Il y a des affaires criminelles qui commencent mal sur le plan médiatique et parfois même pour l'essentiel judiciaire. On ne sait pourquoi, une focalisation qui devient vite délirante sur un suspect, un mis en examen, un accusé, au point d'entraîner des conséquences délétères : traiter artificiellement d'extra-ordinaires une procédure, puis un procès, contre l'obligation, comme l'avait enseigné le procureur général Pierre Truche, d'appréhender de manière ordinaire quelque matière criminelle que ce soit.
Il y a eu la folie médiatique autour de Jonathann Daval, favorisée par l'un de ses avocats et l'étrange et complaisante exposition des parents de la victime.
Il y a, depuis le début du procès de Nordahl Lelandais pour le meurtre de la toute jeune Maëlys, des comptes rendus médiatiques à foison allant jusqu'à interviewer la soeur de celle-ci en compagnie de son avocat sur TF1.
Je ne peux que renvoyer au billet que j'ai écrit le 23 novembre 2020: "Jonathann Daval : procès d'un procès ?"
Celui-ci met surtout l'accent sur l'obsession des parties civiles d'obtenir de la part des accusés une vérité complète et définitive sur ce qu'ils ont perpétré, alors qu'eux-mêmes ne désirent pas être à leur service et que parfois même ils sont ignorants de leurs ressorts profonds.
On attendait de Jonathann Daval, on attend de Nordahl Lelandais, la clé des mystères criminels et il est évident que comme souvent, voire toujours, la déception sera aussi vive du côté des familles de victimes que leur espérance était forte et leur douleur violente.
Cette médiatisation obscène - quelques hebdos, dont Marianne, sauvent l'honneur - amplifie l'expression d'un désir de vérité qui ne sera jamais satisfait dans sa plénitude et donc suscitera une terrible déception, accroissant le chagrin de la perte irréparable et peut-être aussi le ressentiment contre une peine pas assez extrême.
J'entends bien qu'il est dur, voire impossible pour les sinistrés à perpétuité d'un crime qui les a dépossédés d'un être cher, pour les amis d'un accusé qu'ils disent avoir connu sous un autre jour, de ne pas s'abandonner à la colère naturelle contre celui qui saurait toute la vérité mais ne voudrait pas la dire.
Qu'il la taise par sadisme ou par ignorance de ses tréfonds obscurs, surtout qu'on ne fasse pas de lui l'arbitre des révélations et de l'exemplarité d'un procès. Il n'a pas à gouverner ni à administrer des débats que son crime a imposés.
Il ne sera jamais un sauveur. Après avoir été un fossoyeur.
@ Patrice Charoulet | 19 février 2022 à 08:39
Personnellement je trouve cet étalage médiatique à la sortie du procès totalement indécent.
L’avocat de la mère, puis celui du père (car ils sont désormais séparés), l’avocat de Lelandais le célèbre Me Jakubowicz qui nous a fait son petit numéro de sensiblerie.
Et surtout, la mère de la petite Maëlys, puis sa sœur, puis le père qui exprimaient dans un langage maladroit leur satisfaction sur le verdict qui a été prononcé.
Franchement cela m’a donné la nausée. Que sont devenus nos médias?
Rédigé par : Achille | 19 février 2022 à 09:42
Hier, tout le monde, y compris la famille de la victime, a exprimé sa satisfaction en entendant "perpétuité" puis "peine incompressible de 22 ans".
Remarques.
1. Il est en prison depuis quatre ans, et sera dans la rue dans 18 ans.
2. La peine incompressible aurait pu être de 30 ans, si l'on avait pu prouver qu'il y avait eu viol, avant le meurtre.
3. L'avocat général a requis, nous dit-on, le maximum possible.
4. Le meurtrier n'a pas tué cette petite fille parce qu'elle pleurair dans sa voiture. Il l'a violée, puis tuée.
5. Il fallait requérir une peine incompressible de trente ans.
Rédigé par : Patrice Charoulet | 19 février 2022 à 08:39
@ Axelle D | 16 février 2022 à 00:56
Je partage totalement votre point de vue sur l’aide qu’apportent même des inconnus à ceux qui vivent une tragédie. L’attitude de certains médias, qui utilisent cette compassion naturelle pour faire progresser leur audimat et donc leur chiffre d’affaires, n’en est que plus critiquable.
Il arrive donc que nous puissions nous entendre...
Rédigé par : Serge HIREL | 16 février 2022 à 11:32
@ Serge HIREL | 15 février 2022 à 17:04
Je souscris totalement à votre analyse concernant le rôle intéressé et parfois trouble des médias.
Il n'empêche que quel que que soit le drame auquel l'on se trouve confronté, le cataclysme qui s'est abattu sur vous ou l'un de vos proches, l'attention des autres, leur compassion, leur affection alliée à mille petits signes d'amitié, y compris venant parfois de parfaits inconnus ou d'étrangers du bout du monde, voilà qui vous fait du bien, vous met du baume au coeur et contribue à vous sentir moins seul.
Ce que les chrétiens appellent communier dans la douleur et permet de se régénérer et retrouver des forces pour rebondir et aller de l'avant !
Rédigé par : Axelle D | 16 février 2022 à 00:56
@ Axelle D | 14 février 2022 à 18:32
Je vous accorde qu’après l’annonce du décès du petit Rayan, la séquence « enterrement » a été expédiée en dix minutes chrono... Et pour cause : ces images étaient les dernières qui pouvaient entretenir l’émotion. Mon propos visait l’ensemble du drame, de l’arrivée des secours à la remontée du corps, en passant par des commentaires successivement optimistes et anxiogènes et des images éthiquement discutables.
Vous verrez qu’il en sera de même dès vendredi, lorsque Lelandais aura été condamné. Les parents et les proches de Maëlys iront chaque jour la pleurer en l’absence de toute caméra... Sauf, peut-être une fois par an, à la date anniversaire de sa mort. Quelques photos dans « Paris Match » dans le meilleur des cas...
L’émotion collective est un sentiment qui se provoque aisément, mais qui ne s’entretient qu’à force d’incessantes piqûres de rappel. Lesquelles, pour ce qui concerne la TV, s’administrent via des « journaux », des « flash » et des « urgent »... encadrés de messages publicitaires.
Dans mon propos, je ne mets pas en cause le téléspectateur. Son émotion est sincère et légitime. À la vue de tels drames, n’importe quels parents s’identifient à ceux de Rayan, à ceux de Maëlys. Mais je suis loin d’être sûr que la démarche des directions des chaînes TV soit aussi pure, sans arrière-pensée, que celle de leurs téléspectateurs. Je suis même assez persuadé que leur centre d’intérêt est avant tout la courbe de l’audimat. Ce qui ne veut pas dire que, sur place, les journalistes ne sont pas sincèrement émus et que leurs propos sont surjoués.
Rédigé par : Serge HIREL | 15 février 2022 à 17:04
@ Serge HIREL | 13 février 2022 à 19:25
Objection monsieur. À aucun moment il ne fut question du décès de Rayan pour sensibiliser les foules, mais uniquement de son tragique accident et de la mise en oeuvre de tous les moyens possibles pour le sauver et le sortir de ce puits bien vivant !
C'est ainsi que nous fûmes nombreux cinq jours durant, anonymes, jeunes ou vieux, parents, grands-parents etc. à espérer et parfois prier pour que le miracle se produise !
Toute la différence est là ! Entre ceux qui exploitent la mort et ceux qui croient et espèrent en la vie !
Rédigé par : Axelle D | 14 février 2022 à 18:32
Est-il nécessaire de refaire le procès des médias assoiffés de drames aussi effroyables que celui qu’a enduré Maëlys et vivent aujourd’hui et pour toujours ses parents, ses proches et ceux du meurtrier qui, jamais, ne comprendront, ni ne pardonneront à celui-ci, qu’il soit allé ou non jusqu’au tréfonds de lui-même pour tenter de l’expliquer, qu’il masque volontairement ou involontairement une partie de la vérité par honte de lui-même ou par calcul ?
La semaine dernière encore, après le décès surmédiatisé du petit Rayan, on a constaté que rien n’arrête certains d’entre eux quand il s’agit de surfer sur l’émotion, parfois sincèrement envahis par l’élan populaire de solidarité envers la victime et ceux qui la pleurent, trop souvent vulgairement mus par la perspective moins avouable de profits sonnants et trébuchants.
On pourrait encore une fois instruire ce procès qui doit conduire à la condamnation des médias en tentant de mettre à jour la combinaison de circonstances qui fait que certains crimes odieux n’attirent pas chroniqueurs, micros et caméras, alors que d’autres font immédiatement les « unes ».
Un « fait-diversier » local plus fouineur que d’autres ? Un enquêteur un peu plus bavard que d’autres ? Une victime plus touchante que d’autres ? Une instruction plus complexe que d’autres ? Des rebondissements plus inattendus que d’autres ? Des parties civiles, par détresse, et leurs avocats, par stratégie, plus enclins à s’épancher que d’autres ?
Parfois un creux dans l’actualité - l’affaire Dominici, le 4 août 1952, fut le feuilleton de l’été -, voire le lieu du forfait - l’assassinat de trois Britanniques dans le Luberon attire plus qu’un cadavre sur un terrain vague de Dunkerque... Mais toujours une ou des victimes plus fragiles et innocentes que d’autres et un ou des meurtriers plus odieux que d’autres...
On pourrait aussi encore une fois tenter de trouver des circonstances atténuantes aux médias en invoquant le goût du public pour les crimes de sang. Les plus âgés d’entre nous se souviennent que France Soir a construit son succès jamais égalé - plus d’un million d’exemplaires quotidiens - en grande partie grâce à une bande dessinée intitulée « Le crime ne paie pas » qui relatait des affaires criminelles réelles.
On pourrait... mais le public n’a connaissance d’un crime que par l’intermédiaire des médias, qui, à aucun moment, ne peuvent être dégagés de leurs responsabilités. D’autant plus que beaucoup d’entre eux ne se contentent pas d’informer : ils enquêtent, ils jugent, ils condamnent, au mépris de l’éthique professionnelle et du préjudice qu’ils portent à la justice en imitant, en jouant son rôle, de l’instruction à l’application de la peine, sans pour autant respecter comme elle le cadre strict du droit, en particulier la présomption d’innocence.
D’année en année, avec une formidable progression depuis l’apparition des réseaux sociaux, sans pouvoir à aucun moment s’exonérer de la moindre disposition du Code, entravée aussi par un manque de moyens ralentissant son action et l’idéologie de certains magistrats, la justice doit travailler de plus en plus sous le feu de la critique, sous le joug de l’opinion publique et, parfois, sous la contrainte d’une classe politique trop sensible aux remous de l’actualité chaude...
Ici et là, on entend monter des voix qui préconisent des peines automatiques et des jugements prononcés en fonction de la gravité des faits sans prise en compte de la personnalité de l’auteur. On lit également que le rôle de la justice est avant tout d’entendre et d’apaiser les victimes, alors qu’il est aussi, depuis toujours, de protéger la société et de punir l’accusé en son nom.
Les temps sont-ils venus de bouleverser ses missions et ses règles ? Certainement pas. Il faut au contraire les renforcer en éloignant d’elle ces écueils apparus sur sa route. Bien sûr, il est hors de question de poser de nouvelles limites à la liberté des médias... mais l’on pourrait par exemple faire mieux respecter le secret de l’instruction par les journalistes... mais aussi par certains personnels de justice qui, aujourd’hui, se cachent à peine de le violer.
Quant aux procès, peut-être faudrait-il, pour assurer une meilleure sérénité des débats, recourir plus souvent au huis clos strict, sans exception en faveur des médias, en particulier lorsque la victime est mineure ou le désire...
On pourrait aussi s’interroger sur les inconvénients inhérents à leur durée. Fallait-il trois semaines pour juger Lelandais, qui a eu ainsi tout son temps pour torturer la famille de Maëlys ? Fallait-il laisser plus de cinq heures à Abdelslam, le terroriste du Bataclan, pour prétendre qu’il ne l’est pas ? Il y a un juste milieu entre un procès expéditif et une justice bienveillante envers l’accusé.
Sans être liberticides, ces mesures répondraient en partie au souci justifié de notre hôte de juguler une « médiatisation obscène » de certaines affaires, mais aussi de permettre à la cour de conserver la totale maîtrise du procès. Si le désarroi des parties civiles est respectable et doit être écouté très largement, elles ne doivent pas pour autant pouvoir décider du verdict par un recours extravagant aux médias. Si sa parole doit être entendue, l’accusé, lui, ne doit jamais être mis en situation d’être le maître des horloges, « le sauveur » de son procès.
Le suspense organisé par la défense et les médias autour des aveux incertains de Lelandais était indécent et le restera jusqu’à l’heure du verdict... qu’il faut espérer le plus sévère possible.
Rédigé par : Serge HIREL | 13 février 2022 à 19:25
@ vamonos | 13 février 2022 à 06:29
Je me faisais la même réflexion au sujet de l'affaire Gabrielle Petito-Brian Laundrie aux USA il y a quelques mois. Il s'agit d'un très jeune couple d'amoureux partis dans une camionnette transformée en camping-car visiter les parcs nationaux aux USA. Ils relataient leur périple et l'illustraient par des vidéos sur Internet. Un jour la mère de Gabby n'a plus de nouvelles, en dehors de quelques messages dont elle ne reconnaît pas le style. Elle attend quelques jours dans une angoisse grandissante, s'adresse à la police, et apprend que Brian est rentré depuis plusieurs jours chez ses parents en Floride avec le camping-car, sans la jeune femme. Il a pris un avocat et ne veut répondre à aucune question. La police le surveille mais n'a jusque-là aucun motif suffisant pour l'incarcérer.
Mais elle retrouve bientôt les restes de Gabriella, étranglée, dans un canyon du Wyoming. Le garçon a alors disparu, il est parti au nez et à la barbe de la police, camper dans une immense réserve marécageuse infestée d'alligators et d'araignées toutes plus dangereuses les unes que les autres. On découvre qu'au cours de leur périple, le couple avait été interrogé et séparé par la police une nuit pour avoir été vu se bagarrer pendant que Brian était au volant. Il l'avait giflée, elle l'avait griffé. Toute l'intervention a été filmée par la police. La frénésie médiatique redouble, et le suspense ; la police trouve finalement le corps de Brian, suicidé, avec une lettre d'adieux à ses parents, dans laquelle il explique que le stress de sa relation avec Gabby était plus qu'il ne pouvait en supporter. Il a honte. Tout le monde s'interroge, on met en cause son narcissisme, la maltraitance des femmes en couple, la police qui n'a pas compris que Gabby vivait avec un tueur ; tout y passe. Les émissions se succèdent, on interroge les parents, les voisins, les criminologues, des enquêteurs, des juristes. Elle était si jolie, ils s'étaient rencontrés au lycée, Brian est un monstre et un lâche. Encore un féminicide, la police n'y connaît rien et n'a rien empêché quand il en était encore temps.
Je lis par hasard il y a quelques jours que d'après une parente, Brian avait déjà étranglé Gabby sous l'emprise de la drogue au cours d'étreintes amoureuses ; elle en avait réchappé cette fois-là. Voilà qui change la perspective. Mais cela n'a jamais été mentionné à propos de ce drame. Peut-être veut-on éviter de ternir la mémoire de la victime ? Ou de diminuer la culpabilité de Bryan ? Ou de l'entourage ? Comme s'il était besoin de renforcer au maximum la barrière nette entre le coupable et les autres. Or cette barrière existe déjà, dans les deux cas on sait qui a accompli le geste fatal, et dans quelles conditions, cela devrait suffire. La banalisation de la drogue et l'ignorance de ses effets désinhibiteurs ne rend service à personne. Quand il s'agit d'alcool, on le dit. Pourquoi pas de la drogue ?
Rédigé par : Lucile | 13 février 2022 à 13:01
@ vamonos
Contrairement à ce que vous écrivez, il n'est pas « impossible de savoir ce qui s’est vraiment passé ce soir-là », et si l'instruction a été longue, c'est justement pour en avoir les moyens. Il me semble que vous êtes exactement dans le travers dénoncé, à croire que tout reposerait sur la parole de l'accusé pour « expliquer encore et toujours son geste ».
Ensuite, vous concluez que « la cause première de cette horrible mort d’une enfant, c’est sans doute la drogue ». Non, vous ne pouvez pas affirmer cela : la cause première, ce sont les actes du meurtrier, qui était déjà dans une logique criminelle avant le fait, cf. les agressions sexuelles de ses cousines de 4 et 6 ans et le meurtre d'Arthur Noyer.
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@ Denis Monod-Broca
La prison n'est explicitement pas un châtiment. Je ne pose pas de question théorique, je me place uniquement dans notre cadre présent, où il n'y a plus de châtiment. Dans notre cadre présent, la peine d'emprisonnement, de réclusion ou de détention ne doit être prononcée que lorsque nécessaire.
Je pense que trop souvent son caractère nécessaire est sous-évalué. Autrement dit, lorsque des juridictions répressives décident d'une incarcération, les aménagements de peine sont souvent très malvenus, puisqu'il s'agit pour le juge de l'application des peines de détricoter ce qui a été fait en amont, de décréter non nécessaire une peine et ses modalités qui pourtant avaient été décidées comme spécialement nécessaires par ceux seuls pouvant juger le crime et le criminel.
Quant aux TIG et au reste, nous avons de toute façon les mains liées. Le travail forcé est tout aussi impossible que la peine de mort en l'état du droit, fondé sur des traités européens/internationaux qui ont verrouillé la position nationale sans véritable débat national.
Rédigé par : Marcel P | 13 février 2022 à 11:38
Cher Philippe Bilger,
Je vais choquer le juriste que vous êtes.
Dans un pays où tout le monde mange à peu près à sa faim, et où il n'existe pas de scandaleuse injustice sociale, la délinquance est selon moi essentiellement affaire de sanction réellement dissuasive.
Il y a 45 ans, dans les rues de Liverpool, un petit autocollant était visible partout en ville : "Don't litter, maximum penalty £100".
En clair, lorsqu'on jetait un papier par terre, on était passible d'une amende équivalente à UN SMIC !!
Tout était dit et nul papier n'était visible au sol.
Le jour où nous remiserons notre suicidaire progressisme aux vestiaires, et où nous appliquerons une grille de sanctions automatiques et réellement dissuasives, qui prévoira toutes les circonstances possibles, chacun saura clairement à quoi s'en tenir et la délinquance s'effondrera.
Il en va de même avec les assassins et les terroristes : une fois que leur culpabilité aura été clairement démontrée, la seule réponse sera le mur et deux balles dans la peau.
Tout le reste ne fait que flatter notre posture progressiste. Ne pas s'étonner si ces assassins profitent de cette posture.
Rédigé par : Florestan68 | 13 février 2022 à 11:03
L’accusé répond de son crime devant le tribunal. On lui demande d’expliquer encore et toujours son geste. Après tant d’années, d’interrogatoires, de séjours en hôpital, après tant d’articles, d’émissions de télévision, d’avis d’expert, l’accusé se retrouve à la barre du tribunal. Comment voulez-vous que la vérité jaillisse ? C’est impossible de savoir ce qui s’est vraiment passé ce soir-là.
Alors, il tergiverse, brode une nouvelle histoire que les journalistes relaient le lendemain pour fournir du nouveau au peuple qui réclame sa ration de sang, de morbidité, de malheur et de peur. Cela devient obscène parce que la cause première du crime est éludée, les journalistes se complaisent dans les conséquences sans citer le fait déclencheur qui entraîne tous les autres.
C’était un mariage, l’accusé n’était pas invité mais il est passé dire bonjour à ses relations. Dans les montagnes, tout le monde se connaît, on sait qui prend de la cocaïne, qui en consomme et surtout qui en vend pour rendre service, pour planer, pour rendre plus festive une soirée de mariage. Passé minuit, tous les chats sont gris et les loups rôdent, déguisés en chiens sympatiques. La fable du petit chaperon rouge a été déclinée une fois de plus, à la sauce montagnarde, avec une petite fille désobéissante et un loup déglingué par les mauvaises fréquentations.
Mais on ne parle pas de drogue dans les articles des journaux, les loups ne se mangent pas entre eux. Et puis, quand la vision de la réalité est complètement déformée, quand les journalistes considèrent eux-mêmes que la drogue n’est pas un problème, alors on passe sous silence, on regarde ailleurs et les journalistes écrivent des sujets sans comprendre que la cause première de cette horrible mort d’une enfant, c’est sans doute la drogue.
Rédigé par : vamonos | 13 février 2022 à 06:29
@ Denis Monod-Broca
"Il est bien qu'il en soit ainsi."
Vous fuyez le sujet. Pourquoi est-ce bien ? Ne serait-ce pas parce que la religion est consubstantielle à la nature humaine ? La vérité est l'image du bien, ou le bien image de la vérité ?
"Ce ne sont cependant que des apparences, importantes certes mais sans effet sur le fonctionnement de la justice."
Apparences ou fondamenteles (pas fondamental) ? De l'important sans effet ? Fonctionnement ou administration ?
Le problème est bien dans la fuite de la philosophie du droit pour ne pas y trouver Dieu comme essence de la @ genau
Au temps où les hommes ne devaient pas encore en être, on a connu la prison monastique, dont l'objet était le salut par le repentir.
Le seul contact avec l'extérieur avait lieu par canalisations auditives avec la chapelle pour l'écoute des offices.
La durée de détention est indéterminée. On en sort quand l'aura a retrouvé forme humaine.
Le châtiment permet d'expier, il est un acte de charité.
C'était au temps de la justice au sens propre et religieux du terme, et non une appellation de comédie "sociétale" où l'on refuse de savoir ce que l'on fait de peur d'y trouver ce qu'on a renié.
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@ genau
Au temps où les hommes ne devaient pas encore en être, on a connu la prison monastique, dont l'objet était le salut par le repentir.
Le seul contact avec l'extérieur avait lieu par canalisations auditives avec la chapelle pour l'écoute des offices.
La durée de détention est indéterminée. On en sort quand l'aura a retrouvé forme humaine.
Le châtiment permet d'expier, il est un acte de charité.
C'était au temps de la justice au sens propre et religieux du terme, et non une appellation de comédie "sociétale" où l'on refuse de savoir ce que l'on fait de peur d'y trouver ce qu'on a renié.
Rédigé par : Xavier NEBOUT | 13 février 2022 à 06:03
@ Marcel P
Vous posez la question, classique ou presque, mais au fond jamais vraiment débattue, de la prison en tant que châtiment.
Naguère, il y avait des châtiments « véritables » : fouet, pilori, galères, travaux forcés, et j’en passe... La prison alors n’était qu’une étape entre la condamnation et sa mise à exécution. Et puis les châtiments ont disparu. Alors est restée la prison. Devenue châtiment par défaut.
Ce qui n’est guère satisfaisant.
Que serait-il possible d’envisager d’autre ? Il y a bien les TIG, en remplacement des petites peines. Pourraient-ils être développés ?
Aux USA existent des prisons privées dont les détenus travaillent à plein temps, ce pourrait un bon exemple si les détenus n’y étaient pas traités de façon indigne, en esclaves, et si les taux de récidive après la sortie n’étaient pas aussi élevés.
Le débat est ouvert.
Rédigé par : Denis Monod-Broca | 12 février 2022 à 22:44
Il semble que la question de la rétribution du crime soit toujours d'actualité et, de fait, elle ne sera jamais résolue.
À titre personnel, on peut imaginer qu'on "fumerait" Lelandais, sans trembler, au pistolet... Possible pour un proche qui surprendrait le crime sur le fait, comme jadis le mari trompé dans le lit conjugal pouvait révolvériser les amants mais qui serait ensuite jugé avec toutes les complications inquisitoires et expertales imaginables.
Tout a été imaginé sur le sujet, toutes les peines, de la sotte exécution jusqu'au raffinement le plus inutile. Rien ne marche. La peine de mort n'a jamais été dissuasive, de même que la prison, ne parlons pas du bracelet ou de l'amende.
La répression est un domaine du pis aller. Quel que soit le crime.
Il a fallu Nürnberg pour colorer la mort par des condamnations, alors que la véritable rédemption aurait été le chant de la terre entière, agenouillée pour chanter un Dies irae. Aujourd'hui, les ignorants traitent de nazi n'importe quel opposant à leurs propres idées. Les images se décolorent en affiches publicitaires, lavées.
Nous devons nous en contenter ; d'une part, exclure momentanément du circuit social, d'autre part, boucher quelques fissures avec des banknotes. Les Soviétiques, émules des nazis, ont murmuré quelques excuses, et la justice des hommes continue d'analyser scrupuleusement le moindre dysfonctionnement psychologique, avec des experts payés "au tarif des femmes de ménage". L'enjeu et la manière ne sont pas de la même nature.
Au nom de la sécurité on a interdit progressivement les armes à feu, réglementé les armes blanches, un jour nous n'aurons plus droit qu'aux couteaux à bout rond, puis on interdira les bâtons, en même temps qu'on aura arraché toutes les vignes, par sécurité.
Il y aura, cependant, tout autant de crimes de sang et d'ivrognes.
J'avais entendu, jadis, parler d'un serpent au langage suave qui séduisit une personne curieuse en lui inoculant le venin de la connaissance. C'est pourquoi les crétins (au sens médical du terme) ne sont pas jugés. Le venin, c'était de l'iode. Voilà une énigme résolue.
Rédigé par : genau | 12 février 2022 à 20:31
Oui pourquoi tant d'obscénités de la part des médias et de ceux qui les lisent avec gourmandise. La seule question à se poser étant de savoir quelle peine va être infligée à un individu ayant commis l'irréparable, l'inimaginable et le sordide en enlevant une enfant innocente (sous l'emprise de pulsions pédophiles irrépressibles), la violentant, la violant, la supprimant et s'appliquant ensuite à effacer (méthodiquement) toutes traces de son forfait. Ce qui atteste s'il en était besoin de l'entière responsabilité des actes de cette crapule dont certains attendraient qu'il vienne nous conter par le menu le déroulé de ses méfaits pour faire le buzz !
En tout cas certainement pas les parents qui ont compris depuis le début qu'il n'y avait rien à attendre en matière d'humanité et de repentir de ce prédateur froid et manipulateur qui a supprimé leur fille dans des circonstances abominables, les plongeant, après des mois d'angoisse quant à l'endroit où il avait dissimulé le corps de Maëlys, dans un abîme de souffrance et de questions à jamais sans réponse !
Courage à eux ! Et puisse leur enfant martyre là où elle est leur envoyer quelque signe d'espérance afin qu'ils puissent poursuivre le combat de la vie, ne serait-ce que pour leur deuxième fille...
Rédigé par : Axelle D | 12 février 2022 à 18:45
@ Xavier NEBOUT
Je ne vois pas bien le rapport entre la phrase de moi que vous citez et la vôtre, qui la suit. Mais vous avez raison, il reste des traces de sacralité dans le cérémonial d'un procès ainsi que dans les tenues des magistrats et avocats. Il est bien qu'il en soit ainsi. Ce ne sont cependant que des apparences, importantes certes mais sans effet sur le fonctionnement de la justice.
Rédigé par : Denis Monod-Broca | 12 février 2022 à 18:00
@ Denis Monod-Broca
Notre système considère explicitement que toute peine doit être absolument nécessaire. Ce n'est pas absolument nécessaire de priver de liberté les criminels et délinquants de la société pour « se prononcer sur [...] le passé », ce n'est absolument nécessaire que si on estime qu'ils sont dangereux et que seule la privation de liberté permet de protéger la société du danger qu'ils constituent.
Le rôle des peines privatives de liberté est bien de mettre les criminels hors d'état de nuire.
Rédigé par : Marcel P | 12 février 2022 à 17:41
@ Ninive
Vous n'avez rien à deviner à mon sujet en lisant mon commentaire, quant à mon métier, je l'ai déjà évoqué sur ce blog mais là n'est pas l'important.
Je ne saisis pas le sens de votre commentaire, qui est vierge de toute intelligibilité. Je n'ai pas à m'étendre sur ce dernier, n'ayant pas de temps à perdre.
Rédigé par : Cyril Lafon | 12 février 2022 à 17:19
@ Cyril Lafon
La justice "une vertu philosophique érigée en impératif social et politique, généralement admise dans une démocratie".
Ça en jette, mais c'est un tas d'âneries.
C'est être juste, qui est une vertu. Et juste, ça vient de Ju, jour, lumière du jour, Dji ou Dieu, comme jus pater. Rendre la justice est ainsi prodiguer la lumière divine sur les hommes pour l'application des lois que Dieu leur a inspirées.
La justice est ainsi en son essence, contraire à la démocratie où l'homme se passe de Dieu voire le nie pour créer ses lois et juger.
Elle devrait se nommer "service d'application des lois" et bien se garder de porter la robe de l'ancienne justice ecclésiastique pour tromper le peuple.
Faites passer à l'ENM de l'imposture si vous connaissez, ça pourrait leur servir.
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@ Denis Monod-Broca
"Le procès n’a pas pour objet, contrairement à ce qui est dit et répété, de consoler les parties civiles, ni de les aider à « faire leur deuil » selon la formule consacrée. La Justice n’a pas de pouvoir magique en la matière."
Tiens donc ! Mais alors, expliquez-nous pourquoi on y tient tant à la robe de la justice ecclésiastique, pourquoi l'architecture des tribunaux est aussi empreinte de sacralité et de grandeur, et pourquoi les magistrats s'expriment de plus haut que les avocats ?
Rédigé par : Xavier NEBOUT | 12 février 2022 à 17:17
@ hameau dans les nuages | 12 février 2022 à 14:01
Mes chats sont adorables. Ils font des ronrons, des câlins et adorent les gratouilles.
Ils ne s’attaquent qu’aux campagnols et musaraignes dans mon jardin, jamais aux oiseaux : mésanges, chardonnerets, pinsons, gros becs, bouvreuils, verdiers, pics épeiches, sans oublier les merles et grives qui me coûtent un bras chaque hiver en graines, cacahuètes, tournesol, boules de graisse. Et je ne parle pas de la dizaine de nichoirs répartis sur mes arbres fruitiers.
Jamais un des mes chats ne les a attaqués !
Rédigé par : Achille | 12 février 2022 à 17:12
@ Marcel P
Le rôle de la Justice n’est pas de mettre les criminels hors d’état de nuire, c’est-à-dire hors d’état de commettre dans l’avenir de nouveaux crimes, son rôle est de se prononcer sur les crimes commis, commis dans le passé.
Même s’il y a des nuances à ce principe, par exemple une peine comportant un traitement médical dans le cas de criminels sexuels, je ne crois pas que cela le remette en question.
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@ Ninive
Quelle que soit l’horreur du crime jugé, le procès n’a pas pour objet, contrairement à ce qui est dit et répété, de consoler les parties civiles, ni de les aider à « faire leur deuil » selon la formule consacrée. La Justice n’a pas de pouvoir magique en la matière.
Rédigé par : Denis Monod-Broca | 12 février 2022 à 16:29
@ Ninive
Je pense qu'il convient de repréciser votre propos mais je pense comprendre ce que vous voulez dire néanmoins.
Tout d'abord, sur le principe : l'aveu est un élément de preuve, une preuve subjective comme une autre. L'aveu, comme tout élément de preuve, est laissé à la libre appréciation des juges, dit la loi. La seule spécificité de l'aveu comme élément de preuve est qu'il ne peut pas être le fondement unique d'une condamnation pour un crime ou délit si l'intéressé n'a pas pas eu l'opportunité de s'entretenir avec un avocat et d'être assisté par lui.
Donc, non, « l'aveu d'un viol précédant l'exécution d'une enfant » n'accroît pas « la peine encourue ». L'aveu lui-même n'est pas une circonstance aggravante.
Ce que vous voulez sans doute dire, c'est plutôt que le viol précédant l'assassinat aggraverait la peine encourue, que l'aveu permettrait donc de retenir cette qualification.
Si j'en crois l'article suivant, Nordahl Lelandais ne serait poursuivi que pour meurtre précédé d'enlèvement et séquestration de mineure de 15 ans https://www.francetvinfo.fr/faits-divers/disparition-de-la-petite-maelys/nordahl-lelandais/affaire-maelys-le-parquet-de-grenoble-requiert-le-renvoi-de-nordahl-lelandais-devant-la-cour-d-assises-pour-meurtre_4339155.html
Même s'il ne s'agit que d'un meurtre et pas d'un assassinat, il est de toute façon puni de la réclusion criminelle à perpétuité puisque commis sur un mineur de 15 ans ; à double titre, puisque accompagnant ou suivant un autre crime.
De même, l'enlèvement et séquestration d'un mineur de 15 ans est puni de la réclusion criminelle à perpétuité ; à double titre, puisque suivi de mort de la victime.
Nordahl Lelandais encourt déjà la perpétuité pour deux infractions commises en concours, avec une peine de sûreté pouvant aller jusqu'à 22 ans. Sa peine ne peut pas être aggravée.
Par contre, il est vrai qu'il y a une différence quand même : si le viol antérieur de la victime mineure de 15 ans était retenu, la cour d'assises pourrait, par décision spéciale, soit porter la période de sûreté jusqu'à 30 ans, soit, si elle prononce la réclusion criminelle à perpétuité, décider qu'aucune des mesures énumérées à l'article 132-23 ne pourra être accordée au condamné.
La période de sûreté n'accroît pas la peine encourue en principe mais, admettons-le, dans les faits. Vous avez raison de pointer du doigt cet aspect. Mais ce n'est pas l'absence d'aveux de Nordahl Lelandais qui est en cause. Est en cause le choix de ne pas le poursuivre de ce chef, si cela paraissait plausible. Une fois encore, ce n'est pas vers le fossoyeur qu'il faut se tourner. C'est d'autant plus absurde que son conseil l'avisera spécifiquement de ne pas faire un tel aveu.
À mon sens, si on estime véritablement que, dans le présent cas, le peine de sûreté devrait pouvoir être de 30 ans stricts, il faudrait sans doute étendre le champ des exceptions légales permettant une telle période de sûreté par décision spéciale. Cela pourrait s'étendre à l'enlèvement séquestration, étant considéré que la matérialité du viol précédent un meurtre est plus difficile à démontrer puisqu'on est privé du témoignage de la victime.
Rédigé par : Marcel P | 12 février 2022 à 15:42
Cet indigne monde, qui révolte et afflige...
La Forêt
C’est la forêt sauvage où tout un monde grouille,
Où l’obscurité sombre et vaste se verrouille
Et fait dans la nuit noire une plus noire nuit;
Où tout menace, où tout se hérisse, où tout nuit,
Où tandis que les yeux devinent des cavernes,
On entend vaguement bouillonner les Avernes.
Là, dans cette funèbre et vivante prison,
Tout est colère, tout est piège et trahison;
L’épouvante fait fuir les tremblantes gazelles.
Sur votre front glacé passent de grandes ailes
Et vole, furieux, le souffle de la mort.
La ronce vous déchire et la gueule vous mord,
Le serpent sous vos pieds glisse au bord des abîmes,
L’obscurité s’emplit de carnage et de crimes;
On marche dans la chair et dans les ossements,
Et de longs hurlements et des rugissements,
Épars dans l’ombre triste et sous les hideux voiles,
Montent vers le ciel noir que percent des étoiles.
Cette forêt bruyante, où gémissent les flots
Et les plaintes et les fureurs et les sanglots,
C’est toi, Cité pleurant et râlant, c’est toi, Ville,
Tout entière livrée à la matière vile
Et d’où le chaste azur s’efface et disparaît.
C’est toi, la fourmillante et sinistre forêt
Où, poursuivant leur proie avec des cris atroces,
Les hommes pantelants sont les bêtes féroces!
Théodore de Banville
Recueil: "Dans la fournaise"
Rédigé par : duvent | 12 février 2022 à 14:13
@ Achille | 12 février 2022 à 08:20
Ah vous avez des chats ! Cela ne m'étonne pas. Je suis stupéfait de voir des gens "tellement bons" s'entourer de félins, en l'occurrence des chats qui sont les animaux les plus cruels qui soient. Ceux que j'avais avaient une mission: tuer rats et souris et ne pas se vautrer sur un canapé. Je me suis permis d'aller sur les pages Facebook de locaux soutenant l'arrivée de migrants. Quasiment tous avaient sur leurs pages des photos de "minous" parfois en grand nombre sur lesquels les visiteurs s'extasiaient. Le chat est l'un des principaux responsables de la disparition des oiseaux.
https://www.notre-planete.info/actualites/118-chat-domestique-chasseur-biodiversite-oiseaux
Il y en a même qui adoptent des migrants que l'on retrouve sur les canapés.
https://scontent-mrs2-2.xx.fbcdn.net/v/t39.30808-6/s1080x2048/272964655_10225391913052267_1388427894594634408_n.jpg?_nc_cat=106&ccb=1-5&_nc_sid=730e14&_nc_ohc=kGNYFypacd8AX9evQD4&_nc_ht=scontent-mrs2-2.xx&oh=00_AT8bhKEyOeO0jTSoaUnpyec9qnos89Dusrjej_jzZeTMHw&oe=620BFFC3
Rédigé par : hameau dans les nuages | 12 février 2022 à 14:01
Fossoyeur par destination, puisqu'il préféra laisser les intempéries et les animaux fouisseurs faire leur oeuvre dans un ravin de la montagne.
Ces tueurs de petite série bénéficient d'un genre de prime au sortant.
Ils sortent des personnes, ici un jeune militaire, là une enfant (petite Lucy d'Ethiopie - copie de ses acides énucléés, dispersés dans la nuit à tiroirs, aube fracturée -, pour le monstre ami des canidés), du monde de la vie, munis d'un permis de tuer, avec tous les visas psychotiques sur la page, timbres dûment oblitérés par le vide spirituel qui se fit un douillet nid d'araignées dans le plafond appelé à délimiter le champ de son activité mentale.
Le sort en est jeté, va-t-on savoir le fin fond des choses, le procès qui nous est promis peut-il être considéré comme une course de côte ?
Les journalistes ressortent leur vélo, les avocats leurs patins ou trottinettes, les commentateurs de blog leur lubrifiant, pour des posts qui défilent à la chaîne devant l'écran d'un jour qui fut moins noir.
On ne sait plus qui est Jésus, Pilate ou Barabas dans cette procession de têtes qui baignent dans le bac à fonderie des médias.
Alfred Jarry, et son jury, délibèrent.
Obscénité - certains observateurs de la chose judiciaire parlèrent de pornoviolence -, oui, et je pense que l'écrivain qui décrivit l'assassinat de sang-froid d'un pauvre type du Kansas, ainsi que de toute sa famille, un ancien dévoué à la cause rooseveltienne du New Deal, aujourd'hui récent blaireau redneck - de ces nouveaux riches céréaliers à leur compte, ô l'horreur -, n'était pas sans éprouver sur lui-même la fascination que lui tendaient, en clignant des yeux, les deux tueurs.
Les parents se sentent dans l'obligation de réagir devant le vivant tableau d'un criminel qui habilement présente de lui-même sur un plateau les micro-poids d'une biographie fantôme censés rééquilibrer la balance.
Stupide guerre d'icône, qui se comprend du côté de la partie civile, la petite fille, brusquement coupée du monde humain, de toutes les promesses dont elle était porteuse, rejetée dans le vide cinétique de l'homme Lelandais, ce metteur en scène d'un crime dont il refuse l'exact minutage des images dans la salle de montage du tribunal.
Pour reprendre les mots sévères du juge-acteur André Wilms qui vient de mourir : N'importe quel clampin est capable de se faire un film.
Maëlys (Eric Zemmour choisit de n'avoir aucun recul sur la créativité des mères et des pères en ce qui concerne cette presque poésie authentiquement populaire du choix du prénom des enfants, la jurisprudence du "Kevin" et de l'influence des soap-operas américains n'étant plus la clé pour la comprendre, je me rappelle aussi que Klemperer, dans son LTI, avait noté une recrudescence des petits noms nordiques dans l'Allemagne, dès 1933), effigiée, fait aussi bouclier contre le plastronnage de l'accusé - coq en box, même si sa pâte est ultra-compacte -, pourtant réduit à un croquis de peintre de cour d'assises.
Une image pieusement muette, chaînon manquant, dont la famille ressoude la fontanelle, éternel retour de l'écho des petites victimes de Dutroux, faible sonar qui rendit sourds, et fous, les gendarmes de Liège.
Rédigé par : xavier b. masset | 12 février 2022 à 12:30
L'interrogation est profonde sur le fait de savoir s'il est légitime, ou pas, de se focaliser sur l'expression de l'accusé, Nordahl Lelandais en ce qui concerne votre billet.
Vous savez pertinemment, Monsieur Bilger, que la Justice est rendue au nom du peuple français.
La société est donc créancière du procès, c'est cette même société que vous défendiez lorsque vous étiez avocat général.
Le procès se rapporte à la personnalité de l'accusé, c'est son procès, c'est pour lui que l'institution judiciaire se manifeste, à juste titre naturellement.
L'accusation, les parties civiles, l'entourage de l'accusé, et la société dans son ensemble, me semblent légitimes de solliciter une expression de l'accusé, même s'il a été un fossoyeur.
Je vous rejoins toutefois sur le fait de trouver peu conventionnelle une focalisation médiatique sur un procès.
Pour l'affaire Jonathann Daval, j'ai même trouvé indécent le feuilleton qui était proposé aux téléspectateurs, une quasi série télévisée presque semblable au Feux de l'amour sur TF1 ou Demain nous appartient !
Vivement demain, le prochain épisode !
Je tiens à mettre en évidence que la Justice n'est ni un art, ni un spectacle, il s'agit bien d'une vertu philosophique érigée en impératif social et politique, généralement admise dans une démocratie, mais en aucun cas un art ou un ensemble de faits à adapter au cinéma, tel le naufrage du Titanic ou la vie de Neil Armstrong.
Eric Dupond-Moretti avait évoqué, à cette époque où il était assez remarquable dans son élocution en qualité d'avocat, avant qu'il n'entre dans le champ politique avec toutes les dérives verbales qu'il a pu générer, l'intervention du législateur en matière de couverture médiatique d'un procès criminel.
Selon lui, seuls les acteurs du procès avaient la légitimité de s'exprimer dans le prétoire, voire à l'extérieur devant des caméras à la sortie d'une journée de procès, dans l'attente du verdict ou peu après sa révélation, mais en aucun cas des personnes extérieures au procès, avocats en retraite qui ne connaissent pas les détails du dossier, psychiatres retraités, voire en exercice, qui n'ont pas expertisé l'accusé, ou de quelconques chroniqueurs qui s'expriment à tout-va sur des plateaux de télévision, notamment les chaînes d'information en continu.
Cette idée est séduisante.
J'ai écrit plus haut que la société est en droit d'être demandeuse de l'expression d'un accusé, mais dans un prétoire et pas à foison sur des plateaux de télévision par des personnes extérieures au déroulement de la procédure, encore moins au cinéma.
Rédigé par : Cyril Lafon | 12 février 2022 à 12:16
@ Denis Monod-Broca
Les deux propositions ne sont pas incompatibles. Le contrecoup d'années d'une justice aux mains de quelques-uns ignorant la victime a suscité un retour occasionnel de la victime au centre des attentions, parfois dans l'outrance que vous dénoncez.
Pourquoi occasionnel : parce que ça ne concerne véritablement que les grands procès.
Dans la justice du quotidien, les victimes sont bien souvent absentes, bien que parties civiles : on se permet une clémence générale vis-à-vis de personnes qui sont objectivement et concrètement nuisibles pour la santé mentale et physique d'autrui qui serait impossible sinon.
Le refus des peines plancher, qui n'ont jamais réellement été mise en oeuvre par le fait d'un nombre suffisant de magistrats (en 2010, appliquées uniquement 38 % des cas possibles), est un exemple concret : apparemment, cela heurtait les bonnes âmes qu'on puisse incarcérer des récidivistes légaux de délits puni au moins de 3 ans d'emprisonnement. Typiquement, leur application aurait impacté les formes de délinquance de voie publique crapuleuse violente.
Je pense qu'un examen statistique du bilan réel de la clémence pénale sur les victimes suivantes provoquerait une remise en cause fondamentale du rejet des peines plancher et de la notion de peine minimale. Autrement dit, dès lors qu'on décide d'être clément et de ne pas écarter de la société quelqu'un qui est déjà en récidive légale (cas de figure déjà pas si évident, puisque on ne se situe pas au deuxième fait, mais au deuxième fait effectivement poursuivi - donc déjà dans au coeur d'un parcours de délinquance qui a pu durer un ou deux ans facilement s'il est question d'un mineur), on devrait évaluer le coût de ce choix en comptant les faits suivants commis pendant la période où le délinquant aurait sinon été écarté de la société.
Lorsqu'une personne âgée meurt percutée par un voyou fuyant après avoir commis un vol aggravé avec un bracelet électronique au pied, la clémence des modalités d'exécution de la peine est payée par cette personne âgée et leurs proches - les victimes. Lorsqu'un jeune Asiatique perd l'usage d'un oeil après s'être fait tabasser avec un bâton pour lui voler son téléphone portable du fait de deux voyous qui ont été arrêtés et condamnés plusieurs fois dans les mois qui précédent le fait, la clémence des peines prononcées est payée par ce jeune, fonctionnellement désormais borgne qui voit le monde en 2D avec tout ce que ça implique.
Dans la justice du quotidien, les victimes sont souvent réduites à un montant de dommages et intérêts, de toute façon payé par la société (par le service d'aide au recouvrement des victimes d'infractions).
Ça nous éloigne du sujet mais je pense que c'est important de le rappeler.
---------------------------------------------------------
@ hameau dans les nuages,
N'est-on pas toujours le beauf d'un autre ? Autrement dit, tous vos loisirs sont-ils très dignes, non susceptibles de faire sourire autrui ?
Rédigé par : Marcel P | 12 février 2022 à 11:25
"@ anne-marie marson
Vous êtes sûre que la tête de l'enfant a été détachée de son corps ??"
Rédigé par : Myrto | 12 février 2022 à 10:22
Lelandais est peut-être musulman option terrosislamiste ?
On neu nou di pô tou !
Rédigé par : sylvain | 12 février 2022 à 11:00
@ anne-marie marson
Vous êtes sûre que la tête de l'enfant a été détachée de son corps ??
Rédigé par : Myrto | 12 février 2022 à 10:22
Bonjour Philippe,
Votre blog me confirme que bien des profs le sont par insuffisance et prétentions faciles.
Le choix de cette profession relève de l'exercice d'une autorité facile et de la capacité à dire les pires bêtises sans risques d'être contredit par le public sur lequel on a l'autorité.
Leurs mots relève du verbiage.
Pour Lelandais, comment dire, on fait le procès et à la fin, comme au bon vieux temps de Mao, une balle dans la nuque. Et on facture la balle à la famille.
Rédigé par : Jérôme | 12 février 2022 à 09:00
« Il y a eu la folie médiatique autour de Jonathann Daval, favorisée par l'un de ses avocats et l'étrange et complaisante exposition des parents de la victime. »
Le problème des chaînes d’info continue, c’est qu’elles ne se contentent pas de délivrer l’information au public en se limitant aux éléments factuels en leur connaissance. Non, il faut qu’elles y ajoutent leur petit message émotionnel, voire idéologique et même carrément politique.
Nous avons pu le constater avec l’affaire Jonathann Daval, puis aujourd’hui avec le procès de Nordahl Lelandais, puis celui de Salah Abdeslam.
Dans la foulée on pourrait ajouter l’émotion suscitée par une vidéo montrant un footballeur maltraitant son chat.
Moi aussi j’ai été indigné par cette scène. J’ai deux chats que j’adore et jamais je ne leur ferais le moindre mal.
La culture de l’indignation au quotidien, telle est ce qu’instillent en permanence les chaînes d’info continue dans nos cerveaux, ceci entre deux pages de pub complètement aliénantes.
Après on s’étonne que les gens deviennent complètement barjots !
Rédigé par : Achille | 12 février 2022 à 08:20
Tant d'obscénité médiatique parce que notre justice est hypocrite.
Entre faire parler un accusé en le mettant à la question, la gégène ou la baignoire, et recourir au détecteur de mensonge ou un sérum de vérité type scopolamine, pentothal etc. utilisé dans un pays aussi arriéré que l'Inde et évidemment au sein des services secrets américains, il y a une marge.
C'est que notre justice n'aime pas la vérité car elle juge les faits et non les âmes. Mais pour condamner "humainement", elle veut connaître la vérité, et pour dévoiler le crime, l'hypocrisie tourne à l'obscénité.
Mais si notre justice n'aime pas les moyens de connaître la vérité, c'est que toutes les vérités ne sont pas bonnes à être connues.
Imaginons que la justice ait pour habitude d'utiliser du pentothal pour faire parler les suspects de corruption type Guéant ou Balkany, que n'auraient-ils pas révélé ? De fil en aiguille, toute la pègre politique et ses complices jusqu'à tous les emplois et rémunérations de complaisance en passant par les magistrats qui se font un Fillon sur commande y seraient passés, et il aurait fallu créer 100 000 places de prison ! Pas de blague ! La vérité doit être sélective.
Se pose ensuite le problème de la condamnation du quidam du jour.
N'ayant aucune chance de salut dans le repentir, sa vie n'a aucun intérêt pour lui-même. On devrait donc y mettre fin. Mais comment une telle pensée pourrait-elle venir à l'esprit d'un humaniste ? Par contre pour commettre quelques bavures ici ou là en Afrique ou au Moyen-Orient, ce n'est pas pareil. On fait la guerre...
Se pose enfin la dette aux victimes. Ils ont droit à la vengeance, non ! à la reconnaissance, non ! à quoi ?
Ils auraient le droit qu'on les aide à entrer en rapport avec l'âme de leur fille. Ah! ah ! elle est bien bonne, non ?
Rédigé par : Xavier NEBOUT | 12 février 2022 à 08:08
@ lucas
« Lelandais a avoué le meurtre de Maëlys. Au moins, il n'y a aucun doute sur ce point »
En êtes-vous si sûr ? Pourquoi donner une valeur absolue à la parole de l’accusé ? En le faisant vous tombez dans le travers que relève M. Bilger : « Il n'a pas à gouverner ni à administrer des débats que son crime a imposés. »
—————————————-
@ Marcel P
Vous êtes d’accord avec moi sur l’affirmation « il ne sera jamais un sauveur », je m’en suis d’abord réjoui, puis j’ai constaté que je n’étais pas d’accord avec vous. Vous écrivez en effet « je pense que nous subissons le contrecoup d'années d'une justice aux mains de quelques-uns ignorant la victime » or je crois que c’est exactement le contraire, que la justice (et les médias et la société...) s’obstine depuis des années à donner bien trop d’importance à la victime, que la justice est faite pour juger l’accusé présenté devant elle, pas pour consoler la victime ou ses proches. Fondamentalement la justice est là pour se substituer à la vengeance, elle ne doit pas être pour autant une vengeance de substitution. Si elle l’est, elle fait de l’accusé une victime. Les dérives reprochées à la justice viennent de ce qu’on attend d’elle ce qu’elle ne doit pas donner pour rester fidèle à sa mission. Le « souci de la victime » est, par excellence, une « idée chrétienne devenue folle ».
Rédigé par : Denis Monod-Broca | 12 février 2022 à 07:25
1 h 30 pour laver une voiture ? Avait-il quelque chose à se reprocher ?
C’est le même temps qu’il avait fallu à notre pape islamogauchiste repentiste collabo pour laver les pieds des migrants hilares morts de rire de voir le niveau de soumission des représentants de cette Europe paillasson crachoir dépotoir.
Quel rapport ? Aucun sauf qu’une panne momentanée d’inspiration m’a permis cette digression hasardeuse mais salutaire.
Rédigé par : sylvain | 12 février 2022 à 07:24
Pensant tristement à cette malheureuse gamine qui aimait les chiens et le sort qui lui a été réservé par un "Homo sapiens" j'ai rendu visite à ma bibliothèque habituelle et consulté Wikipédia qui dit :
"L'espèce Homo sapiens fut décrite par Carl von Linné en 1758 dans la 10e édition de son ouvrage Systema naturae.
et
Sapiens est un adjectif latin signifiant « intelligent, sage, raisonnable, prudent »"
Intelligent ? Sage ? Raisonnable ? Prudent ?
Linné devait pourtant connaître le latin ?
Bon ! En 1758 Linné voulait nous distinguer du singe, Philippe Muray l'avait corrigé avec son Homo festivus en 1999 par conséquence de 1968, au temps de la TV et du smartphone le moment est venu de réviser le qualificatif, par exemple en "Homo exhibus ", ou "Homo exhibitus" ?
Philippe a raison, ce déballage médiatique est repoussant !
Rédigé par : Claude Luçon | 12 février 2022 à 01:57
@ Patrice Charoulet | 11 février 2022 à 14:03
Détrompez-vous il y a des monomaniaques du lavage de voiture. Une forme de rituel du samedi matin. Ayant habité avec celle qui allait être ma charmante épouse pour la vie, la cité de la Benauge à Bordeaux, on s'amusait de voir notre voisin de palier, jeune marié, descendre au bas de l'immeuble pour briquer sa voiture avec un chiffon et de l'alcool à 90. Il ne s'appelait pas Lelandais puisque c'était en Gironde, comme son épouse délaissée.
Rédigé par : hameau dans les nuages | 12 février 2022 à 00:37
@ Savonarole
Le défenseur est d’autant plus indispensable que l’accusé est plus indéfendable.
Rédigé par : Denis Monod-Broca | 11 février 2022 à 23:14
@ Denis Monod-Broca
Vous avez parfaitement raison de souligner la pertinence de l'idée que « il ne sera jamais un sauveur », la justice ne peut être un rituel sacré.
Ceci étant dit, je pense que nous subissons le contrecoup d'années d'une justice aux mains de quelques-uns ignorant la victime. La partie civile est revenue en force après des années d'élucubrations de certains, minoritaires peut-être mais visibles puisque capables de produire des « murs des cons » pendant des années au vu et au su de tous, sans dénonciation du délit, ayant bouleversé le système au point de faire du criminel la victime du procès pénal.
C'est notamment pour cela qu'on a estimé nécessaire de donner une forme judiciaire aux crimes perpétrés par des aliénés.
Concernant Nordahl Lelandais, je me contenterai d'un calcul simple : 2017+30-1983 = 64. 64 ans, c'est l'âge qu'il aura quand il sera obligatoirement en capacité d'être un nouveau Pierre Bodein. C'est un sujet de réflexion pour ceux qui sont opposés absolus de la perpétuité réelle au prétexte qu'elle serait plus inhumaine que la peine de mort. Bien sûr, cela signifie que je doute de la capacité de 30 ans de réclusion à permettre le reclassement social d'un pervers. En effet.
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@ Ninive
Tel que je comprends le propos de monsieur Bilger, l'idée est qu'il ne faut pas espérer de révélation salvatrice d'un tel homme. Quant à l'aveu, à quoi bon ? Les faits sont déjà établis. L'aveu ne diminuera aucune douleur. Et l'aveu n'emporte aucune aggravation pénale - c'est même généralement le contraire, puisque c'est souvent interprété comme la première étape du reclassement social.
Rédigé par : Marcel P | 11 février 2022 à 23:08
@ Patrice Charoulet
Étant d'une région dans laquelle on vend sa voiture tous les 6 mois, j'ai déjà passé 1h30 à la laver puisque le client mérite d'en avoir une très propre.
Depuis ce temps-là je vais à la poste à pied, à la bibliothèque municipale mais je ne passe pas 1h30 à laver mes chaussures, ni même le reste.
Repensez à la charte du blog. À quoi bon ressortir de telles interventions ? Un peu de hauteur, sortez du positif, ne vous pécressisez donc pas à ce point, vous valez bien mieux.
Rédigé par : stephane | 11 février 2022 à 22:59
@ francis | 11 février 2022 à 13:11
"Ce salopard, je le mettrais à poil dans la cage d'un gorille pour qu'il exerce ses pulsions sadiques et qu'il en crève"
Allons allons, et les droits de l'homme, vous y avez pensé ? Il a droit aux droits de l'homme lui, la petite Maëlys, non, votre gorille non plus.
Tout comme Salah Abeslam, Lelandais est devenu un héros médiatique chargé de faire le buzz et d'exploser l'audimat entre les pubs.
Ces monstres vont devenir sympathiques et victimes, ils ont déjà des fans féminines qui étalent leurs fantasmes sexuels dans des courriers enflammés à leurs adresses.
La petite Maëlys ? Bof, pas assez médiatique pécuniairement parlant.
Rédigé par : sylvain | 11 février 2022 à 20:08
Lelandais a avoué le meurtre de Maëlys. Au moins, il n'y a aucun doute sur ce point.
Le témoignage de l'ex-procureur de Grenoble Coquillat a été utile et pertinent. N'en déplaise à la défense gênée aux entournures. Lelandais aurait donc le droit de balader tous ses interlocuteurs et il faudrait que M. Coquillat se taise ?
Le crime commis par Daval et son système d'esquive était répugnant.
Le crime de Lelandais, ses atermoiements, ses détours, sont encore plus révoltants.
Vraiment, Maëlys n'aurait jamais dû se trouver en présence de ce sinistre individu.
Aux jurés de faire le job à présent. Dans la limite des peines que permet la loi. Dommage.
Rédigé par : lucas | 11 février 2022 à 19:45
@ Patrice Charoulet | 11 février 2022 à 14:03
Avec vous on tient un nouveau limier d'opérette avec tous ses dictionnaires de renseignements, incollable et imbattable quel que soit le sujet ! Sur ce blog, on aura vraiment tout lu en matière de bêtise et de vantardise ! Et juges et policiers réels qui eux rament et s'échinent à traquer et punir la canaille et les assassins de tout poil n'ont plus qu'à aller se rhabiller !
Rédigé par : Axelle D | 11 février 2022 à 19:45
Le nom n’est pas cité, mais maître Jakubowicz se retrouve dans un trou noir sans fond, la limite fatale de l’avocat, l’indéfendable.
Son silence est compréhensible, il ne sait plus quoi dire. Il est muet.
Il aura beau multiplier les caricatures de Honoré Daumier, ses effets de manches seront vains.
Il aurait mieux fait de refuser cette affaire au lieu de jouer les kékés silencieux des préaux, pour finalement se retrouver chez Praud le mois prochain.
Rédigé par : Savonarole | 11 février 2022 à 18:54
"Il ne sera jamais un sauveur" : je me permets d'approuver une telle affirmation. Nous n'avons que trop tendance à prêter au coupable des pouvoirs supérieurs, comme celui de dire la vérité, cela revient à le diviniser. C'est à la Justice de dire la vérité, même si elle n'est qu'une vérité relative puisque judiciaire. Un procès n'est pas, ne doit pas être, ne devrait pas être, un rituel sacré. Il le devient malheureusement parfois, trop souvent, notamment dès qu'il "médiatisé".
Rédigé par : Denis Monod-Broca | 11 février 2022 à 18:38
À NE PAS RATER !
Je signale que, le dimanche 13 février à 12h45, sur France Culture, l'invité est le philosophe Emmanuel Faye, auteur de l'indispensable « Heidegger, l'introduction du nazisme dans la philosophie ».
J'ai eu la chance de lire ce livre. Si ce n'est pas votre cas, écoutez au moins cette émission, qui vous donnera peut-être envie de commander le livre.
Rédigé par : Patrice Charoulet | 11 février 2022 à 18:28
Personnellement, cet individu ne m'inspire aucune once de sympathie. Sachant qu'après avoir reconnu les faits, il a été jugé pour le meurtre du jeune Arthur Noyer, puis il a reconnu avoir tué la petite et innocente Maëlys et je ne serais pas étonnée qu'il ne soit pas étranger à d'autres disparitions de jeunes gens dans son département.
Nordahl Lelandais est typiquement à mettre hors d'état de nuire et pour longtemps, sans compassion aucune de ma part.
Les proches de cette petite fille ont besoin de comprendre et de savoir quels ont été les derniers instants de leur chère disparue et c'est quand même assez naturel, me semble-t-il.
Perdre un être cher est difficile mais lorsqu'il s'agit d'un crime, ce doit être un questionnement sans fin pour ses proches. Dans le cas présent, ses parents et sa soeur en particulier, doivent se reprocher de ne pas l'avoir mieux surveillée. Mais qui aurait pu penser que pendant une soirée de mariage, où la joie était de mise et l'ambiance amicale, entre connaissances, un individu échafaudait un enlèvement ?
Au-delà de cette affaire, il y a des procès avec des actes tout aussi terribles qui passent assez inaperçus et d'autres sont suivis avec un intérêt presque démesuré par les Français, aidés en cela par les médias qui comprennent avant tout que c'est vendeur.
Mais ce n'est pas nouveau, il faut se souvenir de très anciens procès comme celui des Dominici ou de Patrick Henry, de l'affaire du petit Grégory. Dès lors qu'un enfant a été tué, que la France entière a suivi les recherches d'un enfant disparu, retrouvé mort et tué sans états d'âme par un meurtrier sans affect, beaucoup de gens ont envie de savoir pourquoi, comment, et surtout les détails sordides qui poussent à cette extrémité.
Une attirance malsaine et morbide peut-être mais surtout celle de comprendre comment un personnage en apparence normale peut devenir l'espace d'un moment un tueur à cause d'un geste de trop, accidentel ou avec des motivations sexuelles, financières ou de vengeance, préméditées.
Même si cela fait un peu Madame Michu, je dois dire que moi-même, ni flic ni juge, pas davantage que mon entourage, j'avoue m'intéresser à ces histoires odieuses. Par compassion avec les familles endeuillées, sans doute. Pour percer un mystère ou cerner une personnalité trouble et la mettre hors d'état de récidiver, sans doute aussi. Par voyeurisme ? j'espère que non. Pourtant, j'imagine, un peu de tout ça.
Par ailleurs, je suis aussi attentive à certains "cold case" et je ne rate jamais un article sur un rebondissement, qu'il s'agisse du Dr Godard ou de Dupont de Ligonnès, de la tuerie de Chevaline et autre affaire non élucidée et régulièrement reprise dans la presse. Malheureusement, cette presse rabâche et brode sans amener généralement de véritables détails nouveaux qui pourraient aider à comprendre les motivations ou la personnalité d'un potentiel meurtrier. Des personnalités tellement tourmentées ou tortueuses que cela fascine immanquablement.
Certaines affaires célèbres ont donné lieu à des livres et des films et les personnalités de certains meurtriers sont devenues des références en psychologie.
Rédigé par : Michelle D-LEROY | 11 février 2022 à 18:08
Cher Philippe,
Je lis avec intérêt votre texte sur le procès de ce criminel.
Au tout début de cette affaire, je me souviens de ceci. Alors que Mmes Semtob, moins présentes ces temps-ci chez nous, pensaient à un erreur judiciaire naissante, j'avais fait observer que la vidéo montrant cet individu lavant sa voiture dans une laverie automatique pendant une heure et demie était un indice assez parlant. Que celui qui a déjà lavé sa voiture pendant une heure et demie
lève le doigt !
Rédigé par : Patrice Charoulet | 11 février 2022 à 14:03
On apprend quand même au cours de ce procès des détails terrifiants.
Hier soir par exemple sur CNews, la journaliste qui relate ce procès a révélé que N. Lelandais, brusquement, avait donné quatre coups de poing à la petite fille assise à côté de lui, coups de poing tellement violents que la tête s'était détachée du corps de la petite fille.
Comment ne pas justifier la médiatisation de ce procès, devant de telles horreurs.
Un autre procès beaucoup moins médiatique, celui de S. Abdeslam, tout aussi horrible.
S. Abdeslam a dit récemment qu'il avait renoncé à activer sa ceinture d'explosifs. S. Abdeslam n'est donc pas mort en martyr.
Ce sera donc un procès civil.
Rédigé par : anne-marie marson | 11 février 2022 à 13:59
Ce salopard, je le mettrais à poil dans la cage d'un gorille pour qu'il exerce ses pulsions sadiques et qu'il en crève.
Rédigé par : francis | 11 février 2022 à 13:11