Il est parfois réjouissant de lire ce quotidien que je ne manquerais pour rien au monde et qui en même temps m'intéresse et m'agace. On a compris que je faisais allusion au journal Le Monde.
On pouvait compter sur lui pour continuer à traiter les 89 députés du RN d'extrême droite - ils n'ont même pas droit à l'adjectif "radicale" comme l'extrême gauche de Mélenchon ! - et pour consacrer rien moins qu'une double page à ce problème capital, quoique dépassé et ayant perdu toute urgence : qui est responsable de cette arrivée impressionnante du RN à l'Assemblée nationale ?
Pour la Nupes, "les macronistes sont les accusés" et, pour Renaissance, la Nupes a une grosse part de responsabilité !
Ce jeu du "c'est pas moi, c'est l'autre" pourrait, avec sa puérilité partisane, prêter au comique si en réalité, derrière cette façade, ce double antagonisme n'occultait pas le fond du sujet et, sans forcer le trait, d'une certaine manière, la vérité du vote et l'état de la France.
J'entends bien qu'il est très commode pour ces deux groupes - l'un soutien inconditionnel du pouvoir, l'autre adversaire extrémiste - de raisonner comme si l'irruption du RN était un accident, quasiment fortuit, comme la conséquence d'une légère imprévoyance, alors qu'au fil des années le plafond de verre s'est ébréché. Le Front républicain est apparu de plus en plus comme une offense à une démocratie honnête et transparente, l'anti-macronisme l'ayant "liquidé" le 19 juin.
Est-il pourtant si difficile d'admettre que le groupe du RN n'est pas une sorte d'intrus à l'AN, qu'on ne peut pas discuter de lui comme s'il n'était pas partie prenante du futur politique agité qui nous attend ? Il a été peu à peu conduit, stimulé, imposé, en tout cas guidé vers la représentation officielle de son importance dans le pays réel par des programmes qui heurtaient une multitude attachée à une volonté d'ordre, d'autorité, d'équité et de justice : qu'on lui pardonne !
Nicolas Sarkozy, élu en 2007, avait très nettement fait baisser le FN pour une raison simple et honorable : on savait qu'il appliquerait certaines des mesures nécessaires proposées par ce parti ou, si l'on veut, celles qu'une droite ferme et le FN pouvaient désirer en commun parce qu'elles étaient évidentes.
A contrario, la forte avancée du RN sous le premier mandat et le début du second d'Emmanuel Macron ont été engendrés par la mollesse régalienne d'un pouvoir, l'ensauvagement de la France - ce terme ne me paraît pas outrancier si on veut bien considérer l'état de notre pays au quotidien, dans ses territoires (qui ne sont plus préservés) et ses grandes villes, dans ses cités "sensibles" (euphémisme alors qu'elles le sont si peu !) et ces zones qui ont clairement échappé à la loi nationale. Pour ne pas le constater, il faut refuser de le voir. Certaines belles âmes en seraient affectées dans leur humanisme, inaltérable parce qu'il ne touche pas la réalité...
Il faut ajouter à ces deux causes la manière infiniment maladroite, et par ailleurs totalement mensongère, dont le gouvernement a géré certaines crises, tout récemment le scandale du Stade de France. Pas de responsables, pas de coupables, sinon avec un bulletin dans l'isoloir et le fiasco en résultant pour le pouvoir.
Il est d'ailleurs proprement inqualifiable qu'après de telles incompétences et honteuses péripéties, que suite à de tels dissimulations et travestissements, rien de disciplinaire n'ait été mis en branle à tous niveaux et pour tous les services concernés. Ce n'est pas rien que d'avoir créé une image de la France moquée et dégradée en Europe !
Croit-on par ailleurs que tel ou tel délire de Jean-Luc Mélenchon sur la "police qui tue", l'empathie affichée pour les transgresseurs compulsifs de l'ordre et, plus globalement, le souci de désarmer à tous points de vue une démocratie qui avait déjà du mal à être combative, n'ont pas eu leur influence sur la montée décisive du RN ? Je relève que ce constat semble partagé puisque par exemple François Ruffin le rejoint au moins partiellement en assignant à la gauche l'obligation de n'être pas seulement celle des métropoles.
Sans tomber dans le paradoxe, il y a là deux indifférences, au moins, à l'égard des angoisses de beaucoup de citoyens sur le plan de leur sécurité, de leur tranquillité. Mélenchon se moque de la subversion du quotidien par le délit et le crime : ce peut être un terreau pour la révolution. Le président n'a que condescendance pour ce peuple qui ne comprend rien à ce qui constitue le sel élevé de l'existence et, pour être honnête, si Emmanuel Macron a fait progresser un tantinet sa conscience des dangers qui nous menacent, "ses" lois ont toujours été rendues partiellement inefficaces par la logique perverse du "en même temps" comme si le réel n'appelait pas une franche et simple action, riposte, réaction, lutte. Tout sauf la finesse d'un esprit en chambre.
Je ne suis pas loin de penser aussi qu'il y a des médias qui ont clairement fait progresser le RN. Le Monde et Libération en particulier, le premier ne plaçant jamais la sécurité et la justice au rang des exigences prioritaires et ne condescendant à les aborder que si par exemple un François Ruffin en parle ! Il y a clairement une complaisance de beaucoup de journalistes, par une hostilité unilatéralement orientée, à l'égard de ce qui s'oppose à une protection ferme et une sauvegarde efficace de la société. Tout ce qui ne relève pas du RN ne peut qu'être bon par principe !
Cette comédie du "c'est pas moi, c'est l'autre" risque d'interdire toute prise de conscience. Le pouvoir sera toujours innocent puisqu'il n'est responsable de rien. La Nupes irresponsable puisque son angélisme subversif est un cadeau qu'elle prétend nous faire !
Pendant ce temps le RN engrange. La réalité, qu'on refuse, qu'on récuse, est son alliée.
LANGUE POLITIQUE
Pour la énième fois, j'entends à la télé une journaliste politique, à propos de ce qui se passe en France, dire « la droite de la droite ». Comme cette suite de mots paraît pratique à beaucoup. Ils n'osent plus dire « l'extrême droite ». C'est étrange. « Extrême droite » ne veut dire ni « nazisme » ni « fascisme », « extrême droite » veut dire « extrême droite ». Je continuerai à dire cela en parlant par exemple du parti de Mme Le Pen et du parti de M. Zemmour, quitte à déplaire aux sympathisants de ces partis.
Rédigé par : Patrice Charoulet | 02 juillet 2022 à 19:01
@ F68.10 et orbi
Voici le boulangisme tel que le racontent Malet & Isaac et les historiens qui ont prolongé leur oeuvre, qui ont contribué à façonner pour son plus grand bien l'esprit républicain du jeune lycéen français que j'étais.
Histoire de Malet & Isaac pour les classes de Première :
"Le boulangisme
Cette impuissance des républicains à gouverner mit en péril la République : la crise parlementaire se transforma en crise du régime. Tous les mécontents et tous les opposants se groupèrent en effet contre lui autour d'un général ambitieux, Boulanger. De là, le nom de boulangisme qui fut donné à la crise.
Beau parleur et politicien intrigant, Boulanger devint ministre de la Guerre en janvier 1886, grâce à la faveur de Clemenceau. Quelques déclarations habiles, quelques mesures en vue d'améliorer le bien-être du soldat, des refrains de café-concert célébrant le «brav'général» lui valurent en quelques mois une popularité inouïe.
Cette popularité grandit encore quand il adopta une attitude intransigeante au moment d’un incident de frontière entre la France et l’Allemagne (avril 1887) ; il devint aux yeux de l'opinion, le champion de la «Revanche». Inquiets de cette activité, les républicains modérés profitèrent, en mai 1887, d’un remaniement ministériel pour l’écarter du pouvoir, puis ils l'envoyèrent commander un corps d'armée à Clermont-Ferrand.
Mais cela même ne mit pas fin à ses intrigues et peu après, un scandale vint à point pour le servir : on découvrit en décembre 1887, que le gendre du président Grévy, Wilson, faisait un véritable trafic de décorations. Grévy fut contraint de donner sa démission et remplacé par Sadi Carnot, nom illustre, honnête homme, sans grande personnalité.
Au début de 1888, une vaste coalition se forma contre le régime. Boulanger devint le chef d’un parti hétéroclite où entraient des radicaux dissidents, d'anciens révolutionnaires, des patriotes exaltés, des bonapartistes : ce fut le parti révisionniste dont le programme se résuma en trois mots: «Dissolution, Révision, Constituante».
La France se divisa alors en deux camps, boulangistes et antiboulangistes. Boulanger eut pour lui la majeure partie des royalistes, résolus à faire brèche dans la République par n'importe quel moyen ; il eut contre lui presque tous les républicains unis pour défendre la République.
Mis à la retraite en mars 1888, Boulanger devenait éligible. Ses partisans organisèrent une sorte de plébiscite sur son nom en posant sa candidature partout où il y avait un député à élire. En cinq mois il fut élu six fois député. Une septième élection, à Paris (27 janvier 1889), fut triomphale et, le soir, on put craindre que Boulanger ne marchât sur l'Élysée, le palais de la Présidence. Ses amis l'y poussaient. Il n‘osa pas.
Les républicains, ayant mesuré la faiblesse de l'adversaire, réagirent avec vigueur. Pour enrayer la campagne boulangiste, ils votèrent l'interdiction des candidatures multiples ; Boulanger fut menacé d’être traduit devant la Haute Cour sous l'inculpation de complot contre la sûreté de l'État ; la police, pour le discréditer, favorisa sa fuite a Bruxelles (1er avril 1889).
Dès lors, la popularité du général déclina rapidement. Aux élections législatives de septembre, ses partisans n'enlevèrent que 45 sièges ; les monarchistes, 165 ; les républicains en conquéraient 360."
PS: vous remarquerez qu'on nous expliquait ce qu'était l'Elysée, que l'on utilisait encore l'imparfait du subjonctif et qu'il n'y a pas un mot sur son succès auprès des femmes !
Rédigé par : Pierre Durand | 02 juillet 2022 à 16:22
@ Marcel P | 30 juin 2022 à 14:23
« Marrant dans la bouche de quelqu’un qui a écrit ici même qu'il n’en avait rien à cirer des crimes de guerre et des déportations à l'Est, tant qu'on ne lui gâche pas sa retraite bien méritée. »
1- Cette phrase n’est pas de moi mais de François de Closets lui-même.
2- J’ai effectivement dit que je souhaitais qu’on ne me gâche ma retraite, mais je n’ai jamais mentionné que je n’’en avais rien à cirer des crimes de guerre et des déportations à l'Est.
Si tel était le cas, merci d’indiquer le post où je l’aurais écrit.
C’est franchement pénible, ces gens qui viennent sur ce blog uniquement pour chercher la polémique.
Encore un qui s’accroche à mes basques tel un roquet hargneux. Fichez-moi la paix !
Rédigé par : Achille | 30 juin 2022 à 16:13
@ Achille
""À la fin des années 1960, les Français ont adopté la liberté du "moi d’abord" et même, pardonnez-moi, du "rien à foutre"." (François de Closets)
Je crains qu’il n’ait raison…"
—-
Marrant dans la bouche de quelqu’un qui a écrit ici même qu'il n’en avait rien à cirer des crimes de guerre et des déportations à l'Est, tant qu'on ne lui gâche pas sa retraite bien méritée.
Rédigé par : Marcel P | 30 juin 2022 à 14:23
@ F68.10 | 30 juin 2022 à 00:37
"...à ma connaissance, Boulanger n'a pas tenté de coup d'État. On le juge posthumément pour quelque chose qu'il n'a même pas tenté. Je n'aime pas beaucoup cela."
L'opinion garde du général Boulanger l'idée d'un beau militaire (amusant, j'avais fait une faute de frappe et tapé "veau" au lieu de "beau", vous savez que le v et le b sont côte à côte sur le clavier !) qui plaisait aux femmes, qui fut brièvement très populaire, et qui a lâchement renoncé à ce coup d'Etat que certain(e)s attendaient de lui. Un personnage d'opérette.
Dans un coin de ma mémoire il me reste de lui l'image de femmes pleurant sur sa tombe. Comment est-il mort ? Suicide, je crois ? Pourquoi a-t-il renoncé ? Un coup d'Etat contre quoi ? Je ne me souviens plus du tout. Il va falloir rouvrir le Malet & Isaac où l'on apprenait tout cela. Cela fait plaisir de se souvenir un instant de ce temps de l'école.
S'il s'est suicidé, cela changerait la donne.
Quand j'aurai un moment j'irai aussi faire un tour sur sa fiche Wikipédia, ce que tout le monde qui est intéressé peut faire. Sans doute un personnage qui mérite mieux que l'image d'Epinal qu'on a gardée.
Rédigé par : Pierre Durand | 30 juin 2022 à 10:19
@ Pierre Durand
"Un putsch des militaires acceptable ? pour moi, jamais. Ni en 1958, ni en 1961, ni celui de Bonaparte, ni la tentative du Général Boulanger. Jules César à la rigueur parce qu'il y a longtemps."
On est d'accord sur l'essentiel...
"Nous, en métropole, vers minuit on a eu l'appel de Michel Debré, Premier ministre, à se mobiliser et à se tenir prêts pour aller sur les aéroports "à pied ou en voiture" pour "convaincre des soldats trompés, de leur lourde erreur" ! Quand tu entends ça aujourd'hui, tu rigoles, mais quand tu ne connais pas la fin de l'histoire, ça refroidit."
Euh non. Je n'étais pas né, mais quand j'entends cela, même en connaissant la fin de l'histoire, je ne rigole pas du tout. En tant que troufion, entre mes chefs militaires et le pouvoir civil, je choisis toujours le pouvoir civil. Sauf s'il me prend vraiment pour une buse, hypothèse qui me rappelle invariablement le procès en cour martiale de la Vipère Noire jouée par Rowan Atkinson:
Juge: "Vous souhaitez citer le procureur en tant que témoin en faveur de la défense ??"
Avocat: "Tout à fait !!"
Mais effectivement, je juge cette situation avec des lunettes de 2022. Avec ces lunettes de 2022, j'aurais refusé l'utilisation par de Gaulle de l'article 11 même dans l'hypothèse où j'aurais été gaulliste. Il m'est impossible de me projeter dans une époque qui n'est pas la mienne. En tout cas sur le plan de l'affect.
N.B.: à ma connaissance, Boulanger n'a pas tenté de coup d'État. On le juge posthumément pour quelque chose qu'il n'a même pas tenté. Je n'aime pas beaucoup cela.
Rédigé par : F68.10 | 30 juin 2022 à 00:37
@ F68.10 | 29 juin 2022 à 17:42
"Mais je pourrais citer l'utilisation de l'article 11."
Vous connaissez le résultat de ce référendum de 1962 déclenché dans des conditions contestables : participation : 77 % ; oui : 62,25 %.
C'est peu de dire qu'il était souhaité par l'électorat.
La seconde fois fut en 1969 pour entre autres réformer le Sénat. Participation : 80 % ; oui : 47,49. Démission de CDG.
Dans les deux cas, à part les opposants à CDG, tout le monde était indifférent au caractère contestable du recours à l'art. 11. On était d'accord pour l'élection du Président au suffrage universel et on voulait ce référendum. On était contre l'opposition de Gaston Monnerville, qui pour nous incarnait la vieille politique antigaulliste, au Sénat.
Un putsch des militaires acceptable ? pour moi, jamais.
Ni en 1958, ni en 1961, ni celui de Bonaparte, ni la tentative du Général Boulanger. Jules César à la rigueur parce qu'il y a longtemps.
En 1958 je n'ai eu aucune inquiétude.
En 1961 davantage :
on était quasi unanimement contre le putsch des généraux et leur volonté de conserver l'Algérie française. On voulait que la guerre s'arrête.
On était suspendu à la radio. Il y a eu l'appel à l'obéissance du grand Charles que les plus de 450 000 troufions qui étaient en Algérie ont pu entendre grâce aux postes de radio à transistors que tout le monde possédait.
Nous, en métropole, vers minuit on a eu l'appel de Michel Debré, Premier ministre, à se mobiliser et à se tenir prêts pour aller sur les aéroports "à pied ou en voiture" pour "convaincre des soldats trompés, de leur lourde erreur" !
Quand tu entends ça aujourd'hui, tu rigoles, mais quand tu ne connais pas la fin de l'histoire, ça refroidit. La sirène n'a jamais retenti. Le putsch a fait pschitt parce que les 450 000 troufions n'ont pas suivi. Puis tout est rentré dans l'ordre.
Rédigé par : Pierre Durand | 29 juin 2022 à 21:28
"C’est pas moi, c’est l’autre !"
Ne cherchons pas les coupables de la situation actuelle dans le pays : les coupables ce sont nous les boomers.
C’est en tout cas ce qu’affirme François de Closets dans son dernier livre "Les boomers ont dilapidé l’héritage"
"À la fin des années 1960, les Français ont adopté la liberté du "moi d’abord" et même, pardonnez-moi, du "rien à foutre"."
Je crains qu’il n’ait raison…
Rédigé par : Achille | 29 juin 2022 à 19:27
@ Pierre Durand
Je citais Mai 1958. Mais je pourrais citer l'utilisation de l'article 11. De Gaulle a eu des relations assez élastiques à l'ordre constitutionnel. C'est en cela que je parle de coup(s) d'État en un sens strict du terme, ce qui n'implique pas la qualité de dictateur.
Pour en revenir à Mai 1958. Il est évident qu'entre la menace des généraux putschistes en Algérie et l'attitude de de Gaulle, de Gaulle fut évidemment un moindre mal et qu'il a, à son habitude, sauvé les meubles. Je ne le critiquerai donc pas sur cela, et je mets la faute morale de manière carrée sur les généraux d'Alger. Même compte tenu des événements d'alors et du traumatisme vietnamien, ce type de comportement n'est pas acceptable. Que des militaires se mutinent quand leurs dirigeants militaires ou civils débloquent, je le conçois parfaitement. Après tout, Diên Biên Phu et l'OAS, c'est bien mon histoire familiale à 100 %. Mais désobéir aux ordres, ce n'est pas moralement équivalent à prendre le pouvoir ou faire un putsch. Que ce soit en 1958 ou dernièrement avec la tribune des militaires sous Macron, il y a des choses qui ne se font tout simplement pas.
Oui, de Gaulle a réussi à gérer cette situation. Et c'est une bonne chose, eu égard aux divisions politiques internes à la France d'alors. Quand je relis les détails de la crise de 1958, je vois quand même nombre d'actes qui me font penser a minima à un coup de force de de Gaulle si ce n'est un coup d'État. Contre un autre coup d'État. Je ne peux pas lui jeter complètement la pierre, même si je ne suis pas encore complètement convaincu de la parfaite légalitude du déroulement des événements. Il faudrait que je vérifie davantage et, dans l'attente de cela, je ne m'oppose pas à vos assertions et suspends mon jugement.
Je m'oppose par contre à l'idée qu'on projette sur le présent ces comportements du passé et de temps de crise. Ils ne peuvent définir l'attitude à adopter face à un ordre constitutionnel qu'on devrait concevoir de manière plus patinée et plus légaliste qu'en 58 ou 69. Nous ne pouvons perpétuer dans le 21e siècle les oppositions du 19e où être dans l'opposition se résumait peu ou prou à rejeter l'ordre constitutionnel. Ce n'est à mon sens plus acceptable.
Pour quelque peu nuancer mes propos initiaux sur le RN, que je considère bien comme antidémocratique, nous l'avons vu ces derniers temps déclarer formellement, du fait qu'il est en recherche de crédibilité, qu'il tenterait d'être une opposition constructive. Dont acte. De l'autre côté, nous avons une NUPES qui se cache derrière des grands mots de républicanisme pour mener une action parlementaire qui se rapproche de la guérilla. Si, sans avoir d'illusion sur l'antidémocratisme du RN, il se comporte mieux, de manière constructive, comparativement à la NUPES, il conviendra de le dire. Afin de mettre en évidence si le républicanisme de la NUPES, ses valeurs démocratiques revendiquées, sont ou ne sont pas du vent. Guère plus qu'un commode slogan.
Il va falloir jouer le RN contre la NUPES et la NUPES contre le RN pour les contraindre tout deux à évoluer dans leur compréhension de ce qu'est la démocratie. Faire abandonner au RN ses pulsions dynastiques et antilégalistes. Faire abandonner à la NUPES ses tactiques de guérilla parlementaire. Une législature n'est pas de trop, à cette fin.
Rédigé par : F68.10 | 29 juin 2022 à 17:42
@ F68.10 | 28 juin 2022 à 16:20
On pourrait commenter chaque ligne de votre commentaire pour rétablir des faits et nuancer des jugements.
Pour moi ce sera seulement votre affirmation :
"De Gaulle a fait des coups d'État. Mai 1958 fut un coup d'État."
C'est absolument faux.
La France une fois de plus était dans la panade avec des chefs militaires putschistes à Alger depuis le 13 mai 1958 à cause de la politique algérienne du gouvernement qui ne menait à rien, un ultimatum lancé le 24 et fixant au 28 la date limite pour trouver une solution à la question algérienne, avant que les parachutistes qui étaient déjà à Ajaccio ne déboulent sur Paris.
Le 28, le gouvernement Pierre Pfimlin démissionne, le Président René Coty, démocrate irréprochable, fait appel à de Gaulle en ces termes :
« Le plus illustre des Français […] celui qui, aux années les plus sombres de notre histoire, fut notre chef pour la reconquête de la liberté et qui, ayant réalisé autour de lui l’unanimité nationale, refusa la dictature pour rétablir la République. »
L'Assemblée nationale de gauche revote la confiance à Pfimlin (leader de la droite modérée). René Coty qui s'est rendu compte que Pfimlin ne résoudra rien, pas plus qu'un autre, met sa démission dans la balance. Débrouillez-vous, ce sera sans moi. L'AN n'a pas de solution.
De Gaulle accepte de former un gouvernement. Il est investi par l'AN le 1er juin (329 voix pour, de droite, du centre, de gauche sur 553 votants).
Je souligne comme très important l'avis de Pierre Mendès France rapporté par Wikipédia :
"Pierre Mendès France, parmi les plus virulents opposants au retour au pouvoir du général de Gaulle dans de telles conditions, déclare au sujet du vote d'investiture du 1er juin : « C'est parce que le Parlement s'est couché qu'il n'y a pas eu de coup d'État ! ». Les députés accordent, par la loi constitutionnelle du 3 juin 1958, la possibilité du nouveau président du Conseil de gouverner par ordonnances pour une durée de six mois, et l'autorisent à mener à bien la réforme constitutionnelle du pays."
Vous, vous parlez de coup d'Etat alors que PMF reconnaît que le Parlement a considéré que de Gaulle était la seule solution pour la France. PMF dit que si le Parlement n'avait pas accepté il y aurait eu un coup d'Etat. Si ma tante en avait... mais bon, allons-y.
Oui, il y aurait eu un coup d'Etat, des généraux d'Alger, mais jamais du Général de Gaulle.
Que se serait-il passé avec les parachutistes à Paris ? Les généraux auraient demandé au seul qui pouvait, selon eux et à juste titre du fait de ses qualités et de son prestige, régler l'affaire algérienne i.e à de Gaulle ce que Coty lui a demandé. De Gaulle aurait répondu : niet si c'est vous qui le demandez, oui si c'est René Coty. Après vote d'investiture à l'AN etc.
De Gaulle leur a laissé entendre qu'il allait conserver l'Algérie française. Et sur ce sujet il faudrait encore quelques couplets pour parler sincérité, illusion, démographie, Colombey les deux mosquées etc. etc.
Heureusement on n'a pas (encore) parlé inutilement de ça ici, parce que tout est archi-documenté partout et celui qui veut savoir n'a qu'à chercher.
De Gaulle n'a pas fait de coup d'Etat en 1958 et il n'aurait pas accepté le pouvoir des généraux putschistes. CDG n'était pas en recherche d'emploi, c'est la France qui avait besoin de lui.
La légende du coup d'Etat c'est la propagande de Mitterrand et des antigaullistes divers, y compris les communistes et le FN qui s'y connaissent pourtant en coups d'Etat.
La suite c'est dix années de forte adhésion de l'électorat, lentement décroissante jusqu'à l'échec de 1969. Entre-temps on a eu droit à "Charlot, des sous !", déjà le pouvoir d'achat, et "Dix ans ça suffit", là pourquoi pas, chacun son tour.
Rédigé par : Pierre Durand | 28 juin 2022 à 18:16
@ Pierre Durand (@ sbriglia)
"De Gaulle n'était peut-être pas démocrate mais il a respecté autant que possible les principes fondamentaux de ce type de régime politique. Dire que CGD était un dictateur serait une contre-vérité que Mitterrand s'est permise dans le cadre de son action partisane mais cela n'allait pas au-delà."
C'est exactement cela. Au détail près que selon des critères britanniques, américains ou suisses, un comportement à la De Gaulle ne pourrait pas être qualifié autrement que d'antidémocrate. En France, de par la culture de la jacquerie qui nous fait légitimer des coups d'État (comme la Révolution française, soit dit en passant) comme l'expression de l'Aveugle Volonté du Peuple, nous avons une complaisance pour les coups d'État. Et la culture démocratique de la Troisième et de la Quatrième s'est étiolée, à tel point que nous concevons des comportements autoritaires, comme le 49.3, comme étant démocrates. Comme vous l'avez bien expliqué: le critère permettant de renverser le gouvernement fait que le 49.3 est autoritaire, mais reste démocrate. Et demeure une nécessité pour que les cohabitations puissent avoir lieu dans un pays enamouré de la culture du conflit, où il convient de cogner des CRS, montrer ses muscles, avant qu'une quelconque parodie de dialogue "social" ait jamais lieu.
"Donc F68.10 a écrit quelque chose et vous avez lu autre chose, ce sont des choses qui arrivent. Qui plus est, il me semble que F68.10 a eu l'occasion de tenir exactement votre propos au sujet de la magnanime démission de CDG en 1969."
Je ne valorise pas la démission de de Gaulle en 1969. Ce n'est pas mon époque. Je n'ai pas d'affect à ce sujet. Ce que je constate, c'est que j'aurais été opposé, en 1969, à supprimer les pouvoirs d'obstruction du Sénat, et que j'aurais néanmoins soutenu la décentralisation proposée par de Gaulle. Mais que la démission de de Gaulle n'est pas pour moi une preuve d'esprit démocrate. Seulement un gage de non-dictatorialisme selon les critères français en la matière. Je lui concède cela volontiers.
De Gaulle a fait des coups d'État. Mai 1958 fut un coup d'État. Ce n'était pas un dictateur pour autant: le contexte jusqu'en 1962 était celui d'une quasi-guerre civile, dans un contexte où les communistes l'accusaient d'être un fasciste. Vieux et désormais ridicules réflexes desquels nous ne voulons, en tant que société, toujours pas sortir. Mais ce n'était pas un démocrate du seul fait de ne pas être un dictateur. Oui, il venait d'une tradition monarchiste, comme beaucoup de mes copains de Ginette à Versailles. Non, je ne les considère pas comme des monstres. Mais comme des gens à particules qui se plaignaient que le fait qu'ils votent Bayrou soit perçu comme une rébellion anarchiste de la part de leur entourage familial. Ou comme des antidémocrates parfois sympathiques, parfois non, comme les plus fondus des lefebvristes.
Il demeure que, affinités monarchistes ou pas, il existe des critères permettant de différencier ce qui est démocratique et ce qui ne l'est pas. Et des raisons de fond qui justifient la défense de fonctionnements démocratiques dans nos sociétés, qui se ramènent essentiellement au fait que développer une société civile et protéger ses droits et libertés, c'est le seul réel et véritable moyen de permettre à l'État de ne pas vivre en autarcie et de savoir corriger ses erreurs.
Démissionner après 1969, ce n'est pas suffisant pour permettre cette culture démocratique. C'est par contre suffisant pour donner crédit à de Gaulle de ne pas être rentrer dans la catégorie dictateur. Et il convient de reconnaître que de Gaulle fut le lieu de l'incarnation d'une culture du compromis qui eut bien lieu au sein de l'appareil d'État mais pas au sein de la société française au sujet de la situation algérienne.
De la même manière que Macron tenta d'être le lieu de l'incarnation d'une culture du compromis au sein d'une partie de l'élite politique qui se rattacha peu ou prou à son mouvement. Culture du compromis, qu'encore une fois, à son habitude, la société française rejette.
Ce n'était pas que de Gaulle qui n'était pas un démocrate. C'était toute son époque qui ne l'était pas vraiment, et cela se ressent dans nos institutions actuelles.
"On a créé la légitimité de la République gaulliste à partir d'une base a priori pas très favorable à l'interprétation légaliste qui aujourd'hui domine. [...] De Gaulle n'était pas fasciste, ça ne fait aucun doute. Cette analyse, d'une partie de la gauche française, était erronée, quoiqu'elle fût fondée sur des raisons compréhensibles. Si le PCF s'est obstiné si longtemps à dire que de Gaulle était fasciste ou du moins un tremplin vers le fascisme, c’était au nom d'une idée de rassemblement et de défense républicaine qui a marché un temps ; mais en 1958, l'unité de la gauche avait été sévèrement compromise par la guerre froide et les conflits de décolonisation." -- Grey Anderson.
Je ne suis pas de cette époque. Je n'ai pas à être otage des querelles idéologiques d'alors, qui ne me concernent pas et qui ne nous concernent plus. Le fait que sbriglia personnalise la question de l'article 11 autour de l'image du général de Gaulle historicise une question constitutionnelle qui n'a plus à l'être. Et je ne supporte plus la sacralisation des personnages historiques. De Gaulle. Napoléon. Jeanne d'Arc. L'homme qui découvrit le feu. C'est une logique primaire de primates que d'idolâtrer le passé et les figures du passé. Une logique de sacralisation qui court-circuite la pensée et qui empêche de construire le futur en ressassant sans bornes le passé et en monopolisant ainsi l'esprit.
Quant à l'attitude de sbriglia, son but n'est pas de débattre. Mais de rabattre le caquet à une personne qu'il juge se croire sortie de la cuisse de Jupiter. Peu importe que son évaluation soit fausse: il y croit, c'est tout ce qui lui importe, et il vise donc l'humiliation. Je lui rends la pareille.
Rédigé par : F68.10 | 28 juin 2022 à 16:20
@ sbriglia | 27 juin 2022 à 16:58
"J’apprécie vos analyses."
J'aimerais pouvoir les apprécier aussi quand je sors du laboratoire qui les fait. :-)
À peine je viens de rassurer que j'inquiète : c'était un gag, elles sont encore potables pour l'instant.
Je ne veux pas dire qu'on peut les boire, mes analyses resteront imbuvables.
"Pour en revenir au fond, je suis toujours surpris de constater que les appels au peuple sont anti-démocratiques alors même que la volonté du peuple a été moult fois balayée (référendum sur le traité de Maastricht, ordonnances, 49-3, décrets d’application des lois aux oubliettes, etc.) par ceux-là même qui se revendiquent de la démocratie…"
Vous, moi, tous les démocrates nous admettons cette fiction que le Parlement est le moyen d'expression privilégié de la volonté nationale. Le référendum en est un autre, supérieur au Parlement, la manifestation de rue est l'expression d'une partie de la volonté nationale et très inférieure en autorité aux deux autres.
Je pense que recourir tactiquement au 49.3 n'est pas ignorer la volonté nationale. Le Parlement a la possibilité de renverser le Gouvernement en adoptant une motion de censure. S'il ne le fait pas il entérine.
Gouverner par ordonnances en particulier dans les conditions dramatiques prévues par l'article 16 de la Constitution ou en dehors de ces conditions n'est pas non plus ignorer la volonté nationale. Le Parlement doit autoriser le recours à cette tactique.
Repousser à un moment plus opportun l'application effective d'une loi en retardant la publication de décrets d'application indispensables peut être une bonne idée. Enterrer la loi en ne les publiant jamais ne le serait pas sauf si le Parlement entérine la décision en ne faisant pas le nécessaire pour que l'enterrement ne se produise pas.
Le traité de Lisbonne qui a réintroduit la plupart des dispositions du traité de Maastricht rejeté par référendum serait un exemple de non respect de la volonté populaire si Sarkozy n'avait pas annoncé la couleur et si le Parlement n'avait pas entériné. On aurait apprécié que le candidat Sarkozy le fasse plus clairement, mais il l'a suggéré - il n'est pas interdit de faire preuve d'une certaine habileté - et il a été élu.
C'est un peu comme Mitterrand et l'abolition de la peine de mort : le pays est majoritairement contre, Mitterrand dit qu'il l'abolira, le peuple choisit Mitterrand, la messe est dite. Mais Mitterrand avait été plus clair, et la question longuement débattue afin que nul n'en ignore.
"Et oser soutenir que de Gaulle, qui se retire en 1969 après le référendum perdu sur le Sénat, est un dictateur montre la faiblesse insigne de l’analyse politique..."
Faiblesse il y aurait si effectivement F68.10 l'avait dit, mais il ne l'a pas dit. Là une certaine passion vous a momentanément aveuglé.
Notre compagnon F68.10 a dit que le Général de Gaulle (CDG) n'était pas un démocrate, c'est très différent de ce que vous avez entendu par offuscation temporaire.
Il est possible de dire que CDG n'était pas démocrate en ce sens que sa famille, sa formation était monarchiste. Il lui en est probablement resté quelque chose.
De Gaulle n'était peut-être pas démocrate mais il a respecté autant que possible les principes fondamentaux de ce type de régime politique. Dire que CGD était un dictateur serait une contre-vérité que Mitterrand s'est permise dans le cadre de son action partisane mais cela n'allait pas au-delà.
Donc F68.10 a écrit quelque chose et vous avez lu autre chose, ce sont des choses qui arrivent. Qui plus est, il me semble que F68.10 a eu l'occasion de tenir exactement votre propos au sujet de la magnanime démission de CDG en 1969.
Un soufflé ça monte, monte, monte en partie pour des raisons mystérieuses et puis ça redescend et reste bon.
Rédigé par : Pierre Durand | 28 juin 2022 à 11:41
Eh oui, la persécution...
N'avions-nous pas dit connaissance anthropologique du phénomène religieux ?
Il serait temps de s'y mettre, et sérieusement.
Ce qui ne tue pas renforce, ça n'empêche pas de mourir quand même.
Rédigé par : Aliocha | 28 juin 2022 à 07:34
@ Pierre Durand
Je vais tenter de clore ce fil de discussion sur deux points:
1. Je comprends parfaitement l'irritation de sbriglia. Moi aussi, je trouve qu'en France, nous avons eu au fil des ans une démonisation abusive des électeurs de l'extrême droite. C'est une des raisons, bien que je considère le RN antidémocratique, qui fait que je m'oppose aux divers artifices que nous avons mis en place afin d'empêcher leur représentation. Je trouve par contre paradoxal que ce soient les mêmes qui trouvent que le RN est outrageusement morigéné qui défendent bec et ongles un modèle de gouvernance étatiste et vertical (tout en le dénonçant chez Macron et tout en comptant le renforcer avec Marine) qui se manifeste par une "prime à la stabilité" via le scrutin majoritaire aux législatives. Modèle qui, de facto, génère de l'instabilité majeure quand il s'agit de littéralement décapiter un roi ou quand il craque comme maintenant. Et cela fait longtemps que je voyais cela venir. Maintenant, l'accusation d'anti-démocratisme, c'est une faute morale lourde qui incombe au comportement du RN: une extrême droite n'est pas condamnée à l'antidémocratisme. Un Poutine, un Orban, un RN se condamnent tout seuls comme des grands à l'antidémocratisme. Un Pim Fortuyn, un Zemmour ou l'UDC en Suisse (nonobstant le "coup d'Etat" - selon les critères suisses en la matière, bien plus stricts que les critères français en la matière - tenté par Blocher à l'époque d'Eveline Widmer-Schlumpf) sont bien moins attaquables sur le plan de l'antidémocratisme. Le RN se refuse à admettre que, cette accusation d'antidémocratisme, c'est bel et bien sa faute. Rappelons que nous sommes bien plus le pays du coup d'Etat que le pays des droits de l'homme. "Coup d'Etat" est un terme français, même en anglais et à travers le monde, et ce n'est pas vraiment un hasard. Du tout. Il est temps que nous nous civilisions.
2. En ce qui concerne le Sénat... Oui, Monsieur Philippe Bas est une personne qui sait accomplir un travail de qualité, bien que je ne trouve pas que sa prestation dans l'affaire Benalla soit sa meilleure. (Oui, il y eut alors des réflexes claniques dans la Macronie, qui sont indéniables, mais bon... les autres auraient fait pareil...)
Cela étant dit, je préférais, dans l'absolu, effectivement, un bicaméralisme. Ce que je reproche, par contre, au Sénat, c'est que dans son rôle de passage quasi obligé pour réviser la Constitution, il ne soit pas le garant de la démocratie au sens large, mais d'une conception restreinte de la République qu'il exige, encore et encore, obsessionnellement, unitaire et surtout notabiliaire. Il n'arrive pas à se départir de cette logique, héritée en large partie de notre conception militaire de l'État (il suffit de jeter un coup d'œil à l'accoutrement ridicule des préfets pour s'en convaincre...). Ce qui fait que, oui, il refuse toute évolution démocratique qui ne soit pas conforme à ses Grands Principes. Et que, oui, il maquille ce parti pris en démonisant les votations comme relevant de dérives plébiscitaires à la mode de l'article 11 et du boulangisme. L'hôpital qui se moque de la charité, en somme... Tant que cela ne changera pas, aucune évolution ne sera réellement possible, et nous serons condamnés à rejouer éternellement les mêmes sketchs comme au sujet de l'article 11. Ou comme celui de 2005 au sujet du traité constitutionnel européen (que je soutenais sans pour autant cautionner le passage en force, légal, qui s'ensuivit). Donc, oui, il me semble plus important de changer la composition du Sénat que de changer de président ou d'Assemblée nationale. C'est donc, à mon sens, dans les municipales que se joue l'avenir constitutionnel de la France. Pas dans la présidentielle. Le fait que je n'ai à peu près aucun espoir en la matière ne m'autorise pas pour autant à tenter de court-circuiter l'article 89 avec l'article 11.
Madame Le Pen défend antidémocratiquement la culture du passage en force. Le Sénat cautionne démocratiquement une République du passage en force. Je souhaite forcer, démocratiquement, le Sénat à abandonner cette vision du passage en force comme consubstantiel à la République. Madame Le Pen et son article 11 n'en constituent pas la solution: les balles ne sont pas toutes en argent.
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@ sbriglia
Une petite citation de je m'en foutiste vautré dans mon canapé:
"Affirmer de ce qui est qu'il n'est pas, ou de ce qui n'est pas qu'il est, est faux, tandis qu'affirmer de ce qui est qu'il est ou de ce qui n'est pas qu'il n'est pas, est vrai." -- Aristote, Métaphysique.
"Et oser soutenir que de Gaulle, qui se retire en 1969 après le référendum perdu sur le Sénat, est un dictateur montre la faiblesse insigne de l’analyse politique de l’impétrant."
N'importe quoi. Vous déformez mes propos, montrant ainsi que vous ne méritez pas le respect dans le cadre du débat que vous revendiquez.
Je n'ai jamais prétendu que De Gaulle était un dictateur. Mais qu'il n'a jamais, et je dis bien jamais, été un démocrate. Vous êtes incapable de faire cette nuance, et c'est en établissant de telles fausses dichotomies que vous vous imaginez "déstabiliser" les gens. C'est tout ce que je hais dans la pratique du débat à la française. Ces simplismes factices derrière lesquels on se cache pour refuser la réelle notion de débat. Cette culture de l'éloquence et du paraître qui tue l'idée et la raison. C'est contre cela que je me bats sans complexe. Cette culture qui légitime les cours-jus intellectuels et qui dissimule la persécution, volontaire et involontaire, derrière des idées toutes faites. Comme en psychiatrie. Comme vous le faites.
Vous vous donnez le beau rôle à peu de frais.
Rédigé par : F68.10 | 27 juin 2022 à 20:05
@ Pierre Durand | 27 juin 2022 à 10:05
J’apprécie vos analyses.
Il me semble que le tertius gaudens a beaucoup de difficultés, non à imposer aux autres sa logique, mais à accepter la logique de l’autre. Il aurait été un détestable débatteur dans un cadre judiciaire, où les magistrats, les adversaires voire les clients vous déstabilisent en permanence et où le calme des vieilles troupes est primordial...
À l’évidence vous êtes son contraire, privilège de l’âge, de l’expérience et, peut-être, des coups reçus.
Pour en revenir au fond, je suis toujours surpris de constater que les appels au peuple sont anti-démocratiques alors même que la volonté du peuple a été moult fois balayée (référendum sur le traité de Maastricht, ordonnances, 49-3, décrets d’application des lois aux oubliettes, etc.) par ceux-là même qui se revendiquent de la démocratie…
Et oser soutenir que de Gaulle, qui se retire en 1969 après le référendum perdu sur le Sénat, est un dictateur montre la faiblesse insigne de l’analyse politique de l’impétrant lequel, poussé aimablement dans ses retranchements, se perd dans le marécage de ses analyses infantiles.
J’ai eu tort d’engager la discussion avec un psychorigide dont l’orgueil et la vanité sont exclusifs de tout dialogue fécond.
J’aurais dû écouter Savonarole.
Rédigé par : sbriglia | 27 juin 2022 à 16:58
@ F68.10 | 26 juin 2022 à 23:01
"Maintenant, oui, je désapprouve fortement l'immobilisme du Sénat en matière de révision de la Constitution."
Je ne vois pas en quoi ce Sénat peut être accusé d'immobilisme dans ce domaine. Il demande à ce que l'on suive la procédure et les sénateurs votent pour ou contre la révision. Idem pour les députés.
Quand je vois que la députée Yaël Braun-Pivet qui a tout fait pour torpiller l'enquête parlementaire sur l'affaire Benalla à l'Assemblée nationale va être promue présidente de ladite assemblée je suis consterné et je me réjouis que l'excellent sénateur Philippe Bas nous ait offert une enquête d'une autre tenue. Je trouve le sénateur moyen très au-dessus du député moyen.
La réforme de la Constitution est encore une fois à l'ordre du jour puisqu'on dit que Macron pourrait souhaiter y inscrire l'interdiction de revenir sur le droit à l'avortement. J'ai déjà écrit ici hier combien je jugeais ce projet absurde, et que l'on ne croie pas que j'aie la moindre réticence sur ce droit. Les rares personnes très religieuses qui en ont m'apparaissent comme des zombies.
Comme vous le savez il y a deux voies pour le faire, la procédure de l'art. 89 de la Constitution (l'accord des 3/5 des suffrages exprimés dans chacune des deux Chambres) ou la majorité absolue à un référendum.
La première voie étant sans espoir pour Macron, il ne lui reste plus que le référendum. On verra comment cela finira. Le pays est, comme moi, très majoritairement pour le droit à l'avortement mais tout autant contre Macron, donc le résultat de ce référendum n'est pas prédictible pour l'instant.
"Le RN et la NUPES sont deux formes d'antidémocratisme. Pas exactement les mêmes, toutefois."
...mais antidémocratiques.
Le compagnon de blog sbriglia vous a demandé ? prié ? enjoint ? de lui dire en quoi MLP et son parti n'étaient pas démocratiques.
Le premier problème est de déterminer quelle était l'intention de ce commentateur qui vous interpellait ainsi. Etait-il sincèrement curieux de connaître votre point de vue ? Cette idée me paraît toujours bizarre lorsque c'est à moi que l'on s'adresse dans la même intention.
Etait-ce sa façon de vous dire que pour lui le RN est un parti démocratique comme les autres, mais alors pourquoi ne pas détailler plutôt les raisons ?
Voulait-il dire que non seulement il n'est pas d'accord avec vous mais qu'il trouve en plus saugrenu que l'on ait la conviction opposée ? etc. etc.
Il y avait donc plusieurs réponses possibles selon l'idée que l'on se faisait des intentions.
Personnellement en fonction des différentes hypothèses j'aurais pu répondre :
si vous ne le savez pas je ne vois aucune raison de vous l'apprendre,
ou bien
puisque vous semblez vous intéresser aux raisons que j'ai je vous répondrai avec plaisir ceci :
c'est me faire un honneur que je ne mérite pas, et si vous ne le soupçonniez pas vous allez en avoir la preuve avec la pauvreté des arguments que je vais avancer ci-dessous.
Apparemment vous n'êtes pas convaincu de ce caractère antidémocratique. Vous n'êtes pas le seul parce que l'Etat lui-même n'a trouvé aucune bonne raison de l'interdire sur cette base.
Ceci ne devrait pas vous convaincre pour autant qu'il n'est pas antidémocratique.
Simple citoyen, qui ai le droit d'opiner ce que je veux, je n'ai pas la même obligation que l'Etat de fonder juridiquement une accusation. Je dis donc que ce parti au pouvoir (idem d'ailleurs pour LFI) serait un danger pour la démocratie et ma conviction repose sur la connaissance de ses cadres politiques, de ses militants, de ses origines historiques et de son passé. Le danger virtuel ne suffit pas à l'Etat mais à moi il me suffit amplement. Donc je le combats et je l'ostracise. C'est navrant pour ses nombreux électeurs qui ne méritent pas le même opprobre que les cadres et militants, mais je n'ai pas de considération particulière pour des électeurs qui ne voient pas les choses que je crois voir et dont le vote empêche ma candidate d'être Présidente.
Je n'ai pas du tout la même prévention contre Zemmour. La différence que je fais entre MLP-RN et Zemmour-Reconquête permet de mieux comprendre ma position.
Vous avez compris que je suis autant intéressé par la manière de conduire un débat que par le contenu de ce que l'on me raconte.
Rédigé par : Pierre Durand | 27 juin 2022 à 10:05
@ Pierre Durand
"Je regrette personnellement que vous vous limitiez propio motu à une participation moindre sous une forme de pression que vous auriez cru devoir identifier. Je ne peux que vous inviter à user de votre liberté. Vous savez qui a ou n'a pas le pouvoir et le droit de décider ce qu'il est ou n'est pas opportun de publier."
La "pression" en question a été parfaitement identifiée, et non pas vague, et je n'ai aucun problème avec le fait qu'on me suggère ou qu'on m'impose certaines règles en la matière. Avant votre venue sur ce blog, il y eu une phase où j'étais plus verbeux et plus punchy. La requête qui me fait maintenant commenter de manière restreinte était légitime.
"sbriglia est aussi, à mes yeux, un commentateur respectable. Il est en particulier juriste, [...] Mais il n'est ni politologue, ni historien, ni surtout constitutionnaliste."
sbriglia pourrait être prix Nobel, rédacteur de la Constitution, ou copain de chambrée en milieu médical fermé, ma réaction, sur le fond serait la même: j'admets la discussion et le débat si possible rationnel. Pas le chantage à la compétence établi via des papiers tamponnés. Je ne nie pas la pertinence de ces papiers dans l'organisation de la société: ils sont nécessaires. Je nie leur pertinence dans le cadre d'une discussion libre, et je nie que ces papiers tamponnés constituent une preuve d'autorité indiscutable. Ils constituent par contre une présomption d'argument "qualifié", qui mérite alors une analyse et discussion. Sauf si on part du principe que mon cerveau ne me "qualifie" pas dans la discussion, auquel cas je ne me sens que peu d'obligations en la matière.
Je pense effectivement que sbriglia a bien compris ce à quoi je faisais référence avec l'article 11. J'ai répondu laconiquement pour deux raisons: 1. le ton un peu trop doucereux de la question, qui me faisait penser à une technique que je ne tiens pas vraiment en odeur de sainteté (le "sea-lioning" et ses variantes) 2. je souhaitais effectivement limiter mes interventions sur ce blog (tout en répondant rapidement) afin de respecter cette règle des deux commentaires maximaux par jour.
"Au sujet de l'usage gaullien de l'article 11 il n'est pas constitutionnel mais il est gaullien, c'est d'ailleurs pour cela qu'on l'aime ou qu'on le hait. Mitterrand faisait semblant de le haïr puisque son avenir dépendait du manque d'avenir du Général de Gaulle, moi c'est pour cette raison parmi d'autres que j'aime le Grand Charles."
Je ne tiens pas François Mitron en grande estime. Et je ne suis pas assez vieux pour avoir une vénération de Charles. Contrairement à l'une de mes grand-mères. Pas celle qui a toujours voté RN depuis qu'elle a plié bagages en Algérie. L'autre.
Je considère surtout qu'une Constitution doit avoir une interprétation restrictive et non pas élastique. Ce n'est qu'à ce prix qu'on peut prétendre bâtir un consensus pour la faire respecter. Si l'interprétation restrictive pose problème, que ce problème soit juridique, politique, métaphysique, ou une questions de goûts et couleurs, on passe par l'article prévu à cet effet pour réviser la Constitution. Si la Constitution ne dispose pas d'un tel article, elle est illégitime à mes yeux. Mais cet article existe bel et bien: le 89. Pas le 11.
Maintenant, oui, je désapprouve fortement l'immobilisme du Sénat en matière de révision de la Constitution. La démocratie ou la République, ce n'est pas nécessairement ânonner que le Parlement est la Nation (i.e. la France dans une continuité temporelle) et que le Peuple (je préfère l'expression "La Société", qui me poserait moins de problèmes) est une bande de bêtes sauvages (bien qu'il fasse des efforts substantiels pour y ressembler) à qui il faut nier une proportionnelle et des votations à la mode helvétique sous prétexte qu'il faut lui expliquer comment voter correctement avec un scrutin majoritaire aux législatives, tout en faisant semblant de croire que les votations, c'est kif-kif avec l'article 11 et le boulangisme. Ce qui est faux. Ce niveau d'hypocrisie m'écorche les yeux et me fait saigner des oreilles.
Mais ma puissante irritation en la matière ne m'autorise pas à réclamer l'utilisation d'un article 11 pour contourner le Sénat. Certes, le Sénat abuse de mon légitimisme en la matière. De manière éhontée. Mais c'est la règle du jeu: l'article 89 fait que nous sommes encore en démocratie, ce qui se caractérise entre autres par le fait que la Constitution est un cadre juridique suffisamment ouvert et révisable. Non seulement de jure mais de facto. Il convient alors simplement de martyriser un peu le Sénat et l'idéologie française en la matière, qui se gargarise de Grands Principes et de Grande Vision Universelle, pour le forcer à bouger, ce Sénat... Cette dernière élection législative y participe. Il est grand temps. Mais mieux vaut tard que jamais...
Pas certain, toutefois, que cela sera suffisant.
"Marine Le Pen n'est pas le Général de Gaulle et la direction fasciste du RN secondée par des troupes de même inspiration n'en ferait pas un usage tolérable si on lui en laissait la possibilité. Il ne faut pas ignorer cette menace, mais personne ne dit qu'elle a une consistance ni qu'elle est imparable. Simplement, le relooking du RN ne devrait abuser personne."
Madame Le Pen a le droit d'être fasciste. Ou pas. Peu importe. Le minimum qu'on lui demande, c'est de ne pas maltraiter la Constitution tant qu'elle est révisable par le moyen approprié. Le jour où l'article 89 disparaît, il faudra violer cette Constitution illégitime par l'article 11 ou par l'article π/2 ou par un article qui n'existe pas. Nous n'y sommes pas: l'article 89 existe, et est en vigueur. Il convient de l'utiliser.
Le RN et la NUPES sont deux formes d'anti-démocratisme. Pas exactement les mêmes, toutefois.
Le RN a toujours cette tentation de renier la parole donnée quand on a donné la nationalité à X ou Y. Il a encore et toujours cette tentation d'exclure illégalement (je précise ce terme: illégalement) des gens du jeu politique sous prétexte de religion ou de races. Observation qui va bien plus loin qu'une simple question de racisme: elle touche à la question de la citoyenneté des juifs au 19e, où la discrimination en la matière n'avait pas besoin de théorie scientifique des races pour se légitimer par divers moyens.
LFI, quant à elle, n'a pas ce problème. Elle en a un autre: elle est une force de conflit systématique qui vise encore et encore à subvertir les institutions en jouant la carte du pourrissement, comme en ce moment. Consciemment ou pas. Maintenant, le fait qu'ils soient marxistes ou marxistoïdes ne fait pas, en soi, d'eux des anti-démocrates. Tant qu'ils respectent la liberté d'expression... Le hic, c'est qu'il n'est pas possible d'administrer une économie à la sauce marxistoïde dans un système avec une liberté d'expression. En URSS, il fallait cadenasser les photocopieuses. En France, un marxisme serait destructeur, mais ce serait là un choix démocratique. On a le droit de décider de marcher à sa mort en chantant l'Internationale. Le hic, c'est qu'ils n'y arriveront que s'ils empêchent les autres de l'ouvrir pour troubler leur rêve mortifère. C'est pour cela que le marxisme, même soft, n'est pas antidémocratique sur le papier mais qu'il l'est toujours dans la pratique.
Méluche a déjà affirmé dans le passé qu'il souhaitait que la presse soit cornaquée par "Le Peuple". Pas par "L'Argent". (Toujours les mots ronflants...) Il a donc déjà affirmé qu'il souhaitait s'attaquer à la liberté d'expression. Il est donc anti-démocrate de ce simple fait. Tout comme Marine est anti-démocrate du simple fait d'avoir fait des pieds et des mains avec son article 11.
"Jean-Luc Mélenchon a également développé une autre vision des médias. Il a dénoncé la possession de 90 % des médias par 9 milliardaires dans notre pays. Il a proposé d'interdire à un patron de presse de posséder plusieurs médias et a également égrainé des solutions pour démocratiser la presse en donnant du pouvoir aux abonnés et aux téléspectateurs, en augmentant la place des journalistes dans la prise de décision et en s'assurant de la tenue régulière de conférences de rédaction." -- Méluche, au festival du journalisme.
Ouais ouais... ben voyons... L'enrobage est séduisant. Et la mise en pratique ? Ils sont où, les détails du projet de loi ?? Ce sera mécaniquement une violation majeure de la liberté d'expression. De facto. Il est donc temps d'interdire constitutionnellement à l'État d'interférer dans l'expression publique de la société par la législation, ce que Méluche souhaite bel et bien faire... C'est là chose plus urgente que la constitutionnalisation du droit à l'avortement. (Une Constitution ne devrait pas servir à cela, dans l'idéal.)
"Ce qui doit préoccuper dans l'immédiat immédiat c'est le tropisme poutinien de l'un et de l'autre."
Il n'y a pas qu'eux. J'ai acheté il n'y a pas si longtemps que cela un journal intitulé "Le 1". Article typique: "Ukraine, Taïwan... à quoi joue l'Amérique ?" J'y ai été très déçu de ce presque-pacifisme à coup de fausses équivalences morales sous des dehors bon chic bon genre tout ce qu'il y a de plus "intello respectable" en France. Et je vous avoue que j'ai de plus en plus de mal à respecter l'intellect de gens qui ont leurs ronds de serviette à la table de la pensée du "je suis de gauche et laïque mais j'ai l'habitude de tendre l'autre joue". Du grand Edgar Morin, dans "Le 1", intitulé "Pour la paix"...
Heureusement que les States ont décidé au G7 de tourner le thermostat du sauna d'un cran dans la guerre froide 2.0 dans laquelle nous sommes maintenant engagés. Ils viennent de décider de mettre en place un mécanisme d'investissement, politique, du monde libre vers les pays plus pauvres pour ne plus laisser la Chine jouer aux Nouvelles Routes de la Soie sans rival. Il était temps. Il était vraiment temps de donner du répondant à la Chine en matière d'implication géopolitique financière. J'espère que l'Europe suivra, et que nous lâcherons gras de blé pour construire un monde qui ne soit pas dictatorial.
Rédigé par : F68.10 | 26 juin 2022 à 23:01
Que de blondes sur la photo du groupe RN ! Et on avait dû leur donner la consigne, avec une veste blanche. La vraie France ? Je crois que c'est le message qu'on a voulu donner. Sur moi, ça ne marche absolument pas. Aucune pub n'a d'ailleurs jamais marché sur moi non plus.
Rédigé par : Patrice Charoulet | 26 juin 2022 à 15:02
@ F68.10 | 25 juin 2022 à 16:24
"Vous m'avez demandé de faire court. J'ai fait court. Et oui, j'évite désormais de pondre plus de deux commentaires par jour sur ce blog. Sauf quand on me cherche, en particulier sur la psychiatrie. J'ai donc fait une réplique courte. Vous vouliez du court. Vous avez eu du court. Vous vous plaignez de vos propres exigences en la matière."
Je partage votre analyse et son expression, mais, vous ne l'ignorez pas, elle peut être parfois légèrement caricaturale, ce que je ne vous reproche pas. Le lecteur devrait être en mesure de faire la part des choses.
Je regrette personnellement que vous vous limitiez propio motu à une participation moindre sous une forme de pression que vous auriez cru devoir identifier. Je ne peux que vous inviter à user de votre liberté. Vous savez qui a ou n'a pas le pouvoir et le droit de décider ce qu'il est ou n'est pas opportun de publier.
La friction avec sbriglia remonte (au moins ?) à la réponse laconique qui m'a surpris aussi, mais que je comprends également car ce débat sur l'article 11 m'a bien occupé il y a quelque mois.
sbriglia est aussi, à mes yeux, un commentateur respectable. Il est en particulier juriste, ce qui est presque une condition pour limiter le nombre de sottises que l'on peut proférer sur ce sujet comme sur la plupart des autres, non pas à cause du contenu technique de cette formation mais par la configuration qu'elle imprime à l'esprit.
Mais il n'est ni politologue, ni historien, ni surtout constitutionnaliste, et les articles 11 et 89 de la Constitution ne sont pas son pain quotidien, sinon la réponse laconique ne l'aurait pas été pour lui.
J'ai en outre le sentiment qu'il a très bien compris ce que vous avez voulu lui dire par cette réponse laconique mais dont la forme choisie lui a paru cavalière, comme elle me l'aurait paru à moi-même bien que je juge possible d'en faire le choix.
Au sujet de l'usage gaullien de l'article 11 il n'est pas constitutionnel mais il est gaullien, c'est d'ailleurs pour cela qu'on l'aime ou qu'on le hait. Mitterrand faisait semblant de le haïr puisque son avenir dépendait du manque d'avenir du Général de Gaulle, moi c'est pour cette raison parmi d'autres que j'aime le Grand Charles.
Marine Le Pen n'est pas le Général de Gaulle et la direction fasciste du RN secondée par des troupes de même inspiration n'en ferait pas un usage tolérable si on lui en laissait la possibilité. Il ne faut pas ignorer cette menace, mais personne ne dit qu'elle a une consistance ni qu'elle est imparable. Simplement, le relooking du RN ne devrait abuser personne.
LFI est une menace beaucoup plus consistante, imminente et dangereuse.
Ce qui doit préoccuper dans l'immédiat immédiat c'est le tropisme poutinien de l'un et de l'autre et des rares spécimens de poutiniens qui sont parvenus à faire de l'entrisme dans d'autres groupes politiques.
Rédigé par : Pierre Durand | 26 juin 2022 à 11:24
@ sbriglia
"Je persiste (sottement, je vous l’accorde) à solliciter des explications et vous écrivez « mon cerveau c’est ma qualification… » ce qui est d’une rare crétinerie."
Non, Monsieur. Ce n'est pas une sotte crétinerie. C'est une réalité. Chacun est libre de penser avec son cerveau. C'est ainsi qu'on monte en compétence sur chaque sujet. Ce n'est pas un bout de papier, qu'on appelle un diplôme, titre, ou autre, qui vous confère autorité intellectuelle incontestable sur un quelconque sujet. Chaque idée valable et sensée est produite par un cerveau. C'est son utilisation qui permet d'évaluer les prétentions des gens qui se cachent derrière des titres ou des qualifications pour pérorer sur le vrai. C'est en utilisant son cerveau qu'on est capable (ce qu'on doit faire) de déterminer le charlatanisme, par exemple, d'un Raoult. Peu importe ses titres.
Ce n'est donc pas une sombre crétinerie. C'est ainsi qu'on procède pour évaluer les prétentions des uns et des autres: en utilisant son cerveau.
"Je persiste (sottement, je vous l’accorde) à solliciter des explications [...] Faites un break de tranquillisants et ne vous comportez plus comme un adolescent se regardant le nombril les yeux émerveillés..."
Je n'utilise pas de tranquillisants. Que du café.
Par contre, non, tant que vous ne jugerez pas que mon cerveau est un outil pertinent pour évaluer vos prétentions, celles du Conseil constitutionnel ou celles de toute autre autorité incontestable que vous auriez l'ingénuité de me soumettre, je ne vois pas l'utilité d'entrer en matière avec vous sur ce sujet.
"Je vous demande en quoi le RN est un parti de droite anti-démocratique et vous me répondez, comme un je m’en foutiste vautré sur son canapé : « art.11 » !"
Vous m'avez demandé de faire court. J'ai fait court. Et oui, j'évite désormais de pondre plus de deux commentaires par jour sur ce blog. Sauf quand on me cherche, en particulier sur la psychiatrie. J'ai donc fait une réplique courte. Vous vouliez du court. Vous avez eu du court. Vous vous plaignez de vos propres exigences en la matière.
"Ensuite, en 1969, le général de Gaulle décide [...] La possibilité évoquée par MLP d’agir ainsi vous la ferait donc ranger dans la catégorie de la droite anti-démocratique ?"
Exact.
De Gaulle n'était pas non plus un démocrate. Seulement quelqu'un qui a eu l'art et la manière de sauver les meubles à répétition. Ce dont beaucoup de personnes lui sont, à juste titre, reconnaissantes. Mais ce n'était pas un démocrate.
Je n'idolâtre pas Momo. De Gaulle non plus.
"Limitez-vous à vos expériences médicales."
C'est de mes expériences médicales que je tire la certitude que c'est avec un cerveau qu'on pense, et pas en se cachant derrière des diplômes ou des titres ou des autorités incontestables pour raconter n'importe quoi. Vous auriez dû le comprendre, depuis le temps.
Rédigé par : F68.10 | 25 juin 2022 à 16:24
Je vous demande en quoi le RN est un parti de droite anti-démocratique et vous me répondez, comme un je m’en foutiste vautré sur son canapé : « art.11 » !
Je persiste (sottement, je vous l’accorde) à solliciter des explications et vous écrivez « mon cerveau c’est ma qualification… » ce qui est d’une rare crétinerie.
Ci-dessous ma réponse… tirée du site du Conseil constitutionnel.
Faites un break de tranquillisants et ne vous comportez plus comme un adolescent se regardant le nombril les yeux émerveillés…
« Extrait site CC:
Le recours controversé à l'article 11 de la Constitution:
Par deux fois, l'article 11 de la Constitution a été mobilisé pour réviser la Constitution.
Tout d'abord, en 1962, le général de Gaulle engage une révision constitutionnelle modifiant l'article 6 de la Constitution afin de prévoir l'élection du président de la République au suffrage universel direct (jusqu'alors le chef de l'État était élu par un collège électoral). Toutefois, devant l'hostilité parlementaire, notamment sénatoriale, le général de Gaulle décide de recourir à l'article 11 de la Constitution - et non à l'article 89 - qui permet au chef de l'État de « soumettre au référendum tout projet de loi portant sur l'organisation des pouvoirs publics ». Le 28 octobre 1962, le peuple français se prononce en faveur de cette révision constitutionnelle.
Ensuite, en 1969, le général de Gaulle décide de recourir de nouveau à l'article 11 de la Constitution pour soumettre au peuple français une révision constitutionnelle portant sur la régionalisation et la transformation du Sénat. Le 27 avril 1969, le peuple français rejette cette réforme et, le 28 avril 1969, le général de Gaulle décide de démissionner.
Fin de citation. »
La possibilité évoquée par MLP d’agir ainsi vous la ferait donc ranger dans la catégorie de la droite anti-démocratique ?
Limitez-vous à vos expériences médicales.
Rédigé par : [email protected] | 25 juin 2022 à 13:05
@ sbriglia
"Mais comme vous avez vocation au tout, l’immodestie de ne pas en prendre conscience et l’impudence de donner urbi et orbi des leçons dans tous les domaines y compris et surtout dans ceux où vous n’avez aucune qualification."
J'ai effectivement appris que c'était un vilain défaut que de faire preuve de modestie à la demande des autres. Un très vilain défaut.
Pour la version courte.
Nous avons tous un cerveau: c'est cela notre "qualification". Et vous avez le droit, si vous êtes plus qualifié que d'autres, de transmettre ce que vous savez aux autres plutôt que de vous en dispenser afin de bien faire comprendre qu'il y a des qualifiés et d'autres qui ne le sont pas. Et une fois que plus personne n'ose questionner, par "modestie", les charlatans ont la voie libre. Non merci.
Je maintiens que ces arguties juridiques sur l'article 11 sont un écran de fumée. Il y avait une voie permettant de modifier la Constitution avant l'utilisation de l'article 11 qui aurait mis tout le monde d'accord: l'article 89. Meuh non. Pas la peine de se mettre d'accord en France. Jamais.
Qu'on arrête de me faire passer le RN pour démocrate.
Rédigé par : F68.10 | 25 juin 2022 à 11:35
Pour faire bref : les juristes sont divisés pour savoir si le recours à l’article 11 de la Constitution pour mettre en place un référendum de révision est ou non une violation de cette Constitution.
N’étant pas un spécialiste de droit public, quoique juriste, je n’aurai pas la prétention de dicter ma loi sur ce point.
Je note simplement que de Gaulle s’en est, par deux fois, prévalu.
Je relève simplement qu’en l’état de ces divergences et de ces précédents illustres, il n’est pour le moins pas fondé juridiquement et politiquement de déclarer ipso facto le RN de droite anti-démocratique.
Pour clore le débat, que l’on veuille avoir recours par le biais de l’article 11 de la Constitution au référendum de révision ne peut plus être taxé depuis longtemps de « forfaiture » ; laissez les cendres de Monnerville sombrer dans l’oubli.
Mais comme vous avez vocation au tout, l’immodestie de ne pas en prendre conscience et l’impudence de donner urbi et orbi des leçons dans tous les domaines y compris et surtout dans ceux où vous n’avez aucune qualification, je vous invite à méditer le « ne sutor ultra crepidam », ce que mon paysan du coin traduit par « faut pas pét*r plus haut que le c*l des vaches ».
Plus raffiné : l’humilité est l’antichambre de toutes les perfections.
P.-S. : j’avoue ne pas avoir songé à vous pour la concierge bavasseuse… mais puisque vous y tenez…
Rédigé par : sbriglia | 25 juin 2022 à 07:29
@ sbriglia
"[Article 11] Du règlement intérieur de la RATP ? [...] Vous êtes un aimable plaisantin... à moins que les cellules capitonnées n’aient affecté vos neurones... les deux hypothèses pouvant se cumuler en ce qui vous concerne."
Je faisais court. Pour ne pas courir le risque que vous me preniez pour une "concierge bavasseuse".
Le terme "article 11" faisait référence à la volonté affichée de Mme Le Pen de court-circuiter la Constitution au moyen de l'article 11. De la Constitution. Le règlement intérieur de la RATP ne régit pas nos institutions. Les commentaires de ce blog s'en sont fait l'écho, de cet article 11 que Marine voulait utiliser dans un contexte que la Constitution et le Conseil constitutionnel n'autorisent pas.
C'était il n'y a pas si longtemps que cela, l'élection présidentielle, et ce genre de choses ne sont absolument pas des plaisanteries. Si je suis un plaisantin, vous avez, vous, manifestement, la mémoire courte par rapport au second tour. (De la présidentielle ; pas du second tour de rame de la journée du conducteur du métro de la RATP...) Et si vous vous enquérez de ma "santé mentale", je ne saurais que vous conseiller en retour de tenter un dépistage d'Alzheimer précoce. Car, le second tour, c'était le 24.04.2022. Il y a deux mois. C'est récent.
Donc, oui, quand on viole explicitement les mécanismes prévus par la Constitution ou qu'on parle à haute voix de les violer, on n'est pas un démocrate. Le RN n'est pas démocrate.
Ce qui est assez fascinant, c'est que je tapais, dans le commentaire auquel vous réagissiez, sur la NUPES comme non-démocrate au vu de leur approche du fonctionnement des institutions. Au vu des propos de Manuel Bompard. Et plutôt que de vous réjouir qu'on considère une partie de la gauche comme non-démocrate (ce qui est une plainte récurrente de la droite anti-démocratique à l'encontre des centristes, que de prétendre qu'ils considèrent la NUPES comme plus fréquentable que le RN), eh bien, non, vous ne vous en réjouissez pas. Vous continuez à vous plaindre qu'on ose appeler un chat un chat et un mouvement anti-démocrate un mouvement anti-démocrate. Qu'il s'agisse du RN ou de la NUPES.
Cette façon de tout prendre pour soi, comme vous avez tenté de m'y tenter avec la notion de "concierge bavasseuse", c'est assez psy, entre nous. Et c'est assez partagé dans les rangs de la droite très dure.
On continue de bavasser entre concierges ? Ou vous acceptez que violer la Constitution n'est pas une approche très démocrate. Parce que, sinon, je peux sortir des arguments un peu en dessous de la ceinture (politique) pour expliquer noir sur blanc, par A + B, en quoi le RN n'est pas démocrate ou, au minimum, ne donne aucun gage réel en la matière.
N.B.: Je n'ai jamais prétendu que le statut d'anti-démocratisme du RN ou de la NUPES légitimait leur éviction de la vie politique ou parlementaire par des mécanismes comme le scrutin majoritaire aux législatives. Le jour où je vous entendrai prendre position CONTRE le scrutin majoritaire aux législatives, je prendrai votre plainte d'anti-anti-démocratisme à géométrie variable à mon encontre un peu plus au sérieux. En attendant, j'enfonce les talons dans le sol.
Rédigé par : F68.10 | 24 juin 2022 à 23:26
@ F68.10
« Article 11 »
Du règlement intérieur de la RATP ?
Du code civil ? Du code de la Santé publique ? Du code général des impôts ?
Vous êtes un aimable plaisantin… à moins que les cellules capitonnées n’aient affecté vos neurones… les deux hypothèses pouvant se cumuler en ce qui vous concerne.
Rédigé par : sbriglia | 24 juin 2022 à 22:19
@ Robert | 24 juin 2022 à 12:36
Dans mon décompte je n’ai pas introduit le RN et quelques DVD dans la mesure où ces députés n’ont pas vraiment intérêt à demander la démission du Président ou la dissolution de l'Assemblée nationale, vu qu’ils sont visiblement très satisfaits du résultat des élections législatives. Refaire une nouvelle élection ne leur serait pas forcément profitable.
Tout simplement.
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@ caroff | 24 juin 2022 à 20:02
« …mais il est avéré que les retraités trouillards et conservateurs ont eux votés pour Macron mais pas en assez grand nombre ! »
Les vieux ont payé un lourd tribu avec la pandémie. Il est probable que le Covid-19 soit responsable de ce manque précieux de voix...
Rédigé par : Achille | 24 juin 2022 à 21:13
Quand on a des Arabes chez soi on ne se préoccupe pas du réchauffement des mers septentrionales, lequel va priver les Putin belliqueux de tous les temps du mythe récurrent de l'accès aux mers chaudes.
On se met à rêver ! Pour notre bonheur il eut été préférable que Homère naquît dans les steppes de l'Asie centrale.
Avec Alexandre on a laissé passer la deuxième chance.
On imagine un monde où les barbares auraient été parqués au pied des monts Altaï.
Rédigé par : Bill Noir | 24 juin 2022 à 20:47
@ Achille 17h29
"Ah oui et pourquoi l’auraient-ils fait ? Emmanuel Macron, ils s’en fichent, tout comme ils se fichent de J-L Mélenchon, Éric Zemmour, Yannick Jadot et les autres."
Vous ne m'avez pas compris: les électeurs français ont réparti leurs votes de telle manière que la majorité absolue a glissé des mains de Macron. Je ne parle pas du problème de l'abstention qui nécessite un décryptage particulier, mais il est avéré que les retraités trouillards et conservateurs ont eux votés pour Macron mais pas en assez grand nombre !
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@ Yves 16h25
"L'Ambassade de France, désolée, nous explique que Machin s'est interdit tout contact avec des Français pour que ses constatations ne soient pas polluées par des esprits malveillants et qu'il a même boudé l'Ambassade."
Figurez-vous que le correspondant du Monde dans les années 1978-1892 avait écrit un article insultant sur les coopérants français sans jamais en avoir rencontré un.
Le précédent correspondant avait écrit dans un moment d'enthousiasme délirant à l'égard de Boumédiène que le développement économique de l'Algérie était tel que son PIB allait bientôt égaler celui de l'Espagne... ce qui était proprement invraisemblable !!
Mais celui-là, comme les autres, passait sa vie à lécher les babouches des colonels du FLN.
Rédigé par : caroff | 24 juin 2022 à 20:02
@ sbriglia
"Pouvez-vous développer, en quelques lignes, en quoi le RN est-il anti-démocratique ? Programme, déclarations, faits concrets, votes, etc. Merci."
Mais bien sûr :
Article 11.
Rédigé par : F68.10 | 24 juin 2022 à 20:00
@ Robert | 24 juin 2022 à 12:36
"Je vous rappelle simplement que monsieur Macron tire sa légitimité, non seulement des résultats de son élection qui sont juridiquement incontestables, mais aussi du respect de la lettre et de l'esprit de la Constitution qui fixent notamment les attributions du président de la République et celles du Gouvernement dirigé par le Premier ministre."
Quand je lis cet article de la Constitution:
https://www.legifrance.gouv.fr/loda/article_lc/LEGIARTI000006527483
j'ai l'impression qu'il y a comme un empiètement de la part du Président dans les attributions du Gouvernement.
Rédigé par : xc | 24 juin 2022 à 19:11
@ caroff | 24 juin 2022 à 12:41
« Sauf que les électeurs avaient toute latitude pour offrir à Macron la majorité absolue qu'il attendait sans avoir fait campagne.. »
Ah oui et pourquoi l’auraient-ils fait ? Emmanuel Macron, ils s’en fichent, tout comme ils se fichent de J-L Mélenchon, Éric Zemmour, Yannick Jadot et les autres.
Plus de la moitié des électeurs ne vont pas voter car ils ne croient plus aux vertus de la politique. Ils ont vu la droite au pouvoir, ils ont vu la gauche. Ils ont vu aussi la droite et la gauche en cohabitation. Rien n’a vraiment changé dans leur quotidien. En tout cas pas grand-chose.
En clair ça fait cinquante ans qu’ils ont l’impression de se faire balader par les politiques de tous bords.
L’autre petite moitié, celle qui prend encore le temps d’aller voter, en particulier les seniors qui vont aux urnes par tradition, un peu comme des fidèles se rendent à la messe le dimanche, ne retrouve plus ses repères : Jaurès à gauche, de Gaulle à droite. (Je ne m’attarderai pas sur Mitterrand ou Chirac qui sur le plan historique ne représentent rien ou presque.)
Il n’y a plus de séparations suffisamment marquées entre la gauche, défenderesse des valeurs sociales et la droite, rempart des valeurs traditionnelles transmises par nos ainés.
Désormais ce sont les extrêmes qui mènent la danse : la dictature du prolétariat d’un côté, un nationalisme intransigeant voire xénophobe de l’autre.
On est mal. On est très mal !
Rédigé par : Achille | 24 juin 2022 à 17:29
Lyudmyla Tautiyeva, il faut l'écouter, hier soir elle avait de gros accents de tristesse, elle alerte, elle se bat avec ses armes à elle. Elle a raison de ne pas lâcher un pouce de terrain, car demain ce sera nous, les pouvoirs autoritaires ne comprennent que la trique ou le knout.
"C'est pas moi, c'est l'autre !", formule de ceux qui n'ont rien vu venir, des batouilles magnifiques. Universelle formule des cancres qui se défaussent.
Rédigé par : Giuseppe | 24 juin 2022 à 17:25
Macron se comporte bien mal avec Madame Borne. Ça n'étonnera personne : une ixette sous les ordres d'un nanarque, ça craint.
Rédigé par : Bill Noir | 24 juin 2022 à 17:22
Ainsi, Philippe Bilger avoue continuer de lire Le Monde...
Pour ma part, j'ai raréfié ma pratique après une petite expérience vécue in situ.
Quelques années après l'indépendance de l'Algérie, je dirigeais à Alger une entreprise française. Un beau jour, un chauffeur de la société, Algérien habituellement pondéré, est très en colère.
- Ah, les c*ns, "ils" ont nationalisé les cimenteries, résultat: les usines ne marchent plus, j'ai eu besoin d'un sac de ciment pour réparer un mur, je n'en ai trouvé nulle part, sauf un au marché noir que j'ai dû payer 1 500 francs !
Peu après, la Une du Monde annonce un grand reportage que l'envoyé spécial Machin vient de rapporter d'une visite de plusieurs semaines en Algérie. Ce qu'il a vu est si impressionnant que le quotidien en étalera la publication sur X numéros.
Et la première phrase du premier épisode de "Algérie, An N" ( 6 ou 7) nous prévient d'une phrase dont je me rappelle parfaitement la substance: "Il y a en Algérie une telle croissance économique, et si brutale, notamment dans le secteur du Bâtiment et des Travaux publics, que le ciment vient à manquer".
L'Ambassade de France, désolée, nous explique que Machin s'est interdit tout contact avec des Français pour que ses constatations ne soient pas polluées par des esprits malveillants et qu'il a même boudé l'Ambassade. Il n'était accompagné durant son long périple que d'un fonctionnaire du ministère algérien de l'Information.
Rédigé par : Yves | 24 juin 2022 à 16:25
« …la droite anti-démocratique (RN, 89 sièges) »
Rédigé par : F68.10 | 24 juin 2022 à 14:03
Pouvez-vous développer, en quelques lignes, en quoi le RN est-il anti-démocratique ?
Programme, déclarations, faits concrets, votes, etc.
Merci.
Rédigé par : [email protected] | 24 juin 2022 à 16:02
On veut nous vendre de la bagnole électrique, les politiques sont au bout, le monde est inondé de véhicules, et pourtant la bagnole électrique pollue autant que la voiture thermique.
Amis du jour conservez votre voiture essence 4 temps, demain sera un autre jour:
https://www.presse-citron.net/porsche-nouvel-investissement-de-taille-dans-lessence-synthetique/
Les politiques mentent, nous racontent des balivernes, sans tissu de transport adapté (et on en est loin), il faudra toujours Beau de Rochas pour nous déplacer.
Que la politique soit de droite ou de gauche rien n'y fait, il faut remplacer le parc automobile mondial quoi qu'il en coûte, comme dit mon voisin, faire et défaire c'est toujours travailler.
Que le moteur soit thermique ou électrique, le reste est de même conception, tout le reste, alors les politiques nous prennent pour des couillons.
Je suis favorable à la politique de la réhabilitation des immeubles, mais personne n'investira des dizaines de milliers d'euros pour un logement durement acquis, c'est le premier devoir à accomplir, plus qu'aider, financer l'immobilier parce que c'est pérenne.
Qu'on laisse faire le citoyen de la clope et du gasoil... Vous avez vu le prix d'un fer à repasser électrique sur quatre roues ?
Macron n'est pas un technicien, il ne connaît pas la culture scientifique, celle qui fait partir d'un terrain vierge et qui livre un ensemble de coronographie dernier cri, opérationnel en moins de temps qu'il ne faut pour le dire.
Ambulatoire privé, je suis resté scotché de l'organisation millimétrée, je comprends aujourd'hui que l'hôpital public est à l'agonie.
Pour la même durée d'intervention, pratiquement 4 heures séparent les deux avant d'être libéré. Je juge le technique, la compétence non, ils ont pourtant le même permis de conduire, le pilotage est différent... Pour m'étonner en matière de pilotage il en faut (pilotage de chantier est un métier aussi), mais là chapeau le service d'une clinique privée ou du moins le service concerné: conventionné secteur 1.
Nous avons affaire à des gazelles, il reste un boulot immense pour réformer l'hôpital public, année après année rien ne bouge, c'est déjà trop tard.
Winston avait une âme, rien n'est perdu ?
"Quand survient un malheur, il est tout à fait possible qu'il vous évite un malheur plus terrible encore. Et, quand vous commettez une erreur grave, elle peut vous être plus utile que la décision la mieux pesée."
Macron ne savait pas la vie, c'est un scolaire, il va maintenant apprendre à la connaître c'est un moindre mal.
Rédigé par : Giuseppe | 24 juin 2022 à 14:48
"Ils inversent totalement les rôles." -- Manuel Bompard, LFI
Rappel:
Ensemble!: 245 sièges
NUPES: 131 sièges
Non. C'est Bompard qui cherche à inverser les rôles.
Pour que la NUPES forme une coalition, il faudrait qu'ils s'allient avec la droite (LR, 61 sièges) ou la droite anti-démocratique (RN, 89 sièges).
Monsieur Bompard a du mal avec le concept de l'addition.
Monsieur Bompard ne veut pas de gouvernabilité en France. Monsieur Bompard est anti-démocrate.
Il ne suffit pas d'ânonner qu'on est républicain quand on est anti-démocrate.
Rédigé par : F68.10 | 24 juin 2022 à 14:03
@ Catoneo
"La commission d'enquête parlementaire est une foutaise, un court-circuit pour dévier le mécontentement populaire. Calmez-vous, la commission parlementaire va tout nous dire ! J'ai suivi celle de Cahuzac et celle de Benalla (Kohler, quel exploit !). Je n'ai pas perdu de temps à écouter Lallement (même sans casquette). À quelques mois de la retraite, il les méprise."
Cela pourrait être différent.
J'aime bien suivre les auditions américaines. Je n'aime pas suivre les auditions françaises.
La différence tient au fait qu'ils ont le droit de cuisiner, aux States. En France, il faut rester poli et respectueux avec Monsieur Lallement et le laisser nous expliquer.
Je ne veux pas que Lallement m'explique. Je veux que Lallement réponde point à point, de manière courte et précise, à des barrages de questions.
Je vous remets du Cahuzac ?
"Je ne peux pas vous répondre." -- J. Cahuzac.
Ah ? OK...
Rédigé par : F68.10 | 24 juin 2022 à 13:08
@ Achille 8h55
"Vous voulez imposer votre programme alors que le programme qui a obtenu la majorité par 4 tours de scrutin, c'est celui d'Emmanuel Macron ! Vous préférez l'intérêt du parti à l'intérêt du pays !"
Sauf que les électeurs avaient toute latitude pour offrir à Macron la majorité absolue qu'il attendait sans avoir fait campagne...
Ils ne l'ont pas fait et si l'Elysée avait deux sous d'intérêt pour le vote populaire, il devrait s'interroger sur les raisons qui les ont conduits, soit à rester chez eux, soit à voter pour d'autres candidats.
En démocratie, on ne commence pas par proclamer que les projets de Macron (on n'ose dire les sous-fifres élus en son nom) sont d'intérêt général. La majorité en nombre de sièges doit concevoir des législations (le moins possible de mon point de vue) amendables au sein des commissions de l'AN.
Les frustrés du pouvoir ont pris leur revanche, ce qui est logique dans le jeu parlementaire, mais en France on n'a pas l'habitude...
Rédigé par : caroff | 24 juin 2022 à 12:41
@ Michel Deluré | 24 juin 2022 à 11:37
Nous sommes bien d’accord sur ce point.
Je pense notamment à LR qui en avril dernier reprochait à Emmanuel Macron de piquer le programme de Valérie Pécresse et qui aujourd’hui, par la voix de Christian Jacob, joue les mijaurées en disant qu’il n’appliquerait pas son programme.
Il est vrai que ce dernier n’est pas le couteau le plus affûté du tiroir. :)
Rédigé par : Achille | 24 juin 2022 à 12:41
@ Achille | 24 juin 2022 à 08:55
Votre décompte est très révélateur de vos biais.
En reprenant vos nombre on arrive à un total de 447 député dont 246 de la majorité. De fait, sur cette base, Ensemble! est effectivement majoritaire.
Or, il me semble que l'Assemblée nationale comporte 577 députés et il est d'ailleurs assez surprenant de ne pas trouver sur son site Internet la composition des groupes.
En revanche, les résultats définitifs de la France entière figurent sur le site du ministère de l'Intérieur (https://www.resultats-elections.interieur.gouv.fr/legislatives-2022/FE.html). Sauf erreur de ma part, le ministère de l'Intérieur ne détaille pas encore le bilan par parti. Il accorde à :
- NUPES : 131
- Divers gauche : 22
- Régionalistes : 10
- Divers : 1
- Ensemble! : 245
- Divers centre et UDI : 7
- LR : 61
- Divers droite et droite souverainiste : 11
- Rassemblement national : 89
Il est difficile d'en tirer des plans sur la comète sauf à confirmer que monsieur Macron dispose de 245 députés contre 332, loin de la majorité absolue qui est fixée à 289. Il lui manque donc 44 députés pour atteindre cette majorité absolue perdue le 19 juin.
Vous avez par ailleurs l'art d'interpréter les commentaires de manière fort approximative, particulièrement les miens. Il est donc surprenant de lire sous votre plume : "Pour les uns c’est le Président qui doit démissionner, invoquant en mots grandiloquents la démission du Général qui avait été désavoué en 1969.
En fait, ceux qui se plaignaient hier que le Président avait une majorité absolue lors de son premier mandat, considèrent qu’il n’a plus de légitimité vu qu'il n'a plus la majorité absolue. Faudrait savoir !"
Je vous rappelle simplement que monsieur Macron tire sa légitimité, non seulement des résultats de son élection qui sont juridiquement incontestables, mais aussi du respect de la lettre et de l'esprit de la Constitution qui fixent notamment les attributions du président de la République et celles du Gouvernement dirigé par le Premier ministre.
Par ailleurs, en matière de légitimité, je ne suis pas le seul à considérer que la légitimité des élus repose en outre sur la part de l'électorat qui a réellement voté pour eux. Cela vaut pour les maires, les députés ou le président de la République. Compte tenu des taux d'abstention très élevés que nous constatons, la plupart sont effectivement "mal élus" car souvent avec moins de 20 % des inscrits. Par voie de conséquence, une grande part de citoyens en arrive à contester sur ce fondement la manière dont ils sont gouvernés.
Enfin, je souligne seulement que monsieur Macron, du fait même qu'il ne dispose plus d'une majorité absolue, ne pourra plus gouverner comme il l'a fait pendant son premier mandat. Il devra accepter que ses projets législatifs soient soumis à l'obtention d'une majorité sur chacun d'entre eux. Et c'est là la fonction même du Premier ministre, chef de la majorité, que de négocier avec tous les partis politiques pour obtenir à chaque fois une majorité, par adhésion ou abstention d'un nombre suffisant de députés. Et il me semble que le retour aux pratiques de l'Assemblée précédente, à savoir le rejet systématique des amendements apportés par le Sénat pour en revenir strictement au projet gouvernemental, ne sera plus possible.
Au bilan, monsieur Macron devra intégrer la nouvelle donne et composer avec les partis n'appartenant pas à Ensemble!.
Rédigé par : Robert | 24 juin 2022 à 12:36
@ Achille 24/06/22 08:55
« Vous voulez imposer votre programme alors que le programme qui a obtenu la majorité par 4 tours de scrutin, c'est celui d'EM ! » (Patrick Cohen).
On peut effectivement voir les choses sous cet angle et il est incontestable qu'il y a du vrai dans cette analyse, à l'exception près cependant, et qui n'est pas négligeable, du poids de cette majorité !
Certes, EM à titre personnel et le groupe Ensemble pour ses représentants à l'Assemblée, sont sortis gagnants des scrutins qu'ils affrontaient. Cela signifie donc qu'ils ont bien obtenu, l'un comme l'autre, une majorité mais vous admettrez cependant avec moi qu'une majorité ne vous confère pas les mêmes capacités d'action, les mêmes marges de manœuvre, selon qu'elle est forte, nette, sans ambiguïté ou au contraire étroite, fragile.
En revanche, les partis d'opposition ne sont pas mieux lotis, loin s'en faut, et n'ont donc à ce titre nullement à réclamer les têtes de quelque membre que ce soit de l'exécutif en place. Nous ne sommes plus à l'époque de la Révolution. Qu'ils montrent pour l'heure plus d'humilité et qu'ils réfléchissent plutôt, dans un esprit de responsabilité, à la manière d'éviter tout blocage de nos institutions dans le contexte actuel.
Rédigé par : Michel Deluré | 24 juin 2022 à 11:37
@ Marcel P | 24 juin 2022 à 08:20
Je vous ai appris un truc et aussitôt vous pinaillez bêtement en sortant une info copiée-collée qui confirme exactement ce que j'avais écrit : à savoir que la SIR (unité de la PN affectée à la police des stades), "testée" (voir la définition) en 2010 dans une seule ville et qui s'est étendue par la suite (progressivement) à certaines grandes agglomérations, est effectivement d'apparition récente.
Quant à l'expérience en Seine-Saint-Denis, ce ne fut justement qu'une expérience.
Rédigé par : Axelle D | 24 juin 2022 à 11:32
« Le Front républicain est apparu de plus en plus comme une offense à une démocratie honnête et transparente, l'anti-macronisme l'ayant "liquidé" le 19 juin. » (PB)
Il faut tout de même reconnaître que ce prétendu front républicain, ourdi par des officines pour museler une partie de l'électorat supposé mal voter, est un véritable scandale.
Ainsi, en France, alors que tous les donneurs de leçons de démocratie et toutes les ligues de vertu nous serinent l'air de la lutte contre l'exclusion à tout propos et souvent hors de propos, un ostracisme quasi généralisé a été imposé comme s'il allait de soi et nous en avons même parfois des retombées fétides dans certains commentaires sur ce blog.
Il serait temps que cette atteinte cynique à la liberté, à l'égalité et à la fraternité de la part de malfaisants qui s'abritent derrière ces notions pour les fouler aux pieds disparaisse une fois pour toutes, et pas seulement du paysage électoral.
Rédigé par : Exilé | 24 juin 2022 à 11:05
@ F68.10 | 24 juin 2022 à 01:07
La commission d'enquête parlementaire est une foutaise, un court-circuit pour dévier le mécontentement populaire. Calmez-vous, la commission parlementaire va tout nous dire !
J'ai suivi celle de Cahuzac et celle de Benalla (Kohler, quel exploit !).
Je n'ai pas perdu de temps à écouter Lallement (même sans casquette). À quelques mois de la retraite, il les méprise.
Rédigé par : Catoneo | 24 juin 2022 à 10:36
@ Claude Luçon
@ Marcel P
Les Cerfs-volants - Chapitre XIX
à propos de l'Allemand (Hans) :
"C’était toute la supériorité dédaigneuse, héréditaire comme la vérole, de ceux qui tenaient de naissance le privilège de mépriser."
J'aime beaucoup. Ceci aussi :
"Tad, qui venait d’avoir dix-neuf ans et souffrait de se trouver à ce carrefour d’âge où la virilité aspire déjà à des accomplissements que l’adolescence interdit encore, évoquait la guerre perdue des républicains espagnols contre Franco, avec une passion dans la voix qui devait être celle des compagnons de Byron ou de Garibaldi. Mme Bronicka l’écoutait avec consternation, en triturant les miettes de pain sur la table. Que son fils se laissât aller à une pareille ferveur pour la mémoire d’une Catalogne où les anarchistes avaient dansé dans les rues avec les momies des religieuses déterrées, ne faisait que confirmer à ses yeux, ainsi qu’elle nous le répétait, l’influence néfaste exercée sur la jeunesse par Picasso, car il ne faisait pas de doute pour elle que toutes les horreurs qui avaient eu lieu en Espagne étaient plus ou moins directement son œuvre. Cela avait commencé, nous dit-elle, de cet air que Tad appelait « définitif », avec les surréalistes."
Extra.
Autre chose : j'ignorais le nom de James Jones et par conséquent qu'il eût cette dimension.
Merci.
Rédigé par : Pierre Durand | 24 juin 2022 à 08:56
Petit rappel :
LR 61 voix
NUPES = LFI 73 + PS 28 + EELV 22 + PCF 12 + DVG 5 = 140 voix
Ensemble = Renaissance 171 + MoDem 48 + Horizon 27 = 246 voix.
On notera que le parti Renaissance à lui seul a plus de voix que le groupe NUPES.
Mais qu’importe ! Cela fait deux mois aujourd’hui qu’Emmanuel Macron a été réélu et un peu plus d’un mois qu’Élisabeth Borne a été nommée Première ministre et déjà certains ténors de l’opposition, (pas des plus fufutes, il est vrai) réclament leur démission.
- Pour les uns c’est le Président qui doit démissionner, invoquant en mots grandiloquents la démission du Général qui avait été désavoué en 1969.
En fait, ceux qui se plaignaient hier que le Président avait une majorité absolue lors de son premier mandat, considèrent qu’il n’a plus de légitimité vu qu'il n'a plus la majorité absolue. Faudrait savoir !
- Pour les autres la Première ministre doit démissionner au motif que c’est une tradition après les élections législatives. Ce qu’elle a fait, mais le Président l’a refusé.
Qu’à cela ne tienne, J-L Mélenchon et quelques autres considèrent qu’elle n’est plus représentative de la nouvelle Assemblée nationale et doit se soumettre à un "vote de confiance".
Depuis quand ce sont les députés qui désignent le chef du gouvernement ?
Si l’opposition veut espérer disposer de la confiance des Français, la seule qui compte, il serait temps qu’elle change d’attitude. C'est le moins de ce que l'on soit en droit d'attendre de représentants du peuple.
Peut-être y aura-t-il alors moins d'abstentionnistes !
Comme l’a fait remarquer Patrick Cohen à Aurélien Pradié, dans l’émission C à vous : "Vous voulez imposer votre programme alors que le programme qui a obtenu la majorité par 4 tours de scrutin, c'est celui d'Emmanuel Macron ! Vous préférez l'intérêt du parti à l'intérêt du pays !"
Tout est dit !
Rédigé par : Achille | 24 juin 2022 à 08:55
Infos Axelle D « Exception faite en province où quelques policiers appartenant à une nouvelle unité dénommée SIR sont chargés... » du niveau de ses infos sur les GIR.
« À l'occasion du match de championnat Lyon-Nice du 27 février 2010, la DDSP du Rhône a testé, pour la première fois en France, une unité spécifique qui permet de renforcer la sécurité dans les stades de football, en luttant notamment contre les fauteurs de troubles qui empoisonnent l'univers du ballon rond. Cette unité, la section d'intervention rapide [...] La création de ces SIR s'inspire d'une expérience qui avait été menée en Seine-Saint-Denis [...] L'expérience a duré dix ans ».
https://www.interieur.gouv.fr/Archives/Archives-des-actualites/2010-Actualites/SIR-dans-les-stades
En clair, le nouveau truc d'Axelle D. existe depuis 12 ans à l'échelle de la France et 22 ans à l'échelle de la Seine-Saint-Denis. Que des infos de qualité.
Rédigé par : Marcel P | 24 juin 2022 à 08:20
Avec le Chef Nupeste les jours de la Paulice sont comptés. Plus de flics, les passants dans la rue ne seront plus flingués. Plus de KGB, de Stasi, de Gestapo, de police politique, le marxisme c'est fini ni ni.
Rédigé par : Bill Noir | 24 juin 2022 à 08:20
@ Axelle D
"La police et la gendarmerie nationale se tiennent donc pour l'essentiel en périphérie et ne peuvent intervenir sur le "territoire" affecté aux stadiers qu'en cas de grave dérive ou émeute, c'est-à-dire quand la pagaille est généralisée, devenue incontrôlable et qu'il faut (nécessairement) cogner ou balancer du lacrymo pour repousser les émeutiers et rétablir l'ordre! C'est pourtant facile à comprendre !"
Cela ne disculpe pas la police de ses méthodes qui sont d'un autre âge comparativement à ce qui se fait chez nos voisins. Cela ne disculpe pas le comportement de Didier Lallement qui a tout fait pour ignorer la question de cette comparaison avec nos voisins, qui lui a été posée lors de son audition au Sénat. L'art de répondre à la question sans y répondre, en se retranchant derrière son statut de haut fonctionnaire pour exiger du calme de la part des gens qui l'interrogent... c'est là qu'on voit la connivence vis-à-vis de la haute administration: incapable de les passer sur le gril dans une audition comme on le fait au pays du nazisme antipoutinien: les États-Unis.
Ces auditions au Sénat ne servent à rien si on empêche les gens de pousser Lallement jusque dans ses retranchements. Là, Lallement a monopolisé la parole. La tchatche, la tchatche, le lustrage des fonctionnaires sous ses ordres, les regrets, le blabla, etc. La logique, dans une telle audition, serait que les gens qui questionnent doivent parler au moins sinon plus que le bonhomme qui passe sur le gril. Là, c'est une opération de com' publique. Quand Zuckerberg passe devant le Sénat aux States, il fait moins le mariole que Lallement...
Et tout cela ne change rien au fait que la police ne s'est pas comportée correctement.
Même s'il y avait eu des faux billets, et même si les stadiers jouent perso.
Et il n'y a pas d'excuses: si les autorités publiques jugent que la police a à intervenir, les stadiers ont à obtempérer. À ma connaissance, les stadiers n'ont pas cogné sur les policiers.
Un peu facile de rejeter la faute sur les stadiers.
Et c'est le politique qui a voulu cette finale à Paris plutôt qu'à Saint-Pétersbourg. Il faut assumer un peu, quand même.
Ce que Monsieur Lallement ne fait pas.
Faudrait envoyer nos sénateurs en stage aux États-Unis pour qu'on leur explique qu'un "exercice de contrôle" a le droit d'être un peu punchy...
Là, c'est de la guimauve. Du marshmallow. Aucun punch.
Là, c'est Lallement qui fait un cours magistral. Ce n'est nullement Lallement qui passe sur le gril. La logique d'un "exercice de contrôle" est ici donc inversée.
Rédigé par : F68.10 | 24 juin 2022 à 01:07