veulent, qu’une des raisons de la saturation des services d’urgence c’est qu’en l’espace de six heures ont fait ce qui prendrait quinze jours de délai avec la médecine de ville…Je crois que je vais devenir un homme droite.
Mais visiblement ce n’est pas la droite Trocadéro. Ce n’est pas la droite de Philippe qui ne cache pas, qu’au plan politique, il n’avait pas été totalement convaincu.
Rédigé par : Marc GHINSBERG | 13 juillet 2019 à 13:12
Rédigé par : Marc GHINSBERG | 13 juillet 2019 à 13:13