Richard Burton, un immense acteur. Mais pas que.
Il ne rêvait que d'être un comédien et détestait la star qu'on a fait de lui à cause, notamment, de son intense et belle proximité amoureuse avec Elizabeth Taylor.
Tant d'acteurs signent des pétitions. Pas lui.
Tant d'artistes nous disent quoi penser. Pas lui.
Tant de vedettes se prennent pour plus qu'elles ne sont. Pas lui.
Tant de gloires oublient leurs origines. Pas lui qui n'a jamais déserté le terreau gallois courageux et modeste d'où il était sorti.
Tant de personnalités dans la lumière font la roue. Pas lui.
Certes il n'était pas parfait. Il buvait comme un trou, en avait conscience et à intervalles réguliers se faisait des reproches. Et il recommençait. Même s'il est mort jeune à 59 ans, sa constitution était solide et supportait ses excès.
Son journal intime, dont on a publié les années les plus emblématiques - de 1965 à 1972 - est formidable.
Repas - il ne nous épargne aucun menu -, rencontres, vie sociale, préparations de rôles, mondanités, beuveries, passion dévorante et critique pour son épouse dont il admirait le talent, voyages, luxe : l'ordinaire d'une existence, de leur vie intensément privilégiée, obsédée par l'art, le théâtre et le cinéma, emplie sans cesse de projets.
Il y a à l'évidence, pour être honnête, un caractère répétitif dans la multitude de ces journées mais sa mélancolie et sa peur de l'ennui avaient besoin de ces distractions qu'on pourrait qualifier de "pascaliennes".
Pourquoi, malgré cela, ce journal intime est-il superbe ?
Parce qu'il s'agit de l'intimité de Richard Burton et qu'elle en vaut la peine.
Parce que Burton n'est jamais vulgaire, il est même délicat et nous épargne le plus souvent les démonstrations concrètes de leur appétence conjugale réciproque.
Parce qu'il porte un jugement très sûr, caustique, ironique, sur son environnement, acteurs, réalisateurs, producteurs, famille, admirateurs, sans illusion mais sans mépris. Avec une lucidité et un humour souvent décapant. Il ne se trompe pas. Ni dans ses goûts ni dans ses sympathies. Il a l'intuition développée.
Parce que le milieu où il gravite lui paraît médiocre et qu'il en souffre, à la recherche d'intelligences que la société artistique et mondaine ne lui offre pas.
Parce que, surtout, il est un lecteur frénétique, pas de jour sans un livre, il est curieux de tout, avec une allégresse sincère quand il a trouvé le texte rare, et une terrible déception quand acéré il a remarqué les faiblesses.
Il lit, il lit, il lit.
Rien que cela enchante, chez cet homme qui est une star internationale et qui a détesté, un jour, qu'une femme l'ait appelé monsieur Taylor.
Il y a quelque chose d'émouvant à admirer puis à savoir qu'on n'avait eu tort sur aucun plan.
Je n'imaginais pas que Richard Burton, avec toutes ses facettes, favoriserait chez moi une inconditionnalité dont quelques films de qualité diverse avaient largement posé les bases - L'escalier, Quand les aigles attaquent, Cléopâtre, Qui a peur de Virginia Woolf ?, La Tunique, La Nuit de l'iguane, La Mégère apprivoisée, Alexandre le Grand, etc.
Ce qu'il était au-dehors, dans son quotidien, révélé par ce journal, la rend incontestable.
Oui, j'aurais bien aimé connaître Richard Burton.
@ Lodi
Belle pub, en effet !
Rédigé par : Patrice Charoulet | 11 janvier 2021 à 18:24
@ Patrice Charoulet | 05 janvier 2021 à 18:15
Courrèges, courage, n'est pas bête du tout. Nous avons plus que jamais besoin de courage.
En temps normal associer luxe et courage pourrait sembler indécent, mais en écrivant un gros "courage" en temps de crise universelle, on encourage absolument tout le monde, sans exception.
Le luxe ne provoque personne, il encourage et par là, il se démocratise.
En même temps, il reste élitiste, on écrit la marque en petit, seuls les happy few, ceux qui connaissent et apprécient la marque et les curieux seront visés.
Et c'est ce qui fait que le luxe n'a pas besoin de beaucoup d'acheteurs, assez et qui achètent assez. Il faut des gens qui ont assez d'argent et assez d'envie d'acheter, une envie pérenne, l'image de la marque est très importante et peut même être portée par des gens n'en achetant pas pourvu qu'ils l'apprécient suffisamment. De plus, n'insultons pas l'avenir, dans le lot des curieux et plus généralement des gens approuvant cette publicité, certaines personnes peuvent pour certaines acheter parfois du demi-luxe voire devenir riche.
Il n'est pas impossible que l'idée de "courage" soit inspirée par l'Histoire de la marque, presque tuée par le plagiat, ce parasitisme de l'esprit :
https://journalduluxe.fr/courreges/
Mais Courrèges est reparti, vive le luxe à la française ! Pour ne pas faire de jaloux et parce que je ne vois pas de raison de me passer de ma publicité favorite :
https://www.youtube.com/watch?v=vlP0FfHeiH8
Rédigé par : Lodi | 06 janvier 2021 à 21:07
Publicité
La dernière page du "Figaro" du 4 janvier est une page de publicité.
Description : C'est une page blanche avec un mot au milieu : « courage ».
Et en bas, en caractères plus petits : « Courrèges ».
Questions :
Coût de cette page de publicité ?
Nombre de clients nouveaux obtenus grâce à cette pub ?
Cette société a-t-elle de l'argent à jeter par les fenêtres ?
Rédigé par : Patrice Charoulet | 05 janvier 2021 à 18:15
VARIA
La science est perfectible, l'art, non. (Victor Hugo)
La psychanalyste Roudinesco a relevé 450 erreurs dans le livre d'Onfray consacré à Freud.
Edgar Morin* tweete autant que Trump. (Philippe Guibert)
*Qui va avoir cent ans
Des Sénégalais appelaient Senghor « le toubab noir ».
Le BNB : le bonheur national brut
La femme de l'ambassadeur Jean-Pierre Angremy (nom de plume : Pierre-Jean Remy) disait : « Une ambassadrice tient un hôtel cinq étoiles au nom de son pays. »
À un ambassadeur qui avait eu des relations ntimes avec une dame russe. De Gaulle, l'ayant su, dit à cet ambassadeur : « Alors, Durand, on couche ? »
Un livre de Jean-Pierre Thibaudat a pour titre « Happy Inde ».
J'ai voulu devenir philosophe pour comprendre comment Auschwitz fut possible. (Catherine Clément)
Les communistes ne sont pas à gauche ; ils sont à l'Est. (Guy Mollet)
Nous avons remplacé le dialogue par le communiqué. (Camus, 1948)
Le démocrate est modeste. (id.)
Un lion qui copie un lion devient un singe. (Victor Hugo)
Régis Debray appelle Macron « le Galloricain ».
Voltaire est le grand écrivain que les Français ont besoin de lire aujourd'hui. (Bérénice Levet)
J'accepte qu'on m'injurie. (Chevènement, 2020)
D'après un sondage, 1 Français sur 5 croit qu'il y a un complot juif mondial.
Rédigé par : Patrice Charoulet | 04 janvier 2021 à 17:31
LE TEMPS COVIDIEN
Tout bien considéré le seul reproche que l'on fera dans le futur au Professeur Raoult c'est son louque.
Rédigé par : Caserte | 28 décembre 2020 à 08:11
@ Bruno Crayston | 27 décembre 2020 à 09:59
Magnifique... Oui... Et alors ?
Je pensais que vous alliez nous raconter que par le plus pur hasard vous auriez fait de la figuration avec lui, une anecdote extraordinaire... Bon... J'ai croisé aussi François Hollande pour le Tour de France... Et alors ?... Rien !
Rédigé par : Giuseppe | 27 décembre 2020 à 10:33
@ Giuseppe
Alors ?
Alors c'est juste pour dire qu'autrement qu'au cinéma pour le voir, je l'ai vu en vrai... malgré qu'il ne l'ait jamais su...
Rédigé par : Bruno Crayston | 27 décembre 2020 à 09:59
@ Caserte | 26 décembre 2020 à 08:24
Cela devrait vous remonter le moral, on va pouvoir se payer quelques doses de vaccins :
"Valéry Giscard d'Estaing est l'ancien président qui coûte le plus cher au budget de l'Etat, avec 2,5 millions d'euros par an, devant Nicolas Sarkozy (2,2 millions) et Jacques Chirac (1,5 million), selon une nouvelle évaluation du député PS René Dosière à partir de données des ministères."
Rédigé par : Giuseppe | 26 décembre 2020 à 10:21
Mon kiosquier – je veux dire cet honnête travailleur qui prend bien garde de ne jamais consommer la marchandise qu'il vend – a eu la funeste idée, par les hasards de la topographie urbaine, d'installer son échoppe sur le parcours que j'emprunte quotidiennement, inévitable sauf à faire un détour de plusieurs centaines de mètres, peu recommandable par temps covidien.
Depuis quelques semaines il affiche une page de couverture (de L'Express ce me semble) où figure en teinte jaunasse une photo de Giscard, crâne d’œuf, hideux vieillard aux yeux bridés – à croire que sa maman fit un voyage week-end au pays du Jin Ping Mei – qui continue là à me narguer.
C'est insupportable.
Hul pour hul je préfèrerais voir affiché un délicat derrière féminin délicieusement pommelé !
Rédigé par : Caserte | 26 décembre 2020 à 08:24
@ Lucile | 24 décembre 2020 à 13:07
Bien d'accord avec vous et sur l'image et sur le développement...
Rédigé par : Mary Preud'homme | 25 décembre 2020 à 21:28
@ Bruno Crayston | 25 décembre 2020 à 13:18
Oui... Et alors ?...
Rédigé par : Giuseppe | 25 décembre 2020 à 16:38
@ Serge HIREL | 25 décembre 2020 à 10:57
« Êtes-vous certain ? Trois lignes ? Autant que cela ?... Trois mots ne suffisent-ils pas : »
Effectivement j’ai exagéré sur le contenu. Trois lignes c'est déjà beaucoup.
Je fais partie d’une époque où les garçons écrivaient à leur petite amie au stylo à plume avec une belle encre bleu marine (surtout pas le stylo Bic au bleu impersonnel).
L’inspiration venait naturellement et il n’était pas rare d’écrire plusieurs pages en s’appliquant pour que l’écriture soit belle et si possible sans trop de fautes d‘orthographe.
On attendait ensuite impatiemment la réponse de la belle. Et lorsque le facteur apportait la lettre tant attendue, c’était avec émotion qu’on la décachetait.
Maintenant c’est le texto, parfois un mail qui permet de développer un peu plus, mais il manque l’essentiel, l’écriture manuelle qui apporte sa petite touche personnelle.
Tout fout l’ camp !
Rédigé par : Achille | 25 décembre 2020 à 16:17
@ Wilfrid Druais | 24 décembre 2020 à 22:40
C'est la meilleure définition que je connaisse sur le thème "l'argent ne fait pas le bonheur".
Wil, vous êtes, et de loin, un des plus grands philosophes animaliste (l'humain bien sûr) de ce blog.
C'est dans la lignée de tous ceux qui disent que si on réduit les dépenses des Assemblées ce n'est qu'une goutte d'eau. La goutte d'eau, je suis prêt à l'accueillir dans mon verre.
Cela arrange bien ces goinfres de la politique de distiller (pas de la crème d'Armagnac de l'habitant) cette petite musique, quand on sait la "Situation matérielle du député fiche n° 17".
Un beau livre que vous convoitez, un intérieur cuir rouge dont vous rêviez gamin avec votre Dinky Toy, certes ne font pas le bonheur : "Pas forcément mais ça aide bien quand même, soyons sérieux. Y'en a marre de ces célébrités pétées de thunes qui viennent pleurer sur leur "pauvre" condition de riches." (Wil).
Quelle lucidité !
Wil, je vous imagine le feutre sur la tête, debout contre le zinc dans un des bars étudiants où nous allions, l'Entrecôte au petit jour à Toulouse. Le Pigalle local, votre carte de presse en poche en train d'enquêter.
Un plaisir de vous lire.
Rédigé par : Giuseppe | 25 décembre 2020 à 14:19
Je l'ai vu, le long du High à Oxford, des hommes autour de lui, gardes du corps ai-je pensé, il marchait tranquillement, ainsi que les hommes autour de lui, allant je ne sais où en direction de Magdalen Bridge.
C'était les années 70, près des années 80...
Rédigé par : Bruno Crayston | 25 décembre 2020 à 13:18
Richard Burton faisait partie de cette génération d’acteurs dont la beauté et la présence leur permettaient de ne pas trop se fouler pour être excellents.
Burton a toujours été marmoréen, il lui suffisait de réciter son texte pour crever l’écran.
Robert Mitchum, Lee Marvin, Humphrey Bogart, William Holden, Robert Ryan, John Wayne, Gary Cooper étaient tous sur le même registre, parler sans sourciller, dégainer sans grimacer et mourir sans en faire des caisses.
Au tournant des seventies on a vu éclore l’école des comédiens au physique banal qui ressemblaient au pizzaiolo du coin et à qui Hollywood en a demandé un peu plus qu'à la galerie des bustes de la génération précédente ; sont arrivés Dustin Hoffman, Al Pacino, de Niro, Tom Hanks, qui lui, ressemble à un délégué syndical CFTC (syndicat français).
Tous excellents comédiens par ailleurs.
Zemmour y verrait une décadence, l’Olympe des héros de notre jeunesse détruite, snif. En fait Hollywood a tout simplement compris notre époque, le héros doit ressembler à tout le monde, plombier, charcutier, garagiste.
La France s’y met aussi, mais avec moins de bonheur, qui supporte encore Darroussin, Yvan Attal, Berléand etc. ?
Rédigé par : Savonarole | 25 décembre 2020 à 12:21
Eh bé, ça fait plaisir de lire Joyeux Noël, parce que ce n'est pas souvent qu'on aura vu et entendu le mot JOYEUX, cette année...
Pour compenser et rattraper le temps perdu, je propose que l'an prochain on dise, joyeux jour au lieu de bonjour.
En attendant BON NOËL à tous ! ;-)
Rédigé par : Tipaza | 25 décembre 2020 à 11:28
Concernant les pipoles, on leur demande seulement de faire le job d'acteur, de chanteur ou autre mais de ne surtout pas se mêler de politique.
Ce qu'avaient compris Burton et Taylor, semble-t-il. Aujourd'hui, c'est à celle ou à celui qui va vouloir nous transmettre sa science infuse. La dernière cérémonie des César fut une catastrophe.
JOYEUX NOËL à tous.
Avec peut-être la sortie du tunnel : l'arrivée du vaccin Moderna qui semble plus intéressant sur le plan logistique que le Pfizer. Wait and see.
https://www.franceinter.fr/sciences/vaccins-moderna-et-pfizer-des-profils-assez-similaires
Grâce à ces vaccins efficaces pendant quelques mois et qu'il faudrait renouveler tous les ans apparemment, les personnages politiques auront enfin une parade pour ne plus être poursuivis en justice.
Nous aurons la paix avec toute cette histoire de Covid et nous pourrons enfin (espérons-le) nous libérer de cette dictature sanitaire.
Rédigé par : Isabelle | 25 décembre 2020 à 11:15
@ sylvain 24 décembre 09:28
Vous êtes comme Catherine Lara qui répondait à un journaliste "la première chose que je regarde chez un homme c'est sa femme".
Rédigé par : breizmabro | 25 décembre 2020 à 11:12
@ Achille 24 décembre 2020 à 07:33
« Trois lignes et on s’est tout dit. »
Êtes-vous certain ? Trois lignes ? Autant que cela ?... Trois mots ne suffisent-ils pas : « Quand ? », « Où ? », « Sûr(e) ? » ?… Trois mots et… Bon, vous avez compris. Le smartphone est un outil merveilleux.
« …la femme est un sujet sur lequel vous aimez vous étendre » (@ Tipaza)
Bravo ! Vous voici contre, tout contre… le talent de Guitry.
Rédigé par : Serge HIREL | 25 décembre 2020 à 10:57
Il y avait des lumières et des rues musicales, vouées à des êtres presque anonymes, indifférenciés, jetant des regards affairés derrière leurs boîtes à gâteaux, aussi ternes que pressés, c'est bien Noël. Et la neige, paraît-il, s'en est mêlée, pour parfaire l'illusion.
L'éclat d'un acteur exceptionnel, si bien décrit par l'un de nous, avec des remarques pointues sur son vécu artistique et personnel, a illustré les choses, pauvre et magnifique destin, au faîte des excès, et si loin de nos petites vies, consommées avec parcimonie entre un ministre de la santé et la peur de la maladie. La soûlerie trouve ses lettres de noblesse dans l'abandon des codes de l'existence en collectivité. Il faut être seul pour déchoir et briller en même temps. Le regard des autres ne s'attarde que sur un côté, et c'est comme ça que l'anonyme aux boîtes à gâteaux croit vivre un moment privilégié par sa folie passagère de mangeaille, qu'elle vienne du faubourg-saint-Germain ou du supermarché de la zone industrielle.
Quelque part, pourtant, le silence règne, les larmes affleurent et le coeur bat trop fort: les gendarmes barrent l'entrée de l'église et s'écartent pour laisser passer le vieil homme trébuchant qui vient seulement chercher une parole.
Que nos hôtes et nos compagnons de blog, heureux ou attristés, trouvent chez leurs proches, l'éclat de leur lumière intérieure.
Rédigé par : genau | 25 décembre 2020 à 10:24
A la lecture du titre, j’ai imaginé quelques secondes qu’un coup d’Etat soudain s’était produit au sein du royaume bilgérien ! Un terrible révolution de palais qui, comme toutes les révolutions, avait débuté par la prise de contrôle des moyens de communication… Pascale s’était donc emparée de l’ordinateur de Philippe… Seule une femme pouvait avoir trouvé ce titre flamboyant, proclamer ainsi sa flamme pour cet acteur mythique, défier une rivale telle Liz…
Mais j’avais oublié que nous étions à quelques heures de Noël, que les révolutions, ce soir-là, ne sont pas de mise, que Pascale et Philippe, comme nous tous, préparaient amoureusement la fête et surtout que notre hôte, de temps à autre, adore surprendre son lecteur et aime l’art délicat du contrepied.
Ainsi, cette fulgurance épistolaire est de l’admiration de la part d’un homme qui, au fil de son expérience, a appris à discerner l’humanité sous le factice, la vérité sous la mondanité, l’intime sous le paraître. Derrière ses amours fracassantes, ses rôles spectaculaires et ses vies turbulentes, Burton cachait donc une tout autre personne, ce qui, dans ce monde fabriqué des stars, assoiffés de gloire et d’argent, est plutôt rare.
Coïncidence de l’actualité, Claude Brasseur est mort mardi. Côté vie privée, tout sépare ces deux immenses vedettes. Mais ils avaient le même goût dévorant des planches et des caméras, se savaient adulés sans pour autant être happés par la gloriole, préservaient tous deux, chacun à leur manière, des jardins secrets et refusaient de prendre leur métier en otage pour, à la ville, jouer les gourous.
« Tant d'acteurs signent des pétitions. Pas lui. Tant d'artistes nous disent quoi penser. Pas lui. Tant de vedettes se prennent pour plus qu'elles ne sont. Pas lui », écrit notre hôte à propos de Richard Burton. Trois compliments qui, à un détail près - il a signé une pétition en 2013 - s’adressent aussi à Claude Brasseur.
Trois compliments qui devraient faire réfléchir ceux des artistes qui, sans même pouvoir être un instant comparés à ces deux-là, se précipitent sur les plateaux TV et dans les shows, parfois même sortent le stylo pour, sûrs que leur maigre notoriété leur apporte ce droit, tenir des discours définitifs sur des sujets qui leur sont étrangers et tenter d’entraîner leur public vers des convictions que, parfois, ils viennent tout juste eux-mêmes de découvrir…
Le réquisitoire lu… - pardon, le billet lu -, il m’a semblé qu’une conclusion s’imposait, à la mode des grands procès d’assises. « Accusé Burton, levez-vous ! », tonne le président. Voici la sentence : le jury vous condamne à la peine réclamée par Monsieur l’Avocat général : une salve d’applaudissements longs et nourris en votre hommage ! ».
Et magistrats, jurés et public de s’exécuter, tandis qu’un indélicat manquant de fair-play peste contre ce verdict qui, dit-il, doit beaucoup à la mansuétude du ministère public à propos des frasques de l’acteur en les qualifiant de « distractions pascaliennes ». « Mais pourquoi donc ‘pascaliennes’ », s’emporte notre homme… qui, bien sûr ne fréquente pas ce blog…
Rédigé par : Serge HIREL | 25 décembre 2020 à 10:10
Bonnes fêtes à la famille Bilger.
Ainsi qu'au voisinage de ce blog accueillant.
Cordialement.
Rédigé par : boureau | 25 décembre 2020 à 09:57
@ sylvain | 24 décembre 2020 à 09:28
"Quand on me demande ce qui me plaît dans un homme, je réponds : c’est sa femme."
A condition que ce ne soit pas celle de ton prochain, nous a ordonné Moïse !
Lequel Moïse n'a, par chance, jamais précisé ce qu'il définissait comme prochain !
Joyeux Noël à toutes et tous !
Rédigé par : Claude Luçon | 24 décembre 2020 à 22:57
Cher Philippe,
Nous venons vous souhaiter de très agréables fêtes de fin d'année ainsi qu'à votre famille.
Et comme ce Noël garde un contexte un peu étrange, nous vous offrons une approche poétique, miroir de cette société.
Très bonnes fêtes aux commentatrices, commentateurs et aux lecteurs qui aiment ou non la poésie.
"Nightmare Before Christmas", un poème original écrit par Tim Burton en 1982, qui inspira "l’Étrange Noël de Mr Jack…"
http://www.tim-burton.net/1982/01/nightmare-before-christmas-le-poeme-original/
Rédigé par : semtob | 24 décembre 2020 à 19:17
Regretter de pas avoir connu une star de cinéma le jour de Nöel permettrait-il d'oublier ?
La Mère ayant conçu son enfant dans l’unique pensée essentiale du Père, le Fils est né à son image divine et destinée à sauver les hommes des liens de l’existence. C’est pourquoi il a été nommé Jésus et que participer le jour de Noël à sa gloire, ouvre les portes de l’éternité.
Nous aurons une pensée pour ceux qui redoutent ce jour, parce qu’ils devront fuir le regard de leurs enfants leur disant « papa, maman, pourquoi n'avez-vous pas pensé à la Noël, le jour où vous avez décidé de vous séparer ? »
Aussi joyeux Noël que possible à tous.
Rédigé par : Xavier NEBOUT | 24 décembre 2020 à 17:56
À quoi ça sert amour, gloire et beauté si le bonheur n'y est pas ? La vie de Richard Burton et d'Elizabeth Taylor n'était que déchirures ponctuées de drames, d'abus d'alcool et de drogues pour atténuer leurs souffrances psychiques. La célébrité et la fortune ne font pas forcément des gens heureux. Ils nous l'ont démontré.
Bon Noël à tous.
Rédigé par : Ellen | 24 décembre 2020 à 17:52
Bon Noël à vous Monsieur Bilger et à tous vos commentateurs.
J’en profite pour citer mes propres fantasmes d’acteurs :
- Dominique Sanda dans le Jardin des Finzi-Contini,
- Michael Lonsdale dans Des hommes et des dieux,
- Mastroianni et Sophia Loren dans Une journée particulière
Des moments de grâce quand la beauté et la bonté affrontent le drame. Pour moi un cadeau idéal en ce jour d'espérance dans un temps morose.
Rédigé par : Olivier Seutet | 24 décembre 2020 à 17:29
@ Tipaza 24/12 10:23
« Cent fois sur le métier remettez votre ouvrage » nous conseille Nicolas Boileau. Grand lecteur selon notre hôte, ce conseil n'a pas dû échapper à Richard Burton qui, certainement insatisfait d'une première relation avec Liz Taylor, a peut-être pensé que remettre l'ouvrage sur le métier permettrait de corriger les erreurs de la précédente expérience !
De plus, convenez que lorsque l'ouvrage a pour nom LT, il n'est point besoin de se faire trop prier pour le remettre sur le métier ! Il y a des ouvrages plus fastidieux.
L'hypothèse vous paraîtra peut-être finalement banale mais les problèmes en apparence les plus complexes n'appellent-ils pas parfois les réponses les plus simples ?
Enfin, je vous ai suggéré cette solution, qui vaut ce qu'elle vaut, pour éviter que vous cogitiez trop pendant cette fête de Noël.
Rédigé par : Michel Deluré | 24 décembre 2020 à 16:43
Joyeux Noël à Pascale et Philippe Bilger. Merci pour ce blog.
Joyeux Noël à tous les commentateurs de ce blog.
Une petite trêve bienvenue pour rompre un peu avec la morosité ambiante.
Bon réveillon autour d'un menu gourmand puis éventuellement en regardant un bon vieux film, avec Richard Burton et Liz Taylor (par exemple).
Bonnes fêtes à tous
Rédigé par : Michelle D-LEROY | 24 décembre 2020 à 16:26
S’habiller chez Burton of London déjà, non ? (Je ne dis pas babiller, attention !)
Rédigé par : Cactus de Noël | 24 décembre 2020 à 15:04
Si Tipaza-Clitandre permet :
D'amour violet, belle Liz, me font mourir vos beaux yeux.
Rédigé par : Aliocha | 24 décembre 2020 à 14:05
Je ne sais pas si les autres dames blogueuses seront d'accord, mais en leur nom je remercie Pascale Bilger de nous avoir offert cette belle photo d'un très bel homme. Un vrai cadeau de Noël. Effectivement il a la tête qui correspond à ce que dit Philippe de lui. Liz Taylor avait donc aussi bon goût qu'elle était belle.
La question de Tipaza est fort intrigante, mais en se mettant à la place des intéressés, on s'aperçoit qu'elle ne peut se poser en ces termes qu'une fois l'histoire terminée. Comment pourrait-on jamais être sûr d'être le dernier ?
Après avoir été rejeté par l'autre, ou l'avoir rejeté, on doit bien savoir, si on ne l'avait pas compris la première fois, que cela peut arriver encore à tout moment, contrairement à Sisyphe, qui se sachant enchaîné pour l'éternité, n'avait plus rien à craindre... ou à espérer.
Rédigé par : Lucile | 24 décembre 2020 à 13:07
@ Achille | 23 décembre 2020 à 22:02
Quand on l'a vue dans La Mégère apprivoisée (The Taming of the Shrew) où elle semble se jouer elle-même tout autant que la Mégère de Shakespeare, la connaître oui mais de loin !
La vie du couple Burton montrait que Richard était loin d'avoir apprivoisé Elizabeth.
Rédigé par : Claude Luçon | 24 décembre 2020 à 12:42
@ sylvain | 24 décembre 2020 à 09:28
« Quand on me demande ce qui me plaît dans un homme, je réponds : c’est sa femme. »
Pas sûr que ce soit réciproque ! :)
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@ Tipaza | 24 décembre 2020 à 10:23
« Je vous laisse méditer cette hypothèse. »
Impressionnant ! On dirait du Wil quand il est à jeun. Mais franchement nous imposer ce thème de réflexion à quelques heures du réveillon, c’est dur !
Il est vrai que ce sera encore plus dur après...
Rédigé par : Achille | 24 décembre 2020 à 11:15
@ tous, je souhaite un joyeux réveillon, en tout cas le meilleur possible, pour ce Noël si particulier, le premier du genre sous ce nouveau régime: la dictature. N'oubliez pas le couvre-feu de nouveau demain ni la... nervosité de la soldatesque affectée à son contrôle. Joyeux Noël.
Rédigé par : GERARD R. | 24 décembre 2020 à 10:40
Si j'en juge par le billet, il semble que Richard Burton n'ait pas apporté l'esquisse de réponse à la question qui taraude tout homme normal:
En amour vaut-il mieux être le premier, ou le dernier ?
Le premier, qui tel Pygmalion invente le sentiment amoureux chez la femme, et la façonne pour la suite de son existence.
Ou vaut-il mieux être le dernier, celui avec qui elle reste pour de bonnes ou mauvaises raisons.
L'habitude, ce fil de soie qui devient une chaîne, ou au contraire le charme de la découverte d'une personnalité, changeante avec le temps, ni tout à fait la même, ni tout à fait une autre.
Certes RB n'a pas été le premier, ni le dernier. Mais enfin sa double expérience maritale avec la même femme, lui donne un avantage expérimental à nul autre pareil. Deux débuts et deux fins, voilà qui n'est pas commun.
J'aurais aimé qu'il donne des explications sur le second début. Le premier on devine, il a dû être banal comme chez tous les hommes, mais le second.
Par quel mystère mystérieux recommencer cette épreuve, d'autant plus qu'alors il n'écrivait plus sur une page blanche, mais sur un palimpseste dûment gratté.
Il y a du mythe de Sisyphe chez Burton, ou du masochisme, ou un amour incompris en et par lui, ou le tout ensemble.
Et la seconde fin, est-elle vraiment si différente de la première, voilà qui aurait été intéressant à lire, non pas par curiosité malsaine, mais par curiosité de l'âme humaine.
Deux débuts et deux fins, identiques à peu de choses près.
Et si Richard Burton était plus qu'un acteur, mais l'exemple de ce qui peut nous arriver si par malheur ou par bonheur, je ne sais, la réincarnation était vraie.
Nous referions les mêmes erreurs aux mêmes endroits avec la même naïveté et la même volonté.
Je vous laisse méditer cette hypothèse.
Rédigé par : Tipaza | 24 décembre 2020 à 10:23
Quand on me demande ce qui me plaît dans un homme, je réponds : c’est sa femme.
Rédigé par : sylvain | 24 décembre 2020 à 09:28
Alors là, je vous dis... c'est la fin du monde. Un virus chinois envahit la planète, Jupiter rejoint Saturne... et Philippe Bilger écrit "mais pas que".
Rédigé par : Robert Marchenoir | 24 décembre 2020 à 09:06
@Tipaza
« Qu'en pensez-vous, de toutes ces façons-là, laquelle est la meilleure ? »
Molière ne vous aurait pas démenti. Les femmes sont toujours sensibles aux belles phrases d’un galant énamouré, peu importe le sens des mots.
Enfin c’était avant l’arrivée des smartphones, parce qu’aujourd’hui tout se passe par texto. Trois lignes et on s’est tout dit.
Quant à vos pensées, depuis plus de dix ans que je lis vos commentaires, j’ai bien senti que la femme est un sujet sur lequel vous aimez vous étendre.
Rédigé par : Achille | 24 décembre 2020 à 07:33
J'aurais bien voulu que nous vivions dans un monde de bienveillance mutuelle... Mais "les gens sont méchants". Cependant, dans les fêtes, on assiste tout de même à l'offre mutuelle de bons vœux.
Et cela motivé non par l'hypocrisie mais la bienveillance mutuelle... Un peu de chaleur et de lumière au cœur de l'hiver. Merveilleux, entraînant au bon sens du mot.
Alors bonnes fêtes à tous !
Rédigé par : Lodi | 24 décembre 2020 à 07:09
59 ans, organes internes fauchés en plein vol, vingt ans de plus que Dylan Thomas, tout de même, même en feu, posait toujours son Spitfire sur l'herbe et ses nids de poule, il connaissait La Parenthèse de David Jones par cœur, se la récitait dans l'habitacle, paraît-il, un texte qui lui transmit l'intelligence de la voix, certainement, comme on a pu parler un jour de la main pensante de Michel-Ange, c'est ce qui doit aussi vous marquer chez lui, le doublage de son timbre en français n'était pas spécialement mauvais, d'ailleurs.
Des organes baignant comme des spectres de fruits dans le flacon de son corps, Quel est ton poison ? Comme on dit en anglais lorsqu'on vous propose un verre, ses Hamlet avaient l'embarras des bouchons de carafe les plus divers, cela donnait du goût à ses interprétations, aucun formalisme, pas plus de traces de flaques de formol.
L'évaporation, vous-dis-je, cela rendait de la musique.
Beaucoup de couvertures d'Ici-Paris, si ma mémoire est bonne, de cancans urbi et orbi, du Todd, du Fisher, même sur les étals de France jusqu'à Rome, pas mal de mauvais bruit pour rien.
Des dithyrambes un peu alambiqués, des playdoyers un peu trop subtils, sur son jeu, de la part de Gielguld et Laurence Olivier, mais justement, l'assurance qu'ils étaient vrais, au fond, les acteurs du Globe sont coquets et gens qui ne regardent pas, en arrière et en colère, tantôt en douceur vers l'avant, à la dépense verbale.
J'aimais beaucoup ses rôles vers la fin, son visage de neige dans le Hutton de Where the Eagles Dare, télemark et cabine de téléphérique géniaux en compagnie de Clint, son Ritt de passage en Leamas, vers 1965, le clair-obscur poussiéreux de l'image, comme une perle oubliée dans un mouchoir à carreaux, sa matité, brillante sur un fil, extra elle aussi, plus tard encore, son O'Brien du Radford de 1984, bijou de présence sans graisse de cabotin, et même lorsque par accident enduit d'elle, s'en purgeant, trouvait moyen d'agir, extrayait le moyeu du jeu, sans faire grincer ses roulements.
Bourvil en personne, dans le Cercle de Melville, n'atteignit pas cela à l'orée de la mort.
Même son Tito de propagande eut quelque chose en propre à verser au dossier du cinéma.
Et cette paradoxale non-apparition dans l'extraordinaire rôle de Marc Antoine du Mankiewicz de 1953, repris par Marlon Brando alors qu'on l'attendait lui, sous la toge.
Un Brando qui réussit l'exploit de libérer sa diction, d'ôter de son palais le chausse-pied qui traînait là depuis la naissance de son phrasé, et qu'il semblait jalousement suçoter lorsqu'il articulait.
La magie planante d'une émulation entre acteurs.
Le planement d'un comédien enfin résolu à ne plus jouer les Mickey, grâce rendue à sir Richard.
Rédigé par : xavier b. masset | 24 décembre 2020 à 01:26
@ Achille | 23 décembre 2020 à 22:02
"Eh bien moi, comme sans doute Tipaza, j'aurais bien aimé connaître Liz Taylor..."
Ah, chaque fois que je vois Liz Taylor, je voudrais pouvoir lui dire, en la regardant droit dans les yeux:
Belle Liz, vos beaux yeux violets me font mourir d'amour.
Ou bien : D’amour mourir me font, belle Liz vos beaux yeux violets.
Ou bien : Vos yeux beaux violets, d’amour me font, belle Liz, mourir.
Ou bien : Mourir vos beaux yeux violets, belle Liz, d’amour me font.
Ou bien : Me font vos yeux violets beaux mourir, belle Liz, d’amour.
Qu'en pensez-vous, de toutes ces façons-là, laquelle est la meilleure ?
Mais dites Achille, depuis quand vous vous permettez de lire dans mes pensées les plus profondes et les plus secrètes, sans mon autorisation ?
Rédigé par : Tipaza | 23 décembre 2020 à 23:26
"Oui, j'aurais bien aimé connaître Richard Burton."
Eh bien moi, comme sans doute Tipaza, j'aurais bien aimé connaître Liz Taylor... :)
Rédigé par : Achille | 23 décembre 2020 à 22:02