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26 mai 2020

Commentaires

Jean

@ Achille

Vous avez raison, Achille, je suis complètement réactionnaire à votre système de pensée. Pire, j'y suis allergique.

Aliocha

Bien sûr, Achille, nous sommes proches idéologiquement, si vous pouviez entendre que l'argument anthropologique du christianisme n'a rien à voir avec l'eau bénite.

Achille

@ Aliocha | 31 mai 2020 à 09:30

Si cela peut vous rassurer je suis plus proche de vos analyses que des démonstrations savantes mais totalement dévoyées de Jean qui est un réac de la plus belle eau tendance royaliste.

Avec un peu moins d’eau bénite vos arguments seraient plus crédibles.

Aliocha

@ Jean

Fadaises ?
Vous me sollicitez, je vous réponds, ne venez pas vous plaindre si je vous mets face à vos contradictions.

Vous prétendez botter le fondement du diable au nom de votre liberté, je vous démontre qu'ainsi vous vous soumettez aux réciproques vengeresses, votre détestation du socialisme vous empêchant de reconnaître que le protestant Rocard comme le catholique Delors ont démontré que christianisme et socialisme n'étaient pas incompatibles, que la laïcité, croire ou ne pas croire, permettait la coexistence dans une relation apaisée de toutes les idéologies, dans la mesure où elles admettent de ne pas discriminer celui qui pense différemment.

Il y a une différence entre la religion et la connaissance anthropologique du phénomène religieux qu'a révélé l'Evangile, permettant d'enfin mettre à distance César et Dieu, ce qui ne signifie pas qu'ils ne doivent pas coexister.
On comprend en vous lisant pourquoi les discours du Président, pourtant essentiels sur le sujet, au cent ans de la réforme et au couvent des Bernardins, n'ont strictement pas été entendus.

Tant que vous en resterez aux injonctions violentes que le meurtre du roi vous inspire, vous ne saurez que céder à ce que le christianisme, pris comme science de l'homme, permet de dénoncer, notre atavisme persécuteur et, au nom de cette dénonciation, la renier avant que le coq n'ait chanté, ne vous apercevant pas qu'au nom du refus de la révolution, vous ne faites qu'en répéter les erreurs.

Répondre à la violence par la violence n'est pas la liberté, mais la soumission, tant que l'Occident ne saura pas prendre la mesure de ses textes fondateurs, Il ne saura qu'enfermer la vérité qu'ils expriment par incapacité à Lui-même se l'appliquer:

"Le Christ place l'humanité devant ce choix terrible: ou croire, ou ne plus croire en la violence.
Le christianisme, c'est l'incroyance."
Achever Clausewitz, René Girard.

Mince, Achille va encore me vilipender.

Jean

@ Aliocha

Quel rapport y a-t-il entre votre messianisme utopique et la bonne nouvelle ?
Il faut laisser à César ce qui lui appartient. Le royaume n'est pas de ce monde.
En tuant le Roi, la République a aussi assassiné Dieu. Qui donc se persuade encore que la République protège les cultes ? Elle ne fait que frapper sur l'Église depuis son origine. Elle l'a à nouveau fait dernièrement. Vous n'allez tout de même pas tenter de nous faire croire que le christianisme est compatible avec le socialisme ? Alors non, Aliocha, je ne suis pas à court d'arguments. Je suis juste las de répondre à des fadaises.

Aliocha

Bien-pensance bien pratique, Jean, quand à bout d'argument vous m'associez à tous ceux-là qui nient comme vous le fondement évangélique.
Qu'avons-nous fait de notre baptême ?
La question ne vaut pas que pour les autres.

Jean

Vous êtes un idéologue, Aliocha, et il n'est point possible de discuter avec ceux qui le sont. Vous raisonnez sur la base de concepts que vous garnissez à votre sauce. Ces concepts agissent comme des substrats indiscutables et indépassables. Ils forment la métaphysique sous-jacente à tous vos discours. J'entends dans vos arguments les mêmes litanies qui me furent incessamment assénées - je devrais dire martelées - depuis mon plus tendre âge, à l'école, dans les discours politiques, dans les journaux, dans les livres du dernier demi-siècle, dans les émissions télévisées. Par facilité de langage, on appelle cela aujourd'hui la bien-pensance. Je n'y verrais aucun mal si je ne la jugeais malheureusement fausse et corruptrice. Mon esprit dans un sursaut d'indépendance et de révolte se braque et résiste. Je parle bien de résistance puisque c'est le mot qui convient le plus précisément. On est bien faible et vulnérable face à autant d'assauts.

Je ne vous en veux point, Aliocha, et ne garde à votre encontre aucune rancune. J'accepterais très volontiers votre invitation à la prochaine fête de l'Être Suprême. Cela me donnerait l'occasion de mieux vous connaître et d'observer quelques autres curiosités.

Aliocha

Vos chaînes, Jean, sont soumises à votre incapacité à voir et entendre ce qui les détermine, oui, vous êtes incapable d'écouter plus de dix minutes le vieux socialiste couturé qui, au nom de la liberté, prône l'économie de marché, mais régulée par les droits de l'homme, la protection sociale et la démocratie, ces valeurs européennes que vous n'êtes plus à même de repérer et de définir, contaminé que vous êtes par la violence généralisée, ne sachant plus que vous mobiliser contre, confondant ce contre avec la liberté du pour, cédant aux divisions sataniques plutôt que d'adhérer aux tentatives de consensus.

Vous êtes ainsi complice de l'incapacité de Chirac à avoir su faire du plébiscite de 2002 la base d'un nouveau pacte, l'échec de ce comportement clanique aboutissant à ce que Delors définissait, l'Europe est devenue la messe sans la foi, et jouant l'adhésion à la construction européenne au bonneteau de sa politique intérieure, scandalisant tout ceux qui comme vous ne savent toujours pas entendre et voir, l'imitent ainsi en son déni de démocratie, renonçant à ce qui nous a protégés en 2008 et encore plus aujourd'hui, ce que souligne Rocard si vous étiez à même de l'entendre.
Mais non !
Je parle de Clovis, vous répondez Hitler.
Je parle de de Gaulle et Adenauer, vous répondez national-socialisme.

Que puis-je alors vous répondre puisque vous n'entendez plus et en votre colère ne savez plus discerner le vrai du faux, prenant ce qui vous protège pour ce qui vous détruit, vous offrant aux Robespierre de l'heure qui n'ont rien d'autre à proposer que de recommencer les erreurs ataviques révolutionnaires, trouvant dans le sang versé rétribution des frustrations.

Peut-être, mais trop tard, comprendrez-vous alors qu'il est l'heure de résister au mouvement rouge-brun qui menace la démocratie, que Macron n'est qu'un symptôme mais qui a conscience de ce danger majeur, qu'il est l'incarnation et bien au-delà de sa personne vilipendée à outrance, la fragile barrière institutionnelle qui nous protège encore du pire et que vous désirez abattre, plutôt que de répondre à son invitation à défendre notre essentiel.

Vous vous rendrez alors sûrement compte que vous aurez fait de votre si belle idée de la France, cette sainte procession d'un peuple qui ensemble et malgré tous ses différends sut sortir du lieu sacré pour proposer à l'univers l'incarnation de la nouvelle loi, forte du socle évangélique, conscience du vice persécuteur à corriger, un fantôme qui n'a plus sa place qu'au musée mort et froid de l'échec de la démocratie occidentale, cette conscience erronée de l'exercice de votre liberté qui, pour finir, vous aura rendu esclave.

Jean

@ Aliocha

J'ai dû vous relire plusieurs fois pour essayer de vous comprendre. Vous permettrez que j'écourte votre texte pour le rendre plus intelligible.

"Le discours de la Sorbonne proposait à l'Europe d'enfin accéder à une autonomie possible à l'échelle européenne qui permettrait justement, […] l'espoir de pouvoir défendre nos valeurs face aux puissances, notamment américaine et chinoise"

De quelles valeurs parlez-vous ?

"le pardon à l'ennemi […] c'est pour maintenant".

Votre vision est messianique et comme tout messianisme, il n'est puissant que par la peur qu'il suscite, qui oblige les apeurés à suivre la voie suggérée afin d'éviter les maux redoutés. Vos intentions sont louables. Mais comme chacun sait, "l'enfer est pavé de bonnes intentions". Je n'ai point besoin de votre foi pour ne pas haïr et pardonner, ni non plus pour ne pas admirer la force ou haïr un ennemi ou mépriser les malheureux. Je n'éprouve pas non plus votre culpabilité.

"Saurez-vous, Jean, être à ce point Français et consentir à ce que la démocratie a sanctionné ?"

La démocratie française en 2005 a sanctionné le refus d'une U.E. telle qu'elle était soumise aux suffrages. Elle revenait sur le malentendu maastrichtien. Le Parlement français a, ensuite, trahi la volonté populaire en faisant des Français des sujets européens qui perdirent tout à la fois et leur liberté et leur souveraineté. Pour autant, les Français ne sont pas hostiles à l'Europe, simplement défiants envers ce que les dirigeants européens leur imposent contre leur gré. Dix ans après, les sondages indiquent que le rejet à ce projet européen imposé est largement plus massif. Saurez-vous, Aliocha, être à ce point Français et consentir à ce que la démocratie a sanctionné ?

J'ai regardé les dix premières minutes de votre vidéo puis j'ai arrêté. Je ne disposais pas d'assez de temps. Les prémisses devraient suffire. Le désir d'Europe émane d'un désir de paix ; la croissance des Trente Glorieuses résulte de la création du marché commun ; en 2008, en partie par la faute des Anglais il n'y a plus de leadership européen d'où l'impuissance de l'Europe à réagir adéquatement à la crise mondiale ; nous sommes à la veille d'une crise de même gravité que celle de 1930 qui sans Europe politique mènera aux même résultats, c'est-à-dire à la guerre.

L'homme est habile: il agite les peurs, rappelle de manière retorse les anciens traumatismes afin de mieux suggérer ses solutions, qui forcément sont LA solution. Il serait fastidieux et long d'avoir à démonter les contre-vérités qui s'immiscent dans le discours de l'ancien Premier ministre socialiste. Elles ont toutes leurs racines dans une aperception idéologique déformée des causalités historiques. L'idéologie qui les sous-tend est une métaphysique dont les fondements principiels ne sont ni avoués, ni vérifiés. Dans la grotte de Socrate, qui parmi nous est l'homme enchaîné qui accède à la lumière et à la connaissance ? Socrate fait accéder l'homme à la vérité par les Idées. Je me défie des arrière-mondes. Le socialisme, un des nouveaux évangiles des enfants issue de la Révolution, en est un. L'U.E. est la version reproduite de l'URSS avortée par une méthode plus douce. Il est vrai, Aliocha, qu'il n'y avait pas de guerres internes en URSS. Etait-ce pour autant souhaitable d'y vivre ? Vous ne parlez que de la répétition des guerres. Ignorez-vous que l'hitlérisme est survenu sur les ruines du socialisme allemand de l'entre-deux guerres ? On ne le dit jamais.

Tout socialisme, en définitive, échoue et vire en nationalisme haineux et en tyrannie. Un socialisme européen intégré n'y changerait rien. Je ne rêve qu'à la libération de mon pays et à recouvrer la liberté, toutes les libertés. Dans votre projet, je serais enchaîné.

Aliocha

Nous sommes au cœur du sujet, Jean, je vous en remercie.
Vous veillez à votre liberté avec la plus grande jalousie, et l'incapacité européenne à définir un socle politique et à ne s'en tenir qu'à une convergence économique démontre que les nations du vieux continent sont, à votre image, à même de penser pouvoir botter les fesses du diable, indiquant qu'il les possède.

Le discours de la Sorbonne proposait à l'Europe d'enfin accéder à une autonomie possible à l'échelle européenne qui permettrait justement, si les nations européennes comprenaient que là est l'unique condition de leur survie, de soigner les purulences que décrit à raison revenonsausujai, le covid ayant par ruse de l'histoire poussé Merkel à accepter la proposition de Macron qui fonderait, dans la mesure où ceux qui pensent à tort être à même de faire la leçon au diable y consentent, l'espoir de pouvoir défendre nos valeurs face aux puissances, notamment américaine et chinoise et maintenant que les Anglais, cette jambe de bois qui a toujours refusé un pouvoir fort à Bruxelles, sont sortis.

Nous entendrions alors retentir avec force le Te Deum en la cathédrale de Reims avec de Gaulle et Adenauer, nous donnant la capacité de nous souvenir du baptême de Clovis, qu'il est pragmatique d'entendre par-delà les siècles que le pardon à l'ennemi est plus fiable que les tentations sataniques de la jalousie et du ressentiment, que là est la base de la foi qui manque à l'Europe pour accomplir après tous les désastres dont elle s'est rendue coupable, cette foi en la raison de la réconciliation, cette capacité à tirer les leçons de l'histoire, où la cloche gracile retentit au petit matin pour nous convoquer, non à la répétition des désastres, mais d'enfin savoir en tirer les enseignements, comme le dit si bien Simone Weil en son texte sur l'Iliade, ne jamais admirer la force, ni haïr l'ennemi, ni mépriser les malheureux, nous rendant compte en la contredisant quand elle regrettait que cela ne fut pas pour bientôt, qu'impérativement et au risque de disparaître avec l'humanité en échec qui alors se rend au diable, c'est pour maintenant.

Saurez-vous, Jean, être à ce point Français et consentir à ce que la démocratie a sanctionné, ou céder aux cloches illusoires et démentes des sectateurs d’identité ?
De votre réponse et de celle du peuple français dépend l’avenir, oui, je suis absolument sérieux, de notre foi en l'avenir de l'humanité.
Tout est dit ici, je vous en prie, écoutez :

https://www.dailymotion.com/video/x10h4s2

Jean

@ revnonausujai

Vous êtes en effet plus précis que moi, revnonausujai, et je vous en remercie.
Nous sommes d'accord sur la conclusion. L'U.E. comme condition indispensable à la préservation de la paix est un mythe. Je vous sais gré par ailleurs d'avoir rappelé les événements postérieurs à l'effondrement du bloc soviétique et la mise en évidence de l'impuissance intrinsèque de l'Europe à garantir la paix.

revnonausujai

@ Jean
"Pour votre gouverne, ce n'est pas le projet européen qui fut la condition de la paix, mais l'épuisement des nations européennes, la puissance militaire américaine et la tension résultant de la confrontation des deux blocs."

Pour être précis, la paix en Europe a tenu a trois instruments (occidentaux) et à de bons analystes (russes):
- l'US Strategic Air Command qui garantissait la vitrification de l'URSS en cas de conflit nucléaire,
- la Panzerwaffe de la Bundeswehr qui garantissait que le PAVA ne pouvait pas gagner sans passer au nucléaire,
Les forces stratégiques françaises, qui introduisaient un élément d'incertitude sur le feu nucléaire et empêchaient ainsi Russes et Américains de s'entendre pour en rester au conventionnel et au non emploi des nukes,
- le sens des réalités des Russes qui, conscients de l'impasse, se sont bien gardés de sortir des opérations de police à l'intérieur du Pacte.

EN 1991, l'équilibre rompu, on a vu l'Europe à l'oeuvre ; dix ans de guerre en Yougoslavie et deux pots de pus purulents, Albanie et Kossovo !

Jean

@ Aliocha

Ma liberté, Aliocha, j'y veille avec la plus grande jalousie.

Quant à votre évocation du Chemin des Dames, je suppose que vous avez voulu insinué les guerres européennes passées à répétition. Ah, parce que vous croyez – car il s'agit bien là d'une croyance qui ne résiste pas à l'examen – que l'Europe est la cause de la paix recouvrée. Admettons même que l'UE parvienne à perdurer. À la place des guerres, nous aurions une multiplication des jacqueries. Faudrait-il toutefois qu'elle ne s'effondre pas sur elle-même, tant elle est artificielle, et que de nouvelles guerres ne lui succèdent pas. Pour votre gouverne, ce n'est pas le projet européen qui fut la condition de la paix, mais l'épuisement des nations européennes, la puissance militaire américaine et la tension résultant de la confrontation des deux blocs.

Aliocha

C'est ça, Jean, vous avez trop de cloches dans la tête, elles vous rendent sourd, et vous n'avez pas encore compris le sens de tendre l'autre joue, cet autre chemin de la réconciliation qui permet d'échapper à la soumission et d'être libéré des injonctions vengeresses.
Mais je comprends, la liberté est un lourd fardeau, on est libre de la refuser, se vouant à sans cesse à retourner au Chemin des Dames.

Jean

@ Aliocha

J'ai cru d'abord à lire votre texte que vous aviez voulu provoquer mon ire. Dans un deuxième temps, j'ai supposé un prêche de Vincent Peillon. Puis ahuri d'idéaux aussi boursouflés, j'ai redouté avoir croisé un maçon. Où êtes-vous allé chercher cela ?

Revenons à plus simple et laissons parler Voltaire (ses pauvres restes ont dû tressauter dans la tombe ces derniers temps):
"Toute la petite société entra dans ce louable dessein ; chacun se mit à exercer ses talents. La petite terre rapporta beaucoup. Cunégonde était à la vérité bien laide ; mais elle devint une excellente pâtissière ; Paquette broda ; la vieille eut soin du linge. Il n'y eut pas jusqu'à frère Giroflée qui ne rendît service ; il fut un très bon menuisier, et même devint honnête homme ; et Pangloss disait quelquefois à Candide : « Tous les événements sont enchaînés dans le meilleur des mondes possibles : car enfin, si vous n'aviez pas été chassé d'un beau château à grands coups de pied dans le derrière pour l'amour de Mlle Cunégonde, si vous n'aviez pas été mis à l'Inquisition, si vous n'aviez pas couru l'Amérique à pied, si vous n'aviez pas donné un bon coup d'épée au baron, si vous n'aviez pas perdu tous vos moutons du bon pays d'Eldorado, vous ne mangeriez pas ici des cédrats confits et des pistaches. - Cela est bien dit, répondit Candide, mais il faut cultiver notre jardin."

Et puisqu'il fait beau…

Mais avant cela et puisque vous me tendez la perche, rappelons le prochain quarantième anniversaire de l'oraison du pape Jean-Paul II à l'adresse de la France, le 1er juin 1980:
"France, fille aînée de l'Église, es-tu fidèle aux promesses de ton baptême?" Ouf ! Quel effet ! Et j'entends sitôt résonner au tréfonds de ma mémoire les cloches de tous les villages de France. Les entendez-vous ? Et celui qui éprouve ce soudain enthousiasme n'est qu'un pauvre hère que la Providence a, semble-t-il, depuis longtemps oublié. On en aurait presque envie de se saisir de ses armes pour une dernière geste d'honneur à la façon de Raspail !

Lucile

@ Exilé

Je savais qu'on pouvait exploiter le π, mais je ne trouvais pas comment.

Je passe du coq à l'âne : l'autre jour vous avez mentionné l'huile de foie de morue, pour la vitamine D. Mais elle est trop bon marché, et trop mal dosée pour qu'on laisse les "lambdas" et les sans-dents s'en administrer à la petite cuiller sans prescription médicale comme le faisaient leurs lambdas de parents et grand-parents, Dieu ait leur âme, avec ou sans l'aide du Rivotril.

Un laboratoire va nous trouver un produit similaire mais qui ressemble davantage à un médicament de l'an 2000, avec nom savant, emballage sophistiqué, compte-gouttes jetable, posologie et contre-indications, le tout au moins trois fois plus cher que l'huile de foie de morue, laquelle disparaîtra des pharmacies. C'est la Sécurité sociale qui paye.

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@ Tipaza

J'échangerais bien le grec, dont il ne me reste pratiquement rien, à part l'alphabet et une ou deux citations, contre des connaissances scientifiques plus solides.

Tipaza

@ Robert | 27 mai 2020 à 12:39
"Je ne voudrais pas m'immiscer dans votre discussion..."

Mais si, c'est très bien.
La discussion est open, comme on dit. C'est la règle sur un blog.
J'ajoute que nous avons des points de vue semblables en politique, du moins quand je suis sérieux, ce qui est un argument participatif aggravant, et enfin quelqu'un qui est capable de venir à bout du livre "Gödel, Escher, Bach" a droit à mon admiration la plus complète, et la plus sincère.

Puisque vous vous intéressez à Gödel, connaissez-vous l'ouvrage de Pierre Cassou-Noguès, Les Démons de Gödel Logique et folie, Seuil, 2007

Excellent livre sur les dérives psychologiques de Gödel. Il croyait aux anges comme au diable, parmi d'autres étrangetés.
Gödel entendait spiritualiser la matière, en développant une métaphysique qu'il envisage à partir de deux sources; la science doit-elle prendre la forme, et une religiosité que l'on peut dire fantastique.

Un livre facile à lire et passionnant que je vous recommande chaudement, qui montre comment Gödel tente d'ordonner ses idées bizarres en un système logiquement cohérent.

Aliocha

Bien sûr, Jean, je comprends que vous désiriez suivre Saint-Ex en cette tombe de la modernité, je regretterai simplement que vous y abandonniez la France, pensant que, forte de ses échecs, elle ne pourrait associer son esprit de résistance au formidable essor des techniques, leur donnant ce qui leur manque, le respect du prochain, la fraternité de la liberté dans l'égalité, la conscience que les désastres du XXe siècle où déjà en 1940 elle refusa la réédition de Verdun, l'amena à fonder le futur de la nation sur la réconciliation avec l'Allemagne, que c'est en cela qu'elle reste la France, que l'Europe si elle ne sait pas l'entendre ne se fera pas, et se livrera ainsi que ses valeurs aux laquais de l'heure que sont les GAFAM et l'oncle Xi, que la liberté ne se discute pas, ni les droits de l'homme, ni la protection sociale, ni la démocratie.

C'est ainsi que l'on peut entendre les discours de Macron, celui-là comme celui de la Sorbonne ou de Davos-2018 où, devant les puissants de la terre, le président leur démontra que ne pas tenir compte de ce qui se passa en 2008, les classes moyennes ne l’admettront plus, car ce n'est pas juste de mutualiser les pertes alors que l'on privatise les profits.

N'est-ce pas à la France de mettre les puissants face à leur responsabilité, ce qui ne peut être fait qu'à l'échelle européenne, faisant comprendre à l'Allemagne qu'il y a des priorités supérieures que de vendre des Mercedes, que le peuple de France est prêt à résoudre ses divisions ataviques en retrouvant le goût de l'effort et du travail bien fait, plutôt que s'attacher à sa vieille structure avachie, à téter les mamelles exsangues de la mule de l’État, mettant en grave danger nos institutions en endettant les générations futures.

Macron tente enfin de cesser en ce pays de prendre la réussite pour suspecte, de montrer qu'il est possible et nécessaire d'associer finance et valeurs, que c'est même le chemin d'une réussite équilibrée, renonçant à la sempiternelle désignation de l'ennemi pour trouver une cohésion, que là est le fondement de la vocation du pays, et puisque vous n'êtes pas anti-religieux, de son baptême, la France est la fille aînée de l'amour et hors de cela, il n'y a pour elle, comme pour l'Europe et le monde, d'autre alternative que la destruction.
Le problème étant que personne n'y croit, préférant s'acharner sur l'un ou sur les autres au bénéfice de son accès privilégié à la tombe, refusant d'être le levain du monde qui vient.

Giuseppe

@ genau | 26 mai 2020 à 23:49

Vous auriez fait un excellent concertiste pour bayan.

https://studylibfr.com/doc/4082719/bach-et-le-contrepoint

Je suis chauvin, mais la base de tout conservatoire avec un accordéon de concert est Bach, irremplaçable. Toute la musique commence par lui - c'est sans doute exagéré pour certains -, un très proche qui l'a pratiqué et le pratique lors de concerts a été stupéfait de ce que Bach éternel avait pu écrire.

Il n'est pas à l'origine du contrepoint.

Du très beau Vincent Lhermet, inconnu de beaucoup, la Légion d'honneur ne le mérite pas.

https://youtu.be/1x36LVe4RRA


Jean

@ Aliocha

J'ai vu avec beaucoup d'intérêt le discours du président à la station F. Il vous inspire. Il me fait l'effet opposé.

J'y entends quelqu'un qui s'est imprégné de la philosophie qu'Ayn Rand a distillée dans ses romans et qui s'en sert pour susciter l'engouement du public auquel il s'adresse en le flattant. L'horizon y est circonscrit. Il y a ceux qui réussissent: les entrepreneurs, les chercheurs, etc., et les autres ayant échoué qui restent au bord de la route. Les premiers ont le devoir moral d'attirer à eux les seconds qui ne sont au mieux que de pauvres miséreux (Ayn Rand n'a pas ce souci).

Surtout à 7:30, perce la haine profonde du pays et des gens qui le composent par une adjuration fanatique accompagnée de gestes qui dénotent l'exaspération: "[…] Transformez votre pays, bousculez-le, faites-le changer, […] parce que cette responsabilité vous l'avez au moins autant que moi".

Dire que quelques-uns s'enthousiasment pour cela. Quelle vision fade et étriquée de la société ! Quelle présomption aussi ! Mais, cher Aliocha, la France ne se réduit pas aux succès de son économie et de ses entreprises. Sa dimension est bien plus vaste et n'est pas circonscrite à un si plat et insipide horizon.

Que dire encore de la catégorisation abstraite de sa population ? On passera sur le mépris viscéral des petites gens – on y est habitué – et sur l'estime excessive que le président accorde à ceux de sa classe sociale. Ces gens-là croient que leur réussite en fait des éminences. Quelle immodestie ! Quelle enflure ! Surtout quelle absence complète d'autocritique et d'autodérision ! À n'en pas douter, il leur manque un peu d'humour. Ils sont un peu trop tristement sérieux et infatués dans leurs trop grands rôles. Il leur manque surtout de s'être bien regardés dans un miroir pour ne pas voir l'immensité de leur laideur morale. Pour employer un langage populaire direct et net: des petits c*ns aux mauvaises manières à qui on n'a pas assez botté le c*l aux premiers âges.

Aliocha, ne vous est-t-il pas venu à l'esprit que de nombreux Français ne voulaient tout simplement pas aller dans cette direction qui ne leur inspire rien, qu'ils étaient profondément attachés à ce pays qu'ils ont reçu de leurs parents et de leurs ancêtres en héritage, qu'ils y tiennent viscéralement ? Les changements auxquels aspirent le président et ses affidés ne forment pas leurs souhaits. Le président ne dispose ni de l'autorité morale ni de la légitimité pour forcer la population à aller où elle ne veut pas.

Je terminerai par les dernières et des désespérées paroles de Saint-Exupéry avant qu'il ne sombre avec son avion dans la Méditerranée:
"Si je suis descendu, je ne regretterai absolument rien. La termitière future m'épouvante. Et je hais leur vertu de robots. Moi, j'étais fait pour être jardinier. Je vous embrasse."
Voilà tout l'enthousiasme que m'insuffle l'évocation des visions du président. Je ne crois pas être le seul.

Achille

@ hameau dans les nuages | 27 mai 2020 à 09:49
« Et c'est à ce moment-là que la plèbe dans un ultime cri du coeur s'adresse à lui..
"Arrête ton char Ben-Hur, il n'y a plus d'essence !" »

À noter que c’est quand même Ben-Hur qui a gagné la course de chars ! :)

Robert

@ Tipaza | 27 mai 2020 à 09:16, genau | 27 mai 2020 à 11:47

Je ne voudrais pas m'immiscer dans votre discussion qui cependant me rappelle un excellent livre, d'une lecture certes difficile, paru il y a une quarantaine d'années et qui s'intitulait : "Gödel, Escher, Bach" de Douglas Richard Hofstadter que j'ai toujours dans ma bibliothèque !

Aliocha

Genau vous a répondu, caroff, son génie témoignant en ses jeux harmoniques que les promesses des prophètes juifs adviennent, mais à l'envers, le côté de la mort louant l'éternel, l'exemple de son retrait indiquant malgré lui, et tant pis si Achille n'y comprend rien, le chemin des justes.

genau

@ Tipaza

Non seulement vous ne me faites pas injure (qui devrais-je être pour cela ?) mais encore vous m'avez remis en mémoire cette curiosité mathématique, qui, à vrai dire, ne présente pas un intérêt autre qu'harmonique, ce qui la place, d'ailleurs, hors du temps et des conceptions habituelles du temps musical. On peut compliquer la chose en jouant sur plusieurs claviers, à l'orgue, en changeant la registration au fur et à mesure du progrès harmonique. Je suis allé sur YouTube et il y a plusieurs enregistrements assez réjouissants.

Ça me rappelle un amusement que j'ai pratiqué avec des camarade, lire une partition en la retournant: ainsi les clés sont inversées. Eh bien ça marche, bien sûr c'est assez chaotique et il faut pas mal de divination pour imaginer à quoi ressemble la mélodie, si mélodie il y a, mais c'est très drôle. Essayez, si vous ne l'avez déjà fait.
Merci pour votre aimable rappel.

caroff

@ Aliocha 9h14
"...la France préférant en rester au clavier de son orgue à célébrer les défaites du passé"

Où avez-vous vu une France jouant de l'orgue ?
Les églises sont vides et les orgues ne sont plus guère entretenues hélas !!

Aliocha

La Lucile de Botticelli et le pape antéchrist témoignent, comme Macron devenu Néron, que ça ne tourne plus rond dans les esprits abscons.
Comme dirait les Vaudois, réinterprétant la maxime de hameau:

Arrête ton char, Ben-Hur, on goudronne !

Giuseppe

"Monsieur le président, que faites-vous de tous les citoyens lambda ?" (PB)

Le citoyen lambda serait déjà aux fers pour le vol d'un paquet de pâtes.

Les voyous de la République, à qui l'on fait l'insigne honneur d'en parler maintenant, partout, comme s'ils étaient des martyrs, ont pillé, décharné, dépoulpé le citoyen qui a continué de voter pour eux ; terrible histoire d'une démocratie dont le bulletin de vote peut entériner la pire et détestable des malversations financières.

Rattrapés par la patrouille, ils ont coulé une vie heureuse longtemps, très longtemps... La suite n'est pas encore achevée.
Le pire est qu'élus de notre pays, ils ne croyaient pas en lui, ils allaient planquer ailleurs leur méchant fric. Impardonnables électeurs de chez eux, un peu complices, non ?
Ils vont en même temps payer un peu, participer à l'addition de la dette de la commune et le réveil va être douloureux, quand il va falloir extraire toutes les caries.

Et alors, sont-ils en prison ?

AFP, publié le mercredi 27 mai 2020 à 09h48

"Patrick et Isabelle Balkany, anciennes figures de la droite française et édiles de Levallois-Perret (Hauts-de-Seine), ont été condamnés mercredi en appel respectivement à 5 et 4 ans de prison ferme, sans incarcération immédiate, pour blanchiment aggravé de fraude fiscale.

La cour d'appel de Paris a alourdi la peine de l'ancien maire, condamné en outre pour "prise illégale d'intérêt", jugeant qu'il avait bénéficié d'avantages en nature dans le cadre d'un gros contrat immobilier de la ville. Le couple se voit aussi infliger dix ans d'inéligibilité et chacun des époux une amende de 100 000 euros".

hameau dans les nuages

@ Michel Deluré | 27 mai 2020 à 08:47
"Nous croyions avoir Jupiter, eh bien nous voici désormais avec Ben-Hur !"

Et c'est à ce moment-là que la plèbe dans un ultime cri du coeur s'adresse à lui..

"Arrête ton char Ben-Hur, il n'y a plus d'essence !"

.

lucterius

Monsieur le Président, faites comme Benjamin Franklin qui tout jeune, pour apprendre à faire de beaux textes, s'inspirait des grands auteurs.
Et voyez ce que disait Chateaubriand de Napoléon, pourtant son ennemi de toujours: "Bonaparte n’est point grand par ses paroles, ses discours, ses écrits, par l’amour des libertés qu’il n’a jamais eu […] Il est grand pour avoir créé un gouvernement régulier, un code de lois, des cours de justice, des écoles, une administration forte, active, intelligente […] Il est grand pour avoir fait renaître en France l’ordre au sein du chaos […] Il est grand surtout pour être né de lui seul, pour avoir su, sans autre autorité que celle de son génie, se faire obéir par trente-six millions de sujets […] Il est grand pour avoir surpassé tous les vainqueurs qui le précédèrent, pour avoir rempli dix années de tels prodiges qu’on a peine aujourd’hui à les comprendre. » 1685

Comme pour le poisson, d'après le célèbre proverbe chinois, un pays pourrit ou au contraire devient grand par sa tête.

Tipaza

@ genau | 26 mai 2020 à 23:49

Je ne vous fais pas l'injure de vous demander si vous connaissez cette vision de l'Offrande musicale, mais il se peut que certains lecteurs du blog l'ignorent.
Alors c'est pour eux que je mets ce lien, petit moment de bonheur irréel dans le brouhaha politicien qui nous envahit.

https://www.youtube.com/watch?v=4VFJdMRg_Yo

Aliocha

À la Station F, le président avait rappelé que tous nous passons, comme dans une gare, que le temps des clubs était révolu, qu'il s'agissait d'inventer ce monde ouvert où, si ceux qui réussissent oublient ceux qui ne sont rien, l'avenir du numérique était voué à l'échec.
Las !

Les clubistes des temps anciens qui ne pensent qu'en terme d'appartenance à des cercles, des clubs, des salons, des mafias, se sentant exclus car incapables de se passer de ces principes d'exclusion, ne sont pas à même d'entendre que les entrepreneurs, les chercheurs, les investisseurs, ne peuvent plus réussir pour eux-mêmes, que ce temps-là est fini, que ceux qui réussissent ont un devoir qui ne sera pas imposé par des règles, des normes, des impôts, mais par éthique personnelle et individuelle, ce devoir de convier chacune et chacun, ceux qui sont tout et ceux qui ne sont rien, à la réussite de ce monde futur à inventer.

On se dit, en lisant ce billet, que le monde des clubs s'est refermé comme les oreilles et, s'il en porte la responsabilité de l'échec à la hauteur de sa charge, le président aura eu l'honneur de proposer cette ouverture qui restera chance délaissée, la France préférant en rester au clavier de son orgue à célébrer les défaites du passé, celles qui ne laissent même pas à ceux qui ne sont rien la chance d'être invités.

https://www.elysee.fr/emmanuel-macron/2017/07/01/discours-demmanuel-macron-lors-de-linauguration-de-la-station-f

Exilé

@ Lucile

Tant π.

Mais Ἐμμανουήλ Mακρον aurait-il pu faire carrière s'il s'était appelé Ἐμμανουήλ Miκρον ?


Michel Deluré

Nous croyions avoir Jupiter, eh bien nous voici désormais avec Ben-Hur !

Tipaza

@ Lucile | 26 mai 2020 à 22:59

En quelques lignes l'alpha et l'oméga sur Macron.
Excellent, la vérité sortant du Puy... du Fou... évidemment.
Rien à voir tout de même avec le tableau de Jean-Léon Gérôme, j'y verrais plutôt la naissance d'une grande commentatrice, un peu comme la naissance de Vénus de Botticelli.

Mais chère Lucile si vous voyez en Macron un Grec s'exprimant dans la langue de Périclès, je le verrais plutôt en Néron conduisant une 2 CV (Chevaux Véloces), et en même temps distribuant ses largesses pour un plan automobile parfaitement utopique.
La voiture électrique, la belle illusion de ceux qui ne roulent pas, ni par nécessité, ni pour le plaisir, alors que Toyota construit déjà des véhicules à moteur à hydrogène, mis au point avec BMW. Il est là, l'avenir ! Mais c'est un autre sujet.

Il y a du Néron chez Macron, dans sa façon de faire ce qui lui plaît, sans état d'âme, de mépriser, d'écraser et de s'entourer de personnages à la morale "originale".
Nietzsche parlerait même d'Antéchrist à son égard, si la place n'avait pas été préemptée par le Pape François déjà.
Ce Ben-Hur nous mène droit vers le gouffre du Céadas où l'on précipitait à Sparte les condamnés à mort.

Bon, j'ai essayé péniblement de sous suivre dans vos pérégrinations antiques, mais vous avez la totale maîtrise du sujet.
Faut dire que pour moi les lettres grecques sont des symboles mathématiques et pas de Belles Lettres.
Moralité, j'ai encore beaucoup à apprendre avant que le 19 frappe à ma porte ;-)

Xavier NEBOUT

Macron est une personne au sens de masque de l'être, et derrière ce masque qu'y a-t-il ? un être avorté, une psyché cantonnée au gamin prisonnier de son exploit d'avoir dragué sa prof de français, une femme sans scrupules que l'on aurait jadis qualifiée et à juste titre de sorcière.

Macron c'est la personne forgée par le duc d'Orléans chef des francs-maçons qui a voté la mort du roi, c'est le masque du diable.

Ne vous y trompez pas camarades ! C'est ce que le bon peuple sait inconsciemment. Mais comment se l'avouer lorsqu'on ignore les mots pour le dire ?

revnonausujai

Le petit dernier en date, avec toutes les réserves inhérentes aux "putasseries" sondagières:

https://www.bfmtv.com/politique/la-cote-de-popularite-de-macron-devisse-7-points-philippe-resiste-1920740.html

Si même BFM s'y met, la décomposition doit être avancée ; normal, les hyènes sont attirées par la charogne.

genau

Une chance: la carte de mon téléviseur étant à expiration, j'ai négligé d'en commander une autre, puis l'ai fait, l'expédition traîne, j'oublie de passer à la boîte, trouve une série de préludes que j'ai longtemps négligés et en entreprends le déchiffrage, péniblement, vu l'âge de mes doigts. La chose m'entraîne, en raison des bizarreries de la composition à me replonger dans un manuel de contrepoint puis d'harmonie et m'oblige à consulter un ami, éminent musicologue qui me fait un topo un peu aride, ce qui m'incite à me retourner chez Schoenberg, ayant définitivement banni la lecture du Rameau, aussi agaçant que sa musique.

Bon, voyons, de quoi parlait M. Bilger ? De qui ? Ah oui, Macron et le peuple ? Que voulez-vous, mon brave, voilà, c'est comme ça, on n'y peut rien, faut se faire une raison et puis, ça va pas si mal quand même. Les nouvelles ?

Je n'ai plus de TV, je n'ose pas aller à la boîte de peur d'y trouver la carte TNT et de ne pas résister à la mettre dans le décodeur. Non, mais c'était très bien ce billet, très juste, il m'a beaucoup intéressé, mais je n'ai pas bien compris de quoi il s'agissait. Excusez-moi, je retourne au clavier.

Lucile

La scène se passe au Puy du Fou, dans une arène. Emmanuel Macron, ceint d'une couronne de laurier tient les rênes d'un attelage antique. Philippe Bilger l'interpelle du haut des gradins.

Philippe Bilger : "Monsieur le président, que faites-vous de tous les citoyens λ (lambda) ?"
Emmanuel Macron : "Je les ignore. Entre nous, je les considère comme des ε (epsilons)".
Philippe Bilger : "C'est β (bêta)"
Emmanuel Macron : "Je ne changerai pas d'un (ι) iota"
Philippe Bilger : "Votre η (état) m'inquiète ! Vous avez besoin d'un ψ (psy)"
Emmanuel Macron : "χ (qui) êtes-vous donc pour me parler comme ça ?"
Philippe Bilger : "Un ami χ (qui) vous veut du bien. J'éprouve de la déférence pour votre fonction"
Emmanuel Macron : "Me voilà tout é μ (é-mu)"
Philippe Bilger : "De grâce Monsieur le Président, réinventez-vous. Le plus τ (tôt) sera le mieux".
(tout bas) "Hélas hélas, le roi est ν (nu)".

Denis Monod-Broca

Et puis ce n’est pas le rôle du président de la République d’expliquer aux gens du spectacle comment s’adapter au confinement, d’expliquer aux industriels de l’automobile ce qu’ils doivent fabriquer et où, à grands renforts de milliards, de décider que le Puy du Fou va rouvrir, etc., tout cela est désespérant...

Arrêter toute l’économie puis, après avoir payé des millions de gens à ne rien faire, payer les industriels pour faire redémarrer leur activité et « sauvegarder » l’emploi, c’est à devenir fou...

L’argent magique coule à flots, mais il n’a aucun pouvoir magique. Nous nous enfonçons chaque jour un peu plus dans l’absurde...

boureau

E. Macron, le peuple français et les affaires du monde !

Quel intérêt porter au peuple français quand on croit dominer les relations du monde et mener au galop les affaires de l'U.E. ?

Remarquable mise au point et mise en perspective d'Edouard Husson dans Le Figaro de ce jour sur la vérité du récent plan financier Merkel-Macron :

"Tous les ingrédients d'une terrible conflagration institutionnelle européenne sont sur la table. Elle prendra la forme d'une dispute inter-allemande exportée à l'ensemble de l'Union européenne"

E. Husson n'est pas n'importe qui : normalien, agrégé d'Histoire, ancien vice-chancelier des universités de Paris, directeur de l'Institut franco-allemand des affaires européennes à l'université de Cergy-Pontoise. Une référence en matière de politique européenne.

Quand le Président s'occupe des affaires du monde, le peuple français peut attendre.

Cordialement.

Achille

« C'est la masse des citoyens qui font silence et qui ne sont pas dans la lumière. Pardon d'user de ce terme qui fait mal aux esprits et aux oreilles distingués : c'est le peuple anonyme qu'à l'évidence vous n'écoutez pas. »

Pourtant notre président n’a pas hésité à s’entretenir avec un jeune chômeur qui se plaignait de ne pas trouver de travail. Il lui a dit de traverser la rue et qu’il en trouverait. Depuis il semble que ce garçon a dû trouver un job car on n’en entend plus parler.
Il s’est également coltiné avec quelques infirmières à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, ainsi qu’avec les syndicalistes de la CGT.

Ces gens-là ne sont pas des people qui vont dans les talk-shows de Laurent Ruquier ou de Cyril Hanouna.
Certes il a téléphoné à J-M Bigard, le représentant de la beaufitude franchouillarde qui se plaignait de ne plus pouvoir retrouver ses potes de comptoir dans les bistrots.
Je n’ai pas vraiment compris l’intérêt de ce contact téléphonique. Je mets cela sur le compte de son côté imprévisible.

Pas sûr que cela lui permette de remonter sa cote de popularité, même si avec 39 % elle est loin d’être critique comparée à celle de ses concurrents directs pour la prochaine élection présidentielle.

Michelle D-LEROY

Emmanuel Macron n'a apparemment jamais côtoyé les gens du peuple, et dès son élection il a lancé des petites phrases vexantes, espérant booster les "gens de rien".
Il pourra faire tout ce qu'il veut maintenant, c'est irrattrapable.

Snobant la vie de Monsieur Tout-le-Monde, il n'a aucune idée de ce que sont tous ces gens qui composent le peuple. Un peuple qu'il est censé gouverner.
Pourtant, il ne sait pas ce qu'il rate en ne connaissant pas toutes ces personnalités éclectiques. Tous ces gens divers, aux goûts et aux passions multiples, imaginatifs, passionnés, aux savoir-faire variés et créatifs. Pas tous de grands érudits, mais parfois surprenants par leurs connaissances dans un domaine particulier. Des gens qui comptent et qui font marcher le pays.

Des gens de valeurs morales aussi, capables de se surpasser dans des situations graves.
Bref tout ce qui ne s'apprend pas à l'Education nationale mais à l'école de la vie.
Il en rate des choses à cause de ce comportement hautain.

Il peut téléphoner aux uns et aux autres pour donner le change, c'est bien le premier contact et l'empathie naturelle qui marquent un quinquennat. Sa jeunesse ou son mépris, entre insolence et suffisance, lui auront été fatales.

Savonarole fait la comparaison entre Pompidou et Giscard, l'un était plein de cette bonhomie si appréciée et l'autre avait beau aller dîner chez l'habitant, il restait distant. Tout est question d'attitude. Et les gens du peuple ont un sens pratique pour apprécier les personnalités sincères, comme un sixième sens.

Exilé

@ Robert
« Aussi, Monsieur Bilger, votre appel, auquel je souscris sas réserve, risque de glisser sur monsieur Macron comme la goutte de pluie sur les plumes d'un canard ! »

Je crois me souvenir qu'un avocat, couvert d'éloges par son interlocuteur, lui répondit que ces derniers glissaient sur lui comme l'eau sur les plumes d'un canard.
Ce qui lui attira la remarque : « Mais tout le monde sait que les canards aiment l'eau »...

Acceptons-en l'augure...

PR CALGUÈS

Si l'inconséquent Macron, à l'occasion du futur remaniement, vous propose les "Sceaux", je vous en supplie, Philippe, ne les acceptez pas !

Jérôme

Bonjour Philippe,

Bigard ou Botul-Henri Lévy, qui vaut-il mieux écouter ? Je m'interroge.

Robert

De ce billet, Monsieur Bilger, j'ai surtout apprécié la conclusion :
"J'éprouve de la déférence pour votre fonction mais de grâce, écoutez enfin, une bonne fois pour toutes, le silence assourdissant du peuple."

Monsieur Macron est de ces individus qui, par idéologie, nient l'existence des peuples : point de citoyens avec des droits reconnus par les principes de 1789. Il n'y a que des populations constituées de collections d'individus installés sur des territoires sans frontière. C'est d'ailleurs pour cela que l'esprit civique n'est plus réellement inculqué parce qu'il aurait tendance à inhiber l'expression du moi dans une société d'image où seul compte le paraître, avec en corollaire l'expression exclusive de droits : "j'ai DROIT À..." Quant à l'être, inutile de l'exiger : en effet, simplement limiter par son seul libre arbitre l'expression de ses droits par : "j'ai LE DROIT DE..." est actuellement proprement inconcevable !

Alors, c'est par la loi (cf. la loi Avia) qu'on réduit le libre arbitre et le champ de l'exercice de la citoyenneté, notamment pour ces gens de rien de la périphérie qui vivent sur des notions périmées d'appartenance à une Nation et à un Peuple multiséculaires censés leur attribuer certains droits sur le pays dans lequel ils vivent et qu'ils ont hérité de leurs ancêtres. Ce qu'on appelait l'Histoire de France dont, malgré les avanies, ils se sentaient fiers et dont à présent ils doivent en cultiver la honte et battre leur coulpe jusqu'à la fin des temps.

Quant à leur culture, grâce aux médias quand ce n'est pas l’État lui-même via le Conseil d'Etat, les ministères des Affaires étrangères, de l’Éducation dite nationale ou de la Culture, elle est progressivement supplantée par d'autres venues d'ailleurs... Les derniers arrivants ayant autant si ce n'est plus de droits à réclamer de ce pays honni et pourtant "vache à lait" particulièrement généreuse en subsides dispendieux.

Aussi, Monsieur Bilger, votre appel, auquel je souscris sas réserve, risque de glisser sur monsieur Macron comme la goutte de pluie sur les plumes d'un canard ! D'autant que ce jour même, prenant l'habit d'un simple ministre et ignorant ce qu'imposent constitutionnellement ses "fonctions suprêmes" de président de la République, il annonce son propre plan d'aide à la filière automobile en lieu et place de son gouvernement...

Exilé

@ jack
« Mais supposons qu'il m'appelle... Alors Macron serait porté aux nues tant cet appel aurait flatté mon ego. »

Dans ce cas, il faudrait au moins qu'il se rende dans ma thébaïde exiléenne pour me demander de lui succéder.
Et même dans ces conditions, je ne suis pas sûr d'accepter.

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@ Lucile
« ...la police pourchassant les gens qui osent se promener au soleil, alors que l'on sait que la carence en vitamine D est corrélée à la mortalité des patients, mais on attendra que l'épidémie se soit éteinte pour informer. »

Bien entendu, aucun de ces ânes n'aurait eu l'idée de leur conseiller : « Ne vous promenez pas au soleil, prenez plutôt de l'huile de foie de morue. »

Ellen

Il ne manque plus qu'à Emmanuel Macron son costume de "gladiateur" et il serait prêt pour le combat. Sauf que là, c'est son petit théâtre à lui pour préparer son prochain casting. La com, rien que la com. Pendant ce temps c'est Edouard Philippe qui fait tout le boulot. A force de jouer tous les personnages sans en avoir la fibre dans le réel, faut pas s'étonner qu'il tombe dans les sondages.


vamonos

Emmanuel Macron ne connaît pas le citoyen lambda qui est au milieu des autres. De Lambda à Mu, de L à M, de la personne lambda à la masse des gens, entre celui que rien ne distingue des autres et l'ensemble de tous les membres de la foule, il y a peu, epsilon peut-être, ce petit rien qui change tout. Mais qui peut faire peur.

Emmanuel Macron n'a jamais été élu dans un village, une agglomération ou une circonscription. Alors il ne connaît pas les gens, la masse, il est un peu maladroit, il parle des gens qui ne sont rien dans les gares ou bien il dit qu'il est à l'écoute du peuple des Gilets jaunes. Il essaie de rattraper le temps perdu mais celui-ci ne se rattrape jamais.

Emmanuel Macron voudrait être copain avec le citoyen lambda alors il va voir Bigard, Raoult ou d'autres gens qui ont du charisme.

Mais cela ne marche pas comme ça, désolé.

Chemins de traverse

Tout se comprend dans la photo qui illustre le billet !

Un gamin de quinze ans, jamais sorti de chez lui ! qui confond la Guyane avec la Martinique et/ou la Guadeloupe en tant qu'îles... et devient donc accessible parce que les rabougris du spectacle médiatique ne se sentent pas en respect à son égard... Il faut expliquer au petit comment
cultiver son jardin afin d'éviter les bébêtes qui grignotent.


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