On a beaucoup écrit sur moi.
Mon procès en 1996.
Silence, hurlement, impuissance et honte.
J'étais regardé comme une bête curieuse, tel un homme hors de l'humain. On a cherché en moi et sur moi, à ma place, la trace, les causes des ignobles crimes que j'avais commis. J'ai tout entendu. Je me suis tu.
J'aurais dû tenté d'expliquer les ressorts de ma machine infernale. Plus tard, l'arrêt rendu, j'ai essayé de m'expliquer à moi-même le déroulement, le processus, la fatalité. Dans la solitude de la prison, dans la prison de ma solitude.
Non, pas la fatalité. J'étais responsable et coupable. Mais je ne sais toujours pas ce qui ne m'a pas arrêté au bord mais fait plonger dans l'horreur qui a dévasté des vies, des familles. Je devine bien les apparences mais derrière suis-je vraiment parvenu au clair ? Les démons qu'on n'a pas élucidés demeurent tel un poison.
Durant mes vingt-six années d'incarcération, moi qui ai été un détenu modèle - et j'y tenais plus que tout, être un modèle dans une existence authentique, au lieu de l'avoir simulé dans une vie de façade - j'ai eu le temps d'emprunter mille fois, cent mille fois, les chemins obscurs qui m'avaient conduit au pire, je n'ai pas cessé de rechercher les signes, les indices, les petits cailloux qui auraient dû m'alerter sur le fait que l'aboutissement de cette immense et incroyable comédie familiale, professionnelle et sociale ne pouvait être que ce que j'ai accompli. Sur cette ignominie absolue.
Mais j'ai buté, bien après le rituel judiciaire et sa légitime perpétuité, tout au fond de moi sur de l'inconnu. On ne peut jamais tout savoir de soi. On ne peut jamais radicalement déchiffrer le mystère qui vous a constitué comme un criminel hors norme alors que je n'ai aspiré, dans mon simulacre durable, qu'à être dans la norme.
Peu importe.
J'ai beaucoup dialogué avec mon avocat Me Abad, j'ai offert ce que je pouvais à Emmanuel Carrère pour son livre sur moi, j'ai eu le destin carcéral que je méritais.
J'ai demandé comme j'en avais le droit, quand j'en ai eu le droit, une libération conditionnelle. Refusée une première fois, elle m'a été octroyée. D'aucuns ont protesté et qui aurais-je été pour m'en étonner ?
Deux ans de libération conditionnelle avec un bracelet électronique plusieurs heures par jour et chaque nuit.
Je ne me plains pas. Je ne suis même pas heureux. Je pense à tous, les morts et les vivants. C'est juste quelque chose qui m'a changé de lieu et que je j'ai voulu.
Je suis passé de la prison à l'abbaye, une autre forme d'enfermement mais consenti.
Sans doute y a-t-il quelques personnes qui pensent à moi sans me haïr et beaucoup d'autres qui sont peut-être scandalisés et me vouent aux gémonies. Je les comprends. Le fait que j'ai déjà purgé une part importante de ma peine ne m'a pas fait perdre l'opprobre d'être un criminel. Je suis devenu un criminel qui a payé presque toute sa dette.
Je ne l'aurai jamais assez payée pour ceux dont la peine, j'en ai conscience, n'aura jamais de rémission, durera autant qu'eux. J'ai bénéficié de l'ordinaire d'une Justice quand il y a si longtemps j'ai perpétré des crimes inimaginables, extra-ordinaires.
Je vais rester dans la tête des gens, dans la lie de l'histoire, dans les chroniques judiciaires comme un comble de malfaisance, un sommet d'incompréhension. Jean-Claude Romand qui s'est fabriqué une fausse vie mais a causé de vraies morts.
Je ne me pardonne rien. Je vais pactiser avec mon mystère. Je vais me taire. Je vais mourir un jour.
Je ne suis déjà plus rien.
Monsieur Bilger,
Cette affaire me fascine pour beaucoup de raisons. J'ai commis un article sur cette affaire dans bulletindepsychiatrie.com Je rédige un complément depuis la sortie.
Rédigé par : Fineltain Ludwig | 24 novembre 2019 à 17:51
Le cas JC.Romand rappelle le cas du chômeur qui, n’osant pas dire à sa famille qu’il a perdu son emploi, continue à partir de chez lui chaque matin à la même heure en disant se rendre à son travail.
Il fait croire à sa famille qu'il se rend à son travail, jusqu'à ce qu'une épouse aimante, ou une famille attentionnée mais énergique, ou un événement imprévu, provoque la découverte de l’imposture et arrête la dérive.
Cela crée un drame mais le mensonge est levé.
Ce qui est étonnant dans le cas de JC.Romand, c’est que rien n'a arrêté la dérive.
JC Romand dit qu'il a tué ceux qu'il aimait. C'est possible. Mais eux, l'aimaient-ils vraiment, en tout cas suffisamment pour ne pas accepter cette situation qu'il n'ont pas vue, ou pas voulu voir ?
Je ne parle pas de la mort des enfants. Inacceptable.
JC Romand était-il fou dans un famille toxique ?
Savonarole le traite de salopard. Il inspire du dégoût à duvent.
« Je suis devenu un criminel qui a payé presque toute sa dette. Je ne l'aurai jamais assez payée pour ceux dont la peine, j'en ai conscience, n'aura jamais de rémission, durera autant qu'eux. J'ai bénéficié de l'ordinaire d'une Justice quand il y a si longtemps j'ai perpétré des crimes inimaginables, extra-ordinaires. »
Je regrette pour ma part qu’il ait été libéré.
Rédigé par : anne-marie marson | 10 juillet 2019 à 23:15
"Question subsidiaire: peut-on impunément traiter des médecins de nazis ?"
Ni plus ni moins qu'un(e) politicien(ne) !
Si vous mettez les médecins sur un piédestal, SVP, pas trop haut, le piédestal, il y a longtemps que ce n'est plus un apostolat. Comme dans n'importe quelle activité, il y a quelques êtres remarquables et brillants, une masse de sans histoires, une bonne proportion de jean-foutres et quelques sal*pards intégraux.
Rédigé par : revnonausujai | 06 juillet 2019 à 19:40
Philippe Bilger n'a pas rédigé de billet sur les développements nouveaux de l'affaire Vincent Lambert.
Un éclairage juridique serait pourtant bien nécessaire.
Question subsidiaire: peut-on impunément traiter des médecins de nazis ?
Rédigé par : jack | 06 juillet 2019 à 14:07
Quand sa triste comédie professionnelle a été dévoilée, ce type aurait pu mettre fin à ses jours ou tenter de prendre la fuite.
Il n'avait pas à faire payer à des innocents le prix de sa stupidité.
Alors les états d'âme de Romand on s'en fiche complètement.
On pense à Florence l'épouse, Caroline la fille, Antoine le fils, Aimé le père, Anne-Marie la mère. Heureusement, son ancienne maîtresse a échappé de peu au massacre.
Madame Dutroux est chez les bonnes sœurs, Romand est chez les moines. Qu'en conclure ?
Rédigé par : jack | 06 juillet 2019 à 00:38
Rappels : professeur, je n'ai jamais fait grève. Je ne suis toujours pas macroniste. Je suis philosémite et sioniste. Je ne suis pas islamophobe (mot qui ne rime à rien) ; je ne crois pas à la religion musulmane. Je suis allergique aux racismes. Je suis, comme tout le monde, préoccupé par les flux migratoires incontrôlés et j'aurais pu écrire, comme Régis Debray, l'excellent livre intitulé « Eloge des frontières ».
Cela étant dit, je redis, n'en déplaise à deux ou trois, mon rituel du matin : entretien politique d'un invité avec Mme Martichoux (qui vient d'être virée) sur RTL à 7h45, troquet une heure avec un Pléiade et un cahier à 8h30, où j'écoute, parfois distraitement quand l'invité ne me plaît pas, Bourdin, sur BFM.
On vient d'apprendre que des profs du secondaire avaient décidé de rendre leurs notes au bac avec retard. Moi qui n'ai jamais fait grève (et j'ai eu d'excellentes raisons), j'estime que c'est une décision honteuse, scandaleuse, indéfendable (encore un coup du SNES, j'imagine). Or, ce matin, sur BFM, après Bourdin, on nous montre les bacheliers lisant leurs résultats, puis on interroge un prof de maths qui a bien voulu dire au journaliste de BFM (qui avait dû longuement chercher l'oiseau rare) qu'il faisait partie des profs qui ont voulu retarder la remise des notes.
Depuis des décennies, il est d'usage quand on interroge à la télé un leader syndicaliste national (CGT, CFDT, FO…), de dire son prénom et son nom. En revanche, quand on interroge un gréviste quelconque, on ne dit jamais son nom et jamais son prénom. Qui a jamais entendu à la télé : « Alors, Pierre, vous faites grève. » Ce matin, sur BFM, à deux reprises, on a pu entendre : « Alors, Mohamed... » A mon humble avis, ce faisant, on, a eu une intention. Je pense l'apercevoir. Je ne l'approuve pas. Cela n'est pas en contradiction avec les rappels que j'ai faits au début de ce scribouillage.
Rédigé par : Patrice Charoulet | 05 juillet 2019 à 23:13
@ Tipaza 04 juillet 2019 à 09:07
Drôôôle...
Vous avez raison "j'arrête quand j'veux" (le homard ;)) je vais passer aux maquereaux, ouverts en portefeuille, grillés, accompagnés d'une ou deux pommes de terre de Roscoff (chauvinisme oblige) cuites à la peau sur la braise, servies ouvertes avec un filet de beurre salé...
Il est vrai qu'à Ouessant nous ne souffrons pas trop de la canicule, les 'barbucs' sur la plage non plus... :D
Et pour le vin frais il suffit de mettre la bouteille dans la mer, Savonarole (que je salue amicalement) vous le confirmera, les congères nous fournissent les glaçons ;)
En même temps, comme dit l'autre, le thon et la sardine c'est bien aussi.
Yecʼhed mat ! (prononcez : yer mat ! = Santé !!)
Rédigé par : breizmabro | 05 juillet 2019 à 12:45
@ genau | 04 juillet 2019 à 20:34
Remarquable commentaire dont je retiens en particulier le dernier paragraphe. Vous soulignez avec justesse cette plaie du relativisme ambiant. La personne assassinée que vous évoquez aurait sans aucun doute fait la une des médias si elle avait été une femme tuée par son mari ou compagnon.
Mais cette victime n'entre pas dans les canons de la bien-pensance actuelle !
Rédigé par : Robert | 05 juillet 2019 à 11:25
@ Ellen | 04 juillet 2019 à 17:03
Merci pour le lien.
Rédigé par : Lucile | 05 juillet 2019 à 10:15
@ caroff | 04 juillet 2019 à 17:00
Les très proches sont souvent les derniers à se rendre compte d'anomalies dans le comportement d'un escroc doublé d'un mythomane, voire d'un criminel en puissance. A moins qu'ils ne le protègent et fassent écran à ses déviations, jusqu'au moment où ils ne contrôlent plus rien, dès lors que le psychopathe se sentant démasqué est sur le point de passer à l'étape supérieure et irréversible.
Quant à le dénoncer avant l'heure, soit celle où il va passer à l'acte, c'est à la fois prendre le risque de se mettre toute une famille (monolithique) à dos, plus une justice que les seules intuitions sans être assorties de preuves et de faits avérés n'intéresse pas.
Comme j'en ai fait hélas l'expérience, ayant vu juste avant l'heure dans une affaire qui s'est hélas soldée par la mort de ma filleule et la relaxe (faute de preuves et témoignages) de son bourreau...
Rédigé par : Mary Preud'homme | 04 juillet 2019 à 20:56
C'est une bonne chose que de publier ce texte qui reste, en soi, une mystification.
Romand paraît se découvrir, en sondant son esprit pendant 24 ans, si je me souviens bien, et sans y parvenir.
Donc, il a une conscience secondaire de ses actes en scrutant le personnage qu'il ne cesse pas d'être. Le procès a dit les détails matériels, son modus uccidendi et étale ses bénéfices matériels. Sans doute a-t-on interrogé Romand sur ses sensations après les actes, mais dans le billet je ne trouve aucune réponse.
La retraite dans une abbaye ne convainc personne: c'est un grand classique de la rédemption, l'échelle de Jacob, la façon de sublimer ses actes dans une apothéose en gloire du Bernin, dans une abbaye célèbre. On pourrait admettre la retraite érémitique, la macération mais cette interrogation et la conclusion au néant est plutôt orgueilleuse. Se prétendre rien, c'est se confronter, dans son abbaye, au Tout et à l'Un. Il y a là une contradiction presque pathologique ce qui n'est pas surprenant mais fait douter de la spontanéité de la démarche.
Evidemment, l'incarcération qui ne semble pas avoir été d'une rigueur extrême, modifie les connexions cérébrales, les perceptions, mais il est étrange de lire Romand passer d'un enfermement à l'autre, alors qu'il entre dans l'infini.
Dernièrement, le frère d'un ami a été assassiné par deux adolescents, un Kosovar et un Turc, alors qu'infirme, il marchait avec des béquilles. Silence dans les infos mais accent mis sur le décès d'un quinqua expulsé, après trois tentatives, de son logement, menaces contre l'huissier, violences sur les policiers, et gros sanglots sur le choc de la famille. Il y a un beau mort, l'expulsé, conforme aux canons sociaux et un mort idiot, l'infirme qui a eu le malheur de déplaire aux migrants, pourtant si justes et si dignes.
Romand essaie de plaire, qu'il persévère, il y a un public pour ça.
Rédigé par : genau | 04 juillet 2019 à 20:34
Voyons voyons.
Lorsque Romand (JCR) glandouillait en Suisse et ailleurs, Internet était un média underground bicolore. Il a dû le pratiquer, geeks et spécialistes divers et variés se partageant alors la netiquette. En 2019, sortant en prison, JCR se retrouve avec un Internet mercantile et flashy, gagné par les réseaux sociaux souvent nivelés par le bas. N'oublions pas le positif pour autant. Il y a possibilité d'exercer la médecine à distance, de façon digitale, en binôme avec un diplômé possiblement moins talentueux.
Si Romand veut rembourser sa pitance - comme disait ma grand-mère - et les frais de blanchisserie de la prison, le brio qu'on lui accorde peut aider même officieusement la faculté en manque de bras. L'exercice physique de son coeur de métier me paraissant peu réaliste, vu le poids de la rumeur le concernant, il peut contribuer à la société de telle manière indirecte. Il y a bien des Esculape de toutes générations qui, d'un abord souvent engageant, ont tué plus de patients qu'ils n'en ont sauvé. Alors pourquoi pas un multi-assassin compétent, revanchard à la Vidocq ? Il n'échappe à personne que JCR a tout intérêt à se tenir à carreau. Et à remplir une dernière partie de vie dans laquelle l'enfant-roi qu'il fut est, lui aussi, mort et enterré.
En principe :/
Rédigé par : scoubab00 | 04 juillet 2019 à 18:05
Après avoir visionné ce lien, je reste trop émue, incapable d'exprimer ne serait-ce que le plus petit commentaire sur ce quintuple crime familial, les mots ne me viennent pas. C'est l'horreur absolue.
https://www.youtube.com/watch?v=DN7IGyNmp4I
Rédigé par : Ellen | 04 juillet 2019 à 17:03
@ Savonarole 04 juillet 2019 à 13:53
"On peut tout de même s’interroger sur son environnement familial, une épouse pharmacienne, des beaux-parents bourgeois, ils n’ont rien vu venir. Rien. "
Alors qu'ils auraient effet pu s'alarmer d'un gendre totalement muet sur ses activités professionnelles...
Comment parvenir à donner le change ? Mystère et boule de gomme !
Rédigé par : caroff | 04 juillet 2019 à 17:00
La photo de l'intéressé illustrant ce billet trouverait facilement sa place dans le test de Szondi, réputé pour la galerie de portraits, dans l'ensemble repoussants, qui le compose.
https://imgur.com/gallery/i6pL1
Ce test consiste à présenter six séries de portraits de cas répondant à huit pathologies mentales bien définies parmi lesquelles la personne testée doit choisir les deux qu'elle préfère et les deux qu'elle aime le moins, cela au cours de dix semaines (ce test, très controversé, n'est pas un test de personnalité, il opère un "diagnostic des pulsions" et la manière dont celles-ci se combinent chez une personne).
Le test, s'il était appliqué à JCR, montrerait peut-être une parenté entre son comportement actuel et son comportement précédent. De ce point de vue, il est beaucoup plus rassurant pour la société de savoir JCR inséré dans une structure monastique que lâché dans la nature. Son revirement lorsqu'il a voulu tuer sa maîtresse le montre sous un jour influençable.
Je trouve étonnant que l'épouse de JCR, pharmacienne, ne se soit aperçue de rien. La façon dont il devait être contraint de compartimenter sa vie pour éviter les recoupements aurait pu l'alerter. Ou alors au contraire, a-t-elle fini par se poser des questions, et de la sorte précipité le massacre. Il faut dire que sa marge de manœuvre était étroite : ou bien elle consolidait le mensonge par ignorance ou elle le faisait exploser par sagacité. Elle était en première ligne dans les deux rôles. Le maintien d'un tel mensonge pendant une si longue période ne peut se faire à mon sens que dans une société elle-même très compartimentée où les individus appartiennent à différentes sphères sociales étanches les unes par rapport aux autres.
Rédigé par : Lucile | 04 juillet 2019 à 14:28
@ Patrice Charoulet 3 juillet 2019 13:02
Chronique de Jacques Julliard Le Figaro 30/06/2019 : "Pourquoi les intellectuels n'aiment pas la liberté".
C'est effectivement un très bon article et vous avez raison de faire la différenciation qu'il n'a pas faite entre philosophe et écrivain.
Rares, effectivement, sont les intellectuels qui ne se sont pas trompés.
Pensée claire, jugements honnêtes, une très bonne page. Avec un petit portrait au vitriol de Jean-Paul Sartre.
Son article commence par la phrase fameuse de George Orwell "Les intellectuels sont portés au totalitarisme bien plus que les gens ordinaires". Phrase qui prend tout son sens depuis un siècle et demi.
Phrase qui devrait être affichée dans toutes les universités tant les jeunes diplômés et leurs collègues seniors se prennent, pour la plupart, pour une synthèse de Marx, Kant, Nietzsche... sans le talent et sans la profondeur de pensée. Un peu d'humilité serait la bienvenue !
Autre phrase de J. Julliard à remarquer : "Les intellectuels modernes n'ont que trop prétendu changer le monde. A ce jeu ils se sont discrédités et ont largement contribué à son malheur. Ils nous seraient beaucoup plus utiles, si de nouveau, ils essayaient un peu de le comprendre."
Dans les derniers paragraphes, une interprétation des propos de Poutine au Financial Times qui devrait provoquer une apoplexie chez Robert Marchenoir.
Cordialement.
Rédigé par : boureau | 04 juillet 2019 à 13:59
@ caroff | 04 juillet 2019 à 09:59
On peut tout de même s’interroger sur son environnement familial, une épouse pharmacienne, des beaux-parents bourgeois, ils n’ont rien vu venir. Rien.
N’importe quel beau-père s’inquiète du mode de vie et des revenus de son gendre.
On peut rapprocher ce drame de celui d’Alexia Daval où la mère de la victime nous a saoulés de son amour pour le meurtrier de sa fille, on n’aura jamais vu pire idiote, qui avant chaque apparition médiatique passait chez le coiffeur. Une jolie dinde au niveau intellectuel catastrophique.
Cela n’explique pas tout, mais en toutes circonstances, il faut avoir le « shining », le pressentiment (Stanley Kubrick)...
Rédigé par : Savonarole | 04 juillet 2019 à 13:53
Il a passé sa vie à se regarder le nombril. Il a coûté cher à la société qui l'a fait vivre, jugé, nourri en prison. Il n'a pas pensé une seconde à renvoyer l’ascenseur. Travailler pour des assos, aider dans les hôpitaux, réparer les rues, etc. Il a choisi de profiter d'un nid bien douillet et qui ne le fatiguera pas trop le "povre" ! Bien triste sire.
Rédigé par : tenivua | 04 juillet 2019 à 10:21
J'avais lu le livre d'Emmanuel Carrère (EC), un de nos meilleurs écrivains actuels, sur la destinée de Romand.
Le plus impressionnant et qui décourage l'analyse c'est l'obstination dont il fait preuve dans le mensonge. L'impression qu'il s'est constitué un autre monde, en dehors de toute réalité.
A la lecture du brillant livre d'EC, il vient à l'esprit que son "héros" va se réveiller, s'arrêter et se dénoncer avant de commettre l'irréparable !
Le plus étonnant pour un lecteur lambda comme moi fut de constater l'enferrement et la chute finale de cet homme banal rendu singulier par l'horreur de son crime.
Comment peut-on vivre après cette horreur ?
A l'abri des regards dans un monastère : c'est semble-t-il son choix.
A l'abri du regard de ses enfants et de sa femme : impossible, mais s'il ne recourt pas au suicide c'est que son instinct vital reste plus fort que la somme de ses remords. En a-t-il déjà éprouvé ?
Rédigé par : caroff | 04 juillet 2019 à 09:59
Bizarre quand même cette affaire à propos de laquelle on parle de raptus ainsi que de retour à une pratique religieuse susceptible d'accompagner un chemin allant de la damnation à la rédemption.
Rédigé par : Catherine JACOB | 04 juillet 2019 à 09:22
@ breizmabro | 04 juillet 2019 à 00:00
"Du coup je pourrai continuer à profiter du grand air à Ouessant et à manger du homard grillé"
Encore du homard !
Dites breizmabro, je ne voudrais pas jouer le nutritionniste grincheux, mais vous avez une alimentation hyper carencée.
Certains vivent d'amour et d'eau fraîche, d'autres de l'air du temps, parfois même de "Nourritures terrestres", mais toujours du homard !
Nous ici à Gouyette, on alterne thon et sardines...
En boîte, parce que le cuisinier nous a abandonnés en disant qu'il ne nous supportait plus.
Il paraît que c'est un Breton d'Ouessant, alors on attend...
Qu'il revienne ! On l'aimait bien.
Rédigé par : Tipaza | 04 juillet 2019 à 09:07
Le crime de sang est irréversible, les morts ne ressuscitent pas, pour être équitable la sanction devrait être irréversible également.
Dans certains cas, je regrette l'abolition de la peine de mort.
Pour moi la récidive sera évidente, placé dans des situations de conflit entre une vision intérieure qui le surestime et une réalité qui le met à son vrai niveau et dont il considère qu'elle le sous-estime, il recommencera pour sauver la vision intérieure qu'il a de lui-même.
L'individu en question est un psychopathe emblématique.
Ses propos me font penser à ceux prononcés par le psychopathe du film "Psychose" d'Hitchcock dans la dernière scène, et ce sont les derniers mots du film.
Immobile sur sa chaise, le psychopathe ne chasse pas une mouche en disant : "Et ils diront : mais elle ne ferait pas de mal à une mouche".
https://www.youtube.com/watch?v=KXnpzzoPaFU
Rédigé par : Tipaza | 04 juillet 2019 à 08:56
Monsieur Bilger, au vu des commentaires, vous prêchez dans le désert. Bienvenue au club !
Vous rêviez peut-être de faire accoucher les esprits ; soyez heureux de ne pas avoir fait rire, parce que si vous aviez abordé la question de savoir pourquoi une abbaye, vous auriez fait rire !
Et pourtant, quel autre lieu possible qu'une abbaye ?
Mais encore faudrait-il savoir ce qu'on fait dans une abbaye.
Vous allez voir qu'ils vont rire : on y prie !
Elle est pas bien bonne ?
Rédigé par : Xavier NEBOUT | 04 juillet 2019 à 07:50
"Je ne suis déjà plus rien"
Texte étrange cher P. Bilger ! Qui interroge !
Cet homme est passé de l'autre côté du miroir. Qui a-t-il vu ?
Triste destinée humaine. Prédestinée ?
Cordialement.
Rédigé par : boureau | 04 juillet 2019 à 07:17
"Accueilli" dans un monastère, excusez du peu, alors que la place de cette pourriture inhumaine serait dans une déchetterie parmi les ordures non recyclables...
Et que l'on cesse de parler et faire la promotion, une fois pour toutes, de cet odieux et lâche criminel.
Rédigé par : Mary Preud'homme | 04 juillet 2019 à 00:43
Allons-y... tous les détraqués qui se vautrent dans l'élimination de ceux qui gênent parce qu'on leur ment sans vergogne... et qu'on a peur de leur retour de bâton ou de flamme.
Ce détenu modèle... bien sûr, a coûté combien non seulement en pognon mais aussi en désespoir et malheur.
Comme beaucoup à ce niveau d'inhumanité une seule réponse, le néant et l'élimination...
Pauvre justice française si cool, bienveillante et généreuse avec l'anormalité mortifère.
Et on va s'étonner et chercher dans les entrailles des Gilets jaunes le pourquoi du comment dans quel sens... pauvres franchouillards.
Lequel de tous ces compreneurs à la verve enflammée le prendrait chez lui... levez la main et dites-le.
Amen... chez les moines et tout le reste.
Rédigé par : kacendre | 04 juillet 2019 à 00:05
"Je suis devenu un criminel qui a payé presque toute sa dette"
Bon, donc on peut payer - presque - toute une dette.. :D
Je vais en parler à mon banquier, peut-être qu'à défaut de le rembourser de - presque - toute ma dette le tribunal m'ordonnera le port d'un bracelet électronique à la place de la saisie de mes biens. Du coup je pourrai continuer à profiter du grand air à Ouessant et à manger du homard grillé en levant mon verre pour remercier mon juge des libertés...
Je plaisante naturellement.
C'est quoi "payer - presque - toute sa dette" quand on a tué ses parents, sa femme et ses enfants ?
Romand va vivre quelque temps (2 ans) chez des moines dans une abbaye à faire ce qu'il sait faire de mieux : mystifier (c'est un don que Dieu lui a donné ;))
Et après ?
Comme il n'est pas en fin de vie il devrait nous réserver encore quelques surprises dans les années à venir...
Rédigé par : breizmabro | 04 juillet 2019 à 00:00
@ Patrice Charoulet | 03 juillet 2019 à 16:02
Qu’est devenu le fameux colis ? Êtes-vous retourné à la Poste de Dieppe ? Qu’en est-il ?
Le suspense est insupportable, on veut savoir, qu'y avait-il dans ce colis ? Des sous-vêtements Damart ? L’hiver arrive à Dieppe dès le mois d’août. Tenez-nous informés.
Rédigé par : Savonarole | 03 juillet 2019 à 20:11
Réponds-moi Jean-Claude si tu en as dans le pantalon :
Après avoir épuisé ton crédit de démiurge au-delà de l'imaginable, ça fait quoi d'être un homme ?
Rédigé par : scoubab00 | 03 juillet 2019 à 19:25
La peine de mort pour Vincent l'innocent, la liberté pour Jean-Claude l'assassin... Nous vivons une drôle d'époque qui se veut humaniste... ça dépend pour qui.
Rédigé par : Myrta | 03 juillet 2019 à 19:02
Si j'ai bien compris, il est à présent et pour un certain temps reclus dans un monastère. Peut-être que la règle bénédictine le pliera à la discrétion qui sied en ces lieux propices à la réflexion.
On est ici sous l'empire de la situation de "moindre mal". Reste à espérer qu'il ne suivra pas les traces de Patrick Henry... Si tel devait être le cas, alors la Justice et le Législateur devront se poser la question de ces perpétuités au rabais et non réelles...
Rédigé par : Robert | 03 juillet 2019 à 17:21
Cher Philippe,
Deux réactions rapides sur l'affaire judiciaire proposée par vous.
Il est donné une grande attention à la sortie de ce détenu modèle.
Une hyper-protection pour le mettre à l'abri des journalistes, un parcours protégé par les forces de l'ordre de rond-point en rond-point, des moines à bicyclette détenteurs du secret de la loge de prière, un bracelet électronique dans une zone blanche dépourvue de réseau.
Les mêmes efforts tendant à une réinsertion réussie restent rares dans le milieu judiciaire et c'est ce que nous voulions souligner.
A souligner aussi, la très grande discrétion médiatique de l'avocat de cette personne qui devrait inspirer la profession. Cela montre qu'il est possible d'apporter un droit à la défense tout en apportant un grand respect aux victimes.
Par contre et à en croire l'avocat, si le père de famille avait réussi son suicide qu'il voulait collectif, le regard de la société aurait été tout autre.
françoise et karell Semtob
Rédigé par : semtob | 03 juillet 2019 à 16:58
Je plains les moines de l’Abbaye Notre-Dame de Fontgombault qui vont devoir sarcler leurs radis dès potron-minet avec un salopard. Il y a de quoi rendre sa chasuble et faire un autre métier.
Rédigé par : Savonarole | 03 juillet 2019 à 16:24
INTELLECTUELS ?
Le Figaro donne une pleine page à Jacques Julliard. C'est gentil. Il veut démontrer, je cite, que
« les intellectuels n'aiment pas la liberté ». Qu'il me laisse dire d'abord que le terme « intellectuels » est loin d'être clair. Je préfère deux autres mots « écrivain » et « philosophe ». Exemples : La Fontaine, Molière, Stendhal sont des écrivains. Aristote, Platon, Spinoza sont des philosophes.
Il énumère des « intellectuels » (mes guillemets veulent montrer que je n'assume pas ce mot) qui n'auraient pas aimé la liberté. Il y met Céline, qui est tout simplement un écrivain. Preuve que la catégorie « intellectuels » n'était pas la mieux choisie.
En gros, dans ceux qui n'aimeraient pas la liberté, dans la période récente (le XXe siècle) il voit deux groupes : ceux qui ont frayé avec le nazisme et ceux qui ont frayé avec le communisme. C'est assez peu contestable et ça ne nous apprend pas grand-chose.
Dans ce dernier groupe, le pompon revient, je le souligne, à Sartre qui a osé dire en 1973 :« Les révolutionnaires de 1793 n'ont probablement pas assez tué. »
J'observe que Julliard, prudemment, n'ose pas trop parler des vivants « qui n'aiment pas la liberté ».
Je veux réparer son oubli en lui proposant de se pencher sur le cas d'Alain Badiou, la "star de la Rue d'Ulm" (Aude Lancelin), qui ne vote pas, attend la Révolution malgré son grand âge, et qui célèbre encore le communisme avec intrépidité.
Il ne nous dit pas combien de morts il souhaite pour cette belle survenue.
Rédigé par : Patrice Charoulet | 03 juillet 2019 à 16:02
"…être un modèle dans une existence authentique, au lieu de l'avoir simulé dans une vie de façade..."
Pouvons-nous croire en la sincérité de ces paroles de la part d'un être qui fut capable des agissements dont il s'est rendu coupable ?
Pouvons-nous être sûrs que celui qui fut capable pendant des années de tromper tous les siens et qui, par crainte que sa supercherie soit découverte, fut capable de tous les éliminer plutôt que de s'éliminer lui-même, ce qui au demeurant atteste de la pire des lâchetés de sa part, n'a pas été capable de continuer à simuler sa vie après son jugement, tout comme il la simule encore aujourd'hui ?
Cet individu ne peut affirmer avoir aujourd'hui, ne serait-ce même que partiellement, payé sa dette car cette dernière n'est pas chiffrable puisque les vies qu'il a supprimées, elles-mêmes, ne sont pas quantifiables. Romand ne mérite même pas le moindre pardon.
Rédigé par : Michel Deluré | 03 juillet 2019 à 15:39
Même lui !
Il faudrait trouver une solution pour que nos élus n'appartiennent plus à la race des escrocs !
https://www.lepoint.fr/politique/la-fortune-secrete-de-raymond-barre-decouverte-en-suisse-02-07-2019-2322290_20.php
Lire aussi le premier commentaire de l'article qui rappelle à notre mémoire un bafouilleur pédant qui juge encore aujourd'hui des lois, alors qu'il était maître en c*nneries.
Mon dieu quelle France et ça continue.
Rédigé par : Gavroche | 03 juillet 2019 à 14:54
Quel crétin ce Romand avec sa tête de moine lunaire à sexualité trouble !
Que n’a-t-il organisé soigneusement son affaire, comme j’ai pu, sans trop de difficultés, y parvenir après avoir éliminé ma femme, mes enfants et les chiens…
Il serait libre, comme moi, le visage remodelé, dans une mégalopole où personne ne vous remarque, où les femmes sont accortes, où la bonne bourgeoisie nantaise ne promènera jamais ses yeux de fouine, où les petits trafics vous permettent de bien vivre…
Je lui aurais appris à ne jamais se retourner si quelqu’un lui avait crié : « Jean-Claude ! »
Moi, on peut toujours hurler derrière mes oreilles « Xavier ! » : pas un seul tressaillement !
Et des Ramon, il y en a des milliers ici…
Oui, quel pauvre type : sa cellule de moine il y terminera ses jours ; la mienne je n’ai fait qu’y passer.
Rédigé par : Mercader | 03 juillet 2019 à 14:19
"Je ne me pardonne rien. Je vais pactiser avec mon mystère. Je vais me taire. Je vais mourir un jour.
Je ne suis déjà plus rien."
S'il ne se pardonne rien, s'il estime n'être rien, pourquoi demander une libération conditionnelle ?
Et pourquoi ne pas s'être tu dès cette prise de conscience ?
"Je suis passé de la prison à l'abbaye, une autre forme d'enfermement mais consenti."
Comme je l'ai écrit, son intervention, c'est vraiment du n'importe quoi. La seule chose décente aurait été de se tuer.
Mais c'est sûr qu'à l’abbaye on ne le poussera pas à dépolluer le monde de sa présence.
"Je ne me plains pas."
Encore heureux, mais je suis incohérent.
"Je ne suis même pas heureux."
Même pas : la déception... Du moment que je dis - sans agir en conséquence - que je ne suis rien et que je vais dehors, je devrais être heureux.
Un scandale que je ne le sois pas.
Je veux être heureux ! Tout le monde veut être heureux, je ne suis rien, mais j'ai droit au bonheur.
Tout le monde peut tuer. Mais il n'a pas tué des gens qui lui aurait fait du tort, au contraire, des gens qui ne sont pas des ennemis, et des gens qu'il aurait dû protéger.
Il est donc normal que tout le monde le rejette, ah non, pas un centre de recyclage, une abbaye, pour les religieux, peu importe au fond ce qu'on fait, il importe de se repentir.
A la limite, tu ne fais pas grand-chose de mal mais ne va pas te repentir, enfer, tu fais le mal et te repens, paradis. Ce n'est pas essayer de bien agir qui compte, c'est se soumettre à une juridiction ecclésiastique, aux prêtres, à Dieu s'il existe, mais enfin, dans ce cas, qui nous a créés comme nous sommes ? J'agis mal et demande pardon à celui qui m'a créé comme ça ?
Absurde, et là-dedans, on se moque des victimes. Parce que si on veut le bien des victimes, il faut dissuader le crime, si on veut dissuader le crime, il faut être puni le plus possible, rester en prison, ne pas choisir, que ce soit un monastère, ou autre chose, mais subir, comme les victimes ont subi et comme les transgresseurs punis sont supposés le faire. Même si on est croyant, on peut dissuader le crime et s'occuper de son âme, on reste en prison, on prie, on se fait oublier des médias et des proches.
Je regrette qu'il n'y ait pas de prison à vie, et pour la dissuasion, et parce qu'on n'aurait pas droit à de telles interventions, incohérentes et indécentes. En comparaison, je dis bravo aux prisonniers repentants qui se tuent, ou à ceux qui estimant subir une injustice, innocents, ou "coupables", genre drogués qui ne devraient pas être enfermés, se soustraient à leur sort inique.
Rédigé par : Noblejoué | 03 juillet 2019 à 14:04
Malgré la difficulté, je veux bien admettre que cet homme soit sorti de prison. C'est la loi. Mais j'ai lu dans la presse une phrase de lui qui me rend perplexe à son propos, si la citation de ses paroles est exacte. Il aurait dit : "J'ai tué tous ceux que j'aimais, mais je suis enfin moi-même". Ce qui équivaut à dire : pour que j'existe, il fallait que mes parents, ma femme et mes enfants meurent (et donc que je me charge de les faire disparaître). Eux ou moi.
J'y perçois une mentalité de tueur, pour qui l'existence des autres n'est perçue qu'en fonction de soi, et le cas échéant comme un obstacle.
Petite remarque : il n'est ni plus ni moins lui-même maintenant qu'avant. Certes, il ne raconte plus de mensonges aux siens, et pour cause.
Ainsi, pour "être lui-même", il lui fallait sacrifier ses proches, après les avoir leurrés. Mais pire, il les désigne comme "ceux qu'il aimait". C'est vite dit ; de quelle sorte d'amour les aimait-il ? Toute une morale tordue concentrée en quelques mots ! Cela fait penser à l'accusé qui ayant tué père et mère réclame l'indulgence du jury sous prétexte qu'il est orphelin.
Enfin. Peut-être la citation a-t-elle été arrangée par un journaliste en mal de gros titre.
Rédigé par : Lucile | 03 juillet 2019 à 14:04
Ce genre d'hommes, lui comme Dupont de Ligonnès, ce sont avant tout des lâches incapables de faire face à leurs actes et responsabilités, incapables de se suicider ou de se livrer à la justice, laissant à leurs proches une chance de se refaire une vie.
Et nous, nous nous accordons bonne conscience en les laissant en vie, tout en acceptant que chaque matin huit à dix Français meurent sur nos routes parce que des chauffards inconscients ne pensant eux aussi qu'à eux-mêmes tueront à tout-va !
Nos chauffards tuent depuis toujours en un mois autant de Français que Daech en sept ans.
Trois femmes meurent chaque jour sous les coups de leur compagnon.
Le cas Lambert est du même ordre. Le tenir en vie est une infamie, ses parents ne pensent qu'à eux-mêmes, pas à lui. L'explosion de joie de leurs avocats il y a quelques semaines étaient d'une indécence rare.
L'interdiction de la peine de mort est une hypocrisie, pas une preuve de civilisation, une fois de plus des socialistes se prenaient pour des curés nous rappelant, en bon jésuites qu'ils sont, un des dix commandements.
Rédigé par : Claude Luçon | 03 juillet 2019 à 13:59
« On a beaucoup écrit sur moi. »
Tout est là ! Le MOI...
L'autre, qui est-il ? Existe-il autant que MOI existe ?
MOI est tout pour MOI, et il l'est tant que l'autre peut devenir ma proie, ma victime, ma libération, mon salut...
Ainsi, ce monsieur a tout imaginé, a pensé être digne de la haine, de la colère, de la rancune, mais il est possible qu'il ne puisse pas même y avoir droit.
Ainsi, je m'interroge et me perds en conjectures, pourquoi est-ce le dégoût qui m’apparaît, et non pas la haine ? Je n'ai pas de réponse...
Ceux qui ont plus d'expérience doivent savoir ce que j'ignore et dans mon ignorance, le dégoût est ce qui fait que la cécité et la surdité sont apparues.
Qui des anciens peut me dire la raison qui permet d’ôter la vie des êtres qui composent votre famille, et celle qui permet de conserver la sienne ?
Serait-ce que cet homme après toutes ces années en prison est la victime de ses contemporains, qui n'ont supprimé personne, mais qui ne manifestent à son égard que peu de compassion ?
Je crois être assez faible pour penser qu'il aurait été bon que ce monsieur se traite de la même manière qu'il a traité ceux qui n'ont pas pensé à le regarder comme leur ennemi.
Contra vim mortis non est medicamen in hortis. (Il n'y a dans le jardin aucun remède à la puissance de la mort.)
Il y a dans l'homme une faculté ignoble qui consiste à s'épargner, un instinct répugnant qui vit envers et contre tout, et l'ultime bassesse conduit à rechercher encore chez l'autre un soutien inique, pour la raison commode que l'action la plus tragique reposerait sur la nature la plus humaine, et que ce qui est humain ne m'est pas étranger...
Mais cet humain-là m'est étranger autant que peut m'être étranger un humain qui franchit les tabous se préservant par mille artifices du suicide. La perversion, ici, est remarquable et il convient de la redouter et de la repousser.
J'ai toujours eu pour Médée de l'aversion !
Rédigé par : duvent | 03 juillet 2019 à 13:36
Ainsi va-t-il rejoindre peut-être à sa manière Xavier Dupont de Ligonnès. J'ai toujours eu "la croyance" (on a celles qu'on peut) qu'il avait aussi été accueilli dans un monastère. Mais avec beaucoup plus de discrétion, n'ayant pas payé son dû à la société.
JCR a payé le sien à une société aboulique, mais en aucun cas à sa famille éliminée par lui. JCR ne mérite pas de vivre, il le sait. Aura-t-il le courage de se présenter de lui-même dans l'autre monde où ses victimes l'attendent ?
Rédigé par : fugace | 03 juillet 2019 à 13:23
Le cas de cet individu est singulier dans les annales du crime. À la tuerie, il a ajouté la duperie. Il s'était confectionné un rôle bon teint, satisfaisant son orgueil et l'image glorieuse qu'il avait de lui-même… qui devait se reproduire dans le regard des siens. Sa double vie ne concernait pas que l'existence d'une maîtresse, comme il arrive souvent, mais la construction artificielle d'un statut professionnel flatteur.
Il a tué cinq membres de sa famille dans un accès de folie et voulait en ajouter deux autres dans la foulée : sa maîtresse—dont on se demande quelle plaidoirie elle a bien pu prononcer pour avoir été épargnée—et lui-même, mais ce fut un acte manqué.
Il avait commencé des études de médecine et a échoué à les poursuivre : là s'initie l'enchaînement fatal. Son narcissisme l'a empêché d'admettre l'humiliation de cet échec d'accession à aussi noble carrière. Il a alors mis le doigt dans l'engrenage de la vie fabriquée et les rouages ont tourné inexorablement et nocivement sur plusieurs années. L'emprunt d'argent à des proches n'a pas amélioré la situation et a conforté sa démarche de faussaire invétéré, menteur institutionnel. Il fallait bien que, tôt ou tard, la réclamation des sommes soutirées déclenche l'apocalypse.
Le premier meurtre a provoqué les autres en cascade. Il lui était insupportable qu'une des victimes découvre sa forfaiture, sa duplicité existentielle de faux personnage, et bien sûr, dans l'enchaînement sanglant rapide, sa criminalité.
Était-il pertinent de le libérer si tôt ? L'ampleur du massacre laisse un goût amer d'insuffisance dans la peine purgée.
Jean-Claude Romand aura-t-il pleinement sa place dans la société avec l'atroce image qu'il véhicule ? Ceux qui le croiseront dans la rue et le reconnaîtront ne pourront s'empêcher de ressentir effroi et rejet instinctifs devant ce qu'ils considèreront comme l'incarnation du mal absolu.
La société a donné à Jean-Claude Romand la possibilité de se réinsérer. Il a bénéficié de cette deuxième chance dont ne jouiront pas ceux qu'il a fait disparaître.
Rédigé par : finch | 03 juillet 2019 à 13:16
Personnellement je pense que se voyant découvert, mieux eut valu pour lui qu’il se suicide. C’est ce qu’aurait fait un homme à qui il reste une parcelle de dignité.
Mais il a préféré commettre l’irréparable en assassinant sa femme et ses enfants.
S’il existe un enfer dans l’au-delà, je pense que sa place l’attend.
Le fait qu’il regrette son geste ne saurait atténuer sa monstruosité.
Il est des actes qui ne sauraient être pardonnés que ce soit dans ce monde ou ailleurs.
Rédigé par : Achille | 03 juillet 2019 à 13:02
Ce texte a touché ma fibre émotionnelle. De même, lorsque j'avais vu le film avec Daniel Auteuil, j'avais été captivé par le personnalité de cet homme emporté dans la spirale des dettes, de l'ennui et de la culpabilité provoquée par ses mensonges. Incapable de gérer plus longtemps les incohérences de son emploi du temps et de sa trésorerie, il a commis plusieurs meurtres pour continuer à sauver les apparences auprès de ses proches. L'ultime expression de sa vanité s'est exprimée dans les flots de sang, le feu de sa maison et les sirènes des pompiers dans la nuit.
Dieu pardonne et on peut oublier avec le temps. Mais dans l'expression de ma justice au singulier, personnellement, je ne pardonne pas à JCR. Quand Badinter avait proposé son projet de loi au Législateur, une clause du contrat prévoyait la suppression de la peine de mort à condition de priver le criminel de la liberté et pour toujours. Aujourd'hui, JCR a recouvré la liberté tandis que sa femme, ses enfants et ses parents sont morts et pour toujours. Je ne peux pas être satisfait.
Rédigé par : vamonos | 03 juillet 2019 à 10:31
Le jour où nos députés s'occupent en interdisant "la fessée", monument historique de l'éducation familiale, ce même jour, on lâche en semi-liberté un grand criminel, un pervers qui n'hésita pas à tuer ses deux enfants adorables et le reste de sa famille. Bien que condamné à perpète avec une peine de sûreté de 22 ans, le voilà dehors à 65 ans après avoir joué le deuxième simulacre de son existence, "le repenti modèle".
Badinter ne supportait pas de voir des têtes coupées et fit abolir une loi qui dissuade pourtant tous les pervers : la peine de mort qui envoie sans attendre devant la justice divine ceux qui ne doivent plus rester parmi nous.
Toutefois Satan veille et se distrait en semant vigoureusement sa graine : fous en tout genre, jusque dans les plus hautes fonctions qu'ils veulent vivre pour satisfaire leur ego ; et l'assemblée générale des crétins applaudit car elle a la majorité, c'est cela la démocratie.
Jour vraiment historique, Lagarde quitte le FMI, où elle a empoché une fortune, pour devenir la présidente de la BCE, nous sommes vraiment des zombis au sens propre du mot.
Rédigé par : Gavroche | 03 juillet 2019 à 10:23
"Je ne suis déjà plus rien."
Personne n'est "rien".
Nous sommes peu de chose, poussière redevenant poussière, mais nous sommes ce peu de chose. Ce n'est pas rien...
Et puis, ne sommes-nous pas tous les descendants de Caïn ?
Chaque meurtre nous rappelle que la violence ne sera jamais vaincue, mais qu'elle peut être contenue, à condition d'y mettre ce qu'il faut d'attention, d'efforts, d'amour.
Rédigé par : Denis Monod-Broca | 03 juillet 2019 à 09:19