Aujourd'hui on ne couperait plus la tête du roi.
Emmanuel Macron avait raison quand il soulignait la béance, le vide créés dans notre espace démocratique par la mort de Louis XVI et l'obscure nostalgie d'une période de notre Histoire, que les horreurs de 1793 et la guillotine fonctionnant à plein régime n'ont fait qu'aviver.
Dans nos tréfonds, on s'habitue mal à l'absence d'une légitimité mise à mal par un bouleversement révolutionnaire malgré la mythologie dont on l'entoure et la volonté de nous faire croire que la France n'aurait vraiment commencé qu'en 1789.
Les partisans d'une monarchie, d'un roi, respectés parce que détachés du tout-venant et des ambitions dérangeantes, ne seraient plus autant tournés en dérision et trouveraient probablement une écoute moins ironique de la part de beaucoup.
Certes le régime républicain continue à dominer très largement dans l'esprit public mais d'abord parce qu'il serait trop provocateur de l'estimer substituable par un autre.
À considérer certains signes moins superficiels qu'on ne le pense, j'éprouve l'impression, chez moi le premier peut-être, d'une impossibilité et en même temps d'un regret lancinant.
La passion avec laquelle on a regardé The Crown, l'intérêt que nous portons à la monarchie britannique et à d'autres en Europe, l'admiration que nous éprouvons pour la reine Elisabeth II, la considération de la pompe et de l'allure dans lesquelles les obsèques du Prince Philip se sont déroulées, la distance émue qui a été la nôtre face à tant d'événements qui ne relevaient pas à proprement parler de notre monde, ont montré, et pas seulement chez les épris par principe de ces péripéties royales, comme un sentiment de familiarité, presque d'appartenance. Un autre univers sans doute mais dont la tradition assumée, contre toutes les vulgarités du modernisme, nous faisaient du bien, parfois à notre grand étonnement.
Nous serions, nous, en monarchie républicaine depuis l'élection du président de la République au suffrage universel ? Tristement je réponds affirmativement à cette interrogation mais avec le constat immédiat que nous pâtissons des vices de la République et que nous sommes privés des vertus de la royauté.
Non pas que celle-ci, où qu'elle se trouve, n'ait pas connu de dysfonctionnements, de scandales ou d'injustices. Mais la plupart du temps, opposant aux débats politiques multiples, aux affrontements partisans, à l'écume sectaire et idéologique et à la droite ou à la gauche de gouvernement un comportement apparemment neutre, stable et serein, elle permet aux citoyens au moins de se garder d'une inimitié totale, d'une contradiction globale et systématique. Elle se sauve et elle est sauvée du désastre quotidien d'un engagement absolu. En surplomb elle n'est pas indifférente ni désengagée. Mais son engagement est pour le pays, pas pour le parti que l'élection, un temps, a rendu dominant.
Si peu de monarchie avec un président de la République qui, n'ayant jamais été un arbitre, ne cesse de s'abandonner avec volupté, avec un ascétisme feint, un sens du devoir forcé, à la jouissance d'un pouvoir de moins en moins limité. Surtout quand le Premier ministre est tenté de se laisser grignoter ses attributions par révérence, par complaisance.
Si peu de République avec un président usant et abusant du Conseil de défense, avec une vie parlementaire sans aucune équité démocratique (faute de proportionnelle), un groupe majoritaire où quelques personnalités choisies dissimulent une masse inconditionnelle, un pouvoir d'injonction plus que de délibération, une rétention plus qu'un partage, une apparence populaire mais une réalité régalienne...
Un roi trop plongé dans la mêlée pour être consensuel. Une République diminuée avec un monarque trop puissant.
Nous sommes les sujets, les citoyens d'une monarchie républicaine qui représente une synthèse médiocre et très imparfaite entre la grandeur, l'allure et l'impartialité d'une monarchie exemplaire et le caractère pluraliste, égalitaire d'une République digne de ce nom.
@ Aliocha
"La résistance polonaise en ses alliances entre l'Eglise et les syndicats qui finirent par la perestroïka et la chute de l'empire soviétique est-elle si loin de la geste gaullienne..."
Incomparable. Oui. Et on parlait de l'Etat souterrain qui s'est dissout en 45 pour éviter une guerre civile. L'État souterrain et la résistance polonaise furent incomparablement plus sévère et déterminée que la position de la France à cette époque. Je ne vois même pas comment le contester.
"[...]qui, [...] a [...] tenté [...] une synthèse entre le capital et le prolétariat, inventant la protection sociale ?"
C'est Bismarck qui a inventé la protection sociale.
Je vous invite à ne pas trop me relancer sur ces sujets. Il est souhaitable que nous évitions des échanges qui dégénèrent. Veuillez plutôt répondre à Robert Marchenoir qu'à moi. Ce blog vous en sera reconnaissant.
Rédigé par : F68.10 | 30 avril 2021 à 15:33
La résistance polonaise en ses alliances entre l'Eglise et les syndicats qui finirent par la perestroïka et la chute de l'empire soviétique est-elle si loin de la geste gaullienne de rassemblement qui, tout en intégrant les communistes qui furent essentiels dans la Résistance française, n'a jamais cédé à la lutte des classes, mais tenté autour de son mouvement une synthèse entre le capital et le prolétariat, inventant la protection sociale ?
On n'est pas si loin de la définition rocardienne de l'Europe qui inspire Macron, les quatre piliers que sont l'économie de marché, la protection sociale, les droits de l'homme et la démocratie garantissant l'équilibre des forces en présence nécessaire à la paix civile, à même d'inspirer la paix entre les nations, où la concurrence régulée pas l’attention aux plus faibles évite les excès de domination qui ne savent se résoudre que dans les crises, financières ou diplomatiques.
C'est en ce sens que l'idée française formulée par de Gaulle de proposer une autre voie que la domination par la coopération est encore d'actualité, la liberté ne pouvant se conjuguer dans l'égalité que par la fraternité, rêve qu'il s'agirait de continuer à inventer si l'on ne veut pas sans cesse reproduire les erreurs d'un passé qui nous emprisonne, le cauchemar des luttes dont l'histoire témoigne qu'elles ne mènent qu'à l'impasse des destructions.
C'est sans doute là ce qui fonde toujours aujourd’hui le génie de la geste gaullienne qui d'un désastre sut faire une victoire, appuyant la grandeur de la France sur la faiblesse même de ses divisions, mettant par contraste en lumière l'impérieuse nécessité d'une réconciliation, la réelle libération des oppressions qui permettrait à l'animal humain d'enfin accéder à l'empire sur ses instincts de domination, accomplissant le pacte séculaire d'un peuple qui saurait conjuguer son affranchissement avec la liberté du monde.
Rédigé par : Aliocha | 30 avril 2021 à 09:57
@ F68.10
La question est : comment inciter les Français à imiter ce qu'il y a de meilleur ailleurs.
À mon avis, il ne faut ni flatter la vanité nationale, ni l'humilier : ni carotte, ni bâton.
En-cou-ra-ger.
Le Français ? C'est Léon, voir "Les grandes vacances":
"Les vacances étaient bien avancées ; un grand mois
s’était écoulé depuis l’arrivée des cousins ; mais les
enfants avaient encore trois semaines devant eux, et ils
ne s’attristaient pas si longtemps d’avance à la pensée
de la séparation. Léon s’améliorait de jour en jour ; non
seulement il cherchait à vaincre son caractère envieux,
emporté et moqueur, mais il essayait encore de se
donner du courage. Son nouvel ami Paul avait gagné sa
confiance par sa franche bonté et son indulgence ; il
avait osé lui avouer sa poltronnerie.
« Ce n’est pas ma faute, lui dit-il tristement ; mon
premier mouvement est d’avoir peur et d’éviter le
danger ; je ne peux pas m’en empêcher. Je t’assure,
Paul, que bien des fois j’en ai été honteux au point d’en
pleurer en cachette ; je me suis dit cent fois qu’à la
prochaine occasion je serais brave ; pour tâcher de le
devenir, je me faisais brave en paroles. J’ai beau faire,
je sens que je suis et serai toujours poltron. »
Il avait l’air si triste et si honteux en faisant cet
aveu, que Paul en fut touché.
« Mon pauvre ami, lui dit-il (il appuya sur ami), je
trouve au contraire qu’il faut un grand courage pour
dire, même à un ami, ce que tu viens de me confier. Au
fond, tu es tout aussi brave que moi ! »
Léon relève la tête avec surprise.
« Seulement tu n’as pas eu occasion d’exercer ton
courage avec prudence. Tu es entouré de cousines et
d’amis plus jeunes que toi ; tu t’es trouvé dans des
moments de danger, plus ou moins grand, avec la
certitude que tu n’avais ni la force ni les moyens de t’en
préserver ; alors tu as tout naturellement pris l’habitude
de fuir le danger et de croire que tu ne peux pas faire
autrement. »"
Rédigé par : Lodi | 30 avril 2021 à 01:55
Pendant longtemps, l'enseignement des langues se faisait à l'aide d'exemples qui permettaient de comprendre les règles. « Caesar pontem fecit » (César fit faire un pont) était le titre d'une règle de grammaire. L'écolier comprenait la règle à travers l'exemple : ce n'est pas César qui a fait le pont, il l'a fait faire.
De Gaulle a fait rédiger la Constitution par Debré et autres constitutionnalistes...
Marchenoir, qui n’a pas dû faire des études latinistes très poussées, en déduit que c’est un « sagouin »...
On constate ainsi l’excellence de ses « humanités ».
Il devrait écrire un « Dictionnaire amoureux des insultes », les lecteurs de ce blog en ont quotidiennement un florilège.
Rédigé par : sbriglia | 29 avril 2021 à 21:08
@ Robert Marchenoir
"Enfin des informations pertinentes par rapport au débat. [...] C'est quand même un monde que ce genre de chose soit si rare, en France."
Je crois que c'est une question d'éducation. Mais, bon, j'ai été éduqué à la mode rosbif: tu portes un uniforme et tu respectes tes camarades, et, en échange, tu as le droit sinon l'obligation morale d'avoir une initiative personnelle dans le cadre de tes stratégies d'acquisition du savoir: le professeur n'est pas sacré. Je n'ai pas trouvé ce type d'ouverture d'esprit dans l'enseignement en France. Un peu chez les jèzes. Mais pas dans le secondaire ni l'universitaire avant la thèse.
Une culture du dogmatisme à faire sauter, qui se compense un peu mais mal par le culte républicain de la virtuosité... ce n'est pas un hasard si, en France, on préfère les concours d'éloquence en soliste plutôt que les clubs de débat en duo à la mode de Oxford et Cambridge. Nous sommes les dignes héritiers de Bossuet plus que nous ne sommes ceux de Condorcet.
"Je découvre Witold Pilecki... hallucinant..."
C'est le moins qu'on puisse dire. Se taper Auschwitz volontairement pour plaider coupable face à ses juges communistes et leur répondre après sa condamnation à mort "j'ai essayé de vivre ma vie de telle sorte qu'à l'heure de ma mort, je préfère ressentir de la joie que de la peur", ça pose un peu le bonhomme. Il y a des gens qui ont les idées claires et carrées. D'autres non.
"Il n'y en a que pour de Gôl, de Gôl, de Gôl, confortablement logé par les Anglais à Londres, avec sa femme et ses enfants."
Je reconnais quant à moi que de Gaulle fut un mal nécessaire compte tenu que le chauvinisme des Français ne leur aurait jamais permis de rejoindre les Anglais de but en blanc: ma grand-mère pied-noir n'aurait jamais pu faire cela après Mers el-Kébir. Je pense donc qu'une personnalité comme de Gaulle a été nécessaire pour que la résistance fut française et pas anglaise. La mayonnaise n'aurait pas pu prendre dans ce contexte. C'est à mon avis un manque de lucidité que de ne pas avoir acté une union politique avec l'Angleterre, mais c'est aussi un manque de réalisme que de croire que c'était psychologiquement acceptable pour les Français.
Sinon, j'accepte votre analyse morale du bonhomme: sa complaisance avec les communistes face aux libéraux avec la bénédiction de la frange la moins barge de la droite "illibérale", comme on dit de nos jours... De toutes façons, il fallait bien se racheter une conscience.
Ce qui me désole, c'est que les Français semblent croire être au centre du monde. Alors que la ville où les choses ont cogné comme pas permis, c'est Varsovie. C'est en étudiant l'école de logique de Lvov-Varsovie que je suis tombé sur Bolesław Sobociński et que j'ai dépilé un peu cette histoire de la résistance polonaise que je ne connaissais pas bien. Et que je trouve époustouflante.
Aux États-Unis, où il s'est réfugié après la guerre, personne ne se souvient avoir vu Bolesław Sobociński sourire. Semble-t-il, si je n'ai pas trop mal lu, qu'il ait utilisé son poste à l'université comme "couverture" pour faire transiter les messages de la résistance polonaise. Cela doit marquer.
La Pologne est beaucoup plus centrale dans la géopolitique européenne qu'on ne se permet de le penser en France. Depuis au moins les histoires de quéquette de Napoléon, la question de l'indépendance de la Pologne est au centre de l'échiquier géopolitique européen.
Et puisque vous semblez déplorer qu'il n'y ait plus de compositeur digne de ce nom de musique classique, laissez-moi vous informer qu'il y a quand même une pianiste qui compose et qui vaut le détour à Varsovie: Hania Rani. Ce qui est frappant, c'est cette volonté (réussie) de reproduire les sonorités et ambiance de la musique électronique au piano et clavecin avec une formation bien classique et un goût de l'intuition propre au jazz. Je cautionne ce décloisonnement des genres musicaux: la musique classique n'a pas à se fossiliser en un classicisme. Madame ou Mademoiselle aime la techno et tente d'en faire au piano.
Rédigé par : F68.10 | 29 avril 2021 à 20:53
@ Robert Marchenoir
Ce qu'a fait, pas fait, dit, pas dit... de Gaulle ne fait de lui ni un saint ni un diable, je n'avais fait que reprendre ces quelques mots d'Aliocha, pourquoi êtes-vous monté sur vos grands chevaux ?
Vous trouvez que les actions et paroles de de Gaulle ont été néfastes pour la France.
Avec d'autres, je pense au contraire qu'elles lui ont été bénéfiques.
Etes-vous sûr de détenir la vérité absolue et définitive en la matière ?
Rédigé par : Denis Monod-Broca | 29 avril 2021 à 16:54
@ F68.10 | 29 avril 2021 à 01:04
Enfin des informations pertinentes par rapport au débat, inconnues de la plupart, j'en suis sûr, et nourrissant une argumentation rationnelle.
C'est quand même un monde que ce genre de chose soit si rare, en France.
Je découvre Witold Pilecki... hallucinant... le type infiltre Auschwitz volontairement... il réussit à y construire un émetteur radio... il s'évade... il se bat contre les nazis, puis contre les communistes... qui l'exécutent... et on n'entend jamais parler de lui chez nous. Il n'y en a que pour de Gôl, de Gôl, de Gôl, confortablement logé par les Anglais à Londres, avec sa femme et ses enfants.
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@ Herman Kerhost | 29 avril 2021 à 01:26
J'ai la sulfateuse badine, en effet...
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@ Denis Monod-Broca | 29 avril 2021 à 10:37
"Qui a parlé de valeur suprême ? De Gaulle est un homme et comme, parmi les hommes, il n'y a ni saint ni diable, dire que de Gaulle n'est ni saint ni diable n'est que l'expression d'une vérité première. C'est ça l'ennui avec la vérité, il y a des gens qu'elle lasse, comme il y a des gens qu'elle rend furieux. Vous semblez en faire partie."
Cessez de faire l'imbécile. De Gaulle avait deux bras et deux jambes, ça aussi c'est une vérité première.
Vous m'avez objecté que de Gaulle n'était ni saint ni diable, afin de récuser ma démonstration de son rôle funeste dans le sort de la France. Cela n'est pas une objection. Cela ne réfute en rien les faits que j'ai exposés et l'analyse que j'en ai faite.
Ce qui me rend furieux, à juste titre, ce n'est pas que de Gaulle ait deux bras et deux jambes : c'est que des malhonnêtes dans votre genre utilisent des astuces rhétoriques aussi basses pour nier des vérités pertinentes, elles, et tenter de saboter tout débat à leur sujet.
Rédigé par : Robert Marchenoir | 29 avril 2021 à 15:30
@ Robert Marchenoir
"Je suis las de ce genre de sagesse pour chimpanzés postulant que la vertu suprême consiste à n'être ni un saint, ni un diable."
Qui a parlé de valeur suprême ?
De Gaulle est un homme et comme, parmi les hommes, il n'y a ni saint ni diable, dire que de Gaulle n'est ni saint ni diable n'est que l'expression d'une vérité première.
C'est ça l'ennui avec la vérité, il y a des gens qu'elle lasse, comme il y a des gens qu'elle rend furieux. Vous semblez en faire partie.
Rédigé par : Denis Monod-Broca | 29 avril 2021 à 10:37
D'humeur badine, Marchenoir regrette que la France ne soit pas devenue anglo-américaine, que par deux fois de Gaulle a eu le déshonneur d'éviter la guerre civile, dotant le pays d'une Constitution à propos de laquelle il ne se faisait aucune illusion, mais qui permit néanmoins à un jeune homme de briser les rivalités partisanes qui emprisonnent le pays dans les rancunes anciennes dont notre ami témoigne qu'elles ne sont toujours pas oubliées, nous évitant l'élection de Le Pen voire de Mélenchon, ce qui n'empêche toutefois pas les Gaulois réfractaires d'éprouver l'atavique besoin de leur bagarre de village, car ils n'ont toujours pas avalés d'être vaincus, n'ayant d'autre chemin que de retrouver la voix de la France, celle qui effectivement ne dut de garder son honneur qu'à un homme, c'est tout dire de l'état de faiblesse où le pays était rendu, et que sa volonté de rassemblement, à l’intérieur comme à l’extérieur, garda au pays sa souveraineté.
On a le droit de regretter de ne pas s'être vendu aux Russes ou aux Américains, on a aussi le droit, si nous sommes encore en démocratie, de célébrer celui qui dans la défaite sut rester droit à porter la voix de la France aux noms des opprimés dont Vichy tenait les mains pendant qu’on les égorgeait, affirmant au plus haut que le destin humain n'est grand que quand il l'est pour les autres, ce pacte vingt fois séculaire, selon le général, entre la grandeur de la France et la liberté du monde.
Autant dire, et là est sans doute l’héritage qu’il reste au-delà des chimères, n’en déplaise aux vendus, ce n'est pas rien d'être Français.
Rédigé par : Aliocha | 29 avril 2021 à 01:31
Moi j'aime bien quand Robert Marchenoir est d'humeur badine... C'est sans doute pour lui le moment idéal pour sortir la sulfateuse. Chacun son truc !
Rédigé par : Herman Kerhost | 29 avril 2021 à 01:26
@ Robert Marchenoir (@ Aliocha)
"Il a, en revanche, nourri l'infinie vanité des Français qui, grâce à lui, peuvent prétendre qu'ils ont gagné la Seconde Guerre mondiale."
S'il y a un peuple européen qu'on peut vraiment qualifier de résistant, malgré toutes les déjections qu'on leur balance en leur disant qu'ils étaient aussi antisémites que les Allemands, c'est bien les Polonais. Tout antisémites qu'ils furent à l'époque, la Pologne fut réellement résistante.
Moralité: ce n'est pas parce qu'on n'aime pas les juifs qu'on a à se coucher devant les nazis. Si les alliés furent informés des camps d'extermination, c'est bien que la résistance polonaise les a infiltrés... Witold Pilecki, en particulier, qui connut une fin funeste.
Compliquée, l'histoire de l'Etat polonais clandestin. Une sorte de tradition de l'État clandestin et des universités clandestines, en Pologne... Et quoi qu'on pense des luttes fratricides internes à la résistance polonaise, il faut quand même s'incliner un minimum devant des gens qui ont réussi bon an mal an à faire tourner des institutions clandestines sous l'occupation nazie. Et aussi avant et après.
"Bolesław Sobociński est décédé le 2 novembre 1980. Plusieurs personnes sans aucun lien avec le domaine de la logique ou avec l'université de Notre-Dame furent présents à ses funérailles. Dans les conversations discrètes après la messe dans l'Église du Sacré-Cœur, il fut murmuré qu'il s'agissait là de gens qui vécurent des expériences communes dans la résistance polonaise des décennies auparavant (South Bend avait une large communauté polonaise). La rumeur prétendit qu'il voulurent faire un salut militaire à son enterrement. Je ne sais pas si cela a vraiment eu lieu. Probablement que la perspective d'une troupe de vieillards armés de fusils en approche du cimetière de Cedar Grove à Notre-Dame fut un motif suffisant pour déclencher des mesures préventives de la part des autorités locales." -- Kenneth M. Sayre.
Bolesław Sobociński est resté muet comme une tombe toute sa vie durant sur ses activités clandestines pendant la guerre. (On trouve toutefois certains détails sur ses activités dans les tomes de Zeszyty do historii Narodowych Sił Zbrojnych publiés dans les années 60 par Tadeusz Boguszewski, en particulier sur ses relations avec Otmar Wawrzkowicz).
Nous gargarisons-nous pour autant en prétendant que la Pologne fut dans le camp des vainqueurs parce qu'elle fut résistante ? Ce serait risible de les qualifier de vainqueurs. Et nous méritons pourtant ce titre de résistant bien moins qu'eux.
Rédigé par : F68.10 | 29 avril 2021 à 01:04
@ Aliocha | 28 avril 2021 à 17:31
Selon votre sale habitude, vous ne traitez aucun des points concrets qui font l'objet du débat. Pire, vous vaporisez, à la place, de vagues considérations sentimentales et religieuses sans aucun rapport avec la choucroute.
Chacune d'entre elles peut être pulvérisée en un tournemain. Étant d'humeur badine, ce soir, je vais me consacrer à cette tâche amusante quoique passablement futile.
"De Gaulle est celui qui a écrit notre Constitution."
Non. Il n'a jamais écrit la constitution, qui n'est pas "notre constitution", comme vous diriez notre Père qui êtes aux cieux, mais juste un texte légal qui se trouve être en vigueur actuellement.
De Gaulle n'a jamais pris son stylographe pour écrire la constitution. Il a peut-être mis des larbins au travail dans ce but, et il a peut-être eu quelque rôle dans le résultat, mais de là à dire qu'il a "écrit notre constitution", il y a l'écart qui sépare les faits du langage de bonne femme superstitieuse qui fait votre ordinaire.
La constitution qui est la nôtre aujourd'hui n'a rien à voir avec celle qui n'est pas sortie toute armée du Waterman de de Gaulle. Elle a été tellement bourrée d'amendements en tout genre depuis, que c'est vraiment se moquer du monde que de parler de "la constitution de de Gaulle" comme celle qui préside à nos destinées.
"Notre constitution" est un tas de bouse fumante qui devrait être éradiqué au lance-flammes. Aussi bien en vertu des saletés qui y ont été balancées au fur et à mesure (le "principe de précaution", les différentes aberrations "anti-racistes"...), que pour les fondements sans doute, en effet, imputables à de Gaulle.
Ce sagouin présente tout de même la particularité de nous avoir imposé une modalité fondamentale qu'il s'est empressé de trahir immédiatement, tandis qu'aucun de ses successeurs ne l'a jamais appliquée. Je cite : "Le gouvernement détermine et conduit la politique de la nation."
Quand je disais que de Gaulle a passé son temps à dire un truc, et à faire le contraire...
Le résultat est que, grâce à de Gaulle, la France est le seul pays démocratique du monde à posséder des institutions qui ne peuvent pas fonctionner, c'est à dire à ne pas posséder de véritable constitution.
Le Président est tout-puissant, et pourtant il est irresponsable. Le Premier ministre est censé déterminer et conduire, blabla, mais en réalité il sert de paillasson au Président -- exactement comme Medvedev l'a fait à l'égard de Poutine, encore un hasard complet.
Lorsque le Président a commis suffisamment de sottises, il fait sauter le "fusible" (c'est vraiment ainsi que l'appellent les médias, sans une once d'ironie), et hop ! il est blanchi.
Tu parles d'une constitution...
"De Gaulle a rétabli les libertés publiques."
On sent tout de suite le gars qui récite son missel. De Gaulle n'a rien rétabli du tout. Les libertés publiques, comme vous dites, étaient abolies en France en vertu de l'occupation nazie. Ce sont les armées américaine, britannique et canadienne qui nous en ont libéré. C'est donc Churchill et Roosevelt qui ont rétabli les libertés publiques en France, si vous tenez à personnaliser la question.
Comme je l'ai expliqué (sans que vous ayez été capable de fournir la moindre réfutation), de Gaulle s'est essentiellement employé, pendant l'Occupation, à se balader les mains dans les poches en criant très fort, pendant que les Anglais et les Américains faisaient le boulot.
Non seulement il n'a rien rétabli du tout, mais l'ordonnance de 1944, à laquelle je suppose que vous faites allusion ("relative au rétablissement de la légalité républicaine"), est un coup d'État anti-pétainiste, par lequel de Gaulle rayait d'un trait de plume tous les textes de loi du régime de Vichy, sans la moindre légitimité démocratique.
Il s'employait ainsi à diviser les Français, à les dresser les uns contre les autres, à les classer dans le camp du Bien et dans le camp du Mal, et ce à son plus grand profit politique personnel, ce qui a été sa ligne de conduite constante depuis la défaite. Autrement dit, il a accompli un acte de dictature.
Assassinats et exécutions sommaires à l'appui.
Une fois de plus, de Gaulle a dit un truc et fait exactement le contraire.
"De Gaulle a sauvé l'honneur de la France après le désastre de 40."
Cela aurait été le cas, si après son discours du 18 juin, il s'était mis, en tant que militaire, au service des Britanniques qui l'avaient recueilli. Ce n'est pas ce qu'il a fait. Il a passé son temps à mettre des bâtons dans les roues aux vrais soldats qui se battaient contre les Allemands, il a passé son temps à se battre contre des Français, et il a passé son temps à magouiller comme un politicien de la Côte d'Azur pour devenir tsar de l'empire français une fois l'occupant parti.
En d'autres termes, il s'est déshonoré et il a déshonoré la France.
Il a, en revanche, nourri l'infinie vanité des Français qui, grâce à lui, peuvent prétendre qu'ils ont gagné la Seconde Guerre mondiale.
Vous citez ensuite Malraux, cette fripouille, ce hâbleur, ce voleur d'antiquités, faux résistant, ministre de la Parole, pénible cracheur de pomposités diverses dans les microphones officiels, auquel nous devons le culte imbécile de la "Culture" entendue comme l'emprise de l'État sur les œuvres de l'esprit, à grand renfort de subventions aux inutiles.
Vous ne pouviez, en effet, trouver meilleure illustration de la mentalité d'arnaqueur qui est au cœur de l'entreprise gaulliste.
Rédigé par : Robert Marchenoir | 28 avril 2021 à 23:20
@ Robert Marchenoir
"Je suis las de ce genre de sagesse pour chimpanzés postulant que la vertu suprême consiste à n'être ni un saint, ni un diable."
Itou.
Rédigé par : F68.10 | 28 avril 2021 à 19:07
Répétons donc à l'avaleur de mythe quand ça l'arrange :
De Gaulle est celui qui a écrit notre Constitution, rétabli les libertés publiques et sauvé l'honneur de la France après le désastre de 40.
On peut continuer à abattre les chênes, on n'a pas le droit de ne pas les entendre quand on les assassine :
"La France a été l'âme de la chrétienté ; disons aujourd'hui de la civilisation européenne. J'ai tout fait pour la ressusciter...
Il ne s'agit plus de savoir si la France fera l'Europe, il s'agit de comprendre qu'elle est menacée de mort par la mort de l'Europe...
La vraie démocratie est devant nous, non derrière: elle est à créer...
Je veux bien qu'une civilisation soit sans foi, mais je voudrais savoir ce qu'elle met à la place, consciemment ou non.
Dans le domaine de l'esprit, que se passerait-il si la France redevenait la France ?"
André Malraux, "Les Chênes qu'on abat..."
Après, on a bien compris que Marchenoir était français, la haine n'étant que l'autre face de l'idolâtrie.
Rédigé par : Aliocha | 28 avril 2021 à 17:31
@ Denis Monod-Broca | 27 avril 2021 à 20:55
" 'Ni un saint ni un diable', bien sûr, je suis d’accord, de Gaulle était intelligent, cultivé, observateur, courageux et, par-dessus tout, croyant et donc sachant ce que parler veut dire."
Je suis las de ce genre de sagesse pour chimpanzés postulant que la vertu suprême consiste à n'être ni un saint, ni un diable.
"Poutine n'est pas un saint, mais..."
C'est particulièrement culotté, venant de gens qui nous frottent le violon gaulliste depuis trois quarts de siècle, justement en nous présentant le général comme un saint.
Ou en nous assurant que "Poutine est le seul chef d'État au monde" (Philippe de Villiers).
Depuis quand juge-t-on les gens sur le critère qu'ils ne sont ni ceci, ni cela ? Quel est ce centrisme mou de Pécuchet sans cervelle ? Et à quel moment, précisément, le général de Gaulle s'est-il prévalu de cette mollesse bourgeoise du juste milieu consistant à ne pas trop faire de vagues à gauche, ne pas trop faire de vagues à droite, à dire bonjour à la dame comme maman l'a prescrit et à s'autoriser, tout de même, quelques contraventions pour excès de vitesse de temps à autre ?
Pourrait-on m'indiquer à quel moment, dans quel discours, dans quel livre, par quels actes, le général de Gaulle a revendiqué ce ninisme de neuneus évaporés, qui, une minute, s'abîment en râles de jouissance devant leugénéral qui, lui, au moins, était capable de dire m... au monde entier, et la minute suivante, face aux objections factuelles et argumentées qui leur sont faites, nous disent oui mais bon, on a le droit de ne pas être un saint ?
Je rêve, ou ce sont les mêmes qui nous peignent de Gaulle en héros pur et parfait, la preuve : il relevait lui-même son compteur EDF et payait de sa poche l'éclairage de sa chambrette à l'Élysée ?
Ou encore : "Imagine-t-on le général de Gaulle en train de..." (et en général, oui, on l'imagine fort bien en train de faire X, et bien pire, d'ailleurs, puisqu'il l'a fait) ?
Qu'est-ce que c'est que cette dégoûtante escroquerie intellectuelle, qui ne fait aucun effort pour se cacher ?
Merci d'arrêter de nous prendre pour des jambons.
Quant au "croyant qui donc sait ce que parler veut dire", vous seriez gentil de ne pas prendre la place de Dieu en jugeant de l'authenticité de la foi de tel ou tel. Surtout lorsque je viens de faire la preuve que de Gaulle a passé son temps à faire le contraire de ce qu'il annonçait.
Des objections factuelles et argumentées seraient le minimum, au lieu d'avoir recours à de vagues généralités improuvables et irréfutables, et de tourner une fois de plus la manivelle de la turbine à clichés.
On juge les hommes politiques sur ce qu'ils ont fait. La question est de savoir si leurs décisions ont été les bonnes. Parler de "sainteté" et de "diablerie" n'est qu'une façon de détourner la conversation, et -- vice suprême -- d'interdire toute démolition contrôlée du culte des saints dont bénéficie, justement, le général de Gaulle.
Rédigé par : Robert Marchenoir | 28 avril 2021 à 15:11
@ Aliocha
« Ni un saint ni un diable », bien sûr, je suis d’accord, de Gaulle était intelligent, cultivé, observateur, courageux et, par-dessus tout, croyant et donc sachant ce que parler veut dire.
Rédigé par : Denis Monod-Broca | 27 avril 2021 à 20:55
Tout à fait en adéquation avec ce que je pense, un mélange de monarque et de République amoindrie, mais serions-nous, nous Français, capables d'avoir une monarchie qui sache agir et penser pour le pays et non pas pour tel ou tel parti politique ??
Rédigé par : Patricia | 25 avril 2021 à 23:50
@ Lucile
@ F68.10 et ceux qui se demandent à quel point les Français sont des incapables et ce qu'on pourrait bien y faire
Hameau dans les nuages nous a montré par un lien une erreur vaccinale. Mais il y a pire que l'erreur, la violence.
Dans un article, en bas de son lien, on voit bien pire :
https://www.francebleu.fr/infos/faits-divers-justice/coronavirus-menace-par-des-antivaccins-un-pharmacien-azureen-alerte-sur-un-phenomene-quasi-quotidien-1619198205#xtor=CS1-901>https://www.francebleu.fr/infos/faits-divers-justice/coronavirus-menace-par-des-antivaccins-un-pharmacien-azureen-alerte-sur-un-phenomene-quasi-quotidien-1619198205#xtor=CS1-901
Trop de Français sont anti-vaccins, donc selon moi anti-science, et violents, en plus.
Pays d'incapables.
Pourquoi ?
Je dirais comme le Général et... hum, tout le monde, que les Français sont très divisés. Alors, envie d'en sortir plus vanité font qu'on s'érige en professeur du monde entier...
Et on commence par se battre entre nous pour savoir qui a la vérité vraie qu'il doit imposer aux concitoyens et envoyer au reste du monde.
L'unique comme COMPENSATION... Je parie que le monothéisme n'a pas une origine plus ragoûtante.
Bref !
Et Macron nous fait la décompensation : eh, les Français, soyez comme tout le monde, que vous le vouliez ou non, réfractaires.
Mais moi, ah, moi, moi non ! Moi, je peux vous faire la leçon et au reste du monde.
C'est souvent comme ça, faites ce que je dis, pas ce que je fais. Si je me laissais aller, je dirais que la morale a été faite pour en faire aux autres sans l'appliquer, mais passons.
Je pense qu'il ne faut pas être missionné. Moi, la France, je dis au monde. Ou Moi, le monde, je dis à la France - quand je ne dis pas quelque chose au monde parce que je suis moi aussi un Gaulois réfractaire.
Non, on dira pas ça comme ça, mais habité par le sens de l'universel qui.
Blablabla.
Le sens de l'universel ? Il y a des gens qui y croient, qui croient en l'entreprise, ou en l'Etat, ou aux deux, et hop !
Ils voudraient un système global et, pourquoi pas ?
Une gouvernance voire un Gouvernement mondial.
Moi non, cessons de forcer les gens à faire du commerce (Chine, Japon obligés de s'ouvrir) des sanctuaires naturels (peuples virés de chez eux, réfugiés de la conservation) et prochains abus qu'on ne va pas manquer de couver.
Les abus, ça suffit !
Stop.
Et les folies aussi, le totalitarisme était infâme.
Un Gouvernement mondial pourrait être PIRE.
Parce que s'il était tyrannique, on ne pourrait JAMAIS le renverser. Plus fort que les Spartiates face aux Ilotes, totalitaire face à "citoyen", il n'y aurait rien à l’extérieur capable d'appuyer des révoltes d'ailleurs improbables.
On croit surmonter nos divisions par un homme providentiel, par un message à porter au monde.
Non, dans le court terme, cela nous détourne peut-être de faire des guerres civiles... Sur le long terme, le retard face aux meilleurs et le ressentiment s'accumule. Donc on prend du retard et on aura peut-être la guerre civile... Alors...
Il nous faut imiter les meilleurs, désolé pour la vanité nationale, c'est dur, mais que chaque parti ou chaque Français essaie d'apprendre d'un autre est encore plus ardu.
Le Français est trop opposé à un autre pour apprendre de lui, trop "supérieur" pour apprendre d'un étranger, surtout plus avancé que lui, anglo-saxon, il faut donc parler d'apprentissage mutuel de tous et de chacun.
On pourra dire avoir quelque chose à apprendre question équilibre des pouvoirs et montrer comment on a évité une guerre civile pour étudier la prévention de la chose dans les pays étrangers, par exemple.
Le monde est vraiment complexe, et le dire peut faire qu'on évite les formules aussi lapidaires que vraies, plus excusables sous la plume d'un moraliste que dans la bouche d'un homme d'Etat.
Rédigé par : Lodi | 25 avril 2021 à 17:27
@ Robert Marchenoir (@ Julien WEINZAEPFLEN)
"D'accord avec vous sur l'utilité des mythes en politique..."
Vous me décevez (un peu) sur ce coup, Robert.
Mais je vais m'en remettre...
Rédigé par : F68.10 | 24 avril 2021 à 20:39
@ Julien WEINZAEPFLEN | 24 avril 2021 à 15:53
Très subtiles remarques de votre part. J'avoue m'être posé la question, concernant l'expression "ce pauvre Churchill" prononcée par de Gaulle. C'est pourquoi j'ai tenu à écouter l'entretien, mais je n'ai pas réussi à en tirer d'indice supplémentaire par rapport à la transcription.
Le contexte des rapports entre les deux hommes, la personnalité de de Gaulle m'incitent à trancher dans le sens du mépris. Mais si un gaullologue distingué était en possession d'informations à ce sujet, qu'il n'hésite pas...
D'accord avec vous sur l'utilité des mythes en politique, et surtout, sur la distinction entre les mythes qui fonctionnent et ceux qui ne fonctionnent pas.
Par exemple, le communisme est un mythe qui ne fonctionne pas. La monarchie britannique est un mythe qui fonctionne. Le gaullisme est un mythe qui a semblé fonctionner à court terme (siège au Conseil de sécurité, unité nationale...).
Mais à moyen terme, déjà, il ne fonctionnait plus (noyautage mortel de l'économie et des institutions par les communistes).
Et surtout, il était voué à l'échec, car il reposait sur le refus de la réalité. Aujourd'hui encore, vous avez quantité d'individus extrêmement galonnés qui assurent que "Vichy, ce n'était pas la France". Le fait même que des gens supposés intelligents puissent se déchirer à ce sujet, en faire un article de foi, montre que nous sommes en pleine superstition religieuse.
Donc que je comprenne bien : le maréchal Pétain, c'est un militaire qu'on a emprunté à la Chine ? Les ministres, les fonctionnaires qui travaillaient pour lui, c'étaient des Éthiopiens ? Vichy, c'est une banlieue de Buenos-Aires ?
Évidemment que Vichy, c'était la France. On peut être d'accord ou pas avec l'armistice et la collaboration, mais prétendre que Vichy, ce n'était pas la France, c'est comme la Turquie prétendant qu'il n'y a pas eu de génocide arménien, Robert Faurisson assurant que les chambres à gaz n'ont pas existé, Moscou répétant que la Crimée a toujours été russe...
Tirer un trait négationniste sur Vichy, c'est certes une façon de tourner la page sur les divisions de l'Occupation (au prix de quelques milliers d'exécutions sommaires, tout de même), mais c'est surtout un moyen de garantir que les divisions se retrouveront cinquante ans ou cent ans plus tard.
Et l'absurdité du mythe gaullien éclate aujourd'hui, où l'on voit que les Français qui se réclament du général de Gaulle ont une idée complètement fausse de ce qu'étaient la France du général de Gaulle et sa politique lorsqu'il était au pouvoir.
Pour caricaturer, les gaullistes d'aujourd'hui sont des gens qui se réclament de la droite, tout en prenant des positions communistes qui auraient horrifié le général de Gaulle lui-même lorsqu'il était président.
On le voit bien dans son interview par Michel Droit. Les gaullistes, se référant à leur grand homme, n'ont de cesse de nous convaincre qu'il faut "discuter avec Poutine" et que "la Russie est notre alliée naturelle". Le général de Gaulle lui-même, celui qui a le tampon AOC sur les fesses et le ruban Label Rouge enfilé dans le nez, dit mot à mot, dans cet entretien, que c'est de la Russie que vient la menace militaire contre l'Europe.
Les gaullistes passent leur temps à hurler contre la toute-puissance du marché, la concurrence déloyale et les marchandises venues d'ailleurs. Le général de Gaulle, dans cet entretien, exalte les vertus du marché, fait l'éloge de la concurrence, et exprime l'espoir que celle-ci entraîne l'industrie française à devenir plus compétitive.
Les gaullistes vomissent leur haine de "l'Europe", et se réjouissent du Brexit. En 1965, de Gaulle réclame une augmentation des pouvoirs politiques du Marché commun, une action diplomatique commune, il rappelle que c'est lui qui est à l'origine de l'unification européenne et qu'il la préparait déjà pendant la guerre (ce qui est exact) ; il espère que la Grande-Bretagne rejoindra un jour le Marché commun, et il espère même voir cette institution supra-étatique prendre un jour la forme d'une confédération !
Autrement dit, le véritable gaullisme, qui est déjà un populisme, un collectivisme, un étatisme et un autoritarisme, fait figure d'ultra-libéralisme face aux revendications des gaullistes actuels !
Quand on commence par le mensonge, on ne peut que produire encore plus de mensonge en bout de chaîne.
Le malentendu est total, et l'impuissance politique également. On ne peut agir lorsqu'on ne sait même pas désigner la réalité.
Rédigé par : Robert Marchenoir | 24 avril 2021 à 20:22
Une tartine de plus à ingurgiter avec glissements poutiniens et embardées racistes, voilà qui nous change des propagandes habituelles de notre délicat attitré.
De Gaulle est celui qui a écrit notre Constitution, rétabli les libertés publiques et sauvé l'honneur de la France après le désastre de 40.
Cela n'en fait ni un saint, ni un diable, simplement un représentant de ce qu'est la France, puissance moyenne et vaincue, mais dotée d'une voix et d'une histoire particulière qu'il s'agirait de revendiquer plutôt que de sans cesse la dénigrer, particularité franchouille dont le sieur Marchenoir se fait une spécialité.
Rédigé par : Aliocha | 24 avril 2021 à 19:05
Elizabeth II une reine charismatique !
Rédigé par : Mary Preud'homme | 24 avril 2021 à 18:58
Il ne faut plus s'unir sous le mythe du Général aux dépens de la vérité, mais je pense qu'il ne faut pas non plus en faire un objet de division... Disons que ses actions et ses intentions ont été ce qu'elles ont été, que les historiens n'en ont pas tout étudié mais que le passé ne doit pas nous aveugler sur le présent et sur le futur.
Les mythes sont le refuge des vaincus, si nous ne voulons plus l'être, il nous faut de bonnes institutions, du courage, moins de ressentiments mutuels et divers autres ingrédients basés sur la fin des illusions de chacun et la bonne volonté de tous.
Rédigé par : Lodi | 24 avril 2021 à 18:02
Rédigé par : Lodi | 24 avril 2021 à 16:58
Je relève trois erreurs, sans doute anodines, dans ce fil de commentaires:
- "Ce pauvre Churchill". L'expression m'avait frappé à l'écoute des entretiens de de Gaulle avec Michel Droit - gaulliste, mais journaliste sans complaisance malgré sa courtoisie dans l'art d'interviewer. Comme vous le soulignez, Robert Marchenoir, de Gaulle emploie cette expression à propos d'un défunt mort d'un an. Or, dans le Midi notamment, on dit fréquemment: "Ce pauvre untel" pour déplorer sa mort. L'expression est certes équivoque et peut être destinée à faire pâlir la figure d'un chef d'Etat sans lequel, comme vous le dites encore, non seulement les Français ne se seraient pas vu payer leur solde, mais de Gaulle le mythologue n'aurait pu rebâtir la France sur le mythe de sa participation à la victoire des Alliés sous sa direction.
"Les sociétés humaines comprennent rarement l'histoire qu'elles vivent", mais elles ont des épopées qui fonctionnent à condition qu'on y croie. Le mythe gaullien est de ces mythes fabriqués qui fonctionnent mal, car on a trop peu de distance historique vis-à-vis des événements pour ne pas s'apercevoir que l'histoire qu'on raconte à leur sujet n'est pas exacte. De Gaulle était plus un mythologue qu'un mythomane, sans doute était-il un peu les deux, et le mythe qu'il a créé a partiellement fonctionné parce que lui-même y croyait. Un héros, même relatif comme de Gaulle, doit avoir la foi.
- On se doit de distinguer monarchie et République. Mais pour Jean Bodin, la monarchie était une des formes de la République.
- La reine d'Angleterre ne prend jamais position sur les problèmes de son temps. Elle était contre le Brexit, selon certains observateurs. À croire que la tradition démocrate-chrétienne s'est étendue au-delà du couple franco-allemand pour franchir la Manche. Avec l'écologie dont le prince Charles est un fervent partisan aux idées un peu foutraques, me suis-je laissé dire ici.
Rédigé par : Julien WEINZAEPFLEN | 24 avril 2021 à 15:53
@ Robert Marchenoir | 24 avril 2021 à 13:41
« Les Français croient sincèrement qu'ils marchent sur l'eau, qu'ils sont faits d'une étoffe spéciale, surhumaine, que le monde entier les attend, que les lois de la physique et de l'économie s'arrêtent aux frontières de l'Hexagone. »
Oui, mais vous avez oublié un détail, celui-ci : les Francais vous em*erdent au passage !
Je me permets cette précision parce que je suis en train d'écouter "Les chemins de l'amour" de Poulenc, par Fatma Saïd et je voulais vous en faire profiter, c'est très français, non ?
https://www.youtube.com/watch?v=0CkxhXsHot4
Rédigé par : duvent | 24 avril 2021 à 14:40
Il n'est guère pertinent de comparer notre président à un monarque. Il a mille fois plus de pouvoir que les monarques constitutionnels européens. Moyennant quoi, ces derniers jouissent d'une forte adhésion de leurs opinions publiques ! Ils sont un peu notre Marianne, de chair et d'os.
La monarchie britannique, regardée chez nous avec envie, admiration, dédain ou mépris ne peut être comprise par les Français. Cette femme qui règne sur son pays depuis 70 ans, qui a vu passer je ne sais combien de Premiers ministres (PM), qui se lève chaque matin pour le Royaume-Uni (RU), sans jamais laisser transparaître le début du commencement d'une opinion ou d'un sentiment personnel, force l'admiration. Elle n'a pas mis le RU à l'abri du terrorisme, du communautarisme, du Covid, ni même du séparatisme écossais, mais elle incarne son pays, avec une dignité autre que nos présidents zozos. Et je pense qu'elle a bien plus d'influence qu'on ne veut bien le dire ou qu'elle le laisse croire grâce à ses entretiens avec ses PM dont jamais rien ne fuite.
Rappelons-nous son père, personnage pourtant peu charismatique, roi par accident, bègue, resté présent sous le blitz et admiré par la population.
Les frasques familiales n'y changent rien, Queen Lilibeth semble inoxydable.
Quant à la série "The Crown" que beaucoup dénigrent ici, j'ai trouvé que c'était un magnifique panorama de l'histoire du RU d'après-guerre, bien plus qu'un biopic d'Elisabeth II. Les circonstances de la mort de Georges VI, la tragédie d'Aberfan, la jeunesse difficile de Philip, entre une mère demi-folle et un père absent, les tentatives de complot de Mountbatten et son tragique assassinat, etc. y sont rappelés d'intéressante manière.
Rédigé par : Alpi | 24 avril 2021 à 14:35
@ Aliocha | 24 avril 2021 à 09:46
Vous citez cet extrait d'un entretien du général de Gaulle à la télévision, en 1965 :
"Nous, nous sommes ce pays-là. C'est conforme au génie de la France. Nous n'en sommes plus à la domination et à vouloir l'établir. Mais nous sommes le peuple fait pour rétablir, aider la coopération internationale. C'est ça notre ambition nationale aujourd'hui. Et faute de cela nous n'en aurions aucune."
"Mais il nous en faut une. Et celle-là nous l'avons. Elle est pour le bien de l'Homme. Elle est pour l'avenir de l'humanité. Et il n'y a que la France qui puisse jouer ce jeu-là. Il n'y a que la France qui le joue."
Toutafé. La France est unique au monde. Le monde est à genoux aux pieds de la France. Il la supplie de venir le sauver.
Il faut être complètement barge pour oser sortir une sottise pareille, fou à lier, bon à mettre au cabanon.
Vous avez bien choisi votre citation du général de Gaulle, et elle montre bien pourquoi le gaullisme est une drogue dure, une saleté dont il faut se débarrasser à tout prix.
N'importe quel peuple sain d'esprit donnerait cinquante centimes au simplet du village capable de divaguer ainsi, en lui conseillant de rentrer chez lui et d'arrêter d'embêter les gens.
Les Français, non. Les Français croient sincèrement qu'ils marchent sur l'eau, qu'ils sont faits d'une étoffe spéciale, surhumaine, que le monde entier les attend, que les lois de la physique et de l'économie s'arrêtent aux frontières de l'Hexagone.
Quand vous aurez fini de sauver le monde, depuis le temps que vous vous en occupez sur ce blog, vous nous ferez signe.
Et puis vous pourrez vous atteler à vos prochains travaux d'Hercule, parce que pour sortir, aujourd'hui, que la France ne peut avoir aucune autre ambition que de diriger je ne sais quelle révolution dans le monde, il faut être riche, fonctionnaire ou doté d'une retraite confortable.
Que diriez-vous de l'ambition de mettre fin au chômage délirant qui est le nôtre depuis quarante ans ? A nos budgets en déficit sans interruption depuis cette date ? A la dépense publique étouffante qui est à la nôtre ? A la délinquance impunie qui sévit partout ? A l'immigration de masse qui nous envahit et détruit notre pays ?
Mais non : comme tous les dictateurs, votre de Gaulle et vous-même vous prenez pour Dieu : vous avez une Mission, vous appartenez à une Race Supérieure, vous êtes un Poutine, un Erdogan, un Hitler. Chez vous, c'est la misère, mais vous allez conquérir le monde.
A part ça, de Gaulle a dit qu'il n'était pas un dictateur, donc ça prouve bien qu'il ne l'est pas. Payez-vous notre tête.
Pourquoi a-t-on éprouvé l'envie de lui poser la question, au fait ? Pourquoi lui-même a-t-il dit, à un autre moment, à un autre endroit, qu'il l'avait effectivement été ?
Vous me rappelez les neuneus qui justifient Poutine par ses déclarations. Je peux vous présenter un prince nigérian qui a des millions en trop, si vous voulez.
Avec le sens de l'amalgame qui vous caractérise, vous faites une erreur profonde par rapport au sujet de ce fil. La monarchie, et la monarchie britannique en particulier, c'est exactement le contraire de la mentalité gaulliste, qui est une mentalité de dictateur.
La reine Elizabeth ou le prince Philip sont à l'opposé des rodomontades de l'aventurier de Gaulle, narcissique et mégalomane. De Gaulle, comme Hitler, méprisait son peuple. De Gaulle disait, à Londres, que s'il n'arrivait pas à ses fins, c'est que les Français étaient des veaux. Hitler disait... exactement la même chose.
Quelques jours avant son suicide, alors que la défaite était manifestement inévitable, il ordonnait encore à ses généraux des offensives maximalistes. Si l'Allemagne devait tomber, disait-il, c'est parce que les Allemands étaient des lâches. Lui n'y était pour rien... l'éternel langage des dictateurs.
Il y a une race d'hommes qui aime entendre cela, qui aime se faire rudoyer. Elle est avide d'un maître qui flattera sa gloriole, comme elle jouit de se faire asservir.
Souffrez que l'on préfère la liberté.
Et maintenant, rions un peu. Dans l'entretien d'où vous extrayez cette citation, on relève cette question du gaulliste (évidemment !) Michel Droit, qui interroge le général : "Oui, on dit que la France entretient des rois nègres et ne dépense pas d'argent pour elle."
C'est pas horriblement ouaciste, ça ? Tant qu'à citer, citez entièrement...
Autre citation savoureuse, de de Gaulle, cette fois : "Je me rappelle avec ce pauvre Churchill, il me disait : vous êtes anti-britannique." De Gaulle parlant de "ce pauvre Churchill"... un an à peine après sa mort... Churchill, auquel il doit (excusez du peu), non seulement la libération de la France, non seulement sa solde et celle de ses camarades pendant l'Occupation, mais son accession à la tête du gouvernement provisoire en 1944... si ce n'est pas caractéristique de la bassesse du personnage...
Et pour finir, si l'on lit l'intégralité de cet entretien, de Gaulle y fait figure d'horrible mondialiste, d'européiste militant, de promoteur de l'ingérence dans les affaires d'autrui (notamment en Afrique) et de thuriféraire du commerce international.
Soit exactement le contraire de ce pour quoi les gaullistes brandissent l'icône du général aujourd'hui. Lesquels se rendent coupables, au minimum, du crime d'anachronisme.
Même si l'on soutient l'action du général de Gaulle, il convient de le réduire à ce qu'il fut : un personnage historique, mort maintenant, et non un dieu vivant dont il faudrait chercher la réincarnation je ne sais où.
Rédigé par : Robert Marchenoir | 24 avril 2021 à 13:41
Je ne voudrais pas dire mais s'il faut protéger les forces de l'ordre, il va falloir se protéger nous-mêmes !
Si vis pacem... vous connaissez la suite. Je dis ça, je dis rien.
Je vais peut-être faire encore un peu de bois.
Sinon dans un tout autre ordre d'idée, quoique, je comprends pourquoi les vaccinés au Pfizer n'ont rien senti:
https://www.francebleu.fr/infos/sante-sciences/erreur-a-epernay-dans-la-seringue-pas-de-pfizer-mais-du-serum-physiologique-1619192841
Cela jette un trouble sur la vaccination de nos élites, non ?
Je vais peut-être prendre le "Grôt and Mary" mis en flacon à Lourdes, sans en attendre un miracle.
Rédigé par : hameau dans les nuages | 24 avril 2021 à 10:07
La démocratie est un art difficile, et la divine surprise fut de comprendre que Macron avait saisi, à mon avis dès qu'il songea à se présenter, quelle opportunité la Constitution lui offrait de briser ce qui enchaîne le pays depuis la Révolution, qui n'a jamais su que remplacer une Cour par une autre, une verticalité par une autre, les partis bourgeois remplaçant la noblesse, ou en Russie le parti communiste.
De Gaulle a su inventer une Constitution qui évita la guerre civile, outil que Macron a utilisé pour sortir de ces quarante années pendant lesquelles les partis ont repris le chemin de la rentabilité des commerces électoraux où, quand on demande à un enfant éduqué par l'école publique, quand il étudie la révolution, de définir l'Ancien Régime, il est incapable de répondre !
On pourra sans cesse opposer monarchie et République, on ne fera pas l'économie de la remise en question personnelle, où chacun à son niveau, s'il a été correctement éduqué, comprendra l'analogie proustienne, pour ne pas dire évangélique et ménager les susceptibilités religieuses, entre l'individu et le collectif qui se comportent similairement, et comprendre que la relation personnelle qui fonde le contrat de la Ve, dépend de la conscience aiguë qu'aurait le président de la garantie qu'il représente, selon de Gaulle:
"...être au dessus de la démagogie, tranchons le mot, et il faut bien le dire, représentée par les partis, c'est-à-dire ceux qui caressent les clientèles pour être élus, et souvent les journaux qui caressent les clientèles pour être lus." (Entretien 3)
https://fresques.ina.fr/de-gaulle/liste/recherche/Michel%20Droit/s#sort/-pertinence-/direction/DESC/page/1/size/10
Ce que certains, en vomissant sur le général, appellent la droiche, et le rejoignent pourtant en diagnostiquant ce qui depuis 1969 détricote le pouvoir de l’État au bénéfice des lobbys, ôtant au peuple jusqu’au résultat des référendums.
Il est peu de dire qu’il est urgent pour les peuples de reprendre la main, au risque sinon de se faire dévorer par les nouveaux Moloch que représentent les GAFAM, la nouvelle orientation américaine en a conscience, et notre président a là l’occasion d’être aussi réfractaire que son peuple, faisant comprendre que, si on ne veut pas disparaître avec nos valeurs démocratiques, on ne peut se faire entendre qu’à l’échelle européenne avec l’accord du gouvernement américain, pour résister à la surpuissance mortifère de ces nouveaux lobbys, qui profitent de la démocratie pour mieux la détruire.
Macron a ainsi l’occasion de retrouver l’essence de la République française que les orientations gaulliennes dévoyées par le retour partisan ont définie, cette voix qui affirme au plus haut qu'un Africain vaut autant qu'un Européen, un Chinois ou un Brésilien, que l'être humain est un sujet, non un objet à la disposition des délires impérialistes, que même le capital saura alors être l'outil précieux qu'il est s'il entend à quelle place il doit rester, qui est secondaire et au service de l'humanité, s'il entend la voix laïque qui affirme au plus haut que croire et ne pas croire sont en stricte équivalence, qu'il n'est qu'une illusion, la domination, qu'il serait temps de laisser de côté les fadaises infâmes des xénophobes antisémites, pour accéder à la République, dont la robe tachée du sang de son Roi témoigne en cet aveu la compréhension de la mécanique humaine, permettant à chacun d'accéder au royaume de l'empire sur soi-même, assez renseigné, assez éduqué pour éviter de se coiffer de la corne de bison à détruire tous les Capitole, à salir tous les héritages et à penser qu'on s'en sortirait en décapitant Macron, alors que c'est lui, comme le soulignait Fillon, qui permit d'éviter l'impasse démagogue qui ne sait parler qu'en termes de puissance, vouant la civilisation occidentale à la destruction et à l’éternel retour du barbare.
Si la France se rendait compte de quel cœur elle est l'expression, de quelle idée elle est l'héritière, elle s'apercevrait que c'est aux peuples qu'elle parle, même si elle ne fait que parler, que cette voix est indispensable au petit Chinois comme au petit Botswanais, lui assurant l’espérance qu'il est un chemin pour la paix, que chaque infusoire a la capacité au même titre que les nations de savoir l'établir, que chacun est libre de choisir par et pour soi-même de quelle idée il est l'incarnation, s'il apprend à éduquer son désir de liberté dans l'égalité, qui ne saura jamais s'exprimer que par la fraternité, qu'il reste encore un pays au monde pour affirmer qu'il est possible de s'affranchir des désirs de domination qui ne savent qu’admirer la force, haïr l’ennemi et mépriser les malheureux, que ce qu’a proposé de Gaulle au pays est l’analogie institutionnelle de la faiblesse d’un homme, et ô combien notre frêle président incarne cette idée, qu’une nation reconnaît pour son chef, est la juste représentation du pouvoir démocrate, qui choisit l’inconfort de la liberté et reconnaît que la force ne se mesure qu’à l’aune du bien-être des plus faibles.
Voilà bientôt deux siècles et demi que cette idée renversa le monde, alors qu’elle le travaillait depuis deux mille ans, chaque individu en ce pays saura-t-il l’incarner, comme l’y invite encore un petit général qui sut résister au pire et s’affranchir des prisons du passé à reproduire sans fin les oppressions d’Ancien Régime, qu’il donnera au génie français la possibilité d’affirmer au plus haut l’accomplissement de sa révolution universelle, qui seule est à même de garantir les chemins de la paix :
« Nous, nous sommes ce pays là. C'est conforme au génie de la France. Nous n'en sommes plus à la domination et à vouloir l'établir. Mais nous sommes le peuple fait pour rétablir, aider la coopération internationale. C'est ça notre ambition nationale aujourd'hui. Et faute de cela nous n'en aurions aucune. Mais il nous en faut une. Et celle-là nous l'avons. Elle est pour le bien de l'Homme. Elle est pour l'avenir de l'humanité. Et il n'y a que la France qui puisse jouer ce jeu-là. Il n'y a que la France qui le joue. » (Ibid, entretien 2)
Rédigé par : Aliocha | 24 avril 2021 à 09:46
Pôv' Macron, ta monarchie républicaine ne pèse pas lourd face à la monarchislamiste terroriste :
Macron et ses vocalises ridicules : "nous ne cèderons pas" et ne fait rien.
Les terroristes disent : "nous ne cèderons pas" et ils agissent.
Un coup de couteau islamiste et la France entière est paralysée.
Il est vrai que quand les terroristes ont des soutiens comme ce matin sur CNews avec Souquière le fou dangereux islamogauchiste et Obono sur France Info tout aussi odieuse, les coutelleries ne sont pas près de faire faillite, y a pas qu'à la (Allah) Villette qu'on tranche le lard.
Tous deux ont avancé l'argument imparable : "le responsable principal c'est le RN qui propage des idées racistes !"
Voilà c'est tout, emballé c'est pesé, contentez-vous de ça.
Rédigé par : sylvain | 24 avril 2021 à 09:28
@ Patrice Charoulet
"Ce n'est pas cela qui me ferait aimer la reine d'Angleterre, qui m'indiffère, ou son mari (l'insignifiance incarnée). Quand je pense que M. Macron dans son message de condoléances a dit à son sujet qu'il avait eu une « vie exemplaire » ! Quelle honte ! Ses quinze médailles correspondent à quels exploits militaires ? Ce sont des médailles en chocolat."
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"Après avoir quitté Gordonstoun en mai 1939, le prince Philip rejoint la Royal Navy, où il se distingue l'année suivante au Britannia Royal Naval College de Dartmouth comme le meilleur cadet de sa promotion. Il est nommé aspirant en janvier 1940 et passe quatre mois sur le cuirassé HMS Ramillies qui assure la protection des convois de la Force expéditionnaire australienne dans l'océan Indien, suivi par de plus courts passages sur les navires Kent, Shropshire et à Ceylan (aujourd'hui Sri Lanka).
Après l'invasion de la Grèce par l'Italie en octobre 1940, il est transféré de l'océan Indien sur le cuirassé HMS Valiant de la flotte de Méditerranée. Parmi d'autres missions, il participe à la bataille de Crète, et est cité pour son comportement pendant la bataille du cap Matapan où il est chargé du contrôle des projecteurs du cuirassé.
Philip reçoit une citation à l'ordre de la Royal Navy le 3 février 1942 ainsi que la croix de guerre française 1939-45 avec palme. Il reçoit également la croix de guerre grecque de la Vaillance.
Philip est promu Sub-Lieutenant (enseigne de vaisseau de 2e classe) après une série de cours à Portsmouth où il termine premier dans quatre des cinq catégories. En juin 1942, il est affecté sur le destroyer des anciennes classes V et W reclassé escorteur antiaérien, le HMS Wallace, et qui est chargé d'escorter des convois sur la côte est de l'Angleterre, ainsi que pour l'invasion alliée de la Sicile. Il est promu au grade de lieutenant de vaisseau le 16 juillet 1942. En octobre de la même année, à tout juste 21 ans, il est nommé « First lieutenant » (officier en second) du destroyer HMS Wallace devenant ainsi l'un des plus jeunes officiers en second de la Royal Navy. Lors de l'invasion de la Sicile, en juillet 1943, alors qu'il est toujours officier en second du HMS Wallace, il réussit à faire lancer un radeau avec des fumigènes qui distrait suffisamment les bombardiers pour permettre au navire de s'échapper en passant inaperçu. En 1944, il est à nouveau affecté sur un destroyer, mais plus récent, le HMS Whelp de la classe W, qui fait partie de la flotte britannique du Pacifique au sein de la 27e flottille de destroyers. Il est présent dans la baie de Tokyo pour la signature des actes de capitulation du Japon. En janvier 1946, Philip retourne au Royaume-Uni sur le HMS Whelp et est affecté comme instructeur à l'école des officiers mariniers, l'établissement à terre (Stone frigate) HMS Royal Arthur, installé à Corsham, dans le Wiltshire."
Et vous Charoulet, vos exploits militaires qui vous permettent de dénigrer sa conduite pendant la guerre ?
Rédigé par : revnonausujai | 24 avril 2021 à 07:44
C'est dommage pour l'égorgeur de Rambouillet qu'il ait été abattu, car s'il était sous l'emprise de stupéfiants, on aurait pu lui décerner la Légion d'honneur. À moins que ce soit seulement quand la victime est juive.
Cet égorgeur a-t-il été soumis à un test post mortem ?
Dans l'affirmative, si celui-ci est positif on pourrait, certains magistrats en tête, en activité ou honoraires, réaliser une marche blanche pour ce pauvre assassin égorgeur, non ? Après tout, s'il a pris de la drogue et a été poursuivi par des démons allant jusqu'à se réfugier dans un commissariat où ses démons l'ont conduit à égorger une fonctionnaire, c'est une victime, non ?
Rédigé par : stephane | 24 avril 2021 à 07:34
@ Exilé
Le bal des faux-culs a commencé. Ils sont responsables et coupables mais ne veulent pas le reconnaître. 🆘🇨🇵
Rédigé par : Isabelle | 24 avril 2021 à 07:31
"Monarchie républicaine ? Si peu de monarchie, si peu de République..."
Pourquoi poser cette question quand nous avons une réponse : trouvons-nous un descendant de Napoléon !
D'autant plus que, d'après Wikipédia, Stéphanie de Monaco en serait descendante à la septième génération !
Quoi de mieux pour irriter les Anglais et les abandonner à leur Brexit et rappeler au reste des pays de l'Europe qu'ils ont été des provinces de son empire ?
L'initiateur de l'Europe unie, c'est Napoléon !
En outre nous allons le célébrer cette année !
Saisissons l'occasion ! Pas de présidentiel retour à la grandeur du passé !
Récupérons toute cette Europe qui nous appartenait !
Retrouvons cette "Pompe et Circonstance" qu'il pratiquait bien mieux que les Britanniques.
Waterloo a été notre plus glorieuse défaite immortalisée en un mot par Cambronne !
Nous avons eu la peau de Nelson à Trafalgar pour quelques bouts de bois !
Beethoven l'avait prévu, nous utilisons même déjà le choeur de sa 9e symphonie comme hymne ! Macron a déjà annoncé ce retour lors de son propre sacre au Louvre !
Alors un Bonaparte pour Président à vie, maintenant le politiquement correct pour Empereur !
Ne reste plus qu'à convaincre Stéphanie !
Son frère à Monaco, sa soeur au Gala du Cirque, a elle et ses descendants l'Empire !
Rédigé par : Claude Luçon | 23 avril 2021 à 22:59
@ caroff 23 avril 20h18
"Après avoir lu "Les origines de la France contemporaine" (Hippolyte Taine)".
Grand livre ! coll. Bouquins, 2t. De quoi occuper un esprit sérieux un ou deux mois, la plume à la main. Je signale que Zemmour, qui parle toujours beaucoup de Chateaubriand, de Racine, de Napoléon, a dit un jour, sur le ton du secret, à Naulleau, qu'il lui recommandait cette bonne adresse, je le redis, Les origines de la France contemporaine de Taine. Dans ce livre on découvrira notamment assez souvent les excellentes réflexions de Mallet du Pan, qui n'est pas près d'être vendu dans les supermarchés.
Rédigé par : Patrice Charoulet | 23 avril 2021 à 22:32
@ Lucile
"D'après ce que je lis, divine surprise, Emmanuel Macron semble prêt à entamer un combat contre les mandarins à la tête de la haute fonction publique."
D'après ce que je lis, j'ai le sentiment que la moutarde lui monte gentiment au nez depuis un petit bout de temps. Cela a commencé doucement avec la mise en place par Macron de certains comités Théodule pour contrer des mandarins et d'autres comités Théodule. Mais effectivement, à la fin de son mandat, il me semble qu'il en arrive à la conclusion que les combats de coqs entre comités Théodule n'est pas une méthodologie suffisante pour casser des réflexes de la fonction publique que couvrent lesdits mandarins.
Il semble en effet qu'il ait décidé ne plus compter sur la méthode douce. Il a raison. Pas certain qu'il ait le courage ou les ressources de donner le coup de pied dans la fourmilière avant la fin de son mandat. Il a devant lui un mur d'administratolâtres à briser. Rien ne dit qu'il y parviendra.
Je ne fais simplement confiance ni à sa gauche ni à sa droite pour s'attaquer à ce problème.
Quand il était ministre de l'Economie et qu'il parlait alors comme un banquier, il affirmait que le portefeuille des participations de l'État devait "respirer", comme il le disait. Ce qui signifiait avoir une gestion plus dynamique du portefeuille d'actifs de l'État et briser certains dogmes et tabous sur ce dans quoi l'État devait avoir des participations...
Je crois qu'il pense la même chose de l'attitude de l'administration face à la société civile et de son ouverture au reste de la société. Que cela ne "respire" pas assez. Que c'est un entre-soi, une petite société parallèle. Et qu'il convient de l'ouvrir.
Tout son mandat est marqué d'une relation "bouge-toi d'là que j'm'y mette" entre lui et son administration. Je doute qu'il en émerge vainqueur. Bien que la pandémie ait donné des raisons de commencer à taper un plus fort sur l'administration. Qui ne lui laissera rien passer.
Rédigé par : F68.10 | 23 avril 2021 à 22:27
@ Patrice Charoulet | 23 avril 2021 à 18:18
« 1. Les monarchies sont indéfendables. Comme le racisme (que j'exècre), une monarchie est fondée sur la croyance absurde que tel est de sang bleu, tel de vile naissance.
3. J'abomine toutes les révolutions, celle de 1789, la révolution russe… : bains de sang monstrueux, folies furieuses. »
Petite contradiction entre le point 1 et le point 3.
S’il n’y avait pas eu la Révolution de 1789, la France d'aujourd'hui ne serait pas une monarchie élective, mais héréditaire.
Il faut donc choisir…
Rédigé par : Achille | 23 avril 2021 à 22:08
Un grand billet sur un grand thème qui mêle sobrement l'actualité et l'inactuel.
Sur la première, l'injonction constante à résister puisque la France d'aujourd'hui serait l'héritière de la Résistance, n'en a pas fait un réflexe tel que nous dénoncerions une dictature sanitaire qui grignote chaque jour nos libertés, avec des autorisations de circuler et des couvre-feu qui souvent varient, dans une indifférence relative sinon générale, puisque ces mesures sont prises pour notre bien, ben voyons.
Je me suis souvent résigné en regrettant que je n'aurais pas le bonheur de voir se réaliser mon utopie, la démocratie directe. Ce n'était pas pour imaginer que je verrais des masques cachant tous les visages, ces masques que je considérais, collégien, comme le cauchemar des démocraties où non seulement l'hypocrisie ne marque pas le pas et continue d'être un vice régnant, mais je ne sais pourquoi, les masques ont toujours représenté à mes yeux la métaphore d'une démocratie où la raison de celui qui crie le plus fort est toujours la meilleure. Et en effet, émettez la moindre réserve vaccinale ou sur le confinement par lequel on prétend lutter contre la Covid et vous serez taxé de complotiste et mis hors jeu du débat public.
Votre incipit me laisse songeur: aujourd'hui, on ne couperait plus la tête du roi ? Du roi Louis XVI, non, mais la haine qu'a concentrée sur sa personne Emmanuel Macron pendant la crise des Gilets jaunes ne fait pas bon signe. On a vu sa tête traînée en effigie au bout d'une pique. Je m'étais moi-même fendu d'un article de blog intitulé "Emmanuel Macron ne sera pas décapité" en ayant honte du mouvement qui me le faisait écrire.
Aucun roman ne donne comme "Lucien Leuwen" le ton de la presse monarchiste des années 1830. Ces parodies du "Moniteur" sont assez cocasses. J'ai vaguement connu Daniel Hamiche, directeur du "Légitimiste" avant de devenir le collaborateur de "l'Homme nouveau", qui s'était entièrement dévoué à la cause royale, mettant sa personne et sa vie presque entre parenthèses, après avoir été un militant maoïste, comme si cet esprit pourtant libre ne savait vivre sans chef. Sartre a décrit "l'Enfance d'un chef", on ne parle pas assez de la quête du chef ou de la nostalgie du chef. Les prétendants n'y croient plus eux-mêmes. Ils prétendent pour l'honneur. Les militants royalistes de toute obédience écrivent le programme du futur roi. La monarchie est une idée qui a vécu.
Ceux qui essaient pourtant de nous intéresser à la monarchie le font sur la base qu'un bon gouvernement est d'abord arbitral ou a besoin d'un arbitre. Ils nous allèchent à l'idée d'un roi qui règne et ne gouverne pas, comme au Royaume-Uni dont le faste et les frasques de la famille royale relèvent d'un folklore amusant les lecteurs de tabloïds. Le besoin d'un arbitre est probablement réel, mais cela va à l'encontre de toutes les pratiques politiques en vigueur. Lorsque Montesquieu, entre autres, théorisait le pouvoir exécutif, se doutait-il qu'il deviendrait l'inspirateur des lois, en sorte que la capacité d'enregistrement de notre parlement n'a pas grand-chose à envier à la chambre d'enregistrement qu'étaient les parlements depuis la Fronde jusqu'à l'enfance prérévolutionnaire du vicomte de Chateaubriand.
Le pouvoir exécutif devrait être un exécutant, donc un arbitre sans idée propre, il est le commandant suprême et l'inspirateur des lois. Ainsi a dérivé la démocratie représentative, qui refuse de croire qu'un système où le peuple pourrait proposer des lois à référendum serait viable. J'ai moi-même été victime de cette incroyance et ne m'en suis pas tout à fait départi.
Le Président une fois élu, ses courtisans font de ses moindres propos une parole d'évangile. Un homme providentiel émerge tous les cinq ans par le miracle et par l'onction du suffrage universel. Non seulement le pouvoir exécutif n'exécute pas en bon arbitre de la volonté générale ou populaire, mais il signe et promulgue les lois votées par le parlement, comme celui-ci enregistrait jadis les édits et décrets royaux. Ironie de l'histoire.
"Il n'y a pas assez de République", d'abord parce que la République a changé. Autrefois la "chose du peuple" dont l'autorité s'imposait par une sorte d'application directe ou indirecte du contrat social, elle est devenue ce qui devrait faire le liant de concitoyens qu'un même projet national ne constitue plus en nation. "Une société multiculturelle est multiconflictuelle", écrivait le Club de l'horloge. L'avertissement est rude, mais assez peu contestable.
Régime neutre et sans idéologie, la République est devenue une idéologie de régime dont Frédéric Rouvillois a bien montré qu'on chercherait en vain les termes du pacte républicain, ce qui était déjà dans l'esprit de Rousseau, qui assumait si bien le caractère fictif de son contrat social qu'il avertissait que nul n'avait besoin de le signer et que d'ailleurs il n'était pas écrit.
Mais le plus insupportable dans un pays comme le nôtre qui a la passion de l'égalité est que la République est inégalitaire. Maurras parlait d'une "République des fils à papa". Le passage le plus intéressant du livre de Juan Branco, "Crépuscule", est celui où l'auteur décrit la géographie des grands lycées parisiens où l'élite s'excuse de se reproduire parce que, dans certains d'entre eux comme l'Ecole alsacienne dont est issu l'avocat activiste, on a gardé un vernis d'humanisme, l'humanisme de l'entre-soi. Son ennemi personnel Gabriel Attal a mis en musique un temps le service civique universel (sur la base du volontariat...), qui devait être un moment de mixité sociale qui aurait disparu avec le service militaire. Lui-même n'était pas issu de la diversité ni de la mixité sociale ou de la méritocratie républicaine. Autant de maux auxquels il faudrait remédier en République, que l'on soit bourdieusien ou non.
Rédigé par : Julien WEINZAEPFLEN | 23 avril 2021 à 21:34
@ Exilé
D'accord avec vous. Les Anglais défendent d'habitude leurs intérêts nationaux sans trop d'états d'âme dans les conflits. Personnellement je souhaite que nous fassions de même. Les Français sont facilement paralysés par le jugement moral des autres, celui de leurs compatriotes, celui des étrangers, de leurs voisins de palier, de la renommée. Ils font aussi eux-mêmes beaucoup la morale aux autres. La première chose qu'ils se demandent lorsqu'ils doivent prendre une décision, même si elle implique leur survie : est-ce que c'est "gentil" ?
Ce qui n'empêche pas les autres de les critiquer, mais ce qui fausse leur jugement, car c'est le verdict de la bien-pensance avec tous ses méandres qu'ils craignent, plus que celui de leur conscience ; du reste ce qui paraît généreux sur le moment - quelquefois parce que ça ressemble à du partage et même à un sacrifice - peut avoir des conséquences catastrophiques plus tard. On nous fait accepter n'importe quoi au nom des grands principes.
Dans "l'Étrange défaite", Marc Bloch dresse un portrait peu flatteur des soldats anglais qu'il a croisés, sans doute justifié. En fait je ne crois les Anglais pris individuellement ni meilleurs ni pires que nous, mais je crois leurs institutions plus favorables à la réussite générale de leur pays, et moins démoralisantes. Il y a chez nous comme une déperdition entre les efforts de ceux qui se bougent et l'état général du pays.
D'autre part, j'en reviens toujours à la longue lettre de Burke sur la Révolution française, écrite pendant les événements de 1789 et 1790 ; il se dit sidéré de voir le niveau des députés de la toute fraîche Assemblée nationale révolutionnaire. Avec sa vision aristocratique du gouvernement, il pense qu'on ne peut pas se féliciter de laisser des gens ignares, bornés, excessifs, impulsifs, tout juste débarqués de leur patelin, et braillards, devenir députés et décider de l'avenir du pays. Le tout par souci d'égalité. C'est selon lui la catastrophe assurée. Le passage de l'ouvrage est assez drôle, mais non dépourvu de bon sens. La réponse est bien sûr dans l'éducation qu'a su donner peu à peu la République aux électeurs et à leurs élus. Hélas, c'est fini. La dégringolade que nous connaissons ces temps-ci n'augure pas bien de l'avenir.
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@ Lodi
Je comprends votre pessimisme, mais je pense que nous n'aurions pas besoin de copier si seulement nous y réfléchissions sans nous quereller. Bientôt nous serons dépassés par de nouveaux courants de pensée. Il est temps de faire le point et d'essayer de prévoir.
D'après ce que je lis, divine surprise, Emmanuel Macron semble prêt à entamer un combat contre les mandarins à la tête de la haute fonction publique. Ça irait enfin dans le bon sens, aussi je lui souhaite bonne chance, quoique je n'ose y croire tant les signaux sont contradictoires.
Rédigé par : Lucile | 23 avril 2021 à 21:20
@ Isabelle
La fonctionnaire de police égorgée au commissariat de Rambouillet était agent administratif et non policière. Elle n'était donc pas armée.
Rédigé par : Mary Preud'homme | 23 avril 2021 à 21:15
@ Isabelle
"Une policière tuée dans son commissariat. Assez des mots creux de Macron."
La lecture des déclarations du personnel du marigot politique est écœurante.
« J’adresse mes pensées émues à la famille, aux proches et aux collègues de la fonctionnaire de police lâchement assassinée dans l’exercice de ses fonctions. » (Eric Dupond-Moretti).
Et le reste est du même tonneau.
Ce ne sont que postures et envolées lyriques de faux gentils et de matamores, mais aucun n'a eu l'idée ou le courage de poser la seule question qui vaille, à savoir : « Mais qui donc a régularisé cet individu ? », surtout que ce n'est pas le premier cas du genre.
Mais en fait ils savent très bien que n'ayant pas dénoncé ce système aberrant de régularisations à la chaîne ils sont tous en partie coupables de ce qui s'est produit, pour mise en danger de la vie d'autrui.
Au vu des leçons de l'expérience, ne serait-il pas temps - au moins au nom du principe de précaution - de mettre en place un moratoire sur certaines sources d'immigration ?
Rédigé par : Exilé | 23 avril 2021 à 20:43
@ Patrice Charoulet 18h18
"Les monarchies sont indéfendables. Comme le racisme (que j'exècre), une monarchie est fondée sur la croyance absurde que tel est de sang bleu, tel de vile naissance."
Les Danois, les Norvégiens, les Luxembourgeois, les Belges ne sont pas sur cette ligne un peu excessive. Pour eux, la monarchie héréditaire ne s'oppose pas à l'exercice de la démocratie. En Belgique, la Constitution dans son article 106 stipule expressément qu’aucun acte du Roi n’est valable en l’absence du contreseing d’un ministre qui par le fait même de ce contreseing se rend responsable de cet acte.
Après avoir lu "Les origines de la France contemporaine" (Hippolyte Taine) je me suis rendu compte que le roi était lié par le droit coutumier et donc confronté à un maquis de règles, de lois et d’ordonnances invoquées par des pouvoirs locaux, Parlements de province par exemple, précisément pour contrer son autorité ; enfin le roi était lié par les traités qu’il conclut avec les puissances étrangères. Les limites à l’exercice du pouvoir royal, Louis XIV compris, étaient à la fois réelles, nombreuses et efficaces. Retenons donc que le monarque absolu n’est en aucun cas un tyran, pas même un souverain qui règne de manière arbitraire, mais au contraire une personne que sa charge oblige.
"J'abomine toutes les révolutions, celle de 1789, la révolution russe… : bains de sang monstrueux, folies furieuses."
Moi aussi. Edmund Burke en 1790, dans "Réflexions sur la Révolution de France", explique que les individus sont surtout déterminés par des sentiments innés, et sont fermement attachés à leurs préjugés ; les capacités de raisonnement de l'individu étant limitées, il est donc préférable de s'en rapporter « au fonds universel des nations et des époques » — c’est-à-dire les préjugés. Une grande partie de ce qu'il avait annoncé s'étant réalisée (Terreur et exécution des souverains), il obtint une reconnaissance importante, notamment de Taine: la Révolution française n'avait fait que transférer le pouvoir d'une aristocratie à une élite qui se voulait éclairée, mais moins démocratique.
"La série « The Crown » (sur Netflix) est un navet."
J'ai été captivé: qualité des acteurs, des décors et mise en scène exceptionnelle même si quelques libertés ont semble-t-il été prises par les concepteurs de cette série.
"Si M. Macron est réélu, je suis certain, cette fois, que ses députés seront beaucoup moins nombreux."
Je fais le pari que s'il gagne, nous aurons droit à une cohabitation... avec des traîtres ?
"On parle depuis longtemps de « monarchie présidentielle » ou de « monarchie élective » en France, parce que le président a de grands pouvoirs. C'est un peu vite dit. En tout cas, pas de monarchie héréditaire, de grâce !"
Les pouvoirs du Président sont bornés, entre autres par les Traités UE, CEDH et surtout par les très faibles marges de manoeuvre budgétaires dont il dispose puisque l'endettement public atteint 120 % du PIB...
Rédigé par : caroff | 23 avril 2021 à 20:18
Oui vous avez raison Monsieur Bilger, j'ai moi aussi éprouvé de l'admiration pour la reine Elizabeth et cette cérémonie sobre et pleine d'allure qu'étaient les obsèques du Prince Philip. De l'admiration pour un faste peut-être désuet mais qui représente un ancrage pour le peuple, tout en respectant la liberté individuelle. Une institution à elle seule, la monarchie anglaise rassemble les gens les plus divers.
Au moins les monarchies constitutionnelles ont cela de bon, elles représentent la continuité, le passé et donc l'Histoire d'un peuple. Chaque souverain s'adapte à son époque et certainement le Prince Charles dont on se gausse sera un bon roi à sa façon, quant à William, je pense qu'il sera garant de la continuité en harmonie avec son époque.
A l'heure où chez nous, la République ne sait plus où elle va, tirée à hue et à dia par des présidents successifs qui n'hésitent pas à abandonner petit à petit nos traditions et nos coutumes, cédant à un modernisme effréné et un multiculturalisme destructeur, Emmanuel Macron ne s'en cache pas, il veut déconstruire l'Histoire... cela en dit long.
Nous avons eu de grands rois et de grands empereurs. N'en déplaise aux républicains purs et durs, il suffit de regarder l'ensemble de ce qu'a réalisé Napoléon... et leur entêtement à ne voir que ses défauts prouve qu'il fait trop d'ombre à nos petites personnalités présidentielles.
Certes les temps ont changé mais quand de jour en jour on voit la violence qui gagne du terrain, aujourd'hui encore, une policière égorgée à Rambouillet, on aurait envie d'un rassembleur, d'un socle auquel se rattacher. Là nous avons surtout de beaux discours mais bien peu d'actions, et vu les personnalités qui mènent le pays au gré des événements quotidiens, on peut craindre pour l'avenir.
Rédigé par : Michelle D-LEROY | 23 avril 2021 à 20:01
Ni monarchie, ni République, mais une démocrature immature.
Démocrature où l'on constate l'effacement du Parlement.
En particulier de l'Assemblée qui ne joue plus son rôle d'inspiratrice par le débat de la vie politique. Elle est devenue une simple chambre d'enregistrement, ce qui n'est pas nouveau mais qui est poussé à son extrême par la médiocrité de la majorité.
Quant au Sénat, il permet aux opposants quelques discours dans le vide.
Même le Conseil des ministres s'efface devant un Conseil de défense dont les membres sont cooptés par le seul Président, dont on ignore tout des débats qui sont top secret.
On a là tous les éléments d'une démocrature, ou à tout le moins d'une démocratie illibérale, que Macron dénonce quand cela peut lui donner l'air du parfait européiste.
Mais une démocrature immature, ça rime, et la rime traduit si bien la réalité.
Les démocratures traditionnelles, normales si je puis dire, comme la Russie ou la Turquie, que Macron vilipende si souvent, ont au moins l'avantage pour les pays concernés, que les dirigeants oeuvrent pour la grandeur de la nation qui est toujours le souci du pouvoir, parfois au détriment du peuple.
Pour s'attacher le peuple, les dirigeants font référence au passé glorieux. La renaissance de l'Empire ottoman, ou de la grande Russie par exemple est le but avoué. Les peuples sont toujours glorifiés, et leurs qualités viriles conquérantes sont exaltées, sinon exacerbées.
La nouvelle démocrature française a ceci d'original que le peuple est ostensiblement méprisé, traité de Gaulois réfractaire, que sa culture est niée, et cerise sur le gâteau, on apprend que le Président veut déconstruire l'Histoire de France.
Le tout aimablement annoncé chaque fois depuis l'étranger, donnant l'impression de vouloir obtenir les bonnes grâces de l'étranger en piétinant le peuple et en dissolvant la France dans l'UE.
On en est au point où la carte d'identité nationale, symbole et définition administrative du statut de citoyen, est rédigée en bilingue, français et anglais. Plus servile que ça avec la doxa anglo-saxonne, tu meurs dirait l'autre.
C'est cela qui me fait dire que nous vivons une démocrature immature.
Macron se comporte comme un jeune enfant trop gâté, qui n'est jamais content des jouets offerts, qui en rêve d'autres, plus beaux croit-il, et qui prend un plaisir pervers à salir et casser ceux qu'il a.
Il considère que la France n'est pas assez grande pour lui, il rêve d'une Europe, et pourquoi pas d'un gouvernement mondial auquel il participerait, et peut-être même, qu'il dirigerait. C'est si beau de rêver l'impossible.
Rappelons que son mentor Attali ne cesse de prêcher pour une gouvernance mondiale, et que déjà cette gouvernance sous la forme du Forum de Davos inspire au niveau mondial des directions suivies d'assez près par les pays occidentaux.
Il y a dans cette pensée de gouvernance mondiale, la négation des peuples, des traditions et des cultures millénaires qui les animent.
Le curieux de l'affaire est que les partisans de cette gouvernance viennent de la gauche, qui après avoir défendu le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes dans la décolonisation, ont défendu les droits de l'homme, et qui à présent font alliance avec ce qu'il faut bien appeler le grand capital, pour gérer l'humanité.
Toute l'humanité ?
Non ! Des grands pays résistent comme la Russie, la Chine et espérons-le, le village des Gaulois réfractaires.
Rédigé par : Tipaza | 23 avril 2021 à 19:34
Une policière tuée dans son commissariat. Assez des mots creux de Macron. En 2022, il faudra voter contre tous ces bons à rien. 👎😠
Rédigé par : Isabelle | 23 avril 2021 à 19:22
Ce n'est pas parce que notre régime repose sur la prééminence du président de la République qu'il peut être qualifié de monarchie républicaine. C'est ici une expression qui a fait florès mais qui n'a de fait aucun sens.
D'abord monarchie et République sont par définition antinomiques. Un régime politique ne saurait qu'être soit l'un soit l'autre, aucunement un mélange des deux.
Ensuite, la monarchie britannique dispose depuis longtemps, depuis des temps presque immémoriaux, d'institutions démocratiques. Avec un bémol : la société britannique est toujours restée liée à son système de classes quasi inamovible : d'un côté l'aristocratie dont un Français comprend mal comment les titres sont attribués, de l'autre le peuple, pour ne pas dire la plèbe au sens romain. Le régime dispose de deux Chambres : la Chambre des Communes, dont les membres sont démocratiquement élus et disposent du pouvoir réel de légiférer, et la chambre des Lords dont les membres ne sont pas élus.
Du fait de l'élection du président de la République française au suffrage universel, ce dernier dispose d'une prééminence constitutionnelle qu'il partage théoriquement avec le Parlement qui légifère mais n'a pas l'initiative des lois puisque c'est bien le gouvernement qui lui impose son calendrier, les propositions de lois étant loin de revêtir la même valeur que les projets décidés par l'exécutif.
En réalité on devrait considérer que la fonction présidentielle en France ne correspond aucunement à celle d'un monarque dès lors qu'elle n'est pas héréditaire. En fait elle correspondrait plutôt à la définition du "tyran" dans son acception antique qui est ainsi définie : "Dans l'Antiquité, parmi les Grecs, celui qui s'emparait de l'autorité souveraine sur une communauté républicaine, soit qu'il l'exerçât avec modération et douceur, soit qu'il en abusât. Pisistrate fut tyran d'Athènes" (https://dicocitations.lemonde.fr/definition_littre/29570/Tyran.php). Il ne s'agit ici aucunement d'un usurpateur puisqu'il est légalement élu.
En revanche, c'est bien l'usage de la fonction, notamment depuis la réduction du mandat présidentiel à cinq ans qui a changé la nature profonde du régime politique français, d'autant plus que les élections législatives intervenant après la présidentielle sont de nature à assurer, si ce n'est garantir au président de la République une Assemblée nationale majoritaire, devenue simple chambre d'enregistrement des décisions élyséennes.
De ce fait, ce régime n'est pas vraiment parlementaire et il est devenu exclusivement présidentiel sans les contre-pouvoirs que connaissent les Etats-Unis par exemple.
Donc notre système est devenu une "tyrannie" au sens étymologique avec un président de la République qui ne fait pas que présider mais qui de facto gouverne en lieu et place du Premier ministre qui n'est plus, dès le mandat de monsieur Sarkozy et continûment depuis, qu'un simple "collaborateur", que le simple exécutant de ses décisions dans tous les domaines et non plus appelé à exercer la plénitude des pouvoirs que la Constitution lui confère, notamment hors des domaines traditionnellement réservés au président de la République : la Défense et les Affaires étrangères. Il semblerait que le départ de monsieur Édouard Philippe ait été grandement motivé par l'absence d'initiative que lui imposait son président...
La conclusion est parfaitement tirée par vous-même, Monsieur Bilger : "Si peu de République avec un président usant et abusant du Conseil de défense, avec une vie parlementaire sans aucune équité démocratique (faute de proportionnelle), un groupe majoritaire où quelques personnalités choisies dissimulent une masse inconditionnelle, un pouvoir d'injonction plus que de délibération, une rétention plus qu'un partage, une apparence populaire mais une réalité régalienne..."
Un dernier point : je fais partie des Français que les vicissitudes de la monarchie britannique laissent totalement indifférent.
Rédigé par : Robert | 23 avril 2021 à 18:59
Cher Philippe,
J'ai lu avec intérêt vos réflexions sur la monarchie, la République, le Président... Laissez-moi les commenter assez médiocrement, mais avec une grande sincérité.
1. Les monarchies sont indéfendables. Comme le racisme (que j'exècre), une monarchie est fondée sur la croyance absurde que tel est de sang bleu, tel de vile naissance.
2. Parmi mes vingt écrivains français préférés, quinze sont du XVIIe siècle, mais ce n'est pas parce qu'ils étaient pour certains évidemment royalistes, c'est parce que j'idolâtre la langue française. Comparez un Houellebecq à Corneille, Scarron, Pascal, Racine, Molière, Retz, La Rochefoucauld, Bossuet, La Bruyère, Sévigné, La Fontaine, Boileau, Fénelon, Saint-Evremond, Fontenelle, Saint-Simon...
3. J'abomine toutes les révolutions, celle de 1789, la révolution russe… : bains de sang monstrueux, folies furieuses.
4. Sur deux cents pays, un grand nombre sont parvenus à la démocratie, sans bain de sang révolutionnaire.
5. La série « The Crown » (sur Netflix) est un navet. J'ai vite arrêté de voir ça. Ce n'est pas cela qui me ferait aimer la reine d'Angleterre, qui m'indiffère, ou son mari (l'insignifiance incarnée). Quand je pense que M. Macron dans son message de condoléances a dit à son sujet qu'il avait eu une « vie exemplaire » ! Quelle honte ! Ses quinze médailles correspondent à quels exploits militaires ? Ce sont des médailles en chocolat. Que vous en semble, Antoine Marquet ?
6. J'en viens à nous. La proportionnelle intégrale est catastrophique. Témoin la Quatrième. Israël (que je défends ardemment face à tous les pays qui l'entourent et qui rêvent de sa mort) ferait bien d'y renoncer.
7. Ce n'est pas l'absence de proportionnelle qui a provoqué une majorité parlementaire macroniste géante. C'est la bêtise des Français qui ont voté pour trois cents inconnus (souvent nuls) au motif que l'inconnu avait l'estampille « Macron ». Je n'aurais eu pas cette idée idiote. Si M. Macron est réélu, je suis certain, cette fois, que ses députés seront beaucoup moins nombreux.
8. On parle depuis longtemps de « monarchie présidentielle » ou de « monarchie élective » en France, parce que le président a de grands pouvoirs. C'est un peu vite dit. En tout cas, pas de monarchie héréditaire, de grâce !
Rédigé par : Patrice Charoulet | 23 avril 2021 à 18:18
@ Lucile
"Ce sentiment bienfaisant et familier existe portant chez nous, nous l'éprouvons sans réserve pour Notre-Dame, pour nos villages, pour nos paysages, nos savants, notre langue, pour les vicissitudes de nos ancêtres et pour les progrès accomplis."
Pas totalement, hélas.
Certains ont pu prétendre que nous en faisions trop pour Notre-Dame, d'autres le penser pour les paysans dont nous n'aurions pas besoin car on peut importer de la nourriture, et si on ne critique guère villages et paysages, on ne s'inquiète pas trop qu'ils soient disons, modifiés par divers facteurs dont la désertification. On est paraît-il fier de nos savants, mais cela ne nous empêche pas d'être méfiants envers le vaccin, Pasteur doit se retourner dans sa tombe. Je passe, je passe...
Les "progrès accomplis". Bien, avec les déclinistes, les catastrophistes écologistes et autre, on ne parle pas beaucoup des progrès accomplis.
Je ne dis pas que votre terre du bonheur n'existe pas... Mais à petite échelle, c'est mon petit coin tranquille, mon aspect du pays loin du tien voire contre le tien.
Et puis, tout le monde n'est pas aussi raisonnable et positif que vous.
D'ailleurs, voyons, s'il y avait un tel socle commun, le politicien normal, je veux dire, voulant se faire élire, tablerait sur ce socle rassembleur. Or que voyons-nous ? Ils ouvrent tous leur petite boutique de ressentiment pour leur clientèle et plus si affinité.
Le ressentiment français a des hauts et des bas, en ce moment, il est assez haut. Après les cours de la Bourse, pensons au cours du ressentiment ! En France, on se dispute ou on se regarde en chiens de faïence, on ne discute pas, on ne négocie pas.
Le jeu ? Diaboliser l'autre, éventuellement, le sortir du jeu... C'est pareil sur le blog, bien des gens font une révérence aux Bilger, disent vive la liberté, et jouent aussitôt les législateurs et les cafards contre la liberté. Règles électorales, peu de pouvoir au Parlement, abaissement de partis, incapacité à comprendre l'équilibre des pouvoirs ?
C'est toujours pareil, le jeu c'est de tuer le jeu, c'est de faire expulser l'autre par la règle, électorale, de censure dans la discussion, voire la dictature, on perd souvent la liberté dans notre pays.
Pas dans les pays anglo-saxons.
Entre gagner à tout prix, aveuglés par le ressentiment, et édicter des règles de prudence type équilibre des pouvoirs et aimer non seulement le terroir mais tout le terreau culturel, les Anglo-Saxons ont choisi l'espace, la liberté et la règle, et les Français les limites à la liberté et à la pensée, le ressentiment, l'instrumentalisation de la liberté "pour quoi faire ?" et la guerre civile de haute et de basse intensité.
C'est pourquoi il est tellement bien d'être anti-américain : tout le monde trouve son bonheur à les calomnier, de droite ou de gauche, égaux en ineptie, réconciliés sur des gens plus puissants et plus libres que nous.
En plus, on leur doit d'être libre.
Impardonnable.
Si nous voulons la terre du bonheur, je veux dire préserver ceux du passé et conquérir les bonheurs du futur, il faut absolument que nous...
...que nous imitions les Anglo-Saxons ! Etats-Unis, Royaume plus ou moins uni et autre. L'équilibre des pouvoirs, l'enracinement dans la terre et dans la liberté. Je sais bien qu'il est plus facile et plus gratifiant d'imiter les ancêtres mais on ne trouvera pas tant de consensus, de liberté, de gratitude et choses de cet ordre à imiter chez nous.
Désolé, non seulement je ne salue pas votre retour mais je joue les rabat-joie !
Rédigé par : Lodi | 23 avril 2021 à 17:58
@ Lucile
« instabilité, changements fréquents et rapides de notre côté, et de l'autre, accent mis sur la durée et la tradition considérées comme des biens nationaux. »
Et surtout, outre-Manche, une vision à très long terme de la diplomatie, sur plusieurs siècles au besoin, pensons par exemple avec quel soins jaloux la Grande-Bretagne veille à ne pas voir émerger sur le Continent une puissance hégémonique, surtout si cette dernière occupe le port d'Anvers, « ce pistolet braqué au cœur de l'Angleterre ».
Mais bien entendu, les intérêts stratégiques britanniques font également l'objet d'une telle attention sur le reste du monde, souvent d'ailleurs à l'encontre des intérêts français (se reporter à l'affaire des pétroles de Mossoul qui en principe auraient dû revenir à la France).
Et dans ce domaine, tous les moyens sont bons et la perfide Albion sait laisser totalement de côté un fair-play un peu surfait.
Un pays n'a pas d'amis, il n'a que des intérêts.
Rédigé par : Exilé | 23 avril 2021 à 16:36