On peut s'intéresser, comme observateur passionné de politique, à ce qui ne serait jamais son choix de citoyen.
Robert Ménard a décidé de ne plus soutenir Marine Le Pen (MLP) pour l'élection présidentielle en considérant que son projet ne serait jamais majoritaire et qu'elle ne pourrait pas être élue en 2022.
Il a formulé cette conviction face à Jean-Jacques Bourdin dont je n'ai jamais eu à me plaindre : celui-ci, qui va partir, n'était parfois désagréable qu'à l'égard de ceux dont il devait tirer les mots de la bouche (BFM TV).
Son analyse sur le constat est rien moins qu'originale mais il sait que la difficulté, pour la droite extrême, si elle juge également que MLP devrait laisser la place à un candidat plus jeune, moins éprouvé par les luttes partisanes, sera de trouver l'homme ou la femme adéquats.
Il est clair que MLP butera toujours, même si elle a accompli de grands progrès techniques dans les entretiens - elle donne moins l'impression de vouloir s'en prendre au journaliste plutôt que de répondre à ses questions - sur ce "plafond de verre" qui semble se réduire mais demeurera toutefois à un niveau qui lui interdira la victoire.
On a bien compris la stratégie du président de la République qui joue à la fois sur le péril qu'elle représenterait et sur sa certitude, lors de la joute finale, de toujours la battre et ainsi il ne cesse, paradoxalement mais utilement, de la promouvoir en même temps qu'il la décrie.
Elle-même s'inscrit dans ce registre fatal pour elle puisqu'elle se présente comme la principale opposante du président, ce qui n'est pas faux, mais elle conforte ce dernier dans ses manoeuvres. Elle est persuadée qu'elle aura sa chance en 2022 alors que lui a besoin d'elle pour se rassurer en vue de cette échéance.
MLP est trop enfermée dans son combat pour accepter ce fait hautement prévisible qu'en 2022 les faiblesses et les limites d'Emmanuel Macron vaincront tout de même le danger qu'elle incarnerait.
On perçoit d'autant plus le handicap de MLP quand on relève que la dédiabolisation acharnée à laquelle elle s'est livrée depuis sa mésentente avec son père ne l'a pas fait progresser d'un pouce. La sincérité de ses dénonciations et de ses hommages historiques est toujours déniée et on a le sentiment étrange que diable par ascendance on la voulait et que diable sans ascendance elle doit rester !
Robert Ménard est trop lucide pour n'avoir pas pris la mesure de cette configuration. Et pour n'avoir pas des doutes sur la relève.
Depuis qu'on a la certitude que le président va se représenter, on a évoqué, pour la droite extrême et aux fins d'une union des droites, aujourd'hui inconcevable, plusieurs figures dont le talent est indiscutable mais le futur politique aussi problématique que celui qu'il prête légitimement à MLP.
Le général Pierre de Villiers, Philippe de Villiers, Eric Zemmour, Marion Maréchal, à la rigueur Jean-Marie Bigard, voire ces sensibilités atypiques de gauche François Sureau ou Michel Onfray, seraient évidemment défaits - à supposer leur envie rien moins que certaine - aussi sûrement que MLP. Pour que l'une de ces personnalités - et on pourrait y ajouter celle de Robert Ménard qui, malgré ses dénégations, a un tel activisme qu'une candidature à la présidentielle ne lui ferait pas peur - ait une chance, il conviendrait qu'une union des droites puisse s'opérer entre LR et le RN, même si ces deux partis la récusent, en tout cas de la part de leurs instances officielles.
Par conséquent, il me semble que cette union, souhaitée sans doute par beaucoup de citoyens navrés de cette déperdition, est très peu probable et que d'un côté comme de l'autre on est aux antipodes d'une telle synthèse. Donc la recherche d'un homme ou d'une femme providentiels pour combler les voeux de Robert Ménard est non seulement, en l'état, vouée à l'échec mais encore l'un ou l'autre serait-il miraculeusement trouvé que sa défaite politique n'en serait pas moins certaine !
Pourtant il n'est pas honteux d'évoquer l'union des droites mais encore faudrait-il un génie politique comme François Mitterrand pour la faire accepter et la mettre en oeuvre ! On en est loin car elle supposerait que la droite extrême ne soit plus elle-même et que la droite républicaine cesse de compenser son absence de programme par des pudeurs éthiques qui font le jeu de tous ses adversaires.
Je m'excuse mais ce n'est pas à la gauche de gouverner les desseins de la droite en instillant dans son esprit une mauvaise conscience factice.
Le propos de Robert Ménard n'est pas inutile. Ni provocateur ni outrancier, il est lucide mais, pour déserter MLP, l'excellent maire de Béziers se retrouve en rase campagne.
En effet car qui à sa place et pour quel espoir ?
@ Achille
Nous vivons dans une époque de l'immédiateté.
L'Histoire de France se place dans le temps long. Qu'est-ce que sept ans ? un septennat. C'est-à-dire rien. Un septennat après quarante ans de petites compromissions, de lâchetés et d'abandons. Qui se souviendra dans deux siècles de M. Macron et de ses dix années de présidence ? personne.
Sept années de plus me paraissent nécessaires pour que la partie modérée de la population qui depuis quarante ans vote pour les partis traditionnels, par crainte de perdre sa situation et ses avantages, réalise enfin qu'elle perdra tout avec la chute du pays. Dans sept ans, il ne fait aucun doute pour moi que la France sera dans un état déplorable. Rien, en effet, n'indique qu'elle ne déviera de la pente sur laquelle elle est engagée. Les bonnes intentions ne suffisent pas. Elles n'ont jamais suffi. Sept ans toutefois, c'est aussi le temps après lequel il sera trop tard pour réagir. La France a surmonté bien des périls. C'est aujourd'hui l'un des plus grands auxquels jamais elle ne fut confrontée. Je souhaite cette époque la moins sanglante possible. J'essaie d'y concentrer toute mon attention.
Vous me parlez des septuagénaires de ce blog. J'aurais tendance à être assez sévère envers cette génération, les hypocrites de 1968.
« Mais Dieu se rit des prières qu'on lui fait pour détourner les malheurs publics, quand on ne s'oppose pas à ce qui se fait pour les attirer. Que dis-je ? Quand on l'approuve et qu'on y souscrit, quoique ce soit avec répugnance » (Bossuet).
Qu'a fait cette génération ? Elle a dilapidé le vieil héritage. Elle laisse à sa descendance pour unique horizon un champ de ruine. Génération irresponsable et prodigue qui s'est contentée de jouir sans souci du lendemain. Après elle, le déluge. Je n'ai pour cette génération aucune indulgence. Il n'était pas besoin de beaucoup de bon sens pour deviner vers où la société allait. Cette génération a fermé les yeux, délibérément, et a laissé se corrompre le pays quand elle détint les pouvoirs.
Vous vous moquez de moi. C'est dans l'ordre des choses. Vous êtes un cynique. Vous vous targuez d'une lucidité qui n'est que l'incapacité de voir au-delà de votre horizon borné. Moi, la vie ne m'importe pas. Mon amour est plus grand que ma vie. Mon intelligence est froide et lucide, ma détermination implacable. Et je rêve...
"...D'un monde où l'action n'est pas la soeur du rêve.
Puissé-je user du glaive et périr par le glaive." (Baudelaire)
Les hommes comme moi sont dangereux.
Rédigé par : Jean | 21 juin 2020 à 12:03
@ Jean | 19 juin 2020 à 18:11
« Non, il faut laisser au macronisme toute la latitude pour aller au bout de son projet afin qu'avec une évidence incontestable on en voie l'échec complet. Après seulement agir. C'est-à-dire dans sept ans. »
Attendre sept ans ? Vous n'y pensez pas ! Je ne sais pas quel âge vous avez, mais vous avez l’air d’oublier que vous êtes sur un blog où beaucoup d’intervenants ont passé la septantaine. Pour eux sept ans c’est beaucoup. Je crains que certains ne soient plus là pour voir l’avènement de la belle Marion Maréchal qui, au passage, a pris soin de ne plus accoler le nom de Le Pen à son patronyme. Sage initiative car ce nom de Le Pen lui collait à la peau un peu comme le sparadrap du capitaine Haddock.
Quand nous voyons à quelle vitesse change, à notre époque, le paysage géopolitique, social, économique, il est bien difficile de se projeter en 2027.
Mais peut-être qu’en lisant les prophéties de Nostradamus, il est possible d’y pêcher quelques indices… :)
Rédigé par : Achille | 21 juin 2020 à 07:48
Analyse rassurante. Madame Le Pen ne sera jamais présidente.
Qui pour lui succéder ultérieurement ? Bardella, probablement le plus intelligent et dont la personnalité est la plus compatible avec un monde politique en compétition mais policé. Les autres sont restés dans le registre outrancier de J M Le Pen. On ferme le poste quand ils parlent.
Le défaut de Bardella: sa jeunesse.
Rédigé par : jack | 20 juin 2020 à 14:13
"Robert Ménard a décidé de ne plus soutenir Marine Le Pen pour l'élection présidentielle en considérant que son projet ne serait jamais majoritaire et qu'elle ne pourrait pas être élue en 2022" (PB)
Ah bon. On aurait pu imaginer que R. Ménard soutienne MLP pour... ses idées !? Mais non, comme elle ne sera pas présidente, il la lâche. Tiens donc !
Heureusement d'autres raisonnent autrement et restent fidèles (c'est important la fidélité je crois). Ceux qui soutiennent Mélenchon à titre d'exemple, et qui savent bien qu'il ne sera pas président. Ménard est minable, mais ce n'est pas une découverte !
Rédigé par : HOPE | 20 juin 2020 à 13:06
@ Jean | 19 juin 2020 à 18:11
Excellente analyse de la situation politique française.
Rédigé par : Walson | 20 juin 2020 à 11:04
Tous ceux qui l’ont côtoyé, parfois affronté, au temps de RSF, tous ceux qui, aujourd’hui, le soutiennent ou le combattent dans ses nouveaux habits, le disent : Robert Ménard est un homme engagé, convaincu, sincère. Nulle tromperie à la Cohn-Bendit, nul opportunisme à la Jospin, nulle sournoiserie à la Dray, nulle suffisance à la Cambadélis, encore moins d’orgueil et de délires à la Mélenchon, bien qu’il ait été biberonné comme eux à la LCR, cette fabrique de « faux et usage de faux » qui sévit encore aujourd’hui.
Peut-être s’arrange-t-il un peu avec la vérité lorsqu’il affirme que, depuis bien longtemps, en son for intérieur, il était mal à l’aise avec la foi qu’il exprimait alors. C’est un autre engagement, voici vingt ans, d’abord privé, aujourd’hui sur le champ public - sa rencontre avec la très catholique Emmanuelle Duverger - qui paraît lui avoir fait accomplir peu à peu ce « coming out » ou découvrir cet autre chemin politique. Au point qu’aujourd’hui, il est devenu l’une des têtes pensantes de la droite, d’autant plus crédible qu’il n’a rien perdu de son habitude d’appeler un chat un chat.
De la droite - une droite certes ferme, vraie et fière de l’être - parce qu’il me paraît hors de propos de l’affubler de l’étiquette « extrême droite », voire de le qualifier de « fasciste ». La gauche, bien sûr, n’hésite pas, elle qui n’a rien à apprendre en ce domaine et qui est d’autant plus hargneuse que ce « traître », en six ans, a sauvé Béziers des turpitudes d’une immigration délinquante, bien décidée à établir là un bastion anti-France. Les Biterrois ne s’y sont pas trompés, qui, en mars, l’ont réélu triomphalement... Ce qui n’arrange pas son cas.
Ce qu’il a dit à Bourdin - grande gueule qui est au journalisme ce qu’est l’adjudant aboyeur de troufions à l’armée - n’a rien de surprenant. C’est la suite logique d’autres déclarations, certes moins explicites, mais qui déjà disaient son intuition - peut-être déjà sa certitude - que Marine n’est pas la solution. Il est de notoriété publique que, comme Zemmour, il est plus proche de la démarche de Marion, qui tend la main à la droite dite « républicaine » - la droite molle - sans, comme sa tante, chercher à la mordre.
Son allégeance apparente au RN et à son dogme - il n’y est pas encarté - est tout sauf aveugle.
Quant au sujet de fond du billet de notre hôte - qui en 2022 pour barrer la route au Roi ? -, il est peut-être un peu trop tôt pour se forger des certitudes. Peut-être faudrait-il d’abord rappeler les « fondamentaux »... largement oubliés depuis plusieurs élections présidentielles, ignorés totalement en 2017... sauf par Macron, mais par opportunisme.
La puissance que confère la Constitution au président de la République provient de l’élection au suffrage universel elle-même, mais sa victoire, dans l’esprit des pères de la Ve République, se forge en amont sur sa capacité à rassembler les électeurs sur son nom... et non pas sur l’étiquette d’un parti ou d’une coalition, dont le rôle, à leurs yeux, se réduit à soutenir le candidat de son choix, non à le désigner.
Pensée, voulue par de Gaulle, qui haïssait les partis et les combines entre eux, cette conception de la candidature à la Présidence - la démarche personnelle d’un homme/d’une femme face au peuple - a été de plus en plus galvaudée, à tel point que même ceux qui se prétendent « gaullistes », en 2017, ont organisé une « primaire », qui eut pour effet de créer des rancoeurs alors qu’il fallait s’unir...
Le pire est que, par deux fois, en 2002, puis lors du dernier scrutin, le résultat du premier tour a provoqué au second un « front du rejet », un rassemblement hétéroclite, factice et trompeur, et non cette alchimie attendue entre le peuple et l’élu. L’inversion du calendrier électoral a fait le reste, offrant au nouveau Président une majorité parlementaire très loin de représenter la réalité du paysage politique.
Est-ce utopique de souhaiter qu’en 2022, on en revienne au dogme gaullien, que le peuple n’ait pas à départager des candidats choisis, présentés, portés par les partis - d’autant plus que ceux-ci, y compris LREM, comptent de moins en moins d’adhérents - mais des hommes et des femmes qui, forts de leurs convictions et de leurs expériences, sont capables de rassembler autour d’un projet suffisamment ouvert pour qu’au second tour, il entraîne un vote d’adhésion ?
Encore faudrait-il que, dans les mois qui viennent, de tels candidats émergent, qu’ils soient crédibles, incontestables, charismatiques, chaleureux sans ostentation, fermes mais aussi souples... Sinon, nous serons condamnés très probablement à revivre le match de 2017, le vainqueur étant désigné dès la mi-temps...
Rédigé par : Serge HIREL | 20 juin 2020 à 01:39
Tout donne à penser qu'on aura encore un second tour Le Pen-Macron, et que Macron l'emportera, sauf coup de théâtre.
En revanche, je parie qu'il n'y aura pas de déferlante macroniste aux législatives, cette fois. Conséquence : le gouvernement sera composé en fonction de cette nouvelle donne, non plus d'une majorité de fidèles macronistes, mais d'un grand nombre de "figures" actuelles LR ou apparentées. On aura, encore plus nettement que maintenant, un gouvernement de centre-droit, qu'on s'en réjouisse ou non. Les lepenistes, d'ici ou d'ailleurs, s'en affligeront. Je ne souhaite toujours par voir Le Pen fille ou nièce à l'Elysée.
Rédigé par : Patrice Charoulet | 19 juin 2020 à 22:08
@ Tomas 19 juin 2020 16:16
"Ben regardez le pedigree de ses conseillers..."
Pour définir ce que serait l'extrême droite en France, j'attends des faits. Rien que des faits. J'en attends depuis dix ans.
Et non les lubies de quelques débiles : il y en a dans tous les partis politiques.
Cordialement
Rédigé par : boureau | 19 juin 2020 à 21:13
Si évidemment Robert Ménard est lucide, ce n'est pas rassurant de savoir qu'Emmanuel Macron n'aurait aucune opposition, comme dans les pires dictatures.
En ayant MLP comme adversaire au second tour, E. Macron joue sur du velours et c'est ce qu'il s'emploie à rejouer pour 2022. Ce n'est pas très glorieux non plus, deux victoires par KO, en 2017 puis en 2022.
En 2022, ces deux candidats seront usés. Marine Le Pen d'abord, qui deviendrait une sorte de Poulidor de la présidentielle mais surtout Emmanuel Macron dépassé par les minorités qui provoquent un chaos généralisé en France.
Même si un Président ne peut se plaindre d'une chienlit encouragée implicitement et tactiquement. Les Français désabusés à ce rythme seront épuisés en 2022.
La différence entre les deux étant (cf. boureau) que MLP "a contre elle tous les pouvoirs : officiels, financiers, médiatiques..." et que justement ces pouvoirs soutiennent Macron quelle que soit la politique menée. On peut même dire que ce sont ces pouvoirs qui gouvernent en tirant les ficelles de la marionnette Macron.
Ces pouvoirs n'ont n'a donc pas intérêt à ce que cela change.
Rédigé par : Michelle D-LEROY | 19 juin 2020 à 18:36
Bonjour Monsieur Bilger,
Je reprendrai à mon compte les propos de Stéphane B. Je pense que l'éternel procès fait à Marine Le Pen ou au RN n'est aujourd'hui plus d'actualité pour nombre d'électeurs qui auront fait le constat de l'échec, une fois de plus, des détracteurs du programme du RN, de l'UE dont Macron s'est toujours fait le porte-drapeau et de sa politique économique qui nous a menés aux crises "jaunes" et aux crises communautaristes que le pays n'a de cesse de traverser...
Je pense que pour nombre de Français la coupe est pleine et que les quelques points qui manquaient au RN pour arriver au pouvoir sont désormais largement acquis...
Et comme Macron ne changera pas d'un iota dans les deux prochaines années, la confrontation ne pourra tourner à son avantage... si lui le pense il a déjà perdu !
Rédigé par : Jean-François BORG | 19 juin 2020 à 18:22
L'expression "extrême droite" servant à dénommer le courant patriotique et nationaliste principal en France est chargée d'ambiguïté. Elle n'a d'autre fonction que de disqualifier ce mouvement en le polarisant moralement et en le ravalant à une période historique détestable.
En quoi le patriotisme serait-il une idée extrême ? En tous points du monde, c'est le contraire qui l'est. Celui qui ne serait pas patriote serait en quelque sorte renégat à son pays. Le communautaire est en quelque sorte aussi le patriote de sa communauté. Les plus instruits en déduiront que patriotisme et communautarisme étant tous deux des extrêmes, il convient de n'en être aucun, ou au pire d'être enfants de l'humanité, de Gaia, ou d'autre chose du même tonneau. Bref d'être universaliste. Ce serait être mauvais anthropologue. Si l'on est de nulle part, si l'on est de partout, on est avant tout un déraciné. Je ne connais personne qui en soit grandi, ni non plus aucun déraciné qui ne reconnaisse dans un autre déraciné un frère en humanité, plutôt un rival. L'égalité ne mème pas à la fraternité mais à la rivalité. Le patriote, lui, se reconnaît une même origine. Il en décline des devoirs et un vivre-ensemble communs.
En quoi l'extrême droite serait-elle de droite ? Elle n'est pas antiparlementaire, elle n'évoque plus la race, elle n'est même pas réactionnaire (il suffit de constater le nombre d'homosexuels en son bord, elle s'est couchée sur tous les sujets de société). Elle n'est pas non plus libérale. Elle est même carrément socialiste. Elle est étatiste, favorable à l'État-providence comme la gauche. Si ce n'était sa position sur l'immigration, on pourrait très clairement la situer à la gauche de la gauche.
Qu'en est-il aujourd'hui de sa position sur l'immigration ? Elle ne remet pas en cause les nationaux de deuxième ou troisième génération. Elle les a assimilés au reste de la nation. Elle se contente d'exprimer qu'il faut cesser la vague immigrationniste issue du tiers-monde, que la France n'en a plus les moyens et d'affirmer qu'un monde multiculturel n'est pas souhaitable. Est-ce condamnable et autre chose que de bon sens ? non certainement. Ainsi, non l'extrême droite n'est pas de droite mais bien de gauche. L'extrême droite est désormais le premier parti de gauche. Ce qu'il reste d'ouvriers l'a bien compris puisqu'il en a fait son parti d'élection à la place du PCF.
Le Front National du temps de JMLP était lui bien d'extrême droite. Il était réactionnaire, antiparlementaire, hostile à l'étranger et libéral en matière d'économie. Philippe de Villiers l'est aussi. L'extrême droite réelle du pays est marginale tout comme l'est le libéralisme, dernière et marginale composante de droite dans ce qu'il reste de droite - et qui n'en est plus - dans le paysage politique français.
Dès lors quelle est utilité du RN dans le pays ? MM. Ménard et Bilger ont très bien expliqué qu'il ne servait plus pour le pouvoir en place qu'à disposer d'un repoussoir puissant pour lui permettre son maintien. Le RN n'est plus ni de droite, ni extrême. Il est un parti tout à fait traditionnel, républicain et modéré. Il n'est absolument pas un parti fasciste. À ce propos, il suffit d'écouter le pertinent déni de Lionel Jospin concernant le faux procès en fascisme dont le Front national a été accablé durant toutes ces années.
https://www.youtube.com/watch?v=9gwbHoQ7OE0
Qu'en est-il de l'argument de capacité ? MLP s'est ridiculisée lors de l'entre-deux-tours de l'élection présidentiel. Toutefois, il est terriblement confondant d'observer à trois ans d'écart que tout ce qu'elle avait dénoncé au sujet d'EM s'est vérifié. Les arguments dont elle a usé étaient justes mais elle ne sut point les faire valoir. EM qui n'avait aucun argument solide a beaucoup menti, mais lui a su séduire.
EM, dans les faits, avant son élection et depuis son élection n'a rien fait, n'a rien prouvé. Il n'a pas réduit les dépenses publiques, il n'a produit aucune réforme structurelle. Il laisse un pays dans une situation dramatiquement pire qu'il ne l'a reçu, au bord du défaut sur sa dette souveraine, avec une fracture sociale et communautaire exacerbée. Il veut plus d'Europe pour la raison qu'il sait qu'une dette mutualisée permettra à la France de s'effondrer plus tard que sans. Ce ne fut pas véritablement un banquier car un banquier maîtrise le risque de défaut, ce dont il est incapable. Par un entregent subtil, il a su faire un bon affairiste. Depuis il piétine. Son gouvernement est composé d'une armée de bras cassés et de seconds couteaux. Ses députés avaient l'insigne avantage de la jeunesse qui pouvaient les dispenser de l'utilité de l'expérience. Au final ces jeunes personnes n'ont pas montré de capacité mais un suivisme parfaitement conformiste, et l'arrogance naturelle des meilleurs produits de l'école républicaine, à savoir une élite capable de parler de tout mais par ailleurs tout à fait incompétente en tout ce qu'elle traite.
Serait-ce mieux avec le RN ? Ce peut difficilement être pire, quoi qu'on en dise. Le pouvoir en place est diantrement mauvais. Il est assez évident toutefois que les cadres du RN ne seraient pas meilleurs. Ils n'ont nulle expérience et discourent sur des idées. Ils se casseront sans doute les dents aux premières confrontations avec la réalité. Mais n'est-ce pas tout le monde politique subsistant – après que tout ait été balayé – qui se trouverait dans la même situation ? Certainement si. J'en infère que l'incompétence dont on taxe les partisans nationalistes ne serait pas pire que celle que l'on voit dans les partis traditionnels au pouvoir ou l'ayant été.
Ces liminaires rapidement évoqués, il s'agit d'élaborer une stratégie en vue de vaincre et de défaire l'adversaire.
Est-il possible qu'un concurrent émerge avant deux ans pour renverser le macronisme ? très probablement non. La droite est laminée. Elle a tout à reconstruire et le délai est trop court. La gauche et le centre classique existent toujours: ce qu'il en reste se nomme LREM. Les écologistes sont une branche de la gauche et sont parfaitement miscibles dans le macronisme. C'est d'ailleurs ce qui se fait et que l'on voit. Reste la France Insoumise. Je doute que ce parti séduise plus que les fonctionnaires. Les musulmans sont pragmatiques. Je les vois plutôt voter LREM. Mais sait-on jamais ? Il ne s'en est pas fallu de beaucoup que lors de l'élection précédente l'on ait eu au second tour le FN et LFI. Les déçus du PS qui ont voté LREM pourraient voter LFI. Dans ce cas, il ne fait nul doute qu'entre ces deux socialismes, le moins pire serait de beaucoup le RN.
Est-ce souhaitable ? très clairement non. L'argent aura été distribué à tout-va les mois précédents afin de plaire au plus grand nombre. Macron va faire de l'écologisme et de l'État-providence à fond au détriment de nos enfants - mais eux, on s'en fiche, ils ne votent pas. Dans deux ans, la France serait en pleine crise économique. Le chômage sera massif. Le risque de défaut sur la dette française sera énorme. La France, à l'issue de l'élection présidentielle, sera contrainte à une très forte austérité par les marchés financiers. Dans le climat de tensions sociales exacerbées, aucune réforme ne sera envisageable. La France sera ingouvernable. Dans ce contexte, le parti vainqueur devra assumer toutes les fautes du macronisme. La tâche est impossible et aucun parti ne s'en relèverait.
Non, il faut laisser au macronisme toute la latitude pour aller au bout de son projet afin qu'avec une évidence incontestable on en voie l'échec complet. Après seulement agir. C'est-à-dire dans sept ans. Durant ce laps, il est tout à fait possible d'élaborer une doctrine saine et fiable et de rassembler autour de soi les bonnes volontés. C'est pourquoi l'homme intelligent surseoira son irruption dans la vie politique et patientera, et patient se préparera à relever les immenses défis que susciteront l'écroulement de la société française. Et cet homme pourrait s'avérer être une femme en la jeune Marion. Il faut prendre son temps, rassembler autour de soi, et consolider les idées et les projets. Pour vaincre, attendre le moment opportun où l'on est en situation de force.
Rédigé par : Jean | 19 juin 2020 à 18:11
Il faudrait peut-être le génie politique de Mitterrand pour unir les droites, mais Mitterrand a uni vers le centre, ce n'est pas Marchais qui a fait l'union.
Les candidats que vous listez pour représenter la droite nationale n'ont effectivement aucune chance d'être élu. Ou alors la France aura choisi d'élire un saltimbanque car tous le sont.
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@ boureau
"...droite extrême (en quoi SVP ?)"
Ben regardez le pedigree de ses conseillers Axel Loustau et Frédéric Chatillon. Ils assument parfaitement leur admiration d'Hitler et du nazisme. Marine Le Pen ne les a jamais reniés. Jamais !
Rédigé par : Tomas | 19 juin 2020 à 16:16
"Moralité:
Le concerto en sol mineur."
Rédigé par : genau | 19 juin 2020 à 10:55
Cette nuit je fis un rêve…
Sur la banquise deux morses luttaient à mort.
Survint une moujik.
Le combat cessa.
Comment se fait-ce, me demandai-je ?
L'organiste apparut et me chuchota : "la moujik adoucit les morses".
Rédigé par : sbriglia@genau | 19 juin 2020 à 15:52
Regardez bien votre pays qui perd son sang, tandis que Macron-Judas s’admire et se complimente car il se dit satisfait de la conduite du confinement sans voir l’incapacité de son état à fournir en temps opportun ne serait-ce que des masques. Il est fier de sa pensée économique qui mobilise 500 milliards d’euros, menant l’endettement de 100 % du PIB à 130 %.
Cinq cents milliards avec lesquels il va faire joujou et utiliser pour sa propagande en donnant ici et là et en nommant encore de nouvelles Hautes Autorités invraisemblables. Ce n'est pas lui qui devra rembourser, il le sait et se moque de nous !
Et personne ne dit rien parce que nous ne pouvons rien dire aux folies d’un dictateur Président de plus psychopathe et narcissique.
La réélection de Macron-Judas sonnera la fin de notre pays croulant sous de nouvelles dettes, de nouvelles invasions et qui sera définitivement bouclé dans SON Europe.
Le problème n’est pas de trouver un remplaçant mais de pouvoir sortir de ce guêpier. Alors effectivement il nous faut un nouveau général à la tête de notre pays, général qui refermerait les frontières, qui suspendrait l’immigration, qui éjecterait les sans-papiers, qui s’acharnerait à réparer
les fautes de Macron et de ses prédécesseurs. Vaste programme.
Rédigé par : Walson | 19 juin 2020 à 12:05
Marine Le Pen / Robert Ménard
Plusieurs sujets dans votre billet.
Il est pratiquement sûr que dans une duel Macron/Le Pen, celle-ci ne sera pas élue. Elle atteindra maximum 45/46 %. Ce qui n'est déjà pas si mal mais c'est un autre problème.
Je l'ai écrit dans la presse le lendemain du fameux débat avec le chapeau suivant "Marine Le Pen ne sera jamais présidente, le train de l'Histoire est passé pour elle". Je le maintiens. Ce qui m'a valu quelques lettres de lecteurs peu amènes.
Ce ne sont pas ses défauts qui la feront chuter, mais elle a contre elle tous les pouvoirs : officiels, financiers, médiatiques... Personne ne peut lutter contre cela.
Elle a aussi contre elle de nombreuses personnalités de droite, comme vous cher P. Bilger, qui continuent à employer à son égard un vocabulaire de rejet systématique : droite extrême (en quoi SVP ?), incompétence, et qui perpétue ainsi une sorte de barbelés de respectabilité.
Finalement, vous êtes dans la mouvance "bourgeoisie versaillaise" : je suis de droite, mais je choisis ceux qui, de droite, feront route avec moi. Considérations personnelles et non politiques. C'est votre choix.
Elle ne sera donc jamais élue, mais, avec des cartes différentes, la donne peut changer dans les deux ans qui restent. À droite comme à gauche.
Quant à R. Ménard, que j'apprécie par ailleurs, il a montré dans cette interview un manque d'élégance que je ne lui soupçonnais pas. Il oublie qu'il doit sa mairie au RN et la place de député de sa femme également au RN.
Au lieu de cette déclaration tonitruante qui n'arrange rien, il eut mieux valu par honnêteté et efficacité attendre des propositions concrètes sur le remplacement de Marine Le Pen. En matière de stratégie, c'est du niveau zéro.
Vous évoquez, cher P. Bilger, les lacunes dans différents domaines de Marine Le Pen, mais êtes-vous si fier des trois premières années de ce mandat d'un Président dont vous persistez à vanter des qualités que vous êtes bien un des seuls à reconnaître ?
Les dés ne sont pas encore jetés pour 2022.
Cordialement
P.-S.: Nous aimerions vous lire sur les nouveaux éléments concernant l'affaire Fillon.
Rédigé par : boureau | 19 juin 2020 à 11:45
"La droite extrême et la droite républicaine". Les onze millions de Français qui ont voté Marine ne seraient donc pas, selon vous, "républicains". Vous les insultez, et ce n'est pas en insultant ceux dont on ne partage pas les convictions qu'on les en fera changer.
Vous mettez de l'huile sur le feu de la discorde.
Rédigé par : Gréaudon | 19 juin 2020 à 11:41
"Tandis qu’il s’affiche avec les « antiracistes » radicaux du comité pour Adama Traoré à Paris, Jean-Luc Mélenchon à Marseille laisse les Insoumis favoriser l’élection des lepénistes. Alors que le second tour pourrait faire perdre la mairie du 14e arrondissement à Stéphane Ravier, sénateur RN, la stratégie de LFI lui permet d’espérer. La locomotive Insoumise locale pétitionne contre le « front républicain » qui s’est constitué pour battre Ravier. Dans le 15e arrondissement, alors que le candidat LR, lui, s’est retiré, les mélenchonistes exigent le maintien de la liste de gauche contre la sénatrice Samia Ghali, qui pourrait ainsi perdre sa mairie au profit de son adversaire RN. La propre suppléante de Jean-Luc Mélenchon, elle-même candidate, reste ostensiblement muette. On saura le 28 juin si les élus marinistes ont été sauvés grâce à la stratégie des amis du député des Bouches-du-Rhône."
https://www.lepoint.fr/politique/les-indiscrets-a-marseille-melenchon-laisse-la-voie-libre-aux-lepenistes-18-06-2020-2380609_20.php?M_BT=194508641590#xtor=EPR-6-[Newsletter-Matinale]-20200618
Le tribun devenu boutiquier a beau jouer l'anti-raciste de bazar, le flux de l'émeute le vend au vote ouvrier parti chez Le Pen.
Dès le deuxième tour de 2017, on avait compris qu'il lâchait les frères blacks et rebeus, laissant le confort bourgeois se complaire dans les analyses d'ancien monde qui se pensent encore au XXe siècle, Buisson et Onfray opérant la même liaison que Le Pen et Mélenchon qui penseraient pouvoir rentabiliser la menace de guerre civile larvée, et n'aboutiront qu'à détruire une démocratie fragilisée par un peuple qui n'y consent plus, invitant qui Poutine, qui les GAFAM trumpisés, qui Erdogan ou l'oncle Xi à se régaler des restes, dans la mesure où tous ne savent que dévorer Macron.
Si Ménard est lucide, ce dont on peut douter, il serait démocrate, et rejoindrait ceux qui ont la lucidité de reconnaître l'échec des partis dominants, que Macron en sa faiblesse criante comme le reconnaissait Fillon, est la chance, et la dernière, de résister au pire, et que s'il ne sait pas créer le consensus, les barons résilients des deux bords devraient l'y convier.
Allez, allez, Le Drian Premier ministre et Edouard Philippe à l’Intérieur, Védrine au Quai d'Orsay et Xavier Bertrand aux affaires sociales, roule ma poule et vive la France enfin réformée, enfin réveillée, enfin à la hauteur de son destin, laissant tous les assis en leur fauteuil dont ils sont incapables de se lever pour savoir le décrire, et dans lequel le peuple exaspéré viendra les égorger.
Rédigé par : Aliocha | 19 juin 2020 à 11:37
Résumons : Macron ou la tyrannie des minorités.
Sur LCI ou sur CNews ce matin, ces minorités s'en donnent à cœur joie.
Mélenchon se moque littéralement d'E. Philippe au Havre ce matin...
La macronie veut éviter le RN, elle aura La France soumise et sa cohorte de minorités beuglantes...
2021, 2022 le chaos en Marche.
Mettez par-dessus la réforme non équitable des retraites, la limitation de vitesse à 110 km/heure (nouvelle trouvaille) et la Cocotte-minute devrait exploser à nouveau et plusieurs fois.
Nous sommes en plein délire.
On nous parle de races en 2022... Quel progressisme !
Rédigé par : Isabelle | 19 juin 2020 à 11:19
Le jugement de R. Ménard est parfaitement lucide.
Aussi longtemps que le RN ne s'identifiera qu'au travers de la famille Le Pen et que son projet se résumera aux seuls sujets qui constituent certes son ADN mais qui ne suffisent nullement à constituer un programme crédible de gouvernement, sujets qui nous sont sans surprise et de manière récurrente resservis à chaque élection, il n'aura aucune chance d'accéder au pouvoir.
Que l'on partage ou non les idées que véhicule ce parti, on ne peut nier les limites dont souffre son programme mais aussi son équipe dirigeante et qui constituent le plus sérieux handicap pour qui aspire à diriger notre pays.
Si le RN est actuellement le premier parti d'opposition au pouvoir en place, il ne le doit d'ailleurs pas à sa propre dynamique mais uniquement à l'absence sidérante, et c'est bien là le malheur pour notre pays, d'une autre opposition structurée, de quelque bord qu'elle soit.
Miser sur les faiblesses des candidats potentiels pour espérer remporter l'élection suprême plutôt que d'être stimulé par la qualité et la vigueur de ceux-ci, surtout dans le contexte que nous connaissons, voilà qui en tout cas n'est guère enthousiasmant pour nos lendemains et ne rassure pas sur l'état de notre démocratie.
Rédigé par : Michel Deluré | 19 juin 2020 à 11:15
Dieu sait que je voue une haine aussi saine qu'incommensurable au pantin manipulé qui squatte l'Élysée. Pas sur le plan personnel, mais sur celui de ses incompétences chroniques et en tous points.
Toutefois, si je détenais le pouvoir de ne le remplacer séance tenante QUE par celle que l'on présente comme sa principale concurrente, j'admets volontiers que le dilemme se ferait jour.
Il est vrai que lorsque l'on doit choisir entre la peste et la peste, le choléra ne nous est d'aucune utilité...
Rédigé par : GERARD R. | 19 juin 2020 à 11:14
Ce qui pourrait arriver de pire pour notre pays en 2022, c'est une deuxième confrontation entre le président sortant et MLP.
Enorme abstention à prévoir !
Au fait quid d'une injection de proportionnelle aux législatives ?
Peut-être qu'alors les électeurs reviendraient voter ?
Quant à Ménard, Béziers étant son ultime horizon, il peut se permettre de mettre les pieds dans le plat !
Rédigé par : caroff | 19 juin 2020 à 11:04
Le vrai problème que rencontrent les médias et les opposants avec Robert Ménard, c'est qu'il dit ce qu'il pense.
La meilleure manipulation n'est-elle finalement pas l'honnêteté dans un monde de fourbes ?
Rédigé par : stephane | 19 juin 2020 à 11:00
Certain jour, en pays de mine
Un père apprit avec stupeur
Que sa fillette, une gamine
Avait fauté contre l'honneur
Moralité:
Le concerto en sol mineur.
C'est l'impression que me laisse cette philippique, une grossièreté, pas une vulgarité, qui fait rire, comme un contrepet. (Quand je dis philippique, ce n'est pas Philippe B. qui est visé par évocation, mais la charge audacieuse menée par les gens de politique contre leurs poteaux... de cirque.)
Rédigé par : genau | 19 juin 2020 à 10:55
...le danger qu'elle incarnerait.
Sachons gré à Philippe Bilger d'avoir employé le conditionnel, en ne reprenant pas ouvertement à son compte, quoi qu'il en pense, une menace forgée par un monde politico-médiatique marqué à gauche.
Depuis plusieurs années, on nous joue à chaque élection d'importance le refrain du « Tartempion plutôt que le chaos avec le RN ».
Or que constatons-nous en fait, sinon que le RN est écarté du pouvoir à tous les échelons de la vie politique, donc qu'il ne porte pas de responsabilité dans les malheurs qui accablent notre pays, alors que le chaos ne fait néanmoins que croître et embellir dans tous les domaines, comme les derniers événements nous l'ont une fois de plus rappelé ?
Comment ne pas reconnaître que tous ces gens vantés pour leur compétence supposée font trop souvent n'importe quoi quelles que soient les circonstances ?
Comment alors ne pas conclure que le chaos est en pratique la conséquence de la politique des gens mêmes qui feignent de le craindre de la part de leur adversaire diabolisé en « droite extrême » ?
Pour qui que nous votions, nous sommes entrés dans une période de turbulences risquant d'être dominée par divers degrés de chaos.
Mais nous pouvons opter pour plus de chaos ou pour moins de chaos (voire très peu de chaos), et il est de moins en moins sûr au vu d'une expérience de plusieurs dizaines d'années que le vote abusivement dit « républicain » nous préserve d'un chaos généralisé déjà de plus en plus présent.
Rédigé par : Exilé | 19 juin 2020 à 10:30
Sacré Robert ! Je kiffe à donf ce super-maire de Béziers qui a un style et un don très particulier, très fin, très intelligent et inné pour mettre en rage toute la bien-pensance fasciste islamogauchiste.
Je plussoye à 100 000 % le feuilleton annuel des crèches dans sa mairie qui affole le camp du bien, tous ces procureurs détritus gauchiasses du tribunal administratif qui le condamnent tous les ans à enlever la crèche sous peine de... gna gna gna... Bravo Ménard !
Vivement Noël ! Eho Robert, n'oublie pas de mettre des masques à Joseph, Marie, au mini Jésus ainsi qu'à l'âne et au mougeon. J'en suis déjà plié de rire.
Rédigé par : sylvain | 19 juin 2020 à 08:58
Constat d'une terrible lucidité.
France envahie, soumise, à genoux.
Le mot du Général de Gaulle "résistance" peut être définitivement remplacé par capitulation, soumission.
Rédigé par : Isabelle | 19 juin 2020 à 08:49
Aujourd’hui une grande partie des partisans RN reconnaît que Marine Le Pen n’a pas la stature pour prétendre devenir présidente de la République. C’est un problème pour la droite extrême et au-delà pour ceux qui militent pour une union des droites.
Ce n’est pas le seul. Il y a une question plus fondamentale qui est celle de la stratégie politique. Deux lignes se dessinent : les partisans de l’union des droites comme Marion Maréchal ex-Le Pen, et ceux qui prônent l’union des populistes, nouvelle théorie de Patrick Buisson à laquelle Michel Onfray veut donner un contenu concret avec son Front dit populaire.
Comme par ailleurs Emmanuel Macron s’emploie à piller ce qui reste du programme LR, on peut comprendre le désarroi dans lequel se trouve la droite libérale.
Je ne cherche pas à « gouverner les desseins de la droite en instillant dans son esprit une mauvaise conscience factice », je me contente, avec un plaisir non dissimulé, d’en relever les contradictions.
Rédigé par : Marc GHINSBERG | 19 juin 2020 à 08:31
« Le général Pierre de Villiers, Philippe de Villiers, Eric Zemmour, Marion Maréchal, à la rigueur Jean-Marie Bigard, voire ces sensibilités atypiques de gauche François Sureau ou Michel Onfray, seraient évidemment défaits. »
Sondage des GG de RMC sur les souhaits des Français comme président.
Etaient mises en concurrence toutes les personnalités clivantes du moment, parmi lesquelles celles que vous citez.
Eh bien sûr c’est le général de Villiers, ex-CEMA qui est arrivé en tête du sondage.
Ce qui, même pour des gens un peu frustes comme les auditeurs des GG, est somme toute logique.
En fait, si l’on en croit l’engouement actuel pour le fondateur de la Ve République, les Français voudraient un nouveau Général à la tête du pays.
Alors à défaut de de Gaulle on prend un de Villiers. Il est général lui aussi, après tout. Même si ce dernier n’a jamais eu l’intention de se présenter à l’élection présidentielle, ce qui, de sa part, est une sage décision, car il risquerait de subir le même sort que le brave général Boulanger qui a fait trembler la IIIe République.
L’engouement pour le Général est tel que même les leaders des partis politiques, depuis J-L Mélenchon jusqu’à MLP, se revendiquent de la pensée gaulliste.
Des nains qui veulent imiter le géant. Bref on aurait envie d’en rire si ce n’était pas aussi pathétique.
Rédigé par : Achille | 19 juin 2020 à 08:13
Bonjour Monsieur Bilger,
Les procès en incompétence, réelle ou supposée, de MLP ont remplacé les procès ad hitlerum de son père et, malheureusement, la droite républicaine et celle hors les murs font le jeu de Macron, en tombant dans le même piège.
Si l’on fait une analyse honnête, force est de constater que les mairies RN sont bien gérées et que le programme économique du RN lors de la présidentielle de 2017 est actuellement plus que pertinent.
De plus, je n’arrive pas bien à distinguer en quoi les gouvernements des quarante dernières années ont été compétents, dans quelque domaine que ce soit...
Rédigé par : Stéphane B | 19 juin 2020 à 07:47
"Le propos de Robert Ménard n'est pas inutile. Ni provocateur ni outrancier, il est lucide mais, pour déserter MLP, l'excellent maire de Béziers se retrouve en rase campagne. En effet car qui à sa place et pour quel espoir ?" (PB)
Après les hommes providentiels de notre histoire pourquoi pas une femme providentielle ?
Après Sainte Geneviève à Paris en 451 et Sainte Jeanne d'Arc à Orléans en 1429 pourquoi pas Christine Lagarde à l'Elysée en 2022, un rôle qui mérite bien la sanctification ?
Rédigé par : Claude Luçon | 19 juin 2020 à 01:09