Le garde des sceaux a proposé au président de la République Maître Nathalie Roret, actuellement vice-bâtonnière de l'Ordre des avocats de Paris, comme directrice de l'Ecole nationale de la magistrature (ENM). Emmanuel Macron qui semble jouir des foucades de son ministre va certainement valider cette étrange nomination.
Pour régler d'emblée le problème, j'apprécie la personnalité de Me Roret que je trouve très aimable et pondérée et j'avais d'ailleurs modestement milité pour la victoire du bâtonnier Olivier Cousi avec lequel elle faisait équipe. Le garde des Sceaux la qualifie de "femme d'exception", en tout cas suffisamment remarquable pour que sa place, son talent et son influence soient maintenus là où ils devaient être.
Mais comment ne pas s'interroger sur cette nouvelle provocation d'Eric Dupond-Moretti, plus grave que celle où, manquant d'impartialité, il a décidé d'ordonner de sa propre initiative une enquête administrative contre trois magistrats du PNF dans l'affaire des fadettes le concernant pourtant directement, ainsi que quelques autres avocats.
Avocat, il avait exprimé son désir de voir supprimer l'ENM. Il ne va pas aller jusque-là mais il explique le choix de cette avocate comme le début d'une formation commune entre avocats et magistrats. Ce n'est pas sérieux et je n'ai aucun mal à imaginer ce qu'aurait dit la haute voix d'un Thierry Lévy face à cette confusion et à cette déplorable manoeuvre.
Sa volonté déjà connue de nommer à la tête de l'ENM un non-magistrat n'était pas absurde en elle-même - j'aurais pu l'approuver selon certaines modalités - mais la manière dont il a engagé le processus montre à quel point, dans une continuité belliciste à l'encontre de la magistrature, il recommence à la détester après l'accalmie de convenance due à ses débuts ministériels. Il s'est résolu, en pleine conscience, à opérer le pire choix qui soit : il va remplacer le corporatisme possible des futurs juges par le corporatisme certain, bien plus délétère que le nôtre, du Barreau.
On pouvait évidemment opter pour la nomination d'un magistrat ferme, lucide et courageux, fier de la magistrature mais conscient de ce que l'école doit apporter sur tous les plans à des auditeurs de justice : droit, culture, savoir-vivre, respect du Barreau, souci du citoyen. Rien n'aurait interdit de donner à ce nouveau directeur une feuille de route et des orientations qui auraient moins conduit les futurs magistrats à se gratifier narcissiquement qu'à être vigilants à l'égard de ce qu'ils avaient à apporter à la société.
On pouvait imaginer une telle solution. Un changement interne.
S'il convenait de nommer une femme, dans l'espace qui peu ou prou aurait été concerné par l'Ecole et ses impératifs juridiques, judiciaires et démocratiques, il aurait été aisé de trouver une personnalité remarquable qui ne soit pas du Barreau. J'en ai plusieurs dans la tête mais mon rôle n'est pas de me faire le DRH de l'ENM.
Si la nomination n'avait pas à s'embarrasser d'une quelconque préoccupation paritaire, il va de soi que le garde des Sceaux et le président auraient pu aisément valider une sélection qui, par exemple, aurait réuni chez tel ou tel la compétence juridique et la talent managérial, le sens de la modernité et le culte de la tradition, la lucidité heureusement équidistante entre l'excès de révérence à l'égard des futurs magistrats et l'outrance critique contre les avocats.
Mais le pire choix était celui d'un avocat.
Pourquoi ?
Parce que, depuis trop d'années, avant même l'hallali de ce garde des Sceaux hostile, la magistrature s'est laissé dénigrer et malmener sans réagir. Une brèche était ouverte.
Parce que, dans des relations incontestablement troublées et suspicieuses entre Barreau et magistrature, c'est une idée saugrenue de nommer, pour les apaiser, l'une des parties au procès.
Parce que je n'ai jamais relevé que les formations mises en oeuvre par le Barreau à Paris, à Issy-les-Moulineaux et dans les barreaux de province - j'en ai fait l'expérience - soient à ce point exceptionnelles qu'elles puissent rassurer sur le futur.
Parce que, sauf à prétendre persévérer dans l'obsession d'humilier les auditeurs de justice et les promotions à venir, il est pour le moins maladroit de nommer une autorité bordelaise qui ne sera pas naturellement acceptée et suscitera une polémique et un procès en illégitimité qui, j'en suis persuadé, dureront. Comment peut-on s'imaginer qu'on accueillera avec enthousiasme à Bordeaux un barreau érigé en maître et dont un représentant éminent devenu ministre n'a cessé de vanter la supériorité sur la magistrature, cette dernière constamment dénigrée par ses soins ?
Parce que les auditeurs de justice ne sont pas des enfants qu'on peut faire passer, au gré politique et selon les détestations professionnelles, d'un côté ou de l'autre, d'une vision hémiplégique à une autre, d'un climat judiciaire les surestimant trop peut-être à un camp, aussi urbain qu'il soit, visant à les rééduquer. Quel mépris, quelle humiliation pour eux de se voir ainsi ostracisés au sein de leur propre famille ou sans qu'un tiers leur ait au moins donné l'assurance d'une identité respectée !
Nommer un avocat à la tête de l'ENM est autant une machine de guerre que si on recrutait des magistrats pour diriger les écoles de formation du Barreau, qui d'ailleurs ne l'accepterait pas. Ce qui serait impossible pour lui devrait-il être imposé à la magistrature ?
Il y avait beaucoup de choix possibles. Eric Dupond-Moretti s'est résolu sans état d'âme à opter pour le pire. Il aime la bagarre, certes, mais il est paradoxal de mener la lutte contre ceux dont on doit servir la cause.
Ainsi un vrai corporatisme va remplacer un autre. L'ENM qu'on aurait dû encore davantage réformer, et les auditeurs qui y travaillent, vont devoir résister. Et la magistrature dans son ensemble avec eux.
Ce sera la première fois que je louerai la défense noble de leurs intérêts et de leur destin judiciaire. Ce corporatisme-là aura du bon.
Combien de magistrats dans les conseils d'administration des EFB ?
Je ne vous ai pas entendu dénoncer la présence de magistrats dans les jurys de grand oral pour l'entrée à l'EFB...
Bref... je vous pensais vacciné contre le corporatisme que vous dénoncez régulièrement... je me suis trompé...
Rédigé par : matthieu | 30 septembre 2020 à 16:39
@ Metsys
Superbe citation. D'où sort-elle ?
Puisque vous êtes plutôt dans les SHS, je me permets de soumettre à votre sagacité ce document, que j'ai de la peine à ne pas qualifier de répugnant torchon. Il faudra un jour m'expliquer comment de telles dérives universitaires peuvent avoir lieu sans que quasiment personne ne s'en indigne. Voilà un sujet pour CNews: inviter un historien centre-droit, bien sous tous rapports, et lui faire lire ce document à voix haute en ajoutant des rires enregistrés sur les passages les plus grotesques... Gros niveau polémique en perspective, mais ce serait effectivement salutaire, de temps en temps, que le ridicule tue. Au moins socialement. Et puis, cela m'éviterait d'avoir ces pulsions oniriques bizarres où je rêve d'arracher des ongles de pied. Très très lentement...
Rédigé par : F68.10 | 25 septembre 2020 à 17:33
@ F68.10
Je crois effectivement que nous sommes parfaitement d'accord. Simplement, vous parlez des études d'ingénieur, et moi des SHS, et tout particulièrement du cursus d'histoire. Comme vous savez, cette matière était jadis fondamentale, comme le disait un ministre des Affaires étrangères :
« Lorsque dans le silence de l'abjection, l'on n'entend plus retentir que la chaîne de l'esclave et de la voix du délateur, lorsque tout tremble devant le tyran, et qu'il est aussi dangereux d'encourir sa faveur que de mériter sa disgrâce, l'historien paraît chargé de la vengeance des peuples. C'est en vain que Néron prospère, Tacite est déjà né dans l'Empire ; il croît inconnu auprès des cendres de Germanicus, et déjà l'intègre Providence a livré à un enfant obscur la gloire du maître du monde ».
Evidemment, Chateaubriand est aussi mort que Germanicus et l'histoire ne vaut guère mieux. En somme, vous avez raison, et peut-être davantage encore que vous ne l'imaginez. Sic transit gloria mundi...
Rédigé par : Metsys | 25 septembre 2020 à 14:44
@ Catherine JACOB 24 septembre 22:37
"Ce justiciable trop c*n pour comprendre les subtilités de plus en plus subtiles du droit, à tel point qu'on lui retire un peu plus, à chaque nouvelle réorganisation du judiciaire, la liberté de se défendre lui-même à frais réduits !!"
C'est vrai que la justice est gratuite et que seuls les intervenants sont payant (avocats, experts en tous genres, parfois enquêteurs...)
Cependant il faut reconnaître que, sur ce coup-là, les deux corporatismes se sont entendus afin que les justiciables ne viennent plus les enquiquiner sur leur terrain de jeu.
C'est la raison pour laquelle a été instituée l'aide juridictionnelle, totale ou partielle, versée aux avocats pour leurs prestations ; aide naturellement payée par nos impôts...
Ainsi certains avocats n'interviennent qu'à l'AJ (une espèce de sécu de leur profession en somme :D)
Adéo Catherine
Rédigé par : breizmabro | 25 septembre 2020 à 12:23
Et le justiciable dans tout ça, que devient-il entre Charybde et Scylla ??
Ce justiciable trop c*n pour comprendre les subtilités de plus en plus subtiles du droit, à tel point qu'on lui retire un peu plus, à chaque nouvelle réorganisation du judiciaire, la liberté de se défendre lui-même à frais réduits !!
Rédigé par : Catherine JACOB | 24 septembre 2020 à 22:37
Deux articles intéressants dans Marianne signés Laurent Valdiguié :
- dans le numéro de cette semaine de l'hebdomadaire intitulé "Le pari du "Gros"" ;
- un entretien avec monsieur Eric de Montgolfier sur le site de Marianne dont voici quelques courts passages :
"Eric de Montgolfier : Je n’ai jamais été très porté aux actions collectives, mais je dois dire que si j’étais toujours en poste, pour une fois, je me joindrais à cette action. Trop c’est trop. Contrairement à ce qu’écrivent les syndicats, Eric Dupond-Moretti a trop bien pris la mesure de ses responsabilités ! Il a parfaitement compris l’usage qu’il pouvait faire de ses actuelles fonctions. C’est même le grand danger. La raison pour laquelle mes collègues magistrats doivent aujourd’hui se lever et dire non."
"Mais qu’Eric Dupond-Moretti ose dire aujourd’hui qu’il nomme une avocate à la tête de l’ENM pour lutter contre le « corporatisme » des magistrats, c’est quand même le monde à l’envers ! Une vaste blague quand on connaît le corporatisme des avocats !"
"Je crois aujourd’hui que la politique est une forme de mensonge. Eric Dupond-Moretti en a pris toute la mesure. Comment peut-il s’en prendre au Parquet national financier dans un dossier où il était lui-même partie prenante avant d’être nommé ministre ? Si quelqu’un devait s’abstenir de toute intervention, je dis bien de toute, c’est lui. Or en attaquant le PNF, jusqu’au micro de l’Assemblée nationale, en lançant des poursuites disciplinaires folles contre trois magistrats de ce parquet, désignés nommément dans un communiqué, Eric Dupond-Moretti franchit toutes les limites. J’y vois le signe d’une République bien étriquée."
Et enfin : "Tout un système a progressivement emmené à Dupond-Moretti. Il faut bien constater que l’actuel président de la République n’a pas un attachement très développé à la justice. On l’a vu recevoir directement et sans se cacher des candidats au poste de procureur, comme si les magistrats étaient des fonctionnaires comme les autres et que le président voulait montrer qu’il en était le chef. Quelle hérésie de confondre garant de l’indépendance et chef. Un des dangers pour la démocratie aujourd’hui, c’est le comportement des politiques."
Rédigé par : Robert | 23 septembre 2020 à 21:18
@ Robert Marchenoir (@ Xavier NEBOUT)
"Ce genre de vantardise est omniprésent sur Internet. Bizarrement, personne ne met sa menace à exécution."
Parce qu'une fois que vous êtes confronté à la question de la mise en exécution, il ne vous reste qu'à faire le tour du paysage médiatique pour constater que, non, vous ne passerez pas pour un héros auprès de la population. Tout sera fait médiatiquement pour ne donner aucune prise à votre revendication.
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@ caroff
"Le fait que dans le deuxième cas, un concours a condamné les moins bons est de nature à simplifier la tâche des recruteurs."
Exact. Mais il est faux de dire que l'université n'est pas sélective. C'est simplement que ce n'est pas transparent de la même manière.
Au sujet de la compétence et du côté "terrain" qui manquerait à l'université, je suis le premier à le déplorer. Mais croire que c'est une fatalité est faux. Il suffit de comparer la zone où l'EPFL a fait emménager des entreprises sur son campus avec ce que Polytechnique peine à faire... pour se rendre compte que c'est un problème culturel et même pas "grandes" écoles vs universités. Quant aux universités, il est scandaleux que les étudiants ne soient pas intégrés très tôt, non pas à des "stages", mais à des projets de recherche en partenariat avec des boîtes. De tous types. Pas que du CAC 40...
Bref, il y a du boulot.
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@ Metsys
Ravi que nous partagions en large partie un point de vue commun. Cela étant:
"Il y eut un temps où l’université appartenait aux professeurs d’université, puis un temps où c’était encore tout comme, et où ils restaient payés sur les fonds publics. Vous n’imaginez pas à quel point leur parole était libre par rapport à l’Etat, qu'il soit de France, d’Espagne ou de Sirius..."
Avec Internet, la donne est maintenant différente. La parole peut être plus libre. Nous ne sommes plus dans les années 20 ou au 19ème siècle où les mandarins se disputaient des prébendes à l'Académie des Sciences. Il est possible de progressivement casser cela.
"Excellent ! Il existe par exemple de nombreux centres de recherches de la Ca’ Foscari dans le quartier vénitien de San Tomà, avec jardins privés, vue sur le canal, et Assomption du Titien sur le trajet depuis le domicile. Luxe, calme et volupté. J’en veux !!"
Vous savez bien qu'il ne s'agit pas de cela. Il ne s'agit pas donner un droit à aller où on veut, mais un droit à postuler où on veut avec une bourse sur quatre ans obtenue sur concours. Pas avec un quasi passe-droit tel que le fournissent les ENS.
C'est vrai que c'est choquant, l'idée d'une bourse sur concours. C'est vachement mieux de devenir fonctionnaire-stagiaire... Plus "républicain"... Mon oeil...
"Ça se fait déjà, étant donné que des masters y sont parfois intégrés pour les étudiants de fac, mais leur présence fait penser à celle de la cousine pauvre qu'on invite par charité au repas de famille."
Mouais. En même temps, le centralien qui débarque à Paris 6 pour suivre un cours d'analyse fonctionnelle en Master, il rame quand même un peu. Et Centrale décourageait de fait - et avec une certaine perversion... - à une époque toute velléité de ses élèves de suivre des cours à l'université. C'est plus confortable de se touiller le pourtour du téton en répétant le mantra "Elite de la Nation" et en encourageant les élèves à faire des barrages de c*l lors des "ouikèndes d'intégration".
Bottom line: les cours en école d'ingé ne sont pas si bons que cela, mais les élèves sont "meilleurs". Les cours à l'université sont meilleurs, mais les élèves sont "moins bons". Quelques exceptions à ce schéma, comme l'X, mais bon, ne finassons pas.
On marche sur la tête et on en est fier. Vive le classement de Shanghai !
"Si vous ne cultivez pas un peu l’entre-soi dans une grande école, vous risquez quelques désagréments à la sortie, du genre chômage ou autres."
C'est pour cela que j'ai trouvé la Suisse beaucoup plus accueillante. Un master est un master. Un doctorat est un doctorat. Tout le reste est du vent.
Et on y recrute les juges par petites annonces dans les journaux...
Rédigé par : F68.10 | 23 septembre 2020 à 18:13
@ Ellen
"Pourquoi "commence" à faire "un peu beaucoup" ?"
Cela s'appelle une... litote.
Sinon je me souviens très bien de la balade du lundi des prisonniers de la prison à côté de laquelle je vivais sise à Pioneer Road. J'ai toujours été fasciné par les boulets qu'ils avaient au pied.
Parce que votre bonhomme, il a de toute évidence un problème. Quant à la castration, je pense que cela dépend en très large partie de comment c'est fait et comment c'est amené. Faudra quand même qu'on discute des méthodes d'évaluation de telles mesures.
Rédigé par : F68.10 | 23 septembre 2020 à 16:19
@ sbriglia | 22 septembre 2020 à 17:34
"Tout est fait pour éviter le contact entre deux professions qui, aujourd’hui, se haïssent, les magistrats jalousant les avocats qu’ils croient, à tort, opulents, les avocats méprisant les magistrats qu’ils considèrent comme des fainéants intouchables et irresponsables."
Si c'est avéré, c'est dramatique.
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@ Ruth | 23 septembre 2020 à 10:18
"Je vais finir par croire qu'Emmanuel Macron a nommé Eric Dupond-Moretti parce qu'il entrait en résonance avec son goût de la provocation et de la subversion assez perverse de l'autorité, façon ado 'tête à claques'..."
De façon assez rigolote, les enragés de l'anti-macronisme omettent de relever que Didier Raoult apprécie Emmanuel Macron exactement en raison du goût de la provocation et de la subversion qu'il partage avec lui.
C'est ce qu'il a clairement fait comprendre, lors de sa récente interview par Darius Rochebin, en déclarant son affinité avec le président, à la fois sur un plan intellectuel (il est intelligent, assure le gourou de Marseille) et parce que c'est un charmeur (ce sont ses propres mots).
Si Didier Raoult n'est pas un "ado tête à claques", je ne sais pas ce qu'il est. Macron qui plastronne "qu'ils viennent me chercher" fait écho à Raoult déclarant aux journalistes "je suis une star mondiale".
Évidemment, les faits n'ont aucune importance pour une certaine catégorie de populistes, qu'on appellera Gilets jaunes pour aller vite. Peu leur importe de se vautrer dans la contradiction, pourvu qu'ils satisfassent leurs fantasmes.
En l'occurrence, Raoult leur sert à assouvir leur haine de Macron, et ils ferment leurs oreilles quand leur idole proclame, au contraire, le grand respect qu'elle a pour leur pire ennemi. Et ce n'est pas si fréquent que Raoult exprime son respect pour quelqu'un...
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@ Xavier NEBOUT | 23 septembre 2020 à 10:48
"Celui qui viole l'une de mes petites-filles peut être certain de ne pas avoir longtemps à vivre."
Ce genre de vantardise est omniprésent sur Internet. Bizarrement, personne ne met sa menace à exécution.
Rédigé par : Robert Marchenoir | 23 septembre 2020 à 15:45
@ F68-10
"Maintenant, pour être franc, une de mes plus grandes craintes, c'est que même à droite, personne n'ait envie de mettre fin à ce système bicéphale entre "grandes" écoles et universités"
Et du côté des employeurs ?
À titre informatif, je me suis trouvé, dans ma carrière professionnelle, en situation d'embaucher à de multiples reprises.
J'ai recruté des diplômés de l'université et des diplômés des grandes écoles. Il est notable que les ingénieurs issus des écoles ont des profils rassurant pour un patron grâce à la qualité de la formation qui garantit des savoirs, des compétences et des manières d'être homogènes. Le handicap est d'avoir souvent des formatages laissant peu de place à la curiosité d'esprit.
Du côté des formations académiques, les recruteurs ont moins de certitudes sauf s'il s'agit de filières de formations spécifiques de type Master 2 spécialisés. L'aléa de dénicher une personne formée convenablement par la fac, compte tenu de ce que sont devenus les cursus de sciences humaines qui ouvrent (trop souvent) directement l'accès à Pôle emploi, peut décourager les entreprises.
La concurrence est plus ouverte entre les cursus académiques de sciences dures et les écoles, petites ou "grandes". Le fait que dans le deuxième cas, un concours a condamné les moins bons est de nature à simplifier la tâche des recruteurs.
Rédigé par : caroff | 23 septembre 2020 à 13:03
Entre mon ex-beau-père magistrat, ancien président d'un tribunal, et deux de mes oncles avocats dont un avait opté pour le "droit des sociétés" (l'horreur absolue si j'ai bien compris), je pourrais écrire un livre sur les réunions de famille ! :D
Ceci m'a amené à savoir que CERTAINS magistrats avaient fait allégeance "aux p'tits frères" sans aucun contrôle de la chose par le CSM, et que certains avocats se faisaient rémunérer (en fraîche ;)) leurs prestations avec l'argent des voyous (en clair, des dealers) qu'ils défendaient, sans que leur bâtonnier n'intervienne, notamment en faisant procéder à quelques vérifications comptables dans leurs cabinets, pouvant soulever quelques contradictions entre leur train de vie et leurs déclarations fiscales...
C'est la raison pour laquelle je suis d'accord avec monsieur Bilger, un corporatisme va remplacer l'autre. Les justiciables, au centre, ce n'est plus le sujet.
Rédigé par : breizmabro | 23 septembre 2020 à 13:01
Je rejoins la réaction de sbriglia | 22 septembre 2020 à 17:34
J'ai parcouru rapidement les commentaires, étant pris par des travaux d'assèchement après une petite inondation de mon sous-sol.
L'ENM aurait dû se réformer depuis des lustres. J'ai le souvenir d'avoir assisté à Bordeaux, pour le bicentenaire de la création de la préfectorale, à une conférence au cours de laquelle un haut magistrat s'était félicité de ce que l'ENM arrivait en qualité de recrutement au niveau de l'ENA. Il y avait là une perversion manifeste de l'esprit qui doit conduire la formation à l'ENM.
Pour répondre à un commentateur qui posait la question de la formation à l'université, il y a lieu de rappeler que les magistrats suivent leurs études juridiques à l'université, tous comme les avocats d'ailleurs.
Les avocats eux-mêmes ont leur propre cursus universitaire
https://droit-finances.commentcamarche.com/faq/40997-devenir-avocat-en-france-diplome-et-concours#:~:text=%20Devenir%20avocat%20en%20France%20-%20Dipl%C3%B4me%20et,concours%20d%27avocat%20s%27il%20est%20titulaire%20d%27une...%20More%20
Beaucoup semblent ignorer que l'ENM est en réalité une école d'application comme beaucoup d'autres dans la fonction publique dont la mission est de former des étudiants recrutés sur un concours de haut niveau en vue d'exercer des fonctions de magistrat, lesquelles sont nécessairement distinctes de celles d'avocat.
Quant à l'objectif poursuivi par le garde des Sceaux, on en est toujours aux choix de monsieur Macron : une forme de politique de la table rase.
Rédigé par : Robert | 23 septembre 2020 à 12:46
@ Lucile 22/09 12:46
Pour abonder dans votre sens, l'ENM ne doit pas faire les frais d'un règlement de compte entre magistrats et avocats et son sort remis entre les mains d'un représentant, et non des moindres, de l'une de ces parties devenu entre-temps par la grâce d'EM garde des Sceaux, représentant qui n'avait par ailleurs, dans un passé pas si lointain, rien moins que plaidé pour la suppression pure et simple de cette institution.
Une réforme de cette école est peut-être nécessaire, je n'ai pas les éléments pour me prononcer sur ce point, mais s'il en est ainsi, il est sûr que cela ne doit se faire que dans la sérénité, dans le seul intérêt du meilleur fonctionnement possible de la justice et au seul bénéfice final des citoyens qui y recourent.
Elle ne peut en aucun cas être l'otage d'un affrontement entre deux clans, campant sur des positions aussi différentes et souhaitant évidemment faire triompher leur propre vision.
Rédigé par : Michel Deluré | 23 septembre 2020 à 11:32
@ sbriglia | 22 septembre 2020 à 17:34
« Qu’allez-vous faire chez Pascal Praud le jeudi soir ? C’est affligeant de beauferie, de non-respect du dialogue, une cacophonie sans nom animée par un clown qui se croit facétieux… Pernaut à côté est un modèle d’élégance.
Vraiment, Philippe, je me suis surpris à avoir pitié des couleuvres que vous avalez. J’ai fermé le poste : c’est quasi pornographique.
Il n’est rien qui vous affaiblisse autant l’esprit que de vivre au milieu de la complaisance générale et de la médiocrité satisfaite... »
Vous n’avez pas tout à fait tort sur ce point. Néanmoins la présence de notre hôte dans cette assemblée d’invités qui ne brillent pas par leur subtilité apporte une petite note de bon sens et de pondération à ces bavardages de bistrot de la gare, quand toutefois il parvient à s’exprimer sans être interrompu par un excité qui a tendance à monopoliser la parole comme notamment Jean Mehissa, qui est à la limite du supportable.
Je ne m’étendrai pas sur Pascal Praud qui a tendance à s’écouter plus qu’il n’écoute les autres et à rabrouer les quelques faire-valoir de gauche invités pour la circonstance (Laurent Joffrin et Gérard Leclerc notamment).
Que dire aussi de Gérard Carreyrou et Jean-Claude Dassier, vénérables retraités de l’audiovisuel, qui nous abreuvent jusqu’à plus soif de leurs cinquante ans de journalisme avec le ton empreint de suffisance des sachants ?
Parfois on frôle le grotesque.
Rédigé par : Achille | 23 septembre 2020 à 11:31
Le garde des Sceaux, la Justice, l'Ordre des avocats, l'ENM, les procureurs, les juges, les bâtonniers et tout le toutim, c'est bien joli tout ça, mais j'ai l'impression que personne n'a encore compris que nous n'étions plus dans les années soixante et que bientôt, du fait d'une pression démographique mathématiquement inexorable, tous ces vestiges d'un monde ancien devront laisser la place à la charia islamique, comme certains marqueurs le laissent déjà présager...
Une présentation aussi synthétique qu'imparable d'Alain Wagner nous explique clairement ce qui nous attend :
https://youtu.be/SMd10f5s9jw
Rédigé par : Exilé | 23 septembre 2020 à 11:27
Je me permets de donner un (bref) avis sur certains commentaires récents de cet excellent billet :
"La séparation de l'Etat et de l'Université, c'est le prix à payer pour garantir que la parole d'un universitaire soit libre par rapport à l'Etat. Donc: sortir l'EN intégralement du giron de l'Etat…"
Il y eut un temps où l’université appartenait aux professeurs d’université, puis un temps où c’était encore tout comme, et où ils restaient payés sur les fonds publics. Vous n’imaginez pas à quel point leur parole était libre par rapport à l’Etat, qu'il soit de France, d’Espagne ou de Sirius…
« Plutôt que de faire des concours pour être rémunéré à étudier en tant que fonctionnaire-stagiaire dans une ENS, on pourrait tout autant faire le même type de concours pour être rémunéré à étudier où on veut ».
Excellent ! Il existe par exemple de nombreux centres de recherches de la Ca’ Foscari dans le quartier vénitien de San Tomà, avec jardins privés, vue sur le canal, et Assomption du Titien sur le trajet depuis le domicile. Luxe, calme et volupté. J’en veux !!
« Mettre fin à ce système bicéphale entre "grandes" écoles et universités de manière à remettre du lustre à ces dernières en y intégrant les premières ».
Ça se fait déjà, étant donné que des masters y sont parfois intégrés pour les étudiants de fac, mais leur présence fait penser à celle de la cousine pauvre qu'on invite par charité au repas de famille.
« Il y a un corporatisme dans le recrutement dans les "grandes" écoles, et il serait temps que les gens qui sont passés par ces "grandes" écoles comprennent qu'il y aurait un intérêt à étudier au contact d'autres types de futurs professionnels plutôt que de cultiver l'entre-soi ».
Si vous ne cultivez pas un peu l’entre-soi dans une grande école, vous risquez quelques désagréments à la sortie, du genre chômage ou autres. Par ailleurs, il y a de l’entre-soi partout.
« Les universitaires sont sûrement excellents pour former de futurs profs ».
Non. Désolé.
« Quant à casser le mandarinat, vaste programme ! »
Tel qu’il demeurait encore dans les années 80, il n’existe plus. Evidemment, il en reste quelques traces, notamment dans ces commissions de spécialistes qui ressemblent assez à des jurys d’assises rémunérés. Les mystères de l’intime conviction…
« On peut toujours rêver mais sauf à faire table rase, l'EN est indécrottable et irréformable ».
Vrai, mais à qui à la faute ?
« En tout cas, sauf à vouloir nuire à sa boîte, tout DRH embauchera à tout coup un ingénieur sorti d'une école d'ingénieurs plutôt qu'un titulaire d'un diplôme équivalent provenant d'une université et c'est un choix empreint d'une grande sagesse ».
Certainement. Et parfois aussi d’un réflexe pur et simple de cooptation.
Rédigé par : Metsys | 23 septembre 2020 à 11:03
@ Ellen
Que fait-il même en vie ?
Outre la justice en robe, celui qui viole l'une de mes petites-filles peut être certain de ne pas avoir longtemps à vivre.
Là où se poserait un problème, c'est que je serais en prison et applaudi par le peuple !
Rédigé par : Xavier NEBOUT | 23 septembre 2020 à 10:48
Bah ! C'est sans doute de la psychologie de comptoir, mais je vais finir par croire qu'Emmanuel Macron a nommé Eric Dupond-Moretti parce qu'il entrait en résonance avec son goût de la provocation et de la subversion assez perverse de l'autorité, façon ado "tête à claques"... bien après l'âge.
"Malheur à la ville dont le prince est un enfant".
Rédigé par : Ruth | 23 septembre 2020 à 10:18
@ revnonausujai
"On peut toujours rêver mais sauf à faire table rase, l'EN est indécrottable et irréformable."
Exact. Mais à un moment, je crois qu'il est indispensable d'argumenter que la séparation de l'Etat et de l'Université, c'est tout aussi important que la séparation de l'Eglise et de l'Etat: c'est le prix à payer pour garantir que la parole d'un universitaire soit libre par rapport à l'Etat. Donc: sortir l'EN intégralement du giron de l'Etat, qui devrait néanmoins avoir le droit de mettre en place des financements.
Exemple: plutôt que de faire des concours pour être rémunéré à étudier en tant que fonctionnaire-stagiaire dans une ENS, on pourrait tout autant faire le même type de concours pour être rémunéré à étudier où on veut (ce qui d'ailleurs est essentiellement ce qui se fait ou se faisait ou devrait se faire dans une ENS). Exit l'engagement décennal (et franchement... passer des concours pour avoir le droit de se lier à l'Etat ? Curieuse façon que de lutter pour son aliénation...)
Maintenant, quand on lit ce genre de torchons sur "Le Vent se Lève"... on en reste bouche bée. Mais sans contre-offensive idéologique correctement structurée, les gens resteront crédules face à ce type d'articles.
Maintenant, pour être franc, une de mes plus grandes craintes, c'est que même à droite, personne n'ait envie de mettre fin à ce système bicéphale entre "grandes" écoles et universités de manière à remettre du lustre à ces dernières en y intégrant les premières. Il y a un corporatisme dans le recrutement dans les "grandes" écoles, et il serait temps que les gens qui sont passés par ces "grandes" écoles comprennent qu'il y aurait un intérêt à étudier au contact d'autres types de futurs professionnels plutôt que de cultiver l'entre-soi au prétexte (un peu illusoire) de la non-sélectivité de l'université.
Rédigé par : F68.10 | 23 septembre 2020 à 02:46
@ F68.10 | 22 septembre 2020 à 22:02
"Effectivement, 18 condamnations, cela commence à faire un peu beaucoup."
Pourquoi "commence" à faire "un peu beaucoup" ?
18 condamnations c'est le summum pour croupir derrière les barreaux pour très très longtemps et pas être lâché dans la nature avant l'heure sans la clé électronique attachée à la patte.
Ce monstre diabolique, pour se débarrasser du témoin, aurait pu tuer la fillette de 9 ans.
Un monstre crimino-sexuel qui s'en prend aux enfants, une castration chimique définitive ou chirurgicale devrait être inscrite dans la loi sans pitié.
Rédigé par : Ellen | 22 septembre 2020 à 23:34
@ Ellen
"Bon sang, avec autant de condamnations, que faisait-il encore dehors ?"
Peut-être qu'il allait acheter du pain à la boulangerie et qu'il s'est laissé distraire en chemin ? Les fleurs, les papillons, les jeunes filles, toussa, toussa...
Bah... c'est juste une hypothèse, hein...
Effectivement, 18 condamnations, cela commence à faire un peu beaucoup.
Rédigé par : F68.10 | 22 septembre 2020 à 22:02
@ F68.10 | 22 septembre 2020 à 12:50
Félicitations aux Suisses s'ils parviennent à avoir des universités de bon niveau.
En France, ce n'est guère le cas, sauf à fabriquer artificiellement des "pôles universitaires" engerbant 3 facultés et 10 grandes écoles dont Polytechnique ; ça fait quand même beaucoup de geais pour se parer des plumes du paon !
Pour que les universités françaises forment des hommes de terrain, faudrait-il que le corps professoral soit composé d'hommes de terrain en nombre suffisant pour donner le ton et non pas d'universitaires, fussent-ils distingués.
Le souci est que depuis leur entrée en maternelle jusqu'à l'heure de leur retraite, les universitaires ne quittent pas le giron de l'Education nationale ; ils sont sûrement excellents pour former de futurs profs, pour le reste, c'est moins évident. Quant à casser le mandarinat, vaste programme !
On peut toujours rêver mais sauf à faire table rase, l'EN est indécrottable et irréformable.
En tout cas, sauf à vouloir nuire à sa boîte, tout DRH embauchera à tout coup un ingénieur sorti d'une école d'ingénieurs plutôt qu'un titulaire d'un diplôme équivalent provenant d'une université et c'est un choix empreint d'une grande sagesse.
Seules exceptions, les facs de médecine, mais c'est un subterfuge pour avoir le stample, les profs sont d'abord des médecins qui sont actifs dans leur métier et accessoirement des professeurs ; et les centres hospitaliers "universitaires" ne dépendent pas de l'EN !
Rédigé par : revnonausujai | 22 septembre 2020 à 21:13
Pour Eric Dupond-Moretti:
Protégez d'abord les victimes au lieu de vous faire applaudir par les détenus et les criminels d'enfants.
L'auteur (présumé) du viol d'une fillette de 9 ans à Villiers a été arrêté pour un autre viol dans le Maine-et-Loire.
La fillette de 9 ans, enlevée par un salopard alors qu'elle allait à la boulangerie, séquestrée dans le coffre de la voiture volée, violée et abandonnée à la sortie de son village.
Trois victimes violées en trois jours par la même ordure âgé de 31 ans autour du même village.
Déjà très défavorablement connu des services de police et de justice, avec 18 condamnations à son actif: homicide involontaire, violences, violences conjugales, vol, trafic de stupéfiants...
Bon sang, avec autant de condamnations, que faisait-il encore dehors ?
https://france3-regions.francetvinfo.fr/nouvelle-aquitaine/vienne/poitiers/auteur-presume-du-viol-fillette-9-ans-villiers-ete-arrete-autre-viol-maine-loire-1876174.html
Rédigé par : Ellen | 22 septembre 2020 à 20:38
Philippe Bilger serait-il tombé dans le travers qu’il dénonce, le corporatisme ?
Car, de même qu’il n’est pas nécessaire d’être médecin pour exercer la fonction de ministre de la Santé ou policier pour l’Intérieur, il n’est pas choquant que le garde des Sceaux ou le directeur de l’ENM ne soit pas magistrat.
Les écoles régionales du barreau sont financées exclusivement par la profession des avocats, de sorte qu’il n’est pas scandaleux qu’elles soient dirigées par des avocats.
Mais l’ENM est financée par nos impôts. Le corps des magistrats n’a donc pas vocation absolue à la diriger.
Le problème ici est de savoir si un avocat reconnu par ailleurs pour ses qualités professionnelles et sa connaissance du milieu judiciaire est interdit ipso facto de diriger l’ENM.
La réponse est non, sauf à considérer que l’avocat est l’ennemi des magistrats. En fait, les avocats passent leur temps à côtoyer les magistrats avec lesquels ils ont le plus souvent des rapports emprunts d’estime et de correction.
Mais il est vrai qu’EDM a eu l’occasion de critiquer certains magistrats et de dire qu’il souhaitait la disparition de l’ENM qui reste, il faut le dire, une curiosité dans le monde où on ne conçoit pas facilement que les juges soient sélectionnés et formés par l’Etat.
On ne peut certes pas exclure une dose de provocation dans le projet de nomination d’un avocat à la tête de l’ENM. Mais outre que l’idée ne peut qu’être soutenue par Emmanuel Marcon, on doit bien comprendre qu’EDM ne supprimera pas l’ENM.
C’est dire que la provocation d’EDM donne précisément les limites de son pouvoir réel.
Tout reviendra donc vite dans l’ordre et rien ne changera fondamentalement ; la haute magistrature protégera, avec le corporatisme qui lui sied, son pré carré. Le dernier avis du CSM sur l’affaire Fillon, critiqué par Philippe Bilger, en est la parfaite illustration.
Rédigé par : caffer | 22 septembre 2020 à 19:44
Un magistrat qui juge selon sa conscience en sacrifiant la carrière au temps nécessaire à rendre des décisions justes et bien motivées est sur la voie de la sainteté. Il y en a.
Un magistrat qui prête le serment de maître maçon de faire passer la fraternité maçonnique avant la loi, devrait être pendu, et il y en a beaucoup.
Et puis il y a les juges justiciers qui font passer leur idéologie avant le droit. Il semble que ça se calme.
Ceci dit, si au civil, avec un master et Légifrance on doit s'en sortir, au pénal, on doit souvent se sentir seul et mieux dormir la nuit en laissant filer les voyous qu'en les faisant enfermer dans des cellules surchargées qui sont indignes de toute justice.
Il fut un temps heureux où le juge envoyait au cachot, et où c'était le chapelain qui décidait si le condamné devait en sortir selon sa repentance.
On en est un peu toujours là, sauf que le JLD n'est pas un moine.
Tout le problème de la justice est dans cette différence, car la première chose que l'on devrait apprendre à l'ENM, c'est à lire dans les auras, et que le "Ju" de justice, vient de jour, la lumière de l'Esprit.
On a le droit de rêver, non ?
Rédigé par : Xavier NEBOUT | 22 septembre 2020 à 19:21
@ Lucile | 22 septembre 2020 à 12:46
"L'avocat ayant préséance sur le juge, voilà une bien curieuse société !" (Tipaza)
"Mais est-ce une question de préséance entre deux ordres établis, ou plutôt ne s'agit-il pas pour le juge, le procureur, l'avocat, le jury et le justiciable, de remplir des rôles et fonctions complémentaires sans que le pouvoir de l'un n’empiète sur celui de l'autre ?" (Lucile)
---
Je comprends votre remarque concernant des fonctions complémentaires entre magistrats et avocats.
Ce que je voulais dire et que j'ai dit de façon brutale comme souvent en parlant de la préséance du juge, c'est que le juge est le représentant de la société, qu'il est chargé de défendre en appliquant les lois.
L'avocat est le représentant du plaignant, c'est-à-dire de l'individu, que ce dernier soit dans son droit ou pas.
Les nominations d'Eric Dupond-Moretti et de Nathalie Roret privilégient, au fond, la défense de l'individu par rapport à la société.
Évidemment ce n'est pas aussi brutal que je le dis, mais fondamentalement c'est bien de cela qu'il s'agit.
Ça correspond d'ailleurs à l'esprit individualiste qui s'impose en ce moment dans les sociétés occidentales.
Une société où l'individu prime sur le collectif ne peut survivre très longtemps, à l'inverse le collectif ne doit pas opprimer l'individu.
Bref vous m'aurez compris, à défaut d'être d'accord.
Rédigé par : Tipaza | 22 septembre 2020 à 19:09
@ Ellen
"La Chine est partenaire de l'ENS alors qu'elle ne pourrait l'être à l'ENM et à l'ENA puisque ces deux écoles sont exclusivement réservées à l'enseignement et à la formation de nos propres magistrats et administrateurs français."
Voui voui voui. Je ne dis pas qu'il n'y a pas de différences. Mais bon, entre les "élèves" de l'X, les "étudiants" à l'X et les étrangers qui débarquent, je trouve qu'il y a quand même ce système de caste entre insiders et outsiders. À différents niveaux, il y avait des problèmes un peu similaires à l'ENS. Et il y a quand même une intégration avec la fonction publique qui n'est pas inexistante... donc, ce n'est pas pareil que l'ENA et l'ENM, OK, je le concède. Mais dire que c'est absolument intégralement fondamentalement différent, j'ai vraiment du mal.
"N'importe quel étudiant étranger doué peut s'inscrire, si admis après concours, à l'ENS."
Je sais qu'il y a des concours étrangers, mais à ma connaissance -- c'est vieux -- ils n'étaient pas fusionnés avec les concours français. Peut-être que cela a changé après le remue-ménage que le salutaire classement de Shanghai a déclenché. Je n'en sais rien: je ne suis plus trop cette actualité précise.
(Et puis, franchement, ces "concours", c'est quand même gonflant. Les examens, les admissions sur dossiers, et les publications à un âge précoce, c'est quand même mieux que de passer sa vie à être une bête à concours...)
Rédigé par : F68.10 | 22 septembre 2020 à 18:32
L’ENM a été créée en 1958…
Comment rendait-on la justice, auparavant ?
Les grands magistrats que j’ai vus à l’œuvre au début de ma carrière, dans les années 70, étaient connus nominativement des avocats, très pointus dans leur domaine, craints, respectés… chaque chambre parisienne conservait son spécialiste pendant des lustres et nous connaissions la jurisprudence de tel ou tel avant même de plaider devant lui.
Aujourd’hui, rien ne doit dépasser et le magistrat qui s’aviserait d’avoir, en chambre sociale, une jurisprudence hétérodoxe serait vite mis sur la touche…
Par ailleurs les avocats n’ont plus que de très rares contacts avec les magistrats avec le système de la RPVA/RPVJ (communication par voie électronique) et la réduction à peau de chagrin de la plaidoirie.
Tout est fait pour éviter le contact entre deux professions qui, aujourd’hui, se haïssent, les magistrats jalousant les avocats qu’ils croient, à tort, opulents, les avocats méprisant les magistrats qu’ils considèrent comme des fainéants intouchables et irresponsables.
Nommer une avocate à la tête de l’ENM est une conne**e sans nom, qui disqualifie EDM, révèle son absence totale de sens politique et d’anticipation des désastres qui suivront.
Mais le bougre ne va pas s’arrêter en si bon chemin et PB continuera à nous écrire les "Martine à la Chancellerie"...
P.-S. hors sujet : qu’allez-vous faire chez Pascal Praud le jeudi soir ? C’est affligeant de beauferie, de non-respect du dialogue, une cacophonie sans nom animée par un clown qui se croit facétieux… Pernaut à côté est un modèle d’élégance.
Vraiment, Philippe, je me suis surpris à avoir pitié des couleuvres que vous avalez. J’ai fermé le poste : c’est quasi pornographique.
Il n’est rien qui vous affaiblisse autant l’esprit que de vivre au milieu de la complaisance générale et de la médiocrité satisfaite...
Rédigé par : sbriglia | 22 septembre 2020 à 17:34
Mon dieu quel bazar !
Pour quelqu'un de totalement ignare en matière de justice c'est effrayant !
C'est un cauchemar !
Celui-là est réel, pas induit par de l'Imovane ou du Zolpidem !
Les magistrats à la dérive, naufragés avant l'âge !
Les Chinois qui détruisent notre activité économique avec un seul virus !
Erdogan qui nous menace pour une histoire de gaz !
(de pétrole bien sûr, pas les siens... encore que... ?)
Donald Trump qui nous trompe avec Boris Johnson !
Des maires écolos qui nous font perdre les pédales, mentales pas cyclables !
Marine Le Pen pratiquement élue par défaut !
Il nous restait nos magistrats et voilà qu'ils se jugent entre eux au lieu de juger les voyous ?
Faute de Charles de Gaulle nous avons besoin d'un autre grand général, au moins par la taille, François Lecointre, il a de la gueule, une armée efficace, copions les Africains et Maghrébins !
Eux sont en voie de développement et ont besoin de généraux et leurs armées pour construire leurs pays, nous sommes en voie de sous-développement, anticipons avant de toucher le fond ! Mettons un général au pouvoir et l'armée qui, de toute façon, est déjà dans les rues en Sentinelle !
Simple !
Il faut convaincre François Lecointre de se présenter à la prochaine présidentielle, faire de l'armée un parti vraiment républicain, le PVR.
C'est une corporation comme les autres, elle sait faire, est fidèle à la République et sa Constitution.
Dire aux officiers et soldats de se mettre en civil le jour de l'élection et le tour est joué !
Pourquoi pas ?
Je parie qu'il est élu avec au moins 60 % de voix !
Quelqu'un, ou quelqu'une, ici peut-il, ou elle, m'aider à écrire une pétition en ce sens et ouvrir une cagnotte pour financer la campagne :)
On ne va tout de même pas compter sur Onfray et son nouveau Front Populaire ?
C'est dur de rester optimiste ces temps-ci, on se croirait en 39/40 !
Xi Jinping, Trump, Erdogan, Poutine menacent !
Johnson se prend pour Churchill !
On en a même perdu trace de Kim Jong-un et ses missiles !
Rédigé par : Claude Luçon | 22 septembre 2020 à 16:21
« J’ai notamment souhaité renforcer les partenariats entre l’ENM et les avocats », a dit Olivier Leurent, début juillet, à la veille de quitter la direction de celle-ci, dans un entretien-bilan mis en ligne sur le site de l’école. S’interrogeant sur « les enjeux de demain », il y inclut « la nécessité absolue de retrouver des relations apaisées avec le Barreau. C’est l’une des clés pour le bon fonctionnement de l’institution judiciaire et pour une justice de qualité. »
Le voici peut-être exaucé plus que de raison. Peut-être, parce que ce choix du ministre de blackbouler la tradition ne plaira pas. Et à juste raison. Il est celui d’un avocat qui a bâti sa carrière sur le mépris des magistrats, qui, de plus, a milité pour que cette prestigieuse école de formation disparaisse.
Certes, la nomination du directeur de l’ENM, qui fait l’objet d’un décret en conseil des ministres, est à la discrétion du garde des Sceaux. Et il n’est pas dit d’ailleurs que le Président soit l’instigateur de ce choix hors normes. Dupond, qui, probablement, n’a pas digéré le « camouflet Bilger », est suffisamment retors pour avoir organisé là une sorte de vengeance. Il est rare que les médias grand public soient informés par avance de ces nominations réservées au gouvernement. Encore plus rare que cette fuite soit du ministre compétent lui-même.
Dans l’état actuel des relations entre avocats et magistrats, encore aggravé par l’« affaire des fadettes », ce pavé dans la mare, qui sera aussi un coup d’épée dans l’eau tant le temps va manquer pour entreprendre une véritable réforme de l’ENM, ne fait pas les affaires de Jupiter. Faire se cabrer les magistrats, qui, de ce fait, apparaîtront encore un peu plus corporatistes, c’est prendre le risque d’une opinion publique surchauffée et de débats houleux sur la justice pendant la campagne des présidentielles.
À moins que le Président soit encore plus machiavélique que son ministre... ou un DRH encore plus inexpérimenté qu’on ne le croit...
En portant ce coup pas très élégant - mais l’a-t-il déjà été ? -, EDM fait preuve aussi d’une parfaite arrogance. Son choix est strictement personnel. « J’ai décidé... », a-t-il dit. L’un de ses prédécesseurs, Jean-Jacques Urvoas, celui-là même qui, en 2016, avait nommé Olivier Leurent, s’était, à l’époque, montré moins souverain : il avait lancé un appel à candidatures auprès de l’ensemble des magistrats et composé un comité consultatif de sélection. C’était le début d’une responsabilité partagée entre le ministère et la magistrature. Celle-ci n’oubliera pas ce retour en arrière et, qui plus est, cette gifle... magistrale.
Sur le fond enfin... Est-ce une bonne idée de confier au loup les clés de la bergerie ? Avocats et magistrats exercent des métiers radicalement différents, opposés même. Et il est donc logique que les formations, délivrées par des professionnels, soient clairement séparées.
Dans le monde de la communication, une telle situation existe aussi : tout oppose - en tout cas, devrait opposer - le journaliste, dont l’objectif doit être l’information exacte, et le directeur de communication, qui a pour mission de présenter son entreprise ou son administration sous le meilleur angle. Les écoles de journalisme les plus réputées, dont le corps professoral est essentiellement composé de professionnels en exercice, ne forment pas de dircoms. D’autres transigent avec cette frontière... Peut-être faut-il voir là l’une des raisons pour lesquelles certains journalistes, aujourd’hui, semblent parfois les dircoms de ceux dont ils commentent les activités...
Qu’un avocat devienne magistrat, soit ! Admettons ! Mais il doit oublier qu’il le fut.
Qu’un avocat soit devenu ministre, soit ! Mais il aurait dû oublier qu’il l’a été.
Rédigé par : Serge HIREL | 22 septembre 2020 à 16:16
@ Wil | 22 septembre 2020 à 01:42
"Bref, un avocat, qui est synonyme d'escroc..."
Vous avez repiqué au truc, vous.
Vous ne devriez pas injurier gratuitement et stupidement les avocats, une bonne partie de la clientèle des pénalistes est constituée de personnes ayant des problèmes d'addiction.
Heureusement, ils ont le dos large et l'habitude d’entendre des conne**es de la part des justiciables, ils vous défendront quand même.
"...parce que faire innocenter un accusé n'a rien à voir avec la Justice, tout simplement."
Relisez tranquillement ce bout de phrase que vous avez commis au cœur de la nuit et peut-être y décèlerez-vous sa profonde absurdité.
Rédigé par : Gavot | 22 septembre 2020 à 15:24
"Vous critiquez la nomination d’un membre du Barreau au motif qu’il serait une partie au procès. Mais comme l’autre partie est la magistrature quelle est la logique qui conduirait à nommer un membre de celle-ci ?"
Rédigé par : Marc GHINSBERG | 22 septembre 2020 à 10:58
Avocats versus magistrats : partie d'échecs
Magistrats versus magistrats : marelle
Rédigé par : sbriglia | 22 septembre 2020 à 15:18
Pour Macron, c'est bien joué. Après avoir éborgné les Gilets jaunes, léché les babouches de Merkel, foiré la gestion du coronavirus et obtenu 2 % des sièges aux municipales, il s'en prend à l'ENM et au corporatisme des magistrats.
C'est plutôt habile, il a trouvé moins populaire que lui. Si la magistrature française persiste dans son incapacité à se réformer et à appliquer la politique pénale voulue par la Nation, il faudra la détruire.
Rédigé par : Jordi | 22 septembre 2020 à 15:11
@ 68.10 à 00:01
"Ouaip. Je me suis fait la même réflexion au sujet de l'ENS et de l'X quand j'y étais. C'était justement le sens de ma question"...
L'ENS (Ecole Normale Supérieure) enseigne des matières très diverses, de très haut niveau, comme par exemple dans les Arts et Métiers, ingénieurs hautement qualités en Pont et Chaussées, enseignement à caractère scientifique, littéraire, etc. N'importe quel étudiant étranger doué peut s'inscrire, si admis après concours, à l'ENS. La Chine est partenaire de l'ENS alors qu'elle ne pourrait l'être à l'ENM et à l'ENA puisque ces deux écoles sont exclusivement réservées à l'enseignement et à la formation de nos propres magistrats et administrateurs français.
Rédigé par : Ellen | 22 septembre 2020 à 14:43
@ Marc GHINSBERG
"Vous critiquez la nomination d’un membre du Barreau au motif qu’il serait une partie au procès. Mais comme l’autre partie est la magistrature quelle est la logique qui conduirait à nommer un membre de celle-ci ?"
Autrement dit, doit-on nommer Assa Traoré directrice générale de la police nationale ?
La magistrature est l'autre partie du procès fait à la magistrature, certes. Mais elle est aussi magistrature, naturellement fondée à avoir son propre intérêt à coeur. Elle n'est donc pas que partie.
Rédigé par : Marcel | 22 septembre 2020 à 14:21
TOUT, SUR LE BISMUTH
"Dommage que Nicolas Sarkozy ait passé l'âge. Il aurait été parfait pour le poste !"
Rédigé par : Mary Preud'homme | 22 septembre 2020 à 11:07
Les futurs magistrats recevraient gratuitement en dotation un deuxième téléphone portable pour protéger le secret de l'instruction.
C'est une excellente idée.
Rédigé par : Deviro | 22 septembre 2020 à 14:10
Que dirait-on si un cuisinier enseignait la boucherie ou la pâtisserie ?
Peut-être aura-t-elle la sagesse de refuser.
Rédigé par : Ruth | 22 septembre 2020 à 13:13
@ revnonausujai
"Et aussi parce que l'ENM est une école professionnelle dont la mission n'est pas d'enseigner le droit mais le métier de magistrat (cf le site de l'école) et qu'il vaut mieux des professionnels expérimentés que des théoriciens sans connaissance du terrain pour développer la praxis des élèves."
C'est justement le point que je relève: il n'y a qu'en France où on feint de croire que ce serait en dehors des missions de l'université. Une université, cela sert normalement exactement à faire des professionnels expérimentés. Une université, ce n'est pas censé former des "théoriciens sans connaissance".
C'est justement ce que j'illustre avec la page sur le système suisse: tout se fait à l'université. Pas besoin de ces faux-semblants avec ces "écoles".
Et permettre à ces cursus d'être délivrés par plusieurs universités permettrait de décentraliser ou pluraliser les questions du type de celle de la nomination d'une directrice de l'ENM.
Rédigé par : F68.10 | 22 septembre 2020 à 12:50
@ Tipaza | 22 septembre 2020 à 09:20
"L'avocat ayant préséance sur le juge, voilà une bien curieuse société !"
Mais est-ce une question de préséance entre deux ordres établis, ou plutôt ne s'agit-il pas pour le juge, le procureur, l'avocat, le jury et le justiciable, de remplir des rôles et fonctions complémentaires sans que le pouvoir de l'un n’empiète sur celui de l'autre ?
Si le jury, les avocats et le procureur deviennent de simples figurants, ou conseillers du juge, du fait de sa préséance, le juge est effectivement l'homme le plus puissant de France. Il y a de quoi s'intéresser à sa formation et à son recrutement. Mais les faire dépendre d'une vedette du barreau et d'un président de la République en mal de réélection qui a le dernier mot sur toutes sortes de décisions en France, sèmera la zizanie dans le milieu de la Justice sans apporter de transparence aux citoyens ordinaires sur les us et coutumes de cette institution.
Rédigé par : Lucile | 22 septembre 2020 à 12:46
Dommage que Nicolas Sarkozy ait passé l'âge. Il aurait été parfait pour le poste !
Rédigé par : Mary Preud'homme | 22 septembre 2020 à 11:07
Cher Philippe, en règle générale je m’abstiens de commenter vos billets qui traitent de questions judiciaires, n’ayant aucune compétence à la matière. Je voudrais juste aujourd’hui pointer un problème de logique. Vous écrivez :
« Parce que, dans des relations incontestablement troublées et suspicieuses entre Barreau et magistrature, c'est une idée saugrenue de nommer, pour les apaiser, l'une des parties au procès. »
Vous critiquez la nomination d’un membre du Barreau au motif qu’il serait une partie au procès. Mais comme l’autre partie est la magistrature quelle est la logique qui conduirait à nommer un membre de celle-ci ?
Rédigé par : Marc GHINSBERG | 22 septembre 2020 à 10:58
L’ENM aurait dû se réformer depuis des années, elle en a été incapable. Nathalie Roret, choisie non par le garde des Sceaux mais par le président de la République, va faire le ménage dans cette pouponnière de juges gauchistes et sectaires. Il était grand temps de retrouver une justice impartiale.
Rédigé par : J.Y. ROBERT-CARTERET | 22 septembre 2020 à 10:33
L'ENM, pour quoi faire ?
Ne serait-il pas possible, puisque nous évoquons l'influence éventuelle des avocats en la matière, de nous inspirer du système étasunien ?
« Aux Etats-Unis, les conditions pour devenir juge ou procureur varient d’un Etat à un autre. Par ailleurs, il y a une véritable différence entre les juges et les procureurs dans le système judiciaire américain, qui ne font pas partie du même corps contrairement à la France.
Les juges sont toujours d’anciens avocats cumulant une expérience conséquente. Ils sont élus ou nommés. Ils n’ont pas de formation initiale puisque leur accès à la magistrature est basé sur leur expérience acquise. »
https://www.enm.justice.fr/actu-25062019-35-etudiants-americains-en-droit-en-visite-l-enm
Rédigé par : Exilé | 22 septembre 2020 à 10:12
Parce que le choix d'EDM comme garde des Sceaux fut déjà, et pour plus d'une raison, une erreur de casting, une de plus, parce qu'il est toujours difficile de se défaire de son naturel et qu'il était par conséquent illusoire de croire que la détestation d'EDM envers la magistrature allait être, par le seul miracle de sa nomination, jetée aux oubliettes pour ne plus en ressortir, la décision du ministre ne surprend finalement aujourd'hui nullement.
Alors que d'autres alternatives étaient sans nul doute possibles et pour un résultat certainement aussi efficace, il est à la fois regrettable et significatif qu'EDM ait choisi celle qui s'avère la moins apaisante. Mais dans son for intérieur, on peut imaginer qu'il en tire une certaine jubilation.
Rédigé par : Michel Deluré | 22 septembre 2020 à 09:29
Éric Zemmour dans ses interventions sur CNews a l'habitude de dire qu'il faut voir les problèmes d'en haut. C'est devenu sa marque et ses collègues le moquent pour ça.
Je vais faire comme lui, voir les problèmes d'en haut, de loin, d'ailleurs, j'aime bien. ;-)
Et si les nominations successives d'Éric Dupond-Moretti comme ministre de la Justice et celle de Nathalie Roret comme directrice de l'ENM ne signifiaient pas, quelque part dans le déplorable inconscient collectif et dans celui tout aussi déplorable de Macron, une tendance à privilégier le délinquant plutôt que la justice ou pire (?) la victime ?
Ce serait bien dans l'air du temps, celui de l'individu devenu roi de la société, fût-il délinquant, au détriment du bien-être, sécurité comprise, de ladite société.
Le fameux vivre-ensemble qui nous est imposé à longueur de pages de médias déliquescents, et qui est tout simplement la soumission aux crimes et délits qualifiés hypocritement d'"incivilités".
Deux avocats à deux postes clés de la Justice et des institutions qui la font vivre, une façon de montrer que la priorité n'est pas l'ordre et la sécurité mais la mansuétude, c'est-à-dire le renoncement à la paix et la sécurité au quotidien pour chacun, au profit si j'ose dire d'un nihilisme sociétal rampant.
L'avocat ayant préséance sur le juge, voilà une bien curieuse société !
Rédigé par : Tipaza | 22 septembre 2020 à 09:20
@ F68.10
"Pourquoi les juges ne sont-ils pas formés à l'Université ?"
Euh, le concours externe est ouvert à des étudiants bac+4, qui ont ipso facto traîné leurs fonds de culotte sur les bancs de ladite université.
Et aussi parce que l'ENM est une école professionnelle dont la mission n'est pas d'enseigner le droit mais le métier de magistrat (cf le site de l'école) et qu'il vaut mieux des professionnels expérimentés que des théoriciens sans connaissance du terrain pour développer la praxis des élèves.
Ceci étant, il est évident que l'enseignement de l'ENM a besoin d'être revu et corrigé.
Rédigé par : revnonausujai | 22 septembre 2020 à 08:35
"Pourtant le garde des Sceaux n'avait pas si mal commencé..."
"Eric Dupond-Moretti ne se renie pas, il se complète !"
"Il faut défendre Eric Dupond-Moretti..."
C’est mieux que la série des « Martine à l’école ».
Et la parution est infiniment plus rapide...
Rédigé par : sbriglia | 22 septembre 2020 à 07:00
D'abord, c'est drolatique de constater que tout ce que la médiacratie française a retenu de cette nomination est qu'elle soit une femme.
Comme d'hab, peu importe qu'elle soit qualifiée, intelligente, stupide, fasciste ou tout ce que vous voulez, pour la bêtise crasse politiquement correcte du XXIe siècle (gros pléonasme), l'important est qu'elle soit une femme, donc censée représenter une minorité opprimée par cet m*rde innommable que je nomme quand même donc, le "MÂÂÂLE" (on entend le braiment des ânesses) blanc de plus de cinquante ans, mais même moins, ou plus, c'est selon, ce qui compte c'est qu'il soit blanc au fond.
Ensuite, après se f*utre qu'elle soit une femme, le problème est que les avocats et les juges n'ont pas du tout le même boulot.
Généralement les uns sont privés donc pensent plus au fric qu'à la justice et les autres sont publics donc payés par l'Etat, donc sont censés s'intéresser à la justice (oui, je sais, c'est un voeu pieux mais c'est en théorie, c'est étudié pour quoi).
Ça fait toute la différence selon moi.
Nommer un avocat à la tête de l'école des magistrats, c'est faire entrer le renard dans le poulailler.
Déjà que les juges ont plus tendance à se prendre pour Dieu que pour des serviteurs de l'Etat...
Bref, un avocat, qui est synonyme d'escroc, n'a rien à faire à la tête de l'enseignement d'une école de justice parce que faire innocenter un accusé n'a rien à voir avec la Justice, tout simplement.
Mais bon, au point où en est la France, on n'est plus à ça près. C'est un détail.
Rédigé par : Wil | 22 septembre 2020 à 01:42
Dupond-Moretti est un idéaliste qui veille à ses intérêts et qui veut briller. Contradiction banale. Stratégie de la rupture contrôlée.
Par exemple, je le verrais bien dire à la tribune, comme un autre ministre encore plus farfelu et ambitieux que lui :
"Lorsque, dans le silence du prétoire, l’on n’entend plus retentir que les outrances du Parquet et la morgue du Siège. Lorsque tout tremble devant le magistrat, et qu’il est aussi dangereux de mériter sa faveur que d'encourir sa disgrâce, l'avocat paraît, chargé de la vengeance des justiciables". C’est en vain que l'ENM prospère, l'ogre du Nord sévit depuis longtemps dans l’empire ; il est désormais ministre et déjà l’intègre Macron a livré à ce baveux terrible le destin de la basoche.
Je dois dire que j'ai de la sympathie pour EDM. Enfin, c'est bien taillé, mais maintenant il faut recoudre...
Rédigé par : Metsys | 22 septembre 2020 à 01:09
@ Ellen
"Parce que l'ENM et l'ENA c'est du pareil au même. Ce sont deux bébés préférés et bien gardés par les gouvernants de l'Etat pour faire vivre le corporatisme entre-soi pardi."
Ouaip. Je me suis fait la même réflexion au sujet de l'ENS et de l'X quand j'y étais. C'était justement le sens de ma "question"...
Bref. Comme on dit sur Euronews: no comment.
Et puis former les juges à l'université, cela supposerait quand même de commencer à nettoyer les latrines. Par exemple à Jussieu. Mais peut-être cela a-t-il été fait depuis la dernière fois que j'y ai mis les pieds...
Rédigé par : F68.10 | 22 septembre 2020 à 00:01