Dans le monde artistique et culturel, tant de voix inutiles et de propos convenus mais comme la parole singulière de Jean-Pierre Bacri (JPB) fait défaut !
On a pu le revoir et l'entendre récemment dans un film-portrait de Stéphane Benhamou et Erwan Le Gac sur France 3, "Bacri, comme un air de famille", avec un commentaire discret dit par un très grand acteur d'aujourd'hui, Gilles Lellouche.
JPB tel qu'on l'a toujours aimé, lui dont la disparition - son infinie pudeur n'informant ses amis, dont un Sam Karman très ému dans le film, de sa disparition inéluctable qu'au lendemain de Noël, il mourra le 18 janvier - a laissé un vide immense que la frénésie politique, médiatique et péremptoire de ces dernières années nous a rendu encore plus amer, plus insupportable.
Une personnalité intelligente, libre jusqu'à susciter l'incompréhension, détestant les étiquettes et la globalisation paresseuse, seulement soucieuse d'exprimer sa vérité quoi qu'il en coûte, fuyant les globalités, les étiquettes et les conformismes comme la peste, jamais mouton de Panurge, haïssant les injustices, ne signant pas mécaniquement toutes les pétitions de gauche, si lucide sur son passé de - selon lui- "petit con cannois", s'étant découvert lui-même grâce au théâtre et au cinéma, devenu un scénariste de haute volée de concert avec Agnès Jaoui, l'amour de sa vie puis une amie avec laquelle l'entente artistique n'a jamais été brisée, un homme intelligent récusant tout ce que le jeu social induit de simulacre et de conventionnel, un Alceste qu'il aurait formidablement joué sur scène s'il ne l'avait pas estimé trop proche de ce qu'il était dans la vie, une intégrité d'acier, un inimitable râleur dont le visage s'éclairait d'un magnifique sourire, une rectitude exemplaire nous donnant à tous la mauvaise conscience de préférer les accommodements tranquilles aux conflits nécessaires, Jean-Pierre Bacri, une force tendre, une intégrité absolue. Il est mort et on ne cesse de déplorer ce dont sa fin nous a privés.
Sans doute, de son vivant, avec une ironie aimable j'en suis sûr, m'aurait-il trouvé excessif, quasiment flagorneur, mais comme il aurait eu tort !
Dans ce que les médias nous proposent et qui sollicitent des artistes, allant jusqu'aux histrions, pour donner leur avis sur tout et n'importe quoi, il n'est pas une minute où je ne m'interroge : qu'aurait-il dit, lui, quelle contradiction aurait-il fait valoir, quelle colère légitime aurait-il exprimée, quelle valeur ajoutée aurait été la sienne aux banalités et poncifs que trop souvent les pauvres intelligences ou la dérision masquant tout ce qui manque au véritable esprit, prodiguent ?
Dans les grandes messes corporatistes tombant parfois dans une pompe hyperbolique, genre cérémonie des Césars ou le Festival de Cannes, somptuaire de l'entre-soi parfois si mal inspiré, sa parole singulière, qu'on approuve ou non le fond de son inimitable sincérité, aurait projeté de l'authentique et mis dans l'ensemble de ces comédies une odeur d'humanité et sans doute de vraie révolte.
On ne devrait plus, même pour lui rendre hommage, revenir sur JPB parce qu'à chaque fois, inéluctablement, douloureusement pour tous ses multiples admirateurs, pour cette nostalgie inguérissable, le coeur se point à l'idée qu'il sera absent pour toujours.
Bel hommage à un homme bien.
Rédigé par : Alain | 24 janvier 2022 à 11:52
@ Savonarole | 23 janvier 2022 à 15:20
Vous êtes né quelque part... Moi aussi !
Rédigé par : Axelle D | 23 janvier 2022 à 16:50
@ sbriglia
"Les meilleures nécrologies d’hommes de gauche sont prononcées par les réactionnaires de droite. L’inverse n’est pas vrai..."
Ce n'est pas faux, mais j'aperçois au moins une exception à votre règle.
70 ans après le Malraux encore gauchiste de l'Espoir, un journaliste de Libération a célébré la mémoire d'un mandarin catholique et conservateur, qui venait d'approuver le putsch de Franco en 1936.
Si vous avez eu le bonheur de vivre quelque temps en Euskal Herria, vous n'êtes pas sans savoir que dans de nombreux bars libertaires, au sud comme au nord de la frontière, la réponse que Miguel de Unamuno improvisa devant Millán-Astray à Salamanque est affichée en bonne place... et en castillan encore ! Unamuno mourut d'une crise cardiaque quelques semaines plus tard.
https://www.liberation.fr/culture/2011/08/13/miguel-de-unamuno-les-mots-qui-tuent_754691/
Rédigé par : Metsys | 23 janvier 2022 à 16:18
@ Serge HIREL
"Serait-ce parce qu’il est né en Algérie à Bou Ismaïl..." (Savonarole)
"Jean-Pierre Bacri est né en 1951, à Castiglione (Algérie française)... Écririez-vous que Dmitri Medvedev, qui a vu le jour en 1965 à Leningrad (Russie soviétique), est né à Saint-Pétersbourg ?" (SH)
En effet, vous avez bien raison, j’aurais dû être plus prudent .
Il se trouve que j’appartiens à une famille entièrement née dans ces contrées.
Les prémices de Lyautey.
Ma grand-mère est née à Aumale, vers 1895, aujourd’hui Sour El-Ghozlane, où est né l’acteur Jean-Claude Brialy, fils de militaire.
Mon père est né à Bizerte (1911), ma mère à Bab El Oued, quartier d’Alger (1916).
Le frère de ma grand-mère est né à Sfax, Tunisie, la sœur de ma grand-mère est née à Alger.
Je suis né à Rabat, mon frère aîné aussi, et l’autre à Casablanca.
Nous faisions partie de plusieurs générations qui ont construit un semblant de civilisation là-bas, dans le génie, constructions de ponts, irrigations, maternités, éradications de maladies. C’étaient tous des officiers de l’armée française. Tous nés dans des hôpitaux de campagne français. Aucun d’entre eux n’a participé à des combats.
Rédigé par : Savonarole | 23 janvier 2022 à 15:20
Parce qu'on a aimé un spectacle, on éprouverait le besoin de s'intéresser à son auteur ?
C'est alors qu'on s'apercevrait qu'ils ne valent humainement pas un clou, mais alors, l'aurez-vous remarqué, les acteurs semblent toujours au moins aussi estimables que les personnages qu'ils incarnent...
Il fut un temps où les comédiens, et que dire s'il s'était agi d'acteurs, étaient excommuniés, car simuler des sentiments est une injure à son être...
C'était du temps de la civilisation.
Rédigé par : Xavier NEBOUT | 23 janvier 2022 à 14:39
@ Savonarole | 22 janvier 2022 à 17:17
Votre commentaire est ridicule, et sent le pâté.
Par ailleurs vous vous trompez. Jean Dujardin est connu et apprécié ici. Nombre des films dans lesquels il joue sont diffusés sur Netflix, comme celui où il tient le rôle du juge Michel, par exemple... mais aussi OSS 117.
Ce n'est pas le seul. Il y aussi Marion Cotillard, qui a tenu un rôle important dans "Inception" en 2010 (de Christopher Nolan, excusez du peu...).
JP Bacri n'avait pas besoin de toute façon d'être une star à l'étranger pour faire un bon acteur français. Et ce n'est pas tant la qualité de l'acteur que sa qualité humaine qui est louée dans ce billet. Votre Delon n'y aurait pas eu sa place...
Rédigé par : Herman Kerhost | 23 janvier 2022 à 14:20
Le côté gentiment atrabilaire qu'il affichait dans les films n'était là que pour cacher ce qu'il avait pu apercevoir derrière le rideau du monde du théâtre, du jeu.
Un peu comme le droïde de la scène finale de Blade Runner, il avait vu des choses, s'appuyait peut-être sur sa légendaire mélancolie, une fausse névrose, cultivée non pas pour elle-même (comme quantité d'écrivains, par exemple) mais comme moyen de capter l'intelligence des hommes, d'en approfondir la connaissance.
Il savait les trucs des théâtreux, il dut en souper plus qu'à son tour, toujours un pied sur la sourdine le laissait d'ailleurs entendre dans ses entretiens ; il y avait, chez les acteurs, les grands pianos de concert, les petits clavecins d'église à multiples tiroirs et jeux, et puis les fausses ondes Martenot de mimes qui ne savaient ni ne pensaient rien des ombres du beau métier, des pantins jetés mort-nés dans les castings des Marcel Carné de papier du cinéma français d'aujourd'hui.
Il ne pouvait pas le dire, par charité, pour ne pas froisser son milieu, mais les faux-monnayeurs aux lourdes boîtes à musique étaient bien dans la place, ce que refusa de montrer dans son entièreté Agnès Jaoui dans le célébré "Goût des autres".
Les fausses moustaches, les canards journalistiques, les pétards mouillés, non claqués, de fond de scènes, les auteurs contemporains outrageusement maquillés en Ibsen et Strindberg, devenaient intouchables car parties prenantes de l'économie du champ culturel institué qui sera demain toujours le nôtre.
Le Guido du film de Poiré (un doux vachard qui dit vraiment des choses, même lorsqu'elles sont piquées au ciné américain), "Mes meilleurs copains", 1989, commentait ça par la bande.
Encore une fois, Bacri passait le rideau de la mélancolie, en grand acteur de sa vie sur la scène, plus Molière que ça, tu craches tes poumons.
Après, vers la fin, ils essayèrent de le couler vivant dans le bronze d'un Commandeur, alors que tout, de ses atomes, en refusait le moule.
Sa voix ne suivait pas un tel embaumement, n'y survivrait pas, je comprends l'humeur un peu noire de Philippe Bilger, qui a l'art de repérer les hommes les mieux accordés à tout ce qui fait leur être, il a l'oreille le gars.
Rédigé par : xavier b. masset | 23 janvier 2022 à 12:49
@ Savonarole | 22 janvier 2022 à 17:17
« Serait-ce parce qu’il est né en Algérie à Bou Ismaïl... »
Jean-Pierre Bacri est né en 1951, à Castiglione (Algérie française)... Écririez-vous que Dmitri Medvedev, qui a vu le jour en 1965 à Leningrad (Russie soviétique), est né à Saint-Pétersbourg ?
Quant à Patrick Bruel, pour l’heure, il préfère fréquenter ses copains de poker que les « grands hommes » du Panthéon...
Rédigé par : Serge HIREL | 23 janvier 2022 à 10:56
@ Michelle D-LEROY | 22 janvier 2022 à 18:11
« JP Bacri, râleur, grincheux, contre les faux-semblants, vous avez raison Monsieur Bilger, de le comparer à Alceste. Bacri était une personnalité vraie qui manque dans ce monde où plus que jamais l'apparence est reine. »
Ah parce que vous pensez qu’il n’y a pas assez de râleurs en France ? Ceux de ce blog ne vous suffisent pas, sans doute ! Je rigole bien sûr, encore que...
Rédigé par : Achille | 23 janvier 2022 à 09:01
Ce cher Savonarole est notre Bacri du blog…
Les meilleures nécrologies d’hommes de gauche sont prononcées par les réactionnaires de droite.
L’inverse n’est pas vrai...
Rédigé par : sbriglia | 23 janvier 2022 à 07:29
Bonjour Philippe,
J'aime bien "Le Goût des autres", celui de John B. Root avec Tabatha Cash.
Tout un chacun à le droit de sortir de son domaine.
Ce n'est pas toujours réussi.
Moscato qui parle politique c'est d'un niveau de crétinerie intergalactique rarement atteint.
Bon, c'est un mauvais exemple, il est rugbyman, ça fait pléonasme avec "Un peu bancal du côté cérébral".
JPB, excellent... acteur.
Rédigé par : Jérôme | 22 janvier 2022 à 20:29
Dans "Un air de famille", tous les acteurs sont excellents. Une histoire de gens ordinaires dans une situation ordinaire et pourtant quel délice que les répliques, un film à voir et à revoir.
JP Bacri, râleur, grincheux, contre les faux-semblants, vous avez raison Monsieur Bilger, de le comparer à Alceste. Bacri était une personnalité vraie qui manque dans ce monde où plus que jamais l'apparence est reine.
Rédigé par : Michelle D-LEROY | 22 janvier 2022 à 18:11
Il est évident que JPB était un grand comédien, mais pourquoi en faire un tel foin alors qu’on vient d’enterrer Sidney Poitier, le premier comédien noir américain à recevoir un Oscar ? Sans évoquer Gaspard Ulliel.
Mais qu’est donc que ce syndrome du pré carré franco-français qui estime que tout ce qui est français est forcément génial ?
Serait-ce parce qu’il est né en Algérie à Bou Ismaïl qu’il serait forcément génial ? Allons, allons. On attend un billet sur la disparition de Patrick Bruel né à Tlemcen…
Une pétition pour le Panthéon ? Molière attendra. Seul Macron en serait capable, Patrick Bruel au Panthéon, c’est 100 000 voix de plus en 2022…
Je l’ai déjà ici, prenez un vol Stockholm, Algésiras, Lisbonne, Rome, Berlin, Séville, Barcelone, et demandez à votre descente d’avion qui est Fabrice Luchini, Gérard Darmon, Jean Dujardin, Belmondo, et même Delon (le seul qui aura réussi à l’international avec Losey, Monsieur Klein) et toute la smala subventionnée du cinéma français, pâles copies de la Royal Shakespeare Company, devenus des princes du cinéma anglais, Peter O’Toole, Richard Burton, John Hurt, morts récemment, et j’en passe.
Toujours cette gloriole franco-française du timbre-poste que nous sommes.
Rédigé par : Savonarole | 22 janvier 2022 à 17:17
À noter le sens rare et recherché du verbe poindre employé à la dernière ligne du billet.
Comme quoi on enrichit aussi son vocabulaire sur le blog de Philippe Bilger.
(Tiens, ça rime !)
Rédigé par : Axelle D | 22 janvier 2022 à 16:08
Là où beaucoup, comme moi, ne voient qu’un excellent acteur, incarnant, au fil de ses prestations, le Français bougon, renfrogné, mais aussi spirituel, sensible et finalement sympathique, notre hôte permet, sinon de découvrir, en tout cas de mieux apprécier à la fois l’homme et l’artiste que fut Jean-Pierre Bacri, grâce à un portrait fouillé qui va bien au-delà de son image publique.
Un portrait qui, surtout, mine de rien, insiste sur la réserve dont il a toujours fait preuve vis-à-vis de l’écueil que trop de ses confrères n’évitent pas : le mélange des genres entre deux scènes : le théâtre et la politique... Dans les deux sphères, il est vrai, les jeux de rôle sont à l’honneur.
Au passif de Bacri : une simple signature de soutien à Hidalgo en 2016. Il n’est pas sûr qu’il l’aurait renouvelée ces jours-ci...
Qui ne se souvient de cette séquence pitoyable d’un Depardieu demandant le micro pour soutenir Sarkozy... avant d’aller se vautrer dans les bras de Poutine, de Montand vantant le communisme avant d’être surnommé « le Reagan français », de la minable Jordana vitupérant contre la police, du « gaulliste » Delon se rapprochant de Le Pen avant de soutenir Sarko puis Boutin...
Les artistes sont des citoyens certes, ils ont à ce titre une totale liberté d’expression... mais peut-être pas celle d’utiliser leur renom pour endoctriner le citoyen sans développer le moindre argument politique digne de ce nom, pas même les éléments de langage fournis par celui ou celle qu’il promeuve. « Je l’aime bien »... Voilà, tout est dit.
Un Ferrat, un Renaud, un Sardou, oui... ils utilisent leur art pour convaincre. Mais pas ces centaines de girouettes qui, pour l’heure, se sont découverts écolos et « défendent la planète »... tout en roulant en Ferrari... quand ils en ont les moyens.
Quant aux politiques, ils ne valent pas plus cher que leurs chantres quand ils vont quémander leur soutien et les exhibent comme de rutilants trophées.
Jean-Pierre Bacri s’est également tenu éloigné d’un autre écueil qui, lui aussi, est tentant, mais dangereux pour l’artiste : la télévision. À la lecture de son CV, on s’aperçoit qu’il n’a pas tourné un seul téléfilm de 1990 à 2014 ! Et que son « palmarès audiovisuel » comporte essentiellement des captages de pièces de théâtre et deux séries documentaires.
Une longue diatribe contre l’appétit vorace de la TV pour les artistes qu’elle consomme encore tendres, puis jettent sans ménagement, serait ici hors sujet. Hormis les grands noms qui ont établi leur réputation sur les planches ou dans les studios de cinéma bien avant de fréquenter ses plateaux, combien d’artistes ont su tirer profit de leurs passages sur le petit écran pour s’installer dans une longue carrière ? Quelques-uns, au tournant des années 70 : Mireille Mathieu, Sheila... Pas même Johnny qui doit plus à ses multiples concerts qu’à Maritie et Gilbert Carpentier... Qui se souviendra dans cinq ans qu’une certaine Marghe a été la lauréate 2021 de The Voice ?
Pour plaire, la télévision a sans cesse besoin de sang neuf. Le téléspectateur est un blasé qu’il faut surprendre, dont il faut retenir l’attention par des visages nouveaux, provoquer l’émotion par des performances originales. Du « Vu à la télé », oui... Mais du « Revu à la télé », ça ne marche pas... Qu’importe le talent, l’important, c’est l’audience ! Pour désigner les programmes dits artistiques, ne parle-t-on pas d’« émissions de flux » ?... Le flux, ça coule, ça disparaît, ça se noie...
Bref, Jean-Pierre Bacri a su faire son bonhomme de chemin sans ces paillettes éphémères, grâce à ses seules qualités d’acteur et d’homme. D’autres que lui ont mené ou mènent aussi une belle carrière en prenant comme lui grand soin de rester eux-mêmes. Eux aussi conserveront des fidèles tels notre hôte qui, pourtant, ne ressemble pas à l’ami qui lui manque. Avez-vous déjà entendu Philippe bougonner quand Pascal Praud le contredit ?
Rédigé par : Serge HIREL | 22 janvier 2022 à 15:40
JPB est dans la lignée des Johnny et autres artistes franco-français.
Il faut savoir ouvrir les fenêtres, en grand, pour respirer, pour vivre en immersion la vraie vie, Vittorio Gassman pour guide, sa filmographie gigantesque, une fresque immense de la vie des gens.
Jamais films ne sont restés aussi actuels, universels et pourtant si lumineux et lucides.
J'en citerai deux au moins qu'il faut avoir vus, mais sans faire de l'ombre aux autres, au contraire il les met aussi plus en valeur.
Courez voir "Parfum de femme" ou "le Fanfaron", ou... enfin tous sans exception, derrière tout cela une pléiade de réalisateurs, un cinéma de la vie, des Victor Hugo de la pellicule.
Au fond un cinéma qui nous ressemble, sans affect, le plus beau cinéma du monde... Bon là j'exagère un peu, mais sans lui, l'image et l'histoire du film seraient un peu comme le paralytique sur son fauteuil, aller voir, et "lève-toi et marche !", le miracle assuré.
Rédigé par : Giuseppe | 22 janvier 2022 à 15:07
@ Achille 10h11
"Le talent d’un acteur comme J-P Bacri se révèle surtout par les petites phrases cultes du dialoguiste chargé de ciseler les répliques."
Surtout quand c'est Bacri qui en est l'auteur avec Agnès Jaoui !!
Rédigé par : caroff | 22 janvier 2022 à 14:57
Bel hommage. Partagé.
Film culte (pour moi): "Le Goût des autres". À revoir. Premier film d'Agnès Jaoui, écrit par le couple, et qui obtint 4 César plus une nomination aux Oscars... Quel talent !
Rédigé par : Herman Kerhost | 22 janvier 2022 à 14:40
Cher Patrice,
Je me désolais de notre différend politique… voici que s'ajoute maintenant le culturel !
Décidément le net n'est pas le meilleur milieu pour cultiver l'amitié.
Je vais m'efforcer de ne pas vous lire… je crois que c'est le mieux !
Bonne journée à vous
Rédigé par : Bill Noir | 22 janvier 2022 à 12:15
Le talent d’un acteur comme J-P Bacri se révèle surtout par les petites phrases cultes du dialoguiste chargé de ciseler les répliques.
Bernard Blier, Lino Ventura et quelques autres doivent leur notoriété en grande partie à Michel Audiard dont la virtuosité n’a jamais été égalée depuis.
Rédigé par : Achille | 22 janvier 2022 à 10:11
Entre regarder un film payant avec Jean-Pierre Bacri et un film avec Omar Sy, même en étant fortement rétribué, pour la peine, je puis vous assurer que le choix est arrêté et irrévocable. Et la couleur de peau n'a rien à voir.
Ceci dit, si J-P B était un acteur tel que les cinéphiles sérieux adorent, il n'en n'était pas moins pour autant exempt de reproches en matière de messages subliminaux qu'il faisait passer pour le compte de la bien-pensance. Dans le film « Le Goût des autres » il tient ouvertement des propos homophobes devant une brochette d'homosexuels (pardi). Ensuite, très gêné, il présentera bien évidemment des excuses, s'abaissera plus bas que terre en se faisant admonester par ses victimes qui contrairement à ce qui se passe dans la réalité, lui pardonneront volontiers, après toutefois lui avoir fait la morale. Leur morale. Là, ce n'est plus une ficelle. C'est du hauban !
Le film très drôle « Le Sens de la fête » fait carrément l'apologie de la diversité ethnique, au point qu'il est permis de se demander si aujourd'hui un scenario « casté » 100 % race blanche est encore imaginable. Dans ses entretiens, l'acteur n'hésitait pas à pourfendre ce qu'il appelait l'extrême droite. Gros cons, gros fachos, des propos qui revenaient souvent dans ses réponses.
Est-ce le rôle d'un comédien, fût-il talentueux, de délivrer ses messages ou ceux pour compte d'autrui ? N'y a-t-il pas abus de notoriété ? Pense-t-il que ses opinions peuvent heurter celles de ses fans ?
Son soutien public, un temps, à l'écervelée Hidalgo, ainsi que ses prises de position, le classent définitivement à gauche. Ce qui est évidemment son droit le plus strict. Reste le devoir de réserve que devrait observer tout artiste, afin de ne pas choquer une partie de ce public dont il a besoin pour subsister sous peine de finir intermittent. Mais là, on aborde les sens de l'intelligence, du pragmatisme et de la neutralité. Et l'on sait pertinemment qu'ils ne sont en rien, hélas, associés au talent. Dommage !
Rédigé par : GERARD R. | 22 janvier 2022 à 10:09
Un de mes amis dieppois m'avait recommandé, comme vous le faites ici, l'émission consacrée à Bacri. Je devais la regarder en replay. Je devais, je n'ai toujours pas. Faudra que...
J'ai vu cinq fois le film de Klapisch, "Un air de famille" (1996) avec Bacri, Catherine Frot, Daroussin... Une merveille. Si ça repasse à ma télé, je crois que je vais le revoir. Chaque minute est à savourer. Ah la mère ! Ah le (bon) fils qui a réussi dans l'informatique et qui passe à la télé !
Rédigé par : Patrice Charoulet | 22 janvier 2022 à 09:16
Hier soir j'ai revu « Pot Bouille »… je suis anéanti par la perfection de cette pléiade d'acteurs de ce temps-là… Gérard Philipe, Danielle Darrieux en tête d'un équipe où il n'y a pas un médiocre.
Il y a bien 50 ans que ce monde a disparu… remplacé par… ceux d'aujourd'hui...
Rédigé par : Bill Noir | 22 janvier 2022 à 08:06