Il y a au moins quelque chose que le confinement n'a pas fait cesser, bien au contraire : les conseils pour vivre, les injonctions pour nous occuper dans la sagesse, les mille manières d'échapper à l'ennui, les avertissements, les mises en garde. L'existence libre, hier, était une menace qu'il convenait de nous enseigner. Le confinement est une terreur qu'il faut nous apprendre.
Alors qu'on tente, sous quelque latitude que ce soit, d'être le moins médiocrement humain.
Avec l'irruption du Covid-19 dans le monde et dans notre quotidienneté française, un pessimisme angoissé nous habite qui ne serait pas loin de nous faire croire à un mouvement irrésistible, non maîtrisable. Un délitement sanitaire, pire, une déliquescence de la société.
En même temps, forcément, un jour le fléau sera vaincu et les ruines fumantes sous nos yeux étonnés de leur ampleur nous inciteront à la nouveauté ou à la reprise de l'ancien.
Le pouvoir affirme qu'il a changé et que, l'aurore de retour, il sera prêt à tirer toutes les leçons qui conviennent, il réparera les erreurs, les oublis, les indifférences et les injustices du passé. Il nous promet une renaissance sur les plans économique et social, pour les services publics et presque une révolution pour, enfin, déterminer une hiérarchie plus acceptable et digne des fonctions, des utilités et des revenus. Par exemple, que l'instituteur, le policier, les soignants, trouvent la place éminente qu'ils mériteraient !
Même si je ne suis pas naïf au point de tout croire sur parole publique, j'ai la faiblesse de percevoir la période d'aujourd'hui comme un bouleversement extra-ordinaire sans commune mesure avec les dysfonctionnements et les désordres usuels, l'inévitable coulée des oppositions et des mécontentements. Le pouvoir a pu toujours oublier les engagements tenant à ces derniers et vite retomber dans la routine des promesses violées parce qu'il s'agit d'une mécanique consubstantielle à la conquête et à sa perpétuation. Le réel oblige à jeter et contraint à oublier.
Mais, à l'égard de ce cataclysme sans connexion possible avec des traumatismes familiers, il me semble que si les gouvernants venaient à fonctionner comme avant, sur le registre traditionnel, ils seraient taxés d'un cynisme absolu et je suis persuadé que la révolte sociale serait telle que le pouvoir tenté de trahir serait violemment remis au pas.
Demain ne pourra pas être la continuation d'hier. Le saut est trop considérable entre la politique de l'ancien monde et ce que devra forcément appeler le nouveau : pas celui des affiches électorales et des campagnes mais le totalement inédit qui surgira de l'autre vie singulière et collective suscitée par l'effroi, le confinement, les multiples morts et la perte des illusions.
Il y a une lecture plus philosophique, si j'ose dire, de ces événements épouvantables.
Le hasard a fait que j'ai écouté récemment le très beau discours d'Albert Camus en 1957 lors de la remise de son prix Nobel et notamment cet extrait sans cesse cité où il affirme en substance qu'il ne s'agit plus, pour les écrivains et les intellectuels, de "refaire le monde mais d'empêcher qu'il se défasse".
Aujourd'hui, alors que nous sommes confrontés à des séquences, au sens propre sans précédent, j'ai relié à cette pensée de Camus celle plus ancienne et également célèbre de Karl Marx fustigeant les philosophes qui n'ont fait "qu'interpréter le monde alors qu'il s'agit dorénavant de le transformer".
Mêlant ces intuitions de deux très grands esprits, je relève que le monde est clairement défait et que ce serait une tâche impossible pour les intellectuels de tenter d'en recoller les morceaux éclatés. Il gît en miettes.
En même temps, qui pourrait se vanter de le lire, d'en pressentir le futur et d'en analyser le présent, sans tomber dans des poncifs faisant passer le constat pour une prophétie ? Qui pourrait, au-delà de ce que l'évidence - par exemple, une mondialisation jamais vraiment heureuse mais aujourd'hui stigmatisée - enseigne, se flatter de savoir "interpréter" le monde alors que sa caractéristique fondamentale est devenue une sorte d'imprévisibilité qui chaque jour défie les prévisions fragiles de la veille ?
Serait-il alors incongru, voire iconoclaste de se demander si le rêve marxiste de transformation du monde, et l'ambition reléguée par Camus au profit d'un dessein plus modeste, ne pourraient pas retrouver du lustre, reprendre de l'éclat et imposer, sans qu'on ait le choix, une métamorphose radicale de toutes nos conceptions de vivre, de travailler et d'être ensemble ?
On a le droit, quand l'inconnu frappe à votre porte, de l'accueillir ou de de le rejeter. Mais ne pas changer demain, ne serait-ce pas mourir autrement ?
Marine Le Pen, J-L Melenchon : le match !
Ecoutons Marine Le Pen parler de confinement. Cette femme dit une chose puis son contraire à trois semaines d’intervalle et ça ose parler d’incompétence. Il est vrai que dans ce domaine nous avons affaire à une experte.
Elle nous avait déjà fait le coup avec le retrait de la France de la zone Euro. Consternant !
Les propos de son comparse d’en face, J-L Mélenchon sont de la veine dont on tire le venin.
Rédigé par : Achille | 02 avril 2020 à 09:17
@ Wil
Cioran c'est comme Tolkien, y'a un âge. Quand on est un rebelle de vingt ans c'est sublime de cynisme, et puis on se rend assez vite compte que ce sont des brèves de comptoir de fins de soirée, tristes mais écrites par un normalien (Cioran n'a pas fait Normale sup mais qu'importe, c'est le style).
Bref, la notice Wikipédia doit je suppose suffire pour connaître le monsieur.
Ses engagements de jeunesse dans la Roumanie troublée des années 30 sont intéressants mais les Français ne connaissent pas, puisqu'évidemment ils se limitent à sa période parisienne, la plus longue il est vrai.
Rédigé par : Tomas | 01 avril 2020 à 14:36
@ Wil
"Dommage que je n'aime pas lire, j'imagine que je l'aurais lu même si je sais que ça n'aurait rien changé. Je préférerai toujours ma guitare..."
Je suggère de faire un effort pour Cioran. Même si vous n'allez pas au bout d'un livre. Le bonhomme vaut le détour, même si personnellement, je le trouve d'humeur trop légère et trop badine...
Rédigé par : F68.10 | 01 avril 2020 à 01:15
@ Carole
Merci pour ce lien. Je ne connaissais Cioran que de nom et je me suis un peu renseigné, Wikipédia quoi... faut pas exagérer non plus, et il m'a l'air d'avoir compris des trucs et notamment l'inutilité de la vie.
Dommage que je n'aime pas lire, j'imagine que je l'aurais lu même si je sais que ça n'aurait rien changé. Je préférerai toujours ma guitare...
Rédigé par : Wil | 31 mars 2020 à 22:33
@ Wil
"Le Coronavirus est la négation même du Progrès et de ses chimères, notamment de la globalisation et de cette arnaque qu’on nous vend comme le vivre-ensemble."
"Un peu de Cioran à la sauce coranivirus"
https://leblogderolandjaccard.com/2020/03/12/un-peu-de-cioran-a-la-sauce-coranivirus/
Rédigé par : Carole | 31 mars 2020 à 09:11
"Mêlant ces intuitions de deux très grands esprits, je relève que le monde est clairement défait et que ce serait une tâche impossible pour les intellectuels de tenter d'en recoller les morceaux éclatés. Il gît en miettes."
Au moins !
Apparemment, ça na va plus du tout, le moral de Monsieur Bilger.
Déjà l'autre jour il pleurait sur le sort de Macron mais maintenant il franchit un stade supplémentaire dans la dépression en pensant que le monde "gît en miettes".
Evidemment, il n'a pas l'habitude d'être enfermé comme ça et de ne plus avoir sa vie mondaine habituelle avec ses dîners du vendredi soir et tout et tout. Il tourne en rond dans son 5 pièces de 100m2 haussmannien comme un lion en cage.
Attention, la "bête" centriste se réveille ! Bientôt elle va troquer son thé au lait du matin avec de la chicorée avant la déchéance totale du café noir sans sucre ! AU SECOOOOOURS !
Heureusement que Madame Bilger est là la nuit pour soulager sa frustration. Ça doit être chaud donc elle, ça lui va le confinement. GRRRRR !...
Vous inquiétez pas Monsieur Bilger, l'Univers a plus de 13 milliards d'années, la Terre en a plus de 4 et encore au moins autant à exister jusqu'à ce que le soleil l'engloutisse avant de mourir à son tour. L'humanité a plus de 100 000 ans à la louche, sans avoir appris grand-chose de fondamental sur la vie il faut l'avouer, mais on peut penser raisonnablement que le monde survivra à quelques dizaines de milliers de morts... je le crains.
C'est ça les bourgeois.
Dès qu'il y a un grain de sable dans leur vie pépère, ils pensent que c'est la fin du monde. D'où leur addiction à l'argent et donc au pouvoir parce que le pouvoir a intrinsèquement une (illusoire) notion de permanence.
C'est pour ça qu'ils se sont toujours servis du populo pour faire leurs révolutions et prendre le pouvoir.
"Il faut que tout change pour que rien ne change."
Ils sont terrifiés au fond parce qu'ils savent que leur pourvoir ne tient qu'à un fil et qu'il suffit d'une pichenette de l'Histoire pour que leur tête se retrouve sur une pique à leur tour ce que je ne souhaite pas à Monsieur et Madame Bilger évidemment parce qu'avec ceux qui suivraient j'aurais sans doute encore moins de liberté d'expression et donc pas de cours de français gratos.
Rédigé par : Wil | 31 mars 2020 à 00:03
@ Exilé | 30 mars 2020 à 09:55
« Que vient donc faire ici la cote de popularité de M. Macron ? Il s'agit simplement ici du syndrome du naufragé qui saisit instinctivement tout ce qui flotte à sa portée, même si ce n'est pas forcément très ragoûtant... »
Le syndrome du naufragé dites-vous ? Je dirais plutôt la confiance d’un équipage en son capitaine dans la tempête. Pour l’instant le bateau n’a pas encore coulé, même si certains passagers malintentionnés veulent le conduire vers les récifs.
Rédigé par : Achille | 30 mars 2020 à 17:30
@ genau
Je vous suis en tous points.
J'ajouterai que cela devrait même se traduire par davantage de socialisme.
L'argent va couler à flots sur la santé publique comme remède aux tares du système qu'il ne serait pas politiquement correct de dénoncer.
Ensuite, on trouvera l'argent sur le dos du contribuable - et plutôt le mauvais contribuable: l'indépendant - l'insoumis qui ne vote jamais à gauche.
Rédigé par : Xavier NEBOUT | 30 mars 2020 à 12:17
Ce matin la neige tombe elle a recouvert la pelouse... Les dieux nous rendraient-ils les saisons ? Nous demandant de rester chez nous, pourtant nous venons de passer l'heure d'été. De la vraie neige, pas des giboulées.
Au fait que devient Pépère ? Si prompt à critiquer ce gouvernement, sans doute enrhumé, enroué peut-être ? Il a gouverné, "Moi je", cinq longues années, chef des armées, de la santé et des hôpitaux un peu aussi, non ?
Et la Madone du Poitou ? Enrouée aussi sans doute, elle a été de tellement de gouvernements et de gouvernance, elle y est aussi un peu pour quelque chose, non ? Dans cette débâcle de la santé.
Michel Onfray leur a mis la tête dans l'héritage qu'ils nous ont légué, des dettes, des factures, que bien sûr ils n'acquitteront jamais, par contre ceux qui vont payer l'addition vont s'en souvenir.
Bien silencieux.
Rédigé par : Giuseppe | 30 mars 2020 à 10:38
Ni Marx qui voulait transformer le monde, ni Camus humaniste conservateur qui n'a cessé les références à un monde grec idéal, oubliant les guerres du Péloponnèse.
De Marx il faut retenir que les relations entre les hommes et donc entre les Etats, sont gouvernées par l'économie.
De Camus retenir la composante humaine.
Elle n'est pas tout à fait ce dont il rêvait, elle qui saute à pieds joints parfois au-dessus des contingences matérielles pour affirmer une identité qu'on veut lui voler.
L'illusion d'un monde village s'est réalisée dans sa version obscure avec une pandémie.
Tous égaux devant la mort ?
Pas tout à fait, il y en a qui réagissent plus vite et mieux. Ceux ne sont pas forcément les démocraties d'où le bien absolu devait advenir. Ce sont des Etats autoritaires à la réactivité plus grande.
Alors quelle sera la suite ?
Il faudra "en même temps" être universaliste, humaniste, et redevenir souverain dans la santé et l'industrie et aussi dans ses frontières !
Aïe, je viens de prononcer le mot qui fâche notre européiste borné, je veux dire Macron. il en est à chercher des solutions communes, solutions qui consistent à prendre dans la poche de l'Allemagne ce qu'il a dépensé et ce qu'il pourrait dépenser.
Puisque le malheur est venu de Chine, il faut rappeler à notre président le slogan d'un autre président chinois, Mao Tsé-Toung (je conserve l'écriture de ma jeunesse) qui a dit:
"Il ne faut compter que sur ses propres forces"
Un des rares propos intelligents tenus par un communiste. Ils furent pour moi un viatique dans mes ennuis personnels.
Demain sera passionnant pour les survivants. Un monde qui se reconstruit sur l'hécatombe économique et industrielle qui arrive, et qui est le vrai danger de nos sociétés.
Les pertes humaines pour le moment sont faibles, et constituées essentiellement des vieux.
Perdre l'expérience et le savoir-faire, quelle importance nous dira un jeune président largement dépassé par les événements. Lui qui ne rêvait que de start-up, s'aperçoit qu'il vit une start-down si je puis dire.
Et je n'ai pas parlé de l'invasion migratoire qui va changer la donne sociétale.
Nos dirigeants si prévoyants n'en parlent pas, d'ailleurs personne n'en parle en parlant de l'avenir dont je rappelle tout de même qu'il est à Dieu !
Dois-je dire "Inch Allah" ?
Rédigé par : Tipaza | 30 mars 2020 à 09:57
@ Achille
« Je ne voudrais pas vous chagriner, mais depuis le début de la crise sanitaire la cote de popularité de Macron est en forte hausse. J’ai choisi un article de Ouest France, mais les autres journaux disent la même chose. »
Que vient donc faire ici la cote de popularité de M. Macron ?
Il s'agit simplement ici du syndrome du naufragé qui saisit instinctivement tout ce qui flotte à sa portée, même si ce n'est pas forcément très ragoûtant...
Après la crise de 1923, les Allemands se sont par exemple raccrochés à la personne de monsieur H.
Je vous invitais à vous - et nous pour les autres participants à ce blog et moi-même - poser des questions sur la folie du monde contemporain et sur ses dérives, pas uniquement sous l'angle franco-français, et au lieu de regarder la lune vous fixez le doigt qui la désigne...
Rédigé par : Exilé | 30 mars 2020 à 09:55
INDECENT !
Macron continue de se vautrer dans l'indécence !
"Indécent quand Emmanuel Macron déclare aux journalistes italiens : « Nous n’avons absolument pas ignoré ces signaux. J’ai abordé cette crise avec sérieux et gravité dès le début, lorsqu’elle s’est déclenchée en Chine. » Et que, jusqu’à présent, il s’est bien gardé de réagir devant la presse aux déclarations d’Agnès Buzyn au Monde qui contredisent, à l’évidence, cette affirmation faite par le Président à la presse italienne." G.Michel
https://www.bvoltaire.fr/indecent/
Rédigé par : Carole | 30 mars 2020 à 09:23
@ Mary Preud'homme (@ Claude Luçon)
« N'est-ce pas Achille ? »
Oui chef ! Il n'empêche que...
____________________
@ Tipaza | 29 mars 2020 à 23:54
« Il paraît que dans le style "non", j'ai été pas mal m'a-t-on dit, et il m'en est resté quelque chose ! »
Il ne m’avait pas échappé que vous étiez une forte tête ! :)
Rédigé par : Achille | 30 mars 2020 à 07:36
@ Achille
Arrêtez de gesticuler et de défendre ces marioles, vous valez mieux que ça !
Rédigé par : Sophie | 30 mars 2020 à 06:54
DIRE LA VERITE
Nous devons nous taire pour ne pas pouvoir dire la vérité !
Dire la vérité contre l’avalanche de mensonges que nous avons encaissée, qui n’est rien à côté de celle qui se prépare quand tout cela se sera calmé. Marisol Touraine commence déjà à la ramener avec ses airs de bon dieu sans confession. C’est pas moi, c’est l’autre.... Parole fourbe, motivée par le calcul et l’urgence de donner le change pour sauver ses miches ! Comme le font tous ces politiciens depuis de nombreuses années.
Notre société s’est érigée depuis des décennies sur le mensonge, la fourberie, le calcul politicien, le clientélisme électoral et a sapé les fondations de notre société. On peut se griser tant qu’on veut des merveilleuses avancées scientifiques et technologiques. Elles ne servent à rien, tant que le cœur de l’homme reste rongé par l’avidité de l’argent comme du pouvoir.
De ce point de vue, si rien n’a changé depuis des millénaires, on peut dire que notre époque, depuis l’arrivée aux affaires du gamin insolent qu’on sait, hissé par ses puissants amis pour servir leurs intérêts, l’arrogance du pouvoir a connu une croissance exponentielle. Est-ce pour mieux se fracasser dans une impasse ? On ne va pas tarder à le savoir, je le crains, mais on n’en sortira pas intacts.
La France n’est plus un grand pays. Franchement, aller mendier des masques à Cuba ou en Chine ! Quelle honte, et se les faire piquer parce qu’on n’est pas fichus de les surveiller ! Mais quelle déliquescence !
J’espère qu’il y aura assez de grandes voix qui ne se dégonflent pas, comme celles de Marcel Gauchet, de Michel Onfray ou de Valérie Boyer, député LR, atteinte de la maladie, et tant d’autres, qui déjoueront les entourloupes que sont en train de nous préparer Macron et son gang de malfaiteurs pour se dédouaner de tous leurs méfaits.
Avant de terminer, je ne peux pas m’empêcher d’évoquer le camouflet insupportable, infligé par ce tout petit personnage au chef d’Etat-major des Armées, le 14 juillet 2017, après la revue des troupes, en lui disant devant les corps constitués et les représentations étrangères : “Je suis votre chef !”
Rédigé par : Sophie | 30 mars 2020 à 05:55
"Tout va changer demain ?" ou le marxisme camusien de l'après-crise.
Empêcher que le monde se défasse ? Manque d'ambition par peur des allumettes ou refuge des sceptiques. Refaire ou "transformer le monde" ? Oui bien sûr. Et la pointe du couteau marxiste est depuis quelque temps de retour. On a passé par pertes et profits le communisme et sa pratique sans autre forme de procès pour revenir, par temps de crise, à l'analyse marxiste et à ses remèdes. Après le traité d'Amsterdam, Mélenchon a ressorti les habits neufs de son trotskisme pour fonder le parti de gauche et défendre Mao contre le Dalaï-lama. À la dernière sortie de crise, on nous avait déjà fait le coup. "Plus rien ne sera comme avant", avait-on péroré pour la plus grande joie des naïfs. "Le capitalisme, c'est la privatisation des profits et la nationalisation des pertes", avait-on découvert. "Après avoir sauvé les banques pour protéger votre épargne, nous allons transformer le capitalisme", promettait Nicolas Sarkozy. "On n'avait plus d'argent" pour en injecter dans l'hôpital", avait rétorqué sèchement Emmanuel Macron à une infirmière avant d'aller écouter une pièce de théâtre à la Légion d'honneur (récemment, il est allé au "Café joyeux" deux jours avant de nous confiner joyeusement).
Macron avait mal parlé à une infirmière, mais c'était au temps où on n'applaudissait pas encore les soignants. Les caisses étaient vides. La planche à billets promue par Marine Le Pen pour sortir de l'euro, dont Bruno Le Maire prédit après Charles Gave qu'il pourrait mourir de mort naturelle, la planche à billets était dangereuse, car elle fabriquait de l'inflation. Le G20 a depuis décidé de créer des milliers de milliards de dollars. La BCE et le Conseil européen avaient anticipé la décision mondiale.
Macron trouve sous le sabot d'un cheval 300 milliards pour sauver les entreprises qu'il aura mises en faillite à cause du confinement sorti de son chapeau à la va-vite et trop tard. C'est trois fois moins que les 822 milliards que trouve l'Allemagne qui teste et ne confine pas, et dont l'économie est florissante. Sur ces 300 milliards, 2 seulement sont promis à l'hôpital. On découvre de quoi primer les soignants applaudis comme on donne un os à ronger à un chien bien servile. On traite les soignants comme des chiens, en imaginant que leur dévouement est guidé par l'appât du gain. Macron croit que tout le monde lui ressemble. Il trouve de quoi primer les soignants avec la même vigueur un peu molle qui avait fait qu'on disait pendant des années qu'il était impossible de donner un coup de pouce au SMIC. Marxisme camusien pour temps de crise. La sortie de crise par la preuve, on voit d'ici comment rien ne sera plus jamais comme avant, grâce à l'esbroufe dont notre grand sachem est le roi.
Mais notre grand sachem n'aime pas beaucoup les grands sachants. Il est vrai qu'on ne peut pas fréquenter en même temps Gilbert Cette et Didier Raoult. On assassine au nom du principe de précaution. Au fait, qu'est devenue la liberté de prescription médicale qui était donnée comme un principe aussi intangible que la liberté pédagogique ? S'arrêterait-elle au coronavirus, au Plaquenil et à la Chloroquine ? "On ne peut pas vous tester, mais on vous soigne et on vous confine. Prenez soin de vous, restez chez vous."
On ne peut pas croire qu'après l'avoir énucléé, interpellé, mutilé et parfois tué de quelques balles perdues, Macron qui parle si doucereusement se comporte en assassin de son peuple et en collaborateur du coronavirus - et plus activement que Laurent Fabius dans l'affaire du sang contaminé, qui ne pouvait pas être au courant des agissements de Michel Garretta. "Un assassin si beau", disait Jean Genet. Un assassin si bienveillant. L'important est qu'on assassine avec bienveillance et qu'on gouverne en y mettant le ton, sérieux et empathique, dirait-on aujourd'hui, empathique et emphatique s'agissant de Macron. Gouverner en y mettant le ton de façon à faire oublier qu'on assassine avec "bienveillance". "Mais parlons d'autre chose", chantait Brel dans "La Fanette". On n'aura pas de mal. Les Français ont toujours eu la mémoire courte mais le gouvernement est devenu séquentiel, communicants et médiologues ont théorisé la chose.
La séquence est une forme de saturation informative. Pendant des semaines, on ne vous parle que des frasques pédophiles ou sexuelles de Matzneff ou de Strauss-Kahn, de la réforme des retraites et puis du Coronavirus. Autrefois il arrivait qu'une guerre contre des ennemis bombardiers fût plus longue que prévue. Aujourd'hui, les gens ne le supporteraient pas. La guerre microbienne durera six semaines, éventuellement renouvelables une fois. Les gens seront saturés d'être confinés. Et tout reprendra comme avant, au nom de la bourgeoisie camusienne qui hait les coups de menton marxistes, encore qu'ils déteignent moins dans le paysage que les poussées populistes ou que les replis nationalistes.
Mais soyons attentifs. "Le Figaro" nous diffuse l'air de "Tout va changer demain", interprété par François Bayrou qui a un chat dans la gorge. Ce ténor a des accents de guépard.
Rédigé par : Julien WEINZAEPFLEN | 30 mars 2020 à 05:11
@ Achille
Vous lisez trop la "Pravda" locale. Quand tous les journaux qui appartiennent au même groupe de presse publient la même information le même jour cela signifie que la ligne éditoriale est respectée.
Macron est arrivé au pouvoir parce qu'il a été porté par des journalistes aux ordres. Les sondages et les statistiques sont bidon !
Patrick Devedjian ne voulait pas participer à un gouvernement d'ouverture avec la gauche. Il n'a pas été ministre à cause de cela. Les journalistes gauchistes ont saisi ce prétexte pour amplifier le phénomène et faire croire à une brouille entre M. Sarkozy et le grand chef du quartier des affaires de Paris.
Mais nous sommes loin du sujet du jour.
Rédigé par : Vamonos | 30 mars 2020 à 03:59
Loin de moi l'idée de commenter un sujet sur lequel je n'ai aucune compétence, bien qu'ayant parmi mes très proches du personnel soignant (médecins et infirmières).
Les soutenir et leur rendre hommage comme l'a fait Patrick Devedjian quelques jours avant sa mort, c'est ce que l'on peut faire de mieux en ce moment, dès lors que la bataille contre le corona va être rude et nécessiter l'aide de chacun à son niveau et selon ses capacités.
Seules les bonnes volontés sont donc conviées à cette bataille de tous les instants contre un ennemi invisible. Quant aux mauvais esprits partisans, opportunistes ou récupérateurs politiques de tout poil, ils sont priés de la mettre en veilleuse. N'est-ce pas Achille ?
Bonne soirée.
Rédigé par : Mary Preud'homme @ Claude Luçon | 30 mars 2020 à 00:23
@ Achille | 29 mars 2020 à 22:53
"...vous avez des enfants ? Si oui vous viendrait-il à l’idée de les inciter à la désobéissance ?"
Croyez-vous vraiment qu'il faille inciter les enfants à la désobéissance ?
Vous avez eu des enfants, je crois me souvenir.
Avez-vous remarqué que l'enfant commence à s'affirmer en disant NON ? C'est même le premier mot qu'il prononce après les classiques maman et papa.
Et c'est le signe qu'il prend conscience de sa personne, de son individualité. Il dit non avec détermination, et s'opposant, il devient lui-même, sans avoir attendu que Nietzsche lui dise: "deviens ce que tu es".
En tout cas ce fut le cas de mes enfants et petits-enfants.
Il paraît que dans le style "non", j'ai été pas mal m'a-t-on dit, et il m'en est resté quelque chose !
Rédigé par : Tipaza | 29 mars 2020 à 23:54
@ Sophie | 29 mars 2020 à 16:43
« Vous, vous n'avez pas cette capacité à désobéir, qui me semble être la plus grande vertu que l'on puisse posséder. »
Ah bon ? Juste une question, vous avez des enfants ? Si oui vous viendrait-il à l’idée de les inciter à la désobéissance ?
Parmi les personnes contaminées par le coronavirus combien n’ont pas obéi aux consignes de sécurité et le paient cash aujourd’hui ?
Rédigé par : Achille | 29 mars 2020 à 22:53
@ Patrice Charoulet | 29 mars 2020 à 15:59
@ Mary Preud'homme | 29 mars 2020 à 17:12
La situation Covid-19 que nous vivons est débattue tout autant sur CNN, BBC et RAI 1 que sur BFM et LCI...
Aux Etats-Unis comme en Italie, le point de vue exprimé par Douste-Blazy sur BFM TV concernant les conclusions du Professeur Raoult sont les mêmes et montrent qu'il y a confusion.
À ce jour la BBC ne se prononce pas sur ce sujet particulier, Boris est infecté.
Ce que Raoult dit, comme Douste-Blazy et leurs collègues américains et italiens, est que la chloroquine donne d'excellents résultats à condition qu'elle soit utilisée dès la détection de l'infection car elle conduit à une forte réduction du virus ; mais lorsque le patient en est au 7ème ou 8ème jour au moment où la ventilation devient nécessaire, la chloroquine perd sa qualité de garde-fou.
Les médecins qui contestent les résultats de Raoult parlent des cas graves.
Les uns parlent de contrer le virus dès le début de l'infection, les autres parlent de guérir des malades à un stade avancé de cette infection.
Tous s'accordent pour dire en français, en anglais et en italien, que le Professeur Raoult est un expert de renommée internationale dans sa spécialité et n'a rien d'un charlatan ou d'un illuminé !
Le plus amusant est que c'est un des plus grands charlatans que le monde ait connu, Cohn-Bendit, qui critique le plus fort Raoult sur LCI.
Ce simple fait suffit à faire croire à ce que dit Raoult.
Rédigé par : Claude Luçon | 29 mars 2020 à 22:50
Fichtre là vous allez loin, est-ce un effet secondaire du coronavirus ?
"Le pouvoir affirme qu'il a changé et que, l'aurore de retour, il sera prêt à tirer toutes les leçons qui conviennent, il réparera les erreurs, les oublis, les indifférences et les injustices du passé. Il nous promet une renaissance sur les plans économique et social, pour les services publics et presque une révolution pour, enfin, déterminer une hiérarchie plus acceptable et digne des fonctions, des utilités et des revenus. Par exemple, que l'instituteur, le policier, les soignants, trouvent la place éminente qu'ils mériteraient !"
Le pouvoir il fera avec les moyens financiers qu'il aura. Si les riches sont prêts à payer des impôts au pouvoir (mais alors beaucoup d'impôts) effectivement on peut essayer d'améliorer "les injustices du passé". Mais c'est toujours pareil, les "forces vives de la nation" vont vite hurler à l'étranglement fiscal, ou les millionnaires faire du chantage à l'exil fiscal.
"J'ai la faiblesse de percevoir la période d'aujourd'hui comme un bouleversement extra-ordinaire sans commune mesure avec les dysfonctionnements et les désordres usuels, l'inévitable coulée des oppositions et des mécontentements."
Mais pourquoi bon sang ?!!! C'est une épidémie comme il y en a tous les 40 ou 50 ans qui fait plus de morts que d'habitude, mais ce n'est pas parce que dix ou vingt célébrités octogénaires (ou pas) de plus que prévu nous auront quittés, plus 10/15 000 personnes en plus dans l'hiver, qu'on aura changé d'époque. A la rigueur, qualifions ça de énième crise de la mondialisation, qui était d'ailleurs prévue par pas mal de monde. Ce n'est pas parce que nous passons trois semaines confinés et qu'on ne parle que de ça que ce sera un bouleversement général. Il y aura une grande crise économique après, certes, mais tout le monde la voyait venir aussi.
Karl Marx sert toujours pour expliquer ce qui se passe, Camus je n'en sais rien, mais de la crise du coronavirus et de la crise économique qui l'accompagne sortira éventuellement une recomposition de l'ordre mondial. Encore qu'elle ne devrait pas être si substantielle, avant comme après la crise les pays du G20 restent les maîtres du jeu. Mais il pourrait y avoir des bouleversements aux marges Sud et Est de l'Europe, qui sont peu stables et donc vulnérables aux chocs externes. Plus le risque d'une crise majeure de l'Union européenne, dont les Etats ne se sont pas montrés assez solidaires entre eux. Mais si le coronavirus emporte l'Europe (ou du moins celle telle qu'elle est est) il n'aura été qu'un coup de grâce qui serait de toutes façons survenu tôt ou tard.
Ce sera évidemment un test de cohésion sociale, mais je ne pense pas que nous en sortions métamorphosés. Même si la première sortie en ville après la fin du confinement promet, je m'y prépare déjà !!
Rédigé par : Tomas | 29 mars 2020 à 22:28
@ Exilé | 29 mars 2020 à 20:38
« Pardonnez-moi, mais j'ai l'impression que vous regardez les choses par le petit bout de la lorgnette et au ras des pâquerettes, même si ces exemples sont pertinents. »
Si mes exemples sont pertinents ce n’est déjà pas si mal. Je crains par contre qu’en ce qui vous concerne votre vision ne soit faussée par des préjugés sur la personnalité d’E.M. qui altèrent votre raisonnement.
Je ne voudrais pas vous chagriner, mais depuis le début de la crise sanitaire la cote de popularité de Macron est en forte hausse. J’ai choisi un article de Ouest France, mais les autres journaux disent la même chose.
Preuve que même en regardant la vie politique du pays, au niveau des pâquerettes, comme vous dites, il est possible d'avoir une vision conforme à la réalité des faits.
Vous devriez essayer. En plus c'est le moment où elles sortent de terre avec les primevères. C'est très bucolique.
Rédigé par : Achille | 29 mars 2020 à 21:43
@ Mary Preud'homme | 29 mars 2020 à 19:54
« Est-ce bien le moment de ressortir ce genre de ragot ? »
Ce n’est peut-être pas le bon moment, mais il y a bien eu affrontement entre Patrick Devedjian et le clan Sarkozy en 2012.
Et ce ne sont pas des ragots. Les journaux en ont même beaucoup parlé.
Rédigé par : Achille | 29 mars 2020 à 21:15
Ce que je trouve bien est qu'on redécouvre l'importance du CORPS et du LIEN SOCIAL, donc des médecins mais aussi des gens aidant les malades à domicile. Des caissières, des éboueurs, enfin, des gens qui étaient considérés comme des RIENS par notre chef vénéré, et qui sont TOUT à présent.
Espérons qu'un jour tout le monde sera quelque chose, disons que c'est l'esquisse d'un premier pas.
Je ne nie pas d'autres invisibles : les paysans, les acteurs de la grande distribution.
Pourquoi n'en parler que maintenant ? Parce que cela implique l'enracinement et l'ailleurs, la nation et la mondialisation.
On ne peut se protéger sans frontière, mais non plus sans coopération internationale, on espère pouvoir compter sur son agriculture et les paysans sur les consommateurs.
En somme, il faut redéfinir tous les liens, mais comment ? Je ne peux que lancer quelques pistes.
Marx semble symboliser la table rase, Camus une fraternité plus humaniste ou un humanisme plus fraternel.
Je pense aussi qu'il faut repenser les choses sans oublier les êtres.
Il y a deux écueils, tendre à se fermer complètement, ce qui est impossible, on n'a même pas le pétrole, l'énergie de façon plus générale, à domicile, ou s'ouvrir autant qu'avant : il faudrait être moins vulnérable sans provoquer une autre crise de 29.
Deux écueils et un trou noir : s'il y avait un gouvernement mondial tyrannique, il ne pourrait jamais être renversé.
Je ne voudrais pas jouer les rabat-joie, mais même sans despotes infernaux, nous risquons encore de perdre quelques libertés.
Certains veulent se servir des téléphones portables pour surveiller les sorties des gens, une idée, comme ça, quand on aura testé tout le monde sur son état de santé lieu au virus : les gens auraient plus ou moins le droit de sortir et on les contrôlerait ainsi.
Le portable, que tant de gens considèrent comme un doudou, serait, surprise, un RA-PORTEUR !
Et rien n'interdit qu'on surveille les gens pour bien d'autres choses encore, et que le portable devienne obligatoire.
Bref, nous redécouvrons peut-être une réflexion sur la société, sur soi, voire qui sait de la fraternité, mais inquiétons-nous de ne pas perdre de liberté. Le printemps qui nous fuit, confinés que nous sommes, reviendra, mais la liberté perdue est plus difficile à retrouver.
Rédigé par : Lodi | 29 mars 2020 à 20:58
@ Achille
« Les petits métiers (caissières, éboueurs, artisans, routiers) ont montré qu’ils étaient essentiels dans une société. Les hôpitaux devront être dotés de moyens à la hauteur de leur mission car une vie n’a pas de prix. »
Pardonnez-moi, mais j'ai l'impression que vous regardez les choses par le petit bout de la lorgnette et au ras des pâquerettes, même si ces exemples sont pertinents.
La situation que nous vivons ne devrait-elle pas plutôt nous pousser à nous interroger sur la folie d'un homme à l'orgueil babélien se prenant pour le maître de l'Univers et se permettant de faire n'importe quoi en violant la nature, pas uniquement celle au sens « vert » du terme mais aussi la nature humaine avec des charcutages à la Frankenstein, ou bien aussi la nature de l'humanité avec ses sages répartitions séculaires en nations libres et indépendantes à l'intérieur de leurs frontières, pouvant laisser passer ou bloquer ce qu'elles veulent et qui elles veulent, pour ne citer que ces domaines ?
Rédigé par : Exilé | 29 mars 2020 à 20:38
@ Achille | 29 mars 2020 à 17:38 et ses commérages...
Est-ce bien le moment de ressortir ce genre de ragot ?
Rédigé par : Mary Preud'homme | 29 mars 2020 à 19:54
Albert Camus et Karl Marx sont deux écrivains qui représentent deux siècles différents. Un match est envisageable à travers deux idées issues de leurs œuvres. Je vais décliner d'abord chacune de ces idées et ensuite montrer qu'elles sont englobées dans un même concept. Pour moi le résultat du match est nul.
Karl voulait instaurer la dictature du prolétariat. Il voulait détruire le modèle économique de l'industrie possédée par les propriétaires et actionnée par les prolétaires.
Albert voulait préserver le modèle économique, l'adapter pour le rendre plus humain.
Un combat entre les deux notions n'est pas manichéen, il doit être ésotérique pour aboutir à un résultat.
La mise en oeuvre de la doctrine marxiste a toujours conduit à la ruine des propriétaires et à celle des travailleurs. Une oligarchie a confisqué le pouvoir, ne l'a jamais rendu aux gens qu'il a affamés, voire massacrés.
Albert Camus a beaucoup déçu ses admirateurs de la première heure. Son geste fort de donner l'argent de son prix Nobel à des forces anarchistes n'a pas dissipé le malaise. Albert était planqué à l'arrière et au chaud tandis que la sale besogne de défendre le monde douillet était réalisée dans des conditions difficiles.
Sa situation n'était pas tenable, il est mort dans un accident de voiture, on ne résiste pas éternellement au vent. Vanité, tout est vanité qui s'étiole dans le vent.
Karl et Albert ont perdu tous les deux. Le grand gagnant est le marché, la mode qui a submergé la planète et Nike n'est à l'abri de sa dictature.
Je déclare le match nul.
Nul n'est à l'abri de la dictature du marché. C'est du grand art que de vendre du vent.
Rédigé par : Vamonos | 29 mars 2020 à 18:56
@ Mary Preud'homme | 29 mars 2020 à 16:16
« Sans oublier son mentor Nicolas qu'il suivit par fidélité jusqu'en son désert, mais aussi son filleul Jean qui doit pleurer son père spirituel (à tous égards !). »
Son fils spirituel, vous êtes sûr ?
Il me semble que dans les années 2010, les relations avec Jean Sarkozy étaient plus que tendues, l’enjeu étant la présidence du conseil départemental des Hauts-de-Seine.
Lors de la constitution de son gouvernement en 2007, Patrick Devedjian avait aussi critiqué la venue de personnalités de gauche et notamment celle de Bernard Kouchner, disant notamment : « Je suis pour aller très loin dans l’ouverture (...), y compris jusqu’aux sarkozystes, c’est dire !»
Même si aujourd’hui Nicolas rend hommage à Patrick Devedjian, les relations entre les deux hommes n’étaient pas très cordiales.
Rédigé par : Achille | 29 mars 2020 à 17:38
Le « monde nouveau » de Macron était un slogan politico-publicitaire, comme d’autres avaient prétendu incarner « la force tranquille »... Ni force tranquille, ni nouveau monde à l’horizon... Le monde ne se transforme pas à coups de 49-3. Il obéit à l’économie, aux progrès techniques... et laisse en chemin ceux qui ne s’adaptent pas.
Le coronavirus fait plier l’économie... A moins que ce cataclysme inattendu ne soit dû qu’à cette folle panique qui s’est emparé de certains dirigeants encore novices qui, s’étant cru sur une autre planète que notre vieille Terre, ont découvert brutalement qu’elle était vulnérable. Les sirènes des hérauts du réchauffement climatique avaient sonné une première alerte sans provoquer d’émoi général. Un minuscule organisme a eu raison - provisoirement - de l’édifice...
Demain - dès aujourd’hui en fait -, il faut entreprendre de reconstruire. Ce ne sera pas la première fois. Et les dégâts humains ont parfois été autrement plus graves que ceux que nous allons devoir comptabiliser (Première Guerre mondiale : 21 millions de morts ; grippe espagnole : entre 50 et 100 millions de morts ; Seconde Guerre mondiale : entre 60 et 80 millions de morts).
Jeter un regard sur ce que nos aïeux ont entrepris au lendemain de ces hécatombes n’est pas sans intérêt pour imaginer ce que sera notre avenir : une gestion arrogante de la victoire, qui a conduit Hitler au pouvoir, la création d’une Société des Nations, qui a échoué, celle de l’ancêtre de l’OMS, qui prêche dans le désert ; et une tentative d’européanisation du Vieux Continent, qui, ces jours-ci - sans oublier le Brexit -, montre crûment ses limites.
Ce ne sont pas les relations politiques apaisées depuis trente ans, mais les progrès techniques qui, bouleversant l’économie et le monde de la finance, ont entraîné la mondialisation aujourd’hui décriée. Et les guerres modernes se jouent à coups de virus... informatiques. Le Covid-19 n’a aucun pouvoir maléfique sur l’infrastructure de nos réseaux qui sortiront indemnes de cette crise. Il malmène l’homme, désorganise leur gestion, fige l’incessant ballet de l’import/export. Cela n’aura qu’un temps.
Le monde va-t-il changer ? Oui, bien sûr, à la marge... Ici et là, quelques têtes imprévoyantes vont tomber, quelques productions reviendront au bercail, quelques certitudes vont s’évanouir, telle cette « Europe de Bruxelles », qui, déjà, se bat pour survivre en proposant que les 27 sortent ensemble de la période de confinement et anticipe la prochaine pandémie en créant un stock de matériels médicaux... Puis ce sera l’oubli, au mieux un simple souvenir. On n’arrête pas le progrès...
La vraie question est autre : quels seront demain les maîtres du monde, d’un monde qui obéira aux mêmes règles que celui d’hier ? Les gagnants, les perdants ? La réponse est simple : ceux qui auront le mieux résisté à ce maelstrom, qui auront riposté avec le plus de rapidité et d’efficacité et qui, de ce fait, en sortiront les premiers. Des noms s’affichent déjà du côté de l’Asie du Sud-Est... La France, elle, attend encore ses masques...
Si l’éradication du conavirus est une course de fond, le retour à la normale est un 100 m qu’il faudra parcourir à toute allure. Avec notre administration publique d’un autre âge, nos corporatismes tenaces, nos syndicats aux pratiques antédiluviennes, nos entreprises accablées de charges et un personnel politique à bout de souffle, nous n’y sommes pas plus préparés que face à cette pandémie...
Gardons néanmoins espoir : l’image du « petit peuple » de France qui se bat aujourd’hui à mains nues est à la fois inadmissible et réconfortante : le ciment national a résisté.
Quant à Camus et Marx, laissons-les reposer en paix. Le premier est un humaniste respectable, mais désarmé face à l’épreuve. Quant au second, remettre sa conception de l’homme au goût du jour serait pire qu’une autre pandémie.
Rédigé par : Serge HIREL | 29 mars 2020 à 17:29
Cette obsession du changement que nous devrions initier en raison de l'ennui qui nous affecte ces temps derniers peut paraître séduisante. Le principe en étant admis, dans l'abstrait, que fait-on ? Quelque proposition qu'on dégaine, la question des agents chargés de l'appliquer demeurera, inaltérable.
Va-t-on reprendre les hauts fonctionnaires actuels, pétris d'esprit de chapelle qui ont fait l'objet d'un énorme rapport pas piqué des hannetons, encore un, mais que tout le monde a lu, bien sûr, incapables d'admettre que les entreprises publiques passées au privé par la vertu de la Loi ne sont plus des administrations ? Non, sans doute, puisque ces nouvelles attitudes souhaitées devront être du domaine d'un nouveau monde où il faudra mettre en place une nouvelle aristocratie, non eugène. Comme dit très bien sbriglia, on s'en fout des intellectuels.
Après tout, ce qui se passe a fait pour l'instant, un nombre de morts limité, très limité, et pas à raison de la distribution de soins efficaces, puisqu'on n'a pas de vaccin et qu'on guérit à 98 % (disent-ils, M. le commissaire), que les masques ne servent à rien et que les tests ne sont utiles que vers la fin.
Donc, il sera nécessaire d'aborder cette question, entre autres, avec un autre a priori.
Peut-on laisser le virus se débrouiller tout seul, faire sa récolte. Au-delà de la répugnance naturelle et surtout de la réaction prévisible contre le pouvoir en place cf.Brésil, ça n'a jamais été vraiment tenté, on a pu laisser faire, faute de moyens comme on laisse faire aujourd'hui avec seulement des tempéraments.
C'est un virus, il mourra, quand il aura fait sa moisson et comme meurent tous les virus. Sans doute, comme aujourd'hui, tuerait-il plus de gens âgés que de jeunes, de malades que de bien portants, beaucoup plus, et si on veut être parfaitement pragmatique, moi qui ai plus de 81 ans, je comprendrais mal qu'on me soignât autrement qu'en calmant mes douleurs.
On peut aller encore plus loin: nous sommes trop nombreux, c'est certain. Bientôt, se déclareront des affections insoupçonnées aujourd'hui, le permafrost libèrera des souches emprisonnées jusque-là, on nous le serine tous les jours, donc nous serons attaqués de toutes parts, mais nous persistons à expanser indéfiniment l'humanité actuelle, parce que nous avons indexé depuis des siècles notre expansion sur celle de l'économie et qu'il faut toujours plus pour être "bien". C'est notre genèse, on invente même des légendes pour faire un rechampi, comme cet abbé Bardelli, ou un blaze voisin, en Italie, héros controuvé sans rien de commun avec Maximilien Kolbe.
Notre Etat, champion du monde de la fiscalité et sans un kopeck en poche, tueur d'emplois, importateur de chômeurs, généreux sans moyens, compilateur compulsif de normes empilables mais non réductibles, haineux de la richesse, socialiste empêtré dans ses contradictions, voit s'ouvrir devant lui la période radieuse des autosatisfactions sur le traitement d'une période qu'il a négligé d'anticiper. Pourquoi changerait-il la donne ? Ce que dit M. Macron n'a aucune importance, il parlera autrement demain. D'autres pensent à Marx, pas celui du Capital, celui des essais, soyons sérieux. Babeuf, Proudhon, Lenfantin, del Vasto, on a déjà donné.
Nous démontrons que nous sommes de bons techniciens, mais de mauvais stratèges.
La dramatisation universelle n'est rien d'autre qu'une baudruche journalistique qui nous entraîne à la peur et la soumission, comme le confirme cette hagiographie quotidienne de la sphère médicale, balisée en sens obligatoire, mais fléchée en sens giratoire. Il est vrai qu'être infirmière sans malades, ce serait super.
Et vous voudriez que ces 35 000 morts suffisent à changer la donne ? Foutaise. On pourrait commencer à partir de 200 000 000. Rien ne va changer, la politique habillera sa laideur d'habits neufs, ça commence d'ailleurs, les hauts fonctionnaires coloreront leur développement anarchique, comme un cancer, de mépris aux hormones, et l'évolution continuera son chemin jusqu'à l'extinction de l'humanité qui ne sera un drame pour personne.
(Aujourd'hui Valérie Pécresse, interrogée sur ses projets d'après la crise a répondu que c'était encore loin, que pour le moment… Symptomatique, aujourd'hui les mesures sur le tout de suite, c'est qualifiant classant, demain, bof, on verra.)
Certes, il y aura des traces, quelques impôts de plus, des désertions en rase campagne, quelques rentrées en religion, mais après deux générations on n'en parlera plus qu'au cours de la prochaine pandémie.
Rédigé par : genau | 29 mars 2020 à 17:15
@ Patrice Charoulet | 29 mars 2020 à 15:59
En vertu de quel titre et de quelles expériences dans le domaine médical vous autorisez-vous à être aussi critique et péremptoire ?
Rédigé par : Mary Preud'homme | 29 mars 2020 à 17:12
@ Achille
"Mais bien sûr pour Eric Ciotti et ses fans, quand on veut noyer son chien on l’accuse d’avoir propagé le coronavirus."
Vous, vous n'avez pas cette capacité à désobéir, qui me semble être la plus grande vertu que l'on puisse posséder.
Je vous rassure, je ne suis pas une fan inconditionnelle d'Eric Ciotti. Je ne suis fan de personne, le paysage politique français est pitoyable. Eric Ciotti oublie de préciser que son copain Gérard Larcher a demandé à cor et à cri ces élections municipales !
LES COURTISANS de Joachim du Bellay
"Seigneur, je ne saurais regarder d’un bon oeil
Ces vieux singes de cour, qui ne savent rien faire,
Sinon en leur marcher les princes contrefaire,
Et se vêtir, comme eux, d’un pompeux appareil.
Si leur maître se moque, ils feront le pareil,
S’il ment, ce ne sont eux qui diront du contraire,
Plutôt auront-ils vu, afin de lui complaire,
La lune en plein midi, à minuit le soleil.
Si quelqu’un devant eux reçoit un bon visage,
Es le vont caresser, bien qu’ils crèvent de rage
S’il le reçoit mauvais, ils le montrent au doigt.
Mais ce qui plus contre eux quelquefois me dépite,
C’est quand devant le roi, d’un visage hypocrite,
Ils se prennent à rire, et ne savent pourquoi"
Joachim du Bellay, in Les Regrets (1522-1560)
Rédigé par : Sophie | 29 mars 2020 à 16:43
"Je suis touché par l'épidémie, donc à même de témoigner directement du travail exceptionnel des médecins et de tous les personnels soignants"...
écrivait il y a quelques jours Patrick Devedjian se disant "fatigué mais stabilisé grâce à eux" et assurant qu'il remontait "la pente" et tenait à leur adresser "un très grand merci pour leur aide constante à tous les niveaux".
Aujourd'hui il n'est plus mais nous laisse ce message édifiant venant d'un homme politique de courage, de foi et de panache qui ne mit jamais son drapeau dans sa poche pour récolter des honneurs...
Gloire à lui et condoléances à sa femme Sophie, ses enfants et petits-enfants. Sans oublier son mentor Nicolas qu'il suivit par fidélité jusqu'en son désert, mais aussi son filleul Jean qui doit pleurer son père spirituel (à tous égards !).
Rédigé par : Mary Preud'homme | 29 mars 2020 à 16:16
Le professeur Raoult et le serment d'Hippocrate
Le professeur Raoult, qui prescrit deux médicaments aux patients atteints par le coronavirus, a été critiqué par de nombreux confrères. Son essai sur 24 patients a été contesté par certains confrères. Il a continué à prescrire ses deux médicaments.
Il vient de publier les résultats de ses observations sur un groupe de 80 patients nouveaux. Ces résultats sont excellents. A cette lumière, plus confiant que jamais, il continue à prescrire ces deux médicaments à tous ses patients.
Ses détracteurs continuent à le décrier. 24, ce n'était pas assez. 80, à les en croire, ce n'est toujours pas assez. Autre grief émis par ses détracteurs : « Où est, Professeur Raoult, votre groupe-témoin ? Vous auriez dû donner à un groupe de 80 autres patients un placebo, en leur disant que vous testiez deux médicaments. » Donc en leur mentant, au risque d'envoyer au cimetière une partie d'entre eux. Le professeur Raoult a répondu à ses détracteurs que son serment d'Hippocrate l'avait empêché d'envoyer au cimetière ses patients, au motif que l'absence de groupe-témoin ne serait ni sérieuse, ni scientifique, ni conforme aux règles les plus vénérables.
J'imagine que lorsque le professeur Raoult publiera dans quelque temps des résultats pour 200 patients, les mêmes détracteurs continueront à l'envoyer promener et à lui dire : « Ce n'est pas sérieux ! »
Pendant ce temps-là, les salles de réanimation débordent et les morts continuent... ailleurs qu'à Marseille.
Rédigé par : Patrice Charoulet | 29 mars 2020 à 15:59
« Serait-il alors incongru, voire iconoclaste de se demander si le rêve marxiste de transformation du monde, et l'ambition reléguée par Camus au profit d'un dessein plus modeste, ne pourraient pas retrouver du lustre et imposer, sans qu'on ait le choix, une métamorphose radicale de toutes nos conceptions de vivre, de travailler et d'être ensemble ? » (PB)
Changer le monde c’est l’ambition que l’on nourrit lorsqu’on a vingt ans, puis un demi-siècle plus tard on se rend compte que c’est le monde qui vous a changé.
Alors qu’en sera-t-il cette fois ? Les prévisions sont difficiles, surtout lorsqu’elles concernent le futur !
On peut toutefois s’aventurer à prédire qu’après la crise sanitaire se profilent déjà une crise économique et une crise financière qui n’épargneront personne. Que dans un premier temps qui sera long, il s’agira de régler l’addition des trois crises, sanitaire, économique, financière et de faire repartir la machine économique.
Alors qui va gagner le match ? Camus ou Marx ? Ni l’un, ni l’autre je serais tenté de dire, en tout cas à vue humaine. Un vainqueur possible, souhaitable : Keynes…
Rédigé par : Marc GHINSBERG | 29 mars 2020 à 15:31
@ Sophie | 29 mars 2020 à 13:47
« Coronavirus. Des assesseurs et des militants paient le prix des élections municipales. »
Je vous ferai juste remarquer que des consignes très strictes avaient été mises en place pour le premier tour des municipales :
- Marquage au sol afin que les votants respectent la distance de 1m entre eux.
- Gel hydroalcoolique à l’entrée du bureau de vote à disposition des votants qui devaient impérativement l’utiliser.
- Interdiction de tout contact entre les personnes présentes dans le bureau de vote
- Stylo à usage unique ou utilisation de son propre stylo pour la signature du registre de vote.
Conditions que l’on ne trouve même pas dans les supermarchés lorsqu’on va faire ses courses, à l’exception de la distance de 1m à respecter.
Alors soit ces assesseurs et ces militants n’ont pas respecté les consignes de sécurité, soit ils ont contracté le coronavirus dans d’autres circonstances.
Mais bien sûr pour Eric Ciotti et ses fans, quand on veut noyer son chien on l’accuse d’avoir propagé le coronavirus.
Rédigé par : Achille | 29 mars 2020 à 15:20
L'homme-sandouiche figurant sur la photographie d'illustration qui attribue à Socrate la citation : « Je ne suis ni Athéniens (sic) ni Grec mais un citoyen du monde » devrait réviser ses classiques.
Bien entendu, les lecteurs de ce blog savent qu'ils s'agit de Diogène, un drôle de paroissien qui n'était pas ce qui se faisait de mieux en matière d'exemple de citoyenneté.
Mais les citoyens du monde qui débarquent chez nous sans s'essuyer les pieds pour s'y installer comme en pays conquis sans en assumer aucune charge quand ils n'en molestent pas les indigènes ne sont guère plus recommandables.
Rédigé par : Exilé | 29 mars 2020 à 15:13
J'ai apprécié votre tweet sur Patrick Devedjian. Non seulement il aurait pu faire un ministre de la Justice intéressant, mais aussi un très bon Premier ministre.
Une sale cabale - comme les centristes savent les monter - lui a barré les portes du pouvoir. Cabale partie d'un off journalistique malhonnête.
Dans cette affaire, comme dans beaucoup d'autres, Sarkozy n'a pas été à son avantage.
De la culture, de la courtoisie, de l'intelligence, du courage, de l'action, Patrick Devedjian aurait dû avoir un destin plus à la hauteur de ses qualités.
Dommage.
Cordialement.
Rédigé par : boureau | 29 mars 2020 à 15:08
Sbriglia n’a pas tort, « on se fout des intellectuels ». Moi aussi.
Patrick Rambaud, dans sa parodie féroce « Le Roland-Barthes sans peine », une charge superbe contre ce druide malfaisant, évoquait « l’averse culturelle », procédé qui consiste à noyer un poisson ou tondre un œuf en invoquant des sommités que personne n’a lu et qui sont depuis des lustres démonétisées. Ça fait savant. Ça fait sage et le bon peuple acquiesce devant une telle érudition. Ça vous cloue le bec.
À trop s’enivrer de références culturelles on se révèle plouc endimanché...
Rédigé par : Savonarole | 29 mars 2020 à 13:55
Marx/Camus : le match
Le match n'est pas terminé, n'en déplaise à E. Philippe qui fait de la boxe.
Coronavirus. Des assesseurs et des militants paient le prix des élections municipales.
https://www.ouest-france.fr/sante/virus/coronavirus/coronavirus-des-assesseurs-et-des-militants-paient-le-prix-des-elections-municipales-6791138
E. Philippe nous somme de ne pas critiquer le fiasco de ce gouvernement concernant ce drame humain.
Les irréductibles Gaulois ont bonne mémoire. Il a oublié d'évoquer ces fameuses élections municipales.
Plus il voudra les museler, plus ils parleront. Il n'y a pas que les banlieues qui risquent de s'échauffer. Mais, excusez du peu, les racailles de banlieues ont le droit de se rebiffer et même de mettre le feu aux voitures de police, bousiller le mobilier urbain et autres joyeusetés !
"Match Lyon-Turin maintenu, sortie théâtre des Macron, refus des tests systématiques du fait de l’absence de kits de prélèvement, manque respirateurs, de lits de réanimation, commande tardive de masques, abandon des Ehpad, refus de fermer les frontières, pas de confinement en banlieue" (Eric Ciotti)
Rédigé par : Sophie | 29 mars 2020 à 13:47
Quel match ? Marx était essentiellement philosophe, qui a dit tout et son contraire et Camus un penseur, un humaniste.
Vous avez une vision très franco-française de l'Histoire du monde cher P. Bilger.
La mondialisation va-t-elle évoluer vers une tension des échanges économiques et un retour vers plus d'industrialisations nationales ?
Sans doute et ce ne sera pas une Bérézina mondiale. Cela se fera avec douleur pour certains pays, pas pour d'autres qui avaient anticipé. Un des multiples sursauts de l'histoire économique, comme les deux siècles précédents en ont connus.
Mais la France aura la double peine : subir ce choc de dé-mondialisation mais en plus réinventer une autre forme d'Etat : moins de "providence" à tout-va et au monde entier, davantage de rigueur gestionnaire, un énorme balayage de toutes les strates de l'Etat-fonctionnaire, moins de lobbys dans l'Etat, davantage de vraie décentralisation, plus d'exigences envers la fiscalité internationale etc. etc.
Je rejoins le billet de sbriglia 29 mars 2020 12:07.
Pour l'immédiat, l'Union européenne telle que certains veulent l'imposer aux peuples depuis trente ans est moribonde. Encore un effort et elle est morte !
Pour faire quoi ensuite ?
Je suis prêt pour l'Europe des Nations et de la Coopération économique, culturelle et d'autres à définir... On sait déjà faire !
"Mais ne pas changer demain...", ne vous inquiétez pas cher P. Bilger, le monde change tous les jours ! Et pour la philosophie, on verra après-demain si vous le voulez bien.
Cordialement.
Rédigé par : boureau | 29 mars 2020 à 13:41
Les Arabes, ceux de Zemmour qui doivent nous remplacer grandement disent "Les chiens aboient, la caravane passe !" en les attendant on pourrait s'inspirer d'eux et dire : "Les bavards parlent, le corona passe".
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@ sbriglia | 29 mars 2020 à 12:07
Oui mais la nouvelle dénomination est Bosseur pour petites mains et Bavard pour les autres. La révolution qu'on espère après Covid est que les bavards se mettent enfin à bosser et cessent de postillonner en nous barbouillant de virus, corona ou autres.
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@ Denis Monod-Broca | 29 mars 2020 à 12:03
Cet article oublie quelques pandémies d'Afrique telles qu'Ebola, malaria et choléra qui continuent à la ravager, comme la grippe chez nous, et le cadeau empoisonné que nous a offert l'ex-Zaïre: HIV (SIDA) !
Rédigé par : Claude Luçon | 29 mars 2020 à 13:32
Les égouts de la ville de Pau ne se sont pas faits par l'opération du Saint-Esprit - à la pelle et à la pioche ! - l'élargissement du pont de pierre de Bordeaux... Tout le reste est blabla, les humbles qui sont au feu pour que je mange, qui nous soignent, que c'est désespérant d'entendre certaines de ces batouilles expertes de plateaux TV, heureusement on découvre de nouvelles têtes, alors que tant d'autres pour une poignée de lentilles mettent la blouse et se battent, Flambeau de nos vies dans toutes nos écoles :
« Et nous, les petits, les obscurs, les sans-grade,
Nous qui marchions fourbus, blessés, crottés, malades,
Sans espoir de duchés ni de dotations,
Nous qui marchions toujours et jamais n'avancions;
Trop simples et trop gueux pour que l'espoir nous berne
De ce fameux bâton qu'on a dans sa giberne;
Nous qui par tous les temps n'avons cessé d'aller,
Suant sans avoir peur, grelottant sans trembler,
Ne nous soutenant plus qu'à force de trompette,
De fièvre, et de chansons qu'en marchant on répète;
Nous sur lesquels pendant dix-sept ans, songez-y,
Sac, sabre, tournevis, pierres à feu, fusil,
-- Ne parlons pas du poids toujours absent des vivres! --
Ont fait le doux total de cinquante-huit livres;
Nous qui, coiffés d'oursons sous les ciels tropicaux,
Sous les neiges n'avions même plus de shakos;
Qui d'Espagne en Autriche exécutions des trottes;
Nous qui, pour arracher ainsi que des carottes
Nos jambes à la boue énorme des chemins,
Devions les empoigner quelquefois à deux mains;
Nous qui, pour notre toux n'ayant pas de jujube,
Prenions des bains de pied d'un jour dans le Danube;
Nous qui n'avions le temps, quand un bel officier
Arrivait, au galop de chasse, nous crier
« L'ennemi nous attaque, il faut qu'on le repousse! »
Que de manger un blanc de corbeau, sur le pouce,
Ou vivement, avec un peu de neige, encor,
De nous faire un sorbet au sang de cheval mort;
Nous qui, la nuit, n'avions pas peur des balles,
Mais de nous réveiller, le matin, cannibales
Nous qui marchant et nous battant à jeun
Ne cessions de marcher Que pour nous battre, -- et de nous battre un contre quatre
Que pour marcher, -- et de marcher que pour nous battre,
Marchant et nous battant, maigres, nus, noirs et gais...
Nous, nous ne l'étions pas, peut-être, fatigués?
Et sans lui devoir, comme vous, des chandelles,
C'est nous qui cependant lui restâmes fidèles!
Aux portières du roi votre cheval dansait!...
De sorte, Monseigneur, qu'à la cantine où c'est
Avec l'âme qu'on mange et de gloire qu'on dîne...
Sa graine d'épinard ne vaut pas ma sardine ! »
Edmond Rostand
Rédigé par : Giuseppe | 29 mars 2020 à 13:29
Refaire le monde ! Empêcher qu'il se défasse ! Interpréter le monde ! Le transformer !
« Quoi faire ? » disait l'autre !
Rédigé par : Zonzon | 29 mars 2020 à 12:37
Belle réflexion en ce dimanche, qui n'est pas encore celui de Pâques ! Ce qui pose effectivement la question : renaissance ou résurrection ? Question qui est contenue dans cette phrase : "Demain ne pourra pas être la continuation d'hier. Le saut est trop considérable entre la politique de l'ancien monde et ce que devra forcément appeler le nouveau".
Tout le problème est de s'entendre sur les qualificatifs "ancien" et "nouveau". En effet, le monde que monsieur Macron nous qualifiait de "nouveau" vient de se fracasser "sous nos yeux ébahis". De ce fait, il est devenu LE "monde ancien".
L'on observe que ce sont les nations qui maintenant reprennent la main pour tenter de sauvegarder leur existence et maîtriser leur destin. Sera-ce le monde nouveau ?
Si oui, alors il faut détruire l'idéologie de l'école Chicago et organiser une nouvelle conférence à Bretton Woods, ce qui nous fait retourner à juillet 1944 !
"Avec l'irruption du Covid-19 dans le monde et dans notre quotidienneté française, un pessimisme angoissé nous habite qui ne serait pas loin de nous faire croire à un mouvement irrésistible, non maîtrisable. Un délitement sanitaire, pire, une déliquescence de la société."
Il me semble, monsieur Bilger, que l'angoisse serait mauvaise conseillère car certains voudront encore, sur ce fondement, nous vanter des lendemains qui chantent ! Des refrains comme "la mondialisation heureuse" ou le principe de subsidiarité tant vanté alors par monsieur Delors et sur lequel a été fondée l'Union européenne, c'est-à-dire l'abandon à la commission européenne de pans entiers de la souveraineté des nations. A commencer par "l'Europe budgétaire", symbolisée par la monnaie unique imposée à toutes les économies, et non pas monnaie commune de référence. Le cheminement actuel de l'Italie, de l'Espagne, voire de la France face aux replis des pays du Nord (Allemagne, Pays-Bas notamment) sur leurs exigences conduit de manière quasi inéluctable à une fracture de la zone euro, voire à sa disparition et par voie de conséquence à celles progressives plutôt que brutales de l'édifice européen construit depuis quinze ans.
Vos références à Albert Camus et Karl Marx, Monsieur Bilger, me semblent dans ces circonstances parfaitement fondées pour éclairer la reconstruction de nos cadres de vie. Cela me fait penser que, dans son livre "Bloc contre bloc - La dynamique du Macronisme", Jérôme Sainte-Marie, pourtant libéral convaincu, se référait aussi à Marx, non pas celui du Capital, mais celui des essais "Les luttes des classes en France" (1850) et "Le 18 brumaire de Louis Napoléon Bonaparte" (1852). Un autre penseur redeviendra à mon sens une référence : Raymond Aron.
D'évidence enfin, la pensée du général de Gaulle me semble aussi indispensable à cette reconstruction, notamment dans la perspective d'une Europe enfin des Nations ! Non pas nationaliste, mais plus simplement et noblement "nationiste". Une Europe des Peuples, fière de leurs cultures et de leurs grandeurs et non pas "populiste" et repliée sur elle-même.
Rédigé par : Robert | 29 mars 2020 à 12:30
« Mêlant ces intuitions de deux très grands esprits, je relève que le monde est clairement défait et que ce serait une tâche impossible pour les intellectuels de tenter d'en recoller les morceaux éclatés. Il gît en miettes. » (PB)
On se fout des intellectuels : la reconstruction de la France passera, comme en 18, comme en 45, par les petites mains, les besogneux, les travailleurs de l’ombre, les soignants, les paysans, tout ceux qui apporteront leur bras à l’édifice.
Le blabla des intellectuels, vraiment, ce n’est pas l’urgence.
Rédigé par : sbriglia | 29 mars 2020 à 12:07
Coronavirus : l'insoutenable légèreté de l'Europe, via @LePoint
https://www.lepoint.fr/tiny/1-2369208
Rédigé par : Denis Monod-Broca | 29 mars 2020 à 12:03
Serait-il alors incongru, voire iconoclaste de se demander si le rêve marxiste de transformation du monde
Si Philippe Bilger n'a que Marx avec sa barbe à poux à sortir de sa besace, comme s'il ne nous avait pas suffisamment mis dans le pétrin comme cela avec ses sectateurs plus ou moins camouflés, c'est mal parti...
On ne résout pas les problèmes avec la mentalité de ceux qui les ont créés.
Rédigé par : Exilé | 29 mars 2020 à 12:02
Ce discours aujourd'hui est audible, il manque simplement Camus pour le faire entendre.
"Aujourd'hui, alors que nous sommes confrontés à des séquences, au sens propre sans précédent, j'ai relié à cette pensée de Camus celle plus ancienne et également célèbre de Karl Marx fustigeant les philosophes qui n'ont fait "qu'interpréter le monde alors qu'il s'agit dorénavant de le transformer"." (PB)
Le Peuple va s'en charger aussi pour le faire entendre, tous ces manquements à la société et au citoyen sont inadmissibles :
https://youtu.be/jbLFo02jlH8
Rédigé par : Giuseppe | 29 mars 2020 à 11:54