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20 mai 2022

Commentaires

BigFish

Le maintien d'EDM, "c'est un scandale judiciaire et démocratique" écrivez-vous.

Assez de vos stances corporatistes insensées !

C'est le comportement répété et constant des juges qui est le vrai scandale judiciaire et surtout démocratique.

Il ne serait pas inintéressant que vous consacriez un entretien à M. Jean-Eric Schoettl que vous qualifiez de "grand juriste" (17-4-22) et que vous l'interrogiez, inter alia, sur son dernier opus : https://www.lgdj.fr/la-democratie-au-peril-des-pretoires-9782072984266.html

Et puis que penser du poulet honteux autant qu'indigne de vos ex-collègues ("Mur des cons" ou pas, ce sont vos ex-collègues !) sur la mise en cause des deux récents arrêts de la Chambre sociale que le professeur Jean-Emmanuel Ray qualifie de "remarquables" dans son commentaire au Club des juristes (https://tinyurl.com/yw7vabcc) : "La Cour de cassation s’incline devant les « barèmes Macron » - Qui va sauver le droit du travail ?" https://tinyurl.com/2p8jddsh

(Je ne suis ni juriste de formation, ni avocat… ni repris de justice - jusqu'à maintenant !)

Marcel P

@ F68.10

Vous demandiez un exemple du fait qu'Eric Dupond-Moretti serve sa profession depuis qu'il est ministre.
Je vous donne l'exemple d'une revendication du milieu avocat qu'Eric Dupond-Moretti vient de tenter de nous resservir à l'occasion de la dernière loi sur la Justice.

Vous relevez que le gouvernement d'Emmanuel Macron s'est opposé, en 2018, à l'invention par le Sénat de la présence de l'avocat en perquisition.
Oui, le gouvernement d'Emmanuel Macron, et ainsi la ministre de la Justice Nicole Belloubet, s'y sont opposés. Et après le départ de Nicole Belloubet, très clairement, le fusil a changé d'épaule.

C'est pourtant clair. Ce changement est lié à Eric Dupond-Moretti. Et cela concorde avec une volonté de sa caste.

Avant cela, le sujet a été porté par Jacky Deromedi
https://www.senat.fr/amendements/commissions/2017-2018/463/Amdt_COM-24.html
Elle est effectivement LR. "Administrateur de sociétés".

"C'est là une décision politique légitime. Que cela déplaise à la police ou aux magistrats, certes, et ils ont le droit de le faire savoir. Mais il n'y a là aucun scandale: c'est un arbitrage politique tout ce qu'il y a de plus légitime."

C'est une décision complètement en décalage avec les attentes de sécurité de la société. Lorsque chaque modification législative diminue un peu plus l'efficience globale des procédures judiciaires, il est à chaque fois un peu plus dur de répondre à ces attentes.

"Mais ce point n'est en rien un scandale institutionnel: certains avocats ont fait savoir ce qu'ils souhaitaient et le politique a tranché. Aux Français de voter pour un autre parti s'ils souhaitent restreindre la possibilité des gens accusés de se défendre par le truchement d'un avocat présent lors de perquisitions."

Vous vous contredisez : à tout moment, avec Macron, il est possible qu'un ministre sorte d'un chapeau et suive la politique exactement opposée à celle du précédent. L'électeur satisfait de Blanquer se cogne maintenant un Ndiaye.

"Comme j'ai déjà ici fait un très long commentaire pour traiter cet unique point, je vous serais reconnaissant de tenter de m'isoler un point institutionnel ou constitutionnel qui condamnerait l'action de Dupond-Moretti de manière claire. Parce que je ne peux pas traiter tous vos points un à un, je vous prie de me cibler le point le plus critique."

Je ne comprends pas bien.
Vous demandiez: "que les magistrats m'expliquent pourquoi ils refusent de bosser sous les ordres de leur patron. L'indépendance de la justice me semble ici une fausse excuse". Je vous dis qu'il n'en est rien mais qu'il y a plein de raisons d'estimer qu'il est nuisible dans cet emploi (aucune capacité à fédérer et emmener, donc impossibilité de réformer quoi que ce soit, intérêts privés mélangés, intérêts de caste mis en avant - un avocat ministre de la Justice aurait justement dû prendre soin d'aller sur le terrain d'arrangement que seuls les avocats souhaitent et trouvent utiles, pire, seuls les avocats d'affaires de grands cabinets).
Et il faudrait désormais démontrer l'inconstitutionnalité de son maintien ?

"Et à ma connaissance, l'idée que l'avocat soit présent lors des perquisitions n'est pas contraire à la Constitution."

Non, ça ne rentre absolument pas dans le champ de ce qui est constitutionnel. On peut trouver plein d'idées qui auront pour seul effet de rendre encore plus ineffective l'action pénale et qui n'ont rien d'anticonstitutionnelles.

Achille

@ Exilé | 23 mai 2022 à 08:55
« Comme s'il était nécessaire d'avoir vécu en Afrique pour cela »

Ben oui, il suffit d’avoir vécu quelques temps à Barbès ou près de la gare du Nord. 😊

Exilé

@ Claude Luçon
« …vous ne remarquez même pas que je prenais la défense de Pap Ndiaye à la suite de Patrice Charoulet qui, comme moi, a une longue expérience de vie en pays noirs ! »

Comme s'il était nécessaire d'avoir vécu en Afrique pour cela.

Robert Marchenoir

Passons à la nomination de Pap Ndiaye. Avant même d'aborder les orientations politiques de l'intéressé, comment ne pas relever l'aberration que constitue cette décision, de la part d'Emmanuel Macron ?

L'éducation, c'est l'un des secteurs les plus problématiques du pays, et c'est l'un des ministères les plus puissants.

Comment peut-on concevoir que le Président nomme successivement, à ce poste, deux hommes dont les idées sont à ce point opposées ? On espère que Macron possède au moins quelque conviction, concernant ce qu'il faudrait faire à l'Éducation nationale. Comment peut-il passer de la vision traditionnelle et anti-musulmane de Jean-Michel Blanquer, à la vision de guerre ethnique anti-blanche portée par Pap Ndiaye ? Aucun changement dans la situation de l'école ne le justifie.

On est bien obligés d'en conclure que la nomination des ministres obéit, non seulement à de traditionnels soucis d'équilibre entre différentes tendances, mais à une politique de "coups".

Coup, la nomination du réactionnaire Jean-Michel Blanquer à la tête d'un ministère traditionnellement gauchiste. Coup, la nomination de l'avocat anti-magistrats Éric Dupond-Moretti place Vendôme. Coup, la nomination du Noir wokiste américanisé Pap Ndiaye, pour diriger une Éducation nationale qui ne jure que par la "République" et la "laïcité". Coup, le remplacement d'un réactionnaire (relatif) par un gauchiste enragé.

C'est malin, mais est-ce intelligent ?

Au-delà de ce point, Pap Ndiaye est évidemment une publicité vivante contre l'immigration de masse et le métissage.

Remarquons que c'est un quasi-orphelin de père, tout comme Barack Obama. Son géniteur est retourné au Sénégal peu après avoir engrossé sa mère. Qui a dû se cogner l'éducation des deux enfants ? La Blanche, bien sûr.

Comme la mère de Barack Obama, elle semble s'être remarquablement tirée de cette tâche difficile, si l'on en juge par la réussite sociale de ses enfants : une romancière célèbre et un professeur d'université.

Et qu'est-ce qu'a fait le fiston ? Au lieu de devenir un "suprématiste blanc", comme disent les imbéciles, c'est à dire de rendre hommage à sa mère, à la race blanche et à la civilisation occidentale pour leur remarquable "tolérance", leur impeccable "ouverture à l'Autre" et la belle ascension sociale dont lui et sa sœur ont bénéficié, il a entrepris une carrière de Noir professionnel voué à dénoncer l'épouvantable "racisme" qui se cacherait dans chaque repli de l'Occident.

Exactement comme Barack Obama.

Au lieu de prendre le parti de leur mère qui les a élevés, tous deux ont pris le parti de leur père qui les a abandonnés.

Impossible de ne pas envisager le ressentiment caché du métis, d'autant plus enragé vis-à-vis de la moitié blanche de son héritage qu'il sait qu'il aurait pu naître blanc.

Dans le cas de Pap Ndiaye, si l'on en croit les gazettes, ce fut un vice inculqué : il s'est "découvert noir" à 25 ans, à l'issue d'un séjour aux États-Unis. Il a été contaminé par le chaudron brûlant de guerre ethnique et de ressentiment éternel fabriqué par les Noirs américains, avec la complicité active des gauchistes blancs.

La proposition est évidemment irrésistible pour les esprits faibles : comment refuser d'exploiter la carte de victime à vie conférée par votre couleur de peau ?

À lui, donc, les "Black studies", ce qui signifie exclusivement : chaires universitaires réservées aux Noirs, consistant à enseigner la haine raciale et l'ignorance. Suivre un cours de "Black studies" revient, pour les intéressés, à se plonger la tête dans leur nombril en exigeant que les Blancs se soumettent à eux, se répandent en excuses et leur donnent beaucoup d'argent. Et c'est tout.

J'oubliais : cela consiste aussi à détruire les disciplines universitaires authentiques, les mathématiques, la physique, la médecine, la littérature... au motif qu'elles ont été largement créées par les Blancs. C'est, en effet, assez visible : l'art et la science n'ont pas été créés par les Noirs. Ils sont donc "racistes", et il convient de les "décoloniser". C'est à dire de les éradiquer au profit de l'ignorance, de l'arriération et de la superstition.

Voilà le fondement idéologique de la doctrine que le nouveau ministre de l'Éducation nationale a rapportée des États-Unis. Cela ne peut que bien se passer.

Je signale, tout de même, qu'on peut être noir, ou bronzé, et "suprématiste blanc". Il y a de nombreux exemples en Grande-Bretagne. Le ministre de l'Industrie, Kwasi Kwarteng, qui est originaire du Ghana, fustige les patrons qui soutiennent l'immigration de masse pour faire baisser les salaires.

Le ministre de l'Égalité, Olukemi Olufunto Badenoch, qui non seulement a un nom grotesque mais en plus est originaire du Nigeria, déclare que "le colonialisme ne [la] gêne pas plus que ça" (c'est une femme, en plus : elle possède la carte officielle d'intersectionnalité). "Les sociétés africaines étaient profondément inégalitaires avant l'arrivée des Européens, les droits de l'homme y étaient inconnus, donc ceux qui ont pâti de la colonisation, c'étaient les élites en place, pas le peuple."

Elle se vante d'avoir proprement démoli, lors d'un débat dans une université américaine, "la reine de la théorie critique de la race, Kimberlé Crenshaw. À la fin de mon intervention, elle était pratiquement en larmes. Elle n'avait jamais entendu mes arguments. Elle a été incapable de les réfuter."

Sir Trevor Phillips, ancien président de la Commission pour l'égalité raciale, originaire de l'ex-Guyane britannique, écrit que l'effroyable vague de meurtres qui submerge l'Angleterre est largement due aux jeunes Noirs issus de l'immigration.

Pour y remédier, dit-il, il faut cesser de s'en prendre aux prétendus "crimes de haine" et de se tordre les mains sur la "stigmatisation des minorités". Il faut donner des pouvoirs exceptionnels à la police, et suspendre les lois "anti-racistes" si nécessaire.

Priti Patel, ministre de l'Intérieur, fille d'immigrés indiens établis en Ouganda, a négocié, avec le Rwanda, un accord permettant d'y envoyer les immigrés illégaux, quel que soit leur pays d'origine.

Défendant cet accord devant la Chambre des communes, elle a affirmé que le Parti conservateur au pouvoir était "le parti de la loi et de l'ordre". L'opposition, a-t-elle accusé en détachant les mots, est prompte à défendre "les assassins et les pédophiles".

"QUOI ?", a hurlé un député travailliste. "Les violeurs, les voyous et tous ceux qui n'ont pas le droit d'être là", a ajouté Priti Patel. Les bancs travaillistes ont implosé sous les imprécations.

En France, Éric Zemmour a été condamné pour avoir seulement affirmé que les immigrés illégaux mineurs étaient, "pour la plupart, des voleurs, des violeurs, des assassins".

F68.10

@ Marcel P

"2018 : Réforme de la justice : « L'avocat doit être présent pendant les perquisitions » réclament Rémi Lorrain et Christophe Ingrain, deux avocats. 2021 : invention de l'article 57-1 du code de procédure pénale « Projet de loi Confiance : les députés consacrent la présence de l'avocat lors des perquisitions »"

Factuel: Le Parisien, 21.10.2018, pour la citation de Rémi Lorrain et Christophe Ingrain.

Rappel: "Le 10 octobre dernier [10.10.2018], le Sénat a consacré, contre l'avis du gouvernement, le droit à la présence de l'avocat en cas de perquisition pénale." (ibid) Ce projet était donc, semble-t-il, sur les rails avant même la citation de Lorrain et Ingrain. Et bien avant que cela soit consacré le 19.05.2021, comme la source (La Gazette du Palais) que vous avez citée l'indique. L'impulsion sénatoriale date de 2018. Macron a été en fonction depuis le 14.05.2017. Ce n'est donc pas une impulsion macroniste, initialement, le Sénat n'ayant jamais été dominé par le rabique centrisme macroniste ; mais il fut dominé en 2018 par... je vous laisse vérifier. Je vous rappelle que, le 10.10.2018, la position du Sénat a été combattue par le gouvernement... macronien.

Et en quoi serait-ce un scandale institutionnel et constitutionnel que les avocats s'expriment, disent ce qu'ils souhaitent, et que le politique tranche ??

Je ne vois vraiment pas.

C'est là une décision politique légitime. Que cela déplaise à la police ou aux magistrats, certes, et ils ont le droit de le faire savoir. Mais il n'y a là aucun scandale: c'est un arbitrage politique tout ce qu'il y a de plus légitime.

C'est d'ailleurs à cela que sert la politique: à rendre ce type d'arbitrage.

Et personnellement, je pense que ce serait une bonne chose que les avocats aient plus de poids dans la procédure. À mon sens, un juge ne devrait pas instruire, mais seulement juger. Et on doit juger un juge sur sa capacité à juger. C'est ainsi qu'il me semblerait que la justice doive fonctionner pour éviter le mélange des genres et établir des frontières nettes en matière de responsabilités. Je ne vois donc pas le problème dans ce type d'évolution.

Mais ce point n'est en rien un scandale institutionnel: certains avocats ont fait savoir ce qu'ils souhaitaient et le politique a tranché. Aux Français de voter pour un autre parti s'ils souhaitent restreindre la possibilité des gens accusés de se défendre par le truchement d'un avocat présent lors de perquisitions.

Encore une fois: sur ce point précis, il n'y a aucun scandale institutionnel ou constitutionnel qui légitimerait la révocation manu militari de Dupond-Moretti. Enfin, je ne le vois pas sur ce point.

Comme j'ai déjà ici fait un très long commentaire pour traiter cet unique point, je vous serais reconnaissant de tenter de m'isoler un point institutionnel ou constitutionnel qui condamnerait l'action de Dupond-Moretti de manière claire. Parce que je ne peux pas traiter tous vos points un à un, je vous prie de me cibler le point le plus critique.

Quand la FNSEA et la Confédération Paysanne ont un différend, c'est le politique qui tranche. Là, c'est pareil.

Et à ma connaissance, l'idée que l'avocat soit présent lors des perquisitions n'est pas contraire à la Constitution.

stephane

Affaire Abad

Qu'il ait violé ou pas n'est pas le seul problème.
À l'heure de la sous-traitance Uber, Deliveroo, avec des gens qui se prostituent, il me semble utile de réfléchir à la réouverture des maisons closes (bordel) pour que la personne qui souhaite se soulager puisse le faire sans prendre le risque d'être accusé de viol.
Il paraît que le plus excitant c'est la montée dans l'escalier. Je ne sais pas ce que ça donne avec un Stannah.
Ne discriminons pas les personnes en situation de handicap (et non les handicapés car cette appellation est méprisante).
Ça pue quand même le règlement de comptes. Abad ou pas, c'est une atmosphère pestilentielle.

À propos où en est l'affaire de la fille Renard, l'entraîneur de foot, soi-disant qu'elle a été victime d'un viol à Koh-Lanta.
Que Abad soit puni si les faits sont avérés, oui, mais que la présomption d'innocence soit respectée, handicap ou pas, et que la dénonciation calomnieuse soit punie sévèrement pour passer l'envie de recommencer.

F68.10

@ Exilé
"Mais je vous remercie pour cette évocation de Démosthène, de Cicéron et d'un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître."

Le peu de culture antique que j'ai, ce n'est pas via l'école, l'université, l'église ou mes parents. C'est via Internet, qui m'apporte tout autant le trivial, le futile, que le fondamental.

Tenez, ici, j'ai trouvé la petite référence qui me fait marrer, et que je vais donc creuser pour mieux comprendre.

"Chaque secte d'anticonformistes considère l'establishment comme son seul adversaire. Après Salamis, chaque commandant fit de Thémistocle son subordonné: et c'est ainsi que Thémistocle finit premier." -- de Morgan, Athenaeum, 1868.

Petite blague, et pouf... on fait vivre la mémoire de ces textes et événements.

Mais je ne crois pas, contrairement aux apparences, que la jeunesse soit moins instruite ou moins curieuse qu'avant. Au contraire.

La seule chose qui a changé, c'est que l'Antiquité ne figure plus au premier rang des références culturelles obligées et conventionnelles, contrairement aux siècles passés. C'est inévitable, compte tenu de la diversification des références culturelles dans le monde.

Maintenant, voyez-vous, pour reprendre De Amicis, dont je travaille un peu en ce moment les quelques contributions mathématiques, qui a écrit La Vie Militaire, Constantinople ainsi que d'autres textes de qualité, eh bien il fut snobé en France. Les éditions du Livre-Cœur furent pourfendues par nos arbitres du bon goût.

C'est là un livre pour enfant.

Quelle est sa postérité ? Eh bien, c'est bien simple.

En France, nous avons depuis une édition critique et érudite par Gilles Pécout d'un livre pour enfant, destiné aux universitaires et aux historiens, publiée par les presses de Normale Sup'.

Ou, alternativement, la série japonaise de 1981 du nom de Ai no Gakko Cuore Monogatari.

Quelle est l'approche la plus accessible ? Je vous laisse deviner.

La culture antique ou classique, cela se fait vivre.

Une héroïne qui me fait marrer et que j'adore, c'est Bradamante du Roland Furieux. Qui connaît Bradamante de nos jours ? Eh bien ce sont les fanas du jeu vidéo de baston Fate / Grand Order, où vous pouvez admirer le graphisme de la petite culotte de Bradamante quand elle passe à l'attaque. Ah là là ces Japonais...

Cela étant, c'est ainsi qu'on fait vivre une culture. En continuant à faire vivre les références culturelles à travers autant le sérieux que le futile. Il est inutile de se lamenter de la disparition de la figure de Cicéron dans l'enseignement si on n'est pas capable de le faire vivre par la culture dans la société.

Je pense aussi que vous idéalisez l'idée que nous aurions perdu une culture classique. C'était largement une culture d'élite et pas si populaire qu'on fait mine de le croire, et cette culture reste présente dans les élites qui continuent à étudier ces textes, et qui généralement en savent bien moins que ce la projection d'un passé idéalisé se plaît à l'imaginer.

Mais oui, le champ d'action du culturel s'élargit à l'infini. Il est inéluctable que les textes classiques disparaissent dans la masse à terme. À moins qu'on ne continue à les faire vivre.

La méthode japonaise, c'est de prendre notre histoire, les Hittites par exemple, et d'en faire des mangas comme Red River depuis l'autre bout du monde. Cela crée la curiosité suffisante pour que ces thèmes ne tombent pas dans l'oubli. La méthode américaine, c'est les séries, comme Troy: Fall of a City, au sujet de la guerre de Troie.

C'est quoi la méthode française pour valoriser la culture antique, au fait ? Financer une énième représentation d'Antigone par le ministère de la Culture ?

Pour faire vivre des textes, il faut se les approprier. Les plagier. Réinsérer les références culturelles dans la vie de tous les jours. Par des BD, par des films, des séries, des blagues, etc. Si personne ne fait cela, cela prend la poussière, et cela devient des sujets d'éditions critiques à destination des philologues et historiens. Comme pour le Livre-Cœur de De Amicis.

Et c'est parce que ce goût du nouveau est nécessaire même pour revivifier l'ancien que je me permets de citer un des auteurs contemporains pour lequel j'ai le plus d'affection:

"Au programme du bac, le livre le plus récent a plus de 100 ans !" -- Thomas Reverdy

Axelle D

@ Claude Luçon | 22 mai 2022 à 21:07

Votre jugement à l'égard de Zemmour était clairement raciste, nonobstant toutes vos justifications et explications emberlificotées et l'étalage (une fois de plus) de vos aventures "d'expat" en Afrique et aux USA.
Comme s'il suffisait d'avoir été expatrié pour n'être pas raciste. Bien au contraire, demandez plutôt à ceux qui ont dû subir la morgue et la brutalité de nombre d'entre eux en Afrique ou ailleurs ?

C'est néanmoins votre droit de ne pas supporter Zemmour, mais n'essayez pas pour autant de le faire passer pour un apatride ou une sorte de paria réduit à ses origines ethniques (ce qui n'a rien à voir avec la nationalité "française" qu'il tient de ses ascendants).

Marcel P

@ thierry bruno

Trop occupé à soutenir Poutine qui envoie en France des clandestins, poutino-relativiste car de fait vous relativisez ses agissements au nom de ce que vous croyez savoir des USA, vous considérez secondaire l'intronisation de Pap Ndiaye. Tout est dit. La France (et l'Ukraine) passe après votre croisade contre l'OTAN.

Et maintenant, il faudrait que je m'intéresse à l'avis d'un Allemand, maire de Sarrebruck, qui a toujours été anti-OTAN, y compris à l'époque où le bloc communiste était une menace évidente et réelle, avis publié dans un journal allemand, comme s'il fallait qu'on fasse semblant de voir que le conflit actuel n'a pas révélé que les Allemands à qui on fait la cour depuis des années s'étaient, en fait, alignés sur les intérêts russes au détriment des intérêts français, avec le sabotage de notre fer de lance nucléaire dans le contexte d'une écologie débile et dépendante des Russes.

Son avis ne m'intéresse pas, le jeu de piste pour le découvrir non plus (sauf à ce que vous trouviez une raison tout particulière qui devrait le rendre intéressant - là c'est mal vendu).

Claude Luçon

@ Exilé | 22 mai 2022 à 16:19
@ Antoine Marquet | 22 mai 2022 à 02:01
@ Axelle D | 22 mai 2022 à 14:32

Je m'attendais à ce genre de réaction !
J'ai en effet constaté que nombre d'entre vous ne remarque pas que je m'adresse à Eric Zemmour dont je ne tolère pas les élucubrations ! Pas à vous !
Que vous ne remarquez même pas que je prenais la défense de Pap Ndiaye à la suite de Patrice Charoulet qui, comme moi, a une longue expérience de vie en pays noirs !

Pour re-information, j'ai travaillé et vécu 21 ans en Afrique Noire, dans tous les pays de l'Afrique de l'Est de l'Ethiopie et la Somalie au Mozambique et de l'Angola au Sénégal, mon épouse italienne était née en Erythrée.
J'ai ensuite passé dix ans de retraite entre le Connecticut et la Californie.
J'avais créé au Nigeria une entreprise de service de gestion d'entreprises étrangères en 1985 avec sept associés nigérians sous le nom d'Omnitech Nigeria Ltd, Bill Clinton l'a détruite en même temps qu'il détruisait le Nigeria, je n'ai jamais rencontré en Afrique d'intellectuels ou ingénieurs afro-américains, ils n'arrivaient pas à s'y intégrer !
Le Liberia vaut la peine d'être étudié à ce sujet !

Bien qu'Angevin de souche orléanaise je ne comprends plus mes propres compatriotes bien qu'étant particulièrement chauvin !
Mon sujet est Monsieur Ndiaye, son séjour aux USA et ce qu'il en a tiré !

Les Américains, intellectuels ou non, de toutes couleurs, sont les citoyens d'un pays sans Histoire sauf et uniquement de courage, violence et pouvoir.
Un pays basé sur la guerre avec les Anglais, puis les Indiens, les Mexicains et civilement entre eux.
Et surtout férocement attachés à la liberté individuelle et l'esprit d'entreprise !
Pour les Américains, le monde a commencé avec le Mayflower !
Il y a des Anglo-américains, des Irish-Américains, des Italo-Américains, des Hispaniques... qui se raccrochent à leurs origines européennes.
Les Indigènes américains ont été systématiquement éliminés au 19e siècle.

Les Afro-Américains se cherchent des racines et s'en sont inventées sous la forme d'une série TV, "Roots", qui n'a strictement rien à voir avec l'Afrique du passé alors qu'ils ont occulté un excellent film de Spielberg "Amistad", qui laisse percevoir la vraie Afrique au temps de la traite des Noirs !

Woke n'est qu'une version qui se veut philosophique de SOS Racisme !
Woke (= réveillé en français) signifie, éveillé au racisme bien sûr !
Une théorie qui ignore l'histoire de l'esclavage dans notre monde, limitée aux trois derniers siècles et au continent américain.

L'Afrique a son histoire basée sur son environnement, d'où son développement différent du nôtre, elle est très riche, en particulier au Nigeria, si on se donne la peine de l'étudier à partir de l'époque des Pharaons, dont certains étaient noirs, en passant par l'Empire dit du Mali, ou du Ghana suivant à qui l'on parle !

Comme l'islamo-gauchisme est une double contradiction. L'islam étant fondamentalement et par définition conservateur et, pire, bien des chantres de cet islamo-gauchisme sont de souche chrétienne.

Pour en revenir à Pap Ndiaye, quand il évoque l'existence d'un "racisme structurel en France", peut-être ai-je perdu le sens de ma langue natale, mais je comprends que, pour lui, la République française est une société structurellement construite sur différentes races, entendant par là le regroupement de gens de toutes origines et races, des Ligures, Gaulois et Romains aux Slaves, des Goths et Vikings aux Yorubas du Bénin et aux Gabonais, de toutes couleurs de peau, taille et couleur des yeux et cheveux, ce qui est toujours le cas !

Race et racisme ne sont pas pour moi des insultes, ce sont la définition des natures physiques différentes d'Homo sapiens !
Le racisme utilisé comme insulte est une déformation de notre langue par des gens qui sont fondamentalement xénophobes.
Il n'y a pas de race française, il n'y a que des citoyens français dans notre République !
C'est précisément ce que je reproche à Zemmour en utilisant sa technique verbale faite de violence, il ne se comporte pas en Français et ce faisant nous insulte tous en insultant notre Histoire et qui nous sommes !
C'est pourquoi j'ai souvent posé ici la question de savoir combien de Zemmour sont morts pour défendre cette République ! Lui-même, pourtant né en France, n'a même pas eu le patriotisme de se soumettre au service militaire, ne serait-ce qu'en demandant a être versé dans le service médical comme infirmier, il aurait pu y penser, son père était infirmier dans le civil !

Les Insoumis du passé, autre terme français dévoyé par Mélenchon dans ce cas, demandaient à servir comme brancardiers, ne voulant pas porter les armes pour tuer un pékin inconnu en uniforme venant d'ailleurs sous commandement d'envahir et coloniser la France !
Des milliers de poilus morts en 14/18 et de FFI et FFL en 40/45 étaient nés en Afrique et un peu partout en Europe, récemment les Harkis en Algérie et Espagnols de la 2e DB.
La Légion étrangère est une fierté nationale !

Vous éprouvez un certain plaisir à me critiquer, n'hésitez pas !

Au passage Pap Ndiaye est ministre de l'Education ce qui provoque un tollé de l'extrême droite, mais personne n'objecte au fait qu'une Libanaise a été nommée ministre de la Culture et quand on connaît la culture libanaise, on serait en droit de s'étonner ! L'Afrique francophone sait que la caractéristique de base de la culture libanaise, comme chez eux d'ailleurs, est le bazar et la corruption.

Pardon si je vous irrite et vous donne des cauchemars !
J'aime beaucoup notre Hexagone, l'ai servi, mais suis devenu internationaliste tout en continuant de prétendre comme tout bon Angevin que notre Anjou est la perle de la France, sinon du monde.

stephane

@ Patrice Charoulet | 22 mai 2022 à 14:02

Qu'en savez vous ?
Une des femmes assure avoir été droguée et Nicolas Hulot se prenant pour un beau mec avait dit en son temps "moi je n'ai pas besoin de forcer les femmes, ce n'est pas comme si j'étais moche". C'était l'esprit.

Donc Monsieur Charoulet, vous pensez que monsieur Abad n'a pas pu agir. Ou peut-être donc en droguant sa victime, puisque ce n'est selon vous pas crédible qu'il eût agi.
Anne-Marie Marson m'a fait regarder Damien Abad d'un autre oeil.
Je ne crois pas aux abus de Damien Abad, mais la victime dit avoir été droguée.
Ces accusations de Mediapart sont scandaleuses et je finis par comprendre pourquoi Mitterrand avait mis Plenel sous écoute.
En France on n'a pas Poutine mais on a Plenel.
Enfin on ne parlera pas des législatives mais de la sexualité de Damien Abad, et vous Monsieur Charoulet, vous le soutenez comme la corde soutient le pendu.

Exilé

@ Pierre Durand | 22 mai 2022 à 08:17
« Vous qui savez tout des philippiques vous êtes à 20/20. »

Vous êtes trop bon, je me sens un peu confus de tant de compliments que je ne mérite pas.
Mais je vous remercie pour cette évocation de Démosthène, de Cicéron et d'un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître.
Et surtout rendons modestement à Philippe Bilger ce qui lui appartient, à savoir le droit de prononcer les nouvelles philippiques.

Giuseppe

@ Antoine Marquet | 22 mai 2022 à 01:55

Mille fois d'accord avec ce que vous avez écrit, la cancel culture et tous les corollaires imbéciles et destructeurs d'une nation. La "libanisation" pour le pire, jamais pour le meilleur.

Ellen

"Comme nous avons les deux plus hauts magistrats de France qui donnent une superbe image de cette belle mission démocratique mais qu'ils sont respectueux et sans l'ombre d'une arrogance - bien loin du gouvernement des juges ! -, vous êtes assurés de ne pas les voir publiquement stigmatiser ce qui vient de se produire et qui n'est rien moins qu'une trahison à l'égard du corps dont vous êtes pourtant le garant de l'indépendance.
Mais, à l'évidence, votre hiérarchie n'est pas la nôtre." (PB)

Vous pensez bien que la hiérarchie de l'Elysée n'a pas du tout envie que les magistrats soient indépendants, avec toutes les affaires qui leur pendent au nez. Aujourd'hui si E. Macron protège et couvre Eric Dupond-Moretti c'est parce EM sait qu'il aura besoin d'Acquittator pour défendre sa cause dans l'affaire McKinsey, entre autres...

Attendons la fin du second quinquennat. Ils vont moins rigoler..
Mediapart garde ses grandes oreilles tout ouïes et scrute le moindre faux pas.

Marcel P

@ F68.10
« Maintenant, point à point: 1. je ne vois pas en quoi Dupond-Moretti fait passer des lois au bénéfice de sa seule profession »

Ses dernières réformes n'ont aucun intérêt majeur si ce n'est donner droit à des revendications des milieux avocats. Dans les années 2010, ces revendications sont passées par l'UE phagocytée par les sbires de George Soros, maintenant c'est en direct.

Exemple.
2018 : Réforme de la justice : « L’avocat doit être présent pendant les perquisitions » réclament Rémi Lorrain et Christophe Ingrain, deux avocats.
2021 : invention de l'article 57-1 du code de procédure pénale « Projet de loi Confiance : les députés consacrent la présence de l’avocat lors des perquisitions » https://www.gazette-du-palais.fr/actualites-professionnelles/projet-de-loi-confiance-les-deputes-consacre-la-presence-de-lavocat-lors-des-perquisitions/

Nommées loi pour la « confiance en l'institution judiciaire », elles ne fait que donner droit aux préoccupations des avocats. Ceux qui se méfient de la Justice ne sont-ils pas a contrario inquiets du taux de crimes commis par des individus qui devraient être en prison, et qu'on n'ose pas trop citer pas pour ne pas ajouter du malheur aux familles, mais qui touchent tout le monde, jusqu'aux grands chefs de la cuisine française ?

Les gens discréditent la Justice pour son laxisme de fait et la solution serait d'un peu plus l'immobiliser ? Les gens discréditent la Justice parce qu'elle a libéré sur ordre des ministres des milliers de délinquants dans le contexte du Covid, qui ont largement réitéré peu après (taux de remplissage des prisons rétabli quelques mois après les sorties forcées Covid, signe clair que le besoin carcéral n'a pas été réduit par le laxisme) et on propose encore plus de pirouettes pour la rendre inoffensive, dépassée par manque brut de moyens (d'incarcération) pour la criminalité courante, dépassée par les moyens accordés aux avocats pour quelques nantis.

« 2. permettre de visiter les lieux de détention ou de privation de liberté est le minimum syndical »

Ah bon ? Et pourquoi pas un droit pour quiconque de visiter les locaux d'archives confidentiel défense, de visiter les lieux de stockage d'armement ?
Considère-t-on qu'il s'agit de lieux sans surveillance, que des avocats payées par des parties équivalent à des parlementaires, autorité indépendante ou magistrats qui ont ce droit ?
C'est le minimum de quel syndicat ? Quel intérêt est sacrifié et quel intérêt est protégé ? Pas l'intérêt du citoyen victime.

« 3. le fait que le parquet ne soit pas indépendant est en effet important car cela a beau être un problème de riches, c'est la justice des riches contre les riches ou des riches contre les puissants qui structure ou défait l'étatisme »

Je ne sais pas ce qu'est l'étatisme, ce n'est pas mon problème.
Mon problème, c'est de voir qu'en trois jours, sont recherchés trois violeurs multirécidivistes qui ont traumatisé à vie trois inconnues dans la rue, alors que ces trois types auraient dû légalement se trouver en prison et, pour les deux tiers, sinon, expulsés de France.
Le coût humain passe avec les logiques politiciennes.

« 4. les délais des jugements à rallonge que vous critiquez sont aussi un point que je critique et que Dupond-Moretti semble vouloir traiter, tout comme Macron »

Dupond-Moretti s'inquiète des enquêtes à rallonge. Le reste, ce sont des éléments de langage.

Pour des raisons évidentes (délai de réponse des entités disposant des données sources, temps de traitement et analyse, mesures de surveillance), les enquêtes qui touchent le plus les élites, celles qui vous préoccupent aussi, demandent du temps.

Quant aux informations judiciaires à proprement parler, l'état de certaines juridictions d'instruction et la nature des actes font que la célérité est impossible à tenir. Dupond-Moretti ne monnaie pas le jugement rapide, uniquement faciliter la fin des détentions provisoires rapides des mis en examen. Et là, on revient à la case départ, l'exemple des multiples violeurs qui violent sous contrôle judiciaire, après levée de leur détention provisoire.

« 5. l'incapacité globale à enrayer l'ampleur de la petite criminalité en France ne doit pas être confondue avec les charges qu'on mène sur Dupond-Moretti sur le plan institutionnel »

Mais si. La France a besoin d'un ministre de la Justice qui lui permette d'avancer là où ça fait mal, sur les sujets qui reviennent à chaque élection présidentielle et permettent à un parti de clowns et d'escrocs comme le Rassemblement National d'exister. La défense des petits intérêts du monde des affaires, plus tard.

« 7. je ne vois pas en quoi il a utilisé sa fonction pour favoriser Yvan Colonna
8. l'enquête administrative au sujet du parquet national financier, c'est très bien »

Vous trouvez ça très bien qu'un ministre touche du doigt des dossiers dans lequel il a un intérêt personnel, alors qu'il aurait dû évidemment laisser la main à son supérieur. Vous ne voyez pas le problème et c'est justement pour cela que vous ne comprenez pas qu'il puisse être mis en examen.
C'est pourtant un principe évident. Accepteriez-vous que votre maire accorde un permis de construire extravagant à votre voisin, pour construire une tour devant votre jardin, et cela à un entrepreneur qui serait son beau-frère ? Pas de problème ? C'est très bien ?

« 10. ce n'est pas parce que Macron s'est montré le moins déplaisant que cela siffle la fin des débats, mais c'est parce que Macron est élu que les institutions lui donnent le droit de mener une politique pro-crime: il a reçu son chèque en blanc
11. expliquez-moi quel est l'article de la Constitution, vu que vous l'invoquez, que Monsieur Macron enfreint s'il décide de mener un politique pro-crime au nom du chèque en blanc qu'il a reçu... »

Drôle d'idée.

Son action est bornée par la loi. Donc par l'existant et par le Parlement (et les parlementaires, même si ça semble devenir confus dans l'esprit des gens, sont censés avoir une responsabilité individuelle, voter dans l'intérêt de leur circonscription. Pas se soumettre sans réflexion aux instructions du parti - faute de quoi, le Parlement n'est plus qu'un greffe).

Carte blanche, chèque en blanc, ce n'est pas ça, cela suppose que tout est possible et sans limites. Là, il y une limite évidente qui s'appelle la loi - que le président ne peut explicitement délibérément mettre en échec.
Sinon, ça ne s'appelle plus une démocratie.

« Moi, je ne vois pas le problème qu'il ait été "pantoufler" »

Moi je le vois. Privatiser les revenus, nationaliser les dépenses, non, ça ne me convient pas.

« 1. décentralisation poussée vers un modèle, allons... soyons vulgaire et grossier... confédéral en France même 2. haute fonction publique calquée sur un modèle singapourien où le cloisonnement par corps n'existe pas et où ça swingue dans les affectations 3. alignement du régime des magistrats pour en faire un emploi comme un autre, sans statut particulier autre que les protections nécessaires lors de l'activité professionnelle 4. auditions publiques et filmées des procédures de nomination des magistrats par les assemblées régionales. »

La France a besoin de rigueur et d'ordre. Pas de rajout de chaos au chaos ambiant. Pas besoin de faire swinguer les magistrats, il faut leur permettre d'écarter de la société les éléments dangereux pour les citoyens.

Le reste, c'est de la farce. C'est bien gentil de vouloir responsabiliser des professions mais, justement, ça ne s'accompagne pas d'absence de sécurité. L'absence de sécurité est comme l'excès de sécurité, ça favorise les mous, les nuls, les veules, les escrocs. Vous n'aurez pas de juges de qualité s'ils peuvent sauter au moindre mécontent grimaçant, pas plus que vous ne facilitez le recrutement de policier de qualité lorsqu'on fait une affaire d'Etat lorsqu'un délinquant récolte cinq jours d'incapacité totale de travail lors d'une intervention mal maîtrisée alors que tous les jours des jeunes filles et des femmes âgées récoltent le double sans qu'on songe un seul instant à punir réellement leurs agresseurs.

C'est globalement ce que je reproche à votre proposition globale. C'est révolutionnaire. Bref, c'est du saccage, on a une vague idée de ce qu'on va ôter, on ne maîtrise pas les nouveaux problèmes qu'on va créer. Le pire, c'est qu'on s'inspire de modèles notamment anglo-saxons qui sont critiqués pour les mêmes raisons que le nôtre (l'indépendance de la Justice par des magistrats élus localement, vous y croyez ?).

« Rassurez-vous: Dupond-Moretti n'ira jamais jusque-là. Même Macron dans ses rêves érotiques les plus fous où il se prend pour Hulk contre les hauts fonctionnaires n'irait pas jusque-là non plus. »

Se rassurer, ce n'est pas la question. Ce serait politiquement intenable puisque cela ferait sauter certains verrous, rendant l'insécurité encore moins acceptable.
Là, on continue dans la pente du déclin. Les gens en ont tellement marre qu'on ne passe pas loin de se prendre les pires candidats de la terre, Mélenchon et Le Pen. Et à la prochaine échéance, quelles seront les options, avec en plus le développement de la filière islamiste qui s'émancipera forcément des islamo-gauchistes (islamistes de circonstance, mais kouffar de fait) ?

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@ Patrice Charoulet

Vous prétendez qu'un handicapé ne peut être un violeur ? Tss tss, c'est une discrimination proscrite par la loi. Et, en plus, mal renseigné.

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@ Achille
« Rien de contradictoire avec ce que j’ai dit. Ceux que vous avez cités n’étaient pas avocats : des professeurs d’université, surtout des juristes. Mais depuis Robert Badinter, sauf erreur, pas un seul avocat. »

Mais si.
Michel Crépeau.
Henri Nallet.
Pascal Clément.

« Le problème vient surtout de la guéguerre que se livrent magistrats et avocats notamment depuis le mandat Sarkozy. »

Le problème, c'est que si vous mettez à la Justice un homme qui déteste les magistrats, qui le lui rendent bien, vous ne pouvez pas traiter les problèmes réels de la Justice (absence de suite pénale à hauteur des peines prononcées et en relation avec la nature des faits, etc.).

Prenez Blanquer comme exemple. Ce n'est pas un homme idiot. Ses idées n'étaient pas forcement mauvaises. Mais son affrontement avec le milieu enseignant a provoqué des blocages là où il aurait fallu des facilités.
Sans doute que c'est lié aussi aux consignes qu'ils recevaient lui-même (puisque toutes les fonctions publiques d'Etat subissent des réformes qui tombent du ciel, en marche forcée, sans répondre à une véritable problématique de fond : difficile dans ce cas de ne pas braquer ceux qui, in fine, font tourner la boutique).
Ça c'est pour Blanquer qu'on ne peut pas soupçonner de prêcher pour son intérêt personnel au détriment de l'Institution.

Pour Dupond-Moretti, c'est insoluble. Ne pas le dégager, ce serait comme laisser Castaner à l'Intérieur. On ne peut pas faire des doigts d'honneur aux gens et obtenir leur adhésion à un projet.

thierry bruno

@ Marcel P.
"Belle démonstration une nouvelle fois que les poutino-relativistes n'en n'ont rien à cirer de la France."

Allons bon ! Voilà que de ne pas accepter les mensonges des Etats-Unis et de l'OTAN fait de vous un "poutino-relativiste". Que ne va-t-on pas inventer comme expression pour se voiler la face.
Quant à dire que je n'en ai rien à cirer de la France, c'est bien parce que je suis écœuré de voir nos dirigeants se vautrer dans la servilité aux intérêts américains que je trouve ridicule de m'accuser de me désintéresser de la France. Mais peut-être aimez-vous une France minable ?
Puis-je vous suggérer d'aller lire l'entretien qu'a accordé à un journal allemand Oskar Lafontaine ? Mais il n'en a sûrement rien à cirer de l'Allemagne de son côté, je suppose.

Achille

@ Axelle D | 22 mai 2022 à 14:32

Pour une fois nous sommes bien d’accord. Comme quoi tout arrive !
Mais il ne lui sera rien épargné. Car la droite l’a déjà catalogué dans les indigénistes de l'extrême gauche.

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@ Patrice Charoulet | 22 mai 2022 à 14:02
« Mediapart s'est encore surpassé en mettant en lumière des accusations contre Damien Abad. »

J’aimerais bien que l’on m’explique comment un homme handicapé qui ne peut pas se servir de ses mains et qui marche avec difficulté peut violer une femme.
Étonnant que ce genre de "révélation" puisse sortir pile-poil le lendemain de sa nomination comme ministre.
Il y a des moments où la politique a des odeurs d’andouillette mal nettoyée…

Exilé

@ Claude Luçon | 22 mai 2022 à 00:32

Parfois des Français de cœur qui, n'ayant pas une goutte de sang français, aiment profondément la France à travers son histoire, sa civilisation, sa langue et ses mœurs, sont plus estimables que ceux qui, en en ayant leurs veines imprégnées, ne songent qu'à la mépriser, à la trahir voire de nos jours à la déconstruire, par une sorte de joie mauvaise.

Pierre Durand

À l'heure d'accueillir les nouveaux, je pense aussi à ceux qui partent.
Je viens de tomber dans le JDD sur ce qui est pour moi une pépite: Catherine Nay s'entretient avec Jean Castex devant les jardins de Matignon. Du brillant trio qu'elle formait avec Françoise Giroud et Michèle Cotta, elle était et reste la délicieuse.

Voyez ici en particulier comment elle décrit les jardins de Matignon et l'ingéniosité de ses propos sur le frêne.
En quelques lignes vous rencontrez le vieux Paris, un homme respectable et une femme de style. Voici :

"Dehors, il fait grand beau, le ciel est d’azur, pas un nuage. "Venez voir". L’encore Premier ministre m’invite à le rejoindre sur le balcon. Comment ne pas être éblouie par la magnificence du parc ? Chatouillées par une petite brise, les frondaisons printanières scintillent et les pelouses miment un tapis de velours.

Respectueux des traditions, à l’instar de ses prédécesseurs, il a planté un arbre. Un frêne. "Simple, solide, résistant". Presque un autoportrait. Mais le Premier ministre n’entend pas seulement me faire admirer la magie d’un lieu qu’il va quitter sans regret : "J’ai demandé aux jardiniers d’où venait l’eau avec laquelle ils arrosaient. Ils m’ont répondu : "De la ville de Paris". Avec un coût que vous imaginez ! L’hôtel de Matignon ayant été construit sur les terrains marécageux du faubourg Saint-Germain, appelés "la Grenouillère", sur les plans de Turgot, j’ai demandé que l’on fasse quelques forages. On a trouvé de l’eau en quantité suffisante pour les besoins du parc"."

https://www.lejdd.fr/Politique/puits-a-matignon-dejeuner-avec-macron-deplacements-les-confidences-de-jean-castex-a-catherine-nay-4112808

On se prend à regretter de n'avoir vu le rustique Jean Castex que de loin. Il mérite d'être mieux connu. La suite de l'article y contribue.

GERARD R.

Ce sont les effets de cette satanée parité, qui s'instille inéluctablement dans tous les rouages de l'État. Aujourd'hui, Macron en est réduit à devoir désigner 50 % de ministres en délicatesse avec la justice et 50 % de ministres intègres (jusqu'à preuve du contraire). Ce qui, au train où vont les choses, risque de devenir: 50 % de ripoux confirmés et 50% de ripoux potentiels. On est sauvés ! Vive la Macronie, la plus formidable machine de recyclage de déchets humains, en... ministres !

Michel Deluré

Lorsque EDM avait été nommé garde des Sceaux, j'avais exprimé les raisons pour lesquelles je considérais alors cette nomination comme une erreur.

Le remaniement ministériel consécutif à l'élection présidentielle offrait l'opportunité de corriger cette erreur, vingt mois d'exercice de la fonction n'ayant par ailleurs apporté aucun élément favorable de nature à faire pencher la balance en faveur d'un statu quo.

Il semble d'ailleurs que l'impétrant lui-même avait tiré un trait sur une reconduction dans ses fonctions.

Il faut donc voir dans cette décision, qui fut en fait la vraie surprise de ce remaniement, une volonté délibérée d'EM de bien marquer, quelles que puissent en être les conséquences, son territoire. Le maître, c'est lui.

Axelle D

@ Achille | 22 mai 2022 à 08:52

Ce que j'attends de ce nouveau ministre de l'Education nationale, auquel on ne pourra pas (ou plus) reprocher, eu égard à sa filiation paternelle, "d'être insuffisamment rentré dans l'Histoire", est de redonner à notre enseignement moribond, notamment en français et histoire, son lustre, sa qualité, sa place et son rayonnement afin de figurer de nouveau parmi les meilleurs.

Sans oublier que les écrivains francophones d'Afrique et des Caraïbes comptent depuis plus d'un siècle parmi ceux qui ont largement contribué à la reconnaissance, la diffusion et l'éclat de notre belle langue.

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@ Claude Luçon | 22 mai 2022 à 00:32
"Il serait bon de signaler à Eric Zemmour que Pap Ndiaye est né en France de père sénégalais et de mère beauceronne (qui de plus française ?) alors que lui est né de père et mère kabyles issus de familles vivant en Algérie bien des siècles avant la colonisation.(...) 50 % de sang français coule dans les veines de Pap Ndiaye, pas la moindre molécule dans le sang de Zemmour !"

Franchement, vous vous êtes relu ?
Croyez-vous sincèrement que ce genre de propos rétrograde et raciste fasse honneur à la France ?

Patrice Charoulet

@ Antoine Marquet

Cher ami,

Nos échanges privés constants, hors de ce blog, me permettent de dire ici à quel point je vous estime.
Vous dites me lire ici comme sur Facebook. Je suis très sensible à votre aimable attention.

Touchant le sujet du moment, je vous accorde que vos recherches fouillées sur les déclarations et les prises de position du nouveau ministre de l'Education ne sont pas dénuées d'intérêt et paraissent infirmer ma prose récente. Je les ai lues et relues avec une extrême attention.
Je n'avais rien lu, je le confesse, sur lui. Je maintiens, hélas ! mes dires.
Je jugerai ce nouveau ministre quand il sortira de son ministère, peut-être dans cinq ans, sûrement pas avant une semaine de présence dans son ministère.
.
Laissez-moi, d'autre part, nuancer vos affirmations. Mme Le Pen et M. Zemmour ne sont pas mes "souffre-douleur de prédilection" ; ce sont des personnalités que je désapprouve et pour lesquelles je ne voterai pas, de même que je ne voterai pas pour leurs candidats aux prochaines législatives. J'ai dit et redit pourquoi, je n'entends pas me répéter ad nauseam. Libre à vous d'avoir d'autres avis à leur égard et de voter selon vos convictions. Nous ne sommes ni en Chine ni en Russie. Par bonheur.

F68.10

@ Marcel P
"En fait, votre discours part dans tous les sens."

Vous me vexez !! J'ai fait un gros effort pour millimétrer mon propos de manière à déclencher le type de réactions que vous manifestez !

"Il devient évident que le seul fond de votre pensée, c'est la logique de destruction de l'existant (« je vais continuer à me réjouir de voir Macron les cibler un à un, ces corps d'État ») sans idée claire de ce que vous voulez mettre à la place."

Alors, je ne qualifierais pas cela de "destruction de l'existant", mais oui, je pense qu'il convient de donner un sérieux coup de panosse. Mais si, je sais par quoi je souhaite remplace l'"existant". (Et Dupond-Moretti ne va pas exactement intégralement dans mon sens).

Maintenant, point à point: 1. je ne vois pas en quoi Dupond-Moretti fait passer des lois au bénéfice de sa seule profession 2. permettre de visiter les lieux de détention ou de privation de liberté est le minimum syndical 3. le fait que le parquet ne soit pas indépendant est en effet important car cela a beau être un problème de riches, c'est la justice des riches contre les riches ou des riches contre les puissants qui structure ou défait l'étatisme 4. les délais des jugements à rallonge que vous critiquez sont aussi un point que je critique et que Dupond-Moretti semble vouloir traiter, tout comme Macron 5. l'incapacité globale à enrayer l'ampleur de la petite criminalité en France ne doit pas être confondue avec les charges qu'on mène sur Dupond-Moretti sur le plan institutionnel (on l'accuse de mépriser la séparation des pouvoirs, de se croire au-dessus des juges, mais si les Français ont donné un chèque en blanc pour une politique pro-crime, alors c'est ce qu'ils ont fait, et ce n'est pas de la compétence institutionnelle des magistrats que de le contester) 6. je persiste à affirmer que le jeu médiatique dissimule complètement les enjeux de la fronde contre Dupond-Moretti (je peux prendre à peu près n'importe quel article sur cette histoire, et c'est le même type d'article que j'ai eu l'occasion de mentionner au sujet de Jean-Luc Lennon) 7. je ne vois pas en quoi il a utilisé sa fonction pour favoriser Yvan Colonna 8. l'enquête administrative au sujet du parquet national financier, c'est très bien 9. pour le coup de Monaco, je ne suis pas bien informé en la matière, et je ne vois pas le problème à ce que le Monégasque se défende en attaquant Dupond-Moretti: c'est le jeu 10. ce n'est pas parce que Macron s'est montré le moins déplaisant que cela siffle la fin des débats, mais c'est parce que Macron est élu que les institutions lui donnent le droit de mener une politique pro-crime: il a reçu son chèque en blanc, ce sont nos institutions, je les désapprouve, mais ce sont nos institutions 11. expliquez-moi quel est l'article de la Constitution, vu que vous l'invoquez, que Monsieur Macron enfreint s'il décide de mener un politique pro-crime au nom du chèque en blanc qu'il a reçu...

Juge: Quel article de la Constitution a été violé ?

Avocat: Article ? Quel article ? Il n'y a pas un article particulier. C'est, comment vous dire, l'esprit, la vibration que la Constitution dégage... Elle forme un tout, la Constitution. C'est là où je veux en venir ! C'est justement le point en débat: c'est la vibration... Pour résumer, la Constitution, c'est la justice, c'est la loi, c'est sa vibration, et... non, c'est tout, c'est la vibration.

Client: Vous avez été magnifique !

(Scène du film The Castle)

"Ça c'est l'image que Macron veut donner : le type un peu rebelle qui ne s'en laisse pas conter par les technocrates. Alors qu'il est l'exemple même du pantouflard, le mélange des gens entre privé et public (le rentable pour le privé, la dépense pour le public), entre cabinets privés et ministère des Finances."

Ouais. Ben, en attendant, le rebelle, il a une idée assez précise du décloisonnement qu'il compte opérer dans la haute fonction publique. De la même manière que je ne peux plus sentir les grandes écoles parce que j'y suis passé, je crois que Macron ne peut plus sentir la haute fonction publique depuis qu'il y est passé.

Moi, je ne vois pas le problème qu'il ait été "pantoufler" chez Rothschild. Je ne vois pas non plus le problème qu'un polytechnicien biberonné par Nicole El Karoui se tire à l'étranger. Je ne vois pas le problème qu'il y aurait à ce que Fabius fils bosse chez McKinsey.

Et non, cela ne signifie pas qu'on veuille "détruire l'existant". Cela signifie qu'on souhaite dynamiser un peu le biniou. Et je vous donne mon plan de reconstruction en très court:

1. décentralisation poussée vers un modèle, allons... soyons vulgaire et grossier... confédéral en France même 2. haute fonction publique calquée sur un modèle singapourien où le cloisonnement par corps n'existe pas et où ça swingue dans les affectations 3. alignement du régime des magistrats pour en faire un emploi comme un autre, sans statut particulier autre que les protections nécessaires lors de l'activité professionnelle 4. auditions publiques et filmées des procédures de nomination des magistrats par les assemblées régionales.

En bref: plus de transparence et plus de mobilité.

Rassurez-vous: Dupond-Moretti n'ira jamais jusque-là. Même Macron dans ses rêves érotiques les plus fous où il se prend pour Hulk contre les hauts fonctionnaires n'irait pas jusque-là non plus.

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@ Aliocha
"L'article du Figaro sur le sujet confirme votre intuition."

En toute franchise, cela m'a vraiment l'air d'être un bras de fer qui dépasse de très loin la personne de Dupond-Moretti.

Mais je confirme le point précis suivant fait par M. Bilger: il s'agit bien là de "mauvais traitements à magistrats".

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@ Pierre Durand
"À propos de l'article, ce qui est pour moi le plus extraordinaire c'est d'avoir accès à un sujet si pointu [Tacite] grâce à l'Internet. Vous comprenez aisément qu'il va bien au-delà de mes compétences, et même de mes intérêts. Je suis un de ces dilettantes auxquels j'ai envoyé le lien."

Je vous avoue que je suis aussi fasciné par cet aspect d'Internet que vous décrivez. Bien que, pour moi, il s'avère plus productif qu'un simple dilettantisme. Je peux remonter dans des sources auxquelles je n'aurais jamais eu accès auparavant. En ce moment, je creuse d'illustres inconnus comme Giovanni Vailati, De Amicis, et je peux croiser des sources de Selinger, Russell, Peano, Frege, Grassmann, le tout guidé par des contemporains comme Claudia Arrighi, Paola Cantù, Paolo Mancosu, etc. Je plagie. Je dissèque. Je trace les sources. Il suffit de savoir chercher. C'est assez fascinant non pas de facilité mais de possibilités.

Maintenant, détrompez-vous: quand vous cherchez vraiment à vous informer en détail sur les points les plus taquins, de suivre les sources en détail, s'il n'y avait pas d'autres universitaires qui assument de rendre publics des documents historiques fondamentaux que les revues tentent parfois à l'excès de rendre payants, ce serait quand même particulièrement pénible. Plus que ce ne l'est déjà.

Patrice Charoulet

ACCUSATIONS CONTRE DAMIEN ABAD

Mediapart s'est encore surpassé en mettant en lumière des accusations contre Damien Abad.
Seules les personnes qui n'ont pas de télé et n'ont vu ni les mains ni la marche de cet homme politique pourraient croire un seul instant ces accusations fondées et, même, imaginables.
Mauvaise pioche, Mediapart !

Serge HIREL

@ Antoine Marquet | 22 mai 2022 à 01:55

Florilège hallucinant ! Qu’attendre de ce « woke » convaincu déguisé en penseur ? Les chiens ne font pas des chats...

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@ Claude Luçon | 22 mai 2022 à 00:32

Certains n’ont pas « dans les veines la moindre molécule de sang français »... D’autres ont au moins 50 % de neurones américanisés... Dans le premier cas, écrire cela à propos de Zemmour relève de l’antisémitisme. Dans le second, il s’agit d’un simple constat établi à partir de propos de Ndiaye, propos que vous citez...

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@ F68.10
@ Aliocha

L’analyse de Paule Gonzalès, qui reflète une admiration certaine pour Acquittator, devenu « le Gladiateur de la place Vendôme », repose sur un axiome contraire à la Constitution : « la prééminence du politique sur le judiciaire ». Les magistrats ne réclament pas l’autonomie mais le respect de la séparation des pouvoirs et l’indépendance des magistrats. Ce que Macron cherche à bafouer, les juges, dans sa conception des institutions, n’étant que des fonctionnaires, au même titre que ceux dont il s’est déjà occupé, diplomates, énarques et autres statutaires de la SNCF...

Séparation, indépendance ne veulent pas dire autonomie. Exécutif et législatif, clairement séparés, dépendent néanmoins l’un de l’autre... et le pouvoir judiciaire n’a pas à échapper à cette règle. Pouvoir judiciaire... Tout irait probablement mieux si, depuis 1958, il n’était pas devenu simple « autorité » par la volonté du Général, encore mal remis des dérives des juges aux ordres de l’Etat français.
De ce fait, les politiques se permettent de narguer les « petits pois » et certains magistrats se font un malin plaisir, non seulement de tenter d’enchrister des politiques, mais aussi, en admonestant plutôt qu’en condamnant, de ne rien faire, bien au contraire, pour apaiser le pays, en proie à une montée de l’insécurité qui s’alimente dans les « territoires perdus » et profite de leur laxisme.

Cette situation alarmante trouverait son épilogue si Mélenchon et ses sbires ne préféraient pas les délinquants aux policiers, si la droite centriste n’avait pas renié sa fermeté, surtout si Macron n’était pas converti aux bienfaits des mesures de substitution, plus inutiles les unes que les autres à la rédemption des voyous.

Bien sûr, on attend avec impatience la publication de ce fameux rapport Sauvé, issu des Etats généraux de la Justice. Le Président a promis d’en suivre les recommandations. Quelques fuites indiquent des pistes intéressantes... Mais chacun se souvient des suites données par l’Elysée au rapport Borloo, aux travaux de la Convention pour le Climat, au Grand Débat né de la jacquerie des Gilets jaunes...

Le Figaro résume bien les réformes de la Justice à entreprendre urgemment. Il y a du pain sur la planche... Mais la même rédactrice avait aussi établi un pareil inventaire lors de l’arrivée de Dupond-Moretti à la Chancellerie :
https://unite-magistrats.org/publications/justice-rattraper-le-temps-perdu-pour-entrer-dans-le-xxie-siecle-paule-gonzales-le-figaro

Quels « voyants au rouge » en juillet 2020 ne le sont plus ?... A-t-on construit des prisons ? A-t-on lutté contre l’islamisme radical en prison ? A-t-on soulagé les magistrats de la montagne de dossiers qu’ils ont à traiter ? Hormis la croissance significative des crédits accordés à la justice, où sont les progrès ? Si, si, il y en a un. De réalité, l’insécurité est devenu « sentiment »... Cette incongruité suffit à disqualifier définitivement EDM.

Le drame est que, hormis la confiance - limitée - en la parole du Président, qui, garant de l’indépendance de la justice, doit lui en fournir les moyens, aucune lueur d’espoir n’apparaît. Les magistrats rouges sont toujours en poste, les délinquants s’en donnent à cœur joie, les politiques de droite s’époumonent, ceux de l’extrême gauche applaudissent, la majorité joue les toutous... et Dupond-Moretti se pavane, content de lui et fier d’emm*rder les magistrats...

caroff

@ Claude Luçon 00h02
"50 % de sang français coule dans ses veines, pas la moindre molécule dans le sang de Zemmour !"

Commentaire raciste et profondément idiot.

Je préfère Romain Gary: "Je n’ai pas une goutte de sang français mais la France coule dans mes veines"

Achille

Autre personnage qui suscite la polémique dans les rangs de la droite, et surtout de LR, c’est, bien sûr, la nomination de Damien Abad, ex-président du groupe LR à l’Assemblée nationale qui devient ministre des Solidarités, de l'Autonomie et du Handicap dans le nouveau gouvernement.

Belle prise de guerre du parti de la majorité. DA a soutenu Xavier Bertrand à la primaire de la droite, puis Valérie Pécresse lorsqu’elle a été désignée candidate et finalement a opté pour un portefeuille à sa mesure dans le gouvernement d’Elisabeth Borne.
Je suis sûr qu’il fera un excellent travail, comme les autres ministres issus de LR et qui faisaient déjà partie du premier mandat d’Emmanuel Macron. Je pense notamment à Bruno Le Maire et Gérald Darmanin, maintenus dans leurs fonctions pour leur compétence.
Pauvre Christian Jacob, il aura décidément bu le calice jusqu’à la lie. :)

Pierre Durand

@ Claude Luçon | 22 mai 2022 à 00:32
"50 % de sang français coule dans ses veines, pas la moindre molécule dans le sang de Zemmour !"

Ce que vous dites de l'apprentissage de Pap Ndiaye aux USA est intéressant.
Mais votre phrase citée ci-dessus est pour moi impossible à entendre, intellectuellement absurde et moralement honteuse, d'autant plus que vous êtes largement en état de récidive et que l'on ne peut pas la prendre au second degré, ce qui ne changerait pas grand-chose, à vrai dire.

Une fois de plus votre objectif est Zemmour. On se demande ce qu'il vous a fait, le pauvre, mais vous l'avez vraiment dans le nez.

Le pourcentage de sang n'a aucun sens. Ce qui importe c'est d'avoir le coeur et l'esprit profondément français. J'ai la faiblesse de penser que cela requiert une assimilation de plusieurs générations.

Sans faire de procès d'intention il y a des éléments d'information qui permettent d'en douter pour Pap Ndiaye, plus précisément qui me permettent de douter que lui et moi ayons la même définition de ce que j'ai appelé "avoir le coeur et l'esprit profondément français". Effectivement, c'est vague, mais pas pour moi.

Cette nomination qui pour la défendre mobilise le ban et l'arrière-ban des macronistes est, pour moi, une grave provocation, une de plus. C'est insupportable. Ce pourrait être la goutte d'eau.

La famille de Zemmour est française depuis 1870, c'est largement plus qu'il n'en faut selon mes critères très exigeants ; sa mère fut un modèle admirable de femme française, lui, a le coeur et l'esprit au moins aussi français que vous, plus n'étant pas exclu.

Nous sommes des vieillards et nous devons nous accrocher pour limiter les dérapages et ne pas montrer notre c*l à tous les passants. C'est difficile mais indispensable.

J'vous dis ça, j'vous dis rien.

Pierre Durand

@ F68.10 | 21 mai 2022 à 23:36
"J'ai survolé l'article. Me donne envie de lire Tacite davantage."

Je dois m'efforcer d'être bref dans cette correspondance personnelle :-)

À propos de l'article, ce qui est pour moi le plus extraordinaire c'est d'avoir accès à un sujet si pointu grâce à l'Internet. Vous comprenez aisément qu'il va bien au-delà de mes compétences, et même de mes intérêts. Je suis un de ces dilettantes auxquels j'ai envoyé le lien.

Quand vous trouverez un moment pour Tacite, choisissez, par exemple, les chapitres sur la bataille de Teutobourg, la défaite de Varus et des légions d'Auguste par le Germain Arminius (Herman !, déjà).
Annales Livre 1, 61 et suivants
http://bcs.fltr.ucl.ac.be/TAC/AnnI.html#61

« Varus, rends-moi mes légions ! » (Auguste) - une note ici :
https://www.lhistoire.fr/%C2%AB-varus-rends-moi-mes-l%C3%A9gions-%C2%BB

Dans le livre XIIII des mêmes Annales vous retrouverez Néron, que j'ai évoqué dans un commentaire,
http://bcs.fltr.ucl.ac.be/TAC/AnnXIII.html

Je me suis intéressé à la traversée des Alpes par Hannibal, mais là c'est Tite-Live (la dissolution d'une paroi calcaire par le feu et le vinaigre de la boisson des soldats)
Histoire romaine, Livre XXI, 31-37
http://bcs.fltr.ucl.ac.be/LIV/XXI.html#31

Bien sûr il y a de quoi occuper plusieurs vies.

Achille

Aucun avis encore de notre hôte concernant le sulfureux Pap Ndiaye, nouveau ministre de l’Éducation nationale qui, nous dit-on, a une conception de celle-ci en totale opposition avec son prédécesseur.
Cet historien, spécialiste d'histoire sociale des États-Unis et des minorités dont les travaux font autorité, aurait assisté, UNE fois, à une réunion interdite aux Blancs. Cela suffit pour faire hurler les ténors de la droite radicale comme Zemmour et MLP, sans oublier certains journalistes comme Gabrielle Cluzel qui, hier sur CNews était au bord de l’hystérie.
Le fait d’avoir pu assister à ce genre de réunion est plutôt intéressant pour un futur ministre de l’Éducation nationale car cela lui a permis de savoir ce qui s’y dit et donc d’agir en conséquence.

Attendons donc de voir les premières mesures qu’il compte entreprendre afin de redonner à l’Éducation nationale, premier budget de l’État, la place qui devrait être la sienne, en espérant qu’à l’avenir les élèves qui rentrent en classe de 6e sauront enfin lire sans ânonner, écrire sans faire de faute, et permettre aux enfants des classes défavorisées qui possèdent les capacités intellectuelles pour faire de hautes études de pouvoir donner toute l’étendue de leur potentiel. Sans doute la meilleure façon d'intégrer.

Pierre Durand

@ Exilé | 21 mai 2022 à 17:08
"Belle et nécessaire philippique."

Permettez-moi de relever cette saillie inestimable (je vais m'expliquer sur cette qualification qui, pourtant, ne devrait pas étonner).

Vous avez trouvé le mot le plus juste pour qualifier ce billet, et j'aurais voulu y penser.

Je rappelle pour d'autres que vous, avec Wikipédia, que
"les Philippiques sont une série de quatre discours prononcés par l'orateur athénien Démosthène entre 351 et 341 av. J. -C. dans lesquels il dresse une harangue contre Philippe II de Macédoine."

mais aussi
"Les Philippiques sont une série de 14 discours prononcés par Cicéron en 44 et 43 av. J.-C, attaquant de plus en plus violemment Marc Antoine, qui se pose en successeur de Jules César. Il les nomme ainsi en avril 43 en l'honneur des Philippiques de Démosthène, qu'il admirait beaucoup."

Démosthène haranguait contre Philippe II de Macédoine donc le terme de "Philippique" va de soi.

Cicéron attaquait Marc Antoine. Aucune raison de parler de philippique, sauf, et ce n'est pas rien, pour exprimer son admiration pour Démosthène. Le glissement est intéressant, significatif, spirituel.

Vous, vous placez dans les traces de Cicéron, ce n'est pas rien non plus.
Vous ne devez rien à Démosthène et Macron n'est pas Philippe. Alors pourquoi "philippique" ? Ce ne serait vraiment pas si mal si vous vouliez seulement parler d'un "discours impitoyable contre", mais... mais il se trouve qu'il est prononcé par Philippe Bilger. Et là, vous avez eu l'éclair de génie qui motive mon dithyrambe.

Sincèrement admiratif, époustouflé j'en ai oublié de me demander si vous étiez ou non poutino-relativiste, qui est mon critère à moi pour distinguer le bon grain de l'ivraie. Un homme qui connaît et surtout se sert avec une telle agilité d'esprit de "philippique" ne peut être que du bon grain, tant que je ne suis pas persuadé du contraire.

Permettez, de grâce, que pour ce "philippique" on vous embrasse.

N'y voyez surtout pas une familiarité excessive.
Rappelez-vous : Molière - Les Femmes savantes - Acte III, scène 3
PHILAMINTE à Bélise.
Du grec, ô Ciel ! du grec ! Il sait du grec, ma sœur !
BÉLISE à Armande.
Ah ! ma nièce, du grec !
ARMANDE
Du grec ! quelle douceur !
PHILAMINTE
Quoi ! monsieur sait du grec ? Ah ! permettez, de grâce,
Que, pour l’amour du grec, monsieur, on vous embrasse.
...

Alors pourquoi inestimable ?
C'est comme pour le baccalauréat aujourd'hui :
un 7 à celui qui n'a jamais entendu parler de Démosthène ni de Cicéron
un 8 pour celui qui sait que Cicéron c'est pas carré
un 9 pour... etc.

Vous qui savez tout des philippiques vous êtes à 20/20.
Mais ce n'est pas reconnaître pleinement votre mérite. J'ai expliqué en quoi vous étiez au-delà de la mention très bien.
"Quand les bornes sont franchies, il n'y a plus de limites".

Je ne compte pas être à même de vous féliciter à nouveau lorsqu'Edouard Philippe sera président, vous devrez le faire vous-même.

Achille

« …cracher en permanence sur Marine Le Pen et Eric Zemmour et donc mépriser la part importante du peuple qui les a soutenus… » (PB)

Je ne pense pas que le Syndicat de la magistrature ait été très affecté par les propos tenus par EDM sur Marine Le Pen et Eric Zemmour, vu que ce syndicat, fondé le 8 juin 1968, inspiré des idéaux de Mai 68 et du marxisme, est clairement de gauche
Le problème n’est pas là, mais plutôt dans le comportement de certains juges qui usent de leur pouvoir à des fins politiques. Les politiciens incriminés n’ont alors d’autres recours que celui de faire appel aux avocats les plus éminents et bien sûr cela a pour effet une certaine tension entre les deux corporations.
Nous avons pu le voir avec certaines affaires concernant des personnalités de premier plan comme Nicolas Sarkozy, François Fillon, Jérôme Cahuzac et quelques autres.

Actuellement c’est EDM qui est dans le viseur avec une accusation de prise illégale d’intérêts.
Comme dit un proverbe : "Qui veut noyer son chien l’accuse de la rage". En l’occurrence il semble que ce soit les juges qui sont particulièrement enragés dans cette affaire…

Aliocha

@ F68.10

L'article du Figaro sur le sujet confirme votre intuition, article réservé aux abonnés que je copie-colle, si la modération permet ici sa publication :

Avec Éric Dupond-Moretti à la Justice, Emmanuel Macron persiste et signe

ANALYSE - En maintenant l'ancien avocat place Vendôme, le président de la République donne un signal lourd au corps judiciaire, le dernier à ne pas avoir été réformé en profondeur.

Emmanuel Macron est un homme obstiné et n'aime les résistances mal placées. Alors que la magistrature, jusqu'à son plus haut niveau, a juré la perte d'Éric Dupond-Moretti en le poursuivant jusque devant la Cour de justice de la République, le président de la République l'impose à nouveau dans le gouvernement.

Un message politique clair au monde judiciaire et à toutes ses composantes, toujours promptes à rêver d'autonomie, et à qui l'ancien ténor du Barreau donne de l'urticaire. Ainsi, l'Élysée vient-il, fermement, de rappeler la prééminence du politique sur le judiciaire. Ainsi donne-t-il aussi, à celui qu'il reconduit, un blanc-seing pour réformer de fond en comble la maison «Justice». Peu importe qu'il faille sans doute repasser encore par des décrets de déport en faveur du Premier ministre pour traiter certaines affaires délicates, qu'il s'agisse des fadettes ou des dossiers monégasques et corses, dans lesquels il fut partie comme avocat.

Peu importe aussi que le garde des Sceaux se retrouve bientôt dans le box des prévenus devant la Cour de justice. Cela n'impressionne pas le président de la République. Ce dernier avait déjà donné le ton en nommant au Conseil constitutionnel Véronique Malbec, directrice de cabinet D'Éric Dupond-Moretti, plutôt que Chantal Arens, première présidente de la Cour de cassation.

Aussi une chose est sûre, cette reconduction ne calmera pas l'incendie qu'Éric Dupond-Moretti a allumé avec la magistrature et qu'il n'a jamais éteint. Même si, objectivement, Éric Dupond-Moretti n'a pas démérité lors de son premier passage Place Vendôme. Même s'il a obtenu des augmentations spectaculaires du budget de la justice. Une première augmentation en 2020 de 8 % déjà prévue dans la loi de programmation pour la justice, portée par Nicole Belloubet. Puis une seconde équivalente, qu'il ne doit qu'à lui-même.

Pour le reste, le garde des Sceaux qui rempile ne sera pas obligé de faire preuve d'imagination. Un chemin tout tracé se déroulera sous ses pas dans quelques jours. Depuis quinze jours, Jean-Marc Sauvé, le président de la Commission des États Généraux de la justice, tient au chaud le rapport sur l'avenir de la justice, à l'usage du nouveau locataire de la Place Vendôme. Lors de ses rares prises de parole sur la justice, le président de la République a promis que le prochain ministre de la Justice n'aurait qu'à suivre ces recommandations, qui doivent servir de programme au quinquennat pour la justice.

La première d'entre elles est de ne plus jouer avec la réforme des procédures civiles ou pénales. Leur empilement par les gardes des Sceaux successifs, soucieux qu'une loi porte leur nom, a rendu les Codes indigestes au sens propre du terme. Toutes les conférences de magistrats n'ont cessé de crier grâce au cours de ces trois dernières années tant il est difficile d'absorber les plus récentes. Les temps ne sont pas non plus au grand soir de la carte judiciaire ni au redécoupage sauvage, mais plutôt à une rationalisation de la gestion des Cours et des juridictions.

Si Emmanuel Macron a peu d'idées de la justice, il en a cependant au moins une : celle que les délais doivent être drastiquement réduits, qu'il s'agisse de la phase de jugement comme de l'exécution des décisions. Pour y parvenir, Emmanuel Macron a promis l'embauche de 8 500 magistrats, ce qui doublera les effectifs de la magistrature. Un défi majeur en termes de recrutement, de formation et de rémunération qui ne peut que bouleverser les équilibres existants. Surtout si l'on veut maintenir la qualité des magistrats. Alors que ce sujet n'était pas censé être sur la table des États généraux, il est donc déjà sur celui du bureau du garde des Sceaux, l'homme le plus convaincu de France qu'il faut renverser la table et briser cet «entre-soi» de la magistrature qu'il n'a jamais cessé de dénoncer.

À lui aussi de porter la réforme constitutionnelle toujours promise en début de mandat présidentielle : qu'elle concerne les institutions de la République au sens large ou celle de la justice et notamment du Conseil supérieur de la magistrature afin d'assouplir le lien entre le parquet et le pouvoir exécutif. C'est l'autre grand chantier du nouveau ministre. Au début du quinquennat précédant, cette réforme avait trébuché sur l'affaire Benalla.

Par ailleurs, Emmanuel Macron a clairement évoqué son peu d'appétence pour l'incarcération et donc la création de places de prison, et sa préférence pour les peines alternatives comme les aménagements de peines et les travaux d'intérêt général. Cela tombe bien, son garde des Sceaux en est également convaincu. Mais, pour faire de cette révolution copernicienne un succès, ce dernier ne pourra faire l'économie d'une refonte en profondeur des services d'insertion et de probation, tant ces derniers tirent davantage sur le travail social que sur une nécessaire police de la probation. Sans une telle réforme, ce serait comme si ce second quinquennat donnait un blanc-seing à une délinquance en crue.

À cela s'ajoute un chantier immense, celui de l'après-réforme des mineurs, mise en œuvre il y a moins d'un an. Le président de la République a promis de renforcer les centres éducatifs fermés en y mettant éventuellement une petite dose de coopération avec les armées. Auparavant, il serait sans doute opportun de procéder à un audit en profondeur de la protection judiciaire de la jeunesse, une direction où les problématiques de terrain remontent rarement jusqu'à la chancellerie.

Enfin, le fiasco de l'informatique judiciaire, les tensions récurrentes autour des nominations de magistrats devraient inviter Éric Dupond-Moretti a commandé un audit sur le fonctionnement interne de la Chancellerie auprès d'organismes extérieurs aux entités de la place Vendôme. Une façon comme une autre d'entamer ce mandat de façon assainie pour une gestion de bon père de famille. Ce dont la justice a aujourd'hui le plus besoin.

https://www.lefigaro.fr/actualite-france/avec-eric-dupond-moretti-a-la-justice-emmanuel-macron-persiste-et-signe-20220520

Marcel P

@ Claude Luçon

En quoi serait-il bon « de signaler à Eric Zemmour que Pap Ndiaye est né en France de père sénégalais et de mère beauceronne (qui de plus française ?) alors que lui est né de père et mère kabyles issus de familles vivant en Algérie bien des siècles avant la colonisation » ?
Qu'est-ce que cela aurait de bon ?

En quoi est-ce pertinent par rapport à la conception d'appartenance nationale développée par Fustel de Coulanges ? Si la nation, c'est le coeur, c'est bien l'adhésion à la France qui prime. Pas un pourcentage de sang.

« À EZ et MLP il faut faire remarquer que Pap Ndiaye a dit lors de son entrée au ministère qu'il était un "pur produit de la méritocratie républicaine" (comme l'a aussi déclaré notre première ministre) et n'avait compris qu'il était noir qu'à l'âge de 25 ans quand des intellectuels afro-américains aux USA le lui ont expliqué ! »

Je ne vois pas ce qu'il y a à expliquer à Eric Zemmour quant au fait que la France est un pays qui permet à un noir de s'élever socialement.
C'est plutôt à Pap Ndiaye qu'il faut en parler, puisque comme vous le relevez, il considère que la France est un pays raciste et considère comme élément essentiel de son identité sa couleur de peau.

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@ lucas
« Donc, à ceux qui veulent sa peau, il est recommandé d'être patients, de respecter la procédure et ensuite le verdict duquel dépendra son maintien ou non en qualité de ministre. »

Ou pas. Lorsqu'une mise en examen concerne les compétences et les activités d'un ministre, si les faits soupçonnés se reproduisent, que penser de ceux qui l'auront délibérément permis ?

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@ F68.10
« Dupond-Moretti a fait passer une loi qui permet au bâtonnier de visiter les lieux de détention. On progresse sur certains points »

En quoi est-ce un bon point ? Un ministre fait passer des lois au bénéfice seul de sa profession. Dans quel but précis ?

« De plus, la présence de Dupond-Moretti semble pousser les magistrats à réaliser que la justice française manque d'indépendance et à s'en plaindre auprès de l'Union européenne. »

Comment ça, la Justice n'est pas indépendante ? Le parquet vous voulez dire ?
C'est cela, pour vous, l'enjeu de la Justice en France ? Ce ne sont pas les délais de jugement à rallonge, la faible réponse pénale, l'incapacité globale à enrayer l'ampleur de la petite criminalité en France ?

« Mais sur le fond, quel est le véritable problème de ce Monsieur avec Dupond-Moretti ? On ne le sait pas. »

Comment ça on ne le sait pas ?
Il utilise sa fonction pour peser sur la destinée d'anciens clients (Yvan Colonna) ou magistrats avec lesquels il est en désaccord (par des poursuites administratives).
Il n'est pas mis en examen sur fond de « on ne le sait pas ».

« On râle pourquoi ? Si c'est uniquement une question de laxisme ou d'inapplication des peines, eh bien, le vote est passé avec la présidentielle. Certes, on peut toujours râler, mais le vote est passé et Dupond-Moretti a été nommé par le boss. [...] Mais qu'il soit laxiste et pro-crime, c'est une orientation politique globale qui a été décidée lors de la présidentielle: Macron a reçu un chèque en blanc pour cinq ans. »

Vous comptez vraiment faire semblant de croire que parce que Macron s'est montré le moins déplaisant, cela sonnerait la fin des débats et avis pendant cinq ans ?
Election et donc carte blanche ? Selon quelle Constitution de la France ?

« S'il y a des problèmes d'indépendance de la justice, eh bien, moi qui beugle dans le désert en trouvant anormal que le parquet dépende de l'exécutif, je me réjouis que les Français découvrent qu'il y a un problème. Mais mon petit doigt me dit que cette explication serait trop belle pour être vraie... les Français ne veulent pas de l'indépendance de la justice. Surtout pas. Personne en France ne souhaite une justice réellement indépendante. »

Vous confondez l'indépendance de la Justice et celle du parquet. C'est un peu ridicule. L'absence d'indépendance du parquet, c'est un problème d'ultra-riche. Et c'est franchement douteux. Personne en France n'est jugé par un juge qui ne soit indépendant.

« L'histoire de fond est donc toujours la même, en France: les magistrats veulent gérer cela à la mode des corps de la fonction publique. Ce que Macron semble bien décider à abattre avec acharnement sinon frénésie et fanatisme. Choix politique (qui me plaît) qui a été fait lors de la présidentielle. »

Ça c'est l'image que Macron veut donner : le type un peu rebelle qui ne s'en laisse pas conter par les technocrates. Alors qu'il est l'exemple même du pantouflard, le mélange des gens entre privé et public (le rentable pour le privé, la dépense pour le public), entre cabinets privés et ministère des Finances.

« Soit on m'explique en quoi il convient absolument de protéger l'endogamie des corps de la fonction publique, et je peux éventuellement changer d'avis si on me prouve que c'est la Barbarie (avec un grand B) sans les corps d'État et la culture du statut. »

Quelle protection de l'endogamie ? Un concours ouvert à tous dans les mêmes termes, constituant donc un accès au mérite seul ? Vous préféreriez des juges pantouflards, choisis par affinité avec tel ou tel type au pouvoir ?

« Moi, j'attends que les magistrats m'expliquent pourquoi ils refusent de bosser sous les ordres de leur patron. L'indépendance de la justice me semble ici une fausse excuse. »

En fait, votre discours part dans tous les sens. Il devient évident que le seul fond de votre pensée, c'est la logique de destruction de l'existant (« je vais continuer à me réjouir de voir Macron les cibler un à un, ces corps d'État ») sans idée claire de ce que vous voulez mettre à la place.
« Refus de bosser » ? Qu'est-ce que vous racontez ? « Leur patron » ? Quel rapport avec la notion de magistrature ?

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@ thierry bruno

Belle démonstration une nouvelle fois que les poutino-relativistes n'en n'ont rien à cirer de la France.

Antoine Marquet

@ Claude Luçon | 22 mai 2022 à 00:32

À part les bêtises de votre commentaire de 00:32, vous n'êtes pas raciste ! Vous auriez même des amis noirs !

Antoine Marquet

@ Patrice Charoulet

Cher Patrice Charoulet,

Je lis, en règle générale, vos commentaires ici et aussi parfois sur Facebook. Quelquefois ils ne manquent pas de m’interpeller. C’est aujourd’hui le cas de celui publié le 21.05 à 13:47. En effet vous vous y prenez à deux de vos souffre-douleur de prédilection : madame Le Pen et monsieur Zemmour !
Que leur reprochez-vous ? D’avoir pris pour cible de leurs attaques honteuses et calomnieuses le tout nouveau ministre de l’Education nationale !
Chaque homme, chaque femme a un passé et ceux qui veulent porter une appréciation sur eux sont obligés d’asseoir leur critique (positive ou négative) en partie sur ce passé. L’on voit souvent critiquer l’une ou l’autre de vos cibles sur leur passé, ce qu’ils ont dit, écrit ou fait… pour quelle obscure raison cela ne s’appliquerait-il à monsieur Pap Ndiaye ?

Or que peut-on observer de manière non exhaustive sur le passé de ce brillant universitaire ?
Florilège :

Apparemment intéressé par l’import-export, après ses études en Virginie, au milieu des années 90 il importe en France les « black studies » ; sans doute très adaptées à la nation nord-américaine, que viennent-elles faire en France dont l’Histoire est si différente de celle des USA ? Il y est invité à une réunion non mixte (sans blancs) qui le surprend mais il y revient…
En 2005, lors de la création du CRAN, il y siège au conseil scientifique. Imaginerait-on un Conseil Représentatif des Associations Blanches de France ? Ce sont les olibrius du CRAN qui souhaitent, entre autres, déboulonner la statue de Colbert, censurer Tintin, condamner Napoléon… Nous nageons là en pleine « cancel culture ».
En 2007, selon le journal Libération, il est favorable au comptage ethnique.
En 2008 il publie « La condition noire » et il le fait pour favoriser l’émergence d’une parole collective noire. (Dans une France une et indivisible, y aurait-il une ethnie, une nation noire ou ne serait-ce, là encore, qu’un concept importé des Etats-Unis ?).
En 2017 lors d’un entretien au Monde il affirme que les réunions spécifiques (non mixité raciale) peuvent être utiles à la vie démocratique !
Il participe à des réunions de ce type.
En 2018 il est très critique au sujet de la suppression du mot « race » de la Constitution (art.1er) estimant que cela pourra affaiblir le combat antiraciste.
Toujours en 2018 il affirme que le génie français est souvent un universalisme chauvin d’homme blanc hétéro.
En 2018 encore, il parle d’Assa Traoré en expliquant que lorsqu’on la lit, ou on l’entend, elle a un discours rassembleur tout en expliquant qu’il y a un déni des élites et de la politique sur les violences policières.
En 2020 sur France Inter : « L’attitude de déni sur les violences policières en France est classique, et depuis longtemps ». Sur le racisme : « (« il n’existe pas de racisme d’Etat »)… en revanche, il existe bien un racisme structurel en France, par lequel des institutions comme la police peuvent avoir des pratiques racistes ».
En 2020 toujours il réalise avec Constance Rivière (haut fonctionnaire) un rapport sur la diversité à l’Opéra de Paris. Si on lit ce rapport on pourrait croire qu’il s’agirait d’une étude américaine.
Exemples :
- « …Sans purger les livrets de tout ce qui peut être offensant, il est néanmoins souhaitable de tenir compte des sensibilités contemporaines… ». On a commencé comme ça et on a supprimé la moitié de l’opéra « La flûte enchantée ».
- « La lutte contre la discrimination ne doit pas se faire contre la liberté de création, mais au fil des auditions nous n’avons, à aucun moment, été convaincus que la pratique du black-face pouvait, en tant que tel, revêtir une nécessité artistique… ». C’est donc lui qui définit ce qui est libre, artistique ou non et, sur le black-face, (ça s’appelle un masque) et la commedia dell'arte italienne tout comme l’opéra italien ont prouvé qu’un masque ne servait à rien et n’avait aucune justification artistique et là, il fait une proposition : « …démarcher d’une manière active et même inter-sectionnelle des artistes non blancs de haut niveau pour intégrer l’opéra ».
Toute la culture racialiste semble transparaître dans ses déclarations, dans ses actes et dans ses propositions.

Alors, en quoi les déclarations de madame Le Pen et de monsieur Zemmour, qui s’appuient sur les dires, écrits et actes de monsieur le ministre de l’Education nationale, sont-elles honteuses et calomnieuses ?

Cordialement

Claude Luçon

Bon ! La chose se confirme, Philippe n'aime pas la façon dont Macron gouverne et n'aime pas EDM !
À vrai dire il y a de quoi !

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PAP NDIAYE
Suite au commentaire de Patrice Charoulet il serait bon de signaler à Eric Zemmour que Pap Ndiaye est né en France de père sénégalais et de mère beauceronne (qui de plus française ?) alors que lui est né de père et mère kabyles issus de familles vivant en Algérie bien des siècles avant la colonisation.
À EZ et MLP il faut faire remarquer que Pap Ndiaye a dit lors de son entrée au ministère qu'il était un "pur produit de la méritocratie républicaine" (comme l'a aussi déclaré notre première ministre) et n'avait compris qu'il était noir qu'à l'âge de 25 ans quand des intellectuels afro-américains aux USA le lui ont expliqué !

On a le droit de conclure que, suivant ses propres paroles, en France, il ne se percevait que comme tout autre pékin français ayant bénéficié de la générosité sociale de la République et ignorait la discrimination raciale !
Les Américains lui ont donc appris que la France était un pays raciste ? Culturellement en plus ! Clairement jusqu'à 25 ans il ne le savait pas !

Qu'il se pose des questions et analyse le problème semble justifié, sans lui retirer son statut de Français !
50 % de sang français coule dans ses veines, pas la moindre molécule dans le sang de Zemmour !

Savonarole

"Mais, à l'évidence, votre hiérarchie n'est pas la nôtre." (PB)

Billet épatant, une fois n’est pas coutume…
On en viendrait presque à parodier Cambronne à Waterloo: "La hiérarchie mais ne se rend pas !"


lucas

Certes les critiques sont nombreuses.
Mais au moins, on a la satisfaction de voir que ce n'est pas le Syndicat de la magistrature qui fait la pluie et le beau temps.

Pour ce qui concerne la réquisition concernant un renvoi d'EDM devant la Cour de Justice, le ministre est présumé innocent en attendant la fin de la procédure.
Le démettre aurait pu constituer un désaveu du Président avant même que les magistrats se soient prononcés.

Donc, à ceux qui veulent sa peau, il est recommandé d'être patients, de respecter la procédure et ensuite le verdict duquel dépendra son maintien ou non en qualité de ministre.

F68.10

@ Pierre Durand
"Pour tous les dilettantes : Autour de la notion de prudentia chez quatre commentateurs latins de Tacite de la décennie 1580-1589, [Lucie Claire, 2017]"

Merci. J'ai survolé l'article. Me donne envie de lire Tacite davantage.

F68.10

"Un message politique clair au monde judiciaire et à toutes ses composantes, toujours promptes à rêver d'autonomie, et à qui l'ancien ténor du Barreau donne de l'urticaire. Ainsi, l'Élysée vient-il, fermement, de rappeler la prééminence du politique sur le judiciaire. Ainsi donne-t-il aussi, à celui qu'il reconduit, un blanc-seing pour réformer de fond en comble la maison «Justice»." -- Paule Gonzalès, Le Figaro, 20.05.2022.

Je crois que le message est clair.

En gros, on est sur la même ligne que l'ENA, la préfectorale, le corps diplomatique, etc.

Dupond-Moretti a fait passer une loi qui permet au bâtonnier de visiter les lieux de détention. On progresse sur certains points.

De plus, la présence de Dupond-Moretti semble pousser les magistrats à réaliser que la justice française manque d'indépendance et à s'en plaindre auprès de l'Union européenne. Probablement faut-il donc éterniser le poste de Dupond-Moretti pour que, enfin, un consensus se dégage pour mettre fin à la non-indépendance de la justice.

Encore un bon point.

Mais en toute franchise, moi, ce qui m'irrite, c'est l'absence totale, dans les journaux, de véritable argumentation sur pouquoi Dupond-Moretti est aussi horrible. Je viens par exemple de lire un document sur le coup de gueule de Jean-Luc Lennon publié le 11.07.2020. OK, Monsieur Lennon n'est pas content. Problème de personnalité. Mais sur le fond, quel est le véritable problème de ce Monsieur avec Dupond-Moretti ? On ne le sait pas. La "personnalité". Les "propos". On pourrait avoir des détails ? Non. On ne les a jamais vraiment.

La presse n'explique pas vraiment les enjeux de ces bisbilles. On n'en entend que les échos, et chaque fois que je lis les journaux sur Dupond-Moretti, je n'ai que cela: des "ça ne va pas, on n'est pas content", mais jamais rien d'autre qu'un sentiment diffus que je suis censé imbiber en moi sans qu'on m'explique le fond réel de l'histoire.

On sait juste que la tronche de Dupond-Moretti ne lui revient pas, à Jean-Luc Lennon. Je me sens donc mal informé sur cette affaire. D'autant plus que cela fait un petit bout de temps qu'on râle au sujet de Dupond-Moretti.

On râle pourquoi ? Si c'est uniquement une question de laxisme ou d'inapplication des peines, eh bien, le vote est passé avec la présidentielle. Certes, on peut toujours râler, mais le vote est passé et Dupond-Moretti a été nommé par le boss.

S'il y a des problèmes de moyens, d'organisation de la justice, et il me semble bien qu'il y en a un paquet, je m'attends alors à ce qu'on m'explique clairement en quoi Dupond-Moretti nous conduit dans le mur. Je ne vois pas trop, je l'avoue.

S'il y a des problèmes d'indépendance de la justice, eh bien, moi qui beugle dans le désert en trouvant anormal que le parquet dépende de l'exécutif, je me réjouis que les Français découvrent qu'il y a un problème. Mais mon petit doigt me dit que cette explication serait trop belle pour être vraie... les Français ne veulent pas de l'indépendance de la justice. Surtout pas. Personne en France ne souhaite une justice réellement indépendante.

Bref, en procédant ainsi par élimination, je n'explique la nature du conflit avec Dupond-Moretti que par une seule explication: il serait laxiste et pro-crime.

Mais qu'il soit laxiste et pro-crime, c'est une orientation politique globale qui a été décidée lors de la présidentielle: Macron a reçu un chèque en blanc pour cinq ans. C'est donc là la politique qui sera adoptée, et ce n'est pas aux magistrats de décider à la place de Dupond-Moretti sur les orientations globales de la justice.

L'histoire de fond est donc toujours la même, en France: les magistrats veulent gérer cela à la mode des corps de la fonction publique. Ce que Macron semble bien décider à abattre avec acharnement sinon frénésie et fanatisme. Choix politique (qui me plaît) qui a été fait lors de la présidentielle.

Soit on m'explique en quoi il convient absolument de protéger l'endogamie des corps de la fonction publique, et je peux éventuellement changer d'avis si on me prouve que c'est la Barbarie (avec un grand B) sans les corps d'État et la culture du statut.

Soit on ne me l'explique pas, et je vais continuer à me réjouir de voir Macron les cibler un à un, ces corps d'État.

Moi, j'attends que les magistrats m'expliquent pourquoi ils refusent de bosser sous les ordres de leur patron. L'indépendance de la justice me semble ici une fausse excuse.

---

@ Monsieur Bilger

Navré, mais je n'arrive à vous suivre quand vous écrivez "étonnant paradoxe que de convier le loup dans la bergerie et l'opposant dans un univers dont il aurait la charge d'assurer la défense et de veiller à son respect". Je ne vois pas pourquoi la justice devrait appartenir aux magistrats. Elle doit être conduite par les magistrats, et non pas lui appartenir.

thierry bruno

Cher Monsieur,

Je comprends que le maintien à son poste d'EMD choque l'expérimenté magistrat que vous êtes. Comme je comprends aussi que la nomination du racialiste et très américanisé Pap Ndiaye puisse inquiéter les parents d'élèves qui doivent confier leurs enfants à l'école de la République. Mais vous avouerai-je que je suis beaucoup plus inquiet par l'alignement suicidaire du président Macron sur les positions bellicistes de Joe Biden. Sur son incapacité à calmer l'hystérie de Mme von der Leyen qui, alors qu'elle n'est que la présidente de la Commission européenne, se comporte en véritable chef de gouvernement sans que cela ne suscite d'autre réaction que des embrassades et de grands sourires de la part du locataire de l'Elysée. Je suis inquiet et furieux de voir qu'il n'y a pas de voix de la France pour parler de la paix. Au G7 de Biarritz, Macron parlait de réintégrer la Russie et de la mort cérébrale de l'OTAN ; aujourd'hui, il ment aux Français sur la situation en Ukraine, soutient un régime noyauté par les néo-nazis et se met à plat ventre devant l'OTAN, c'est-à-dire Washington.

Alors, oui, le gouvernement de Mme Borne n'est pas folichon, voire moins que ça ; Mme Borne semble être elle-même l'archétype de la bien-pensante macronienne, mais c'est tellement secondaire par rapport à la sottise qu'il y a à suivre docilement les Américains dans leur folie impériale.

Robert

@ Serge HIREL | 21 mai 2022 à 18:21

Ce n'est pas pour rien que monsieur Macron avait intitulé son livre "Révolution" avant sa première élection.
De fait, il ne sera plus réélu et peut maintenant librement exercer son travail de sape de la France comme nation et comme peuple. Un travail de cinq ans.
En quoi il rejoint le système lambertiste dans lequel ont été élevés nombre de gauchistes, dont monsieur Mélenchon, qui ont constitué "l'élite" du PS depuis quatre décennies...
Monsieur Macron pratique donc une certaine forme d'entrisme...

Giuseppe

Ludmila Tautieva est lumineuse, quand je la rapproche d'une batouille telle que Marlène qui a été virée, je trouve que notre niveau est pauvre.
Je découvre que les représentants de l'Ukraine ont une facilité pour les langues qui me régale, anglais bien sûr, et russe, sans compter leur langue natale.
Maman serait heureuse d'entendre cela, elle qui parlait quatre langues couramment et qui regrettait profondément de n'avoir pas eu accès aux études, l'argent faisait défaut.

Alors quand on voit ces ignares de 6e qui dans l'ensemble ne maîtrisent aucun des fondamentaux, je souhaite bien du plaisir au nouveau ministre de l'Education.
Apprendre les langues vaut plus que tous ces crétins à qui on fournit des tablettes pour en faire des ignares, alors que les parents les pensent informaticiens...

My name is Borne, Elisabeth Borne... Elle a de quoi faire, elle en a les moyens, avoir été élu était un prétexte d'avant pour pantoufler, elle sait de quoi elle parle, il faut l'écouter.

Il suffit de voir le parcours de Pépère, son premier souci de Président c'est de prendre un scoot le soir et de porter des croissants, ils devaient quand même se marrer les autres présidents:

https://www.dailymotion.com/video/x2qf5ix

Jamais avare de conseils pour les autres, d'ailleurs quand il était au Château il aurait dû s'embaucher à prix d'or, il avait toutes les bonnes recettes. En fait il s'est loupé en tant que DRH, il ne s'est pas fait confiance, pourtant il en a dit des choses.

Achille

@ Marcel P | 21 mai 2022 à 14:56
« Il en faut des efforts, pour trouver un ministre de la Justice qui fasse partie de la corporation des magistrats. Les magistrats en auraient horreur ? Ils doivent souffrir en permanence alors. »

Rien de contradictoire avec ce que j’ai dit. Ceux que vous avez cités n’étaient pas avocats : des professeurs d’université, surtout des juristes. Mais depuis Robert Badinter, sauf erreur, pas un seul avocat.

Le problème vient surtout de la guéguerre que se livrent magistrats et avocats notamment depuis le mandat Sarkozy.

Quant à Rachida Dati, magistrate ou pas, c’est son côté autoritaire et impulsif qui posait problème. En l’espace de quelques mois elle avait perdu la plupart de ses collaborateurs.


Exilé

@ Patrice Charoulet | 21 mai 2022 à 13:17
«  Le racisme, même déguisé, est prié de se taire en attendant. »

Je crains que le racisme ne soit pas exactement du côté où vous feignez de le voir.
Par exemple, en 2016 ce monsieur a participé à une réunion ouvertement interdite aux Blancs, rien que ça.
https://paris-luttes.info/paroles-non-blanches-rencontres-5334
Certes, il pourra toujours exciper du fait que la réunion a été organisée par d'autres personnes que lui et qu'il ignorait ce que l'on attendait de lui, mais veuillez reconnaître que c'est tout de même un peu gênant et qu'en matière d'exemple sur la question du racisme on fait mieux.

Axelle D

"En politique, on succède à des imbéciles et on est remplacé par des incapables."
(Georges Clemenceau)

Que dire alors de celui qui à la fois se succède et se remplace ?

Lucile

Sur le coup on est soufflé, puis après on s'y fait, ou plutôt on s'y résigne.Il y en a encore pour 5 ans comme ça.

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