Le 21 mai, par le plus grand des hasards, ayant manqué de mes quotidiens habituels, j'ai acheté Libération dont je m'étais un peu éloigné.
Et j'ai bien fait d'y revenir.
Cela m'a permis de lire une passionnante double page: "Sexualité - L'abstinence peut être une libération", de Virginie Ballet, à partir du livre d'Emmanuelle Richard "Les Corps abstinents".
Mais de grâce que quelques mauvais esprits ne s'abandonnent pas à cette indélicatesse ou à cette ironie de faire semblant de confondre l'analyste du post avec l'époux qui n'est pas à plaindre ! Ma détestation du "jeunisme" ne m'a jamais interdit de juger absurdes les poncifs constituant tel ou tel âge comme un fossoyeur de la sexualité.
Cette conviction sur l'abstinence synthétisant l'ouvrage, pour paradoxale qu'elle soit, a retenu mon attention immédiatement. Par sa rupture avec le discours dominant.
Alors que le sexe, sa représentation et son évocation sont dominants, au cinéma la plupart du temps sans aucune nécessité, dans la publicité sur un mode totalement racoleur et justement dénoncé par un féminisme même mesuré et, encore plus inutilement, dans des échanges et débats n'imposant aucune salacité, comment ne pas se réjouir d'une telle pensée beaucoup plus provocatrice que toutes les audaces faciles d'aujourd'hui ?
Dans les réponses d'Emmanuelle Richard (qui a 35 ans) au questionnement de la journaliste, j'ai apprécié sa volonté de nous inciter à porter un autre regard sur l'abstinence sexuelle. Non plus seulement un choix imposé par le défaut d'opportunité ou inspiré par la morale, souvent religieuse.
Mais au contraire une attitude réfléchie et qui n'a pas besoin de s'excuser parce qu'elle existe et qu'elle peut rendre heureux ceux qui la cultivent, temporairement pour la plupart, parce que l'abstinence est aux antipodes d'une haine de la sexualité, qu'elle est, pour certaines, seulement une accalmie, un suspens avant un futur qui peut-être donnera envie d'y mettre fin.
Parce que l'amour et la sexualité seront devenus ou redevenus un couple irremplaçable.
Dans son livre, Emmanuelle Richard cite l'un de ses interlocuteurs qui lui a déclaré, ce qui rejoint mon ouverture: "Le vrai rebelle de nos jours, c'est l'abstinent, dans une société où il y a du sexe partout".
Cette affirmation mérite d'être élargie et me semble, sans présomption, pouvoir fonder, en m'excusant pour cette dénomination pompeuse, une politique de la résistance. Dans la quotidienneté, dans l'espace intellectuel comme dans l'univers médiatique.
Contre la surabondance sous ses mille facettes et dérives, l'économie, le refus, la dissidence.
Contre l'infinité des conformismes ne relevant pas de l'évidence acceptable des consensus mais de la paresse de l'esprit, la liberté et son imprévisibilité. Sa rareté.
Contre la multitude des haines confondant l'être avec son idée, la tenue, la dignité si peu cultivées d'échanges ne se trompant pas de cible.
Contre la pluralité des indécences de toutes sortes, le souci tellement minoritaire d'une décence ne s'opposant pas à l'épanouissement de l'humain mais le favorisant.
Contre la pléthore des ignominies langagières, la lutte pour un verbe de qualité qui manifestera à la fois la considération qu'on a pour l'autre et pour notre civilisation.
Contre le flot de progressismes pervers et de libérations discutables, la constance de convictions, d'attitudes et de pratiques se tenant à bonne hauteur d'intelligence et de sensibilité.
Contre l'arrogance multipliée des ignorances, la délicatesse et la modestie d'incertitudes bienfaisantes.
Je pourrais continuer en démontrant comme la surabondance du pire doit être battue en brèche par la force concentrée et rare du meilleur.
Il me semble que je n'ai pas tiré abusivement des conclusions de cette éclairante double page.
Dans sa quintessence, je suis heureux que cette "libération de l'abstinence" n'apparaisse jamais comme une méfiance à l'égard du sexe, telle une banalisation de celui-ci qu'on pourrait quitter ou reprendre comme s'il n'était rien d'autre qu'une activité ordinaire.
Alors que probablement cette intrusion consentie dans un corps étranger est un miracle.
Qu'on a le droit de suspendre ou de refuser.
Libé, Sex and Sun : bien plus qu'une chanson !
Le sexe se pratique à deux, sinon ce n'est pas du sexe estampillé triple S comme dans Sea Sex and Sun.
Pour illustrer mon propos, je vais d'abord raconter une anecdote bucolique et ensuite généraliser à l'espèce humaine, sa grandeur et sa décadence.
Hier, j'étais en train de nettoyer des outils de maçonnerie au point d'eau, dans le jardin. Un bruit a attiré mon attention, c'était un bruit d'ailes en fait. En un instant, j'ai compris la situation. Deux insectes étaient en train de copuler. La femelle, attirée par une gouttelette d'eau, avait voulu se désaltérer. Le mâle avait fondu sur elle. Il était en lévitation, ses ailes vombrissaient. La femelle ne cherchait pas à s'échapper. Son sexe ne lui appartenait plus temporairement. Le mâle faisait don de son corps. Ils étaient tellement vulnérables, j'aurais pu les écraser mais je ne suis pas comme ça. Ou alors un oiseau aurait pu les gober tout cru en un instant. Mais le couple était occupé, la perpétuation de la race est la seule priorité qui vaille. Le reste, tout le reste peut attendre.
J'ai reculé, laissé faire la nature, repris mes outils plus tard. Et puis j'ai lu le texte de Philippe Bilger estampillé "LSS" pour "Libé, sex and sun."
Une femme qui garde son corps pour elle exclusivement est à l'opposé de l'amour. Si le corps de la femme doit lui appartenir en exclusivité, alors elle n'aime pas s'abandonner, perpétuer l'espèce, donner et recevoir du plaisir. Elle est homophobe. Quand un homme fait l'amour, son corps ne lui appartient plus totalement. De même quand une femme s'abandonne, son sexe ne lui appartient plus, elle s'en désolidarise. Il en est ainsi depuis la nuit des temps.
Mais depuis un siècle, il faut casser les codes, créer une nouvelle civilisation, sans amour, sans espoir autre que la destruction du vieux monde.
Rédigé par : vamonos | 25 mai 2020 à 11:11
@ Patrice Charoulet | 24 mai 2020 à 20:52
Nous avons la chance que madame Bilger nous corrige... Pour le reste, comme je l'ai déjà dit, le souci de la forme peut faire passer celui du fond au second plan.
Je me demande si vous ne devriez pas corriger l'orthographe des commentateurs assez confiants pour vous envoyer leurs textes sans craindre pour leur anonymat (donc les patronymes et les courageux !) puisque toute faute ayant pu échapper à madame Bilger vous choque à ce point.
D'une manière plus générale, vous devriez corriger gratuitement les fautes des autres, et notamment des auteurs avant qu'ils n'envoient leurs textes aux éditeurs voire apporter vos avis éclairés. Vous passeriez de censeur du blog à professeur bénévole, et qui sait, à providence littéraire... Quand on croit au marbre numérique et à la littérature tout en se montrant professeur et dévoué à la littérature pour l'éternité, de telles occupations ne seraient que la suite logique de ses convictions.
Pourquoi ne pas les avoir mises en oeuvre avant ? Je dirais que c'est sans doute faute d'y avoir pensé ou par modestie... Mais comme vous écrivez qu'il est à déplorer que les gens n'aient pas de correcteur compétent, vous vous trouvez tout désigné pour réparer ce dommage.
Rédigé par : Lodi | 25 mai 2020 à 07:19
ORTHOGRAPHE, PRESSE ECRITE ET BLOGS
Je dois d'abord confesser avoir été professeur de Lettres toute ma vie et on devinera que je suis assez sensible aux erreurs d'orthographe.
En lisant la presse écrite ou régionale, toute erreur d'orthographe me fait sursauter. Plusieurs journaux nationaux peuvent s'offrir un correcteur.
Ayant enseigné douze ans à La Réunion, je lisais la presse régionale. Un jour, ayant eu le sentiment qu'un record orthographique avait été battu, j'avais cru bon écrire au rédacteur en chef, pour lui signaler environ 200 erreurs d'orthographe en un seul numéro. Je lui avais dit : « Vous devriez vous offrir un correcteur. » Il me répondit : « Je n'ai pas les moyens. »
Sur les blogs, l'orthographe est aussi un problème. Ce blog en France a une chance exceptionnelle. La femme de Philippe Bilger a été correctrice de profession. Elle corrige non seulement les (très rares) inadvertances de son mari, mais aussi toutes les erreurs des commentateurs, ce qui sauve du ridicule plus d'un.
Tous les blogs n'ont pas cette chance, qu'ils acceptent ou non des commentateurs. A mon humble avis, tout blogueur qui n'est pas aidé d'un correcteur compétent, devrait se relire trois fois avant d'enregistrer sa prose et de la graver dans le marbre numérique pour l'éternité. C'est la moindre des choses.
Cela ne suffit pas. Il doit recourir le plus souvent possible au petit Larousse ou au petit Robert. Cela ne suffit pas. Il doit avoir sous la main le Bescherelle, où l'on trouve toutes les conjugaisons. Cela ne suffit pas. Il est in-dis-pen-sable de consulter un bon Dictionnaire des difficultés de la langue française, le meilleur étant à mon sens celui de Jean-Paul Colin, éd. Le Robert. Aucun dictionnaire courant ne répond à toutes les questions qu'on doit se poser quand on veut écrire correctement. Il n'y a pas que la question de l'accord du participe passé !
Je me résume.Tout blogueur devrait se soucier le plus possible de l'orthographe, et, pendant que j'y suis, de la langue française.
Rédigé par : Patrice Charoulet | 24 mai 2020 à 20:52
@ boureau 23 mai à 20:38
Je me doutais que Joffrin ne serait pas à la rue mais je n'avais pas imaginé à quel point tous ces quotidiens ou hebdomadaires sont sous perfusion.
Comme disait Coluche "rigolez pas c'est avec vos sous".
Je comprends mieux dès lors pourquoi leurs "égratignures" du (des) pouvoir(s) en place ne sont en fait que des griffures de chatons attendant la gamelle.
Merci boureau.
Adéo
Rédigé par : breizmabro | 24 mai 2020 à 15:37
Les chameaux couleur fauve, autant dire les aspirations spirituelles, aspirent à leur terre natale, leurs sabots, usés par la marche, ils geignent, tout altérés d'amour.
Disons alors au vent d'Orient, celui qui sait nous apporter la bonne nouvelle :
« Va porter ceci à l’amoureux,
Oui, c’est lui l’allumeur du feu,
Ce feu qui pénètre mon cœur. »
Si l’on pouvait l’éteindre,
Perpétuelle serait l’union.
Si embrasé il pouvait être,
L’amant jamais ne pècherait !
Le poète soufi déjà au XIIIe siècle avait saisi que la morsure du désir ne se soigne pas, que l'abstinence ne la guérissait pas plus que la satisfaction de la possession, que ce double mouvement ambivalent du cœur souffrant ne trouvait sa résolution que dans la mémoire de ce qu'il fut autrefois, qu'accepter le renoncement au sacrifice de la passion jusqu'en l'étreinte des corps vieillis, permet d'accéder au pur don de ceux qui savent encore éprouver les fondements de la joie :
Désir insatisfait
Je suis absent et le désir alors
Fait s’éteindre mon âme.
La rencontre ne me guérit pas,
Car il persiste dans l’absence et la présence !
Sa rencontre produit en moi
Ce que je n’avais point imaginé.
La guérison est un mal nouveau
Qui provient de l’extase.
Car moi, je vois un être,
Dont la beauté s’accroît,
Éclatante et superbe,
À chacune de nos rencontres.
On n’échappe pas à une extase
Qui se trouve en affinité
Avec la beauté s’intensifiant
Jusqu’à l’harmonie parfaite.
Rédigé par : Aliocha | 24 mai 2020 à 08:58
@ semtob 24 mai 00h15
Trouvant ce texte de Philippe Bilger incommentable, je m'étais promis de ne pas le commenter.
Or, je n'avais pas imaginé commenter un commentaire de ce texte incommentable.
Les lignes de Karell et Françoise Semtob m'y poussent. Depuis toujours, je n'ai jamais compris comment on faisait pour écrire un roman ou un article ou n'importe quoi à deux. Je leur avais demandé, par message privé, comment elles faisaient. Leur aimable réponse ne m'avait pas éclairé beaucoup. Cette fois, pour ces lignes de ce jour, je me permets d'assurer qu'il est impossible qu'elle aient été écrites à deux. Qui a écrit, Mesdames, Françoise ou Karell ?
Rédigé par : Patrice Charoulet | 24 mai 2020 à 08:54
Bonjour Philippe,
C'est vrai qu'avec un peu d'âge et un peu de fatigue il sera assez aisé de défendre l'abstinence.
Nos tendres amies ont moins de difficultés que nous pour la bonne raison, comme le disaient certains de mes anciens des bistrots de mon enfance, qu'il est plus facile d'ouvrir la bouche que de tendre le bras.
Je grivoise à mon grand dam, et je n'en ai même pas honte.
La vie, la mort, la joie, les peines, l'amour, la haine, tout ce qu'on expectore lorsque les corps exultent.
...
Tout recommencera, tu verras, tu verras
La vie, c´est fait pour ça, tu verras, tu verras
Tu verras mon stylo emplumé de soleil
Neiger sur le papier l´archange du réveil
Je me réveillerai, tu verras, tu verras
Tout rayé de soleil, ah, le joli forçat!
Et j´irai réveiller le bonheur dans ses draps
Je crèv´rai son sommeil, tu verras, tu verras
Je crèv´rai le sommier, tu verras, tu verras
En t´inventant l´amour dans le cœur de mes bras
Jusqu´au matin du monde
Ah, tu verras, tu verras
Tout recommencera, tu verras, tu verras
Le diable est fait pour ça, tu verras, tu verras
Je ferai le voyou, tu verras, tu verras
Je boirai comme un trou et qui vivra mourra
Tu me ramasseras dans tes yeux de rosée
...
Mozart est fait pour ça, tu verras, entendras
Tu verras notre enfant étoilé de sueur
S´endormir gentiment à l´ombre de ses sœurs
Et revenir vers nous scintillant de vigueur
Tu verras mon ami dans les os de mes bras
Craquer du fin bonheur de se sentir aidé
Tu me verras, chérie, allumer des clartés
Et tu verras tous ceux qu´on croyait décédés
Reprendre souffle et vie dans la chair de ma voix
Jusqu´à la fin des mondes
...
Rédigé par : Jérôme | 24 mai 2020 à 08:45
Tant de choses différentes peuvent se ranger derrière l'abstinence, comme tant d'autres derrière l'amour, qu'on n'en peut rien dire dont le contraire ne serait juste aussi.
Abstinence est vertu que l'on n'honore jamais que chez autrui.
Rédigé par : Jean | 24 mai 2020 à 02:38
Cher Philippe,
À billet glissant
Sur papier glacé
De marbre ne pouvons rester.
L'illusion perdue des statues
Inonde l'ascension excitante
de l'homme au sexe bionique
pour égarer la vertu.
Petites grenouilles froissées,
De sable, ne pouvons garder la virginité
du rêve des bénitiers.
Morale : la paresse de la fesse tentante
ne nuit pas à la presse.
françoise et karell Semtob
Rédigé par : semtob | 24 mai 2020 à 00:15
@ HOPE
Ne présumez pas qu'une chose n'a pas de sens aussi facilement que vous le faites. Pour commencer, les mots ont un sens :
https://www.futura-sciences.com/sante/questions-reponses/nutrition-vegetarien-vegetalien-vegan-differences-8344/
Justement, je discutais du cas des écologistes avec l'auteur du commentaire, qui me paraît bien les cerner.
Ils sont dangereux, pas du tout les gentils petits qu'on veut voir en eux. Vraiment pas ! Mais que cela ne nous empêche pas d'aimer les beautés de la nature et de garder notre bonne humeur :
https://www.youtube.com/watch?v=wEDJo5PZL6A
Rédigé par : Lodi | 23 mai 2020 à 22:26
Liberté pour les sexuels de se livrer à l'activité du même nom, liberté des asexuels de le refuser.
Je trouve pitoyable, d'un côté de critiquer des gens qui en feraient "trop" et d'autres "pas assez", comme si tout le monde devait partager les mêmes goûts. Les asexuels n'ont guère ou pas du tout envie de sexe et sont parfois bien ennuyés par les autres, mais ils pourraient inventer n'importe quoi, si à notre époque, chacun ne voulait expliquer sa différence, plus pédagogue que conteur, en somme. On ne racontera pas ses mille et une nuits.
Les sexuels ne sont pas exclus de l'amour platonique et tout le monde peut s'occuper de son corps par des sports qui ne soient pas en chambre :
https://www.youtube.com/watch?v=9D0fO6mWxeQ
Rédigé par : Lodi | 23 mai 2020 à 21:34
@ breizmabro 23 mai 2010 18:28
Libé et Joffrin
Joffrin ne sera pas à la rue !
Il fait partie du conseil d'administration de la nouvelle structure où entre Libé : une "fondation" !
Nouveau tour de passe-passe d'Altice pour éponger les passifs de Libé.
A noter que Libé a reçu en 2028 plus de 6,3 millions d'euros d'aides directes et indirectes de l'Etat. Pour une diffusion payée de 67 000 exemplaires.
Quel gestionnaire ce Joffrin !
Cordialement.
Rédigé par : boureau | 23 mai 2020 à 20:38
"Libé, Sex and Sun..."
Pour lui c'est robinet, robinet and robinet, ou plus poétiquement : A veces, hasta el grifo más fuerte deja salir unas gotas.
"Coronavirus : un homme confiné seul depuis deux mois dans un hôtel de luxe à Barcelone©Panoramic
6Medias, publié le samedi 23 mai 2020 à 18h02
Le responsable de l'entretien de l'hôtel "W", à Barcelone, est enfermé seul dans l'établissement depuis plusieurs semaines, rapporte L'Indépendant. Et il ne sait toujours pas quand il pourra sortir...
...l'une de ses missions : ouvrir un à un les 1 400 robinets de l'hôtel tous les cinq jours, pendant au moins cinq minutes, afin d'éviter que l'eau soit contaminée par des bactéries. Ce travail fastidieux lui prend toute la journée. Mais il est primordial pour éviter tout problème lors de la réouverture de l'établissement."
Rédigé par : Giuseppe | 23 mai 2020 à 20:20
C’est toujours un plaisir de lire genau qui manie avec une parfaite maîtrise l’imparfait du subjonctif et qui nous sort régulièrement des mots rares nous obligeant à nous reporter à notre petit Larousse illustré.
Et quelle érudition ! Sur ce blog il est un peu ce que Jean Dutourd était aux Grosses Têtes de l’époque Philippe Bouvard.
N’oublions pas non plus Savonarole, homme de grande culture également.
Rédigé par : Achille | 23 mai 2020 à 20:18
Curieusement, en lisant le titre je n'ai pas cru une seconde y rencontrer Laurent Joffrin l'indépendant (sic) de la presse de gauche.
Oups je n'avais pas lu les dernières nouvelles (news en verbage journalistique):
"Le 15 mai 2020, le groupe Altice France (Drahi, le pote de Manu) dont dépendaient déjà SFR, BFM TV, RMC, a annoncé la création d’un fonds de dotation pour... Libération :D
Alors là ! Libé libéré par Drahi le 'Kapitalist'... les mots me manquent.
Joffrin sera t-il chargé dorénavant de la rubrique "bobo" de Libé, façon Paris Match interviewant Madame Brizitte en toute circonstances, en lui posant des question sur LVMH (troooop forte cette entreprise !) ou sur ses Louboutin ?
J'ai hâte d'entendre Joffrin, en vrai, expliquer son rôle dans cette nouvelle rédaction.
Rédigé par : breizmabro | 23 mai 2020 à 18:28
Amusant de lire chez une préopinante un poème qui, non référencé, semble s'appliquer à la question qu'anime notre hôte. Je ne connais pas en général la poésie d'Hadrien, mais je connais ses Mémoires, du moins celles que lui prête Marguerite de Crayencour qui fut mon amour de jeunesse en littérature, et la chose prend une saveur particulière quand on se souvient de l'agitation corpusculaire qui saisit la divine Marguerite avant que son exclusivité se fixât sur Grace, redoutable enquiquineuse, mais adorable compagne.
Et ceci rejoint une autre réflexion qui est faite sur la croissance du sentiment amoureux avec l'âge puisque Marguerite Yourcenar sut inspirer dans sa dernière hospitalisation la passion d'une infirmière, peu important que celle-là fût platonique, puisque cela se passait dans le tréfonds des âmes.
Rédigé par : genau | 23 mai 2020 à 16:59
Une fois n'est pas coutume, donnons la parole à un intervenant inattendu, Sophocle, cité par Platon dans "La République", chap 1 alinéa 329:
"Comment Sophocle, demandait l'interlocuteur, te comportes-tu par rapport aux choses de l'amour ? Es-tu capable encore d'avoir commerce avec une femme ?"
Et lui de répondre "Ne blasphème pas bonhomme ! C'est au contraire avec la plus grande satisfaction que je m'en suis évadé, comme si c'était s'évader de chez un maître follement sauvage".
Rédigé par : lucterius | 23 mai 2020 à 16:35
Tout est écrit chez Julien WEINZAEPFLEN !
Ah! si ! j'oubliais lors d'une confidence, une aînée gratifiée par nous de "la grande (prénom)", me dit un jour : "Vous pensez tout connaître des choses de l'amour ? Il n'a pas encore été tout dit sur les arcanes du désir sexuel vital et je te prédis qu'en âge il est bien plus torride qu'à 30 ans" !
Confirmation par Macha Méril dans l'amour réciproque avec Michel Legrand.
Pour faire court.
Rédigé par : Chemins de traverse | 23 mai 2020 à 15:57
N'ayant pas lu l'article dont vous parlez, n'ayant pas l'intention de le lire, celui-ci étant l'oeuvre d'une femme qui s'appuie sur l'opus d'une femme, je ne dirai qu'une chose et elle vaut son pesant de cacahuètes : « De quoi j'me mêle ?? »
C'est maintenant, j'en suis certaine, la fin du monde, mais oui, puisqu'il existe des textes sur l'abstinence pondus sans doute par des abstinentes épanouies.
Mince alors ! En voilà de la nouveauté ! Bien, mettons les choses au point : s'abstiendra qui le veut, aussi longtemps qu'il le voudra, tant qu'il ne rencontrera pas la tentation, et ça le regarde.
La règle d'or sera donc : toi, tu feras ce qui est bon pour ton petit corps qui vibre moyennement, et tu feras aussi en sorte que moi, de mon côté je me tamponne mollement le coquillard de ton dernier délire...
Et c'est ainsi que les choses allaient de mal en pis dans un monde décérébré, qui pond de temps à autre une ânerie, laquelle ânerie tourne et s'envole, comme si Saint Jean Chrysostome venait de nous l'offrir.
Bonté divine ! Si je savais comment fuir cette planète de faux penseurs vaniteux boursouflés, j'irais sans aucun doute prendre un « ticket to ride » !
L'abstinence est une chose secrète, singulière, intime, impérieuse, qui ne vaut que dans le silence du profond recueillement... Pourquoi faut-il toujours torturer le corps avec des dispositions qui l'éloignent de son âme ?
« Animula vagula, blandula,Hospes comesque corporis, Quae nunc abibis in loca Pallidula, rigida, nudula, Nec, ut soles, dabis iocos ». (Petite âme, âme tendre et flottante, compagne de mon corps, qui fut ton hôte, tu vas descendre dans ces lieux pâles, durs et nus, où tu devras renoncer aux jeux d’autrefois)
Pensez aujourd'hui au renoncement des jeux d'autrefois et alors il faudra bien vivre, et s'abstenir d'être bip bip bip !
Rédigé par : duvent | 23 mai 2020 à 15:31
Je voudrais juste dire que j’apprécie moi aussi les commentaires de Marc Ghinsberg mais aussi ceux de sbriglia sur ceux-ci ! Euh... est-ce clair ?
Julien Weinzaepflen écrit: « ...mais dont le végétarisme, le végétalisme, le véganisme ou la confiance aveugle en la naturopathie sont artificiels »
Sincèrement je n’ai pas compris cette phrase. Mais plutôt que de m’angoisser, je me suis dit que, en fait, c’est parfaitement normal vu qu’elle ne veut strictement rien dire ! Le hasard qui ferait que les trois mots qui commencent par « veg... » (oui oui j’ai remarqué hihi) seraient correctement employés dans la phrase, n’est pas plausible. Mais cela n’a aucune importance en fait, phonétiquement, c’est chouette. Alors... 😊
Rédigé par : HOPE | 23 mai 2020 à 15:00
L'éternel retour de balancier.
Amoureux transi ne pouvant dissocier les sentiments de l'acte, je n'ai jamais trop compris ceux qui exposaient leur tableau de chasse et leur obsession. Nous connaissons tous ces obsédés se rongeant les ongles jusqu'au sang, les mains plongées dans les poches pour "chercher les clefs". Il leur fallait dans l'heure une poulette, faute de ce faire ils perdaient tout sens cognitif au point d'estimer impuissants ceux qui ne sautaient pas sur l'occasion, même maquillée comme une voiture volée.
Rédigé par : hameau dans les nuages | 23 mai 2020 à 13:37
Après avoir été le champion de toutes les libertés, voilà que l'icône des journalistes gay donne, si je puis dire, dans le retournement !
J'étais quasi persuadé que le journal national le moins lu s'était sabordé après d'innombrables faillites en chaîne. Heureusement, il y a toujours un milliardaire de la communauté pour le renflouer. Et si des licenciements sont prévus, le site Slate est toujours prêt à accueillir les gay-friendly.
J'ai cessé de l'acheter quand ils ont célébré dans les années soixante-dix je crois, l'arrivée des Khmers rouges. De plus, c'était devenu lassant d'être obligé de se laver les mains après l'avoir parcouru.
L'éloge de l'abstinence ? Bof ! Pourquoi pas ! Si ça peut faire vendre encore quelques numéros !
Il est temps que les vacances arrivent : suite au confinement, tout ce petit monde journalistique est neuronalement fatigué. Vite lu, vite oublié.
Cordialement.
Rédigé par : boureau | 23 mai 2020 à 13:29
Après la célèbre formule:
"Science sans conscience n'est que ruine de l'âme",
La formule du jour :
Sexe sans âme n'est que ruine de l'être !
Rédigé par : Tipaza | 23 mai 2020 à 11:54
L'excès en tout annihile le plaisir, seul le manque attise le désir. Et nous ne pouvons aimer vraiment que ce que nous désirons.
L'abus, en toutes circonstances, fait oublier la saveur même des choses, y compris les meilleures, alors que la rareté n'en rend que plus intense le bonheur qu'elles procurent.
Manifestation d'une perte de maîtrise de soi, l'excès ne peut que devenir nuisible en nous rendant esclaves de nos propres désirs au lieu d'en être les auteurs.
Sommes-nous pleinement libres si nous nous laissons abuser par nos désirs ?
Là où l'être humain se distingue de l'animal, dominé par l'instinct, c'est justement par cette capacité qu'il a de par la raison de trouver le nécessaire et juste équilibre entre le corps et l'esprit, instaurant une bonne entente entre les deux.
Rédigé par : Michel Deluré | 23 mai 2020 à 11:02
"Des dizaines de milliers d'hommes à Naples, des millions d'hommes sur la terre croyaient vivre une grande aventure en se faisant fort de soutirer des baisers, des caresses à une femme dont ils seraient fatigués au bout de quelques mois.
Était-ce donc un si affreux malheur que ça d'être empêché de les imiter ? Qui se trouvait en fin de compte plus à plaindre, eux à qui les nécessités de leur sexe imposaient cette recherche illusoire ou moi, miraculeusement dispensé d'une telle obligation ?"
("Porporino ou les mystères de Naples"... éloge des castrats)
P.-S.: encore une fois Marc Ghinsberg a admirablement résumé ce prosélytisme nauséabond de l'ancien alcoolique devenu thuriféraire de la prohibition.
Marc commence à me complexer…
Rédigé par : sbriglia | 23 mai 2020 à 11:01
Il ne devrait pas y avoir de possibilité de commentaire.
Je me permettrais, au pire, de faire remarquer la proximité entre abstinence et abstention.
Dans les deux cas, pour que la chose soit optimale, il faut être deux, au moins.
Faut-il pour autant renoncer à admirer Diadumène ou Lesbia ? Ou à lire Martial ?
Foin, tout cela se passe au fond des coeurs.
Rédigé par : genau | 23 mai 2020 à 10:41
La libération de l'abstinence est bienvenue dans une société où l'asexualité était un tabou, qu'il fallait conjurer au nom de la performance sexuelle, et qui concerne au premier chef des gens qui, pour toutes sortes de raisons, par désincarnation, n'ont pas trouvé le chemin du corps, au point, cela peut arriver, que la parole fasse pour eux l'effet inverse du Verbe qui se fait chair dans le miracle de l'Incarnation et leur soit une manière d'éviter le corps et d'éviter la chair, en un accommodement par contournement.
La libération de l'abstinence est bienvenue et croise une définition nouvelle de la chasteté qui est plus proche de la continence que de l'abstention sexuelle, et qui désigne la bonne distance entre deux êtres qui s'aiment.
Elle est bienvenue quand elle reconnaît qu'il y a des êtres qui sont plus affectifs que sexuels et que cela nous permet d'élargir la palette (ou la biodiversité) des personnalités.
Elle est bienvenue quand elle se permet d'être temporaire et n'enferme pas dans le définitif. Je n'aime pas les condamnations à vie, réputées irrévisables: le schizophrène condamné, sous peine de retomber obligatoirement malade, à prendre son traitement à vie et à passer pour un zombie aux yeux de la société qui fait semblant de le comprendre et d'avoir compassion pour lui ; l'alcoolique que le traitement d'une médecine balbutiante, tout en le condamnant à l'abstinence à vie, lui explique qu'il n'a qu'à supprimer son problème pour ne plus l'avoir, ou qu'à se passer de sa béquille pour savoir marcher.
La libération de l'abstinence contraste étrangement avec celle qui, dans le même journal "Libération" (aujourd'hui "Libé"), prônait jadis la libération sexuelle jusqu'à la licence destructrice de l'abus sexuel. Ce retour du refoulé ou du balancier est tellement fait de demi-tours qu'il est suspect. Comme a quelque chose de suspect le fait de parler de "sobriété heureuse" dans une société hyperconsumériste, qui parle de frugalité sans savoir de quoi elle cause, et dont le végétarisme, le végétalisme, le véganisme ou la confiance aveugle en la naturopathie sont artificiels.
Ce contraste entre la défiance vis-à-vis du capitalisme et une vie dans l'aisance grâce au capitalisme au moins dans nos pays habitués à l'abondance dont ils ne voudraient pas se priver quoi qu'on en dise est suspect.
Notre société aurait surtout besoin de libérer la liberté, la liberté d'être différents, non pas le droit à la différence comme une indifférence au droit des autres, mais le goût de la différence pour que la rencontre découvre et embrasse vraiment une altérité enrichissante au lieu du même standard humain déguisé sous les oripeaux d'une autre mode.
Rédigé par : Julien WEINZAEPFLEN | 23 mai 2020 à 09:54
"Alors que probablement cette intrusion consentie dans un corps étranger est un miracle.
Qu'on a le droit de suspendre ou de refuser." (PB)
N'ayant rien compris de cette phrase, me refusant à la comprendre car je sais combien il est difficile quand on a plongé en apnée de remonter à la surface, je me suis précipité dans une revue médicale pour étudier les méfaits d'un déconfinement trop rapide.
Voici ce que j'ai trouvé:
L’accident de déconfinement est un trouble au cours duquel l’impatience, qui s’est dissoute dans le sang et les tissus lorsque la pression était élevée, forme des bulles gazeuses lorsque la pression diminue.
Les symptômes peuvent comprendre fatigue et douleurs dans les muscles et les articulations.
Lorsqu’ils sont graves, les symptômes peuvent ressembler à ceux d’un AVC ou inclure les suivants : un engourdissement, des picotements, une faiblesse des bras ou des jambes, une perte d’équilibre, des vertiges (tête qui tourne), des difficultés respiratoires et une douleur thoracique.
On traite les personnes par l’oxygénothérapie dans le Jardin du Luxembourg si possible et la thérapie de reconfinement.
Comme mesures de prévention, il est recommandé de limiter la profondeur et la durée des plongées de confinement et de réduire la vitesse de remontée.
Pcc: https://www.msdmanuals.com/fr/accueil/l%C3%A9sions-et-intoxications/l%C3%A9sions-caus%C3%A9es-par-les-accidents-de-plong%C3%A9e-et-de-d%C3%A9compression/accident-de-d%C3%A9compression
Rédigé par : Tipaza | 23 mai 2020 à 09:45
« Libé, Sex and Sun : bien plus qu'une chanson ! »
Passé la septantaine on ne saurait considérer la sexualité de la même façon qu’à vingt ans.
L’amour n’est plus vraiment une question de sensualité, mais exprime plutôt la fusion de deux êtres qui parfois s’écharpent mais qui s’aiment sans avoir besoin de se le dire. Dans ce cas l’abstinence n’est plus vraiment un problème, ce qui n'empêche pas une affection indéfectible.
La chanson des vieux amants de Jacques Brel, sans doute l’une de ses plus belles, exprime bien ce que devient l’amour dans les vieux couples.
Rédigé par : Achille | 23 mai 2020 à 09:40
"Parce que l'amour et la sexualité sont devenus ou redevenus un couple irremplaçable"
Vous découvrez là, cher Philippe, ce qu'il y a plus de trois cents ans nous disait La Fontaine :
"Aimons, foutons, ce sont des plaisirs
Qu'il ne faut pas que l'on sépare;
..................................
Amarillis, pensez-y bien :
Aimer sans foutre est peu de chose,
Foutre sans aimer ce n'est rien."
Je n'ai pas cité le cinquième et le sixième vers du poème, dont la verdeur de langage pourrait choquer certain-es, mais qui à eux seuls résument la pensée de notre hôte.
Rédigé par : Claggart | 23 mai 2020 à 09:25
Que ceux qui avaient entre 20 et 25 ans en 1968 fassent aujourd’hui l’éloge de l’abstinence me fait irrésistiblement penser à cette maxime de la Rochefoucauld : « Les vieillards aiment à donner de bons conseils, pour se consoler de n'être plus en âge de donner de mauvais exemples. »
Ma remarque est d’ordre général et je me garderai cher Philippe, dans le cas particulier, de faire semblant de confondre l'analyste du post avec l'époux qui n'est pas à plaindre, de même que j’exclus bien entendu de l’apophtegme du Duc l’auteur de ces lignes…
Rédigé par : Marc GHINSBERG | 23 mai 2020 à 09:09
Naguère, quand un garçon et une fille se « fréquentaient », leurs proches (surtout ceux de la fille...) disaient : « pourvu qu’ils ne fassent pas de bêtises ! »
Aujourd’hui, en pareilles circonstances, les mêmes disent au contraire : « mais qu’est-ce qu’ils attendent ? »
Est-ce un progrès ? La lucidité y a-t-elle gagné ?
Rédigé par : Denis Monod-Broca | 23 mai 2020 à 08:50