Christophe De Voogd (CDV), le président du Conseil scientifique du think tank Fondapol, s'est interrogé dans Le Figaro: "Élection française : les Français préfèrent-ils l'original à la copie ?". Sa tribune m'a d'autant plus passionné que je n'ai jamais lu de la part de cette personnalité la moindre bêtise, la plus petite absurdité au sujet des thèmes qu'il aborde périodiquement, notamment la parole, la liberté d'expression et l'analyse politique.
Sa tribune lui est venue d'un propos de Valérie Pécresse soulignant que "Emmanuel Macron voudrait ressembler à la droite" alors qu'il en est "une pâle copie".
Longtemps, l'argument de la copie et de l'original n'a concerné que le FN puis le RN, Jean-Marie Le Pen puis Marine Le Pen. Reprochant à la droite de les plagier, ces derniers conseillaient aux électeurs de voter plutôt pour l'original qu'ils se flattaient d'incarner.
À la réflexion je crois que CDV a raison lorsqu'il met en cause ce qui est devenu un poncif dans la vie politique française.
D'abord il me paraît très présomptueux, pour quelque parti que ce soit, de s'imaginer créateur d'idées et de concepts tellement neufs qu'ils surgiraient ainsi sans avoir jamais été pensés. Cela n'est jamais arrivé et la modestie démocratique serait bienvenue qui mettrait plutôt l'accent sur la plus ou moins grande capacité de réactivité face au réel. On n'invente rien, on met au goût du jour, on s'adapte. La réalité est la maîtresse sinon absolue du moins relative puisque tout de même on est obligé de la faire un peu se colleter avec les principes et les valeurs relevant du temps des promesses. L'original est tout au plus de puiser diversement dans un vivier multiforme.
Quand le FN avait pour préoccupations prioritaires l'insécurité, le laxisme de la Justice, l'immigration et l'identité française, il était en avance certes, non parce qu'il les aurait découvertes mais parce qu'alors il avait moins de scrupules que d'autres à les nommer.
Le citoyen qui dans son quotidien n'est pas avare de protestations véhémentes, outrancières, dans son approche politique cependant ne goûte guère l'extrémisme de droite ou de gauche. Il y voit comme une vision paroxystique et dangereuse qui le rend naturellement suspicieux. De la même manière que, à rebours, il n'est pas fanatique de la tiédeur du juste milieu sauf si on lui a démontré que l'important n'était pas le "milieu" mais le "juste".
Il y a dans tout prétendu "original" en politique une illusion sur le fond : il n'y en a pas. En revanche, il y a mille manières de présenter ce qui, dans la sphère partisane, est directement accordé avec l'actualité, le futur de la France et l'état du monde. On a l'éloquence éructante d'un Mélenchon, le cynisme soyeux d'un Macron, le sommaire talentueux d'un Zemmour, la pédagogie habile et apparemment modeste d'un Bertrand, l'audace d'une Pécresse qui peut en remontrer aux hommes ou le brio oral d'un Montebourg qui espère sa "remontada".
Pourquoi l'original devient-il de moins en moins une preuve, une opportunité républicaine ? Parce que les Français ne veulent pas, sur le plan de la méthode et du discours, ce qu'il y a de nécessairement âpre, dur et inquiétant en lui mais aspirent, tout au contraire, quand ils croient être prêts à renverser la table, à un extrémisme honorable, à des outrances domestiquées, ce qui me semble être la définition la plus opératoire de la copie.
L'exemple le plus caricatural, ces derniers mois, semble se rapporter à Eric Zemmour et à son "original" tandis que Marine Le Pen, délibérément mais aussi à son corps défendant, se dégrade, selon certains, en copie.
Valérie Pécresse a vu juste quand elle a défini Macron telle "une pâle copie de la droite" alors qu'il est un authentique original de gauche.
L'original, pour schématiser, devrait non pas se plaindre mais se féliciter d'être copié. Puisque avec cette apparence qui le rendrait acceptable, il ne serait plus interdit de pouvoir.
Tout le monde a tendance à voir en Éric Zemmour un affreux militant d’extrême droite. Or il n’en est rien.
Lui est ce qu’on appelle un original car on ne sait plus très bien quel est son référentiel.
Je l’entendais avant-hier dans l’émission Face à l’info dire à peu près ceci :
La démocratie c’est la dictature car elle ne laisse pas la voix au peuple, mais aux institutions qui décident à sa place et souvent contre le peuple.
En somme ce que propose Zemmour c’est tout simplement la dictature du prolétariat.
On comprend mieux pourquoi Karl Marx à la fin de sa vie disait qu’il n’était pas marxiste quand on voit tous les zozos qui ont galvaudé ce terme.
Car enfin, le peuple dans sa diversité qui va de l’ultra gauche à l’extrême droite, en passant heureusement par la démocratie, est-il capable de prendre des décisions qui satisfassent toutes ses composantes politiques ?
Bien sûr que non ! Une décision, quelle qu’elle soit, sera toujours contestée, généralement par une minorité agissante.
La démocratie a au moins le mérite de prendre en compte ce qu’a décidé la majorité, fût-elle silencieuse, par le bulletin de vote.
Comme disait Churchill : “La démocratie est un mauvais système, mais elle est le moins mauvais de tous les systèmes”.
Rédigé par : Achille | 09 septembre 2021 à 11:16
"À la réflexion je crois que CDV a raison lorsqu'il met en cause ce qui est devenu un poncif dans la vie politique française." (PB).
La vie politique française n'est que poncifs, supercheries, truismes. Nous ne pesons rien du tout, du vent, quant à l'Europe un château de sable incapable de construire après des décennies une défense digne, un archipel de pays, sans âme sans colonne vertébrale, des loches qui font croire qu'ils sont à notre service.
Organisation digne des pays d'Afrique, l'Europe des tribus au fond, la nullité au bout du chemin.
Pour les normes de fromage ça va, pour s'imposer sur les terrains de conflits c'est la débandade, personne n'a envie de donner sa peau pour ce cadavre sans vie.
Cette semaine, le Volatile et Charlie ne se payent pas de mots, la lucidité crue et une Une qui crucifie la nouvelle politique voilée des talibans qui ne trompe que ceux qui veulent être trompés, les talibans qui racontent qu'ils ont "changé", comme s'ils pouvaient changer ! Pire, pire qu'avant, il ne peut en être autrement, vingt longues années à ruminer une vengeance.
Tout le reste est littérature et renoncement d'un Occident dont la gangrène est irréversible, l'amputation c'est aujourd'hui trop tard, la veulerie de l'autruche, demain le sort qui nous est réservé sera le même, il suffit d'écouter ce que nous racontent par quelques fenêtres d'informations les nouveaux maîtres de l'Afghanistan. Ils nous méprisent, crachant à la figure de notre déclin annoncé.
J'ai dit que je me sentirai en sécurité tant que Charlie pourra publier dans notre beau pays, à tous les c*ns qui disent que nous sommes en dictature je leur recommande le reportage sur des Afghanes arborant des talons hauts de cuir rouge et un jean qu'une d'entre elles "aimait bien"... Tout le désarroi et la fin d'un monde rêvé, elles vont devoir vivre comme des rats d'égouts désormais, dans le meilleur des cas.
Le titre du Palmipède cher à Mongénéral rappelle la Terreur, "Patience... Nous sommes en train d'installer nos bourreaux !", en parlant du gouvernement taliban à venir. Les représailles vont être terribles pour ces belles Afghanes courageuses enfin dévoilées.
Et les autres, les veules, tous ces pays qui se sont échappés, la peur au ventre comme médaille, comme d'habitude faire des phrases de soutien.
Tout est dit, celles qui ont interpellé ces mollahs à visage découvert, je ne donnerais pas cher de leur peau... Patience ils vont les retrouver, vous ne saurez rien vous Occidentaux de pacotille, ou plutôt nous aurons le cynisme de lâcher juste ce qu'il faut pour que vous pleuriez votre indignation avec des larmes de crocodile, les sacrifiées seront des larmes de sang et de beaux discours pour les mouchoirs qui écouteront. J'ai honte. Elles vont mourir de peur.
Lors d'un entretien avec des journalistes russes, Ahmed Chah Massoud n'admirait qu'un homme, "de Gaulle" dans le texte, les autres ne pesaient rien, comme maintenant, rien de plus, et là sans hésitation aucune, le nom de Moongénéral lui est venu directement.
Pays pitoyables d'Europe et d'ailleurs, qui nous racontent des fadaises sur leur démocratie, les Afghanes y ont cru pour certaines, certes elles sont une minorité a être émancipées, mais s'échapper comme des voleurs mérite tous les crachats de la Terre.
Mongénéral se méfiait comme de la peste des Américains, ils ne déçoivent jamais dans les conditions identiques : Vietnam, Afghanistan, comment peuvent-ils être aussi aveugles ?
Croire en la politique c'est être un peu minable, il faut bien choisir un mode d'existence mais cela ne va pas plus loin.
Pécresse, Bertrand, et pourquoi pas Ségolène ? Du recuit, un portrait au vitriol de la première dans le Canard, une grande bourgeoise pour diriger notre pays ? Et un "panda", le second qui a pantouflé partout, sans parler de la pire, la troisième à qui nous aurions confié les clés du coffre... Nous sommes fous !
Charlie et sa Une, au fond est-ce qu'elle ne nous renvoie pas à ce que nous sommes ?
J'ai oublié qui l'a expliqué, mais il paraît que nous ne savions plus où nous habitions lors des attentats, une vraie passoire nos frontières, des contrôles et une lenteur de mort pour attendre une réponse, un retour de contrôle, des services en thrombose, en état de mort cérébrale avancée, et l'autre qui faisait allègrement des allers-retours entre ses commanditaires et nous, pauvres mortels... Pourtant on nous la rabâche sans cesse notre puissance, ou plutôt notre impuissance.
Le dernier qui passe en procès a même donné une interview dévoilée en Belgique, comme s'il rentrait de vacances, à une journaliste qui faisait du micro-trottoir.
Après on essaye de rattraper le temps perdu, foutaise ! Il ne se rattrape jamais, toujours le lièvre et la tortue, pour le malheur toujours et se congratuler après pour chasser tous les errements produits, et de raconter que demain sera différent d'hier, mais toujours avec les mêmes erreurs et la même impuissance. Un déni permanent de réalité.
Rédigé par : Giuseppe | 08 septembre 2021 à 14:36
Bonjour Philippe,
Votre billet est dur à commenter, puisqu'avant tout, il conviendrait de s'entendre sur ce qui, et donc qui, serait de droite où de gauche.
Deuxième question : est-il si facile, une fois réussie la résolution de la première énigme, de ranger, de se ranger soi-même, dans un "camp" ou dans l'autre ?
C'est intéressant, je le fais régulièrement, de s'interroger sur la pertinence de ce qui est considéré comme de droite ou de gauche.
Deux sujets sont régulièrement mis sur la table pour opposer le "droitiste" et le "gauchiste".
La sécurité, thème cher à tous les Français, grâce à laquelle on constate, si l'on fait preuve d'un tantinet d'honnêteté, que les clivages ne sont que de façade.
Le rapport à l'argent, revenus d'où qu'ils viennent, et, légitimité de ceux-ci à nos yeux. Ou illégitimité, surtout quand le voisin gagne plus que nous, ce qui pour tout bon Français qui se respecte est un scandale, montrant par là même qu'avec un tantinet d'honnêteté, bis repetita, les clivages ne sont là aussi que de façade.
Je ne développe pas, c'est fastidieux et je suis paresseux, mais se pencher sur ces deux sujets permet de constater à quel point le droâtiste fier-à-bras, chantre de l'individualisme, n'est en fait qu'une coui*le molle, s'abritant derrière la loi pour faire passer ses faiblesses pour des qualités, et le gôchiste protecteur ne pense en fait qu'à se protéger lui-même, prêt à toutes les infamies pour s'éviter le danger. En gros, une coui*le molle également.
Rédigé par : Jérôme | 08 septembre 2021 à 08:49
@ Achille
Achille, merci de votre retour. C'est bien le sens de mon intervention. Je pensais la faire le matin et l'actualité s'est bousculée.
Bref le débat ne pourra pas avoir lieu tant les politiques sont accaparés par la phrase qui les rendra proches des électeurs en cette période.
Cela me rappelle dramatiquement le jour où Roland Moreno (inventeur français de la carte à puce) est décédé.
Les gros titres de la télé et de la presse s'attardaient sur la douloureuse disparition d'Éric Charden.
Belmondo, l'anti-Louis de Funès ; il faisait des seconds et troisièmes rôles, des premiers rôles et c'était des équipes au service du public. Reste ses films.
Rédigé par : stephane | 07 septembre 2021 à 09:49
@ Robert Marchenoir
"Moi, ce que je trouve extrémiste, par exemple, c'est la pratique consistant à admettre sur le sol national des millions d'immigrés hostiles issus de cultures incompatibles avec la nôtre, et la doctrine qui justifie cette pratique au nom de... rien, en fait."
Très juste.
Rédigé par : Exilé | 07 septembre 2021 à 09:07
@ stephane | 06 septembre 2021 à 18:54
Était-il raisonnable et tout simplement humain de laisser dans le coma un homme pendant 39 ans ? Vaste débat !
Rédigé par : Achille | 07 septembre 2021 à 08:47
Chacun dit « le vrai changement, c’est moi », chacun se veut à tout prix différent, original, sans se rendre compte que, ce faisant, il fait exactement comme tous les autres, n’en différant en rien.
J’aimerais tellement entendre un candidat nous dire : « Je n’ai pas de programme, en accord avec l’article 5 de la Constitution, je veillerai à son respect, j’assurerai le fonctionnement régulier des pouvoirs publics ainsi que la continuité de l'État, je serai le garant de l'indépendance nationale, de l'intégrité du territoire et du respect des traités. »
Rédigé par : Denis Monod-Broca | 07 septembre 2021 à 07:25
@ dd33120
"En sciences, quand une théorie est vérifiée par des observations (plusieurs fois et par plusieurs équipes), cette théorie devient la règle."
Non. Ce que vous décrivez, c'est le problème de l'induction de David Hume. Il est maintenant établi que la science ne procède pas par "vérifications répétées" mais par "tentatives de réfutation répétées".
C'est pourquoi je me permets de vous corriger:
"En science, quand une théorie échoue à être réfutée par des expériences (plusieurs fois et par plusieurs équipes), cette théorie ne peut être ignorée."
Et si on peut ignorer les autres théories car suffisamment réfutées, c'est alors la seule qui survit.
Cette théorie ne devient pas la règle. C'est seulement la seule qui survive. Grosse grosse nuance.
C'est pourquoi les scientifiques passent leur temps à assassiner des théories. Pas à construire de brillants et ronflants échafaudages intellectuels à grand coups d'éloquence pour en pallier le manque de rigueur...
Si on ne fait pas cette grosse grosse nuance, on peut persister à croire qu'astrologie, marxisme ou freudisme sont des sciences, puisqu'elles sont constamment "vérifiées" par les observations. Observations qui échouent à réfuter leurs erreurs idéologiques fondamentales puisqu'elles ne cherchent même pas à mettre l'idéologie sous-jacente en danger.
Même problème en ce qui concerne votre analogie entre science et Zemmour.
Je me demande parfois si les gens sont allés à l'école... ou si c'est l'école qui fait mal son boulot...
Mentalité scientifique: Voici les faits. Quelle conclusion est la plus soutenue par les faits ?
Mentalité religieuse: Voici la conclusion. Quels faits puis-je trouver pour la soutenir ?
Il n'est pas bien difficile de savoir où se situe Zemmour entre ces deux attitudes.
Ce qui ne change rien au fait que les faits sont les faits, et que Zemmour est en droit de les citer. C'est simplement qu'il faut cesser de prendre le premier venu qui passe pour un scientifique du seul fait qu'il lui arrive de citer des faits...
Plutôt que de hurler comme quoi je suis un anti-Zemmour (ce que je suis: j'en ai assez des bateleurs et des vendeurs de poisson à la criée en politique), je vous suggère de prendre le temps de vous affaler dans votre canapé ou votre pouf, de vous servir un bon whisky, de mettre un peu de Philip Glass en fond sonore comme catalyste de la contemplation intellectuelle, et de vous documenter sur le problème de l'induction de Hume.
L'article de Wikipédia sur le sujet vous donne une petite dizaine de liens pour élargir vos portes de la perception intellectuelle.
Rédigé par : F68.10 | 06 septembre 2021 à 22:12
@ Lonicera | 06 septembre 2021 à 13:19
"La boule de cristal ou le marc de café de Madame Irma sont à peu près aussi fiables que les sondages et coûtent beaucoup moins cher. Il n'est qu'à se rappeler les dernières élections régionales et municipales dont les résultats furent à l'opposé de ce qu'avaient affirmé les sondeurs."
Le prudent François Mitterrand ne supportait pas les copies. il préférait l'original et consultait son astrologue Elizabeth Teissier (belle femme) pour lui prodiguer des conseils et l'assurer de son double succès.
C'est dire que les instituts de sondages et les médias ne le mettaient pas en confiance. C'est ainsi, grâce à la pub de FM, qu'il a été permis à ET d'assurer son commerce divinatoire. L'argent tombait du ciel.
Rédigé par : Ellen | 06 septembre 2021 à 20:19
C'est JMLP dit le Menhir qui a dit que "Les gens préféreront toujours l’original à la copie".
L'interprétation la plus simple de cette formule est que les Français préfèreront la sincérité à l'opportunisme qui est souvent accompagné d'hypocrisie.
C'est vrai au niveau de la relation individuelle, où on préfère avoir des relations avec des gens sincères qu'avec des opportunistes, dont le revirement est toujours possible.
Mais la politique est l'expression de la relation collective et là, la formule de JMLP s'est révélée erronée hélas.
Le Menhir a été, au cours de sa longue carrière politique, un prophète dont les prophéties hélas se sont révélées exactes, mais là il s'est trompé.
Ce jour-là il était mal inspiré, surestimant la vox populi.
Les gens veulent de la sincérité en politique, mais pas trop, juste un peu. Ils veulent un semblant de sincérité, une sincérité de façade.
Une sincérité trop affichée est qualifiée immédiatement d'extrême, de radicale, on se détourne d'elle. Et c'est ce qui est arrivé à JMLP.
C'est qu'une vraie sincérité présente l'inconvénient dans son application de bousculer les us et coutumes, les habitudes qui sont une seconde nature.
L'opportunisme, ou la copie, peu importe, répond à ce que demande le peuple dans sa sagesse qui est que "tout change pour que rien ne change" !
Formule exceptionnelle qui aurait bien mérité un prix Nobel à elle seule pour sa... sincérité !
La force de la copie, c'est que l'opportuniste par son souci de se ménager des positions de repli en cas d'échec, n'ira jamais trop loin dans l'application d'une sincérité qu'il n'a jamais eue.
Et voilà pourquoi les sincères, les originaux, n'ont jamais eu le succès de leur sincérité qui gênait trop de monde.
Et d'ailleurs le mot original est à double sens.
On qualifie d'original quelqu'un d'un peu bizarre à qui on ne saurait se confier.
Bref, vous avez compris que dans un monde imparfait tout doit rester imparfait, la perfection est de nature divine, d'où la victoire des copies, pâles copistes !
Rédigé par : Tipaza | 06 septembre 2021 à 20:05
Beau billet.
Pour ma part je loue les lanceurs d'idées mais encore plus les inventeurs de propositions qui pourraient ensuite être répliquées. En politique internationale on a des exemples multiples de contagion par la peur (la dissuasion nucléaire par exemple qui nous garantit la paix) ou de contagion par le vertu de l'exemplarité (les règles déontologiques professionnelles).
Et à ceux qui louent Macron non pas par sa valeur intrinsèque mais parce que c'est un moindre mal que de le soutenir lorsque l'on pense à la "menace" d'extrême droite ou d'extrême gauche, je citerai cette pensée d'Hannah Arendt: "Politiquement la faiblesse de l'argument du moindre mal a toujours été que ceux qui choisissent le moindre mal oublient très vite qu'ils ont choisi le mal".
Je m'en souviendrai en avril 2022 lorsque je voterai (peut-être).
Rédigé par : caroff | 06 septembre 2021 à 19:01
Aujourd'hui est un jour de deuil. Un grand homme nous a quittés, il a lutté, très diminué qu'il était, avec sa femme à ses côtés. Il savait faire des paires inébranlables avec des gens de sa trempe.
J'espère que Philippe Bilger lui consacrera un billet et honorera ses proches. Je veux parler de JP Adams.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Pierre_Adams
Rédigé par : stephane | 06 septembre 2021 à 18:54
Je n'en peux plus d'entendre fustiger "l'extrémisme". Comme le discours américain le montre à l'évidence, ce mot n'est que le dernier d'une longue liste de qualificatifs "pabien", lesquels ne veulent absolument rien dire, mais servent uniquement à diffamer leurs destinataires.
Lorsque le mot "racisme" est démonétisé à force d'être utilisé pour décrire tout et n'importe quoi, les brigades du politiquement correct le remettent dans leur culotte, et nous sortent "l'extrémisme". Qui sera bientôt remplacé par une autre trouvaille, n'en doutez pas.
Je préfère, et de loin, le concept d'idées justes que vous évoquez.
Ce qui est juste peut être "extrême" ou "modéré", c'est selon -- et d'ailleurs la notion d'extrémisme est parfaitement relative et personnelle.
Moi, ce que je trouve extrémiste, par exemple, c'est la pratique consistant à admettre sur le sol national des millions d'immigrés hostiles issus de cultures incompatibles avec la nôtre, et la doctrine qui justifie cette pratique au nom de... rien, en fait.
Ça, c'est extrémiste. S'opposer à cette pratique délirante, c'est, au contraire, parfaitement modéré, raisonnable, consensuel, centriste, enfin mou du genou, si vous voulez.
Faisons donc la promotion de la vérité, de la lucidité et du courage. Voilà des concepts qui me paraissent autrement plus opérationnels que le couple extrémisme-modération, ou original-copie.
C'est la même chose pour ce dernier : quelle importance, qu'il s'agisse de l'original ou de la copie ? Et d'ailleurs, y a-t-il un original ? De plus, s'il y a copie, c'est bien que certaines différences sont introduites par rapport à l'original.
Mieux vaut se concentrer sur la véracité du diagnostic, la pertinence des mesures à prendre et le caractère des hommes qui se proposent à cet effet. Cela nous éviterait bien des discussions inutiles.
Rédigé par : Robert Marchenoir | 06 septembre 2021 à 17:25
Le problème français est qu'il n'y a guère le choix qu'entre des copies et aucun original. Tout le monde pense plus ou moins la même chose.
J'exagère sûrement. Peut-être que les choses ont changé depuis que je me suis éloigné de ce sujet pourtant fondamental qu'est la politique. Mais celle-ci est, en France, tellement devenue du théâtre que je me refuse d'y remettre mon esprit.
Je voterai pour le prochain candidat qui sera farouchement opposé à l'immigration, et qui ne sera pas un démagogue. Point.
Rédigé par : Herman Kerhost | 06 septembre 2021 à 15:37
À en croire tous nos politiciens du moment, de gauche comme de droite, depuis Charles de Gaulle nous ne sommes gouvernés que par des copies !
Rédigé par : Claude Luçon | 06 septembre 2021 à 14:04
Mme Pécresse a voulu "faire un mot" en qualifiant Macron de pâle copie de la droite : un socialiste pourrait adapter ce propos en remplaçant droite par gauche. En fait, EM n'est ni de gauche ni de droite : c'est un voilier qui change de route en fonction des vents et des courants. Faut-il y voir du cynisme, y en a aussi, comme dirait Lino Ventura dans les Tontons flingueurs. Hier, je disais que Cyril Hanouna était un caméléon, mais Macron également et puis, à la réflexion, tous les politiciens le sont.
Vous mentionnez le virage d'Eric Ciotti qui dit avoir voté pour Muselier et qui serait prêt à choisir EZ contre Macron. Mais, dans le secret de l'isoloir, qui dit que sa main - en accord avec ses opinions - n'a pas glissé un bulletin Mariani dans l'enveloppe ?
Autre réflexion : il est dit que les Français n'aiment pas pas plus l'extrême gauche que l'extrême droite. Donc on peut en déduire que les partis centristes devraient avoir les faveurs des électeurs. N'étant plus de la première jeunesse, je me souviens de sondages préélectoraux extrêmement favorables à des candidats tels que MM. Lecanuet, Lagarde ou Bayrou. Ce dernier, notamment, "se voyait déjà en haut de l'affiche" (Aznavour).
Les instituts de sondage vivent des commandes des médias et à chaque client il faut fournir les statistiques qui permettront de faire le buzz. Mais quand on lit en une d'un journal que Machin est crédité d'1 % de plus que Truc le mois dernier, c'est du bluff. La marge d'erreur, qu'on oublie de mentionner, étant de 1 à 3 %, elle annule totalement la portée de ces chiffres.
La boule de cristal ou le marc de café de Madame Irma sont à peu près aussi fiables que les sondages et coûtent beaucoup moins cher. Il n'est qu'à se rappeler les dernières élections régionales et municipales dont les résultats furent à l'opposé de ce qu'avaient affirmé les sondeurs.
Rédigé par : Lonicera | 06 septembre 2021 à 13:19
EM n'est pas une copie mais il n'est pas très original non plus. C'est juste un jeune cycliste qui a laissé sur place les vieux Romains...
Nul doute cependant que les tortues ne finissent par avoir le lièvre à l'usure.
Rédigé par : Metsys | 06 septembre 2021 à 12:50
Avant, les Guignols de l’info nous distrayaient, maintenant les infos des guignols nous consternent.
« Valérie Pécresse a vu juste quand elle a défini Macron telle "une pâle copie de la droite" alors qu'il est un authentique original de gauche. »
Une gâterie chez Hanouna vaut mieux qu’un cachet chez Praud.
Rédigé par : frederic | 06 septembre 2021 à 12:24
À partir d’une dissertation très Sciences Po de Christophe de Voogd dans Le Figaro, commentant un propos de Valérie Pécresse, Philippe Bilger, après un développement assez alambiqué, confirme le jugement de cette dernière affirmant qu’Emmanuel Macron n’est « qu’une pâle copie de la droite ». Philippe Bilger ajoutant même « qu’il est un authentique original de gauche. »
On reconnaît dans cette formule la thèse de LR qui reproche à l’actuel président de la République de ne pas savoir parler le régalien et de ne pouvoir en conséquence être de droite. Or quand on n’est pas de droite, c’est qu’on est de gauche. On saluera la puissance du raisonnement.
Le seul problème c’est que cette vision des choses n’est pas partagée par une large partie des électeurs de droite qui autrefois votait Sarkozy. Ceux-là jugeant les hommes et les femmes aux actes, n’ont peut-être pas le souvenir de ministres ou de secrétaire général de parti, en la personne de Valérie Pécresse et de Xavier Bertrand, franchement régaliens. Et quand ils voient les images de Nadine Morano et d’Éric Ciotti scander en dansant « on est de droite, on est de droite », ils se disent qu’il est des copies bien meilleures que les originaux.
Rédigé par : Marc Ghinsberg | 06 septembre 2021 à 11:41
En sciences, quand une théorie est vérifiée par des observations (plusieurs fois et par plusieurs équipes), cette théorie devient la règle. Pour Zemmour ses analyses et démonstrations se plaquent 70 à 80 % sur les réalités du pays, on ne peut pas les balayer d'un revers de main en disant simplement que c'est un facho. Comme je suis d'accord avec la majorité (pas toutes) de ses analyses, s'il se présente je voterai pour lui.
Rédigé par : dd33120 | 06 septembre 2021 à 11:07
Philippe Bilger ne votera pas pour Éric Zemmour . Ouf !
On sait déjà qu’il ne votera pas non plus pour Marine Le Pen.
Bruno Retailleau, son chouchou s’étant retiré on se demande maintenant pour qui notre hôte va voter en avril prochain.
Je mise sur Valérie Pécresse qui représente la droite apaisée et qui n’est pas sans talent.
À condition, toutefois, qu’elle remporte la primaire de la droite. Or rien n’est moins sûr, car ses ex-amis de LR ne semblent pas vraiment décidés à lui laisser les coudées franches.
Alors qui ? Copie ou original il faudra bien se décider. Un vote blanc ? Je n’y crois pas.
Nous le saurons sans doute dans un prochain billet aux alentours de mars prochain...
Rédigé par : Achille | 06 septembre 2021 à 10:45
"Valérie Pécresse a vu juste quand elle a défini Macron telle "une pâle copie de la droite" alors qu'il est un authentique original de gauche."
Décidément l'esprit partisan fait dire quelques bêtises. Macron un homme de gauche !
Rédigé par : Narcisses | 06 septembre 2021 à 10:10
Pourquoi encore disserter sur Macron. Les résultats sont là pour juger le bonhomme : taux de chômage parmi les plus élevés des pays européens, déficit budgétaire monstrueux au-dessus de la moyenne des pays européens, dette publique dépassant les 120 % du PIB, et surtout déficit commercial faramineux, signe indubitable de la détérioration de la compétitivité française et de l’inéluctabilité de la crise qui se profile pour notre pays.
Dans sa descente à Marseille, il a persévéré dans ses manies : donner de l’argent qu’il n’a pas à des voyous prospérant dans la drogue, faire de la rénovation immobilière comme projet économique, et proposer des mesurettes en matière d’éducation ; quelques tics de droites, quelques tocs de gauche sont dérisoires ; où est le grand projet ? Il ne parle ni de l’expansion du port de Fos ni de la réimplantation d’usines dans la zone industrielle à moitié vide derrière ! L’avenir de Marseille est là, pas dans les quartiers Nord.
Une minorité de Français lui avait confié la France, il a accéléré son déclin et de toute évidence, d’après ses discours marseillais, veut continuer dans ses mauvaises habitudes. J’espère bien qu’il n’est ni le reflet, ni le modèle de quiconque, qu’il n’est qu’un vague astéroïde bientôt renvoyé au vide dont il est sorti.
Rédigé par : Olivier Seutet | 06 septembre 2021 à 10:05
Le citoyen qui dans son quotidien n'est pas avare de protestations véhémentes, outrancières, dans son approche politique cependant ne goûte guère l'extrémisme de droite ou de gauche.
Il ne fait que se repaître de l'extrémisme du centre ou prétendu tel, dont certains représentants ont jeté bas les masques avec les propos virulents et haineux qu'ils ont parfois tenus à l'encontre des Français qui contestent la politique du tout vaccinal imposée de façon léonine sans quasiment aucun débat démocratique sérieux.
Rédigé par : Exilé | 06 septembre 2021 à 09:43
L'irritation des jugements péremptoires aura-t-elle à nouveau l'occasion d'exercer les guillotines de sa colère, quand nous relèverons que l'original, selon notre hôte, n'est qu'une copie ?
Il est temps d'enfin faire de cette réalité mimétique le fondement politique de l'organisation sociale, le tic-tac du balancier gauche-droite des conservateurs révolutionnaires étant le double de celui des révolutionnaires conservateurs, la France a l'occasion en sa faiblesse de tirer les conclusions de sa révolution, celle-là qui ne sut qu'universaliser, au nom de la liberté, l'aveu de la réalité du meurtre qui fonde toute culture, au point de définir son régime démocratique sur la décollation symbolique d'un roi élu, celui-là qui, à droite, exige le baiser à sa babouche pour accéder à l'honneur d'être le prochain décapité, voilà qui est une copie originale de l'original de la copie.
Il est donc indispensable en ce galimatias qui enferme le pays en l'ornière de ses divisions délétères qui le dénaturent, de retrouver l'essence raisonnable qui saura orienter l'électeur assez éduqué pour ne pas tomber dans les rejets illusoires, de définir la priorité qui saura garantir la progression démocratique, éduquer suffisamment les individus à la potentialité formidable qu'il serait possible de faire peuple pour incarner cette réalité sans avoir besoin de détruire une copie pour s'affirmer original, réitérant l'original de la copie, le meurtre symbolique.
Macron parlait de savoir réinventer la légende, fasse le ciel jupitérien lui inspirer, puisqu'il en a les moyens poétiques et qu'il a su utiliser l'outil institutionnel pour renvoyer toutes les copies, de descendre de cet olympe pour montrer l'exemple à chaque citoyen qu'il est indispensable de changer d'original et d'assumer l'aveu de son mensonge, au bénéfice de l'écriture épique du héros qui a su reconnaître qu'il n'est qu'un copieur de persécution, qu'il a alors l'occasion d'inventer ce nouveau mode qui n'est plus une légende et lui permet d'incarner, non plus sa divinité menteuse, mais la réalité de son humanité.
Vive la France.
Rédigé par : Aliocha | 06 septembre 2021 à 09:09
Macron n'a jamais été de droite ! C'est un pur produit de l'Éducation nationale. S'il s'agit d'une photocopie, j'espère de tous mes vœux que l'original a été égaré à tout jamais.
Rédigé par : vamonos | 06 septembre 2021 à 08:47
« Longtemps, l'argument de la copie et de l'original n'a concerné que le FN puis le RN, Jean-Marie Le Pen puis Marine Le Pen. Reprochant à la droite de les plagier, ces derniers conseillaient aux électeurs de voter plutôt pour l'original qu'ils se flattaient d'incarner. »
Un vieux proverbe dit "Tel père, tel fils". Il semble toutefois que cela ne marche pas avec les filles, en tout cas en politique.
MLP, par exemple, ne saurait être comparée à son père. D’ailleurs au nom de la dédiabolisation, elle a viré le fondateur du FN, changé le nom du parti et s’est lancée dans un populisme racoleur auprès des "classes laborieuses".
Résultat plutôt positif puisque dans les sondages elle talonne Emmanuel Macron.
Mais la médaille a son revers. À huit mois de l’élection présidentielle, elle se fait doubler sur sa droite par les leaders de micro-partis comme Dupont-Aignan, Florian Philippot, François Asselineau et bien sûr, l’incontournable Éric Zemmour, celui qui déjà est annoncé comme son remplaçant au pied levé.
La voilà l’arme fatale de la droite dure. Même Éric Ciotti est prêt à voter pour lui en cas de duel EZ – EM, c’est tout dire.
Amusant de la part d'un candidat à l'élection présidentielle qui déjà annonce qu'il votera pour un de ses concurrents au second tour. Laissant entendre qu'il a peu de chances dans cette compétition un peu trop relevée pour lui.
Amusant surtout, de la part de celui qui a voté pour la liste soutenue par Muselier, contre celle de Mariani (RN), il y a moins de trois mois.
Encore un qui a changé d’avis, me direz-vous. Mais il est vrai qu’il y a de quoi être tenté, surtout quand la copie dépasse l’original, comme cela semble être le cas.
Rédigé par : Achille | 06 septembre 2021 à 08:08