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15 juillet 2020

Commentaires

Patrice Charoulet

Je viens de signaler aux milliers (!) de commentateurs du blog littéraire de Pierre Assouline votre très intéressant dialogue avec François Sureau.
Pourquoi ? Parce que Pierre Assouline vient de faire un compte rendu très détaillé du livre de François Sureau "L'Or du temps". J'invite les lecteurs d'ici à aller faire un saut là-bas.

xavier b. masset

François Sureau doit vouloir parler du Métropolite de Londres, Anthony Bloom, l'Antoine de Souroge de l'Université française, et non pas du grand aronien Allan Bloom, philosophe écrivain de The Closing of the American Mind.
Même si Sureau s'inquiète de la santé de l'esprit et de l'intelligence français, à son tour parfois. Un simple glissement de langue, ici, sans doute.

Julien WEINZAEPFLEN

« L’esprit de condamnation a remplacé l’esprit de controverse »

« Gide nous a fait grand tort quand il a dit qu’on ne faisait pas de bonne littérature avec de bons sentiments. La littérature naît d’un désir du bien empêtré dans ses contradictions. »

Gide est un immoraliste qui a essayé de remonter sa pente.

PB : « On parle de vous comme d’un homme d’engagement, je vous perçois davantage comme un homme totalement désengagé. »

FS : « Dans une vocation littéraire, on ne sait jamais si on a réussi ou raté. »

« Gracq quand il compare Jünger à Sartre, distingue les auteurs de l’acceptation des auteurs de la révolte. Ma pente naturelle est l’acceptation. Mon acceptation cesse quand une conception intime d’une réalité que j’aime me paraît menacer cette réalité, comme aujourd’hui celle de mon pays. »

« Ce qu’il y a d’absolutisme religieux en moi considère comme des idoles toutes les institutions auxquelles la plupart des hommes s’intéressent : la justice, la nation. »

« Je suis un aussi mauvais chrétien qu’on peut l’être. N’importe quel chrétien devrait avoir honte de se voir affecté ce qualificatif. » (Allan Bloom)

D’accord avec ces deux assertions, raison pour laquelle je me contente de dire que j’essaie d’être chrétien et je m’interdis de juger du christianisme des autres.

« La notion d’égalité métaphysique des conditions est une notion qui m’est extrêmement proche et présente. Je ne considère pas du tout normal d’être né en haut du panier et que des gens qui valaient infiniment mieux que moi se retrouvent en bas. »

Sans doute, même si la mégalomanie propre à tous les gens qui réfléchissent les pousse à se repaître, voire à se consoler dans ce qui passe à leurs yeux pour leur intelligence, je me mets dans ce panier-là même si je n’en suis pas fier. »

« Il ne faut pas étendre l’égalité des talents intellectuels dans des sujets où elle n’a rien à voir. »

Sans doute. C’est ce qui me fait répéter à qui veut l’entendre que la démocratie directe à laquelle je suis favorable depuis l’enfance, devrait être tempérée par un indice de discernement et par un indice de concernement, décrété par le citoyen lui-même, dont je suis sûr qu’il aurait la plupart du temps la modestie d’évaluer correctement en quoi un problème le concerne et en quoi il se sent la capacité d’en juger correctement.

« (Saint] Ignace qui est quand même l’artisan absolu de la contre-réforme était plus proche des réformateurs que n’importe quel théologien de son temps. »

Remarque profonde, même si le libre examen diffère du discernement en ce qu’il n’est pas une prémisse à l’individualisme, mais se réfère à la volonté de Dieu.

Thomas d’Aquin : « La conscience étant la trace de Dieu, si la conscience de quelqu’un lui dictait de ne pas croire en Dieu parce que Dieu n’existe pas, il vaudrait mieux qu’il soit athée plutôt qu’il ne se déclare croyant sans l’être. »

Cette justification de l’athéisme par le « docteur angélique » est plus qu’un beau paradoxe.

« Doit-on être prêt à payer le prix d’une diminution de la liberté pour un accroissement de sécurité dans des sociétés qui ne sont plus prêtes à s’améliorer par un accroissement de liberté ? »

Non bien sûr. Mais nos sociétés devraient avoir le courage de regarder ce qui leur arrive au lieu de s’abandonner, par paresse intellectuelle, à une information issue d’une presse libre et qui en a gardé le ton souriant et bienveillant, sans avoir jamais autant ressemblé à de la propagande.

« Je ne voudrais pas que le discours de haine ne soit jamais en mesure de s’exprimer en étant réprimé a priori, quitte à ce que les arguments du bien acquièrent la même force que les arguments du mal auquel le bien ne saurait plus répondre. »

La haine n’est pas une dissidence. Mais elle a une fonction cathartique. C’est pourquoi les partisans de la liberté d’expression confondent aujourd’hui la haine avec la dissidence.

« Le représentant de l’Etat est rarement incontestable. »

« La puissance n’a aucun sens dans un métier de service à composante anarchisante comme celui d’avocat. »

« Je ne suis pas un vrai avocat. Je ne peux défendre que des innocents. Je ne peux m’investir complètement que dans des causes justes.»

« Ce n’est pas mon amour des libertés publiques qui m’a fait prendre des positions compréhensives à l’égard des Gilets jaunes. La répression des émeutes me paraissait moins choquante que la restriction de la liberté de manifester. Il y a une incohérence républicaine à ce qu’une République née de l’émeute proscrive l’émeute. J’avais aussi du respect pour la France des simples gens que j’avais connue de manière absolument fortuite. »

J’ai toujours souligné que la République fille de la Révolution et qui glorifie Mai 68 au point d’avoir voulu célébrer son cinquantenaire l’année des Gilets jaunes, ne pouvait pas reprocher à ceux-ci d’être moyennement respectueux de l’ordre public.

« Des citoyens innocents ne sont pas brimés par un Etat coupable. »

« Nous sommes des citoyens responsables qui avons les politiciens que nous méritons. »

« Mais l’Etat qui devient illégitime à ses propres yeux s’établit en arbitre des différents conflits d’intérêt communautaires. »

PB : « Macron, Fillon, vous êtes partout pour vous mettre en surplomb ? »
FS : « Mon avis n’a servi absolument à rien ni avec l’un ni avec l’autre. »
PB : « N’avez-vous pas la vanité de côtoyer le vrai pouvoir ? »
FS : « Ma vanité est moins politique que littéraire. Fréquenter les allées du pouvoir est flatteur. Mais le sentiment de vanité disparaît quand vous vous apercevez que le duc de Châtellerault qui vous parle n’est pas celui de la croisade. »

« Je ne me suis intéressé à la vie politique de mon pays qu’il y a une quinzaine d’années, quand je me suis aperçu que le socle politique sur lequel nous avions vécu s’effondrait. »

« Le général de Gaulle est plus souvent réaliste que prophète. »

« Emmanuel Macron a résolu les trois dernières crises par un contournement systématique de la démocratie représentative sans dissolution de l’Assemblée nationale ou appel au référendum, mais par un tour de France des maires ou le tirage au sort des [agents climatiques.] »

« Il ne suffit pas que le parquet soit indépendant, il faut qu’il le soit, mais aussi impartial et responsable, indépendamment de la question de savoir si les juges doivent en être élus comme aux Etats-Unis. »

« Dans l’affaire Fillon, je suis réticent à la thèse du complot, car il suffit qu’une institution, surtout si elle est nouvelle comme l’était le parquet national financier, se saisisse de son « influx moral » pour choisir le candidat propre. »

Cela n’empêche que la dernière élection a été confisquée par l’autorité judiciaire, le tribunal politique et peut-être quelques combines politiques. Mais François Fillon l’avait bien cherché, qui avait demandé à Jean-Pierre Jouyet de débrancher Nicolas Sarkozy.

« Je suis né par hasard dans ce pays qui est le mien. »

J’ai toujours pensé la même chose et je souscris à cette phrase de Patrick Braouezec : « Je ne suis pas fier d’être Français et je n’en ai pas honte. Car on ne peut être fier ou avoir honte que de ce dont on est responsable. » Mais François Sureau ajoute et j’y souscris aussi : « Je suis beaucoup plus séduit et blessé par mon pays maintenant que lorsque j’étais jeune. Il me séduit et il me blesse comme un étranger qui aurait choisi de venir y vivre. »

PB : « Est-ce que, dans « L’Or du temps », votre dernier ouvrage (qui donne lieu à des chroniques tout l’été sur France Culture), vos dilections qui ne sont jamais banales ne cherchent pas à se distinguer des choix communs ? » FS : « Je suis parfois tombé par l’effet du hasard sur des personnages de second ordre qui me sont apparus comme des frères, comme le Richelieu de la Restauration ou le commissaire Maigret. On peut être guidé par des saints inconnus. Gide a raison, il faut suivre sa pente en la remontant. »

« Il est regrettable que Maupassant décrive des passions extraordinaires en s’arrêtant là et sans soulever le voile qu’il y a derrière leur réalité. » C’était moins la réalité qui importait à Maupassant que la présence. Maupassant était un sensualiste de la présence qui souffrait tant de la solitude qu’il ne voyait que l’absence. Il ne sentait jamais assez de présence pour remonter à la réalité. Et cela l’a englouti au moins autant que la syphilis.»

xavier b. masset

J'aime l'entretien à son commencement, à sa source vive, eu du plaisir à écouter François Sureau citer le dernier Simon Leys - à propos des irrégularités dans le cours de la vie des hommes, leurs fluctuations - et Robert Louis Stevenson - en appui du même sujet, avec le rappel de l'influx moral que porte chaque grande littérature.

Avec lui la terre de France semble ne jamais se démettre, se dérober sous le pas, le méandre ne ment pas, et là, encore une fois, sa remémoration d'Emmanuel Berl ne tombe pas du sac par hasard, son imposture triomphante revient donner de l'écho, comment ne pas penser à tous ces détournements de mots, molletonnant aujourd'hui les échanges, qu'il railla dans La France Irréelle ?

Son culte tranquille du saint inconnu, du héros de l'ombre, Diego Brosset, Jean-Pierre Aumont, Mangin, figure dévorée par le rictus de l'icône officielle Pétain, dont peu comprirent l'amour et le respect conçus pour la Force dite Noire, rejaillit sur son allure, moine-écrivain-soldat, sans ostentation fana mili, barbe taillée à la française par un jardinier anglais (mais pas celui de Jerzy Kosinski), ni cernes sous les yeux du baroudeur d'Opex se parfumant à l'odeur du napalm au petit-déjeuner, comme ne dédaigne pas le faire cette fraction du personnel politique du vierge aujourd'hui qu'il orienta vers le devoir se frotter à la chose militaire.

Pas le genre à fêter les porteurs de képis dont tant de glands pendent et débordent à la visière que l'on pourrait replanter au moins trois maréchaux à chaque pas mal assurés qu'ils font.

J'aimais autant la mention qu'il fit du livre de Philippe Bilger, un bel essai qui ne parle pas que des Reboul, voisins de palier de maître Isorni, mais de littérature, lui aussi.
Un sureau tranquille, sans façon un François Surhomme, il n'a pas la moelle, dit-il d'ailleurs.
Qui préfère se représenter la présidence de la République venir à lui plutôt que de se présenter à elle, le moment T venu.
C'est-là que je le trouverais moins séquent avec lui-même.

Sa démonétisation de la Ve République - en accord avec certaines de ses préconisations je resterais, cela dit -, son inclination à s'inviter à jouer les Lebrun, même avec un sourire, sa théorie et pratique revendiquées de la IVe, même avec un clin d'oeil à la belle Elgey, ne sont pas forcément cohérentes.

Que reprocher à un Thoreau des lettres et du conseil politique qui paye ses impôts à la littérature ? Ma foi rien.
S'il n'a pas choisi la patrie dans laquelle le hasard l'aurait fait naître, il sait en parler. Et il est libre d'élire l'estuaire qu'il veut.

Chemins de traverse

@ Robert Marchenoir

Vous nous l'avez déshabillé pour l'été l'ancien prof dieppois Patrice Charoulet ! :)

Robert Marchenoir

@ Patrice Charoulet | 16 juillet 2020 à 10:24

Votre réplique est impertinente, comme d'habitude. Au sens ancien du terme.

Je n'irai pas chercher sur Internet les informations auxquelles vous faites allusion sur la femme de François Sureau (vers lesquelles vous n'avez même pas la correction de fournir un lien), parce que vous déplacez la cage de buts à roulettes. Vous changez de sujet pour ne pas avoir à réfuter mes arguments.

C'est vous qui avez mis sur le tapis, une fois de plus, "l'anti-racisme", qui n'est, somme toute, qu'un aspect mineur de l'entretien qui nous occupe.

Et vous l'avez mis sur le tapis, non pas pour nous faire profiter de quelque analyse originale et instructive qui serait la vôtre, mais pour faire reluire, une fois de plus, votre très hypothétique supériorité morale à ce sujet.

Et la seule façon que vous avez de vous livrer à cette exhibition, fort pénible à tout âge mais encore plus au vôtre, consiste à couvrir les autres d'infamie en les traitant de racistes.

Voilà à quoi se résume votre pensée sur la question.

La femme de François Sureau pourrait être encartée chez les Black Panthers, que cela n'aurait rien à voir avec l'assertion péremptoire et imbécile que vous avez proférée ici :

"Je ne pense pas que cet homme soit raciste et puisse critiquer 'l'antiracisme', contrairement à quelques-uns de nos habitués les plus actifs."

Je vous ai fait remarquer que François Sureau avait dit précisément le contraire lors de cet entretien.

Mais comme vous êtes trop paresseux pour vous recogner une heure d'interview, trop malhonnête pour reconnaître votre erreur et trop insouciant de la vérité pour vous attacher au fond de mon argument, vous nous flanquez dans les dents un supposé "anti-racisme" militant de Madame Sureau.

Je vous signale que "l'anti-racisme" est une sottise, mais ce n'est pas une maladie sexuellement transmissible. Commencez donc par vous attacher aux propos de la personne que vous prétendez commenter, au lieu de vous défiler comme vous le faites.

Et puis accessoirement, vous pourriez nous expliquer pourquoi vous affectez de lutter contre une idéologie qui n'est professée par personne, selon la définition que vous avez fini par daigner nous en donner -- en tous cas pas par les Blancs, parce que les Noirs, c'est autre chose, comme je viens d'en administrer la preuve.

Mais il est vrai que les faits et vous...

Vous pourriez aussi nous expliquer comment vous pouvez, à la fois, saisir l'occasion la plus improbable de vous présenter comme un "anti-raciste" convaincu, et vous désolidariser des actions omniprésentes de ceux qui portent haut le flambeau de "l'anti-racisme". Il y a un moment où l'irresponsabilité va devenir incompatible avec la supériorité morale dont vous vous prévalez.

De même que faire l'imbécile en affichant une ignorance surjouée ne va pas tromper les gens longtemps. Vous assurez :

"Tous les faits très précis que vous évoquez outre-Atlantique me sont inconnus."

Eh bien ! maintenant, vous les connaissez. Tirez-en les conséquences.

kacendre

Décidément l'hermine ne sort pas de ses balades habituelles justiço-circus.

Trois avocats sur quatre sont francs-maçons et manoeuvrent... tripotent... rusent avec le système judiciaire en fonction d'intérêts qui dépassent et qu'ignorent les péquins qui les payent ou alors qui font leur promotion médiatique ou et de notoriété à leur insu... bonjour les journaleux amis... caméras et micros au poing.

La pétaudière justice n'a rien à voir avec la vie de tous les jours et la restitution de la vérité.

Justice n'est ni vérité ni morale ni réparation... elle est un système clos qui tourne sur lui-même avec ses règles, usages et habitudes surtout si elles sont partisanes ou idéologiques.

Claude Luçon

Débat intéressant !
Je l'ai perçu comme un duel poli !
Un rien de malice de la part de Philippe peut-être ?

Les questions de Philippe nous font découvrir l'homme bien mieux que ses réponses !
Comme le lui demande Philippe, clairement François Sureau "surplombe" !
Superbe coup d'escrime verbale d'ailleurs du genre "à la fin de la question je touche" !
À cette demande FS répond en parlant de ses vanités, il avait compris !

Même les mathématiciens les plus pointus ne pourront jamais résoudre l'équation "Liberté vs Sécurité".
En plus quel monde barbant, ou plutôt béat, ce serait !

Un avocat qui ne veut défendre que des innocents ?
C'est un peu le genre marin qui ne veut que des mers calmes !
Il serait intéressant d'avoir la pensée intime de Philippe, considérant son passé professionnel, sur cette attitude d'un avocat !

Un avocat pacifiste officier de la Légion ? Quelque chose ne colle pas !
Par chance Trekker nous a fourni quelques utiles précisions !

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@ boureau | 16 juillet 2020 à 18:47

François Sureau dit, vous le soulignez : "pays où je suis né par hasard".
Comment peut-on s'appeler François Sureau et dire qu'on est né dans ce pays par hasard ?
Ou est-il Québécois ? Ou Coonass, pardon Cajun, de Louisiane ? Bref Acadien ?
Vous ajoutez : Un enfant formé par les Jésuites qui me semble devenu Jésuite lui-même à 150 %. Oui, mais c'est l'adjectif qu'il faut utiliser : jésuite !
Être jésuite définissait autrefois quelqu'un qui disait : faites ce que je dis pas ce que je fais, sans être prêtre !

Exilé

@ Lucile
« Là où je suis bien d'accord avec François Sureau, c'est que la position traditionnelle en France consistant à glorifier la rébellion et vouant un culte officiel à la révolution est incompatible avec la paix civile, or nous baignons dans cette religion d’État depuis plus de deux siècles. »

Exactement.
C'est une application du principe d'autorité : « Faites ce que je dis mais pas ce que je fais » ou bien « Ce n'est pas parce que j'ai fait la révolution que vous avez aussi celui de la faire ».
Mais ces gens-là oublient une chose : il n'est écrit nulle part qu'il faille demander une autorisation quelconque à qui que ce soit pour faire la révolution.

Savonarole

@ Patrice Charoulet | 16 juillet 2020 à 10:24
“Mais je présume que ceux qui ne voudront pas les trouver ne les chercheront pas.”

Jolie formule. Il n’est de pire buse que celui qui se refuse à affronter le mur du réel.

hameau dans les nuages

@ Robert Marchenoir | 15 juillet 2020 à 22:58

J'ai lu votre commentaire et je suis d'accord sur le fond, à savoir la repentance institutionnalisée.

Là-dessus je vous livre une oeuvre récente. À vous mais aussi à tous ceux qui le désirent, j'aimerais avoir un oeil critique pour en tirer la substantifique moelle à savoir le message que les peintres veulent faire passer.

https://zupimages.net/viewer.php?id=20/29/zzag.jpg

boureau

François Sureau

Un enfant formé par les Jésuites qui me semble devenu Jésuite lui-même à 150 %.

J'ai horreur de la phrase "pays où je suis né par hasard". Elle en dit beaucoup.

Un bon bourgeois qui vit bien sa bourgeoisie tranquille et confortable.

Grand bien lui fasse.

Cordialement.

Exilé

J'ai appris avec intérêt que M. Sureau n'appréciait pas tellement comme moi le fait que les farces et attrapes infligées à M. de Launay à la Bastille un certain 14 juillet 1789 aient pu entrer pour une part dans les fondements du régime que nous savons.
De même, il a très bien compris qu'il existait une contradiction pour ledit régime, reposant sur l'esprit d'émeute, à réprimer par la violence le mouvement populaire des Gilets jaunes (historiques, au moins).

Ceci dit, il serait éventuellement intéressant de connaître son avis sur le recours à l'appel « Aux armes citoyens ! » - tout de même rappelé à de nombreuses occasions, donc il faudrait tout de même que ce ne soit pas une fiction juridique de plus - pour attaquer de front un certain nombre de problèmes actuellement insolubles.

Trekker

@ Savonarole | 16 juillet 2020 à 09:29

La trilogie de José Vincente Ortuno n’est plus éditée depuis des années, mais on la trouve d’occasion sur AbeBooks.fr : T1 - Les racines amères, T2 - Mort pour une chose morte, et le T-3 Le royaume des vautours sur Amazon.

Lecture déconseillée aux âmes sensibles, et en particulier à Patrice Charoulet !

Lucile

Il est dans l'ordre naturel des choses que le coup de force, une fois installé au pouvoir se pare du bon droit pour y rester. La démocratie est justement faite pour éviter ce genre de situation. Si, se souvenant des origines révolutionnaires de notre République, on accepte les émeutes, dans quelle limite le fait-on ? Pour Pascal, l'argument du bon droit ne tient pas, mais le refus de la guerre civile justifie à lui seul la répression.

Toujours à ce propos, une autre question se pose : la représentativité des partisans du forcing doit être évoquée. Légitime-t-elle le recours à la violence ? Là où je suis bien d'accord avec François Sureau, c'est que la position traditionnelle en France consistant à glorifier la rébellion et vouant un culte officiel à la révolution est incompatible avec la paix civile, or nous baignons dans cette religion d'Etat depuis plus de deux siècles. Rappeler que la prééminence du parlement, le partage et l'équilibre des pouvoirs nous manquent en France n'est pas superflu, car le phénomène s'amplifie sous nos yeux et ne suscite pas de protestations, comme s'il était naturel ; attribuer à cela la mauvaise qualité des acteurs politiques me paraît un point de vue intéressant, qui s'explique.

Entretien dense, bien mené ; il donne à penser. Merci.

P.-S.: on me dit que François Sureau est l'un des avocats les plus influents du moment. J'en suis forte aise, mais je n'en vois les effets ni sur la manière d'agir du chef de l'État, ni sur celle du ministère de la Justice, ni sur les grands faiseurs d'opinion médiatiques.

Saltapiou

Depuis longtemps, la personnalité de François Sureau m'intéresse : un écrivain aux multiples talents, un humaniste-dandy, un homme libre dans tous les sens du terme. Il nous repose des niaiseries du temps présent !

Trouvez-nous encore quelques pépites de ce genre, cher Monsieur Bilger, la mine en sera bientôt fermée !

Patrice Charoulet

@ Robert Marchenoir

Vous savez mille fois plus de choses que moi sur ce qui ce passe en Russie, et je le vois aujourd'hui, sur ce qui se passe aux Etats-Unis. Tous les faits très précis que vous évoquez outre-Atlantique me sont inconnus.
Vous me l'accorderez, je suis très peu informé et, je ne peux le nier, je suis un esprit simple, hélas. Je n'achète que "Le Parisien" et depuis la réouverture de ma médiathèque, je lis en diagonale quelques journaux français bien connus.

Mon incapacité à juger les gens dès le berceau, sur la couleur de leur peau, malgré mon peu d'informations sur les Etats-Unis, ne changera pas jusqu'à mon dernier souffle.
Et mon esprit simple, et ma constance, ne me feront jamais manifester dans les rues avec les groupes vociférants et fanatiques qui, à les en croire, auraient le projet de peser sur la magistrature de mon pays. L'affaire Adama Traoré doit être jugée dans un prétoire.

Ce que je viens de dire de m'incitera jamais à énoncer un jugement sur les Noirs qui vivent en France. Je vous le redis, je ne porte un jugement que sur une personne à la fois, quand je la connais bien et depuis longtemps et il m'arrive, parfois, de changer mon jugement au fil du temps.

P.-S.: j'invite chacun à chercher sur la Toile des infos sur Ayyam Sureau, épouse de l'avocat, en particulier sur l'association qu'elle a créée. On y verra si elle comme son mari, sur l'antiracisme, partagent ou non les convictions de mon contradicteur. Mais je présume que ceux qui ne voudront pas les trouver ne les chercheront pas.

Savonarole

@ Trekker | 16 juillet 2020 à 00:43

Je ne connaissais pas cet écrivain qui a eu une vie pour le moins tourmentée.
Ses livres sont difficiles à trouver, mais un site les propose en e-books, je vais voir ça. Merci en tout cas.

Achille

« Après l'ENA (promotion Droits-de-l'homme), il devient auditeur au Conseil d'État. Il quitte la haute fonction publique pour exercer d'autres activités : avec Alain Minc, il est l'un des principaux lieutenants de Carlo De Benedetti dans la célèbre et calamiteuse OPA sur la Société générale de Belgique, en janvier 1988, qui débouche sur « un désastre financier ». Puis il rejoint, au début de l'année 1990, l'UAP, à la direction des participations. Il est ensuite avocat au barreau de Paris en 1995 et écrivain. » (cf. fiche Wiki)

Après des débuts calamiteux dans le monde des affaires, François Sureau a préféré se lancer dans la carrière d’écrivain. Sage décision ! :)

duvent

@ Robert Marchenoir | 15 juillet 2020 à 22:58

Très intéressant ! Un instant, j'ai désiré vivre au pays de Cocagne où se déroule des événements d'une grande qualité...

Oui, je me suis interrogée longuement et profondément, sur le pays de Cocagne, et vous m'avez ouvert les yeux, grand merci !

Donc, dans ce pays il peut arriver des choses poignantes comme ce qui vous décrivez ici  :

« Bien entendu, Garrels, qui a vingt ans de carrière derrière lui au musée de San Francisco, s'est immédiatement liquéfié en excuses : "Je n'ai jamais dit qu'il était important de collectionner des œuvres d'hommes blancs". Ben non, voyons donc, quelle idée ! les grands chefs-d'œuvre de l'art pictural ont été intégralement produits par des Africains, chacun sait ça.
Et bien entendu, il a démissionné dans la foulée. On n'a même pas le droit de dire m... à ces gens-là avant de partir. Il faut s'humilier d'abord, et s'humilier encore en partant avant d'être licencié. »

Et alors, j'ai envie de hurler : Oh, my God !! O.M.G ! Ou plus naturellement : Oh, mon Dieu, combien de vertus vous nous faites haïr !

Ainsi, ce type expérimenté, après avoir subi tout ça, doit s'humilier avant d'être licencié...

Quel Homme ! Quel Pays !

Et tout cela, par la faute des Français, pas des Français insignifiants, non des philosophes, que les Américains ont lu, ont cru, et ont suivi...

C'est une démonstration magnifique ! C'est magique !!

Mais il manquait un pied à votre tabouret, et alors, Marlène est parfaite dans ce rôle du pied de tabouret, et même elle est idéale... Je me suis toujours demandé à quoi servait Marlène ? Et enfin, vous m'avez affranchie...

Bravo ! Bravissimo ! Vive les syllogismes, ils font avancer les fous qui sont au bord du gouffre...

Trekker

@ Savonarole | 15 juillet 2020 à 20:38

Vivant en Espagne et connaissant bien ce pays, avez-vous lu l’autobiographie, intitulée "Mémoires de ma haine" de José Vincente Ortuno (1935 - 1998, ex du 1° REP époque guerre d’Algérie) ? : Tome 1 Les racines amères, Tome 2 Mort pour une chose morte, et Tome 3 Le royaume des vautours.

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@ Patrice Charoulet | 15 juillet 2020 à 12:25
"Il a servi à la Légion étrangère, comme notre ami colonel Antoine Marquet, qui se fait trop rare ici"

Ne vous laissez pas aveugler par les grades militaires d’opérette qui figurent sur certains CV de Wikipédia ! François Sureau fut certes lieutenant-colonel à la Légion étrangère, mais uniquement de réserve, et nommé à l’état-major de celle-ci passé l’âge de cinquante ans. Précédemment il était officier de réserve depuis 2004, au titre de spécialiste au sein de l’armée de Terre, nommé à ce grade à l’âge de 47 ans !…

Cela sent la nomination de complaisance, car entre autres il ne doit effectuer que 30 jours par an de service : dixit son décret de nomination. Ce type de nomination est quand même assez rare, mais hélas n’est pas exceptionnel : voir Alexandre Benalla qui avait été nommé lieutenant-colonel de gendarmerie à 26 ans, alors qu’il n’avait jamais servi que comme simple réserviste !

Vous devriez demander à Antoine Marquet, qui lui a servi 35 ans à la Légion étrangère, ce qu’il pense de l’accès tardif à ce grade et de cette nomination…

Robert Marchenoir

@ Patrice Charoulet | 15 juillet 2020 à 12:25
"Je pense que j'écouterai trois fois le dialogue que vous venez d'avoir avec François Sureau [...]. Je ne pense pas que cet homme soit raciste et puisse critiquer 'l'antiracisme', contrairement à quelques-uns de nos habitués les plus actifs."

Vous pensez mal. Il l'a fait à deux reprises. Peut-être, après la sixième ou la septième écoute, saurez-vous retrouver à quel endroit...

Évidemment, lui, contrairement à l'un de nos habitués les plus actifs, ne pense pas avec un dictionnaire. Raison pour laquelle vous n'avez pas percuté. François Sureau n'a prononcé ni le mot de racisme, ni celui d'anti-racisme. Il s'est contenté d'en parler, avec ses propres mots, c'est-à-dire avec sa propre pensée. Indépendante. Et libre.

Vous pensez d'autant plus mal, que votre phrase postule une équivalence entre la critique de "l'anti-racisme" et le fait d'être "raciste", ce qui est de nos jours, comme chacun sait, sinon une condamnation au Goulag, du moins une condamnation à l'opprobre social, à la pauvreté et au chômage.

Ce qui est tout aussi efficace que les camps de la mort, mais moins salissant. Comme le dit Alexander Boot (qui en connaît un rayon, en tant que victime du KGB), la glossocratie moderne est tout aussi tyrannique que la bonne vieille dictature de papa : "Dicter aux gens les mots qu'il doivent utiliser, c'est une façon de leur dicter ce qu'ils doivent penser, et, en définitive, comment ils doivent agir".

J'invite le lecteur à suivre l'analyse qui a été inspirée à l'essayiste russo-britannique par un simple communiqué de la BBC.

Quant à vous, vous pourriez sortir le nez dehors, et observer en quoi consistent les manifestations "d'anti-racisme" aujourd'hui, dans le sillage des terroristes de Black Lives Matter (*).

Cela consiste, par exemple, pour un professeur d'université aux États-Unis, à se faire mettre à pied parce qu'il a refusé de truquer ses examens au profit des étudiants noirs, lesquels réclamaient une notation préférentielle dite "non nuisible", susceptible d'améliorer leur classement, mais non de le dégrader. Sous prétexte que les pauvres petits chéris avaient été traumatisés par la mort de George Floyd.

Autrement dit, l'Université de Californie à Los Angeles, considérée comme l'une des meilleures du monde, a sanctionné Gordon Klein -- c'est le nom du criminel -- pour avoir refusé d'adopter une politique explicitement raciste à l'encontre de ses étudiants blancs.

C'est l'un des milliers d'actes qui prouvent de façon évidente que "l'anti-racisme" n'est autre que l'un des racismes les plus virulents qui soient. Des événements comme ça, il y en a tous les jours, aux États-Unis, ces derniers temps -- et aussi chez nous.

Les promoteurs de ce racisme d'un nouveau genre se vantent ouvertement "d'annuler" ou de "supprimer" leurs adversaires (en anglais : "to cancel"), extraordinaire néologisme qu'on croirait tout droit tiré d'un roman d'anticipation de George Orwell ou Aldous Huxley. A tel point que la "cancel culture" fait désormais l'objet de polémiques acharnées.

"Annuler" ceux qui n'approuvent pas bruyamment les diktats du politiquement correct, cela consiste à leur infliger la mort sociale : dans un premier temps, ils sont contraints de se livrer à d'abjectes excuses publiques, à la mode maoïste ; dans un deuxième temps, cela ne les dispense évidemment pas de se voir licenciés du jour au lendemain de leurs postes dans les médias, l'université, le spectacle ou le sport ; de voir leurs livres refusés par leurs éditeurs, leurs études scientifiques rejetées par les revues ; d'être blackboulés par leur milieu professionnel, de voir leur réputation détruite et leur gagne-pain disparaître.

L'objectif est revendiqué, et il est atteint : les victimes ne se comptent plus. Nul besoin d'assassiner des millions de personnes. Il n'est même pas nécessaire d'en "annuler" des dizaines de milliers. Quelques sorcières proprement menées au bûcher suffiront pour "encourager les autres", comme disent nos amis américains.

Le grand penseur libéral John Stuart Mill écrivait, en 1859 : "Une société peut spontanément édicter ses propres règles, et elle est effectivement portée à le faire. Si elle promulgue des règles erronées, ou si elle légifère dans des domaines qui ne sont pas de son ressort, elle se livre à une tyrannie sociale bien plus impitoyable que de nombreuses formes d'oppression politique, car, bien que les pénalités ne soient pas aussi extrêmes, il est bien plus difficile de leur échapper. Une telle tyrannie s'infiltre bien plus profondément dans les moindres détails de l'existence, et asservit l'âme elle-même."

Inutile de vous rassurer en excipant que vous, vous n'êtes pas d'extrême droite. Quand la révolution culturelle communiste est déclenchée, nul n'est à l'abri.

Lee Fang, un journaliste du média américain d'extrême gauche The Intercept, a subi une attaque en meute sur Twitter. Il a été dénoncé comme "raciste" par un de ses collègues, suite à quoi il a perdu le sommeil et a été obligé de publier une longue lettre d'excuses. Son crime ? avoir interviewé un manifestant noir de Black Lives Matter qui critiquait l'action violente.

Même ça, on n'a pas le droit. Le totalitarisme du politiquement correct ne connaît pas de bornes.

Bari Weiss, rédactrice en chef au New York Times, vient d'être poussée à la démission par une meute hurlante de ce type. Elle se définit comme de centre-gauche. Elle est tellement peu suspecte d'être "d'esstrêm' drouâte", qu'elle avait, auparavant, quitté la rubrique opinions du Wall Street Journal, parce qu'elle estimait le journal trop favorable à Donald Trump.

Traitée de raciste et de nazie par ses propres collègues (elle est juive), on se demande quel fut son crime : affirmer, comme vient de le faire un acteur noir dénommé Nick Cannon, que les représentants de la race d'en face sont des "sauvages" et des "barbares", qu'ils "manquent de compassion" parce qu'ils n'ont pas la même "couleur de peau" qu'elle, et qu'en conséquence de cette "couleur de peau", ils sont "des êtres inférieurs", "proches des animaux" ?

Pas du tout ! Elle a déploré la "guerre civile" qui a opposé, au sein de la rédaction du New York Times, les jeunes journalistes politiquement corrects à leurs aînés d'une gauche plus classique, et qui leur a permis de contraindre à la démission un autre responsable du journal, dont le crime avait été de publier une tribune d'un sénateur républicain réclamant l'intervention de l'armée contre les émeutiers des Black Lives Matter.

Le seul fait qu'elle ne hurle pas avec les loups "anti-racistes" montrait à l'évidence qu'elle était nazie.

Même si vous êtes l'un des conservateurs de musée les plus respectés des États-Unis, il vous suffit d'affirmer, en passant, que vous n'avez pas l'intention de pratiquer la discrimination raciale, pour aussitôt, être contraint à la démission pour... racisme.

C'est ce qui vient d'arriver à Gary Garrels, responsable du département des peintures et de la sculpture au Musée d'art moderne de San Francisco. Il donnait une conférence sur la nécessité de "diversifier" les collections. A la fin de son exposé, il aurait dit : "Ne vous inquiétez pas, nous continuerons d'acheter des œuvres d'artistes blancs".

Une pétition de ses propres employés a promptement exigé qu'il soit mis à la porte. Les gardes rouges locaux se sont indignés de son "idéologie toxique de suprématiste blanc".

Bien entendu, Garrels, qui a vingt ans de carrière derrière lui au musée de San Francisco, s'est immédiatement liquéfié en excuses : "Je n'ai jamais dit qu'il était important de collectionner des œuvres d'hommes blancs". Ben non, voyons donc, quelle idée ! les grands chefs-d'œuvre de l'art pictural ont été intégralement produits par des Africains, chacun sait ça.

Et bien entendu, il a démissionné dans la foulée. On n'a même pas le droit de dire m... à ces gens-là avant de partir. Il faut s'humilier d'abord, et s'humilier encore en partant avant d'être licencié.

Plus près de nous, Marlène Schiappa, que personne n'accusera d'être à droite, s'est fait savonner la figure par des pétitionnaires qui ont dénoncé son "discours fémonationaliste".

Gnééé ?... Oui, vous comprenez, la ministre a voulu mener "des opérations de reconquête républicaine", et s'est félicitée d'avoir "obtenu que soit actée l'expulsion des étrangers coupables de violences sexuelles et sexistes".

"Comme si les étrangers constituaient aujourd'hui la plus grande menace contre la laïcité, en France", s'indignent ces dames (?), parmi lesquelles on distingue la co-fondatrice du "collectif LGBTQI Irrécupérables" (en effet) ou une conseillère municipale PCF d'Orléans.

Du coup, comme il s'agit de Noirs, d'Arabes et de musulmans, ces "militantes contre toutes les formes de domination" trouvent soudain des excuses aux "violences sexistes et sexuelles", qui ne sont souvent, en fait, que des "contraventions". La société devrait "se mobiliser pour comprendre les racines des violences qui sont commises en son sein".

Ce soudain accès de tolérance me réchauffe le cœur, mais je ne me souviens pas que le "vieux mâle blanc" y ait eu droit jusqu'à présent.

Il serait trop facile d'accuser "l'Amérique" de cette néfaste dérive totalitaire. N'oublions pas que c'est la France qui y a exporté la fine fleur de son idéologie subversive, post-moderne et déconstructionniste. Ce sont bien les Jean-Paul Sartre, les Jacques Derrida, les Michel Foucault, les Jean Baudrillard, les Gilles Deleuze et j'en oublie, qui ont séduit les universités américaines en y injectant le virus néo-communiste, lequel est devenu le politiquement correct, puis la "culture de l'annulation".

Autrement dit, le totalitarisme. Car comme le disait, plus anciennement encore, un autre grand homme français, "On ne fait pas la révolution à moitié : nous devons non seulement punir les traîtres, mais aussi tous ceux qui ne montrent pas suffisamment d'enthousiasme" (**). Louis-Antoine de Saint-Just avait parfaitement défini l'essence du politiquement correct, de "l'anti-racisme" et des Black Lives Matter.
______

(*) Terroristes ne veut pas dire gens que je n'aime pas. Cela veut dire : gens qui emploient la terreur pour parvenir à leurs objectifs politiques. Ce qui est exactement le cas des Black Lives Matter.

(**) Traduit de l'anglais.

Savonarole

François Sureau regrette le temps des grandes controverses, celle de Galilée par exemple, et qui sont aujourd’hui ramenées à Twitter. Une décadence. Avec des doigts boudinés on peut aujourd’hui frapper sur son clavier pour dire ce que l’on pense.
Il y a eu sept grandes controverses dans l’histoire de l’humanité, je vous laisse le soin de les chercher.
La plus célèbre fut la Controverse de Valladolid. Las Cases était un fripon, un imposteur, l’histoire lui a donné tort, toutefois son mérite aura été de déclencher une controverse qui a fait le tour du monde “Les Indiens ont-ils une âme ?“. Mais je vous vois venir, vous allez me dire que non.
Afin de vous rafraîchir les idées, voyez cet admirable téléfilm français, Jean-Pierre Marielle, Trintignant, Jean Carmet.

https://www.youtube.com/watch?v=OvNV_k5EEyk

sbriglia

Je découvre en lisant « L’Or du temps » la richesse d’écriture de Sureau, sa culture chatoyante et ses trouvailles d’expression.
Il était temps qu’un juriste devenu écrivain rencontre son alter ego.
Je ne peux n’empêcher de penser à l’écriture désenchantée de Zweig, à Blondin, à Déon, à Durrell, tous ces auteurs à la plume nostalgique d’un monde aujourd’hui disparu.
Merci Philippe de donner envie à certains de plonger dans son œuvre.

Achille

Ainsi donc François Sureau ferait partie des trente avocats les plus puissants de France.
Il reste à savoir ce que signifie exactement le mot « puissance ». Est-ce que son carnet d’adresses fourmille de personnalités influentes ? Est-ce qu’il connaît des secrets d’Etat que même le Canard et Mediapart ignorent ? Allez savoir !
J’ai l’impression que ce classement est aussi crédible que celui du JDD qui chaque année nous donne le hit-parade des personnalités préférées des Français, avec, bien sûr en tête de liste les inamovibles Omar Sy, Yannick Noah et Nicolas Hulot.

Ceci étant Philippe Bilger n’hésite pas à demander à François Sureau, le plus sérieusement du monde semble-t-il, s’il a l’intention de se présenter à la prochaine élection présidentielle.
La réponse de celui-ci est empreinte de modestie et de sagesse. Ce qui n’est manifestement pas le cas des politiciens "professionnels", tous partis confondus, qui se croient vraiment investis d’une mission divine sans trop s’interroger sur leurs compétences pour diriger un pays.
Inutile de se demander pourquoi la cote de popularité des politiques est dans les choux.

Patrice Charoulet

À ÉCOUTER...TROIS FOIS !

Cher Philippe,

J'ai écouté deux fois la plupart de vos dialogues, que j'ai trouvés très intéressants. Je pense que j'écouterai trois fois le dialogue que vous venez d'avoir avec François Sureau. Rarement il m'a été donné en une heure d'entendre tant de pensées qui méritent longue réflexion. Sylvain a sans doute tout compris, vu sa très grande intelligence. Moi, non. Sureau pense vite, sérieusement, avec gravité. On n'entend jamais ça sur aucune radio, sur aucune chaîne de télé. Où les sots surabondent.

Ce qui me surprend, après une première écoute, c'est ceci :

Cet avocat, classé premier par un magazine, dit de lui-même : « J'ai été un avocat à la cour d'appel assez moyen. »
(Lisant qu'il a été classé premier) « Cela me laisse pantois. »
« Je ne suis pas un vrai avocat. »
« Je suis un demi-avocat ».
« Je ne peux défendre que des innocents ».
Il cite comme comme vrais avocats Badinter, Temime, EDM, Richard Malka.

Il a reçu une claque dans sa vie ! Faisant un « stage ouvrier » dans une usine où l'on fabriquait des tourelles de canon, il avait mal vissé un boulon. Résultat : une claque donnée par un ouvrier qualifié.

« J'ai joué ma vie sur la littérature. »

« Je ne me suis jamais désintéressé de la vie publique. »

Il critique, chez Macron, le « détournement de la démocratie représentative ». Oui.

Je ne partage pas ce qu'il dit des Gilets jaunes. J'ai condamné chacun de leurs actes du premier jour au dernier, et pas du tout par macronisme. Par amour de l'ordre. Et par attachement à la liberté d'aller et de venir, y compris sur les ronds-points. Et par admiration pour nos forces de l'ordre.

Il a servi à la Légion étrangère, comme notre ami colonel Antoine Marquet, qui se fait trop rare ici.

Deux fois en une heure, il a dit « ce pays dans lequel je suis né par hasard ». Moi aussi. Phrase très importante. Et chacun ferait bien d'en voir toutes les implications politiques et philosophiques.
Je ne pense pas que cet homme soit raciste et puisse critiquer « l'antiracisme », contrairement à quelques-uns de nos habitués les plus actifs.

Olivier Seutet

J’ai apprécié ce mélange entre anarchisme qui s’exprime dans sa méfiance d’un Etat mal bâti, et son souci de l’ordre si nécessaire pour assurer la liberté politique.
Je ne peux qu’adhérer à son arrière-plan de transcendance qui le rend exigeant pour lui-même, méfiant envers sa vanité, rigoureux dans l’exercice de ses fonctions successives.
Et toujours cet esprit sceptique vis-à-vis de certaines dérives de notre monde contemporain : l’esprit de jouissance de droits communautaires, la croyance de l’Etat en sa propre illégitimité, la prolifération de l’esprit victimaire, l’Etat investi comme guide moral.

J’aime moins ses goûts littéraires qui le portent à dédaigner Céline et Maupassant. Une faille embêtante pour quelqu’un qui se montre si grand lecteur et soucieux d’être d’abord un écrivain. Personne n’est parfait.

Marc GHINSBERG

Personnalité complexe, à bien des égards déconcertante, chez laquelle me semble-t-il coexistent une très grande sensibilité et une forte rationalité, en tension permanente.
En accord total avec son analyse de l’affaire Fillon.

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