"Les lenteurs bureaucratiques freinent la lutte contre le virus" (Le Figaro).
Ce constat est partagé par tous, même par ceux qui ne désapprouvent pas la gestion du coronavirus par le président et le gouvernement.
Il demeure que la plaie bureaucratique est trop profonde et chronique dans notre pays pour qu'on ne s'attache pas seulement à son expression délétère de ces derniers mois. La bureaucratie, dans tous les secteurs de la vie collective, quelles que soient ses facettes, constitue une donnée en permanence dénoncée mais à laquelle apparemment on s'habitue. Comme si elle était à la fois déplorable mais inévitable.
Pour ma part j'en ai perçu les effets négatifs, notamment durant mes quarante années de vie judiciaire. Je pourrais me contenter de les analyser principalement comme la confrontation entre la liberté d'être et d'entreprendre et des mécanismes d'étouffement. La bureaucratie serait alors ce qui vous résiste quand on a envie d'avancer. Elle serait ce qui retarde, étouffe, désarme.
Tout de même il faut aller au-delà et tenter de tirer des conclusions de notre Histoire, de mes expériences et des multiples contributions qui à intervalles réguliers pourfendent la malédiction bureaucratique. Il convient d'accepter de donner une part capitale au facteur psychologique, à la perversion de ces petits chefs qui ont besoin d'exister et à cette incoercible propension à offrir de soi une image d'importance. Non pas seulement à exercer sa fonction mais à la vouloir telle une domination, un pouvoir, sans éclat certes, mais une emprise qui tout au long d'une chaîne, dans le singulier comme pour le collectif, ne vise qu'à se valoriser ainsi que l'univers clos dans lequel on se meut et, surtout, à intimider le citoyen.
Le pouvoir des bureaux, dans quelque domaine que ce soit, n'a pas pour vocation de libérer l'initiative, de favoriser l'élan mais, au contraire, de magnifier sadiquement les embûches, de se poser comme seul remède d'impossibilités, de difficultés qui pourtant ne sont suscitées que par lui seul.
Il est clair, à considérer l'infinité des lieux et des centres de décision qui déterminent le destin de la France, que les qualités de simplicité et de rapidité non seulement ne sont pas respectées mais, pire, qu'elles sont récusées au bénéfice du lent et du complexe qui permettent au pouvoir sans éclat de la bureaucratie - à quelque niveau qu'il s'applique - de s'abriter derrière eux et d'en user comme les signes les plus pervers d'une supériorité par la nuisance. Au lieu de dénouer par le simple et l'efficace, les bureaux se piquent de nouer, d'enchevêtrer par le lent et le complexe. Le contraire ferait du citoyen non plus un sujet, un solliciteur mais un être auquel naturellement on devrait faire du bien. Vite et heureusement.
Les petits et les grands chefs de la bureaucratie font peser sur notre démocratie, dans l'urgence sanitaire comme celle d'aujourd'hui, ou terroriste comme celle d'hier, ou dans la quotidienneté, la dictature redoutable de leurs faiblesses et de leur incurie. Atermoiements, imperfections, négligences, blocages et, pour excuser par avance les échecs, invocation des crises, du manque de moyens et des qualités quasiment surhumaines exigées.
La bureaucratie : un pouvoir banal, un pouvoir qu'aucune élection ne fera disparaître.
Quel magnifique réquisitoire ! Mais quelle peine réclamez-vous, Monsieur l’Avocat général ? Les travaux forcés à perpétuité ? Vous n’y pensez pas ! Sans pause-café, sans pause-cigarette, sans primes diverses et variées, sans RTT, sans promotion par l’ancienneté, sans calcul de la retraite sur les six derniers mois de présence, sans retrait possible pour un oui ou pour un non et, surtout, sans la moindre once de pouvoir de nuisance...
Soyons raisonnable ! Restons-en à l’obligation de soins. Une condamnation qui, peut-être permettrait, outre la disparition des chefaillons imbus, de mettre fin aux trois plus graves infractions commises par l’accusée : l’obésité, l’inefficacité et l’irresponsabilité.
L’obésité (six millions de fonctionnaires... un fonctionnaire pour dix Français...) : d’autres Etats se sont attelés à la tâche et ont plutôt bien réussi. La règle : ne confier à l’Etat que les activités qui relèvent du régalien (Défense, Diplomatie, Justice, Finances) et, en partie, celles générées par le contrat social qui unit le peuple (éducation, santé et protection sociale).
Pour le reste : une règle simple : ce que le privé sait faire, l’Etat ne le fait pas - dans ce cas, ne le fait plus. Disparition assurée de centaines de commissions inutiles et d’un ou deux millions de fonctionnaires, dont le privé, en les reformatant, profitera des compétences.
L’inefficacité : elle est en partie due à l’obésité, la charge de travail étant hachée en de multiples directions, sous-directions, bureaux, guichets, régies et autres services et sous-services dans le seul but de justifier des centaines de milliers d’emplois inutiles. La règle : la moindre intervention sur un dossier devra être immédiatement notifiée à la personne, organisme ou société concernés, qui pourra la contester. Les mots « demande », « usager », « assujetti », qui créent un lien de subordination du « citoyen » seront bannis du vocabulaire administratif. La polyvalence et la mobilité seront encouragées. En matière d’embauche, priorité sera donnée aux postulants justifiant d’une expérience dans le privé, ce qui améliorera fortement la qualité de la gestion publique, mais aussi la pertinence de son action en réponse aux besoins du citoyen.
L’irresponsabilité : aujourd’hui, par statut, le fonctionnaire est irresponsable de ses actes et la réparation du préjudice qu’il cause est à la charge de l’Etat. Ceci, jumelé aux pratiques en matière de promotions et de sanctions dans la fonction publique, permet à certains d’entre eux, dans une proportion plus ou moins importante - les hospitaliers font aujourd’hui la preuve qu’ils échappent à cette dérive - de se contenter de gérer leur carrière sans s’investir réellement. Une situation qui, dans le privé, est de plus en plus rare... La règle : suppression pure et simple des promotions par l’ancienneté, suppression des primes acquises par statut, suppression des concours d’échelon. Ce qui conduira à l’alignement sur les pratiques du privé : l’avancement et la rémunération au mérite, la rupture du contrat en cas de faute professionnelle grave et, dans les cas le plus extrêmes, la réparation du préjudice à la charge du fautif.
Bon, il est temps de me réveiller. Nous sommes en France, en 2020... et nos fonctionnaires sont ceux que le monde entier nous envie...
Rédigé par : Serge HIREL | 28 avril 2020 à 16:39
Comme toujours en cas d’urgence, le temps n’est pas aux pinaillages de la bureaucratie, il est à l’action.
Le coronavirus aura révélé bien des vocations depuis quelque temps.
Des médecins se prennent pour des journalistes et occupent tous les plateaux TV depuis trois mois. Des journalistes se prennent pour des médecins, se basant sur leurs seules certitudes dont on sait qu’elles peuvent varier d’un jour à l’autre.
Quant à l’opposition, elle prend son rôle au pied de la lettre : elle s’oppose à toutes les actions du gouvernement, bonnes ou mauvaises. L’important étant, non pas de montrer qu'elle aurait fait mieux, ce qui est, bien sûr, faux, mais de mettre le doigt sur les maladresses des décisions qui ont été prises dans un contexte totalement inédit et donc sujettes à quelques errements.
Ceux qui s’indignent de constater qu’il n’y a pas assez de masques sont les mêmes qui hurlaient contre Roselyne Bachelot parce qu’elle en avait trop commandés.
Ceux qui hurlent à l’irresponsabilité de Macron d’avoir maintenu le premier tour des élections municipales sont les mêmes qui réclamaient à cor et à cri lesdites élections.
Les courbes de progression de la maladie des différents pays indiquent d’ailleurs que la France est dans le « peloton » en terme de morts. Elle n’est certes pas la meilleure, mais pas plus mauvaise que les autres pays européens, si l’on excepte, bien sûr, l’Allemagne le bon élève de la classe, vu qu'elle a du monde hospitalier une vison purement lucrative et donc se donne les moyens de la rentabilité.
Rédigé par : Achille | 23 avril 2020 à 08:35
@ Lucile | 22 avril 2020 à 12:48
Et Lucile obtint le prix Pulitzer-Bilger pour son remarquable reportage sur la réaction du gouvernement face au covid-19, et sur l'affaire des masques qui s'ensuivit.
Rédigé par : Tipaza | 23 avril 2020 à 07:49
Petite illustration de cet esprit bureaucratique qui infecte la France du sommet jusqu'à la base.
Aujourd'hui même, l'Académie de médecine a publié un communiqué appelant tous les Français à porter un masque improvisé quand ils sortent de chez eux. Elle réclame même que cela soit rendu obligatoire.
Fort bien. L'initiative en elle-même est anti-bureaucratique, puisqu'elle anticipe sur les instructions officielles de déconfinement, et insiste même sur la nécessité de ne pas tout attendre de l'État : "Subordonner cette obligation à la fourniture gratuite de masques par l’État, c’est conforter la population dans une situation d’assistance et de déresponsabilisation."
Waouh. L'Académie de médecine donne dans l'ultra-libéralisme, maintenant. Dans quelques jours, elle va nous chanter les louanges de Frédéric Bastiat, réclamer l'abolition des 35 heures à l'hôpital, et prôner l'abolition de la Sécurité sociale au profit de l'assurance-maladie privée.
Mais ça se gâte lorsqu'on rentre dans les détails. Le communiqué affirme : "Il est possible, dans chaque famille, de confectionner des masques en tissu 'artisanaux', 'alternatifs', 'écrans' ou 'barrières', lavables et réutilisables à partir de matériaux courants non onéreux."
Cette phrase signifie que l'Académie de médecine conseille à la population de porter un masque appartenant à l'une des quatre catégories suivantes : artisanaux, alternatifs, écrans ou barrières.
Hélas, si l'on voit assez bien en quoi consiste un masque artisanal, on se bat les flancs pour savoir en quoi consiste un masque alternatif. Ou en quoi un masque écran serait différent d'un masque barrière.
Bien sûr, l'Académie de médecine ne s'abaisse pas à le préciser. Ce n'est pas de son niveau.
Ce n'est pas comme s'il s'agissait d'instructions littéralement vitales, dont les académiciens jugent qu'elles sont suffisamment importantes pour motiver un appel solennel à la population.
Bien sûr, j'ai tout à fait compris que les académiciens médicaux sont des analphabètes, et qu'ils ont perdu le numéro de téléphone de l'Académie française : le rédacteur du communiqué a simplement déversé un tombereau de mots en plus dans son texte, dont il estime qu'ils sont des synonymes, et qui, surtout, légitiment sa prise de position parce qu'ils sont de gauche ("alternatif") ou omniprésents dans le buzz médiatico-officiel ("écran", "barrière").
Puisque les Officiels parlent vingt fois par jour de gestes barrières, alors ajouter ce qualificatif au masque artisanal que nous préconisons montre que nous sommes dans le camp du Bien, que nous avons raison.
Comme s'il y avait des masques qui ne faisaient pas écran et ne constituaient pas des barrières -- mais n'en demandons pas trop.
Tout cela est encore de la petite bière.
L'élite de l'élite médicale de la Nation prend la peine de s'adresser à nous autres ploucs, directement, et en contradiction avec ce que disent l'État tout comme le "professeur" Raoult. C'est que la situation est grave. Ils tiennent vraiment à ce qu'on fasse comme ils disent.
Ils vont donc nous expliquer par le menu ce qu'est un masque machin, comment le confectionner et comment se le coller proprement sur la figure.
Puisque "la France a déclaré la guerre au Covid-19", et que "l’Académie nationale de médecine recommande fortement une mobilisation citoyenne pour le port du masque".
Penses-tu... Ce que n'importe quelle Karine est capable de faire sur YouTube avec ses petits doigts (et a d'ailleurs déjà fait depuis longtemps), les académiciens médicaux en sont incapables. Ce n'est pas leur boulot. On ne va pas les prendre pour des secrétaires, quand même. L'intendance suivra. Débrouillez-vous.
Quand même, ils nous collent une note de bas de page. Il s'agit d'un lien vers le site du CDC, le Centre pour le contrôle et la prévention des maladies -- le Centre américain pour le contrôle et la prévention des maladies.
Ce n'est pas comme si nous manquions de centres de ceci et de hautes autorités de cela, avec nos 57 % du PIB consacrés à la dépense publique. Mais bizarrement, pour expliquer à 67 millions de Français comment réaliser un masque artisanal, alternatif, écran ou barrière, aucun des 5,7 millions de fonctionnaires dont nous avons la chance de bénéficier n'est disponible.
L'Académie de médecine nous dirige, pour cela, vers le site du CDC, qui, lui aussi, préconise de se coller un torchon malodorant sur le blair en sortant de chez soi.
A ce stade, je suis obligé de vous révéler une triste réalité : les Américains parlent anglais, et les Français, non. Si, sur ce blog d'élite, je balance régulièrement des liens en anglais, les autorités médicales ne sauraient en faire autant si elles veulent s'assurer que leurs recommandations soient suivies par les fumeurs de clopes et les conducteurs de diesel.
Toutefois, si un dixième de pour cent de ces derniers consultaient, effectivement, la page du CDC mise en référence par l'Académie de médecine, ils y trouveraient, en plus des recommandations des autorités américaines... la démonstration en vidéo de la confection d'un masque artisanal par le "Surgeon General" (soit quelque chose comme le médecin en chef des États-Unis).
La même vidéo dont j'ai donné le lien ici il y a plus de quinze jours.
Je vais poser ma candidature à l'Académie de médecine.
Il y a encore un petit détail.
Ce n'est pas un dixième de pour cent des buveurs de bière et des Gilets jaunes qui vont consulter la page du CDC. C'est un millième de pour mille.
Parce que le lien ne fonctionne pas. Il y a une erreur sur le lien. Il faut enlever le chiffre 7 qui termine le lien.
Autrement dit, ces gens ne vérifient même pas les liens qu'ils mettent dans leurs communiqués de presse, avant de les balancer dans la nature.
Ce sont ces gens qui nous dirigent, qui nous procurent leur expertise, qui nous expliquent, successivement, qu'il n'y a pas d'épidémie, que c'est une maladie de niakoués, puis que c'est une épidémie si grave qu'il faut prendre n'importe quoi qui traîne dans l'armoire à pharmacie, sans se donner la peine de l'évaluer scientifiquement.
Le mot exact est non pas bureaucratie, mais incurie. Quant à la bureaucratie, elle est avant tout une affaire de nombre. Si nous avions 2 millions de fonctionnaires au lieu de 5,7 (et davantage en réalité), eh bien ils n'auraient pas le temps de bureaucratiser : ils seraient obligés de faire leur boulot.
______
(Je précise, pour éviter toute ambiguïté : l'Académie de médecine a officiellement réfuté les divagations du charlatan Raoult ; il faut lui reconnaître ce mérite. Mais c'est la même désinvolture, la même paresse, la même arrogance qui produisent la désinformation raoultienne et l'inefficacité de la présente initiative des académiciens : si l'on veut persuader 67 millions de Français de faire quelque chose qu'ils n'ont jamais fait de leur vie, le minimum serait de leur indiquer, précisément, comment faire. Au lieu de donner dans le ronflant et l'ampoulé : "Aux masques citoyens !", etc.)
Rédigé par : Robert Marchenoir | 23 avril 2020 à 01:42
@ Wil | 22 avril 2020 à 23:56
Cette répétition qui vous défrise me semble procéder davantage d'un cadre juridique que bureaucratique.
Rédigé par : Mary Preud'homme | 23 avril 2020 à 01:36
@ Lucile
"Tous les soirs à la télé, l'administration administrait la preuve de son efficacité. La manière dont elle dénombrait les morts, à l'unité près, tenait de l'exploit, tant il y en avait partout."
Bravo pour l'humour noir !
Et pour le reste du texte aussi. Vite, une suite !
Rédigé par : Lodi | 23 avril 2020 à 00:25
Pour savoir ce qu'est dans sa nullité crasse et envahissante, la bureaucratie française, pas besoin de chercher loin de nos jours: il suffit de lire l'attestation de sortie nécessaire pour aller faire ses courses, qui répète bêtement et intégralement une phrase interminable au troisième paragraphe, déjà énoncée au premier, alors qu'il aurait suffi de dire "l'article 3 susmentionné" ou un truc du genre.
Mais non, les génies bureaucrates français sortant de soi-disant grandes écoles ont besoin de réécrire trois lignes plus loin ce qu'ils viennent de dire !
"L'article 3 du décret du 23 mars 2020 prescrivant les mesures générales nécessaires pour faire face à l'épidémie de Covid 19 dans le cadre de l'état d'urgence sanitaire".
Moi, je suis nul en français, c'est clair, mais je suis quand même capable de faire un lien avec ce que je viens de dire sans avoir à le répéter.
C'est tout simplement pitoyable.
Rédigé par : Wil | 22 avril 2020 à 23:56
@ Lucile
" ...une autre moitié se rendit bravement aux urnes la fleur au fusil. Par une fâcheuse coïncidence, certains perdirent la vie quelques semaines plus tard, dont des maires qui venaient d'être brillamment élus."
Les statistiques d'admission dans les hôpitaux nous montrent pour plusieurs départements un saut brusque à la fin du mois de mars, donc une quinzaine de jours après le jour des élections, correspondant au temps d'incubation moyen.
https://www.lefigaro.fr/fig-data/coronavirus-tableau-france/
Rédigé par : Exilé | 22 avril 2020 à 20:30
@ Lucile
Merci pour ce récapitulatif qu'on pourrait presque assimiler à un roman intitulé "Crise virale".
Confinement épuisant moralement, masques toujours introuvables comme les tests, si on ne meurt pas du virus on verra bientôt des gens se jeter par leur fenêtre.
Sans parler de l'économie malade.
"Impossible de le laisser faire à son idée dans une France qui ne vit que pour l'uniformisation."
Une phrase qui résume à elle seule tout l'ambiance actuelle en même temps que la normalisation des faits et gestes par le trop-plein d'une administration pléthorique, alors que les bonnes volontés sont présentes partout.
Rédigé par : Michelle D-LEROY | 22 avril 2020 à 20:21
La bureaucratie n'est que l'expression d'un maquis normatif hors du commun nécessaire à la nourriture de l'armada d'étudiants en droit intégrant les facultés du même nom sans numerus clausus, contrairement aux médecins...
On constate ce qui nous manque le plus aujourd'hui.
Mais je crains que ces bureaucrates technico-juridico-administratifs ne soient persuadés de leur efficacité et de leur nécessaire existence à la bonne marche du pays. C'est pour cela que, la crise passée, ils veilleront à préserver leur pré carré et nous n'aurons pas avancé d'un millimètre.
Dans le même temps, les entrepreneurs et créateurs continueront de quitter notre pays devenu irrespirable et immobile, principe de précaution brandi comme le sabre, au clair. Quelle tristesse...
Rédigé par : Marrananrolles | 22 avril 2020 à 18:05
Est-ce que la création des grandes régions est une réussite ?
Le millefeuille territorial est un parfait exemple d'un pays qui ne parvient pas à décentraliser sans que prolifèrent des structures bien souvent redondantes et inutiles. Quantités de petits chefs et de bureaucrates qui doivent encore prouver leur autorité et leur pouvoir pour tenter de sauvegarder leur statut.
Alors ils s'attaquent à la capacité d'initiative et d'adaptation du tissu économique qui, pourtant, sert à les nourrir.
La Cour des comptes s'est déjà prononcée à ce sujet. Mais quelles sont les actions qui ont abouti ?
Rédigé par : jack | 22 avril 2020 à 16:58
@ Exilé 22/04 11:40
Votre énumération de ce qui fonctionne en France, pour n'être évidemment pas totalement inexacte même si vous forcez pour la circonstance le trait, justifie cependant d'en expliquer aussi pour partie les causes.
Si nos gouvernants successifs ne se sont pas toujours montrés experts dans l'art de gérer les finances du pays, il faut aussi reconnaître que les Français sont grands consommateurs de dépenses publiques et ne sont pas très regardants sur la notion d'équilibre budgétaire.
La dette publique, il faut bien d'une manière ou d'une autre la rembourser et donc pour ce faire recourir à l'arsenal que vous énumérez.
Comme quoi la demande de dépense publique, pour laquelle il faut bien trouver des ressources, explique aussi l'imagination sans borne de nos fiscalistes.
Rédigé par : Michel Deluré | 22 avril 2020 à 16:07
@ Jean le Cauchois 21 avril 2020 18:24
Cher Jean,
Ah, les amis, inconnus ou connus, deviennent si rares avec nos cheveux blancs que pour vous remercier je vous laisse lire ou écouter (avec la merveilleuse voix de Joan Baez) ces quelques vers de Pauvre Rutebeuf :
"Que sont mes amis devenus
Que j'avais de si près tenus
Et tant aimés
Ils ont été trop clairsemés
Je crois le vent les a ôtés
L'amour est morte
Ce sont amis que vent me porte
Et il ventait devant ma porte
Les emporta."
Rassurez-vous pour ma santé (?) : l'intransigeance du corps médical voudrait que je sois mort depuis un an et demi ! Mais je résiste, je résiste ! Je résiste !
Je veux absolument voir comment les gouvernements vont passer cette crise terrible, inimaginable, qui attend le peuple français dans les deux ans à venir.
Pris un CD au hasard dans ma réserve hier soir : c'était "les Raisins de la colère" . Prodigieux Fonda et surtout Jane Darwell : le rôle de sa vie ! Elle obtint un Oscar je crois pour sa prestation.
Exactement, contextualisé, ce qui attend une partie des Français dans quelques mois à venir. Le gouvernement, pas plus que la BCE ne pourront les anesthésier encore longtemps.
Séquence historique à venir. Nous avons déjà connu vous et moi !
Gardez-vous bien cher Jean, merci et ne sortez pas.
Cordialement.
Rédigé par : boureau | 22 avril 2020 à 15:44
La bureaucratie, un pouvoir sans éclat.
La macronie, un pouvoir sans éclat. Quoique, dans les "quartiers", ça éclate !
On finit par se demander si Laurent Obertone dans son livre "Guerilla" raconte une fiction...
Quant à Houellebecq, dans "Soumission", il est bien en dessous de la réalité...
Affaire à suivre. Allons-nous devoir un jour faire nos valises ?!
Les "canailles", comme l'écrit Ivan Rioufol dans son dernier article (il faut mettre les formes, sait-on jamais !) ont compris que nous n'avons pas d'Etat. Ils ne se gênent donc pas pour faire feu de tout bois (euphémisme) !
https://blog.lefigaro.fr/rioufol/2020/04/face-a-la-guerre-des-rues-leta.html#comments
Mais, chut, pas d'amalgame, pas de vague etc. etc. Verbiage relayé à l'infini par les médias aux ordres depuis de nombreuses années. Même plus la peine de les écouter puisque nous savons exactement quelle soupe ils vont nous servir !
Pourtant, il s'agit encore d'une "minorité" qui pourrit la vie d'une majorité de personnes qui vit dans ces quartiers et subit jour après jour le désastre... Ce serait le moment d'agir avant que cette "minorité" ne se transforme en majorité !
Un Etat aux abonnés absents, hormis pour faire des balades (aujourd'hui, nous avons Macron en Bretagne chez les agriculteurs) ou nous sortir des discours interminables, façon classe de quatrième avec PowerPoint à l'appui pour les graphiques !
Nos technocrates et personnages politiques divers et variés sont très forts en discours verbeux et vaseux, en production de graphiques ou d'amendes.
Amendes distribuées avec allégresse (800 000 environ) mais uniquement dans les zones où la population est docile... Des retraités verbalisés, par exemple, parce qu'ils font faire leurs courses à deux pour porter les objets lourds ensemble...
Rédigé par : Sophie | 22 avril 2020 à 13:44
Je frissonne mais je n'ai pas encore peur... et vous ?
https://www.youtube.com/watch?v=AUuJxE-iWbo
Rédigé par : duvent | 22 avril 2020 à 13:41
Nous n'avons pas besoin de commentaires à l'eau de rose actuellement, nous avons besoin de personnes qui veulent se retrousser les manches et y aller.
De personnes qui vont retourner dans les magasins pour les faire tourner, qui vont aller au restaurant pour les faire travailler. Beaucoup en ont plus que marre de manger des pâtes !
Comme Eric Zemmour, je ne comprends pas pourquoi les fleuristes n'auraient pas le droit de vendre du muguet le 1er mai. C'était l'occasion au contraire de remettre de la gaieté dans ce pays qui croule dans le défaitisme, l'occasion de faire revivre nos fleuristes.
Avec cette décision débile (une de plus), nous allons broyer le bonheur, dixit Marc Menant.
Il faut arrêter d'avoir peur de devoir mourir un jour, cela fait partie de la vie. Pas étonnant qu'en 1939-45, il y ait eu plus de collabos que de résistants. Il est normal de mourir à un âge avancé...
La vie commence avec la naissance et se termine par la mort... La Palice, en somme !
Si vous avez trop peur, mettez des masques ou confectionnez-en un et vivez... Bon sang !
Je viens de voir un reportage avec des personnels qui s'occupent depuis plusieurs semaines des enfants des soignants, ils ne se sont pas posé des milliards de questions, ils ont pris en charge ces enfants.
Des enfants qui jouent, qui rient et s'amusent dans les cours de récréation. Nous devrions nous réjouir de voir que nos enfants ne sont pas touchés, c'est cela l'essentiel...
Rédigé par : Isabelle | 22 avril 2020 à 13:11
@ Isabelle | 22 avril 2020 à 11:08
« Au fait, qu'est-ce qui fonctionne dans ce pays ? »
À peu près rien, et ça fait quarante ans que ça dure.
Mais finalement il y fait bon vivre et c’est cela qui importe.
Vive la République, vive la France ! :)
Rédigé par : Achille | 22 avril 2020 à 12:56
La bureaucratie pour les nuls en France.
Comment on pourra raconter la pandémie dans quelques années.
"L'épidémie sévissait durement dans le sud-est asiatique depuis décembre, mais les experts du gouvernement avaient rassuré la population française, les chances pour qu'elle gagne la France étaient infimes. La ministre de la Santé le confirma en janvier, avant de démissionner en pleurs pour briguer la mairie de Paris, se sacrifiant pour remplacer au pied levé le candidat de la majorité gouvernementale qui avait dû se retirer pour avoir envoyé à une jeune femme une vidéo de ses parties intimes en pleine action.
Cependant le virus gagnait du terrain de jour en jour, insensible aux prévisions des experts, et déjà certains pays d'Europe prenaient des dispositions pour enrayer sa multiplication chez eux. Les Français s'amusaient de cet excès de prudence et du manque de panache qu'elle dénotait. C'est ainsi que le Président lui-même se recommanda d'un aréopage d'experts pour maintenir des élections dans tout le pays début mars, alors que le virus commençait à s'installer pour de bon malgré les prédictions annonçant le contraire. Les experts ne voyaient vraiment aucune contre-indication scientifique à la tenue d'élections du moment que toutes les précautions d'hygiène seraient prises au fin fond des campagnes comme en ville. Toutes les simulations étrangères défaitistes montrant que les brassages de population favorisent l'expansion de la maladie furent jugées en cette occasion non pertinentes, de sorte que seule une moitié de pleutres évita les bureaux de vote tandis qu'une autre moitié se rendit bravement aux urnes la fleur au fusil. Par une fâcheuse coïncidence, certains perdirent la vie quelques semaines plus tard, dont des maires qui venaient d'être brillamment élus. Comme quoi la fortune ne sourit pas toujours aux audacieux.
Alors que le virus commençait à s'insinuer en France, le Président qui était l'arbitre final de toutes les discussions, fit remarquer que le virus ne connaissant pas les frontières, aucun filtrage des porteurs ne se ferait donc aux portes du pays. Quelques jours plus tard, il jugea cependant utile d'instaurer un barrage aux frontières de l'Europe. L'après-midi même des élections, des inconscients inciviques se promenèrent ouvertement en famille dans les parcs de la ville ; ils furent montrés du doigt dans tous les journaux. L'épouse du Président, elle-même en promenade sur les bords de Seine avec ses gardes du corps, se dit choquée de l'indiscipline populaire.
Très rapidement le gouvernement édicta une loi de confinement assortie de contraventions et régulations diverses. En un clin d'œil, un système performant fut mis en place, n'autorisant les déplacements qu'à une distance bien précise de chez soi et dans des buts de ravitaillement bien précis. Chacun devait se signer à lui-même un formulaire dont le modèle à peine publié, fut encore amélioré par des perfectionnistes, la première mouture n'étant pas jugée assez valable sur un plan administratif. La répression et les contraventions se mirent en place avec une efficacité redoutable, les Autorités furent même en mesure très vite d'informer à la minute les populations de la quantité d'amendes infligées aux contrevenants, et de leur montant cumulé. On passera rapidement sur les abus pittoresques de quelques zélés pandores, racontés abondamment par les journaux, avec un attendrissement sympathique pour ceux qui en firent les frais.
Les provinciaux, outrés que certains Parisiens envisagent de passer le temps de leur confinement dans leur résidence secondaire, obtinrent le concours de la police pour les piéger dans l'espoir de démontrer une infraction à la loi de leur part, en fonction de leur date d'arrivée. Des interrogatoires servirent à les confondre, comme ce fut relaté dans les journaux. Les usurpateurs avaient beau se cacher derrière leurs volets clos, on les repérait à la lumière qui filtrait de chez eux le soir, et dans les villages, on saurait s'en souvenir. Les mêmes qui menaient campagne contre cette invasion étaient outrés de l'attitude de quelques Allemands vis-à-vis des frontaliers venus de France.
Mais la vraie question qui préoccupait maintenant tout le pays était celle de l'efficacité des masques. On avait découvert que contrairement à ce qu'on était en droit d'attendre, il n'y en avait pas en France, même pour le service hospitalier. On avait déjà remarqué que les pays qui avaient jugulé l'épidémie étaient ceux où les populations portaient des masques dans les lieux publics. Qu'importe, chaque Français, gouvernement en tête, entendait se faire sa propre opinion là-dessus, et chacun donna son avis, y compris la porte-parole du gouvernement qui expliqua que les masques étaient plus dangereux qu'autre chose, car difficiles à mettre. Et puis s'il en mettait un, automatiquement, le Français était assez bête pour s'imaginer que cela le dispensait de se laver les mains, donc la teneur générale de l'opinion fut que si ce n'était pas franchement dangereux, c'était du moins inutile. On eut la surprise de voir le Président en porter un lors d'un voyage à Strasbourg. Les télévisions et journaux fournirent toutes sortes de descriptions des différents masques existants. Mais la discussion était somme toute oiseuse, car il n'y en avait toujours pas, et le personnel soignant s'en inquiétait. Dans un souci d'égalité le gouvernement avait décidé de soigner la pénurie par la réquisition. Il ne parvenait pas à faire venir de masques, mais il mettait la main sur tout ce qui y ressemblait. Il fut interdit aux pharmaciens d'en vendre, même sur ordre des médecins. Certains édiles provinciaux qui croyaient pouvoir se débrouiller pour en procurer à leurs concitoyens se virent confisquer la manne par le préfet à l'arrivée sur le tarmac.
Une autre querelle sur le sexe des anges advint lorsqu'un épidémiologiste teigneux décida de soigner à son idée les malades consentants. Il détourna un médicament utilisé jusqu'alors contre le paludisme pour soigner la nouvelle maladie. Impossible de le laisser faire à son idée dans une France qui ne vit que pour l'uniformisation. La France fut donc partagée entre les pour et les contre, qui s'insultaient copieusement, et les contre essayèrent de mettre à ce praticien un procès sur le dos. Des études furent lancées pour comparer son traitement à un traitement par le sang de vers marins, bientôt abandonné, on ne sait trop pourquoi, et à un autre traitement par un médicament intéressant mais tellement onéreux qu'il était hors de question de jamais l'utiliser dans le cas d'une épidémie. Dans le même temps que l'on s'inquiétait des contre-indications possibles d'un médicament testé par la terre entière pendant 50 ans, un décret permettait aux soignants des maisons de retraite d'utiliser pendant quelques semaines, pour "soigner" leurs patients, un médicament au départ utilisé contre l'épilepsie, puis prescrit contre la dépression, et aux contre-indications connues en cas de difficulté respiratoire.
Plutôt que de confiner les malades, faute de tests, on confinait tous les vieux ensemble dans les maisons de retraite. Belle hécatombe, ignorée pendant un moment, puis considérée comme regrettable quand on commença à publier quelques chiffres.
Les tests donnèrent lieu eux aussi à des querelles byzantines. Ils n'étaient pas fiables à 100 %, donc mauvais, et inutiles, et là encore l'État s'arrogea le droit à lui seul d'en pratiquer. On en manquait, mais on décida de ne les utiliser que pour les gens montrant tous les symptômes de la maladie. Aux laboratoires privés qui offrirent leurs services, il fut répondu pendant plusieurs semaines par une fin de non-recevoir. Il fallait laisser le temps aux experts des divers comités créés pour l'occasion de se mettre d'accord sur ces questions scientifiques, l'arbitre final étant toujours le Président. Et pas question que le territoire ne se plie intégralement aux directives d'en haut, quelles que soient les différences entre régions. Il fallait que chacun règle son pas sur celui du plus lent et du plus empêtré, on ne pouvait tolérer que certains se débrouillent mieux que d'autres, au nom de la justice et parce que cela décrédibiliserait le gouvernement, au moment où il fallait le suivre comme un seul homme là où il nous menait.
Si un quidam tombait malade, il était prévenu de rester chez lui pour ne pas contaminer autrui. Donc ni hôpital ni cabinet du médecin, ni médicament. Un numéro de téléphone pouvait répondre à ses besoins. La suite des opérations est plus nébuleuse.
À la mi-avril, on apprenait que les masques arriveraient bientôt, la pénurie devant cesser début juin. En attendant ils étaient distribués au compte-gouttes. Ainsi, les dentistes dont la profession n'entrait pas dans la nomenclature des soignants, n'y avaient pas droit. On savait pourtant qu'une infection dentaire pouvait avoir des répercussions sur la santé cardiaque, par exemple, mais dura lex sed lex.
Tous les soirs à la télé, l'administration administrait la preuve de son efficacité. La manière dont elle dénombrait les morts, à l'unité près, tenait de l'exploit, tant il y en avait partout.
Les Français commencèrent à lorgner du côté de l'Allemagne. Certains se posaient en douce une question impertinente : aurions-nous perdu notre instinct de survie ? Cela pourrait faire l'objet d'un débat national comme on les aime chez nous, l'arbitre suprême étant l'avis d'experts administratifs sortis de l'ENA réunis en comité. La suite le dira."
Rédigé par : Lucile | 22 avril 2020 à 12:48
@ Isabelle | 22 avril 2020 à 11:08
"Au fait, qu'est-ce qui fonctionne dans ce pays ?"
Et vous, vous, qu'est-ce que vous faites ? A part g*euler à longueur de commentaires, relayer de fausses nouvelles ou copier/coller des tribunes venant toujours des mêmes sources, comme votre alter ego Sophie ?
La répétition de vos indignations surjouées (vous n'êtes pas la seule sur ce blog) est insupportable à la longue. Vous roulez pour qui ? Pour quoi ?
Ceux qui continuent à travailler, comme moi, n'attendent pas tout du gouvernement/fonctionnaires/banques/assurances. On se sert des outils qui nous sont proposés, comme les prêts de trésorerie garantie par la BPI par exemple et on se débrouille pour le reste en fournissant du gel, des lingettes, etc. à nos salariés qui ne sont pas au chômage partiel ou en arrêt pour cause d'enfant en âge scolaire.
Et on ne passe pas notre temps à brailler, se plaindre et s'indigner de manière hystérico-théâtrale en prenant en exemple Allemagne, Corée, Swaziland ou Tromelin (c'est français) qui font tellement mieux que nous.
Rédigé par : Gavot | 22 avril 2020 à 12:23
@ Isabelle
À votre question « qu’est-ce qui fonctionne bien dans ce pays ? » j’aurais bien une réponse, madame ! Le blog de Philippe Bilger ! Et avouons qu’en plein confinement c’est important pour n’être ni point trop confit ni trop déconfit ! Une sorte de jeu mi-l’oie mi-loi ! Sissi !
Rédigé par : Cactus | 22 avril 2020 à 12:15
@ Isabelle
« Au fait, qu'est-ce qui fonctionne dans ce pays ? »
Les interdictions, les amendes, les impôts, les taxes, les prélèvements, les contributions, les cotisations forcées, les injonctions, les sommations, les mises en demeure, les rappels...
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@ Achille
« Ceci étant, je crains que cela ne soit pas spécifique à la France. C’est le « système » qui veut ça. »
Plusieurs pays évolués comme le Canada, la Suède, la Nouvelle-Zélande et autres ont tout de même réussi à pratiquer une véritable mue et à supprimer pour certains des pans entiers de leur fonction publique, les postes indispensables ayant été convertis en postes de contrat privé.
Rédigé par : Exilé | 22 avril 2020 à 11:40
C'est bien, de dénoncer les effets, mais il faudrait aussi le faire pour les causes: la bureaucratie est générée par l'empilement démentiel de lois et règlements dont la France a le secret, et qui non seulement permet à leurs auteurs de laisser une trace dans l'histoire, mais aussi de se poser en experts dans l'art de s'y retrouver.
Le plus bel exemple est le code du travail à jeter en quasi-totalité au regard de celui par exemple d'un pays aussi peu civilisé que la Suisse !
Mais attention ! c'est grâce aux lois inutiles que bon nombre de fonctionnaires ont leur raison d'être. Moins de lois, moins de fonctionnaires.
C'est dès lors la fonction publique (de m...e) d'un bout à l'autre qu'on a intérêt à maintenir et même à en augmenter la bureaucratie.
Le remède serait d'abord que ce soit dénoncé, et ensuite que tout nouveau texte repose sur la suppression de dix autres.
En démocratie, les faibles commandent car étant plus nombreux que les plus forts, ce sont eux les maîtres de l'élection.
Alors il faut pléthore de fonctionnaires pour suppléer leur faiblesse, des observatoires pour savoir si c'est bien fait, des commissions pour voir comment mieux faire, des agences de recherche pour savoir qui est faible, des associations de faibles, etc. etc.
Mais ce n'est pas tout. Attendez ! Vous allez vous poiler !
Comme le faible est aussi le moins intelligent, le moins riche, l'homo, le laid et le moins bien-portant, il faut autant de lois, observatoires, agences, associations, fédérations d'associations, syndicats etc. etc. pour le protéger !
Et c'est comme ça que la Chine va dominer le monde !
Entre les deux, on pourrait peut-être être lucide, et en revenir à un bon vieux fascisme !
Rédigé par : Xavier NEBOUT | 22 avril 2020 à 11:38
Bureaucratie, pouvoir peut-être sans éclat mais assurément pas sans puissance.
Pouvoir certes nécessaire mais dont on aimerait qu'il se réduise à son strict espace d'utilité, qu'il ne soit pas pouvoir qui rebute, qui entrave, qui démobilise, qui déroute.
Pouvoir qui n'étoufferait pas tout esprit d'initiative, qui laisserait à tout entrepreneur, à tout citoyen, un espace de respiration.
Pouvoir enfin qui ne s'exercerait pas que dans le strict respect de la lettre mais aussi et surtout dans son esprit.
Il est bon parfois de rêver !
Rédigé par : Michel Deluré | 22 avril 2020 à 11:21
Où sont les masques ? Où sont les tests ? Où sont les médicaments qui vont commencer à manquer, eux aussi ? Certains maires dans certaines villes font de la distribution de masques (au compte-gouttes cela dit)... La bureaucratie française, vaste sujet ?
La police est totalement dépassée par les événements dans de nombreux territoires hors contrôle. C'est le feu d'artifice du 14 juillet en plein mois d'avril.
Nous sommes dans une République laïque mais les appels à la prière par hauts-parleurs fonctionnent très bien... Au moins, quelque chose qui marche ?!
L'école va démarrer à la carte... Plus personne ne veut aller s'exposer sans protection... Puisque nous n'en trouvons pas. Essayez d'acheter quelques masques pour reprendre les transports. Autant chercher le Graal ! Quant au gel hydroalcoolique, pas vraiment facile d'en trouver parfois, il faut s'armer de patience et faire plusieurs points de vente... Le parcours du combattant sans armes.
Au fait, qu'est-ce qui fonctionne dans ce pays ?
Rédigé par : Isabelle | 22 avril 2020 à 11:08
Bonté divine ! Je connais les effets de la moutarde, je sais que le rire est un remède, j'ai expérimenté les faveurs de certaines plantes, je n'ignore rien du soin de l'amitié, et voilà que la pluie m'a refroidie...
Je courai sur un fil, et me voilà couchée sur ce fil, vite l'antidote ! Je suis bonne camarade je partage les bienfaits :
https://www.youtube.com/watch?v=-Wn0O5mckb8
Rédigé par : duvent | 22 avril 2020 à 10:21
La bureaucratie ne m’a jamais inspiré ni aspiré, à tort sans doute ! Juste souvenir de mon petit bureau de petit Cactus et de ses trois tiroirs qui ne fermaient pas à clé, malheureusement...
Monsieur Philippe vous êtes donc aussi ma madeleine, vous voyez ! Sissi !!
Rédigé par : Cactus | 22 avril 2020 à 10:19
La bureaucratie : constat accablant en effet. Le mal est ancien dans notre pays puisque déjà observé et analysé par Alfred Sauvy et Max Weber notamment. Votre propos me rappelle la loi de Parkinson laquelle pose que dans une administration le travail s’étale de façon à occuper le temps disponible pour son achèvement.
L’excès bureaucratique ne disparaît pas mais est aggravé par la soviétisation des esprits, le clientélisme des politiciens et les multiples pouvoirs de nuisance.
Fillon a dit vouloir supprimer cinq cent mille fonctionnaires. Il en est politiquement mort, avec une efficacité que l’on ne retrouve pas au quotidien dans le fonctionnement des institutions de la République...
En début d’année j’ai déposé 6 dossiers (composés de moult documents, copies, certificats etc.) pour faire admettre mon père en EHPAD (victime d’un AVC à 91 ans) dans autant d’établissements sans obtenir la moindre réponse, même un refus poli.
Rédigé par : Marc-Antoine | 22 avril 2020 à 10:16
Donnez un problème simple à traiter à n'importe quelle bureaucratie, ministérielle ou territoriale française et vous aurez l'assurance d'un résultat inepte obtenu au bout de dizaines de réunions, de notes validées par tous les échelons administratifs...
L'exemple de l'approvisionnement des masques prouve s'il en était besoin que la maladie frappe à peu près tous les fonctionnaires ou contractuels.
Le mal absolu, c'est l'irresponsabilité: chacun cherche à se couvrir au cas où la procédure qui rend la chose administrative lente et inefficiente ne serait pas exactement respectée.
Toute initiative individuelle, toute lueur de lucidité dans ce monde de l'absurdie se voient blâmées et parfois sanctionnées.
D'où il ressort que les restes de l'intelligence subsistant malgré tout et parfois détectées au microscope électronique sont combattus quoi qu'il en coûte !
Et les politiques alors ?
Les bureaucrates savent pertinemment que les ministres ou les présidents de région ou de département passent ou trépassent quand des ordres risquent de troubler leur confort.
La force d'inertie devient la meilleure réponse à donner !
La solution: moins de réglementations donc moins de fonctionnaires à mobiliser pour les mettre en musique.
Faut-il rappeler que le nombre d'administratifs dans la fonction publique hospitalière atteint 34 % en France quand elle n'en concerne que 25 % en Allemagne ?
Rédigé par : caroff | 22 avril 2020 à 10:11
Il y a pire que la bureaucratie, celle qui freine les rouages de l'Etat.
Il y a une autre catégorie qui exploite son carnet d'adresses pour faire fortune et qui se repartit des postes très lucratifs sur le dos des contribuables que nous sommes.
Je recommande sur ce sujet la lecture du livre de Vincent Jauvert dans la collection J'ai lu: "Les Intouchables d'Etat - Bienvenue en Macronie".
C'est scandaleux et inadmissible.
Rédigé par : Jabiru | 22 avril 2020 à 10:09
Comment ne pas penser à ce que disait déjà au siècle dernier un ancien directeur du Monde (Jacques Lesourne) : "La France est une URSS qui a réussi".
Rédigé par : guzet | 22 avril 2020 à 09:13
Jacques Faizant en avait fait un très bon dessin : dans une administration, un homme est devant un long comptoir comptant un grand nombre de guichets, chaque guichet étant surmonté d’une pancarte indiquant la mention de la démarche à laquelle il est affecté, et, tout au bout du long comptoir, un guichet supplémentaire vient d’y être ajouté, sa pancarte indique « simplification administrative ».
Rédigé par : Denis Monod-Broca | 22 avril 2020 à 09:03
La bureaucratie : un pouvoir banal, un pouvoir qu'aucune élection ne fera disparaître.
Exactement.
C'est donc une preuve parmi d'autres qu'au-delà des alternances ou des tropismes politiques il s'agit d'un problème de régime.
Rédigé par : Exilé | 22 avril 2020 à 08:49
Ce que vous décrivez est très banal, pardon, et existe dans tous les pays. Chaque pays a probablement son Courteline, toujours cité et jamais lu, sauf pour taper sur les fonctionnaires, sport national dans tous les pays européens. Les Allemands ne se plaignent pas moins que nous de leurs fonctionnaires chers et fainéants et de leur bureaucratie lente et inefficace.
Il y a quand même un défaut spécifique de l'administration française, c'est qu'elle place trop souvent l'Etat au-dessus de l'usager au lieu de les confondre et est trop autoritaire. Il est quand même hallucinant qu'il ait fallu attendre les années 70 pour que la motivation des actes administratifs défavorables aux requérants soit la règle, par exemple. La faute à notre histoire d'Etat centralisé aux fondations creusées par la Monarchie absolue, aux murs édifiés par les Jacobins et l'Empire et à la toiture posée par la Ve République.
Du coup des castes de fonctionnaires, de l'Inspection des finances (créée au XIIIe siècle, les socialistes ont bon dos) à Polytechnique créée par Napoléon se sont constituées en centre de décision et de pouvoir autonome au sein de la machine étatique, dont seul théoriquement les élus du peuple devraient diriger la marche. Le tout empiré par la concentration de richesse et de population en région parisienne dont le reste de la France est juste l'hinterland, en fait.
Une décentralisation simple et efficace serait le remède, mais pendant une génération au moins elle créerait des déséquilibres et des perturbations. Il est possible que la numérisation règle le problème, mais il en créera d'autres.
La bureaucratie est un mal social inévitable et seuls les individus peuvent par leurs comportements vertueux la rendre acceptable en réduisant au maximum son pouvoir de nuisance.
Rédigé par : Tomas | 22 avril 2020 à 08:27
"Atermoiements, imperfections, négligences, blocages et, pour excuser par avance les échecs, invocation des crises, du manque de moyens et des qualités quasiment surhumaines exigées".
Qu'ajouter ?
Un jour me trouvant à l'accueil de la mairie du gros bourg dont le hameau où j'habite fait partie, un couple vient essayer de refaire sa carte d'identité. La préposée lui dit que maintenant c'est avec les éléments bioniques
qu'il faut la faire. Il refuse. Il voulait comprendre. Près d'un quart d'heure de discussion pour que la préposée lui dise enfin "c'est l'administration, c'est comme ça".
J'ai bien cru qu'il allait rapetisser de quelques centimètres ce brave couple tant il se sentait coupable d'avoir un ressenti.
Il me vient l'idée d'avoir connu des fonctionnaires qui en toute occasion essayaient de trouver des solutions se mettant au service des citoyens.
Heureusement, j'avais connu un homme brave qui ne s'était jamais plié au diktat de la carte d'identité, payant tout avec du liquide et évitant de facto la soumission de présenter le papelard à des employés pour vérification.
Une connaissance me raconta qu'elle avait présenté son passeport pour avoir fait un chèque. L'employée de la grande surface lui fit remarquer qu'il n'était plus en cours de validité.
Après lui avoir gentiment dit "occupez-vous de vos affaires" et par charité chrétienne (sbriglia), elle lui expliqua que les prorogations des passeports n'étaient pas signalées en première page mais à l'intérieur. Et l'autre
de remettre une couche : bon, je prends quand même le numéro et la date.
Elle monta le ton et lui dit : appelez la gendarmerie pour une vérification. Vous verrez si les gendarmes m'arrêtent.
Jusqu'où vont-ils énerver les clients avec leur : c'est les ordres, c'est pas moi qui décide !
Et le : "je suis désolée" !
Une fois, j'en ai eu marre d'entendre cette scie et j'ai dit à l'employée vous savez ce que c'est "la désolation" ? Ben, elle doit en avoir encore les yeux écarquillés...
Rédigé par : Chemins de traverse | 22 avril 2020 à 08:25
La bureaucratie cela fait bien deux siècles qu’elle sévit. Déjà Georges Courteline, qui fut fonctionnaire lui-même, en a donné un portrait savoureux dans son petit livre Les ronds-de-cuir .
Depuis rien n’a vraiment changé si ce n’est l’informatique qui n’a certainement pas arrangé les choses vu qu’elle a ôté le peu de réflexion qui était offert aux fonctionnaires. Ces derniers ne raisonnent plus qu’en terme de formulaires, à charge pour chacun de nous de découvrir le bon.
Ceci étant, je crains que cela ne soit pas spécifique à la France. C’est le « système » qui veut ça.
Reste à savoir par quoi le remplacer : centralisation, décentralisation. Tout a été essayé et finalement rien n’a vraiment changé.
Rédigé par : Achille | 22 avril 2020 à 07:25
Un vieux dicton prétendait : "En tout Français qui se respecte il y a un fonctionnaire qui s'ignore !
Dont il existait des variations plus précises, genre flic et gendarmes.
Il faut avoir été expatrié pour vraiment connaître les pires d'entre eux : les "auditeurs" du Trésor public !
Incroyablement ces fonctionnaires ignoraient que, pour éviter une double taxation aux Français expédiés à l'étranger pour aller y "vendre" la France avec espoir de réduire, un peu, le déficit de notre balance exportation/importation, tout expatrié n'était plus taxable en France après 6 mois plus 1 jour de résidence légale hors de France.
En l'espace de six mois, trois d'entre nous, que je sache, peut être beaucoup plus, dans les années 80, celles de Mitterrand, résidents au Nigeria depuis des années dont le marchand d'armes officiel de la manufacture de Saint-Etienne, le directeur général local de Michelin et le pétrolier que j'étais, avons été sommés de nous présenter en France pour un audit de nos revenus, pour rien !
Contrairement aux tennismen et footballeurs nous avions eu le tort de déposer et investir nos sous en France via des banques françaises, divisions internationales, à Paris ! C'était pourtant pour cela qu'ils avaient nos noms !
Mais en ces jours de confinement un problème de nos fonctionnaires semble pour le moins curieux : comment redémarrer écoles, collèges et universités après le 11 mai prochain ?
Mais n'est-ce pas là une tâche qui se répète, chaque année, à l'automne, après deux mois de grandes vacances et où chaque élève et étudiant passe d'un niveau d'études au suivant et doit s'adapter à ce changement ?
Ne serait-ce pas, en outre, l'opportunité tant attendue de rehausser et réorganiser enfin le niveau perdu au cours des quarante dernières années de l'éducation de notre enseignement scolaire et universitaire ?
Rédigé par : Claude Luçon | 22 avril 2020 à 01:28
Lors d’une campagne électorale, Sarkozy avait dit « si je suis élu, je convoquerai les 25 directeurs départementaux pour leur demander s’ils se plieront au résultat des urnes ou non, et j’en tirerai les conséquences ». Je n’ai pas retrouvé la phrase exacte, mais c’était le sens. Cette déclaration est passée inaperçue. C’était une mise en garde pour ces petits marquis de Bercy.
Hélas, il n’en a rien fait.
Courteline avait déjà tout dit sur les fonctionnaires et les employés de ministères de tout poil, aujourd’hui on a des Bouvard et Pécuchet à Bercy, tous polytechniciens ou énarques, nés coiffés, costards cravate dès la maternelle. Ce sont tous des Alain Juppé à l’abri du Conseil constitutionnel pour le restant de nos vies. Ces gens-là se reproduisent.
Au Salon de l’agriculture, j’imagine souvent Alain Juppé en taureau reproducteur de Bercy.
https://libretheatre.fr/courteline-employes-fonctionnaires/
Rédigé par : Savonarole | 21 avril 2020 à 22:48
@ boureau à 18:05
Cher boureau,
Merci pour cette réapparition quasi coordonnée, qui nous permet de vous retrouver et de continuer à vous apprécier. Qu'importe si vous êtes passé au travers, ou à côté. La vie continue... c'est mieux comme ça.
Rédigé par : Jean le Cauchois | 21 avril 2020 à 22:08
J'ai été agent de l'Etat. Je confirme la véracité du billet et des commentaires. L'Etat est un monstre froid, bureaucratique, inefficace.
On a eu ce virus mortel. L'administration a pondu l'attestation de sortie. Il faut conserver ce témoignage, l'encadrer et bien le placer dans son salon pour se ressouvenir toujours de ce vers quoi tend l'administration de l'Etat.
On accuse souvent le libéralisme de tous les maux de notre société. C'est bien évidemment faux puisqu'on a une des économies les plus socialistes au monde. J'en suis venu à me persuader que la cause principale de la plupart de nos maux tient à cet excès d'Etat, d'administration, de jacobinisme, de bureaucratie qui est la caractéristique particulière de notre République.
J'en suis arrivé à haïr cette République. Je ne la confonds jamais avec le pays et sa population pour lequel j'ai un amour profond.
Rédigé par : Jean | 21 avril 2020 à 21:36
C'est le moment de relire le livre "Absolument dé-bor-dée !" de Zoé Shepard (pseudonyme) paru aux éditions Albin Michel en 2010.
A noter que Philippe Bilger avait en son temps recommandé et commenté cet ouvrage dans un billet publié le 14 juillet 2010 et intitulé "Il faut défendre Aurélie Boullet".
Rédigé par : Mary Preud'homme | 21 avril 2020 à 21:00
Je viens de recevoir ma prune pour sortie sans attestation et "traversage" de bois interdit qui devait donc être de 270 euros comme m'avaient dit les flics et bonne surprise elle n'est finalement "que" de 135 pour... "traversage".
Bizarre, j'aurais pensé que la sortie sans attestation aurait été plus grave.
Donc, ils ont été sympas.
Rédigé par : Wil | 21 avril 2020 à 20:07
La bureaucratie et la paperasserie c'est la plus grande plaie nous empêchant d'avancer. Il faut que cela change.
Prenez votre temps pour le regarder. Je l'ai choisi en la circonstance pour que tout le monde comprenne ce que sont les vraies choses de la vie d'un humain avant, pendant et après.
Prenez bien soin de vous.
C'est émouvant, triste et drôle en même temps. Je n'en dis pas plus.
https://www.youtube.com/watch?v=nfbFSGW-pr4
Rédigé par : Ellen | 21 avril 2020 à 20:07
Dans un petit essai de 1919, "les Moeurs françaises et comment les comprendre", Edith Wharton dont la francophilie était par ailleurs manifeste, écrivait parlant de nous, que "notre crainte du risque... était due à une société fondée sur la circonspection et bâtie sur une vieille et indéracinable bureaucratie".
Tout était dit il y a un siècle.
Rédigé par : François ROUSSIN | 21 avril 2020 à 19:32
@ boureau
Cher boureau,
Depuis la lecture de votre dernier commentaire-reportage sur la vie quotidienne dans les services d'urgence de votre département, je suis attentif, et certainement pas le seul sur "notre" blog, à la publication de votre prochain commentaire. Si vous êtes hors de chez vous - et j'espère bien enveloppé dans votre robe de chambre personnelle - juste capable de lire, mais pas encore d'écrire, sachez que nous sommes avec vous. Courage, et à bientôt.
Rédigé par : Jean le Cauchois | 21 avril 2020 à 18:24
"La bureaucratie : un pouvoir sans éclat"
Certes, mais vous visez trop bas dans les trois quarts de votre billet cher P. Bilger.
Les grands chefs et les petits chefs existent bien sûr, mais montons la réflexion SVP.
La responsabilité de cet état de fait est au plus haut niveau politique: c'est-à-dire la gouvernance du pays.
Un Président de gauche n'effectuera jamais une réforme de l'Etat : ce sont les fonctionnaires qui l'ont élu.
Un Président de droite n'effectuera jamais une réforme de l'Etat : la forteresse de Bercy se chargera de couler la moindre tentative de réforme.
Les grands chefs et petits chefs ne sont que la résultante de cet état de fait.
Inexorablement, le lobby-fonctionnaire augmente chaque année depuis trente-cinq ans. Il est le signe éclatant de notre déclin.
Et nous savons qu'il ne faut pas compter sur E. Macron pour changer quoi que ce soit.
Cordialement.
Rédigé par : boureau | 21 avril 2020 à 18:05
Un témoignage. Dans le début des années 70, j'étais en charge du bon fonctionnement d'un ordinateur General Electric très récent / de pré-série (made in Phoenix Arizona USA), qui pilotait tout le process de l'usine nouvellement conçue et démarrée. Ceci impliquait des compléments technologiques fréquents (du hardware, vocabulaire d'époque) à approvisionner toujours d'urgence, par avion bien sûr, et à dédouaner avant intégration.
J'avais noué des contacts exceptionnels avec un jeune lieutenant des douanes, et pris l'habitude de dédouaner, directement et immédiatement dans son bureau, dans la caserne même, sans préavis. Ce qui m'a valu d'entendre une conversation téléphonique exceptionnelle : ce lieutenant avait une moto de fonction, donc des bottes, et donc besoin de cirage. J'ai assisté à une conversation d'au moins dix minutes, lors de laquelle il devait justifier sa demande, compte tenu de ses consommations précédentes.
Proprement hallucinant : d'un côté, un jeune ingénieur du privé qui avait toute délégation pour commander / importer des composants coûteux d'ordinateur ; de l'autre, un jeune officier-fonctionnaire, dépendant de son administration "pour cirer ses pompes", mais capable de retarder la remise en service d'une usine. Et je me réjouis de ne pas lui avoir proposé de lui payer une boîte de cirage : tel qu'était son "mind", ma relation privilégiée se serait arrêtée immédiatement !
Rédigé par : Jean le Cauchois | 21 avril 2020 à 18:02