Maintenant qu'Elisabeth Borne a été nommée "Première Ministre" - je ne doute pas que le féminin va radicalement alléger la lourdeur de sa tâche ! - et que Jean Castex est parti de Matignon avec des applaudissements nourris et l'expression sincère d'une affection collective que cette personnalité simple, honnête et authentique a suscitée, on ne va plus s'occuper des choses inutiles, gratuites, des purs jeux de l'esprit, des thèmes trop peu rentables pour faire le poids face à l'approche d'élections législatives capitales.
Pourtant il y avait dans cette passation de pouvoir - elle m'a frappé à cause de cela - quelque chose qui tranchait sur le mode habituel des cérémonies de ce type. Il faut dire que le président de la République avait bizarrement déblayé le terrain politique en tweetant sur le compte de la présidence, avant les interventions de JC et de EB, le programme à venir et à respecter. Inélégant ou non, le procédé a permis à la nommée et à son prédécesseur de s'abandonner sans retenue à une oralité très amicale, EB émue commettant quelques maladresses dans un propos bref tandis que JC, sentant l'immense sympathie à son égard, n'en finissait pas de ne pas finir.
Surprenante la décision du président - sauf si son choix prioritaire de Catherine Vautrin ex-LR avait dû être retoqué à cause d'une fronde de son camp - de confier à une ministre, à la sensibilité de gauche, de l'ancien gouvernement Castex l'honneur de succéder à celui-ci alors que précisément Emmanuel Macron récusait toute continuation entre hier et demain et aspirait à mettre en oeuvre une nouvelle manière de présider et donc de gouverner.
Peut-être sera-ce au niveau des ministres que l'originalité éclatera ?
Mais je m'égare et retombe dans mon péché mignon qui prétend faire fuir la politique par la porte mais pour la faire rentrer par la fenêtre. Car pour être moins corseté, le processus de Matignon ne tombait pas cependant dans des analyses et des concepts seulement animés par la liberté de l'esprit. La politique est ce qui structurellement s'oppose à cette dernière. Tout ce qui est gratuit lui est étranger.
Aussi quelle délivrance que cet entretien entre Régis Debray (RD) et Sylvain Tesson (ST) dans Le Figaro !
Quelques secondes d'intelligence débridée, à la fois profonde et spontanée, gratuite parce qu'elles ne visaient pas à répondre à une question - faut-il changer le monde ou le contempler ? - mais à persuader l'autre de l'excellence et de l'inventivité de sa réflexion, de la multitude des bonheurs d'expression dont chacun était capable.
Avec le sentiment délicieux qu'il serait compris par l'autre, que le joute aurait du sens puisqu'ils la désiraient à sa juste mesure, à hauteur de cette occasion unique qui les laisserait à égalité, puisque chaque propos était moins une réplique que la confirmation qu'ils se savaient, à tour de rôle, les meilleurs dans un exercice rare. Le narcissisme de RD, s'écoutant parler et briller sous l'écoute à la fois admirative et critique de ST, l'humilité apparente de ce dernier ne dédaignant pas pourtant les feux d'artifice du verbe.
Cette manière, moins de dialoguer que de transmettre, à chaque fois dans sa totalité le bloc d'une idée, d'un sentiment, d'une nostalgie et d'une espérance, rendait passionnant l'antagonisme - sans doute forcé pour les besoins de la cause - entre leurs deux natures, entre leurs deux histoires, entre le respect de l'un pour l'immobilisme, la plénitude et la beauté du monde et le détachement contraint de l'autre, revenu de toutes ses illusions et surtout de celle d'avoir pu croire quelques années que le pouvoir était susceptible de changer l'ordre de l'univers, les terrifiantes inégalités et injustices dont il était porteur.
Intelligence gratuite parce qu'au fond ils n'avaient personne à convaincre, les deux faisant les merveilleux paons dans un combat de façade les unissant plus par leur style qu'il ne les séparait par leurs convictions, imprégnées équitablement de leur humeur lucide, voire amère.
On est bien loin de JC et d'EB.
J'ai envie de conclure en disant : encore une minute, monsieur le bourreau politicien, pour l'inutile, le vif, l'allègre… et la grâce !
Je ne sais pas ce qui se passe à Paris : je n'y vais que tous les cinq ou dix ans.
Dans ma petite ville de province, au cours d'une promenade je passe devant un grand immeuble où l'on peut voir plusieurs films dans plusieurs salles en même temps. Je vais au cinéma très rarement.
J'ai l'idée de franchir la porte d'entrée à le recherche d'une petite feuille indiquant les films de la semaine à venir. Je la trouve. Je me promets de la lire quand je serai revenu au logis.
Las ! Quatorze films sont indiqués. Pour chaque film, on met le titre, les jours, les horaires et... quatre lignes nous racontant le début de l'histoire. Ils ont eu une idée de génie : la dernière phrase est inachevée (exemple « déterminé à » ou « rencontre des ... ». J'imagine que c'est pour donner envie au client de connaître la suite. Ah ! Les malins !
Mon sujet d'étonnement principal : le nom du cinéaste est omis dans la présentation de chaque film.
C'est un comble ! J'informe le propriétaire de ce cinéma - qui ne me lira pas et je ne songe pas à pas lui téléphoner ou à lui écrire - qu'un film est une œuvre et qu'une œuvre a un auteur.
Quelle époque !
Rédigé par : Patrice Charoulet | 28 mai 2022 à 18:51
« JUIF » avec majuscule où minuscule ? Que dit le dictionnaire de l'Académie française, dernière édition ?
"1. Personne descendant de l'ancien peuple d'Israël
2. Personne qui professe le judaïsme.
Dans les emplois où ce deuxième sens est prédominant, on ne met pas la majuscule. »
Rédigé par : Patrice Chaorulet | 27 mai 2022 à 16:03
À propos d'intelligence gratuite, je me souviens des débats très intéressants sur CNews, entre Eric Zemmour et divers interlocuteurs.
Eric Zemmour aimait bien débattre avec Michel Onfray, avec qui il avait beaucoup de connivence, l'un girondin, l'autre jacobin, ou réciproquement.
Je me souviens en particulier d'un débat avec M. Onfray, sur la musique.
Les deux débatteurs étaient arrivés à la fin du débat en étant d'accord sur le fait que ce à quoi on reconnaît le mieux la musique française, était... le silence.
Il paraît que le silence qui suit une oeuvre de musique française est typiquement français !!!!!????
Rédigé par : anne-marie marson | 26 mai 2022 à 20:48
@ Achille
"Nous connaissions déjà les longs échanges, fourmillant de liens, le plus souvent en anglais, entre F68.10 et Robert Marchenoir."
Au sujet des liens, je me permets de vous rappeler la loi:
« Sont licites les citations tirées d'une œuvre, déjà rendue licitement accessible au public, à condition qu'elles soient conformes aux bons usages et dans la mesure justifiée par le but à atteindre, y compris les citations d’articles de journaux et recueils périodiques sous forme de revues de presse. » -- Article 10.1 de la convention de Berne.
"« Lorsque l'œuvre a été divulguée, l'auteur ne peut interdire : [...] 3º Sous réserve que soient indiqués clairement le nom de l'auteur et la source : a) Les analyses et courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d'information de l'œuvre à laquelle elles sont incorporées. »" -- article L122-5 du code de propriété intellectuelle.
Les liens permettent de mieux respecter la loi.
Rédigé par : F68.10 | 20 mai 2022 à 19:06
@ sbriglia | 20 mai 2022 à 12:26
Tiens je l’avais déjà oublié celui-là, l’avocat commis d’office des causes perdues !
Lui dont les commentaires ne dépassent jamais 5 lignes, principalement pour tacler un autre intervenant, ce qui l’exclut définitivement des "cadors" ou présumés tels ! :)
Rédigé par : Achille | 20 mai 2022 à 15:09
« C’est pas grave. Je resterai donc sur les gradins à regarder le match entre ces deux prolixes contributeurs. Pas sûr toutefois que j’assiste à toutes les parties car les matchs de fond de court ce n’est pas vraiment ma passion ».
Rédigé par : Achille | 20 mai 2022 à 10:43
L’hôpital qui se moque de la charité…
Achille ou le petit ramasseur de balles…
Il en faut… pour permettre aux cadors d’échanger…
Rédigé par : sbriglia | 20 mai 2022 à 12:26
Nous connaissions déjà les longs échanges, fourmillant de liens, le plus souvent en anglais, entre F68.10 et Robert Marchenoir.
Il semble que désormais nous aurons droit aux tout aussi longues discussions de ce dernier avec Pierre Durand, son nouveau prosélyte. Voilà qui s’annonce passionnant !
En ce qui me concerne j’ai été blacklisté par PD. Pas assez en harmonie avec ses idées bien arrêtées et ses avis péremptoires. Il semblerait que sa pensée ne me soit pas accessible et que donc il n’a pas de temps à perdre avec moi.
C’est pas grave. Je resterai donc sur les gradins à regarder le match entre ces deux prolixes contributeurs. Pas sûr toutefois que j’assiste à toutes les parties car les matchs de fond de court ce n’est pas vraiment ma passion.
Rédigé par : Achille | 20 mai 2022 à 10:43
@ Robert Marchenoir | 19 mai 2022 à 22:40
"Je vous répondrai peut-être sur le reste plus tard ; ça réclame du boulot, dites-donc."
Je souhaite que ceux qui le veulent et le peuvent ne règlent leur emploi du temps que sur leur bon plaisir, comme je le fais moi-même.
Le Temps est derrière tout ça. M'étant libéré très récemment d'une tâche donquichottesque à laquelle dans ma candeur je m'étais attelé, de ces tâches dont on dit qu'à les entreprendre on perd sa lessive, dans l'euphorie du Temps retrouvé j'ai commis ces textes mais l'euphorie ne doit pas être un état permanent, et je n'ai pas l'intention de récidiver.
Toujours au plaisir.
Je vais prendre connaissance de votre commentaire sur LR dans le fil suivant.
Rédigé par : Pierre Durand | 20 mai 2022 à 08:13
@ Pierre Durand | 19 mai 2022 à 08:19
"Vous-même, à l'évidence, avez renoncé à avoir un avenir politique..."
J'aime cet humour. Oui, c'est un peu évident, je vous le concède... Je vous répondrai peut-être sur le reste plus tard ; ça réclame du boulot, dites-donc.
Rédigé par : Robert Marchenoir | 19 mai 2022 à 22:40
@ Robert Marchenoir
À propos des qualités éventuellement spécifiques des femmes - expression qui m'appartient, pas en propre, mais que je ne m'autoriserais pas à mettre dans votre bouche - voici quelques réflexions sur lesquelles je souhaiterais connaître votre opinion car je pense que j'en tirerais bénéfice, opinion qui pourra être sévère sans que je m'en offense autant qu'Oronte à propos de son sonnet. J'ai une grande distance avec cela. Vous me direz, oui, c'est aussi ce que répète Oronte dans la scène et vous aurez raison. Mais ce que j'ai lu de vos commentaires ne laisse pas de place au doute : vous n'êtes pas ce genre d'homme à craindre ce risque.
Comme j'ignore la place qu'occupe le théâtre classique français dans vos centres d'intérêt je vous remémore la scène :
Le Misanthrope Acte I, scène 2:
ORONTE...
Et, comme votre esprit a de grandes lumières,
Je viens, pour commencer, entre nous, ce beau nœud,
Vous montrer un sonnet, que j’ai fait depuis peu,
Et savoir s’il est bon qu’au public je l’expose.
ALCESTE
Monsieur, je suis mal propre à décider la chose,
Veuillez m’en dispenser.
ORONTE
Pourquoi ?
ALCESTE
J’ai le défaut
D’être un peu plus sincère, en cela, qu’il ne faut.
...
(Très longue scène. Philinte, homme du monde flatte Oronte. Alceste tergiverse... se retient, se retient... Oronte insiste... Alceste explose.)
...
ORONTE
Voilà qui va fort bien, et je crois vous entendre.
Mais ne puis-je savoir ce que dans mon sonnet...
ALCESTE
Franchement, il est bon à mettre au cabinet ;
Vous vous êtes réglé sur de méchants modèles,
Et vos expressions ne sont point naturelles.
Suivent quelques vers dans lesquels Molière prend le parti du "naturel" en poésie et s'oppose au gongorisme à la mode à l'époque.
Après cela où puiser l'audace de poursuivre ? Toute honte bue, je continue.
Mon argumentation repose sur ce que pourraient être les conséquences idiosyncrasiques de l'investissement différent de l'homme et de la femme dans le processus de reproduction.
C'est le fruit d'une expérience de la vie et d'années d'observation des autres animaux, et non pas d'une étude. Je n'ai pas la certitude d'avoir lu ce point de vue développé quelque part, mais je n'ai quasiment pas lu d'ouvrages de sociologie ou de psychologie. C'est pour cette raison que je sollicite votre avis car j'ai matière à espérer que vous ayez en ces domaines comme dans tant d'autres une expertise certaine.
Y a-t-il des qualités spécifiquement féminines ?
L'homme (vir, viri,m, non pas homo, hominis,m) a pour second but après celui d'assurer sa subsistance, d'assurer sa descendance, ou plus exactement de transmettre ces gènes. Ce n'est pas tout à fait la même chose. Une fois ses gènes transmis, la suite est pour lui accessoire. Il voit à court terme, et c'est un gros défaut.
Cette loi atavique de transmission des gènes est discutable.
Quelle présomption de croire que c'est nécessaire et que quelqu'un d'autre ne le ferait pas mieux et avec un meilleur résultat pour l'espèce ! Mais l'espèce, il n'en a cure, l'homme, ce qui l'intéresse c'est lui, ce sont ses gènes.
Et dans un sens c'est heureux pour lui car comment être sûr qu'un autre ferait mieux ? Il n'en sait rien du tout, l'homme, alors heureusement qu'il croit d'abord dans ses gènes à lui. Vous l'imaginez assis au bord du lit en train de se demander si le voisin ferait mieux l'affaire que lui ? Non, il est le meilleur.
C'est pour cela qu'il a inventé la ceinture de chasteté, sur le modèle de ces insectes qui après avoir inséminé leur partenaire bouchent l'orifice avec un mucus censé en interdire l'entrée à un autre mâle de leur espèce. Il se rassure comme il peut, l'homme. Avez-vous remarqué l'air étonné que prennent des visiteurs de la jeune accouchée lorsqu'ils disent d'une voix à la fois ferme et étonnée : "Il ressemble vraiment à son papa".
Le Droit, qui n'est pas né de la dernière pluie, a inventé cette merveille destinée à assurer la paix des ménages que l'on appelle - c'est dire combien elle remonte à loin - la présomption "Pater is est quem nupciae demonstrant" i.e. "Le père est celui que les noces désignent". "C'est comme ça et pas autrement. Rompez !" C'était une loi irréfragable, c'est-à-dire qu'on ne pouvait pas démontrer le contraire même si on avait de solides arguments. "Silence dans les rangs. L'heureux papa, c'est lui".
N'étant plus concerné depuis longtemps je ne sais pas comment ce grand principe pacificateur s'en tire aujourd'hui avec les analyses ADN. À voir pour les curieux.
La femme (femina, ae, f) elle, recherche le meilleur géniteur ce qui peut la conduire à étendre le champ des possibles, et c'est une excellente idée pour l'espèce, car la femme est préoccupée par sa descendance jusqu'à sa mort, et au-delà par le bien de l'espèce. Elle voit à long terme. Ce qui fait que la femme ne craint pas du tout et même parfois recherche en plus du partenaire officiel à qui elle ne laissera en ce domaine qu'un rôle sporadique et limité, un partenaire dans une autre tribu, ce qui ne plaît pas à tout le monde, d'où les efforts pour l'en empêcher par tous moyens, privant par pur égoïsme la tribu d'une possibilité d'enrichissement génétique.
Le métissage, si important pour le maintien de la qualité de l'espèce, est recherché d'instinct par la femme alors qu'il est redouté par l'homme puisque chaque membre d'une autre tribu est un rival pour ses gènes. La crainte du métissage c'est la guerre, comme le nationalisme, qui lui est proche mais en plus cérébral encore.
Le métissage c'est bien. Le choix sera toujours le bon si elle se laisse guider par l'instinct de l'espèce. La recherche du métissage c'est l'ouverture, sur les autres, sur le monde. Et l'ouverture conduit au compromis, et le compromis c'est la paix. Et tout bénef pour le monde.
CQFD
Rédigé par : Pierre Durand | 19 mai 2022 à 16:04
@ Robert Marchenoir
"Bizarrement, personne ne réclame la suppression de la TVA sur les lames de rasoir (tellement chères qu'elles sont sous clé dans les supermarchés)."
Je suis plutôt serré côté "pouvoir d'achat" et là vous m'inquiétez. Un peu à l'aveuglette je me saisis régulièrement depuis des décennies d'un paquet de 10 rasoirs jetables bi-lames de marque Gillette Bleu II, en accès libre dans le rayon approprié. J'avais gardé le souvenir que cela devait coûter deux ou trois euros, je peux vous garantir que la prochaine fois j'y regarderai à deux fois, et vous pourrez compter sur moi pour faire parvenir bruyamment aux oreilles de Madame Borne ce que j'en pense.
Il est vrai que mes moyens modestes, et plus encore mon sens de l'économie, m'ont préservé de la tentation de ces bizarreries apparues depuis, de rasoirs jetables tri-lames et même quadri-lames. J'ai, sans le vérifier, eu l'intuition que c'était un moyen trouvé par les têtes d'oeuf labellisées HEC ou Sup de Co Paris de m'inviter à ouvrir plus largement mon escarcelle. Naïfs qu'ils sont.
Je me souviens d'une époque lointaine, et vous aussi peut-être, où l'acier des rasoirs jetables à lame unique était de si bonne qualité que vous pouviez utiliser pendant 15 jours le même rasoir. Au grand dam des Gillette, Wilkinson et autres Bic qui ont fini par s'entendre pour tous utiliser des aciers de moindre qualité. On s'est fait avoir une fois de plus. Qu'ont fait les services chargés des ententes illicites ?
Je suis comme vous un libéral en économie (un ultra-libéral comme il faut dire maintenant dans ce pays pour être compris sur ce thème) mais vous savez comme moi que la première condition pour que le système soit profitable pour le citoyen est la réelle concurrence. Les ententes entre producteurs fichent le système par terre.
"La démarche d'Elisabeth Borne dédiant sa nomination aux "petites filles" procède de la même perversion. Quel est le dernier Premier ministre qui a dédié sa nomination aux "petits garçons" ?"
Perversion ? Vous avez dit perversion. L'ensemble de votre texte est savoureux, le ton et l'expression sont un régal, comme d'habitude. Il n'empêche que la femme a encore en France un problème de plafond de verre. L'humour est cruel et il est cruel de plaisanter là-dessus. Mais je serais moi-même prêt à fâcher un ami pour un bon mot. Heureusement j'ai plus d'amis que de bons mots à disposition.
Nous communions en Margaret Thatcher et Ségolène Royal. Je l'ai revue dernièrement à la TV (Ségolène Royal, bien sûr) au sujet de NUPES, qui lui plaît beaucoup, ce qui ne devrait surprendre personne. Elle est plus blond vénitien que dans mon souvenir, sur les restes il y a une amélioration (du moins ce jour-là, parce que tout ça est fragile) mais sur le reste statu quo.
Robert Marchenoir, vous êtes un homme de bonne compagnie. J'aimerais continuer à vous entretenir sur chaque passage de votre commentaire, mais je ne veux pas abuser. Peut-être d'autres le feront-il. Je prévois tout de même d'écrire quelques lignes à votre intention sur d'éventuelles qualités spécifiques liées à la féminité.
Rédigé par : Pierre Durand | 19 mai 2022 à 15:42
@ Robert Marchenoir | 18 mai 2022 à 23:18
"Non, ce n'est pas un lapsus. C'est une phrase calibrée au millimètre. Comme vous le soulignez fort justement, elle évoque à la fois l'abêtissement volontaire, l'infantilisme, et, beaucoup plus discrètement (mais il a fallu que vous le souligniez) l'indisposition féminine."
Je suis très heureux de vous avoir donné l'occasion de préciser votre pensée. Je pense que c'était nécessaire. À trop compter sur le lecteur on peut par un excès de discrétion manquer son objectif.
Je lis votre nouveau développement avec grand plaisir et intérêt.
Mais le sujet dépasse l'appréciation d'une position individuelle. Il pèse lourd dans l'opinion. C'est ainsi que Zemmour s'est aliéné une part importante du vote féminin. Ces femmes ont perçu ses positions comme étant misogynes, ce qui restreint son avenir politique, auquel, entendons-nous bien, je ne suis pas particulièrement attaché.
Certains céderont à la disqualification du jugement que ces femmes portent sur ses positions, ce ne sera pas mon cas. Je dis au contraire que ces femmes - majoritaires - ont perçu qu'il y avait là un problème, et elles n'ont pas eu besoin d'avoir recours à cette particulière finesse que, sans doute par préjugé favorable, je leur reconnais.
Vous-même, à l'évidence, avez renoncé à avoir un avenir politique, et vous vous consacrez à ce que vous faites le mieux, c'est-à-dire analyser et diagnostiquer. C'est aussi le rôle dans lequel je conseillerais à Eric Zemmour de se cantonner.
Rédigé par : Pierre Durand | 19 mai 2022 à 08:19
La récidive est certaine.
Si Zemmour a eu ce succès aberrant, cela illustre que l'intelligence n'est vive, allègre et gracieuse que si elle sème ses graines en un terreau débarrassé des miasmes du ressentiment, Mammour Zerchenoir nous en fait la cyclique démonstration comme nombre de politiciens en chambre qui ne révèlent en leur commentaire que les péchés pas si mignons de leurs obsessions, à l'image de nos deux intellectuels qui nous divertiraient, eux aussi, s'ils savaient reconnaître ce que leur conversation brillante a d'anachronique en cette période qui confond le moindre mal de droite avec le toujours mieux de gauche, que ces deux faces de nos êtres ne savent se réunir qu'en leurs oppositions de bretteurs irréconciliables qui pourtant se croisent sur la pente naturelle des éternels retours que la vieillesse impose, qu'ils finissent inéluctablement par rentrer à la maison du père pour s'apercevoir, mais bien trop tard, que celui-ci était un frère.
Rédigé par : Aliocha | 19 mai 2022 à 07:24
@ Tipaza | 18 mai 2022 à 18:56
J'ai vérifié sur le site de l'Obs, vous trouverez le texte dans sa rubrique : Le monde.
De toute façon tout cela est de la faute d'Amerigo Vespucci et de Christoforo Columbo, qu'allaient-ils faire à l'ouest du monde civilisé ?
Entre-temps j'ai trouvé cette berceuse sur YouTube :
https://www.youtube.com/watch?v=pzDV2jae-xw
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Régis Debray et Sylvain Tesson...
Intéressant, l'un pourrait être le père de l'autre !
Grands voyageurs tous les deux, sauf que vers l'époque de la naissance de Tesson, Debray était dans les geôles de Bolivie, à La Paz, capturé avec feu Che Guevara !
De terroriste che guevarien aux colonnes du Figaro, quel parcours politique !
Cohn-Bendit doit être envieux ?
On devient conservateur avec l'âge !
Rédigé par : Claude Luçon | 19 mai 2022 à 01:21
@ Pierre Durand | 18 mai 2022 à 10:40
"@ Robert Marchenoir | 18 mai 2022 à 08:26 " 'Ra-gna-gna les petites filles.' Mon cher Robert Marchenoir, auriez-vous choisi de jouer les misogynes ? :-) Bien sûr, je ne vous suivrais pas. J'ai toujours adoré les femmes."
Moi aussi. Je ne vois pas le rapport.
"Les ra-gna-gna ça vaut trois jours de congés en Espagne, ce n'est pas pareil que gnan-gnan-gnan ! Lapsus significatif."
Non, ce n'est pas un lapsus. C'est une phrase calibrée au millimètre. Comme vous le soulignez fort justement, elle évoque à la fois l'abêtissement volontaire, l'infantilisme, et, beaucoup plus discrètement (mais il a fallu que vous le souligniez) l'indisposition féminine.
Mais contrairement à ce que vous dites, cette allusion est parfaitement justifiée. Ce sont les féministes qui nous mettent la chose sous le nez, qui font des livres et des manifestations pour dénoncer ce "tabou", qui exigent la suppression de la TVA sur les protections hygiéniques.
Bizarrement, personne ne réclame la suppression de la TVA sur les lames de rasoir (tellement chères qu'elles sont sous clé dans les supermarchés).
La démarche d'Elisabeth Borne dédiant sa nomination aux "petites filles" procède de la même perversion. Quel est le dernier Premier ministre qui a dédié sa nomination aux "petits garçons" ?
Non, il n'est pas nécessaire d'encourager plus de petites ou grandes filles à devenir Premier ministre. Avoir une femme aux responsabilités, c'est très bien lorsqu'elle s'appelle Margaret Thatcher, c'est très mal lorsqu'elle s'appelle Ségolène Royal.
Non, il n'est ni anormal ni injuste qu'il y ait moins de femmes que d'hommes en politique, dans les conseils d'administration, etc. C'est une conséquence inévitable des différences innées entre les femmes et les hommes, et de leur rôle biologique respectif.
Au-delà de la guerre des sexes que signale cette sortie de la "très compétente" Elisabeth Borne, il faut souligner l'extraordinaire narcissisme qu'elle révèle. En somme, l'important dans la nomination d'Elisabeth Borne, ce n'est pas ce qu'elle s'engage à faire pour le pays, c'est sa réussite personnelle.
Réussite réduite, d'ailleurs, à son accession à Matignon. Comme si la réussite d'un dirigeant ne se jugeait pas à l'issue de son mandat...
La troisième raison pour laquelle cette déclaration est choquante, c'est l'infantilisation de la société qu'elle révèle. Faire de cet instant solennel pour la vie du pays un appel aux petits n'enfants (quel que soit leur sexe), c'est complètement déplacé. La nomination d'un nouveau Premier ministre, c'est l'affaire exclusive des adultes, et encore : pas tous, uniquement les plus responsables.
Les petits enfants, pendant ce temps-là, sont censés manger leurs légumes, faire leurs devoirs -- enfin faire leur travail d'enfants. Pas singer les adultes. Lesquels n'ont pas, non plus, à s'abêtir en se ravalant au rang des enfants.
Que Madame Borne s'occupe en privé de ses enfants, et qu'elle laisse les Français élever les leurs comme ils l'entendent : devenir politicien n'est pas forcément l'avenir qu'ils souhaitent à leur descendance.
Pour finir, ce n'est pas un hasard si cette irruption de l'infantilisme dans une occasion officielle est le fait d'une femme. N'en déplaise aux féministes, la femme est en effet faite pour l'enfant, et en effet, détruire les équilibres naturels en "militant" pour qu'il y ait davantage de femmes partout a des conséquences néfastes.
Partout, il faut le dire vite, d'ailleurs : j'entends du matin au soir la complainte sur l'insuffisance de femmes chefs d'État, PDG ou membres de conseils d'administration, je n'entends personne se scandaliser de leur sous-représentation manifeste parmi les éboueurs, les déménageurs, les maçons et même les soldats.
Rédigé par : Robert Marchenoir | 18 mai 2022 à 23:18
@ Exilé | 18 mai 2022 à 17:30
« Cher Achille, voilà que vous tombez à l'instar de notre cher Patrice dans l’idolâtrie des bêtes à concours, comme si elles n'étaient pas capables, une fois plongées dans la vraie vie, d'accumuler les bévues, les erreurs, les âneries et hélas parfois les catastrophes comme le commun des mortels. »
J’avoue que je suis plus admiratif d’un major de Polytechnique que d’un major de l’ENA, de Sciences Po ou d’un agrégé de philo de la faculté de Tolbiac.
Ceci étant, les élèves des Grandes écoles d’ingénieurs se destinent, le plus souvent, à des centres de recherches et à l’industrie où ils peuvent donner toute l’étendue de leur potentiel et heureusement ! Ceci explique pourquoi on ne les voit guère sur les bancs de l'Assemblée nationale...
Rédigé par : Achille | 18 mai 2022 à 20:03
@ Claude Luçon | 18 mai 2022 à 14:15
Vous interprétez le rapprochement de la Suisse de l'OTAN comme une crainte d'initiatives malvenues de Poutine.
Pourquoi pas ! Je n'en sais rien, mais ce qui est certain c'est la pression mise par les USA sur tous ceux qui ne s'alignent pas sur leurs positions.
Nous sommes dans une nouvelle guerre froide, et cette fois la Suisse n'a plus droit à sa neutralité légendaire.
La pression s'exerce par la voie diplomatique évidemment, mais également par l'intermédiaire des médias qui manipulent les opinions publiques, y compris sur des concours de chants !
La lettre d'information du journal suisse Le Temps, journal modéré, centriste et bien-pensant comme il se doit, s'inquiète de la perte possible du statut de neutralité, que la Suisse avait pourtant conservé pendant la Seconde Guerre mondiale.
Voici cette lettre :
"Tout a commencé début mai, lorsqu’une commission américaine, indépendante mais financée par le gouvernement américain, a estimé que la Suisse n’appliquait pas pleinement les sanctions internationales contre la Russie. Un des témoins auditionnés par cette commission, le financier américain Bill Browder, a même déclaré que la Suisse serait «le maillon faible» dans la lutte contre la Russie. Depuis, on se demande jusqu’où les Etats-Unis sont prêts à aller pour mettre la pression sur la Suisse.
L’incertitude est d’autant plus marquée que cet épisode rappelle de précédentes offensives américaines, qui avaient abouti à l’abandon du secret bancaire après la crise financière de 2008 ou à la résolution de l’affaire des fonds juifs en déshérence. Deux cataclysmes qui ont marqué l’histoire du pays.
Sommes-nous à la veille d’un nouveau séisme?
L’ex-ambassadeur Thomas Borer n’a aucun doute: Washington n’hésitera pas à punir les pays ou les individus qui aideront à court-circuiter les sanctions contre la Russie. Et la Suisse serait bien inspirée d’appliquer ces mesures en bonne élève, afin de rester du bon côté de l’histoire, en cette période de nouvelle guerre froide." (fin de citation)
Les USA cherchent à imposer un leadership mondial absolu et cette guerre leur offre un argument en or, au nom d'un humanisme incontestable dans son principe, mais qui dans son application est bien utile pour ce pays.
Une partie des milliards de dollars "donnés" à l'Ukraine est en fait constitué par les montants de l'armement qui lui est fourni. Et cet armement est fabriqué aux USA, autrement dit les USA financent leur propre complexe militaro-industriel pour une bonne cause évidemment.
Qui fournira le gaz et le pétrole qu'il ne faut plus acheter à la Russie ?
Les USA of course, et cela n'a pas l'air de gêner les Verts allemands, c'est pourtant du gaz et du pétrole de schiste, hyperpolluant !
Même chose pour les céréales, blé, maïs, soja, etc. les USA fourniront ce que les plaines russes et ukrainiennes ne pourront plus fournir.
Et tout cela avec les apparences et la réalité de venir au secours de ceux qui sont dans le besoin.
Superbe application du vieux principe : "Charité bien ordonnée commence par soi-même" !
Un ami qui a le sens de l'humour complotiste me disait, il n'y a pas longtemps, qu'il semblait évident qu'il y avait une taupe de la CIA près de Poutine.
Il y a eu déjà quelque épuration dans son entourage.
Eh bien cet ami humoriste pense que la taupe est le conseiller le plus proche qui a poussé Poutine à lancer son armée en Ukraine.
Ce conseiller ne peut être qu'un membre éminent de la CIA, quand on voit que chaque geste fait par Poutine se retourne contre lui.
Ou alors son daimôn (au sens de Socrate) est un vrai démon machiavélique ;-)
Rédigé par : Tipaza | 18 mai 2022 à 18:56
@ Achille | 17 mai 2022 à 11:25
« Formation ingénieur X-Ponts, le top à Polytechnique (avec X-Mines). Donc un esprit cartésien, et une femme qui plus est, donc qui sait gérer les priorités et les dépenses budgétaires. »
Cher Achille, voilà que vous tombez à l'instar de notre cher Patrice dans l’idolâtrie des bêtes à concours, comme si elles n'étaient pas capables, une fois plongées dans la vraie vie, d'accumuler les bévues, les erreurs, les âneries et hélas parfois les catastrophes comme le commun des mortels.
Faut-il rappeler que le général en chef responsable du plus grand désastre militaire que la France ait connu depuis le match à domicile avec César était un major de Saint-Cyr, à une époque où le président du magnifique régime que nous savons, adepte de la promotion du mérite républicain, était lui un major de Polytechnique ?
Nous jetterons un voile pudique sur les majors de l'ENA et sur leurs nombreux exploits pour ne pas saturer l'espace dédié aux commentateurs.
Quant à ceux de madame Borne, ils sont constitués par exemple de quelques dispositions pas très heureuses pour les Parisiens dans le cadre de ses fonctions à l'urbanisme de la Ville de Paris et surtout la fermeture de la centrale de Fessenheim juste au moment où tout laissait présager que nous allions risquer de manquer d'électricité d'origine nucléaire...
Ne doutons pas qu'elle ne va pas manquer de nous gratifier d'autres gags du même genre.
Rédigé par : Exilé | 18 mai 2022 à 17:30
@ F68.10
Ésope fait une démonstration, La Fontaine l'habille en drame... Aller droit au but est bien, charmer le lecteur aussi. Que dire ? Il est plus facile de charmer quand on ne fait qu'adapter la fable d'un autre.
Et d'une, l'essentiel du boulot est fait. Et de deux, si on trouve ou croit trouver une nouvelle démonstration sur la nature humaine, on a tendance à suivre son raisonnement plutôt que de l'habiller de milles grâces poétiques et dramatiques.
Aujourd'hui, c'est sans doute un tort... Nous ne sommes pas des Anciens : beaucoup de gens aiment les grâces. Enfin, elles ne doivent ni faire trop Grand Siècle, ni Neveu de Rameau.
Bref, pas évident, mais intéressant ! Il y a beaucoup d'acquis, mais à réinventer, comme on peut le dire en cuisine.
En fait, je trouve que la propagande n'est pas si utile qu'on le dit : le plus fort peu engloutir le faible sans s'abaisser à mentir. Pilonner peut suffit. Car de toute manière, l'Occident ne se battra pas, par crainte de la bombe.
Alors ? Je pense que les gens aiment mentir, voilà. Et la parole est une arme qui peut s'adjoindre aux autres. Il y a le talent russe pour la propagande. Et le goût du public pour des histoires aberrantes.
Une offre et une demande ! Il y a des auteurs free lance qui gagnent rarement leur vie, les salariés de Warhammer, et les propagandistes. L'avantage du dernier groupe ? Plein : il me semble que l'Etat peut garantir l'emploi et qu'on peut avoir l'impression d'influencer la politique. Mais imaginer vivre sans pouvoir ni dire la vérité ni créer un monde quand on est auteur c'est "mourir de soif auprès d'une fontaine".
Rédigé par : Lodi | 18 mai 2022 à 15:15
Hors sujet mais très d'actualité !
D'après l'Obs via MSN :
"Depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie, le ministère de la Défense de la confédération helvétique se rapproche de l’Otan, rapporte Reuters. Elle emboîte le pas à la Suède et la Finlande, qui ont soumis ce mercredi 18 mai leurs demandes d’adhésion à l’alliance militaire occidentale."
On ne nous dit pas tout !
Pour que ces trois-là s'inquiètent pour leur sécurité, Poutine doit être en train de concocter une autre de ses initiatives malvenues !
Rédigé par : Claude Luçon | 18 mai 2022 à 14:15
@ bernard | 17 mai 2022 à 21:33
« À Mantes-La-Jolie Jeu-de-Dupes »
L’explication est simple : l’ex-maire Bédier, aujourd’hui président (LR) du Conseil départemental des Yvelines, à l’origine de la carrière politique de Pécresse, anti-FN forcené, spécialiste du clientélisme et de la manipulation, condamné pour corruption passive et abus de biens sociaux dans les années 2005-2008, qui faisait la pluie et le beau temps à Mantes-la-Jolie depuis 1995, a perdu la main... Dimanche, il s’attendait à un second tour et s’apprêtait, comme lors de celui des présidentielles, à mobiliser son électorat aux ordres, inscrit dans les bureaux à majorité musulmane tendance salafiste du Val Fourré...
Las, le maire sortant (LR dissident, et non divers droite), qui fut son poulain préféré jusqu’au jour où, l’an dernier, il découvrit des malversations dans la gestion du marché de ce quartier et prévint la justice, disposait d’une popularité personnelle beaucoup plus importante qu’il ne le croyait... À moins que, comme le montrent les résultats détaillés, l’électorat bourgeois du centre-ville en ait eu enfin marre du « parrain »... En tout cas, le candidat de celui-ci, LR officiel, impliqué dans l’affaire du marché, a mordu sèchement la poussière (30 % des exprimés contre 50,3 % pour le vainqueur). Quant à la gauche et l’extrême gauche, elle a atteint son étiage habituel, mais, Bédier dégagé, elle reprendra des couleurs.
L’autre bonne nouvelle est que l’ex-secrétaire d’Etat aux prisons - pardon, au parc immobilier de la Justice - ne bénéficie plus de la bienveillance de l’Elysée. Le très remuant et ambitieux maire de Poissy, Karl Olive, y est peut-être pour quelque chose...
P.-S.: j’ai été conseiller municipal de Mantes-la-Jolie de 1989 à 1995... et, à l’époque, je n’avais pas souhaité figurer sur la liste Bédier, arrivé en conquérant... parce que déjà chassé de Poissy pour une sombre histoire de gestion d’un club sportif...
Rédigé par : Serge HIREL | 18 mai 2022 à 13:01
@ Lodi (@ Pierre Durand)
"Eh oui, on n'a jamais fait mieux que La Fontaine !"
Moi, j'aime bien la version d'Ésope. Droit au but.
"Un loup, voyant un agneau qui buvait à une rivière, voulut alléguer un prétexte spécieux pour le dévorer. C'est pourquoi, bien qu'il fût lui-même en amont, il l'accusa de troubler l'eau et de l'empêcher de boire. L'agneau répondit qu'il ne buvait l'eau que du bout des lèvres, et que d'ailleurs, étant à l'aval, il ne pouvait troubler l'eau en amont. Le loup, ayant manqué son effet, reprit: "Mais l'an passé tu as insulté mon père. -- Je n'étais pas même né à cette époque," répondit l'agneau. Alors le loup reprit: "Quelle que soit ta facilité à te justifier, je ne t'en mangerai pas moins." Cette fable montre qu'auprès des gens décidés à faire le mal, la plus juste défense reste sans effet." -- Esope, par Émile Chambry.
En gros: à un moment, il faut se résoudre à cogner quand la tchatche ne mène plus à rien.
----------------------------------------------
@ Pierre Durand
"Il y a toujours le loup et l'agneau, mais aussi - pauvre Humanité - perchés sur la barrière du pré une bande de faucons sinistres auxquels se mêlent quelques corbeaux qui couvrent leurs yeux de leurs ailes, et bien à l'abri des moutons noirs bêlants et ce choeur entonne sa chanson : "On ne peut pas vous donner tort, monsieur le Loup, vous avez vos bonnes raisons"."
Malheureusement, les faux prétextes de cette fable jouent à plein sur les failles et faiblesses cognitive de la masse des gens. Il s'y font prendre et continueront longtemps à s'y faire prendre.
"Pas sûr que "Le loup l'emporte et puis le mange, sans autre forme de procès.""
Je pense que c'est surtout le cynisme de Poutine qui a ulcéré, englué qu'il est dans son référentiel culturel russe où le terme de nazisme signifie une chose très différente de chez nous.
Il y a un stade où un tel cynisme décomplexé, c'est la garantie de se faire des ennemis décidés.
Mais je reste sidéré par l'incapacité de toute une frange de la population en Occident à dire "non" à cette forme d'intimidation sans frein.
Pendant ce temps-là, Poutine continue à nous menacer. "Dégâts irréparables" en cas d'embargo sur le pétrole russe. Ce serait une "erreur" pour la Finlande de rejoindre l'OTAN. Il fait le kéké avec des rayons laser pour aveugler les satellites. Et caetera, et caetera.
Pendant ce temps-là, aussi, la Turquie fait sa ballerine au sujet des Kurdes, de la Suède et de l'OTAN, et l'Europe joue au psychodrame sur l'embargo des hydrocarbures russes avec la Hongrie en embuscade.
Heureusement que les Anglais lancent un tribunal international pour juger Poutine. Merci Mme Elizabeth Truss. Et que les Américains organisent et planifient le défaut de la Russie sur ses obligations d'État. Très bien.
Rendez-vous le 27 mai pour le défaut de paiement russe. (Surtout une question de réputation financière plus qu'un réel problème stratégique, mais bon, pas de pitié.)
Rédigé par : F68.10 | 18 mai 2022 à 12:45
100 % d'accord avec Robert Marchenoir. Il n'y a rien à ajouter.
Rédigé par : Nic | 18 mai 2022 à 12:08
À vous lire, cher Philippe, il faudrait donc marquer cette journée peu ordinaire d’une pierre blanche pour se souvenir plus d’un brillant dialogue entre deux intellectuels assoiffés d’action dans le passé que d’un passage de témoin tricolore entre deux hauts fonctionnaires chargés d’une même mission : servir le Président. Vous avez raison, mille fois raison : les premiers sont libres, possèdent cette liberté qu’apportent la réflexion personnelle, la satisfaction d’un rêve, qu’il soit physiquement fou ou mentalement dévorant, et la parole sans entrave. Les deux autres sont contraints, subissent cette contrainte qui oblige aux faux sourires, à l’hommage convenu, qu’il soit sincère ou feint, au verbe prudent et mesuré.
Pour ma part, je le crois, ces événements, heureusement surprenants d’une part, longtemps attendus de l’autre, ne resteront pas gravés bien longtemps dans ma pauvre mémoire. D’abord, parce que, si Sylvain Tesson est aussi fin débatteur que son père et, comme lui, met l’esprit en éveil, le « cas Debray », lui, m’importune depuis longtemps. Je ne parviens pas à me défaire de l’image jaunie de ce jeune Français, étudiant de la rue d’Ulm, devenu révolutionnaire castriste, subjugué par un dictateur ayant conduit un peuple déjà pauvre à pire encore et combattant aux côtés du Che pour lui imposer un communisme sans pitié contre l’opposant. Sa mine de philosophe apaisé qui illustre votre billet n’y change rien, pas plus que sa reconversion en conseiller élyséen multi-présidents... D’ailleurs, est-il vraiment repenti de ses années d’errance latino-américaine, comme cela se dit dans son milieu germanopratin ?
Quant à la cérémonie protocolaire de Matignon, elle en a déjà dit long sur le « Macron nouveau ». Madame Le Premier ministre - merci de respecter la Constitution, qui indique « le Premier ministre », tout comme elle précise « le garde des Sceaux », n’en déplaise à Madame Taubira - a fait preuve d’un charisme de bon aloi qui annonce des lendemains festifs. Déjà cadrée par un tweet intempestif du « patron », elle est restée parfaitement dans les clous, alors que Castex, qui, souvent, le petit doigt sur la couture du pantalon, a mimé une liberté de décision inexistante, semblait enfin soulagé d’une charge que jamais il n’avait ni souhaité, ni imaginé d’exercer.
À peine son second mandat entamé, le Président a déjà oublié une promesse, certes verbale : surprendre les Français par son audace en matière de gouvernance, leur dénicher un Premier ministre écolo, social, attaché à la production... À lui seul, le choix de Borne... limite le rêve... Qui pouvait-il choisir de plus traditionnel que cette fonctionnaire compétente, ayant longuement cheminé dans les arcanes du pouvoir pour se construire une carrière remarquable ? Quitte, Préfète de la région Poitou-Charentes, à ne pas se préoccuper de la gestion hasardeuse de la Reine du Chabichou... avant de se mettre à son service... Attentive aux bas bruits, elle a su aussi « traverser la rue » au bon moment, puis se montrer sans état d’âme ni ambition affichée, à tel point que Macron, bien décidé à prendre seul la lumière, échaudé par l’expérience Edouard Philippe, l’a préférée à des profils plus incertains quant à leur allégeance.
Une impression de retour au « monde d’avant » donc, avec ses subtils dosages politiques, ses copinages secrets et ses obligés déférents... La composition du gouvernement l’atténuera peut-être. J’en doute : même les directeurs de cabinet des ministres sont désignés au Palais. Aurélien Rousseau, le dircab d’EB, est condisciple de Clément Beaune (promotion Willy Brandt 2007 de l’ENA). Un hasard... bien sûr.
Rédigé par : Serge HIREL | 18 mai 2022 à 11:33
@ Pierre Durand | 17 mai 2022 à 22:03
Utiliser l’algèbre, à la rigueur mathématique imparable, pour étayer votre raisonnement, c’est beau !
À condition toutefois de ne pas bidouiller les données !
Mais je ne tiens pas à m’attarder sur ce conflit où toutes les bonnes raisons se mélangent aux mauvais prétextes pour justifier ses propres convictions.
De toute façon à la fin de la partie c'est toujours le méchant qui perd, alors...
Rédigé par : Achille | 18 mai 2022 à 10:59
@ Robert Marchenoir | 18 mai 2022 à 08:26
"Ra-gna-gna les petites filles."
Les ra-gna-gna ça vaut trois jours de congés en Espagne, ce n'est pas pareil que gnan-gnan-gnan ! Lapsus significatif.
Mon cher Robert Marchenoir, auriez-vous choisi de jouer les misogynes ? :-)
Bien sûr, je ne vous suivrais pas. J'ai toujours adoré les femmes et je regrette que, tous comptes faits, si peu me l'aient rendu. J'ai eu la qualité. Et quand on a la qualité, on se dit que si la quantité a la même qualité, ça ne doit pas être mal ; mais le temps des regrets est passé.
Je pense depuis longtemps que la femme est l'avenir de l'homme. Je place au premier rang ce qu'entre nous nous appelons leurs qualités spécifiques et dont on ne doit pas parler en public car ce serait introduire une différence que l'époque voit d'un très mauvais oeil. Songez que je pourrais même inclure Clémentine Autain, mais il faudrait qu'elle mette un bémol sur son sujet de prédilection.
L'attrait que je ressens pour elles est sans Borne. Je vous recommande une cure du film qui me ravit régulièrement depuis sa création :
"L'Homme qui aimait les femmes", de Truffaut évidemment.
La posologie minimale est de 1 unité par semestre.
"Mais le pire, ce fut cette façon dont Jean Castex et Elisabeth Borne se sont tutoyés sans complexe tout au long de leur discours. Disparus, la solennité des institutions, le poids des responsabilités. On est entre potes, pas de chichis entre nous. Et ma chère Elisabeth, et mon cher Jean, et que tu es formidable, et que tu es merveilleuse, ça n'en finissait pas.
Au bout d'un certain temps, on avait envie de leur dire qu'on allait les laisser entre eux, qu'on s'en voudrait de déranger."
J'ai eu la même impression. Je n'ai pas supporté cette attitude tout à fait dans l'air du temps.
Là où je ne vous suis pas du tout c'est lorsque vous dites que c'est le pire.
Non, pour moi le pire c'est :
"Éric Zemmour avait raison : la féminisation de la société est une catastrophe."
Je suis bien au courant du pamphlet déjà ancien de Zemmour "Le Premier sexe". Il attire l'attention sur un certain nombre de faits, avec le radicalisme du pamphlet. Et votre propre affirmation va dans le même sens. Mais on ne peut pas rester dans le ton du pamphlet. Zemmour l'a appris à ses dépens. Et je pense que la punition est justifiée car la conviction est si profonde que la récidive me paraît certaine.
Rédigé par : Pierre Durand | 18 mai 2022 à 10:40
@ Pierre Durand
Concernant Sylvain Tesson, le contraire aurait été étonnant. C'est un authentique russophile (toute la Russie, pas juste les grandes métropoles) et il est intelligent. Son intérêt par la Russie n'est pas alimenté par la haine des Etats-Unis d'Amérique. Ce n'est pas un prétexte fondé sur une méconnaissance globale et un désintérêt profond pour l'Eurasie. Son positionnement n'est pas dépendant d'un grand système explicatif du monde mi-complotiste mi-puéril, se remettre en question ne lui impose pas de radicalement changer sa vision de l'existence.
Dès 2007 puis en 2014, tous les pays familiers de la Russie nous ont avertis, de manière très explicite. On ne les a pas écoutés. Je crois l'avoir explicité ici même : en 2014, je pensais que l'invasion de la Crimée n'aurait pas lieu de suite, je pensais que les Baltes et les Polonais, haïssant la Russie comme entité politique, noircissaient le tableau. Sauf qu'il a bien fallu admettre ensuite qu'ils avaient raison sur toute la ligne. Tout simplement parce qu'ils savent comment fonctionnent les Russes, ils ne jouent pas aux devinettes, maîtrisent leur langue et savent reconnaître les discordances tout comme les continuités historiques. Lorsque la propagande russe produit de la daube pour justifier ses logiques expansionnistes, tandis que depuis la France on se demande si c'est bien fondé, là-bas, on peut faire un catalogue des liens entre cette propagande et celle des multiples invasions précédentes. Une fois encore, en 1939, l'invasion concertée avec l'Allemagne nazie se fait au motif de la « libération des frères ukrainiens ».
Rédigé par : Marcel P | 18 mai 2022 à 09:41
@ Pierre Durand | 18 mai 2022 à 08:02
Eh oui, on n'a jamais fait mieux que La Fontaine !
Rédigé par : Lodi | 18 mai 2022 à 08:54
Très déplaisante impression lors de la passation de pouvoirs. Nous avons eu droit à cette horreur de "Première ministre" -- après ça, bonne chance au ministre de l'Éducation nationale pour nous expliquer qu'il va apprendre aux mioches à lire, écrire et compter.
La Première ministresse en question (y'a pas d'raison, moi aussi j'ai le droit de déconstruire le français patriarcal) a tenu absolument à dédier sa nomination à "toutes les petites filles de France". C'est à dire qu'on est au bord de la guerre nucléaire, la moitié de la France nous assure qu'elle "n'a plus rien dans le frigo", et on a le numéro deux de la République (cassez-moi pas les pieds, j'en ai rien à faire du protocole) qui se transforme en institutrice de maternelle. Ra-gna-gna les petites filles.
Éric Zemmour avait raison : la féminisation de la société est une catastrophe.
Mais le pire, ce fut cette façon dont Jean Castex et Elisabeth Borne se sont tutoyés sans complexe tout au long de leur discours. Disparus, la solennité des institutions, le poids des responsabilités. On est entre potes, pas de chichis entre nous. Et ma chère Elisabeth, et mon cher Jean, et que tu es formidable, et que tu es merveilleuse, ça n'en finissait pas.
Au bout d'un certain temps, on avait envie de leur dire qu'on allait les laisser entre eux, qu'on s'en voudrait de déranger.
À tel point que Jean Castex s'est cru obligé à un long dégagement sur le peuple français, qui est lui aussi tellement merveilleux, si formidable -- mais aussi passablement casse-pieds, c'était dit en forme de compliment.
On se serait cru à un pot de départ dans une entreprise, le titulaire du poste s'en va, un autre le remplace, tout le monde se passe la main dans le dos.
Jamais on n'avait senti aussi palpablement à quel point ces gens sont coupés du peuple. Ils sont dans leur petite bulle, ils vivent entre eux, du plus petit fonctionnaire au politicien le plus gradé.
Et ils s'exhibent à la télé, persuadés qu'ils sont de leurs vertus et de l'immense faveur qu'ils nous font en les étalant devant nous.
Rédigé par : Robert Marchenoir | 18 mai 2022 à 08:26
Dans son cheminement l'Humanité a rencontré des situations qui l'ont amenée à y appliquer sa raison.
Il y eut d'abord une ère où un agresseur n'avait pas besoin d'exposer des motifs pour agresser le plus faible.
Puis une autre où l'agresseur devait justifier l'exercice de la force. Comme l'Homme n'est jamais en reste, sont apparus alors les raisons et les prétextes, et même les faux prétextes.
L'Humanité en a tiré des leçons qu'elle a voulu transmettre. Ses poètes se sont chargés de leur donner une forme amène. Ainsi sont nées nos fables, qui condensent sa sagesse.
À travers la nuit des temps, la fable est parvenue au Grec Esope puis au Latin Phèdre puis à notre La Fontaine.
La fable de la force brutale et des faux prétextes c'est bien sûr Le Loup et l'Agneau, que nous avons tous en tête. Mais qui aurait 10 sur 10 à la récitation ? Qui n'en a pas oublié un vers ou un fragment de vers ?
Je recopie in fine ce joyau que j'invite à relire et à en savourer lentement les beautés. Lisez Poutine et l'Agneau.
Cette leçon qui nous est transmise est la première que apprenons, vers les dix ans, et chacun la recueille en soi -c'est ce que veut dire "la comprend". Pourquoi certains oublient-ils ce qui leur est alors apparu si évident ? Pire, pourquoi d'autres voudraient-ils nous l'arracher ? Pourquoi ?
Mais cette fois il se pourrait que l'affaire ait une autre fin.
Il y a toujours le loup et l'agneau, mais aussi - pauvre Humanité - perchés sur la barrière du pré une bande de faucons sinistres auxquels se mêlent quelques corbeaux qui couvrent leurs yeux de leurs ailes, et bien à l'abri des moutons noirs bêlants et ce choeur entonne sa chanson : "On ne peut pas vous donner tort, monsieur le Loup, vous avez vos bonnes raisons".
Mais la nouveauté de la situation ne s'arrête pas là : contrairement à ce que croyait le loup, l'agneau n'est pas tout seul, le troupeau n'est pas loin, et surtout il y a une bonne paire de mâtins bien dotés eux aussi en canines acérées. L'issue est incertaine et elle reste à écrire.
Pas sûr que "Le loup l'emporte et puis le mange,
Sans autre forme de procès."
LE LOUP ET L'AGNEAU
La raison du plus fort est toujours la meilleure :
Nous l'allons montrer tout à l'heure.
Un Agneau se désaltérait
Dans le courant d'une onde pure.
Un Loup survient à jeun qui cherchait aventure,
Et que la faim en ces lieux attirait.
Qui te rend si hardi de troubler mon breuvage ?
Dit cet animal plein de rage :
Tu seras châtié de ta témérité.
- Sire, répond l'Agneau, que votre Majesté
Ne se mette pas en colère ;
Mais plutôt qu'elle considère
Que je me vas désaltérant
Dans le courant,
Plus de vingt pas au-dessous d'Elle,
Et que par conséquent, en aucune façon,
Je ne puis troubler sa boisson.
- Tu la troubles, reprit cette bête cruelle,
Et je sais que de moi tu médis l'an passé.
- Comment l'aurais-je fait si je n'étais pas né ?
Reprit l'Agneau, je tette encor ma mère.
- Si ce n'est toi, c'est donc ton frère.
- Je n'en ai point. - C'est donc quelqu'un des tiens :
Car vous ne m'épargnez guère,
Vous, vos bergers, et vos chiens.
On me l'a dit : il faut que je me venge.
Là-dessus, au fond des forêts
Le Loup l'emporte, et puis le mange,
Sans autre forme de procès.La raison du plus fort est toujours la meilleure :
Nous l'allons montrer tout à l'heure.
Un Agneau se désaltérait
Dans le courant d'une onde pure.
Un Loup survient à jeun qui cherchait aventure,
Et que la faim en ces lieux attirait.
Qui te rend si hardi de troubler mon breuvage ?
Dit cet animal plein de rage :
Tu seras châtié de ta témérité.
- Sire, répond l'Agneau, que votre Majesté
Ne se mette pas en colère ;
Mais plutôt qu'elle considère
Que je me vas désaltérant
Dans le courant,
Plus de vingt pas au-dessous d'Elle,
Et que par conséquent, en aucune façon,
Je ne puis troubler sa boisson.
- Tu la troubles, reprit cette bête cruelle,
Et je sais que de moi tu médis l'an passé.
- Comment l'aurais-je fait si je n'étais pas né ?
Reprit l'Agneau, je tette encor ma mère.
- Si ce n'est toi, c'est donc ton frère.
- Je n'en ai point. - C'est donc quelqu'un des tiens :
Car vous ne m'épargnez guère,
Vous, vos bergers, et vos chiens.
On me l'a dit : il faut que je me venge.
Là-dessus, au fond des forêts
Le Loup l'emporte, et puis le mange,
Sans autre forme de procès.
Rédigé par : Pierre Durand | 18 mai 2022 à 08:02
@ Patrice Charoulet 08h45
" Mme Borne fut dircab de Ségolène, ministre de l'Ecologie. Elle connaît les dossiers, tous les dossiers. Elle donna tellement satisfaction à Ségolène qu'elle fut récompensée en devant Préfète dans le Poitou, terre ségolenne."
Navré de vous contredire, mais elle fut nommée dircab de la péronnelle de l'écologie après avoir été appréciée d'icelle, présidente de la Région Poitou-Charentes. Borne était à l'époque préfète Poitou-Charentes où son caractère plutôt entier plut à Ségo...
"Elle connaît les dossiers, tous les dossiers. "
À l'impossible nul(le) n'est tenu(e), c'est pourquoi les responsables de son calibre ont d'excellents collaborateurs...
Rédigé par : caroff | 17 mai 2022 à 22:33
@ Achille | 17 mai 2022 à 08:33
"Comment puis-je être pro-Poutine alors que je condamne sans la moindre ambiguïté les massacres perpétrés par ce dernier ? Il y a là un paradoxe que j’aimerais bien que vous m’expliquiez. Je conteste simplement les manœuvres qui ont conduit à ce conflit meurtrier dont les premières victimes sont des civils ukrainiens."
Je comprends parfaitement votre perplexité et que vous me demandiez de m'expliquer.
Je ne vais donner que l'ossature du raisonnement car j'ai remarqué en descendant le fil que Marcel P me semble, lui, être entré dans le détail dans le message Marcel P | 17 mai 2022 à 08:43 mais je n'ai fait que survoler les messages car il me reste très peu de temps ce soir.
Voici donc :
Vous condamnez les massacres perpétrés par Poutine. Vous confirmez tout à fait ce que vous avez été amené à répéter et que je n'ignore pas. Rien à redire.
Vous recherchez les manoeuvres qui ont conduit au conflit. Vous dites donc le conflit a éclaté parce X a fait ceci et Y cela.
Ce que X et Y ont fait doit avoir provoqué Poutine à agir sinon pourquoi en parler.
Donc vous dites que Poutine a envahi l'Ukraine à cause de l'action de X et Y.
Donc X et Y ont provoqué l'invasion, donc ils sont responsables, donc Poutine ne l'est pas puisque sans l'action de X et Y il n'aurait pas eu à le faire.
Vous innocentez Poutine. Vous dites qu'il n'avait pas d'autre solution que d'agresser l'Ukraine à titre préventif.
À ce stade je pense avoir montré ce qui m'a fait écrire : "Vous n'êtes pas pro Poutine mais... vous êtes pro Poutine". J'aurais pu écrire "Vous n'êtes pas pro Poutine mais vous l'innocentez", ce qui est la même chose.
Mais il y a pire, si je puis dire :
Maintenant supposez que je ne sois pas d'accord avec votre caractérisation des actions de X et Y. Que je vous dise, non, X n'a pas fait ceci ni Y fait cela. Vous ne me contestez pas le droit de vous dire : les accusations que vous portez sur X et Y sont fausses et sont de la propagande anti OTAN, anti USA, anti Ukraine, anti Zelensky etc.
Tout votre édifice de transfert de responsabilité sur X, Y, Z tombe.
Ou alors: supposez que je dise, oui X a fait ceci (et ce sera sans doute une qualification différente de la vôtre), oui Y a fait cela (même nuance) mais cela ne justifie pas une invasion.
En un mot : rien ne peut justifier l'agression de l'Ukraine par la Russie.
Alors à quoi bon parler de X ou Y si ce n'est dans le but de manipuler l'opinion ?
Essayer de transférer la responsabilité c'est céder à la propagande de la Russie et de ceux qui la colportent par sinistre calcul.
Ne prenez pas cela pour vous, s'il vous plaît. Si je pensais de vous que vous n'êtes pas un homme sincère et de bonne volonté je ne perdrais pas mon temps à vous faire part de mon point de vue et à vous répondre.
Je ne vois pas ce que je pourrais dire de plus sur ce sujet. Je ne peux rendre plus clair cet exposé que j'ai fait à votre demande justifiée. Il y a de nombreux commentaires sur ce blog qui expliquent très bien comment rien de ce qu'on reproche à tort ou à raison à l'OTAN, aux USA, à Zelensky, au bataillon Azov, aux non russophones etc. ne peut exonérer Poutine de sa totale responsabilité dans un acte de guerre barbare. Vous le verrez un jour emprisonné à vie par la Cour internationale de justice sauf évidemment si quelqu'un arrive à lui faire la peau avant ou s'il crève de maladie.
Rédigé par : Pierre Durand | 17 mai 2022 à 22:03
HYPERMIND Le Point
Mélenchon sera-t-il Premier ministre ?
OUI 5 % NON 95 %
À Mantes-La-Jolie Jeu-de-Dupes
Élection présidentielle
1er tour Mélenchon 54 %
2e tour Macron 76 %
Élection municipale toute récente
Divers droite 52 % élu 1er tour
La NUPES à Mélenchon 11 %
!!!!!??????!!!!!!!???????
Rédigé par : bernard | 17 mai 2022 à 21:33
Régis Debray a bien changé. Je n'ai pas lu cet échange entre Sylvain Tesson et lui mais ce billet donne envie de le faire.
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@ Robert
Merci pour votre lien du fil précédent. Cela fait un bien fou de lire des gens pondérés.
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@ Axelle D
Après une attente interminable pour nommer une Première ministre, nous aurons droit encore à une longue attente pour la composition du gouvernement. Même si ce gouvernement doit être remanié après les législatives.
Il y a du monde sur les rangs... forcément avec tous les revirements de dernière minute et puis il faut bien se démarquer de la vieille politique et comme la macronie n'a que ce genre de changement à proposer...
Notre Première ministre me semble toutefois un choix convenable. Quand on entendait certains noms de femmes (parce qu'elles étaient femmes et qu'elles sont habituées à casser les codes) mondialistes, progressistes et bobos, Mme Borne me semble finalement un choix acceptable, grâce à certains conseillers qui ont forcé la main du Président.
Mais cela ne change en rien l'atmosphère politique pesante qui règne depuis bientôt un mois comme une mise en scène de l'artiste.
Rédigé par : Michelle D-LEROY | 17 mai 2022 à 20:20
Cher Philippe,
Juste pour vous faire sourire et parce que la France vient de faire un saut de 30 ans en arrière.
Patrick Hernandez - Born to Be Alive
https://www.youtube.com/watch?v=9UaJAnnipkY
françoise et karell Semtob
Rédigé par : semtob | 17 mai 2022 à 17:23
"Au royaume des aveugles les "Bor(g)ne(s)" sont les rois !"
Gageons qu'Elisabeth Borne sera vite remplacée, sans doute plus rapidement que sa prédécesseuse malchanceuse, Edith Cresson, qui avait tenu dix mois.
Tandis que Le Maire avec gourmandise guette sa prochaine récompense et que Darmanin, plus malin, est déjà aux taquets prêt à le coiffer sur le fil !
Tournez tournez manège, c'est qui qu'aura le pompon après les législatives ?
Rédigé par : Axelle D | 17 mai 2022 à 15:29
"La nouvelle Première ministre a notamment eu en charge par le passé la réforme de la SNCF. Les syndicats se souviennent d'un dialogue difficile avec une ministre qui manquait d'empathie."
https://www.francetvinfo.fr/economie/transports/sncf/dure-colerique-cassante-les-syndicats-de-cheminots-ne-gardent-pas-un-bon-souvenir-d-elisabeth-borne_5142910.html
Je l'ai écrit souvent, croyez-vous que la Tour Eiffel ne se construit qu'avec de bons sentiments ? Elle me plaît Elisabeth, j'aime les gratteurs de ballons, ceux qui se couchent sur les balles, et les rucks bien appuyés pour remettre de l'ordre dans la baraque.
Pour avancer il faut houspiller, être devant, montrer l'exemple, pousser des coups de gueule... Ils me font rire ces bisounours, la compassion ça va un moment, il ne faut pas se mentir.
Forcément, dans des milieux bien policés, où le résultat n'est pas essentiel, et les conseillers en effectif pléthorique pour cinq ans, on peut être applaudi... C'est sans doute valorisant mais si on rentre dans les détails de la mission confiée, c'est pas terrible.
Déficits et errements ne sont pas oubliés, et quand le résultat n'est pas là, les applaudissements c'est pour les badauds. Seule la victoire est belle, Castex a été applaudi, le public était acquis, il a su faire plaisir, le résultat n'est pas à la hauteur.
"La caste dorée des conducteurs de trains", m'avait lâché l'ingénieur du service central à Toulouse à l'époque. Mais la poussière sous le tapis, une dette abyssale, payée par nos impôts.
Aujourd'hui, je peux comprendre que l'on bouscule, pousse, écarte... On assure la sécurité physique des travailleurs, pour le reste le premier harceleur c'est le client, accepter des conditions de réalisation parfois brutales, c'est ainsi, et ceux qui n'y adhèrent pas, qu'ils passent leur chemin.
Quand nous recrutions l'élément essentiel, plus évident que la qualification nécessaire était de savoir si le recruté pouvait nous accompagner pour traverser le désert. À force, les équipes et les lutteurs étaient immuables, envoyer du béton en haut de trois hauteurs de banches en plein été n'était pas fait pour les gazelles, travailler la nuit un quotidien, et puis le coup de sang est bénéfique pour tous. Tout le reste est bon sentiment.
Il faut se rappeler l'épisode de la canonnière de Quatrevingt-treize de Victor Hugo et du sort réservé à celui qui avait failli. Il faut l'esprit d'un Lantenac, les critiques c'est pour les imbéciles.
Un homme fait un pays, en peu de mots Zelensky a mobilisé l'esprit des dieux, ceux de la victoire, pleurnicher ce fut la Débâcle, on en parle encore et lui nous la renvoie en plein visage.
Rédigé par : Giuseppe | 17 mai 2022 à 14:13
Ci-dessous quelques lignes de francesoir.fr, un journal qui avait la réputation de parler à tous les Français et qui l'a sans doute gardée, au sujet de la prise de conscience de Sylvain Tesson sur Poutine. L'article cite davantage ST, mais je crois que je dois limiter la citation. J'encourage à lire la page complète. ST explique son revirement plus en détail.
On veut croire qu'il pourrait constituer un exemple, mais on en doute fortement dans ce qu'est devenue la France. Alors, à tout hasard, mais sans trop y croire, qu'on se le dise ! À bon entendeur, salut !
Sylvain Tesson, la "contrition" sur Poutine: "on n'a pas voulu voir qu'il y avait un satrape sous le tsar"
Publié le 06/05/2022 à 18:01
https://www.francesoir.fr/culture-livres/contrition-sylvain-tesson-poutine
"S'il s'agit de faire contrition, je le fais. Oui j'ai été fasciné par le Poutine de décembre 1999, qui a redressé la Russie dépecée, oui je trouve inqualifiable, historiquement honteuse et humainement hideuse, la violence du Poutine de 2022, et oui je n'ai pas su voir que le Poutine de 2010 mènerait à ce qu'on voit : pillages, crimes, destructions, vandalisme. Je fais mon printemps de Prague, comme l'ont fait certains communistes en quittant le parti en 1968 et comme ne l'ont pas fait certains maoïstes qui continuent de rêver au grand timonier le soir, en tripotant leur boulier."
Rédigé par : Pierre Durand | 17 mai 2022 à 11:48
Elisabeth Borne Première ministre, très bon choix !
Formation ingénieur X-Ponts, le top à Polytechnique (avec X-Mines). Donc un esprit cartésien, et une femme qui plus est, donc qui sait gérer les priorités et les dépenses budgétaires.
Un peu le même profil qu’Angela Merkel finalement, scientifique elle aussi.
EB n’a pas encore posé ses cartons à Matignon que déjà tout les ténors de NUPES sont vent debout, J-L Mélenchon en tête qui commence sérieusement à douter de sa nomination au poste de Premier ministre au lendemain du 19 juin.
Le voilà qui va se retrouver sans mandat, le pauvre. Pour lui il est grand temps de se retrouver un EHPAD de luxe à 8 000 ou 10 000 €/mois.
Il en a largement les moyens !
Concernant Régis Debray, bientôt 82 ans, qui parlait à l’oreille du Che, ses idées ont pris un sacré coup de vieux. Il n’y a plus guère que J-L Mélenchon et ses sbires pour les soutenir, et encore pas sûr qu’ils les aient vraiment comprises.
Avec Sylvain Tesson par contre, dont j’ai lu "Dans les Forêts de Sibérie" et "Un été avec Homère", nous avons une vision de la vie totalement différente dans laquelle s'immisce un brin de poésie. Celle qui fait aimer la nature et croire encore un petit peu au bon côté de la nature humaine, même si, parfois, il est permis d'en douter, comme en ce moment...
Rédigé par : Achille | 17 mai 2022 à 11:25
En ce qui concerne la première partie de votre billet, on aurait envie de se dire : trois semaines pour en arriver là ? Avec ce délai, on aurait pu penser que le gouvernement aurait été immédiatement constitué après la nomination du Premier ministre. Donc observons dans quels délais le renouvellement des titulaires et l'annonce d'un gouvernement prétendument plus restreint interviendront...
Par ailleurs, madame Borne est candidate à la députation dans une circonscription a priori sur mesure. Mais en cas d'insuccès, sera-t-elle contrainte de démissionner ?
Dans cette affaire, l'on voit que monsieur Macron pratique lui-même la politique politicienne de ses prédécesseurs. Pour la révolution annoncée en 2017, on repassera !
La seconde partie de ce billet fait passer un air frais de la réflexion d'esprits bien français que l'on a toujours grand plaisir à lire ou à écouter. Cela change du quotidien trop souvent de caniveau qui nous inonde par médias interposés dont pour beaucoup d'entre eux la hauteur de la réflexion n'est pas la qualité principale. Le Figaro sauve une certaine réflexion qui nous sort des miasmes de l'extrême gauche.
Rédigé par : Robert | 17 mai 2022 à 11:21
« ...et que Jean Castex est parti de Matignon avec des applaudissements nourris et l'expression sincère d'une affection collective que cette personnalité simple, honnête et authentique a suscitée... » (PB)
Si une telle cérémonie de départ avait été organisée non pas à partir de gens triés sur le volet mais avec des Français au contact des réalités, nous aurions assisté probablement à une véritable bronca de gens qui ont été obligés de subir les calamités que ce personnage a suscitées en série, dont celles liées à la gestion incohérente et parfois scandaleuse du Covid-19.
Mais hélas, il ne s'agit là que d'un élément lambda parmi d'autres, même si ce n'est pas forcément le pire, tiré de l'immense réservoir d'inutiles voire de nuisibles que le régime actuel élève en batterie.
Avant de les couvrir de décorations, bien entendu.
Rédigé par : Exilé | 17 mai 2022 à 09:59
Cet entretien entre Sylvain Tesson et Régis Debray méritait largement le détour.
Deux intelligences brillantes faisant assaut de subtilités nostalgiques.
Deux anciens combattants, parlant du même combat, celui de l'intelligence contre la dégradation de la pensée, et déplorant la vanité de ce combat.
L'un est vieux après avoir tout essayé y compris en risquant sa vie pour un idéal universel utopique par essence, et l'autre vieux malgré ses trente ans de moins, vieux d'une intelligence qu'il refuse obstinément de consacrer à l'universel pour la tenir à l'humain, au détail de l'humain, et reconnaissant que ce détail est par nature universel malgré lui.
Chez l'un comme chez l'autre, le refus de réduire une vie à sa comptabilité économique, mais la volonté de la consacrer à l'imagination et au rêve éveillé.
Ils ne savaient pas encore qu'Élisabeth Borne serait notre nouveau Premier ministre* avec la mission de sauver les fins de mois et dans l'impossibilité d'y arriver, alors de mener le combat contre la fin du monde qui nous menace avec la dégradation du climat.
Dans les deux cas, cette femme brillante, à sa façon, différente de la façon de nos deux débatteurs, a une obligation de moyens et pas de résultats quoi qu'on en dise, ce qui la relie à nos deux compères et leurs rêves inachevés.
(*) Première ministre, c'est moche, dixit le Z.
Rédigé par : Tipaza | 17 mai 2022 à 09:42
@ PB
"Intelligence gratuite parce qu'au fond ils n'avaient personne à convaincre, les deux faisant les merveilleux paons dans un combat de façade les unissant plus par leur style qu'il ne les séparait par leurs convictions, imprégnées équitablement de leur humeur lucide, voire amère."
Je n'ai pas regardé l'échange. Sans doute une heureuse intuition pour moi, car ce ne sont pas les lignes que je cite de votre billet qui pourraient me le faire regretter.
Je n'aurais pas choisi non plus l'échange entre JC et EB, mais je n'ai pas pu aussi aisément y échapper. Vous savez ce que sont les chaînes d'info en continu.
J'ai suivi l'évolution de Régis Debray depuis les années Guevara, et pour cette période, de très près. Il est peu à peu devenu un penseur qui a son originalité.
Dans le couple Sylvain Tesson et la panthère je ne m'intéresse qu'à la panthère, et cette fois encore du plus près que je peux.
Je me contente donc d'un bon résumé de l'entretien dans le Figaro : ST a été poutinien et a cessé de l'être. Parfait pour moi.
Les détails du pourquoi "pour" puis pourquoi "contre", je les connais suffisamment. Si j'avais des lacunes sur la question, ce blog y aurait bien remédié.
Je déplore que de trop nombreuses personnes n'aient pas suivi la même démarche que ST, qui, du coup, est remonté d'un cran non pas dans mon estime - ce n'est absolument pas le sujet, l'estime ou le rejet - mais simplement dans mes centres d'intérêt.
Dans la vie on est obligé de choisir à qui prêter son attention, et plus on approche du terme, plus on est sélectif. Nécessité fait loi. On va à l'essentiel.
Je n'ai aucune idée de la position et/ou l'évolution de RD sur cette question. Je verrai à l'occasion car ses arguments ne peuvent pas manquer d'intérêt, mais ce n'est pas à l'ordre du jour. Ma préoccupation n'est pas la position d'un individu, fût-il RD (futile RD ?), mais l'état de l'opinion. J'ai ici de brillants motifs de satisfaction, mais aussi de ternes sujets d'inquiétude.
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Régis Debray dans les années 1958-67 a fait un choix idéologique erroné.
Il a encouragé une cause folle et criminelle dans laquelle il croyait et mis au service de cette cause ses grandes capacités intellectuelles, qui ne sont pas une garantie contre l'erreur. Ses capacités physiques très limitées, constatées par Che Guevara lui-même, l'ont empêché de nuire encore davantage et on ne le regrettera pas. Il a entraîné dans son délire toute une jeunesse. Une faute impardonnable s'il n'avait l'excuse d'être alors très jeune lui-même.
Il a payé un rude mais juste prix. Le destin lui a accordé de s'en sortir vivant. Rien n'était moins sûr. Ses ennemis idéologiques et aussi sur le terrain n'ont pas tous eu cette chance.
Il a amorcé il y a déjà longtemps un repentir profond, argumenté et sincère. Il a analysé ses errements, personne ne pouvait le faire mieux que lui, et il est enfin devenu un philosophe.
J'ai tout de même fini par me demander ce qu'il avait bien pu dire sur Poutine. Mes réticences sont dues à ce que même si je ne doute pas de sa prise de conscience, il est difficile de faire abstraction de ces années-là.
Pour l'instant je n'ai accès qu'aux extraits sélectionnés des deux pleines pages du Figaro du lundi 16 mai. Régis Debray y est magistral. Une époque et un parcours revivent, confrontés au présent. C'est un festival d'intelligence et de culture qui ne me surprend pas.
Mais rien sur Poutine dans ces extraits.
Je finirai par tomber sur l'information que je cherche mais je ne crains pas de mauvaise surprise. J'ai tout lieu de croire qu'il est aujourd'hui à l'abri des erreurs grossières.
Dans chacun de vos billets je retrouve une réflexion qui résonne/raisonne pour moi.
Rédigé par : Pierre Durand | 17 mai 2022 à 09:25
LE BON CHOIX
Mme Borne était en effet le bon choix. On nous a baladés pendant trois semaines en nous lançant sur une ribambelle de dames. Mme Borne avait été le premier nom cité et finalement c'était le bon.
Cette dame offre plusieurs avantages. C'est une dame. Polytechnicienne. Ingénieure. Plusieurs fois ministre. L'écologie ayant été annoncée priorité par le président, Mme Borne fut dircab de Ségolène, ministre de l'Ecologie. Elle connaît les dossiers, tous les dossiers. Elle donna tellement satisfaction à Ségolène qu'elle fut récompensée en devant Préfète dans le Poitou, terre ségolénienne.
Mme Borne est très appréciée par Alexis Kohler, vrai numéro un de l'exécutif, même si l'on ne le voit jamais. Mme Borne n'est pas une grande gueule. Elle est efficace, sérieuse, compétente, elle a du caractère, elle connaît par cœur les leaders syndicaux. Elle ne risque pas de faire de l'ombre au président, contrairement à Edouard Philippe, dont les dents rayent le parquet.
Le dernier leurre qu'on nous avait mis devant le nez était Catherine Vautrin, fausse bonne idée. Il se murmure que Ferrand et Bayrou ont plaidé contre, à très juste titre.
Castex m'a déplu du premier jour au dernier. Cette dame était le meilleur choix. Bien vu !
Rédigé par : Patrice Charoulet | 17 mai 2022 à 08:45