Le 2 mars, le président de la République est intervenu durant une quinzaine de minutes. J'ai analysé à chaud sur Sud Radio son discours comme étant remarquable et consensuel dans sa première partie mais roué, habile et discutable dans la seconde.
Tout en n'annonçant pas explicitement sa candidature - ce sera fait le 4 mars, en ligne le 3, par une lettre aux Français publiée dans la presse quotidienne régionale -, Emmanuel Macron a largement développé les axes de son argumentation de campagne à venir.
Consensuel évidemment, d'abord, dans la dénonciation de la culpabilité exclusive de Poutine pour l'invasion de l'Ukraine et les terrifiants désastres en résultant, morts, blessés, civils atteints, destructions. Pour l'hommage rendu au peuple ukrainien et à son président, incroyable de résistance et de lucidité, pour la volonté de la France de participer à l'accueil des réfugiés, et, de concert, pour favoriser la fermeté européenne.
Rien qui puisse, sur ce plan, altérer l'union nationale qui, naturelle ou contrainte pour quelques autres, s'est créée autour de l'action du président, qui malgré une naïveté initiale s'est mis à la hauteur de ces événements bouleversants dans tous les sens.
On me permettra, avant d'aborder la part plus politicienne de l'allocution du président, de formuler un double regret.
Fallait-il attendre la démonstration accablante des mensonges de Poutine sur l'invasion de l'Ukraine pour se persuader que, bien avant déjà, cette personnalité menait un jeu diplomatique singulier ? Épris du seul rapport de force et méprisant la faiblesse des Occidentaux qui croyaient l'amadouer en le courtisant ; alors qu'il aurait seulement respecté qui lui aurait tenu la dragée haute. Aussi, si le président Macron a raison quand il souligne l'obligation de poursuivre le dialogue avec Poutine, j'espère que la leçon aura porté ses fruits : les entretiens ne seront efficaces que si les interlocuteurs de Poutine ne le contredisent plus de manière classique mais avec un ton et une fermeté qui lui montreront que les temps ont changé et que l'illusion sur lui s'est dissipée.
Le projet européen évoqué par Emmanuel Macron - c'est mon second regret - qui consiste à pourvoir l'Europe de tout ce qui lui a manqué et dont la tragique absence a été à déplorer bien avant cette guerre n'arrive-t-il pas, sinon trop tard, du moins comme une sorte de rattrapage ? On aurait souhaité qu'il n'ait pas été nécessaire parce que la politique de la France l'aurait rendu inutile par une anticipation plus lucide.
Le président de la République, pas encore déclaré officiellement candidat, nous a indiqué toutefois de manière limpide les ressorts de sa campagne, au demeurant facilement lisibles mais auxquels il conviendra de répliquer principalement en ne lui permettant pas de se servir de la situation internationale et du futur européen pour fuir le débat national.
Parce qu'il est clair que son propos sombre sur l'avenir de notre monde, et sur le destin européen, n'a visé qu'à instiller dans les têtes que lui seul, protecteur, tutélaire, lucide, expérimenté, pourrait être la personnalité adéquate pour cette immense tâche. Que lui seul pourrait prévenir les dangers. Relever les défis. Favoriser les réussites.
Après cet exercice d'autosatisfaction subtil mais sans équivoque, ses contradicteurs, demain, n'auront pas d'autre choix que de le ramener à plus de modestie, de le contraindre à quitter la poésie des horizons pour la prose de la France en état de malaise sur trop de plans pour être ainsi reléguée.
À la fin de son intervention, il s'est dévoilé. Tout en assurant que le débat démocratique aurait lieu, il s'est dit persuadé qu'on s'accorderait sur "l'essentiel", Ce qui était signifier que l'accessoire concernait les controverses franco-françaises qui aujourd'hui, selon le candidat Macron, pèsent peu face au bruit et à la fureur de monde.
Il faut sauver la campagne : la France l'attend, l'espère, la mérite. Trop de silences et de frustrations pour qu'elle ne soit pas enfin la démocratique opportunité de libérer toutes les contradictions retenues et la parole.
@ Robert Marchenoir 07:53
Merci de votre retour.
"Poutine, en fait, est une illustration de plus de la proximité entre le nazisme et le communisme, puisqu'il incarne, dans sa seule personne, certaines des doctrines et des pratiques les plus néfastes de Staline comme d'Hitler."
Je fais mienne votre affirmation et j'y ajouterais le patriotisme chevillé au corps dans les deux camps !
Lors de la guerre, les résidus tsaristes en France ont été à l'ambassade de l'URSS pour proposer leurs services !!
Rédigé par : caroff | 09 mars 2022 à 13:13
@ Robert Marchenoir
"Ce qui fait de Poutine un néo-nazi de stricte obédience (par opposition aux néo-nazis d'opérette qu'il voit partout, et particulièrement en Ukraine), c'est sa pratique systématique de la conquête territoriale par l'agression militaire non provoquée, empreinte de barbarie, et justifiée par un authentique suprématisme ethnique (contrairement au "suprématisme blanc" imaginaire détecté par les gauchistes en Occident) ; et par l'application du principe selon lequel la présence de nationaux sur un territoire étranger justifierait son annexion. Jusqu'à inventer cette présence, par la distribution massive de passeports."
C'est exactement la conclusion à laquelle je suis arrivé dès que j'ai commencé à me documenter sur la crise ukrainienne.
Ce niveau d'imposture dans le mensonge est tout bonnement inacceptable.
Rédigé par : F68.10 | 09 mars 2022 à 08:38
@ caroff | 07 mars 2022 à 11:52
"J'aurais beaucoup plus fait allusion à l'héritage stalinien de l'URSS en parlant de Poutine qu'à celui de l'hitlérisme."
L'un n'empêche pas l'autre, bien au contraire ! Bien sûr que Poutine a réhabilité Staline de façon absolument saisissante. Si vous suivez un peu mes interventions sur le sujet, vous aurez constaté que je ne cesse de le rappeler.
Michel Eltchaninoff a parfaitement raison de dire que Poutine vote Staline contre Lénine. Dans le discours-fleuve par lequel il a justifié l'invasion de l'Ukraine, le boucher de Moscou a répété ce point : il accuse Lénine d'avoir été trop "démocrate", en autorisant (théoriquement) les républiques soviétiques à faire sécession. Tandis que Staline aurait pris soin de les maintenir à sa botte, comme lui, Poutine.
En revanche, Eltchaninoff a tort de dire que Poutine aurait une vision nuancée de Staline, et l'accuserait d'être un dictateur sanglant. J'aimerais bien savoir à quel moment le voyou à bouton nucléaire aurait dit cela. Bien au contraire, il a fait mettre en prison pour de longues années, sous un prétexte de pédophilie parfaitement inventé, un homme dont le seul tort était de rechercher, et de faire connaître, les fosses communes où Staline avait jeté les victimes de ses persécutions ; et ce n'est qu'un exemple.
Dans le commentaire auquel vous réagissez, je n'ai fait que rendre compte d'une importante interview de Fiona Hill, russologue américaine. Ce que vous dites sur la façon différente qu'ont eue Poutine et Hitler d'arriver au pouvoir est exact. Cela ne change rien à la similitude absolument frappante de leur politique étrangère, évoquée par Fiona Hill, et aussi, je le fais remarquer de surcroît, de leur politique intérieure.
Il est très important de souligner ce point, car l'Holocauste a effacé tout le reste dans l'image populaire que l'on se fait d'Hitler. Sa politique ne se résumait pas à l'antisémitisme. Au demeurant, l'antisémitisme du socialiste Hitler, certes monstrueux par la forme qu'il a prise, n'était qu'une variation du bon vieil antisémitisme de Karl Marx. Dans cette perversion mentale, le Juif, c'est le capitalisme et c'est donc l'Amérique et l'Occident.
Lesquels sont haïs par Poutine également, à ceci près qu'il n'est pas, personnellement, antisémite (mais certains de ses soutiens en Russie, et la propagande étrangère qu'il suscite, corrigent amplement cette "erreur").
Ce qui fait de Poutine un néo-nazi de stricte obédience (par opposition aux néo-nazis d'opérette qu'il voit partout, et particulièrement en Ukraine), c'est sa pratique systématique de la conquête territoriale par l'agression militaire non provoquée, empreinte de barbarie, et justifiée par un authentique suprématisme ethnique (contrairement au "suprématisme blanc" imaginaire détecté par les gauchistes en Occident) ; et par l'application du principe selon lequel la présence de nationaux sur un territoire étranger justifierait son annexion. Jusqu'à inventer cette présence, par la distribution massive de passeports.
Poutine, en fait, est une illustration de plus de la proximité entre le nazisme et le communisme, puisqu'il incarne, dans sa seule personne, certaines des doctrines et des pratiques les plus néfastes de Staline comme d'Hitler.
Extrait de l'interview de Fiona Hill par Politico :
"Tout d'abord, il faut bien comprendre la nature ce que Vladimir Poutine est en train de faire [en Ukraine], et la nature des événements auxquels nous sommes confrontés. Les gens n'aiment pas évoquer Adolf Hitler et la Seconde Guerre mondiale à ce sujet, mais moi, je le fais."
"Rappelons-nous l'expansionnisme territorial de l'Allemagne, les actes de l'Allemagne à l'instigation d'Hitler à cette période : l'annexion des Sudètes, l'Anschluss avec l'Autriche, au prétexte qu'on y parlait l'allemand. L'invasion de la Pologne. Le traité avec l'URSS, dit pacte Molotov-Ribbentrop, qui a permis à l'Union soviétique de s'emparer d'une partie de la Pologne, mais fut un prélude à l'opération Barbarossa, l'invasion de l'URSS par l'Allemagne."
"L'invasion de la France et de tous les pays entourant l'Allemagne, y compris le Danemark, et, encore plus loin, la Norvège. L'Allemagne a fini par se livrer à une occupation et à une expansion territoriale absolument massives, jusqu'à ce que l'Union soviétique contre-attaque. La propre famille de Vladimir Poutine a souffert pendant le siège de Leningrad : et le voilà qui en fait autant."
Politico : "Donc, tout comme Hitler, Poutine exploite un sens aigu du ressentiment historique dans le but de nourrir ses ambitions de conquête, sous prétexte de protéger les Russes, tout en niant les droits des minorités ainsi que la souveraineté des autres nations ?"
Fiona Hill : "Exactement. Et ce faisant, il rejette le blâme sur les autres, et nous pousse à nous blâmer nous-mêmes."
Rédigé par : Robert Marchenoir | 09 mars 2022 à 07:53
@ Ninive
« Vous êtes pour la consolidation du bloc de l'Ouest pour encadrer le bloc de l'Est. Vous êtes donc pour la confrontation armée. Eh bien oui, au diable les grandes phrases, cassons-nous la figure et que le plus fort gagne. »
C'est l'argumentaire de Jean-Luc Mélenchon prônant le désarmement des policiers et la dissolution des brigades anti-criminalité, non ?
Les policiers armés dans les cités, c'est la loi du plus fort ?
Oui, je suis de ceux qui préfèrent savoir la France armée, à l'intérieur comme à l'extérieur.
Il me semble évident que le discours type "si tu veux la paix, prépare la paix" a déjà montré ses limites : la défaite.
Et si parfois ce discours est de bonne foi, ça fait le même effet qu'une cinquième colonne.
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@ Exilé
Vous avez tout à fait raison : « Les résolutions de l'ONU ont bon dos quand elles sont interprétées comme une carte blanche permettant de faire n'importe quoi, y compris et surtout le pire ». Par contre, l'intervention armée hors de toute résolution de l'ONU, ou condamnée par une résolution de l'ONU, ça laisse moins de marge d'interprétation.
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@ Axelle D
Quand je trouve sur un réseau social une vidéo titrée « ce que vous ne verrez pas sur les réseaux », présentant une vidéo sans même de contexte (pas même sa date de publication originelle, le media concerné), publiée par un type qui par ailleurs publie des vidéos telles que « contrôler son subconscient », « comment acheter ton 1er appart », « comment se faire 100 euros en 10 minutes », « 1000 euros KSK J'FAIS », je me dis que son contenu doit être aussi intéressant que la première vidéo postée par ce type.
C'est la suivante : https://www.youtube.com/watch?v=9fWCDpzu2Ug « www.des-livres-pour-devenir-riche.com: Qui je suis est quel est le but de ce blog pour ceux qui ont la flemme de lire. »
J'ai quand même un peu l'impression que vous vous moquez du monde en favorisant la monétisation de contenu médiocre sur le dos de la guerre que vous réprouvez.
À ce stade, vous croyez nécessaire de me rappeler que les Ukrainiens sont russophones ?
C'est donc cela vos arguments ? Ne vous inquiétez pas : tous les habitants de plus de 50 ans des pays qui considèrent la Russie comme une menace sont russophones : c'était un enseignement obligatoire, du temps où les chars écrasaient les révoltes à Budapest, Prague, etc.
Vous écrivez aussi « Quand je pense que Macron en dépit de toutes ses interdictions nouvelles d'acheter russe, de parler russe, de lire russe, de chanter russe, de manger ou boire tout ce qui viendrait de Russie » : nous sommes en France. Nous savons donc tous que ce que vous écrivez est absolument faux. C'est sans doute une façon de parler. Une exagération symbolique. Mais c'est cela que vous appelez « rester la plus objective possible » en vous plaignant « d'informations tendancieuses et orientées » ?
Désolé, mais c'est indigent. Laissez donc la Russie aux Russes et aux pays qui sont à son contact. Je pense qu'ils n'ont pas besoin de vous. Même votre critique de Macron est si ridicule qu'elle ne peut que lui faire de la publicité.
Rédigé par : Marcel P | 08 mars 2022 à 19:49
C'est vrai, ça, petit Billy des ténèbres, un petit même pas juif et pas errant, marié à une confiseuse de vingt ans de plus que lui, c'est pas bien catholique, fermez vos yeux, vos oreilles et bouchez-vous le nez, des fois que par malheur vous l'entendiez.
Rédigé par : Aliocha | 08 mars 2022 à 17:24
Je crains d'avoir compris le jugement de Salomon bien droit.
L'Europe, bouc émissaire des nationalistes, est émancipation.
Rédigé par : Aliocha | 08 mars 2022 à 17:07
@ Marcel P | 07 mars 2022 à 15:30
Dois-je préciser que mes différents commentaires sur la guerre russo-ukrainiennne n'ont d'autre intention que de rester la plus objective possible sur un sujet que beaucoup ne voient hélas qu'avec une optique tronquée, compte tenu des informations tendancieuses et orientées dont ils sont abreuvés à longueur de chaînes. Et que mes propos d'hier comme ceux d'aujourd'hui ne constituent en rien une approbation ou un soutien quelconque à une guerre que je réprouve de toute mon âme.
Il n'empêche que pour trouver une solution à un conflit qui ne date pas d'hier mais perdure depuis huit ans, il convient d'écouter tous les partis et de ne pas se cantonner dans un soutien aveugle et totalement partisan. Voire soutenir sans risque bien à l'abri dans ses certitudes et son foyer douillet, une politique de mise en quarantaine et de blocus destinée surtout à se désengager et à mettre de l'huile sur le feu. Comme approuver sottement toutes les injonctions un peu bravaches depuis le début, tant des Américains que de ses alliés à la botte ! De même que les dernières déclarations de l'UE présidée par Macron annonçant examiner d'urgence la candidature de l'Ukraine et de la Moldavie pour intégrer l'OTAN.
On ne peut être plus dangereusement maladroit, moins diplomate et cynique que ce Macron qui prend Poutine pour un marchand de tapis !
Par ailleurs,
Avez-vous écouté cette intervention de Poutine (voir lien) s'adressant à son peuple, mais aussi aux Ukrainiens, dont je vous le rappelle une majorité de locuteurs sont russophones, intervention évidemment non retransmise chez nous en intégralité, compte tenu de la censure de tous les médias russes, dont Sputnik et RT. Et saluons au passage (ironiquement !) le droit à l'information et à la liberté de la presse foulés au pied dans notre grand pays, champion des droits de l'homme et, prétendument, modèle en matière de liberté d'expression !
Mais si, mais si !
Quand je pense que Macron en dépit de toutes ses interdictions nouvelles d'acheter russe, de parler russe, de lire russe, de chanter russe, de manger ou boire tout ce qui viendrait de Russie, de s'habiller russe et de mettre à l'index sportif, musicien, peintre, chef d'orchestre, acteur, réalisateur, cuisinier, entrepreneur... ouf ! Quand je pense que ce Monsieur vient encore de nous réaffirmer que nous n'étions pas en guerre...
Que serait-ce donc si nous l'étions !
https://youtu.be/DWe8YcjFxpY
Rédigé par : Axelle D | 08 mars 2022 à 15:56
@ Robert Marchenoir | 07 mars 2022 à 11:34
Quand on vous lit, il y a quelque chose du grand Cochise, certes d'un Cochise de bazar, mais en plus vous êtes un peu comme je l'ai écrit, un adepte de la spéculation.
Alors, je pense qu'un grand avenir vous est ouvert dans l'immobilier de terrain, celui qui va vous faire toucher des mains la terre, la boue, la vie, le réel.
Vous faites partie de cette caste de généraux sur lesquels Céline crache à la figure avec un style pur de normalien... Ce qui rend encore plus acerbe cette charge contre ces vieillards, qui vivaient une époque figée, alors que le moteur à explosion venait d'arriver.
Vous en êtes resté, Bob, aux arcs et aux flèches de la pensée, quant à la puissance de votre esprit, le pistolet à bouchon suffira.
Bon, je suis sollicité pour un problème de résistance et de poutre métallique, que faire Bob, l'épure de Cremona ? La RDM ? Ou plus simplement les signaux de fumée pour résoudre ce problème dans un tipi ? Je m'interroge Bob, je m'interroge...
Rédigé par : Giuseppe | 08 mars 2022 à 13:40
@ Robert
Vous avez adressé votre message à Exilé pour répondre à herman kerhost et moi-même, en commençant par affirmer que nous sommes "des personnes qui ne connaissent que l'esprit binaire et strictement partisan".
Ne faites pas la vierge effarouchée en commençant votre nouveau message au sujet d'un "mépris des qualités éventuelles de vos interlocuteurs" au nom de de la capacité de "permettre des échanges d'intérêt".
Vous persistez à justifier l'emploi d'une carte de brochure touristique pour prouver l'intérêt stratégie de Constanța. Je viens pourtant de vous répondre que nul n'en doute. C'est rigolo d'enfoncer des portes ouvertes mais c'est inutile.
Oui, l'alliance défensive de l'OTAN place des troupes et des bases dans des endroits stratégiques ! C'est le principe même.
Je ne vois pas non plus où vous voulez en venir avec le lien que vous communiquez. L'avez-vous lu ?
"A vrai dire, les pays de l’Union européenne ne devraient pas être surpris par ce « retour de la guerre » en Europe. Parce qu’en 2008 déjà, la Russie a franchi la frontière d’une ex-république soviétique, la Géorgie, pour en accaparer deux régions : l’Ossétie du Sud et l’Abkhazie. Soit environ 20 % de la superficie de ce territoire. Il s’agissait – déjà – de l’empêcher de rejoindre l’OTAN. Mais de larges pans des opinions publiques des pays fondateurs de l’UE considèrent que la Géorgie… c’est loin. Ainsi, voici 14 ans, le signal était déjà clair pour qui voulait l’entendre. Les anciennes Républiques socialistes soviétiques baltes et certains anciens pays satellites de l’URSS ont mieux compris le signal.
[...]
"Plus récemment, en 2014, la Russie a franchi les frontières de l’Ukraine en faisant main basse sur la Crimée puis en soutenant des forces de chaos dans l’Est de l’Ukraine, dans la région du Donbass. Ainsi, voici 8 ans, nous avions déjà eu une piqûre de rappel aux réalités géopolitiques et stratégiques. Et une fois encore, des pans des opinions publiques de pays de l’UE considèrent que « les sanctions économiques ne servent à rien, après tout, pourquoi ne pas laisser la Crimée aux Russes ? » Il est vrai que les réseaux et médias d’influence russes – RT et Sputnik - travaillent plus ou moins habilement ces réflexes de Pavlov.
[...]
"Cette prospérité des poutinolâtres est l’écho inversé de l’isolement prononcé et prolongé de ceux qui depuis deux décennies alertent sur la nature autoritaire de V. Poutine.
[...]
Pour d’autres poutinolâtres, il est bien pratique en mars 2022 de se prêter à un exercice d’auto-blanchiment en cherchant à identifier des périodes et des inflexions, des occasions ratées, pour surtout s’excuser de n’avoir pas vu que V. Poutine n’a jamais été démocrate et a toujours eu pour ambition de restaurer au bénéfice de la Russie la puissance disparue de l’URSS, y compris aux dépens de ses ex-républiques voisines de la Russie.
[...]
Un des défis majeurs est de réaménager autant que faire se peut d’un commun accord le lien de sécurité entre les États-Unis et l’UE dans sa combinaison avec l’OTAN. Celle-ci prouve actuellement sa raison d’être. Par sa guerre en Ukraine, V. Poutine vient bien involontairement de prolonger la légitimité de l’OTAN aux yeux de nombreux citoyens et décideurs des pays membres de cette organisation."
Le but est-il d'alimenter ma réflexion en fournissant un lien qui représente la position que je défends ?
J'ai lu l'article en diagonale mais je n'ai rien vu en discordance avec mon propos, au contraire.
Rédigé par : Marcel P | 08 mars 2022 à 12:42
La foule s'est assemblée autour de Lui, sagement ils se sont assis. Il est debout au centre, Il se tourne vers les uns, vers les autres. Ils sont recueillis, ses paroles les transpercent. On a coupé le son… parce qu'on sait ce qu'Il dit. Il n'ira pas partout car le temps lui est compté mais ceux qui sont là – des privilégiés – rapporteront à ceux qui n'ont pu venir. Le spectacle est saisissant. On a le sentiment qu'on a déjà vu un tel phénomène il y a bien longtemps… des millénaires… on est rasséréné… Il va nous sauver !
Rédigé par : Bill Noir | 08 mars 2022 à 08:02
@ Aliocha
L’Ukraine n’est pas un bébé. Auriez-vous compris ma comparaison de travers ? Il est semblable au bébé des deux mères en tant qu’objet de convoitise.
Choisir une tutelle plutôt qu’une autre, est-ce cela la liberté vraiment ?
———————————————-
@ Marcel P
Bien sûr que la neutralité de l’Ukraine est sur la table.
Elle l’est depuis 30 ans.
L’Est et l’Ouest veulent chacun l’Ukraine pour soi tout seul, alors viser la neutralité de l'Ukraine est une voie vers la paix.
Mais manifestement la paix ne vous intéresse pas. Ce que vous voulez ce sont des Ukrainiens libres, morts ou vifs.
Poutine est fou, d’accord, mais il a affaire à plus fous que lui...
Rédigé par : Denis Monod-Broca | 08 mars 2022 à 00:09
@ Marcel P | 07 mars 2022 à 15:30
Votre mépris des qualités éventuelles de vos interlocuteurs sont traduites dans votre rédaction de commentaire. D'évidence, cela ne permet guère des échanges d'intérêt. Comme je ne pratique pas la polémique gratuite ou l'insulte systématique, je ne poursuis guère des débats inutiles.
Toutefois, ne vous en déplaise, si j'ai volontairement choisi une carte de la mer Noire situant parfaitement Constanta, c'est que, quelle que soit sa source, on perçoit immédiatement les positions relatives de régions stratégiques. La distance de Moscou n'est sans doute pas primordiale en l'espèce. En revanche la situation de Constanta par rapport à la Crimée et Sébastopol, d'une part, à Odessa et aux détroits d'Istanbul et des Dardanelles, d'autre part, permet à n'importe quel béotien d'en comprendre l'intérêt stratégique pour l'OTAN.
Enfin, pour alimenter votre réflexion géostratégique, je vous fournis le lien vers un article de fond fort instructif :
https://www.diploweb.com/D-une-Union-europeenne-pusillanime-a-une-UE-puissance.html
Bonne lecture.
Rédigé par : Robert | 07 mars 2022 à 21:50
@ Exilé
Vous demandez un long temps de réflexion pour prendre position sur la guerre. Du genre attendre 659 jours (opération Barbarossa) ou 827 jours (Pearl Harbor) ?
Ce délai de réflexion change-t-il la donne ?
À partir de combien d'invasions hors du droit prend-on position ? Et combien de crimes de guerre attend-on pour se demander si l'ONU a un rôle à jouer ?
Etait-il nécessaire pour évaluer au regard du droit de la guerre la légalité de l'invasion de Bohème-Moravie le 15 mars 1939, l'invasion de la Pologne le 1er septembre 1939 (joker pour la Russie, évidemment : en réalité, position était déjà prise le 23 août 1939, peut-être même plus tôt étant considéré que le pacte germano-soviétique est l’aboutissement d'une longue série de sollicitations envoyées depuis 1934 par Staline à Hitler), l'invasion du Danemark et de la Norvège en avril 1940, l'invasion du Luxembourg, de la Belgique et des Pays-Bas en mai 1940, etc.
Quant au droit dans la guerre... Je vois y vois bien, dans la forêt de Katyn au printemps 1940, expliquer à un type du NKVD qu'il se trouve là dans « une situation complexe résultant d'une genèse de plusieurs siècles » ou faire la morale pour raisonnement trop « binaire » au général de la Wehrmacht, Johannes Blaskowitz, qui faisait part à sa hiérarchie du dégoût de ses soldats devant les crimes commis dès 1939 par les Einsatzgruppen et Totenkopfverbände.
Lorsqu'il s'agit de faire face à une action violente, en retard, c'est toujours trop tard - même si on prétend que c'est la voix de la sagesse, de la finesse d'esprit.
Pendant ce temps-là : https://pbs.twimg.com/media/FNQMfS_XwAYdOUN?format=jpg
Rédigé par : Marcel P | 07 mars 2022 à 21:48
@ Robert | 07 mars 2022 à 12:13
Merci cher Robert de votre soutien car j'ai parfois l'impression de prêcher dans le désert et d'être compris de travers, soit par des ignorants affectés de psittacisme soit par des gens qui ne sont pas de bonne foi.
Et si même ici nous ne sommes pas capables d'échanger sur divers sujets autrement que de façon binaire, nous ne pouvons que nous attendre au pire à l'échelle d'un pays voire du monde.
Et puis, comment est-il possible de prendre définitivement position à partir de seulement quelques jours d'actualités sur des situations complexes qui sont la résultante d'une genèse de plusieurs siècles ?
Rédigé par : Exilé | 07 mars 2022 à 18:12
@ Robert Marchenoir | 07 mars 2022 à 11:34
« En fait, Poutine, c'est Hitler, moins l'Holocauste, plus l'arme nucléaire et la résolution de s'en servir. »
Je présume que cette phrase est de vous, puisqu'elle se trouve avant le nom de cette Mme Fiona Hill, dont le nom prête à... à rien du tout...
Alors c'est la phrase que je comprends le mieux !
Sachant que tout me laisse rêveuse, je m'interroge et conjecture ???
Direz-vous, ô Grand Manitou, que la situation est telle que l’inquiétude est :
1) prématurée
2) inutile
3) sans fondement
4) urgente
5) tyrannique
6) ou que vous n'avez pas le temps ??
Comme je suis tout à fait subjuguée par les propos originaux de Fiona des collines, et que par ailleurs, je suis américaine par le truchement de Marc Twain, qui n'est pas mon cousin, subjuguée sans mesure, je n'arrive pas, bien entendu, à comprendre l'importance remarquable des propos de Fiona.
Il est naturellement vain que je me penche plus longtemps sur son travail de biographe, car elle a l'air de découvrir des choses incroyables comme :
« Il est prêt à utiliser l'arme nucléaire. Il l'a déjà utilisée, d'ailleurs, en Angleterre, contre Alexandre Litvinenko. »
Personnellement, je ne vois pas pour quelle raison ma raison s'affole à l’évocation de l'usage de l'arme nucléaire telle qu'elle nous la décrit...
Diriez-vous que cela tient à ma bêtise, à la sienne ou au fait que je vois tout en grand et que cela nuit à la tranquillité de mon âme ?
Évidemment, en allant plus loin je lis :
« De même que la Seconde Guerre mondiale était le prolongement de la première, la troisième est le prolongement de la seconde. »
Et là, je m'écrie, un cri légèrement étouffé par l'étonnement :
- What the fuck !
Et, j'étais où, quand cela a été révélé ?
Encore en train de glandouiller sûrement...
Le mal français par excellence, mais le Français glande de longue, surtout dans le sud, là, il glande à mort, et il galège, on ne sait pas pourquoi, mais des études scientifiques internationales sont en cours...On finira bien par savoir le comment du pourquoi, à moins que le Russe ne s'en mêle...
On rigole, on rigole, enfin, je rigole, je rigole, mais est-ce que suis bien consciente de ce point-ci :
« Paranoïa du chef, persuadé que le monde entier œuvre à la perte de sa nation (et qu'il n'y est pour rien). »
Est-ce que c'est nouveau ? Hmmmm !
Est-ce que ça fait mal ? Hmmmm !
Est-ce que Hitler est mort ? Hmmmm !
Est-ce que le tourisme est florissant dans les Carpates ? Hmmmm !
Est-ce que les vampires ça aime toujours autant le sang ? Hmmmm !
Est-ce que l'attaque nucléaire se fera avant ou après mon anniversaire ? Hmmmm !
Ouais ! Ouais ! Ouais ! Il faut une attaque nucléaire, bien ciblée, pas trop piquante, un peu loin, oui loin, plus loin, encore, encore, loin, loin, loin...
Marchenoir, vous avez un don, c'est certain, celui de me faire rire, tout ce que vous écrivez est drôle, tout, tout, tout !
Il faudrait, si vous avez deux minutes, et par un effet de votre grande bonté m'indiquer l'endroit où je devrai me rendre lorsque vous aurez réussi à convaincre votre ami, celui assis près du bouton, d'appuyer, avant que l'autre, l'ennemi, ne le fasse, parce qu'il va le faire, ou l'autre va le faire, ou les deux vont le faire, ou je vais le faire...
Il y a une baume près de chez moi, mais les vieux soldats que je connais me disent que je n'y serais pas mieux que 20 000 lieux sous les mers, vu que je ne suis pas un poulpe !
Ils me disent aussi, ils sont bien braves, que les utilisateurs de l'arme nucléaire sont des gens sympathiques au dernier degré, et que je peux parfaitement le vérifier en lisant des documents sur la WW2...
Rédigé par : duvent | 07 mars 2022 à 16:12
Le provocateur payé qui a fait un salut nazi dans le dernier meeting de Zemmour à Toulon ne nous dissuadera pas de ne pas voter Le Pen !
Rédigé par : Bill Noir | 07 mars 2022 à 15:52
@ Axelle D
À chacun de vos commentaires, j'ai l'impression que vous faites table rase des commentaires antérieurs.
Vous n'avez pas besoin ici de nous parler d'un complot occidental qui viserait à désinformer la population française sur l'invasion de l'Ukraine par la Russie en taisant ses circonstances historiques.
Il me semble qu'il a été amplement démontré que ceux qui s'opposent ici à l'invasion russe n'ont pas besoin de vous pour prendre des leçons sur l'histoire des conflits entre la Russie et ses pays limitrophes.
Vous pouvez répéter le discours de Poutine autant de fois que vous le voulez, ça ne change pas le fait que la décision d'entrer en guerre est la sienne, et l'argument de la provocation ne vaut pas plus que celui du violeur qui se dit provoqué par des femmes qui portent une minijupe ou qui ne portent pas de voile islamique.
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@ Robert
Luc Ferry a déjà fait connaître ses positions de manière très claire. Il est hostile à l'entrée de l'Ukraine dans l'OTAN, propos abondamment répétés avant le début de la guerre. Difficile de le considérer inféodé à Moscou ? peu importe. Il a pris le parti des arguments de Moscou et a explicitement écrit que la promesse d'entrée de l'Ukraine dans l'OTAN est un casus belli, donc qu'en fait la Russie aurait pu entrer en guerre contre l'OTAN depuis 2008, à tout moment.
https://www.radioclassique.fr/magazine/articles/ukraine-il-faut-renoncer-a-faire-entrer-kiev-dans-lotan-estime-luc-ferry/
Son argument massue serait que Moscou ne pourrait pas tolérer la présence de missiles à 800 km de Moscou.
Observations :
OTAN 2004 : Kaunata - Moscou = 600 km
OTAN 2004 : Vilnius - Moscou = 791 km
OTAN 1999 : Białystok - Moscou = 980 km
Étant constaté qu'au moins deux pays de l'OTAN ont leurs frontières à moins de 800 km de Moscou, la Russie aurait en fait un casus belli dès 2000, période où Lettonie, Estonie et Lituanie avait clairement fait connaître leur volonté de rejoindre l'OTAN
https://www.senat.fr/rap/l03-193/l03-193_mono.html
Il convient d'inciter à Luc Ferry de retourner faire de la philosophie au lieu se ridiculiser ici et là en jouant à l'expert en géopolitique. La liberté académique, ça suppose de parler de la matière que l'on maîtrise.
Merci pour la carte pour situer Constanța : on aurait pu penser que c'était une carte d'intérêt particulier sur les bases de l'OTAN, mais non, c'est une carte d'une brochure de croisière touristique, pour nous aider à situer la seconde agglomération de Roumanie, pour découvrir le scoop qu'on n'envoie pas nos soldats à Casablanca lorsqu'on est menacés par la Russie.
Vous auriez pu situer Constanța comme ville ravagée par la guerre de Crimée opposant l'Empire russe aux Empires ottomans, français, Royaume-Uni, etc. guerre survenue en pleine période d'expansionnisme russe. Dit ainsi, on comprend tout de suite son intérêt stratégique.
Vous allez sans doute, dans les années à venir, vous faire plaisir à trouver de nouvelles bases de l'OTAN ci et là, avec un air étonné, comme si vous découvriez qu'il y en avait plus dans l'Est de la France qu'à la frontière espagnole en leur temps. Les militaires sont sans doute idiots mais devraient-ils, pour autant, placer des bases sans intérêt stratégique vis-à-vis du danger qu'ils sont mandatés pour prévenir ?
Vous êtes sans doute de ceux qui trouvent discriminatoire que des policiers ne contrôlent que rarement des femmes blanches de 85 ans.
Pour vous distraire, voici une petite carte sur laquelle vous pouvez vous amuser à placer des bases militaires, si vous étiez dans un pays revendiqué par la Russie (entourés en vert, bleu et rouge)
https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Great_Catherine%27s_dream.png
Vous revendiquez savoir épouser la complexité. Vous faites surtout étalage de méconnaissances et défaut de logique.
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@ Denis Monod-Broca
Vous proclamez : « Ce que nous devrions faire pour que le sang cesse de couler ? : accepter la neutralité de l’Ukraine et, sur cette base, organiser une conférence sur la paix et la sécurité en Europe. ».
La neutralité de l'Ukraine n'est pas sur la table, nous n'avons pas la possibilité d'accepter une chose qui n'est pas sur la table.
À moins que vous vouliez dire imposer à l'Ukraine la neutralité. Donc lui dicter sa politique étrangère, ce qui n'est pas possible vis-à-vis d'un pays libre. Il semblerait que ce soit exactement ce que Poutine proclame être en train de faire : les Ukrainiens ne semblent pas se résoudre à devenir vassal.
Quant à la « grande conférence sur la sécurité en Europe » (tiens, encore du Luc Ferry ?), les pays concernés par la Russie se torchent avec. Tout comme les Ukrainiens, ils veulent des armes pour se défendre, pas des belles paroles et des dîners mondains.
Rédigé par : Marcel P | 07 mars 2022 à 15:30
L'explication par l'histoire aide tout juste à voir comment le gouvernement russe cherche à se justifier de vouloir mettre l'Ukraine sous sa coupe par la destruction et les tueries. Personnellement je ne vois pas trop comment le gouvernement peut invoquer pour preuve les temps les plus anciens en oblitérant l'histoire plus récente.
Car enfin il s'est passé pas mal de choses depuis le Moyen Âge... Entre autres la Russie a martyrisé l'Ukraine sous Staline en l'affamant. Des morts de faim par millions non pas parce que les vivres manquaient, mais parce que Staline le voulait. Ça aussi c'est écrit dans les livres d'histoire. Faut-il l'oublier ? Faut-il oublier que le peuple ukrainien a voté pour son indépendance ? Sa résistance actuelle à l'envahisseur confirme s'il était besoin qu'il n'a pas envie d'être dirigé par Moscou.
Ceci pour montrer que le recours à l'histoire pour justifier les visées de Moscou n'est pas solide rationnellement.
Mais surtout quelle que soit l'histoire ancienne ou récente, en quoi pourrait-elle justifier le recours à de telles horreurs ? L'amour du Kremlin pour ses amis est terriblement repoussant, terriblement dangereux. Poutine est un praticien de la désinformation. Son recours à une histoire révolue en est un exemple. Quant à ce qui se joue en ce moment, il vient de décider que l'entrée en Ukraine des chars russes n'était pas une guerre, et tout le monde est sommé d'acquiescer. Fake news. Le premier qui emploiera le mot "guerre" sera accusé d'avoir propagé une fausse information ; 15 ans de prison.
Rédigé par : Lucile | 07 mars 2022 à 15:17
Face à la démesure du psychopathe russe et aux décisions à prendre vis-à-vis de ce furieux la problématique Macron devient secondaire.
On peut se demander si l'attaque contre l'Ukraine n'a pas été déclenchée dans le moment même où notre petit président allait jouer sa réélection.
Une confrontation entre la Providence d'Amiens et le Leningrad de Putin : ce ne sera pas un remake de « Guerre et Paix » !
Rédigé par : Bill Noir | 07 mars 2022 à 14:51
@ Robert Marchenoir | 07 mars 2022 à 11:34
On peut vous lire parfois avec attention, mais une fois le constat fait ?
Rédigé par : Giuseppe | 07 mars 2022 à 12:46
@ Exilé 6 mars 22:44
Certains devraient bien méditer cette sentence :
"Sans la liberté de blâmer, il n'est pas d'éloge flatteur."
Oui, comme vous, ma sympathie pour les Etats-Unis que je connais de longue date (j'ai d'ailleurs gardé dans ce pays de nombreuses attaches familiales et amicales). Ce qui ne m'empêche nullement (bien au contraire) d'exercer mon esprit critique lorsque je l'estime nécessaire.
Question d'intelligence, de franchise, de lucidité et d'objectivité dont tous ne sont pas capables loin de là.
Concernant la guerre en Ukraine, dont on avait assez peu parlé (voire pas du tout) jusqu'à ces dernières semaines, il me semble que là encore, il y a une volonté (occidentale) d'orienter l'opinion à sens unique, en occultant totalement l'historique de ce conflit. De diaboliser et jeter l'opprobre sur les Russes dans leur ensemble, sous prétexte que le potentat Poutine, poussé dans ses derniers retranchements et exaspéré par l'intransigeance et les provocations de l'OTAN version américaine (petit jeu qui dure depuis près de dix ans) a fini par taper sur la table et choisir la manière forte. Au départ en reconnaissant l'indépendance de deux régions qui avaient fait sécession.
Savoir si Kiev, ville historiquement plus russe que Moscou tiendra ou cédera !
Ne pas oublier que Russes et Ukrainiens ont des racines mêlées depuis un millénaire...
Le seul espoir de paix serait qu'ils s'en souviennent et en fassent un socle de réconciliation et ne se laissent plus polluer par des sirènes de malheur dont la seule ambition est de diviser pour régner...
Tibie Paiom
https://youtu.be/USw-lkI2Fy0
Rédigé par : Axelle D | 07 mars 2022 à 12:22
@ Exilé | 06 mars 2022 à 22:44
Je suis avec intérêt vos "démêlés" avec herman kerhost et Marcel P.
Vous échangez ici avec des personnes qui ne connaissent que l'esprit binaire et strictement partisan, ce qui ne leur permet guère d'aborder des sujets comme celui de l'Ukraine dans leur complexité, notamment historique, nombre de situations actuelles étant de fait une suite logique de choix ou décisions remontant parfois à plusieurs décennies.
Du fait de votre désaccord fondamental, j'ai pu constater que vous avez été traité de traître. Mais de traître à quoi précisément ? À une réalité que des filtres idéologiques empêchent de percevoir telle qu'elle se présente ?
Comprendre une situation n'est aucunement faire état d'un esprit partisan ou adhérer le moins du monde aux thèses de monsieur Poutine et encore moins à sa manière d'engager une guerre visant à occuper l’intégralité d'un pays frontalier d'Europe pour lui interdire d'adhérer à l'OTAN et donc à l'Union européenne.
Ceci étant, ce matin j'ai écouté Luc Ferry invité du lundi matin dans l'émission "Esprits libres" de Radio Classique (émission du lundi 7 mars), à retrouver ici
https://www.radioclassique.fr/radio/emissions/matinale-de-radio-classique/esprits-libres/
L'on sait bien qu'il est difficile de considérer qu'il soit inféodé à Moscou et pourtant son propos remet d'une certaine manière les pendules à l'heure.
Par ailleurs, l'envoi de troupes françaises décidé par monsieur Macron a permis de découvrir la base de l'OTAN implantée à Constanta en Roumanie qu'une simple recherche d'images permet de situer géographiquement https://i0.wp.com/croisiere-deluxe.fr/wp-content/uploads/2016/03/carte-mer-noire.jpg?resize=800%2C495
Cette carte simple permet pour tout esprit sérieux de mieux comprendre les enjeux pour toutes les parties en cause : Ukraine bien sûr, mais aussi Union européenne, Turquie, OTAN et Russie en l'espèce.
Rédigé par : Robert | 07 mars 2022 à 12:13
@ Robert Marchenoir 11h34
J'aurais beaucoup plus fait allusion à l'héritage stalinien de l'URSS en parlant de Poutine qu'à celui de l'hitlérisme.
Dans une interview de Michel Eltchaninoff en 2017 ("Dans la tête de Vladimir Poutine") on lit que "Staline lui, voulait faire rentrer toutes les Républiques dans la fédération de Russie, pour qu'elles ne puissent plus en sortir. C'est Lénine qui a, du moins formellement, gagné, et l'Union des républiques socialistes soviétiques a été créée. Aujourd'hui, Poutine prend le parti de Staline contre Lénine, en regrettant finalement que le démantèlement de l'URSS ait été rendu possible par cette disposition. Poutine a une vision qu'il veut «nuancée» de Staline: selon lui c'est un dictateur sanglant, mais il a gagné la Seconde guerre mondiale et a construit la grandeur de la Russie."
https://www.lefigaro.fr/vox/histoire/2017/03/24/31005-20170324ARTFIG00338-centenaire-de-1917-poutine-prefere-staline-a-lenine.php
Les circonstances historiques de l'avènement d'Hitler ne sont en rien comparables à celles qui ont vu celui de Poutine. Le seul élément qui pourrait les rapprocher serait la frustration née du Traité de Versailles chez l'un et celle de la disparition de l'URSS chez l'autre.
Et en terme de cruauté et d'acharnement contre les opposants, Staline gagne de très loin devant Hitler, en laissant très loin derrière lui Poutine !
Rédigé par : caroff | 07 mars 2022 à 11:52
@ Denis Monod-Broca
Le bébé ukrainien est devenu un grand garçon, et a choisi la liberté.
Libre à vous de choisir le joug du sacrifice.
Rédigé par : Aliocha | 07 mars 2022 à 11:47
En fait, Poutine, c'est Hitler, moins l'Holocauste, plus l'arme nucléaire et la résolution de s'en servir.
Lisez l'interview donnée à Politico par Fiona Hill, spécialiste de la Russie et des relations internationales, ancien conseiller du gouvernement américain et auteur d'une biographie de Vladimir Poutine.
- La Troisième Guerre mondiale a déjà commencé.
- Le but de Poutine est de détruire l'ordre mondial post-1945 basé sur le droit international, de le remplacer par le droit du plus fort, et d'en profiter pour élargir la Russie à ses anciennes frontières impériales.
- Il ne s'arrêtera pas à l'Ukraine.
- Il est prêt à utiliser l'arme nucléaire. Il l'a déjà utilisée, d'ailleurs, en Angleterre, contre Alexandre Litvinenko.
- De même que la Seconde Guerre mondiale était le prolongement de la première, la troisième est le prolongement de la seconde.
- La longue période de complaisance occidentale envers Poutine reflète la longue période de complaisance occidentale envers Hitler. Il y avait autant d'hitlérophiles avant 1939 qu'il y a de poutinophiles aujourd'hui.
- De même que les entreprises allemandes ont permis la Seconde Guerre mondiale en finançant le régime hitlérien, de même les entreprises du monde entier ont permis la Troisième Guerre mondiale en finançant le régime poutinien.
- La solution réside dans un boycott économique mondial de la Russie. Il a déjà commencé : il faut aller beaucoup plus loin.
- La Chine ne peut servir de substitut, car elle ne traitera la Russie qu'en subordonnée, ce qui ne peut satisfaire cette dernière.
Concernant les similitudes entre Poutine et Hitler, elles sont manifestes (dans la liste ci-dessous, je complète l'analyse de Fiona Hill par certains points qui ne figurent pas dans son interview) :
- Excitation du ressentiment national lié à une défaite historique. Le traité de Versailles perçu comme injuste par Hitler, ajouté au "coup de poignard dans le dos" ; le démantèlement de l'URSS "pire catastrophe géopolitique du XXe siècle" selon Poutine.
- Lien explicite fait par la propagande nationale entre la nouvelle guerre mondiale et la précédente. Hitler venge la défaite de 1918 par la guerre de 1939, Poutine justifie la Troisième Guerre mondiale par le rôle de la Russie dans la seconde.
- Expansionnisme territorial par la force militaire, basé sur un principe ethnique. Le droit de la race allemande à annexer les territoires où se trouvent ses représentants, puis à en conquérir d'autres pour s'assurer l'espace vital qu'elle mérite. Le droit du monde russe à annexer les territoires où se trouvent ses représentants, puis à en conquérir d'autres pour rétablir les frontières de l'ancien empire russe.
- Rôle messianique de l'ethnie nationale. La race aryenne, d'essence supérieure, a vocation à régner sur l'Europe tout entière pour éradiquer le capitalisme juif. L'ethnie russe, représentant la Troisième Rome, est la seule héritière légitime du christianisme, et a vocation de ce fait à régner sur l'Europe pour éradiquer le christianisme occidental dégénéré.
- Suprématie de la force sur le droit, en interne comme vis-à-vis de l'étranger. État nazi militaro-policier, tenu par les SS et la Gestapo, emprisonnement de masse des opposants politiques. État russe tenu par les ex-dirigeants du KGB, avec les forces de sécurité en guise de classe dirigeante, emprisonnement de masse des opposants politiques.
- Justification de la pauvreté de la population par la gloire militaire promise sur les fronts extérieurs.
- Culte de l'homme fort, du dirigeant charismatique et chef de guerre.
- Mépris affiché par le chef qui se sacrifie pour le bien de la nation, envers un vain peuple pas à la hauteur de sa mission historique. Hitler maudit le peuple allemand pour sa "lâcheté", dans son bunker, aux derniers jours de la guerre. Poutine affiche ouvertement son mépris envers les revendications de sa population, d'une façon qui serait impensable dans un pays démocratique.
- Cruauté systématique et assumée dans la poursuite des intérêts supérieurs de la nation. Chez Hitler, chambres à gaz, extermination par la faim, exécution d'otages, torture et massacres de civils. Chez Poutine, assassinats d'opposants politiques avec les moyens raffinés du laboratoire des poisons de la Tchéka, torture systématique dans les prisons, utilisation massive de l'arme chimique sur les théâtres d'opération, bombardement délibéré d'hôpitaux pour terroriser les populations, attaques massives contre les civils, villes rasées, emploi de l'arme atomique en première frappe incluse dans la doctrine militaire et sans cesse brandie comme menace dans la "diplomatie".
- Exposition détaillée, et à l'avance, des objectifs d'asservissement des autres nations, à laquelle les ennemis désignés opposent un aveuglement prolongé. Mein Kampf chez Hitler, nombreux discours et exposés interminables chez Poutine, tous ignorés.
- Parallèlement, pratique systématique du mensonge et déclaration d'intentions pacifiques envers les futures victimes. Hitler répétant à des médias occidentaux crédules qu'il n'a aucune intention guerrière, Poutine assurant qu'il n'a nulle intention d'envahir l'Ukraine quelques jours avant de faire le contraire.
- Utilisation des attaques sous faux drapeau pour rejeter la faute sur les pays envahis. Chez Hitler, attaque de l'émetteur radio de Gleiwitz par de faux Polonais pour justifier l'invasion de la Pologne. Chez Poutine, innombrables "fake news" concernant des exactions ukrainiennes imaginaires pour justifier les exactions russes, bien réelles.
- Dictature économique à l'encontre des chefs de grandes entreprises, sommés de se mettre au service des objectifs militaires et politiques dictés par le dirigeant, menacés de sanctions s'ils ne s'exécutent pas, au point qu'il devient difficile de distinguer l'État et les entreprises privées.
- Paranoïa du chef, persuadé que le monde entier œuvre à la perte de sa nation (et qu'il n'y est pour rien).
- Haine rabique des États-Unis et de l'Angleterre.
- Lutte acharnée contre la démocratie et le libéralisme.
- Derrière un discours apparemment, ou par moments, favorable au christianisme, attaque systématique de toutes les valeurs chrétiennes.
- Et jusqu'à la persécution des homosexuels.
J'ajoute que Vladimir Poutine a été le premier dirigeant russe, depuis la mort de Staline, à réhabiliter et à justifier le pacte par lequel l'Allemagne nazie et l'URSS se sont partagé l'Europe (dit pacte Molotov-Ribbentrop), ce qui est une façon supplémentaire de s'inscrire dans les pas d'Hitler -- tout en hurlant comme un goret que ses invasions et ses massacres sont motivés par la chasse à des "nazis" parfaitement imaginaires. À l'instar de n'importe quel "antifa" occidental.
Mais un "antifa" avec la bombe atomique, et la volonté de s'en servir le cas échéant.
Rédigé par : Robert Marchenoir | 07 mars 2022 à 11:34
@ Robert Marchenoir
Ce que nous devrions faire pour que le sang cesse de couler ? : accepter la neutralité de l’Ukraine et, sur cette base, organiser une conférence sur la paix et la sécurité en Europe.
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@ Aliocha
Le mot « sacrifice » est délicat d’emploi. René Girard a oscillé lui-même entre lecture sacrificielle et lecture non-sacrificielle de la Passion.
Je ne crois pas déformer sa pensée, ni le sens de l’épisode biblique du jugement de Salomon. Comme les deux mères se disputant le même bébé, l’Est et l’Ouest se disputent le même pays, l’Ukraine. Si aucune des deux mères n’avait cédé, le bébé aurait été tué. Aucun des deux protagonistes, Est et Ouest, ne cédant, l’Ukraine est sur le point d’être détruite. C’est aussi simple, absurde, terrifiant que cela.
Le récit biblique éclaire l’actualité, l’actualité révèle la force et la justesse du récit biblique.
Que ceux qui ont des oreilles entendent, que ceux qui ont des yeux voient...
Rédigé par : Denis Monod-Broca | 07 mars 2022 à 08:38
@ Exilé | 06 mars 2022 à 22:44
"Où est-il donc écrit que nous serions obligés de ne pas critiquer les États-Unis ?"
Personne n'a jamais interdit de critiquer les Etats-Unis. C'est même une activité française, hélas très répandue...
Le problème, c'est quand on ne critique que les Etats-Unis. Et que l'on reste silencieux sur le grand criminel qui occupe l'actualité du moment. Ou qu'on lui apporte timidement (hypocritement) son soutien, en faisant des allusions selon lesquelles ce sont les Américains qui seraient coupable des malheurs du monde.
"Reconnaissez tout de même que la vision du monde de Woodrow Wilson, qui a affiché nettement la couleur est plus qu'inquiétante."
Moi ça ne m'inquiète pas du tout. Wilson est mort. Il avait le droit de penser ce qu'il voulait, et il n'a pas envahi le monde. Contrairement à Poutine qui est même prêt à utiliser l'arme nucléaire pour arriver à ses fins. Ça, c'est inquiétant. Nettement plus inquiétant...
Rédigé par : herman kerhost | 07 mars 2022 à 01:49
@ herman kerhost | 06 mars 2022 à 21:03
« Même derrière un pseudo, vous trouvez le moyen de ne pas dire clairement que vous êtes pro-russe, et détestez les Etats-Unis. »
Où est-il donc écrit que nous serions obligés de ne pas critiquer les États-Unis voire de nous livrer à une forme d’idolâtrie de ce pays qui a certes de grandes qualités mais qui a parfois tendance à abuser de sa position ?
Reconnaissez tout de même que la vision du monde de Woodrow Wilson, qui a affiché nettement la couleur est plus qu'inquiétante. Même s'il est mort, il existe divers hommes politiques, milieux d'affaire ou réseaux d'influence voire militaires qui ont repris le flambeau en ayant adapté sa doctrine au monde actuel.
Les exemples d'ukases juridiques, financiers voire culturels (accords Blum-Byrnes concernant le cinéma, 1946) imposés de façon léonine à nos dépens sont légion, comme si nous étions un pays vaincu forcé de payer tribut à un vainqueur.
L'affaire des sous-marins australiens par exemple n'est pas non plus de la dernière élégance.
Accepter sans réagir ce qui est tout simplement une forme de sujétion pour tout Français digne de ce nom, c'est cela qui relève de la trahison.
Je pourrais faire référence au général de Gaulle, mais changeons un peu :
« La France ne le sait pas, mais nous sommes en guerre avec l’Amérique. Oui, une guerre permanente, une guerre vitale, une guerre économique, une guerre sans mort apparemment. Oui, ils sont très durs les Américains, ils sont voraces, ils veulent un pouvoir sans partage sur le monde. C’est une guerre inconnue, une guerre permanente, sans mort apparemment et pourtant une guerre à mort. »
(François Mitterrand in Le dernier Mitterrand, Georges-Marc Benhamou)
Rédigé par : Exilé | 06 mars 2022 à 22:44
@ Exilé
Si j'écris au sujet de Poutine, c'est parce qu'il ne représente pas à lui seul la population russe. Je pense que j'ai plus de sympathie pour le peuple russe que ceux qui vantent Poutine.
Vous écrivez maintenant que les oligarques russes auraient été appuyés par l'Occident. Je me demande où vous êtes allé la chercher, celle-là.
Arrêtez vos bêtises avec les "innombrables souffrances" : le Russe moyen ne souffre pas de savoir l'Ukraine indépendante. Ses problèmes sont tout autres. Pas plus que le Russe moyen croirait hypocritement que son niveau de vie dépend d'un complot mondial à son détriment : ce n'est pas l'Afrique avec son discours décolonial.
Au final, à chaque message, il est permis de douter de vos connaissances.
Vous écrivez "ce peuple russe, qui a défait les Chevaliers teutoniques". Vous voulez dire : qui a gagné une bataille ?
Les historiens s'accordent à dire que :
- l'ordre Teutonique est fondé à Saint-Jean-d'Acre au début de la troisième croisade ;
- il est organisé en ordre militaire en 1197, composé pour l'essentiel de chevaliers allemands ;
- les croisades baltes débutent peu après ;
- en 1226, la Pologne invite les chevaliers teutoniques pour lutter contre les tribus prussiennes païennes ;
- la tentative de convertir la Russie orthodoxe au catholicisme, en profitant de sa faiblesse d'alors, est abandonnée après la bataille du lac Peïpous en 1242 ;
- les chevaliers teutoniques quittent la Terre sainte en 1291 ;
- en 1337, l'Ordre obtient le privilège impérial pour la conquête de la Lituanie et de la Russie ; après avoir battu la Lituanie à la Streva en 1348, ils sont obligés de faire marche arrière frappés par la peste noire ;
- la période 1337 / 1402 est la période d'apogée de l'ordre, même si la christianisation et l'alliance de la Lituanie à la Pologne limitent ses perspectives ;
- le début de la fin pour l'ordre Teutonique, le Stalingrad avéré, c'est la bataille de Grunwald en 1410, où les armées polonaises et lituaniennes commandées par Ladislas II Jagellon écrasent l'ordre, tuant notamment son grand maître du moment ;
- en 1454, Marienbourg est définitivement investie par la Pologne, le grand maître étant obligé de vendre le château de cette ville pour éponger les dettes de l'ordre et de son administration ;
- en 1511, le grand maître élu est niveau du roi de Pologne ; il est néanmoins hostile et s'allie au grand-prince de Moscou Vassili III dont l'armée attaque la Lituanie ; en 1519, la Pologne entre en guerre ; en 1525, l'ordre Teutonique est sécularisé et devient le duché héréditaire de Prusse reconnaissant le suzeraineté du roi de Pologne ;
- en 1657 est soustrait à la suzeraineté polonaise et devient royaume de Prusse ;
- en 1809 l'Empereur des Français prononce la dissolution de l'ordre ;
- en 1834 l'ordre est rétabli sous tutelle autrichienne.
Pour imaginer que les chevaliers teutoniques ont été défaits par la Russie, il faut vraiment lire des bouquins d'histoire édités par le KGB. La bataille du lac Peïpous n'est importante que pour les Russes. Et ce n'est pas une victoire russe mais une victoire russo-mongole, les Mongols étant alors suzerains des principautés russes. Dis comme ça, forcément, ça fait tache, s'il s'agit de proclamer que c'est un peuple autonome jamais soumis.
Cette bataille, importante dans l'histoire russe, est insignifiante pour les autres, bien avant la période d'apogée de l'ordre Teutonique, avant la future alliance entre Russes et Teutoniques. Et si cet ordre, en pleine apogée, a éclaté en vol, c'est du fait de la Pologne-Lituanie qui en a fait son vassal.
Parce que si on en est à compter les simples victoires, même si ça doit faire mal à l'arrière-train de Poutine, c'est toujours amusant de rappeler que :
- en 1610, les armées polono-lituaniennes sont dans Moscou après la bataille de Klouchino, en dépit d'un rapport de forces défavorable, grâce à la tactique de l'Hetman Stanisław Żółkiewski et aux prouesses des hussards polonais (où Ladislas IV Vasa devient virtuellement tsar éphémère) ;
- en 1920, la Pologne, alliée à la République populaire ukrainienne, avec le soutien notamment d'une mission militaire à laquelle participait notamment le jeune capitaine Charles de Gaulle, défont les rouges jusqu'à ce que les Soviétiques demandent la paix, menant à la paix de Riga officialisant un partage des territoires contesté en Biélorussie et Ukraine entre la Pologne et la Russie.
Enfin, pour oser citer Hitler, là encore, il faut lire la presse du KGB. Lorsqu'on commence la guerre en allié de l'Allemagne nazie, profitant de l'aubaine pour envahir à moindre coût, que l'on en profite pour commettre des crimes de guerre comme à Katyn, on est très mal placé pour se vanter ensuite de sa victoire contre l'Allemagne nazie. Lorsqu'on a tiré une balle dans le dos de ceux qui combattaient l'Allemagne nazie pour tourner sa veste une fois soi-même attaqué, même si on a contribué de manière essentielle et indéniable à la victoire, on n'en sort pas avec toute sa dignité et toute sa gloire.
Tout ce qu'on peut souhaiter à la Russie, c'est que l'Ukraine soit comme la Pologne pour l'Allemagne nazie. Et ce qu'on peut souhaiter aux Ukrainiens, c'est qu'elle n'aura pas comme la Pologne de faux alliés comme l'URSS lui ayant d'abord tiré une balle dans le dos, puis venue à la rescousse une fois la viande bien attendrie pour continuer l'extermination de ses résistants.
Là-dedans, les bons mots de Wilson, tout le monde s'en cogne. Disserter des théories d'outre-Atlantique, c'est complètement ignorer l'histoire d'Europe centrale... et des alliances françaises.
Le risque présenté par l'OTAN est complètement insignifiant dans cette histoire. Le risque à l'Est, c'est du concret, des bombes et des familles décimées, c'est pas un voeu de donner des standards en installant des chaînes de fast-food. Et lorsqu'à l'Est, un pays comme la Russie reprend les arguments qui ont servi pour les guerres précédentes, le bon sens, c'est d'être inquiet et d'y voir un danger mondial.
Rien de ce qui s'est passé là-bas depuis 1918 n'est annoncé dans le propos de Wilson : certainement pas le fait d'abandonner toute l'Europe centrale à l'URSS qui s'était alliée aux nazis pour la conquérir, scandale de Yalta qui dura jusqu'à ce que l'URSS implose.
L'enjeu aujourd'hui, c'est le nouveau Yalta à venir : comme lorsque Poutine exige de parler avec les USA en tant que chef de l'OTAN pour décider du devenir de l'Ukraine.
Une fois encore, Poutine dépasse ses supporters, qui croient lutter contre l'influence de l'OTAN, alors que Poutine ne reconnaît que l'OTAN comme interlocuteur.
(Il a ce talent Poutine, il fait passer pour des idiots ses supporteurs : il ne reconnaît que l'OTAN comme interlocuteur crédible, il catapulte en Europe des clandestins africains ou proche-orientaux, il envoie des bataillons d'islamistes pour exterminer des chrétiens, etc.)
Rédigé par : Marcel P | 06 mars 2022 à 22:41
@ Exilé | 06 mars 2022 à 17:17
Ah, parce que les communistes, eux, n'ont jamais eu l'intention d'exporter leur idéologie meurtrière partout sur le globe ? Et bien sûr, celle-ci est préférable à la démocratie libérale, n'est-ce pas ?
Et Poutine, menaçant de détruire le monde avec son armement nucléaire, ça vous plaît aussi ? C'est beaucoup mieux que "les standards de l'Ouest doivent lui être imposés" de la chochotte Wilson (qui est mort il y a fort longtemps).
Vous êtes un hypocrite, Exilé. Même derrière un pseudo, vous trouvez le moyen de ne pas dire clairement que vous êtes pro-russe, et détestez les Etats-Unis.
Et vous êtes, à l'instar d'un certain nombre de commentateurs de ces pages, un traître.
Rédigé par : herman kerhost | 06 mars 2022 à 21:03
@ Robert Marchenoir | 05 mars 2022 à 23:40
"Cessez vos vantardises : vous êtes absolument incapable de contredire qui que ce soit."
J'adôôôre quand vous me parlez ainsi... Un psy vous expliquera.
Attention quand même quand vous fermez votre porte d'entrée, Poutine est peut-être déjà dedans... Vous allez finir comme le docteur Baryton si vous n'y prenez garde.
Rédigé par : Giuseppe | 06 mars 2022 à 20:54
@ Exilé
"C'est l'agriculture française qui avait déjà pâti des précédentes sanctions contre la Russie."
Elle pâtit encore plus de ceux qui croient pouvoir se passer d'agriculture. Ils ne se rendent pas compte que dépendre des autres pour manger diminue notre liberté !
À mon avis, les sanctions vont faire comprendre l'importance des secteurs servant d'armes diplomatiques, et donc, revaloriser l'agriculture.
Comme je vous l'ai dit : dans un monde plus globalisé, des sanctions multiformes peuvent peut-être avoir plus d'efficacité qu'avant.
Bien sûr, l'agriculture française peut en pâtir, mais ça fait longtemps que l'agriculture devrait recevoir plus d'aide, et pour qu'on ne dépende pas de l'étranger, et peut-être être une arme diplomatique contre l'étranger. C'est un peu gênant de voir qu'on a oublié avoir été bien content d'avoir une agriculture importante, au plus fort du Covid !
Le Covid plus les Russes envahissant l'Ukraine vont faire comprendre l'importance d'être le moins dépendant possible.
Au moins au niveau de l'agriculture et de l'énergie avec les centrales atomiques.
C'est comme une leçon que les événements doivent marteler, et qui sont oubliées sinon tant on a cru à la mondialisation en tout. Cette manie des gens de croire en un unique en quoi que ce soit cause bien du malheur.
Bref, mais s'il ne faut pas oublier la question de la plus grande indépendance possible, la question actuelle et dramatique est d'éviter, si possible, et une guerre atomique, et de risquer l'asservissement par les Russes.
Ce qui n'a rien d'impossible, de proche en proche... Un pays peut être mangé après l'autre, y compris nous, si ce n'est dans notre génération, dans la suivante. Le "plutôt rouge que mort" peut devenir "plutôt russe que mort" : plus l'adversaire est fort, plus il faut de courage. Mais dommage ! Les abdications successives ne font que vider les lâches de tout courage.
"Dans un autre domaine, le grand bénéficiaire actuel de l'interdiction de vol des compagnies aériennes russes ayant entraîné celle du survol du territoire russe par les compagnies occidentales, est la Chine, à travers ses compagnies aériennes (se reporter au site fligtradar24.com donnant en temps réel l'état du trafic aérien mondial, avec les identifications des appareils et leur trajet)."
Les avions sont un détail économique, à replacer dans un ensemble.
https://www.bfmtv.com/economie/international/pourquoi-la-chine-ne-vole-pas-au-secours-de-l-economie-russe_AV-202203040369.html
Et il n'y a pas que l'économie, il y a la stabilité politique favorable à l'économie et au reste. On ne risque pas de tout renverser parce qu'on a ses nerfs.
Le communisme et le capitalisme, c'est bien beau, mais une vertu chinoise très importante est la... patience et d'essayer de voir loin, ce qui remonte aussi à... loin :
"Qui ne médite ou ne prévoit pas les choses éloignées doit éprouver un chagrin prochain.
Proverbe de Confucius ; Le livre des sentences - VIe s. av. J.-C.
Mais n'est pas passé de mode : Confucius revient. Difficile de dire ce qui en sortira :
http://ses.ens-lyon.fr/ses/fichiers/documents-attaches/ac08b.pdf
Rédigé par : Lodi | 06 mars 2022 à 20:51
@ Marcel P | 06 mars 2022 à 15:20
Poutine, Poutine, Poutine...
Vous n'avez donc pas encore compris que la question dépasse largement la personne de M. Poutine qui, quoi que nous puissions penser de lui, sera tôt ou tard obligé de céder sa place à quelqu'un d'autre - éventuellement un militaire plus dur que lui - qui s'appuiera sur un peuple russe humilié par la manière selon laquelle la Russie a été littéralement mise à sac par des oligarques appuyés par l'Occident sous prétexte de « démocratie » dans un chaos indicible ayant causé d'innombrables souffrances ?
Ce peuple russe, qui a défait les Chevaliers teutoniques, Napoléon et Adolf Hitler, refusera de passer sous la tutelle des États-Unis d'Amérique (même de façon masquée derrière des organisations intermédiaires comme l'ONU et l'OTAN) et de leur doctrine énoncée par le président Wilson :
« Plus aucune nation ne peut désormais vivre sur elle-même et l'Ouest devrait nécessairement dominer l'Est. L'Est doit être ouvert et transformé, qu'on le veuille ou non ; les standards de l'Ouest doivent lui être imposés »
(Woodrow Wilson)
Tout ce qui se passe depuis 1918 jusqu'à actuellement a été annoncé dans cette semonce.
Rédigé par : Exilé | 06 mars 2022 à 17:17
@ Exilé
"Y aurait-il les bonnes guerres, à monter en épingle et à médiatiser à outrance et les autres, à cacher sous le tapis ?"
L'Europe ne partage pas de frontière avec le Tchad, le Yémen, etc. Ces pays ne sont pas attaqués pour annexion par un pays qui a un siège au conseil de sécurité de l'ONU et la force nucléaire. La France et l'Europe ne sont pas menacées du feu nucléaire si elles prennent part à ces conflits ou si elles décident de former une alliance militaire avec un pays d'Europe comme la Finlande.
Toutes les guerres ne sont pas les mêmes. Il y a des guerres justes et des guerres injustes, il y a le droit de la guerre et le droit dans la guerre.
Dans la guerre en Ukraine, la France et l'Europe sont visées en tant que membres de l'OTAN et ses alliés sont directement menacés.
Les premiers réfugiés ukrainiens sont arrivés en France : ce sont des Africains ou des Proche-Orientaux. Faut-il que Loukachenko vous envoie un échantillon par Ouibus devant votre logement, pour que vous compreniez qu'avant l'offensive en Ukraine, la guerre hybride russo-européenne avait déjà débuté ? Vous rendez-vous compte que si vous devenez une cinquième colonne, la contestation de Macron, aussi fondée soit-elle, sera obligée de s'éteindre face à une nécessité d'union sacrée ?
Autrement dit, les abrutis qui soutiennent Poutine en France rendent Macron inévitable.
Les opposants à Macron qui soutiennent Poutine, c'est comme BHL (régulièrement cité ici par les pro-Poutine seuls) qui soutient les Ukrainiens : le genre de soutien dont la conséquence va à contresens du but affiché.
Rédigé par : Marcel P | 06 mars 2022 à 15:20
@ Lodi | 06 mars 2022 à 10:10
« Donc, au départ, je n'étais guère favorable aux sanctions économiques, en général à la portée plus symbolique que réelle : en gros, se faire plaisir en niant qu'on abandonne ceux que le feu nucléaire nous interdit d'assister au combat. »
Tous ceux qui croient faire les malins en sautant sur leur chaise comme des cabris en criant « Sanctions ! Sanctions ! » ne se rendent absolument pas compte, faute d'avoir dressé un bilan des effets de ces dernières, qu'ils se tirent une balle dans le pied au lieu d’égratigner l'ours russe.
C'est l'agriculture française qui avait déjà pâti des précédentes sanctions contre la Russie.
« La Chine n'est par exemple pas si adossée à la Russie qu'on aurait pu le craindre, tant les perturbations économiques peuvent la toucher. Alors... »
Dans un autre domaine, le grand bénéficiaire actuel de l'interdiction de vol des compagnies aériennes russes ayant entraîné celle du survol du territoire russe par les compagnies occidentales, est la Chine, à travers ses compagnies aériennes (se reporter au site fligtradar24.com donnant en temps réel l'état du trafic aérien mondial, avec les identifications des appareils et leur trajet).
Quoi de plus idiot que ces prétendus humanistes à la grande bouche mais à la tête de linotte ?
Rédigé par : Exilé | 06 mars 2022 à 15:11
@ Marcel P | 06 mars 2022 à 10:52
Autre chose que nous serions en droit d'attendre, ce sont des excuses de Zemmour aux Américains, concernant son allégation selon laquelle ils nous manipulaient pour nous faire croire que la Russie envisageait d'envahir l'Ukraine. Alors même que tout montrait que cette issue était largement concevable. On a vu ce que ça a donné.
Nous pouvons toujours attendre pour des excuses envers cet allié que sont les Etats-Unis.
Rédigé par : herman kerhost | 06 mars 2022 à 13:43
@ Axelle D | 06 mars 2022 à 01:20
« Eh bien oui la guerre spectacle, la guerre propagande ressassée sur toutes les chaînes, dans tous les médias et à longueur de temps, m’écœure ! »
J'adhère à ce que vous exposez dans votre intervention.
Si la guerre est consubstantielle à l'histoire de l'humanité, c'est la première fois qu'elle est récupérée par les saltimbanques médiatiques, qui marchent main dans la main avec des hommes politiques qui se comportent en véritables vautours en récupérant le malheur des autres pour faire avancer leurs petites affaires. Une honte.
À ce petit jeu, M. Macron, qui nous a déjà joué la comédie de mauvais goût de la dictature sanitaire débridée ayant vu l'administration écarter et écraser la médecine, est dans son élément.
Ce personnage, qui a été un grotesque chef de guerre face au virus chinois, délaisse les problèmes qui assaillent les Français pour reprendre son rôle de matamore au profit d'un pays qui nous est totalement étranger et envers lequel nous ne sommes redevables de rien, afin de faire diversion sur son bilan lamentable.
Peut-être devrions-nous lui rappeler qu'il doit s'occuper avant tout de ce qui le regarde ?
Par ailleurs, les perroquets ne savent que dire « la guerre », comme si dans le monde il n'existait pas divers points chauds où elle sévit, sans que nous les ayons entendu faire par exemple le même battage à propos des guerres du Yémen, du Haut Karabagh, du Tchad, de l'Afar-Somali, etc.
Y aurait-il les bonnes guerres, à monter en épingle et à médiatiser à outrance et les autres, à cacher sous le tapis ?
Rédigé par : Exilé | 06 mars 2022 à 13:15
@ Axelle D
Vous affirmez qu'il est impossible de démêler le vrai du faux, relativisme plutôt commode :
Les troupes Russie sont en Ukraine, vrai ou faux ?
La Russie n'intervient pas en tant que Casque bleu, après une résolution de l'ONU, vrai ou faux ?
En France, vous ne risquez pas d'être arrêtée pour votre opinion sur cette guerre, vrai ou faux ?
En Russie, vous risquez d'être arrêtée pour votre opinion sur cette guerre, vrai ou faux ?
La Russie envoie en Ukraine les troupes islamistes de Kadyrov, vrai ou faux ?
La Biélorussie a massé, en leur donnant des visas notamment par l'ambassade de Biélorussie en Syrie chez Bachar el-Assad, des milliers de candidats à l'immigration clandestine en Europe, hors sujet dans cette aire géographique à la frontière polonaise, vrai ou faux ?
Seuls la Biélorussie, la Syrie, la Corée du Nord et l'Erythrée ont voté contre la condamnation de l'action russe à l'ONU, vrai ou faux ?
C'est le problème, quand on prend le parti des Staline, Beria, Poutine, Etat islamique, etc. ces gens ne dissimulent pas leur action puisqu'ils l'annoncent.
On peut, façon Régis de Castelnau qui se prétendait souverainiste, parler de « diplomatie bien conduite, avec doigté et discrétion [qui] aurait pu sans aucun doute éviter cette escalade », formules faciles à lancer. Mais on est condamné à devoir réajuster son discours en permanence. D'abord : il n'attaquera pas, il n'a pas de raison de faire cela, il ne dira pas cela... puis, une fois démenti par les faits, devoir expliquer : il a été obligé d'attaquer, de faire cela, de dire cela. Alors que dès le départ, la conclusion était annoncée d'emblée.
Vous parlez d'éviter « cette escalade ». Laquelle ? Selon Poutine, son opération militaire se déroule telle que prévue. Aucune « escalade ».
Ainsi, si l'on en revient à la prétendue impossibilité de démêler le vrai du faux, ce qui fait inévitablement passer pour des demeurés ceux qui veulent soutenir Poutine à tout prix, c'est que leur propre vrai et faux est beaucoup trop mouvant.
Toujours en prenant l'exemple de Régis de Castelnau, il affirmait que la Russie n'attaquerait pas, qu'elle n'avait pas de raison de le faire. Maintenant, il affirme que c'était imprévisible pour limiter le mea culpa qu'on est en droit d'attendre. Mais il embraye en affirmant qu'elle était obligée de le faire et qu'elle est fondée à le faire.
Forcément, ces discours sont complètements incohérents. Si la Russie était obligée et fondée à attaquer, alors c'était absurde d'affirmer que la Russie n'attaquerait pas et que c'était imprévisible.
Et si on lit Poutine dans son De l'unité historique des Russes et des Ukrainiens (https://fr.wikipedia.org/wiki/De_l%27unit%C3%A9_historique_des_Russes_et_des_Ukrainiens https://france.mid.ru/fr/presse/russes_ukrainiens/ ), on y trouve le catalogue des arguments proposés par Castelnau pour justifier l'invasion russe - mais s'il avait connaissance de cet argumentaire, alors son pronostic antérieur sur l'invasion qui n'aurait pas dû avoir lieu est une farce.
Et dans ce même texte se trouvent les éléments d'autres invasions potentielles.
Le pitre, ce n'est pas celui qui se bat pour défendre son pays qui n'existe pas selon Poutine, mais celui qui croit qu'il défend le sien en soutenant quelqu'un qui, foncièrement, le prend pour un nabot insignifiant.
Rédigé par : Marcel P | 06 mars 2022 à 10:52
Il parle, enfonce des portes ouvertes, ça y est il est revenu, le plus beau, l'extraordinaire écrivain de nos vies, le phare inénarrable de la pensée.
Impossible de le louper, il a remis les Rangers, il est vrai que les plateaux TV sont des chausse-trappes, il nous explique, il détaille, plus il parle, plus il fait rire.
Le Don Quichotte dont on ne se lasse pas des impostures, il faut les relire par temps de cafard, pour que la journée s'illumine à nouveau.
Le comique dans toute sa splendeur, son hologramme Botul en bandoulière, il est reparti pour aller chercher sa médaille en chocolat.
Toujours en quête de la vie extraordinaire de Malraux, il voudrait tant être cet homme-là de notre siècle, il voulait se faire boeuf il n'est qu'une grenouille, une toute petite grenouille, un amuseur public, un philosophe de bazar:
https://www.monde-diplomatique.fr/dossier/BHL
Rédigé par : Giuseppe | 06 mars 2022 à 10:42
Le refus de solidarité avec l'Ukraine vient d'une peur bien naturelle de mourir dans un conflit nucléaire, et d'un ressentiment antiaméricain qui l'est un peu moins.
Curieux pays où on est plein de fiel pour l'ami, et plein d'indulgence pour l'ennemi, en une curieuse alliance de revers - qui prend surtout nos propres intérêts à revers.
On croirait un traître poussant le héros dans le vide et qui s'y retrouve lui-même ! Tout cela parce que jaloux de ne pas être à sa hauteur et incapable d'essayer de le devenir, il se venge de ses manques sur celui qui n'en peut mais.
Pitoyable !
Ce n'est jamais la vanité nationale qui me guide. Elle qui va avec l'antiaméricanisme et nous interdit d’imiter meilleur que soit pour devenir meilleur ?
Non merci.
Essayer de survivre et de rester libre voire progresser, voilà les seules préoccupations qui devraient être les nôtres.
Donc, au départ, je n'étais guère favorable aux sanctions économiques, en général à la portée plus symbolique que réelle : en gros, se faire plaisir en niant qu'on abandonne ceux que le feu nucléaire nous interdit d'assister au combat.
Cependant... l'interconnexion de plus en plus poussée des économies fait que cette arme n'est peut-être pas inutile. La Chine n'est par exemple pas si adossée à la Russie qu'on aurait pu le craindre, tant les perturbations économiques peuvent la toucher. Alors...
Il faut attendre et voir.
D'autre part, comme on le voit avec le gaz russe, le blé russe... C'est à double tranchant.
Une partie du monde dont nous dépend en partie de la Russie, nous moins que d'autres, mais il faut encore réduire notre faiblesse face à elle.
Il faut, si nous voulons rester libre, conserver une agriculture française et les centrales atomiques comptent, et pas seulement la bombe - et plus que nos ridicules rodomontades au sein de l’OTAN, quand il nous prend des démangeaisons historiques de faire parler de nous.
Réagissons au présent, préparons l'avenir.
Dit autrement, attendre et voir...
Rédigé par : Lodi | 06 mars 2022 à 10:10
Et pourtant, Mary-Axelle, est-il donc nécessaire de reprendre la dialectique de Lavrov ?
Vous avez raison, c'est signe de faiblesse que de céder à la censure au nom de la liberté, cela ne justifie pourtant pas qu'il ne faille pas tout tenter avant d'accéder au fracas des armes, si par malheur nous devions y être poussés.
Il n'est plus temps de nous diviser, ce n'est pas d'aujourd'hui que la démocratie est en danger, il est du devoir absolu de faire bloc pour défendre la liberté, et rattraper les manques du passé qui nous ont dispersé aux querelles intestines, toutes légitimes qu'elles soient, qui ne pourront reprendre leurs cours que si l'essentiel est garanti, et clairement défendu, notamment par votre vaillance bienvenue.
Rédigé par : Aliocha | 06 mars 2022 à 09:41
Eh bien oui la guerre spectacle, la guerre propagande ressasée sur toutes les chaînes, dans tous les médias et à longueur de temps, m'écoeure !
Il me semble en outre que ce tapage, cette hystérie permanente autour de ce conflit n'ont fait qu'envenimer la situation. Sachant que dans cet amas d'informations, il est pratiquement impossible de démêler le vrai du faux.
J'ajoute que punir et sanctionner des centaines de milliers de gens de toutes nationalités qui ne sont pour rien dans cette guerre (artistes, créateurs, musiciens, entrepreneurs, etc.) est non seulement injuste mais d'une imbécillité crasse. Va-t-on bientôt interdire de parler ou enseigner le russe, fermer le Raspoutine, etc.
Alors que seule une diplomatie bien conduite, avec doigté et discrétion, aurait pu sans aucun doute éviter cette escalade.
Et ce n'est pas par hasard que j'ai évoqué la guerre du Golfe 1991, alias guerre en vidéo, où pour la première fois l'opinion publique avait été totalement abusée, manipulée, abrutie par des politiciens menteurs et sans scrupule et une propagande éhontée ! On connaît la suite.
Enfin concernant les allégations calomnieuses et perverses de Robert Marchenoir, c'est la routine d'un esprit retors. Pas de quoi se formaliser pour si peu !
À moins qu'il soit l'idiot qui ne regarde que le doigt quand on lui montre la lune !
Rédigé par : Axelle D | 06 mars 2022 à 01:20
@ Axelle D | 05 mars 2022 à 20:52
Poutiniste à fond, donc, alors même que l'intéressé se révèle en émule d'Hitler, multiplie les crimes de guerre en Ukraine, menace ouvertement l'Europe d'annihilation nucléaire et ne fait plus aucun mystère de sa haine de l'Occident, de la liberté et de la démocratie.
Pour être tout à fait franc, vous réussissez à m'épater. Je n'aurais jamais imaginé que vous seriez allée aussi loin dans l'ignominie.
Rétrospectivement, votre amour immodéré de la police, joint à votre gaullisme fanatique, auraient dû me mettre la puce à l'oreille.
Et vous en profitez pour nous recaser votre petit volume de poésie anti-américaine, qui avait, je crois, échappé jusqu'à présent aux populations. C'est complet...
______
@ Giuseppe | 05 mars 2022 à 21:31
Cessez vos vantardises : vous êtes absolument incapable de contredire qui que ce soit.
Rédigé par : Robert Marchenoir | 05 mars 2022 à 23:40
@ Robert
Disserter des méfaits nord-américains pour justifier l'invasion russe de l'Ukraine, c'est comme disserter des méfaits du colonialisme pour justifier l'invasion de la France revendiquée par les Indigènes de la République.
Un mal relatif ancien ne signifie pas qu'il ne faille pas se battre face à un mal présent.
Plus clairement encore, le fait que des Nord-Américains aient trouvé inopportun d'agrandir l'OTAN pour ne pas exciter le Russe ne me touche pas du tout : les Nord-Américains ont trouvé opportun de vendre la moitié de l'Europe aux Soviétiques à Yalta, pour les mêmes raisons, en signant l'arrêt de mort des élites de ces pays et en honorant, de fait, l'accord passé entre Soviétiques et nazis pour le partage de l'Europe.
On s'en cogne, de l'intérêt des Nords-Américains : ce n'est pas le nôtre. Si nos intérêts étaient alignés en tout point, le bras de fer ne serait peut-être pas à l'initiative de Poutine.
L'honnêteté intellectuelle que vous convoquez consiste à remarquer qu'une fois encore, la Russie, insatisfaite de sa situation, comme si souvent au cours du siècle écoulé, demande un nouveau partage du gâteau au détriment d'autres peuples et pays dont elle nie complètement le droit de décider pour eux-mêmes, parce qu'elle sent que c'est possible.
Poutine fait en sorte qu'on le croit prêt à recourir à l'arme nucléaire pour y parvenir. C'est une configuration impossible à maîtriser.
Se coucher, ça a déjà été tenté avec Hitler, le moins que l'on puisse dire, c'est que si nous ne sommes pas complètement sûrs que l'inaction en 1938 est responsable de millions de morts supplémentaires, nous sommes sûrs que cette inaction n'a rien obéré in fine.
Rédigé par : Marcel P | 05 mars 2022 à 22:11
@ Robert Marchenoir | 05 mars 2022 à 20:45
Bob, malgré toute ma mansuétude à vous expliquer les états les plus simples, vous êtes imperméable, que voulez-vous, je voudrais bien hausser le niveau avec vous, vous parler de coutures de membrures tendues, que sais-je encore... j'userais de la salive pour rien.
Dès que vous vous sentez acculé vous êtes comme Sonny Liston devant Cassius Clay, lors du match revanche, alors vous sortez des mots dont vous ne maîtrisez pas le sens, "populiste, insulte...". Vous avez un certain sens de l'invective rampante, celle qui ne supporte pas la contradiction, celle qui fait de vous un merveilleux exemple du toutologue.
Bref, je ne peux rien pour vous, alors je vous abandonne à votre sort, aérez-vous, respirez, chaussez votre cerveau de brodequins d'escalade, cela vous fera le plus grand bien, on vous aime Bob, on vous aime.
Rédigé par : Giuseppe | 05 mars 2022 à 21:31
@ Serge HIREL | 05 mars 2022 à 18:55
L'Américain Biden capable de mettre un terme à la guerre ? Alors là je pouffe !
À votre avis qui à part lui et sa bande serait donc derrière le pitre Zelensky, lequel sans ses encouragements n'aurait jamais pris le risque inouï, après s'être fait élire comme une star banale de téléréalité, de se mesurer, provoquer et narguer son puissant voisin Poutine, tout en reniant sans vergogne les accords signés par ses prédécesseurs que manifestement il n'avait jamais lus attentivement ?
Concernant le conflit en Ukraine, dûment retransmis en temps réel par tous les médias occidentaux, il n'est pas sans me rappeler celui de la première guerre du Golfe en 1991 où la propagande battait son plein et où l'on n'entendait qu'un seul son de cloche, celui des Américains à la manoeuvre ! Tandis que ceux d'en face que pouic ou calomnies !
Voilà ce que j'avais écrit à l'époque à ce sujet :
« Souvenez-vous, c’était hier à peine
L’Occident en haleine
A la télé péplum réalité,
La guerre programmée en exclusivité
Sur les chaînes du monde entier !
Au pinacle les technocrates
Des frappes aveugles
Lâches et sans risques,
Les pleutres et les journaleux,
Les tâcherons scientifiques,
Les experts et les spécialistes
Prévariquant à qui dit mieux,
Désert violé
Couvre-feu
Sur les matamores plein feu !
Grands reporters plastronnant
Et comédie de premier plan
Avec guerriers d’apocalypse,
Poltrons de choc en avant hisse
Accoutrés de masques hilarants !
Proclamant le Droit des nantis
Le gros général bouffi,
Haranguant ses soldats grimés et travestis
Sous le regard éteint du président yankee
Et d’une suite honteuse de conseillers serviles
Justifiant le ballet des mirages imbéciles.
Océan lubrifié et pipelines embrasés,
Planqués sur galonnés
Suffisants de discours, d’ordres désincarnés
Boucliers patriotes
Aux cieux empoisonnés,
GI’s robotisés,
Marines d’informatiques,
Mercenaires fanatiques,
Soldates enturbannées en short et maquillées
De l’air climatisé au McDo calibré,
Le spectacle est parfait.
Oraisons pour la paix prudemment débriefées
Conformant même Dieu à leur cupidité.
Shérif mon commandant flinguant
Il a le triomphe arrogant, pan pan !
Deux cent mille Irakiens c’est rien,
Broyés ratatinés sur mandat onusien,
Ça craint.
Record battu d’alignement les Grands !
Au cœur du paradis maudit
Pleure ô Mésopotamie !
Sur le sable immortalisé ô gué,
Ce fut une « sacrée soirée » aux pieds,
Une légale félonie,
Furie
De sbires et d’artificiers branchés,
Quant à l’odieuse tyrannie
Un peuple innocent fut livré…
Honte aux vainqueurs ! Gloire aux vaincus,
Tandis que sans pudeur les médias s’évertuent
Vendus !
À nous escamoter les morts et disparus, ça pue !
Au fond combien sont-ils combattants ou civils,
Estropiés, orphelins, torturés ou reclus ?
Qui donc confond victoire et massacre absolu,
Conspuant sans péril le pseudo Belzébuth,
Tyranneau par nos soins si longtemps soutenu ?
Pourfendeur du Droit brut, l’intérêt mercantile.
L’horreur est à son comble au soir du Kurdistan,
Du Tigre à Bassora que Saddam obnubile
Les pauvres Chaldéens déroutent par cent mille,
Femmes, bébés, vieillards, enfants perdus errant,
Sacrifiés sans remords au Pouvoir arrogant…
Tandis que franc-tireur en la fosse anonyme,
Entre un juif sermonneur, un docte musulman,
Témoin du Seul Amour ami des mécréants,
Un ermite aux pieds nus prie Jésus Tout-Puissant :
- Souviens-toi, mon Seigneur, des tourments de l’exil.
Souviens-toi des cœurs purs où ta paix se répand !"
Rédigé par : Axelle D | 05 mars 2022 à 20:52
@ Giuseppe | 05 mars 2022 à 14:48
Vous venez de nous faire une saisissante démonstration de votre pathologie mentale. Ni la vérité ni le savoir ne vous intéressent -- et ne parlons pas de l'échange d'idées.
Vous produisez à jet continu, ici, une espèce de sécrétion physiologique composée de vos obsessions mentales, destinée à purger je ne sais quel ressentiment.
À la moindre tentative de confrontation avec le réel, vous montrez les crocs, vous insultez. On a interrompu votre rêve éveillé, on a retiré sa barbaque au dogue. Le danger menace : il faut poutiniser l'importun.
Vous êtes aussi ignorant sur l'arme atomique que sur les disjoncteurs différentiels, et d'ailleurs, j'attends toujours, concernant ces derniers, vos explications sur la raison pour laquelle leur absence supposée aurait pu provoquer l'incendie de Notre-Dame (vous vous souvenez ?).
Vous vous bornez à nous dire, tel Jean Gabin : je sais, je sais, je sais... mais, hélas ! vous n'avez jamais l'insigne bonté de nous faire partager votre savoir.
Maintenant, vous vous donnez le ridicule de faire du Mary Preud'homme, en vous dissimulant derrière un prétendu expert de vos amis. Elle avait toujours un "ami gendarme" sous la main qui trouvait mes propos ridicules (mais, curieusement, il n'avait jamais le courage de se manifester en personne) ; vous, vous avez un "ami" de l'école de mes fesses "qui [en me lisant] avait le sourire protecteur du sachant à celui qui découvre la lune".
Ce qui en dit long sur vos fantasmes et votre insécurité psychologique à vous. (Au passage, si l'on vous lit entre les lignes, votre "ami" me donnait raison.)
Ce n'est pas grave d'avoir été un ouvrier ou un technicien toute votre vie, figurez-vous. Personne ne vous en veut pour cela, personne ne vous méprise pour autant. Pour une raison mystérieuse, vous semblez en faire un complexe gros comme un camion.
Cela vous regarde, mais si vous pouviez nous épargner les dégâts collatéraux de votre statut social mal assumé, ça nous ferait des vacances, merci.
En fait, vous me rappelez beaucoup hameau dans les nuages, qui lui aussi tient absolument à ce qu'on le méprise parce qu'il est agriculteur. Personne ne lui a jamais dit une chose pareille, mais ça ne fait rien : son statut de pauvre victime est essentiel à son bien-être mental.
Rédigé par : Robert Marchenoir | 05 mars 2022 à 20:45
Et pourtant, selon duvent avant que je lui dise que je l'aimais, volens nolens, j'avais raison.
La haine est une prison.
Rédigé par : Aliocha | 05 mars 2022 à 19:24
Guerre en Ukraine... Le peuple français est-il plus émotif que d’autres ? Oui, probablement. Et plus aujourd’hui qu’hier, matraqué qu’il est par les images résolument anxiogènes -mais néanmoins sans cadavres -, abasourdi par des propos officiels et des commentaires plus alarmants les uns que les autres. D’autant plus enclin à se délecter dans cette émotion que les conséquences de l’événement qui la produit restent hors de sa sphère de confort, n’affectent en rien son quotidien. Début 2020, par crainte d’une possible contamination, les Parisiens se réfugiant en province pour fuir la Covid n’ont pas tous reçu un accueil chaleureux... promis unanimement aujourd’hui aux Ukrainiennes et à leurs enfants. Promis...
Depuis le 24 février, depuis la décision condamnable sans appel de Poutine d’envahir un Etat souverain, rien n’a changé dans notre vie quotidienne. Et pourtant, des dizaines de millions de Français sont prêts à en découdre avec ce « dictateur », ce « paranoïaque », ce « fou », prêts à réclamer le feu nucléaire contre lui, prêts à applaudir l’interdiction des sportifs para-olympiques russes aux JO de Pékin, à se priver de grands artistes moscovites... Et les collectes en faveur des Ukrainiens atteignent des sommets.
Faut-il se féliciter de cet immense mouvement d’entraide ? Oui, bien sûr, parce qu’il est justifié et nécessaire. Faut-il se féliciter de ce soutien belliqueux ? Non, certainement non, parce qu’il est irréfléchi.
L’émotion est toujours mauvaise conseillère. Réagir sous le coup de l’émotion conduit nécessairement à ignorer la raison, la mesure. Qu’un ministre de haut rang menace le président russe d’une « guerre totale » est scandaleux. Que des journalistes, devant des millions de téléspectateurs, sur la foi de dépêches émanant d’un pouvoir ukrainien aux abois, sans le recul qu’aurait apporté un scientifique, annoncent un possible nouveau Tchernobyl, est irresponsable.
L’intolérable est atteint quand le chef d’Etat, sous la menace d’une réélection qui n’est acquise que selon les sondages, apporte sa pierre à cet édifice anxiogène en prédisant « des jours vraisemblablement de plus en plus durs ».
Hier « foutriquet » (Onfray), Macron se présente désormais en « père de la nation ». En « père » qui protège le peuple, devenu par magie ses enfants. La ficelle est grosse - tout le monde n’est pas de Gaulle... - mais examinons néanmoins un instant cette posture... Il en a oublié l’essentiel : quand des parents ont pour but de protéger leurs enfants, leur première démarche n’est-elle pas de les rassurer ?
Les rassurer en n’alimentant pas leurs angoisses, mais aussi en démontrant leur capacité à vaincre le danger, à terrasser le dragon... Sur ce point également, le président-candidat a déjà largement démontré ses faiblesses... au Liban, au Mali, où ses coups de menton se sont achevés par de peu glorieux fiascos, dans l’affaire des sous-marins australiens où il n’a rien vu venir et a dû se contenter de vagues excuses, dans ses rapports avec Poutine, qui s’est servi de lui jusqu’au dernier instant et l’a ridiculisé. Ses moulinets, ses gesticulations médiatiques et sa diplomatie du tutoiement n’y changeront rien.
Aujourd’hui, seuls deux chefs d’Etats ont le pouvoir de mettre fin à la crise ukrainienne : le russe et l’américain, lequel est aussi le seul patron de l’OTAN. Les autres acteurs, dont Macron et Zelinsky, sont des seconds rôles, qui n’ont aucune marge de manœuvre. Y compris en matière de sanctions contre la Russie. Pas même l’Allemagne, le plus puissant et le plus fidèle allié européen des Etats-Unis, n’a son mot à dire...
Aujourd’hui, le sang-froid et la réflexion - y compris sur les motifs de cet accès de fièvre de Poutine - qui conduisent à cette analyse, ne sont pas à la mode. L’émotion les a balayés et a provoqué une apparente unité nationale, qui interdirait toute critique du chef de l’Etat, sur sa gestion de la crise ukrainienne, mais aussi sur l’ensemble du bilan de son quinquennat, pourtant désastreux.
Dans les jours qui viennent, quelle que soit l’intensité plus ou moins élevé des combats, il ne sera pas facile de s’exprimer en refusant de donner dans le pathos, d’oser dire que, même si la France y a une part de responsabilité pour avoir omis d’imposer un suivi digne de ce nom aux accords de Minsk signés sous le « Format Normandie », cette guerre n’est pas la nôtre, que notre seule obligation est celle qu’exige l’humanisme et que le chef de l’Etat, quel qu’il soit après le 24 avril, n’aura pas la capacité d’obtenir le règlement diplomatique du conflit.
Macron, pour sa part, continuera à brasser l’air, entretiendra ainsi ce semblant d’unité nationale, avec l’unique objectif d’attirer quelques voix, mais surtout d’étouffer ses adversaires et de rejeter le débat pourtant indispensable à la crédibilité d’une élection à laquelle il se présente en guenilles.
Par respect de la démocratie, ses concurrents ont le devoir de ne pas le laisser faire, d’imposer une véritable campagne présidentielle dans laquelle le regard apeuré d’un enfant ukrainien ne pourra pas servir de cache-misère à un examen approfondi de la décadence de la France pendant les années Macron. S’il en était autrement, le risque est grand que ce second quinquennat soit rapidement plus chaotique encore que le premier.
Rédigé par : Serge HIREL | 05 mars 2022 à 18:55
@ Robert | 05 mars 2022 à 16:23
Votre analyse est bien meilleure et complète que ce que j'ai pu écrire ici sur le sujet.
Vous êtes un des rares commentateurs (et même au-delà) à avoir compris que la question faisant l'objet de l'actualité dépasse largement l'attitude de M. Poutine face à l'Ukraine qui n'est qu'un épiphénomène de l'affrontement géostratégique entre une puissance maritime et une puissance occidentale, dont les premières manifestations remontent à plus d'un siècle.
Rédigé par : Exilé | 05 mars 2022 à 18:47