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31 octobre 2021

Commentaires

Lucile

@ Aliocha | 03 novembre 2021 à 14:01

Merci, juste quelques péripéties, dont certaines informatiques.

Mais j'ai continué à tout lire, dont cet entretien, moins facile sans doute à mener ou à commenter qu'il ne peut le sembler. On craint tout tout du long de basculer dans une image d'Épinal, mais en avançant, on s'aperçoit que ce n'est pas le cas.

Aliocha

@ Lucile

Heureux de votre retour, si, si, j'étais inquiet.

Achille

Une des qualités requises pour tout journaliste est sans conteste l’honnêteté intellectuelle. Ceci ne l’empêche pas, au demeurant, d’avoir ses propres convictions et de les exposer, dans la mesure où elles correspondent à la ligne éditoriale du journal ou de la chaîne TV dans laquelle il exerce son talent (sinon il a de fortes chances de se faire virer).
Manifestement, cela ne semble pas être le cas de Pascal Praud ! . :)

Serge HIREL

Après avoir écouté cet entretien courtois, j’avoue être partagé sur la qualité du propos. Incontestablement, Patrick Roger est un professionnel qui, non seulement, aime son métier, mais sait le décrire sans se pousser du col. Il a cet avantage sur beaucoup de responsables de rédactions parisiennes d’avoir débuté sa carrière en province, là où le lecteur, l’auditeur, est au coin de la rue, où le journaliste le rencontre au bar d’à-côté, là où, en quelque sorte, une vraie relation humaine s’établit.
La vidéo de cet entretien pourrait servir de support aux interventions du Clémi (*) dans les établissements scolaires tant Patrick Roger apparaît l’archétype du journaliste, qui respecte son public, le satisfait sans être son obligé, le surprend sans le bousculer sans nécessité. Qui connaît ses dossiers, contrôle ses informations, les hiérarchise, les contextualise. Qui doit aussi ne pas occulter tel ou tel détail qui lui déplaît, mais qui permettra à son lecteur, à son auditeur, de se construire une opinion personnelle.

Un point de désaccord toutefois : la neutralité qu’il professe jusqu’à voter blanc est un leurre. Nul média n’est neutre. Nul professionnel ne sait taire totalement son opinion. Et c’est tant mieux, puisqu’il provoque ainsi la réaction de celui qui le lit, de celle qui l’écoute.
La règle, la règle intangible, c’est l’honnêteté. Une honnêteté qui ne souffre aucune entorse, si minime soit-elle. Aujourd’hui, c’est le respect de cette règle d’airain qui est la ligne de partage entre les journalistes professionnels, qui observent, rendent compte et commentent, et les « vidéastes » et autres « reporters de rue » qui, eux, par le choix de leurs images et de leurs propos, militent pour une cause qu’ils se contentent d’illustrer, quitte parfois à transgresser la vérité des faits.

Mais cet entretien m’a aussi laissé le goût de peu. Il est un peu dommage que Patrick Roger, qui a occupé des postes de responsabilité dans plusieurs radios, et pas des moindres, ne soit pas allé plus avant dans son analyse personnelle de la conduite d’une rédaction, qu’il n’ait pas prononcé la moindre appréciation sur, par exemple, le comportement actuel du service public, bref, qu’il n’ait pas « déballé ». Il a l’âge et la notoriété pour le faire.

À l’écouter, on a l’impression que les rédactions des stations parisiennes évoluent dans un monde de bisounours, où chacun aime l’autre... Alors que la réalité est tout autre, d’une équipe à l’autre, qui sont en concurrence, et même au sein d’une même équipe, où les plans de carrière détruisent les amitiés. Sans être le panier de crabes décrit avec un humour corrosif par Jean Yanne dans le film « Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil » (1972), nul ne peut croire à l’inexistence dans ce petit milieu de coups tordus et de crocs-en-jambe plus ou moins discrets.

Peut-être cette retenue de Patrick Roger est-elle due à la découverte de sa passion pour le journalisme à la lecture des éditos d’Ouest-France, dont il se « délectait » dès l’adolescence. Chacun sait avec quel soin ce journal, qui se proclame « centriste », évite toute aspérité pour s’afficher « consensuel », plaire à chacun... et attirer un maximum de lecteurs. Patrick Roger lui est resté fidèle...

(*) Le Centre pour l’éducation aux médias et à l’information (Clémi) est chargé, au sein de l’Education nationale, d’apprendre aux élèves « une pratique citoyenne des médias ». Depuis 1983, en partenariat avec des médias et des professionnels de l’information, il offre conseils et dossiers pédagogiques aux enseignants qui font appel à lui. Chaque année, au printemps, il organise la Semaine de la presse et des médias à l’école. Un seul regret : cette belle initiative n’a pas un caractère obligatoire...

Lucile

L’entretien est devenu particulièrement intéressant dans les dernières minutes, lorsque Patrick Roger a mentionné à propos du journalisme un "univers négatif".

Il a abordé là un aspect du journalisme qui fait partie à mon avis d’un défaut plus large et plus général. Les journalistes transmettent qu’ils le veuillent ou non leur représentation du monde et cela non pas de manière individuelle, mais en se conformant aux normes écrites et non écrites de la profession, qui sont déontologiques pour une part, mais qui touchent aussi à la défense de ses intérêts. Pour le dire négativement, ils chassent en meute et sont contraints de le faire s’ils veulent avoir voix au chapitre. Ils ne me paraissent pas foncièrement indépendants. Les décrire comme des gens curieux qui vont voir ce qui se passe dans le monde et font ensuite de la transmission et du partage me paraît occulter une partie du tableau. À vrai dire ce n’est pas tant leur négativité qui me gêne, ni le pessimisme qu’ils peuvent engendrer, que la vision journalistique du monde qu’ils transmettent, avec parfois une énorme loupe mise sur certains événements et les œillères sur d'autres. Ils ne s'intéressent pas vraiment à tout.

Il y a un risque que cette représentation soit confondue par beaucoup d'auditeurs, lecteurs, téléspectateurs avec la réalité elle-même. C’est une question de proportions, mais selon moi, c’est crucial, d’autant plus qu’il y a, en particulier sur les chaînes d’info à la télé, un effet de renforcement dû à la répétition d’une part, et de l'autre, à l’allure à laquelle sont injectées de nouvelles informations, des plus triviales aux plus significatives. La manière dont l'information est transmise a-t-elle une influence réelle sur le public, sur sa vision du monde ? Je ne parle pas ici du journalisme d'opinion qui lui annonce clairement la couleur.

Les journalistes me paraissent tributaires de leur audience, des publicitaires, des subsides de l’État en France, de la réputation qu’ils doivent établir auprès de leurs collègues, de la concurrence. Cela dit, je n’en suis que plus admirative vis-à-vis de ceux d’entre eux - les plus intrépides, les plus clairvoyants, les plus justes - qui d’abord le reconnaissent, et qui malgré tout réussissent à briser le conformisme auquel la situation que je viens de décrire les conduit. Nous en avons grand besoin. Ma remarque concerne peut-être moins la radio que d'autres media, je ne sais pas.

anne-marie marson

En ce qui concerne Patrick Roger, je suis de l'avis de Wilfrid Druais | 31 octobre 2021 à 00:06

"On voit bien sur Sud Radio qu'il y a ceux qui disent des trucs qu'il a envie d'entendre qui peuvent dérouler et les autres qu'il interrompt à peine la question posée généralement par "Oui mais bon...", du genre "oui mais bon Macron fait le boulot quand même !"."

J'ai souvent remarqué que certains invités de P. Roger, en particulier les invités de droite, ne pouvaient pas développer leur propos sans être contredits par lui, "oui mais bon, vous avez tort".
D'ailleurs P. Roger a été taclé par le Pr. Raoult qui lui a dit qu'il ne travaillait pas ses dossiers et qu'il se contentait de répéter ce qu'il lisait sur les réseaux sociaux.
P. Roger s'est un peu amélioré, on a dû lui faire remarquer cela.


Giuseppe

Fascination de notre hôte pour les médias, participer, prolonger un peu plus un certain pouvoir de magistrat sans doute, mais maintenant sous les lampions nationaux, exister, être reconnu, éclairé, tout le monde aime la reconnaissance, le Gilet jaune aussi mais pas pour les mêmes raisons.

sylvain

Patrick Roger aurait-il le courage comme Renaud Camus de parler de "génocide par substitution" concernant le Grand remplacement ?

Ce génocide moderne n'a plus besoin de camps, de barbelés, de miradors, il se fait directement dans nos rues par nos remplaçants arabo-africains, sponsorisés par Macronéron et toutes les gauches collabos complices de ce crime contre l'humanité programmé, au palmarès criminel impressionnant.

Ce n'est qu'une question de temps pour atteindre le but que s'est fixé l'UE, mafia immigrationniste esclavagiste : l'épuration ethnique de la race blanche hétéro catho en vue du grand remplacement grâce à ce génocide programmé par substitution.

Le grand remplacement ça excite les gauches qui y voient une idéologie fasciste raciste d'esseutrêmeuh drouâââte, donc faisons-les rager grogner rogner, employons l'expression « génocide par substitution » pour les coincer, car c'est leur pote Aimé Césaire qui l'a théorisé, c'est ballot, ils ne vont tout de même pas dire que ce Césaire est d'extrême droite fasciste raciste etc.

Si vous voulez mourir de rire au sens figuré bien entendu, regardez l'hallucinante prestation de Hidalgo en vidéo concernant Zemmour bien entendu et son programme, c'est ahurissant, il y a quand même 5 % qui vont voter pour elle !!

La gauche, les Justin Bieber de la politique : dur dur d'être bébé !

xavier b. masset

Chouette rappel de sa jeunesse, le récit du passage d'une sphère à une autre, pour parler comme un ingénieur spatialo-social de la défunte DATAR.

Être né entre Sélune et Couesnon, là où les origines de la Bretagne physique restent des plus turbides, aide à faire la part des choses dans une conversation qui tend toujours vers plus de clarté.

Dans les années quatre-vingts, natif breton monté à Paris était enfin préjugé favorable, le génie de Coco Suaudeau, lui aussi à la frange du duché avec Nantes, l'entregent du dirlo de TF1, etc., prouvaient quelque chose, chant d'amour de Kundera pour Rennes, d'autre part, encore dans toutes les mémoires.

Beaucoup de Rubempré de prés salés hérauts de leur gloire aujourd'hui, chassant les antipathiques à la manière de messieurs Teste, un nombre effrayant de curés d'esprit laïque, comme à la rédaction de Ouest-France, pourtant vrai grand journal, dont la lecture des éditoriaux provoque rejet ou semblant d'accord, mais convoque la partie de l'attention qui nous importe.

Je comprends que sa lecture soit reconnue par lui comme ses premières universités, lorsqu'on arrive en Bretagne ou en Normandie, le lire à l'hôtel au petit-déj nous fait quitter instantanément l'uniforme du touriste, après le sermon politique ou écologiste, on vaque sans déplaisir dans les colonnes profondes du canard, allant jusqu'à nous prendre à éplucher les faits divers, toujours riches d'une note particulière pour un étranger, à la manière des romanciers et des sociologues inanimés qui s'enfoncent dedans les yeux fermés, comme dans du sable, pour taser leur imagination flasque un bon petit coup.

Belle section essais-automobiles, de plus.

Florestan68

Cher Philippe Bilger

Bravo à vous de sauver l'honneur de la presse et des observateurs en dénonçant le scandale démocratique qui s'est déroulé hier à Nantes.

Si Eric Zemmour était finalement empêché de tenir meeting pour cause de trouble à l'ordre public, Emmanuel Macron ne s'en remettra pas. Et l'abstention à laquelle je contribuerai atteindra des records historiques.

sbriglia

Séné et rhubarbe…
Quand Philippe renvoie l’ascenseur et balance l’encensoir avec cette belle componction qui ne cesse d’augmenter avec sa fascination étrange pour les médias…
Vous vous rapprochez dangereusement de Michel Droit…pour l’instant vous n’avez abattu personne à la chasse : on respire donc encore un peu.

Achille

Entretien intéressant. La conception du journalisme de Patrick Roger me convient totalement. Toutefois je n’ai pas l’impression que c’est celle que l’on trouve quand on écoute André Bercoff, l’animateur vedette de Sud Radio… Dommage ! :)

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