Lisant Causeur dont une large part est consacrée à Philippe Muray, je relève chez ce dernier cette observation profonde : "Il y a en effet deux espèces, deux catégories, ceux pour qui il n'existe rien après le désenchantement et ceux pour qui tout commence. Toute mon entreprise est de faire sentir la richesse et la joie de l'au-delà du désenchantement".
Il me semble que cette analyse pourrait ne pas s'appliquer seulement aux destinées intimes, personnelles, aux choix d'existence singuliers mais offrir sa lumière pour éclairer la vie politique et sociale.
En effet, que le désenchantement ait suivi une forme sinon d'enchantement du moins d'espérance tellement intense qu'elle paraissait y mener tout droit est une évidence. Depuis 2017, la présidence d'Emmanuel Macron, avec les crises et les tragédies qui l'ont bouleversée, les illusions déçues, la morosité installée culminant avec la journée du 5 décembre, représente une illustration parfaite d'un désenchantement qui trouve son exutoire dans la violence, la rage, le rejet de tout.
Il serait juste sans doute de faire partir ce désenchantement depuis plus longtemps comme si ce n'était pas d'aujourd'hui que le monde avait perdu ses couleurs, la France son aura et la société ses repères. Depuis quand la poésie démocratique a-t-elle été remplacée par l'appareil lourd de la prose républicaine avec ses conflits, ses invectives, ses récupérations ?
Je rejoins Philippe Muray quand il énonce pour son propre compte qu'on ne saurait s'arrêter à un constat de pure négativité, de ressentiment contre ce qu'on aurait désiré mais qui ne sera pas, d'abandon et de fatalisme. Mais qu'il conviendrait au contraire de s'inventer une morale, des règles pour satisfaire une lucidité d'après le désenchantement. On sait tout, on n'a plus d'illusions, le réel n'a plus aucun secret, le pire menace à chaque seconde et pourtant il faut tenir, durer et se montrer à la hauteur. Mais de quoi ?
Je fais ce rêve. Pourquoi ce qui n'a pas été possible hier ne le deviendrait-il pas dorénavant par une sorte de miracle ? Quand l'enchantement, la normalité, le cours des choses, les rapports entre les êtres, le souci de la paix, l'aspiration à une humanité réconciliée constituaient d'honorables visées, que celles-ci étaient encore plausibles, qu'il y avait des perspectives d'aurores et qu'on n'était pas confronté à une table rase mais à un univers empli de promesses, on a subi le pire.
Pourquoi serait-il impossible, le crépuscule tombé telle une chape, la défaite consommée, la coupe amère bue, la chienlit admise, la colère et la haine appréhendées, de redonner du sens à des préceptes qui, pour être d'une infinie banalité, n'étaient plus considérés comme plausibles depuis des lustres, trop ridicules pour un temps trop cynique, trop piétinés pour résister ?
Pourquoi, après le désenchantement, ne tenterait-on pas de découvrir ce qu'on aurait dû savoir par coeur et connaître sur le bout de l'esprit ?
Il y aurait par exemple le retour de cette provocation qu'aucune fin ne justifie les moyens et que Karl Marx avait raison qui soulignait que des moyens dévoyés dégradaient la fin elle-même.
Il y aurait la détestation absolue de toute violence que rien, jamais, ne justifierait.
Il y aurait un culte authentique de la liberté d'expression aussi éloigné de la haine du contradicteur que de la complaisance servile.
Il y aurait une volonté d'égalité concrète entre les sexes sans que cette lutte prenne un tour grotesque et quasiment arithmétique.
Il y aurait des pouvoirs respectés parce que respectables et où le légal ne pèserait pas lourd face au légitime et au décent.
Il y aurait, après le désenchantement et grâce à lui qui ouvre les yeux, les coeurs et les esprits, l'esquisse d'une restauration de tout ce que la modernité arrogante a détruit.
Puisque l'éthique a été violée quand le monde nous souriait, avec lui devenu sombre, baudelairien, elle deviendrait peut-être notre seul recours, un horizon tout neuf ?
J'aime cette exigence qui ne nous autoriserait pas la moindre tranquillité, pas la moindre faiblesse après le désastre.
Ce dernier alors non plus comme une défaite mais tel un coup de pied du destin nous projetant vers le haut.
Chacun a le droit d'user de Philippe Muray comme il l'entend.
@ Denis Monod-Broca 08 décembre 2019 à 12:36
Je voulais montrer que je ne limite pas la réalité aux trois groupes précédemment évoqués.
Si mon commentaire vous décourage, je n'ose imaginer ce qu'il en est de la complexité du monde, déjà fort simplifiée en évacuant le moins significatif et en résumant à l'extrême chaque réalité. Les historiettes pieuses sont évidemment plus courtes, moins complexes, et joie ! Là pour dire que tout va bien.
Alors que dans le monde, il n'y a pas grand-chose qui aille bien... Pour tout dire, si on n'a à se confronter à rien de plus décourageant qu'un commentaire complexe, on fait partie des heureux du monde, assurément.
Rédigé par : Noblejoué | 08 décembre 2019 à 14:16
@ Robert Marchenoir | 08 décembre 2019 à 00:11
« Ma belle-mère n'a pas eu de problème, donc personne n'a eu de problème.
Il n'y a pas besoin de classement PISA pour montrer que le niveau baisse. »
C’est plus simple que ça. Il y a ceux qui passent leur temps à nous filer le bourdon en s’apitoyant sur tous les dysfonctionnements de la vie de tous les jours et puis il y a ceux qui acceptent ces petites anomalies en se disant qu’elles sont relativement faibles en regard du pourcentage des choses qui fonctionnent plutôt bien
L’éternel problème des trains qui n’arrivent jamais à l’heure pour certains et qui, dans les faits, constituent une infime minorité (sauf peut-être en ce moment, je le confesse, mais pour des raisons purement particulières).
Rédigé par : Achille | 08 décembre 2019 à 13:20
@ Noblejoué
Votre long et délayé laïus déjoue par avance toute réplique.
Rédigé par : Denis Monod-Broca | 08 décembre 2019 à 12:36
@ Robert Marchenoir 08/12 09:11
D'accord avec vous sur certains aspects de votre commentaire et c'est d'ailleurs bien ce que j'avais tenté de développer dans mes interventions auxquelles vous faites allusion.
A chacun son rôle, et laissons les entrepreneurs gérer leurs entreprises mieux que l'Etat ne sait le faire.
Comme je le soulignais dans ma réponse à Alix, je ne suis nullement envieux de la fortune d'un Bernard Arnault ou d'un autre, bien au contraire, à partir du moment où celle-ci est le résultat d'une réussite industrielle qui profite aux salariés de son groupe et par ricochet à toute l'économie française.
Bien au contraire, je souhaiterais que notre pays compte beaucoup de capitaines d'industrie de la trempe de Bernard Arnault.
Rédigé par : Michel Deluré | 08 décembre 2019 à 09:40
@ Denis Monod-Broca
"En somme, selon vous, si je comprends bien, il y a, dans l’ordre :
- les arriérés (les musulmans)
- les incapables (nous Français),
- les Anglo-Saxons, le sel de la terre...
Je pense qu’une telle hiérarchie est dénuée de tout fondement."
Les Français sont véritablement des incapables puisqu'ils n'ont pas été capables de préserver leur liberté, dans l'Histoire.
De la Terreur a Vichy.
Qu'ils n'ont pas plus fait contre le nazisme que contre le communisme... Et contre l'islamisme.
Nous prétendons aimer la liberté, mais nous laissons les autres tirer les marrons du feu pour nous.
Et ensuite, nous les dénigrons : antiaméricanisme et plus généralement, dénigrement des Anglo-Saxons.
Les seconds plein d'envie et sans gratitude ne sont pas les premiers. Non... Ils ne peuvent se mettre à niveau que par l'imitation.
C'est bien la peine de citer René Girard à toutes les sauces et de ne pas le voir. Pour sa théorie : jamais il ne l'aurait développé en France. Nous c'est : un truc est de droite, de gauche ? Sinon, ça n’intéresse pas. Et si cela a à voir avec la religion, ce n'est pas sérieux.
Ce n'est pas parce qu'on est laïc qu'il faut être sot, les Américains, il est vrai, se sont construit leur liberté avec la religion, quand on ne peut pas dire que la Révolution ait vu l'alliance de la foi et de la liberté. Les Américains ont et les Lumières, et la tradition religieuse. Supériorité. Ils ont su s'unir par eux-mêmes, les Européens, malgré l'aide américaine, en sont loin. Supériorité.
Enfin, il y en a tant, et énumérer est si fastidieux. Il ne faut pas que dire que l'eau est humide mais en analyser chaque goutte ? Non merci.
Il y a certes des musulmans aimant la liberté comme les autres dans la monde développé et le cas de la Tunisie, initiatrice du Printemps arabe et encore libre.
Mais souvent, c'est "arriéré" le terme qui convient. Non seulement par rapport à l'Occident mais à tout le monde, et même par rapport à leur passé.
Ceci dit, cela peur parfaitement changer. Nous aurions pu ne pas avoir la Terreur et d'autres choses, nous pouvons nous amender, et eux aussi, et à Dieu ne plaise, le sel de la Terre peut s'affadir.
Mais pour l'instant, il en va ainsi, si je n'oublie pas les nordiques qui ont su faire une social-démocratie plus consensuelle que la nôtre et semble-t-il sans rien contre l'esprit d'entreprise.
Si je n'oublie pas le Japon et la Chine, des cultures très intéressantes, le Japon à l'intersection des deux comme au sommet, comme une pierre de faîte. Si nous savions imiter les Anglo-Saxons et les Japonais comme ces derniers ont su garder leurs racines en imitant les meilleurs, nous serions, avec les Anglo-Saxons, les nordiques, eux, les Coréens du Sud à présent, les Suisses et sans doute quelques autres, nous serions, nous aussi, parmi les meilleurs.
Je suis au regret de dire que quand on n'aime pas vraiment la liberté ni ceux qui la portent, ce n'est absolument pas le cas.
On mange les mêmes marrons parce qu'on nous les sort du feu... L'essentiel est d'avoir les marrons, mais on ne pourra pas toujours compter sur les autres.
La Chine a le problème de son parti communiste, l'Inde des castes (et d'un horrible mauvais goût dans son cinéma et la représentation de ses dieux) mais je ne doute pas de la volonté de progresser de leurs peuples.
L'une n'est qu'une dictature, l'autre s'honore d'être la plus grande démocratie du monde, ce qui fait que contrairement à d'autres, pour moi, l'Inde prime. Même si je préfère la civilisation chinoise, à la base.
Mais en somme, qui a su choisir la liberté ? Le reste de l'Asie dépend de ses deux cultures, comme depuis, depuis... Il faudrait faire un cours, et je ne prétends jamais à ça, j'aurais dû me renommer "Sans Cours" .
"Ça se passe dans une yeshiva, un jeune élève demande à son professeur :
- Rabbi, Rabbi, pourquoi tous les hommes sont-ils différents ?
Et le professeur répond :
- parce qu’ils sont tous à l’image de Dieu."
Et pourtant, vous nous sortez une histoire juive, soit d'une culture qui a aussi valorisé la liberté.
Curieux. Je n'ai pas pensé à eux... C'est parce que le monothéisme est tellement accablant que j'écarte souvent les premiers abrahamistes de ma pensée.
Les Juifs ne sont pas pour rien au sommet de nos jours, ils l'ont mérité en voulant, contrairement à tout le monde, savoir ce qu'ils croyaient depuis des temps et des temps.
Quelle honte que les gens n'allant pas à la messe car elle n'est plus en latin en comparaison ! Les musulmans ? J'admets un effort, dans le Coran, il est dit et répété de s'instruire, mais les musulmans, après avoir fait des efforts remarquables, se sont enfoncés dans l’obscurantisme.
Les Juifs qu'on dit obsédés par l'argent, des temps et des temps, ont instruit leurs fils quoi qu'il en coûte, sans retour d'investissement, pour comprendre leur religion, tout ce qui n'a pas su persévérer est devenu Samaritain, chrétien, enfin, second choix, là où il faut croire et non savoir. Cela est même allé si loin, plus tard, chez les chrétiens, qu'il ne fallait pas lire la Bible. Et maintenant, les prêtres se plaignent que sauf les protestants, beaucoup de gens ne la lisent pas. Qu'ils avouent la culpabilité de leurs devanciers au lieu d'essayer de culpabiliser les gens. Quels tristes sires, vraiment... Bref, mais évidemment, quand il s'est créé une économie le permettant, les Juifs se sont mis dans les métiers d'argent où leur compétence excédant la moyenne leur donnait la prééminence :
https://www.albin-michel.fr/ouvrages/la-poignee-delus-9782226315106
Que des gens incapables de faire ce que leur Coran leur dit en veuillent à ceux qui excellent depuis toujours, c'est fatal.
Même mécanisme qu'avec l'Occident en général, mais en pire. Même chose que nous avec les Juifs, les musulmans, même chose que nous pendant longtemps. Avoir des musulmans chez nous, c'est voir rejouer la même chose, les musulmans ayant tendance à chasser les Juifs, là où ils sont nombreux.
Les Juifs n'ont pas de chance : leur éducation supérieure puis leur dieu unique disputé par les ex-païens leur ont valu bien des ennuis.
Mais le résultat est là, ils sont dans le groupe de tête. Il ne tient qu'à tout le monde de les égaler : il s'agit d'investir dans l'éducation, d'en faire une part de son identité, rien ne l'interdit aux chrétiens, aux musulmans, agnostiques, hindouistes... Les bouddhistes sont aussi très branchés éducation, je pense au même niveau mais autrement.
Quand on ne peut rien m'opposer de sérieux, on sort Dieu... Bouche-trou pour ce qu'on n’explique pas en science, feuille de vigne pour ce qu'on ne veut pas voir autour de soi.
C'est mal ! Les gens ne peuvent pas s'améliorer si on leur cache leur retard, leurs défauts, et ce qu'ils peuvent et doivent imiter ailleurs. Tout le monde n'est pas Japonais, capable de se remettre en cause tout seul, et de mettre la même ardeur admirable à maîtriser ce qu'ils ignorent que ce qu'ils savaient déjà. Ils avaient une cinquantaine de nage, adaptées au combat, bravo les samouraïs. Mais ils ont décidé de briller dans la compétition mondiale, et ont eu leur heure de gloire bien méritée, dix ans, je crois. Admirable, une exception cultuelle qui ne se proclame pas, qui se vit, et le désir souvent comblé d'arriver au sommet dans ce qui leur est, à la base, étranger.
Beaucoup en sont à des années-lumière, et veulent même qu'on n'en parle pas, allez, dérobons nos manques, ceux des autres, et que certains sont des modèles pour devenir meilleur.
Que la lumière reste sous le boisseau !
Rédigé par : Noblejoué | 08 décembre 2019 à 03:08
@ Achille | 06 décembre 2019 à 19:56
"Je ne sais pas d’où vous vient ce genre d’affirmation péremptoire. Il se trouve que j’ai ma belle-mère qui a bénéficié d’auxiliaires de vie pendant pratiquement un an (jusqu’à son décès) et jamais elle n’a eu à se plaindre de leurs services, bien au contraire."
Ma belle-mère n'a pas eu de problème, donc personne n'a eu de problème.
Il n'y a pas besoin de classement PISA pour montrer que le niveau baisse.
______
@ Alix | 06 décembre 2019 à 18:59
@ Michel Deluré
"Il n'est qu'à considérer par exemple les contraintes qui pèsent sur l'industrie française (Code du travail, charges salariales, durée et absence de flexibilité dans le travail, lourdeurs administratives pour ne citer que ces aspects)."
"C'est pour toutes ces bonnes raisons, d'ailleurs, que Bernard Arnault est à la rue, presque ruiné !... Sans parler des Hermès et Bettencourt que j'ai croisés dans la rue faisant la manche."
Ça fait trois. Et les autres ? Les entreprises françaises réussissent malgré l'État, pas grâce à lui. Et puis il n'y a pas que le CAC 40. Lequel ne comporte que 40 entreprises, comme son nom l'indique...
Heureusement que nous avons quelques multinationales de niveau mondial qui se portent bien, et leurs patrons avec. Mais les socialistes croient toujours qu'en appauvrissant les milliardaires, on enrichirait les autres...
Rédigé par : Robert Marchenoir | 08 décembre 2019 à 00:11
@ Alpi
"Wil, c'est certainement la chose la plus sensée que vous ayez postée !"
C'est pas mal pour un début mais ce genre de réplique est largement insuffisant pour se prendre pour un cerveau.
Continuez donc à chercher dans ce qui vous sert de disque dur crânien voir si vous y trouvez quelque part dans le bord*l la recette de l'intelligence, puis appliquez-la et ensuite on verra le résultat et peut-être que là je vous dirai bravo, ça c'est drôle !
Je ne sais pas si tous vos commentaires sont de ce niveau vu que je ne sais pas qui vous êtes et que je m'en fiche mais ce qui est sûr c'est que pour l'instant on en est loin.
Allez, zou !
Rédigé par : Wil | 07 décembre 2019 à 22:43
@ Noblejoué
En somme, selon vous, si je comprends bien, il y a, dans l’ordre :
- les arriérés (les musulmans)
- les incapables (nous Français),
- les Anglo-Saxons, le sel de la terre...
Je pense qu’une telle hiérarchie est dénuée de tout fondement.
Ça se passe dans une yeshiva, un jeune élève demande à son professeur :
- rabbi, rabbi, pourquoi tous les hommes sont-ils différents ?
Et le professeur répond :
- parce qu’ils sont tous à l’image de Dieu.
Rédigé par : Denis Monod-Broca | 07 décembre 2019 à 22:27
@ Achille
« Je ne m’attarderai pas sur vos allégations fantaisistes concernant les immigrés qui s'empressent de se faire mettre au chômage dès qu'ils sont régularisés... »
Ce n'est pas parce que cette situation sort de vos idées reçues basées sur le miroir déformant de votre téléviseur branché sur TV Pravda qu'elle n'existe pas.
Les gens qui fréquentent les agences Pôle Emploi et qui dans les files d'attente découvrent ce qui se passe réellement en France pourraient vous raconter des histoires de ce genre.
Il est même possible de vous parler par exemple de celui qui, lors de l'inscription, s'est présenté avec quelqu'un qui lui servait d'interprète...
Bon courage quand même pour l'éventuel employeur...
Rédigé par : Exilé | 07 décembre 2019 à 18:14
Vous nous démontrez, Noblejoué, avec talent, que le Français est le roi de l'auto-dénigrement.
Rédigé par : Aliocha | 07 décembre 2019 à 16:20
@ Denis Monod-Broca
Excusez-moi, quand je parle d'expliquer Girard, je commence par l'essentiel, sa théorie.
Quand je pars d'un livre, de son départ.
Pour la question de savoir si la guerre est un rite sacrificiel, en un sens. Plus ou moins.
C'est comme l'histoire de la guerre omniprésente.
Plus ou moins.
Je n'aime pas les formules, dans la mesure où elles sont souvent approximatives. Pas de ça avec moi !
C'est pourquoi, j'évite "guerre omniprésente", "apocalypse" et autre.
La guerre n'a jamais été pur sacrifice que chez les Aztèques. C'est pourquoi ils auraient perdu sans même les armes à feu, sans même les chevaux.
Ils faisaient la "guerre fleurie", à savoir une chasse... pour ramener des prisonniers à sacrifier.
Les conquistadors faisaient la guerre, ils conquéraient du territoire et ne me semblent pas avoir eu la langue moins fourchue que les Blancs face aux Indiens des plaines.
C'est cela, la guerre, la vraie : des gens unis contre un extérieur à conquérir, terres prises, population sous le joug.
La question de la ritualisation là-dedans est très limitée, savoir : entre gens d'un même univers culturel, il peut y avoir des règles communes.
On en est sorti.
Des gens de même univers ne se sont plus reconnus, et le monde entier se confronte au monde entier.
Parmi ce fatras, il est des gens qui nuisent à tous, les islamistes, et des populations derrière, qui posent problème.
René Girard n'a pas su dire que faire... Des gens se proclamant les seuls à le comprendre veulent se servir de lui pour dire d'ouvrir notre pays, voire qu'il ne faut pas dire que des gens sont plus que d'autres, dangereux, car cela les rend pire. Réflexe français de dénigrer la liberté d’expression !
Le premier réflexe du Français est de se soumettre, le deuxième d'être anti-américain.
C'est ce qu'on trouve sous les soi-disant idées et le mysticisme. Nous ne savons pas nous battre, nous ne sommes pas non plus de bons alliés. Enfin, c'est absolument lamentable, avant de se demander quelles leçons on devrait donner aux arriérés, il faudrait se mettre au niveau des meilleurs en imitant ces derniers.
Le salut du monde par la France ? Je rêve... Si les Français évitaient de perdre leur liberté, ce serait déjà bien extraordinaire pour eux.
Curieux parfois de lire un mélange de Girard, de religion et de cocorico qui ne mène qu'à des illusions.
F a admis qu'il était injuste de demander à chacun d'essayer de mettre au niveau les arriérés mais qu'on n'avait pas le choix.
Je signale encore une fois que les frontières servent à laisser les pires dehors, mais si on ne veut pas, chacun doit être une frontière, se battre contre les terroristes, et un professeur.
Voilà, les gens qui s'en croient capables sont vraiment optimistes, et sur leurs capacités, et sur les arriérés.
Attendons quelque chose d'incapables confirmés, d'incapables si incapables qu'ils ne voient pas qu'ils doivent imiter les meilleurs, et se croient capables de rédimer les pires.
En un mot : les Français. Qu'ont-ils fait face au nazisme et au communisme ? Enfin, ils s'imaginent plus brillants cette fois.
Pourquoi ? Ont-ils appris à aimer la liberté ? Pas vraiment, ils ont, par exemple, des lois liberticides... Appris le courage ? jamais, il n'est qu'à voir comme on le dénigre sur l'air le renard et les raisins.
Les Français sont des incapables. Tellement qu'ils ne le voient pas. Enfin, il y a aussi ceux qui pensent que les arriérés ne vont plus l'être grâce à l'influence générale de l'Occident - à mon avis, ne nous vantons pas trop : du monde, car tout le monde vaut mieux qu'eux, et ça finit par se remarquer, même chez eux.
Et donc, il est vrai que certains réagissent. Mais jamais on ne devrait être si bas que réduit à l'espoir en général, et en particulier d'attendre que les pires s’améliorent, car c'est se mettre à leur merci au lieu de se battre pour sa liberté.
Mais malgré une réputation usurpée, comme Chateaubriand et Tocqueville le savaient, les Français n'aiment guère la liberté.
Donc, dans leur raisonnement, il peut y avoir :
- Les traditions de notre pays
- L'égalité
- Intégrer même les pires
Et tout ce qu'on voudra... Mais pour la liberté, rien. Rien de chez rien, néant garanti.
Je peux en inférer que si jamais la liberté devait demeurer et les musulmans s'amender, ce ne serait pas grâce à nous.
Mais aussi qu'on le prétendra. Il y aurait de quoi rire, si ce n'était aussi grave.
Enfin, en somme, je crois que les Anglo-Saxons, eux, resteront libres, et qu'il faut penser à se renseigner pour se rendre là où il y aura des risques comme partout, mais un amour de la liberté comme nulle part.
Rédigé par : Noblejoué | 07 décembre 2019 à 13:47
@ Noblejoué
« Pour ma part, je rends à chacun son dû, ceci est à Girard, ceci est la doctrine de telle Eglise, ceci est le comportement des croyants, etc.
Et ceci est mon opinion. »
N’y a-t-il que des opinions ? N’y a-t-il donc pas de vérité, de vérité objective, y compris quand il s’agit de décrire nos comportements individuels et collectifs ?
Sur la guerre, Girard, dans « Achever Clausewitz », part en effet, comme vous le dites, de la rivalité ancestrale entre l'Allemagne et la France mais il ne s’en tient pas là. Comme Clausewitz dans son livre inachevé « De la guerre », il cherche à théoriser la guerre, la guerre en général, comparée à un duel, avec son irrésistible « montée aux extrêmes ».
Ce que j’ai retenu de plus marquant de son livre est ceci : la guerre était une sorte de rituel sacrificiel, elle l’était, elle ne l’est plus. En tant que rituel sacrificiel, elle obéissait à des règles et, en particulier, se terminait par un retour à la paix, formalisé par un traité de paix. Nous n’en sommes, malheureusement ?, plus là. Que ce soit par les armes ou par les capitaux ou par l’idéologie, la guerre est désormais partout et tout le temps, elle n’a plus ni début par déclaration de guerre, ni fin par traité de paix, et n’a plus pour « règle » que la loi du plus fort qui est une absence de règle. La guerre, sacrifice humain à grande échelle, était affreuse mais pouvait avoir un effet bénéfique. Il suffit d’ouvrir son journal pour constater que la guerre est partout mais que, sauf pour quelques-uns dont nous faisons partie, elle n’a plus aucun effet positif. La guerre-rituel est derrière nous, reste la force à l’état pur.
Serons-nous assez sages, assez mûrs, pour en tirer les bonnes conclusions ? Ça n’en prend pas le chemin...
Nier à Girard la validité de ses observations, c’est filer, les yeux délibérément fermés, vers le pire.
Rédigé par : Denis Monod-Broca | 07 décembre 2019 à 10:18
@ Wil
"tout cela n'a pas grande importance (euphémisme)."
Wil, c'est certainement la chose les plus sensée que vous ayez postée !
Rédigé par : Alpi | 07 décembre 2019 à 10:15
Retourner un stigmate n'est pas s'humilier. C'est toujours gagner, par le stigmate en montrant que par exemple, si on rabaisse quelqu'un sans raison, il est juste et bon que tous le fassent à tous, et qu'on n'a dès lors plus le droit de se plaindre d'injustice subie soi-même.
Soit le droit, soit la force, le juste ou l'injuste.
En passant, les monstruosités juridiques comme les bonnes mœurs sont... des monstruosités, justement, des gargouilles sans art.
Celui qui retourne le stigmate devrait donc avoir tout le monde avec lui, si les gens pensaient deux minutes : nous pouvons tous subir des abus.
Je ne veux pas subir l'injustice... Et tant qu'à faire : ne pas la commettre.
Bref, je me sers de moi comme matière à penser et à changer le monde, un engagement rare.
Certains trouvent ça indigne ? J'estime cette attitude, sincère, risquée, admirable.
Quant au résultat, mon dieu, on peut en dire du mal, mais comme mes dénigreurs sont par exemple, quelqu'un devant de son propre aveu ramper devant d'autres pour espérer, en vain, obtenir quelque chose... Ce n'est peut-être pas mon attitude la plus problématique au niveau de la dignité.
Et on peut douter que la question du style soit passée par d'autres yeux que ceux de quelqu'un versant le ressentiment de ne pas atteindre ses buts sur le passant qui n'en peut mais.
Dialogue.
- Alors voilà, je veux entrer là, j'ai de bons titres à le faire.
L'autre examine.
- Ah oui, répond le passant, les gueux qui vous laissent dehors, il faudrait leur déclarer la guerre !
- Quoi, vous voulez me faire passer pour violent, quand je suis la douceur même ! Et votre façon de vous exprimer... Je peux dire que mes pairs sont formatés, les grossiers, insupportables, les verbeux, longs et vides, mais que vous êtes tout ça, et pire encore, à la fois... A vous entendre, mes oreilles saignent autant que mes narines.
- Alors dégage ! Je ne suis pas responsable de tes malheurs. Imbécile ! Tu ne trouveras jamais d'aide à te retourner contre ceux qui reconnaissent ton droit... Vous entendez, vous tous ? Ne lui en fournissez pas. Le Qui-Pue vous le dit, mieux vaut un Qui-Pue qu'un Qui-Trahit. Que les affreux se mangent les uns les autres.
Il y a aussi les gens contre mes idées, et qui faute de les contrer de manière convaincante, diabolisent la personne et assassinent le style.
Pas plus qu'outre-Internet, je ne consens à rien d'injuste sur mon compte : dans ce sens, le ne pas croire en soi est faux. D'un autre côté, je n'ai pas la naïveté de croire qu'on gagne parce qu'on est dans son bon droit, sinon, aucun peuple n'aurait jamais été conquis. Peut-on croire en soi si on n'est pas sûr de sa victoire ?
L'archer n'est rien d'autre que la flèche.
Rédigé par : Noblejoué | 07 décembre 2019 à 09:41
@ Alix 06/12 18:59
Bernard Arnault ne fait certes pas la manche mais lui au moins a construit un empire qui donne du travail et dont les salariés, que je sache, ne pointent pas aux Restos du cœur ou ne défilent pas sur le pavé parisien les jours de grève nationale.
Alors, je préfère encore et de loin un Bernard Arnault qui n'a certes pas à s'en faire pour son compte en banque mais qui, en assurant le développement et la pérennité de son groupe, offre du travail et permet à ses salariés de boucler leurs fins de mois, plutôt qu'un Bernard Arnault moins argenté mais à la tête d'un groupe qui péricliterait et licencierait !
Certains patrons seraient-ils moins argentés que cela ne rendrait malheureusement pas la grande masse des salariés mieux nantie. Croire le contraire serait se bercer d'illusions.
Rédigé par : Michel Deluré | 07 décembre 2019 à 09:11
Personnellement, je ne bois pas, docteur Wil, mais je comprends, vin très puissant qui sait même libérer des accoutumances, notamment celles indispensables à l'après de tous les désenchantements, vous devriez essayer ce qui décentre, qui n'est pas ce qui déconcentre.
Ce n'est bien sûr qu'une invitation qui permettrait à tous les adeptes de l'autoflagellation de s'apercevoir que les humiliations qu'ils s'infligent pour enfin croire en eux-mêmes sont parfaitement inutiles, et ne sont que l'incapacité à ne savoir répondre à la violence que par une violence redoublée.
Rédigé par : Aliocha | 07 décembre 2019 à 07:29
@ Aliocha
"L'apocalypse est révélation, et l'incroyance préserve du fanatisme et de la pensée magique."
Et la fin du monde est proche, etc.
Pfiouuu, à 9 heures du matin quand même !
Il y en a qui commencent tôt.
Moi je picole mais rarement avant 16 heures vu que je me réveille à 14 et vu que j'essaie de me limiter à deux litres et demi de 16 par soir sinon ça devient n'importe quoi. Si j'attaque le pastaga, j'ai la gueule et ce qui reste de voix à Renaud en quinze jours.
Mais c'est vrai qu'à côté de certains je suis un petit joueur.
Etre bourré du réveil au coucher, c'est un vrai sacerdoce. Faut avoir la foi.
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@ Achille
"Faudrait pas qu’il monte le niveau trop haut quand même. Déjà qu’il n’y en a que deux ou trois ici qui apprécient ses « finesses » de pilier de bar ! :)"
Vous m'en voulez plus alors Achille ?
Tant mieux, y'a pas de raison.
Vous savez bien qu'un soir je peux être le pire des salopards et le lendemain le plus gentil des bonhommes (je sais, c'est pas souvent) et que de toute façon, tout cela n'a pas grande importance (euphémisme).
En tout cas, moi, j'ai rien contre vous.
Bonsoir.
Rédigé par : Wil | 06 décembre 2019 à 22:58
@ Achille
"Selon une nouvelle étude soutenue par l'OMS et publiée dans la revue The Lancet Global Health, près de 16% des personnes âgées de 60 ans et plus ont déjà été victimes de sévices psychologiques (11,6%), de maltraitance financière (6,8%), de négligence (4,2%), de maltraitance physique (2,6%) ou d'abus sexuels (0,9%).14 juin 20173."
Exilé a tout a fait raison de souligner ce genre d'abus et de maltraitance spécifiques à l'égard des seniors, qui ne va aller qu'en s'accentuant eu égard à l'augmentation de la durée de vie.
Et sans aller jusqu'à les voler, combien de ceux qui sont en charge de ces personnes très âgées et souvent diminuées par la maladie les influencent, voire leur disent carrément pour qui voter lors des élections.
Raison de plus pour leurs proches d'être vigilants et de ne pas faire confiance à n'importe qui.
Rédigé par : Mary Preud'homme | 06 décembre 2019 à 22:48
@ Lucky look
"Bonjour Wil, juste un bonjour pour vous dire que vous relevez le niveau de certains commentateurs de ce billet."
Bonjour à vous Lucky et merci pour l'encouragement. Moi qui doutais dernièrement vu que l'alcool a beaucoup diminué mes facultés mentales depuis un certain temps, me voici rassuré et prêt à repartir pour dix ans de co**eries du même genre ! YEAAAAHHH !
Je ne suis pas sûr que ça fasse autant plaisir à Mme Bilger que vous m'encouragiez comme ça mais bon, j'imagine que depuis le temps elle s'est fait une raison.
Et puis comme on dit dans la Légion "T'as signé, c'est pour en ch*er" donc elle est coincée.
Rédigé par : Wil | 06 décembre 2019 à 22:24
Réponse admirable
L'écrivain Paul Claudel fut aussi diplomate. De 1895 à 1909, il fut diplomate en Chine, dans trois villes différentes, dont Shanghai.
Or, dans la dernière émission « Zemmour et Naulleau », sur Paris Première (qu'il ne faut pas supprimer et que je recommande à ceux qui ne l'ont jamais écoutée), un invité rapporte ceci :
On posa un jour à Claudel, après 14 ans de séjour en Chine, la question suivante :
« Que pensez-vous des Chinois? » Voici sa réponse :
« Oh ! Votre question m'embarrasse : je ne les connais pas tous ! »
Je trouve cette réponse admirable et j'ai fait des réponses voisines fort souvent, sans connaître cette réponse claudélienne, depuis des années.
Quand Zemmour disait des choses sur les femmes en général, je lui ai répondu maintes fois : « Je ne pense rien des femmes en général. J'ai un avis sur chaque femme que je connais bien et depuis longtemps. Je n'ai aucune opinion sur les milliards d'autres que je ne connais pas. Et sur chaque femme que j'ai bien connue, j'ai pu me tromper ».
Quand on me disait des choses sur les Noirs en général, je réagissais de la même façon. Je n'en pensais rien.
Et d'ailleurs, il n'y a sérieusement rien à en dire. Pour qu'on le comprenne bien, je ne parlerai que de Senghor et Bokassa, qui sont des Noirs tous deux, pour montrer que l'on ne peut rien dire des Noirs sans autre précision.
J'ai parlé des femmes et des Noirs. Mais la circonspection n'est pas moins recommandable dans mille autre cas de la vie courante, quand nous sommes tentés de juger les gens.
La circonspection et la justice.
La justice, je le dis en passant, offre à chacun un bon exemple de la manière dont on pourrait juger autrui.
Dans un tribunal français, on ne juge les hommes qu'un par un, sur dossier, avec des preuves, des témoins, des avocats, des experts, des débats... Aucun tribunal ne juge un milliard de Chinois, de femmes ou de Noirs à la fois. C'est un modèle à suivre.
Rédigé par : Patrice Charoulet | 06 décembre 2019 à 22:06
@ Sophie
France Culture.
J'espère que vous pouvez vous servir de votre ordinateur pour écouter la radio. Si oui, cela simplifie les choses. Au moment où vous êtes libre, vous choisissez votre émission.
On peut même, si on sait, sélectionner des favoris d'émissions à écouter plus tard.
Ainsi j'ai écouté une émission passant normalement la nuit, en plusieurs fois, sur Hitchcock. On peut faire ceci en regardant le programme sur Internet, sur plusieurs jours.
On peut aussi essayer de voir si un sujet qui intéresse se trouve sur France Culture en tapant France Culture, et je ne sais pas vos dilections, on va dire, la musique baroque. Ou des noms de compositeurs baroques.
D'un côté, je comprends que France Culture, et d'autres du même genre, veulent bien faire, mais cela est exaspérant comme quand on vous dit que quelqu'un qui vous a nui a pu ne pas nuire à tout le monde. Et donc, je dois moins l'en poursuivre ?
Mais outre la lecture, si vous avez les moyens et le temps de rentabiliser cet achat, vous pouvez acquérir des CD d'auteurs à écouter, je ne sais pas, en voiture. Ou bien, si vous avez le temps de vous y rendre, en emprunter dans une médiathèque.
Les richesses culturelles sont immenses et à notre disposition, il ne faut pas se culpabiliser de ne pas tout avoir lu, comme certains, ou comme d'autres se flatter d'en avoir plus parcouru que le commun, mais nourrir sa vie, et si on crée, son oeuvre, de ses trésors.
Le maître-nageur, le maître de danse, tous ces maîtres et d'autres, ne sont pas la nage, ne sont pas la danse. Si un maître est un obstacle, il faut l'écarter, s'écarter, sauf cas de public captif, vous voyez l'enfant dire qu'il ne veut pas d'un instituteur ? Impossible, mais si à cet âge, le maître le dégoûte d'apprendre, c'est plus grave qu'après, comme disait un sage, il ne fait pas bon être petit. Bref, mais nous, nous pouvons contourner certaines autorités fastidieuses le plus simplement du monde.
Rédigé par : Noblejoué | 06 décembre 2019 à 20:36
@ Michel Deluré
"N'oublions pas non plus que celui qui produit est aussi celui qui consomme. Et le paradoxe est qu'il veut produire avec les meilleurs avantages sociaux (salaires, protection sociale...) ce qui impacte inéluctablement le coût de production alors qu'il veut en revanche consommer au moindre coût ce qui exigerait justement des coûts de production faibles !"
Exactement.
Et pour schématiser à l'extrême, la France devient un pays de chômeurs-consommateurs forcés de ne pas accepter de travailler en dessous d'un certain seuil fixé arbitrairement par le couple infernal apparatchiks-Législateur, et consommant avec boulimie ce que des millions de Chinois industrieux produisent, des articles de consommation courante high tech, parfois dans des usines gérées par le laogai...
Code du travail français contre laogai, à votre avis, qui va gagner ?
Rédigé par : Exilé | 06 décembre 2019 à 20:07
@ Exilé | 06 décembre 2019 à 18:13 (suite)
Je ne m’attarderai pas sur vos allégations fantaisistes concernant les immigrés qui s'empressent de se faire mettre au chômage dès qu'ils sont régularisés...
Elles relèvent de la propagande frontiste la plus simpliste destinée à un public prédisposé au départ à croire ce genre de fadaises.
Rédigé par : Achille | 06 décembre 2019 à 20:06
@ Exilé | 06 décembre 2019 à 18:13
« Rires...
Vous n'avez pas l'air d'être au courant des déboires voire plus rencontrés par les gens - dont souvent des vieillards - qui font l'objet d'abus de confiance ou de faiblesse voire de pressions « religieuses » de la part « d’auxiliaires de vie » envoyés par la mairie du coin... »
Je ne sais pas d’où vous vient ce genre d’affirmation péremptoire.
Il se trouve que j’ai ma belle-mère qui a bénéficié d’auxiliaires de vie pendant pratiquement un an (jusqu’à son décès) et jamais elle n’a eu à se plaindre de leurs services, bien au contraire.
Il ne faudrait pas faire de quelques cas d’abus de confiance que vous avez pu lire dans la presse, une généralité. Les organismes qui embauchent ces auxiliaires de vie sont agréés. Nous avions d’ailleurs une fiche de satisfaction à remplir chaque semaine et la moindre insatisfaction pouvait faire l'objet d'une sanction.
Rédigé par : Achille | 06 décembre 2019 à 19:56
@ Aliocha
""Achever Clausewitz" analyse le traité de la guerre du stratège allemand, je ne fais que corriger vos imprécisions."
Ce traité prend son sens dans la rivalité franco-allemande.
Et donc, le livre de René Girard nous apprend bien des choses sur une oeuvre prenant place là-dedans, c'est très spécialisé, et ne saurait, je le redis, pas être l'oeuvre par laquelle on entre dans René Girard, ni d'ailleurs, à mon avis, la plus importante.
Mais on aurait aussi bien pu citer son bouquin sur l'anorexie ! Vraiment n'importe quoi.
"Quelle confusion, Noblejoué, quand donc vous décentrerez-vous, rien qu'un peu ?"
Quand on ne comprend pas ce que j'ai dit plus haut, on est mal placé pour parler de confusion !
Parler de se déconcentrer est aussi très révélateur, il ne faut surtout pas s'en tenir à Girard, et dans Girard, distinguer le général du particulier, non, surtout pas.
Il faut lâcher la proie du mécanisme scientifique pour l'ombre d'une lâche mystique.
Pour ma part, je rends à chacun son dû, ceci est à Girard, ceci est la doctrine de telle Eglise, ceci est le comportement des croyants, etc.
Et ceci est mon opinion.
Rédigé par : Noblejoué | 06 décembre 2019 à 19:40
@ Michel Deluré
"Il n'est qu'à considérer par exemple les contraintes qui pèsent sur l'industrie française (Code du travail, charges salariales, durée et absence de flexibilité dans le travail, lourdeurs administratives pour ne citer que ces aspects) et l'extrême difficulté, voire l'impossibilité, dans laquelle se trouvent ceux que vous nommez nos apparatchiks pour agir sur ces causes sans déclencher aussitôt le branle-bas de combat chez des syndicats pourtant minoritaires, non représentatifs et systématiquement contestataires pour comprendre les difficultés auxquelles ce secteur doit faire face alors qu'il a besoin de s'adapter régulièrement dans un contexte mondialisé, plus concurrentiel"
Oui, c'est pour toutes ces bonnes raisons, d'ailleurs, que Bernard Arnault est à la rue, presque ruiné !... Sans parler des Hermès et Bettencourt que j'ai croisés dans la rue faisant la manche.
Rédigé par : Alix | 06 décembre 2019 à 18:59
Désenchantements et petit enchantement médiatiques. Je ne me crois pas spécialement franco-français mais je viens de tomber par hasard sur des séquences d'émission pleines d'enseignement.
- une émission animée par Michel Cymes recevant Nagui, franco-égyptien bien apprécié mais qui s'est cru obligé de raconter des démêlés avec un jeune policier, à Cannes, lors de sa jeunesse d'immigré...
- une émission de France 2 sur les retraites, lors de laquelle l'animatrice Léa Salamé, Franco-Libanaise de combat, interrompt en coupant la parole du ministre du Budget, pour la donner à un syndicaliste lambda qui se plaint d'avoir fait des études "bac + beaucoup"... pour gagner "pas beaucoup"...
- dans la même émission, la même Léa donne la parole à Sibeth Ndiaye, la Franco-Sénégalaise du gouvernement, qui expose longuement, sans interruption, des détails sur le nouveau régime unique projeté - pour avoir des commentaires "non-français" sur la journée de grève, je vais sur CNN puis Sky News, et je tombe sur Danièle Obono, la Franco-Gabonaise de LFI, qui s'exprime très bien en anglais...
- et puis pour compenser, lors de l'émission de dame Salamé, j'ai découvert madame Dominique Carlac'h, une Franco-Morbihanaise de talent qui m'a bien fait rire en disant quelque chose comme "organiser une retraite équitable tant pour les cigales que pour les fourmis n'est pas tâche facile..." sous le nez et la moustache de monsieur Martinez, très agréable à contempler ce soir-là !
Rédigé par : Jean le Cauchois | 06 décembre 2019 à 18:37
Quelle confusion, Noblejoué, quand donc vous décentrerez-vous, rien qu'un peu ?
"Achever Clausewitz" analyse le traité de la guerre du stratège allemand, je ne fais que corriger vos imprécisions.
Ne prenez pas la peine de me répondre par une autre "omelette", terme de Lucky look qui m'avait bien fait rire et qui remplace la "tartine" usuelle, ce n'est strictement pas nécessaire.
Rédigé par : Aliocha | 06 décembre 2019 à 18:30
@ Achille
« D’abord cela divise par 28 le nombre d’immigrés à destination de la France, ce qui n’est déjà pas mal. »
Vous prenez des chasseurs professionnels d'allocations pour des imbéciles ?
Pourquoi iraient-ils par exemple dans des pays comme le Portugal où ils n'auraient « droit » à rien, ou du moins à pas grand-chose (comme quoi il serait possible d'imiter la grande sagesse du Portugal) ?
La loi sur l’immigration, votée le 26 juillet 2000, a permis aux étrangers de vivre et de travailler légalement au Portugal grâce à une autorisation temporaire de travail (émise pour une année renouvelable jusqu’à la limite maximale de cinq ans) mais qui ne leur permet pas de bénéficier du revenu minimum garanti, ni des allocations chômage.
https://www.cairn.info/revue-francaise-des-affaires-sociales-2004-2-page-109.htm
Donc comme d'habitude, ils se rueraient chez ces idiots de Français (entre eux, ils emploient souvent un autre qualificatif).
« Notre société a besoin de professionnels compétents et motivés dans des secteurs comme les métiers de bouche, le bâtiment, les aides à la personne. »
Rires...
Vous n'avez pas l'air d'être au courant des déboires voire plus rencontrés par les gens - dont souvent des vieillards - qui font l'objet d'abus de confiance ou de faiblesse voire de pressions « religieuses » de la part « d’auxiliaires de vie » envoyés par la mairie du coin...
Quant aux immigrés employés dans les métiers de bouche, ce sont souvent des immigrés illégaux (abusivement dits clandestins) qui s'empressent de se faire mettre au chômage dès qu'ils sont régularisés...
Et la boucle vicieuse se répète...
Mais même dans le bâtiment, les besoins en main-d’œuvre portent de plus en plus sur des métiers demandant savoir-faire et sérieux.
Pourquoi manquons-nous de plombiers valables (presque autant que de médecins), à votre avis, alors que c'est un métier en or ?
« De nos jours, les jeunes trouvent indigne d‘exercer un métier manuel, vu qu’ils ont tous eu leur bac surnoté et , pour les meilleurs, ont réussi à décrocher laborieusement un master 1 au bout de dix années d'études "supérieures" voire plus, vu qu'ils ont redoublé voire triplé leurs années. »
Il faudrait peut-être aussi voir là, en plus de la dégradation du niveau scolaire et même universitaire, un effet délétère du conditionnement idéologique que des enseignants irresponsables ont fait subir à leurs élèves, en les ayant persuadés que s'ils trouvent un « emploi » - le métier passe désormais au second plan - ils ne pourront qu'être « exploités » par un « patron »...
En fait, il n'y a pas en France de problème de chômage et/ou de manque de main-d’œuvre qualifiée, il n'y a qu'un problème de gauchisme maladif...
Rédigé par : Exilé | 06 décembre 2019 à 18:13
@ Exilé 06/12 13:33
« Mettons d'abord tout ce petit monde au travail, à condition que nos mirobolants apparatchiks ne cassent pas davantage l'outil industriel et nous verrons après ».
La casse bien réelle de notre outil industriel ne relève malheureusement pas de la seule responsabilité de ceux que vous appelez nos « mirobolants apparatchiks ».
Cette casse a de multiples causes et si nos politiques n'y sont pas étrangers pour partie, et pas la moindre j'en conviens, ils n'en sont pas pour autant les seuls responsables.
Il n'est qu'à considérer par exemple les contraintes qui pèsent sur l'industrie française (Code du travail, charges salariales, durée et absence de flexibilité dans le travail, lourdeurs administratives pour ne citer que ces aspects) et l'extrême difficulté, voire l'impossibilité, dans laquelle se trouvent ceux que vous nommez nos apparatchiks pour agir sur ces causes sans déclencher aussitôt le branle-bas de combat chez des syndicats pourtant minoritaires, non représentatifs et systématiquement contestataires pour comprendre les difficultés auxquelles ce secteur doit faire face alors qu'il a besoin de s'adapter régulièrement dans un contexte mondialisé, plus concurrentiel.
N'oublions pas non plus que celui qui produit est aussi celui qui consomme. Et le paradoxe est qu'il veut produire avec les meilleurs avantages sociaux (salaires, protection sociale...) ce qui impacte inéluctablement le coût de production alors qu'il veut en revanche consommer au moindre coût ce qui exigerait justement des coûts de production faibles !
N'étant pas dans une économie fermée, si vous trouvez la solution, je suis preneur.
Rédigé par : Michel Deluré | 06 décembre 2019 à 17:42
"Quoi, après le désenchantement ?"
Cher PB, votre désenchantement est probablement récent mais pas le mien. J'ai vécu, dès mes premières années, le désenchantement de mes parents : après le Front populaire et les congés payés de 1936, les sirènes des Stukas en traversant la Seine sur un bac surchargé en juin 1940, début d'un exode de trois mois, ma mère, enceinte de quelques mois, sans nouvelles de mon père. Suivi de quatre ans d'occupation, de bombardements... Pour eux, l'enchantement a existé, grâce aux Américains : le cimetière de Colleville m'est familier.
Et puis j'ai grandi, vécu l'enchantement du redéveloppement de la France : je me souviens du propos d'un collègue ingénieur, lors d'un stage aux Etats-Unis "Tu te rends compte, on gagne autant qu'un Américain !".
Mais dans notre pays, il y avait les "US Go home" aspirant au communisme universel. Et on a eu Mitterrand, fin de l'enchantement (comme le dit très bien Mary Preud'homme dans son commentaire d'hier soir) et le début du désenchantement permanent, durable, limitant le bonheur de vivre ensemble en France, pour des raisons multiples.
On se trouve des compensations, des petits plaisirs, comme dans votre blog, régulièrement enrichi dès sa parution par des commentaires variés et heureusement contradictoires. Tous vos commentateurs ne sont pas désenchantés mais je ne les envie pas : ils n'ont probablement pas eu mon époque d'enchantement.
Rédigé par : Jean le Cauchois | 06 décembre 2019 à 17:37
Désenchantement.
Avec la cohorte des pères-la-moraline et des actionnaires de la bien-pensance, difficile aujourd'hui de ne pas avoir la sinistrose.
De temps en temps, une phase de saine colère mais qui ne sert strictement à rien. C'est peine perdue, la France et les Français foncent allègrement dans le mur.
Un peu d'humour mais surtout du cynisme, du sarcasme, de l'ironie pour tenter de digérer la sale ambiance de la France.
Rédigé par : Isabelle | 06 décembre 2019 à 17:31
A force de subir à la radio comme à la télévision un lavage de cerveau constant, on finit par être désenchanté...
France Culture, une radio que j'écoutais avec plaisir il y a quelques années et que je n'écoute plus du tout.
"Vendredi 6 décembre. Ce n’est pas la grève pour tout le monde. Une certaine propagande ne connaît pas la crise, il y a toujours un message à faire passer. On commémore aujourd’hui, nous apprend le fil Twitter de France Culture, la mort de Frantz Fanon, disparu en 1961, un homme « très engagé sur les questions de la colonisation et de la conscience noire ». Une heure et demie plus tard, on nous présente le recueil Kalila et Dimna pour nous démontrer de « ce que La Fontaine doit aux Arabes ». Bon. Une demi-heure après, sur le même fil Twitter, une autre commémoration. Cette fois, il s’agit de celle de la mort de Malik Oussekine, l’étudiant d’origine maghrébine, pris à partie par des policiers, ayant trouvé la mort dans la rue, au milieu des années 80. Un drame, selon France Culture, « qui s’inscrit en pleine révolte étudiante contre la loi Devaquet et qui illustre les techniques policières..." Solange Bied-Charreton, Valeurs actuelles
Trop c'est trop !
https://www.valeursactuelles.com/clubvaleurs/culture/sur-france-culture-un-esprit-douverture-toujours-plus-oriente-113748
Rédigé par : Sophie | 06 décembre 2019 à 17:19
Il faut bien reconnaître que l'utilisation de Muray pour aborder une situation comme la nôtre n'est pas un exercice des plus simples, mais de là à parler d'escroquerie, il y a un temps de pause.
Voyons, notre régime de retraites pour parler d'actualité n'est pas un désenchantement, il est à l'ordre du jour depuis des années, a fait l'objet de nombreuses mises en garde, cataclysmiques pour certaines. Nous y sommes.
Nous n'avons été enchantés que pendant quelques années, dites glorieuses. Mais nous avons tous émargé à ce régime, où nous nous sommes endormis sur le confort de l'accroissement de la dette pour financer un régime réputé "celui que le monde nous envie".
Comme la Sécu, à ceci près que ces régimes sont tellement lourds à gérer et tellement ruineux dans leur prestation qu'ils en deviennent des cauchemars, ne faisant le bonheur cynique que de quelques administratifs et hauts fonctionnaires, gavés d'avantages qu'ils savent mortels à terme, qui gèrent des caisses décentralisées, dit-on.
Pour l'instant, on n'en sait pas assez, mais il se dessine une double hypothèse: d'une part, il y aura des perdants et des gagnants, inutile de faire un dessin et d'autre part, on ne relèvera pas le taux des cotisations, réputées déjà trop lourdes. N'importe quel chef d'entreprise sensé comprendrait qu'il faut changer de paradigme. Mais la France, non.
Donc, le financement du déficit ne peut provenir que d'une hausse de la masse cotisante. Celle-ci ne se trouvant pas en France, on va la chercher à l'étranger avec des tentatives jamais abouties de sélection et en même temps une chasse au régime dit libéral pour les emplois mal payés.
Voici le désenchantement qui pointe son nez: en revenir toujours à Lénine, "si le socialisme ne marche pas, c'est qu'on n'a pas été assez socialiste".
Et quel que soit le système présenté, il sera toujours plus compliqué que le précédent, et moins performant déjà parce que personne n'y croit.
Charles Maurras avait prédit en 1933 que les assurances sociales épuiseraient toutes les forces de la Nation. Nous y sommes.
Certes, elles ont créé un bien-être exceptionnel qui, mal compris et mal géré nous entraîne inexorablement vers la restriction pas acceptée, donc à la rébellion, et la perte de volonté responsable derrière les cérémoniaires de la langue de bois, CGT en tête, qui ressassent leurs mots d'ordre auxquels eux-mêmes ne croient pas.
Muray ne rend pas compte de cet entraînement fondé sur les nécessités de l'évolution.
Si on se fie à une mécanique logique, la crise ne peut aboutir qu'à un abandon de l'idée de réforme, donc à la même lente descente aux enfers, soit au chaos social où les idées faciles des marchands de somnifères iront jusqu'à l'avènement de la dictature souhaitée par eux.
Ce n'est qu'une opinion, artificiellement reliée au sujet, et donc sans portée.
Rédigé par : genau | 06 décembre 2019 à 15:54
@ Exilé | 06 décembre 2019 à 13:33
« Ce serait plutôt cinquante millions en Europe, mais cela ne change pas grand-chose… »
J’allais faire une réponse à Lucile lorsque j’ai vu votre commentaire.
Contrairement à vous, je pense, au contraire, que cela change beaucoup de choses.
D’abord cela divise par 28 le nombre d’immigrés à destination de la France, ce qui n’est déjà pas mal.
D’autre part cela permet aux employeurs de trouver une main-d’œuvre dans certains corps de métiers qui sont boudés par nombre de Français.
De nos jours, les jeunes trouvent indigne d‘exercer un métier manuel, vu qu’ils ont tous eu leur bac surnoté et , pour les meilleurs, ont réussi à décrocher laborieusement un master 1 au bout de dix années d'études "supérieures" voire plus, vu qu'ils ont redoublé voire triplé leurs années.
Notre société a besoin de professionnels compétents et motivés dans des secteurs comme les métiers de bouche, le bâtiment, les aides à la personne. Certes ce ne sont pas des métiers très gratifiants et ils sont peu rémunérateurs, surtout en début de carrière, mais une fois acquis une bonne compétence ils peuvent le devenir.
Les immigrés eux ne font pas la fine bouche et pourvoient le manque d’effectifs dans ces domaines essentiels. Heureusement pour l’économie française qui en a cruellement besoin. Aujourd’hui plus que jamais !
Rédigé par : Achille | 06 décembre 2019 à 15:51
Je vais vous dire ce qu'est le pardon. Qu'on me prouve le contraire ! Une monnaie d'échange.
Je pardonne, car l'Etat monopolise la violence, je ne peux me venger - ni même me défendre : sans arme. Cela garantirait ma sécurité.
Voire, mais en tout cas, pas ma dignité.
L'être humain a un outil pour façonner un autre outil : se battre sans arme est régresser au niveau de l'animal.
Je pardonne pour me faire bien voir. Cela veut dire faire sa cour auprès de gens dont on dépend et passer par perte et profit tout ce qu'ils peuvent vous faire. Ainsi, sa dignité est morte.
Sa justice aussi, car on a tendance à reproduire l'injustice qu'on subit sur d'autres.
Vouloir imposer le pardon, c'est comme vouloir imposer le commerce, la lettre de change, pardonne pour être pardonné.
Et donc, cela encourage l'injustice : pourquoi ne pas abuser puisque l'autre est obligé de pardonner ? Pourquoi ne pas abuser puisque je pardonne les abus que je subis.
Je veux rentrer dans mes frais, j'abuse !
Et que je me fais bien voir du voisin, et que je crois aller au Ciel.
De nos jours, des gens disent qu'il ne faut pas monnayer ceci ou cela. Mais le plus important l'est déjà : son bon droit, sa dignité.
Perdus, donc.
Les gens les plus opposés au pardon, même moi, peuvent être obligés de se commettre, et c'est très grave.
A mon avis, l'idée qu'il faut relativiser car la personne aurait, par ailleurs des qualités, n'a aucun sens. On n'est pas en position d'arbitre face à un ennemi. Dire qu'on peut être contaminé par cette façon de voir... Et ainsi, un talentueux aurait le droit de calomnier un non talentueux, de tourner en dérision.
Bien, un riche un pauvre, un populaire un impopulaire, un valide un invalide, non ? On est dans la justice ou la force, l'entre-deux n'existe pas. Et donc... Donc, on aurait, talentueux, le droit de violer, de calomnier, ne pas s'excuser. Pourquoi pas de tuer ?
Je dis que si quelqu'un de nous le faisait, ici, il pourrait exciper qu'une bonne moitié des gens défendent l'abus.
Et dire qu'on peut ne pas être déloyal avec les gens qu'on connaît, mais se venger des calomniateurs, ou au contraire, tuer au hasard, en somme, chacun ses goûts.
L'artiste maudit ou reconnu sur le tard se verra des défenseurs : si la société l'avait reconnu, il se serait contenté de violer la journaliste venant l’interviewer ou de tripoter des enfants, comme tout le monde.
Un meurtre !
Mais enfin, l'abus est un critère de distinction, plus il est grand, plus on est distingué.
Logique.
Connu, pas connu, viol ou meurtre, la prescription venue, il faut l'écrire dans ses mémoires, si connu, avec publicité à la clé, ou sinon, à ouvrir après sa mort, quand son oeuvre aura été reconnue.
Parler d'idée, de style, aux gens ? Ils s'en moquent, mais si un meurtre gît dans les pages, on peut être sûr de lancer son livre... Il faut bien le faire si on veut qu'il prenne son envol vers le firmament.
Il ne faudrait pas ramener ses principes quand on n'en a pas, je pense. Le principe des principes de trop de gens, c'est qu'ils ne servent que pour les gens qu'on ne peut pas sentir. Eux, à la limite, on peut taper dessus au hasard, ils n'avaient qu'à pas tomber sous la narine.
Il y aurait de quoi être désenchanté si on croyait aux principes de la masse. Moi, jamais.
Il suffit de lire trop de commentateurs ici, ou d'avoir observé les groupes outre-Internet pour le savoir.
Alors désenchanté !
Je ne fais que m'étonner que toutes les conséquences de ce que nous voyons ne se soient pas, apparemment, déployées.
C'est très anormal. Comme des mots oubliés dans le feu de l'inspiration qu'on remarque, en relisant, puis qu’ici, il faut rendre des devoirs léchés. Parfois au dépens de l'inspiration, passons.
Le côté esthète donne presque envie de le faire, en somme. Presque. Néron n'a pas mis le feu à Rome, on n'est pas obligé de faire des travaux pratiques de sociologie notés par soi seul.
Pour voir la réaction du public... Public ? On dirait une installation au niveau de la société.
J'impute ce manque surprenant au fait que les victimes se taisent moins et que le meurtre parfait est de plus en plus difficile avec la police scientifique.
Mais nous parlons de gens au-delà de la moyenne, donc ce que je pressens est loin d'être impossible. Les gens qui pensent... pensent. Parfois ils exécutent, et dans ce cas, souvent mieux que le commun.
Affaire à suivre, comme beaucoup.
Rédigé par : Noblejoué | 06 décembre 2019 à 15:45
La Cour des comptes a dénoncé il y a quelques semaines seulement, les anomalies concernant le rendement et les avantages exorbitants des personnels de la SNCF.
C'est tombé aux oubliettes.
Par contre, concernant l'augmentation des taxes sur le gazole pour les engins du BTP, on aura remarqué que c'est baptisé "suppression d'un avantage".
Les médias tous aux services du pouvoir - à l'exception notoire de "Sud Radio" et "CNews" tiennent bien les rennes... RTL vient de bénéficier d'un budget publicitaire de l'URSSAF...
Comment se défaire de l'infecte racaille de prostitués intellectuels qui prétend exprimer les forces du bien contre celles du mal ?
Là est la question politique du moment, et il est à craindre que ce soit pour longtemps.
Par ailleurs, encore un tour sur l'étau du totalitarisme: une "commission de la haine" promue par Castaner. Si notre propos est haineux - et bien évidemment contre les forces du bien, de préférence représentées par une gentille immigrée au teint bien de chez nous côté subsaharien, cette commission s'occupera de nous...
Rédigé par : Xavier NEBOUT | 06 décembre 2019 à 15:22
@ Exilé | 06 décembre 2019 à 13:33
Ouf je respire, c'est 50 000 000 en Europe. On sait qu'ils ne restent ni en Espagne, ni au Portugal, ni en Grèce, ni en Italie, que les frontières anglaises sont plus ou moins fermées, que l'Allemagne, la Suède, le Danemark, la Hollande sont saturés et que les ex-pays de l'Est ne les accueillent pas à bras ouverts. Tant mieux donc, ils viendront chez nous, ce qui nous assurera des retraites mirobolantes si je comprends bien le raisonnement de l'astucieux Monsieur Delevoye.
Je sens qu'Elusen va encore me traiter de raciste, comme s'il anticipait que ces contingents de migrants qui m'inquiètent un peu malgré leurs doctorats en médecine, physique et chimie, et malgré la bénédiction papale, arriveraient nécessairement d'Afrique et du Moyen-Orient.
Rédigé par : Lucile | 06 décembre 2019 à 14:52
@ Aliocha
Je ne travestis pas. Quand je dis que quelque chose est de René Girard, c'est vrai.
Vous êtes drôle, avec votre "Achevez Clausewitz" !
Pour apprendre les bases à quelqu'un, il faut commencer par les bases. De plus, notre bouquin parle beaucoup des problèmes franco-allemands, pas exactement un gros problème, juste à mon avis, secondaire et sournois, chacun des deux pays essaie de gouverner l'Union.
Je ne me permettrais pas, moi, de dire à quelqu'un qu'il travestit Girard. Mais jamais Girard n'a dit qu'il fallait prendre la place de César et abolir les frontières, comme d'aucuns tendraient à le faire croire !
Jamais je ne me sers de Girard pour promouvoir une religion ou d'une religion pour promouvoir Girard.
Je montre un mécanisme, dit ce qu'il m'inspire, et d'autre part, peut parler d'autre chose.
Ainsi, chacun est libre, comme il se doit, de voir le mécanisme - ou non. Et de continuer à voir sa religion comme avant - ou pas. Et voyant le mécanisme de se convertir - ou pas.
Contrairement à ce qu'on a pu m'imputer, je ne mélange pas tout.
Mais je compare différentes choses.
Pour ce "travestir" injuste, je ne vous pardonnerai jamais, comme pour l'imputation d'avoir dit des choses que je n'ai pas dites.
Jamais, jamais ! Les gens qui croient que tout leur est dû, mais je ne tiens pas d'ardoise ici - ou ailleurs.
Je sais que vous êtes incapable de vous excuser.
D'autres aussi. En un sens, c'est vexant, cela veut dire qu'on s'autorise à me nuire impunément, mais dans un sens, tant mieux. Rien de plus contre-nature pour moi que le pardon. Si je devais commencer à me poser la question de l'opportunité de passer l'éponge, je perdrais un temps précieux.
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@ Tipaza | 06 décembre 2019 à 08:02
Mon film préféré !
Hélas, la suite...
Rédigé par : Noblejoué | 06 décembre 2019 à 14:15
@ Exilé
Vous avez sans doute raison, mais ayant trouvé le passage suivant dans la thèse de doctorat de Jaurès, je me suis dit, peut-être naïvement, qu'à tout péché miséricorde.
"Que le monde sera beau lorsqu'en regardant à l'extrémité de la prairie le soleil mourir, l'homme sentira soudain, à un attendrissement étrange de son coeur et de ses yeux, qu'un reflet de la douce lampe de Jésus est mêlé à la lumière éparse du soir".
Rédigé par : Metsys | 06 décembre 2019 à 14:15
@ Lucile
« On leur dit par exemple que la seule manière de faire survivre à peu près décemment les futurs retraités que sont les salariés actuels est de faire entrer cinquante millions d'immigrés en France dans les années qui viennent. »
Ce serait plutôt cinquante millions en Europe, mais cela ne change pas grand-chose car il n'est point besoin d'être un grand devin pour comprendre que ces immigrés seraient davantage attirés par la manne déversée sur les « migrants » par des dirigeants politiques stupides dont un grand nombre exercent leurs méfaits en France, ce qui se sait dans le monde entier.
Et à quoi bon faire entrer encore plus d'immigrés en France, qui n'auront de toute manière rien à faire des retraités français et qui seront bien décidés à ne pas travailler, alors que nous avons déjà en stock des millions de chômeurs, dont plusieurs issus de l'immigration ?
Mettons d'abord tout ce petit monde au travail, à condition que nos mirobolants apparatchiks ne cassent pas davantage l'outil industriel et nous verrons après.
Mais pour l'instant, ce sont surtout les retraités qui sont mis à contribution pour entretenir ceux qui sont supposés payer leur retraite...
Une histoire de fous.
Rédigé par : Exilé | 06 décembre 2019 à 13:33
@ Metsys
« M. Bilger, j'admire vos rêves : on dirait presque ceux de Jaurès dans son discours à la jeunesse ! »
Des rêves comme ceux de M. Jaurès, cela s'appelle des cauchemars...
Mais nous reconnaissons bien là le système d'enseignement français qui pour corrompre la jeunesse fait appel aux plus contestables représentants du monde politique, qu'il invite jusque dans les murs des établissements scolaires, qui devraient pourtant la préserver de tels contacts...
Rédigé par : Exilé | 06 décembre 2019 à 11:15
@ Lucky look | 06 décembre 2019 à 10:22
« Bonjour Wil, juste un bonjour pour vous dire que vous relevez le niveau de certains commentateurs de ce billet. »
Faudrait pas qu’il monte le niveau trop haut quand même. Déjà qu’il n’y en a que deux ou trois ici qui apprécient ses « finesses » de pilier de bar ! :)
Rédigé par : Achille | 06 décembre 2019 à 11:12
@ Wil | 05 décembre 2019 à 21:53
Bonjour Wil, juste un bonjour pour vous dire que vous relevez le niveau de certains commentateurs de ce billet.
Rédigé par : Lucky look | 06 décembre 2019 à 10:22
N'auriez-vous pas lu "Achever Clausewitz", Noblejoué ?
Vulgariser n'est pas travestir.
Rédigé par : Aliocha | 06 décembre 2019 à 10:10
Je crains que ce qui risque de sortir du désenchantement, si désenchantement il y a, ne soit pas joyeux du tout. Les gens sont écœurés, peu importe que ce soit à tort ou à raison. Comme le dit l'autre Murray (Douglas), à partir d'un certain niveau de désorientation, les foules deviennent folles. Elles ne vont pas devenir gentilles et raisonnables d'un coup de baguette magique au moment où on leur dit par exemple que la seule manière de faire survivre à peu près décemment les futurs retraités que sont les salariés actuels est de faire entrer cinquante millions d'immigrés en Europe dans les années qui viennent. Et où on entretient l'idée sinistre que les lendemains qui chantent passent par une alliance avec la Russie. Misère !
Rédigé par : Lucile | 06 décembre 2019 à 10:05
Désenchantement !
Je trouve ce mot inapproprié dans les circonstances actuelles et je suis désappointé par le titre du billet.
Vous aurez compris combien ce vocabulaire, venu en droite ligne de traductions paresseuses de l'anglais, m'agace au plus haut point.
Un langage du politiquement correct où l'on évite les mots qui fâchent, les mots crus qui disent la vérité qu'on ne veut ni voir, ni entendre.
Avec quelle précaution, quelle pudeur (voilà que je mets à parler le bobo), quelle hypocrisie plutôt, et qu'en termes galants du politiquement correct cela est dit.
Même Philippe Muray n'ose pas exprimer, ce qu'il pressent, ce qu'il constate, ce qu'il voit, la fin d'une civilisation, la fin d'un monde qui a créé le monde tel qu'il est.
La disparition d'une religion, orchestrée par celui qui est en charge de la défendre et de la faire vivre. J'avais toujours entendu parler de l'hypocrisie des Jésuites, je la découvre avec François zéro.
La perte des valeurs qui auront propagé la liberté et la dignité de l'homme, et qui par un effet pervers d'inversion se retournent contre leurs premiers promoteurs.
Je déteste ces mots trop polis pour être honnêtes.
Il ne s'agit pas de désenchantement, mais de désespoir et de rage d'impuissance contre la trahison des élites.
L'espoir après le si mal nommé "désenchantement", je le vois mal.
Peut-être que mon pessimisme est lié aux jours qui raccourcissent, mais je ne crois pas que le solstice d'hiver, Noël pour un chrétien, changera grand-chose.
J'en suis arrivé au point où j'ai envie de dire le monologue des larmes dans la pluie, du film Blade Runner:
« J'ai vu tant de choses que vous, humains, ne pourriez imaginer... Des navires de guerre en feu, surgissant de l'épaule d'Orion... J'ai vu des rayons C briller dans l'obscurité, près de la Porte de Tannhäuser... Tous ces moments se perdront dans le temps... comme... les larmes dans la pluie... Il est temps de mourir. »
Rédigé par : Tipaza | 06 décembre 2019 à 08:02
Vous avez dit désenchantement ?
Concernant la grande journée de manifestation / grève d’hier annoncée à grandes logorrhées par les ténors de l’opposition et les syndicats de l’ultra-gauche (CGT, SUD Rail et Cie), il n’y a pas de quoi pavoiser.
Moins de la moitié de manifestants que lors de la grève du 16 décembre 1995. Ceci malgré les fake news déversées sur les réseaux par les officines séditieuses et le battage des chaînes d’info continue et radios populistes (RMC et Sud Radio en particulier).
Ça me fait penser à cette pub MMA qui traduit bien cet état d’esprit de certains médias qui se repaissent des situations qu’elles voudraient catastrophiques et qui finalement trouvent toujours une solution.
Envoyez la pub ! :)
Rédigé par : Achille | 06 décembre 2019 à 07:55
"En effet, que le désenchantement ait suivi une forme sinon d'enchantement du moins d'espérance tellement intense qu'elle paraissait y mener tout droit est une évidence."
Et si cela était une règle indispensable à notre évolution sociale ?
Des scientifiques (voir Jean Chaline - Quoi de neuf depuis Darwin) théorisent que notre évolution n'a pas été un long fleuve tranquille, bien au contraire elle aurait été fractale.
L'homme est ainsi fait qu'il confronte toute nouvelle situation, amoureuse, pratique ou sociale avec enthousiasme. L'enthousiasme se transforme en habitude, l'habitude en monotonie, la monotonie en ennui, l'ennui en rejet.
De la passion à l'indifférence, au divorce, quand ce n'est pas l'homicide, dans les couples par exemple.
La continuité dans les sentiments et la pensée, n'est pas une qualité chez Homo sapiens, plutôt une anomalie ! La réflexion use !
Le désenchantement suivant l'enchantement et l'inverse deviennent une évidence, est notre nature !
Il faut secouer le cocotier de temps à autre ! Pourquoi ne pas l'accepter ?
Comme dit Philippe Muray : "Toute mon entreprise est de faire sentir la richesse et la joie de l'au-delà du désenchantement".
Car comme disent les vieux sages africains, même avant Muray : "Les nuits sont longues mais le jour revient toujours !"
Rédigé par : Claude Luçon | 06 décembre 2019 à 02:44
Quelle escroquerie intellectuelle !
Bilger qui prend Muray pour défendre Macron.
On aura décidément tout vu.
D'ailleurs, il le sait bien qu'il fait l'escroc.
"Chacun a le droit d'user de Philippe Muray comme il l'entend."
Ben oui, dans l'absolu, on peut faire dire n'importe quoi à n'importe quel mort vu qu'il n'est plus là pour dire le contraire.
Je l'ai dit dans un commentaire sur les morts au Mali, se servir des morts à des fins politiques est répugnant.
Ça s'est toujours fait mais ça sera toujours répugnant quand même.
Mais là, se servir de Muray qui aurait vraisemblablement craché sur Macron pour défendre Macron, je crois que M. Bilger atteint des sommets d'escroquerie intellectuelle qui le qualifient d'office pour les championnats du monde du genre.
C'est déjà ça dira-t-il vu son ambition.
Quelle honte !
Et je suis persuadé qu'il va mépriser ensuite des alcoolos dans mon genre.
Rédigé par : Wil | 05 décembre 2019 à 21:53