Les épisodes honteux dont Alain Finkielkraut (AF) a été victime et qui m'ont indigné - je n'étais pas le seul - rendent difficile un regard critique sur lui, ses propos et ses analyses.
Je vais m'y risquer parce qu'il ne serait pas lui-même s'il exigeait de ceux qui l'estiment et la plupart du temps l'approuvent une inconditionnalité de principe.
Quand il affirme : "Je me vois en butte à une détraction monstrueuse dès que j'ouvre la bouche", il me semble qu'il exagère. Si on excepte les violences que j'ai évoquées et qui ne relèvent plus de la contradiction.
Je suis toujours surpris de voir à quel point des esprits brillants omniprésents dans la vie intellectuelle et médiatique - il n'est par exemple pas un sujet, du sport à l'immigration, sur lequel AF n'ait pas donné son avis - acceptent mal la rançon de cette lumière et de l'importance légitime qu'on leur donne.
Cette rançon est à la fois nécessaire et inévitable. Quelle serait donc cette démocratie où certains s'octroieraient une totale liberté d'expression quand d'autres devraient la subir sans réagir, même s'ils peuvent avoir mille fois tort dans leurs répliques ? Je me souviens de mes échanges, un soir, avec ce cher Michel Onfray, où je le sentais blessé par des attaques selon lui intolérables et où je l'avais en quelque sorte rassuré en soulignant qu'elles étaient l'obligatoire contrepartie de ses succès, de son exposition et de son aura. Infiniment petit par rapport à eux, c'est pourtant une donnée que j'ai toujours intériorisée. Penser, parler et écrire librement, c'est permettre à autrui de le faire à notre encontre dans le même registre.
Par ailleurs AF déplore - et ce n'est pas la première fois - "qu'aujourd'hui les règles minimales de la civilité et de la conversation civique ne soient plus respectées". Dans la vie sociale et dans l'éducation par exemple. Il a raison mais puis-je regretter que sur un plan personnel, au regard des expériences négatives que j'ai eues avec lui, il n'ait jamais jugé bon d'appliquer ces excellents principes ? Ma déception vient du fait que dans le domaine de l'urbanité, on ne peut tolérer d'un être comme lui la théorie sans la pratique.
Un AF à laisser peut-être mais à prendre pour l'essentiel !
Quelques fulgurances (L'Union).
"L'antiracisme qui est le principe premier de toute morale devient fou...On est traité de raciste pour un oui ou pour un non...La France n'est pas un pays antisémite même si l'antisémitisme s'exprime à nouveau dans les rues...Nous ne sommes pas à l'âge des violences policières mais à celle de la banalisation des violences anti-policières...La peur a changé de camp. Ce sont les flics qui ont la trouille et ils ont raison d'avoir la trouille..."
Une lucidité exemplaire.
En revanche, pour aborder la problématique du "pouvoir politique" qui selon lui serait "faible" et "remplacé par le pouvoir médiatique", il pourfend durement Edwy Plenel et Mediapart "s'enivrant de leur propre puissance. Ils ne nous font pas vivre dans une société de transparence mais de surveillance".
Je continue à penser que ce procès global est injuste. J'ai déjà dit à quel point Mediapart pâtissait ou bénéficiait d'un clivage entre une idéologie délétère - en substance, contre l'identité française et la civilisation européenne - et un remarquable travail d'investigation. (mon billet "Défendre Mediapart ? Pourquoi pas ?").
Le pouvoir médiatique existe, je l'admets. Mais il est sous vigilance, il n'est pas dictatorial ni omnipotent. Il peut être condamné.
Entre la transparence et la surveillance, je voudrais faire un sort à une société qu'on oublie trop : celle de l'exigence. Exigence des politiques, d'abord à leur égard. Exigence des élites dont l'exemplarité faillible et imparfaite a fait le lit de tous les déficits démocratiques, exigence d'une morale publique à tous les niveaux. Tenir ce qu'on promet. Etre à la hauteur de son pouvoir. Justifier la confiance qui vous a été octroyée.
Société d'exigence dont les médias devront être une première incarnation. Pour être légitimes dans les leçons qu'ils donnent et les bouleversements politiques et judiciaires qu'ils causent.
Beaucoup à prendre chez AF, peu à laisser !
@ Patrice Charoulet
https://www.avis-de-deces.net/f_alfred-leleu-caffiers-62132-pas-de-calais_250591_2010.html
Rédigé par : Paul Sébasteau | 15 août 2019 à 12:12
Je ne sais, mais je renifle, je respire, je suppute et confirme, quand Leleu débarque, Zonzon n'est pas loin, il s'approche, il bourdonne, il zonzonne et prétend du chrétien retourner à l'archaïque. Allez, pour notre insecte céleste, et si ce n'est pas Leleu, c'est donc son frère, et le sacrifice devenu inutile n'empêchera jamais Norma d'offrir le don total de sa vie à ses enfants :
https://www.youtube.com/watch?v=GrY66tzzveY
Goût du sang, sbriglia ?
Rédigé par : Aliocha | 15 août 2019 à 09:55
@ ALFRED LELEU
Vous nous faites lire une nouvelle fois un texte agrémenté de termes d'argot.
J'ai tenté d'éclairer un peu votre texte. Aliocha ayant cru reconnaître Zonzon, vous dites ne pas connaître ce commentateur, qui m'a d'ailleurs confirmé, de façon privée, ne pas être l'auteur de ces lignes. Et pour appuyer vos dires, vous redites vous appeler Alfred Leleu. En prime, vous nous offrez une photo avec trois exemplaires d'un livre d'Alfred Leleu, Quand passent les six cognes, éd.du Naufrage. Voilà qui semble clair et probant.
Je suis, à ne vous rien celer, dans un assez grand embarras. Quand on met votre prénom, votre nom, votre titre, sur Amazon ou Fnac, la réponse est qu'il n'y a pas de résultat. Enfin, mes recherches touchant cette maison d'édition sont demeurées sans résultat.
Que vous en semble, Monsieur l'argotier ?
Rédigé par : Patrice Charoulet | 15 août 2019 à 08:51
Où que vous soyez, paix à votre âme Alfred Leleu !
Rédigé par : Achille | 15 août 2019 à 08:35
@ hameau dans les nuages
C'est exactement ça !
@ Aliocha
Zonzon ? Jamais entendu parler de ce bédouin. Me contente d’être Leleu Alfred…
Rédigé par : ALFRED LELEU | 14 août 2019 à 21:43
Notes facilitant un peu la compréhension du texte d'ALFRED LELEU :
lardus : policiers / la maison Bourrmann (orthographe conseillée) : la police / bien boumé : de bonne humeur/les moins rouleurs (ici) : les moins bavards /en moins de jouge : en un rien de temps /un tapis : un bistrot/la schnoupe : la boisson /écosser quelques cigues (sans tréma) : obtenir quelques pièces /mon baveux : mon avocat /les bourres : les policiers /la roue : la filature /la gégène : la torture à l'électricité / le toutime et la mèche : la totalité de ce qu'on peut imaginer, et l'imprévu /naturlich : naturellement.
P.-S. 1 : On le sait, la Gestapo avait des locaux rue Lauriston.
P.-S. 2 : Je ne pense pas, cher Aliocha, que l'auteur de ces lignes soit l'auteur auquel vous songez.
Rédigé par : Patrice Charoulet | 14 août 2019 à 18:24
AF, le lire et s'échapper, il me fait penser à Don Quichotte, parfois il éructe et fait le spectacle, mais au fond il est un grand égoïste, il maîtrise la scène et choisit l'éclairagiste.
Je n'échangerai pas un de ses bouquins pour mes vacances à La Gomera, golf accueillant, pas de touristes que vous suivez à la trace des papiers gras et canettes de bière, restaurant cubain, épaule d'agneau cuisson parfaite feu de bois, perché en haut du caillou, le silence et la mer… Clarete d'exception… La vie aussi...
Les postillons d'AF me dérangent, son style n'a rien de fluide, en fait rien à prendre, rien à garder.
Température idéale, quiétude et propreté à tous les niveaux même mon matériel Ogio passe inaperçu, en fait pas de miroir.
Ah oui ! Scoubab00 s'il me lit, je ne sais s'il faisait partie des premiers arrivants du 15 août, vélos flambant neufs, cuissards de marque of course et 10 kg de trop sur la bascule.
A Sainte-Marie - au pied le la côte - premiers abandons, un livre de AF est moins surprenant, mais les montagnards des villes étonneront toujours la murguette des champs.
J'ai fini" Sagesse" de Michel Onfray, je l'aime bien et comme la critique du Palmipède, la troisième partie est sans doute la plus aboutie… Décevant aussi, le plaisir manque, trop c'est trop donc vous connaissez la musique quand c'est trop c'est… Bref c'est santé, farniente en attendant le livre qui vous fait rêver et empêche de dormir.
Rédigé par : Giuseppe | 14 août 2019 à 14:18
@ sbriglia
Si si, « incivilités » ! À l’égard de sa majesté Bilger, cela s’appelle comme cela :-)
En l’occurrence PB prend de haut, avec la suffisance qui est la sienne bien trop souvent, ceux qui osent poser des questions pour mieux le comprendre. Et puis franchement, qu'Alain Finkielkraut ne puisse pas répondre à tous ceux, sans doute extrêmement nombreux, qui lui écrivent, franchement... hein ! Mais Narcisse...
Rédigé par : HOPE | 14 août 2019 à 11:54
@ ALFRED LELEU | 13 août 2019 à 23:41
Le sang ça poisse les peluches et tache les bougies. Pas grave ! Le plus important est de ne pas avoir "notre haine" ! Parole d'Aliocha...
Rédigé par : hameau dans les nuages | 14 août 2019 à 09:25
Quand Leleu est à la cave, j'ai l'impression que Zonzon est au salon !
Bizarre, bizarre, la grange batelière...
Rédigé par : Aliocha | 14 août 2019 à 09:17
@ Trekker | 14 août 2019 à 00:37
En effet, je n’étais pas au courant, si j’ose dire, j’ai fait un raccourci incongru, votre éclairage montre que les fellaghas avaient de l’humour.
Rédigé par : Savonarole | 14 août 2019 à 07:14
@ Savonarole | 13 août 2019 à 19:22
"…Le regretté général Aussaresses qui œuvrait pour la France à Alger, parlait lui du « Coran alternatif »."
Désolé mais pour faire un bon mot, vous prenez certaine liberté avec les propos de mon ex-chef de corps. Feu le général Aussaresses n’a jamais dit cela, mais un propos similaire fut tenu par un de ses prisonniers FLN qui avait subi ses méthodes.
Un parlementaire suspicieux enquêtait alors sur les moyens qu’il employait pour faire avouer leurs forfaits à ses prisonniers ; Aussaresses répondit « je les fait jurer sur le Coran », et son prisonnier rétorqua alors « sur un Coran électrique « !
Cette remarque onze ans après faisait encore le délice d’Aussaresses quand il faisait allusion à sa période algérienne. Aucun de ses subalternes n’avait l’outrecuidance de lui demander ce qu’il advint après cela à ce prisonnier : il aurait été fort déplacé de questionner sur ce sujet notre colonel commandant le régiment…
Rédigé par : Trekker | 14 août 2019 à 00:37
@ Philippe Bilger | 13 août 2019 à 15:04
En amitié il faut une certaine part de réciprocité pour qu’elle soit véritablement sincère. Cela ne semble pas être le cas avec AF qui aurait un peu tendance à vous "snober" si j'ai bien tout compris.
Personnellement des amis comme ça, je n'insiste pas.
Rédigé par : Achille | 14 août 2019 à 00:13
@ breizmabro | 13 août 2019 à 18:00
Oui en effet, Barcelone a perdu tout son charme, c’est invivable de juin à fin août.
La ville est défigurée par un tourisme low-cost.
Les Français se tiennent à peu près correctement, mais il faut voir les hordes d’Anglais, Suédois, et autres bouffeurs d’élans du nord de l’Europe, ils vomissent dans les caniveaux jour et nuit.
J’y vais rarement.
Rédigé par : Savonarole | 13 août 2019 à 23:43
Minute ! Minute ! Vous savez quoi ? Paraîtrait que les Belges ont mouillé Salah Abdeslam pour "participation aux activités d’un groupe terroriste dans le dossier des attentats de Bruxelles du 22 mars 2016" ! Scié le cul à la base, je suis : le gars aurait été un chouïa cul et chemise avec ceusses de Molenbeek !
Si je rappelle la séquence, c'est pour les amnésiques :
13 novembre 2015 : Bataclan. 18 mars 2016 : arrestation d'Abdeslam à Molenbeek. 22 mars 2016 : attentat de Bruxelles. Si je calcule bien, ce zig, ils l'ont eu à leur pogne, les lardus belges, bien au chaud à la maison bourremane, avec plusieurs jours pour lui parler. Mais pour qu'il cause, il aurait fallu qu'il veuille bien et qu'il soit bien boumé. À croire qu'ils manquaient de main-d'oeuvre, les Belgos. Tiens, un gars dans le genre de Frédo le spahi, par exemple, que tout le monde appelait l'abbé rapport au fait qu'il y en avait pas deux comme lui pour amener à confesse les moins rouleurs, et en moins de jouge avec ça ! Faut dire qu'il travaillait plutôt à l'ancienne, le Frédo. Baignoire et tisonnier, des techniques apprises à son séminaire à lui, qu'il disait, rue Lauriston. Ce qui ne l'empêchait pas d'être très apprécié de ses voisins de palier pour son urbanité, et des dames du quartier pour ses travaux à la défonceuse. Il était de la BS, Frédo, "gang de la Banlieue Sud" comme on disait dans les journaux. Si tu le voyais pas au café des Malassis à Vitry c'est qu'il était aux Trois canards à Villejuif, un tapis tenu par le frère à Riton la moquette. On m'a dit que sur ses vieux jours il avait perdu la main bicause la schnoupe, et qu'on le croisait parfois au marché Aligre où il peinait à écosser quelques cigues en vendant du papier d'Arménie.
Bref, les méthodes à l'ancienne, de nos jours, ça marche plus du tout. Je le sais : je l'ai lu dans Le Monde dans la salle d'attente de mon baveux. C'est tout en psychologie qu'ils travaillent maintenant, les bourres. Oubliés la roue, la gégène, le waterboarding, toutim et mèche ! Et c'est comme ça que maintenant on est tout beaux et bien propres des mains. Bien sûr, on va dire que tout ça, ça se fait sur le dos des victimes, mais ces morts, natürlich, ils seront jamais là pour nous le reprocher ! Coeur avec les doigts, nom de dieu !
Rédigé par : ALFRED LELEU | 13 août 2019 à 23:41
@ Philippe Bilger
"J'espère que le malaise est dissipé et le mystère résolu."
Oui, pour moi... Je suppose que pour d'autres aussi.
Merci.
Rédigé par : Noblejoué | 13 août 2019 à 20:25
@ duvent de 12:32
« Figurez-vous que d'autres ont un faible pour le « courant alternatif », c'est amusant »
Le regretté général Aussaresses qui œuvrait pour la France à Alger, parlait lui du « Coran alternatif ».
Rédigé par : Savonarole | 13 août 2019 à 19:22
https://www.francetvinfo.fr/monde/usa/presidentielle/donald-trump/washington-refusera-la-nationalite-aux-immigrants-beneficiant-d-aides-publiques_3574397.html
"Le gouvernement de Donald Trump a annoncé lundi 12 août une nouvelle règlementation qui dénie désormais la nationalité américaine aux immigrés bénéficiant d'aides publiques.
Les immigrés qui seront jugés susceptibles de devenir des charges pour la société se verront refuser l'accès au territoire et ceux qui sont déjà aux Etats-Unis n'auront plus le droit à la carte verte, le permis de séjour américain, précise une nouvelle règlementation publiée par la Maison-Blanche. S'ils ont déjà une carte verte, ils ne pourront pas obtenir la nationalité américaine.
"Subvenir à leurs besoins et réussir ici"
Cette nouvelle réglementation vise les immigrants démunis, qui bénéficient à leur arrivée sur le territoire américain, pendant une période limitée, d'allocations logement ou de bons alimentaires. Est considéré comme une "charge pour la société, un individu qui reçoit "une ou plusieurs prestations publiques pendant plus de douze mois sur une période de trente-six mois", a détaillé Ken Cuccinelli, le directeur par intérim des services d'immigration américains." Source: France TV Info
Rédigé par : la voix de la raison | 13 août 2019 à 19:15
« Mon Dieu, que d'inutiles supputations ! »
Quand un homme de votre qualité se risque à imputer sur son blog des incivilités personnelles à une personne publique et sauf à prendre vos commentateurs pour des minus habens il est quelque peu hypocrite de les renvoyer dans les cordes...
Préciser la nature de ces incivilités affaiblit singulièrement par ailleurs l’adjectif inutile et ne fait que légitimer les étonnements dont vous vous moquez.
En toute respectueuse amitié...
Rédigé par : sbriglia | 13 août 2019 à 18:03
@ Savonarole 13 août 2019 à 13:43
Vous m'avez ôté les mots... du clavier. Rien à ajouter.
Adéo Savonarole*
*Je suis allée à Barcelone dernièrement. Cette ville est devenue horrible à la nuit tombante : les fêtes en bermudas et claquettes (!), alcool et drogue à gogo et j'en passe. C'est... comment dire... pire qu'à Saint-Malo un 15 août, même avec les bols en faïence au nom de Gwen ;)
Rédigé par : breizmabro | 13 août 2019 à 18:00
@ Trekker | 13 août 2019 à 15:45
Vous faites un triple saut périlleux avec un rétablissement parfait.
Belle leçon.
Rédigé par : yves albert | 13 août 2019 à 17:59
@ Savonarole | 13 août 2019 à 13:43
Quel naturel ! Vous êtes champion pour égayer l'atmosphère. Toujours un mot pour faire rire, même quand les sujets sont sérieux. Ca détend...
Rédigé par : Ellen | 13 août 2019 à 15:48
"...il n'est(...)pas un sujet, du sport à l'immigration, sur lequel AF n'ait pas donné son avis" (PB)
C’est l’archétype de ce qu’un ami psychanalyste appelait le délire de la raison. Cette forme de délire, selon ce dernier, était souvent fréquente chez les intellectuels ayant acquis une plus ou moins grande renommée.
Ce délire consistait à les faire pontifier, et souvent péremptoirement, sur des sujets dont ils n’avaient au plus qu’une connaissance superficielle. Leur connaissance avérée de certaines sciences humaines (philosophie, sociologie, histoire, etc.) les conduisait en toute bonne foi à s’aventurer dans cela.
Le cas type de ce délire est hélas très fréquent chez nombre de « célébrités » politiques.
Rédigé par : Trekker | 13 août 2019 à 15:45
Mon Dieu, que d'inutiles supputations !
J'aime beaucoup Alain Finkielkraut et même s'il n'avait pas besoin de moi je l'ai souvent défendu. J'ai eu le bonheur de pouvoir le questionner à deux reprises dans mes "Entretiens", et une fois dans mon émission "La voix de Bilger" sur Sud Radio.
La petite réserve que je formule tient, de sa part, à un éloge légitime de la civilité et au fait qu'en dehors du truchement opéré par son épouse avocate, je n'ai jamais eu directement le moindre accusé de réception de sa part alors que je lui avais fait parvenir des messages. Idem pour des amis que je lui avais recommandés et qui n'ont jamais obtenu de réponse. C'est une transgression infime mais elle m'a gêné parce qu'elle venait de lui.
Pour Répliques, il est évident que j'aurais aimé y être invité mais je ne suis pas assez sot pour prétendre qu'il en avait l'obligation.
J'espère que le malaise est dissipé et le mystère résolu.
Rédigé par : Philippe Bilger | 13 août 2019 à 15:04
@ Lucile | 13 août 2019 à 11:26
Parfait.
On ne pouvait pas me donner une réponse plus claire, ni plus déterminée.
J’aime bien quand vous abandonnez le fleuret moucheté pour le sabre d’abordage !
Rédigé par : Tipaza | 13 août 2019 à 14:50
"Il a raison mais puis-je regretter que sur un plan personnel, au regard des expériences négatives que j'ai eues avec lui, il n'ait jamais jugé bon d'appliquer ces excellents principes ? Ma déception vient du fait que dans le domaine de l'urbanité, on ne peut tolérer d'un être comme lui la théorie sans la pratique." (PB)
Ce propos intrigue plusieurs commentateurs. Pour le comprendre je pense qu'il faut lire le billet de Philippe (qui a regretté plusieurs fois de n'avoir pas été invité à "Répliques") du 24 avril 2010 : "Alain Finkielkraut peut être agaçant."
https://www.philippebilger.com/blog/2010/04/alain-finkielkraut-peut-%C3%AAtre-aga%C3%A7ant.html
Rédigé par : Marc GHINSBERG | 13 août 2019 à 14:49
@ Tipaza
Très jolie chanson !
Rédigé par : Lucile | 13 août 2019 à 13:58
En somme, personne ici n’a lu Finkielkraut mais tout le monde l’a vu à la télévision. Et ça papote, et ça papote sur Finkielkraut...
Rédigé par : Savonarole | 13 août 2019 à 13:43
@ Tipaza
"La lucidité doit être suivie de la sérénité et du courage, évidemment."
Ce n'est pas si évident, la souffrance, la mort et l'injustice ne sont pas plus tolérables d'être inévitables. Etre serein sans raison s'obtient par la drogue, mais quand on se drogue, on sait au moins pourquoi on est serein, ce n'est pas parce que le monde peut inspirer de la sérénité, c'est parce qu'on modifie sa chimie.
Délibérément. Les médicaments rendent dépendants, la drogue aussi, la différence c'est que les drogues peuvent faire plus de dégâts... D'un autre côté, on peut être abruti par les médicaments, si personne n'en parle... Pareil, on est plus serein avec de l'opium qu'avec autre chose. Mais silence radio. De plus, prendre sciemment une surdose d'opium est le suicide le moins douloureux, le plus sans pathos, détaché, serein, en un mot, le plus élégant du monde.
On veut que les gens aient une philosophie du qui perd gagne dans la vie... En somme, leur donner des "raisons", d'être serein sans raison, en religion les derniers sont les premiers, religieusement ou non, on prétend que les mortifications rendent la vie intéressante.
Et autres choses du même tonneau... Si on est pauvre-noir-femme-handicapé, on l'a bien mérité, et si on se suicide, on a un karma encore pire... La religion comme garde-chiourme qui empêche les gens de s'évader de leur enfer.
Moins on voit les choses comme ça, ô que tout va bien, ô que l'on va encore plus me torturer si je pars, plus il faut d'éléments faisant écran à ce qui ne va pas, dans sa vie, telle personne qu'on aime, réalisation, confort, peut-être.
La vie vaut la peine d'être vécue tant que les avantages sont plus grands que les inconvénients, toujours si ça va.
Pas un instant de plus sinon.
Qu'elle vaille le coup ou pas, on peut avoir le devoir de vivre si on a des enfants - je ne parle pas d'enfants issus de viols ou d'enfants dans le dos, évidemment.
Déjà atroce la situation où on les impose à quelqu'un... Sinon une des raisons de ne pas avoir d'enfant : plus de porte de sortie.
Le problème est qu'on n'ait pas accès à l'immortalité, et guère plus au suicide, manque de courage, de technique, d'outils et d'opportunité... En plus, on risque de se retrouver à l'hôpital, dans le meilleur des cas avec des médecins à renifler votre cerveau, dans le pire, cela plus une perte physique, exemple des gens qui sautent d'un endroit pas assez haut - les chanceux qui n'ont pas le vertige malchanceux d'avoir mal calculé leur coup à moins que quelque chose invisible ait réduit la force de l'impact.
A part ça, on peut manquer du courage de se tuer, ce qui n'augure guère qu'on aura le courage de vivre.
Mais notre société ne valorise pas le courage. Quoi qu'on en dise... Elle aime culpabiliser, oui, mais ne reconnaît pas le courage de se tuer, ni celui de vivre, rien. Elle chipote même son admiration aux héros.
En fait, on dit aux gens d'avoir du courage pour leur imposer de se conformer à ceci ou à cela. En somme, être dans une moyenne.
Enfin, vous avez peut-être plus de courage que moi... C'est fort possible. Ecoutez, je ne veux pas ironiser, mais une fois j'ai dit à quelqu'un que je l'admirais hors contexte étude ou travail, donc sans que cela puisse passer pour intéressé, ici, et on m'a accusé de tout sauf de la destruction de la couche d'ozone.
Je n'ai pas envie que ça recommence alors que je ne vous admire même pas, ni méprise ni rien. Au fait, la sale bête ? Dommage que je ne l'ai pas écrasée, enfin, il n'y a pas qu'elle, les calomniateurs sont pires que tout. Pour tout dire, je me vois bien tuer dans certaines circonstances, et c'est même un devoir en cas de tyrannicide, peut-être qui sait torturer s'il n'y a pas d'autres moyens d'information dans des cas où la police est indisponible type guerre civile, mais la calomnie, jamais.
https://www.youtube.com/watch?v=IfyCau4yyBk
Si vous avez plus de courage, vous aurez du mal à comprendre ce qu'il en est d'être lâche, c'est comme de marcher sans oxygène dans les montagnes quand on n'est pas Népalais. Le Népalais peut, pas vous... Chacun son monde.
Si vous n'en avez pas plus, j'ai un courage différent, par exemple, je vois la fin dans le début, tout ce qui peut clocher et tout ce qui est irrémédiable. Même des choses différentes mais équivalentes ne sont pas comprises. Les hommes et les femmes ne cessent de se rabaisser et méconnaître, dans l'attachement et le ressentiment les uns des autres, par exemple.
Ils se disputent même le sexe de leur dieu ! Avec le polythéisme, au moins, il y avait des dieux pour hommes et des déesses pour femmes, moins de disputes. De façon générale, les dieux se disputaient davantage, les humains, moins, la religion pouvait donc passer pour paratonnerre de notre violence, à présent, elle l’accroît.
Utile, elle est devenue nuisible. On la garde par besoin et habitude, mais elle nuit, ce qu'elle nuit ! L'Islam est pire, chaque monothéisme est pire que le précédent, il lui faut prétendre être mieux, refouler violemment les autres. En plus, dieu est plus masculin que jamais, pas de mère de dieu, par exemple. Bref, bref, chacun vit dans son monde.
Mais les religieux ont tendance à imposer leur monde aux autres : par exemple, l'humain est un genre d'esclave, il ne s'appartient pas, il n'a pas le droit de se tuer... Cette idée persiste dans le fait de considérer le suicidaire malade, et pas, par exemple, j'aime telle personne, elle est morte, je meurs, par exemple, je vais devenir pauvre, un enfer, je l'évite.
Puisque le monde n'en vaut plus la peine pour soi... Les coûts surpassent les avantages, c'est vrai et douloureux, objectif et subjectif.
La parole du suicidé ne compte pas, il doit donner la sienne de ne pas recommencer, sinon prison, je veux dire hôpital. Bref, un avenir de vide est prévisible, et il faut s'y jeter sinon c'est cul-de-basse-fosse.
L'inverse du croyant qui s'impose, du médecin qui s'impose :
"Où est le poète ? Montrez-le ! montrez-le
Vous, les neuf Muses ! que je puisse le reconnaître.
C'est l'homme qui en face d'un homme
Est toujours un égal, fût-il un roi,
Qu'il soit le plus pauvre de la tribu des mendiants
Ou n'importe quelle autre chose étonnante
Que puisse être un homme entre un singe et Platon ;
C'est l'homme qui, devant un oiseau,
Roitelet ou aigle, trouve le chemin
De tous ses instincts ; il a entendu
Le rugissement du lion, et peut dire
Ce qu'exprime sa gorge rugueuse,
Et pour lui le hurlement du tigre
A une signification et frappe
Son oreille comme une langue maternelle."
Keats
Rédigé par : Noblejoué | 13 août 2019 à 13:42
@ Robert Marchenoir | 13 août 2019 à 02:45
« Je me perds en conjectures sur le sens du message personnel contenu dans ce billet. »
Ce n'est pas étonnant, et c'est précisément cette lacune dans votre éducation qui fait votre infirmité et celle-ci vous a perdu en conjectures...
Nous pouvons ainsi mesurer toute votre vulgarité et votre absence de savoir-vivre.
Car voyez-vous, le respect de l'autre, lorsqu'on est chez lui, empêche toute insinuation et sous-entendu, dites plutôt ce que vous suggérez grossièrement.
Décidément vous n'êtes qu'un couard de salon, fourbe, craintif et audacieux à la fois, il va de soi que l'audace qui est la vôtre est inversement proportionnelle aux risques que vous prenez, qui sont toujours proches de zéro...
Elusen 13 août 2019 à 07:35 sur un autre fil a écrit ceci à votre propos :
« Je peux donc l’affirmer : Robert Marchenoir n’a jamais lu le truc, c’est un escroc ! »
Je ne suis pas de son avis, je trouve que ce mot d'« escroc » est en dessous de la réalité.
Marchenoir, lorsqu'un jour dans votre vie, vous aurez rencontré un homme noir, et que vous aurez eu le courage de lui dire tout ce que vous déversez ici d'insanités et d'abjections, vous viendrez nous rapporter cet exploit, et alors, nous pourrons dire de vous : ECCE HOMO !
Obiter dictum :
Vous avez écrit ceci : « Vous savez que j'ai un petit faible pour les disjoncteurs différentiels. Rien que le nom m'amuse. »
Figurez-vous que d'autres ont un faible pour le « courant alternatif », c'est amusant.
Rédigé par : duvent | 13 août 2019 à 12:32
@ Tipaza
Je reconnais que pour un ancien leader de Mai 68 se réclamant de Mao, il est difficile de devenir autre chose que socialiste et en dernier ressort macronien. Le parcours est fréquent. Il est donc amené à voter pour l'ancien Premier ministre qui a eu Najat Vallaud-Belkacem dans son équipe, tout le regrettant que l'école maintienne les élèves à un niveau des plus bas. Il avait vu Hollande à l'œuvre. Bon, après tout, il fallait bien voter, et autant opter pour la fidélité à ses idées (en matière de fidélité, Valls n'est pas un parangon, on en a eu la confirmation un peu plus tard). Pendant ce temps-là, l'école continue de se dégrader, mais on le déplore.
Idem pour l'économie, quand on entend dire que l'économie doit s'effacer derrière la politique, on peut l'entendre de deux façons : 1) on va faire des plans quinquennaux ou autres, c'est l'État qui va gérer les moyens de production 2) non, non, on est modernes, on accepte l'idée d'économie de marché, mais pouce, on peut dépenser plus qu'on ne gagne et on met des entraves à la concurrence. Ça risque d'avoir du mal à marcher. C'est d'ailleurs le cas.
C'est pourquoi je pense qu'AF a déjà fait beaucoup de chemin depuis Mai 68, cependant le voilà tout de même arrêté me semble-t-il, emberlificoté dans les pudeurs de la politique. Toujours socialiste, socialiste désolé, socialiste lucide, socialiste intelligent, socialiste idéaliste, mais socialiste prêt à installer plus de socialisme au sommet de l'État. Cela ne m'empêche pas de l'aimer tel qu'il est, et de penser qu'il a raison de se battre pour un enseignement de qualité. À tel point qu'il nous ferait presque aimer le socialisme. Je pense aussi qu'il aurait plus de poids s'il ne disait pas pour qui il votait, ce qui serait le plus simple, ou s'il analysait les inconvénients de son vote personnel avec la même lucidité inquiète que le reste de l'actualité.
Rédigé par : Lucile | 13 août 2019 à 11:26
"...mais puis-je regretter que sur un plan personnel, au regard des expériences négatives que j'ai eues avec lui..."
Depuis quelques billets notre hôte se lance dans la pensée complexe typiquement macronienne.
La paix est une bêtise, mais en même temps, le désordre est inacceptable.
Pourquoi les élus seraient-ils épargnés alors que Mediapart nous montre tous les jours, certes par des moyens contestables, que beaucoup sont corrompus.
En fait nos élus nous représentent, mais ils nous font également la démonstration que dès qu’un individu possède un peu de pouvoir il est tenté d’en profiter. Les purs en politique sont rares car pour durer dans ce domaine il faut faire des "arrangements" qui n’ont rien de bien vertueux.
« Finkie » est un ami, mais il m’arrive quand même de m’engueuler avec lui de temps en temps...
Ajoutons à cela qu’il a voté Sarkozy, puis Hollande et pour finir Macron, et au bout de quelques mois qu’ils étaient à l’Elysée, il s’est mis à les critiquer.
En fait c’est toute la contradiction d’un esprit de libre penseur régulièrement déçu de ses premières impressions.
Rédigé par : Achille | 13 août 2019 à 11:12
@ fugace 12/08 16:25
« AF intolérant ? très vraisemblablement. Mais comment le comprendre ? »
Ne serait-ce pas une marque d'intolérance de ma part que de prétendre, sans connaître suffisamment une personne, que cette dernière est « très vraisemblablement » elle-même intolérante ?
Si l'intolérance d'AF était avérée, cette certitude se substituant alors à une simple opinion ferait que le problème de la tolérance, ici, ne se poserait plus.
Quant à votre référence à Goethe, en quoi la tolérance serait-elle plus offensante, voire méprisante, que le respect ?
Tolérer une opinion que l'on ne partage pas, est-ce si différent que la respecter ?
La tolérer, n'est-ce point faire preuve justement, au-delà d'une attitude de simple condescendance, d'une volonté de s'opposer à tout sectarisme, à tout autoritarisme ?
N'est-ce pas témoigner d'humilité en admettant que notre opinion n'est peut-être pas une certitude, que nous sommes faillibles et que la vérité est peut-être ailleurs ?
Au final, pouvons-nous tolérer sans respecter et inversement respecter sans tolérer ?
Rédigé par : Michel Deluré | 13 août 2019 à 11:04
"...il n'est(...)pas un sujet, du sport à l'immigration, sur lequel AF n'ait pas donné son avis" (PB)
C'est ce qui devrait en faire le contraire d'un intellectuel. Un intellectuel, c'est, au sens universitaire, quelqu'un qui s'est spécialisé dans un domaine ou dans un sujet. C'est, au sens juif du scribe, un commentateur de la Torah. C'est, en France, depuis l'avènement du journalisme, un éditorialiste, un publiciste, un donneur d'opinion. C'est, depuis les Lumières et depuis l'affaire Dreyfus, quelqu'un qui est censé avoir un avis éclairé et nous expliquer "ce qu'il faut en penser", comme disait mon professeur de français du collège à la fin des débats qu'il animait. Il vaut mieux qu'il le fasse en ayant des lettres puisqu'il s'exprime de façon littéraire. Et certes, Alain Finkielkraut n'en manque pas.
Mais il se serait grandi en devenant, comme il le prétend, non un nouveau ni un omni, mais un vrai philosophe. Un philosophe est un commentateur des livres de sagesse. Ou bien c'est un homme qui décrypte avec profondeur et logique le "comment" de la physique, de la métaphysique ou de la politique. En ce sens, le philosophe est un commentateur. Mais Alain Finkielkraut est un commentateur au sens où l'a regretté E. Macron en ne voulant pas prendre ses conseils lors de la campagne présidentielle. C'est un commentateur qui n'explique que lui-même et qui ne crée pas de concepts. Il ne décrypte que sa propre opinion sur le monde comme il va. En ce sens, il n'apporte rien. Mais comme il se décrypte avec un certain brio, on lui fait crédit. On estime que l'opinion d'Alain Finkielkraut vaut mieux que celle d'un client du café du commerce. Or elle ne vaut pas mieux, à moins de mettre l'emballage sur le compte du produit fini. On ne peut pas lui retirer qu'elle est mieux emballée.
Alain Finkielkraut promettait de penser contre lui-même. Il est depuis au moins deux décennies sur une double défensive, sur la défensive en tant que Français et sur la défensive en tant que juif. Être sur la défensive ne dénote pas beaucoup d'empathie, condition première du dialogue. Mais Alain Finkielkraut n'est pas un homme de dialogue, on en a vu moult illustrations dans ses pétages de plomb et vous avez vous-même fait l'expérience de son manque d'urbanité, alors qu'il était le premier invité de votre chaîne YouTube et que vous lui aviez tressé des couronnes de louanges, selon moi en le surcotant.
Alain Finkielkraut traîne son "identité malheureuse" dans la société de la "sobriété heureuse". Je préfère être un torturé joyeux. J'admire aussi ceux qui sont "joyeux et combattants" ou ceux qui, comme Jean Dutourd, se déclarent des "pessimistes gais".
J'ai souvent remarqué que les tenants de la "pensée close" (pour employer le vocabulaire de Bergson) trouvaient plus d'allant à être réactionnaires que ceux qui avaient fait le saut qualitatif qui les avait plongés tout béats et sans plus d'inquiétude dans la "société ouverte". Je ne remarque pas cet allant chez Alain Finkielkraut, répétiteur souvent fatigant des grands livres et de son vague à l'âme.
Rédigé par : Julien WEINZAEPFLEN | 13 août 2019 à 10:44
@ Lucile | 12 août 2019 à 21:25
« Cependant, AF me semble maintenant bloqué dans son évolution politique »
Vous avez l’air de présenter cette non évolution politique comme un défaut, une tare politique.
Est-ce qu’au contraire ce ne serait pas l’ultime fidélité à des convictions, à un engagement, malgré les trahisons de ceux qui auraient dû le conforter ?
Il n’est pas le seul à rester bloqué, il y en a eu d’autres.
Au hasard, Jean-Marie Le Pen dit Le Menhir ;-)
Mais je me doute que ce menhir n’est pas dans vos bonnes grâces, d’ailleurs il sera bientôt un dolmen, mais il y en a eu d’autres de menhir.
Par exemple celui qui a dit :
« Si l'on n'est plus que mille, eh bien, j'en suis ! Si même
Ils ne sont plus que cent, je brave encor Sylla ;
S'il en demeure dix, je serai le dixième ;
Et s'il n'en reste qu'un, je serai celui-là ! »
Pour le texte complet voici le lien :
https://poesie.webnet.fr/lesgrandsclassiques/Poemes/victor_hugo/ultima_verba
Vous terminez votre commentaire par ces quelques mots de Philippe Bilger :
"...beaucoup à prendre chez Alain Finkielkraut !"
Il m’arrive à moi de chantonner ceci :
https://www.youtube.com/watch?v=25EdKQcPGNs
——————————
@ Noblejoué | 13 août 2019 à 08:10
« La lucidité, ce sont les noces de l'honnêteté et de l'intelligence, la lucidité, c'est le détachement, l'indifférence absolue au sein de la connaissance. »
Belle définition de la lucidité.
C’est la suite qui ne me convient pas.
La lucidité doit être suivie de la sérénité et du courage, évidemment.
Sur ce, je repars au boulot lucide et pas trop serein, et sans trop de courage, ma maison attend des travaux de réfection et j’ai horreur des travaux manuels !
Rédigé par : Tipaza | 13 août 2019 à 09:47
"Par ailleurs AF déplore - et ce n'est pas la première fois - "qu'aujourd'hui les règles minimales de la civilité et de la conversation civique ne soient plus respectées". Dans la vie sociale et dans l'éducation par exemple. Il a raison mais puis-je regretter que sur un plan personnel, au regard des expériences négatives que j'ai eues avec lui, il n'ait jamais jugé bon d'appliquer ces excellents principes ? Ma déception vient du fait que dans le domaine de l'urbanité, on ne peut tolérer d'un être comme lui la théorie sans la pratique." (PB)
C'est vague.
Cela peut aller de la trahison d'un secret, du harcèlement d'un membre de la famille Bilger, des imputations calomnieuses, bref, des choses qui mériteraient pire que des allusions... à je n'ai pas envie de répondre à une interview de monsieur Bilger, peut-être avec la circonstance aggravante de ne pas le dire mais de renvoyer la rencontre à un futur indéfini.
Plus bénin encore, il se peut que AF soit un hôte peu distrayant, parfois perdu dans ses pensées, peut-être avec la circonstance aggravante de siroter les crus de son hôte sans dissimuler son mépris de certains convives jugés imbéciles...
...parfois énervé comme on le voit dans certaines de ces interventions. Non par Bacchus mais par des idées qu'il désire défendre passionnément.
Le problème est que dans l'ignorance, on risque d'être injuste, soit pour AF soit pour monsieur Bilger.
Situation embarrassante, mais on ne peut pas ne pas se demander ce qu'il en est. Situation frustrante, je n'aime le don qui aboutit au refus, et dire sans dire est une forme de coquetterie comme une autre. Parce que la coquette n'est pas la seule à se donner pour se refuser. Mais une de perdue, dix de retrouvées... Pour la connaissance, c'est au fond, pareil. Si un intervenant ne vient pas, part tôt, parle d'un sujet finalement rasoir, si une émission est déprogrammée ou un livre introuvable, vu l'immensité du savoir, c'est aussi un de perdu, dix de retrouvés.
Il faut être dans la recherche d'un point précis ou être attaché à une personne déterminée pour penser autrement... L'amour et la quête sont de fort belles choses, mais quelque peu aliénantes, je veux dire que cela rend dépendant. La quête de liberté serait-elle la quête de la non-quête ? Peut-on passer de l'un à l'autre comme jouer sur tous les registres, et pourquoi pas ?
Les gens trahissent, à commencer par leur parole, les gens trahissent, leur secret et ceux des autres, les gens trahissent, la justice en calomniant, trahissent, trahissent, comme ils respirent.
Ils veulent quasiment un droit à trahir, en disant qu'il ne faut pas être rigide, ils ont le droit de polluer la vie des autres, mais les autres, eux, n'ont pas le droit de se tuer.
On peut naufrager les autres à force de fausses lumières, mais les autres n'ont pas le droit de se saborder eux-mêmes s'ils en ont assez de naviguer ! Les gens ont besoin de gens à trahir, pourrait-on dire...
Je ne sais trop ce que recouvre le terme de civilité, mais le monde repose sur la loyauté.
Pas la confiance, la loyauté... A un moment, même les naïfs voient qu'une confiance peut être mal placée... Peut-on croire la parole, le serment, le contrat ? Peut-on croire que la loi soit appliquée ?
Moins on y croit, moins on s'engage. Ce n'est bon ni pour les sentiments, ni pour la paix, ni pour les affaires.
Mais rien ne vaut la lucidité. La lucidité, ce sont les noces de l'honnêteté et de l'intelligence, la lucidité, c'est le détachement, l'indifférence absolue au sein de la connaissance.
Rédigé par : Noblejoué | 13 août 2019 à 08:10
"...mais puis-je regretter que sur un plan personnel, au regard des expériences négatives que j'ai eues avec lui..." (PB)
On ouvre la porte d’une de ces conjectures où se perd Robert Marchenoir et, comme dans un film d’Hitchcock,
apparaissent d’autres portes...
Et l’imagination de galoper...
Et si l’un avait monopolisé la parole au détriment de l’autre au cours d’un dîner ? Si le genou de l’un s’était quelque peu égaré sur le genou de la femme de l’autre ? Si l’un avait refusé de préfacer un ouvrage de l’autre ? Si l’un avait cruellement ironisé sur le blog de l’autre ? Si l’un avait refusé à l’autre son soutien à l’immortalité ?
Et Robert Marchenoir d’errer de plus belle en conjectures...
En Corse on se tue pour moins que ça...
Mais chez ces gens-là on allusionne, on suppute, on ellipse, on chuchote, on met ses gants beurre frais pour enfoncer la dague...
Haine d’écrivains...
Il y a un très beau livre sur ces enfantillages des plus grands...
Rédigé par : sbriglia | 13 août 2019 à 08:00
AF qui chantait l’Internationale sur les barricades en Mai 68 et l’émancipation de la femme, n’aime pas le football féminin, ni la boxe et le rugby féminin.
Ce qu’il y a à laisser chez « Finkie » c’est sans doute son côté réac .
C’est terrible comme on peut changer avec l’âge !
Rédigé par : Achille | 13 août 2019 à 07:28
La génération qui décide que "certains, certaines ont peur de mourir" oublie de préciser comment elle-même a peur de vivre. Libre.
Rédigé par : Chemins de traverse | 13 août 2019 à 06:02
Je me perds en conjectures sur le sens du message personnel contenu dans ce billet.
Rédigé par : Robert Marchenoir | 13 août 2019 à 02:45
Chez le moralisateur soporifique Plenel: peu à prendre, quasiment tout à laisser.
Chez Finkielkraut c'est exactement l'inverse.
Rédigé par : jack | 13 août 2019 à 00:48
Cher monsieur Bilger, vous en dites trop ou pas assez. L'attaque que vous formulez à l'égard d'Alain Finkielkraut est d'une imprécision déplaisante.
Rédigé par : Tournesol | 13 août 2019 à 00:43
@ caroff | 12 août 2019 à 11:08
Et pourtant, vos écrits sont largement plus nombreux que les miens.
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@ sbriglia | 12 août 2019 à 12:09
« C’est bien le problème avec vous, sinistre personnage. »
Ainsi constater que certains ont peur de la mort serait sinistre ?!
Remarquez, selon Vamonos ce serait antisémite et pour Catherine Jacob ça aurait un rapport avec les juifs !!
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@ Ellen | 12 août 2019 à 22:59
« Ce type est triplement timbré. »
Le fait que les gens meurent, je n’y suis pour rien, le constater et indiquer que certains ont peur de mourir n’est pas immonde, mais le réfuter fait en en appelant au type qui fait la promotion constante de la pédophilie, tout est dit en ce qui vous concerne.
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Alain Finkielkraut n’a jamais servi à rien, il n’a jamais fait évoluer la pensée, n’a rien inventé, n’a rien transcendé, il n’a jamais fait avancer quoi que ce soit, mis à part sa carrière ; ni l’histoire de l’humanité, ni l’histoire de France ne le retiendront, ce n’est qu’un vulgaire épiphénomène, trois petits tours et puis s’en vont.
La majorité des Français ne savent même pas qui il est et n’en ont strictement rien à faire de ce qu’il a à dire. Sachant la fin et la peur de mourir, le tout le rend aigri et méchant comme une tatie Danielle.
Il aime jouer les victimes, mais n’assume jamais le mal qu’il a fait.
Rédigé par : Elusen | 13 août 2019 à 00:28
@ Vamonos | 12 août 2019 à 06:22
"Le pseudo "Elusen" ne se rend pas compte qu'il a posté une fois de plus un commentaire immonde. Heureusement qu'il y a des écrivains comme Finkielkraut et Bilger pour dénoncer et combattre l'antisémitisme."
Ce type est triplement timbré. Y a sylvain qui ne va pas tarder à lui envoyer un pied de porc cru et bien gras à ronger. Je vous le dis, ce type est anti-blanc, anti-chrétien et antisémite, juste bon à régaler de gros rats de caniveaux.
Rédigé par : Ellen | 12 août 2019 à 22:59
@ Elusen
Pour enchaîner après sbriglia, parfait, j’ajouterai qu’écrire: « Pour Alain Finkielkraut jouer les victimes, c’est toujours mieux que d’assumer son rôle de bourreau » prouve que vous avez des idées pourries et répugnantes. Utiliser le mot de « bourreau » s’agissant de Finkielkraut est tout simplement ignoble. Je n’ajouterai rien, conformément à la phrase parfaite d’Audiard « Je ne parle pas aux cons, ça les instruit ! »
Rédigé par : HOPE | 12 août 2019 à 22:56
@ sbriglia | 12 août 2019 à 12:09
Ici au moins trois mousquetaires... enfin ils étaient quatre, croiser le fer contre vous est un suicide, avec les autres quelques chances d'en réchapper :
"Subst. masc. Escrimeur à l'épée. Un bon épéiste a sa main d'escrimeur bien à lui. Même après des années de repos il a les doigts et l'avant-bras faits au poids d'une arme (J. Bousquet, Trad. du silence,1935-36, p. 13).
II.− Adj. De l'épée :
Une pointe d'arrêt à ressort déclenche l'allumage de lampes témoins : le verdict. "
Pas besoin de lampe, les mots ont remplacé les doigts et l'avant-bras.
Rédigé par : Giuseppe | 12 août 2019 à 22:26
Rien, il n'y a rien à prendre, et puisqu'il n'y a rien à prendre, il me semble qu'à laisser non plus !
Rédigé par : duvent | 12 août 2019 à 22:03
C'est toujours passionnant d'assister à un débat où intervient Finkielkraut. Il expose le dogmatisme de la gauche prise au piège d'un antiracisme inquisitorial, les ambiguïtés de la position victimaire, et les ravages d'un relativisme déguisé en tolérance mais interdisant tout effort d'éducation et toute formation d'une élite. Et ce n'est pas rien, quand on pense à l'omniprésence du politiquement correct dans les media. En face de l'écran, je me range immédiatement de son côté dans la discussion et je le vois avec délectation marquer des points sans se départir de son air éternellement soucieux.
Cependant, AF me semble maintenant bloqué dans son évolution politique, parce que marqué par un positionnement qui l'a fait voter pour Valls au premier tour des présidentielles en 2017, et qui lui fait prononcer des invectives sur l'économie comme si la prise en compte des nécessités économiques était à jamais incompatible avec l'éthique. (Point de vue certes fort répandu, en particulier chez les intellectuels.)
Je me demande s'il n'y a pas chez lui derrière cela une surévaluation de l'intellect : la réflexion des philosophes l'emporte sur celle des acteurs de la vie politique et économique, dont l'expérience semble de peu de valeur. Aux intellectuels, aux philosophes, le recul, la sagesse, et la morale. À eux d'ordonner le cours des choses pour le bien des humains. Je m'en suis rendu compte par comparaison en écoutant des étrangers raconter comment eux aussi, électeurs de gauche au départ, fuient les inquisiteurs et les justiciers sociaux de la gauche, et trouvent maintenant le débat plus intéressant avec la droite ; mais ils se gardent bien de réfuter par principe les lois de l'économie, ce qui les fait sortir du cercle de la pure spéculation.
Je me trompe peut-être sur AF, n'ayant rien lu de lui depuis longtemps et me contentant de ses apparitions à la télé ou dans des journaux. Malgré ce petit regret, comme le dit Philippe, "beaucoup à prendre chez Alain Finkielkraut !"
Rédigé par : Lucile | 12 août 2019 à 21:25
@ Catherine JACOB | 12 août 2019 à 09:11
Il y a bien longtemps que je ne lis plus les commentaires d'Elusen, auquel je ne peux donc pas répondre.
Il ne faut pas nourrir le troll
J'aime beaucoup Finkielkraut et ce qui lui est reproché par la bien-pensance, c'est le fait, pour faire court, qu'un intellectuel venu de la gauche s'exprime comme Zemmour, en moins polémique.
AF n'est effectivement pas un débatteur, surtout si les autres protagonistes jouent à celui qui braille le plus fort.
Et il donne toujours cette impression d'avoir sa pensée qui crée des embouteillages au bord de ses lèvres, d'où ce besoin de se trouver dans un environnement serein pour pouvoir s'exprimer.
Rédigé par : Philippe Dubois | 12 août 2019 à 21:07
Ma déception vient du fait que dans le domaine de l'urbanité, on ne peut tolérer d'un être comme lui la théorie sans la pratique.
Ceux d'entre nous qui ont eu l'occasion de rencontrer ou de voir de près des célébrités ou bien des « gens importants » ont souvent pu constater que plusieurs d'entre eux paraissant « sympas » à l'écran le sont beaucoup moins dans la vraie vie...
Bien entendu, n'ayant pas eu l'honneur de rencontrer M. Finkielkraut, je me garderai bien de porter un jugement sur lui.
Rédigé par : Exilé | 12 août 2019 à 20:24