Ma seule honte médiatique est d'avoir un jour éprouvé le besoin, face à certaines attaques grotesques dont j'étais l'objet et qui m'étiquetaient d'extrême droite, de me justifier en affirmant que j'étais aux antipodes alors du FN et que je n'avais jamais voté pour lui.
Mais que j'avais aussi le droit, comme citoyen, de réclamer l'équité démocratique et médiatique pour lui parce que je ne pouvais pas accepter, par honnêteté, qu'il soit trop souvent traité comme s'il était interdit.
Est-il permis de s'opposer au RN sans haïr ses électeurs ? Est-ce un clivage choquant, une déplorable contradiction ?
Je n'ai pas changé d'un iota. Sur mes convictions de fond comme à propos de ce que je pourrais appeler le mode d'emploi républicain.
Pour que les choses soient bien claires, je pourrais développer la même argumentation pour tout parti qui serait soumis au même discrédit, sur l'ensemble de l'échiquier politique.
Pour en venir au coeur de mon propos, ce n'est pas seulement que je déteste les éléments de langage ressassés depuis quelque temps contre Marine Le Pen, à l'évidence inscrits dans une offensive qui espère être déterminante, mais surtout j'ai en horreur, derrière ces attaques politiques téléguidées, ce qui relève d'un mépris à l'encontre de la multitude de citoyens qui ont le culot de soutenir le RN.
Au point que le pouvoir rêvant de l'affronter au second tour de 2022 en a dorénavant également peur. 48 % à 52 %, pour la plus récente enquête sur les intentions de vote. On comprend qu'Emmanuel Macron et ses inconditionnels, sans croire à une défaite, s'acharnent sur la seule cible tant désirée, puis tant redoutée aujourd'hui.
Est-ce un motif pour être aussi ridicules dans la dénonciation politique d'une Marine Le Pen à cause de sa probable présence au second tour ?
Elle ne serait pas une "adversaire" mais une "ennemie de la République" - Clément Beaune a donné le "la", suivi comme il sied pour un très proche du président - et Gérald Darmanin est passé avec elle de la connivence moqueuse et souriante au jardin d'enfants puisqu'il paraît qu'elle est non seulement "une ennemie" mais en plus "méchante".
Pour Eric Dupond-Moretti, elle est également "menteuse et incompétente".
Christophe Castaner qui ministre s'est aplati face à ceux qui exprimaient avec Assa Traoré leur haine de la France, de la République et de ses organes, reprend l'antienne "d'ennemie de la République". De sa part c'est saumâtre !
Gabriel Attal "rêve d'un second tour sans Le Pen" et ajoute : "Il faut que Marine Le Pen soit reconduite à la frontière de la vie politique par les Français" (Morandini). C'est drôle, insultant mais étonnant.
Ces Français dont il sollicite le vote sont-ils les seuls dans notre pays ? Que fait-il des 20 à 25 % qui continuent d'être séduits par le RN ? Sont-ils pestiférés ? Le pouvoir devrait d'autant plus s'en préoccuper que pour beaucoup d'entre eux, leur adhésion et leur extrémisme sont la conséquence directe des faillites du gouvernement, surtout sur l'immigration, l'islam et la sécurité. Avec le soupçon permanent d'un deux poids deux mesures qui affecte la confiance publique !
Ces citoyens prêts à voter pour le RN et qui résistent à ce torrent concerté sont-ils donc perdus à vie, ostracisés, tel un grand bout de France qui n'aurait pas droit à la démocratie ? On les laisse croupir nombreux dans leur coin et on les traite avec condescendance : les pauvres, ils ne savent pas ce qu'ils font !
Je ferais exactement le même raisonnement et dénoncerais le même mépris s'il s'agissait des militants et des soutiens de LFI. Je ne parviens pas à m'habituer aux démarches tordues de ce pouvoir qui avait promis un nouveau monde (très vite enterré au profit de l'ancien poussé à son comble) et le rassemblement de tous les Français alors que ces dernières années ont montré un pays plus que jamais déchiré et des Français mis délibérément hors jeu.
En réalité, derrière cette attitude qui n'est pas inspirée par une plénitude républicaine, il y a malgré tout l'intuition que les jeux sont faits, qu'il suffit de laisser aller encore un peu comme cela et que la réélection sera assurée.
Il faut dire aussi qu'une certaine opposition - Christian Jacob et LR n'ont pas lésiné sur la passivité - y a mis du sien pour conforter le pouvoir dans sa quasi-certitude que tout est acquis pour le macronisme.
Mais que va-t-on faire de ces nombreux Français qui vont voter pour le RN ? Au rebut ?
Le paradoxe est que cet entêtement de ne s'en prendre qu'à Marine Le Pen sur un mode politiquement si peu plausible et parfois infantile masque une véritable pauvreté dans l'argumentation technique et la contestation démocratique - "ennemi de la République et méchante" sont des leurres qui masquent le vide de la contradiction.
J'éprouve une véritable nausée républicaine face à l'indifférence de ce pouvoir à l'égard d'une part de la France, sans doute la plus populaire, peut-être la plus désespérée. Parce qu'elle ne pense pas, ne sent pas comme moi, qu'elle est moins privilégiée que moi, que nous, elle devrait m'être étrangère ? Une sorte de séparatisme prétendument honorable ! Rien ne m'insupporte plus que cette unité brisée non par les dissensions des opinions mais par le mépris d'en haut.
Je ne parviens pas à accepter que les luttes politiques et les antagonismes partisans fassent oublier à ceux qui nous dirigent que tous nos compatriotes sont à respecter et que cracher stupidement sur Marine Le Pen ne la fera pas perdre mais, au contraire, renforcera le désir de ses électeurs de lui prêter une écoute, de lui apporter une considération et une confiance auxquels eux-mêmes n'ont jamais eu droit.
Aujourd'hui moins que jamais.
Parce qu'ils vont mal voter, ils ne seraient plus des nôtres ?
Cette attitude est scandaleuse. Marine Le Pen n'est pas "méchante", c'est une adversaire politique. Les citoyens qui la soutiennent n'ont pas à avoir honte même si, sur un mode totalement contre-productif, on les stigmatise en les ignorant. Comme si ce "peuple" ne comptait pas.
Je n'ai jamais voté pour le RN et je voterai pas pour lui demain mais si j'en avais la moindre envie, ce gouvernement ne parviendrait pas à m'en détourner.
Combattre, oui, mais nous ne combattons, dans tous les cas, que des Français.
Je continue plus que jamais à être clivé mais je n'ai pas tort.
@ Exilé
"Il faudra tout de même que l'on nous explique clairement un jour, au-delà des stéréotypes à usage polémique, en quoi consisterait cet « extrémisme » des électeurs du RN..."
Simple:
1. Risque de dérive cléricale.
2. Risque de dérive autoritaire.
3. Risque de dérive chauvine.
À défaut de trouver de meilleurs mots.
Le premier point touche à la liberté de conscience. Le second point touche à la liberté d'expression. Le troisième point touche aux tensions sociales de type interethnique. Et les électeurs du RN en sont moins coupables que les penseurs dans l'ombre du RN...
N.B.: je n'ai jamais dit que l'État islamique n'était pas clérical, pas autoritaire et pas xénophobe, hein... juste au cas où le sobriquet d'"islamo-gauchiste" me serait accolé simplement parce que je remets le clocher au milieu du village en ce qui concerne le RN...
Rédigé par : F68.10 | 23 février 2021 à 13:02
Cher Philippe,
J'ai lu vos réflexions de ce jour avec intérêt.
À propos de Mme Le Pen, je me pose une autre question : pourquoi tant d'hommes et de femmes qu'on entend dans les débats TV n'osent-ils pas dire franchement "J'ai voté pour Mme Le Pen" ou "Je vais voter pour Mme Le Pen" ?
J'ai entendu par exemple plusieurs fois Eric Zemmour (que tout le monde peut écouter chaque jour) refuser de dire pour qui il avait voté. Des journaux nous disent qu'il sera peut-être candidat à la présidentielle*. Nous verrons bien.
J'ai envie de dire à Ivan Rioufol, à Charlotte d'Ornellas, à André Bercoff et quelques autres piliers des débats TV : "Quand allez-vous nous dire clairement pour qui vous avez et vous allez voter ?"
Sur ce blog, une dizaine d'habitués lepenistes (au bas mot) pourraient aussi nous le dire clairement.
Moi je dis, très clairement : quoi qu'il arrive, au premier tour et au second tour de la prochaine présidentielle, je ne voterai PAS pour Mme Le Pen. Et aux législatives qui suivront, je ne voterai pas pour le candidat de son parti dans ma circonscription. Quoi de plus clair et net ?
*S'il était vraiment candidat, cela aurait, à mes yeux, au moins un très bon effet : réduire le score de Mme Le Pen au premier tour, et, Dieu soit loué, l'empêcher d'être au second tour.
Rédigé par : Patrice Charoulet | 23 février 2021 à 12:34
"Pour Eric Dupond-Moretti, elle est également "menteuse et incompétente" (PB)
C'est vrai, mais elle n'est malheureusement pas la seule, la classe politique en regorge...
Pour être (un peu) plus sérieux, cette stratégie d'ostracisation et de de diabolisation, qui dure depuis des lustres et que tous les partis mettent plus ou moins en action, a montré son inefficacité. Mesdames et Messieurs les politiques, au lieu de vitupérer contre le RN, cessez d'apporter votre soutien plus ou moins implicite à des Assa Traoré, cessez de mettre en cause les FDO, bref, cessez d'être angéliques et répondez aux inquiétudes des Français (sans oublier les Françaises !). Appliquez l'un des principes de Jeff Bezos (je sais, maints d'entre vous diront que c'est une mauvaise référence, n'empêche qu'il a réussi) : soyez plus attentifs à vos clients qu'à vos concurrents.
Souvenez-vous de cette conner*e sortie par Bernard Tapie, il y a maintenant pas mal d'années : "Le Pen, c'est un salaud ! Les électeurs de Le Pen sont des salauds !". Ce n'est sûrement pas avec ce genre d'imprécation qu'on récupérera les électeurs du RN, si tant est que ce soit possible.
Comme vous, cher Philippe, je n'ai pas d'attirance pour le RN, mais je connais des personnes très honorables qui votent RN. De même que je connais des personnes très honorables qui votent coco (oui, il en reste).
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@ Denis Monod-Broca
"Quand je poste un commentaire sur un blog de droite, il arrive que je me fasse traiter d’islamo-gauchiste. Au contraire, sur un blog de gauche, l’injure suprême qu’il m’arrive de recevoir est extrême droite. Tout est dit. Personne ne se veut ni islamo-gauchiste, ni d’extrême droite, ces deux termes sont utilisés, par le camp d’en face, pour désigner l’adversaire et le dénigrer."
Les insultes "fasciste" et "bolchévique" ne veulent plus rien dire car elles ont été galvaudées depuis belle lurette !
Au début des années 70, lorsque j'étais étudiant, des zozos poilus et chevelus essayaient déjà de nous faire gober que le Che était un héros et que Chirac était facho ! Quant à moi, on me taxait d'anticommuniste primaire. J'ai tenté ensuite d'accéder au grade supérieur d'anticommuniste secondaire, mais je n'y suis jamais parvenu...
Rédigé par : Alpi | 23 février 2021 à 12:16
"Je n'ai jamais voté pour le RN et je voterai pas pour lui demain" (PB)
Cher M. Bilger, quand vous saurez nous dire pourquoi, n'hésitez pas, car rien dans vos écrits ne nous permet de le savoir.
Si bien que vous accréditez l'idée qu'on peut avoir les opinions du RN et voter Macron.
En bordeluche, vous commencez à dailler grave.
Rédigé par : Xavier NEBOUT | 23 février 2021 à 12:15
Les islamo-gauchistes d’un côté, Génération identitaire de l’autre. Tel est le sujet qui enflamme les plateaux TV en ce moment.
La politique n’a jamais atteint un niveau aussi pitoyable depuis des décennies.
Si l’on ajoute à cela les délires des écolos vegan qui obligent les enfants à ne pas manger de la viande dans les cantines, on frise carrément l’hystérie.
Pas étonnant que la cote de popularité d’Emmanuel Macron soit au plus haut (41 %).
On va où là ?
Rédigé par : Achille | 23 février 2021 à 11:37
Charles Millon, à Lyon, avait déjà fait les frais de ce que notre hôte dénonce à raison.
Le clivage, publicité mensongère, a recouvert le pays de sa lèpre de corruption où, depuis les années quatre-vingt, les budgets de communication exigent des fonds pour se faire élire qu'on ne trouve qu'en se soumettant aux puissances financières, prélevant impunément sur chaque contrat public son écot pour mieux recouvrir le pays de rond-points, de ralentisseurs, de zones infectes d'activité qui détruisent les paysages, promulguant des lois inutiles qu'il est de l'intérêt de tous de ne pas faire respecter, vu qu'on les transgresse ainsi pour se faire élire à coup de slogans et de spots télévisés impayables autrement que par ces comportements délétères, où les convictions ne sont devenues que des excuses pour justifier l'achat et la vente, non seulement des circonscriptions, mais des principes démocratiques fondamentaux.
Aussi, quand un jeune homme assez intelligent pour user de ce que la Constitution qu'un général visionnaire avait pressenti permet, il est naturel que la réaction perverse ne sache que se multiplier, le clivage ne sachant magnifier que le mensonge qu'il a induit, répétant les fautes comme autant de preuves fallacieuses des erreurs revendiquées, contaminant de sa violence le corps entier qui ne sait plus répondre au divisé que par le divisé, accomplissant la métastase de ce cancer du clivé, qui ne sera jamais soigné par le clivé.
Dans son entretien avec Darius Rochebin pendant la campagne de 2017, Macron avait parlé du sentiment d'un inconscient catholique en France, reste de la culpabilité d'avoir tué son roi. Il sait donc parfaitement quel est le fondement gaullien de la Constitution, ce qui lui a permis de remporter l'élection, mais qui, on le voit bien, ne suffit pas à gouverner dans le sens des réformes indispensables qu'il souhaite à raison pour le pays.
À mon humble avis, il a été pris à son mot de jupitérien par l'audience, perdant alors le juste rapport christique, rapport parfait entre le vertical et l'horizontal du triomphe de la croix, que l’apprentissage cruel du pouvoir lui intime de retrouver, ou de trouver, et qui lui permettra alors la réélection, ravivant le profond sentiment de ce qu'est la France, ce seul pays selon de Gaulle qui sait parler au monde en d'autre termes qu'une dialectique de domination. Ses interventions à Davos le démontrent, il est assez intelligent pour savoir inviter le peuple à retrouver ce sens profond d'être français qui saurait rendre au pays sa fierté, en lui rendant l'hommage qu'il mérite à avoir su, et à devoir continuer à savoir résister aux vagues démagogiques qui menacent gravement les démocraties, notamment anglo-saxonnes, profitant pour revivifier l'Europe, devenue cette messe sans foi que dénonçait Delors, et proposer l'exemple d'une prospérité par la réconciliation.
Y'a du boulot, allez la France !
Rédigé par : Aliocha | 23 février 2021 à 10:53
@ Achille | 23 février 2021 à 07:24
"Il ne faut pas avoir honte d’avoir affirmé un jour être aux antipodes des idées du FN, Philippe Bilger. C’est plutôt un bon point pour vous."
Mais être un antipodiste idéologique, comme il vous arrive de l'être, ça c'est un mauvais point pour vous !
Bon, je reviendrai, pas le temps !
Rédigé par : Tipaza | 23 février 2021 à 10:43
« Je continue plus que jamais à être clivé mais je n'ai pas tort. » (PB)
Si, vous avez tort !
Si vous étiez lapidaire et qu'entre vos mains vous étiez occupé à séparer les strates d'un minerai précieux (de préférence), je vous regarderais faire et attendrais patiemment de voir sortir votre création éblouissante autant que l'est le Cullinan...
Mais vous n'êtes pas diamantaire, dès lors, votre clivage n'est pas une qualité, c'est pourquoi je vous invite à visiter Teilhard de Chardin !
Il serait bon de ne pas répéter la bouche en cœur, les trivialités d'ici ou là, de tenter la connivence avec le peuple, sous couvert d'ouverture d'esprit, de bonté ou d'intelligence, car il faut savoir une chose : le peuple est rempli de vide, il ne sait que suivre ses tripes et en cela il a non seulement raison, mais aussi du discernement, car survivre justifie beaucoup d'égarements. Et qui pourrait leur reprocher ce penchant, celui qui trouverait à redire sur celui des grenouilles...Apta natando ranarum crura – Ovide
Mais je ne pense que vous soyez ni du peuple, ni occupé à survivre, ainsi, il n'est pas inintéressant de se pencher sur la noosphère, et plutôt que de revendiquer le clivage imbécile, rechercher d'autres voies...
Car enfin, si les hommes « sages » sont comblés devant un match de foot, à genoux devant la nullité, en extase devant le vide, remplis d'avidité pour le pouvoir et le paraître, il n'y a plus aucune illusion à nourrir sur l'issue...
PS : Je me demande si je ne suis pas impolie ??
Rédigé par : duvent | 23 février 2021 à 10:16
Il y a encore des hommes courageux en France pour dénoncer le fait que nous sommes confinés dans une dictature dirigée par un psychopathe pervers entouré de larbins au service de l'oligarchie financière mondiale.
Le chanteur Francis Lalanne fait l'objet d'une enquête pour "provocation à la commission d'atteintes aux intérêts fondamentaux de la Nation" après une tribune fin janvier appelant à "mettre l'Etat hors d'état de nuire", a appris l'AFP lundi 22 février auprès du parquet de Paris.
https://www.nicematin.com/justice/une-enquete-ouverte-contre-le-chanteur-francis-lalanne-648554
"FAIRE CESSER LE TROUBLE SOCIAL ET POLITIQUE"
Dans cette tribune intitulée "J'appelle", le chanteur assure qu'"il faut à présent mettre l'État hors d'état de nuire au peuple français" et demande la "destitution" du chef de l'État, Emmanuel Macron.
"J'appelle les plus hauts dignitaires de l'armée française à venir au secours du peuple et à faire cesser le trouble social et politique dont souffre depuis trop longtemps la Nation", demande-t-il aussi.
"La criminalisation permanente des individus que nous sommes, par les structures de l'État et les médias, est constitutive de tyrannie", d'après Francis Lalanne.
"Le chef de l'État et son gouvernement s'essuient les pieds sur le Droit républicain comme sur un paillasson" et "il faut à présent mettre en demeure les structures de l'État de faire cesser le trouble manifestement illicite infligé à la Nation par son gouvernement", d'après lui.
"Le gouvernement est en train de commettre insidieusement un coup d'État au nom de la Covid ; et s'apprête à instituer la tyrannie comme un avatar de la République, à l'insu du peuple français", argumente-t-il encore.
https://www.nicematin.com/justice/une-enquete-ouverte-contre-le-chanteur-francis-lalanne-648554
Rédigé par : Ninive | 23 février 2021 à 10:03
"Je ferais exactement le même raisonnement et dénoncerais le même mépris s'il s'agissait des militants et des soutiens de LFI." (PB)
À d'autres, on ne vous entend guère pour modérer les insultes dont ils font l'objet.
Les électeurs du FN ne sont pas les plus désespérés des Français: les plus désespérés, ce sont ceux qui ne vont même pas voter, convaincus qu'ils sont d'avance que cela ne changera rien.
Marine Le Pen - et ses séides - n'est pas une adversaire politique comme les autres car son parti et la galaxie d'extrême droite dont il est la vitrine sont opposés à la démocratie et à l'Etat de droit, on le sait fort bien. Certes, pour la galerie, le discours est lissé, les comportements se veulent exemplaires (au point de ne pas aller manifester en soutien à Génération identitaire), mais dans les arrière-boutiques les pensées racistes et les solutions jusqu'au-boutistes s'affichent sans complexe. Les comptes Twitter des sympathisants et des candidats de seconde zone du parti en donnent une idée.
Stigmatiser le FN est chose tout à fait normale, et en le normalisant vous faites son jeu. C'est votre droit le plus strict mais assumez-le en cessant de vous voiler derrière le "je ne voterai pas pour eux mais" en reprenant ses arguments les plus éculés (les échecs contre l'"immigration, l'insécurité et l'islam").
Rédigé par : Tomas | 23 février 2021 à 09:45
Le pouvoir devrait d'autant plus s'en préoccuper que pour beaucoup d'entre eux, leur adhésion et leur extrémisme sont la conséquence directe des faillites du gouvernement, surtout sur l'immigration, l'islam et la sécurité.
Il faudra tout de même que l'on nous explique clairement un jour, au-delà des stéréotypes à usage polémique, en quoi consisterait cet « extrémisme » des électeurs du RN...
Est-ce faire preuve d'extrémisme que de défendre son pays comme ses aïeux l'ont fait, avec tous les honneurs qui leur sont encore rendus ?
Il est vrai que de nos jours, ne pas donner dans la trahison comme on boirait un verre d'eau en préférant ce qui est étranger à ce qui français, c'est faire preuve d'extrémisme...
Et question extrémisme, il y aurait aussi beaucoup de choses à dire sur les partis et hommes politiques qui se font passer pour respectables mais qui s'acharnent à promulguer des lois scandaleuses.
Rédigé par : Exilé | 23 février 2021 à 09:36
Quand je poste un commentaire sur un blog de droite, il arrive que je me fasse traiter d’islamo-gauchiste. Au contraire, sur un blog de gauche, l’injure suprême qu’il m’arrive de recevoir est extrême droite. Tout est dit. Personne ne se veut ni islamo-gauchiste, ni d’extrême droite, ces deux termes sont utilisés, par le camp d’en face, pour désigner l’adversaire et le dénigrer.
Chacun des deux camps se veut le camp du bien, bien sûr, le camp de la victime. Celle-ci est, pour les uns, Israël et les Juifs, pour les autres, les Palestiniens et les Musulmans. Chacun des deux camps a d’assez solides arguments pour défendre sa position. Pourtant aucune des deux positions n’est intrinsèquement et définitivement juste. Seule façon d’en sortir (réalisme ou idéalisme ?) : la fraternité.
Exemple : si catholiques et protestants, si Allemands et Français s’étaient sentis frères, se seraient-ils, à tant de reprises, entretués ? La question mérite d’être posée.
Mais peut-être les frères, dignes descendants de Caïn, n’en finiront-ils jamais de tuer leurs frères... Y compris en Terre sainte, ou à propos de la Terre sainte...
Rédigé par : Denis Monod-Broca | 23 février 2021 à 09:00
"Je suis clivé, ai-je tort ?"
Enfin !
Il en aura fallu du temps, cher P. Bilger, pour différencier les électeurs de leurs candidats !
Le 48/52 est dans la marge d'erreur. 2 % suffisent à changer le destin.
La Macronie s'affole et commence à perdre son sang-froid.
"Combattre" dites-vous cher P. Bilger.
Non ! Convaincre me semble à la fois plus intelligent et plus efficace. Vous n'en avez pas assez de nos multiples fractures?
Cordialement.
Rédigé par : boureau | 23 février 2021 à 08:54
« Ma seule honte médiatique est d'avoir un jour éprouvé le besoin, face à certaines attaques grotesques dont j'étais l'objet et qui m'étiquetaient d'extrême droite, de me justifier en affirmant que j'étais aux antipodes alors du FN et que je n'avais jamais voté pour lui. » (PB)
Il ne faut pas avoir honte d’avoir affirmé un jour être aux antipodes des idées du FN, Philippe Bilger. C’est plutôt un bon point pour vous.
Mais il semble, à la lecture de ce billet, que cette résolution commence à s’étioler tous les jours un peu plus. Aussi je n’ose imaginer ce qui se passera dans l’isoloir en mai 2022.
Après avoir voté Sarkozy en 2007, puis Hollande en 2012 et enfin Macron en 2017, rien ne vous interdit de voter MLP en 2022, bien sûr. Mais le mieux cette fois est encore d'éviter de le clamer partout autour de vous car vous savez comme les gens sont méchants. Certains pourraient vous le reprocher. :)
Rédigé par : Achille | 23 février 2021 à 07:24
Ce qui est ironique et ridicule dans le débat politique actuel est que nos commentateurs en sont déjà au deuxième tour de la future présidentielle.
Ils oublient comment, au cours des deux dernières présidentielles, les élections ne se sont pas déroulées comme les avaient prévues nos augures politiques.
Ils oublient que la France a déjà connu une situation de ce genre : Croix-de-Feu vs Front populaire, autrement plus vigoureux que ce que nous vivons aujourd'hui : MLP et EM !
Ce qui risque de se produire pour 2022 est que, lassés par ce battage mental incessant Macron/Le Pen, les électeurs, de désespoir, se tournent soit vers le passé LR/PS, toujours très présents en province, ou cherchent une issue toute nouvelle genre Pécresse.
Son interview TV récente nous a fait connaître une femme de caractère, sûre d'elle-même et maîtresse de ses responsabilités actuelles.
Répéter aux Français ce qu'ils pensent est précisément le moyen de les amener à montrer qu'effectivement ils pensent, mais pas comme les augures, contre les augures !
Reproduire ce qui s'est produit lors de la dernière présidentielle !
Essayer une autre formule, passer d'un quadra qui n'a pas particulièrement brillé, à une quinqua née un 14 Juillet.
Tout un symbole !
Une femme vice-présidente des USA avec une forte probabilité d'accéder au poste de Présidente !
Pourquoi pas une femme Présidente en France ?
Il n'y a guère qu'en France où une femme n'a pas encore été au sommet de la gouvernance d'un pays, Inde, Pakistan, Bangladesh, Liberia, Thaïlande... compris.
Rédigé par : Claude Luçon | 23 février 2021 à 01:14