Sous cette présidence, on panthéonise à foison ! Le 30 novembre ce sera au tour de Joséphine Baker. Sans aucun doute une femme remarquable à beaucoup d'égards mais je me demande tout de même si à force de banaliser cet honneur après la mort, on ne va plus être assez exigeant avec la vie !
Mais, au risque de me faire reprocher une posture démagogique que j'assume, mon irritation concerne moins le Panthéon que la multitude des destinées qui auront passé leur existence dans la discrétion et se seront effacées dans l'obscurité.
Ceux qu'on panthéonise auront généralement connu les honneurs de leur vivant.
Je voudrais qu'on rende hommage au Français inconnu. Qui est souvent d'ailleurs une Française...
Certes on a déjà notre "soldat inconnu" mais le Français inconnu sera citoyen et en temps de paix.
Il aura vécu, probablement en province, éloigné de Paris et du pouvoir central.
Mère ou père, il aura tenté tant bien que mal de faire vivre sa famille, ses enfants.
Il se sera accroché à son métier ou aura tout fait pour retrouver du travail avec l'angoisse fréquente de se heurter à la crise, à des refus, à la désindustrialisation.
Les fins de mois auront été difficiles.
Il aura été victime d'un vol, on lui aura arraché son sac, il aura du mal à déposer plainte à la police ou à la gendarmerie et il n'aura plus jamais de nouvelles des autorités, de la justice. Il sera indigné mais cela ne servira à rien.
Il aura appris avec horreur les crimes terroristes et naïvement se sera demandé ce que font ceux qui gouvernent.
Il aura appris la fermeture prochaine de l'école de son village, peut-être celle de l'hôpital qui déjà n'était pas tout près. Des commerces auxquels il tenait auront disparu.
Il aura écrit à son député mais sans qu'on lui réponde. Il aura adressé des courriers à des administrations mais en vain. Pas le moindre accusé de réception.
Il aura toujours eu l'impression d'être oublié, abandonné.
Il aura peut-être un jour été invité dans un média, par pure curiosité de la part de l'élite, mais traité avec condescendance, une sorte de mépris distingué.
Il aura trop souvent dû se débrouiller avec des professeurs en grève, protester contre les violences, se plaindre des rackets.
Il se fera du souci pour l'avenir de ses enfants. Sans que son existence soit facile, il aura peur que la leur soit encore pire.
Il aura voté au début puis il aura arrêté. Il ne croira plus aux promesses des politiciens.
Il aura perçu son pays comme s'il était double, divisé. La France officielle, ses droits, ses privilèges et ses lumières, la sienne sombre, injuste, sans espoir.
Il aura été courageux dans sa quotidienneté, il se sera battu autant qu'il aura pu, il aura été reconnaissant pour les aides qu'on lui aura octroyées mais l'un dans dans l'autre il n'aura pas été humainement et socialement heureux.
Il aura eu l'impression que l'argent coule à flots ailleurs mais que c'est comme ça. Il aura douté de l'utilité de la révolte. Il se sera enlisé.
Il n'aura jamais commis le moindre délit et regardant les feuilletons à la télévision ou autre chose, il sera étonné de la publicité faite à des malfaisants.
Il tentera de faire du fil de ses jours des petites joies pour ne pas être trop mélancolique.
Il n'aura jamais été envieux mais tout le temps il sera habité par la sensation d'un "ce n'est pas juste, pas équitable".
Parfait honnête homme, ayant assumé le moins mal possible ses devoirs, il finira sa vie, entouré d'affection familiale et dans l'anonymat.
Il aura été ce Français inconnu sur lequel les pouvoirs devraient se pencher pour lui rendre hommage.
Comment le reconnaître alors qu'ils sont nombreux à endurer cette grisaille et à combattre un sort qu'ils ne voudraient pas juger fatal ?
C'est simple : il est parmi ceux dont on ne parle jamais, qu'on étouffe, qu'on néglige. Il est Français mais se demande ce que la France fait pour lui.
Il mérite mieux que le Panthéon.
@ Mary Preud'homme
"Ouaf ouaf ! [...] Pour vous mettre sur la bonne piste sachant que vous manquez singulièrement de flair contrairement à moi..."
On ne sent pas le c** des gens ! On ne sent le c** de personne !
Rédigé par : F68.10 | 27 août 2021 à 23:07
@ Robert Marchenoir...
Ouaf ouaf !
Je vois que mon blase vous passionne !
Pour vous mettre sur la bonne piste sachant que vous manquez singulièrement de flair contrairement à moi...
https://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:Blason_Le_Preud%27Homme_655.jpg#filelinks
Rédigé par : Mary Preud'homme | 27 août 2021 à 13:14
@ Robert Marchenoir | 27 août 2021 à 07:21
J'avais aussi repéré l'animal. Bonne chasse !
Rédigé par : Herman Kerhost | 27 août 2021 à 11:58
@ Robert Marchenoir | 26 août 2021 à 08:17
Rhoo ! Votre sens de l'humour a quand même ses limites !
Sur le portail de ma ferme il y a cette citation latine:
"A bove ante, ab asino retro, a stulto undique caveto"
Pour le bœuf et l'âne je le savais forcément mais grâce à vous elle prend complètement son sens.
Rédigé par : hameau dans les nuages | 27 août 2021 à 09:44
@ Mary Preud'homme | 26 août 2021 à 18:29
Une fois de plus, on constate à quel point la chasse au preud'homme est à la portée de n'importe quel débutant : mettez le mot "police" dans n'importe quel commentaire, entourez-le d'un contexte pas entièrement positif et déposez dans l'herbe. Vous n'aurez pas à attendre longtemps que l'animal sorte de sa tanière.
Pour accroître encore les chances de succès, vous pouvez remplacer "police" par "gendarmerie", ajouter le mot "fonctionnaire" voire la locution "de Gaulle", mais la plupart du temps, ce sera inutile : ce petit mustélidé de nos campagnes est très facile à piéger.
Cette qualité en fait une source d'amusement sans fin pour les longues journées d'été. Cependant, ne comptez pas tirer de ce loisir une utilité quelconque : l'animal est fade à la cuisson, son pelage prend l'eau et la peau est inutilisable pour les chaussures.
Il ne peut servir non plus d'animal de compagnie : il laisse des crottes partout.
Le preud'homme montre les crocs lorsqu'il est débusqué. Ne vous laissez pas impressionner, il est incapable de mordre.
Rédigé par : Robert Marchenoir | 27 août 2021 à 07:21
"J'ai d'autant plus l'intention de m'occuper des paysans que ce sont mes employés, hélas."
(Robert Marchenoir)
Plus prétentieux et fanfaron que ce Tartarin du blog tu meurs !
Evidemment bien retranché dans son anonymat pour tirer à boulets rouges et dézinguer (sans risque) tous ceux qu'ils désignent indifféremment, en fonction de tics mentaux manifestement obsessionnels, de fonctionnaires à son service (qu'ils soient enseignants, militaires, policiers, soignants, pompiers et jusqu'aux agriculteurs bénéficiaires de la PAC).
Ce serait donc lui le grand chef Makoko de tous ces gens tenus, eu égard à leur insignifiance et au peu de services qu'ils rendent à la société et dont ils vivent à leurs crochets, de lui rendre des comptes à lui Marchenoir. Un individu intarissable quel que soit le sujet et dont on ne connaît d'ailleurs rien quant aux états de service "extraordinaires", professions exercées dans le privé bien sûr, expériences, mérites qui pourraient (peut-être expliquer à la rigueur) pareille audace et suffisance méprisante à se revendiquer comme le meilleur et le mieux informé quel que soit le sujet d'actualité !
Rédigé par : Mary Preud'homme | 26 août 2021 à 18:29
@ hameau dans les nuages | 25 août 2021 à 23:11
"Après, pour ce qui est des problèmes de la paysannerie, laissez ça à d'autres."
Sûrement pas. Dans votre petit monde qui sent le renfermé, les agriculteurs s'occupent des agriculteurs, les policiers s'occupent des policiers, les énarques s'occupent des énarques et ainsi de suite.
Dans mon monde, les citoyens s'occupent des affaires publiques. C'est une chose que vous ne connaissez pas, ça s'appelle la démocratie.
J'ai d'autant plus l'intention de m'occuper des paysans que ce sont mes employés, hélas. Vous êtes des fonctionnaires. Je suis donc bien contraint de me pencher sur vos incartades, et croyez bien que je le regrette.
"Vous devriez voir ce film. Quand les lumières se rallument, il y a un grand silence et l'on voit des gens les larmes aux yeux, détournant la tête."
Ne comptez pas sur moi. Adressez-vous aux flocons de neige gauchistes ou fascistes pour votre chantage au suicide : vous avez un public nombreux et dévoué. Je n'en fais pas partie.
Il y a plein de gens qui se suicident : des agriculteurs, des allumeurs de réverbères et des fillettes évaporées. Curieusement, on ne parle jamais que des fonctionnaires qui se suicident. Il faut qu'ils nous cassent les pieds jusqu'au bout avec leurs états d'âme.
Quant à vous, je constate, une fois de plus, votre nullité totale sur un sujet que vous prétendez non seulement connaître, mais interdire à autrui.
Vous êtes, une fois de plus, incapable de poser un diagnostic précis, et infichu de proposer des solutions.
Mais pleurnicher, vous poser en victime, ça, vous savez faire.
Vous n'êtes pas une victime. Il se trouve que vous n'avez pas réussi. Sous prétexte que vous, vous avez échoué, vous prétendez que tout le monde a échoué et que personne n'est capable de réussir.
Vous nous proposez, pour seul avenir, des jérémiades, des mensonges sur les progrès de la science et des déplorations sur un bon vieux temps qui n'a jamais existé.
Vous tirez la France vers le bas. Vous interdisez tout espoir à la jeunesse. Vous battez votre coulpe sur la poitrine des autres et vous cherchez à entraîner tout le monde dans votre nihilisme.
Je commence à en avoir ma claque, de ces vieux croûtons qui s'imaginent que le monde finira avec eux. Si vous n'avez ni les épaules, ni la sagesse pour tenir votre rôle de vieillard, qui consiste à aider et encourager les générations suivantes et non à leur enfoncer la tête sous l'eau, ayez au moins la décence de vous taire.
______
Note : la lecture de votre article dans The Conversation m'apprend qu'il est écrit par trois professeurs d'université -- encore des fonctionnaires, donc. Un maître de conférences à la "School of management" de l'Université de Clermont, un psychologue du Conservatoire national des arts et métiers et un maître de conférences en sciences de gestion à l'université de Rouen.
Moi, je croyais naïvement que des vérités inédites en matière d'agriculture auraient des chances de provenir d'agriculteurs qui auraient réussi dans leur métier.
Ou, à tout le moins, de spécialistes de l'agronomie, d'économistes spécialisés dans l'agriculture, etc.
Le père Chaudat, celui de la "School of management", il n'a pas la queue d'un travail relatif à l'agriculture dans son CV. Ce que j'ai trouvé de plus approchant, c'est une étude sur le thème : la présence de l'animal de compagnie au travail a-t-elle un impact sur l'engagement organisationnel et le stress ?
Sujet fondamental comme on le voit, et qui nous aidera à mettre prochainement une branlée aux Chinois sur le terrain économique.
Je n'ai pas trouvé davantage d'expérience de l'agriculture chez Gaillon, le psychologue. Il semble s'être occupé du suicide dans les entreprises. On s'en tape, du suicide des agriculteurs. La question n'est pas d'étudier pourquoi ils se suicident, la question est de savoir comment faire pour que l'agriculture, et donc les agriculteurs, soient plus prospères en France.
Aucune expérience du domaine non plus chez Bah : il s'occupe de transmission et de reprise d’entreprises, du management des PME, etc.
Et que nous écrivent donc ces éminents professeurs ? Que depuis la politique agricole commune, l'agriculture française est "entrée dans une économie d’échanges, où il faut amortir et rentabiliser les machines".
Je rappelle à tout hasard que la PAC a été instaurée en 1957. Soixante ans plus tard, nos honorables professeurs se réveillent.
Contrairement à ce qui est sous-entendu ici, la PAC n'est pas une abomination récente qui aurait été introduite par Macron, ou par les ultra-libéraux. Elle date des débuts du Marché commun, institution qui a été activement appuyée par le général de Gaulle, au passage.
Mais surtout, la phrase citée plus haut révèle une ignorance ahurissante en matière d'économie.
Avant l'entrée de la France dans le Marché commun, donc, ces messieurs s'imaginent que l'agriculture n'était pas entrée dans une économie d'échanges. Les paysans fronçés, ils produisaient ce qu'ils mangeaient, et puis c'est tout.
Les Français normaux, eux, achetaient à manger à la boucherie Sanzot du village à Lonicera, qui elle-même recevait la barbaque directement des mains du général de Gaulle, qui la recevait des mains du bon Dieu.
D'ailleurs, nos trois professeurs d'université semblent considérer qu'il existerait une économie sans échanges. Je rappelle à tout hasard que l'économie consiste précisément à échanger des biens et services. Deux de ces profs enseignent dans un domaine touchant à l'entreprise, donc à l'économie. Voilà qui est rassurant sur le niveau de l'université fronçése.
Enfin, nos éminences se mettent à trois pour nous annoncer que non seulement les agriculteurs français, depuis 1957, se sont mis à faire du commerce, et que ça a l'air d'être sacrément embêtant, mais qu'en plus, ils doivent maintenant amortir et rentabiliser les machines.
Alors qu'avant, elles n'avait pas besoin d'être rentabilisées. Le général de Gaulle les offrait en cadeau aux paysans, et après ils les mettaient dans leur cour pour faire joli. Ils ne s'en servaient pas, elles ne s'usaient pas, on ne nous cassait pas les pieds avec des histoires d'amortissement.
Je relève cette autre perle : "Les processus de précarité et de marginalisation s’installent et cela engendre des inégalités de revenus, de niveaux de vie, de statuts, de fiscalité ou bien encore de conditions de travail."
Rôlàlà, ça c'est vraiment terrible. Il y a des inégalités ? tous les agriculteurs n'ont pas le même revenu ? ils ne payent pas tous les mêmes impôts ? leurs conditions de travail sont différentes ? Mais comment est-ce Dieu possible ? À quel moment avons-nous quitté le bienfaisant socialisme, où tous les paysans gagnaient la même chose, ainsi que tous les marchands de cravates et tous les sous-chefs de bureau chargés du contentieux ?
Continuons dans le comique : "Alors qu’une liasse administrative peut faire basculer l’existence d’une exploitation et de la famille qui lui est liée, un phénomène météorologique pourra agir de même et s’ajouter aux difficultés de prévoyance."
Ah booon ? L'agriculture dépend du temps qu'il fait ? c'est à dire qu'il y aurait des bonnes récoltes et des mauvaises récoltes, suivant les années ? Mais c'est une découverte révolutionnaire ! Personne ne s'en doutait depuis les débuts de l'humanité !
Il n'y a pas que Lonicera qui apprend l'économie agricole dans Martine va à la ferme. Il y a aussi les professeurs d'université. Plus précisément, ils bouquinent Martine va au kolkhoze, tellement ces passages trahissent une conception naïve que l'état normal de la France est le socialisme. Le méchant Marché commun a détruit ce bel équilibre, et maintenant l'agriculture est soumise aux lois de l'économie. Tout honnête homme ne peut qu'en frémir d'indignation.
Je signale pour finir que cet article n'est même pas la synthèse d'une étude scientifique sur le suicide des agriculteurs. C'est du mauvais jus de chaussettes journalistique recyclant les poncifs qui flottent dans l'air, et des données établies par d'autres ; avec, en plus, un fond de sauce composé visiblement de propos d'agriculteurs suicidaires tenus devant un psychologue.
Même l'assertion selon laquelle les agriculteurs se suicideraient plus que les autres n'est étayée sur rien.
Bref, cet article ne nous apprend rien. Il ne fait qu'ajouter au bruit médiatique. Il réussit même à nous désapprendre des choses qui devraient aller de soi. C'est tout ce que vous avez trouvé ?
Rédigé par : Robert Marchenoir | 26 août 2021 à 08:17
@ Robert Marchenoir
"Et puisqu'il faut absolument le préciser : c'est de l'humour ! Vous avez le droit de sourire !"
Ah ben voilà, il fallait le dire ! Depuis le temps on n'y est pas trop habitué, à lire vos algarades. Vous devriez même le mettre en tête de gondole de vos commentaires avec le néon qui clignote qui va avec... enfin, des basse consommation pour ne pas que votre différentiel disjoncte s'il y a surchauffe et que cela provoque un incendie.
Après, pour ce qui est des problèmes de la paysannerie, laissez ça à d'autres:
https://theconversation.com/pourquoi-tant-de-suicides-chez-les-agriculteurs-162965
Vous devriez voir ce film. Quand les lumières se rallument, il y a un grand silence et l'on voit des gens les larmes aux yeux, détournant la tête.
https://www.youtube.com/watch?v=FZ4Sn72xVi4&ab_channel=LesCin%C3%A9masPath%C3%A9Gaumont
Rédigé par : hameau dans les nuages | 25 août 2021 à 23:11
@ Lonicera | 24 août 2021 à 12:11
@ hameau dans les nuages | 24 août 2021 à 08:49
Il faut admirer votre capacité à tous deux à prétendre me contredire, sans avoir, à aucun moment, abordé l'essentiel de mon propos. Pas même pour le contester.
En fait, vous n'avez même pas compris ce que j'ai écrit. Il me semble pourtant que c'est rédigé en français correct, et que cela ne nécessite, pour être compris, ni de doctorat en médecine ni de diplôme d'ingénieur en électrotechnique.
Mais non : ça bavarde à perte de vue, ça chouine tant et plus, ça ressort du tiroir les invectives prêtes à l'usage basées sur rien, et ça répète pour la millième fois les banalités qui sont forcément vraies et pertinentes, puisque tout le monde se les échange dans le marécage gluant du réactionnariat français.
En somme, vous illustrez magnifiquement l'incapacité française à écouter qui que ce soit d'extérieur à ses préjugés, à s'ouvrir à la moindre idée nouvelle, à discuter avec quiconque n'est pas d'accord avec soi dès le départ.
J'ai dit une chose et une seule : le remède aux maux que vous décrivez consiste en une baisse massive de la dépense publique en France.
Pas un mot là-dessus, ni chez l'un ni chez l'autre, ne serait-ce que pour me contredire.
En revanche, vous vous imaginez, l'un comme l'autre, que je critique les campagnards parce qu'ils ne prennent pas suffisamment le train ; alors que j'ai dit précisément l'inverse.
Lonicera pense que je reproche à sa famille de posséder deux voitures, et se donne le ridicule de se justifier ; hameau dans les nuages m'invente une défense imaginaire du vélo électrique, puis s'empresse de démolir cet homme de paille commodément fabriqué par ses soins.
Je viens de faire l'éloge de la bagnole individuelle, bande de branquignols ! Je viens de dire qu'il était excellent que vous ayez deux, trois, quatre voitures, et que vous crachiez vos fumées de diesel à la figure des collectivistes !
Je ne vous ai évidemment pas reproché d'acheter votre viande chez Auchan : j'ai dit qu'il était bien naturel que vous le fassiez, parce que là était le progrès, et que par conséquent il était illusoire de vous lamenter sur la disparition du boucher du village.
Vous nous dites maintenant que vous l'achetez à une coopérative de producteurs, eh bien c'est très mal de votre part ! Vous êtes responsable de la mort du petit commerce ! Si vous achetez directement au producteur, comment voulez-vous que l'intermédiaire capitaliste qui tenait boutique au village survive ?
Et puisqu'il faut absolument le préciser : c'est de l'humour ! Vous avez le droit de sourire ! Puis de réfléchir !
Et puisqu'il faut expliquer l'évidence : lorsque je dis vous, je ne parle pas de vous ! C'est une façon de parler ! Ça veut dire les Français, ou du moins ceux, et ils sont nombreux, qui tiennent le même discours que vous, et qui se plaignent de la disparition des petits commerces dans les campagnes.
Mais que je sache, le boucher de Saint-Glinglin, ce n'était pas le PDG de la banque Rothschild qui le faisait vivre. C'étaient les bouseux de Saint-Glinglin. Donc s'il a baissé le volet, c'est parce que les bouseux de Saint-Glinglin n'allaient plus chez lui. Il convient donc qu'ils se fassent discrets sur la question.
Maintenant, vous me dites que les habitants du village fréquentent les boutiques de la ville où ils travaillent. Eh bien ! Tout est donc pour le mieux dans le meilleur des mondes. Ils n'ont plus besoin de boutiques au village, ils ont ce qu'il leur faut à la ville, les boutiques du village ferment, où est le problème ?
Vous me dites que les gens n'ont plus besoin de bistrots, donc les bistrots ont fermé. Encore une fois, où est le problème ? Voudriez-vous que l'on crée un cinquantième corps de la fonction publique, composé de bistrotiers-figurants, qui joueraient au bistrotier dans les villages pour vous rappeler votre enfance ? Vous êtes sûr qu'on a le pognon pour ça ?
Vous êtes sûr que vous avez le pognon pour ça ? Vous êtes sûr d'avoir envie de payer une nouvelle taxe de 20 % sur votre diesel de m... pour financer le maintien d'un réseau de bistrots sans clients, si essentiels au patrimoine frônçé ?
Et tant qu'on y est : vos bistrotiers, ils ne seraient pas aussi victimes, par hasard, des taxes excessives due à la dépense publique championne du monde qui est la nôtre, sur laquelle vous affectez une discrétion de rosière ?
Après nous avoir récité Martine à la ferme, vous vous rappelez brusquement qu'il y avait des industries, dans votre village : c'est exactement mon propos ! La "désertification" de la "France périphérique", elle n'est pas due au recul du service public, comme le prétend la crapule communiste Christophe Guilluy, et les dizaines de millions de Français abrutis qui récitent le même catéchisme : elle est due au recul du service privé !
Vous croyez me contredire, alors que tout ce que vous dites conforte mon argument.
Vous pinaillez sur la poste. Contrairement à ce que vous prétendez et à ce qu'elle prétend, la poste n'est nullement privatisée. Elle nage dans cette zone grise dégoûtante du fonctionnariat qui joue à l'entrepreneur, mais dans le fond, elle relève bel et bien de l'État.
Et on s'en moque, d'ailleurs. La poste, c'est un exemple. Contrairement à la terre et aux paysans, les chiffres ne mentent pas. La dépense publique ne recule pas, elle explose. Que les petits marquis de la poste se trémoussent en tenant le langage du CAC 40, on s'en tape. La France est toujours, et plus que jamais, un pays communiste.
Hameau dans les nuages se donne le ridicule de prétendre qu'il "comprend la dynamique du monde rural", lui. Un coup c'est le paysan les pieds enfoncés dans la glaise qui comprend la vraie vie des vraies gensses, un coup il nous tient un langage d'énarque. Je t'en foutrais, moi, de la dynamique du monde rural...
Si vous compreniez la dynamique du monde rural, vous ne prétendriez pas que les gens, "bien sûr", ne peuvent pas aller à leur boulot en autocar.
Figurez-vous que lorsque la France était moins communiste qu'aujourd'hui, la "dynamique du monde rural" permettait, justement, aux gens d'aller à leur boulot en autocar. Parce que l'autocar, comme la bagnole, c'est le truc pas cher, pratique, moderne et surtout privé, tenu par des sales capitalistes à cigare et non par des nobles fonctionnaires de la SNCF, qui, justement, était omniprésent dans les campagnes.
Enfin, nettement plus qu'aujourd'hui, parce que les communistes, les vrais, ceux avec des cartes marquées PCF et un téléphone relié à Moscou, ont toujours fait des pieds et des mains pour... les interdire, tout simplement.
Donc une vraie "dynamique du monde rural", ce serait de libérer l'économie pour permettre aux gens d'utiliser la bagnole, l'autocar, la voiture autonome, les taxis volants -- et certainement pas le train, qui est un moyen de transport du XIXe siècle, à une époque où la voiture n'existait même pas.
Les fameuses "petites lignes" et leurs gares associées, dont tous les patriotes de pacotille déplorent la disparition, elles fonctionnaient à une époque où seuls les ultra-riches avaient une voiture.
Aujourd'hui, c'est plutôt l'inverse : ce sont les pauvres qui se cognent la voiture, et les riches qui insistent pour qu'on leur subventionne le train !
Quant à votre immense maîtrise de la dimension agricole de la "dynamique du monde rural", elle se résume à ceci :
"Quand le prix du lait à la production n'augmente pas pendant vingt ans au nom de la productivité exportatrice, il ne vous reste que deux solutions: chercher à s'agrandir coûte que coûte en terres pour plus de bétail engendrant plus de matériel, le revenu horaire restant lamentable, ou mettre la clef sous la porte. Ce n'est pas compliqué à comprendre."
Je ne m'appesantirai pas sur cette phrase absurde : "Le prix du lait à la production n'augmente pas au nom de la productivité exportatrice". Je ne peux pas réexpliquer toutes les bases de l'économie en un seul commentaire.
Je ferai une seule constatation : vous, l'immense connaisseur de la "dynamique du monde rural" et bien sûr de l'agriculture, vous êtes en train de nous dire : il est impossible de gagner de l'argent dans cette activité.
Mais alors, comment se fait-il que la totalité de la planète ne soit pas morte de faim ? Car les gens mangent, savez-vous ? Et s'ils mangent, c'est que des agriculteurs leur fournissent à manger.
Donc quelque part, peut-être pas dans votre village dépourvu de compteurs Linky, peut-être pas en France (quoique vous devriez regarder un peu mieux, la France ne se limite pas à votre nombril), il y a des agriculteurs qui gagnent leur vie, éventuellement très correctement, en fournissant aux autres à manger. Comment font-ils ?
Voilà ce que vous nous expliqueriez, si vous étiez le spécialiste que vous prétendez de la "dynamique du monde rural".
Pour l'instant, vous êtes surtout en train de nous dire, gna-gna, c'est horrible, tout va mal, on peut rien faire, on va tous mourir.
Vous nous faites une charmante compagnie, en dehors de ne rien nous apprendre.
Rédigé par : Robert Marchenoir | 25 août 2021 à 21:16
Si le Français "inconnu" ajoute un rapport à Dieu dans sa vie, celle-ci prendra vraiment sens ! Et il n'aura vraiment pas besoin d'être panthéonisé...
Rédigé par : J C Kill | 25 août 2021 à 19:16
@ Exilé
"« ils n'ont pas encore osé ôter la croix qui le domine (...) »" -- Xavier NEBOUT
"Si, ils ont osé. Les petites branches ont été sciées (partiellement semble-t-il) par les Communards." -- Exilé
C'est marrant, mais pour vous, athée = communard.
Ce n'est simplement pas le cas.
Consultons, voulez-vous bien, une liste des athées les plus célèbres.
n° 1: Peter Singer. Affiliation politique: ancien candidat du parti des verts au sénat australien en 1996. Opposé à la sacralisation de la vie.
n° 2: Michael Martin. Affiliation politique: inconnue. Philosophe professionnel de l'athéisme.
n° 3: Kai Nielsen. Affiliation politique: socialiste compatible avec le libéralisme.
n° 4: Quentin Smith. Affiliation politique: aucune. Métaphysicien professionnel.
n° 5: Danniel Dennett. Affiliation politique: anti-religion et rationaliste donc anti-Trump. Philosophe de la conscience. Anti-post-moderniste. Donc libéral.
n° 6: Edward Wildon. Affiliation politique: Imprécise. Anti-religion. Se qualifie de "déiste en l'attente de preuves". Accusé de racisme, misogynie, et d'être pro-eugénisme. Donc attaqué par les marxistes.
n° 7: Richard Dawkins. Affiliation politique: ancien membre du Labour, maintenant du côté des démocrates libéraux. Opposés aux lois anti-diffamation. Opposé à la complaisance vis-à-vis de la religion, musulmans inclus.
n° 8: Steven Weinberg. Affiliation politique: Libéral. Pro-Israël. Anti-théocratie. Athée. Physicien.
n° 9: Stephen Hawking. Affiliation politique: anti-Brexit. Labour. Anti-Corbyn. Anti-Trump. Contre la guerre en Irak. Favorable à l'expérimentation animale.
n° 10: Christopher Hitchens. Affiliation politique: Socialiste avant le 11 septembre. Depuis le 11 septembre, s'identifiait encore marxiste, mais sympathisait avec les libertariens. Vota en 2000 pour les verts américains. Pour la guerre en Irak. En 2004, du côté de George W. Bush. En 2008, du côté d'Obama.
Certes, l'athéisme est plus à gauche politiquement. Mais cela oscille du marxisme au libéralisme, en passant par un apolitisme philosophique. Il y a une longue tradition de l'athéisme au sein du mouvement politique du libéralisme. Richard Miller, ancien ministre, vous explique tout cela.
Et les libéraux et les communards, ce n'est pas exactement la même chose... L'équation athée = communard est donc faux. Ce qui caractérise l'athéisme est généralement son opposition au conservatisme. Mais pas l'identification exclusive à l'extrême gauche.
Mais cela arrange les religieux que de prétendre que les athées sont tous des communards. L'aile gauche du libéralisme, étant moins complaisante avec les conservateurs que son aile droite, a une tendance latente et parfois explicite à l'athéisme. Elle est peu vocale. Mais bien réelle.
Et à l'heure actuelle, la gauche, devenant complaisante avec l'islam, a tendance à faire fuir les réels athées. N'y reste que des athées de pacotille.
En France, c'est par contre un peu désespérant.
Au XXe siècle, parmi les athées, nous avons: Henri Wallon (communiste), Jean-Paul Sartre (marxiste), Jean Salem (communiste), Ollivier Pourriol (affiliation inconnue), Daniel Parrochia (affiliation inconnue), Michel Onfray (anarchiste proudhonien), Alexandre Kojève (hégélien, possible agent soviétique, influent à l'internation comme la CECA pré-UE et le GATT, néo-marxiste), Marcel Gauchet (de gauche, anathémisé en conservateur par le reste de la gauche), Jeanne Delhomme (existentialiste, sartrienne), Gilles Deleuze (excommunié par la gauche de Badiou à Onfray pour dandysme), Patrick Declerck (psychanalyste), Marcel Conche (philosophe apparemment apolitique mais pacifiste), André Comte-Sponville (libéral de gauche, accommodationiste avec les religieux), Michel Clouscard (communiste), Emil Cioran (cas à part: autant athée que chrétien, confus), Jean Cavaillès (spinoziste et résistant), Cornelius Castoriadis (psychanalyste, communiste), Albert Camus (gauche anti-communiste, humaniste absurdiste), Daniel Bensaïd (ligue communiste révolutionnaire), Georges Bataille (irrationaliste, communiste), Henri Arvon (anarchiste), Louis Althusser (communiste), Prosper Alfaric (prêtre catholique frappé d'excommunication majeure), Émile-Auguste Chartier ou Alain (humaniste cartésien, républicain du côté parti radical).
Je ne vous cache pas qu'entre le communisme sous toutes ses formes, l'existentialisme, la psychanalyse, l'accommodationnisme avec la religion, l'irrationalisme d'un Bataille, il n'y a que peu d'athées en France qui ont ma faveur (i.e. dans cette liste, Daniel Parrochia, Gilles Deleuze, Marcel Conche, Jean Cavaillès, Albert Camus, Prosper Alfaric, et le philosophe Alain).
Mais il y a d'autres formes d'athéisme dans le monde que cette illibérale particularité français qui pousse l'athéisme français dans un vil irrationalisme. On ne va pas faire la révolution avec ces quelques rares réels athées adogmatiques que je vous ai listés, rassurez-vous... Il n'y a plus d'athées en France. Seuls leurs simulacres occupent l'espace mental et médiatique.
Rédigé par : F68.10 | 24 août 2021 à 15:43
@ Robert Marchenoir
Votre volée de bois vert n'a d'égale que votre mauvaise foi. Je ne voulais pas donner trop de précisions géographiques sur le village que j'habitais, mais en voici quelques-unes :
- la gare est sur la ligne de TER la plus fréquentée de la région. Il y avait autrefois deux guichetiers auprès desquels non seulement on achetait les billets, mais surtout qui étaient capables de vous renseigner et d'établir un itinéraire logique. Ne me dites pas que ces emplois ont été supprimés parce que personne ne voyageait. Aux heures de pointe les TER sont pleins.
- oui, malgré le train il faut deux voitures par ménage parce que le mari et la femme ne travaillent pas au même endroit ni aux mêmes heures.
- ce que je n'ai pas dit, c'est qu'en 1998 il y avait encore une tannerie et une marbrerie en activité. Entre ces industries et l'agriculture, il y avait de l'emploi sur place. Les deux usines ont fermé à cause de la concurrence chinoise. Quant à l'agriculture et l'élevage, on en parle au passé.
- si les commerces locaux ont disparu c'est parce que les habitants ont dû chercher du travail dans la grande ville. C'est là qu'ils font leurs courses.
- ce village où tout le monde se connaissait est devenu une ville dortoir avec ses boîtes à dormir laides et uniformes, on a persuadé les jeunes ménages d'acheter et ils seront propriétaires des ruines une fois qu'ils auront fini de payer le crédit.
- les bistrots : les habitants s'y retrouvaient après le travail pour boire un coup. C'est fini, plus de clients, les plus âgés ont fini par mourir et le café avec.
- au cas où vous ne le sauriez pas, la Poste est devenue une société privée qui veut du rendement. Ce n'est plus un service public. Donc on réorganise et on laisse tomber les bureaux de poste les moins rentables.
Un dernier mot : vous m'accusez d'acheter ma viande chez Auchan. Eh bien non, je l'achetais dans une coopérative de producteurs de viande, charcuterie, fruits et légumes locaux située à 20 km de ma maison.
Il n'y a pas que Paris et les grandes villes, la province est bien loin des préoccupations des zélites qui nous gouvernent.
Rédigé par : Lonicera | 24 août 2021 à 12:11
@ Xavier NEBOUT
« ils n'ont pas encore osé ôter la croix qui le domine (...) »
Si, ils ont osé.
Les petites branches ont été sciées (partiellement semble-t-il) par les Communards.
Rédigé par : Exilé | 24 août 2021 à 09:24
@ Robert Marchenoir | 24 août 2021 à 00:13
À propos d'agriculture vous en êtes toujours à additionner choux et carottes. Vous ne connaissez rien à la dynamique du monde rural.
Quand le prix du lait à la production n'augmente pas pendant vingt ans au nom de la productivité exportatrice, il ne vous reste que deux solutions: chercher à s'agrandir coûte que coûte en terres pour plus de bétail engendrant plus de matériel, le revenu horaire restant lamentable, ou mettre la clef sous la porte. Ce n'est pas compliqué à comprendre.
Ne voulant pas blanchir sous le harnais et m'endetter à vie, au sens propre du terme, je me suis diversifié pour finalement arrêter l'élevage. Mes enfants ne voulant pas s'engager dans cette galère. Sachez qu'il n'y a pas de congés payés mais des congés qu'on paye (service remplacement car le bétail est là H 24).
Quand vous avez des terres au beau milieu du village et que la communauté de communes par le biais du PLU vous les place en zone constructible sans que vous ayez rien demandé, pire, refusé... Dans le cadre du PLU on appelle ça "une dent creuse". Jolie expression non ?
Pour ce qui est du train, nous avons une ligne qui passe au village venant de la vallée d'Aspe et se dirigeant vers Pau. Les rames sont quasi vides sauf quand en début et en fin de semaine, les internes des lycées et étudiants font la navette. Quand dans un couple, mari et femme travaillent avec des horaires décalés, 2x8 ou 3x8, ils vont prendre le train ? Et une fois arrivés en gare de Pau attendre un bus qui les emmènera dans les entrepôts et usines situés en zone industrielle périphérique ? Vous croyez que les gens travaillent à la médiathèque de la ville ou quoi ?
Il n'y a que des zinzins comme Castex politico-fonctionnaires à vie pour croire que les gens par tous les temps vont aller en vélo électrique travailler à la ville.
L'un des rares bémols que je mettrais à mon raisonnement, que je ne vais pas développer outre mesure par respect pour madame Bilger, c'est que le chant des sirènes publicitaires pour des babioles a fait détourner le budget des ménages de l'essentiel. Mais on va y revenir assez vite au milieu de hurlements et de torsions de mains des gens qui ne peuvent plus "consommer".
Et ainsi me rejoindre. On réentendra la chouette le soir au lieu de la pétarade de la moto trial de Kevin. Je vous assure que certains enragent et ne comprennent pas que les seuls 1 ha 7 dont je suis propriétaire "au coeur du village" soient encore occupés par les vaches et les chevaux du voisin et non pas par un lotissement de Martiens.
Un joli livre sur le même thème: "Sur les chemins noirs" de Sylvain Tesson.
Rédigé par : hameau dans les nuages | 24 août 2021 à 08:49
Geneviève de Gaulle-Anthonioz n'est pas enterrée au Panthéon. Sa famille a refusé cet honneur. Un peu de terre a été déposée au Panthéon pour faire plaisir aux politiques et satisfaire aux quotas.
Mme Geneviève mérite le calme.
Rédigé par : Vamonos | 24 août 2021 à 01:39
@ Xavier NEBOUT
"On érigeait des mausolées pour pouvoir y prier les saints, et les athées ont tellement de mal à ne pas croire à l'intercession des âmes des morts, qu'ils ont éprouvé le besoin de procéder à des simulacres de sanctification en créant le Panthéon."
Nos commentaires se sont entrecroisés. Comme vous pouvez le constater à la lecture de mon commentaire, il n'est pas vrai que tous les athées éprouvent ce besoin. La preuve ? Moi.
Cela étant, je suis absolument ravi que nous ayons un point d'accord sur un point précis tel que celui-là. Il existe beaucoup d'athées du village ; comme on dirait d'idiots du village.
Rédigé par : F68.10 | 24 août 2021 à 00:23
@ Lonicera | 23 août 2021 à 12:52
Votre témoignage est intéressant : il montre que les maux de la "France périphérique" ne sont pas dus au manque de services publics, mais au manque de services privés. C'est ce que je me tue à répéter ici depuis des lustres. Je vous cite :
"Quand nous y sommes arrivés en 1998, on y comptait 1 500 habitants, une gare avec guichetiers et chef de gare, une poste ouverte toute la journée, une pharmacie, deux banques, deux bouchers, deux boulangeries et même un magasin d'électro-ménager, sans oublier les cinq ou six bistrots et un magnifique tabac-presse. Le bourg était entouré d'exploitations agricoles et on y pratiquait l'élevage des vaches laitières."
"À notre départ en 2018, la gare a perdu son personnel, la poste ouvre le matin quand il y a un(e) employé(e) disponible, les banques sont parties, plus de bouchers, il reste une boulangerie et la pharmacie a déménagé dans l'ancien magasin d'électro-ménager et bien sûr plus de bistrots. J'oubliais : dans les banques il y avait des distributeurs. Il n'y en a plus."
Je rappelle que les pharmacies, les banques, les boulangeries, les magasins d'électro-ménager, les bistrots, les tabacs et les marchands de journaux sont des services privés.
Pourquoi ces services privés (en termes gauchistes : ces horribles capitalistes ultra-libéraux mettant le profit avant toute chose) ont-ils disparu ? Vous ne nous le dites pas, mais vous mettez en cause "la Macronie", ce qui ne veut rien dire. La Macronie n'existe pas.
Vous dites aussi :
"Bien entendu, malgré le train, il faut deux voitures par ménage, dont généralement un vieux diesel affichant plus de 100 000 km."
Comment ça, malgré le train ? C'est votre faute, si la gare "a perdu son personnel" : vous êtes un bagnoleur fou qui employez deux voitures, donc vous comprenez bien que le train, il n'est pas juste là pour faire joli et vous rappeler votre enfance : si vous ne le prenez plus, eh bien il ne va plus être possible de payer le personnel.
Vous dites encore :
"Le village a maintenant 4 000 habitants."
Voilà qui est fort intéressant. Autrement dit, la population a été multipliée par 2,6. Et pourtant, il n'y a plus de bistrots. Ni de marchand d'aspirateurs. Normalement, c'est l'inverse qui aurait dû se produire. Quelle peut bien en être la cause ?
Sûrement pas "Macron", car en 1998, Macron avait 21 ans, et il était à Sciences Po. L'évolution que vous décrivez est manifestement une tendance de fond, antérieure à votre arrivée, qui s'est poursuivie entre 1998 et aujourd'hui.
Vous nous proposez l'explication suivante :
"[En 1998,] le bourg était entouré d'exploitations agricoles et on y pratiquait l'élevage des vaches laitières. [...] Les agriculteurs et éleveurs ont dû mettre la clé sous la porte mais le village a maintenant 4 000 habitants répartis dans d'affreux lotissements construits sur les anciens terres agricoles, devenues constructibles."
Donc, si je vous suis bien, 1 500 habitants vivant essentiellement de l'élevage étaient infiniment plus prospères que 4 000 habitants vivant du salariat. Et faisaient donc le bonheur des "petits commerçants".
C'est parfaitement invraisemblable. Aussi loin que je me rappelle, les "paysans", en France, et particulièrement les "petits éleveurs refusant le modèle ultra-libéral des fermes de mille vaches", ont pleuré des larmes de sang eu égard à leurs faibles revenus. Depuis des années, on nous répète, à grands coups de statistiques, que le revenu moyen des agriculteurs serait de 350 euros, voire qu'un sur cinq n'aurait pas de revenus du tout.
Quant aux éleveurs de bovins, ils sont plutôt dans le bas du tableau par rapport à l'ensemble des agriculteurs.
Rappelons que l'activité salariée, en France, est soumise à un salaire minimum, et que celui-ci est de 1 550 euros actuellement. Alors ?
Vous mentionnez les "affreux lotissements". Je suis sceptique. La beauté ou la laideur des maisons (d'ailleurs subjective) n'a que peu à voir avec le fait que leurs habitants aillent se murger la tronche au bistrot. Au contraire. En toute logique, si leurs maisons sont affreuses, les gens devraient picoler davantage pour oublier.
Je ne peux donc faire que les hypothèses suivantes :
C'est votre faute. Vous n'allez plus au bistrot. Vous affamez les fiers bistrotiers que le monde entier nous envie. Soit vous picolez en douce à la maison, soit, pire encore, vous êtes un buveur d'eau. Honte à vous.
Vous avez tellement sollicité l'État fort et stratège pour qu'il maintienne en état de marche la gare et la poste que vous n'employez jamais (et qui dépensent dix fois plus d'argent que ne le feraient leurs homologues privés, pour un service similaire), qu'il a écrasé de taxes vos six bistrotiers, lesquels ont mis la clé sous la porte.
Vous citez également le marchand de journaux, le vendeur d'électro-ménager, les boucheries, les boulangeries, les banques, les distributeurs de billets et la pharmacie.
Là encore, plusieurs hypothèses s'imposent.
C'est votre faute. Vous n'allez plus tous les matins acheter Village-Soir chez le marchand de journaux. Vous préférez traîner chez Philippe Bilger et sur des sites de "réinformation" qui fustigent la "Macronie".
Votre barbaque, vous préférez l'acheter chez Auchan, tandis que lorsque vous avez besoin d'un aspirateur, vous allez chez Boulanger (au centre commercial) ou chez Cdiscount (en ligne).
Du coup, vous n'avez plus besoin de distributeurs de billets, puisque vous faites chauffer la carte bleue. D'ailleurs, pourquoi s'embêter à aller voir un conseiller bancaire, puisque tout cela est en ligne ?
Bien sûr, votre insistance à réclamer le maintien de la gare et de la poste (dont je remarque qu'elles n'ont pas disparu, contrairement aux commerces privés, et contrairement à la pharmacie financée par la Sécurité sociale), votre insistance à en appeler à l'État fort et stratège, donc, est directement responsable de la ruine du marchand de grille-pain et de celle des vendeurs d'aloyau. Il faut bien que quelqu'un paye les impôts découlant de vos exigences irraisonnables.
Je finis en faisant remarquer que lorsque 67 millions d'abrutis réclament "plus de moyens" à l'État (et refusent la privatisation de la poste, du chemin de fer et quelques autres babioles), eh bien forcément cela leur retombe sur la tronche sous forme d'impôts et de "cotisations" diverses.
Donc ils ont beaucoup moins d'argent pour payer des tournées chez Mimile, acheter un gigot d'agneau extra à la boucherie Sanzot, ou payer leur machine à laver 30 % plus cher chez l'Électro-ménager des Campagnes.
En d'autres termes, ce que vous constatez, dans votre village, est à la fois la résultante d'un changement de mode de vie désiré par les habitants, et qui se constate dans bien d'autres pays, où la dépense publique est moindre ; la résultante de la mondialisation, qui fait stagner les revenus dans le monde développé ; et la résultante de la préférence des Français (et non de Macron) pour le maintien, voire l'aggravation, de la dépense publique délirante qui est la nôtre, avec un déficit du budget national ininterrompu depuis 1974.
S'il est difficile d'influer sur les deux premiers facteurs, il est parfaitement possible d'agir sur le dernier. À condition d'admettre sa nocivité, et de vouloir les changements nécessaires à sa disparition.
Rédigé par : Robert Marchenoir | 24 août 2021 à 00:13
On érigeait des mausolées pour pouvoir y prier les saints, et les athées ont tellement de mal à ne pas croire à l'intercession des âmes des morts, qu'ils ont éprouvé le besoin de procéder à des simulacres de sanctification en créant le Panthéon.
Mais s'il ne leur vient même pas à l'idée d'y prier, ils n'ont pas encore osé ôter la croix qui le domine, les honorés fussent-ils de religion juive !
D'ailleurs, il y a autant de différence entre le Panthéon et le tombeau d'un saint, qu'entre les honneurs et l'honneur.
L'Esprit est absent des premiers comme il est au coeur des seconds.
On peut se demander si Victor Hugo ne s'y marre pas dans sa tombe. Ah les c..s !
Vive Macron !
Rédigé par : Xavier NEBOUT | 24 août 2021 à 00:03
@ Tipaza | 23 août 2021 à 15:28
Je partage tout à fait votre avis concernant Joséphine Baker et il me semble qu'elle-même aurait trouvé parfaitement incongru de se retrouver panthéonisée par la volonté d'un Macron qui s'emploie à dévaloriser ou à détruire toute notre symbolique nationale et patriotique !
Ce qui m'amène au cas d'Aimé Césaire que j'ai eu la chance de rencontrer à la Sorbonne durant ma jeunesse, un grand monsieur qui faisait autorité et imposait le respect. Lui non plus ne rêvait pas du Panthéon comme dernière demeure et si ceux qui l'ont proposé avec insistance avaient eu la curiosité de lire parmi ses oeuvres, son célèbre cahier du retour au pays natal, il n'aurait certes pas eu cette idée saugrenue, qui peut s'apparenter à une offense à sa mémoire, eu égard à ses idées et à son attachement viscéral aux îles Caraïbes en général et à la Martinique en particulier !
Rédigé par : Mary Preud'homme | 23 août 2021 à 23:50
@ Ellen
"À notre grand étonnement, un jour viendra... Jean-Marie Bigard, alors reçu par le pape Benoît XVI en 2007, lorgne aussi sa place au Panthéon. Quoique, même à l'ombre, il risque de réveiller les morts."
On pourrait se débarrasser de ce genre d'institutions. C'est vraiment vieillot. Et les morts n'ont pas à appartenir à l'État au prétexte de mots ronflants comme "Aux grands hommes la patrie reconnaissante."
Je trouve ce genre de délire de type "reliques" particulièrement dérangeant. Cela vise à mimer la religion en un culte de l'État assez malsain.
Et cela nourrit l'idée qu'on ne peut être un "grand homme" qu'en étant au service de l'État. Rien n'est plus faux.
Rédigé par : F68.10 | 23 août 2021 à 22:07
À notre grand étonnement, un jour viendra... Jean-Marie Bigard, alors reçu par le pape Benoît XVI en 2007, lorgne aussi sa place au Panthéon. Quoique, même à l'ombre, il risque de réveiller les morts.
Rédigé par : Ellen | 23 août 2021 à 20:37
Exceptionnel ce texte, même si je n’ai pas encore abandonné certaines causes, je coche pas mal de cases décrites ici.
La France d’en bas, dans laquelle j’essaie d’exister, vous dit merci Monsieur Bilger.
Vous devriez en envoyer une copie au palais présidentiel, ces temps de vacances sont parfois propices à la réflexion.
Merci mille fois.
Rédigé par : alain | 23 août 2021 à 19:13
@ sbriglia
Cher sbriglia,
Achille s'est reconnu.
Vous dites malicieusement m'avoir reconnu.
Dans tous ces alinéas, le seul trait qui pourrait s'appliquer à moi, c'est qu'on parle d'un Français inconnu.
Il me semble d'ailleurs que bien des confrères d'ici n'ont pas plus de notoriété que votre serviteur.
Ce blog est un club d'inconnus. À moins que tel contributeur masqué soit une célébrité dans la vraie vie... Qu'il nous le dise ! On serait flatté d'un tel voisinage.
Rédigé par : Patrice Charoulet | 23 août 2021 à 17:41
Quel hymne, mérité, aux pékins lambdas !
Pourtant ils ne sont pas si inconnus car si nous ne connaissons pas leurs noms, nous connaissons leurs faces et les applaudissons quand ils se manifestent, car ils sont :
*les médecins, infirmiers, aides-soignants, et autres qui ont fait front face à la pandémie au cours des 18 mois passés,
*les chauffeurs-livreurs et employés de supermarchés qui nous ont nourris au cours de ces mêmes dix-huit mois,
*les soldats et aviateurs qui vont secourir leurs compatriotes dans le chaos de Kaboul en ramenant aussi des Afghans que d'autres inconnus accueillent et organisent sur la terre française,
*les 1 200 pompiers, dont 80 % de volontaires, qui ont combattu l'incendie du Var pour protéger leurs concitoyens,
*les centaines de volontaires qui partent pour la Guadeloupe et la Martinique épauler leurs collègues débordés par la pandémie,
*les policiers qui encadrent pacifiquement les ballots antivax et anti-pass en quête d'occupation faute de s'en trouver une utile en ces temps troublés !
*les gamins de 12 à 17 ans qui se font vacciner en masse, montrant plus d'intelligence que leurs aînés et surtout plus de sens pratique et de courage !
Mais il ne va pas !
*aux fonctionnaires, hauts et bas, incapables d'organiser fournitures et distribution de masques, montrant que nos fonctionnaires ne fonctionnent pas, ils sont en panne permanente !
*aux syndicalistes étrangement silencieux en cette période où ils devraient mobiliser leurs troupes pour autre chose que d'aller exposer leur bedonnante supposée misère sur nos avenues !
*à nos politiciens, Ciotti et MLP en tête, qui ne comprennent pas que le chef de l'Etat ne peut pas tout faire tout seul et s'acharnent à le détruire plutôt qu'à l'aider dans leurs circonscriptions !
*à nos médias qui s'acharnent à décourager ce Français inconnu mais sans oublier de nommer et qualifier en détails le collègue présent au studio ou correspondant se baladant dans la nature, leur célébrité étant pour eux plus importante que la vérité et la sécurité du pays.
C'est en ces occasions que l'on comprend les zadistes et les Gilets jaunes !
Mais bravo Philippe il faut espérer, sans doute hélas en vain, que ce texte sera diffusé largement !
Un monument au nom du Français inconnu au Panthéon est largement justifié, quelqu'un devrait lancer une action dans ce sens.
Entre-temps Joséphine Baker fera l'affaire, elle faisait la joie de notre jeunesse bien qu'il ait fallu un demi-siècle pour savoir ce qu'elle avait fait pour la France autre que d'y introduire le charleston et l'enseigner à nos parents !
Mais, à l'analyse, elle représente bien ce Français inconnu de Philippe, car jusqu'à aujourd'hui un vaste côté de sa personnalité était inconnu !
Détail : certains journalistes semblent croire que quand elle chantait "J'ai deux amours, mon pays et Paris", à partir de 1930, elle faisait référence à la France et à Paris ! Elle n'est devenue française qu'en 1937, pour nous elle faisait référence aux USA, toujours son pays en 1930 et où elle n'a cessé de lutté pour les Noirs ; le fait qu'elle était française était inconnu et ne s'est révélé que bien après WW2 !
Rédigé par : Claude Luçon | 23 août 2021 à 16:16
Les anonymes
Petites gens sans moyens ni ressources
Qui cheminaient en se tuant à la tâche,
Par l’eau du puits qu’ils prenaient à la source,
De leurs aïeux, ils portaient l’héritage.
Au fil des temps, produisant le terreau
Qui a formé puis nourri nos racines,
Ils ont vécu pour que naisse à nouveau
L’espoir forgé du feu des origines.
Ces inconnus cherchant leur devenir
Sur les sentiers rocailleux de nos pères
Ont succombé sans qu’un seul souvenir
De leur passage ait marqué notre terre…
Ces paysans à la glèbe asservis,
Ces millions d’âmes à jamais anonymes
Se sont dissous, se sont anéantis…
En reste-t-il même une trace infime ?
Grains de poussière échappés du néant,
Ils ont borné leur époque et nous donnent
De leur empreinte érodée par les ans
L’éternité au cœur de chaque atome.
Ils sont en nous puisque nous venons d’eux
Car c’est par eux que s’est bâti le monde ;
Il sont en nous puisqu’il n’est pas douteux
Qu’en chaque objet leur passé nous féconde.
Pour l’ambition de roitelets vengeurs,
Au sang versé de conflits imbéciles,
On a volé leur âme au champ d’honneur,
Grossissant le flot des morts inutiles…
Ces compagnons dont on ne sait plus rien,
À leur échelle et malgré les souffrances,
Ont engendré d’idée de citoyen
Qu’ils ont offerte au beau pays de France.
Nul ne saura ce qu’ils ont accompli
Pour le secret d’un regard d’un sourire
Tant va l’Histoire à la fin qu’elle oublie
Que tout s’enfuit : le meilleur ou le pire…
Serait-il vain après ça de penser
Que le présent paraît bien dérisoire,
Que dans ce monde on ne fait que passer,
Que tout le reste est par trop illusoire ?
© Jacques Goudeaux - avril 2015
Rédigé par : Jacques GOUDEAUX | 23 août 2021 à 15:50
@ Mary Preud'homme | 23 août 2021 à 00:36
Merci de votre précision concernant l'absence d'Aimé Césaire au Panthéon.
J'ai toujours cru, mordicus, qu'il y était, comme quoi il m'arrive (rarement ;-)) de me tromper.
Sur le fond cela n'enlève rien à mon argumentation, le parcours politique et culturel d'AC est d'une autre dimension que celui de Joséphine Baker, dont le mérite, médiatisé à outrance, est surtout d'avoir été un argument de propagande gaulliste après 1945.
Ce qui n'enlève rien à son humanisme, et à sa générosité qu'elle voulait au-delà des races et qu'elle mit en pratique en adoptant douze enfants.
Mais s'il fallait panthéoniser tous ceux qui se sont dévoués pour les enfants de tous les pays, il faudrait pousser les murs du Panthéon.
Ce que reproche à cette panthéonisation, c'est d'être un coup de pub électoral, pour ratisser un certain électorat.
Mon autre reproche est plus fondamental.
En faisant rentrer JB au Panthéon, Emmanuel Macron modifie la symbolique du Panthéon, qui est de rendre hommage, "Aux grands hommes, la Patrie reconnaissante" selon la devise du frontispice.
Modifiant le symbole il l'abaisse en même temps.
Il remplace le concept de grandeur nationale par celui de morale, de dévouement humaniste, et poussant plus loin l'analyse, je considère qu'il confère aux personnes issues d'une minorité une plus-value inégalitaire.
Et cela dans l'esprit et la lettre de réparer une soi-disant injustice passée qui ne la concerne en rien, puisqu'en France, elle fut bien accueillie.
Il y a dans ce geste un zeste de pensée woke, voulant déconstruire le passé et la pensée occidentale.
Évidemment je pousse le raisonnement jusqu'à l'extrême, mais je suis persuadé qu'il y a de cela dans la volonté de Macron de célébrer une saltimbanque sympathique certes, mais pas au point d'être un modèle de grandeur nationale, sauf si celle-ci se résume à de la morale et de la compassion pour autrui.
C'est ce qu'on voit avec l'arrivée des Afghans, qui nous ont servis, mais qui n'ont été que des mercenaires, qu'il ne faut certes pas abandonner, mais à l'égard desquels il faut rester prudents, comme avec tous les mercenaires.
Ce sont des sujets difficiles à développer, mais pour résumer ma position, je regrette la confusion entre morale et politique, et aussi entre grandeur nationale et dévouement humaniste.
Autrefois ce genre d'humanisme était béatifié, il y a pléthore de saints qui furent simplement des personnes bonnes.
La confusion entre la sainteté et la générosité ou la bonté ne me gêne pas, mais si la politique s'en mêle alors là je ne suis plus d'accord.
Rédigé par : Tipaza | 23 août 2021 à 15:28
@ Achille
« Mais c'est tout moi, ça ! ? »
Heureusement que vous avez énoncé cela cum grano salis, car à la lecture de l'ensemble de votre œuvre, tout porte à croire que vous seriez plutôt du côté du manche.
Pis encore, lorsque vous - qui vous faites passer pour un adversaire des « extrêmes » - avez approuvé avec virulence les mesures de type extrémiste prises à l'encontre des Français contestataires par les hommes du Régime, nous sommes autorisés à nous demander si cela ne vous gênerait pas d'en être le suppôt...
Mais admettons que vous avez écrit cela dans un moment de fatigue.
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@ Lonicera | 23 août 2021 à 12:52
Vous auriez pu aussi mentionner toutes ces petites villes sans médecin, voire la plupart des moyennes ou grandes villes dont les médecins sont aux 35 heures, murés dans leur cabinet protégé par un répondeur inhumain et sont injoignables en cas de problème.
Trop souvent, le seul contact ne peut se faire que par une prise de RDV par Internet à une date éloignée, largement le temps de subir un dommage grave et sans aucune possibilité de dialogue préalable, alors qu'à une époque les médecins - du moins les vrais - se déplaçaient encore en cas de souci au chevet de leurs patients qui ne pouvaient le faire.
Rédigé par : Exilé | 23 août 2021 à 14:15
À lire votre billet de ce jour, je me dis que vous avez tracé le portrait exact du "Gilet jaune", non pas le casseur radicalisé mais ceux des ronds-points. Je les connais, avant de fuir la macronie et sa fiscalité confiscatoire, j'ai vécu vingt ans dans un village situé à 25 km d'une grande ville. La 2ème ceinture comme disent les agents immobiliers.
Quand nous y sommes arrivés en 1998, on y comptait 1 500 habitants, une gare avec guichetiers et chef de gare, une poste ouverte toute la journée, une pharmacie, deux banques, deux bouchers, deux boulangeries et même un magasin d'électro-ménager, sans oublier les cinq ou six bistrots et un magnifique tabac-presse. Le bourg était entouré d'exploitations agricoles et on y pratiquait l'élevage des vaches laitières.
À notre départ en 2018, la gare a perdu son personnel, la poste ouvre le matin quand il y a un(e) employé(e) disponible, les banques sont parties, plus de bouchers, il reste une boulangerie et la pharmacie a déménagé dans l'ancien magasin d'électro-ménager et bien sûr plus de bistrots. J'oubliais : dans les banques il y avait des distributeurs. Il n'y en a plus. Les agriculteurs et éleveurs ont dû mettre la clé sous la porte mais le village a maintenant 4 000 habitants répartis dans d'affreux lotissements construits sur les anciens terres agricoles, devenues constructibles, dont le dernier qui a plus de 400 logements, vides toute la journée (proies des cambrioleurs) car leurs habitants travaillent loin.
Bien entendu, malgré le train, il faut deux voitures par ménage, dont généralement un vieux diesel affichant plus de 100 000 km.
Ce sont des gens qui ont un emploi mais qui n'arrivent pas à en vivre décemment. Ce sont ces Français, dont la vie n'est pas facile, que la macronie méprise et ne comprend pas parce qu'ils ne parlent quasiment pas la même langue.
Mais de là à mettre l'un d'eux au Panthéon, non. C'est de la pure démagogie. Il y a un Soldat Inconnu, c'est bien, il a donné sa vie pour la France.
Quant à "panthéoniser" Joséphine Baker, je pense - vu la période préélectorale - que Macron avait pour arrière-pensée (on ne prête qu'aux riches) d'hameçonner ainsi l'électorat noir, racialiste et féministe.
D'ici à supposer que, s'il est réélu, Macron enverra au Panthéon une figure emblématique des LGBTxyz, il n'y a qu'un pas.
Rédigé par : Lonicera | 23 août 2021 à 12:52
"Je voudrais qu'on rende hommage au Français inconnu. Qui est souvent d'ailleurs une Française..." (PB)
La Française inconnue, celle qui se lève tous les matins fort tôt pour aller en métro nettoyer les bureaux, rentrer s'occuper des enfants, faire la lessive, le repassage, la cuisine...
Rédigé par : Dominique | 23 août 2021 à 12:01
J'aurais bien vu l'abbé Pierre, mais bon un religieux blanc de plus de 50 ans, ça fait tache de nos jours.
Rédigé par : carl roque | 23 août 2021 à 11:59
Ayant vécu plusieurs années à portée de fusil du Panthéon, et ayant assisté malgré moi à divers sabbats démoniaques qui pouvaient parfois s'y tenir à la pleine lune dans un vacarme assourdissant semblant issu des entrailles de l'Enfer et au cours desquels on a pu entrevoir un vampire aux dents acérées errer comme une âme en peine dans ce lieu maudit une rose à la main pour y chercher ce que personne ne saura jamais, je ne suis pas sûr que le Français inconnu mérite vraiment d'y être conduit de gré ou de force.
Rédigé par : Exilé | 23 août 2021 à 11:12
Il serait temps de dénouer le songe bourgeois, cessant de reconstruire des temples sur le sable de ceux qui se sont déjà écroulés, plus de Panthéon et plus d'abbatiales, de socialistes ou de libéraux, mais le corps de ceux qui savent s'aimer suffirait à fonder l'éternité offerte à l'humain d'incarner.
Rédigé par : Aliocha | 23 août 2021 à 09:12
@ sbriglia 22/08 16:33
Et que gagne-t-on en cas de réponse positive ? Certainement pas en tout cas, puisqu'il doit rester inconnu, le droit d'accéder à la tête de liste du prochain "panthéonisable" !
Rédigé par : Michel Deluré | 23 août 2021 à 08:51
Ces Français inconnus qui méritent plus que le Panthéon, ce ne sont certainement ces individus qui défilent tous les samedis, avec ou sans gilets jaunes, brandissant des pancartes haineuses envers le président et le gouvernement, certaines étant même ouvertement antisémites.
Eternels insatisfaits d’un monde dont ils attendent tout sans rien proposer en retour. Bref avec des droits mais sans les devoirs.
Ils détruisent le mobilier public, saccagent les magasins, au grand dam des commerçants qui subissent les conséquences de la pandémie et de leur intolérance. Ces derniers assurément méritent notre respect.
Ce ne sont pas non plus ces jeunes écervelés qui ont envahi, hier, le stade lors du match OGCN-OM, parce qu’un joueur avait osé leur renvoyer une bouteille qu’il avait reçu dans le dos.
Plus les gens sont bêtes, plus ils sont susceptibles, exigeant du respect alors qu’eux-mêmes sont incapables d’en montrer pour ceux qui ne font pas partie de leur petit monde de décérébrés.
Et comme si cela ne suffisait pas, des politiciens opportunistes jouent les pompiers pyromanes en haranguant ces pauvres types qui n’ont rien compris.
Mais les "Français inconnus qui méritent plus que le Panthéon" ne sont pas dupes et sauront le montrer en avril prochain.
Rédigé par : Achille | 23 août 2021 à 08:14
Dans la foulée hystérique macronienne progressiste racialiste repentiste decolonialiste, y a un autre anonyme célèbre panthéonisable : le fameux soldat inconnu, dorénavant il sera noir, de gauche et homo ; sa flamme sera réanimée tous les ans par un trans noir bi LGBT en string et talons aiguilles.
Une délégation conduite par Traoré, Diallo, Sy, Jordana, Obono sera présente lors de cette cérémonie - vengeance contre cette France raciste fasciste blanche vomie. Griezmann viendra apporter son soutien en entamant un parcours à genoux autour de l'Arc de triomphe.
2050 : le dix millième vol en provenance de Kaboul transportant les millionièmes « réfugiés »afghans atterrira à l'aéroport du Bourget.
Zemmour, taisez-vous, vous êtes viré !!
Rédigé par : sylvain | 23 août 2021 à 07:07
"il aura été reconnaissant pour les aides qu'on lui aura octroyées" ecrit Monsieur Bilger...
Je l'avoue, j'en suis reconnaissant !
Je fais venir ma femme d'Indonesie, je me dis que je l'assume... et puis j'apprends que cinq ans apres son arrivee en France elle a droit au RSA... je ne veux pas y aller, je n'ai pas envie de prendre des sous a l'Etat... c'est un collegue de travail qui me dit "Tu y as droit, profites-en"... du coup on va en ville, a la CAF (c'est eux qui s'en occupent) pour se renseigner, on repart pour revenir quelques jours plus tard avec le dossier complet...
A ce moment-la on me dit que Tuti (mon epouse se prenomme Tuti) ne peut pas toucher le RSA parce que... parce que je ne me souviens pas pourquoi, par contre je peux toucher la prime a l'emploi a laquelle j'avais droit et que je n'avais jamais reclamee... du coup ca faisait une moyenne de trois cents euros qui rentraient tous les mois...
Ensuite la retraite, envoi d'un mail a la CAF pour leur dire qu'elle peut arreter de m'envoyer des sous...
Ensuite c'est l'Indonesie qui m'accueille...
Rédigé par : Bruno Crayston | 23 août 2021 à 01:56
@ Tipaza
Aimé Césaire est inhumé en Martinique sa terre natale... Au Panthéon seule une plaque commémorative concernant son action et ses oeuvres fut apposée trois ans après sa mort, sa famille et ses proches étant définitivement opposés à tout transfert.
Rédigé par : Mary Preud'homme | 23 août 2021 à 00:36
Jean Moulin et Aimé Césaire sont tous deux au Panthéon.
On mesure la distance qui sépare l'action des ces deux hommes, l'un blanc, l'autre noir, dans l'action politique et culturelle, et la réalité de l'action de Joséphine Baker.
Le seul "mérite" de JB est d'être une femme noire, dont je découvre aujourd'hui grâce à la télé qu'elle était bisexuelle. Elle répond parfaitement aux valeurs médiatiques qui plaisent tant au Président.
Macron se veut un briseur de codes, mais finalement il est tout à fait dans la doxa ambiante.
Ses codes sont différents des codes traditionnels, mais il est lui aussi enfermé dans une pensée normée.
Être systématiquement un briseur de codes est une façon d'être encodé, dans un format différent certes, mais enfermé tout de même.
Enfin, grâce à Macron, la langue française a gagné une nouvelle définition.
Qu'est-ce qu'entrer au Panthéon ?
Réponse : c'est une pantalonnade !
Rédigé par : Tipaza | 22 août 2021 à 23:16
Bonsoir Philippe,
Faut pas trop se la péter.
On bosse, on rit, on pleure, on bouffe, on baise, on meurt.
Pas de quoi se moucher du coude.
Rédigé par : Jérôme | 22 août 2021 à 22:12
Eh oui si l'on devait reconnaître et honorer l'héroïsme au quotidien, cela en ferait du monde !
Je ne sais pourquoi votre texte me fait irrésistiblement penser à un chant d'Anne Sylvestre (*) célébrant tout le mérite, le courage et l'abnégation des innombrables mères courage anonymes se dévouant sans compter et qui n'auront jamais la Légion d'honneur, pas plus que la médaille du mérite. Ode qui pourrait tout aussi bien s'adresser aux pères de famille en la transposant.
(*) chant ici magnifiquement interprété par Laetitia Isambert et Nathalie Doummart, accompagnées au piano par Yves Morin.
https://youtu.be/KjwbmVsl8GI
Rédigé par : Mary Preud'homme | 22 août 2021 à 22:10
Brillant et terrible portrait des gens de peu, abandonnés depuis si longtemps, mais abandon qui semble toucher à sa fin - comme en Grande-Bretagne, comme il y a quelques années aux Etats-Unis, etc. - si ces êtres humains décident de renverser la table électorale. Peu importe ce qui arrivera, ils ont le pouvoir dans leurs mains, et pour des gens de peu, c'est beaucoup.
Rédigé par : simplicityistheid | 22 août 2021 à 20:08
Auriez-vous donc visité la France ? La charge émotive que vous véhiculez vous place dans le clan des tziganes de la nation. Sans domicile fixe, et un peu en dehors de la seule vérité prise en compte: le chiffre administratif, l'algorithme vecteur de bien-être.
C'est avec condescendance que la caste va vous lire, parce que vous ne rapportez aucun chiffre. Qu'aucune courbe n'égaie votre discours. Qu'aucune référence socialiste ne vient étayer votre bavardage sentimental.
Mais dans le même temps, dans Gala, revue hautement culturelle, M. Attal parle de façon poignante: il a perdu un membre de sa famille dans un accident, s'est fâché avec son père, puis rabiboché lors de son coming out, c'est poignant.
Bon, tout cela est bien dommage, mais comment un monsieur nanti, gavé, extrêmement intelligent, dit-on, ose-t-il étaler sa vie émaillée d'incidents somme toute assez courants, et comment une revue, plutôt luxueuse, le répercuter dans des termes aussi excessifs ?
Y a-t-il quelque chose derrière ? Que cherche-t-on à promouvoir ? La chaumière lacrymale est-elle notre Elysée ?
Je m'entretenais de la chose, futile, j'en conviens, avec un proche qui semblait trouver cela normal, conforme au canons de la revue et du personnage et, après tout, pas si désolant.
Ainsi, le Français inconnu auquel vous avez omis de donner le point d'orgue ; la guerre, faite par des bourgeois, confiée à des officiers incompétents, perdue à plusieurs reprises, a aussi piétiné dans la sanie, en jetant bourguignotte, capote et flingot.
Heureusement qu'il a abandonné de voter, qu'il se replie dans la contestation un peu stupide, qu'il clame, jour après jour son rejet de ceux qui le dédaignent et étalent sur papier glacé leurs petits tracas alors que personne ne le leur a demandé.
Qu'est-ce que c'est que cette publicité ? La mise en abyme d'un personnage déjà préélu ? Le chromo du Français ordinaire en prévision des articles futurs qui devraient le rendre "...able" ? Ou peut-être lui faire une petite place dans une barre d'immeuble, accroché à la cuisine d'une ménagère sensible ?
Joséphine Baker ? Le nom lui a été proposé, à M. Macron, il l'a accepté: la personne n'est pas sans mérite, on occultera sa vie privée, bien sûr, qui n'a pas grand intérêt si ce n'est que le gotha des célébrités est venu encore et encore à sa rescousse, que son rôle dans la Résistance est traité de façon très sommaire dans Wikipédia sans qu'on sache très bien quand elle a séjourné en France ou en Afrique du Nord. Basta, elle a la croix de guerre, ça suffit. Discussion close.
Elle a mené un combat antiraciste, féministe, indépendantiste, libertaire, caritatif, c'est parfait, sauf si c'est la simple accumulation qui fait la décision. Il faut lui reconnaître aussi une grande combativité dans la ruine qu'elle s'est imposée en accueillant des enfants et un nombreux personnel aux Milandes, ce qui démontre a moins qu'elle n'était pas très habile en gestion, mais cela lui vaudra beaucoup d'indulgence.
Alors ????? La patrie reconnaissante ??? La patrie ????????? Malraux est mort, il aurait su quoi dire "entre ici, avec ton terrible cortège." Mais après tout, à sa création, le Panthéon fut peuplé de tous les sénateurs décédés, oubliés pour toujours. M. Macron n'a fait que revenir aux origines.
Bref, M. Macron fait un proprio motu qui résume son quinquennat.
Rédigé par : genau | 22 août 2021 à 18:54
Mais c'est tout moi, ça ! 😊
Rédigé par : Achille | 22 août 2021 à 18:21
"Ceux qu'on panthéonise auront généralement connu les honneurs de leur vivant." (PB)
Pour les panthéonisés, je ne sais pas, mais pour les titulaires de la Légion d'honneur, c'est très vrai.
Rédigé par : xc | 22 août 2021 à 17:25
Merci Monsieur Bilger pour ce très beau texte. Vous donnez à voir une vie, la vie de tant de Français, dans toute sa vérité.
La phrase de conclusion me brûlait les lèvres tout au long de ma lecture. Vous avez mille fois raison. Merci.
Rédigé par : Sanchez Y | 22 août 2021 à 17:22
C'est simple : il est parmi ceux dont on ne parle jamais, qu'on étouffe, qu'on néglige. Il est Français mais se demande ce que la France fait pour lui.
Ce Français inconnu qui est passé par toutes les phases évoquées par Philippe Bilger, finira un jour par en avoir assez.
Et lui, si discret, si bien élevé, si tranquille, si respectueux des lois et d'autrui, se retrouvera un jour dans la rue à manifester, lui qui n'aurait jamais imaginé devoir en arriver à cette extrémité, face à un régime autiste, arrogant et méprisant qui a verrouillé tous les moyens d'expression démocratiques, ou qui a favorisé le verrouillage de ceux, y compris les contre-pouvoirs, qui sont supposés trop souvent à tort hélas défendre les droits fondamentaux des Français.
Tout simplement parce qu'il n'existe plus d'autre solution pour se faire entendre.
Rédigé par : Exilé | 22 août 2021 à 17:22
Mais c’est le portrait en creux de l’un des commentateurs de ce blog !
Je vous laisse deviner lequel…
Un indice : « estaminet portuaire »…
Malheureusement les vignerons s’y opposeront… le syndicat des buveurs d’eau ne fait pas le poids.
Rédigé par : sbriglia | 22 août 2021 à 16:33
Diantre, Monsieur Bilger, seriez-vous devenu révolutionnaire pendant la nuit ? C'est que votre éloge du Français ordinaire ressemble bougrement au portrait du sans-culotte idéal dressé par le Père Duchesne en 93... à quelques détails contextuels près.
"C'est un être qui va toujours à pied, qui n'a pas de millions comme vous voudriez tous en avoir, point de châteaux, point de valets pour le servir, et qui loge tout simplement avec sa femme et ses enfants, s'il en a, au quatrième ou au cinquième étage. Il est utile, il sait labourer un champ, forger, scier, limer, couvrir un toit, faire des souliers et verser jusqu'à la dernière goutte de son sang pour le salut de la République.
Comme il travaille, on est sûr de ne rencontrer sa figure ni au café ni dans les tripots où l'on conspire, ni au théâtre. Le soir, il se présente à sa section, non pas poudré, musqué, botté, dans l'espoir d'être remarqué de toutes les citoyennes des tribunes, mais pour appuyer de toute sa force les bonnes motions. Quelquefois, il marche avec sa pique, mais au premier bruit de tambour, on le voit partir pour la Vendée, pour l'armée des Alpes ou pour l'armée du Nord".
Toutefois, rassurez-vous. Vous êtes absous de toute tentation gauchiste, car le Français moyen actuel vote de plus en plus pour Marine Le Pen. On se demande bien pourquoi, d'ailleurs...
Rédigé par : Metsys | 22 août 2021 à 16:16
Belle ode au Français inconnu, merci Monsieur Bilger.
Le rite, le langage, la culture ont sans doute commencé autour d’une pierre tombale, à l’issue d’un sacrifice, offrande aux divinités. Notre société en décomposition finira-t-elle autour d’une pierre tombale, à l’issue d’un simulacre de sacrifice, offrande au Panthéon ?
Rédigé par : Denis Monod-Broca | 22 août 2021 à 15:05
Oh mais il n'est pas oublié !
Des gars comme moi il y en a des milliers habitant dans le trou du c** du monde, ayant reçu des relances avec pénalités parce que l'on ne payait pas à temps les cotisations sociales de la MSA. Personne pour s'en inquiéter mais juste assez quand même pour retenir les sommes sur les allocations familiales des gosses. Juste une fois une assistante sociale venant à l'heure du déjeuner pour voir si nos enfants encore petits avaient à manger...
Il n'est pas oublié ! La preuve ! Appel téléphonique, très récemment, le premier depuis près de 50 ans, pour venir s'enquérir de notre santé et nous proposant une entrevue avec un docteur et des infirmières pour une prise de sang et de pipi.
Ou ça sent le sapin ou ça sent le vaccin.
Les fourches vont sortir.
Rédigé par : hameau dans les nuages | 22 août 2021 à 14:35