En France, il y a plusieurs méthodes pour faire croire qu'on agit et, après les catastrophes, pour faire illusion en donnant l'impression d'une prise de conscience et d'une lucidité qui empêcheraient qu'elles se renouvellent.
Sur le premier point, l'outil le plus remarquable est la loi dont les pouvoirs raffolent parce qu'il s'agit d'un processus noble destiné à convaincre l'opinion publique que le Gouvernement travaille et à faire prendre au citoyen la loi pour une avancée concrète. Elle l'est encore moins quand les décrets de son application ne suivent pas. On aboutit à ce paradoxe que non seulement trop de lois tuent la loi mais qu'il en est peu qui soient autre chose que du simulacre. Du vent dans les voiles de la démocratie. Avec cette conséquence que la frénésie législative est de plus en plus la marque d'un Etat faible dénué d'une véritable autorité.
Après les catastrophes, la grande mode a été de nommer des commissions mais depuis quelque temps un système a été mis en place qui consiste à demander l'avis d'une instance sur ce qui s'est déroulé ou d'une personnalité incontestable si on en trouve une.
Mais il y a mieux, et beaucoup plus subtil. On demande aux services d'inspection des ministères concernés de se mobiliser, de faire un rapport et de formuler des propositions qu'en général on jugera pertinentes mais qu'on s'empressera d'oublier ou d'en retenir seulement une portion congrue.
Le ministère de la Justice est devenu le spécialiste de de ces inspections commandées à chaque polémique pénitentiaire, à chaque dysfonctionnement, à chaque anomalie judiciaire ou quand l'indignation publique à son comble ne laisse pas le choix au ministre. Dorénavant, tel un réflexe, pour chaque bévue réelle ou prétendue il y aura son inspection. Avec l'espoir que, tout ayant été consommé, il sera facile de dégager les causes de la catastrophe et de prévenir son éventuel retour.
Mérignac où le pire est survenu, puisqu'une femme, Chahinez, est morte brûlée vive par son ex-conjoint.
Comme il se doit, pour ce crime s'ajoutant à la trop longue liste des féminicides et ayant suscité une émotion considérable, les inspections générales de l'administration et de la justice ont été saisies et elles ont pointé "une série de lacunes et de négligences et aucun maillon de la chaîne policière et judiciaire n'a été épargné" (Le Parisien).
Dans leur rapport elles ont formulé un certain nombre de propositions dont aucune n'est bouleversante. Le Gouvernement annonce six mesures.
Un complément d'analyse sera censé décider si des sanctions disciplinaires individuelles sont nécessaires ou non. Je parie qu'il n'y en aura pas.
Ce qui doit être souligné et explique le caractère trop souvent banal des fautes relevées et des "grippages" constatés, se rapporte au fait que les défaillances professionnelles ont constitué une rupture par rapport à ce qu'une normalité technique et de compétence aurait dû mettre en application. On a donc l'impression que le rapport des inspections souligne seulement l'écart entre ces multiples imperfections et des pratiques irréprochables.
À partir du moment où on peut identifier, tout au long d'un processus et dans ses diverses ramifications, les responsabilités, les erreurs, les négligences, les lacunes dans la communication de l'information, il n'est vraiment plus utile de pourfendre abstraitement - ce qui n'induira aucun changement - mais il faut sanctionner les coupables. À force de refuser, par lâcheté ou pour garder bonne conscience - ça s'est mal passé mais personne n'aura à répondre des échecs - on finit par laisser penser que la médiocrité ou la négligence professionnelles ne sont pas graves et qu'il suffit d'attendre et de faire preuve de compréhension pour qu'on soit assuré à l'avenir d'une amélioration.
Or c'est l'inverse qui est vrai. Si on ne sanctionne pas ceux qui ont fauté, ils se persuaderont, les uns et les autres, que l'à-peu-près est presque admissible et ils en viendront au bout d'un certain temps, en toute bonne foi, à douter de leur incompétence au moins conjoncturelle.
Mais en l'occurrence Chahinez a été assassinée et il n'est plus tolérable de pleurer après sans faire en sorte que l'avenir ne ressemble pas inéluctablement à ce passé tragique. On ne doit pas laisser dans le circuit policier, judiciaire et pénitentiaire des personnalités qui ont clairement facilité ou permis la survenue d'un désastre.
Je n'ai pas vocation à exiger, tel un inquisiteur, la punition systématique de ceux qui ont gravement mal agi. J'ai eu une certaine expérience des procédures disciplinaires classées vite avec Michèle Alliot-Marie et en une semaine avec Rachida Dati et, si je les ai contestées, elles ne me sont pas apparues scandaleuses. Absurdes sûrement.
Dans le monde judiciaire, plus que l'indépendance, pierre angulaire, paraît-il, de l'activité du magistrat, la notion de responsabilité m'a toujours semblé capitale. On est comptable de ses fautes si elles ne relèvent pas de l'administration de la Justice et des différentes approches justifiées par la loi et l'Etat de droit.
À Mérignac,inspecter des tragédies finies est vain. Sanctionner, en revanche, préviendra leur retour.
Le crime de Mérignac est une conséquence parmi d'autres de l'absence de maîtrise de nos frontières.
Nous pouvons toujours le nier en pratiquant la politique de l'autruche et en discutant du sexe des anges autour des tragédies finies, nous retrouverons cette situation dans dix ans mais de façon encore plus catastrophique.
Rédigé par : Exilé | 16 juin 2021 à 09:06
Notre pays a certes connu dans son histoire plusieurs affaires criminelles tristement célèbres, mais depuis plusieurs années nous voyons s'ajouter à la criminalité ordinaire locale une autre d'importation illustrant de façon dramatique ce que d'aucuns qualifient de « choc des civilisations ».
Le crime de Mérignac entre dans cette catégorie.
La multiplication de faits divers « signés » met à bas la construction artificielle qu'est le « vivre-ensemble » chanté depuis les années 80.
Après avoir découvert que l'eau mouille, nos responsables (?) politiques et administratifs seraient bien inspirés, au lieu de se contenter de multiplier des commissions d'enquête a posteriori se gardant bien d'énoncer les causes premières de ces crimes, de prendre les dispositions pratiques permettant de réduire de façon drastique les risques présentés par ce type de criminalité exotique, quitte à remettre en cause le périmètre d'un humanisme universaliste béat qui montre ses limites.
Avant de combattre un incendie, il faut s'assurer que personne ne joue avec des allumettes.
Rédigé par : Exilé | 15 juin 2021 à 16:35
@ Achille
« ...les contribuables qui fournissent à l’Etat les finances dont il a besoin pour faire tourner la boutique ainsi qu’il en a toujours été depuis que la France est une République. »
En toute rigueur, la dérive du champ des dépenses de l’État devrait poser un problème de constitutionnalité.
Relisez bien la DDH de 1789, vous constaterez qu'il y était mentionné de façon plus restrictive que de nos jours, où l’État prétend s'occuper de tout et de n'importe quoi tout en faisant tout très mal.
Rédigé par : Exilé | 15 juin 2021 à 13:17
@ Exilé | 15 juin 2021 à 09:27
« À votre âge probable, vous n'avez donc pas encore compris que l’État ne paie rien du tout car à chaque fois il vous demande de le faire, ainsi qu'à moi et à quelques autres personnes, d'ailleurs de moins en moins nombreuses ? »
À mon âge j’ai compris que ce sont les électeurs qui désignent le pouvoir en place et les contribuables qui fournissent à l’Etat les finances dont il a besoin pour faire tourner la boutique ainsi qu’il en a toujours été depuis que la France est une République.
L'Etat paie donc par procuration.
Rédigé par : Achille | 15 juin 2021 à 10:38
Cher Philippe Bilger,
Je ne regarderai pas la rencontre de l'Équipe de France ce soir.
Le sport doit rester neutre et unir les hommes.
En posant un genou en terre, nos footballeurs sortent de leur neutralité et se soumettent au politiquement correct de la lutte contre le racisme anti-noirs.
Ce faisant, ils mettent en pleine lumière la couleur dominante de leur peau, alors que notre bienveillance et notre tolérance l'avaient mise sous le boisseau.
Rédigé par : Florestan68 | 15 juin 2021 à 10:18
@ Xavier NEBOUT 7h13
"Il est extravagant qu'une épouse, bonne musulmane, puisse vivre comme elle l'entend !" (caroff)
"Comme il en était ainsi aussi chez nous jusqu'en 1973, tous vos aïeux étaient des imbéciles, et avant 1789 probablement des singes."
—-
Avec toutes les fortes femmes que comptait ma famille, il y a peu de risques !!
Rédigé par : caroff | 15 juin 2021 à 09:40
@ Achille
« L’effet destructeur d’une faute n’est pas le même dans une société où les effets peuvent être financiers et dans une administration où de toute façon c’est l’Etat qui paie. »
Est-il nécessaire de nous faire du François Hollande ?
À votre âge probable, vous n'avez donc pas encore compris que l’État ne paie rien du tout car à chaque fois il vous demande de le faire, ainsi qu'à moi et à quelques autres personnes, d'ailleurs de moins en moins nombreuses ?
Rédigé par : Exilé | 15 juin 2021 à 09:27
@ caroff
"Il est extravagant qu'une épouse, bonne musulmane, puisse vivre comme elle l'entend !"
Comme il en était ainsi aussi chez nous jusqu'en 1973, tous vos aïeux étaient des imbéciles, et avant 1789 probablement des singes.
Rédigé par : Xavier NEBOUT | 15 juin 2021 à 07:13
@ hameau dans les nuages (@ sylvain)
"Pour le coup vous êtes bien sévère. Le crime de cette dame pour son mari était de vouloir vivre à la française".
Vous êtes bien naïfs, il n'y a pas qu’elle qui veut vivre à la française, en vérité ils veulent vivre « Allah française » c'est à dire continuer à vivre leurs moeurs, coutumes et religion, mais profiter des bonnes aides et allocs, beurre et argent du beurre « à la française ».
Rédigé par : sylvain | 15 juin 2021 à 07:11
Pour un musulman comme jadis pour un chrétien, ce crime relève de la justice religieuse et non civile.
La différence essentielle est que dans un cas on juge le fait dans l'intérêt de la société, et dans l'autre l'âme de celui qui l'a commis.
Notre justice de civilisation dégénérée voudrait cumuler les deux fonctions alors qu'elle est d'ignorance profonde, et se prend donc sans cesse les pieds dans le tapis.
Rédigé par : Xavier NEBOUT | 15 juin 2021 à 06:59
@ Michel Deluré | 14 juin 2021 à 15:12
« Que des missions d'inspection soient diligentées est une chose, mais si les rapports de ces missions s'accumulent dans des fonds de tiroir, restent lettre morte et ne modifient en rien les mentalités, alors à quoi servent-ils ? Et qui finalement paye, et parfois au prix fort, cette inertie ? »
C’est sans doute ce qui fait la différence entre le privé et l’administration.
L’effet destructeur d’une faute n’est pas le même dans une société où les effets peuvent être financiers et dans une administration où de toute façon c’est l’Etat qui paie.
L’exemple qui me vient à l’esprit est le fameux "dieselgate" qui a frappé de prestigieuses marques automobiles (Volkswagen, Renault et dernièrement Peugeot).
Rédigé par : Achille | 15 juin 2021 à 01:36
@ Michel Deluré 15h12 (@Achille 11h19)
"Que des missions d'inspection soient diligentées est une chose, mais si les rapports de ces missions s'accumulent dans des fonds de tiroir, restent lettre morte et ne modifient en rien les mentalités, alors à quoi servent-ils ? Et qui finalement paye, et parfois au prix fort, cette inertie ?"
Les inspections ministérielles écrivent des rapports à la demande de leurs ministres ; ils leur soumettent leurs conclusions et leurs recommandations. Parfois celles-ci sont suivies d'effet instantané: un fonctionnaire convaincu de malversation ou d'incompétence est "éloigné" dans les meilleurs délais avec, parfois invocation de l'article 40 du CP.
Libre aux commanditaires-ministres de ranger ces documents sur des étagères si les propositions ne leur conviennent pas... en tout cas ce ne sont pas les missionnés qui sont responsables des errements éventuels du chef de leur administration.
Cela étant, en raison d'un certain laxisme corporatif, il n'est pas exclu que les propositions de sanctions soient de nature à exonérer la responsabilité pourtant avérée de responsables administratifs.
Dans l'affaire du billet, le meurtrier n'avait rien à faire sur le sol national et sa pauvre femme aurait ainsi été définitivement protégée. Pour ce type d'abruti violent et islamisé, il est extravagant qu'une épouse, bonne musulmane, puisse vivre comme elle l'entend !
Rédigé par : caroff | 14 juin 2021 à 20:52
@ Solon
« Il faut simplifier. Revenir à des principes simples et fermes. Et rétablir la priorité: la paix et la sécurité de la société civile, pas le confort des délinquants. »
C'est pire que ça.
Les délinquants, qui violent délibérément le contrat social, ne devraient avoir qu'un seul droit : celui de bénéficier d'un procès équitable.
Or, trop souvent, ils sont traités avec les mêmes droits que les braves gens, voire plus quand ils ont la chance de venir d'ailleurs.
De nos jours, ils peuvent même avoir le droit de vote, ce qui renforce probablement le réservoir électoral des amis de M. Dupond-Moretti.
Rédigé par : Exilé | 14 juin 2021 à 19:07
@ sylvain
Pour le coup vous êtes bien sévère. Le crime de cette dame pour son mari était de vouloir vivre à la française.
Je crains justement que dans ce climat de guerre civile plus ou moins larvée ces gens ayant adopté notre pays, ses us et coutumes se retrouvent pris entre deux feux. Il faut aussi faire la part des choses et être impitoyable avec nos ennemis. Les musulmans et leur cinquième colonne "insoumise et dérivés".
Rédigé par : hameau dans les nuages | 14 juin 2021 à 17:00
"Quel mortel reste juste s'il ne redoute rien ?"
Déjà citée, cette question du vieil Eschyle s'applique de mieux en mieux à la situation présente. Tout le monde est convaincu de la vanité de la Justice actuelle:
- la loi est un maquis qu'on ne cesse de compliquer,
- les magistrats prononcent des peines dans le vide. Ils décident au nom du peuple mais le ministre de la Justice a donné des instructions pour ne pas appliquer les courtes peines, ce qui démontre le caractère artificiel de toute la mécanique. Dans un pays de séparation des pouvoirs, comment concevoir que l'exécutif interfère dans le domaine du Juge ? À qui le dernier mot ?
- les moyens font défaut, pour les juges, pour la pénitentiaire etc.
Il faut simplifier. Revenir à des principes simples et fermes. Et rétablir la priorité: la paix et la sécurité de la société civile, pas le confort des délinquants.
Rédigé par : Solon | 14 juin 2021 à 16:52
À une époque où on n'hésite à infliger des sanctions, parfois terriblement cruelles, à des populations entières parce que leurs dirigeants ont le malheur de déplaire aux nôtres, sanctionner un fonctionnaire ayant fait une erreur semble en effet aller de soi. Mais la sanction, aussi nécessaire soit-elle parfois, n'est pas un remède en soi.
Rédigé par : Denis Monod-Broca | 14 juin 2021 à 16:26
@ Achille 14/06 11:19
Non, il n’est certes nullement inconcevable, lorsqu'un dysfonctionnement survient, d'effectuer un audit préalable afin de porter un diagnostic et de sanctionner éventuellement ensuite les responsables de ces dysfonctionnements.
Ayant effectué la totalité de ma carrière dans le privé et chargé moi-même entre autres de ce type de missions de contrôle, je peux d'ailleurs vous confirmer qu'il s'agissait là d'une pratique courante dans le groupe qui m'employait.
Là où le secteur public pose problème, c'est que ces dysfonctionnements sont, vous en conviendrez, relativement récurrents sans que cette situation conduise pour autant à une modification des comportements, alors que les conséquences pouvant en résulter sont, comme le démontrent les faits, parfois malheureusement dramatiques.
Que des missions d'inspection soient diligentées est une chose, mais si les rapports de ces missions s'accumulent dans des fonds de tiroir, restent lettre morte et ne modifient en rien les mentalités, alors à quoi servent-ils ? Et qui finalement paye, et parfois au prix fort, cette inertie ?
Je peux vous affirmer que, pour ce qui concerne le groupe dans lequel je travaillais, ces missions de contrôle ne mettaient pas des mois à effectuer leur travail et à rendre leurs conclusions et que, dès que ces dernières étaient publiées, celles ou ceux dont c'était la fonction que de décider savaient trancher et prendre sans retard les dispositions qui s'imposaient en fonction de la nature des dysfonctionnements mis au jour.
N'est-ce point là encore le meilleur moyen de responsabiliser, à tous les échelons, les salariés, de leur inculquer une conscience professionnelle et de les imprégner, s'agissant du secteur public, des devoirs que leur impose leur mission spécifique ?
Rédigé par : Michel Deluré | 14 juin 2021 à 15:12
@ Metsys
« Louis XIV aurait nommé La Reynie commissaire aux féminicides et le problème aurait été résolu illico. »
La Reynie avait probablement des défauts, mais c'est tout de même lui qui a résolu le problème de la Cour des Miracles.
De nos jours, nous aurions besoin de quelqu'un de sa trempe pour s'attaquer aux centaines de Cours des Miracles dites « zones de non-droit », qui nous pourrissent la vie.
Rédigé par : Exilé | 14 juin 2021 à 14:55
Les inspections, les tragédies, les victimes, les conférences, les rapports et autres articles de journaux physiques ou virtuels constituent les multiples facettes des conséquences inéluctables de la seule cause première qui est le manque de place dans les prisons.
Il suffirait de construire 30 000 places de prison pour les criminels et 30 000 pour les voyous coupables de faits délictuels. Les peines seraient effectuées, le sentiment d'impunité disparaîtrait.
Rédigé par : vamonos | 14 juin 2021 à 14:06
Louis XIV aurait nommé La Reynie commissaire aux féminicides et le problème aurait été résolu illico. Mais La Reynie était corrompu, des plus mysogynes et de bien trop mauvais caractère pour réussir l'ENM. Pareil pour Marigny, Nogaret, ou même Clemenceau.
On pourrait pas essayer Soral ?
Rédigé par : Metsys | 14 juin 2021 à 13:19
Je découvre dans « Le Figaro » de ce matin un article bien argumenté de la philosophe Bérénice Levet qui conteste elle aussi l’emploi du mot féminicide par la classe médiatique après que la racaille féministe radicale l’a inventé.
Article malheureusement lui-même pas pur de toute novlangue. Quand elle écrit : « Que le meurtre d’une femme soit un mal absolu ne souffre pas de discussion », on se demande quel sens elle donne au mot « absolu ».
Hystérie…
Rédigé par : Jovien | 14 juin 2021 à 11:50
Il existe cette regrettable spécificité en France que la responsabilité pouvant incomber à l'Etat pour les dommages causés par le fait des personnes qu'il emploie dans le cadre du service public ne peut être régie par les principes établis par le Code civil.
La responsabilité administrative est ainsi une responsabilité autonome qui confère, les faits sont malheureusement là pour le démontrer, un statut d'impunité aux agents des services publics pour les fautes et les dysfonctionnements dont ils peuvent se rendre responsables et dont les usagers supportent les conséquences parfois dramatiques.
Parce que l'administration a été appréhendée en tant qu'institution, la notion de responsabilité y a été totalement dépouillée de la subjectivité du responsable.
Comment attendre sens des responsabilités de la part des effectifs d'un système qui a justement institutionnalisé l'impunité de ceux qu'il emploie en cas de fautes commises par ces derniers. Là où il n'y a pas de sanction il ne peut y avoir de responsabilité.
Rédigé par : Michel Deluré | 14 juin 2021 à 11:36
« À Mérignac, inspecter des tragédies finies est vain. Sanctionner, en revanche, préviendra leur retour. »
Quand un dysfonctionnement se produit débouchant sur un drame aussi épouvantable que celui de Mérignac, il n’est pas inconcevable qu’il y ait une inspection d’un service compétent pour en comprendre les causes et prendre les dispositions pour qu’il ne se reproduise plus.
Sanctionner s’il y a eu faute, certes, mais encore faut-il le faire à partir d’informations fiables, et non pas répondre à chaud à la vindicte populaire qui a toujours tendance à avoir une vision simpliste, voire simplette des solutions à apporter.
Mais nous sommes dans un monde de l’immédiateté, soigneusement entretenu par des médias orientés politiquement pour qui tout événement dramatique constitue une opportunité d’audience.
On peut l’observer encore dernièrement avec l’affaire Mila, cette jeune fille de 16 ans victime de harcèlements graves puisqu’il s’agit de menaces de mort, qui affirme ne pas vouloir s’arrêter de parler et laisse entendre que dans cinq ans elle sera sans doute morte. Ceci bien qu'étant protégée en permanence par des policiers mis à sa disposition depuis un an et demi.
La meilleure solution pour elle serait sans doute qu’elle se fasse oublier et surtout que les médias ne l’exposent pas à l’ire de ceux qu’elle a provoqués.
Voilà une affaire qui pouvait se régler discrètement, à condition que cette gamine cesse de jouer au pompier pyromane et que les médias fassent preuve d'un minimum de responsabilité en évitant de l'exposer.
Rédigé par : Achille | 14 juin 2021 à 11:19
Le lampiste, qu'il soit magistrat, policier, agent pénitentiaire ou assistant social, peut par incompétence ou négligence, commettre des fautes professionnelles et il n'est pas anormal que celles-ci soient sanctionnées.
Attention toutefois à n'en pas faire de ce lampiste le bouc émissaire d'un système de prescriptions dont la complexité et le foisonnement anarchique ne lui laissent parfois le choix qu'entre de mauvaises solutions, coincé qu'il est entre des impératifs de délai, de respect de telle ou telle formalité, à peine de nullité...
L'urgent n'est pas de punir quelques exécutants mais de débroussailler, simplifier, rationaliser le maquis des textes existants ; rêve fou, qu'attendre de politiciens irresponsables dont la vision se limite à leur éventuelle (ré)élection !
Rédigé par : revnonausujai | 14 juin 2021 à 09:56
On aboutit à ce paradoxe que non seulement trop de lois tuent la loi mais qu'il en est peu qui soient autre chose que du simulacre.
Montesquieu l'avait déjà dit en son temps :
« Les lois inutiles affaiblissent les lois nécessaires. »
Mais dans un système politique où le pouvoir législatif se voit attribuer une place prépondérante et alors que le champ des lois les plus importantes à caractère général et intemporel se rétrécit (lois existant déjà réprimant les crimes ou les délits propres à l'humanité), que reste-t-il aux députés sinon d'être obligés de trouver des sujets de lois parfois loufoques pour donner l'impression qu'ils servent à quelque chose ?
De même combien de tels projets de lois superfétatoires ou idiotes trouve-t-on dans la foison de programmes qui nous inondent en période électorale ?
Rédigé par : Exilé | 14 juin 2021 à 09:03
Tant que ça se passe entre eux, rien à cirer !
On a voulu faire entrer et on continue à laisser entrer des peuplades arabo-africaines totalement hermétiques à nos moeurs et coutumes, aux codes dits "d’honneur", à la loi du clan et de tribus qu'ils considèrent supérieure à nos lois dites "républicaines" que je qualifierais plutôt de "ripoublicaines" à géométrie variable selon si vous êtes de gauche ou de droite.
Nos lois sont ou bafouées ou non appliquées ou interprétées différemment selon cette justice politisée à gauche et extrême gauche, exemple l'ignoble SM mur des cons qui est une caricature criminelle de justice.
Les tribunaux administratifs sont des inquisitions gauchistes favorables aux délinquants dès qu’un maire du RN est en cause, voir l’exemple de Ménard à Béziers et d’autres élus RN dans le Midi qui sont perpétuellement pourchassés par cette secte gauchiste.
Nous avons un ministre du crime, EDM, arrogant, cynique, méprisant, qui crache sur les victimes de sa politique criminelle.
Lesquels choisir ?
Les tribus indigénistes racialistes antirépublicaines anti-France qui appliquent leur charia, leur code dits d’honneur ?
Ou bien notre justice ripoublicaine avec des ministres sataniques responsables et coupables de cette insécurité sanguinaire record et de toutes ces charrettes sanglantes de victimes passées, en cours et à venir ?
Finalement nos terroristes islamistes ont-ils plus ou moins de sang sur les mains que nos juges gauchistes, je commence à me poser la question.
EDM fait-il un concours avec tous les Merah, les Kouachi et autres talentueurs islamistes ? là aussi je commence à douter.
Rédigé par : sylvain | 14 juin 2021 à 08:56
Employer le mot féminicide est parler la langue du féminisme diabolisateur, qui constitue les hommes en classe criminelle et les femmes en classe victime. Du même tonneau est le mot racisé qui fait des Européens une classe raciste et des Noirs et des Arabes une classe victime.
Les hommes tuent beaucoup plus que les femmes. La plupart du temps ils tuent des hommes. Quelquefois ils tuent des femmes. De même les jeunes tuent beaucoup plus que les vieux, les Noirs beaucoup plus que les Blancs. On va inventer un terme spécifique, calqué sur génocide, à chaque fois qu’un jeune tue un vieux, qu’un Noir tue un Européen ?
Crime. Meurtre. Crime domestique. Crime conjugal.
Rédigé par : Jovien | 14 juin 2021 à 08:28
Un article, donc, qui s'attaque à la base même du système fonctionnarial français : l'irresponsabilité. Laquelle explique les maux dont il est la cause.
La même analyse aide à comprendre pourquoi le secteur privé est systématiquement préférable au secteur public ; pourquoi il est systématiquement plus efficace, moins coûteux, plus apte à fournir les services demandés.
Même si, comme cela est souhaitable, la fonction publique est réformée pour la rendre plus performante. Ce qui passe par une diminution radicale de ses "moyens", et du nombre des domaines où elle intervient.
Le problème est loin de se limiter à la justice.
Rédigé par : Robert Marchenoir | 14 juin 2021 à 08:13
Bonjour,
Reason a développé un modèle qui permet d'analyser finement un incident/accident. C'est là : https://www.researchgate.net/figure/Modele-de-laccident-de-Reason-Le-phenomene-dalignement-decrit-par-Reason-est-en-realite_fig3_312207629
Pour ce modèle d'analyse, "l'accident est ainsi perçu comme le fruit d'interactions complexes, de conditions latentes, d'erreurs patentes et de défaillances des défenses. Dans la logique systémique, un problème ne peut être résolu que dans sa globalité. En conséquence, l'approche systémique rend les analyses complexes et produit généralement un ensemble de possibilités plutôt qu'une unique explication (Larouzée et Guarnieri, 2014). Dans l'approche systémique, l'accident est perçu comme un dysfonctionnement du système. Il est donc le révélateur d'une faiblesse des défenses du système. Il est important de retenir que l'approche systémique postule que l'individu est faillible par définition et que l'erreur n'est pas une cause mais la conséquence le plus souvent d'une organisation défaillante."
Très pratique pour comprendre comment un événement grave peut se produire (et dans le cas cité, il offre une excellente grille de compréhension), il peut malheureusement aboutir à une impasse en terme de responsabilité car quelle est la "plaque", et par extension le ou les individus, à qui on peut imputer tout ou partie du drame observé ? Nous touchons là aux limites de ce modèle mais dont l'utilisation reste indispensable si on veut saisir pleinement la totalité bonne ou mauvaise d'un fait.
Bonne journée.
Rédigé par : H. | 14 juin 2021 à 08:12
Dans vos dernières réflexions vous écrivez notamment "Trop de lois tuent la loi...".
Je partage votre avis. On a beau se dire : "Je veux respecter la loi", ce qui est mon cas, qui peut raisonnablement connaître toutes les lois françaises (pesez dans une large balance l'ensemble des codes !) ?
Je rêve d'un gouvernement qui, au lieu de vouloir rajouter en cinq ans de nouvelles lois aux précédentes, aura le dessein de supprimer les lois inutiles. Gros chantier : cinq ans, ce serait sans doute un peu court.
Mais je rêve debout : aucun gouvernement français ne fera ça.
Rédigé par : Patrice Charoulet | 14 juin 2021 à 07:27