La cour d'assises du Nord vient de condamner David Ramault (DR), 48 ans, à la réclusion criminelle à perpétuité, avec vingt-cinq ans de sûreté, pour l'enlèvement, le viol et le meurtre en 2018 de la petite d'Angélique Six, âgée de 12 ans.
Je n'ai connu cette affaire et le passé de DR que par les comptes rendus judiciaires. Il avait déjà été condamné pour viol en 1996 sur une jeune victime à 9 ans d'emprisonnement sans obligation de soins.
Les réquisitions de l'avocate générale ont été suivies à l'exception des 30 ans de sûreté qu'elle avait réclamés.
L'arrêt rendu par la cour d'assises du Nord me paraît relever d'une très bonne justice si le citoyen que je suis devenu a le droit encore de se rappeler l'avocat général que j'ai été. La sanction ne pouvait qu'être celle-là et je suis persuadé que DR lui-même, qui a affirmé ne pas souhaiter en relever appel, était tout à fait conscient de ce qu'elle serait. Un comble pour une vie ayant commis le pire en 2018 et l'ayant déjà approché en 1994 (il avait été condamné pour viol sur une enfant du même âge).
On prendra donc ma discussion sur les experts non pas comme une volonté, qui serait abjecte, de minimiser les crimes mais plutôt comme une tentative de montrer, selon diverses expériences que j'ai pu connaître, que dans la criminalité sexuelle, il y a des tréfonds obscurs, douloureux, durables puisque DR a refusé durant 18 ans de recevoir le moindre soin, à la fois conscient et souffrant de ce qu'il allait un jour ou l'autre inéluctablement perpétrer mais assumant de s'être abstenu de toute thérapeutique "par honte" de s'avouer sa vraie nature (Ouest France, Le Figaro).
La présidente de la cour d'assises, à l'issue du verdict, a tout de même enjoint au condamné "de s'engager dans un réel parcours de soins pour guérir votre fonctionnement de type pervers dont vous n'avez pas voulu vous départir pendant une période de plus de 20 ans".
Les propos des experts mettaient en doute la volonté de DR de se "remettre en cause". Sur ce plan qui n'est pas mince, il convient tout de même de considérer la destinée d'un être qualifié "d'intelligent et de réfléchi", qui a accumulé une série d'aléas, de transgressions et de dispositions ne justifiant rien mais révélant implacablement à quel point une "normalité de 18 ans" a volé en éclats.
Récapitulons : un père violent, une mère absente, un frère qui se suicide, DR multiplie les vols, développe "un rapport précocement perturbé à la sexualité", il est agressé à 11 ans par une cousine de 17 ans, à l'armée il subit une relation homosexuelle... en 1994 il agresse sexuellement trois femmes et viole une mineure "pour moi une erreur de jeunesse, je n'allais pas récidiver, il n'y avait pas de souci", il sort de prison en 2000, se marie et a deux enfants, il se crée "une carapace sociale... mais à l'intérieur pense toujours aux femmes, au sexe, aux agressions, il refoule, croit pouvoir maîtriser mais quelques heures après ses crimes sur cette malheureuse Angélique, il écrit ce courrier à sa femme : "Je t'ai joué la comédie, cachant mes vices. Je suis resté accro au porno, à la drogue, à l'alcool, à mes pensées malsaines... J'ai essayé d'être normal mais j'ai explosé dans l'horreur et la démence".
"Avec DR, on est bien au-delà d'une problématique sexuelle, c'est plus profond" selon un expert.
C'est une évidence. Il y avait là une sexualité dévorant, broyant une personnalité torturée de l'intérieur et une autre vouée à détruire et à tuer, les pulsions n'étant plus retenues, la bride lâchée.
Ce tableau épouvantable pour un parcours chaotique, même si DR s'était fait soigner, l'aurait sans doute conduit à se situer dans cette catégorie rare mais dévastatrice de criminels respectant superficiellement les obligations judiciaires et les contrôles prévus mais perpétrant le pire dans les intervalles. Parce que cette malfaisance sexuelle n'est arrêtée par rien, elle peut faire crime de tout.
Pour cette famille qui a vu disparaître dans des conditions effroyables Angélique, rien sans doute de ce billet n'est supportable mais j'ose écrire qu'il est cependant nécessaire pour le futur : DR doit faire ouvrir les yeux sur des psychologies criminelles se battant mal contre elles-mêmes en même temps qu'elles rendent tôt ou tard vains les boucliers dressés par quelque normalité que ce soit.
"Il y a des tréfonds obscurs, douloureux, durables puisque DR a refusé durant 18 ans de recevoir le moindre soin, à la fois conscient et souffrant de ce qu'il allait un jour ou l'autre inéluctablement perpétrer mais assumant de s'être abstenu de toute thérapeutique "par honte" de s'avouer sa vraie nature"
Il semblerait que le choix se fasse par le "patient" lui-même. Pourquoi les thérapies ne sont-elles pas obligatoires ? parce que très souvent les personnes s'adressent à des psychologues qui ne sont pas des médecins et non à des psychanalystes. Ou est-ce un choix imposé par la justice ?
Rédigé par : Dominique J | 24 novembre 2021 à 14:55
La photo semble avoir été prise dans le jardin de l'évêché à Chartres, il faisait beau ce jour-là.
Rédigé par : vamonos | 23 novembre 2021 à 19:28
@ Michel Deluré
Tout est difficilement compréhensible mais être "intelligent et réfléchi" ne veut pas forcément dire accepter une aide.
Ce peut être pour les raisons que j'ai dites et qui m'ont fait remarquer d'autres incohérences, en passant.
Ou d'autres.
Mais "intelligent" ne veut pas dire être apte à tout comprendre, et "réfléchi" ne veut pas dire que les gens réfléchissent comme soi.
Ils peuvent se mettre sans complexe au-dessus des autres à leurs dépens comme ceux disant qu'ils n'en avaient rien à faire des autres. Lu ici sur le vaccin contre le covid, sans doute tout aussi courant pour plus grave encore.
Si des gens "normaux" manquent de sens de la justice et d'empathie, à plus forte raison pour un criminel qu'on dit anormal, non ?
Le lien entre normalité et anormalité dans le mal est le désir de se satisfaire de nuire aux autres car on n'en a rien à faire. Alors, avec cette mentalité, c'est pas vu, pas pris. Et le moindre effort.
Je ne sais pas ce qu'il y a de si mystérieux que ça, en fait, il y a un continuum. Entre ceux qui croient que tout le monde est absolument différent, et ceux qui croient qu'on est tous pareil, on est bien parti !
Je pense qu'il n'est pas si difficile de paraître normal puisque dans la normalité, il y a déjà une bonne dose d'indifférence au prochain, d'une part. D'autre part, et pour le reste, si on observe bien ce qu'on n'est pas, on peut paraître plus normal ou plus quoi que ce soit que l'original.
Certains hommes habillés en femme le font très bien, par exemple, ou des espions, ou... Pourquoi tout cela serait-il si mystérieux ?
En fait, est-ce qu'on connaît vraiment les gens ou est-ce qu'on se connaît ? J'en doute.
D'un point de vue évolutionniste, par contre, je ne comprends même pas que chez l'être humain il y ait tant de meurtres et autres maltraitance d'enfants, hors de la guerre et des sacrifices humains qui sont des cas spéciaux.
Pour la dispersion de ses gènes ou de sa culture, on fait mieux, je trouve.
Une certaine indifférence aux autres est peut-être une bonne chose afin de ne pas se risquer et propager ses gènes, mais cela ne semble pas très bon pour le groupe. S'en prendre aux individus de son groupe, et même pas pour des ressources, est bien plus étonnant encore.
Si des gens ne se reproduisent pas, ils peuvent aider les parents, donc les enfants, d'un point de vue évolutionniste, pas de problème, même si on a cru en voir un. Le meurtre d'enfant de son propre groupe, c'est tout autre chose... Si ce n'est fait, je pense que cela sera expliqué, et plus facile à combattre, par conséquent, un jour.
Rédigé par : Lodi | 22 novembre 2021 à 13:05
@ Lodi 20/11 06:45
Ce qui est difficilement compréhensible, c'est que des êtres qualifiés "d'intelligents et réfléchis", conscients d'être atteints d'une pathologie, puissent refuser l'aide, même si elle n'est pas parfaite, qui est à leur disposition.
Rédigé par : Michel Deluré | 22 novembre 2021 à 10:13
Ce détail n’est pas le sujet du billet de Philippe, mais mérite cependant d’être relevé, tant il compte dans la piètre opinion qu’une grande majorité des Français exprime aujourd’hui sur la Justice : il a fallu 36 mois pour qu’une cour d’assises condamne un individu violeur et assassin, qui avait formulé des aveux complets et détaillés dès la première heure de sa garde à vue, intervenue trois jours après son crime. Aveux immédiatement suivis de preuves accumulées par les enquêteurs.
Durant ces 36 mois, la loi obligeait à le qualifier, non d’« assassin », mais de « meurtrier présumé ». « Meurtrier » plutôt qu’« assassin », parce que le seul faible doute concernait la préméditation. Mais « présumé »... Pourquoi « présumé » ?... Quel préjudice indu aurait causé l’absence de ce terme à ce désormais « coupable » qui revendiquait son crime ? Qui même, dans sa perversion, jouissait peut-être intérieurement de ce statut pourtant infamant ?
Durant ces 36 mois, la famille d’Angélique a attendu ce procès dans l’angoisse d’avoir à faire face au « monstre », dans la peur d’un verdict n’apaisant pas leur douleur, dans l’espoir, aujourd’hui déçu, que l’assassin n’aurait pas la lâcheté de taire quelles furent les dernières paroles de leur enfant. Pourquoi ont-ils eu à attendre si longtemps ? Pourquoi cet irrespect des victimes ?
L’alerte de Philippe sur ces « pervers en sommeil » capables de l’apparence du meilleur pendant des années et du pire en un instant est bien sûr utile, mais hélas vaine. L’homme est ainsi fait qu’il peut mentir, même à lui-même, qu’il peut dissimuler, simuler, persuader et se persuader... Et bien malin est le professionnel qui, examinant un criminel tel que DR après ses premiers forfaits, saurait placer le curseur au bon endroit, là où se trouve le point de basculement vers la récidive. Un détail lui échappera toujours, celui-là même, qui, non identifié, sera le déclencheur de l’horreur.
Pour protéger la société et d’autres victimes potentielles, cette impuissance conjointe de la justice et de la science doit être compensée par l’application sans faille du principe de précaution. Ce qui suppose au moins une obligation de soins sur le long terme et un suivi pointilleux, judiciaire et médical, de ceux-ci... Tout en sachant que le risque zéro n’existe pas, notamment avec des personnalités aussi complexes que celle de DR.
Les deux articles que cite Philippe (Ouest-France, Le Figaro) apportent quelques éclaircissements sur son cas. Personnellement, j’en ai lu d’autres, plus factuels, plus détaillés, plus glaçants, sur le site de La Voix du Nord et sur Wikipédia (*). A la barre, l’ex-épouse de DR a indiqué qu’après le suicide de son frère, en 2016, celui-ci avait changé, qu’il s’était remis à boire... Mais rien n’a été dit des raisons de ce suicide. Elles sont peut-être apparues insupportables à DR, suffisamment pour que son mal-être s’accumule et qu’à la faveur d’une conjonction de circonstances, sa perversion emporte la carapace fragile de « type normal » qu’il s’était construite sans l’aide de quiconque et dont il s’était peut-être persuadé de la solidité.
Angélique serait peut-être encore en vie si, en 1994, la justice avait émis une obligation de soins... « Peut-être » parce que, comme l’écrit Philippe, DR aurait pu simuler la soumission à cet ordre et, en réalité, ne rien lâcher de son addiction criminelle sans être repéré.
Angélique serait peut-être encore en vie si DR lui-même avait admis être « malade » et demandeur de soins. Mais chacun sait que, dans les pathologies mentales, même les moins graves, le déni du patient est le principal obstacle que rencontre la médecine pour entamer le processus de sa guérison. À plus forte raison quand ce déni se construit pour enterrer un acte inavouable... aux autres, mais aussi à soi-même.
Face à de tels individus, dont la récidive reste toujours possible, il n’y a pas, il n’y aura pas de solution miracle, sauf l’incarcération à vie... qui ne peut survenir que le drame accompli.
Mais, de grâce, pour essayer de minimiser, voire d’absoudre les forfaits de ces criminels, qu’on cesse d’utiliser l’excuse de leur parcours affectif désastreux dans leur jeunesse. Fort heureusement, une vie cabossée ne conduit pas nécessairement vers la délinquance et le crime. Qu’il s’agisse d’une tentative d’explication, soit, que le juge en tienne compte pour déterminer la peine, admettons... Mais, ne serait-ce qu’un instant, l’assassin ne doit pas être au même rang que sa victime. Par respect pour elle. Par respect aussi pour tous ceux qui ont su redresser la barre, souvent à la force de leur seule volonté.
(*) La fiche Wikipédia sur « l’affaire Angélique Six » est un bel exemple des insuffisances de cette « encyclopédie ». D’évidence, elle a été établie à partir d’une seule source, apparemment proche des milieux de l’enquête. Son unique rédacteur ne respecte ni la concision, ni la neutralité, ni le ton qui siéent à ce genre d’ouvrage et n’a pas pris soin de vérifier de nombreux détails, aujourd’hui en contradiction avec les débats du procès. Et l’onglet « discussion » est néanmoins quasiment vide...
Rédigé par : Serge HIREL | 22 novembre 2021 à 10:07
@ Michel Deluré
"Qu'un traitement ne garantisse pas une efficacité à 100 % est une chose, ne pas accepter de suivre un traitement qui pourrait permettre une guérison au seul motif qu'il ne garantit pas à 100 % l'absence de récidive en est une autre !"
C'est l'une des "logiques" des antivax. Mentalité si un truc n'est pas parfait, il n'en vaut pas la peine. On croit aux potions magiques et on étale ses caprices.
Les gens de cette sorte ont tendance à beaucoup d'indulgence envers eux-mêmes et une exigence des plus grandes envers les autres.
L'exigence, eh bien, dans le cas "d'atrocité normale", il s'agit de ne pas faire l'effort de se soigner, les autres ne valent pas l'effort d'en consentir pour les autres.
Dans l'épidémie, il y a ceux qui ne veulent pas se vacciner parce que le renoncement à leur vanité et leur ressentiment politique comptent plus que la vie de son semblable.
Bref, que l'irresponsabilité grave touche au crime ou ne soit que mise en danger plus ordinaire de la vie d'autrui, c'est toujours les mêmes ressorts qui les animent. Chacun sert de révélateur à l'autre.
Dans les deux cas, on n'estime pas forcément qu'il faut obliger les gens à se soigner.
Cela se défendrait dans un monde où mettre la ceinture de sécurité ne soit pas obligatoire. Là, c'est bien absurde : on contrarie des gens qui ne mettent pas la vie des autres en danger, et pas eux, quel contraste !
Et autre contraste, pour la santé publique, on peut enfermer toute la population avec le confinement, mais par contre, on ne peut pas contraindre des gens dangereux.
Il n'y a aucune justice là-dedans : quand on sent qu'on peut contraindre on le fait, quand on en doute, on s'abstient, peu importe de laisser nuire à des innocents - les agressés potentiels ou les malades potentiels.
Peu importe aussi d’importuner les gens dans un véhicule ou le drogué : presque tout le monde a intériorisé qu'ils devaient se soumettre, par habitude.
Moi, je rappelle que qui ne nuit pas plus que n'importe qui aux autres devrait être laissé tranquille.
On croirait une photo cadrant mal le motif : en laissant une grande partie dehors. Elle attrape aussi beaucoup trop de vide pour autre chose qu'un paysage de montagne dans les peintures de la Chine ancienne.
La question n'est pas d'être "sévère" ou 'indulgent" mais de recadrer.
Ou si on veut faire la sécurité des gens malgré eux qui ne nuisent pas aux autres, on peut obliger les gauchers à être droitiers, car puisque que le monde est plutôt logiquement organisé pour les droitiers, ils prennent un risque en étant gauchers.
Ou si on veut permettre aux gens de faire ce qu'ils veulent de leur corps au risque d'être dangereux, il faut permettre aux gens de boire une quantité illimitée d'alcool avant de conduire.
En fait, je le rappelle pour les distraits, je préconise d'être plus juste, et pas encore plus injuste !
Rédigé par : Lodi | 22 novembre 2021 à 06:45
L'histoire criminelle est pleine de ce genre de monstres qui revêtent le manteau de la normalité puis s'en défont pour courir au fond de leur enfer. Conscients, ils ont le symptôme de la mort intime en refusant tout traitement qui les priverait de leur extase et de leur remords. La macération peut aussi être une jouissance.
Cette horreur se décline: mères de famille saisies d'une décompensation crapuleuse, petits bourgeois sanguinaires, Vacher, Landru peut-être, Bill, Dutroux, les chauffeur du Nord, enfin toute une galerie. Juger ces gens-là, les traiter ne sont que des mesures de bonne conscience de la société qui n'ose pas regarder en face, de peur de reconnaître que seuls les hommes ont ce type de conduite.
La recherche de la souffrance, ou de l'ignominie, est le contrepoint de la faculté de conscience mais lui est aussi consubstantielle.
Un psychiatre criminologue m'a un jour glissé: "pourquoi voulez-vous que le criminel arrête, alors que ça lui fait plaisir ?" et j'ai connu de la même façon un expert pédopsychiatre qui, avec son épouse, abusait des petites filles, mais, c'est vrai, gentiment.
C'est la fable du scorpion qui demande à la grenouille de lui faire traverser le ruisseau et au milieu, la pique. À son questionnement sur la sottise de l'acte, il lui répond qu'il est d'accord mais que c'est sa nature de scorpion.
C'est la réflexion d'un vieil homme.
Rédigé par : genau | 22 novembre 2021 à 00:41
@ Ninive | 21 novembre 2021 à 18:20
Je suis désolé d'intervenir hors sujet sous un billet d'aussi haute tenue, consacré à un sujet aussi grave, mais vous m'y contraignez par votre commentaire.
Vous participez à la diffusion d'une fausse nouvelle. Le médecin allemand dont vous parlez ne s'est nullement suicidé pour protester contre la politique de son gouvernement concernant le Covid. Il n'a jamais déclaré que le virus était une arme biologique créée en laboratoire. La lettre dont vous faites état n'existe pas.
Tout cela est inventé de A à Z, et il est très simple de le vérifier. Le lien que vous donnez conduit au site Wikistrike, qui est un site fantaisiste, consacré à la diffusion de fausses nouvelles et de rumeurs complotistes.
Il ne faut par conséquent pas s'y fier, mais suivre le lien qu'il donne, lui-même, vers un authentique média allemand, le journal Bild. L'article de ce dernier dit ceci :
"La ville de Chemnitz est en deuil après la mort du docteur Thomas Jendges (55 ans). Le chef du centre hospitalier de Chemnitz est tombé mardi matin du bâtiment de la clinique situé dans la Flemmingstraße. Il est décédé sur place des suites de ses graves blessures."
" 'C'est avec une grande consternation que je viens d'apprendre le décès tragique du docteur Thomas Jendges. Hier soir encore (lundi, ndlr), j'ai longuement discuté avec lui de la situation difficile concernant la pandémie', a déclaré mardi matin le maire de Chemnitz, Sven Schulze (50 ans, SPD)."
"Le docteur Jendges venait d'être nommé directeur général du plus grand hôpital municipal d'Allemagne de l'Est, en avril dernier. Il en était le directeur unique depuis le 1er octobre. Il laisse derrière lui une épouse et un fils."
"Les raisons de l'accident ne sont pas encore claires. Jusqu'à présent, tout semble cependant indiquer qu'il s'agit d'un suicide tragique."
"Sven Schulze a déclaré mardi après-midi que la clinique de Chemnitz restait en mesure de fonctionner, malgré le décès tragique du docteur Thomas Jendges. Il a dit : 'L'équipe de direction va prendre en charge sa gestion dans les prochains jours' ".
C'est tout. Le suicide n'est même pas officiellement confirmé, il est tout juste présumé. Aucune mention sur le fait que le médecin serait tombé "du toit". Aucune mention d'une lettre laissée par le médecin, ni de censure de cette lettre.
Wikistrike écrit ceci, qui est un mensonge pur et simple : "Le journal Bild appuie la dernière volonté du docteur, espérant pouvoir partager dans ses colonnes l'ensemble de sa lettre posthume." Il suffit de suivre le lien vers Bild donné par Wikistrike lui-même, pour constater que cette assertion ne figure nulle part dans l'article.
Pas plus que l'assertion selon laquelle le docteur Thomas Jendges aurait "expliqué que le vaccin Covid-19 est un génocide, un crime contre l'humanité". (Il n'existe d'ailleurs pas de "vaccin Covid-19". Il existe plusieurs vaccins contre le Covid-19.)
En revanche, Wikistrike donne un lien vers un compte Twitter anonyme, apparemment américain, publiant une prétendue vidéo du médecin où il porterait toute une série d'accusations sensationnelles.
Sur cette vidéo, un homme au visage extrêmement flou s'exprime en allemand. Il n'y a aucune garantie que les sous-titres en anglais correspondent à ses propos. Aucun lien ne permet d'authentifier cette vidéo.
Sur le fil Twitter concerné, un intervenant répond, et fournit la preuve qu'il s'agit d'une falsification : il donne le lien vers la vidéo, enregistrée par un prétendu docteur Guido Hofmann. Ce n'est donc pas le médecin qui vient de mourir, mais probablement un complotiste quelconque.
Là encore, ce compte Twitter est manifestement un compte de désinformation.
Une rapide recherche sur Internet échoue à trouver le moindre média allemand d'où pourraient provenir les allégations complotistes de Wikistrike.
Je vous engage à vous informer auprès de sources plus fiables, et de toujours vérifier ce genre d'allégations extraordinaires avant de les reproduire. Elles sont en effet susceptibles de tuer.
Il ne manque pas de militants anti-vaccin (voire de personnes niant purement et simplement la réalité de la maladie) qui sont morts du Covid, certains fort jeunes. Plusieurs ont laissé un dernier témoignage, depuis leur lit d'agonie, suppliant les gens de ne pas faire la même erreur qu'eux, et de se faire vacciner.
Je ne ferai pas d'autre commentaire sous ce billet.
Rédigé par : Robert Marchenoir | 21 novembre 2021 à 22:55
Le salut de l'âme est manifestement le grand sujet de réflexion dans cette discussion.
Rédigé par : Xavier NEBOUT | 21 novembre 2021 à 19:08
@ Bruno Crayston 21/11 16/11
Qu'un traitement ne garantisse pas une efficacité à 100 % est une chose, ne pas accepter de suivre un traitement qui pourrait permettre une guérison au seul motif qu'il ne garantit pas à 100 % l'absence de récidive en est une autre !
Ne pas exiger un tel suivi constitue même une faute.
Rédigé par : Michel Deluré | 21 novembre 2021 à 18:44
"Ce tableau épouvantable pour un parcours chaotique..."
Je retrouve dans ce billet les mots d'une analyse sans concession de l'âme humaine et de ses zones d'ombre et l'expérience éclairée de la justice d'un magistrat, heureusement toujours là.
Rédigé par : Alain | 21 novembre 2021 à 18:11
Bonjour Philippe,
Comme pour tout, on manque un tantinet d'honnêteté, donc, de simplicité.
Ce cas est très représentatif de nos impasses, de nos contradictions.
Sait-on comment guérir un violeur malade mental ? non. L'enferme-t-on à vie ? non. Cherche-t-on, une fois enfermé, les voies permettant à ces individus (sans aucune certitude de réussite) de se corriger ? non.
Ça n'intéresse pas notre société.
Mais comme nous sommes malhonnêtes avec nos insuffisances, nous n'enfermons pas à vie. Nous parions, c'est l'impression que ça donne, sur une possible "rédemption" tenant plus de l'incantation religieuse que d'un réalisme factuel. Le violeur récidive, on ne sait pas pourquoi, on s'en fiche, en prison il s'améliorera, sourire moqueur. Le principe de l'enfermement à vie nous paraissant inhumain, nous simulons l'espérance rédemptrice pour nous éviter le seul choix raisonnable qui s'impose face à ce type de malade.
La recherche est pauvre, voire nulle sur tous ces sujets, donc quoi d'autre que d'enfermer définitivement ?
Le vulgum pecus, lui, se fait balader et réclamera la sécurité que nos pouvoirs lui laissent entrevoir au prix de sa liberté.
Que derechef, en bon Dupont Lajoie, il est tout à fait prêt à abandonner sans pourtant que ça n'améliore en rien sa sécurité.
Monde de fous, faible de corps et bien souvent d'esprit.
Rédigé par : Jérôme | 21 novembre 2021 à 17:02
« il sort de prison en 2000, se marie et a deux enfants, il se crée une carapace sociale... mais à l'intérieur pense toujours aux femmes, au sexe, aux agressions, il refoule, croit pouvoir maîtriser »
Quand on est sujet à des pulsions sexuelles irrépressibles dont on est conscient, qu'elles peuvent conduire au pire, comment peut-on prendre la décision de fonder un foyer ?
Il est facile d’imaginer le traumatisme de ses deux enfants en découvrant que leur père est un monstre.
Quant à sa femme, comment a-t-elle pu aimer et pour finir épouser ce sinistre individu en connaissant son parcours d’obsédé sexuel ?
Incompréhensible !
Rédigé par : Achille | 21 novembre 2021 à 16:23
@ Michel Deluré
"Affirmer qu'un être est « intelligent et réfléchi » alors que par ailleurs il se refuse à se soigner pour tenter de se délivrer des démons qui le conduisent à accomplir des actes aussi abjects qu'innommables, n'est-ce point contradictoire ?"
Il y a quelques annees, un delinquant sexuel a demande a etre castre chimiquement (ce qui lui a ete accorde)... ce qui ne l'a pas empeche d'enlever un petit garcon et de le violer avec son doigt...
Rédigé par : Bruno Crayston | 21 novembre 2021 à 16:11
Je suis bien contente que vous abordiez ce procès car il soulève pas mal d'interrogations de ma part.
Du verdict il n'y a rien à dire, sauf qu'il aurait été préférable de suivre les réquisitions et d'assortir la condamnation à une peine de sûreté.
On déplore la disparition de la « veuve ». Cette invention révolutionnaire avait un côté positif car non seulement elle punissait, mais elle évitait la récidive. C'est la justification de la peine capitale dans un certain nombre d'Etats américains (Oklahoma, Floride, Texas - qui sont les trois États qui exécutent le plus).
Première question : comment se fait-il qu'un homme condamné pour le viol d'une fillette à 9 ans de détention soit libéré au bout de 4 ans ? Même pas à mi-peine !
Deuxième interrogation : on se demande pourquoi la première condamnation n'avait pas été assortie d'une obligation de soins ?
Oui, pourquoi ? Est-ce que c'est parce que les magistrats réalisent qu'on ne peut obliger des êtres humains à accepter un traitement dont, généralement, ils ignorent et/ou craignent les conséquences ? Actuellement, beaucoup de Français refusent la vaccination anti-Covid pour les mêmes raisons.
Ou alors, ces mêmes magistrats - comme moi - doutent-ils de l'efficacité de cette "castration chimique" sur de grands pervers sexuels ? Il faudrait alors que ces derniers s'astreignent à ingurgiter des médicaments ad vitam aeternam, si tant est qu'ils soient efficients et sans effets secondaires graves. Irréaliste, selon moi.
S'il y a des médecins parmi les commentateurs, j'aimerais qu'ils nous fassent part de leurs connaissances dans ce domaine et de leur opinion sur les traitements éventuellement applicables à des David Ramault.
Rédigé par : Lonicera | 21 novembre 2021 à 15:59
Avec un passif aussi lourd, qu'il ait pu être capable d'être en couple et de fonder une famille relève du prodige.
DR est la victime devenue bourreau, et qui sous le coup de ses pulsions rejouera sa jeunesse de façon inversée. Je pense qu'il est au-delà des soins : il n'a pas ouvert la porte vers l'enfer pour se soigner, mais uniquement pour y exercer une vengeance aussi atroce qu'aveugle. Pourquoi changerait-il ?
Le monde carcéral finira de le déshumaniser, car il fera l'objet d'une surveillance renforcée, en plus d'être à l'isolement. À la limite, se suicider est la seule option pour surmonter son dégoût et sa frustration.
Rédigé par : Jean-Louis | 21 novembre 2021 à 15:38
@ sylvain | 21 novembre 2021 à 10:53
À propos de Zemmour !
La palme revient à une blonde journaliste de BFM (ou est-ce LCI ?) qui a qualifié le dernier tweet de Zemmour annonçant son meeting au Zénith le 5 décembre d'un nouvel "Appel de Londres" !
On en est à l'orgasme devant un tel mâle !
Dans le même débat aucun commentateur/trice n'a fait le parallèle entre ce que font les LR en ce moment et la sélection normale des candidats Républicains comme Démocrates aux USA depuis plus de deux siècles.
C'est pourtant ça la démocratie !
Rédigé par : Claude Luçon | 21 novembre 2021 à 15:22
Affirmer qu'un être est « intelligent et réfléchi » alors que par ailleurs il se refuse à se soigner pour tenter de se délivrer des démons qui le conduisent à accomplir des actes aussi abjects qu'innommables, n'est-ce point contradictoire ?
Quand l'intelligence permet de prendre la pleine conscience de l'extrême gravité des actes que l'on peut commettre, cette même intelligence serait-elle alors incapable de nous inciter à recourir aux moyens mis à notre disposition par la science pour nous soigner et nous éviter ainsi toute tentation de récidiver ? Notre animalité originelle prendrait-elle le dessus même chez un humain reconnu « intelligent et réfléchi » ?
Et si l'intelligence ne suffit pas à garantir contre toute récidive, n'est-il pas alors du devoir de l'institution judiciaire d'imposer, contrairement à ce qui fut le cas en la circonstance, un parcours de soins dans ce type d'agressions et d'en suivre son exécution afin de protéger non seulement la société mais aussi le justiciable contre lui-même ?
Rédigé par : Michel Deluré | 21 novembre 2021 à 14:37
Terrible billet que celui-ci mais je ne le commenterai pas sur sa teneur.
Je viens parier que dans les commentaires apparaîtront bientôt ceux des gauchistes qui établiront une relation entre ce fait divers cruel et Zemmour.
Je peux les conseiller : "Zemmour répand la haine dans toute la société, il est facho raciste miso macho, donc des faibles d'esprit interprètent les dires de ce fou dangereux comme étant les causes de leurs passages à l'acte criminel."
Zemmour est donc coupable, voyez chers gauchistes, je ferais un excellent gauchiste, je vous aide à vous lancer, je vous laisse la parole, n'oubliez pas Zemmour, je veux lire "Zemmour" dans vos messages.
Rédigé par : sylvain | 21 novembre 2021 à 10:53
On ne devrait jamais se désabonner de la Revue de Métaphysique et de Morale.
Pacifiquement, sa lecture nous armerait devant tous ces faits divers cruels, nous ferait mieux mentalement respirer face à la course intellectuelle d'un juridisme prompt à dire au droit de dire le droit nouveau, nous permettrait d'enfin saisir les subtils effets métapsychologiques de la pratique du docteur Zagury, que reprennent avec gourmandise les pros du secteurs, journalistes ou avocats.
Freud, quoi que certains disent de lui, insistait entre l'horrible, la Grausamkeit, et le narcissisme de la pure pulsion de mort, la Mordlust, le plaisir au meurtre.
Ses suiveurs chargèrent la barque de la mère absente, donnée importante dans le cas qui vous occupe, comme dans celui de Guy Georges, pour évoquer, exemplaire, la vision d'un sommet dans l'horreur.
La société ne pourra jamais venir à bout du pourquoi de l'avènement de ce genre de transgressions ultimes, la société judiciaire - si l'on exclut un recours à la précognition, plus si lointaine SF, s'il faut en croire des projets algorithmiques dont les concepteurs, perclus de tics et de démangeaisons, n'attendent qu'un feu vert pour les mettre à exécution - non plus.
Tout exposé du droit ne rencontrera qu'un écho digne d'un rapport de minorité dans le public, comme on le vit avec le cas de l'assassin Kobili Traoré, un peu moins, mais de justesse, dans celui de Yacine Mihoub.
Vous l'aviez vous-même écrit ici, il n'y a si pas longtemps, lorsque vous souhaitiez que le monde judiciaire s'élevât à plus d'attention aux autres, les justiciables, et que l'institution judiciaire atteignît à plus de respect de soi-même.
Des objurgations à plus de soins envers les Hommes, avec lesquelles nous tomberons tous d'accord.
Rédigé par : xavier b. masset | 21 novembre 2021 à 10:34
DR devrait sortir de prison en 2046 si la législation de la peine de sûreté a encore un sens dans le futur. Le monde aura changé, j'espère que je serai là pour satisfaire ma curiosité.
Rédigé par : vamonos | 21 novembre 2021 à 02:24