Ayant écouté le long et passionnant entretien du procureur général près la Cour de cassation François Molins (FM) avec Darius Rochebin, je m'étais promis de dire ce que je pensais de cette personnalité remarquable et appréciée mais je ne savais pas comment faire.
Le hasard de l'actualité m'a servi puisque, dans Le Monde, le procureur général Molins et l'un de ses prédécesseurs à ce poste, Jean-Louis Nadal (JLN) ont publié une tribune : "Il est urgent de garantir l'indépendance statutaire des magistrats du parquet".
Je pourrais m'amuser de ce concert intellectuel entre deux personnes très différentes l'une de l'autre, pour qui les connaît un peu. François Molins, sa mesure, sa modestie et son sens du collectif. Jean-Louis Nadal, sa brillante souplesse politique mais dont je n'oublie pas que lors de sa dernière année à la Cour de cassation, il a sauvé l'honneur de la magistrature dans les suites de l'affaire Bettencourt.
Les trouver réunis sur ce thème pourrait à la fois montrer son importance ou démontrer qu'en réalité il n'est pas aussi fondamental qu'ils le prétendent.
D'abord le parquet a-t-il seulement pour vocation d'être "gardien de la liberté individuelle" sans avoir aussi à assumer ce rôle capital de pacificateur d'une société, à sauvegarder la tranquillité publique et à protéger les citoyens ? Avec cette dernière conception qui est infiniment noble, le magistrat du parquet deviendrait en effet "une sorte d'avocat" mais, selon les auteurs qui le regretteraient, "non plus de l'ordre public mais des pouvoirs publics".
Je perçois mal ce qu'une telle extension aurait de honteux et je me demande même si au contraire elle ne pourrait pas ajouter à la légitimité du ministère public.
J'ai bien conscience que cette tribune sera largement approuvée par le corps judiciaire qui s'obnubile sur les statuts sans percevoir qu'ils n'apporteront rien de décisif si les tempéraments et les indépendances personnelles ne les vivifient pas. Le bon magistrat le demeurera même sans une structure adéquate. Le mauvais le demeurera même avec une structure idéale si elle existe.
Certes FM et JLN n'omettent pas l'exigence d'avoir à se défier de soi, de ses préjugés et de ses partialités mais ils ne placent pas ce devoir au premier plan et à l'évidence font plus confiance à des structures dont ils souhaitent la modification dans un sens qui donnerait encore plus de pouvoir au Conseil supérieur de la magistrature. Je demeure réticent face à cette certitude que le salut résulterait de ces instances ministérielles et peu ou prou corporatistes.
Parce que le conformisme administratif, les choix partisans, les préférences douteuses, fondés sur aucun critère objectif, continueraient à prospérer. Je suis convaincu que même avec l'indépendance statutaire que les auteurs souhaitent voir élargie, une zone trouble, inspirée par des subjectivités, des jalousies, des hostilités et des dépendances, continuerait à sévir et à gangrener l'idéal d'une parfaite équité judiciaire.
Demain le pouvoir, quel qu'il soit, continuera à ne pas résister à la tentation commode de promouvoir des complaisants plus que des intelligents, des présumés soumis plus que de vrais libres alors qu'un monde hiérarchique, paradoxalement, serait mieux servi par les seconds que par les premiers.
Je ne suis pas non plus enthousiaste face à la lucidité professionnelle d'un CSM, tant cette exigence me paraît trop souvent minée par des considérations qui tiennent moins à l'objectivation des talents, des mérites et des natures qu'à des opportunités plus floues, moins incontestables.
Derrière cette tribune aux ambitions si élevées, je ressens surtout l'envie de se projeter dans d'improbables métamorphoses conceptuelles et institutionnelles, non pas tant par plaisir que pour fabriquer un horizon à un présent trop lourd et stressant, pour concevoir un futur distrayant de l'immense urgence de la réalité. Se pencher sur demain détourne des pratiques de l'instant et j'ai bien conscience de choquer en affirmant que même avec l'excellence théorique d'un statut, la magistrature ne serait pas meilleure ou pire qu'aujourd'hui.
Cette réforme, si elle aboutissait jamais, rendrait-elle les procureurs, les parquets plus performants pour accomplir ce que la France attend d'eux ? Je ne le crois pas.
Dans la magistrature comme ailleurs, il n'est de richesse que d'hommes. Dans leur courage, leur singularité, leur volonté de se camper dans l'espace de la Justice de telle manière que naturellement ils seraient respectés. Parce qu'ils donneraient infiniment à la société et que celle-ci, alors, les ferait remonter radicalement dans son estime.
Je vais offenser le procureur général Molins. Mais celui-ci, à n'importe quel poste - je ne l'ai pas admis tout de suite d'ailleurs - aurait suscité l'adhésion et la confiance. Aucun des sentiments négatifs qui accablent, par méconnaissance ou mauvaise foi, trop souvent les magistrats du parquet.
Pourquoi ?
Parce que le justiciable, le citoyen ne peut qu'être rassuré puisque devant lui, quoi qu'il se passe et se décide, il a eu, il a un honnête homme.
Parce que statut ou non, il a, il est un caractère.
Le reste est foutaise.
Ce soir Darius Rochebin reçoit François Molins…
À chaque phrase de Molins on entend « effectivement ».
Au moins une trentaine de fois…
Et cet homme aime la littérature du dix-septième siècle…
Effectivement…
Rédigé par : sbriglia | 05 septembre 2021 à 20:50
@ Xavier NEBOUT
"Nous voilà au pied du plus beau des défis."
Je pense toutefois que ce blog en a un peu sa claque des débats théologiques. Je vous donne donc rendez-vous sur d'autres billets où nous aurons plus de loisir d'échanger si possible intelligemment sur ces thèmes. Je prends note de vos positions sur lesquelles j'avoue ne pas avoir pour l'instant un background suffisant pour esquisser quelque chose de constructif qui ne serait pas perçu comme agressif.
Et, en échange de bons procédés, je me permets de vous faire (peut-être) découvrir le chant de la sybille catalane, qui est classé au patrimoine mondial de l'UNESCO.
Rédigé par : F68.10 | 07 septembre 2020 à 15:22
@ F68.10
Nous voilà au pied du plus beau des défis.
Que devons-nous entendre par "Dieu" pour qu'une nation soit cohérente ?
À l'origine, nous avons Di Aus - lumière du ciel, terme équivoque en ce que la lumière a toujours été aussi celle du passage par l'état hypnotique de l'initiation à l'aide de soma ou hallucinogènes divers depuis la nuit des temps - la lumière du rapt en terme de théologie mystique du Moyen Âge. NDE aujourd'hui.
À cela s'est ajouté Pater - Diaus pater - l'amour filial comme origine de l'humanité, et condition de l'accès à la lumière sans hallucinogènes.
L'expression "Dieu le père" est ainsi l'expression la plus ancienne qui soit connue en langue indo-européenne (probablement du Mésolithique) et chez les Néandertaliens...
Simultanément est apparu Pritou, l'esprit - ce qui est avant, et ainsi le rapport avec le monde d'éternité dans lequel on entre lorsque l'âme sort du corps - du temps de l'existence ou après.
Ce faisant, cette relation, le monde de l'esprit, celui du mystère, relève de la mystique, le monde des chamans ou des moines.
À ce stade, nous avons les deux premières personnes de la trimurti d'Inde et trinité des chrétiens.
Et c'est avec les chrétiens qu’apparaît la notion de croyance.
On prête à Jésus la faculté d'être non seulement un saint, celui qui peut passer d'un monde à l'autre, mais celui qui peut si on a confiance en lui, nous y conduire.
Cela se cumule avec une élévation vibratoire proportionnée avec la sainteté qui se traduit dans l'aura, entre autres, la possibilité de la voir et d'y intervenir pour guérir tel le Padre Pio.
Je pense avoir un certain talent pour savoir dire beaucoup de choses en peu de mots. Je ne pense pas pouvoir faire mieux.
Pour avoir une chance de tout comprendre au christianisme, il faut aller dans une abbaye bénédictine. A l'entrée, il y a en principe "écoutes".
Alors, il faut s’asseoir et écouter.
https://www.youtube.com/watch?v=-EjHCYLukRY
Bonne chance.
Rédigé par : Xavier NEBOUT | 06 septembre 2020 à 10:45
@ Xavier NEBOUT
"Pourquoi voulez-vous qu'il s'agisse d'autre chose que du fond de la conscience ?"
Parce que sur les questions morales, qui semblent être un domaine non purement juridique à vos et à mes yeux, je pense qu'il n'est pas possible de s'en remettre simplement à ce que l'on souhaite croire, mais qu'il importe, aussi en ce domaine, de savoir argumenter non seulement vis-à-vis des autres mais aussi vis-à-vis de soi-même.
"C'est le gros problème des athées, de penser que les "croyants" sont assez idiots pour croire au Dieu auquel eux ne croient pas."
Moi, je veux bien qu'on m'explique que vous croyez à autre chose que ce que je semble croire que vous croyez. J'essaie d'éviter les prétentions à la télépathie. Mais vous voyez bien que quand on cuisine certains croyants pour vraiment comprendre de quoi il retourne, on aboutit assez régulièrement à ce type de résultats. Alors, moi, je veux bien continuer à creuser et à chercher à comprendre, mais vu que c'est totalitaire que de poser des questions et de s'attendre à des réponses, je suis bien coincé, admettez-le.
"Je rappelle ici souvent le mot de l'abbé Pierre "Dieu, c'est rien, personne ne sait ce que c'est"."
OK. Je veux bien l'entendre. Maintenant, il faut bien que je pousse le questionnement en demandant à un tel croyant ce que c'est que Dieu pour lui.
"Ça, c'est le plus facile. Après, il y a le fait qu'il était toujours en soutane, et là, pour comprendre, il faut au moins quitter le domaine de la raison pour entrer dans celui de l'intellect."
Je n'ai jamais prétendu que nos facultés intellectuelles étaient purement régies par la raison. Il est possible d'examiner ces phénomènes, pour autant qu'on soit de relative bonne foi, sans pour autant se faire leurrer à croire ce que la raison nous empêche de croire. C'est tout à fait possible de discuter rationnellement des croyances et des significations personnelles qu'elles ont pour telle ou telle personne.
C'est par contre impossible d'en discuter si le croyant impose au mécréant d'accepter son point de vue comme préalable à toute discussion. À moins d'être un menteur ou de tourner les mots par délicatesse. Mais sur un blog, il est impossible de tourner les mots par délicatesse sans qu'on se fasse prendre à parti sur chacune de nos "concessions" devant un public de lecteurs.
C'est pour cela que la discussion s'est avérée impossible avec Aliocha: chaque mot que je lui présentais était retourné d'une manière visant à faire accréditer ses thèses auprès des lecteurs. Je ne peux y consentir. Avec vous, au contraire, je n'ai pas encore ressenti cette tentation excessive de déformer mon point de vue pour pousser votre avantage. C'est pour cela et pour rien d'autre que je ne manifeste que peu d'hostilité rhétorique à vos positions.
Rédigé par : F68.10 | 05 septembre 2020 à 20:08
@ F68.10
"Dieu qui leur parle dans le secret de leur conscience"
Pourquoi voulez-vous qu'il s'agisse d'autre chose que du fond de la conscience ?
C'est le gros problème des athées, de penser que les "croyants" sont assez idiots pour croire au Dieu auquel eux ne croient pas.
Je rappelle ici souvent le mot de l'abbé Pierre "Dieu, c'est rien, personne ne sait ce que c'est".
Ça, c'est le plus facile. Après, il y a le fait qu'il était toujours en soutane, et là, pour comprendre, il faut au moins quitter le domaine de la raison pour entrer dans celui de l'intellect.
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@ Patrice Charoulet
"...qualifier les personnes qui énoncent des avis sur des sujets qu'ils ne connaissent pas..."
Étrange propos venant d'un professeur de français qui a par ailleurs du mal à éviter le pédantisme à l'appui de ses arguments. L'évocation sans nécessité du latin pour faire bien entendre aux petits camarades qu'on en a fait et probablement pas les autres, sur le plan spirituel, c'est du zéro pointé.
Ceci dit sur la forme, pour connaître un sujet, il suffit d'en connaître le sens des mots. Alors, si on ne peut aborder certains par la grande porte, il y a les petites portes et les fenêtres, et de mot en mot, on remonte dans l'énigme.
Rédigé par : Xavier NEBOUT | 05 septembre 2020 à 14:50
SUTOR, NE SUPRA CREPIDAM
Il y a un mot pour qualifier les personnes qui énoncent des avis sur des sujets qu'ils ne connaissent pas : c'est l'ultracrépidarianisme, formé sur la locution latine « Sutor, ne supra crepidam »* qui signifie « cordonnier, pas plus haut que la chaussure ».
On devrait le dire aux toutologues, omniprésents dans les débats TV ou radio, qui prétendent mensongèrement pouvoir parler de tout.
*Sbriglia a cité ces mots latins bien des fois, opportunément, ici.
Rédigé par : Patrice Charoulet | 05 septembre 2020 à 11:07
@ Giuseppe | 04 septembre 2020 à 20:55
« Le petit train d'Interlude, le Professeur, la TV, le noir et blanc, une époque. »
Eh oui, c'était le temps où il n’y avait que deux chaînes. Les télés n'avaient pas encore de télécommande.
Les stars de l'époque s'appelaient Léon Zitrone, Guy Lux, sans oublier Roger Couderc et Robert Chapatte. Thierry Roland en était encore à ses débuts de journaliste sportif.
Que de bons souvenirs !
Rédigé par : Achille | 05 septembre 2020 à 08:22
@ Achille | 04 septembre 2020 à 09:33
Le petit train d'Interlude, le Professeur, la TV, le noir et blanc, une époque.
Rédigé par : Giuseppe | 04 septembre 2020 à 20:55
ÉCRIRE À DEUX ?
Il y a des ouvrages collectifs, où chaque auteur se charge d'un aspect ou d'un chapitre. C'est facile à comprendre. Ce que je comprends mal, c'est un livre prétendument écrit à deux ou un grand article prétendument écrit à deux.
Dans « Le Monde » du mercredi 3 septembre, on peut lire par exemple un grand article de 14 longs alinéas, article signé par deux éminents hauts magistrats, MM. Molins et Nadal. Chaque alinéa développe une idée. Chacun était d'accord avec chaque idée ? Chaque phrase étant composée de mots, chacun était d'accord avec l'autre sur chaque mot ? Je ne puis le croire. L'un a-t-il rédigé et l'autre a-t-il souscrit, comme dans les pétitions à vingt, trente ou quarante signataires ? Les deux auteurs sont-ils des siamois ? Pas du tout, ce sont deux personnes au caractère très affirmé, avec un parcours très original pour chacun.
Mystère !
P.-S. 1: Je n'ai toujours rien à dire sur le fond du sujet traité par Philippe Bilger.
P.-S. 2: Grand merci à Serge HIREL et Alpi, dont je lis toujours les commentaires avec intérêt. Belle citation de Desproges !
Rédigé par : Patrice Charoulet | 04 septembre 2020 à 18:45
Si je devais faire des commentaires sur des sujets brulants publiés dans presse en connexion avec le billet de Ph. Bilger, ce serait trop long.
Ce lien vient rejoindre mon commentaire du 04 septembre 2020 à 07:02
Cette femme est menacée de mort par les islamistes fanatiques se bat pour que vive la République et la laïcité a rejoint les partie civiles dans le procès de Charlie Hebdo
Jeune femme plein de courage, Zineb El Rhazoui explique: il n’est pas possible de considérer les crimes terroristes comme des crimes de droit commun.
Sa désapprobation vient rejoindre mon commentaire du 04 septembre 2020 à 07:02
N'occulter pas la lecture de ce lien.
https://www.lefigaro.fr/international/zineb-el-rhazoui-l-attentat-de-charlie-un-crime-politique-et-ideologique-20200830
"Résistez c'est exister !"
Rédigé par : Ellen | 04 septembre 2020 à 17:34
@ Xavier NEBOUT
Je valide l'intégralité de votre commentaire à l'exception du point traité ci-dessous. En particulier, bien qu'absolument pas religieux, je valide l'idée, implicite dans votre commentaire, que la justice pâtit d'un retranchement de ce que vous appelez "le spirituel". Il ne me paraît pas opportun de faire rentrer Dieu dans tout cela, mais la tradition du positivisme juridique a ses limites, et je légitime l'idée de critiquer le droit au nom de principes supérieurs. Ce qui ne nécessite absolument pas de faire rentrer Dieu dans tout cela.
Au-delà de votre accusation de parler sans rien savoir -- ce qui reste à démontrer, au détail près que je ne revendique pas tout savoir, contrairement à ce que vous semblez alléguer -- je ne vois pas ce qui dans mon propos vous permet d'affirmer que je souhaite le retour des accusateurs publics. Je souhaite plutôt mettre l'Etat à un pied d'égalité face au justiciable, et j'ai tendance pour cela à vouloir introduire un système de nature plus contradictoire. L'instruction "à charge et à décharge" couplée à la dissimulation des pièces parce que le justiciable est un crétin qui n'a pas à voir les pièces, je trouve cela limite.
Rédigé par : F68.10 | 04 septembre 2020 à 17:05
@ Giuseppe
« Il faut avoir vu ce visage cabossé, tuméfié, ravagé et son âme aussi. »
Encore un des multiples effets du sentiment d'insécurité.
Rédigé par : Exilé | 04 septembre 2020 à 15:47
@ Achille 04/09 09:33
Ce qui m'avait amené, comme d'ailleurs d'autres intervenants, pastichant Le Luron, à mentionner à Patrice Charoulet que notre hôte nous proposait ses sujets alors que lui venait sur ce blog avec les siens propres, souvent sans le moindre rapport avec le thème abordé par Philippe Bilger.
Une forme de squat en quelque sorte !
Rédigé par : Michel Deluré | 04 septembre 2020 à 15:29
La nomination de Bayrou
Lu sur le net :
"C'est la juge Charlotte Bilger qui, au pôle financier parisien, avait mené l'enquête ayant déclenché la démission de Bayrou le 21 juin 2017, très éphémère garde des sceaux. Le 6 décembre dernier après deux ans d'instruction, la juge Bilger l'a mis en examen ainsi que trois autres élus MoDem pour "complicité de détournement de fonds publics". La convocation du 6 décembre 2019 a permis à Bayrou de passer dix heures en compagnie de trois juges.
Le ministre Dupont-Moretti pouvait-il ignorer cela ? En tout cas c'est lui qui demanda et obtint la nomination de Charlotte Bilger, promue présidente de la cour d'assises de Paris, comme Conseillère Spéciale le lundi 24 août. Dès le surlendemain (un record Guinness ?) le mercredi 26 août, la Conseillère Bilger était chassée de ce ministère de la justice, perdant au passage son prestigieux poste de présidente des assises de Paris où elle avait déjà été remplacée.
Et le jeudi 27 août l'Elysée confirmait la nomination du mis en examen (par la conseillère évincée) au titre de haut-commissaire au plan..."
Je ne sais plus comment nommer Macron et sa bande de crapules.
Rédigé par : Walson | 04 septembre 2020 à 13:56
Compte rendu journalier pour ceux que cela intéresse, un autre regard, mais la liberté de penser "quoi qu'il en coûte", aurait dit Emmanuel Macron dans d'autres circonstances.
Dire tout sans cet exécrable restrictif "mais", tant que la haine ne fait pas partie du débat.
C'est ça ou le thé qui vous empoisonne la vie, tout dire... Nous avons une chance exceptionnelle, seuls des crétins pour nous dire "oui mais".
YANNICK HAENEL · FRANÇOIS BOUCQ · MIS EN LIGNE LE 4 SEPTEMBRE 2020
Des vies et des visages : c'est le deuxième jour du procès des attentats de janvier 2015.
(...)
La présomption de sincérité existe-elle ? J’invente ce terme après une longue journée d’audience. Nous connaissons les coupables (ils s’appellent Kouachi et Coulibaly) ; et rien ne dit, pour le moment, que ces onze personnes que nous voyons enlever leur masque, et qui sont tous des délinquants avérés, le soient eux aussi.
C’est un doute étrange qui se forme aujourd’hui, un doute désespérant, un doute dont je ne suis pas spécialement fier, car il serait tellement plus facile de ne pas en avoir, mais le doute est la seule souveraineté. Il y a les victimes, il y a leurs familles, mais aujourd’hui nous avons commencé à nous habituer au fait — juridique, politique, humain — qu’il y a aussi onze personnes devant nous qui sont en prison, qui se plaignent, qui bien sûr minimisent leur implication, qui cabotinent, nous mènent en bateau, ou souffrent réellement (et peut-être tout cela à la fois). Ces personnes sont accusées de « participation à une association de malfaiteurs terroriste criminelle », et voici que nous les écoutons pendant des heures, un jour de septembre 2020. Est-ce que nous nous faisons complètement avoir, ou est-ce que nous offrons notre temps, notre écoute, à de petits bandits perdus qui n’ont rien à voir avec l’horreur que nous avons en tête ? La grande chose est peut-être, dès ce deuxième jour, d’être capable de se poser des questions. Cela s’appelle la justice. Elle s’élabore devant nous."
https://charliehebdo.fr/2020/09/justice/proces-des-attentats-de-janvier-2015-deuxieme-jour/
https://charliehebdo.fr/2020/09/justice/proces-des-attentats-de-2015-le-premier-jour/
Rédigé par : Giuseppe | 04 septembre 2020 à 13:38
@ Henri Gibaud
Le spirituel présidait à la justice de l'Ancien Régime, et là vous semblez tout en ignorer comme l'ensemble de la magistrature et plus généralement le bon peuple de la République.
Ci-après un extrait de l'excellent travail signé Jean-Marie Carbasse:
"Si les juges ordinaires sont des délégués du Prince, ils ne sont pas pour autant ses instruments passifs : car dans la conception médiévale les juges, quels qu’ils soient, sont aussi les délégués de Dieu et les serviteurs de la justice. Ils vont même parfois jusqu’à s’intituler, selon la formule justinienne, «prêtres du droit» (sacerdotes juris). Si donc ils appliquent la loi du Prince, ils doivent aussi compte à Dieu - qui leur parle dans le secret de leur conscience - des décisions qu’ils prennent. Revêtus par le roi d’une autorité distincte de la sienne, les juges apparaissent ainsi assez différents du prince pour que celui-ci vienne plaider devant ses propres juges, par l’intermédiaire de ses «gens». Si les juges «du siège» sont les serviteurs de la justice en vertu de ce qui sera plus tard analysé comme une «double délégation» (du roi et de Dieu), les «gens du roi», quant à eux-même s’ils ont aussi bien sûr des devoirs de conscience, sont beaucoup plus proches du prince.
Ils sont non seulement les gardiens des «droits du roi» au sens strict, mais aussi les garants de la paix publique - ou de l’ordre public - dont le roi justicier est aussi le responsable suprême (selon la conception ministérielle qui remonte aux débuts du Moyen Âge, le roi doit à son peuple pax et justicia, la paix et la justice). La paix publique, qui implique le maintien de l’ordre, renvoie à la notion large de police: justice et police lato sensu définissent donc le champ d’action du Parquet."
(Ne croyez surtout pas que ma critique fasse le moins du monde corps avec F68.10.)
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@ F68.10
Expert dans l'art de parler savamment sans savoir, vous préconisez le retour des accusateurs publics.
Rédigé par : Xavier NEBOUT | 04 septembre 2020 à 10:44
@ Henri Gibaud 3 septembre 2020 à 23:16
« C'est ce que vous voulez voir. Ce n'est pas ce que M. François Bayrou, entre autres gros exemples, a vu le 21 juin 2017 à la place Vendôme. »
Trois ans plus tard, le 3 septembre 2020, M. François Bayrou, mis en examen pour détournement de fonds publics en décembre 2019 - après une longue et difficile enquête qui a demandé 30 mois de travail acharné -, bien sûr toujours présumé innocent, est nommé par le président de la République Haut-commissaire au Plan. Plan qui n’existe pas.
Magnanime, le Seigneur de Pau a aussitôt indiqué qu’il ne prendrait pas un sou pour assurer cette indispensable sinécure. Quant aux notes de frais et défraiements en tout genre... Voir l’exemple de l’ambassade chez les Pingouins...
Souverain, Jupiter a décrété que ce poste était hors exécutif. Ce qui a permis à notre magnifique ex-ministre éphémère de la Justice, tout guilleret, de se déclarer chanceux de ne pas être privé de son joujou par la jurisprudence Balladur. Il attend avec une indescriptible anxiété son procès, mais fait confiance à la justice pour être aussi rapide que dans l’affaire Karachi. Balladur et Léotard ont été renvoyés devant la Cour de Justice de la République en juillet 2019 pour de présumés abus de bien sociaux qui datent de 1995.
Personne, absolument personne ne doute un instant que les mêmes « incivilités », commises, par exemple, par un patron de PME, seraient aujourd’hui toujours pendantes, comme ces deux-là, reprochées à des politiques. Le « concubinage » ? Un fantasme de café du Commerce, n’est-ce pas ?
J’éprouve quelques difficultés à décrypter le reste de votre commentaire. Je ne suis pas juriste et mon propos n’était pas d’analyser au trébuchet - et avec le jargon qui sied - l’état de santé de la justice, mais de faire part du ressenti du citoyen à son égard. Si j’ai bien compris, vous souhaitez que procureurs et juges soient séparés. C’est une option dont beaucoup souhaitent la mise en place. Mais, je l’ai dit, pour ma part je me refuse à entrer dans des propositions précises, laissant ce soin aux personnes qualifiées, tel notre hôte.
Rédigé par : Serge HIREL | 04 septembre 2020 à 10:04
Désespérant !
Au lieu de tant de bla bla j'ai aperçu dans l'émission de Hanouna une gosse au visage défoncé, plancher orbital fracturé par une ordure, crapule récidiviste de 16 ans.
Apparemment il ne risque pas grand-chose alors qu'il devrait être roué de coups, pour une réponse appropriée, juste la loi du Talion.
J'ai eu les tripes nouées devant le visage défoncé de cette gamine. Terrifiant !
Quand va-t-on mettre aux fers ces ordures ? Quand ? On discute, on discute, on discute... Il faut avoir vu ce visage juvénile pour comprendre que le mot ensauvagement est trop doux pour ces comportements qui sont décrits bien en dessous de la réalité.
Il faut avoir vu ce visage cabossé, tuméfié, ravagé et son âme aussi.
Rédigé par : Giuseppe | 04 septembre 2020 à 09:53
...le pouvoir de la justice ne saurait être supérieur à ceux de l’exécutif et du législatif. Elle ne peut pas être un Etat dans l’Etat et son indépendance ne doit pas conduire à une république des juges. D’autant qu’aucun d’eux n’a reçu un quelconque mandat du peuple.
Il existe malheureusement un exemple de ce genre de dérive avec la décision du Conseil d’État d'accéder à la requête de syndicats pour revenir sur l'annulation par Raymond Barre du principe du regroupement familial dont il avait perçu très tôt le caractère insidieusement dangereux.
Passons sur le fait qu'il est tout de même bizarre que des syndicats, supposés défendre uniquement des causes à caractère professionnel, aient été déclarés compétents pour présenter une telle requête, mais surtout il est anormal qu'une telle question qui ne devrait être traitée que sous un angle politique (éventuellement même par référendum) ait pu être tranchée dans l’entre-soi de quelques magistrats.
Nous continuons en tant que peuple français de payer très cher sous divers aspects - et nous n'avons pas encore tout vu - cette décision qui en plus ne concernait à l'origine le plus souvent que des étrangers alors relativement minoritaires.
Quand une décision rendue en faveur de quelques intérêts particuliers contestables menace l'avenir et la vie d'un peuple, ne peut-elle pas être légitimement remise en cause ?
« Méfiez-vous des juges, ils ont tué la monarchie. Ils tueront la République. »
(François Mitterrand dans son allocution d'adieu à ses ministres)
Rédigé par : Exilé | 04 septembre 2020 à 09:36
@ Michel Deluré | 03 septembre 2020 à 16:58
« Pourquoi les béotiens devraient-ils s'abstenir dès lors que le sujet abordé par notre hôte n'est plus du ressort de leurs compétences personnelles, sauf à tomber systématiquement dans le hors-sujet ? »
Ceci peut expliquer la raison pour laquelle Charoulet répond rarement au thème du billet.
Il vient avec ses sujets de prédilection : les citations, les agrégés de philo, la bibliothèque de sa sous-préfecture où il peut lire gratuitement les journaux du jour et, bien sûr, lui, encore lui, notamment ses préférences et détestations personnelles… 😉
Rédigé par : Achille | 04 septembre 2020 à 09:33
Quand le procureur adjoint de Nantes qualifie le viol et le meurtre d'une adolescente par un individu bénéficiant d'une libération aussi imméritée qu'anticipée, "d'échec pour la société", se défaussant royalement de la responsabilité propre de l'appareil judiciaire, on comprend bien que, statuts ou pas, l'institution est à peu près irréformable, sauf à y porter - symboliquement, hein ! - le fer et le feu.
Rédigé par : revnonausujai | 04 septembre 2020 à 09:08
Le lieu commun qui voudrait qu'il existe un génie par siècle,
ne précise pas s'il s'agirait de la France et dans le domaine de la Justice.
Rédigé par : Chemin de traverse | 04 septembre 2020 à 08:07
@ F68.10 | 03 septembre 2020 à 21:35
"Ce qui me choque, quant à moi, c'est surtout que les images -- et c'est déjà très bien que ce procès soit filmé -- ne seront visibles que dans pas mal d'années".
Avec masques ce qui rend le son moins audible et compréhensible. Le procès actuel au TGI à Paris est filmé pour l’Histoire tout comme fut filmé le procès des nazis et des SS à Nuremberg après la Seconde Guerre mondiale.
D'autres procès sont inscrits à l'agenda : les attaques terroristes islamistes au Bataclan le 13 novembre 2015 et à Nice le 14 juillet 2016 comporteront encore plus de monde en salle d'audience que le procès actuel.
Ces deux procès seront gigantesques.
Rédigé par : Ellen | 04 septembre 2020 à 07:02
@ Henri Gibaud
"Vous donnez l'impression de confondre droit et loi mais somme toute ce n'est pas si surprenant car vous pratiquez des dénis de masse quant à tout ce qui provient du Peuple Souverain : vous effacez le Législateur émanation du Peuple, vous annihilez la possibilité d'un Avocat de la Chose Publique (république, ordre public) qui soit indépendant des juges..."
Votre langage est assez obscur. En ayant essayé de vous décortiquer, j'en suis arrivé à l'interprétation suivante: vous semblez prétendre que la magistrature, ce ne sont que des gens qui jugent ce qui arrive devant eux. Que le parquet, par "définition", ne fait pas partie de la magistrature. Par contre, vous semblez réclamer, au nom de votre conception du "Peuple Souverain" que le parquet soit intégralement identifié au reste de l'Etat et de l'administration, en connivence avec ce que vous appelez "le Législateur".
En fait, vous refusez toute indépendance du parquet, qualifiant les relations entre parquet et gouvernement de rumeur de viol, mais comme les "avocats de la chose publique" ne seraient pour vous absolument pas identifiables en aucune façon avec les magistrats, il y aurait bien séparation de la justice des deux autres pouvoirs. Le parquet faisant partie de ces deux autres pouvoirs.
Il me semble que c'est bien hypocrite, comme position. La suggestion de Serge Hirel -- qu'il ne me semble pas reprendre à son compte -- de faire élire le ministère public me paraît infiniment préférable. Un point que vous ne traitez en effet pas dans votre commentaire est celui de déterminer comment sont nommés les bonhommes du parquet dans un contexte où ils dépendraient beaucoup plus organiquement de votre "Peuple Souverain" qu'à l'heure actuelle.
Et vous semblez vouloir par ailleurs, en transformant le parquet en purs "avocats", les libérer de toute une gamme de contraintes réglementaires qui encadrent leur action. En tant qu'"avocats" plutôt que "magistrats", ils auraient plus de latitude dans leurs modes d'action. Moins de pouvoir, peut-être, éventuellement, avec un peu de "foi", ce qui satisferait éventuellement la CEDH.
Mais bon... Tout cela ne me semble pas très clair, dans votre texte.
Je ne trouve pas le dispositif actuel très satisfaisant, mais je trouve le vôtre quand même assez autoritaire: vous semblez concéder une présomption de pureté morale à l'administration de l'Etat que je trouve suspecte.
Rédigé par : F68.10 | 04 septembre 2020 à 00:34
@ Patrice Charoulet
"Les béotiens seraient bien inspirés de passer leur tour."
Je serais bien tenté, cher Patrice, d'abonder dans votre sens. Que ceux qui n'y connaissent rien se taisent ! Vous savez combien j'apprécie votre modération et votre absence de vindicte dans tous vos commentaires.
Cependant, chaque jour nous montre que votre maxime ne fait pas recette. À commencer par ce blog où tout un chacun a un avis sur tout. Vous-même, soit dit sans vous offenser, qui défendez la chloroquine, vous qui n'êtes pas plus médecin que Sganarelle, quand bien même, qu'à Dieu ne plaise, on vous administrait une volée de coups de bâton !
Et j'avoue que je préfère vous entendre (ou plutôt vous lire) sur la littérature que la médecine.
Si l'on vous écoute, il ne peut plus être question de référendum, la question posée étant trop technique et absconse pour le vulgum. Rappelez-vous la question de 2005 : « Approuvez-vous le projet de loi qui autorise la ratification du traité établissant une constitution pour l'Europe ? »
Combien de votants avaient lu le traité ? Je crois me souvenir que j'avais tenté de la faire, mais j'ai capitulé et l'ai seulement survolé.
Plus de suffrage universel non plus car qui serait capable d'appréhender les programmes des candidats ?
Et nos députés et sénateurs qui doivent voter des lois sur les sujets les plus divers et souvent ésotériques pour leur pauvre cervelle.
J'en viens enfin à nos ministres, souvent nommés plus souvent en récompense des services rendus que pour leur compétence sur les sujets qu'ils ont à traiter. Les récents exemples de Castaner, Griveaux sont illustratifs ! Le "vainqueur" a sans doute été, il y a quelques années, Jean-Vincent Placé, écolo d'une rare incompétence, en charge de la simplification administrative et qui n'a jamais rien simplifié ! Une quiche parmi les tourtes !
Alors un suffrage censitaire dont le cens serait la compétence ? Hum, impossible, imaginez le tollé ! Là, c'est toute la France en jaune !
Alors acceptons que chaque citoyen ait le droit d'avoir un avis plus ou moins éclairé et de l'exprimer, même si parfois, en particulier sur les sujets que l'on maîtrise, c'est un peu exaspérant.
Permettez-moi de terminer par cette saillie de Pierre Desproges : "Si on ne parlait que de ce qu'on a vu, est-ce que les curés parleraient de Dieu ? Est-ce que le pape parlerait du stérilet de ma belle-sœur ? Est-ce que Giscard parlerait des pauvres ? Est-ce que les communistes parleraient de liberté ? Est-ce que je parlerais des communistes ?"
Sacré Desproges !
Rédigé par : Alpi | 03 septembre 2020 à 23:47
@ Jérôme | 03 septembre 2020 à 21:06
"le gnome hideux"
Magnifique projection !
Rédigé par : Mary Preud'homme | 03 septembre 2020 à 23:35
@ Serge HIREL
"...le concubinage notoire entre l’exécutif et la justice. Plus exactement entre la place Vendôme et le parquet".
C'est ce que vous voulez voir. Ce n'est pas ce que M. François Bayrou, entre autres gros exemples, a vu le 21 juin 2017 à la place Vendôme où il avait depuis peu été nommé Garde des magistrats et autres auxiliaires ! C'est une membre du parquet national financier ou sinon du moins avec l'aval de cette entité qui menait une enquête indépendante, pour finalement mettre en examen ledit sieur Bayrou en compagnie de trois autres innocents présumés le 6 décembre dernier. Maintenant nous n'excluons pas des pratiques sado-masochistes quand votre fameux parquet concubine sur la place Vendôme !
Vous n'avez fait que re-susurrer pour la énième fois, à votre manière personnelle, la rumeur de viol du Saint-Parquet par le Pouvoir-Abuseur !
Mais Monsieur de 18h02, votre "parquet de magistrature" : ça n'existe pas légitimement !
Les juges qui jugent en juridiction, qui exercent le dire-droit appliqué aux espèces dans les juri-dictions : c'est ça et seulement ça la magistrature ! Au passage vous opposez le magistrat qui "dit la loi" à celui qui "l'applique" ... jamais lu ça ! Vous donnez l'impression de confondre droit et loi mais somme toute ce n'est pas si surprenant car vous pratiquez des dénis de masse quant à tout ce qui provient du Peuple Souverain : vous effacez le Législateur émanation du Peuple, vous annihilez la possibilité d'un Avocat de la Chose Publique (république, ordre public) qui soit indépendant des juges ...
Le point névralgique crucial de l'indépendance est là où vous revendiquez d'aggraver définitivement la confusion. Le divorce absolu à prononcer est à imposer entre la seule magistrature véritable (qui est en siège arbitral presque sacral) et d'autre part les acteurs d'investigations, de coordinations, de sollicitations qui ne peuvent que dépendre 1° d'une administration répondant devant la démo-cratie (pouvoir du peuple) s'il le faut devant juges administratifs comme policiers et gendarmes, 2° à cause des risques particuliers pour les libertés : regroupés dans un ou plusieurs offices "Ordre et Libertés publics" près de chaque préfecture voire quelque(s) sous-préfecture(s) selon les départements.
Il est urgent d'éloigner procureurs et juges : à renforts de bracelets anti-rapprochements s'il le fallait !
Les "avocats de la chose et de l'ordre publics" sont des avocats en audience et plutôt des enquêteurs à l'office : ils s'apparentent à des policiers à l'écrit et à des plaideurs à l'oral. Le fait de confondre ces avocats-de-l'ordre avec des juges comme les juristes le font, c'est cela la monstruosité d'Ancien Régime qui achèverait la confiance déjà blessée.
Une magistrature d'Ancien Régime tente un retour sournois depuis que la démocratie a été dépréciée par diverses dérives techniques, politiques ou de mentalités.
Citoyennes, citoyens : arrêtons ces putschistes chats-fourrés !!
(bande-son : clameurs, déflagrations de pétoires, tambours et tonnerres)
Aux armes citoyens, formez vos bataillons.
Marchons, marchons, mais... pas En Marche !
Rédigé par : Henri Gibaud | 03 septembre 2020 à 23:16
@ Ellen
"Je suis scandalisée d'apprendre que la qualification retenue par les magistrats du TGI contre les terroristes jugés aux assises est placée sous le régime du "droit commun" ; pour juger des terroristes islamistes criminels contre l'humanité !"
Ce qui me choque, quant à moi, c'est surtout que les images -- et c'est déjà très bien que ce procès soit filmé -- ne seront visibles que dans pas mal d'années.
De manière générale, le simple fait que des procès soient filmés, cela met tout le monde un peu sur un pied d'égalité. Et si des procès sont iniques, au moins, on en a des traces...
Rédigé par : F68.10 | 03 septembre 2020 à 21:35
Bonsoir Philippe,
En quoi blablabla affaire Bettencourt, sauvé, honneur justice.
Ça veut dire absoudre le gnome hideux de l'Élysée de toute turpitude ? Comme avec les affaires libyennes ?
Mouais...
Rédigé par : Jérôme | 03 septembre 2020 à 21:06
Je suis scandalisée d'apprendre que la qualification retenue par les magistrats du TGI contre les terroristes jugés aux assises est placée sous le régime du "droit commun" ; pour juger des terroristes islamistes criminels contre l'humanité !
En matière pénale, on distingue parfois le régime de droit commun, d’où le terme de "délinquants de droit commun" et les "régimes spéciaux" tels que les règles de procédure pénale applicables pour des délits très graves et crimes particuliers (exemple du terrorisme).
Pourquoi faire compliqué quand on peut faire simple pour que cela soit clair pour tout le monde ?
Sans doute parce qu'il ne faut pas faire d'amalgame ?
Quand on potasse le code de procédure pénale, ce bottin de 3 kilos avec tous ces articles de loi, ces alinéas à n'en plus finir, on s'arrache les cheveux. Il faut relire plusieurs fois le même texte pour tenter de décrypter tout ce jargon avant de comprendre. Sept ans d'études pour sortir avocat diplômé avec deux ans de stages en prime pour débuter dans le métier, c'est le nombre d'années cumulées pour sortir médecin spécialisé.
Rédigé par : Ellen | 03 septembre 2020 à 20:38
J'ignore si c'est du domaine des magistrats comme François Molins mais sommes-nous tombés si bas que des imbéciles s'attaquent aux chevaux avec des cutters ?
Il faut attraper ces idiots et en souvenir des bons vieux westerns où le cheval était toujours le héros, les attacher par les pieds, les mains liées tenant toujours leur cutter, puis relier la corde à la selle d'un cheval et le lancer au galop sur un terrain bien rugueux.
Tout cela parce qu'on a supprimé les fessées et les gifles aux gamins avec comme conséquence que nous avons créé des monstres qui ne connaissent pas la punition physique, alors ils la font subir aux chevaux, croyant faire un acte de bravoure !
Rédigé par : Claude Luçon | 03 septembre 2020 à 20:33
Giscard répondait à une interview sur le poste en création de « ministre européen des Affaires étrangères ». À une question sur les attributions d’un tel poste, Giscard répondit en substance : « Nous allons nommer une personnalité de qualité et elle saura bien ce qu’elle devra faire ». Je ne suis pas encore revenu d’une telle réponse, d’une telle négation, affirmée, de l’Etat de droit.
À Bruxelles, c’est sûr, on préfère les caractères aux statuts. Ce n’est certainement pas un exemple à suivre !
Rédigé par : Denis Monod-Broca | 03 septembre 2020 à 18:46
À propos de caractère, affaire Malbrunot : ce président sans envergure a de plus en plus de pulsions liberticides. Avons-nous le droit de dénoncer le Hezbollah organisation terroriste ?
Rédigé par : Isabelle | 03 septembre 2020 à 18:30
"Ayant écouté le long et passionnant entretien du procureur général près la Cour de cassation François Molins..." (PB)
Mais dans le contexte français actuel sur fond d’ensauvagement en attendant pire, à quoi les magistrats, quelle que soit leur fonction, peuvent-ils bien encore servir ?
Au lieu de gloser dans le vide, ne faudrait-il pas, à des fins de salut public, envisager de renverser la table et de nettoyer les écuries d'Augias ?
Rédigé par : Exilé | 03 septembre 2020 à 18:18
Je ne suivrai pas le conseil de Patrice Charoulet (12:52), considérant qu’aucun sujet ne doit être étranger à quiconque. Mais celui traité ici par notre hôte étant au cœur de ses préoccupations professionnelles depuis toujours, je me garderai de donner un avis détaillé, encore moins d’oser une proposition.
Philippe est l’un des mieux placés parmi les citoyens de ce pays pour élever la voix et faire prévaloir son opinion.
Tout juste me permettrai-je d’approuver cette vérité qu’il fait sienne : « Il n’y a de richesse que d’hommes », tout en la nuançant quelque peu en ajoutant, à la manière de Michel Deluré (11:27) que la qualité de la structure dans laquelle ils évoluent n’est pas pour rien dans celle-ci.
Donc, simplement quelques remarques.
En France, la confiance en la justice diminue au fil des années et des scandales qui l’éclaboussent. Le Mur des cons a marqué un tournant. Les condamnations homéopathiques prononcées contre des délinquants qui ont troublé gravement l’ordre public sont autant de flèches transperçant le corps de Thémis. Le retard insensé avec lequel son glaive s’abat la rend inefficace.
Le corporatisme a pour corollaire le conservatisme. Celui-ci n’est pas néfaste en soi - il assure le lien avec le passé - mais ralentit considérablement l’évolution quand elle s’avère nécessaire. Jusqu’en 1985, en Angleterre, c’était la police qui décidait si des poursuites devaient être engagées ou non. Bien que réputés rivés aux traditions, les Anglais ont su brutalement faire sauter cet incroyable verrou en créant le corps des « public prosecutors ».
Si la Constitution, article 66, leur fait la même obligation d’assurer le respect du principe de la liberté individuelle, magistrats du siège et magistrats du parquet ne font pas le même métier et leur rapport au justiciable est radicalement différent. L’un dit la loi, l’autre l’applique. Est-il nécessaire, était-il bon que leur statut soit identique ? D’autres Etats ont, en ce domaine, d’autres pratiques, les Etats-Unis allant jusqu’à des procureurs élus par le peuple. Leur justice en est-elle meilleure ? Moins bonne ? Plus respectée ? Moins décriée ?
Plus un mois ne passe sans une nouvelle affaire qui met en cause le concubinage notoire entre l’exécutif et la justice. Plus exactement entre la place Vendôme et le parquet. Certes la loi interdit au ministre de la Justice de lui donner des ordres en matière de poursuites, mais en fait son bras séculier dans la mise en musique de sa politique pénale. Le bon peuple ne s’y retrouve plus et voit surtout qu’une plainte contre un ministre est plus vite classée sans suite que celle d’un quidam contre un autre. L’indépendance réelle de la justice est devenue une urgence.
La justice est rendue « au nom du peuple français ». Belle formule, mais reflète-t-elle la vérité ? L’impression que laisse le monde judiciaire est de préférer l’entre-soi, le vase clos. On s’y déteste parfois. On s’y soutient toujours... La matière est certes complexe, ardue, exige des connaissances pointues... et un silence indispensable à la présomption d’innocence. Toutes choses qui rebutent le citoyen lambda, lui font croire que la machine est là pour le broyer, pas pour le protéger.
Enfin, et c’est un point crucial, si la séparation des pouvoirs est un dogme républicain qui ne se discute pas, le pouvoir de la justice ne saurait être supérieur à ceux de l’exécutif et du législatif. Elle ne peut pas être un Etat dans l’Etat et son indépendance ne doit pas conduire à une république des juges. D’autant qu’aucun d’eux n’a reçu un quelconque mandat du peuple. Et que le CSM, malgré la réforme qui l’a ouvert à d’autres que les magistrats eux-mêmes, n’est pas encore, loin s’en faut, une assemblée où le simple citoyen - le justiciable - peut siéger. À quand des membres de l’illustre institution tirés au sort comme pour les jurys populaires... dont nombre de magistrats veulent à toute force obtenir la suppression ? Le chemin risque d’être encore long, très long...
Aïe, j’ai fait une proposition...
Rédigé par : Serge HIREL | 03 septembre 2020 à 18:02
RAPPEL AVANT L'OUVERTURE DU PROCÈS RELATIF AUX CRIMES ISLAMISTES EN FRANCE
Dans « Les Inrocks », le 17 janvier 2015, Virginie Despentes, auteur, qui fut membre du jury Goncourt, et qui n'avait pas voulu « être Charlie », a écrit ceci :« J'ai été aussi les gars qui entrent avec leurs armes. Ceux qui avaient acheté une kalachnikov et avaient décidé, à leur façon, la seule qui leur soit accessible, de mourir debout plutôt que de vivre à genoux. J'ai aimé aussi ceux-là qui ont fait lever leurs victimes en leur demandant de décliner leur identité avant de viser au visage. »
Faut-il commenter ?
P.-S.: Le Pen père, qui lui aussi, n'avait pas voulu « être Charlie », avait déclaré : « Je ne suis pas Charlie, je suis Charles Martel, si vous voyez ce que je veux dire. »
Faut-il commenter ?
Rédigé par : Patrice Charoulet | 03 septembre 2020 à 17:32
On me pardonnera d'exposer, en raison du sujet, ma modeste expérience (charoulétade) : je ne suis pas coutumier de la chose.
J'ai connu, au cours de ma vie professionnelle, un certain nombre de magistrats.
Plutôt civiliste que pénaliste, j'ai eu la chance de rencontrer, surtout à Paris où les chambres sont spécialisées et les présidents très pointus dans leur domaine, des magistrats du siège soucieux de la rédaction de leurs jugements et arrêts et, dans l'ensemble, parfaitement compétents.
Au début de ma carrière il m'est arrivé, commis d'office, de pratiquer la cour d'assises. J'ai le souvenir cuisant d'avoir eu en face de moi l'exceptionnel orateur qu'était Marcel Dorwling-Carter, terreur des jeunes avocats inexpérimentés, qu'il écrasait de son talent oratoire et de sa prestance, les femmes jurées ayant, en outre, la déplorable tendance à succomber à son étrange pouvoir de séduction (on me susurre dans l'oreille que c'est chose assez fréquente).
Il faut avoir vu, dans les années 70, en audience des référés civils à Paris, l'éblouissant président Gilles Regnault siéger de 14 h à parfois 20 h, découvrir le litige à l'audience, écoutant sans faillir les plaidoiries de 30 à 40 affaires (donc 60 à 80 babillages de robes noires) puis rendre, sur le siège, des ordonnances ciselées à la perfection, dictées dans un silence de cathédrale à son huissier audiencier ou à sa greffière, ordonnances dont très peu étaient infirmées, pour mesurer ce qu'est un grand magistrat (genau me comprendra...).
C'est au cours de ces audiences réputées comme étant les plus formatrices pour les jeunes avocats (j'y ai appris la concision et le rejet de la boursouflure) que j'ai compris qu'un magistrat pouvait, à son acmé, rivaliser en compétence avec les meilleurs spécialistes...
On ne le dira jamais assez : leur tâche est ingrate, mal rétribuée mais de leur cerveau peut soudain germer une certaine et noble idée de la justice...
Rédigé par : sbriglia | 03 septembre 2020 à 17:32
@ Patrice Charoulet 03/09 12:42
Pourquoi les béotiens devraient-ils s'abstenir dès lors que le sujet abordé par notre hôte n'est plus du ressort de leurs compétences personnelles, sauf à tomber systématiquement dans le hors-sujet ?
N'être point un professionnel de la justice, est-ce pour autant se désintéresser et tout ignorer de la justice, de son fonctionnement, est-ce être incapable de s'informer et d'avoir par conséquent un jugement personnel sur la justice ?
Et le professionnel de la justice, n'est-il pas finalement intéressé par la perception que le profane a justement de la justice, par le regard qu'il porte sur elle et qui sont autant de critères pouvant contribuer à faire évoluer positivement la justice ?
Vous conviendrez par ailleurs que le sujet abordé par notre hôte, s'il s'appuyait effectivement sur l'exemple de la justice, débordait amplement le cadre strict de la justice, pouvant concerner plus généralement nombre de secteurs professionnels.
Rédigé par : Michel Deluré | 03 septembre 2020 à 16:58
À quoi sert ce monde ?
À quoi sert ce monde, quand les peines de prison ferme inférieures à 10 mois ne conduisent pas à la case prison ?
À quoi sert ce monde lorsqu'il lui faut vingt ans pour déclarer un non-lieu pour une affaire crapuleuse concernant un homme politique soutenu par des francs-maçons.
Nous avons atteint l'absurdité dans tous les domaines, y compris celui-ci qui ne sert à rien.
Une petite info sur Macron le magnifique :
https://www.lci.fr/politique/document-lci-tf1-ce-que-vous-avez-fait-est-grave-au-liban-la-colere-d-emmanuel-macron-contre-un-journaliste-francais-2163426.html
https://www.lefigaro.fr/international/liban-le-pas-de-deux-d-emmanuel-macron-avec-le-hezbollah-20200831
Et puis cent milliards pour renflouer les caisses de l’Élysée, pour éviter temporairement des licenciements massifs, pour nourrir-loger-soigner nos envahisseurs, mais pour relancer rien du tout sauf la consommation locale. Cent milliards qui n’auront pas à être remboursés pour l'instant sous la dictature macronienne, mais après elle. C'est un nouvel enfant dans le dos de Macron à la France.
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@ Xavier NEBOUT | 03 septembre 2020 à 10:55
"Allons-nous vers une gouvernance 100 % franc-maçonne ? Comment en sort-on ?"
Par une gouvernance islamique ou la disparition des francs-maçons lorsqu'il n'y aura plus rien à voler en France.
Rédigé par : Walson | 03 septembre 2020 à 14:50
N'étant pas juriste, mais ayant été confronté au droit et à la justice de nombreuses fois pour des expertises, j'en suis toujours à me demander où est donc la justice ? celle particulière à qui j'avais affaire. Un expert qui cherchait surtout à une époque les entreprises solvables pour la répartition qui ressemblait plus à un arrosoir qu'à un goutte-à-goutte ciblé.
La même cacophonie entre les sachants de la médecine, en pire parfois peut-être.
En fait beaucoup à mon époque partaient "faire le droit" c'était à la mode, j'étais plutôt dans l'Equipe et Midol, en fait c'est pareil, les règles existent dans tous les sports, et bien souvent à l'appréciation de l'arbitre.
Pourtant je fais la différence entre l'esprit et la règle, la morale et le droit.
Aujourd'hui est une fin d'étape intéressante, si Guillaume Martin confirme, ce jeune sera sur le podium, pour la place, je ne suis pas devin, comme les jugements de justice peuvent être différents d'une région à une autre.
Rédigé par : Giuseppe | 03 septembre 2020 à 13:53
François Molins ! On se souvient tous de lui, il venait chaque soir nous parler de sa traque. C’était autre chose que Jérôme Salomon, qui nous incitait au suicide, tantôt le masque était inutile, tantôt il était indispensable, j’en ai les oreilles viandées à force.
Francois Molins, avec ses yeux de fakir cloué sur une planche, sa maigreur toute britannique du “civil servant”, son accent du Sud-Ouest, ses locutions étranges.
Qui se souvient de son expression “les appartements conspiratifs” ; fallait se pincer pour ne pas rire, dans un drame pareil.
Un homme hors du commun.
Rédigé par : Savonarole | 03 septembre 2020 à 13:17
Cher Philippe,
Des millions de Français connaissent votre nom, votre visage et vos idées grâce à la radio et/ou à la télé. Ils savent que vous êtes magistrat honoraire. Ceux qui ne sont jamais venus sur votre blog et qui apprendraient que votre blog a pour enseigne "Justice au Singulier" doivent supposer que sur votre blog vous parlez essentiellement du monde judiciaire.
Nous qui vous lisons tous les jours, nous savons qu'il n'en est rien et que vos réflexions touchent à mille sujets. Ce qui nous permet, souvent, de vous commenter.
Vous avez parmi les habitués d'ici des avocats et des magistrats. Ils sont en mesure de dialoguer avec vous, par exemple, après avoir lu vos réflexions de ce jour.
Les béotiens seraient bien inspirés de passer leur tour.
Je suis du nombre.
À la prochaine.
Rédigé par : Patrice Charoulet | 03 septembre 2020 à 12:42
Pour bien connaître les deux protagonistes, leurs attitudes et leurs coïncidences comme leurs oppositions, il est clair que la réserve bien construite de François Molins est le pendant nécessaire de l'esbroufe de Jean-Louis Nadal, comédien-né, mais d'un discours à la trame intéressante.
Cela dit, ce sont des gens ordinaires.
Et nous voilà au milieu du gué.
Cette tempêtounette autour du statut des magistrats du parquet ne laisse pas de faire sourciller. Après tout, le ministère public, fonctionnel, avatar du premier, le parquet, organique, a un rôle à la fois de porte-parole de la Loi issue de la représentation populaire - quod melior ? - et d'acteur de sa mise en oeuvre. D'où sa saisine à géométrie variable, d'office ou sur requête individuelle.
Sa nature d'avocat, formalisée aux assises ou aux juridictions supérieures, coiffe l'ensemble de la fonction.
Dès lors, la phrase selon laquelle le parquet tendrait à devenir l'avocat des pouvoirs publics est infiniment inquiétante. N'est-ce pas assez de défendre les citoyens en société, faut-il que l'individu dans la nation soit si peu de chose pour le rapporter à la mouvance du pouvoir public ?
Quant à la liberté, mon prince, je la verrais plus volontiers dans les scrupules du Conseil d'Etat.
Notre hôte n'est dupe sur aucun point, et c'est bien cet arrière-plan flou et opportuniste qu'il relève comme constant et qui ramène la tempête en brise du soir.
Citer qu'il n'est de richesse que d'hommes renvoie bien évidemment à Jean Bodin, premier théoricien du droit universel et à ce titre respecté, révéré, engendre le dernier paradoxe qui, enseigné de façon historique, éclairerait bien des esprits sur la nature de la Justice. Jean Bodin fut un des pires adeptes de l'inquisition, prônant une sévérité sans faille. Sans doute, un gauchiste, ou une féministe demanderait de rayer son nom de l'histoire ou, pire, de censurer son oeuvre et alors nous perdrions la possibilité d'examiner notre présent en le soumettant à l'esprit dialectique d'Aristote ou du Doctor Angelicus.
Pour celui qui prendrait le terme de féministe au premier degré, je l'ai finalement retenu car il est acquis que les femmes, sorcières ou folâtres gaillardes, furent particulièrement visées par l’Inquisition.
Rédigé par : genau | 03 septembre 2020 à 12:02
« Le bon magistrat le demeurera même sans une structure adéquate » (PB)
Mais ne pensez-vous pas qu'il sera encore meilleur s'il évolue dans une structure adéquate ?
Je ne crois pas que l'on puisse minimiser l'importance du statut, de la structure, dans lesquels évolue tout professionnel quel qu'il soit.
Ceux-ci sont déterminants lorsqu'ils permettent justement à tout professionnel d'exprimer au mieux toutes ses capacités, lorsque les conditions sont ainsi créées qui favorisent le plus possible la mise en valeur des compétences de celui-ci.
Les talents peuvent-ils éclore, s'épanouir, s'ils sont étouffés par des statuts, par des structures, inadaptés ?
Il n'est certes de richesse que d'hommes et de femmes mais faut-il encore que les conditions permettant l'exploitation de ces richesses soient les plus favorables, les mieux adaptées.
Rédigé par : Michel Deluré | 03 septembre 2020 à 11:27
"Le bon magistrat le demeurera même sans une structure adéquate. Le mauvais le demeurera même avec une structure idéale si elle existe." (PB)
Vous oubliez la masse des professionnels qui doit être médiocre si la magistrature est un groupe semblable aux autres or je ne vois pas pourquoi il en irait autrement.
Alors bien sûr, il faut que chacun, minable, passable ou bon, se perfectionne, mais pour le bien du justiciable il est primordial que les institutions soient bonnes.
Il en va de même en politique où le citoyen ne doit pas attendre le bon prince mais être garanti des excès de pouvoir par l'équilibre des pouvoirs d'une bonne Constitution écrite ou coutumière, si possible enracinée depuis longtemps car l'habitude est une seconde nature.
Il faut l'équilibre des pouvoirs, il est souhaitable d'avoir l'enracinement du temps.
Cela doit être garanti par le conservatisme et acquis par le désir de se perfectionner si cela fait défaut comme en France. En fait, conservatisme et progressisme devraient ne faire qu'un, chaque personne ou institution devant conserver le peu ou le beaucoup qu'elle a et essayer d'acquérir le reste.
Un mouvement, une "histoire sans fin" en quelque sorte car comme la fantaisie dans ce récit, le perfectionnement n'a pas de limite.
Rédigé par : Lodi | 03 septembre 2020 à 11:09
Entre le manifeste de P. Bilger et le commentaire d'Henri Gibaud - tiens, un "non anonyme"... il y a intérêt à aiguiser ses crayons et réviser les Prélot, Ellul etc. qu'on n’a pas ouverts depuis bien longtemps.
Il y a quand même une lacune de taille dans ces beaux écrits, et qu'il faut relever.
La France est gouvernée sinon plus ou moins administrée depuis longtemps - dès avant 1789 et quasiment institutionnalisée par Napoléon - par une hiérarchie parallèle issue de la franc-maçonnerie, et nous avons atteint aujourd'hui un niveau inégalé.
Allons-nous vers une gouvernance 100 % franc-maçonne ? Comment en sort-on ?
Rédigé par : Xavier NEBOUT | 03 septembre 2020 à 10:55
Entre Dassier, Jacubowicz et Praud, CNews n'a rien à envier aux "discussions" de fin de soirée de piliers de bistro de n'importe quel Balto du coin de France et de Navarre. J'en sais quelque chose même si je les ai pas tous faits.
C'est pour ça que j'ai toujours préféré me bourrer la g*eule tout seul.
On se sent plus intelligent, ou moins c*n, tout est relatif. Mais en fin de compte, ça nous rattrape quand même, il faut faire avec.
https://www.youtube.com/watch?v=4E9ydw_aDMg
Rédigé par : Wil | 03 septembre 2020 à 10:32
« Vive les caractères plus que les statuts ! »
Je sais qu’en ce moment c’est très tendance, mais ne déboulonnons pas trop vite les statuts.
Rédigé par : Achille | 03 septembre 2020 à 10:04
Dans un État de droit, les fonctions ne passent-elles avant les fonctionnaires, la définition des postes donnée par les institutions avant le choix de ceux qui les occupent ?
Rédigé par : Denis Monod-Broca | 03 septembre 2020 à 09:25
"Dans la magistrature comme ailleurs, il n'est de richesse que d'hommes et de femmes"
Tout est dit, cher Monsieur Bilger !
En ces jours où l'inénarrable Bayrou, premier ministre de la Justice d'Emmanuel Macron, va enfourcher son nouveau cheval après tant de haies renversées sur son passage,
votre point de vue résonne tristement, lourdement devrais-je dire plutôt !
Rédigé par : Saltapiou | 03 septembre 2020 à 09:16