J'adore analyser ce qui tient aux sentiments humains, à l'amour, à l'amitié et à tant d'autres états d'âme qui composent un paysage intellectuel et psychologique impressionnant, émouvant ou enthousiasmant.
Il me plairait de quitter cette opposition récurrente et facile que dans beaucoup de dîners et d'échanges on développe entre l'amour et l'amitié, souvent au bénéfice de l'amitié qui serait plus fiable, plus fidèle, plus constante que l'amour, avec sa subjectivité prête à toutes les fluctuations du désir et de l'humeur.
Plus le temps passe, plus je suis intrigué par le caractère polymorphe de l'amitié, la pluralité des amitiés réelles, possibles ou impossibles.
Par les amis qu'on a, par les amis qu'on n'aura pas alors qu'on les aurait souhaités.
Même dans la première catégorie, il est évident qu'aucune complicité ne ressemble à l'autre et que par exemple il y a des amitiés qui vous projettent sous une bienveillance tutélaire et d'autres qui vous assignent quasiment une mission délicieusement paternelle. Les premières vous placent dans une dépendance consentie et les secondes vous conduisent à dispenser une subtile ou ostensible influence. Il y a les amis qu'on écoute et ceux qui vous écoutent. Ceux dont on n'attend rien et ceux dont on espère tout. Les amis de tous les jours et les amis des moments solennels. Les amis présents quoique absents, les amis absents quoique présents.
Parce que c'était lui, parce que c'était moi. Montaigne et La Boétie, cette double identité renvoyant à une unité parfaite.
Parce que c'était lui, parce que c'était moi. Cette évidence qui manifeste les différences des personnalités explique aussi pourquoi il y a des amis qu'on n'aura pas, ceux précisément dont on aurait le plus besoin parce que soudain ils sont apparus et qu'ils vous semblent d'un coup irremplaçables et nécessaires. On voudrait les voir mais on ne les voit pas. Ils sont effarouchés quand on s'approche. Trop près d'eux, ils s'éloignent. Lointains, ils se rassurent et ne s'étonnent jamais du temps qui passe et du gouffre que la vie place entre un désir d'amitié et sa piètre incarnation.
Les amis qu'on n'aura pas sont ceux dont on ne comprend pas les évolutions et le comportement. Ce sont ceux qu'on désespère de retenir, qui ont peur de l'excès et de l'enthousiasme du sentiment. Ce sont ceux qui n'acceptent de se distiller qu'au compte-gouttes. Ils ne se conçoivent que rares. Ils rendent des services du bout du coeur. Trop purs pour donner des preuves, trop sûrs d'eux pour se soucier véritablement de l'autre. Ils se posent comme un mystère et jouissent de notre frustration. Ils aiment qu'on demande mais adorent nous laisser dans leur énigme.
J'en connais quelques-uns de ce registre. Ils vous affirment sans la moindre hostilité que tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes et que les élans de l'amitié sont presque aussi ridicules que les démonstrations de l'amour. Les amis qu'on n'aura pas demeurent à l'horizon de notre existence et un jour ils lassent parce que nos attentes en ont assez de se heurter chez eux à une porte close.
Parce que c'était lui, parce que c'était moi, on ne pouvait pas s'entendre. J'étais là et il était ailleurs.
Les amis qu'on a, les amis qu'on n'aura pas.
Mais aussi les amis égaillés, perdus au fil du temps.
Mais aussi les amis égarés puis retrouvés avec une fraîcheur et une intensité aussi vives qu'à l'aurore de la relation.
Mais il n'y a rien dans l'amitié qui déchire, blesse, magnifie et comble autant que la passion amoureuse.
@ Giuseppe | 09 décembre 2019 à 21:23
Je pars, je ne peux le faire sans vous remercier de vos commentaires toujours trop aimables.
Je vous donne rendez-vous l'année prochaine !
Joyeux Noël à vous, à nos hôtes et ceux qui passent !
Rédigé par : duvent | 09 décembre 2019 à 22:33
"...or si vous vous êtes penché sur votre reflet, vous avez certainement vu, vous aussi, l'incompréhensible futilité, l’inénarrable tourment, l'impossible attachement, la douloureuse et décevante fréquentation de soi !
L'amitié qui est la plus fabuleuse fiction, la plus belle allégorie, la plus scintillante étoile, la plus héroïque fantaisie, n'existe que pour donner du courage pour cette traversée..." (duvent).
C'est la plus belle définition de l'amitié - qui n'existe pas -, des amis sans doute, et la "douloureuse fréquentation de soi".
Rédigé par : Giuseppe | 09 décembre 2019 à 21:23
@ F68.10
"Je vous ferai simplement remarquer que parfois le terrain des idées est le seul où on puisse se battre."
Je suis à fond pour les idées, mais il n'y a pas que ça dans la vie, comme je n'ai pas envie de parler de ma vie, voyons le blog.
Si on s'avise de me traiter de raciste pour certains, de dire pour quelque autre que j'ai dit quelque chose que je n'ai pas dit puis d’enchaîner là-dessus que je n'ai pas de talent faute, j'imagine, de pouvoir aller contre quelque idée, ce qui est bien frustrant donc donne des vapeurs et jette dans l'invective, et d'autant qu'on file doux face à ceux qui plagient ses propres recherches...
...on quitte le terrain des idées, là. C'est à une destruction de ma personne qu'on se livre.
Et donc, soyons romanesque, si j'avais une opportunité de vengeance, je ne dirais pas non. Que les gens qui, Pavlov, se jettent sur moi pour m'extirper de mon désir de vengeance, s’examinent : ils ne m'ont pas défendu. Ni d'ailleurs, personne.
Et donc, nul ne leur doit rien qui de surpris par l'agression, pourrait, si quelque opportunité se présentait, agresser en retour. Jamais vous n'avez rien mérité de moi pour oser réclamer. Alors ouste ! Parasites de ma renaissance.
Au niveau des principes, il faudrait avoir l'honnêteté de dire que l'agresseur a tort, et que le pardon ne sert qu'à la paix sociale.
Qu'on peut forcer la victime à ne rien faire contre la loi... On peut préférer l'humiliation de quelqu'un à la violence, ainsi fut prohibé le duel, par exemple.
Mais il y a un coût, collectif : plus d'honneur. Individuel, la victime qui n'a pu se venger reste figée dans sa défaite, elle est qui subit, et rien d'autre. Ne tirons pas de lapins des chapeaux : on est ce qu'on subit, et rien d'autre. Quand on me sort Dieu, l'être humain qui serait merveilleux, quand on fait du hors-jeu, quoi, quand on en appelle à l’hypothèse, pour ne pas dire de la fiction, c'est qu'on a tort.
Celui qui se venge, se bat pour la justice ou crée sort de la passivité, mais cela n'est pas l'un ou l'autre. Il s'agit d'un tout, il faut relever tous les gants, et celui qui cumulant abdiquerait une fois le ferait pour tout et pour toujours.
Pour se le masquer, que faire ? Je vous le donne en mille : agresser le passant présumé dire des calomnies, sans talent aussi, et mériter qu'il vous souhaite de persister dans l'échec. Les martyrs de la pensée l'étaient de la leur, pas des chercheurs frustrés !
Pour passer du ridicule au grave...
La violence en politique. Disons que je suis pour la vérité en politique.
Que je ne sacralise pas la violence.
Mais elle est nécessaire, guerre chaude ou froide, c'est par la violence que la liberté a été conservée dans ce monde. Hitler face à des non violents, ou à l'autre extrême, des lâches, aurait gagné - et pour toujours, un gouvernement mondial tyrannique ne peut être renversé.
Tout pouvoir dedans, pas de pouvoir extérieur. La messe est dite.
Maintenant "idées" semble vouloir dire d’ouvrir de nouveaux droits aux autres. Je pense que la violence peut payer, la non violence aussi, mais que le mieux est de varier, car en stratégie, il faut être imprévisible.
Mandela a été non violent, violent, non violent. En général, les suffragettes ont été non-violentes, mais pas toujours.
L'abolition de l'esclavage a eu un aspect violent et non violent.
C'est la révolution sociale qui est la moins sociale. Comment dire ? La propriété, sa répartition, c'est ce qui fait le moins consensus. Moins consensus que la démocratie, que le fait qu'on soit libre de son corps, donc abolissons l'esclavage et permettons la pilule.
Mais pour compenser, on dirait, les gens, souvent, veulent imposer une nouvelle façon de faire de l'économie par la force. Le plus connu : les communistes russes. Ou Pinochet.
Le même cirque, des peuples à Etat veulent une économie plus ou moins de droite ou de gauche, mais le pouvoir tyrannique décide à leur place.
Après le cirque Pinder, Bouglione, il y a des peuples indigènes chassés de leurs terres, que ce soit pour des ressources naturelles ou faire des réserves naturelles, des gens chassés d'une propriétés collectives à fin de privatisation ou d'étatisation ou d'un mélange des deux.
Ces gens ne sont pas considérés comme le peuple, même pas, ce sont des accessoires du peuple dominant, et donc, leurs terres sont données à coloniser par l'Etat aux entreprises de matières premières ou de conservation de la nature.
Tout ce cirque n'est jamais légitime, Moloch, le Veau d'Or ou Gaïa, ne sont pas dans la volonté de toute une communauté, ne sont pas l'expression d'un droit de l'Homme.
Des intérêts, des rêves eschatologiques n'ont rien de déshonorants, mais ne sont pas légitimes au point de donner le droit d’exercer la violence. D'autres ont aussi bon appétit ou des songes.
"C'est le domaine de la philosophie morale. Chacun se fait sa religion en ce domaine. Mais ce n'est pas pour autant que toutes les opinions se valent..."
Par définition, je défends mes idées car les croyant les meilleures. Mais chacun peut en faire autant.
Si mes capacités étaient augmentées, mes idées seraient meilleures, mais on fait avec ce qu'on a.
Je m'insurge contre l'idée que la violence serait bonne en politique, mauvaise autrement.
Tout dépend de tout, partout... Mais ce serait presque le contraire. Si De la Terre Penchée se bat à l'épée contre Le Vent Se Lève, en duel, le drame n'est peut-être pas insoutenable. Mais si l'idéologie veut la mort des opposants comme moyen ou qu'une autre veut la mort de peuples comme résultat, les conséquences, autrement terribles, impactent jusqu'aux enfants à naître, aussi innocents que Baptiste dans les Enfants du Paradis.
Rédigé par : Noblejoué | 09 décembre 2019 à 19:56
@ Noblejoué
"Les bons ? Ceux qui se laissent offenser pour acheter leur ciel, ou essayer d'acheter qu'enfin on les laisse exprimer leur théorie dans quelque saint des saints."
Je comprends votre ire. Je vous ferai simplement remarquer que parfois le terrain des idées est le seul où on puisse se battre. Et que parfois la violence n'est qu'un moyen pour ouvrir le terrain sur lequel on veut faire guerroyer nos idées. C'est triste, mais c'est ainsi.
Pour moi, il n'est guère question de condamner ni la violence ni la parole a priori. Mais pour déterminer comment choisir entre la violence et la parole quand le choix se pose, il faut préalablement déterminer les critères selon lesquels juger un tel choix.
C'est le domaine de la philosophie morale. Chacun se fait sa religion en ce domaine. Mais ce n'est pas pour autant que toutes les opinions se valent...
Rédigé par : F68.10 | 09 décembre 2019 à 16:37
@ Aliocha
"Ne plus être victime, nous dit-on, c'est faire des victimes."
Déformation.
Je dis que si A me nuit, il est mon débiteur, et qu'à ma guise je peux lui rendre ce qu'il m'a fait, moralement parlant, si la loi peut en certain cas me l'interdire.
Je ne dis pas, si A m'a nui, nuisons à B ou à l'alphabet.
Votre déformation est aussi énorme que si A m'avait réduit à la misère, que je m'en sorte, et que je l'y réduise à mon tour...
...Mais que vous disiez que quelqu'un prétend que ne plus être pauvre, c'est réduire LES AUTRES à la pauvreté.
La thèse du pardon doit être bien mauvaise : pour la défendre, les gens déforment ce que je dis.
Pas que vous. Car qui veut faire rendre gorge est à diaboliser.
Les bons ? Ceux qui se laissent offenser pour acheter leur ciel, ou essayer d'acheter qu'enfin on les laisse exprimer leur théorie dans quelque saint des saints.
Si cette engeance offense ? Soit elle ne s'en aperçoit même pas, soit les non croyants ou les gens présumés sans talent n'en méritent pas davantage.
Eh bien, je défends le bon droit, le pur bon droit en prenant la position la moins éminente.
Non, je ne dirais pas que je vole dans le monde des idées à ne pas toucher terre ou que j'ai un tel talent qu'il fait sortir les gens de leurs gonds, ébranlés par l’imprévisibilité de la créativité à en perdre leurs repères de radotage et de mauvaise foi.
Il est absolument indigne de moi de suivre une logique que je désapprouve, de déguiser la force en droit et autres abominables hypocrisies face aux autres ou à soi-même, ce qui est bien pire.
Marrant... On parle bien davantage de faire grâce aux offenseurs qu'aux mauvais payeurs. Mais un mauvais payeur peut être un pauvre, ne pas savoir calculer, plus souvent qu'un offenseur, il est sans mauvaise intention.
Pourquoi ? Tout le monde a peur de perdre son fric, et tout le monde se fiche de son honneur.
Pas moi, et je me fiche des croyants qui voudraient que je me laisse en déchoir par quelque offenseur que ce soit :
"L'honneur parle, il suffit, ce sont là nos oracles."
Rédigé par : Noblejoué | 09 décembre 2019 à 14:26
Ne plus être victime, nous dit-on, c'est faire des victimes.
Les neurosciences sont en train de démontrer qu'heureusement il n'y a pas qu'un cerveau mimétique, ou reptilien, que la nature nous a également dotés d'un outil cérébral émotionnel, et d'un troisième cognitif, qui nous permet de nous garder de la pathologie relationnelle qui, on l'observe chaque jour, dégrade peu à peu la santé mentale :
"En cherchant à connaître l’autre avant de lui parler, on apprend à se connaître soi-même : à voir de quoi l’on est capable, de quelle maîtrise on peut faire preuve dans son rapport à l’autre. C’est en connaissant l’autre que l’on se connaît soi-même, c’est en analysant après-coup l’échange, le dialogue, que l’on met au jour les mécanismes dont nous sommes le jouet : la rivalité mimétique, la passion rivale qui se déclinent en envie, jalousie, ressentiment et qui peuvent évoluer en dépression, en fureur, en névrose ou en psychose...
Nos trois cerveaux (que l’on peut aussi appeler nos trois fonctions cérébrales) fonctionnent de concert. Au risque de froisser Descartes et les cartésiens, nous savons désormais que, non seulement l’être humain n’est pas uniquement pétri de raison, mais que, en outre, ce n’est pas la raison qui domine son fonctionnement cérébral.
En réalité, le premier mouvement est initié par notre cerveau mimétique, que j’ai appelé le « troisième cerveau ». En effet, les neurones miroirs réagissent instantanément à ce que nous percevons. Les deux autres cerveaux interviennent ensuite, pour justifier et cautionner ce mouvement ou, au contraire, pour tenter de le freiner. Mais ils n’y parviennent pas toujours.
C’est pour cette raison que nous sommes bien souvent comme la Californie en période de grande sécheresse : la moindre étincelle déclenche des incendies dévastateurs. Des embrouilles se transforment en rivalités puis en haines, des jalousies nous empoisonnent, des conflits nous pourrissent le quotidien. Ces incendies-là sont pourtant maîtrisables par la dialectique entre nos trois cerveaux. À condition, comme pour ma machine à laver, d’en connaître le mode d’emploi…"
https://livre.fnac.com/a13658897/Jean-Michel-Oughourlian-Optimisez-votre-cerveau
En cliquant sur "Feuilleter", vous aurez accès à l'avant-propos et au premier chapitre du livre en accès gratuit.
Rédigé par : Aliocha | 09 décembre 2019 à 09:03
@ Savonarole | 08 décembre 2019 à 20:03
Musicien et parolier de talent, Léo Ferré avait une voix quelconque et monocorde. Il aurait dû s'abstenir de chanter ses œuvres.
Je préfère de beaucoup cette composition interprétée par Cora Vaucaire...
Rédigé par : Mary Preud'homme | 09 décembre 2019 à 01:28
@ GDAT13 | 08 décembre 2019 à 14:49
Vous m'y faites penser : il y a sans doute des degrés dans l'amitié, au contraire de l'amour. Cet Anglais prend le mot au sens large, se référant à des personnes de connaissance avec qui il avait jusqu'alors des relations amicales. Il ne lui reste maintenant que ceux que vous appelez les "vrais amis" ! Les Anglais ont une vie sociale développée. Ils ont des amis intimes (close friends, old friends) et des amis moins proches.
Peut-être voyait-il spontanément dans ses amis sinon un rampart contre l'adversité, du moins une aide, une force, un soutien moral. Des alliés potentiels. Mais pourquoi pas ?
Rédigé par : Lucile | 09 décembre 2019 à 01:02
@ anne-marie marson 08 décembre 2019 19-45
Merci beaucoup pour votre réponse au sujet de la traduction de Hochmut. Merci.
C'est sûr, Harrison va me tuer! C'est bien lui en face de Kelly ! J'ai confondu les deux héros en citant le film Les Incorruptibles.
J'ai toujours trouvé que les deux avaient la "même caboche" à l'intérieur comme à l'extérieur ! Notamment quand on visionne le film "Open Range". On pourrait remplacer Kevin par Harrison sans problème.
Bonne soirée.
Cordialement.
Rédigé par : boureau | 08 décembre 2019 à 20:17
Pauvre Rutebeuf
https://www.youtube.com/watch?v=wQwEXa7I7ag
Rédigé par : Savonarole | 08 décembre 2019 à 20:03
@ Herman Kerhost | 08 décembre 2019 à 15:21
@ Lucile
Vous avez raison, Herman.
Il faut reconnaître ses torts : par respect pour la vérité et la personne injustement traitée.
Mais je défends l'idée qu'on n'a pas l'obligation de pardonner. Personne n'est un distributeur de grâce.
L'injustement traité a souffert. Il est normal qu'il rende sa souffrance à ceux qui l'ont fait souffrir soit en leur faisant des reproches, soit en les ignorant.
Les discours creux des gens demandant à leur victime ce qu'ils peuvent faire... Personne ne veut la vraie réponse.
Me sortir des ennuis que tu as contribué à créer ou que tu as aggravés.
Si tu arrives après la bataille : subir.
Une victime subit. Ne plus être victime, c'est faire subir à qui vous a fait subir.
Comme on récupère de l'argent. Mais un riche peut faire grâce à un pauvre, tandis qu'on n'a qu'un honneur, qu'un cœur, qu'un esprit... En somme, on n'a qu'un soi-même, dégradé par l'agression.
Avant même que de récupérer des amis, d'ailleurs l'étaient-ils ? il faut se récupérer soi-même.
Certes, trop rigide on peut ne plus avoir d'ami.
Mais pour être trop amical, on peut rester perdu sans retour.
A chacun de décider selon qu'il veut croire à la restauration de sa pureté ou au retour de l'amitié.
Rédigé par : Noblejoué | 08 décembre 2019 à 19:22
@ Lucile
A mon sens, l'innocent soupçonné juge des gens qu'il connaît, "amis", comme il a été jugé.
Il rend à chacun son dû. N'est-ce pas ce qu'il faut toujours faire ?
Rédigé par : Noblejoué | 08 décembre 2019 à 18:58
@ boureau | 08 décembre 2019 à 13:04
"Je me suis toujours interrogé sur l’orthographe du mot "horrmutch" (phonétiquement ?) prononcé par la délicieuse Kelly face à Kevin Costner pour lui signifier sa nécessaire et modeste apparence. Une aide peut-être ?"
Je pense qu'il s'agit de "Hochmut", qui signifie morgue, orgueil (dictionnaire allemand en ligne Léo.org).
Kelly s'adresse à Harrison Ford qui joue le rôle de J. Book (ce n'est pas Kevin Costner).
Cordialement
Rédigé par : anne-marie marson | 08 décembre 2019 à 18:44
Grand merci, cher Philippe, de vos réflexions sur l'amitié.
Laissez-moi y ajouter quelques avis antérieurs, glanés, en cinquante ans, en lisant quelques livres :
L'on ne peut aller loin dans l'amitié si l'on n'est pas disposé à se pardonner les uns aux autres les petits défauts. (La Bruyère)
*
Sur vingt amis, dix-neuf disent de vous du mal, et le vingtième, qui en dit du bien, le dit mal. (Rivarol)
*
J'ai deux sortes d'amis. Des amis tièdes et des amis hostiles. (Vigny)
*
Parce que c'était lui, parce que c'était moi. (Montaigne)
*
L'âme qui a senti l'amitié dédaigne les liaisons communes et les petits intérêts. (Chamfort)
*
Rien n'est si dangereux qu'un ignorant ami. (La Fontaine)
*
Partout où je trouverai des hommes, je me choisirai des amis. (Montesquieu, 1721)
*
(La Boétie) Je me fusse certainement plus volontiers fié à lui de moi qu'à moi. (Montaigne)
*
La moitié d'un ami, c'est la moitié d'un traître. (Hugo)
*
Je reconnais un ami à ce signe qu'il me donne de l'argent. (Bloy, qui eut toute sa vie des problèmes d'argent)
*
La volonté de me dénigrer m'est inconnue. Je laisse ce soin à mes amis.
(Louis Calaferte)
*
(Ami) Rien n'est plus commun que le nom. Rien n'est plus rare que la chose. (La Fontaine)
*
Nous avons dans le monde trois classes d'amis : les amis qui nous aiment, les amis qui ne nous aiment pas et les amis qui nous détestent. (Scribe,1837)
*
L'amitié meurt de sa première blessure. (Jacques Deval, 1970)
*
Un ami , c'est quelqu'un qui vous aide à transporter un corps sans poser de questions. (Geneviève Dormann, 1989)
*
A Paris, dans la veulerie d'une certaine société, de la bonne société, on ne défend pas ses amis : il n'y aurait plus de conversation possible. (Donnay,1898)
*
L'ami du genre humain n'est point du tout mon fait. (Molière)
*
L'inimitié succède à l'amitié trahie. (Racine)
*
Il est rare qu'un avare d'amitié ne le soit pas d'autre chose. (Robert Sabatier, 1991)
*
C'est la seule rose sans épine qu'il y ait dans ce monde que l'amitié.
(Marie-Madeleine de Scudéry, 1671)
*
Monsieur, c'est un bonheur pour moi que de mourir avant vous. (Racine, très malade et se voyant mourir, s'adressant à son ami Boileau)
*
On peut tout pardonner à ses amis, excepté l'insulte, parce qu'elle ne peut venir que d'un fonds de mépris. (Frédéric Melchior Grimm)
*
Il est sage de verser sur le rouage de l'amitié l'huile de la politesse délicate. (Colette)
Les jugements de nos amis nous doivent être suspects, lorsqu'ils sont en notre faveur. (Descartes)
*
Voulez-vous compter vos amis ? Empruntez-leur de l'argent. (Alexandre Dumas)
*
Si notre maîtresse nous trompe, tant pis pour elle ! Si notre ami nous hait, tant pis pour lui ! Vive l'amour et l'amitié ! (Gautier, 1849)
*
Quand mes amis sont borgnes, je les regarde de profil. (Joubert)
*
Enfermez dans une chambre bien close dix amis intimes. Dites-leur qu'il y a un million pour le dernier survivant. Vous verrez ! (Henri de Régnier,1927)
*
Dieu me garde de mes amis ! Quant à mes ennemis, je m'en charge. (Voltaire)
*
Sans ami, le monde est un désert. (Mallarmé)
*
Une fois sur deux, un ami qui se marie, c'est un ami perdu. (Michel Tournier)
*
L'ami de tout le monde n'est l'ami de personne. (Bourdaloue)
*
Un ami, c'est quelqu'un sur qui vous pouvez compter pour compter sur vous. (Paulhan)
*
- Quelle est selon vous la différence entre l'amitié et l'amour ?
- C'est le jour et la nuit. (Pierre Benoit)
*
Amitié et repos sont des valeurs de repli. (Christiane Mervaud, 1984)
*
L'amitié est la soeur de l'amour, mais pas du même lit. (Rivarol)
*
L'amitié est un amour heureux. (André Comte-Sponville, 2001)
*
Un ami, c'est celui qui devine toujours quand on a besoin de lui. (Jules Renard)
*
Un ami est un homme qui a plus de crédit que personne quand il dit du mal de nous. (Jean Rostand)
*
Les amis ne nous aiment vraiment que lorsque nous avons l'élégance de mourir. (Cioran, 1979)
Rédigé par : Patrice Charoulet | 08 décembre 2019 à 18:35
@ Lucile | 07 décembre 2019 à 22:32
On peut comprendre que ses amis se soient éloignés à la suite des accusations portées contre cet homme. Ceux qui ont tenté de revenir, s'ils le font en demandant pardon d'y avoir cru, sont pour moi préférables à ceux qui n'ont pas le courage d'admettre s'être trompés.
Rédigé par : Herman Kerhost | 08 décembre 2019 à 15:21
@ Lucile | 07 décembre 2019 à 22:32
"Depuis, il classe ses amis en 3 catégories : ceux qui l'ont cru et soutenu, ceux qui se sont détachés de lui quand il a été accusé, mais essayent de renouer avec lui maintenant qu'il a été déclaré innocent, et ceux qui l'ont lâché pour toujours. De ces deux dernières catégories, il dit qu'il ne sait pas laquelle est la pire."
A mon sens, et surtout, il ne sait pas ce qu'est un vrai ami.
Qui peut en effet prétendre avoir assez d'amis pour pouvoir les classer en trois catégories ? Je parle d'amis, pas des relations, des potes, des copains, des collègues, des camarades, des...
Avoir un ami c'est déjà très bien, deux merveilleux, trois exceptionnel. Alors avoir la fatuité de les classer en catégories...
Il paraît qu'un ami c'est quelqu'un qui vous connaît très bien et qui vous aime quand même : la définition me va bien.
Une magnifique chanson pour un ami, plus récente que celle des Compagnons :
https://www.youtube.com/watch?v=unw0ECCwMQU&list=RDunw0ECCwMQU&start_radio=1&t=0
Rédigé par : GDAT13 | 08 décembre 2019 à 14:49
@ Exilé | 08 décembre 2019 à 11:47
"Mais à quoi sert-il donc de disserter sur l'amitié puisque de toute manière c'est dans l'épreuve et dans l'adversité que nous compterons nos amis ?"
A se distraire de sa peur de ne pas avoir, ou disons d'avoir peu de véritables amis, peut-être ?
Rédigé par : Noblejoué | 08 décembre 2019 à 14:42
Qui, dans l'ère des réseaux sociaux, n'est point qualifié d'ami de nos jours ?
C'est par milliers, que dis-je, parfois par millions, qu'ils se chiffrent, aussi virtuels qu'ils sont volatils et indifférents à votre sort.
Il leur suffit d'un clic pour devenir votre ami et il leur suffira de-même d'oublier, par je ne sais quel mouvement d'humeur, ce clic pour vous abandonner.
C'est à l'épreuve du quotidien, des obstacles plus ou moins difficiles à franchir rencontrés sur le parcours de sa vie, que l'on compte ses véritables amis, c'est-à-dire ceux qui ne fuient pas à la première alerte, ceux qui restent présents quelles que soient les circonstances pour vous soutenir, ceux qui, désintéressés, se montrent capables de donner sans ne rien attendre en retour.
C'est alors que l'on fait souvent le constat que ses amis, les vrais, ne sont au final pas si nombreux que cela. Et c'est sans doute bien ainsi.
Rédigé par : Michel Deluré | 08 décembre 2019 à 14:30
Cette réflexion sur l'amitié me fait penser à la situation qu'est en train de subir un journaliste polémiste qui est actuellement la cible de la meute des chacals, des coyotes au foie jaune et des hyènes élevés en batterie par le monde artistico-politico-médiatique.
Certains de ses anciens amis se retrouvent-ils parmi eux ?
Au contraire, est-il soutenu par de vrais amis connus ou inconnus refusant de hurler avec les loups, au risque de mettre leur propre carrière en danger ?
Rédigé par : Exilé | 08 décembre 2019 à 14:15
@ Tipaza 07 décembre 2019 23:22
@ Gavot 08 décembre 2019 11:32
"Witness"
Un de mes classiques aussi, que je reverrai avec plaisir lundi. Notamment pour la scène tournée au Grand Central Terminal de New York. Elle me rappelle beaucoup de souvenirs, d'autant plus qu'il y avait à l'époque un restaurant réputé pour ses huîtres.
Les metteurs en scène américains ont eu le génie de tourner des scènes devenues mythiques dans leurs grandes gares. Une autre grande scène qui a marqué : celle du landau dans les Incorruptibles (Brian De Palma) tournée dans Union Station à Chicago. Sergueï Eisenstein n'a pas demandé de droits d'auteur pour la scène !
Contrairement aux idées reçues, les Amish ne sont pas du tout hostiles au progrès en général, mais surtout aux évolutions sociétales et aux gadgets. J'ai visité à plusieurs reprises leurs fermes en Pennsylvanie dans le comté de Lancaster, plus modernes tu ne trouves pas. D'ailleurs leur production de lait est classée comme une des meilleures aux USA et est écoulée en priorité dans les écoles de la côte Est.
Je me suis toujours interrogé sur l’orthographe du mot "horrmutch" (phonétiquement ?) prononcé par la délicieuse Kelly face à Harrison Ford pour lui signifier sa nécessaire et modeste apparence. Une aide peut-être ?
Cordialement.
Rédigé par : boureau | 08 décembre 2019 à 13:04
Mais à quoi sert-il donc de disserter sur l'amitié puisque de toute manière c'est dans l'épreuve et dans l'adversité que nous compterons nos amis ?
Rédigé par : Exilé | 08 décembre 2019 à 11:47
@ Isabelle | 07 décembre 2019 à 09:08
"Vous pourrez avoir de plus en plus d'"amis" grâce au train des migrants."
C'est obsessionnel chez vous, non ?
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@ Tipaza | 07 décembre 2019 à 23:22
Inoubliable Kelly McGillis, son éponge, son regard "modeste".
Rédigé par : Gavot | 08 décembre 2019 à 11:39
Dans la France décadente de 2019, il devient de plus en plus difficile de se faire des amis et de plus en plus facile de perdre les amis de longue date. Un idiome est passé de mode : Donne et tu recevras. Désormais, la tendance est de ne rien lâcher. Il n'est donc pas étonnant que la pauvreté des investissements affectifs entraîne une solitude sans amis.
Rédigé par : Vamonos | 08 décembre 2019 à 11:22
« Il y a les amis qu'on écoute et ceux qui vous écoutent. Ceux dont on n'attend rien et ceux dont on espère tout. Les amis de tous les jours et les amis des moments solennels. Les amis présents quoique absents, les amis absents quoique présents. »
J’y reviens parce que j’aime bien cette phrase. Rapportée sur ce blog où des amitiés se forgent et des détestations aussi, on pourrait dire :
Il y a les commentateurs qu’on lit et ceux que l’on ignore. Ceux qui nous enrichissent de leurs connaissances et ceux qui ne brassent que du vent.
Ceux qui sont là tous les jours, ne ratent aucun billet et ceux que l’on croyait partis et qui surgissent de temps en temps.
Et puis il y a "les gens" comme les chante Christophe Maé . J’aime bien cette chanson teintée d’humour.
Rédigé par : Achille | 08 décembre 2019 à 07:45
@ Wil
Je ne bave jamais, mon pauvre Wil, si vous saviez...
Je me permets de vous montrer aux asexuels pour leur dire de le rester : franchement, vous avez envie d'être comme ça ? Et au moins, Wil est honnête, alors imaginez les autres.
Mieux vaut se mettre à boire, sans nul doute : plus de gens supportent l'alcool que le sexe.
Et puis, on n'a jamais dit qu'il faut se laisser faire par les ivrognes ou les alcooliques, tandis qu'il n'y avait pas de viol dans le mariage.
Asexuels, restez-le...
Sauf si l'amour vous incite à changer. Que ne fait-on par amour ? L'amour n'est pas le sexe, le sexe l'amour, si ça peut se confondre. Si l'amour peut vraiment tout faire faire.
Rédigé par : Noblejoué | 08 décembre 2019 à 03:24
@ Xavier NEBOUT | 07 décembre 2019 à 18:28
"…Et surtout, les amis qui sont amis tant que ça ne leur coûte rien."
Hélas ce sont souvent les plus nombreux, on ne les détecte fréquemment que lorsque l’on a besoin d’eux et pas uniquement financièrement…
Rédigé par : Trekker | 07 décembre 2019 à 23:49
@ Xavier NEBOUT | 07 décembre 2019 à 18:28
Comment avez-vous pu oublier dans la liste citée, les Amish, ces anabaptistes dont la première règle est :
« Tu ne te conformeras point à ce monde qui t’entoure ».
Voilà une règle qui pourrait vous convenir ?
J'avais beaucoup aimé le film "Witness" qui se déroule chez les Amish. Mais c'est parce que Kelly McGillis y est superbe.
Le film passe lundi sur la 5. Je ne le raterai pas.
Rédigé par : Tipaza | 07 décembre 2019 à 23:22
@ Noblejoué
"Dans l’admiration comme dans l’envie les yeux s’allument soudain. Comment distinguer l’une de l’autre chez ceux dont on n’est pas sûr ?" Cioran
Euuuh, chaipomoi, la bave aux lèvres peut-être ?
Ah ben non, parce qu'on va répondre "lesquelles ?"...
Pas besoin de me dire de sortir, je suis déjà dehors.
Rédigé par : Wil | 07 décembre 2019 à 22:52
Un député anglais a vu débarquer un jour la police chez lui, il y a quelques années de cela. On a perquisitionné chez lui pendant plus de dix heures, sans lui dire de quoi il était accusé. Comme, étant jeune, il avait déjà eu des ennuis avec la justice pour avoir pris comme amant un garçon de pas tout à fait 21 ans, il s'est dit que le cauchemar recommençait. Il n'avait à l'époque pas été poursuivi, car l'âge du consentement pour un mineur venait d'être ramené à 16 ans. Il a demandé à la police le pourquoi de cette perquisition, on ne lui a pas répondu, il a demandé si l'opération policière serait annoncée publiquement. La police lui assuré que non, mais le lendemain il avait sa photo dans tous les journaux et on le voyait longuement à la télé, avec sa maison et ses chiens. Il apprenait qu'il venait d'être accusé par un détraqué de plusieurs viols, meurtres et tortures, avec une telle extravagance que ce n'en était pas crédible.
Il a perdu son travail, la maison qu'il occupait, et il a fallu de longs mois pour qu'on le lave sèchement et brièvement de tout soupçon. Il avait envie de se suicider, mais s'en est abstenu de peur qu'on n'y voie une preuve de sa culpabilité. Il vient de recevoir 500 000 £ de dédommagement et 400 000£ pour ses frais d'avocats. Mais il se dit brisé irrémédiablement.
Depuis, il classe ses amis en 3 catégories : ceux qui l'ont cru et soutenu, ceux qui se sont détachés de lui quand il a été accusé, mais essayent de renouer avec lui maintenant qu'il a été déclaré innocent, et ceux qui l'ont lâché pour toujours. De ces deux dernières catégories, il dit qu'il ne sait pas laquelle est la pire.
Rédigé par : Lucile | 07 décembre 2019 à 22:32
"Mais il n'y a rien dans l'amitié qui déchire, blesse, magnifie et comble autant que la passion amoureuse."
Une amitié trahie est bien plus destructrice psychologiquement sur le long terme qu'un amour trahi parce qu'on ne le voit généralement pas venir alors que n'importe quel idiot sait qu'il peut être trahi en amour parce que la "passion amoureuse" ne dure qu'un temps, précédant la routine et donc l'ennui et donc la possibilité d'une trahison.
Généralement on quitte ses amours par ennui et on quitte ses amis par amour.
Rédigé par : Wil | 07 décembre 2019 à 22:31
« J'ai pour ami un certain Horace »
Rédigé par : duvent | 07 décembre 2019 à 10:56
Horace ? Oh ? Des espoirs?
« Bayrou est présumé innocent. Toutefois quelle claque pour lui ! » (boureau)
Oui... mais une claque de Charlotte et Werther sort de ses chimères.
(For the happy few)
Rédigé par : sbriglia | 07 décembre 2019 à 22:18
@ Xavier NEBOUT | 07 décembre 2019 à 18:28
"Les amis que l'on croyait avoir, ceux qu'on ne croyait pas avoir et ceux qu'on voudrait ne pas avoir.
Et surtout, les amis qui sont amis tant que ça ne leur coûte rien."
C'est une oraison funèbre pour quelqu'un que vous n'aimiez pas ?
...ou alors c'est une espèce de profession de foi ?
Rédigé par : Deviro | 07 décembre 2019 à 21:15
@ boureau 07 décembre 13:55
En réalité cette très belle chanson sur l'amitié a été écrite par Gilbert Bécaud et Louis Amade.
Rédigé par : breizmabro | 07 décembre 2019 à 20:52
Je pourrais dire "moi, j'ai plein d'ami.e.s !" alors que je n'ai globalement que des relations amicales.
En réalité je n'ai que deux ami.e.s depuis plus de trente ans.
(et c'est déjà pas mal vu leur sale caractère :D))
Rédigé par : breizmabro | 07 décembre 2019 à 20:36
Je ne sais plus qui a dit : un ami c’est quelqu’un sur qui vous pouvez compter pour qu’il compte sur vous.
Rédigé par : Merville | 07 décembre 2019 à 20:20
Cher Philippe,
Macron souhaite conserver des liens d'amitié avec Bayrou, comme il l'a fait avec Benalla, avec Ferrand, avec Collomb, avec Flessel, avec toutes ces personnes qui lui ont apporté un soutien considérable.
Nous n'avons jamais apprécié Bayrou, mais le traitement qui lui est fait démontre une fois de plus la laideur de la cuisine électorale.
Nous avons l'impression d'un voyage à la Walt Disney, lorsque la reine hurle "Qu'on leur coupe la tête".
Il ne reste dans le décor que la fiole de Macron. Mais fera-t-il encore partie de ce théâtre ou rentrera-t-il lui-même dans le décor ?
La transparence est le comble de l'insécurité que ce soit pour les députés, pour les policiers et chaque citoyen.
Devant quelle situation se retrouvent les agents de l'Etat auxquels il est conseillé de déménager pour protéger les membres de leur famille ?
Il suffit que l'un de leurs parents pratiquent un sport ou une activité pour qu'il soit aisé de les retrouver et ceci à vie.
Il faut redonner une place à la confidentialité des données personnelles pour préserver une vie normale aux agents de l'Etat et aux citoyens.
françoise et karell Semtob
Rédigé par : semtob | 07 décembre 2019 à 19:59
@ Sophie
"Dans l’admiration comme dans l’envie les yeux s’allument soudain. Comment distinguer l’une de l’autre chez ceux dont on n’est pas sûr ?" Cioran
L'admiration n'est pas l'amitié qui n'est pas l'amour si on peut éprouver les trois à égalité pour quelqu'un qui en serait digne.
On n'est jamais sûr de rien, dans le monde... Est-ce que le monde n'est pas un rêve ? On n'en sait rien.
Si prudent qu'on soit, quand on admire, éprouve de l'amitié ou de l'amour, ou quelque cocktail des trois sentiments oblatifs, on sort de soi pour aller vers l'autre.
Comment on est reçu montre ce qu'est celui qu'on imaginait, certains peuvent être pires... d'autres meilleurs.
Comme je rends le bien pour le bien, le mal pour le mal, il m'est toujours déstabilisant de voir des gens rendre le mal pour le bien et diaboliser.
Mais l'inverse existe aussi, traverser l'un fait mieux sentir l'autre, passer des ténèbres à la lumière est étrange. Alors, on ne dit rien, c'est l'autre qui vous arrache les mots.
Disons plutôt qu'on est charmé, et si même on voit ce qui se passe comme moi alors que d'autres non, on n'a qu'envie de rester là, encore et toujours.
Hélas, si discrète qu'elle soit, la lumière ne pouvant entièrement se celer, sa présence, par trop appréciée, est aussi rare que l'excellence de ses qualités. Etre avec quelqu'un comme si on allait ailleurs et qu'on rentrait chez soi.
"On vous aime parce que vous êtes utile à l'autre pendant un temps donné."
Dans l'amour entre parents et enfants, on est censé aller au-delà de cela, et cette grâce arrive parfois.
J'essaie d'être ainsi, si je n'ose le dire. Tant présument d'eux-mêmes !
J'ai absolument proposé tous les engagements possibles à quelqu'un de sage pour prouver que j'étais sincère, moi qui n'aime pas m'engager. Elle encore moins. Je lui ai toujours tout dit.
Trop. Elle sait que je ne supporte pas ceux qui ne font pas ce qu'ils se sont engagés à faire, et voilà, et j'ai eu beau dire qu'on n'a qu'à abandonner quelque projet, c'est non, main de fer dans gant de velours.
Je n'aurais jamais osé rêver de quelqu'un de si merveilleux, j'espère ne jamais la décevoir, et si par extraordinaire, elle me décevait, surmonter cette peine.
Outre la trahison, si on ne croit pas à l'admiration, l'amitié et l'amour, c'est qu'ils vous font éprouver ou agir comme on ne l'aurait pas cru possible, donner des inquiétudes et des assurances déroutantes et merveilleuses comme si on avançait en quelque royaume de féerie.
Plus on sait, moins on sait, tout se dérobe et tout s'offre, et tout change avec chaque aube.
Rédigé par : Noblejoué | 07 décembre 2019 à 19:08
Les amis que l'on croyait avoir, ceux qu'on ne croyait pas avoir et ceux qu'on voudrait ne pas avoir.
Et surtout, les amis qui sont amis tant que ça ne leur coûte rien.
Par ailleurs, nous avons aussi les ami-donnés, les ami-temps, les ami-figue mi-raisin, les ami-raux, les ami-bes, et ami-dale...
Rédigé par : Xavier NEBOUT | 07 décembre 2019 à 18:28
@ boureau | 07 décembre 2019 à 13:55
Merci pour ce rappel.
Sans oublier ces fortes paroles d'espérance à la fin du texte :
"Car ceux qui ont bâti ensemble un univers
Se retrouveront tous..."
(Louis Amade/Gilbert Bécaud)
Rédigé par : Mary Preud'homme | 07 décembre 2019 à 15:23
La justice est très "amicale" avec les djihadistes...
En matière d'immigration et de traitement de faveur pour les djihadistes, nous sommes très actifs, nous ne marchons plus, nous courons, nous galopons...
Peines réduites en appel pour deux djihadistes toulousains partis en Syrie.
Le flux de migrants ne cesse d'augmenter. Les fameuses "chances-pour-la-France", sans diplôme, sans argent, sans connaissance parfaite de la langue française débarquent crescendo en Europe et en France.
On se demande vraiment ce qu'ils vont pouvoir nous apporter, excepté des désastres et des catastrophes, la garantie de bas salaires et la précarité des emplois. Quand on pense que la CGT (entre autres) qui défend son pré carré à la SNCF ou à la RATP est favorable à l'immigration et même à l'islamisme. Quelle cohérence !
Quant aux djihadistes, ils ont droit à des traitements de faveur grâce à la justice française.
"Deux jeunes Toulousains partis combattre en Syrie dans les rangs djihadistes ont été condamnés en appel jeudi soir à Paris à dix ans de réclusion criminelle, des peines inférieures à celles prononcées en première instance, a-t-on appris ce vendredi de source judiciaire.
En avril 2018, lors de leur premier procès, Mounir Diawara, alors âgé de 23 ans, et Rodrigue Quenum, 22 ans, avaient été condamnés à quinze ans de réclusion.
Exactions et prosélytisme
Tous deux venus de quartiers populaires de Toulouse, les deux jeunes hommes étaient rejugés pour s'être rendus du 28 mai au 12 août 2013 en Syrie. Ils y avaient rejoint les rangs de groupes djihadistes, d'abord le Jabhat Al-Nosra puis l'organisation État islamique (EI, ou Daech). Ils apparaissaient sur des photos en tenue de combat, kalachnikov en main et, pour l'un d'eux, brandissant une tête coupée.
Outre la participation à des actions militaires et à des exactions en Syrie, la justice leur reprochait d'avoir à leur retour en France fait du prosélytisme auprès d'individus fréquentant un appartement toulousain pour les convaincre de partir combattre. Comme en première instance, vingt ans de réclusion criminelle avaient été requis à leur encontre." Le Parisien avec AFP
Rédigé par : Sophie | 07 décembre 2019 à 14:38
"La chute (probable) de la maison Savonarole !"
Chrétien plus proche de Savonarole que de saint Jean, François Bayrou voit s'écrouler, avec sa mise en examen, trente ans de prêchi-prêcha envers ses concurrents et, ou néanmoins amis.
Car il avait la dent dure sous un vocabulaire onctueux. Il ne pardonnait rien, il était même prompt à condamner. François Fillon en a fait les frais.
La journée sous les sunlights des médias à disserter sur l'exemplarité et la vertu, et le soir dans les corridors du pouvoirs à conspirer tel Machiavel.
La chute sera terrible s'il est condamné, lui le faiseur du roi Macron. C'est toute la maison du centre qui s'effondre avec lui.
Macron doit ricaner dans son coin : après le centre-gauche, puis le centre-droit, c'est le centre tout court qui s'effondre.
Le maître conspirateur pris à son propre piège. A force de tisser des toiles il a fini par se prendre les pieds dans l'une d'elles.
Mais prenons du recul : F. Bayrou est présumé innocent. Toutefois quelle claque pour lui !
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Elections 2022
Les études récentes sur les évolutions d'une jonction possible des électorats populaires (ou non) de Marine Le Pen et de Mélenchon se confirment. Les courbes se rapprochent.
Il y a un an l'élection de Marine Le Pen à la présidence était peu probable. A ce jour, non seulement elle devient probable, mais encore possible.
Une fois plus, si cette convergence se concrétisait davantage, elle ferait regretter l'attitude du LR dans son isolationnisme ombrageux et stérile. Le train de l'Histoire est, pour eux, en passe de disparaître à l'horizon.
Cordialement.
Rédigé par : boureau | 07 décembre 2019 à 14:23
"Les amis qu'on a, les amis qu'on n'aura pas..."
Merveilleuse ode à l'amitié, aux amitiés, cher P. Bilger. Vous avez un talent sans pareil pour explorer le coeur sans la raison.
"Parce que c'était lui, parce que c'était moi"
Bien sûr, mais il y a aussi les amis disparus. Et la douleur perdure.
Quelques vers, si beaux, si éloquents de la chanson des Compagnons:
"J'avais un seul ami, et on me l'a tué.
Il était plus que lui, il était un peu moi.
Je crois qu'en le tuant, on m'a aussi tué.
Et je pleure la nuit, mais on ne le sait pas.
C'était mon copain, c'était mon ami
Pauvre vieux copain de mon humble pays.
Je revois son visage, au regard généreux,
Nous avions le même âge et nous étions heureux.
Ami, mon pauvre ami, reverrai-je jamais
Ton sourire gentil, parmi l'immensité."
P.-S.: Je crois que la phrase "Il était plus que lui, il était un peu moi" est aussi belle que la phrase de Montaigne.
Rédigé par : boureau | 07 décembre 2019 à 13:55
L'amitié tout comme l'amour sont des fictions verbales.
On vous aime parce que vous êtes utile à l'autre pendant un temps donné.
Ne soyons pas de doux rêveurs... Comment savoir ce que pense réellement l'autre ?!
"Dans l’admiration comme dans l’envie les yeux s’allument soudain. Comment distinguer l’une de l’autre chez ceux dont on n’est pas sûr ?" Cioran
Rédigé par : Sophie | 07 décembre 2019 à 12:32
« Même dans la première catégorie, il est évident qu'aucune complicité ne ressemble à l'autre et que par exemple il y a des amitiés qui vous projettent sous une bienveillance tutélaire et d'autres qui vous assignent quasiment une mission délicieusement paternelle. Les premières vous placent dans une dépendance consentie et les secondes vous conduisent à dispenser une subtile ou ostensible influence. Il y a les amis qu'on écoute et ceux qui vous écoutent. Ceux dont on n'attend rien et ceux dont on espère tout. Les amis de tous les jours et les amis des moments solennels. Les amis présents quoique absents, les amis absents quoique présents. »
Monsieur Bilger, il faut cesser sans tarder vos relations amicales, elles me semblent, vues d'ici, complètement lugubres et inquiétantes...
Il faut ne pas oublier, comme l'a dit Tipaza et d'autres avant lui, que le préalable est de se connaître soi-même, or si vous vous êtes penché sur votre reflet, vous avez certainement vu, vous aussi, l'incompréhensible futilité, l’inénarrable tourment, l'impossible attachement, la douloureuse et décevante fréquentation de soi !
L'amitié qui est la plus fabuleuse fiction, la plus belle allégorie, la plus scintillante étoile, la plus héroïque fantaisie, n'existe que pour donner du courage pour cette traversée...
Mais oui, la navigation va être tumultueuse, le répit sera rare, les dangers nombreux, le désarroi quotidien, l'effroi tapit dans l'ombre et sous les paupières fermées la lumière vient d'une amitié qui n'existe que dans l'imagination. Gnothi seauton !
J'ai pour ami un certain Horace, il ne sait pas qu'il est mon ami, c'est pourtant lui mon ami !
Rédigé par : duvent | 07 décembre 2019 à 10:56
Montaigne et la Boétie ? Amitié sur le tard et brève. Pas passée l'épreuve du temps. Pas blanchie entre les roseaux du Léthé. Reste un chagrin, un de ceux "qu'une heure de lecture n'eût dissipé".
La chanson populaire vient au secours de l'idée:
"et ton pesant silence est un mal si cruel
que j'entends ta présence, parfois, au fond du ciel."
Et c'est le regard posé sur l'épouse de toute une vie où l'amitié, tout doucement, vient s'ajouter à l'amour.
Rédigé par : genau | 07 décembre 2019 à 10:35
Très touché par votre beau texte sur les amis "qu'on a, les amis qu'on n'aura pas..."
"Les amis qu'on n'aura pas" ce sont aussi ceux des souvenirs d'enfance, oubliés parce que douloureux.
Quant à l'amour, Freud disait (à peu près) que c'était la psychose des gens normaux.
Rédigé par : phineus | 07 décembre 2019 à 09:33
Vous pourrez avoir de plus en plus d'"amis" grâce au train des migrants.
Nouvelle trouvaille pour favoriser le remplacement de la population française.
Un train va parcourir la France pour “favoriser l'accueil et l'intégration des réfugiés”. Vous pourrez participer à des ateliers de cuisine et écouter de la musique pour approfondir la connaissance de vos nouveaux "amis".
Gageons que ce train-là partira et arrivera à l'heure. Pas de grève prévue au programme. Non seulement les Français subissent les grèves pour assurer les nombreux avantages fiscaux des agents de la SNCF, pour continuer à payer les voyages gratuits de tous ses employés mais aussi de leurs parents et grands-parents. Leurs familles très élargies peuvent, en effet, bénéficier de voyages gratuits.
Qui paient : les autres contribuables français. Par-dessus le marché, ils nous jouent les pères-la-moraline en nous expliquant comment nous devons devenir "amis" avec les migrants.
Seul bémol dans cette histoire de fous, ce sont les Français qui doivent se plier aux codes des nouveaux arrivants. Les migrants ne doivent pas respecter les codes des Français (c'est en option). Ils ont uniquement des droits...
Le droit à un train gratuit et qui roule sans heurt...
https://www.valeursactuelles.com/societe/un-train-va-parcourir-la-france-pour-favoriser-laccueil-et-lintegration-des-refugies-113541
Rédigé par : Isabelle | 07 décembre 2019 à 09:08
« Il y a les amis qu'on écoute et ceux qui vous écoutent. Ceux dont on n'attend rien et ceux dont on espère tout. Les amis de tous les jours et les amis des moments solennels. Les amis présents quoique absents, les amis absents quoique présents. »
Personnellement je n’ai jamais rien attendu de mes amis, ce qui n’était pas toujours réciproque de la part de quelques-uns. Avec le temps je me suis détaché de ces derniers qui n’était qu’illusion et opportunisme.
Je n’ai gardé que ceux qui sont venus alors que je ne leur demandais rien et qui ont su trouver les mots pour m’aider à traverser un moment de doute, de tristesse ainsi qu’il nous arrive à tous d’en connaître.
Ce n’étaient pas les plus brillants, ni les plus drôles, ni les plus démonstratifs dans leurs sentiments. Parfois ils n’ont pas hésité à me bousculer un peu. Mais avec le recul je leur sais gré d’avoir été là quand j’en avais besoin.
Combien m'en reste-t-il de ces amis rares ? Ben... deux.
Rédigé par : Achille | 07 décembre 2019 à 08:45
L'amitié et l'amour, oui, ce peut être de bons sujets de l'Avent.
Il est bien de se pencher de temps en temps sur les fondamentaux de la vie.
Amitié et amour sont d'autant plus difficiles à vivre que pour les connaître pleinement et les vivre dans leur "multiple splendeur" (*), il faut commencer par se connaître soi-même et s'accepter tel qu'on est par nature, par éducation et socialisation.
Une fois franchie l'épreuve de sa propre connaissance, alors l'amitié et l'amour vont de soi, dans le rapprochement ou l'éloignement.
Mais voilà, qui se connaît soi-même ?
C'est mission impossible, car se connaître soi-même c'est connaître le monde.
Bon voilà, c'était la petite pensée de ce début d'Avent.
(*) Cette belle expression n'est pas de moi, vous pensez bien. C'est le titre d'un roman de Han Suyin que je vous recommande, dans l'esprit du billet.
On en a fait un film superbe, lui aussi :"La Colline de l'adieu".
Rédigé par : Tipaza | 07 décembre 2019 à 07:40