Le 28 octobre, à L'Heure des pros 2, dans le débat qui, sous l'égide de Pascal Praud, m'a confronté à Gilles-William Goldnadel, à Véronique Jacquier (en l'absence d'Elisabeth Lévy) et à Jean-Louis Burgat (JLB), que j'apprécie beaucoup parce qu'il a souvent "le courage de la modération", à un certain moment celui-ci a formulé une interrogation assez classique mais à laquelle généralement on ne répond pas.
Après avoir approuvé le constat pessimiste et les dénonciations de Marine Le Pen et de Eric Zemmour, il a demandé ce qu'ils feraient de mieux s'ils étaient au pouvoir et sa question concernait globalement l'opposition plus apte à la critique qu'à la proposition.
J'ai tenté de dire à JLB que nous nous trouvions dans une situation qui rendait moins pertinente sa réflexion. Qu'aujourd'hui la configuration entre la réalité du présent et l'espérance du futur ne relevait plus d'habitudes anciennes.
Longtemps la politique alternative, les changements présidentiels, visaient seulement à substituer certaines mesures à d'autres, à soumettre aux citoyens de nouvelles orientations économiques et sociales, une autre manière de gouverner - normalité ou rareté par exemple ? -, à prétendre remplacer un bilan jugé médiocre par la promesse de réalisations contraires et forcément valables.
La question de JLB aurait eu du sens si nous avions été assurés de demeurer dans le climat politique classique.
Mais ce n'est plus du tout le cas.
L'état de la France, tout particulièrement sur le plan régalien, avec ses déclinaisons pour l'ordre, la sécurité, la police, la Justice et l'unité à recouvrer pour un pays déchiré, n'en est plus à exiger de simples aménagements, des corrections de trajectoire, des infléchissements subtils où l'Etat de droit resterait le cap fixe pour notre impuissance.
La société a d'ailleurs une perception confuse de l'immensité de ce qui attendra le prochain pouvoir puisque c'est probablement, à partir de cet avenir impressionnant, accablant pour les âmes faibles, qu'elle se permet d'être trop dure avec les personnalités en lice. Qu'elle les appréhende tels des nains par rapport au passé ou comme des "petits bras" face à l'avenir.
De fait, bien plus que d'un changement politique aussi clairvoyant et ordonné qu'il soit, nous avons besoin d'une révolution intellectuelle et morale et, j'ose le dire, d'une autre humanité à la tête du pays, avec des vertus qui ont quasiment disparu du champ républicain, en tout cas qui ont été noyées, étouffées par les combinaisons partisanes et la faiblesse des caractères. Entre un pouvoir à garder avec une mollesse discutée mais habilement pragmatique et le risque de tout perdre grâce à d'extraordinaires dispositions du coeur et de l'esprit, le choix est vite fait. Toujours le même.
Ce n'est plus un programme alternatif qui nous sauvera mais une personnalité dont nous pourrons être fiers, d'abord parce que grâce à ce qu'elle est, nous aurons la certitude qu'elle ne nous abandonnera pas au milieu du gué démocratique. On sait ce qu'il faut accomplir : le tout est que l'immense vivier de la politique nous offre, en 2022, qui aura l'audace de le mettre en oeuvre. Sinon on continuera de pleurer sur les quinquennats gâchés. Pas assez de caractères pour trop de souplesses.
C'est à cause de ce tremblement démocratique qu'il est impossible de répondre à JLB. Ou, alors, il conviendrait seulement de le faire patienter jusqu'au prochain élu en espérant qu'il sera cet homme ou cette femme capable d'un nouveau style intellectuel et moral.
Que dire de plus à JLB qu'on a changé de registre et qu'on n'attend plus une mesure à la place d'une autre mais une humanité exemplaire de combat et de courage, de liberté et de sincérité. De résistance, d'une certaine manière, puis de reconquête.
Il nous faut pour cela un OPNI : un objet présidentiel non identifiable.
Pour une fois, un vrai changement de monde.
@ Tomas
"Comme si la bourgeoisie se limitait à sa haute fonction publique. Limiter le pantouflage suffirait. La haute fonction publique, c'est plus large que l'Inspection des finances..."
Vous êtes indécrottable. On vous parle problèmes de captation institutionnelle de l'État par la Très Grande Bourgeoisie Parisienne, et vous partez en guerre de classes contre La Bourgeoisie. Elle commence où, la bourgeoisie ? 2 000 euros par mois ? 3 000 euros par mois ?
Qu'est-ce qu'on s'marre en lisant les Français vus de Zoug. Non mais franchement... ça ? des bourgeois ? Faites-moi rire !!
Il faut même faire tout l'inverse que de "limiter le pantouflage". Il faut ouvrir à tous vents la haute fonction publique aux gens qui viennent du privé. Et chasser les réels conflits d'intérêt un à un, sans pitié. Plutôt que de se cacher derrière son petit doigt en prétendant que c'est en limitant le pantouflage qu'on va y arriver ; pendant qu'au sein de la Très Grande Bourgeoisie Parisienne, Monsieur Privé et Madame Publique font des gosses qu'ils envoient à Louis-le-Grand et à Sciences Po. Sans pantouflage.
Je suis mort de rire quand je lis les gauchos. Complètement à côté de leurs pompes.
"Hiérarchie qui est souvent le produit de l'héritage, oui."
Vous préférez une hiérarchie de la compétence, du savoir et des capacités financières qui fonctionne, qu'elle soit le produit de l'héritage ou pas ? Ou une telle hiérarchie qui ne fonctionne pas, tant qu'elle est pure et immaculée, Zéro Heritage Inside ?
Moi, je veux une telle hiérarchie qui fonctionne avant tout. Après, je veux bien discuter de questions de représentativité au sein de cette hiérarchie. Mais je refuse d'inverser la logique: une hiérarchie de la compétence, du savoir et des capacités financières, cela doit être une hiérarchie qui remplit ses tâches avant d'être une hiérarchie aux mains des pauvres.
La raison en est simple: il est bien trop facile de se retrouver dans une société où tout ce qui peut aller de travers va de travers. Cette hiérarchie est là pour empêcher cela. Rien d'autre. C'est pour cela qu'elle doit absolument fonctionner. Correctement. Même au prix de ne pas être communistiquement pure.
La gauche de la gauche préfère que tout aille de travers tant que les pauvres sont au pouvoir. Cela ne mène jamais bien loin. En Afrique du Sud, les Blacks commencent à revenir de leur politique d'empowerment: ils commencent doucement à voter libéral. Black, mais libéral black. Parce qu'ils commencent à comprendre que les services publics comme l'eau et l'électricité importent, et que pour les avoir, il faut une hiérarchie de la compétence, du savoir et des capacités financières. Ils la préfèrent black que blanche, mais ils commencent à comprendre que mieux vaut qu'elle soit marron et compétente que black et incompétente. Vous, vous n'en êtes toujours pas à ce stade de votre évolution politique.
"Comme si la droite faisait quoi que ce soit pour faciliter une mobilité sociale basée sur le mérite..."
Je ne parle ni de "mobilité sociale" ni de "mérite".
La "mobilité sociale" est une illusion et sera toujours une illusion. Il y a des pauvres qui resteront pauvres toutes leurs vies. Sous toutes les latitudes. Ce qui importe, c'est que les pauvres n'aient jamais de plafond de verre au-dessus de leurs têtes. La droite en met. La gauche leur en met aussi, en les infantilisant à jamais dans leur rôle de victimes, et en ne leur proposant que du clientélisme comme solution à leurs problèmes.
Le "mérite" est un autre miroir aux alouettes. Dans aucune société le mérite individuel ne sera récompensé à sa juste valeur: les jalousies, les hasards et les incompréhensions sociales comploteront contre sa juste reconnaissance. Il n'y aura jamais aucune justice "sociale" basée sur le mérite.
La seule justice "sociale" qu'on peut mettre en œuvre, c'est de créer un système prospère. Pour les pauvres. Et c'est le rôle de cette hiérarchie de la compétence, du savoir et des capacités financières que de s'en charger.
Et c'est le boulot des libéraux que de tenter de la faire bouger pour qu'elle ne s'assoupisse pas, et de faire en sorte qu'elle valorise les outsiders dès qu'elle le peut.
Le boulot de la gauche, c'est de chouiner que cette hiérarchie existe. Sans jamais se demander à quoi ce Grand Satan peut bien servir...
Rédigé par : F68.10 | 10 novembre 2021 à 19:05
@ Achille | 05 novembre 2021 à 11:03
Bonsoir Achille, je comprends bien mais « on part dans la vie avec la salade de ses parents, à l’arrivée on s’aperçoit que c’était du nougat » (de Céline, ou de moi, je ne sais plus).
Les dîners entre amis deviennent gênants, les gauchistes d’hier sont macronistes, les LR plongent la tête dans leur assiette, ne reste plus qu’à jacter sur un éventuel voyage au Cambodge…
Rédigé par : Savonarole | 07 novembre 2021 à 21:07
@ Savonarole | 03 novembre 2021 à 12:45
Bonjour Savonarole,
À noter que Philippe Bilger éprouve une certaine sympathie pour Jean-Louis Burgat, si j’en crois cette petite phrase de son billet: "J'apprécie beaucoup [J-L B] parce qu'il a souvent le courage de la modération".
Sentiment que partage sans doute aussi Pascal Praud qui l’invite régulièrement dans son émission pour mieux le rabrouer. Il en fait de même avec Gérard Leclerc et Laurent Joffrin qui, eux aussi, s’en prennent plein la tête.
Mais sans eux l’émission n’aurait plus grand intérêt car nous quitterions le débat pour entrer dans la propagande de la droite avec toujours les mêmes thèmes rabâchés du matin au soir sur CNews.
C’est vrai qu’il faut un certain courage, quand on est de gauche, pour affronter la horde des personnalités de droite qui y sont invitées.
Ces dernières n’ont pas vraiment à faire preuve de courage vu qu’elles sont sur leurs terres dans l’émission l’Heure des pros. Ceci même s’il arrive parfois à son animateur de recadrer certains de ses invités un peu trop bouillants comme Ivan Rioufol et Jean Messiha qui ont tendance à se laisser emporter par leur impétuosité, au point de, parfois, tenir des propos qui pourraient être sanctionnés par le CSA.
Pour l’instant seul Zemmour s’est fait choper par la patrouille, mais parfois ces deux-là n’ont rien à lui envier.
P.-S.: Luchini a raison, c’est dur d’être de gauche, surtout en ce moment. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle je m’en suis éloigné. Encore que Fabien Roussel me plaît bien. Il tient des propos réalistes, pondérés. D’accord il est à 2 % ce qui est très peu, mais à mon sens il vaut beaucoup plus que J-L Mélenchon, Anne Hidalgo ou encore Yannick Jadot.
Même Alain Finkielkraut en dit du bien, c’est tout dire !
Rédigé par : Achille | 05 novembre 2021 à 11:03
@ Claude Luçon 03 novembre 2021 à 05h02
Je ne vous ai pas demandé l’annuaire des anciens de l’ESJ Lille, mais où, quand et en quelles circonstances il les a traités d’« imbéciles ». Quant à Mme Schappia... Rares sont les imbéciles qui ont de l’humour, encore moins le sens du bon mot. Tout prouve qu’elle n’est pas cette exception... Eh oui ! Zemmour appelle un chat un chat...
Rédigé par : Serge HIREL | 03 novembre 2021 à 19:16
@ F68.10
"Nous avons un problème de captation institutionnelle, en France, de l'État par une caste parisienne, certes "bourgeoise", qui abuse des facilités que procurent nos institutions.
S'opposer à cette captation institutionnelle présuppose de revisiter le statut de la haute fonction publique de fond en comble. Ce à quoi s'échine Macron, que vous dénoncez."
Comme si la bourgeoisie se limitait à sa haute fonction publique. Limiter le pantouflage suffirait. La haute fonction publique, c'est plus large que l'Inspection des finances...
"Il y aura toujours une hiérarchie de la compétence, du savoir et une hiérarchie sociale des capacités financières. "
Hiérarchie qui est souvent le produit de l'héritage, oui.
"Pour qu'une société fonctionne, il convient aussi de faire respirer cette hiérarchie, en faisant en sorte que les gens en haut en tombent brutalement (ce qui n'est pas le cas en France) et que les gens en bas puissent toujours monter (ce à quoi la gauche s'oppose de facto en s'opposant à toute valorisation libérale de la réussite, la qualifiant invariablement de "bourgeoise", "néo-libérale" ou "fasciste")."
Comme si la droite faisait quoi que ce soit pour faciliter une mobilité sociale basée sur le mérite...
Rédigé par : Tomas | 03 novembre 2021 à 18:33
@ Tomas
"Ce sera donc cinq ans de gesticulations macroniennes au service de la bourgeoisie..."
(Soupir...) La "bourgeoisie"... Vous devriez changer de vocabulaire: appelez-là le Grand Satan.
Nous avons un problème de captation institutionnelle, en France, de l'État par une caste parisienne, certes "bourgeoise", qui abuse des facilités que procurent nos institutions.
S'opposer à cette captation institutionnelle présuppose de revisiter le statut de la haute fonction publique de fond en comble. Ce à quoi s'échine Macron, que vous dénoncez.
Ni la droite ni la gauche ne veulent la fin de l'incestuosité de la haute fonction publique.
Chaque fois qu'on y touche, c'est le branle-bas de combat. Branle-bas de combat qui illustre systématiquement, et à merveille, ce que Robert Marchenoir appelle "le pacte gaullo-communiste".
Il y aura toujours une hiérarchie de la compétence, du savoir et une hiérarchie sociale des capacités financières. Appelez-là "bourgeoisie" si vous voulez, mais il convient bien de défendre l'existence de cette hiérarchie pour qu'une société fonctionne.
Pour qu'une société fonctionne, il convient aussi de faire respirer cette hiérarchie, en faisant en sorte que les gens en haut en tombent brutalement (ce qui n'est pas le cas en France) et que les gens en bas puissent toujours monter (ce à quoi la gauche s'oppose de facto en s'opposant à toute valorisation libérale de la réussite, la qualifiant invariablement de "bourgeoise", "néo-libérale" ou "fasciste").
Rédigé par : F68.10 | 03 novembre 2021 à 17:06
"Faut-il que Pascal Praud doive beaucoup à JLB pour supporter un tel guignol dans son émission."
Rédigé par : Savonarole | 03 novembre 2021 à 12:45
La tyrannie du bienfaiteur sur l'obligé c'est la dette d'Edoux-Samain envers Roux-Combaluzier : banales histoires d’ascenseurs.
Voir ces pauvres Dartigolles et Burgat se prendre des claques praudiennes à longueur de soirée est pathétique et révèle la puissance d’asservissement des écuelles médiatiques.
Dartigolles est à gauche de l'animateur :
https://www.bing.com/videos/search?q=sketch+sur+pascal+praud&docid=608049648516679019&mid=F6D413F3DE33B65190CBF6D413F3DE33B65190CB&view=detail&FORM=VIRE
Rédigé par : sbriglia | 03 novembre 2021 à 15:51
« J’aimerais tant être de gauche ! » Fabrice Luchini…
Jean Messiha avait révélé récemment que ce JLB habitait dans une des deux avenues prestigieuses qui bordent le Champ-de-Mars, Paris 7e.
Soit avenue Frédéric Le Play, soit l’autre…
Là précisément où le mètre carré n’a plus de signification tant il atteint les sommets du mont du Fujiyama…Même Sotheby's Immobilier n’ose afficher le prix et sur ses vitrines, on nous prévient: « Prix, nous consulter »…
François Mitterrand, tout socialiste qu’il était, y est décédé. Ça n’a gêné aucun socialiste à l’époque.
La sobriété du décès à la Boisserie du Général lors d’une partie de cartes et enterré dans un patelin où on ne passerait pas un week-end, différencie les deux hommes.
Pour en revenir à cet accablant JLB, il nous sert et ressert toute cette semoule écoeurante des années 80 de Canal +, soit une gauche friquée qui plus elle a le c*l bordé de nouilles, plus elle se réclame de gauche.
Cet homme ne sourit jamais, comme s’il était déjà mort de voir s’évanouir tout ce qui a fait sa fortune.
Une sorte de cardinal Mazarin, qui sur son lit de mort contemplant tout ce qu’il avait amassé avait murmuré « dire qu’il va me falloir quitter tout cela ! ». Le Paradis ne le tentait pas plus que ça.
Faut-il que Pascal Praud doive beaucoup à JLB pour supporter un tel guignol dans son émission.
Rédigé par : Savonarole | 03 novembre 2021 à 12:45
@ Serge HIREL | 02 novembre 2021 à 14:58
Pour l'école de Jean-Louis Burgat voir Wikipédia.
Traiter un journaliste d'imbécile juste après avoir fait de même à Mme Schiappa qui lui avait tweeté au Salon de la Securité où il venait de pointer une arme de précision gros calibre sur le ventre d'un autre journaliste.
Rédigé par : Claude Luçon | 03 novembre 2021 à 05:02
Ou alors, on pourrait abandonner notre quête de l'homme providentiel, et s'interroger sur les dégâts que l'élection présidentielle au suffrage universel, héritage de saint de Gaulle, provoque à la nation. Ainsi que le fait Jean-Gilles Malliarakis dans son dernier billet de blog.
Rédigé par : Robert Marchenoir | 03 novembre 2021 à 00:01
Fichtre, à vous lire on se croirait en 1938 ou en 1788. Faut-il le répéter, aucun sauveur n'est disponible sur le marché pour redresser la France, si jamais elle en avait besoin. Le délitement du corps social, dont il faut bien constater qu'il se s'accompagne pas d'une montée de la criminalité dans notre pays (les homicides sont en baisse régulière depuis la fin des années 80, rappelons-le encore), a des causes multiples et complexes, ce n'est pas un homme seul qui y mettra fin.
Aucun projet politique sérieux soutenu par une masse significative de la population n'existe pour l'instant, vous le savez bien. Ce sera donc cinq ans de gesticulations macroniennes au service de la bourgeoisie de plus, en principe. Vous devriez vous en trouver fort bien, d'ailleurs.
Rédigé par : Tomas | 02 novembre 2021 à 18:31
De ce texte, Monsieur Bilger, je retiens cet unique passage qui à lui seul résume ce que les Français dans leur majorité silencieuse attendent du pouvoir, quel qu'il soit: "nous avons besoin d'une révolution intellectuelle et morale et, j'ose le dire, d'une autre humanité à la tête du pays, avec des vertus qui ont quasiment disparu du champ républicain, en tout cas qui ont été noyées, étouffées par les combinaisons partisanes et la faiblesse des caractères".
Mais ce n'est pas avec la couardise intellectuelle qui caractérise nos "élites" actuelles que nous sortirons de l'ornière dans laquelle nous sommes. Elles ne sont capables que de mots, voire de décisions pénalisant les citoyens ordinaires (par exemple de fameux 80 km/h de monsieur Philippe), mais ignorent ce qu'est le courage, le véritable courage, celui qui fait que des citoyens, du haut au bas de l'échelle sociale, sont capables de sacrifier leur carrière au profit de l’intérêt général de la France et de son Peuple.
Quant à l'université, elle est tellement tyrannisée par la pensée dominante de déconstruction généralisée qu'elle est incapable d'inculquer une vraie armature intellectuelle à ses étudiants.
Sur ce point, Jean-Paul Brighelli a commis un article excellent qu'on pourra lire ici : https://www.causeur.fr/generation-connards-woke-pedagogisme-215960
Oui la France se réduit à la situation du Bas-Empire romain : la déliquescence d'un pouvoir recroquevillé sur ses prébendes...
Rédigé par : Robert | 02 novembre 2021 à 17:31
"une révolution intellectuelle et morale..." (PB)
Le 25 juin 1940, un maréchal qui parlait de révolution nationale s'adressait aux Français : "C’est à un redressement intellectuel et moral que d’abord, je vous convie."
On sait comment cela a fini.
Rédigé par : Marc Ghinsberg | 02 novembre 2021 à 16:42
Et s'il suffisait d'un homme ou d'une femme non démagogue qui, ayant dressé un état de la France sans concession, de ses point forts et de ses points faibles, animé par un désir de rassembler plutôt que de fracturer, non aveuglé par des idéologies, sans autre ambition que celle de servir son pays et sans être obnubilé par la perspective d'une réélection au terme de son mandat, s'attelait tout simplement et de façon pragmatique mais déterminée à résoudre en priorité les problèmes auxquels notre pays doit faire face ?
Est-ce là le portrait d'un OPNI ? Est-ce là un candidat ou une candidate si difficile à trouver ? Ce que d'autres ont réalisé, ne pourrions-nous le réussir ?
Rédigé par : Michel Deluré | 02 novembre 2021 à 15:54
@ Claude Luçon / 02 novembre à 00h57
« L'amusant est que JLB est un ancien élève de l'École supérieure de journalisme de Lille, donc un de ces journalistes que Zemmour traite d'imbéciles si besoin est ! »
Merci de nous indiquer quand, où et en quels termes exacts Eric Zemmour a qualifié d’« imbéciles » les anciens de l’ESJ Lille ? Bref, quelle est votre source ?
Rédigé par : Serge HIREL | 02 novembre 2021 à 14:58
Si je vous comprends bien, Philippe, en fustigeant notamment le recul du régalien dans notre République, vous appelez à la « révolution nationale » et au « réarmement moral ». Deux termes qui, malheureusement, sont chargés, aujourd’hui encore, du souvenir des dérives de ceux qui ont mis en œuvre - en France et, dans une moindre mesure, en Suisse - ce combat contre les idéologies dominantes dans la première partie du XXe siècle, le communisme et le fascisme, à l’origine du pire conflit de tous les temps.
Si le fascisme, laminée par ses crimes, n’existe plus que dans les hurlements des « antifas », le communisme, lui, a su s’adapter aux démocraties libérales en se donnant le visage d’un mouvement plus acceptable, mais tout aussi sectaire, qu’il est convenu d’appeler « la gauche ». La gauche, haineuse parfois, toujours donneuse de leçons, toujours aux commandes de la bien-pensance, qu’elle parvient à imposer loin sur sa droite.
Depuis Mai 68, fomentée par les trotskistes, la France n’a jamais réussi à s’en débarrasser vraiment. Mélenchon en est un pur héritier et Jadot est issu de la nébuleuse associative gauchiste. Hidalgo est un autre cas... désespéré.
Le projet de Macron, qui, en, 2017, était tout sauf un homme neuf, avait apparemment du sens : rassembler largement les centres, des socio-libéraux aux socio-démocrates, pour repousser les extrêmes hors du champ décisionnaire. Une Grande Coalition à l’allemande... Mais la France n’est pas l’Allemagne, n’a pas la même Histoire... Son erreur est aussi de s’être cru l’homme providentiel, qui pourrait imposer son programme, sans le négocier avec ceux avec lesquels il voulait gouverner. Seuls l’ambitieux Bayrou et quelques seconds couteaux l’ont suivi...
Finalement, la France a perdu cinq ans. La voici encore plus proche du gouffre... Et toujours en proie au même problème : trouver le Guide, celui qui, tel le Général, lui rendra gloire et beauté. Aucun des candidats, déclarés ou potentiels, n’a cette carrure.
La sagesse, dès lors, est de choisir celui qui se rapproche le plus, par son discours, par sa volonté, par son programme, de ce qui semble l’urgence pour la France : retrouver sa souveraineté, retrouver ses valeurs, mieux protéger ses citoyens en tous domaines - sécurité, justice, emploi, pouvoir d’achat - et combattre bec et ongles toute tentative de communautarisme qui débouchera nécessairement si elle n’est pas jugulée sans hésitation, sur une crise civilisationnelle.
Il est clair aujourd’hui que la laïcité à la sauce de gauche, sous couvert de respect des religions, conduit à ne pas combattre les excès islamistes, que l’éducation telle qu’elle est imposée par un corps d’enseignants gangrené par l’idéologie progressiste, voire « woke », est nuisible à la citoyenneté, que l’individualisme proclamé religion officielle commet dans notre société des dégâts bientôt irréparables.
Il faudra aussi arbitrer sans émotion entre l’ardente obligation de muscler à nouveau notre économie et le catéchisme mondial - en fait surtout occidental - prêchant « le sauvetage de la planète », déclaré « en danger » par un organisme intergouvernemental, le GIEC, sur lequel nul n’a un réel contrôle.
Un travail herculéen bien trop lourd pour être mené par un seul homme, même si, grâce à une Constitution qui permet le pouvoir quasi personnel - Macron a utilisé cette force plus que tous les autres, sauf le Général - il lui serait possible, au prix de quelques crises fomentées par les syndicats politisés, d’imposer sa vision, légitimée par son élection au suffrage universel.
Zemmour - puisqu’il s’agit de lui, seul candidat à porter une offre différente de la cohorte de candidats alignés sur le train-train des réformettes - devra donc, dans les prochaines semaines, non seulement convaincre les Français qu’il leur propose un chemin nouveau et prometteur, mais aussi attirer à lui des personnalités prêtes à un « coming out » politique après des années de silence au service de partis dont l’objectif n’est que prendre le pouvoir... sans changement sur le fond.
Pour être complet - et offrir aux gardiens du Temple de la Gauche l’occasion de se déchaîner -, il ne me paraîtrait pas infondé que, sans pour autant la substituer à la devise républicaine « Liberté, Egalité, Fraternité », devenue peu à peu, pour beaucoup trop « Laxisme, Egalitarisme, Mondialisme », le nouveau pouvoir réhabilite la formule du Colonel de La Roque : « Travail, Famille, Patrie ». Trois valeurs que la France a honorées pendant des siècles et, selon certains, déshonorées pendant quelques années.
Rédigé par : Serge HIREL | 02 novembre 2021 à 14:41
@ Achille 8h00
"Je pense que Patrick Cohen, dans son édito de C à vous, fait une très bonne synthèse des outrances d’Éric Zemmour"
Je ne regarde jamais Cohen et sa bande mais je suis tombé sur son édito par le biais d'un twitto. Ce qu'il dit m'a horrifié: il en est à citer des groupes de soutien ou des gens (Papacito) inconnus de l'immense majorité des 67 % de Français qui pensent comme Z. Et vous pensez que ce genre d'"analyse" va faire changer d'opinion ceux qui en ont assez de voir leur pays s'effondrer ? J'en doute !
En fait Cohen s'inscrit dans la catégorie des gauchistes libéraux : il parle à ses copains des médias, il s'adresse au Monde, à Libé, à Télérama et à toutes les chaînes du "sévice public" qui ronronnent dans l'entre-soi sans se rendre compte des périls qui nous guettent.
Au lieu de se gargariser dans la bien-pensance, je conseille à cette clique d'écouter les avertissements de Boualem Sansal:
https://twitter.com/reinfofrance/status/1455138979137867787?s=28
"Ce n’est certainement pas en jouant les pompiers pyromanes que Zemmour apportera la sérénité à laquelle aspirent tous les citoyens de notre pays.
La haine appelle la haine et la provocation génère la violence."
Donc vous appelez à se coucher devant les menaces de la racaille car la rébellion zemmourienne pourrait nous coûter de plus amples désagréments ?
Suivez-vous l'actualité ? Chaque jour son lot de crimes et de violences, des flics attaqués, des pompiers violentés et des zones devenant progressivement des quasi-califats.
Z voit la même chose que deux Français sur trois et il ose décrire ce qu'il voit au lieu de procrastiner sur l'islam et l'immigration de masse: c'est là son péché aux yeux des complices médiatiques de gouvernants incapables.
Rédigé par : caroff | 02 novembre 2021 à 12:14
Révolution intellectuelle et morale ou révolution spirituelle ?
Tout salut est impossible sans conscience de ses propres croyances.
Or nous prétendons ne plus croire en rien.
Il y a là un obstacle terrible.
Rédigé par : Denis Monod-Broca | 02 novembre 2021 à 11:19
Sans avoir d'opinion sur ce journaliste, pas plus que sur les autres, on peut constater qu'il y a une réelle demande de dépassement de notre amalgame politique, par l'émergence de l'homme providentiel.
Entrer dans le domaine du voeu et de Jeanne d'Arc (fameuse luronne, au demeurant) indique seulement notre angoisse devant la fracture de civilisation dont les COP, les GIEC, les excès fiscaux et capitalistiques ne sont que les coulées de soudure.
Bien sûr, on ne dépasse pas son temps, bien sûr, l'évolution ne changera pas de rythme pour une banale expression populaire. Pour nous, la relativité restera en boucle.
Les régimes transitoires sont toujours chargés de spasmes nerveux. Nous pouvons donc nous attendre à assister à des choses surprenantes, à regarder du sommet du coteau, en buvant un coup de blanc, mais les agités, envahiront aussi le coteau. J'ai vu dernièrement une série de reportages sur les violences urbaines et je n'avais jamais vu, malgré une expérience du combat, une sauvagerie pareille, comme jouer au football avec la tête d'un homme à terre.
Les joueurs étaient noirs, les blancs étaient rossés, mais ben présents dans l'événement. Peu importe. Ce ne sont pas des barbares, mais des gens ordinaires qui ne maîtrisent plus leurs contradictions, alors que tant y parviennent en suant sang et eau dans les mêmes conditions sociales. Certainement, cher hôte, l'heure n'est provisoirement plus aux ronds de jambe, mais que voulez-vous qu'y fasse un quémandeur de l'adhésion de ceux qui en sont la négation ?
Rédigé par : genau | 02 novembre 2021 à 10:50
De fait, bien plus que d'un changement politique aussi clairvoyant et ordonné qu'il soit, nous avons besoin d'une révolution intellectuelle et morale et, j'ose le dire, d'une autre humanité à la tête du pays, avec des vertus qui ont quasiment disparu du champ républicain, en tout cas qui ont été noyées, étouffées par les combinaisons partisanes et la faiblesse des caractères.
Ah ! Philippe Bilger a enfin compris que nous n'étions plus dans les années 60-70, avec une opposition droite-gauche relativement claire, si l'on excepte bien entendu les diverses connivences occultes inter-partis parfaitement anti-démocratiques et les amitiés de buvette dans un ronron de club privé feutré, les électeurs pouvaient encore savoir pour qui voter, au moins par défaut, pour avoir la vague impression d'être représentés.
Mais dans une France déchirée qui n'est d'ailleurs plus tout à fait la France et qui est sur le point d'exploser, à qui confier les rênes du pays ?
À un apparatchik économiste surfait, à un idéologue adepte des théories socialo-mortifères du XIXe siècle ou bien à un démineur ?
Rédigé par : Exilé | 02 novembre 2021 à 10:28
« De fait, bien plus que d'un changement politique aussi clairvoyant et ordonné qu'il soit, nous avons besoin d'une révolution intellectuelle et morale et, j'ose le dire, d'une autre humanité à la tête du pays, avec des vertus qui ont quasiment disparu du champ républicain, en tout cas qui ont été noyées, étouffées par les combinaisons partisanes et la faiblesse des caractères. »
Une révolution intellectuelle et morale dites-vous ?
Mais ce n’est absolument pas ce que nous propose Marine Le Pen et encore moins Éric Zemmour.
Est-ce vouloir une révolution morale que de stigmatiser des communautés en leur attribuant la majorité des crimes et délits de notre société, utilisant pour cela des chiffres sortis de nulle part ?
Est-ce vouloir une révolution intellectuelle que de détourner certains faits historiques (Pétain et les Juifs français, réserve sur l’innocence de Dreyfus, référence aux idées de Maurras etc.).
Je pense que Patrick Cohen, dans son édito de C à vous, fait une très bonne synthèse des outrances d’Éric Zemmour
Ce n’est certainement pas en jouant les pompiers pyromanes que Zemmour apportera la sérénité à laquelle aspirent tous les citoyens de notre pays.
La haine appelle la haine et la provocation génère la violence.
Rédigé par : Achille | 02 novembre 2021 à 08:00
"Après avoir approuvé le constat pessimiste et les dénonciations de Marine Le Pen et de Eric Zemmour, il a demandé ce qu'ils feraient de mieux s'ils étaient au pouvoir et sa question concernait globalement l'opposition plus apte à la critique qu'à la proposition." (PB)
On retrouve là la faiblesse classique des médias français : on ne considère que la parole sans se poser de questions sur l'individu !
"J'ai tenté de dire à Jean-Louis Burgat que nous nous trouvions dans une situation qui rendait moins pertinente sa réflexion."
Toujours aussi courtois et diplomate Philippe, il fallait lui dire : que nous nous trouvions dans une situation qui rendait sa réflexion complètement stupide.
Zemmour montre au moins une chose, les temps ne sont plus à la politesse.
L'amusant est que JLB est un ancien élève de l'École supérieure de journalisme de Lille donc un de ces journalistes que Zemmour traite d'imbéciles si besoin est !
Un jour au l'autre, pas trop tard j'espère, les médias français se mettront à l'heure du jour au lieu de persister à vivre dans le passé à la Zemmour ou vouloir y retourner comme Michel Onfray !
Rédigé par : Claude Luçon | 02 novembre 2021 à 00:57