Je commençais à écrire ce billet en espérant que Rayan, ce petit garçon de cinq ans tombé dans un puits au Maroc il y a cinq jours, allait être sauvé, quand j'ai appris avec une infinie tristesse qu'il n'avait pas survécu. Trop tard, trop long, le miracle n'a pas eu lieu.
C'est terrible parce que durant ces quelques journées Rayan a fait battre le coeur de l'univers à l'unisson de celui de ses parents.
Cette tragédie singulière, tellement quotidienne - l'enfant échappant une seconde à la surveillance de son père - a ému parce qu'elle ne relevait pas de la statistique, elle n'était pas noyée dans les drames du monde, de ses morts multiples, de ses souffrances infinies, on ne pouvait pas ignorer que la compassion, la solidarité, l'espérance s'attachaient à une toute jeune destinée pour la sauvegarde de laquelle tant d'efforts et de prières étaient formés.
Comme si l'humanité n'avait attendu que cette malheureuse péripétie qui a trop duré pour prendre conscience de ce qui l'unissait, la rassemblait, le sort d'un petit enfant qui importait soudain beaucoup plus que toutes nos préoccupations sérieuses, politiques ou autres.
Chaque soir le journal télévisé de TF1 consacrait une minute aux efforts des sauveteurs. Haletants, nous suivions leur progression.
Mais l'enfant Rayan n'a pas été sauvé.
Alors que tant d'informations m'auraient normalement inspiré aujourd'hui un autre billet, j'offre celui-ci tel un modeste hommage à ce petit être qui n'est plus.
Toujours les puits. Un autre gosse est mort hors caméras. Des milliers de puits comme ça à l'abandon. C'est aussi une mentalité. Du je-m'en-foutisme généralisé que l'on retrouve dans d'autres domaines.
https://fr.sputniknews.com/20220211/la-mort-du-petit-rayan-devoile-lampleur-du-desastre-des-puits-clandestins-1055093002.html.
J'ai un puits. Profondeur 9 mètres. J'ai penché mes gosses au-dessus de la margelle pour leur montrer le danger. Et depuis que j'ai des petits-enfants "de la ville" j'ai mis au-dessus une grille.
Simple bon sens.
Rédigé par : hameau dans les nuages | 11 février 2022 à 12:51
Et tant s’extasiant d’empathiques émotions devant leur poste de télévision se découvrirent d’une universelle et fraternelle humanité. Quelle époque fabuleuse qui, par la grâce d’un canapé, nous fait nous complaire en notre commune bonté. L’homme est bon, chère âme. Frémis et émeus-toi, ô mon cœur. Et lors, la terre sera sauvée.
Rédigé par : Jean sans Terre | 08 février 2022 à 20:00
Cet événement tragique, sur lequel, en réalité, on ne possède que très peu d’informations vérifiées - circonstances de la chute de l’enfant, péripéties des opérations de sauvetage, instant et causes du décès... -, n’est pas qu’un « fait divers » de plus. En raison de son retentissement, c’est un « fait de société » qui permet une réflexion sur notre rapport à la mort, sur la solidarité humaine, mais aussi sur l’attitude des médias de masse face à de tels drames.
Il faut bien sûr d’abord se réjouir que, dans nos sociétés bouleversées par l’individualisme, puisse encore survenir un formidable élan de compassion tel que celui que nous vivons autour du jeune Rayan et de ses parents. C’est une constante lors d’accidents de ce type, dans lesquels l’homme est englouti par la terre, des catastrophes minières aux spéléologues coincés au fond d’une grotte qu’ils exploraient. On se souvient aussi de l’émotion suscitée par le naufrage d’un sous-marin russe en 2000 et la lente agonie supposée de son équipage.
Un autre point commun de ces drames est que la confirmation des décès ou des sauvetages est souvent précédée d’une période plus ou moins longue d’espoir, de l’attente d’un possible miracle... Un sentiment qui, s’il n’était pas ancré en chacun de nous, rendrait la vie... invivable. Peut-être est-ce cela la raison pour laquelle de telles morts paraissent plus insoutenables que autres, brutales, provoquées par un tremblement de terre, un tsunami, un crash aérien ou un accident de la route.
En revanche, il me semble qu’il faille se poser beaucoup de questions sur le rôle des médias en de telles circonstances... Je mets de côté les réseaux sociaux qui, cette fois encore, ont été égaux à eux-mêmes. Certains commentaires publiés sur le site de France Info avant et après l’annonce de la mort de Rayan font douter de l’intelligence humaine...
Restons-en aux chaînes TV, de France et d’ailleurs, dont certaines ont suivi quasiment en direct le déroulement du drame. Au premier abord, celui-ci, en raison de son caractère local, ne présente pas les critères d’une actualité qui mérite une telle couverture... sauf au Maroc. Mais des images, nombreuses, sont fournies et l’affaire est source certaine d’émotion...
Images... émotion... Ce sont les bases mêmes d’une bonne info TV, c’est-à-dire celle qui maintient le téléspectateur devant son écran, qui le pousse à le regarder plus souvent. Si, de plus, ces images tournant en boucle provoquent une émotion positive, entraînent un mouvement collectif de compassion, ce n’en est que mieux : la chaîne qui les diffuse en boucle profite en quelque sorte d’en être le vecteur et son audience en bénéficie... assurant une croissance de ses revenus.
Le drame d’aujourd’hui s’est déjà produit plusieurs fois, quasiment à l’identique, notamment en 1981, en Italie. Tous les Italiens n’ont vécu pendant trois jours que dans l’espoir, finalement vain, de la survie d’Alfredo Rampi, un gamin de six ans tombé dans un puits artésien profond de 60 mètres. Reportages en direct et en continu de la RAI, déplacement du président de la République, doutes sur les circonstances de l’accident, sauveteurs courageux, mais impuissants... Bref, le triste sort de Rayan est la copie conforme de celui devenu en quelques heures « Alfredino ». Il ne fait nul doute que si, à l’époque, les moyens internationaux de communication avaient été ceux d’aujourd’hui, cet enfant aurait été aussi pleuré dans le monde entier.
Dans un long texte et un français parfois mal maîtrisé, BooWiki, un site communautaire, fait l’historique de cette affaire, mais s’intéresse aussi aux questions annexes et, en particulier, au comportement des médias. À l’époque, ils n’avaient pas à en tirer gloire... Pas plus que ceux d’aujourd’hui, dont beaucoup ne se sont pas posé de questions avant de diffuser la vidéo montrant Rayan, le visage ensanglanté et apeuré, ni celle auscultant de très près la peine de ses parents après l’annonce de sa mort...
https://boowiki.info/art/histoire-de-la-television/alfredo-rampi.html#Voci_correlate
Pour alimenter le débat nécessaire autour de cette course à l’image la plus tragique, on peut aussi faire référence à l’un des premiers films de Kirk Douglas, tourné en 1952, « Ace in the hole », re-titré « The big Carnival » (« Le Gouffre aux chimères » en France). Il y joue le rôle d’un reporter sans scrupule, qui, pour prendre du galon dans sa rédaction, n’hésite pas à retarder le sauvetage d’un homme coincé dans une galerie abritant de vieilles tombes indiennes... « Bad news sells best » (une mauvaise nouvelle, c'est ce qui se vend le mieux), se justifie le « héros »...
https://www.imdb.com/video/vi2991849497?playlistId=tt0043338&ref_=tt_ov_vi
Au Maroc comme en Italie, des secouristes ont affirmé avoir été gênés par les caméras... L’audience ne peut pas se consolider à ce prix, pas plus que grâce à l’exposition malsaine de la douleur.
Une dernière réflexion, sous un tout autre angle : dans la foule des trop nombreux curieux accourus à Ighrane, ceux qui priaient imploraient leur Dieu. « Allah Akbar ! », lançaient-ils, pour lui demander un miracle. Ce même « Allah Akbar » qui glace le sang lors des attentats islamistes... Une même incantation, deux conceptions opposées d’une même foi religieuse... ici, un appel à la miséricorde, dans la rédaction de Charlie Hebdo, au Bataclan, à Conflans, à Nice, à Bruxelles, un cri de haine...
Rédigé par : Serge HIREL | 07 février 2022 à 16:54
Bonjour Philippe,
Bien sûr chère duvent, Oscar Wilde pensait, je n'en doute pas à l'inexistence du dit créateur. Il l'a exprimé ainsi, ayant subi suffisamment le courroux de son époque.
Ce bon mot m'a toujours provoqué le rire. En vous répondant je l'ai encore.
J'ai honte.
Auriez-vous deux trois indulgences à me céder dans votre grande bonté ?
Rédigé par : Jérôme | 07 février 2022 à 14:50
@ Jérôme (@ genau)
« Je ne saurais que plussoyer quand vous dites : "Oui, si le réputé créateur avait mieux calculé ses équations, il aurait évité l'homme".
Notre bon Oscar Wilde avait ce bon mot :
"I think that God, in creating man, somewhat overestimated his ability". »
Si vous aviez mieux observé, vous n'auriez pas manqué de voir l'erreur dans l'énoncé...
Puisqu'en effet, l'Homme a inventé « le réputé créateur » !
En conséquence de quoi il est superflu de penser qu'il existe une majoration de la valeur de la créature, par le créateur et vice versa...
L'homme, petit animal effronté, audacieux, rempli de métis, débordant de courage, plein d'intuition et d'intelligence, par amitié et compassion pour ses congénères moins bien lotis a construit pour eux un conte débordant d'espoir et de justice (divinement violente...) ; en cela l'Homme est merveilleusement grand et aimable.
Il n'est pas sans danger de regarder dans les yeux de la Gorgone, il n'est pas facile de marcher les yeux fermés, il est risqué de réveiller les somnambules, il est mortel de dire la vérité, et c'est ainsi que les hommes vivent, naviguant d'un pays imaginaire vers l'autre, puis, lorsque la nuit tombe et les ensevelit de doutes, de terreur et de désespoir ils se souviennent que tous les maux sont temporaires et que vient pour eux, pauvres malheureux, un paradis d'impressionniste...
Rédigé par : duvent | 07 février 2022 à 11:10
@ Tipaza | 07 février 2022 à 08:56
Vous avez raison.
En tous cas c'est vraiment écrit, vu le nombre de pages d'écritures consacrées à ce fait divers dans Google au point de reléguer le ou la Covid. Tiens c'est vrai ! On n'en parle presque plus dans les médias alors que cela devrait être communiqué de victoire sur communiqué de victoire.
"Étonnant, non ?" dirait monsieur Cyclopède.
Rédigé par : hameau dans les nuages | 07 février 2022 à 10:23
@ hameau dans les nuages | 06 février 2022 à 10:11
"Parce que c'est écrit. Mektoub."
Après les lamentations, tout bon musulman doit dire effectivement Mektoub.
La traduction en usage est celle que vous avez donnée.
Je ne crois pas que ce soit la bonne, Mektoub dans la grammaire arabe est un participe passif, il devrait être traduit par : "C'était écrit ".
Il y a une grande différence entre « c'est écrit » et « c'était écrit ».
« C'est écrit » est plongé dans le temps, ce qui est dans le temps peut être effacé dans le temps.
« C'était écrit » est plongé dans l'éternité, ou mieux dans l'intemporalité d'Allah, qui est en dehors du temps.
Ce qui est en dehors du temps a un caractère inexorable, contre lequel on ne peut rien.
Il ne s'agit pas seulement de querelle de linguiste, il faut comprendre que pour les islamistes, cette intemporalité, cette inéluctabilité leur donne la force de combattre puisqu'ils pensent que leur victoire "ÉTAIT" écrite. C'est cette conviction qui leur permet le sacrifice suprême.
Rédigé par : Tipaza | 07 février 2022 à 08:56
@ genau
Je ne saurais que plussoyer quand vous dites : "Oui, si le réputé créateur avait mieux calculé ses équations, il aurait évité l'homme".
Notre bon Oscar Wilde avait ce bon mot :
"I think that God, in creating man, somewhat overestimated his ability".
Rédigé par : Jérôme | 07 février 2022 à 07:07
La fascination de l’écran TV sur cette affaire élimine toute référence à des drames identiques de par le monde entier.
Ce cas n’est pas le premier. Négligence des parents, inconscience totale des DDE locales, boucher les trous ne leur vient pas à l’esprit. Comme le suggère Achille.
On ne réagit qu’au dernier cas qui nous est offert, une vidéo propre à faire pleurer toutes les chaumières. Syndrome du Breaking News, pleurer sur son divan…
Pourquoi s’émouvoir à ce point de ce drame au Maroc, alors que nos voisins espagnols ont vécu la même chose ?
https://www.lepoint.fr/europe/espagne-julen-l-enfant-tombe-dans-un-puits-n-a-pas-survecu-26-01-2019-2288967_2626.php
Rédigé par : Savonarole | 06 février 2022 à 19:05
Merci M. Bilger pour cet émouvant billet. La mort d'un enfant est un drame et parents et grands-parents se sentent concernés car un instant d'inattention et c'est l'accident.
Tout a été mis en place par les sauveteurs, mais évidemment on pensait tous qu'ils allaient réussir. Après l'espoir, le désespoir des parents. Je les plains de tout mon coeur.
Rédigé par : Michelle D-LEROY | 06 février 2022 à 19:04
Paraîtrait que ce type d'orifices abandonnés pullule dans certaines régions, ça serait l’occasion de mettre le compteur à zéro... Condoléances et sympathie..
Rédigé par : Louis | 06 février 2022 à 17:26
@ sylvain | 06 février 2022 à 11:23
« Achille qui s'inquiète de la santé du puits, fallait la sortir celle-là ! LOL !
Audiard au s'cours ! »
Je ne sais pas avec quelle daube vous carburez depuis quelque temps, mais elle attaque sacrément vos facultés mentales.
Comme dirait Audiard, « il y a de la pomme dedans, mais il y a aussi autre chose ! ».
Faites gaffe quand même, car comme c'est parti vous ne tiendrez pas jusqu'au mois d'avril. Ce serait dommage !
Rédigé par : Achille | 06 février 2022 à 17:22
J'ai suivi comme tout le monde le processus de sauvetage de ce petit enfant. Je fus glacé lorsque j'ai vu, à deux reprises, cet enfant au fond de ce puits que des caméras on pu filmer, avant que le monde entier n'apprenne la terrible nouvelle.
De l'oxygène et de l'eau ont été mis à sa disposition pendant ces quatre jours, mais à cinq ans, a-t-il simplement pu boire de l'eau ?
J'ai tant espéré, mais en vain, j'ai appris son décès hier soir, assez tard, avec une grande tristesse.
On peut toujours s'apercevoir en pareils cas de notre dénominateur commun, à nous tous, à savoir notre humanité, il n'y a pas de politique ou de géopolitique en pareilles circonstances.
Le monde arabe était suspendu à ce petit village marocain, l'Europe et même le monde entier.
L'humanité a rassemblé l'Humanité, cela démontre bien que derrière les enjeux primordiaux qui nous entourent, il ne faut jamais oublier ce que nous sommes vraiment, des êtres humains.
Rédigé par : Cyril Lafon | 06 février 2022 à 17:10
Toujours la compassion exotique ! C'est reparti pour un tour. Pourtant, j'ai compati moi aussi au drame de ce petit garçon. Et je compatis d'autant plus qu'enfant, en jouant dans une petite grotte, je suis resté coincé dans un boyau où des camarades de même gabarit que moi m'avaient pourtant précédé sans problème. Je suis entré dans une panique sans nom qui paralyse tout raisonnement et n'ai dû mon sauvetage qu'aux heureuses interventions du groupe qui m'accompagnait. Ce jour-là, j'ai découvert ma propension à la claustrophobie, qui se rappelle à mon très mauvais souvenir dès que je dois emprunter un ascenseur ou pire... subir un scanner.
Au-delà de ces considérations personnelles, je dois déplorer que je suis toujours sidéré par la facilité des gens à s'émouvoir du malheur des autres, lorsque des drames surviennent, de préférence loin de chez eux et frappent des victimes - étrangères est un plus - qu'ils ne connaissent pas et ne connaîtront jamais. Tandis qu'ils ferment obstinément et insensiblement les yeux sur le calvaire de tant de personnes beaucoup plus proches, plus accessibles, qui tentent de survivre, en bas de chez nous, dans une cave sordide ou dans la rue à même le sol. Pour nos laissés-pour-compte, indigènes donc - je n'oserais : compatriotes - aucune commisération, pas la moindre attention. Froideur et indifférence sont de mise, sont la règle ! Quand on ne leur exprime pas, carrément, de l'hostilité. Vivement Zemmour président ! À l'en croire, sur le volet social, lors de son meeting à Lille.
Quelle hypocrisie ! Quel manque d'humanisme ! Qui s'il était inné et donc sincère, s'exprimerait fraternellement avant tout, envers la misère de ses semblables de proximité. Celle que l'on côtoie inéluctablement chaque jour. Mais cela impliquerait des actions concrètes dans le chef de ces miséricordieux à géométrie souvent variable. Tandis que là, rédiger quelques hommages sur les réseaux sociaux, et SURTOUT les partager, ça ne mange pas de pain, ça donne de vous l'image d'une « belle personne » et cela peut se faire confortablement installé, depuis son fauteuil. Dans le meilleur des cas, il se trouvera bien quelques agitateurs de consciences - surtout celles des autres - pour organiser tel événement-hommage, de préférence très puéril, genre bougies, fleurs et nounours, en n'oubliant pas d'immortaliser consciencieusement sa propre participation, ô combien altruiste et de re-partager le tout. Que le monde sache. Ouf ! Les sentiments humains et tendance ont bien été exprimés, la miséricorde, sincère ou non, abondamment exhibée, ainsi que chacun a bien pu le voir. Il faut à présent reprendre la vie, qui elle continue et qui fera, dans 24 heures, que le petit Rayan aura trépassé depuis fort longtemps déjà. Puisse-t-il par la grâce du dieu qui incarne le mieux ses convictions religieuses, reposer en paix.
Rédigé par : GERARD R. | 06 février 2022 à 14:51
Nous avons tous suivi cette triste tragédie, d'un bout de la planète à l'autre, montrant que devant le drame nous sommes tous frères et soeurs.
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@ Ninive
C'est à la fois le Claude et le Mohammed en moi qui ont espéré que ce petit être puisse survivre et savoir que nous voulions qu'il grandisse et apprécie le beau pays qui est le sien et qu'il sache que des millions de chrétiens ont prié pour le petit musulman qu'il était !
Rédigé par : Claude Luçon | 06 février 2022 à 14:23
J’ai été ému aussi, j’espérais comme tout le monde un dénouement heureux.
Mais pourquoi une telle émotion ?
Notre société du bonheur ne se construit-elle pas sur le malheur, la misère, les mauvais traitements, la famine... de millions d’enfants ?
Ils souffrent et meurent loin des caméras, eux, loin de notre émotion...
Rédigé par : Denis Monod-Broca | 06 février 2022 à 14:12
Les moyens déployés pour tenter de le sauver sont l'honneur des hommes, on ne laisse personne derrière au désert, une signature d'ici, dans les commentaires, en a fait l'expérience, rien que pour ça, quoi qu'on pense de ses idées, un respect, qui pourrait être éternel, s'impose et plane au-dessus de sa personne.
Cela nous aura rappelé le courage d'une jeune fille colombienne qui endolorit notre jeunesse.
Voir le petit gars dans l'infrarouge faire des gestes pour se retourner, pour ne pas s'enfoncer dans l'obscurité, serre la gorge instantanément, malgré la sensation que tout était joué (ce qui releva les glissières et patins de l'émotion, c'est terrible, je sais bien).
Cela ne relativisera pas la mort de Rayan, mais trop d'enfants se blessent gravement ou décèdent encore lors d'accidents ménagers, c'est bête de le voir écrit comme ça noir sur blanc, pourtant les stats parlent.
L'enfance est le moment des grands tests, des grandes attentes, un âge tendre souvent fort devant le foyer brûlant de l'expérience qui s'offre, prêt à la cuire, dans le jeu accepté du risque, paré ou pas.
Comencini dans son beau "L'incompris", 1966, avait essayé de le montrer avec l'épisode de l'audaciomètre, un défi qui s'instituait entre deux jeunes frères.
Roeg aussi dans "Don't look now", 1973.
Fallait-il laisser la jeune fille de la famille éprouver le danger, jouer autour de l'étang, seule, près des yeux fermés des parents plongés dans leurs travaux intellectuels, loin de leurs coeurs pourtant ouverts à tout événement ?
Les enfants nous apprennent beaucoup, protégeons-les mieux.
Rédigé par : xavier b. masset | 06 février 2022 à 12:35
Le même jour, cinq enfants ont perdu la vie dans un accident sur un château gonflable, en Australie. Qui les pleure ?
La mort de l'enfant marocain nous émeut parce que médiatisée, à raison, mais de façon ressemblant à l'entreprise de terreur autour de la Covid.
Il en fut de même en Italie, jadis, où l'enfant fut néanmoins sauvé ; je crois me rappeler.
On peut faire de l'absolutisme compassionnel, comme Raoul Peck qui réduit au génocide toutes les actions des Européens et Américains par ricochet dans la conquête des territoires. Il n'a pas tort, mais effleure à peine l'esclavage arabe, insiste sur Hitler mais gomme totalement le génocide ukrainien des vaillants soviétiques. Communisme, pas touche, sacré, le léninisme, encore plus horrible que son élève nazi.
Et nous alors, chaque enfant n'est-il pas le nôtre ? Pourquoi vouloir beaucoup de monde pour beaucoup produire, si ce n'est pour faire de l'argent, des profits, de l'autorité, du pouvoir, surtout du pouvoir ? Pourquoi obéissons-nous à des financiers gominés si ce n'est pas goût de la possession ou de l'autorité à conquérir sur les autres ?
Oui, si le puits avait été bouché, l'enfant serait vivant, oui, il resterait exposé aux voitures, aux guerres, aux épidémies.
Oui, si le réputé créateur avait mieux calculé ses équations, il aurait évité l'homme.
Rédigé par : genau | 06 février 2022 à 11:38
@ Achille
"...révolté que ce puits désaffecté n’ait pas été bouché. Sans doute le sera-t-il désormais, mais trop tard !"
Achille qui s'inquiète de la santé du puits, fallait la sortir celle-là ! LOL !
Audiard au s'cours !
Rassurez-vous Zemmour va venir le reboucher, ce sera son prochain travail d'intérêt général pour expier ses propos haineux fascistes et racistes ; non mais ! m'enfin !
BEN VOYONS !
Rédigé par : sylvain | 06 février 2022 à 11:23
Le monde entier est évidemment choqué par la mort du petit Rayan.
Par contre j'ai vomi quand un invité gauchiste a comparé ce fait divers tragique à celui du petit Syrien alibi sur une plage dont s'est servi machiavéliquement cette ordurerie médiatique macronienne pour justifier et accepter de force l'invasion des migrants.
Ce malheureux petit enfant étendu sur la plage n’était qu’un jouet aux mains des ONG, des reporters gauchistes, des scénaristes larmoyistes victimistes repentistes et toutes ces assoçs mafias qui se frottaient les mains et tenaient enfin un bon prétexte pour diaboliser l'extrême droite raciste fasciste qui s’opposait à cette invasion programmée par la macronie islamiste.
Images en boucle destinées à nous culpabiliser, nous faire nous repentir, nous faire taire, le corps de ce petit malheureux a été ignoblement exploité sur place, postures, positions, plans larges, par ces vautours infects gauchistes afin de donner l'image la plus choquante aux infos.
La mémoire d'Aylan le petit syrien a été profanée par ces charognes islamogauchistes mais souhaitons-lui de reposer en paix quand même, il n'est pas responsable de l'immense bêtise humaine surtout la gauchiste, tout comme ce malheureux Rayan envers qui on a pu voir la réalité de la compassion et des émotions mondiales en direct.
Mais rassurons-nous, les charognards merdias aux ordres du pouvoir islamo-immigrationniste vont nous pondre, grâce à ce fait tragique, des débats houleux sur la responsabilité de Zemmour dans cette affaire.
Audiard le disait : « les cons ça ose tout ! ». Ils sont même surdoués !
Rédigé par : sylvain | 06 février 2022 à 11:15
Merci tout simplement, Philippe, pour ce billet. Ce drame ramène à la vraie vie, loin notamment du spectacle quotidien et attristant de notre campagne électorale.
Rédigé par : Michel Deluré | 06 février 2022 à 10:17
Selon le catéchisme de l’Église, à sa mort, l'âme de l'enfant « va à la rencontre de Dieu, tout en demeurant en attente d’être réunie à son corps glorifié ».
Le père Brune nous dit aussi que ce corps continue à grandir, et qu'on peut ainsi le rencontrer lorsqu'il est bien plus grand.
Puisse un prêtre quelle que soit la religion, le dire à son malheureux père, pour qu'il puisse le rejoindre par la prière dans une rencontre astrale.
P.-S.: c'est l'enfant qui interviendra pour délivrer son père de sa culpabilité, ce n'est peut-être qu'alors que son âme sera libérée de son attrait de la terre. L'âme apparaît le plus souvent dans un songe sous la forme d'une effigie telle qu'on les voit sur les pièces de monnaie.
Rédigé par : Xavier NEBOUT | 06 février 2022 à 10:11
@ Achille | 06 février 2022 à 07:31
Mektoub !
Il n'y a que que ce puits non bouché qui vous choque ? Mais c'est la quintessence de leur comportement civilisationnel: "Dieu y pourvoira".
S'il n'y avait que ce puits non bouché ! Mais vous n'avez pas regardé autour de ce puits ? En pleine journée des centaines d'hommes assistant au spectacle, agglutinés, gênant les secours, pas une seule femme.
Je connais un Marocain devenu artisan plombier après avoir eu des petits métiers. Quand j'entendais "On demande Momo" à l'accueil de la grande surface alimentaire que je fréquente, je ne savais pas que c'était lui. Puis je l'ai connu lors d'un petit chantier. Sa famille lui demande de revenir au pays maintenant. Il ne veut pas. Il m'avait expliqué qu'il serait le dindon de la farce communautaire à entretenir les cousins et le chef de village réclamant son bakchich pour tout chantier.
Parce que c'est écrit. Mektoub.
Rédigé par : hameau dans les nuages | 06 février 2022 à 10:11
Nous ne pouvons qu’être bouleversé par la mort tragique du petit Rayan mais aussi et surtout révolté que ce puits désaffecté n’ait pas été bouché. Sans doute le sera-t-il désormais, mais trop tard !
Rédigé par : Achille | 06 février 2022 à 07:31
On a le coeur serré en imaginant cet enfant agonisant tout seul au fin fond de ce puits, sa souffrance, sa terreur, ses cris et ses appels au secours demeurés vains. Pauvre petit ange ! Et quelle douleur pour les parents après ces cinq jours d'attente, d'espoir et d'insupportable angoisse !
Quel affreux dénouement !
Rédigé par : Axelle D | 06 février 2022 à 00:45