L'accusé Jonathann Daval (JD) a été condamné,le 21 novembre, à 25 années de réclusion criminelle, sans peine de sûreté, par la cour d'assises de la Haute-Saône après que l'avocat général avait requis la réclusion criminelle à perpétuité.
Les parents de la victime Alexia Fouillot ont salué "une très bonne décision" et les avocats de la défense ont annoncé que JD n'en relèverait pas appel.
On pourrait, à partir de ces éléments, ne pas s'interroger plus avant et considérer que Justice a été faite et qu'elle a été bien rendue. D'autant plus que pour la conduite des débats aucune critique n'a été émise sur la maîtrise du président Matthieu Husson.
Celui-ci a su, parfois, au contraire, avec intelligence et intuition, favoriser des dialogues et des confrontations, sans s'y immiscer, dans l'espérance de sincérité, d'émotion et de moments intenses qui pourraient constituer le drame judiciaire en un bienfaisant mélodrame.
Pourtant, en dépit de cette indéniable qualité, je n'ai cessé de ressentir un malaise tout au long de cette histoire criminelle, depuis sa découverte et l'interpellation de JD jusqu'à sa conclusion avec l'arrêt de condamnation.
J'ai bien conscience que n'ayant pas assisté au procès, je ne peux me prévaloir d'une connaissance directe mais sans immodestie de ma part, je n'ai pratiquement rien manqué de ce qui a été écrit ou dit sur ce crime, sur son auteur et les familles concernées par cette horreur. J'ajoute que ma perception inquiète s'est évidemment nourrie de mon expérience d'ancien avocat général à la cour d'assises de Paris.
D'une certaine manière, le professionnel et le citoyen se sont accordés pour les observations que je propose sans la moindre présomption. Elles tiennent compte de ce que j'ai tenté toujours de respecter dans mes fonctions d'accusateur public durant plus de 20 ans.
D'abord je n'ai pas aimé cette médiatisation certes liée à la chose criminelle mais aux motifs parfois inspirés par des ressorts troubles. Non seulement elle a été surabondante depuis l'origine, dans un pluralisme désordonné, avant que le procès ait livré ses conclusions, mais elle a surtout continué à s'offrir ostensiblement dans les coulisses et la périphérie des débats eux-mêmes. L'autarcie royale et tellement nécessaire du procès a été battue en brèche par un certain nombre de déclarations qui à mon sens relevaient plus du narcissisme que du devoir.
Cette absence totale de décence m'a donné l'impression que nous n'étions plus dans le domaine de la légitime information mais dans celui d'une hystérisation qui avait pour conséquence d'entraîner dans sa course folle, et par réaction, les parents éplorés de la victime, ainsi que des intervenants judiciaires qui auraient dû se taire et garder pour les jurés leur argumentation.
Ainsi, quelle n'a pas été ma surprise d'entendre une avocate des parties civiles répondre longuement aux médias la veille de sa plaidoirie et ainsi dilapider un verbe qui aurait dû n'être réservé qu'à la cour d'assises ! Je n'ai d'ailleurs pas été moins étonné de l'explication de ses réquisitions par un avocat général commentant sa demande de réclusion criminelle à perpétuité devant la presse sur le perron du palais de Justice de Vesoul !
À force de vouloir faire comprendre, on tombe dans une vulgarisation qui nous éloigne de l'essentiel, qui est le procès, pour nous faire tomber dans des commentaires et des paraphrases totalement inutiles.
Au-delà de ces dérives de communication qui pouvaient en effet laisser croire, selon l'expression pertinente de Me Jean-Hubert Portejoie, que c'était à l'opinion publique de trancher, autre chose m'a perturbé qui se rapportait à cette exigence constante de vérité à laquelle l'accusé devait se soumettre, à cette répétition lassante et jamais satisfaite d'une injonction pour qu'il révèle ses ressorts, son mobile, ce qui soudain avait fait surgir, chez cet "homme ordinaire" selon la défense, le pire. On n'a pas cessé, durant tout le procès, d'attendre cette parole d'élucidation, de l'espérer, de l'entendre puis de ne pas l'accepter (Le Parisien).
Rien n'est plus absurde - et pourtant compréhensible de la part des proches de la victime - que cette sollicitation impérieuse, ressassée judiciairement et médiatiquement, pour obtenir des explications qui ne seront de toutes façons pas admises. Cette illusion est dévastatrice qui met constamment les parties civiles, dans ce procès comme pour tant d'autres que j'ai pratiqués, en état de déception.
D'abord elles réclament des lumières au moment même où l'accusé les donne si on se fonde sur la relation que JD a donnée de son crime le 19 novembre. Mais ces dernières ne seront jamais suffisantes comme s'il y avait, derrière le propos tenu et assumé, toujours des ombres, des mystères délibérément occultés.
Ensuite, cette revendication de transparence est d'autant plus malaisée à satisfaire que ceux qui la réclament ne sont pas prêts, la plupart du temps, à admettre que la relation honnête d'un processus criminel implique une interaction qui, face à une culpabilité et une malfaisance même indiscutables et reconnues, peut mettre en cause le comportement de la future victime.
Un crime est une histoire qui ne surgit pas de rien. Mais qui, obsédé par une vérité que le coupable refuserait prétendument d'avouer pleinement, serait capable d'écouter sans être offensé, sans frémir ? La victime doit être irresponsable à tout instant.
Enfin quelle étrange présomption de s'imaginer que l'accusé, même le plus lucide sur soi, est capable d'aller chercher dans ses tréfonds la totalité de ce qui l'a mobilisé pour le pire. À l'évidence il y aura toujours une part de lui qui lui demeurera inconnue. Même si d'autres ont toute liberté pour imaginer ce qu'elle peut être, comme par exemple une homosexualité refoulée : c'est la thèse d'un avocat, Me Pierre Farge.
JD, à supposer qu'il n'ait pas tenté de tout livrer de lui, n'est pas coupable de n'avoir pas pu tout déchiffrer de ses pulsions, de ce qui l'a fait passer d'une humanité en partage à l'accomplissement d'un acte semblant l'en exclure. Il ne pouvait avouer que ce qu'il était parvenu à appréhender de lui, dans les obscurités tragiques dont Alexia a été la victime. Rien de plus, et c'était déjà beaucoup.
Je conçois que cette quête sans relâche des parties civiles et de leurs avocats s'est trouvée amplifiée et d'une certaine manière légitimée par la comédie initiale que JD a jouée quand avec ses larmes, son chagrin et sa faiblesse, il avait feint d'être, lui, une autre victime. Ce simulacre a sans doute laissé penser qu'il serait fatalement incapable de sincérité par la suite.
Lire que ce procès a été hors norme est doublement vrai.
D'abord, parce qu'il n'est pas un crime qui ne soit une rupture de la normalité, une contradiction effroyable avec l'ordinaire d'un destin.
Surtout parce que le procès de JD a poussé jusqu'à la caricature, jusqu'à un paroxysme insupportable, les effets judiciaires et médiatiques habituels tenant au fonctionnement de cette institution remarquable qu'est la cour d'assises. Grâce au jury populaire pourtant scandaleusement réduit depuis quelques années...
@ Claude Luçon 28 novembre 0h49
Peut-être !
Mais rien ne nous indique qu'il eut la volonté délibérée de lui ôter la vie !
Et ce n'est pas la prestation dégoulinante du théâtre judicien, relayée par les médias, qui nous apporta la moindre indication sur la réalité de ce drame.
Le hasard et la disparité !
Rédigé par : Caserte | 28 novembre 2020 à 08:00
@ Caserte | 27 novembre 2020 à 08:21
Peut-être !
Mais c'est quand même une drôle de façon de la garder en vie en la lui ôtant ?
Rédigé par : Claude Luçon | 28 novembre 2020 à 00:49
@ Claude Luçon 26 novembre 22 h 27
« ...Parler de mon épouse décédée et de mon passé dont elle a partagé 55 ans, est ma façon de la garder en vie ! »
Cet aveu touchant et sincère aurait dû modérer l'opinion que vous avez exprimée au sujet du malheureux Daval.
Peut-être a-t-il voulu « garder la sienne pour toute la vie », en cette étreinte dernière qui perdura sans qu'il s'en rendit compte, noyé dans sa douleur !
Rédigé par : Caserte | 27 novembre 2020 à 08:21
@ F68.10
Vous comprenez bien.
Puisque vous dites que vous ne l'avez pas traité de menteur, je vous crois. Car vous êtes habitué à camper sur vos positions, même si elles sont instables.
Et vous auriez assumé votre point de vue.
Ce qui nous rapproche est plus grand que ce qui nous éloigne. Tenez, Wil par exemple, c'était l'abruti de shériff dans Rambo.
Rédigé par : stephane | 26 novembre 2020 à 23:23
@ Mary Preud'homme | 26 novembre 2020 à 01:11
Merci !
Quelle superbe chanson, c'est un poème, elle m'a touché, attristé même mais elle est tellement vraie !
Vous avez un grand coeur Mary, vous venez de me le faire découvrir, pourquoi le cacher ?
Jeune ou vieux nous avons tous besoin de sentir l'émotion que porte cette chanson et nous transmet si bien le chanteur.
Parler de mon épouse décédée, et de mon passé dont elle a partagé 55 ans, est ma façon de la garder en vie !
Aimer une femme n'est pas une anomalie en ce qui me concerne ! Même si ce ne semble plus être politiquement correct !
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@ Giuseppe | 26 novembre 2020 à 10:00
@ sbriglia | 25 novembre 2020 à 18:55
@ stephane | 25 novembre 2020 à 13:04
@ Savonarole | 25 novembre 2020 à 13:18,
@ Lodi et à tous les autres
Ce blog me sert de confident, j'en abuse et continuerai à le faire aussi longtemps que nos hôtes le tolèreront.
Écoutez la chanson que vient de m'adresser Mary Preud'homme !
Nous avons aussi bien besoin de ce genre de commentaire sur ce blog.
Ce que je raconte ici, personnel ou pas, est vrai, je l'ai vécu sans l'avoir planifié et la plupart du temps sans l'avoir prévu !
Je sens le besoin de le raconter, on me dit de le faire, c'est souvent des événements historiques dont j'ai été témoin, inconnus en France, j'ai essayé mais considérais que je sombrais dans le narcissisme et ai arrêté, on me le reproche même indirectement sur certains commentaires.
Pour l'inconnu par exemple:
*Les Britanniques nous ont beaucoup critiqués sur la guerre d'Algérie et les paras de Massu en particulier. Pourtant personne ne leur réplique qu'à la même époque ils faisaient exactement la même chose au Kenya lors de la révolte des Mau Mau, bérets rouges compris.
*Aucun journaliste, même en France, ne rapporte la vraie histoire de Khomeini, ne dit que Bouteflika, alors ministre des Affaires étrangères algérien, avait servi d'intermédiaire entre le Shah et Saddam Hussein chez qui Khomeini était exilé et qu'il était prévu de l'expédier en Algérie, à El Biar très exactement.
*Pas plus que la destruction délibérée de l'économie du Nigeria par Bill Clinton et le Révérend Jesse Jackson pour leur seul intérêt personnel, comment et pourquoi, avec le consentement de Mitterrand et autres leaders européens.
*On célèbre Mendela mais on occulte la vraie raison pour laquelle il était en prison.
*On critique Margaret Tchatcher en ignorant soigneusement l'état dans lequel était la Grande-Bretagne que lui ont léguée les travaillistes et les syndicats des mineurs et des dockers - et les excès de ces derniers !
Toutefois sur une remarque de l'un d'entre vous, l'idée m'est venue d'en faire un récit d'histoires vécues (idée née dans ma tête de technicien sous forme d'un recueil de spécifications techniques), pas une autobiographie.
La bêtise du maire DVG de notre patelin accordant cinq permis de construire pour cinq nouveaux immeubles dont trois droit devant la résidence seniors où je vis, nous condamnant à un minimum de sept ans de travaux de génie civil sous nos fenêtres, trois sont déjà passés, a quelque peu perturbé ma tranquillité. J'ai déménagé, et ne suis pas le seul, en plein confinement ce ne fut pas facile.
On ne traite guère les anciens avec affection en Eure-et-Loir.
Même pour l'expert en déménagements que j'ai été, la pilule a été dure à avaler et la tâche plutôt pénible pour les antiques muscles qui me restent.
J'avais attaqué mon projet, genre rapport technique, j'espère pouvoir en reprendre le fil.
À 10 ans je rêvais de pouvoir vivre jusqu'à 70, de voir l'an 2000. Deux chiffres magiques !
Une ambition car à l'époque la durée moyenne de vie était de 60 ans.
"La retraite" ne faisait pas encore partie du langage courant ! Même là il a fallu attendre Charles de Gaulle.
Il va me falloir repousser ma limite à 100 ans, surtout pour voir dans quel cirque nos gouvernants vont nous propulser ou s'ils vont nous maintenir confinés et masqués comme de quelconques Chinois !
À propos de Chinois, l'Institut Pasteur pourrait-il leur concocter un virus rien que pour eux ? Il sont tellement silencieux dernièrement, cela leur donnerait une raison de reparler !
Rédigé par : Claude Luçon | 26 novembre 2020 à 22:27
@ stephane
"Claude Luçon a indiqué ne pas aimer être traité de menteur. Je lui apportais un témoignage de soutien eu égard à sa perception."
Donc, si je vous comprends bien, vous comprenez bien que je ne l'ai pas traité de menteur ? Tout va bien, alors.
"C'est à mes yeux un compliment, mais votre interprétation en dit beaucoup sur votre état d'esprit."
Un état d'esprit qui ignorerait un contexte auquel il n'a pas accès ? Une interprétation au sujet d'un soutien d'une personne qui pense ou pensait que je suis un menteur ? Je crois que je vais survivre à votre opprobre.
"Pour en revenir à d'autres de vos posts plus récents, j'avoue que je n'ai jamais perçu de propagande macronienne dans vos propos."
J'ai régulièrement affirmé que Macron avait ma faveur comparativement aux autres. Certains y voient de la propagande. Il s'agit pour moi plutôt de dissiper d'éventuelles ambiguïtés.
"...peut-être une forme de fourberie qui vous rapprochent et une rigidité tendant à vous rassurer, à défaut de convictions."
Je pense avoir plus de potentiel de fourberie que Macron. Quant aux convictions, Macron en a de toute évidence, mais ne les affiche que si on le lit un minimum entre les lignes. Vous en parlerez à sa grand-mère, dont il a rapatrié chez lui la bibliothèque. J'adhère quant à moi à une philosophie essentiellement libérale. Notion qui semble rentrer dans le cadre de ce que vous appelez des "convictions".
Rédigé par : F68.10 | 26 novembre 2020 à 21:35
@ F68.10
"Pour certains, le doute n'existe pas mais vous, vous accordez le droit aux autres de se tromper, et à vous-même la liberté de changer de point de vue si on vous apporte des arguments valables." (stephane)
"Je ne l'ai pas traité de menteur. Je m'en suis expliqué dans les paragraphes précédents. Veuillez en tenir compte. Et je pense que vous devriez vous expliquer sur le sens de votre deuxième phrase, que je trouve infondée et gratuitement biaisée, nonobstant la tournure que vous donnez, la faisant passer pour un compliment."
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Claude Luçon a indiqué ne pas aimer être traité de menteur. Je lui apportais un témoignage de soutien eu égard à sa perception. Et si vous relisez je ne parle pas de vous. Ce n'est pas agréable de percevoir être perçu de la sorte.
Quant à ma deuxième phrase, elle s'explique dans mon commentaire adressé à Claude Luçon, c'est à dire que face à des actes forts du gouvernement Edouard Philippe notamment, Claude Luçon n'a pas gardé la posture sarkozyste que je lui connaissais bien avant votre venue sous votre pseudo et a évolué, quand d'autres s'arc-boutent sur un sarkozysme obsolète ou autre.
C'est à mes yeux un compliment, mais votre interprétation en dit beaucoup sur votre état d'esprit.
Pour en revenir à d'autres de vos posts plus récents, j'avoue que je n'ai jamais perçu de propagande macronienne dans vos propos ; peut-être une forme de fourberie qui vous rapprochent et une rigidité tendant à vous rassurer, à défaut de convictions.
Rédigé par : stephane | 26 novembre 2020 à 20:12
@ Claude Luçon
Je l'ai déjà écrit ici je pense, vos aventures ont quelque chose de "Oro" (Cizia Zykë). Lui ce n'était pas du pétrole.
Il avait fait si je me souviens bien un carton en librairie.
Rédigé par : Giuseppe | 26 novembre 2020 à 10:00
@ Mary Preud'homme @ Claude Luçon 26 novembre 1:11
Merci Madame pour ce beau cadeau... très touché personnellement.
Rédigé par : Caserte | 26 novembre 2020 à 08:08
@ Claude Luçon
Sans commentaire et surtout sans rancune
https://youtu.be/PVr5EgKLHkI
Rédigé par : Mary Preud'homme | 26 novembre 2020 à 01:11
@ sbriglia
Merci, je vous rencontrerais également avec plaisir.
Je suis sur l'annuaire, facile à trouver, vous ne seriez pas le premier de ce blog à le faire.
Je crois être un hôte aimable en dehors du commentateur souvent caustique !
Mary Preud’homme a sa raison pour me houspiller et ne semble pas vouloir me pardonner un écart de langage malvenu il y a six ans. Je le regrette mais en suis le fautif originel. Je partage pourtant bien des points de vue avec elle.
Certains commentateurs ne semblent pas comprendre que je ne raconte que des faits que j'ai vécus dans une vie dont je n'ai pas toujours été le maître, plutôt baladé d'un pays à l'autre suivant les besoins de mon employeur qui ne se souciait guère du bien-être de ses employés ni des risques qu'il leur faisait prendre.
Des choses qui font partie de l'histoire récente du monde et qui me permettent de percevoir les événements actuels sous un autre jour.
J'ai cherché à vivre mon rêve de gamin, être officier de marine, voir le monde.
J'ai essayé, me suis engagé, mais me suis lassé de rester sur un bateau amarré aux quais de l'arsenal de Toulon tout en jouant au volley-ball sur le quai. Le gouvernement des années 50 dépensait les sous qu'il n'avait pas en Indochine et n'en avait plus pour acheter du pétrole pour nos vaisseaux en France alors j'en suis parti et suis allé voir le monde d'une autre façon, avec le pétrole mais sans le vaisseau.
À bientôt 91 ans je pourrais plagier Charles de Gaulle en écrivant : Pourquoi diable voudrais-je chercher gloire ou honneur à mon âge, étant le premier étonné d'être toujours en vie ?
Dans certains cas j'étais au bon endroit au bon moment : le 1er octobre 1960 à Lagos pour y écouter une idole mondiale, Satchmo !
Dans un autre au bon endroit au bon moment pendant trois ans à Téhéran devenu le mauvais endroit au mauvais moment en mars 1979 lors de l'arrivée de Khomeini !
J'admirais le docteur Schweitzer, de passage à Port-Gentil, je suis allé lui rendre visite à Lambaréné.
L'avion qui me ramenait en France du Mozambique via Jo'burg en 1957 faisait escale à Livinsgtone j'en ai profité pour voir les chutes Victoria.
Transféré du Mozambique en Italie en 1957 où j'avais pourtant refusé d'aller, la première personne que j'ai rencontrée en arrivant à Ragusa est celle qui a partagé les 55 années suivantes de ma vie.
Tout n'a été qu'un concours de circonstances !
Quelques M3 de mazout en 53/54 auraient pu changer tout cela ! Une femme dans chaque port au lieu d'une seule pendant 55 ans dans plusieurs capitales.
J'ai fait, vu, vécu et connu plus de choses dans ce monde que Nicolas Hulot et n'en tire pas un Ushuaïa pour autant, pas une seule rente comme vous l’écrit Mary P., quand je les raconte c'est gratuitement, pourtant je savais manier une caméra, j'en avais une de 8 m/m.
J'ai une mémoire qui refuse de vieillir c'est même elle la cause principale de mon insomnie.
Je préfère toutefois survivre avec ma mémoire même sans dormir plutôt que dans le monde de Herr Alzheimer.
Je me méfie des Allemands sauf Beethoven, aussi un ancien capitaine SS connu à Addis-Abeba qui parlait, en français, de son année d'occupation à Cognac les larmes aux yeux, qui allait travailler à Harar, là où Henry de Monfreid avait vécu, n'étant plus bienvenu dans sa patrie, et un vieux copain résidant aussi à Lagos !
Affectueusement de même.
Rédigé par : Claude Luçon | 26 novembre 2020 à 00:28
@ Mary Preud'homme
"Aussi j'estime tout aussi déplacés ceux qui font de leur âge une sorte de rente de situation afin d'imposer leur point de vue, que ceux (présumés plus jeunes et grossiers personnages dont nous avons quelques spécimens sur ce blog) qui vous le mettent en permanence sous le nez pour (croient-ils) vous clouer le bec et vous ridiculiser..."
Nous ne faisons que vous contrer sur vos propos avec vos propres propos. Cela s'appelle "jouer à la régulière".
Et j'apprécie assez peu la police du bon ton, de laquelle vous vous appointez représentante et garante. Pour les raisons que vous pouvez lire ici.
Je vous ferais par ailleurs aussi remarquer que, par vos propos, vous instrumentalisez effectivement l'âge supposé de tel ou tel ; alors que vous vous défendiez justement d'instrumentaliser votre âge.
C'est assez édifiant de constater à quel point vous vous sentez dans votre bon droit en l'absence d'auto-critique de votre propre comportement ; et ce, afin de tenter d'imposer une asymétrie rhétorique.
On continue les amabilités ? Ou me permettrez-vous de vous inviter à en rester là ?
Rédigé par : F68.10 | 26 novembre 2020 à 00:26
@ sbriglia
Je n'ai pas souvenir d'avoir témoigné de mon vécu pour écraser ou caricaturer une profession qui n'était pas la mienne, ou imposer ma vision d'une expérience forcément supérieure parce que plus ancienne, ainsi que le fait périodiquement le doyen revendiqué de ce blog. Pas plus que je n'estime avoir droit à plus de considérations que d'autres, ici ou ailleurs, eu égard à mon âge.
Aussi j'estime tout aussi déplacés ceux qui font de leur âge une sorte de rente de situation afin d'imposer leur point de vue, que ceux (présumés plus jeunes et grossiers personnages dont nous avons quelques spécimens sur ce blog) qui vous le mettent en permanence sous le nez pour (croient-ils) vous clouer le bec et vous ridiculiser... Alors qu'ils ne font que se rabaisser eux-mêmes.
Rédigé par : Mary Preud'homme | 25 novembre 2020 à 21:08
@ Mary Preud'homme | 25 novembre 2020 à 14:32
La défunte 4L qui a succombé, on lui a prodigué le bouche-à-bouche, tous les soins possibles, mais là c'était irréversible.
Une 4L de ma jeunesse aussi, économisée sou à sou, et puis... Mais ceci est une autre histoire.
Rédigé par : Giuseppe | 25 novembre 2020 à 21:06
@ Giuseppe (@ stephane)
Oui. Je me suis trompé de pseudonyme. Mon propos s'adressait à stephane. Mes plus plates excuses.
Rédigé par : F68.10 | 25 novembre 2020 à 21:02
@ F68.10 | 25 novembre 2020 à 15:14
Euh... Il doit y avoir erreur sur la personne que vous citez ?
Rédigé par : Giuseppe | 25 novembre 2020 à 20:55
@ Claude Luçon
Vous êtes la richesse des commentateurs de ce blog.
J’aurais aimé croiser votre route.
Affectueusement.
PS : Mary, pourquoi le houspiller sur ses souvenirs personnels ?
Ne le fîtes-vous point ? Souvent...
Rédigé par : sbriglia@Claude Luçon | 25 novembre 2020 à 18:55
@ Claude Luçon 25 novembre à 15:35
« Elle avait la possibilité de quitter son mari mais ne l'a pas fait, posez-vous la question de savoir pourquoi ? »
La question à se poser – et nulle autre – c'est de savoir si elle ne s'apprêtait pas à le faire !
« ...c'est précisément parce qu'elle était dépressive qu'elle n'était pas partie… »
Vous spéculez sans beaucoup penser. Une jeune femme d'aujourd'hui peut, sans gêne ni psychisme dégradé, avoir envie de détruire son ménage. Un couple sur deux se brise au bout de quelques années !
« …elle savait avoir besoin d'aide et s'était cherché ce genre d'époux… »
D'où tenez-vous cela ? Ce « genre d'époux » était bien banal, un époux de tous les jours, qui n'est pas rare loin des grandes métropoles… dont on a clamé la gentillesse partout où il passa.
Ce genre de propos en dit plus sur vous que sur les personnages de ce drame !
« …Lui aussi pouvait partir... »
Non seulement il n'est pas parti mais il s'est accroché névrotiquement jusqu'à ce que mort s'ensuive.
Le romantisme de nos jours…?
Quant à la belle-famille je vous l'abandonne en solde !
Rédigé par : Caserte | 25 novembre 2020 à 18:53
@ stephane | 25 novembre 2020 à 13:04
Merci !
Ce genre de bataille se conduit à deux !
La spécialité qui était la mienne, la pétrophysique, rare en 1954 ce qui m'a permis de devenir rapidement dirigeant dans ce domaine, était une aventure exceptionnelle, elle fascinait mon épouse car il lui donnait aussi d'immenses possibilités d'activités, bénévolat en particulier.
Si vous aimez mes histoires en voici une, la plus importante !
Un vieil adage dit "Dieu les fait et Dieu les assemble !"
C'était notre cas !
Je pense que Philippe vous dirait la même chose .
Je suis né en 1930 à Saumur dans la vallée de la Loire, celle de Joachim du Bellay, la douce Anjou.
Aussi celle des Plantagenêts, comtes d'Anjou, qui ont été moins doux du côté de la Grande-Bretagne.
Elle, Italienne, née un an plus tard à Asmara en Erythrée à l'époque où Mussolini voulait coloniser l'Ethiopie, pas de douceur de ce côté-là, déjà la guerre pour elle.
La probabilité que nous nous rencontrions était nulle du point de vue statistique.
Je fus expédié par mon employeur, peu soucieux du bien-être de ses employés et des fameux acquis sociaux, au service de la société US Sinclair Oil en Ethiopie en 55/56, dans la savane de l'Ogaden. J'y ai même rencontré le Négus que son père avait combattu.
Nous nous sommes rencontrés en 1957 en Sicile où j'avais été expédié auprès d'une autre société US, Gulf Oil, après un an au Mozambique déjà auprès de la même Gulf Oil.
Son père était superpréfet de Sardaigne en charge du contrôle du banditisme mais pas des pétroliers.
Le sort, plus précisément le pétrole, nous guidait déjà l'un vers l'autre.
Comme quoi il faut se méfier des statistiques et pas seulement lors des élections américaines ou françaises.
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@ Savonarole | 25 novembre 2020 à 13:18
Parce que j'adore ferrailler, me coltiner verbalement, pas méchamment, pour le plaisir !
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@ Caserte | 24 novembre 2020 à 18:10
Elle avait la possibilité de quitter son mari mais ne l'a pas fait, posez-vous la question de savoir pourquoi ?
Je pense, spécule plutôt, que c'est précisément parce qu'elle était dépressive qu'elle n'était pas partie, qu'elle savait avoir besoin d'aide et s'était cherché ce genre d'époux et la raison pour laquelle il avait été si bien accepté par sa belle-famille.
Ce qui, de nouveau, n'excuse en rien son abominable crime. Lui aussi pouvait partir.
Ce genre de maladie demande constante assistance, comme vient de le prouver le rugbyman Dominici que tous les fans de rugby comme moi admiraient pour son talent de joueur et nous sommes tristes de le voir disparaître si tragiquement.
Rédigé par : Claude Luçon | 25 novembre 2020 à 15:35
@ Claude Luçon
"Ou vous me croyez ou vous ne me croyez pas ! Votre liberté."
Merci. Quod grātīs asseritur, grātīs negātur. Je ne vous demandais aucun détail et aucun dossier. Je ne vous ai, de plus, pas traité de menteur. Je pense que vous n'avez pas saisi une touche de sarcasme au sujet de votre accès à un médecin suffisamment ouvert à vos demandes, vu que vous sembliez vous en plaindre dans votre commentaire initial.
J'ai aussi mal interprété votre évocation de "neuf décades", que je pensais être une assertion outrancière de la durée de votre traitement. Je me suis effectivement dit: "Boudiou, il a commencé aux barbituriques, le centenaire ? Quel santé !". Mais cela n'est pas vous traiter de menteur... C'est une méprise.
Vous avez aussi mal interprété ma phrase: "Vous ne mentionnez pas de documents qui prouveraient qu'elle le prenait sur ordonnance ou qui prouveraient l'inverse." Elle faisait référence à la victime, objet initial de notre échange. Pas à votre femme. Mis à part des incompréhensions dans les deux sens, il n'y a nulle trace d'accusation de mensonge à votre encontre dans mes propos.
"La meilleure médecine pour ce genre de maladie est l'affection, l'attention, l'amour de ses proches."
Les arguments type avec lesquels il est aussi possible de construire une cage quand on fétichise la maladie. La meilleure médecine, en règle générale, est celle qui est prouvée. Tout le monde ne va pas mieux simplement parce qu'un proche prétend vous aimer ! Ce n'est pas une généralité valable.
Quant à la bipolarité, ce qui était valable pour votre femme ne l'est pas nécessairement pour des jeunes filles de 20 ans. Donc, non, je ne peux adhérer à ce propos que je trouve trop général.
"Si vous avez des médecins en famille en particulier un neuro-psychiatre, posez-lui la question."
Sûrement pas à cette personne ; je connais ses thèses par coeur ; et dans un pays civilisé, ce que n'est pas la France en matière des droits des patients, les propos au sujet des thèses qu'elle a tenus en public et sur Internet devraient relever du pénal, compte tenu d'éléments connexes.
"Je vois donc mon toubib tous les 28 jours, nous papotons pointes Bic à la main pour cinq minutes tout en lui préparant son chèque de 25 euros pendant qu'il écrit l'ordonnance."
Cela se passe bien probablement parce qu'un proche n'a jamais raconté des mensonges médicaux à votre encontre pendant des décennies. Savourez.
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@ stephane
"Ce n'est pas parce qu'on ne partage pas vos avis qu'on a le droit de vous traiter de menteur, et vous ne faites de tort à personne. Pour certains, le doute n'existe pas mais vous, vous accordez le droit aux autres de se tromper, et à vous-même la liberté de changer de point de vue si on vous apporte des arguments valables."
Je ne l'ai pas traité de menteur. Je m'en suis expliqué dans les paragraphes précédents. Veuillez en tenir compte. Et je pense que vous devriez vous expliquer sur le sens de votre deuxième phrase, que je trouve infondée et gratuitement biaisée, nonobstant la tournure que vous donnez, la faisant passer pour un compliment.
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@ Savonarole
"Allons, allons, pourquoi répondre à un gugusse dont la camisole de force est l’avenir ?"
C'est, de ce qu'en j'en vois, le passé, techniquement. La menace sérieuse de violence, et non le meurtre, permet, je vous le dis clairement, de poser des limites. C'est ce qui se passe quand l'autorité faillit à sa tâche: on prend les choses en main soi-même. La seule question qui vaille, je me permets de vous l'avouer, c'est: "Mais jusqu'où faut-il aller ??". Probablement là où vous n'oseriez jamais aller. J'ai désormais essentiellement la paix sur ce front. Il y en a malheureusement d'autres, partout où le corps médical a failli et déliré.
Mais c'est toujours un honneur et un plaisir que d'essuyer votre morgue: si Claude Luçon a répondu, c'est parce qu'en interprétant mes propos de travers, il s'est probablement senti atteint. Je ne lui ai jamais rien demandé au sujet de sa femme.
Rédigé par : F68.10 | 25 novembre 2020 à 15:14
@ Giuseppe
Si vous avez une très grosse cylindrée et non une 4L comme votre ami, la comparaison n'est pas fausse...
À propos de réflexes et sans transition, Jacques Secrétin, un immense champion et d'une modestie incroyable vient de mourir.
Au ciel ça va swinguer entre les deux champions :
https://youtu.be/OUI9cyvKPGM
Rédigé par : Mary Preud'homme | 25 novembre 2020 à 14:32
@ Claude Luçon | 25 novembre 2020 à 12:37
Allons, allons, pourquoi répondre à un gugusse dont la camisole de force est l’avenir ?
Rédigé par : Savonarole | 25 novembre 2020 à 13:18
@ Claude Luçon | 25 novembre 2020 à 12:37
Monsieur Luçon, Claude, bien que je ne sois pas d'accord avec vous sur l'histoire de Benalla d'un précédent post, et d'autres puisqu'un temps vous étiez un peu trop sarkozyste à mes yeux, j'ai constaté que vos souvenirs pétroliers et votre expérience de la vie n'étaient pas toujours perçus avec l'écoute que pour ma part j'ai toujours souhaité apporter à vos témoignages.
Vous racontez bien vos souvenirs, notamment pétroliers, tel Higgins dans la série Magnum et j'ai toujours trouvé ceux-ci intéressants.
Ce n'est pas parce qu'on ne partage pas vos avis qu'on a le droit de vous traiter de menteur, et vous ne faites de tort à personne.
Pour certains, le doute n'existe pas mais vous, vous accordez le droit aux autres de se tromper, et à vous-même la liberté de changer de point de vue si on vous apporte des arguments valables.
Par ailleurs je ne souhaite à personne d'avoir à gérer la fin de vie de votre épouse comme vous l'avez fait et je tiens à vous témoigner mon respect.
Continuez à nous gratifier de votre vécu.
Rédigé par : stephane | 25 novembre 2020 à 13:04
@ F68.10 | 24 novembre 2020 à 17:36
Ou vous me croyez ou vous ne me croyez pas ! Votre liberté.
Un détail : mon épouse est décédée d'un AVC il y a 7 ans, je n'ai pas conservé son dossier médical. Elle avait 82 ans.
Dois-je m'excuser de ne pas pouvoir vous fournir de dossier ?
J'ignore qui vous êtes, votre opinion m'importe peu mais je n'aime pas être traité de menteur !
Pourquoi voulez-vous que je vous raconte des choses pareilles si elles sont fausses ?
Quant au Zolpidem je n'en avais pas besoin jusqu'à l'âge de 80 ans, pourquoi en aurais-je pris avant ?
Pour en revenir au sujet du blog, bien sûr qu'Alexia pouvait partir mais c'est peut-être précisément parce qu'elle était dépressive qu'elle ne l'a pas fait. La meilleure médecine pour ce genre de maladie est l'affection, l'attention, l'amour de ses proches. Si vous avez des médecins en famille en particulier un neuro-psychiatre, posez-lui la question.
Quant au Zolpidem 2 mg, la loi exige que le médecin n'en fournisse que pour 4 semaines en écrivant l'ordonnance à la main (celle-là je peux vous la fournir). Je vois donc mon toubib tous les 28 jours, nous papotons pointes Bic à la main pour cinq minutes tout en lui préparant son chèque de 25 euros pendant qu'il écrit l'ordonnance. Ordonnance que le pharmacien doit vérifier puis confirmer à l'encre rouge, toujours à la main.
Rédigé par : Claude Luçon | 25 novembre 2020 à 12:37
@ F68.10 | 25 novembre 2020 à 06:18
Cela nous mènerait trop loin, mais en élargissant la question, il y aurait beaucoup à dire sur les victimes, adultes et enfants, sur la difficulté d'interprétation de situations rarement limpides pour les tiers comme pour les intéressés, sur l'inertie des témoins, sur les risques pris par les lanceurs d'alerte, sur la peur sous toutes ses formes, et sur l'incapacité de nombreux hommes et femmes à résoudre les problèmes sans les aggraver, les leurs et ceux d'autrui. De telles situations sont moins rares qu'on ne le croit, la majorité restant borderline, mais instables. Ce sont celles où les interventions peinent à se justifier, tant que le drame couve sans donner de signes probants.
Une remarque qui n'a rien à voir avec ces considérations. Je pense que les personnes qui recourent à la violence ont une vision amputée de la réalité. Elles rusent avec l'interdit comme un contrebandier pour qui les frontières n'ont d'autre fonction que de le gêner tout en lui permettant d'exercer son business. Je trouve aussi qu'il faut une arrogance monumentale pour disposer de la vie d'autrui (sauf cas de légitime défense), et je suis d'avis qu'un meurtrier, même faible et impuissant, est en fait sans vraiment le savoir un tyran déguisé en brebis.
Rédigé par : Lucile | 25 novembre 2020 à 12:29
@ Mary Preud'homme | 24 novembre 2020 à 19:08
On vous aime Mary, vous démarrez aussi vite que les chevaux sous mon capot pour peu qu'on appuie dessus... Avec une pointe de mauvaise foi parfois, mais celle qu'il faut, comme la chatte qui défend ses petits.
On aime votre défense acharnée des gardiens du troupeau, sans eux pas de démocratie, "pas de démocratie sans police !" dit ma leste coiffeuse au ciseau sculpteur souple.
Sur ce, je vais épuiser un trop-plein d'énergie par une partie de manivelles et comme Rakuten (publicité gratuite) fait bien les choses, je vais pouvoir attaquer un de mes auteurs préférés, j'ai reçu Mémoires d'espoir, les 2 tomes, dans une belle collection ; on y découvre des petits trésors.
Rédigé par : Giuseppe | 25 novembre 2020 à 09:46
@ Lucile (@ Carl Roque)
De ce que j'ai lu du cas Sauvage, j'ai l'impression que tout est parti de travers dans cette histoire, jugement et traitement médiatique compris, à tous les niveaux. Il ne fait toutefois à peu près aucun doute qu'elle vivait une situation insoutenable. Son acte me semble humainement compréhensible. Mais la grâce totale est excessive: c'est donner un très mauvais signal. La grâce partielle était beaucoup plus acceptable.
Il y a quand même des signes qui ne trompent pas: quand ses filles se sentent soulagées de la mort du père, c'est quand même qu'un truc ne tournait pas rond. Et une des choses qui m'horripilent dans cette histoire est cette insistance des autorités à ne pas accepter que Jacqueline Sauvage revendique un rôle de victime. Le rapport psychiatrique lors du second procès précise en effet: "il n'y a pas de remise en question de son acte, car elle se sentait toujours victime d'un homme dont elle n'a pas réussi à se libérer". Ce qui motivait le rejet des demandes de libération conditionnelle. Je considère cela comme du gaslighting sanctionné par l'Etat, et je trouve cela parfaitement inacceptable.
D'autant plus que les autorités devraient quand même se questionner sur leur incapacité à venir en aide à Jacqueline Sauvage - notamment les comportements des médecins suite à sa tentative de suicide - avant de donner des leçons sur ce qu'est une vraie, une fausse, une vraie-fausse ou une fausse-vraie victime. Mentalité à vomir. Et ce n'est pas le seul point dans cette affaire qui témoigne d'une mentalité répugnante chez les gens qui prétendent donner des leçons aux autres dans cette histoire, ce qui recouvre beaucoup beaucoup trop de monde...
Ce qui ne change rien au fait qu'une grâce totale n'est pas acceptable. Un acte comme celui-ci doit avoir une peine. 10 ans me paraissait trop, surtout compte tenu de son âge, mais 2 ans me semblait un seuil sous lequel il ne fallait absolument pas tomber.
Dernier point: il y a des gens qui préfèreraient l'euthanasie plutôt que d'être acculés à l'irréparable. Il serait quand même temps de rentrer en matière sur ce genre de demandes plutôt que d'assister les bras ballants à ce que l'inexorable se mette en branle. Quand une personne arrive à cette extrêmité, et que cette personne a auparavant demandé l'euthanasie pour justement ne pas y arriver, je ne lui remets pas l'intégralité de la faute sur le dos. Ceux qui refusent de sortir des victimes de leur guêpier - au motif, par exemple, que les gens qui prétendent être victimes ne le font que pour se faire mousser - et aussi refusent l'euthanasie dans ces conditions sont à mes yeux des gens qui ont aussi une lourde part de responsabilité. Mais ça, tout le monde s'en tape. Les vertus du misérabilisme: à force de prétendre que tout le monde est une victime, que la vie est dure et que tout le monde souffre, on refuse de voir que des gens sont sur des trajectoires qui aboutissent au meurtre. Même quand ces derniers font tout pour prévenir qu'il faut les sortir de là. Irresponsabilité totale.
Rédigé par : F68.10 | 25 novembre 2020 à 06:18
@ Carl Roque | 24 novembre 2020 à 18:27
D'après le peu que je sais de cette affaire, Jacqueline Sauvage a tiré dans le dos de son mari et elle n'était pas en état de légitime défense. C'est un meurtre, et cela a été jugé comme tel, ce qui me paraît normal. Il n'y avait aucune raison qu'elle soit graciée. J'ai lu qu'elle continuait à penser après le jugement qu'elle n'était pas en tort.
Vous me demandez mes raisons. Eh bien l'idée que par ressentiment ou pour toute autre raison quelqu'un puisse s'ériger en juge et en bourreau, et ôter la vie selon son bon vouloir à l'un de ses semblables me paraît impossible à soutenir. C'est la négation même de l'idée de justice, et la négation de toute morale. Nous avons tous des défauts, cela ne donne droit à personne de nous faire mourir.
Rédigé par : Lucile | 25 novembre 2020 à 02:46
@ Savonarole | 24 novembre 2020 à 21:41
Charmant paysage !
À noter qu'il manque la 4ème et la 6ème strophe du poème original d'Antoine Pol, qui n'avaient pas été reprises dans le texte mis en musique et interprété par Georges Brassens.
Rédigé par : Mary Preud'homme | 25 novembre 2020 à 01:21
"C'est de Savonarole… ou de Labiche... Isabelle doit savoir..."
Rédigé par : sbriglia | 24 novembre 2020 à 16:38
Cher Maître, vous avez de ces connaissances qui m'éblouissent...
Savonarole : s'il vous plaît rappelez-moi... quel siècle et où ça déjà ?
Ah ! Labiche alors ça c'est c'est du "Boulevard" parisien, début XXe, hein ?
Et puis alors cette Isabelle ? de Bavoir ? de Beauvoir ? de Bavière ?
Merci, à vous lire...
Rédigé par : Henri Gibaud | 25 novembre 2020 à 00:53
@ Mary Preud’homme de 15:04
Belle poésie, je ne connaissais pas ce poète.
Voyez ce site, son poème est illustré par des tableaux de Béraud, peintre de la vie parisienne fin de siècle.
Merci Mary pour la découverte.
https://ael56.blog/2019/02/17/les-passantes-brassens-antoine-pol/
Rédigé par : Savonarole | 24 novembre 2020 à 21:41
Auto-citations (extraits) :
"les agents d'influence qui défendent leurs marchés et privilèges (honoraires, adoptions commerciales, subventions pour grappes de fausses victimes, etc.) rendent quasi inaudibles des hypothèses".
"Et la médaillée Jacqueline Sauvage ? et son gang d'avo-mafieuses ?"
Le Réel extrinsèque a bien voulu nous répondre presque aussitôt par des illustrations, ainsi telles que colportées par le barbier dit Figaro :
Primo https://www.lefigaro.fr/flash-actu/violences-conjugales-une-fondation-feministe-pointe-un-manque-criant-de-financements-20201124
exhale ceci "que la France se dote de juges ou juridictions spécialisés sur ces questions, ainsi que d'un système de suivi des victimes et d'évaluation du danger encouru par chaque femme - dispositif qui serait partagé entre la police, la justice et les travailleurs sociaux".
Secundo https://www.lefigaro.fr/flash-actu/ouverture-du-proces-d-une-femme-pour-le-meurtre-de-son-conjoint-20201124
exhibe une de celles évoqués comme "avo-mafieuses" dans la Référence Néo-Mythologique annoncée par nous comme le Golgotha de la Femmille :
"qui a été l'avocate de Jacqueline Sauvage, condamnée pour avoir tué son mari avant d'être graciée fin 2016 par François Hollande".
Rédigé par : Henri Gibaud | 24 novembre 2020 à 21:15
Qui était Christophe Dominici !? Répondre est aussi complexe que Jean-Yves Le Borgne l'a suggéré pour l'affaire du billet.
La "complexité" de JYLB, et "Cette illusion est dévastatrice qui met constamment les parties civiles, dans ce procès comme pour tant d'autres que j'ai pratiqués, en état de déception" de Philippe Bilger, sont le fondement de l'inexplicable, et hors de la raison, de notre misérable raison.
Pourtant il avait du génie Christophe Dominici, je n'oublierai jamais pourquoi il était exceptionnel, Mongénéral aurait aimé cet homme, il nous a soulevés ce jour-là et bien d'autres aussi :
https://youtu.be/RNRhF-ONqZQ
Pour l'éternité !
Là on touche au sublime, David et Goliath, lui le trois-quarts aile, David.
Rédigé par : Giuseppe | 24 novembre 2020 à 20:28
@ Serge HIREL
Vous avez parfaitement raison de parler de l'emballement médiatique dans cette affaire.
Pourquoi certaines affaires restent-elles totalement inconnues du grand public et d'autres sont-elles médiatisées à outrance ? nul ne pourrait le dire objectivement.
Mais ce n'est pas d'aujourd'hui et parce que cela tourne en boucle sur les nombreuses chaînes d'information.
Je me rappelle, dans les années 50, que mes grands-mères parlaient par exemple de l'affaire Dominici qui les passionnait, de celle du curé d'Uruffe et, parce que de la région orléanaise, de l'assassinat du maire d'Orléans, Pierre Chevallier, par sa femme.
Elles lisaient et commentaient les journaux de l'époque, et ce sont des souvenirs très précis pour moi, pourtant petite fille... D'où peut-être mon intérêt pour les grands procès.
Pourquoi des affaires comme l'affaire Seznec (qui a encore des rebondissements aujourd'hui) ou Violette Nozière ont-elles en leur temps passionné les Français alors que d'autres tout aussi sombres sont restées dans l'anonymat le plus complet ?
Les médias orientent bel et bien l'opinion sur ce qui est vendeur aussi bien économiquement parlant qu'idéologiquement. Et ce sont eux qui développent telle ou telle information pour émouvoir ou minimiser la gravité de l'horreur. Et là me vient à l'esprit la mort sur une plage du petit Aylan, cet enfant migrant qui a ému mondialement. Un enfant me direz-vous, c'est normal.
C'est vrai, mais je ne me souviens pas d'une émotion très intense en France lorsque deux petits garçons ont été tués sans pitié à côté de leur père, ainsi que la fille (8 ans...) du directeur de l'école, froidement abattue ce jour-là à bout portant par Mohammed Merah devant l'école Ozar Hatorah à Toulouse.
Je ne me souviens pas d'un élan émotionnel particulier de l'opinion. Tout dépend donc de l'orientation qui est impulsée.
Dans le cas Daval comme dans d'autres, il est donc bien normal de se poser des questions, vu le battage médiatique au moment du crime pour retrouver la jeune femme disparue, puis lors des aveux de JD et enfin au procès où les télés, les journalistes, les avocats, la famille, tout le monde a joué sa partition pour donner sa version des faits, sa vérité... dans la rue. C'est le règne de la communication.
C'est très pervers et malsain sans doute, mais les Français ne demandent rien, on leur offre des informations sur un plateau. On ne peut donc pas dire d'un côté on informe et de l'autre les Français sont des voyeurs.
C'est justement ce qui m'énerve en ce moment, et pas que dans cette affaire mais tous sujets confondus.
On peut constater, lorsque les gens se posent légitimement des questions devant cette surenchère d'informations, le mépris hautain pour ce questionnement. Comme s'il était de bon ton de tout prendre comme argent comptant.
Comme s'il y avait d'un côté les sachants incontestables et fiers de leur vérité et de l'autre les enquiquineurs, les affreux populistes du café du commerce qui voudraient savoir ce que les premiers ignorent ou ce qu'ils n'ont pas envie de dire...
Et plus les jours passent, plus c'est flagrant.
- Comme dans l'affaire Daval, vous vous demandiez si Jacqueline Sauvage ne pouvait pas tout simplement divorcer : vous étiez anti-féministe.
- Vous vous posez la question de savoir si les vaccins auront des effets secondaires vu la rapidité de leur mise sur le marché : vous êtes complotiste.
- Vous pensez que les flux migratoires sont trop importants : vous êtes raciste ou xénophobe.
Etc, etc. Ne pensons pas en dehors des sentiers battus, c'est mal vu.
Il n'y a donc que le genre mouton de Panurge qui trouve grâce aux yeux des sachants, ému quand il le faut, admirant ou rejetant qui est admirable ou infréquentable à leurs yeux et surtout ne posant pas de question dérangeante.
C'est lassant et donne un drôle de sentiment, comme un retour à la Pravda en quelque sorte.
Quel étouffoir !
Rédigé par : Michelle D-LEROY | 24 novembre 2020 à 19:26
@ Giuseppe | 24 novembre 2020 à 14:31
Acariâtre le qualificatif me va si peu ! Vous ne pouvez vraiment pas vous empêcher d'être agressif et injurieux dès que vous vous adressez à moi.
Par ailleurs, si vous aviez suivi le fil avant de vouloir faire un bon mot, vous auriez compris que j'avais d'ores et déjà répondu à Achille avec finesse, humour et sans une once de méchanceté. Le méchant et le mauvais esprit, n'est-ce pas plutôt vous ?
Allons relisez l'échange Monsieur, sans rien omettre... et reconnaissez votre bévue si vous êtes fair-play (le minimum pour quelqu'un qui se dit sportif).
Oui, il est vrai qu'à certains égards je n'ai pas changé depuis ma petite enfance, sachant que l'injustice et l'hypocrisie m'ont toujours révulsée. J'ajouterai, ainsi que la méchanceté gratuite dont j'ai fait l'expérience à quatre ans.
Rédigé par : Mary Preud'homme | 24 novembre 2020 à 19:08
@ Lucile
"Chercher des circonstances atténuantes à un meurtrier, c'est le travail de l'avocat. Mais reporter la responsabilité du meurtre sur la victime elle-même me paraît aussi, sinon plus immoral que de présenter le déroulement des faits en long, en large et en travers."
L'appliquerez-vous à l'affaire Jacqueline Sauvage ? Et pourquoi ?
Rédigé par : Carl Roque | 24 novembre 2020 à 18:27
@ Claude Luçon 24 novembre à 01 : 58
« Il faut se méfier avant d'écrire un commentaire seulement pour le plaisir de contredire un compère de ce blog, cher inconnu !… »
« …Et s'il ne supportait plus son Alexia, il y avait le divorce… » et patati et patata !
Ne vous est-il pas venu à l'esprit une seule seconde que c'était elle qui voulait se barrer ?
Quelle certitude ! Quelle suffisance !
Rédigé par : Caserte | 24 novembre 2020 à 18:10
@ Claude Luçon
"Je le sais, c'est mon cas, j'en prends depuis dix ans, je connais donc la difficulté pour en obtenir hors ordonnance. Neuf décades et le début de la dixième ça use un homme, même un homme qui s'empêche !"
C'est marrant. Il n'y avait aucun "problème de prescription" dans ma famille. Vous n'avez pas un proche qui soit médecin ? Que c'est dommage ! Plus sérieusement: je pense qu'à ce niveau, vous avez un problème d'accoutumance. Aucun jugement moral dans cette inférence. Vu que le zolpidem est arrivé sur le marché européen en 1988, vous deviez donc probablement prendre d'autres benzodiazépines auparavant. Dans ce contexte de durée, il est effectivement irresponsable pour un médecin de vous refuser une prescription de zolpidem.
"C'est pourquoi je suspecte qu'elle le prenait sur prescription. Si c'était lui qui en prenait, les médias en auraient parlé, l'origine en devenait claire."
De ce que vous décrivez, il est effectivement probable qu'elle le prenait sur prescription. Bien qu'il existe des marchés noirs de relaxants et d'hypnotiques. Mais je ne vois toujours pas ce que cela change que ce soit elle ou lui qui en prenait.
"Oui ! Tout à fait !"
Non. Vous ne mentionnez pas de documents qui prouveraient qu'elle le prenait sur ordonnance ou qui prouveraient l'inverse. C'était le sens de ma question.
"J'ai vécu heureusement et sereinement 55 ans avec une épouse bipolaire sans n'avoir jamais éprouvé le besoin de la trucider, bien au contraire. Je suivais tout simplement les conseils d'un psy sur la façon de me confronter à cette maladie épouvantable."
J'ai vu de tout dans la catégorie bipolaire. Depuis le faux bipolaire jusqu'à la cinglée qui se mettait à poil devant moi dans un état mixte d'exaltation et d'inconscience de ce qu'elle faisait. Je n'accorde que peu de crédit à ces catégories diagnostiques quand il s'agit de décrire des situations personnelles. Elles ont un sens statistique, pas individuel. Et les failles dans les procédures diagnostiques restent suffisamment béantes pour n'y donner un sens autre que statistique.
"Daval n'a aucune excuse pour moi, même si le jury lui en a trouvé. On ne frappe pas une femme !"
Et une femme ne fait pas non plus n'importe quoi ! Elles n'ont pas non plus tous les droits !
On peut très bien trouver des excuses à Daval et simultanément le condamner. Cela ne me gênerait nullement de dire à une personne: "vous aviez manifestement des excuses, mais la condamnation est nécessaire, simplement pour tracer une ligne rouge". Et un meurtrier responsable, qui a bien réfléchi à son coup ainsi qu'à ses conséquences, acquiescerait. Je n'ai pas de condamnation morale à adresser à un tel homme qui resterait droit dans ses bottes, après avoir commis un meurtre pour des raisons qu'il assumerait, qui dirait ses quatre vérités à la famille des victimes ainsi qu'à la cour et qui accepterait la sentence sans broncher parce qu'ayant peser le pour et le contre, il en accepterait les conséquences. Je méprise néanmoins les meurtriers qui présentent des excuses. On sait ce qu'on fait, ou on ne le fait pas.
"S'il ne supportait plus son Alexia, il y avait le divorce..."
Oui. Ou même simplement la fuite avec un sac à dos.
"Il faut se méfier avant d'écrire un commentaire seulement pour le plaisir de contredire un compère de ce blog, cher inconnu ! Je vous tape sur les nerfs ? Prenez du Zolpidem, ça vous calmera ; ou ne lisez pas mes commentaires."
Euh... non. Vous ne me tapez absolument pas sur les nerfs. Votre propos n'était simplement pas clair. Pour me détendre, je préfère étudier des séquences de Sheffer. Ou je joue aux échecs dans ma tête ; pas assez bien, certes. Nul besoin de tranquillisants pour cela.
Rédigé par : F68.10 | 24 novembre 2020 à 17:36
@ finch
Si vos hypothèses sont avérées, le propos est cohérent. Si les hypothèses sont avérées.
Rédigé par : stephane | 24 novembre 2020 à 17:11
"Mais dans ce dossier Daval ma proposition de champ relationnel avec une Babouchka abusive est loin d'être démontrée."
Rédigé par : Henri Gibaud | 24 novembre 2020 à 14:10
Vous voulez dire :
"Elle respirait l'honnêteté, seulement elle avait la respiration très courte…"
C'est de Savonarole… ou de Labiche... Isabelle doit savoir...
Rédigé par : sbriglia | 24 novembre 2020 à 16:38
@ Isabelle
@ Savonarole
Les passantes – Antoine Pol
"Je veux dédier ce poème
A toutes les femmes qu’on aime
Pendant quelques instants secrets
A celles qu’on connaît à peine
Qu’un destin différent entraîne
Et qu’on ne retrouve jamais
A celle qu’on voit apparaître
Une seconde à sa fenêtre
Et qui, preste, s’évanouit
Mais dont la svelte silhouette
Est si gracieuse et fluette
Qu’on en demeure épanoui
A la compagne de voyage
Dont les yeux, charmant paysage
Font paraître court le chemin
Qu’on est seul, peut-être, à comprendre
Et qu’on laisse pourtant descendre
Sans avoir effleuré sa main
.../...
A celles qui sont déjà prises
Et qui, vivant des heures grises
Près d’un être trop différent
Vous ont, inutile folie,
Laissé voir la mélancolie
D’un avenir désespérant
.../...
Chères images aperçues
Espérances d’un jour déçues
Vous serez dans l’oubli demain
Pour peu que le bonheur survienne
Il est rare qu’on se souvienne
Des épisodes du chemin
.../...
Mais si l’on a manqué sa vie
On songe avec un peu d’envie
A tous ces bonheurs entrevus
Aux baisers qu’on n’osa pas prendre
Aux coeurs qui doivent vous attendre
Aux yeux qu’on n’a jamais revus
.../...
Alors, aux soirs de lassitude
Tout en peuplant sa solitude
Des fantômes du souvenir
On pleure les lèvres absentes
De toutes ces belles passantes
Que l’on n’a pas su retenir."
(Les passantes - Extrait Des Emotions poétiques)
Ce poème fut mis en musique et chanté par Georges Brassens et repris, entre autres, par Francis Cabrel et Willy (thewilacoustic).
A noter que j'ai volontairement omis les strophes ne figurant pas dans l'interprétation de Brassens.
Nota : il me (il nous) reste à écrire le même en version féminine pour nos hommes.
Rédigé par : Mary Preud'homme | 24 novembre 2020 à 15:04
@ F68.10 | 24 novembre 2020 à 01:58
"Le zolpidem est prescrit pour les troubles du sommeil"
Je le sais, c'est mon cas, j'en prends depuis dix ans, je connais donc la difficulté pour en obtenir hors ordonnance. Neuf décades et le début de la dixième ça use un homme, même un homme qui s'empêche !
C'est pourquoi je suspecte qu'elle le prenait sur prescription. Si c'était lui qui en prenait, les médias en auraient parlé, l'origine en devenait claire.
"Et vous auriez des documents qui permettraient de trancher ce point ?"
Oui ! Tout à fait !
Du Librium au Zyprexa et Norset en passant par le Valium et autres au fil des années.
J'ai vécu heureusement et sereinement 55 ans avec une épouse bipolaire sans n'avoir jamais éprouvé le besoin de la trucider, bien au contraire. Je suivais tout simplement les conseils d'un psy sur la façon de me confronter à cette maladie épouvantable.
Daval n'a aucune excuse pour moi, même si le jury lui en a trouvé.
On ne frappe pas une femme !
S'il ne supportait plus son Alexia, il y avait le divorce ; s'il était impuissant, il y avait l'insémination médicale ; il aurait même pu se référer au Kama Soutra qui suggère des positions plus efficaces dans l'art de procréer sur la base de la gravité (celle de Newton !).
Il faut se méfier avant d'écrire un commentaire seulement pour le plaisir de contredire un compère de ce blog, cher inconnu ! Je vous tape sur les nerfs ? Prenez du Zolpidem, ça vous calmera ; ou ne lisez pas mes commentaires.
Rédigé par : Claude Luçon | 24 novembre 2020 à 14:50
Des histoires de femmes et d'hommes. Rien n'est simple, "Assurance sur la mort" toujours aussi frais, toujours d'actualité... surtout des histoires de femmes.
Rédigé par : Giuseppe | 24 novembre 2020 à 14:43
@ Mary Preud'homme | 24 novembre 2020 à 01:16
Voyons... voyons... Vous êtes susceptible et quelque peu acariâtre, Achille est pourtant un modéré, le joueur fluide par excellence, la pointe d'humour sous le bras, la même technique qui permet au malicieux Antoine Dupont de s'infiltrer dans un trou de souris.
https://www.leparisien.fr/sports/rugby/xv-de-france-antoine-dupont-histoire-d-un-crochet-ravageur-21-11-2020-8409594.php
Rédigé par : Giuseppe | 24 novembre 2020 à 14:31
@ Ellen | 23 novembre 2020 à 22:46
Merci. J’ai constaté que nombre de commentaires, osant trouver des circonstances atténuantes au meurtrier en dénigrant la belle-famille, étaient déplacés voire obscènes. Je ne me suis pas forcé pour rééquilibrer. J’ai simplement narré ce qui me traversait. Il fallait remettre les pendules à l’heure.
Rédigé par : finch | 24 novembre 2020 à 14:20
@ Isabelle 11:35
« Une femme passa, d'une main fastueuse
Soulevant, balançant le feston et l'ourlet » (Baudelaire)
Rien que pour ça je vous pardonne tout.
Citer Baudelaire est pour moi un ticket d’entrée au paradis des poètes.
Nous avons donc une chose en commun.
Rédigé par : Savonarole | 24 novembre 2020 à 14:12
@ Deviro | 23 novembre 2020 à 19:28
"Analyse très dense, très pertinente"
Laissez-moi rappeler et souligner que mes rédactions de 14h42 et auparavant de 03h46 n'étaient pas des démonstrations implacables mais des HYPOTHÈSES que je défendais avec un taux honorable de plausibilité, en l'absence de données proches et fiables.
Mais peut-être les gens fort majoritaires qui soulignent la doxa (opinion, en grec ancien et non doctrine comme beaucoup le croient) dominante, sorte d'image d'Épinal, en l'espèce de Vesoul : le sale type à chromosomes XY (Élisabeth Bleustein-Blanchet richissime héritière épouse Badinter, 1992) est forcément un monstre et le gynécée est tout d'innocence de sacristie, eh bien peut-être sont-elles beaucoup plus proches du résumé le moins infidèle par rapport au Réel...
Ce dont je suis le plus certain c'est que les agents d'influence qui défendent leurs marchés et privilèges (honoraires, adoptions commerciales, subventions pour grappes de fausses victimes, etc.) rendent quasi inaudibles des hypothèses détonantes comme celle que vous avez appréciée.
Mais dans ce dossier Daval ma proposition de champ relationnel avec une Babouchka abusive est loin d'être démontrée.
Rédigé par : Henri Gibaud | 24 novembre 2020 à 14:10
@ Claude Luçon 24 novembre 2020 à 00:04
« C'est certainement mieux ainsi et explique peut-être pourquoi le jury, informé de ce mystère dans le secret de ses débats, a condamné... »
Que serait la respectabilité de notre justice si des éléments du dossier n’étaient dévoilés que dans la salle des délibérés, tenus secrets en audience publique et même cachés à l’avocat général ?! Que cette histoire de médication ait été évoquée pendant le débat entre jurés, c’est possible - on ne le saura jamais -, mais il est certain qu’ils n’en savaient pas plus en sortant de la salle qu’en y entrant.
« Comme l'écrit également Philippe, on peut être porté à croire qu'il y a là un "mystère délibérément occulté". »
Vous détournez totalement cette phrase de Philippe, qu’il exprime à propos de l’attitude des parties civiles, pour en faire un appui à votre affirmation.
Rédigé par : Serge HIREL | 24 novembre 2020 à 13:50
Cher Philippe,
Je partage totalement votre point de vue mesuré, vos doutes, votre colère retenue, votre malaise. Je crois qu’il faut d’abord se féliciter qu’à l’arrivée, après mille occasions de trébucher - jusqu’au cours et dans l’alentour des audiences -, la justice ait pu rendre un verdict serein, apparemment accepté par toutes les parties. Ce succès doit beaucoup au président de la cour d’assises et l’on ne peut qu’admirer les jurés qui ont su s’extraire de la pression inouïe des verdicts populaires.
Justice est donc passée et, pour ma part, je me refuse à « refaire le match », à me déguiser en enquêteur, en juge, en psychiatre, en psychologue, voire en conseiller matrimonial. Aujourd’hui, la seule question qui n’est pas réglée est celle que vous pointez dans votre titre : le « procès du procès ». J’irai plus loin. Cette affaire est exemplaire des dérives possibles d’une enquête judiciaire. Tout autant que les fiascos de Bruay-en-Artois, d’Outreau et de Lépanges-sur-Vologne. Leur point commun est une médiatisation hors du commun.
Pourquoi le moteur s’est-il emballé dès le premier instant, dès l’annonce de la disparition d'une joggeuse, avant même la découverte de son corps ? Pourquoi les caméras ses sont-elles précipitées à Gray ? La réponse est simple : l’émotion, pourvoyeuse d’audience. Les pleurs de Jonathann, la dignité d’Isabelle, la foule hébétée...
Tout aurait pu s’arrêter là, la presse aurait pu aller voir ailleurs, si, « fermant les portes », l’enquête avait aussitôt flairé le féminicide et suffisamment mis sur le gril le mari. Alexia aurait rejoint la triste cohorte des victimes vite oubliées par les médias...
Elle a pris un tout autre chemin, celui qui mène aux tueurs en série. Une aubaine ! Voilà de quoi alimenter un feuilleton qui fait vendre... Fourniret n’est-il pas l’un des meilleurs clients de ces rubriques qui entretiennent les peurs et flattent les bas instincts ? Procureur qui parle, mari qui s’effondre, témoins qui savent, voisins qui susurrent, parents qui s’épanchent, autant de sources qui, chaque jour, fournissent le carburant nécessaire au maintien du taux d’audience...
Puis vint l’explosion, les aveux du mari. L’affaire devenait hors normes. Un scénario fou, un cocktail de rebondissements tels ceux qui assurent les ventes des plus débiles des romans photos !
Mais aussi la nécessaire vengeance des envoyés spéciaux roulés dans la farine par un meurtrier qu’ils couvaient... Pas de quartier : Daval est le pire des salauds ! Il a tué sa femme et nous a trompés !
Arrêtons là... Philippe a parfaitement décrit l’épilogue, tout à fait dans la ligne des rapports incestueux entre gens de plume et gens de robe qui ont émaillé l’instruction. Et alimenté les tribunaux populaires, la plupart lynchant le meurtrier, quelques-uns osant un timide « Elle l’a peut-être cherché... ». L’intime conviction sur l’intimité d’un couple sur le zinc du Café du Commerce ou autour de la machine à café...
En ces temps de défense bec et ongles de la liberté de la presse, il ne sera pas bien vu de dire que ces dérives, en particulier les viols de plus en plus fréquents du secret de l’instruction et de la présomption d’innocence, conduisent notre justice, déjà imparfaite sans cela, au bord du gouffre. Il ne sera pas bien vu de dire que les journalistes ne sont ni policiers, ni juges, et qu’ils doivent savoir distance garder, tout comme magistrats et avocats doivent ne pas oublier que les médias ne sont ni leurs confidents, ni leurs alliés.
Ceci dit, dans un monde où la communication est devenue le dieu omniprésent, ne devrait-on pas se poser la question de la pertinence des procédures actuelles ? Imaginer des relations plus transparentes entre presse et justice ? Et faire en sorte de ne plus laisser la moindre place aux « juges » qui rendent leur sentence hors prétoire ?
Rédigé par : Serge HIREL | 24 novembre 2020 à 13:11
@ Tipaza | 24 novembre 2020 à 09:35
D'accord pour dire qu'une partie de notre psychisme fonctionne tout seul sans que notre volonté et notre conscience interviennent. Mais nous formons un tout avec notre inconscient, et à partir de l'âge adulte, dans toutes les civilisations, il est admis qu'un individu doit répondre de ses actes s'ils sont délictueux. Il est outillé psychologiquement pour rendre ces derniers conformes à la morale. Nous ne sommes pas responsables de nos désirs, mais pour la loi, nous sommes responsables de nos actes.
D'accord aussi pour dire qu'un couple fonctionne comme un tandem ; la relation se fait à deux (ou à quatre selon Jung, admettons, quoique ce soit un peu excessif de dissocier une partie du fonctionnement psychique et de couper un individu en deux. Jung lui-même parle d'ailleurs d'une fonction "synthétique" de la personnalité, qui l'empêche d'être en morceaux si l'individu est suffisamment structuré).
Je ne suis pas d'accord pour réduire la bonne entente d'un couple à "des névroses qui se complètent", mais pour les besoins de la démonstration, faisons comme si c'était vrai.
Le couple fonctionne en tandem oui, et d'un commun accord ("je le veux"), oui, mais seulement jusqu'à ce que l'un des deux forme l'intention de supprimer son partenaire. Dès lors il ne le voit plus comme un associé, mais comme un ennemi. La mort de l'un va mettre un point final à la relation, mais en fait cette relation est mise en débrayage dès le moment où l'un envisage de tuer l'autre ; l'auteur a déjà repris ses billes et agit de façon unilatérale. Il n'y a plus de commun accord. L'intention de tuer ne concerne que celui qui la met à exécution, ce qu'il ne peut faire qu'en prenant l'autre en traître. Insinuer que la victime a signé par son comportement antérieur sa propre mise à mort me paraît le fruit d'un sophisme.
Je vais maintenant élargir mon argumentation, sans que cette partie s'adresse à vous Tipaza. Elle s'adresse à ceux qui mettent la famille de la victime en accusation.
Ce que le procès est chargé d'évaluer, ce n'est pas la relation du couple (à moins qu'elle n'ait été elle aussi délictueuse, ou imposée de force). Le procès établit la réalité de l'acte, ses modalités, éventuellement ses motivations si elles sont précises, indiscutables et étayées par des faits, la manière dont l'acte enfreint la loi, et la peine qui en découle. La plaidoirie est une étape du processus, ce n'en est pas la pièce maîtresse. Il y a d'abord la loi, et les faits au regard de la loi. La plaidoirie ne les nie pas s'ils sont établis, elle joue sur leur présentation, elle en tait certains, en minimise d'autres et elle met en lumière tout ce qui peut valoir à l'accusé l'indulgence du jury.
On peut refaire ici la plaidoirie 50 fois en donnant libre cours à son imagination et en décrétant que la victime était folle, sa mère aussi, qu'elles étouffaient psychologiquement le futur tueur, que c'étaient deux harpies, des manipulatrices, et le beau-père une chiffe molle, qu'il y a des choses cachées qui n'ont pas été dites au procès de peur de ternir l'image de la morte, que le malheureux vivait un véritable enfer à cause de sa belle-famille, que son beau-frère lui filait un complexe d'infériorité, ou tout ce qu'on veut. Le plus simple étant encore de les taxer de folie. C'est facile en dehors du prétoire d'avancer n'importe quoi sans avoir à vérifier si ça colle avec les faits.
Dans le cas qui nous occupe, s'il y en a un qui a étouffé l'autre, c'est celui qui est jugé. Si l'accusé et ses avocats n'ont pas trop accablé sa défunte épouse c'est parce que cela aurait fait mauvais effet, mais surtout parce qu'il n'y avait rien de substantiel à avancer sur la question. Elle l'aurait battu et enfermé, ils l'auraient dit, et à juste titre.
Et s'ils ne font pas appel, c'est qu'ils pensent que tout ce qui pouvait plaider en sa faveur a joué lors du verdict, comme il se doit. Ils ont épuisé tous les arguments, donc à quoi bon en inventer ?
Surtout si c'est pour déshonorer une famille. Surtout si c'est pour minimiser un meurtre. Après cela, on ira se plaindre du laxisme des juges.
Rédigé par : Lucile | 24 novembre 2020 à 12:54