Comme l'imagination n'existe plus suffisamment pour créer un univers romanesque, on a décidé de qualifier de "roman" tout récit, toute autofiction, toute relation d'une vie même quand l'auteur ne cherche pas, ou si peu, à dissimuler la réalité qu'il va irriguer de son talent quand il en a.
Dans "le Temps gagné" de Raphaël Enthoven (RE) on n'a pratiquement aucun mystère à dissiper.
Après sa lecture, j'ai d'abord tweeté en évoquant une "oeuvre remarquable qui parvient à conceptualiser des douleurs intimes, une descente en flammes familiale" (Paris Match, l'Obs).
C'était trop peu car il m'est venu immédiatement qu'il y avait beaucoup plus de choses à dire et notamment de ma part qui suis étranger au monde germanopratin premier concerné par RE au travers de quelques personnalités aisément identifiables, notamment Jean-Paul Enthoven son père, Catherine David sa mère, Isi Beller son beau-père, Bernard-Henri Lévy, Justine Lévy, Carla Bruni.
J'étais d'autant plus désireux de m'en mêler que pour avoir croisé RE, débattu avec lui et d'autres dans une journée du Medef, toujours apprécié sa liberté d'expression et tout particulièrement sa volonté de ne fuir aucune rencontre intellectuelle et politique, même risquée et sulfureuse, je m'estimais bien placé pour porter un regard objectif ( si on peut) sur son livre lumineusement exhibitionniste, dévastateur et brillant.
Si certains lecteurs sont seulement attirés par la "peopolisation" inévitable qui s'attache à la réputation de RE et à la lumière projetée sur ceux qui l'entourent, ils la trouveront mais sur un mode qui, fuyant le registre anecdotique, n'abandonne jamais l'approche réflexive.
L'essentiel est ailleurs. Rien de ce que pense, sent, déteste, aime ou accomplit RE n'est occulté, rien de ce ce qu'il endure, rien de ses souffrances, rien de sa résistance. Il est le portrait éclatant et réussi qui domine ces nombreuses pages et représente la colonne vertébrale d'un exercice qui emprunte - il ne se compare pas - aux Mots de Sartre, à Marcel Proust, à Jean-Jacques Rousseau et offre une variété de tons et de séquences, de descriptions, de dérisions, de moqueries, de sarcasmes et d'émotions révélant une palette infinie et surprenante.
Sa méchanceté, sa perfidie sont éblouissantes. Jean-Paul Enthoven oscille entre du pompeux et du ridicule. Du mesquin et du fragile. BHL est accommodé à une sauce à peine moins aigre.
RE offre des descriptions d'un comique achevé avec un art du trait et de l'imitation, sans mépris, qu'on n'imaginait pas chez ce philosophe. Les rapports de Jean-Paul Enthoven avec son employée, le langage de celle-ci, suscitent une véritable hilarité qui vient distraire d'un monde en général glauque et médiocre malgré les apparences qu'il se donne. Par ailleurs, lire la manière dont Arielle Dombasle au Maroc met un pied dans la piscine avec une discrétion infiniment ostentatoire pour être remarquée par BHL est jouissif, un pur régal.
RE, c'est sa grande force, use de l'aptitude philosophique à comprendre, à analyser les mécanismes humains les plus subtils - d'abord les siens en détail, minutieusement - pour ne jamais se perdre de vue, explicitant l'innommable, éclairant le trouble, justifiant l'impur et acharné à débusquer la racine de tout. Cette obsession de rationaliser donne à son livre sa grandeur mais peut-être aussi ses limites. Placer sous une lumière trop éclatante les aléas humains et familiaux, les heurs et malheurs d'un destin est riche de sens mais paradoxalement stérilise les ombres et durcit les états d'âme.
Cette tendance est aggravée, si on peut dire, par la netteté d'un très beau style classique, limpide, pédagogique, structuré, sans équivoque, permettant au philosophe d'exposer l'univers encombré de ses idées, de ses pulsions et de ses sensations. Pour le simplifier. Son art rend les ombres familières et humanise les démons.
En revanche, je n'ai pas été séduit par le ton délibérément grossier dont il use parfois et qui relève d'une affectation. Pour nous démontrer qu'il sait quitter le registre délicat, comme si on pouvait en douter. Le sexe n'est pas moins beau quand il est allusif.
Glauque sans doute, jeu de massacre aussi mais son "je" se massacre également. "Le Temps gagné" est un étrange ouvrage qui frappe par une dureté, une absence de complaisance. Comme si l'examen de conscience de RE, la revisitation de son existence, qui ne le font pas s'épargner, imposaient que tous soient évalués à la même aune. L'humain proche ou lointain est assez maltraité, la tendresse est rare ou elle revient de loin. Sa grand-mère Poupette ou sa mère diminuée.
Ma surprise provient surtout de son rapport au sentiment, de sa manière délibérément prosaïque d'appréhender la sexualité et les comportements amoureux, de son refus de tout lyrisme, de tout abandon comme si la loi d'un désir impérieux, la passion de la liberté ne pouvaient se vivre qu'avec une désinvolture cynique, une rudesse sans la moindre pitié. Ce qu'il narre sur le couple qu'il a formé avec Justine Lévy n'est pas élégant et certains épisodes, même pour une apologie, ne paraissaient pas nécessaires.
Il a été amoureux fou de Carla Bruni qui le lui a bien rendu mais ma gêne vient de ce qu'à aucun moment - à l'exception d'un mensonge éhonté à BHL qui a entendu dire que sa fille Justine était trompée - cette histoire particulière ne soit lestée d'un peu de gravité. Comme si l'unique normalité acceptable était celle de deux amants se vivant comme seuls au monde. Il y a dans cette attitude une sécheresse, un réalisme abrupt, qui s'accordent mal avec son esprit philosophique.
Mais ce livre est de courage et de talent, de pensée et de vérité.
Courage et talent qui m'ont donné du regret. Le talent, n'en parlons pas, on fait avec ce qu'on est, ce qu'on a, ce qu'on peut.
Le courage, c'est autre chose. J'aurais rêvé de pouvoir écrire sur ma famille, mes parents, mes six enfants exceptionnels, les aléas et les surprises de mon premier mariage, le bonheur du second, les épreuves, les souffrances, les choses intimes qu'on a besoin de sortir de soi parce qu'elles vous libéreraient et qu'elles serviraient d'enseignement.
Mais le courage m'aurait toujours fait défaut. J'aurais fait mal, j'aurais blessé. J'aurais hésité. J'aurais gommé. Alors que pour une telle impudeur seul le TOUT est acceptable !
La crudité, la vérité du réel, il fallait un RE pour les appréhender avec une sombre allégresse. Personne n'est innocent.
N'est pas lui qui veut.
@ Patrice Charoulet
Pour ses proches, l'auteur peut masquer certains faits, pour son oeuvre et pour lui-même, il peut aussi être bon qu'il se dérobe à la connaissance du public. Bien sûr, dans ce cas, il ne doit pas trop donner dans l'autobiographie mais faire oeuvre d'imagination ou plus cossard, recycler à partir de n'importe quoi.
Tenez, quelqu'un qu'on insulte sur le Net pourrait reprendre les stigmates en inventant la vie d'une personne cumulant les défis divers et variés voire contradictoires de la personne concernée. Rendre possible voire vraisemblable le n'importe quoi serait en somme ordonner le chaos et changer du plomb en or comme exercice de style si on n'a rien de mieux à tenter.
Ou on peut imaginer et faire rêver comme Jules Verne, cause première de la conquête spatiale car il faut imaginer qu'une chose est possible pour la faire, démarche infiniment supérieure.
En somme, il y a mille moyen de prendre son plaisir sans violer personne, que ce soit par la chair ou par les mots.
Mais en art, est-ce qu'un homme se retient ? Je passe l'esprit mercantile et le manque d'imagination. On dit que l'enfant est le père de l'Homme : les récits d'enfance peuvent célébrer les bons parents et se venger, eh oui, la vengeance existe aussi en art, des mauvais. On se reconstruit en sortant de l'impuissance, en digérant le passé : frapper ceux qui vous frappent et créer sont deux façons de le faire, qui se confondent en l'occurrence. Et qui dirait ce que son propre parent n'a pas pu dire aux siens serait dans une situation encore plus complexe, pieux exécuteur du relèvement que ce dernier relèverait.
Je n'ai fait qu'effleurer une casuistique dont les ramifications me semblent aussi infinies qu'inspirantes.
Pour un Homme, ça s'empêche, j'aurais voulu partir d'un fait historique comme contre-exemple mais n'ai pas trouvé ce que je voulais sur Internet, j'ai musardé puis balancé le projet à la poubelle. Chercher ailleurs ou un autre contre-exemple dans diverses cultures : trop de travail si le désir s'est évaporé. Mais en somme, je pense qu'il y aurait aussi eu matière à une riche casuistique parce que la société dicte parfois de ne pas se retenir : quand on voyait les exécutions, le voyeurisme était encouragé pour la prévention, mais ce point me semble mineur face à d'autres, en somme. Donc, oui, il y a l'espace et le temps : l'être humain doit-il être au-dessus de sa culture au nom du meilleur aspect de celle-ci ou de la nature humaine ? Le peut-il et au nom de quoi ? Et le doit-il ? Si les bombardements libèrent le monde, il est mal de ne pas bombarder, l'Homme se retiendra de se retenir.
En somme, mon principe serait plutôt de ne pas être moins ou plus cruel qu'il ne le faut car le devoir n'est ni Créon ni Antigone à mon sens mais qu'on soit l'un ou l'autre ou tout autre rôle d'agir sans oublier le bien, la liberté, la vie, la justice et allez savoir, le bien est multiforme comme le mal tout en prenant en compte ce qui s'oppose au bien de peur de produire un mal pire que ce qui existe déjà.
Je ne peux pas dire qu'il ne faut pas tuer : une excellente action est de tuer un tyran. Mais on risque de dévier en s'en prenant à Henri IV...
Il faut se purifier de ses complaisances envers soi-même et de ses illusions avant d'écrire.
Rédigé par : Lodi | 03 septembre 2020 à 21:17
Cher Philippe,
Anne Fulda, bien après vous, vient d'écrire sur le livre de Raphaël Enthoven, dans une pleine page du Figaro du 2 septembre.
Je retiens ceci: son père a décidé de "rompre tout lien avec lui" et lui a écrit: "J'ai le coeur brisé. C'est un livre atroce..."
Voyant toute la peine qu'il a causée à tous ses proches, parents ou femmes, il aurait, il me semble, bien fait de ne pas écrire.
Le plaisir d'écrire et d'être publié ne devrait pas aller jusque-là.
Rédigé par : Patrice Charoulet | 03 septembre 2020 à 17:42
J’ai lu...
Hélas.
Un homme qui décrit la manière de déféquer de sa compagne, c’est donc ça que vous regrettez de ne pas écrire, cher Philippe ?
Allons, vous valez mieux que ce cloaque de don juanisme pestilentiel.
Rédigé par : sbriglia, pipi caca dodo | 30 août 2020 à 12:27
@ Patrice Charoulet
Je veux bien admettre que mes mitsahnitudes puissent vous déplaire lorsque je me permets une très légère allusion à votre patronyme (ni injurieuse, ni moqueuse ni attentatoire à votre famille ou à votre dignité). Et même si ce n’est pas d’un goût exquis, que voulez-vous, c’est dans une vieille tradition des grandes écoles.
Exemple : l’amiral Thierry d’Argenlieu (également Carme déchaux) est devenu « Tient lieu d’argenterie » pour la postérité, sans que cela fasse un drame.
Alors, vous prenez tout de suite la pose d’Hemingway revenant de la chasse au tigre et vous sortez la grosse artillerie, je vous cite :
« le pseudonyme (qui a remplacé l’anonyme de l’occupation allemande) permet le racisme, l’antisémitisme, les menaces de mort, les diffamations publiques, les obscénités les plus ordurières… »
Et un poncif de plus ! Vous rendez-vous compte seulement que vous insultez tous les porteurs de pseudos dont je vous rappelle qu’au début de nos relations, vous les avez traités d’abrutis, en bloc et sans nuances. Vous continuez en parlant de lâches en oubliant que l’on peut avoir d’excellentes raisons de se protéger de la bêtise humaine. Votre obsession du pseudo tourne au ridicule, notre non-amitié réciproque vient de là.
Votre texte n’est qu’une exagération de ce que vous considérez comme un outrage afin de passer pour une victime, alors qu’il ne s’agit que d’une polissonnerie. Et, dame, quand on est victime, on a tendance à la boursouflure et à l’inflation de son ego !
Je vous remercie de vos vœux pour le centenaire. Le fin amateur que vous êtes de racines grecques et latines sait donc que je suis un péditaphoalterlapsiste (celui qui a un pied dans la tombe et l’autre qui glisse) et que vous avez le droit de me traiter de paludoludiverbiste (celui qui a tendance à pratiquer le jeu de mots vaseux).
Enfin, sachez que contrairement à ce que vous dites, j’ai de la bouteille dans le pantalon mais je ne peux plus donner à boire à tout le monde !
Rédigé par : Mitsahne | 28 août 2020 à 21:01
@ Patrice Charoulet
"Par chance, ici, ces phénomènes sont très limités : nous avons l'excellente modératrice que la France entière nous envie, et qui, de plus, corrige toutes les fautes d'orthographe des intervenants peu instruits, ce qui est sans équivalent."
La manière la plus pertinente d'en être reconnaissant est de dire merci... Au fait : merci ! Et non de promouvoir la fin de la liberté d'expression sur Internet car je maintiens que pour bien des gens, seul le masque permet la parole.
Et quand bien même il en irait autrement, chacun doit être libre de se montrer comme il le désire. Bien des femmes n'ont pas à se maquiller et le font quand même. Faut-il le leur interdire ?
Après la gratitude exprimée en mots, il me semble que la gratitude manifestée par le comportement s'impose.
Il est évident qu'il ne faut pas s'attaquer au nom des gens, subi ou choisi, sauf, évidemment, si l'autre a tiré le premier. Qui m'attaque doit s'attendre à tout... Pourtant, il est évident que qui lance une hostilité contre qui n'a pas les mêmes armes, type un pseudo sur un patronyme aggrave son cas. J'explique sans justifier la chose dans votre cas par le fait que comme l'a dit Robert Marchenoir, votre principe d'interdiction des pseudonymes est mauvais et que vous y introduisiez de plus un mal supplémentaire impardonnable, l'arbitraire. Je ne l'ai pas relevé car souvent les gens suivent fort mal leurs principes et que les principes liberticides inclinent plus que les autres à ces abus... Vous parliez de courage ? Je n'ai pas celui de relever toutes les erreurs et trop de prudence pour risquer d'y compromettre mon inspiration.
Soyez un exemple de bon comportement pour tous au lieu de vous en prendre à une catégorie dont vous ne pouvez vous étonner que certains membres vous répondent de manière peu chevaleresque.
Votre combat et la manière dont vous le menez ne l'est pas davantage... Le professeur que vous avez été et le défenseur du beau langage et de personnes jugées admirables devrait comprendre la force de l'exemple. Or il me semble qu'en abandonnant votre combat douteux vous en donneriez un à tous.
Rédigé par : Lodi | 28 août 2020 à 14:58
@ Mitsahne | 27 août 2020 à 12:35
OMG !
Comment osez-vous ? Comment avez-vous osé ? Comment se fait-il que j'en rie encore ?
Avec de la crème, c'est bien meilleur !
Les éditions de la Mouette à Dieppe, je ne connais pas, mais dans le sud nous avons les Éditions du Gabian à la Gueule Ouverte, elles sont logées du côté d'Arles, pas loin du buste de César.
Connues sous l'acronyme GGO, elles sont souvent confondues avec le Grand Grand Orient...
J'ai lu que le grand professeur vous répondait de façon peu amène, ce qui m'amène à cette intervention sans consistance, mais enfin, la consistance aujourd'hui, blablabla...
Ainsi, je puis assurer que cette phrase du professeur :
« Tout le monde, en réfléchissant deux minutes, me l'accordera, en particulier deux autres confrères d'ici, d'un âge proche du vôtre, excellents tous deux, qui ont des rapports cordiaux avec moi, et qui n'ont pas l'ombre d'une lâcheté ou d'une bassesse, ni avec moi ni avec personne. » est mal tournée, car nous savons tous qu'une phrase doit avoir du sens, dès lors, si elle commence par une majuscule et se termine par un point, nous attendons de pouvoir en comprendre la teneur.
Voilà ce que je comprends :
« Tout le monde » : le monde entier...
« en réfléchissant deux minutes » : deux minutes, le temps est à géométrie variable et fuit insensiblement...
« Me l'accordera » : présomption présomptueuse...
« en particulier deux autres confrères d'ici, d'un âge proche du vôtre, excellents tous deux, qui ont des rapports cordiaux avec moi, et qui n'ont pas l'ombre d'une lâcheté ou d'une bassesse, ni avec moi ni avec personne » : qui donc sont ces illustres inconnus ? Quel est votre âge avec de la crème, il me faut le connaître afin de mener cette enquête époustouflante...
Avec ou sans crème, il ressort que des « CONFRÈRES » habilités, validés, sans l'ombre d'une lâcheté ni de bassesse ont un pouvoir exorbitant, qui leur vient de haut, du très HAUT !
Par chance je ne sais pas qui ils sont, ce qui fait que, moi-même, de tout à fait en bas de l'échelle des prestiges, je peux affirmer haut et fort que la crème non seulement ne donne pas de cholestérol, mais que par un heureux hasard, lorsqu'elle est associée à de la crème, devient double crème !
Ce monde est merveilleux et Charoulet est :
https://www.youtube.com/watch?v=outHQjynV94
Rédigé par : duvent | 28 août 2020 à 14:20
Monsieur Mitsahne,
Sur d'autres blogs que celui-ci, le pseudonyme (qui a remplacé la lettre anonyme de l'occupation allemande) permet le racisme, l'antisémitisme, les menaces de mort, les diffamations publiques, les obscénités les plus ordurières... Naviguez un peu sur la Toile et dites-moi si je mens. Par chance, ici, ces phénomènes sont très limités : nous avons l'excellente modératrice que la France entière nous envie, et qui, de plus, corrige toutes les fautes d'orthographe des intervenants peu instruits, ce qui est sans équivalent.
Ne restent que de tout petits inconvénients, pas bien méchants selon ceux qui n'en sont pas victimes, et même tordants quand on n'est pas concerné. Par exemple celui que vous venez d'illustrer à merveille.
Résumons :
Donc, comme beaucoup vous avez décidé de cacher votre nom et de prendre un nom supposé, pour les raisons qui vous regardent, et qui sont sans doute excellentes.
Je suis fondé à présumer que vous vous êtes à un âge où vous ne craignez pas subir des suites professionnelles fâcheuses. Crainte d'une épouse ou d'un voisin de palier ?
Un ami d'ici, qui écrit sous pseudo, m'avait dit dans un mail il y a un ou deux ans :
« Ceux qui se moquent d'un patronyme sont des chiens. » J'avais trouvé la formule un peu forte.
Je n'irai pas jusque-là. Mais n'avoir pas le courage de signer de son nom et faire des variations sur le vrai patronyme de quelqu'un, à la radio, comme sur la Toile, est in-dé-nia-ble-ment une... lâcheté.
Je vous souhaite d'être centenaire. Mais, en tout cas, vous n'avez rien dans le pantalon. Tout le monde, en réfléchissant deux minutes, me l'accordera, en particulier deux autres confrères d'ici, d'un âge proche du vôtre, excellents tous deux, qui ont des rapports cordiaux avec moi, et qui n'ont pas l'ombre d'une lâcheté ou d'une bassesse, ni avec moi ni avec personne.
Comme quoi, « l'âge ne fait rien à l'affaire » (Brassens), quand on est lâche on est lâche.
Rédigé par : Patrice Charoulet | 28 août 2020 à 10:35
@ Mitsahne | 27 août 2020 à 12:35
L'autre charme des pseudonymes, en effet, c'est de permettre à peu de frais des calembours alacon. Les vôtres sont succulents dans cet esprit...
Rédigé par : Robert Marchenoir | 27 août 2020 à 22:22
POUR RIRE UN PEU
@ Robert Marchenoir
Votre excellent commentaire du 26/08 13h37 adressé à Patrice Charoulet m’a bien fait rire. Dans le même esprit (et avec un clin d’œil à Jérôme qui a le jeu de mots bien poivré), j’y ajoute cette petite impertinence :
Aux toutes dernières nouvelles, on apprend que Patrice Charoulet utilise deux pseudos !
En souvenir de ses séjours aux DOM-TOM, il signerait certains de ses billets du nom de ATOMBO HOOVER, ex-professeur afro-américain. D’autres fois, il emprunterait un nom de femme, NATACHA ROULAIT. Ce qui, sur une page de couverture, donne :
NATACHA ROULAIT
(Atombo HOOVER)
Professeur abrégé.
Spécialiste en lits, thés, ratures.
Nous dit tout sur les pédanthypocrites et les prétendants au Congourd, qu’elle appelle les écrivains vains.
Editions de la Mouette pubère. Dieppe.
Rédigé par : Mitsahne | 27 août 2020 à 12:35
Bonjour Philippe,
Se faire verser de la slivovitz sur l'oignon pour après, se le faire manger.
Ça dévie drôlement votre blog là.
Rédigé par : Jérôme | 27 août 2020 à 09:40
@ F68.10 | 26 août 2020 à 20:35
J’avais effectivement remarqué que les enfants du pays mangeaient des oignons un peu comme les nôtres mangent des pommes. Mais il s’agit d’oignons doux au goût sucré. Ceci étant, pour l’haleine c’est pas terrible…
Rédigé par : Achille | 27 août 2020 à 00:11
@ Tipaza
"Le diable se cache dans les détails ! Voilà que F68.10 se dévoile coquin à ses heures perdues."
Malheureusement, non. Le goût m'en est quasi complètement passé. J'apprécierais d'être sporadiquement plus "coquin", mais non... Heureusement que le funk thaïlandais remplace avantageusement l'onanisme quand il s'agit d'agrémenter mes lectures et mon travail intellectuel.
"Au fait, avez-vous remarqué que Manara est l’anagramme du mot espagnol marrana, qui signifie truie, et cochonne en argot lorsqu’on s’adresse à une femme ! Je n’ai trouvé cette remarque nulle part, je vous la livre avec le mauvais esprit qui me caractérise."
Non, je ne le savais pas. Mais j'ai encore du Calaferte à lire pour mieux comprendre les vicissitudes de l'existence féminine. Peut-être que cette forme textuelle vous agrée mieux que du Manara. En plus, ce n'est pas du XVIIe siècle, alors peut-être que cela rentre dans les critères de modernité d'Achille.
-----------------------------------------------------
@ Achille
Pour la slivovitz, je vous conseille de prendre un oignon, de l'ouvrir et de saler à l'intérieur de ses couches, de le refermer dans du papier alu, de le mettre au réfrigérateur pour faire dégorger le sel dans l'oignon; ce qui paradoxalement semble le sucrer un peu. Après un bon petit moment, vous le sortez du frigo et vous agrémentez votre oignon de slivovitz ; ou votre slivovitz de votre oignon, c'est selon. C'est comme cela que je faisais. Il a fallu qu'un réfugié serbe me l'explique pour que je découvre ce petit bonheur gustatif qui ne coûte rien et qui rassasie l'esprit des affamés à défaut de rassasier leur ventre. Avec de la rakia, c'est un peu moins costaud et plus grand public: au moins la rakia ne sert pas de détergent.
-------------------------------------------------------
@ Aliocha
"Il suffit de lire Proust, et Manara comme Spinoza deviennent accessoires de mode."
Bwahahaha ! Oh... tschiel !... le fat que vous faites...
"Tous les pseudos ici sont bienvenus au nom de la démocratie."
Un jour, il faudra vraiment que nous clarifions ce concept de "démocratie". Il ne me semble pas clair dans votre tête.
Rédigé par : F68.10 | 26 août 2020 à 20:35
@ Patrice Charoulet | 25 août 2020 à 12:16
"Mes lignes visant la parano et les pseudos ne visaient pas les personnes que j'estime ici (qui se connaissent) et qui ne peuvent signer de leur vrai nom."
Ah oui, tout de même... donc l'anti-pseudonymisme enragé de Patrice Charoulet n'est même pas une position de principe (stupide, mais admettons) : on peut employer un pseudonyme chez Philippe Bilger, à condition d'y avoir été autorisé par Patrice Charoulet... après avoir, je suppose, dûment fourni ses nom, prénom, adresse, email, téléphone, profession et analyse d'urine à l'intéressé, lequel en jugera souverainement.
L'impudence est tout de même à couper le souffle. Je sens que Philippe Bilger lui-même va bientôt devoir demander à Patrice Charoulet l'autorisation de s'exprimer sous son nom sur son propre blog, en fournissant les documents aptes à prouver que Philippe Bilger n'est pas, en réalité, un pseudonyme. On ne sait jamais !
Suit une série d'exceptions à l'interdiction pseudonymale -- Charoulet met de l'eau dans son vin, de même qu'il a mis de l'eau dans son vin concernant le "racisme" : lui s'arroge désormais le droit de publier des réflexions incontestablement "racistes" ici même, mais comme pour le reste, Charoulet demeure le seul juge de ce qui est raciste et ce qui ne l'est pas.
Pour finir, toute cette apparente ouverture d'esprit est annulée par la réflexion selon laquelle un commentateur ne saurait prendre un pseudonyme à moins de risquer sa vie.
Ben voyons... seul le meurtre est illégitime et à redouter. Il faut souffrir tout l'éventail des autres persécutions et avanies qui menacent aujourd'hui quiconque dévie d'un poil du politiquement correct, et pourquoi ? Parce que personne ne peut perdre son emploi, puisque Charoulet est à la retraite, lui. Parce que personne ne peut être ostracisé par son milieu professionnel, amical, voire familial, puisqu'en dehors des mouettes, Charoulet ne semble pas fréquenter grand'monde. Personne ne peut être menacé, insulté, harcelé, volé, cambriolé, frappé, blessé, contraint au déménagement, violé, puisque Charoulet, lui, mène une petite vie pépère dans une bourgade tranquille :
"C'est mon cas. Mes risques d'être assassiné par un lecteur mécontent me paraissent limités."
En effet. Vu le torrent d'eau tiède dont vous nous gratifiez, vous ne risquez pas grand'chose.
Rédigé par : Robert Marchenoir | 26 août 2020 à 13:37
Pour Spinoza, voyez Maxime Rovère.
Un éblouissant roman historique.
http://www.leclanspinoza.com/
Ça va moins vous plaire, il a aussi écrit un pamphlet “Que faire des cons ?” ( Flammarion)
Il a quitté la France et vit au Brésil où il enseigne.
Rédigé par : Savonarole | 26 août 2020 à 12:23
@ Tipaza | 26 août 2020 à 09:35
En ce qui me concerne je préfère une philosophie qui repose sur l’optimisme, même si je ne me fais plus depuis longtemps d'illusions sur le côté obscur de la nature humaine.
Spinoza, Frédéric Lenoir, laissent à penser, sans toutefois vraiment convaincre, que l’Homme possède quand même au fond de lui les éléments lui donnant accès au bonheur. Bonheur simple qui ne se limite pas à la seule consommation de biens matériels qui conduit à une insatisfaction permanente et au toujours plus.
Rien de pire que ce besoin de jouissance primaire.
Rédigé par : Achille | 26 août 2020 à 11:28
Il suffit de lire Proust, et Manara comme Spinoza deviennent accessoires de mode, notre professeur céleste et brave le sait peut-être, tous les pseudos ici sont bienvenus au nom de la démocratie, même Tipaza et ses cochonneries, qui ose en le démontrant dire, si j'étais méchant.
Rédigé par : Aliocha | 26 août 2020 à 11:24
@ F68.10 | 26 août 2020 à 01:07
Ah la slivovitz ça arrache ! J’en ai dégusté plus que de raison à Dubrovnik quand j’étais en vacances dans ce qui s’appelait encore la Yougoslavie. Mais je lui préfère quand même l’alcool de mirabelle, bien plus fruité et que l’on peut trouver en abondance en Moselle, tout comme la quetsche d’ailleurs.
Rédigé par : Achille | 26 août 2020 à 10:46
@ Achille | 25 août 2020 à 09:49
"Pour Frédéric Lenoir, Baruch Spinoza est « l’inventeur de la philosophie fondée sur le désir et la joie, qui bouleverse notre conception de Dieu, de la morale et du bonheur ». En somme la philosophie de notre époque finalement..."
La philosophie du bisounours en quelque sorte !
Elle s’accorde très bien avec l’utopie des droits de l’homme et très mal avec la réalité du monde de feu et de sang que nous vivons.
C’est marrant cette fuite en avant des élites devant le monde d’ici et maintenant.
Remarquez, vos points de suspension sont peut-être le signe que vous n’adhérez pas complètement à cette naïveté. Il n’est pire aveugle que celui qui ne veut pas voir.
Ceci dit, Frédéric Lenoir écrit bien, parle aussi bien sur les plateaux… mais m’agace par sa volonté d'étaler le Bien sur la tartine d'une réalité illusoire.
Si j’étais méchant avec lui, je dirais qu’il est aux plateaux télé l’équivalent d’Aliocha ici… mais en mieux quand même ;-)
----------------------------------------------------------
@ F68.10 | 26 août 2020 à 01:07
« Les Manara, c'est pas mal aussi. «
Le diable se cache dans les détails !
Voilà que F68.10 se dévoile coquin à ses heures perdues.
Au fait, avez-vous remarqué que Manara est l’anagramme du mot espagnol marrana, qui signifie truie, et cochonne en argot lorsqu’on s’adresse à une femme !
Je n’ai trouvé cette remarque nulle part, je vous la livre avec le mauvais esprit qui me caractérise.
Rédigé par : Tipaza | 26 août 2020 à 09:35
@ Misthane
"Ses loooongues réflexions font penser à celles d’une vieille chanson intitulée ‘’en attendant qu’ça vienne’’…"
Vous n'êtes pas obligé de me lire si c'est trop long pour vous, mon brave. Enfin, louangeur d'immortalité n'est pas trop mal vu, ce qui prouve que quelques confettis atteignent bien leur cible.
Je m'étonne que Patrice Charoulet me mentionne... À son propos, je ne suis pas contre l'admiration mais je ne vois pas trop pourquoi les agrégés sont si admirables. Mais bon, chacun ses goûts, pour moi c'est l'immortalité et les gens qui me paraissent l'élite véritable, ainsi, sur le plan intellectuel, les créateurs d'un certain niveau, et partout les gens les plus justes et les plus courageux.
Rédigé par : Lodi | 26 août 2020 à 06:26
@ Clovis
Mitsahne a fait le bilan pour notre plus grand plaisir.
Rédigé par : Chemin de traverse | 26 août 2020 à 02:50
@ Achille
"Ceci ne m’a pas empêché, à l’époque, de dévorer tous les Bob Morane et les San Antonio. Les auteurs anciens, c’est bien, mais faut pas en abuser quand même…"
Les Manara, c'est pas mal aussi. Perso, comme je vous le conseille, vous enfilez vos pantoufles, petit alcool de prune, et vous alternez Spinoza et Manara entre chaque gorgée.
C'est très facile d'occuper ses soirées.
Mais non, sérieusement. Spinoza, vous pouvez en abuser. Sans complexe. Et nul besoin de passer l'agrégation pour cela. (Evitez toutefois l'Ethique pour commencer; sa correspondance, par exemple, est plus abordable, plus humaine). C'est même assez nécessaire de connaître Spinoza pour lire des philosophes dit modernes, car son influence revient sans cesse. Popper cite Spinoza. Deleuze est en un sens assez propre à lui un spinoziste. Son influence est très large.
Mais bon, voilà: se sentir obligé de choisir entre lire Spinoza et lire Manara, c'est franchement un faux dilemme.
Rédigé par : F68.10 | 26 août 2020 à 01:07
Et Yvon et Jacques qui sirotent en leurs hautes sphères le nectar de leurs illusions, le Priape dégonflé par tant d'esprit de sérieux, mon dieu, mon dieu, ces manants...
Rédigé par : Aliocha | 25 août 2020 à 21:24
@ Chemin de traverse | 25 août 2020 à 14:22
De Dante j’ai lu, là encore il y a fort longtemps (j’étais encore au lycée) la Divine Comédie, son œuvre la plus célèbre et donc la seule que je connaisse.
Ceci ne m’a pas empêché, à l’époque, de dévorer tous les Bob Morane et les San Antonio. Les auteurs anciens, c’est bien, mais faut pas en abuser quand même… sauf si l’on veut devenir agrégé, bien sûr, ce qui n’était pas mon cas.
Rédigé par : Achille | 25 août 2020 à 21:15
Pour ne plus être traité de racialiste ou de paranoïaque par les savants de ce blog… il suffit de ne plus être commentateur chez « Justice au singulier » et de laisser la place libre aux macroniens et aux élèves,du troisième et quatrième âge, de l’ancien professeur de français qui veut encore jouer à chat perché du haut de son estrade.
Il en restera une bande de dix individus qui pourront parler en toute intimité de leur bon vieux temps sans pour autant se téléphoner, s’adresser des courriels, se parler avec Facebook ou autre instrument de communication qu'ils conseillent pourtant aux autres intervenants fatalement inférieurs car Il leur reste le souvenir de Nietzsche qui prêchait sur la conduite que devait avoir l'homme supérieur.
Ils veulent s'approprier "Justice au singulier" comme d'autres le font avec d'autres blog (la possession maladie bourgeoise). Les bannis pourront fuir vers de nombreux blogs pour pester contre le mauvais temps et rencontrer de temps en temps Marchenoir ou F68.10.
Rédigé par : Clovis | 25 août 2020 à 18:56
@ Patrice Charoulet (24/08 11h08)
Votre soif inextinguible de reconnaissance vous fait user de petites ficelles généralement utilisées par les médiocres, comme par exemple, vos multiples citations d’hommes célèbres qui, à force de répétitions, finiront bien par vous faire assimiler à eux par capillarité !
Même procédé pour votre admiration dithyrambique des agrégés de philosophie qui ressemble à l’adoration du ver luisant pour les étoiles. Comme les plus communs des hommes politiques qui ne manquent jamais de citer De Gaulle dans leurs discours, vous n’oubliez pas de citer Cioran (mort en 1995) à qui vous avez serré la main en tant que voisin de plage. Mais que vient donc faire cette liste d’agrégés dans un billet consacré à Greta Garbo ?
Ce besoin d’être reconnu va jusqu’à vous inscrire sur Fessebouc, cette marmite grouillante pour laquelle vous n’aviez que mépris il y a quelques mois encore.
Avec des grâces d’otarie bien dressée, vous n’hésitez même pas à relancer LODI (le LOuangeur D’Immortalité ! qui vous avait dit « j’adore vous lire ») par cette entrée : ‘’…après votre texte où vous me disiez que vous adorez me lire…’’(PC 16/05 18h19). LODI, brave homme certes, qui lance ses mots sur ce blog comme on lance des confettis. Ses loooongues réflexions font penser à celles d’une vieille chanson intitulée ‘’en attendant qu’ça vienne’’…
Vous êtes le Pécuchet de ce blog. Vous enfilez les poncifs comme on enfile les boyaux les uns sur les autres pour l’andouille de Guéméné. Sous prétexte de franchise, vous nous étalez des pages de confidences sur vos préférences et détestations littéraires, politiques, philosophiques et culinaires, sans oublier les détails sur vos humeurs, vos fluctuations de santé et considérations médicales sur vos petits bobos.
Et puis, il y a votre obsession suprême, les pseudonymes, que vous accusez de « surestimation pathologique du moi », de psychorigidité et de jugement faux aux interprétations délirantes. Heureusement, vous avez formulé, il y a peu, un vœu qui vous place aux premiers rangs des bigorneaux (agrégés bien sûr) : vous avez dit vouloir signer une pétition pour que les mouettes dieppoises soient muettes et constipées.
Vous n’êtes qu’un SDF : Scribouilleur De Frivolités.
Cela me rappelle un patronyme qui disait manger du cabillaud mais détestait la morue.
Rédigé par : Mitsahne | 25 août 2020 à 16:06
@ Patrice Charoulet
"Pour des raisons professionnelles (dans le privé comme dans le public) on peut être forcé de ne pas signer ses écrits de son vrai nom."
Pour des raisons personnelles aussi. Ne serait-ce qu'une idée politique qui peut être très compliquée à assumer dans un milieu familial. Ou pensez même simplement au cas d'une personne dans sa vingtaine ou trentaine qui n'a pas nécessairement intérêt à voir ses positions sur une large gamme de sujets exposées à portée de clics d'un flirt potentiel.
Je ne vois pas en quoi les gens seraient forcés de se compliquer la vie au prétexte que, contrairement à Spinoza, personne ne les poursuit avec un couteau entre les dents. Parce que, c'est bien connu, personne n'emm*rde personne en ce bas monde... penser le contraire relève, bien entendu, de la "paranoïa"...
Vous avez peut-être eu une vie trop paisible pour vous rendre compte de l'utilité de pouvoir éviter l'exhibitionnisme de sa personnalité sur Internet. Le jour où je lirai moins d'âneries dans mes dossiers médicaux, ce qui n'est pas demain la veille, j'appréhenderai d'une manière différente l'idée de fournir des munitions à autrui pour délirer sur ma personne. En attendant, pseudonyme.
----------------------------------------------------------
@ Chemin de traverse
"Allons donc, je suis sûre que grand préférant de femmes italiennes vous connaissez Dante Alighieri dans le texte... Comment ? Que dites-vous ?"
L'amor che move il sole e l'altre stelle.
Rédigé par : F68.10 | 25 août 2020 à 15:32
@ Yvon et Jacques Hulé | 25 août 2020 à 10:19
Il vous fallait bien un double pseudo pour cracher votre dédain sur trois ou quatre commentateurs... Je pense que votre véritable nom est Jérôme.
Votre ramage doit ressembler à votre plumage qui prend de l'aile alors vous transformez vos propos en acide.
Ceci dit nous sommes tous, les pseudos (pour certains motifs) ou les autres (pour cause de vieillissement) dans le même sac et voilà ce que cela donne ; il y a des jours plus endiablés que celui-ci avec deux grands acteurs, Patrice Charoulet et Robert Marchenoir (le second ayant dit ouvertement au premier de ne plus l'asperger de mails qui deviennent des spams).
Je n'ai plus le plaisir de lire Mitshane qui était pour moi le plus subtil et agréable des abonnés à "Justice au singulier".
Rédigé par : Clovis | 25 août 2020 à 15:32
@ Clovis
"Wil je veux bien, comme pseudo, pleurer sur votre sort d'alcoolique lorsque vous nous le demandez, mais gardez votre PQ pour vous-même."
Vous devez confondre, je n'ai jamais demandé à personne de pleurer sur mon alcoolisme, au contraire, il vaut mieux en rire.
Quant à votre histoire de PQ, de Spinoza et de lance-pierres, j'espère qu'au moins vous vous comprenez, pas moi, mais c'est pas grave parce que je m'en fous.
Rédigé par : Wil | 25 août 2020 à 15:23
@ Achille
C'est pas bien d'avoir lu un livre de B. Spinoza et de l'avoir rangé (pardon, tapi) dans un coin de votre bibliothèque !
Allons donc, je suis sûre que grand préférant de femmes italiennes vous connaissez Dante Alighieri dans le texte... Comment ? Que dites-vous ?
Je ne vous entends plus... pseudo "Achille", je ne vous entends p...:-}}
Rédigé par : Chemin de traverse | 25 août 2020 à 14:22
@ Achille 25 août 2020 à 07:48
Je n'ai fait aucun développement sur Spinoza. J'ai simplement donné une référence pour le lire en ligne et retranscrit deux citations de lui. Il me semblait qu'en disant "lisez-le, il est au programme de l'agrégation", Patrice Charoulet risquait d'en décourager certains, alors qu'en le citant, je pensais montrer à quel point ses préoccupations étaient d'actualité, et aussi faire sentir ce quelque chose de lumineux qui émane de ses écrits, une fois qu'on a accordé ses pensées avec les mots et les tournures de son époque (on s'y habitue vite). Son intelligence est éclatante dans la mesure où il présente les enjeux sous un jour nouveau ; on a envie de l'applaudir toutes les deux lignes, mais il n'en abuse pas, il est proche de ses lecteurs, n'a rien de dominateur.
J'ai lu récemment une définition du gentleman : c'est quelqu'un qui cherche toujours à mettre les autres à l'aise. Il y a du gentleman chez Baruch Spinoza !
Rédigé par : Lucile | 25 août 2020 à 13:16
SPINOZA ET LES PSEUDOS
Un. Mes lignes visant la parano et les pseudos ne visaient pas les personnes que j'estime ici (qui se connaissent) et qui ne peuvent signer de leur vrai nom.
Deux. Philippe Bilger, Eric Zemmour et quelques autres, en ne prenant pas de pseudo, s'exposent beaucoup. Zemmour a été agressé dans le rue, on le sait.
Trois. Pour des raisons professionnelles (dans le privé comme dans le public) on peut être forcé de ne pas signer ses écrits de son vrai nom.
Quatre. Spinoza, Voltaire et cent autres risquaient leur peau en signant de leur patronyme. Je comprends leur prudence.
Cinq. Qui risque sa peau en commentant ici ? En particulier, s'il est retraité et songe au cimetière ? C'est mon cas. Mes risques d'être assassiné par un lecteur mécontent me paraissent limités. Ne venez pas me démentir chez moi un couteau à la main. Grand merci par avance.
Rédigé par : Patrice Charoulet | 25 août 2020 à 12:16
@ Wil | 24 août 2020 à 23:24
Surtout ne vous prenez pas pour Spinoza, lui ne se baladait pas à dix ans avec un lance-pierres dans la poche, ne sonnait pas aux portes en se sauvant et ne renversait pas les poubelles de ses voisins.
Lorsque vous vous adressez à un pseudo mettez à quelle date et à quelle heure votre crachat est destiné.
Wil je veux bien, comme pseudo, pleurer sur votre sort d'alcoolique lorsque vous nous le demandez, mais gardez votre PQ pour vous-même.
Sans suite.
Rédigé par : Clovis | 25 août 2020 à 11:34
Bonjour Philippe,
Je change de pseudo, comme ça, pour rire.
Ça se prend au sérieux ici.
Entres ceux qui prennent pour eux des réflexions ne les concernant pas et en font un gimmick paranoïaque, montrant par là même que le terme leur va peut-être bien, les Diafoirus de l'anti-clorokine (je simplifie), le couillon racialiste paranoïaque qui se contredit mais ne s'en rend pas compte, l'essentiel étant d'avoir raison (le même, il cumule GRECE/Club de l'Horloge et hautes études de médecine) le macroneuneu-trognoniste, le prof qui se pense encore à l'école et pense pouvoir "lapidairiser" à souhait des adultes en fin de cycle... y'a de bonnes et franches rigolades en perspective.
Des priapes de la pensée.
Rédigé par : Yvon et Jacques Hulé | 25 août 2020 à 10:19
@ Patrice Charoulet
Heureux de côtoyer un érudit de Spinoza. Peut-être pourriez-vous me dire où il parle de spiritualité au sens littéral de rapport avec ce qui précède le tout dont le temps, et qui est par conséquent de toute éternité (Pritou de l'Inde) et que l'on rejoint par la mystique.
Rédigé par : Xavier NEBOUT | 25 août 2020 à 10:12
@ F68.10 | 25 août 2020 à 08:56
J’ai lu un ouvrage de Spinoza, mais il y a fort longtemps (peut-être un demi-siècle) et je ne me souviens plus du titre. Mais cet ouvrage doit encore être tapi dans un coin de ma bibliothèque.
Par contre dernièrement j’ai lu « le Miracle Spinoza » du sociologue Frédéric Lenoir. Très facile à lire et donc accessible aux non agrégés de philosophie.
Pour lui, Baruch Spinoza est « l’inventeur de la philosophie fondée sur le désir et la joie, qui bouleverse notre conception de Dieu, de la morale et du bonheur ». En somme la philosophie de notre époque finalement...
Rédigé par : Achille | 25 août 2020 à 09:49
@ Achille
"Entre nous je préfère les développements savants de Lucile sur le Traité théologico-politique de Spinoza que les avis binaires de Patrice Charoulet sur la sexualité de Raphaël Enthoven. Même si, de ma part, cela exige un effort intellectuel inhabituel…"
Sur les questions de sexualité humaine, je vous suggère d'adopter le point de vue de l'entomologue extra-terrestre: "Quoi ?! Ils ne font pas comme chez nous ?!".
Sur Spinoza, je vous conseille quand même le TTP. Il n'est pas trop long, se lit plutôt bien avec une bonne traduction. Et vaut vraiment le coup. À lire avec un petit alcool de prune pour bien prendre la mesure du chemin parcouru depuis quatre siècles. Si vous voulez du moins politique et peut-être simultanément accessible et éclairant sur la pensée de Spinoza, le Traité de la Réforme de l'Entendement est excellent. Indémodable.
Et je conseille aussi de lire Jonathan Israel sur Spinoza et ce qu'il appelle les "lumières radicales". Même s'il est critiqué parce qu'on peut appeler les jacobins-marxistes ou marxo-jacobins. Ou peut-être surtout parce qu'il est critiqué par ces gens-là.
Cela dit, c'est assez comique de voir Patrice Charoulet s'égosiller sur les pseudos alors que toute sa vie Spinoza a publié en catimini le plus anonymement possible... Parano, Spinoza ? Surestimation pathologique de soi, Spinoza ? Méfiance extrême, préface aux idées de persécution, Spinoza ? Fausseté du jugement, Spinoza ? Psychorigide, Spinoza ? Interprétation délirante, Spinoza ?
Un peu facile, l'argumentation ad paranoïa. Mais bon, ce n'est pas comme si on me faisait le coup pour la première fois...
Rédigé par : F68.10 | 25 août 2020 à 08:56
@ F68.10 | 24 août 2020 à 23:01
Entre nous je préfère les développements savants de Lucile sur le Traité théologico-politique de Spinoza que les avis binaires de Patrice Charoulet sur la sexualité de Raphaël Enthoven. Même si, de ma part, cela exige un effort intellectuel inhabituel…
Rédigé par : Achille | 25 août 2020 à 07:48
@ Clovis
"Vous avez une rancœur à mon égard pour me taxer sans motif valable de : "Soit vous êtes un crétin soit un tartuffe." (Propos que vous réservez habituellement à Philippe Bilger)."
Je vous rassure, je n'ai aucune rancoeur contre vous, sans vous offenser je ne vous connais pas et cette phrase n'est absolument pas réservée à P.B., je peux la sortir à tout le monde parce qu'elle est souvent vraie, pas de jaloux !
Ça va mieux ?
----------------------------------------------------
@ Antoine Marquet
""Personnellement, comment dire... passer après mon père, ça me poserait quelques problèmes tout de même."
C'est pourtant ce qui nous est arrivé à tous, pauvres mortels..."
Je suis d'accord mais à l'origine mon texte ne laissait aucune ambiguïté sur ce que je voulais dire. Je le disais simplement, comme il faut le dire pour être compris.
"Initials P.B." l'a censuré et ça a changé le sens.
Je lui avais dit qu'elle n'y arriverait pas malgré tout son talent.
C'est pas grave, je l'aime quand même. Autant qu'elle m'aime malgré mes outrances. Donc ça va... "on s'aime" quand même. ;-)
----------------------------------------------------
@ F68.10
"il arrive tout de même que certains prennent une fraction de leur temps de cerveau disponible pour réfléchir et agir avec un horizon plus lointain que celui de leur propre survie ou reproduction, et ce sans arrière-pensées lubriques."
Sans aucun doute mais la "base" est toujours là qui les hante.
https://www.youtube.com/watch?v=CASxmt8CC7g
Rédigé par : Wil | 24 août 2020 à 23:24
@ Achille
"Ah bon ! Il faudra me signaler les passages concernés parce que je n’ai lu aucun développement clair et structuré portant sur le thème du billet."
Ici, il a fait un petit effort. Je conçois bien que ce ne soit pas extrêmement convaincant, mais sur un plan formel, il a bien commenté sur le thème du billet.
"Quand ces réservoirs à arguments sont remplis de listes de citations sans aucun rapport avec le sujet du jour, et même sans aucun rapport entre elles, ces réservoirs ne sont rien d’autres qu’un empilage de truismes parfois tellement usés qu’ils n’apportent aucun enrichissement intellectuel ni même culturel et sont donc sans le moindre intérêt."
Quand Lucile cite Spinoza, il s'agit peut-être de truismes, mais force est de constater qu'ils ne sont pas encore entrés complètement dans la conscience collective. Truismes vieux d'environ 400 ans et qu'il faudra encore inlassablement répéter et citer pendant au moins encore 400 ans.
"Charoulet n’est pas le mauvais gars. Il me fait un peu penser à François Pignon le personnage des films de Francis Veber. Gentil mais ch*ant !"
C'est pourtant mignon les passionnés !...
-------------------------------------------------------
@ Tipaza
"Du Musset pur jus, si vous aimez le sombre, le triste, et même l’obscur, vous serez gâté ;-)"
J'ai lu votre texte. J'ai du mal à goûter la poésie sous une forme purement textuelle. J'ai tendance à l'apprécier quand elle se fond dans d'autres formes d'expression (musicale ou cinématographique, par exemple). Ce texte malheureusement ne me touche que peu, et je dis "malheureusement" car je pense que cela témoigne d'un passé trop lourd pour ne pas voir dans, par exemple, la solitude autre chose que du répit et même plutôt du plaisir.
Dans le sombre, j'avoue trouver Caraco insurpassable de noirceur. Mais autant j'apprécie de le lire, autant il m'importe de savoir pourquoi il se fourvoie dans cette noirceur.
Il faut que je m'intéresse un peu plus à Musset. J'en fais une note dans un coin de ma tête.
Rédigé par : F68.10 | 24 août 2020 à 23:01
À MES AMIS ALLERGIQUES À FACEBOOK
"Alors les amis, pendant qu'une notable partie d’entre vous n’en fichiez pas une rame, j’ai passé mon mois d’août à bosser comme un furieux (après quand même deux semaines de légitime détente en juillet), et c’est formidable.
Je m’explique. Le Traité théologico-politique (ci-dessous : TTP) de Spinoza est au programme de la très laïque et républicaine agrégation de philosophie pour l’an prochain. Comme c’est à peu près dans mon champ de compétence présumé (philosophies de l’âge classique), c’est à moi de faire ce cours pour les étudiants de l’université de Nantes qui passeront ce concours l’an prochain. Donc je suis en train de lire, relire, et rerelire ce bouquin, et d’écrire un cours dessus. Et plus je le lis, relis et rerelis, plus je trouve ça absolument génial
Je ne suis pas sûr qu’il y ait beaucoup de livres dont on puisse dire qu’ils cassent en deux l’histoire de la pensée, qu’après eux ce n’est plus comme avant. C’est le cas du TTP : Spinoza invente une nouvelle façon de lire la Bible, la démarche qu’on appelle « historico-critique ». Aujourd’hui, hors quelques fondamentalistes spécialement bouchés, tout le monde reconnaît la légitimité et le caractère fructueux de ce type d’approche de la Bible, et la quasi-totalité des théologiens et exégètes la poussent même beaucoup plus loin que Spinoza lui-même l’a fait. Mais c’est excitant intellectuellement, et en un sens émouvant, d’étudier ainsi le texte qui inaugure l’approche de la Bible qui est aujourd’hui la nôtre.
Pour un auteur réputé athée (mais je suis de moins en moins convaincu qu’il l’était, en tout cas, des athées qui parlent aussi bien de la Bible, j'en redemande), Spinoza a des lignes magnifiques sur ce qui fait le coeur du message des Evangiles (« justice et charité ») et sur le Christ.
Le chapitre XX (le dernier) du TTP propose un plaidoyer absolument extraordinaire en faveur de la liberté de penser (spécial dédicace à Jean-Pierre Denis après ses démêlés avec Facebook cet été). Ça n’a pas pris une ride.
Après, le problème c’est : comment faire cours sur un texte qui suppose autant de culture biblique face à des étudiants qui en sont, désormais, à peu près totalement dépourvus (je ne dis même pas cela comme un regret, c’est un constat : ainsi va le monde) ? C’est difficile, mais c’est aussi un beau défi pédagogique. Je prends beaucoup de plaisir à essayer de le relever.
Bref, je m’éclate. Et je me dis que j’ai vraiment un chouette métier : la République me paye pour faire cours sur un texte génial qui dit des choses profondes sur la Bible. Qui dit mieux ?
Vive la République ! Vive Jésus-Christ ! Vive Spinoza ! (dans cet ordre ou celui que vous voudrez…)"
Denis Moreau, qui fut reçu premier à l'agrégation de philosophie en 1990 et qui vient de mettre ces lignes sur son mur Facebook pour tous ses amis.
Remarque : plusieurs de mes amis (d'ici ou d'ailleurs) refusent d'aller sur Facebook, craignant d'y rencontrer des abrutis (ou des minus habens): il y en
a. Ce texte prouve qu'on peut y faire des rencontres intéressantes. Il suffit de bien choisir ses interlocuteurs. Vive Facebook ! Twitter n'aurait pas permis d'accueillir cela. Ne parlons pas du blog de Rioufol. (Patrice Charoulet)
Rédigé par : Patrice Charoulet | 24 août 2020 à 21:09
@ Patrice Charoulet | 24 août 2020 à 11:08
"L'homme à pseudo(s) est parano bien souvent. Il est d'une méfiance extrême. Il a peur de dire son nom. Il a peur de dire sa ville. Il a peur de dire sa profession. Il ne veut pas dire son mail. Il ne veut pas dire son téléphone. Il ne veut pas que l'on connaisse son visage.
Combien sont d'un entêtement inébranlable, sont psychorigides, ont un jugement faux, ont des interprétations délirantes ?"
Vous n'êtes pas maître de ce blog monsieur l'inquisiteur. Votre obstination délirante est très malsaine.
Rédigé par : Ellen | 24 août 2020 à 21:08
@ Walson 24 août 14:32
"...et quelle pensée, vous nous en donnez des preuves faiblardes avec vos VARIA pitoyables..."
Par-fait. Rien à ajouter.
Adéo Walson
Rédigé par : breizmabro | 24 août 2020 à 20:13
@ Patrice Charoulet | 24 août 2020 à 15:07
"Même si vous ne passez pas l'agrég, trouvez-le et lisez-le".
Pour lire et télécharger le Traité théologico-politique de Spinoza, c'est ici :
http://www.spinozaetnous.org/telechargement/TTP.pdf
En voici le propos :
"Or ce rare bonheur m’étant tombé en partage de vivre dans une République où chacun dispose d’une liberté parfaite de penser et d’adorer Dieu à son gré, et où rien n’est plus cher à tous et plus doux que la liberté, j’ai cru faire une bonne chose et de quelque utilité peut-être en montrant que la liberté de penser, non seulement peut se concilier avec le maintien de la paix et le salut de l’État, mais même qu’on ne pourrait la détruire sans détruire du même coup et la paix de l’État et la piété elle-même".
À ne pas confondre avec son Traité politique (qu'il n'a pas eu le temps de terminer)
http://www.spinozaetnous.org/telechargement/TP.pdf
En voici un petit passage, au début, où il explique que l'on ne bâtit pas un État solide lorsque l'on s'attend par utopie que les hommes soient naturellement honnêtes et raisonnables ; il pense donc nécessaire d'ordonner la société de façon que l'on soit peu tenté, même déraisonnable ou malhonnête, par la mauvaise foi ou les mauvaises actions. Peu importe leurs motifs pourvu que nos gouvernants agissent bien.
"Il est en effet certain (…) que les hommes sont nécessairement sujets aux passions, et que leur nature est ainsi faite qu’ils doivent éprouver de la pitié pour les malheureux et de l’envie pour les heureux, incliner vers la vengeance plus que vers la miséricorde ; enfin chacun ne peut s’empêcher de désirer que ses semblables vivent à sa guise, approuvent ce qui lui agrée et repoussent ce qui lui déplaît. D’où il arrive que tous désirant être les premiers, une lutte s’engage, on cherche à s’opprimer réciproquement, et le vainqueur est plus glorieux du tort fait à autrui que de l’avantage recueilli pour soi. Et quoique tous soient persuadés que la religion nous enseigne au contraire à aimer son prochain comme soi-même, par conséquent à défendre le bien d’autrui comme le sien propre, j’ai fait voir que cette persuasion a peu d’empire sur les passions. (…) J’ai également montré que, si la raison peut beaucoup pour réprimer et modérer les passions, la voie qu’elle montre à l’homme est des plus ardues, en sorte que, s’imaginer qu’on amènera la multitude ou ceux qui sont engagés dans les luttes de la vie publique à régler leur conduite sur les seuls préceptes de la raison, c’est rêver l’âge d’or et se payer de chimères.
L’État sera donc très peu stable, lorsque son salut dépendra de l’honnêteté d’un individu et que les affaires ne pourront y être bien conduites qu’à condition d’être dans des mains honnêtes. Pour qu’il puisse durer, il faut que les affaires publiques y soient ordonnées de telle sorte que ceux qui les manient, soit que la raison, soit que la passion les fasse agir, ne puissent être tentés d’être de mauvaise foi et de mal faire. Car peu importe, quant à la sécurité de l’État, que ce soit par tel ou tel motif que les gouvernants administrent bien les affaires, pourvu que les affaires soient bien administrées. La liberté ou la force de l’âme est la vertu des particuliers ; mais la vertu de l’État, c’est la sécurité.
Enfin, comme les hommes, barbares ou civilisés, s’unissent partout entre eux et forment une certaine société civile, il s’ensuit que ce n’est point aux maximes de la raison qu’il faut demander les principes et les fondements naturels de l’État, mais qu’il faut les déduire de la nature et de la condition commune de l’humanité; et c’est ce que j’ai entrepris de faire au chapitre suivant".
Rédigé par : Lucile | 24 août 2020 à 17:55
Vive Spinoza !
Au programme de l'agrégation de philosophie, j'apprends à l'instant qu'il y a notamment son « Traité théologico-politique ».
Quelle merveille ! Quel sommet !
C'est un livre « inouï », disait Clément Rosset.
Même si vous ne passez pas l'agrég, trouvez-le et lisez-le.
Même si l'auteur a écrit ceci : « À lire ces pages, je n'invite ni la foule, ni ceux qui cèdent aux mêmes passions qu'elle ».
Rédigé par : Patrice Charoulet | 24 août 2020 à 15:07
@ Patrice Charoulet 24 août 2020 à 11:08
Les insultes permanentes que vous déversez sur les pseudos les incitent à ne pas dévoiler leur identité, même par des voies cachées... Vous êtes un voyeur, Trissotin.
Il existe de nombreux blogs où vous pouvez échanger des réflexions filousophiques mais avec ces personnages vous vous sentiriez mal à l'aise car ils sont d'un meilleur niveau que le vôtre, alors pourquoi vouloir déflorer les pseudos de "Justice au singulier" où l'on trouve la correction orthographique et la limitation de l'expression de certaines de nos pensées.
Vous souhaitez parler de Camus, ne vous gênez pas et faite comme les autres intervenants qui le font de temps à autre... mais voilà cela n'enrichirait pas votre blog dont vous êtes le maître à penser et quelle pensée, vous nous en donnez des preuves faiblardes avec vos VARIA pitoyables... montrez au moins aux pseudos que vous désirez appâter que vous en valez la peine.
Rédigé par : Walson | 24 août 2020 à 14:32
@ F68.10 | 24 août 2020 à 00:12
"Que voulez-vous, Patrice Charoulet ne vient pas sur ce blog pour commenter les billets." (Achille)
"Il le fait quand même... un peu".
Ah bon ! Il faudra me signaler les passages concernés parce que je n’ai lu aucun développement clair et structuré portant sur le thème du billet.
« Les philosophes, ce sont aussi des réservoirs à arguments. Qui peuvent se réutiliser dans des discussions, sur des blogs, ou ailleurs. Y compris avec des "béotiens un peu frustres". Quand on explique bien une idée et qu'on mentionne d'où elle vient, les béotiens deviennent un peu moins des béotiens... C'est parfois aussi simple que cela. »
Quand ces réservoirs à arguments sont remplis de listes de citations sans aucun rapport avec le sujet du jour, et même sans aucun rapport entre elles, ces réservoirs ne sont rien d’autres qu’un empilage de truismes parfois tellement usés qu’ils n’apportent aucun enrichissement intellectuel ni même culturel et sont donc sans le moindre intérêt.
Charoulet n’est pas le mauvais gars. Il me fait un peu penser à François Pignon le personnage des films de Francis Veber. Gentil mais ch*ant !
Rédigé par : Achille | 24 août 2020 à 13:50
@ F68.10 | 24 août 2020 à 00:12
«J'ai lu Le Réel et son double de Rosset, il y a quelque temps de cela(…)Rosset n'est pas assez "sombre"(...)à mon goût »
Plus mélancolique, ou plus sombre…
Un double du poète dans : « La nuit de décembre ».
Du Musset pur jus, si vous aimez le sombre, le triste, et même l’obscur, vous serez gâté ;-)
https://poesie.webnet.fr/lesgrandsclassiques/Poemes/alfred_de_musset/la_nuit_de_decembre
Rédigé par : Tipaza | 24 août 2020 à 13:04
@ Patrice Charoulet
Pourriez-vous saisir que tous les humains ne sont pas comme vous !
Ah ! mais cette curiosité malsaine consistant à vouloir connaître les patronymes pour ensuite aller faire des recherches sur le Net...
Non, pas de patronyme ! Et vous n'êtes pas le responsable du blog. Lui, pourrait l'exiger ! Mais l'idée n'a pas dû lui traverser les neurones !
Sinon, pour ma part et constatant votre fixette, je me permets de vous informer que les T.O.C. (Troubles obsessionnels compulsifs) cela se soigne.
Rédigé par : Chemin de traverse | 24 août 2020 à 12:22
PSEUDO ET PARANO
La constitution paranoïaque est caractérisée par quatre signes cardinaux :
Un. La surestimation pathologique du moi ;
Deux. La méfiance extrême, préface aux idées de persécution ;
Trois. La fausseté du jugement. Le paranoïaque justifie toutes ses opinions avec un entêtement inébranlable (psychorigidité), en versant bien des fois dans l'interprétation délirante ;
Quatre. L'inadaptabilité sociale.
L'homme à pseudo(s) est parano bien souvent. Il est d'une méfiance extrême. Il a peur de dire son nom. Il a peur de dire sa ville. Il a peur de dire sa profession. Il ne veut pas dire son mail. Il ne veut pas dire son téléphone. Il ne veut pas que l'on connaisse son visage.
Combien sont d'un entêtement inébranlable, sont psychorigides, ont un jugement faux, ont des interprétations délirantes ?
Rédigé par : Patrice Charoulet | 24 août 2020 à 11:08
@ Achille
"Là il peut parler des sujets qui l'intéressent comme Cioran, Schopenhauer ou encore Clément Rosset."
J'ai lu Le Réel et son double de Rosset, il y a quelque temps de cela. Plutôt pas mal. Pas exactement ma tasse de thé, cependant.
Rosset n'est pas assez "sombre" et de surcroît trop "philosophie continentale" à mon goût.
"Que voulez-vous, Patrice Charoulet ne vient pas sur ce blog pour commenter les billets."
Il le fait quand même... un peu.
"Ceci tranquillement, sans être importuné par des béotiens un peu frustes à qui cela passe très au-dessus de leur tête."
Les philosophes, ce sont aussi des réservoirs à arguments. Qui peuvent se réutiliser dans des discussions, sur des blogs, ou ailleurs. Y compris avec des "béotiens un peu frustres". Quand on explique bien une idée et qu'on mentionne d'où elle vient, les béotiens deviennent un peu moins des béotiens... C'est parfois aussi simple que cela.
Rédigé par : F68.10 | 24 août 2020 à 00:12