Je déteste autant le jeunisme que je suis ému par l'enfance.
L'âge adulte et sa caricature m'ont toujours mis mal à l'aise.
Je ne suis pas loin de Jacques Brel qui chante : "...et finalement il nous fallut bien du talent pour être vieux sans être adulte...".
Pourquoi considère-t-on à la fois qu'une existence est réussie quand elle réalise les rêves de l'enfance et qu'elle se doit le plus vite possible d'entrer dans la maturité qui se flatte d'oublier l'enfant qui la précédait ?
Comme si, en passant d'année en année, on gagnait au lieu de perdre. Comme s'il y avait dans l'enfance un royaume, des joies, des souffrances dont la vocation était de laisser la place le plus vite possible à ce qu'il est convenu d'appeler le sérieux. Je n'ai jamais su donner aux fragilités de l'enfance le caractère respectable d'une personnalité digne d'être agréée par l'univers de ceux qui ont grandi comme il convenait.
Sans doute à cause d'une extrême timidité qui m'a toujours entravé face au collectif, comme si le nombre empêchant toute relation particulière mettait au comble de la gêne un tempérament frileux, je n'ai jamais admiré les forces de la nature, allant même jusqu'à éprouver une dilection singulière pour les faiblesses qu'elle laisse parfois dans la solitude et la mélancolie se débrouiller comme elles peuvent.
Les forces de la nature, j'ai conscience de les avoir trop souvent caricaturées parce qu'elles renvoyaient à mes gouffres et à mes manques qui ne parvenaient à se consoler - et encore ! - qu'avec la parole. Ce moyen, il est vrai, n'était pas le moins efficace pour communiquer avec autrui.
La force de la nature, cette virilité tellement ostensible qu'elle paraît se donner en spectacle, tonitruante, emplissant le temps avec du bruit, sommaire, péremptoire, incapable d'écouter, prétendant savoir tout sur tout, je l'assimile à tout ce que je n'aime pas, à tout ce que je n'aurais jamais su être et que bizarrement, par un étrange processus, il m'arrive d'envier.
Il faut surtout ne jamais guérir de son enfance. J'aurais presque pu dire comme Paul Nizan que 20 ans n'est pas le plus bel âge de la vie, que mon enfance a été en même temps triste et choyée, qu'elle a brassé tout ce que l'adulte que je suis a conservé au chaud de son coeur et de son esprit, au creux de son être. Je n'ai rien abandonné de ce qui m'a fait penser, douter, souffrir ou aimer mais le temps a passé. Mes fragilités ne sont pas devenues des forces et ma sensibilité une sécheresse. Je n'ai eu aucun mal à refuser l'emprise de l'adulte sur l'enfant. C'est ce dernier qui a interdit à l'autre de dominer.
Ce qui marque le plus profondément mon lien puissant avec l'enfance ne tient pas qu'à moi. Mais à mon culte de l'enfance des autres. Il y a des êtres qui me fascinent précisément parce qu'ils ont continué de porter en eux le trésor flamboyant et douloureux aussi de cette aurore qui laisse tout espérer et qui ne vous quitte jamais ; sauf quand absurdement on a décidé de rompre avec les sources de soi. Je songe notamment à Michel Onfray, à Jean Anouilh dont toute l'oeuvre théâtrale est inscrite dans cette configuration douce et amère, à Eric Dupond-Moretti. Ils sont demeurés fidèles à ce qui leur a permis de devenir ce qu'ils sont.
Je ne serai jamais Roger Vitrac s'adressant à son épouse : "Tu verras quand je serai grand !".
L'enfance, moins une nostalgie qu'une permanence. Un malaise, un délice incurables.
@ Denis Monod-Broca
"Relisez donc ce que vous écrivez sur moi et demandez-vous si vous voudriez qu’on écrive cela sur vous..."
Quand on me met injustement en cause, par exemple en prétendant que je voudrais que l'Etat ou autre empêche les gens d'avoir des enfants, on se prend la correction qu'on mérite.
Personne n'aime être corrigé, mais il est juste de l'être quand on dit n'importe quoi.
Mais cela n'a qu'une importance relative. Ce qui compte est de ne pas condamner les gens à une existence infernale.
Les gens sont libres, donc responsables ; j'en appelle à leur responsabilité.
Rédigé par : Noblejoué | 26 décembre 2019 à 17:51
@ Chemin de traverse | 21 décembre 2019 à 03:30
Merci du commentaire !
Cordialement et bonnes fêtes.
Rédigé par : Claude Luçon | 23 décembre 2019 à 09:28
@ Catherine JACOB
"Pensez-vous que cela eût changé quelque chose dans le cas du serial pedophile et pédo-pornographer de Jonzac, le chirurgien Joël Le Scouarnec aux 349 victimes potentielles ?"
Ce que j'aimerais savoir sur le cas Le Scouarnec, est la chose suivante: combien de victimes ont-elles tenté de sonner l'alerte ? Depuis quand et depuis combien de temps ?
J'aimerais la chronologie des tentatives de dénonciations qui sont tombées dans l'oreille d'un sourd...
Rédigé par : F68.10 | 22 décembre 2019 à 09:49
@ Tipaza
Je retire le qualificatif "acerbe" un peu abusif je l'admets.
Bien à vous
Rédigé par : Mary Preud'homme | 21 décembre 2019 à 22:04
@ Tipaza | 21 décembre 2019 à 07:56
J'ai fait mon catéchisme et ma communion à Saint-Germain-des-Prés. Tous les jours je passais devant le musée Delacroix pour rentrer chez moi.
"Je hais les mensonges qui vous ont fait tant de mal. La terre, elle, ne ment pas. Elle demeure votre recours. Elle est la Patrie elle-même". Emmanuel Berl
Le vent se lève. Il faut se préparer et se barricader. La liberté que vous chérissez aussi va être à ce prix.
Rédigé par : hameau dans les nuages | 21 décembre 2019 à 13:55
@ Deviro | 20 décembre 2019 à 23:46
"Déclaration des Droits de l'homme et du citoyen
Article premier : TOUT HOMME A DROIT A UNE ENFANCE
Ils ont oublié ça..."
Pensez-vous que cela eût changé quelque chose dans le cas du serial pedophile et pédo-pornographer de Jonzac, le chirurgien Joël Le Scouarnec aux 349 victimes potentielles ?
Par un assez curieux hasard, le toponyme "Jonzac" dériverait d'un gentilice gallo-romain, soit Jucundus, soit Juventus, associé au suffixe gaulois -acum. Jonzac serait donc à l'origine le «domaine de Jucundus» ou le « domaine de Juventius » qui a donné en latin médiéval "Joenzacus". Or, Juventus est un nom propre, d'origine latine, qui peut se référer à la déesse latine Juventas, protectrice des enfants entrant dans l'âge adulte.
Je pense au poème de Prévert dont un passage dit:
"Comme c’est curieux les noms
Martin Hugo Victor de son prénom
Bonaparte Napoléon de son prénom
Pourquoi comme ça et pas comme ça
Un troupeau de bonapartes passe dans le désert
L’empereur s’appelle Dromadaire
Il a un cheval caisse et des tiroirs de course
Au loin galope un homme qui n’a que trois prénoms
Il s’appelle Tim-Tam-Tom et n’a pas de grand nom"
Rédigé par : Catherine JACOB | 21 décembre 2019 à 09:39
Prétendre que l'on puisse guérir d'une enfance sacrifiée aux satisfactions intello-sexuelles de parents divorcés et pervers LGBT, relève des vues de l'esprit dégénéré dit "progressiste".
Rédigé par : Xavier NEBOUT | 21 décembre 2019 à 09:35
@ hameau dans les nuages | 21 décembre 2019 à 00:16
Je fais une lecture symbolique de la photo, vous en faites une lecture concrète et peut-être réelle, c'est toute la distance qui sépare l'intello que je suis du terrien que vous êtes.
À propos de symbole, vous en connaissez beaucoup des Gilets jaunes de la liberté comme celle-ci ? ;-)
https://www.histoire-image.org/fr/etudes/liberte-guidant-peuple-eugene-delacroix
Et j'en resterai là.
Rédigé par : Tipaza | 21 décembre 2019 à 07:56
@ Claude Luçon
Nos aînés se sont sûrement connus à Saumur ! Enfin, un peu comme vous et moi question génération !
En comptant de surcroît votre amour pour l'Italie et la belle qui fit de vous un homme comblé (c'est ce que j'ai compris d'après vos récits en commentaires sur cet espace)... une belle rencontre pourrais-je dire.
Et pour ce qui me concerne "être née déjà résistante".
Rédigé par : Chemin de traverse | 21 décembre 2019 à 03:30
@ sbriglia | 20 décembre 2019 à 15:45
"L'enfance est un territoire dont on n'est jamais sorti…
Joyeux Noël à tous."
Vous ne vous êtes jamais fâché avec le petit garçon que vous avez été, n'est-ce pas ?
Moi non plus, on est resté copains...
Rédigé par : Deviro | 21 décembre 2019 à 00:18
@ Tipaza | 20 décembre 2019 à 23:19
Ah bon ? Pour vous un enfant sage comme une image (ou une photo) est malade physiquement ou psychiquement, il est malheureux ?
Dans le règne actuel des excités, zébulons caractériels, "hyperactifs" comme on les appelle maintenant, je trouve qu'être un enfant posé est une grande qualité.
Je l'étais, un de mes enfants l'était plus spécialement et son institutrice nous avait fait la remarque qu'il ne s'intégrait pas au groupe. Quand on voyait la composition du groupe dont il était question, nous étions rassurés sur son état mental et l'avenir nous a donné raison. C'était la preuve d'une grande intelligence, qui commence par l'observation.
L'enfant sur la photo observe à l'abri le monde par la fenêtre. Il n'est pas encore prêt pour prendre son envol, tout simplement.
Rédigé par : hameau dans les nuages | 21 décembre 2019 à 00:16
Déclaration des Droits de l'homme et du citoyen
Article premier :
TOUT HOMME A DROIT A UNE ENFANCE
Ils ont oublié ça...
Rédigé par : Deviro | 20 décembre 2019 à 23:46
Surtout ne jamais guérir de son enfance !
Tout dépend du genre d'enfance que l'on a connue !
Nous sommes quelques-uns ici à être le produit de la grande dépression et des années qui l'ont suivie.
Honnêtement, au moins dans mon cas, j'ai été ravi de guérir de mon enfance !
Bien que l'adolescence ne fut guère plus heureuse, avec une continuation comme adulte pas plus joyeuse, jusqu'en 1962.
Pour l'enfance, en résumé : un père grand mutilé (à 20 ans) de 14/18, les suites de la grande dépression de 29, puis les nouvelles du quotidien à Saumur à l'ombre de l'Ecole de Cavalerie, les coups de gueule entre un père, fan d'Edouard Herriot, et son cousin germain lieutenant vétérinaire du Cadre Noir, Mussolini qui massacrait les Ethiopiens, Franco "neutralisant" les Républicains espagnols, Hitler qui se refaisait un monde tout à lui, Dreyfus dont on parlait toujours, le Front Populaire et les Croix de feu qui n'étaient guère copains, la drôle de guerre, la débâcle, l'Occupation, Pétain et sa Milice, le rationnement et les bombes alliées pas encore intelligentes.
A s'en demander ce qu'est l'enfance !
Etre né pas poilu mais déjà ancien combattant dans sa tête de gamin ?
Rédigé par : Claude Luçon | 20 décembre 2019 à 23:32
@ Noblejoué
« Alors ne faites pas aux autres ce que vous ne voudriez pas qu'on vous fasse.«
Relisez donc ce que vous écrivez sur moi et demandez-vous si vous voudriez qu’on écrive cela sur vous...
Rédigé par : Denis Monod-Broca | 20 décembre 2019 à 23:24
@ Mary Preud'homme | 20 décembre 2019 à 19:37
"La photographie en noir et blanc et contre-jour du présent billet (...) à l'inverse des critiques acerbes de certains commentateurs me paraît au contraire bien illustrer une certaine nostalgie de l'enfance"
Pourquoi des critiques acerbes ?
Je considère que cette photo est un contresens du billet, et je l'ai dit avec des mots nullement acerbes.
Une photo illustrant un texte se lit différemment d'une photo hors contexte.
Ce genre de photos se lit sur deux niveaux, le niveau esthétique et le niveau symbolique.
Esthétiquement parlant c'est une photo superbe faite par un maître de la photo. J'ignore qui, mais c'est un maître du noir et blanc à l'évidence.
Symboliquement parlant j'en ai fait une analyse sommaire de façon neutre. On peut pousser l'analyse symbolique plus loin.
Je ne reprends pas ce que j'ai dit dans mon commentaire précédent, mais je peux ajouter que les croisillons de la fenêtre donnent un sentiment d'enfermement, d'internement. Vous avez vous-même parlé d'internat, montrant ainsi qu'inconsciemment vous avez reçu ce message subliminal.
La vue sur l'extérieur est floue, l'enfant n'a pas une claire vision de son avenir.
Enfin, et ça me paraît le plus important dans la symbolique de l'enfance, l'enfant est immobile devant sa fenêtre. Et pourtant s'il y a un âge qui doit être représenté par le mouvement, c'est bien l'enfance.
Mouvement biologique et physiologique de la croissance du corps, mouvement de la psychologie par la découverte du monde et mouvement de l'intellect par l'acquisition de connaissances.
L'enfance est tout, sauf l'immobilité.
Un enfant immobile est malade physiquement ou psychiquement, il est malheureux.
Accompagnant le texte cité par Pierre Blanchard, la photo est en situation de description de la détresse d'une enfance déracinée, mais ce n'est pas le message du billet, tel que je l'ai compris.
Il est possible que je n'ai rien compris, alors soyez indulgente !
Rédigé par : Tipaza | 20 décembre 2019 à 23:19
@ Denis Monod-Broca
"Où avez-vous vu que je vous diabolisais ? Je dis seulement que vous dites des bêtises et que vous vous contredisez vous-même."
Comment, on ne diabolise pas quelqu'un quand on prétend qu'il veut empêcher des gens de se reproduire car on sait qu'ils n'aimeront pas leurs enfants ?
Il est diabolique d'être autoritaire. Mais je ne le suis pas... Par contre, il est responsable d'inciter les gens parlant d'avoir des enfants et qui seront incapables de les assumer DE NE PAS LE FAIRE.
Une fois au monde, ces enfants ne seront pas aimés.
L'important, ce n'est pas pourquoi je veux éviter que ces enfants connaissent l'enfer de ne pas être aimés, c'est de le leur éviter.
Voyez-vous, l'important, ce n'est pas vous et moi, ou les candidats parents, ce sont les enfants.
Qui auront une vie horrible, une vie qui leur fera regretter de vivre sans avoir jamais l’énergie d'en finir, une vie où ils ne feront que subir, un enfer.
Ce que je dis est la vérité, il y a des enfants qui ne sont pas aimés... Et parfois, on peut voir de loin que des aspirants parents n'aimeront pas leurs enfants.
Déjà, tiens, en général, ceux qui n'aimaient pas les enfants, qui jalousent un frère ayant fait des études et pas eux et qui l'interdiront avec bien des choses aux enfants, et tant de choses si évidentes.
Tant d'exemples, évidents, tellement évidents, et qu'on ne me sorte pas des exceptions, les enfants ne sont pas des rats de laboratoire sur lesquels expérimenter mais une responsabilité.
Donc, loin de dire des bêtises, je suis responsable.
Si on voit que quelqu'un sera un mauvais parent, il faut le lui dire, désolé, ou alors, si on le voit, c'est soi, et non lui qui sera responsable.
Le plus lucide est le plus responsable. Mais attention à la confusion ! La lucidité n'est pas de la magie, quand j'ai réussi à prouver à des gens qu'un gouvernement mondial tyrannique ne pourrait être renversé, ils m'ont demandé de trouver comment le renverser quand même. Là, c'est pareil, il y a des gens incapables, le voir, ce n'est pas, magiquement, les rendre capables... Il faut arrêter d'être dans la théorie du miracle, les gens agissent selon ce qui les détermine.
"« Les gens qui parlent d'amour à toutes les sauces me sont suspects, encore un coup, on voit qu'ils n'aiment guère. »
C’est sans doute cela qui vous rend suspect à mes yeux..."
Vous n'avez pas besoin d'être suspect, vous êtes coupable d'irresponsabilité. Parler d'amour ne vaudra jamais de soustraire un enfant au manque d'amour qui l'attend avec certains parents.
Mais puisque vous me cherchez, notamment dans des familles où on n'a que le mot amour à la bouche, le contraste pourrait être comique avec le comportement. Une fois, un affreux qui avait gâché la vie de sa famille a fini par le reconnaître, même pas aux victimes mais à moi, et je lui ai dit que c'était un peu trop tard puis l'ai rapporté à une victime pas mécontente que je l'ai traitée selon ses mérites.
Mais voyez-vous, ce plaisir ne vaut certainement pas le bonheur d'avoir été aimé au moment qui détermine tout, l'enfance.
Cette ville, ces gens, le mieux qui aurait pu arriver à la victime aurait été de les oublier, toujours malade d'y revenir. Mais ai-je pu la retenir ? Non, et d'ailleurs personne, moi-même ayant parfois dû aller dans ces lieux pour elle, répugnants, qu'est-ce qu'on ne fait pas par amour ?
Mais l'amour, voyez-vous, ne doit pas arriver trop tard... Quand on n'a pas été aimé quand il le fallait, c'est trop tard malgré tous les efforts de la victime et de ses soutiens, enfin, ma victime préférée si j'ose dire, il y en a tant d'autres.
Par contre, il n'est pas trop tard pour éviter ce sort à d'autres gens. Puis-je dire que j'aime des inconnus n'existant pas encore ?
J'ai de l'empathie pour l'enfer où je les vois, si on leur donne une vie qui ne sera que malheur, ce n'est pas un amour sentimental pour un proche, mais nourri de mon amour de la victime et d'un proche, pour être absolument précis.
Enfin, qu'est-ce que ça fait ? Ce qui compte est de soustraite des innocents à l'enfer.
Et donc, je m'adresse aux gens qui feraient mieux de s'abstenir, pas tous, ceux qui me viennent à l'esprit...
...si vous n'aimez pas les enfants, si vous êtes pourri de ressentiment, si vous avez tendance à vous venger sur les faibles des forts, c'est très simple, il y a des moyens de contraception.
Ne soyez pas prétentieux ou improvisateurs. Ne croyez pas que vous changerez comme ça, parce que vous aurez des enfants.
Ne soyez pas comme ces gens qui ne se sont jamais entraînés au courage et s'étonnent de fuir au premier danger, en abandonnant, par exemple, le sujet s'y prête, leurs enfants.
Soyez, au contraire, responsable.
Renoncez.
Ne pas faire le mal, c'est déjà un bien, sachez-le, chacun doit faire ce qui est à sa portée.
Imaginez-vous, innocents, condamnés à l'enfer par ceux qui devraient être vos protecteurs. Affreux, non ? Alors ne faites pas aux autres ce que vous ne voudriez pas qu'on vous fasse.
Rédigé par : Noblejoué | 20 décembre 2019 à 22:42
@ Noblejoué
« Ce n'est pas l'amour qui vous fait me diaboliser. »
Où avez-vous vu que je vous diabolisais ? Je dis seulement que vous dites des bêtises et que vous vous contredisez vous-même.
« Les gens qui parlent d'amour à toutes les sauces me sont suspects, encore un coup, on voit qu'ils n'aiment guère. »
C’est sans doute cela qui vous rend suspect à mes yeux...
Rédigé par : Denis Monod-Broca | 20 décembre 2019 à 21:58
Cher Philippe,
Vous qui avez gardé une âme d'enfant, saurez-vous retrouver la célèbre musique du film "Les Choristes" https://www.youtube.com/watch?v=ZfQLaKS8yJY dans le superbe chant "Elle est bonne sa mère" du rappeur Vegedream ?
https://www.youtube.com/watch?v=pX8CNkjmXGk
Et que faire de ce qui berce notre enfance ?
françoise et karell Semtob
Rédigé par : semtob | 20 décembre 2019 à 20:44
La photographie en noir et blanc et contre-jour du présent billet choisie par Pascale Bilger, à l'inverse des critiques acerbes de certains commentateurs me paraît au contraire bien illustrer une certaine nostalgie de l'enfance, celle qui fut et demeure le lot de beaucoup d'entre nous.
A vrai dire je ne vois pour ma part dans cette représentation qu'une gravure d'enfant en noir et blanc scrutant à travers les carreaux une image floutée, sans doute un avenir qui lui paraît encore incertain et lointain... De même que nous les plus anciens, appréhendant l'ultime passage portons un regard tout aussi brouillé, incertain et vaguement inquiet sur ce qui nous attend après l'ultime passage...
Quant à la fenêtre de l'image, je n'y ai vu aucun barreau, mais uniquement des montants et croisillons comme cela se faisait partout jusque dans les années soixante-dix, voire quatre-vingt dans les internats de nos collèges et lycées, où certains d'entre nous ont peut-être passé plusieurs années. Oui la discipline y était rude, l'indulgence rare autant que les sorties... Cependant nombre d'entre ceux de ma génération en sont ressortis sans être pour autant traumatisés à vie et plutôt équilibrés et combatifs !
Rédigé par : Mary Preud'homme | 20 décembre 2019 à 19:37
@ Denis Monod-Broca | 20 décembre 2019 à 18:28
""Inciter les gens sans amour à ne pas avoir d'enfant"
"Les gens qui n'ont pas d'amour en eux ne devraient pas avoir d'enfant"
Programme proprement terrifiant !
Ce n'est assurément pas l'amour qui vous fait écrire ce genre de phrases...
N'y a plus qu'à instituer une Haute Autorité de l'Amour qui serait chargée de séparer le bon grain de l'ivraie...
N'y a plus qu'à instituer une Haute Autorité de l'Amour qui serait chargée de séparer le bon grain de l'ivraie..."
Vous vous projetez.
J'ai toujours défendu la liberté, et donc, je n'en appelle pas à l'Etat, la loi, l'Eglise.
Je pense par contre qu'il y a tout un discours social TERRIFIANT pour reprendre votre vocabulaire.
On incite tout le monde à faire des enfants, même sachant ce que sont certains, les proches peuvent les encourager à le faire, c'est un discours général, un ronron, un double discours.
D'un côté, on incite tout le monde à être parents.
De l'autre, on critique certains d'être de mauvais parents. Mais qu'auriez-vous voulu qu'ils soient ?
Si on incite n'importe qui, on aura n'importe quoi.
Facile de se dédouaner sur les mauvais parents. Si on pousse les gens, ils feront ce qu'ils peuvent, et souvent, c'est fort peu.
Les conseilleurs ne sont pas les payeurs, les payeurs, ce seront leurs enfants.
Les enfants sont instrumentalisés, il faut en faire pour la démographie, les retraites, avoir l'air respectable, ne plus être égoïstes...
...Eh bien, si le discours est d'instrumentaliser les enfants, faites-leur confiance, les parents en feront autant.
Ils auront des enfants pour aller au ciel, les allocations, être bien vus des voisins ou dire que sans eux ils auraient réussi quelques exploits.
Alors je n'incite pas l'Etat ou quiconque à obliger ou empêcher, ne pas me confondre avec ceux qui font des lois délits d'opinion ou interdisent la drogue, le blasphème, rien à voir avec ces gens-là.
Mais j'incite chacun, quand il est clair que les gens n'aimeront pas leurs enfants, de dissuader les gens qui leur en parlent.
Oui, on risque d'être sacrément impopulaire ! Mais c'est là qu'il faut agir, après, il sera trop tard.
Ce que j'ai décrit est la réalité.
Ce que vous projetez sur moi est un fantasme. Masquons l'enfer que sera la vie des enfants en diabolisant le lanceur d'alerte.
J'invite à moins et plus qu'à la contrainte, moins, jamais je ne veux diminuer les droits de l'Homme et du citoyen, et plus, j'incite à un changement de comportement de chacun, sans parler d'une transformation culturelle.
"Inciter les gens sans amour à ne pas avoir d'enfant"
"Les gens qui n'ont pas d'amour en eux ne devraient pas avoir d'enfant"
Programme proprement terrifiant !
Ce n'est assurément pas l'amour qui vous fait écrire ce genre de phrases...
C'est la vérité.
Les choses se passent comme je l'ai dit.
C'est la responsabilité.
Si on voit que les choses vont mal tourner, il est juste de dire aux aspirants parents ce qui pourrait advenir, certes sans condamner, les gens ont leurs limites, je sais que si on ou je m'enfermais dans certaines situations, le résultat serait fort destructeur.
Et c'est le cas de tout le monde... Comme le pouvoir doit arrêter le pouvoir, l'alerte doit prévenir d'entrer dans des engrenages.
Ce n'est pas l'amour qui vous fait me diaboliser.
Les gens qui parlent d'amour à toutes les sauces me sont suspects, encore un coup, on voit qu'ils n'aiment guère.
Car rien pour les enfants, car projection du mal sur moi, qui ne fait que tendre à le prévenir, à demander à tous de le prévenir.
Et c'est l'amour.
Rédigé par : Noblejoué | 20 décembre 2019 à 19:34
@ Noblejoué
"Inciter les gens sans amour à ne pas avoir d'enfant"
"Les gens qui n'ont pas d'amour en eux ne devraient pas avoir d'enfant"
Programme proprement terrifiant !
Ce n'est assurément pas l'amour qui vous fait écrire ce genre de phrases...
N'y a plus qu'à instituer une Haute Autorité de l'Amour qui serait chargée de séparer le bon grain de l'ivraie...
Rédigé par : Denis Monod-Broca | 20 décembre 2019 à 18:28
Il y a des enfants je ne dirais pas mal aimés, non, pas aimés du tout par leurs parents, qui espèrent un revirement d'eux toute leur vie.
Jamais on n'aime assez des gens qui ont été ainsi repoussés.
On peut les aimer, ce n'est jamais assez ni assez bien.
C'est ailleurs, que, peut-être, ils ne seront pas déçus, par exemple par la beauté du monde, on trouve toujours quelque nuage, quelque musique, certains en rêvent, même.
Mais les humains ne cessent de faire défaut aux autres, parents qui n'aiment pas, enfants qui lynchent à répétition dans les cours de récréation, conjoints dont parfois il vaut mieux ne pas parler.
Le problème de l'amour et de l'espoir, c'est qu'on n'en a montré que le positif, incité à investir à fonds perdus dans ces, parfois, faillites.
Et ainsi, les moins aimés, les plus pauvres en amour reçu par leurs parents, en fait, parfois rien, investissent sans fin comme Le Joueur de Dostoïevski dans les jeux d'argent.
C'est la dépendance de l'enfant à l'amour non reçu qui est la pire, et qui parfois, ouvre à d'autres, diabolisées, comme la drogue.
Mais je prétends moi que l'amour manquant ressassé, la culpabilité pour ce qu'on subit, et l'espoir, qui entretient cette machine infernale, est pire.
Et pourquoi ? Parce qu'on ne l'a pas choisi, et qu'on n'en retire nul plaisir, jamais, nulle évasion, rien, absolument, un néant renvoyant à la blessure.
Inciter les gens sans amour à ne pas avoir d'enfant, et les enfants, adultes, à tirer un trait sur leurs géniteurs.
Ce n'est pas facile dans une civilisation où on valorise l'amour et l'espoir, le pardon et autres choses du même style, où pour tout dire, il n'est jamais permis de sortir des enfers relationnels.
C'était ou non écrit, mais les engrenages, peu à peu, roulent et grincent, de plus en plus irrésistibles.
Comme bien d'autres pièges, il faudrait les montrer pour peut-être la terreur et la pitié du public, peut-être même, éviter que d'autres ne soient broyés.
L'amour peut être enfer ou paradis, certains seront toujours renvoyés à leur manque, comme un nouveau riche à sa pauvreté originelle.
La vie ne vous pardonne pas les torts qu'elle vous fait... Quand personne n'infecte les blessures, le cerveau qui déraille fait que même des gens qui n'ont pas été aimés par leurs parents les appellent sur leur lit de mort.
C'est fort : souffrance, mort et espoir déçu "comment digérer le monde" comme le demande notre hôte.
Si on est faible, je dirais en s'en évadant par l'opium, si on est fort, en œuvrant à combattre la souffrance, la mort et la désagrégation des uns par l'emprise des autres. Comme on peut être fort et faible, selon les moments, on peut passer des nuages au combat, des combats aux nuages.
Suis-je bête ? On encourage les gens à l'addiction de l'espoir, on les décourage d'autres, il ne faut même pas choisir à quelle sauce on sera mangé.
Comment enfoncer le clou ? L'amour, certains en sont les élus, d'autres les rebuts.
Double peine : ne pas avoir été aimé, espérer l'être, ce qui entretient la blessure.
Il y a aussi des gens qui entendent dire qu'il faut aimer, ne se satisfont pas de leur vie sans cela, et quand ils aiment ou sont aimés, n'en paraissent pas plus accomplis.
Plutôt comique face au cas précédent.
Il est merveilleux que des élus aient été aimés, enfants, en somme, il n'y a pas que l'enfer, le paradis existe aussi. Et les paradis perdus restent des paradis.
Les gens qui n'ont pas d'amour en eux ne devraient pas avoir d'enfant, les enfants sont atteints d'une plaie inguérissable, parfois, nostalgiques de l'enfance malgré tout, pour quelques jeux entre camarades ou des moments où ils se sont imaginés être aimés, semblables à des soldats lors d'une trêve.
Car alors, ils étaient jeunes, c'était le temps où ils ne savaient pas que rien ne leur serait jamais possible.
Alors faut-il ne jamais guérir de son enfance ?
Rédigé par : Noblejoué | 20 décembre 2019 à 17:44
@ sbriglia 20 novembre 2019 15:45
Georges Bernanos
Ah, la fascination qu'ont exercé les écrits de Georges Bernanos sur notre génération ! On ne peut imaginer aujourd'hui l'attrait que ses textes ont suscité après la guerre. Et son altière indépendance ! Une vraie leçon de courage orgueilleux.
J'apprécie particulièrement les dialogues qu'il a tirés de l'oeuvre de Gertrud von Le Fort "La Dernière à l'échafaud". Et le film "Le Dialogue des carmélites" qu'Agostini et Bruckberger ont tourné. Un chef-d'oeuvre. Rarement il a été disserté sur la grâce de façon aussi subtile et éclairante.
Merci pour votre texte de Bernanos, mais également merci pour votre bien jolie phrase : "L'enfance est un territoire dont on n'est jamais sorti..."
Joyeux Noël à vous aussi et "Paix sur la terre aux hommes de bonne volonté".
Pour l'agonie, "le Ciel peut attendre". Du moins je l'espère !
Cordialement.
Rédigé par : boureau | 20 décembre 2019 à 17:19
Un autre olibrius qui s'amuse comme un gamin et qui, en plus, méprise les citoyens français. Des gamins attardés qui manquent totalement de tact et de finesse.
Darmanin conseille à Macron de s'entourer de gens qui "mangent avec les doigts" et qui boivent de la bière.
Ce gouvernement est méprisant avec ses citoyens. Honte à ces tristes sires !
https://www.huffingtonpost.fr/entry/darmanin-conseille-a-macron-de-sentourer-de-gens-qui-mangent-avec-les-doigts_fr_5dfb78eee4b01834791c7a17
Rédigé par : Sophie | 20 décembre 2019 à 17:14
« Surtout ne jamais guérir de son enfance ! »
Je n'en suis pas forcément convaincu et je pense même qu'il est des enfants qui, parvenus à l'âge adulte, sont très heureux de pouvoir alors se libérer, pour autant que cela soit possible, du poids que leur enfance a fait peser sur eux.
Je pense qu'il en est même qui, cette frontière franchie, n'arrivent toujours pas à effacer les traces souvent marquantes, parfois éprouvantes, voire traumatisantes, d'un passé qui pour eux ne ressemblait en rien au temps de l'émerveillement, du rêve, de l'insouciance, de l'innocence.
Plus que de guérir de leur enfance, le vœu le plus cher de ceux-là est alors sans doute de se plonger dans la réalité d'un présent qu'ils souhaitent construire plus heureux pour les aider à oublier un passé qui n'est plus et qui n'avait rien d'enchanteur.
Le plus bel âge de la vie n'est pas forcément celui que l'on imagine.
Rédigé par : Michel Deluré | 20 décembre 2019 à 16:51
Pour vous, cher boureau, ces phrases qui ne m'ont jamais quitté depuis un demi-siècle :
"Certes ma vie est déjà pleine de morts. Mais le plus mort des morts est le petit garçon que je fus. Et pourtant, l’heure venue, c’est pourtant lui qui reprendra sa place à la tête de ma vie, rassemblera mes pauvres années jusqu’à la dernière, et comme un jeune chef ses vétérans, ralliant la troupe en désordre, entrera le premier dans la maison du père…
L'enfance, la suave enfance monte la première des profondeurs de toute agonie"
Phrases magnifiques de Bernanos…
L'enfance est un territoire dont on n'est jamais sorti…
Quant à l'agonie, le plus tard possible, Seigneur !
Joyeux Noël à tous.
Rédigé par : sbriglia@boureau | 20 décembre 2019 à 15:45
Enfance proustienne, "c'est long" disait Léautaud.
Enfance volée par les adultes, dans bien des cas.
Enfance cocon, existe aussi, dans tous les formats.
Enfance crasse et complice, dans certaines communautés, chez les Roms comme elle le fut chez Dickens.
Nous ne portons rien en nous que ce nos neurones renferment, dans leur capacité à se nourrir de l'extérieur.
Autrement dit, à grandir, au contraire de ce qu'on dit.
Mais il y eut Sparte, aussi les "expositions", les écrasements incas, les abandons tribaux, et il y a les mouroirs russes ou roumains comme la cavale brise la nuque de son poulain mal né.
"lamma, lamma sabachthani"
Une partie de l'humanité prend, aujourd'hui, le soin d'amener à un équilibre celui qui est passé à côté de sa chance.
Rédigé par : genau | 20 décembre 2019 à 15:44
@ Isabelle
Gouvernants pouilleux, pourris, gamin capricieux, vu de loin qu'elle est devenue bête la toute petite France, et puis vivre avec des envahisseurs désagréables, peu reconnaissants, agressifs, il faut être maso ou dingo pour supporter cela !
Bons baisers d'Asie.
Rédigé par : agecanonix&falbala | 20 décembre 2019 à 14:59
"Surtout ne jamais guérir de son enfance"
Mais, pour la plupart d'entre nous cher P. Bilger, on n'en guérit jamais.
Le temps heureux de l'enfance s'estompent doucement pendant les années d'intense activité professionnelle, mais sans jamais s'effacer totalement dans quelques recoins bénis. Qui nous reviennent au soir de notre vie.
J'en fais l'expérience, ils me submergent d'émotion à en avoir quasiment les larmes aux yeux, un peu bêtasse d'exhiber une émotion enfantine sur un visage de vieillesse.
Je n'ai jamais eu, dans mon inconscient, cette image d'enfant prisonnier. Les barreaux me révulsent. Je me voyais plus entouré d'un grand mur crénelé me protégeant. L'influence de Walter Scott peut-être. Chacun ses héros enfantins. Pas de malaise ! De la douceur protégée sans doute.
Cordialement.
Rédigé par : boureau | 20 décembre 2019 à 13:47
@ Pierre Blanchard | 20 décembre 2019 à 12:18
Un grand merci pour votre lien.
Il me conforte, je veux dire qu'il me conforte dans le fait que je ne dramatise pas sans raison.
Il s'agit bien d'une photo d'un enfant triste, plus que triste, malheureux, ce qui est pire.
Rédigé par : Tipaza | 20 décembre 2019 à 13:46
Vous parlez d'enfance. Nous avons, à la tête de notre pays, un gamin d'environ 40 ans qui s'amuse avec les joujoux du pouvoir et nous avons aussi une porte-parole qui ne manque pas une occasion de parler alors qu'elle ferait mieux de se taire.
Ils s'amusent comme des petits fous, comme des enfants gâtés en somme, les macronistes !
Racisme anti-blancs de la part de Sibeth Ndiaye
"Quand la porte-parole du gouvernement parle de « techno-blancs » elle porte une vision racisée de la société française contraire à notre idéal républicain. En France on ne juge pas un citoyen sur sa couleur de peau !" E. Ciotti
https://www.fdesouche.com/1314501-sibeth-ndiaye-ce-gouvernement-est-a-limage-de-notre-pays-avec-des-parcours-qui-sont-divers-pas-que-des-techno-blancs-de-40-ans
Et ça continue, le racisme anti-blancs poursuit sa Marche.
La porte-parole de ce gouvernement a oublié que c'est un techno-blanc qui l'a mise en place... Ou bien, elle veut le remplacer !
Plus que marre de ces racistes anti-blancs. Qu'elle retourne au Sénégal et qu'elle nous fiche la paix !
Rédigé par : Isabelle | 20 décembre 2019 à 13:08
Il est vrai que cette photo est toute empreinte de tristesse de par son cadre, sa nature en NetB et ne correspond pas pour moi au titre de ce billet qui voudrait voir dans l'enfance un "pays" idéal !
@ Tipaza | 20 décembre 2019 à 09:37
« Curieuse photo !
L'enfant qui se tient aux barreaux comme un prisonnier et derrière la vitre comme l'abeille derrière la vitre, perdue devant ce qu'elle ne comprend pas. »
Ce qui semble être une des toutes premières apparitions de cette photo sur le net confirme votre vision !
https://republic.ru/posts/l/357529
15 AVRIL 2010
(TRADUCTION AUTOMATIQUE, JE LAISSE LE SOIN AUX LECTEURS QUI LISENT LE RUSSE DE RECTIFIER TITRE ET TEXTE…)
« Belle-mère attentionnée
Dans un moratoire sur l'adoption d'enfants russes par des citoyens américains - hypocrisie et cruauté du système… »
En fait, illustrant les orphelinats des pays de l'Est après 1989, cette photo correspond parfaitement à son sujet initial.
Rédigé par : Pierre Blanchard | 20 décembre 2019 à 12:18
L'enfance est un voyage oublié...
Rédigé par : Dominique | 20 décembre 2019 à 12:13
"La force de la nature, cette virilité tellement ostensible qu'elle paraît se donner en spectacle, tonitruante, emplissant le temps avec du bruit...."
Ah ! La lecture des mémoires de Le Pen caché sous le drap avec une lampe électrique...
Rédigé par : Xavier NEBOUT | 20 décembre 2019 à 12:02
« Il y a des êtres qui me fascinent précisément parce qu'ils ont continué de porter en eux le trésor flamboyant et douloureux aussi de cette aurore qui laisse tout espérer et qui ne vous quitte jamais ; sauf quand absurdement on a décidé de rompre avec les sources de soi. »
« On ne change pas »….
La preuve → Petite Catherine.
« On ne grandit pas
On pousse un peu, tout juste
Le temps d'un rêve, d'un songe » → Grande Catherine
Rédigé par : Catherine JACOB | 20 décembre 2019 à 09:40
Curieuse photo !
L'enfant qui se tient aux barreaux comme un prisonnier et derrière la vitre comme l'abeille derrière la vitre, perdue devant ce qu'elle ne comprend pas.
Ce n'est pas ce que j'ai compris du billet !
Mais depuis quelque temps je trouve que les photos ne traduisent pas les billets ou du moins ce que j'en comprends.
Ce doit être ce que l'on appelle une illusion d'optique !
Rédigé par : Tipaza | 20 décembre 2019 à 09:37
Beaucoup d'humanité dans ce billet. Merci.
Rédigé par : PAUL | 20 décembre 2019 à 06:45
Je ne pense pas avoir une vision aussi angélique que vous de l’enfance, Philippe Bilger.
Il y a chez nos petites têtes blondes de véritables petites pestes qui sont d’une cruauté glaçante avec leurs petits camarades.
Nous en avons tous vu, de ces petits monstres, que ce soit dans les cours de récréation, dans les grandes surfaces où ils font de grosses colères parce que leur maman n’a pas voulu acheter le jouet qu’ils désiraient et qui était placé bien en évidence sur les présentoirs prévus à cet effet.
Notre société de consommation habitue nos chérubins à l’immédiateté. Désormais ils peuvent avoir tout, tout de suite, et plus encore, alors pourquoi se priver ? Et bien sûr ce comportement ne fait qu’empirer avec l‘adolescence et se poursuit avec l’âge adulte.
L’année 2019 est un cas d’école, si je puis dire, de ce comportement de sale gosse.
Plus tard, disons dans vingt ans, nos enfants, nos petits-enfants pour les plus anciens d’entre nous, quand ils regarderont les images de l’année 2019, se diront que leurs parents étaient complètement givrés... et ils n'auront pas tort. Enfin si toutefois entre-temps ils parviennent à sortir de la spirale du « tout tout de suite » évidemment. Mais rien n’est moins sûr !
Mais j’arrête là mon mauvais esprit. Je ne voudrais surtout pas plomber l’ambiance à la veille des fêtes de fin d'année ! :)
Rédigé par : Achille | 20 décembre 2019 à 06:38
Un émigré d'un pays européen m'a dit un jour : "Quand tu quittes ton pays enfant, c'est-à-dire sous la responsabilité des adultes, il y a toute une partie de tes rêves qui se fracasse".
"Surtout ne jamais guérir de son enfance" ne doit pas vouloir dire la même chose que votre billet.
Rédigé par : Chemins de traverse | 20 décembre 2019 à 05:45
@ Philippe Bilger
"La force de la nature, cette virilité tellement ostensible qu'elle paraît se donner en spectacle, tonitruante, emplissant le temps avec du bruit, sommaire, péremptoire, incapable d'écouter, prétendant savoir tout sur tout, je l'assimile à tout ce que je n'aime pas, à tout ce que je n'aurais jamais su être et que bizarrement, par un étrange processus, il m'arrive d'envier."
Les forces de la nature, c'est aussi le Silence blanc de Jack London, qui offre à l'humain l'occasion de construire sa survie et son avenir dans une acceptation de l'importance d'un élan collectif de lucidité.
La nature, c'est aussi ce qu'on en fait.
Navré d'être aussi naïvement et indécrottablement spinoziste.
Rédigé par : F68.10 | 20 décembre 2019 à 01:31
Avez-vous lu cher Philippe « La Puissance d’exister » de Michel Onfray ? Je ne pense pas. Il a intitulé sa préface « Autoportrait de l’enfant ». Il y décrit le moment où, à l’âge de ses 10 ans, ses parents le mettent dans un orphelinat :
« Le sol se dérobe sous moi ; Michel Onfray, c’est donc fini. Je ne serai plus que 490, un numéro réduisant mon être à ce nombre. Normal, je suis dans un orphelinat, on y abandonne les enfants, on doit donc se séparer de son propre nom pour devenir un chiffre dans une liste. L’enfant devant moi, lui, doit disposer de parents, donc d’un lignage, d’une filiation à revendiquer et arborer en lettres de fil rouge. Pour moi, non, c’est fini. Je suis mort là, ce jour, à ce moment. Du moins l’enfant en moi est mort et je suis devenu adulte d’un seul coup. »
Poignant.
Alors, l’enfance : « Un malaise, un délice incurables. » Non Philippe, pas toujours, pas pour tout le monde.
Rédigé par : Marc GHINSBERG | 20 décembre 2019 à 00:52