On associe souvent Alain Juppé à une expression qui a fait beaucoup de mal dans et à la vie politique : droit dans ses bottes.
Il faudrait demeurer droit dans ses bottes parce que le contraire reviendrait à manquer de virilité démocratique et qu'il n'est pas concevable, en France, de pouvoir admirer une personnalité qui ne nous donne pas au moins l'impression d'un caractère trempé.
Pourtant, dans notre histoire présidentielle et notre vie gouvernementale, combien de fois a-t-on pu assister à des changements d'esprit et de pied, à des revirements en douceur après des tentatives de passage en force, à des fluctuations d'autant plus mal comprises qu'initialement nous avait été promis un homme de fer et que nous n'avons eu affaire qu'à une nature fragile, peu sûre d'elle-même !
La pire des postures est en effet de faire se suivre l'être prétendant être droit dans ses bottes - par exemple, trop longtemps, Emmanuel Macron avec les Gilets jaunes - puis l'inverse : un président découvrant les charmes de la concertation, de l'écoute et du dialogue au point que certains doutent même non pas de sa capacité à annoncer des réformes mais à les concrétiser. Les Gilets jaunes n'ont jamais été mieux compris par lui que depuis qu'ils ne sont plus enkystés dans l'effervescence républicaine et les samedis violents. Au moins Emmanuel Macron nous a-t-il clairement avisé de ce tournant radical : il ne nous a pas pris en traître.
Le droit dans ses bottes a laissé ostensiblement la place au souple dans ses chaussures.
Le risque est qu'évidemment, pour récuser le droit dans ses bottes, le souple dans ses chaussures tourne à une forme d'atonie tranquille comme le regretté Jacques Chirac nous en a fourni une illustration au cours de son quinquennat.
Peut-être le plus préjudiciable des comportements est-il de se glorifier d'être droit dans ses bottes, constant, exemplaire mais d'être en pratique, tout de suite ou au fil du temps, souple dans ses chaussures parce que l'image qu'on cherchait à donner de soi n'était pas la bonne, en tout cas pas l'essentielle. J'ai ainsi toujours considéré, par exemple, que Nicolas Sarkozy, sur le plan du tempérament, était un faux dur mais un vrai gentil malgré les apparences - sa bienveillance à l'égard de ses ministres femmes l'a démontré - tandis que François Hollande, lui, était un sec authentique, ce qui n'a pas garanti une politique ferme et structurée.
Une autre dérive est aussi à craindre, très à l'honneur avec ce gouvernement, une sorte de droit dans ses bottes amoindri, au petit pied, par exemple comme le Premier ministre qui réaffirme toute sa confiance à Christophe Castaner et réagit aux crimes de la préfecture de police de Paris en se contentant d'une prise de conscience nous annonçant des évaluations (JDD). Donc rien de tangible. On va analyser, pas empêcher.
Quelle serait la personnalité politique idéale en France ? Une synthèse entre le droit et le souple, tout le temps, de sorte qu'avec ce capital on pourrait puiser dans ce vivier à volonté, du droit ou du souple selon les circonstances et l'humeur des Français. La République aime les présidents forts s'ils sont capables d'empathie. Elle raffole des présidents d'authentique proximité et de vraie urbanité s'ils n'oublient pas la grandeur.
Le droit et le souple en même temps.
N'est-ce pas, monsieur le président ?
L'idéal est le président flamand rose, droit dans une botte et l'autre pied souple...
Rédigé par : carl roque | 12 octobre 2019 à 00:17
@ Ellen
Merci d'avoir relevé nos astuces et de vous y être jointe. J'en avais encore sous le pied, et Dieu sait si je n'ai pas les deux pieds dans le même sabot, mais assez plaisanté, je vais traîner mes guêtres ailleurs. Si je tourne les talons, ne croyez pas que je pantoufle, c'est pour trouver chaussure à mon pied. Je n'irai pas trop loin, vu qu'un kilomètre à pied, ça use, ça use etc. Quant à me mettre en marche avec ces traîne-savates de LREM, sûrement pas, j'aurais trop peur de me retrouver dans mes petits souliers. Si c'est pour prendre une galoche, je préfère ça pour eux que pour moi.
Rédigé par : Lucile | 09 octobre 2019 à 15:31
@ Alpi | 07 octobre 2019 à 18:49
Permettez que je vous rectifie. Vous n'avez pas lu le post auquel j'ai répondu @ yves albert | 06 octobre 2019 à 17:50 dans lequel il demandait de virer M. Macron.
Voici la réponse que j'ai donnée à yves albert le 6 courant à 23:09 : "Vous avez dit dans votre post qu'il faut virer M. Macron. Ne partez pas avant lui. Vous avez le droit de ne pas l'aimer tout comme ceux qui ont le droit de l'apprécier. Attendez mai 2022, les Français jugeront. D'ici là, il faut respecter le mandat présidentiel, tel que défini dans notre Constitution, sauf en cas de haute trahison avec l'ennemi."
Vous voyez mieux la différence entre ce que vous m'attribuez et la réponse que moi j'ai donnée ?
J'aime l'exactitude.
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@ Lucile | 07 octobre 2019 à 19:52
"Ils ont le moral dans les chaussettes. Il y a de quoi."
"Tout ce qu'ils demandent, c'est qu'on leur lâche les baskets."
@ Pierre Blanchard | 07 octobre 2019 à 14:41
"...mais qu'ils sont plutôt mous dans leurs babouches. Et pourquoi pas à côté de leurs pompes !;-)"
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Ne riez pas, c'est du sérieux !
Bienvenue au pays. Lady Gaga a une idée : les chausser de la godasse aérodynamique. Bon pour allez, "En Marche" !
Rédigé par : Ellen | 08 octobre 2019 à 14:45
Ils ont le moral dans les chaussettes. Il y a de quoi.
Rédigé par : Lucile | 07 octobre 2019 à 19:52
@ sylvain
J'aime bien vos commentaires sylvain. Toujours pleins d'empathie, de nuances, de finesse même. Continuez, c'est rafraîchissant.
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@ Ellen
"Vous avez dit dans votre post qu'il faut virer M. Macron. Ne partez pas avant lui. Vous avez le droit de ne pas l'aimer tout comme ceux qui ont le droit de l'apprécier. Attendez mai 2022, les Français jugeront. D'ici là, il faut respecter le mandat présidentiel, tel que défini dans notre Constitution, sauf en cas de haute trahison avec l'ennemi."
Merci Ellen. Tout est dit. J'en ai détesté des présidents, mais le puputsch, très peu pour moi.
Rédigé par : Alpi | 07 octobre 2019 à 18:49
@ Nathalie D
"Un peuple veule ne résiste pas dans le vent de l’Histoire."
Superbe !
Rédigé par : Xavier NEBOUT | 07 octobre 2019 à 18:36
La députée macronienne Ilana Cicurel vient de vendre une sacrée mèche (sans en prendre conscience) !
Selon elle l’image repoussoir qui colle au FN depuis toujours contribue à bloquer toute recherche d’une solution acceptable à la question migratoire !
Quand l’ennemi se met à penser juste…
Rédigé par : Nathalie D | 07 octobre 2019 à 18:16
@ Pierre Blanchard | 07 octobre 2019 à 14:41
Tout ce qu'ils demandent, c'est qu'on leur lâche les baskets.
Rédigé par : Lucile | 07 octobre 2019 à 16:43
@ Tipaza | 07 octobre 2019 à 09:17
"Au vu des derniers événements, j'ai l'impression que nos dirigeants ne sont ni "droits dans leurs bottes, ni souples dans ses chaussures", mais qu'ils sont plutôt mous dans leurs babouches."
Et pourquoi pas "à côté de leurs pompes !"
;-)
Rédigé par : Pierre Blanchard | 07 octobre 2019 à 14:41
Hier Woerth, honorable parlementaire, a véhémentement martelé : « La France a besoin des immigrés… la France a besoin des immigrés… la France a besoin des immigrés… »
Eh bien nous les avons !
Rédigé par : Nathalie D | 07 octobre 2019 à 12:30
Macron, lui, est tordu dans des bottes trop grandes achetées par sa femme, mais en plus il a chaussé la droite à la place de la gauche.
D'ailleurs, il marche à reculons pour tromper ceux qui suivent sa trace.
Par contre, comme elles sont bien cirées...
Rédigé par : Xavier NEBOUT | 07 octobre 2019 à 11:35
@ yves albert 7 octobre à 8 h 36
« Jamais un pays n’aura accueilli ses ennemis avec autant d’empressement. »
Alors là permettez !
Ce pays qui est je suppose le vôtre et qui est aussi le mien, accueille ses ennemis avec chaleur et bonhomie depuis 1974.
Cette vérité première ne passe pas. Jamais, nulle part !
Est-ce de l’imprévoyance, de la lâcheté, l’intérêt à court terme... ?
Un peuple veule ne résiste pas dans le vent de l’Histoire.
Rédigé par : Nathalie D | 07 octobre 2019 à 10:29
"Bottes ou chaussures"
"Dysfonctionnement d'Etat" dit Castaner ce matin sur France Inter par rapport à la Préfecture de Police et ses quatre morts. Dans n'importe quel pays du monde occidental il serait question de scandale d'Etat !
L'infiltration islamisme dans les services de l'Etat !
PMA/GPA et filiation paternelle !
Enfumage de dizaine de milliers de personnes à Rouen !
Le feuilleton de la Réforme (sic) des retraites !
La discussion bidon du Parlement sur l'immigration !
La destruction lente mais irrésistible de la droite traditionnelle par E. Macron !
Au-delà de ces événements hebdomadaires, les boulets qui alourdissent la France : le chômage, le déficit, la pauvreté, la misère...!
Pendant ce temps, notre E. Macron passe six heures dans une foire agricole (sans tâter le cul des vaches... c'est trop vulgaire quand même) ! Du niveau d'un sous-préfet ! Mais élections obligent !
Et... vous nous invitez benoîtement cher P. Bilger, à discourir sur l'usage de la botte ou la pantoufle !
Je ne m'en sens pas l'esprit.
Cordialement.
Rédigé par : boureau | 07 octobre 2019 à 10:12
Au vu des derniers événements, j'ai l'impression que nos dirigeants ne sont ni "droits dans leurs bottes, ni souples dans ses chaussures", mais qu'ils sont plutôt mous dans leurs babouches.
Rédigé par : Tipaza | 07 octobre 2019 à 09:17
@ Paul Duret
« Les syndicalistes, eux, "craignent" ou sont "inquiets" devant toute mesure qui leur est proposée. Ils craignent pour l'emploi, pour le service public, pour leur pouvoir d'achat. »
Quand ils penseront d'abord à la France et aux Français qu'ils sont supposés servir plutôt qu'aux intérêts de leur petite boutique, il auront fait de grands progrès.
Rédigé par : Exilé | 07 octobre 2019 à 08:48
Quand est prévu l'hommage national aux Invalides pour les quatre victimes ?
Il n'y a pas d'hommage national.
Une histoire de famille, dites-vous ?
Rédigé par : Chemins de traverse | 07 octobre 2019 à 08:41
@ Ellen | 06 octobre 2019 à 23:09
"Il faut respecter le mandat présidentiel, tel que défini dans notre Constitution, sauf en cas de haute trahison avec l'ennemi."
Il fait mieux que trahir, il invite nos envahisseurs avec courtoisie, les prend en charge avec l'argent du peuple (voir le déficit de la sécu et des comptes de la nation, voir le silence lourd de la presse, voir la chape de plomb qui s'abat sur nos cervelles) et punit ceux qui s'opposent à ses caprices avec sa police et sa justice (voir l'affaire de Génération Identitaire).
Jamais un pays n'aura acceuilli ses ennemis avec autant d'empressement.
Rédigé par : yves albert | 07 octobre 2019 à 08:36
Un ministre très souple dans ses chaussures (et pas seulement ses chaussures).
Rédigé par : Robert Marchenoir | 07 octobre 2019 à 08:19
@ Ellen | 06 octobre 2019 à 23:09
Votre réponse à yves albert | 06 octobre 2019 à 17:50
"Vous avez dit dans votre post qu'il faut virer M. Macron. Ne partez pas avant lui. Vous avez le droit de ne pas l'aimer tout comme ceux qui ont le droit de l'apprécier. Attendez mai 2022, les Français jugeront. D'ici là, il faut respecter le mandat présidentiel, tel que défini dans notre Constitution, sauf en cas de haute trahison avec l'ennemi."
Il n'y a rien à ajouter.
Si ce n'est "Ne partez pas avant lui".
Dommage...
Rédigé par : Deviro | 07 octobre 2019 à 00:03
Il fut une époque où c’était le porte-parole du gouvernement ou de l’Élysée qui s’adressait à la presse.
La situation a changé avec François Hollande qui, au moindre événement, du plus important au plus futile, se mettait à jouer les PPDA du JT de 20H devant les médias.
Aujourd’hui, ce sont les ministres qui se sentent obligés de répondre au pied levé à des médias qui veulent savoir « la vérité » alors même qu’ils ne disposent pas d'éléments suffisamment précis pour donner des informations fiables.
Nous avons vu les conséquences désastreuses de cette improvisation devant la pression médiatique avec l'incendie de l'usine Lubrizol de Rouen et dernièrement avec le drame de la préfecture de police de Paris.
Il serait temps de calmer le jeu et de ne pas confondre vitesse et précipitation. Simple question de crédibilité.
Rédigé par : Achille | 06 octobre 2019 à 23:13
@ yves albert | 06 octobre 2019 à 17:50
Vous avez dit dans votre post qu'il faut virer M. Macron. Ne partez pas avant lui. Vous avez le droit de ne pas l'aimer tout comme ceux qui ont le droit de l'apprécier. Attendez mai 2022, les Français jugeront. D'ici là, il faut respecter le mandat présidentiel, tel que défini dans notre Constitution, sauf en cas de haute trahison avec l'ennemi.
Rédigé par : Ellen | 06 octobre 2019 à 23:09
« Le droit dans ses bottes a laissé ostensiblement la place au souple dans ses chaussures. »
Personnellement je pense que pour diriger un pays il faut utiliser le bon type de chaussures en fonction de l’action à mener.
Dans certains cas il faut des bottes, comme par exemple avec les zadistes et les black blocs, dans d’autres des chaussures à crampons pour remettre en place un adversaire politique un peu trop excité, des pantoufles quand il s’agit de négocier avec des syndicats enfermés dans leurs exigences et enfin il faut prendre les patins sur des sujets délicats comme la bioéthique.
C’est ce que fait Emmanuel Macron depuis quelque temps et cela semble donner de bons résultats.
Une chose à ne surtout pas faire : rester les deux pieds dans le même sabot !
Rédigé par : Achille | 06 octobre 2019 à 22:32
"J'ai ainsi toujours considéré, par exemple, que Nicolas Sarkozy, sur le plan du tempérament, était un faux dur mais un vrai gentil malgré les apparences - sa bienveillance à l'égard de ses ministres femmes l'a démontré - tandis que François Hollande, lui, était un sec authentique, ce qui n'a pas garanti une politique ferme et structurée." (PB)
Le premier aime l'argent, le second aussi, le luxe que confère la position d'élu ultime.
A tout prendre je préfère Emmanuel Macron, l'authenticité en plus, fidèle sans aucun doute au plaisir de retrouver le vent, la pluie, les sommets, ce qui lui permet non pas d'être droit dans ses bottes mais au moins de tâter de la vraie vie des gens :
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Il n'a sans doute pas cassé la baraque mais il ancre l'esprit des réformes.
Hollande a trahi une parole avec Mélenchon, un reportage voit ce dernier claquer la porte, Mélenchon est toujours un soutien de François Mitterrand, cela met bien en évidence la comparaison d'un minuscule pédaleur de pédalo et une vraie plume qui a quand même porté le pays, les réformes de Mitterrand sont exceptionnelles, elles ont précédé celles de Macron, je ne parle pas de l'inutile entre-deux.
J'ai toujours aimé les chaussures à cuir souple et à semelle de cuir, Emmanuel Macron qu'on ne s'y trompe pas les revêt avec aisance ce qui ne l'empêche pas non plus de chausser le plus contraignant, toujours le en même temps...
https://i.goopics.net/ERQKK.png
Et ses pieds ne sont pas dans des bottes, expression démodée pour qui parle le "en même temps".
P.-S.: Tant que j'y suis, surtout ne pas se fier aux "apparents", la politique est un miroir, chacun y voit ce qui lui ressemble, et comme nos voisins, avec gourmandise - les mots sont limpides -, rappellent combien le pouvoir est une lutte sans concession :
https://i.goopics.net/e0XDL.png
"Traiciones", ne pas traduire par traditions, mais cela aussi tout le monde le sait.
Rédigé par : Giuseppe | 06 octobre 2019 à 21:39
J ' ai entendu sur une chaine télé les propos nauséabonds de Ali Ben Juppé , le lèche babouches de Bordeaux contre Zemmour .
Ce crâne d ' obus collabo qui voulait transformer sa ville en un califat islamique ferait mieux de raser les murs de honte et s ' agenouiller devant Zemmour pour lui demander pardon .
Non , Juppé , non , la charia que vous et vos complices traitres à la patrie , avez lancé contre Zemmour ne passera pas , les électeurs vont vous l ' enfoncer dans votre tête d ' oeuf !
Rédigé par : sylvain | 06 octobre 2019 à 21:22
Une autre dérive est aussi à craindre, très à l'honneur avec ce gouvernement, une sorte de droit dans ses bottes amoindri, au petit pied, par exemple comme le Premier ministre qui réaffirme toute sa confiance à Christophe Castaner et réagit aux crimes de la préfecture de police de Paris en se contentant d'une prise de conscience nous annonçant des évaluations. Donc rien de tangible. On va analyser, pas empêcher.
Une sorte de droit dans ses pantoufles, en quelque sorte...
Devant un tel scandale, dans tout pays normal - et même en France à une époque - ce monsieur aurait été prié de démissionner, à supposer qu'il n'ait pas déjà remis sa démission de son propre chef.
Mais, depuis quelques années les ministres et même plus peuvent tout se permettre en se moquant des Français sans même se sentir coupables de leur impéritie et sans que cela les empêche de dormir.
Comment pouvons-nous encore faire confiance à ces gens-là ?
« Quand les peuples cessent d'estimer, ils cessent d'obéir. »
Rivarol
Rédigé par : Exilé | 06 octobre 2019 à 20:31
"Droit dans ses bottes ou souple dans ses chaussures"
Voilà un expression qui mérite de rentrer dans l'histoire !
Elle est universelle.
Rédigé par : Claude Luçon | 06 octobre 2019 à 20:09
...le silence assourdissant des pantoufles...
Rédigé par : atao | 06 octobre 2019 à 18:16
De ce texte parfaitement équilibré, Monsieur Bilger, je retiens ce passage : "Une autre dérive est aussi à craindre, très à l'honneur avec ce gouvernement, une sorte de droit dans ses bottes amoindri, au petit pied, par exemple comme le Premier ministre qui réaffirme toute sa confiance à Christophe Castaner et réagit aux crimes de la préfecture de police de Paris en se contentant d'une prise de conscience nous annonçant des évaluations. Donc rien de tangible. On va analyser, pas empêcher."
Monsieur Edouard Philippe est, comme son mentor Alain Juppé, un faux dur. Il joue au dur en communiquant sur sa pratique de la boxe. Mais il protège son ministre de l'Intérieur en semblant vouloir diluer les responsabilités. Sur ce point, il n'est pas inutile de se référer à l'entretien de monsieur Julien Aubert sur France Info ce matin :
https://www.francetvinfo.fr/faits-divers/police/attaque-a-la-prefecture-de-police-de-paris/attaque-a-la-prefecture-de-police-de-paris-le-ministre-de-linterieur-a-menti-il-doit-demissionner_3646941.html
Quelles sont les intentions sous-jacentes ? Sans doute des préoccupations d'ordre public et une volonté constante de ne pas "stigmatiser" la "communauté musulmane". D'évidence, on est toujours intellectuellement inféodé à cette prescription constante depuis au moins deux décennies : "pas d'amalgame".
Il me paraît évident que personne dans les divers services concernés du ministère de l'Intérieur ne pouvait ignorer la conversion à l'islam de l'auteur des crimes tout autant que la nationalité, la religion voire une pratique extrémiste de la religion de son épouse. Sans doute l'auteur des crimes s'est-il rendu plus discret pour ne pas encourir un changement de service.
De la même manière, j'ai été surpris de constater que le procureur de la République se trouve aux côtés du ministre de l'Intérieur lors de son point presse. L'on ne s'y serait pas pris autrement si l'on avait voulu consacrer visuellement le doute sur une forme de subordination du Parquet au ministère de l'Intérieur à l'instar du préfet de police de Paris... Là aussi la communication de monsieur Castaner m'a semblé techniquement assez surréaliste.
Le propos est donc celui d'une communication lénifiante visant constamment à ne pas dramatiser les situations, communication que les Français connaissent par cœur et dont ils ne sont plus dupes.
Tout le problème de notre personnel politique est qu'il est toujours dans la logique du "dire, c'est faire", alors que les actes ne suivent quasiment jamais et que l'on se retrouve systématiquement dans des situations quasi identiques au fil du temps sans que rien ne change réellement.
Les Français en ont donc "ras le bol" des mots : ils veulent des actes que nos politiques sont de plus en plus incapables de décider et de mettre à exécution parce que les conséquences politiques qui en découleraient pourraient leur faire perdre des électeurs, et donc le pouvoir.
Rédigé par : Robert | 06 octobre 2019 à 18:07
"...comme le Premier ministre qui réaffirme toute sa confiance à Christophe Castaner et réagit aux crimes de la préfecture de police de Paris en se contentant d'une prise de conscience nous annonçant des évaluations"
Ah oui quand même.. Un Premier ministre a donc pris conscience de ce qui s'est passé à la Préfecture de police de Paris et il va annoncer (il ne sait faire que ça, il devrait remplacer Sibeth) qu'il fera procéder à des évaluations au coeur de la PP de Paris !
En même temps, comme Manu dit à E. Philippe, Casto c'est mon ami et STP renouvelle-lui toute ta confiance face caméra (comme disait feu Chirac "j'ordonne, il exécute").
Les familles des quatre victimes lui en seront éternellement reconnaissantes d'avoir eu cette idée ingénieuse après la mort de leurs fils, épouses et enfants, de procéder à des évaluations.
Y a-t-il un pilote dans l'avion France qui est en train de se crasher ? (à part Manu évidemment très investi dans son grand débat sur les retraites.)
Rédigé par : breizmabro | 06 octobre 2019 à 17:50
Messieurs Philippe Bilger, Claude Luçon, Achille, jack,
Vous vous évertuez sur ce blog à idolâtrer Macron, en oubliant ses erreurs et ne voulant pas croire à son imposture. Certes il n'est pas responsable de tout, ni de sa naissance, mais il ne semble pas convenir à une grande majorité des Français pour son manque d'enthousiasme
patriotique, sa nature perverse, son dédain pour le peuple, la faiblesse de sa politique économique (catastrophique pour le pays) mais pas pour les très riches ; bien qu'il veuille faire croire l'inverse. D'ailleurs des Présidents de grands pays ne le prennent plus au sérieux tout en acceptant sa présence.
Voici un exemple de la méthode employée pour valoriser Macron et que l'on peut lire aujourd'hui sur ce blog :
"...un président découvrant les charmes de la concertation, de l'écoute et du dialogue au point que certains doutent même non pas de sa capacité à annoncer des réformes mais à les concrétiser."
C'est à vous dégoûter de la justice, qui se dit au singulier, et d'aller voir ailleurs, ce que je fais pour réconforter mon âme citoyenne.
Rédigé par : yves albert | 06 octobre 2019 à 17:50
Au pied levé, confortable dans ses charentaises, notre cher Philippe flingue, par ordre d’entrée en scène, Emmanuel Macron, Nicolas Sarkozy, François Hollande, Edouard Philippe, Christophe Castaner. Face à tant d’incompétents, je ne vois qu’une solution, il faut vous présenter. Après Gérard Larcher et Christiane Taubira, votre candidature ne serait pas ridicule. Mais attention, cher Philippe une fois élu, vous n’avez pas intérêt à gouverner comme un pied !
Rédigé par : Marc GHINSBERG | 06 octobre 2019 à 17:46
Il y a au moins 2 mots employés par les politiques et les syndicalistes, qui me font sourire car ils sont récurrents dans leurs interventions.
Les politiques "renforcent" les contrôles... sans qu'on sache ce qui se cache derrière ce mot. Normalement, il y a des tas de fonctionnaires dont c'est le boulot de contrôler. Mais ça ne suffit pas, il faut "renforcer".
A chaque crise, on renforce.
Les syndicalistes, eux, "craignent" ou sont "inquiets" devant toute mesure qui leur est proposée. Ils craignent pour l'emploi, pour le service public, pour leur pouvoir d'achat. Ce n'est quand même pas très sain de vivre dans la crainte perpétuelle.
Rédigé par : Paul Duret | 06 octobre 2019 à 17:39
Hors sujet et je m’en excuse, je me permets de conseiller à notre hôte et tous les commentateurs de ce blog la lecture du livre de Jean Lopez et Lasha Otkhmezuri :
"Barbarossa - 1941. La guerre absolue" éditions Passés / Composés.
Cet ouvrage est impressionnant, et pas seulement par son nombre de pages mais par sa grande exhaustivité, remarquable d'objectivité et d'équité, et surtout replaçant cet épisode de la guerre dans un contexte bien plus large. Ce livre démolit bien des mythes tant allemands que soviétiques, qui étaient souvent jusqu'alors considérés comme des vérités révélées.
Pas étonnant que ce livre et leurs auteurs, qui avaient déjà publié en 2013 une biographie remarquée de Joukov, soient salués unanimement du Figaro à L'Obs en passant par Libération.
Rédigé par : Trekker | 06 octobre 2019 à 17:30