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09 juin 2022

Commentaires

F68.10

@ Denis Monod-Broca
"Votre frère était Caïn et vous étiez Abel si je comprends bien. Le regrettez-vous ? Auriez-vous préféré l'inverse ?"

Le seul Abel que je connaisse, c'est dans les Chevaliers du Zodiaque, personnage dont j'appréciais particulièrement la simplicité du thème musical à la harpe.

Blague à part: non. Vous ne comprenez pas, c'est parce que les gens qui pensent œuvrer à la concorde ressassent ce genre d'idioties bibliques que des situations de ce type restent coincées dans les limbes de la stupidité: "Vous êtes Caïn, il est Abel" ou l'inverse, et... hop !... on dit un truc "intelligent", et on arrête de réfléchir. Et la situation empire pour rien jusqu'à ce que je me fasse menacer d'internement à vie pour (entre autres multiples idioties de type similaire) ce type de sombres et idiotes histoires.

Je ne souhaite ni être Caïn ni être Abel. Seulement moi. Et souhaite donc qu'on cesse d'enkyster des situations absurdes dans un fatalisme d'inspiration biblique.

Et c'est exactement la même situation face à Poutine. "Il est violent. Je suis violent." Alors on lève les bras au Ciel, on ne fait rien, et le pire arrivera à force de tenter de le conjurer en suppliques inopérantes plutôt que de prendre les devants et d'assumer la nécessité de la force militaire. Non pas pour aller égorger les Russes par "vengeance mimétique". Mais simplement pour déployer la force aux frontières, mettre un terme à l'agression et installer un rapport de force garant de la réouverture d'un dialogue intercivilisationnel avec une civilisation qui n'en veut absolument pas et à qui il faut l'imposer. Par la force.

Mettre un terme à l'agression. Plutôt que de l'encourager en s'imaginant plus violent que le réel violent, qui, lui, abusera de votre charité chrétienne mal placée.

La force, ce n'est pas la "vengeance". C'est l'affirmation de règles de comportements qui garantissent la paix: la civilisation. Sinon, ce n'est pas la force mais la stupidité. Car la force aveugle, ce n'est pas la force. Polyphème est aveugle, sa force est aveugle, et c'est l'incarnation de la sauvagerie dans la stupidité. Nullement de la force, qui ne doit être employée qu'au travers d'une pratique du discernement moral. Et qui doit être employée quand il le faut. C'est-à-dire: maintenant.

"En affirmant la force sur laquelle seule il compte et en reniant l'autorité et la garantie divines, Polyphème répond, sans s'en apercevoir, au désir de savoir initial d'Ulysse: puisqu'il ne respecte pas les lois qui règlent les rapports entre civilisés, le Cyclope appartient au monde du sauvage. [...] La déception du Cyclope est désormais sans effet. Le sommeil provoqué par le vin de Maron réduit le monstre à l'impuissance. Son savoir et son pouvoir ne sont plus qu'apparents, ils sont à la merci du savoir et du pouvoir réels d'Ulysse. Ils vont subir, au travers de la réalisation des déceptions préparées [...] une succession de négations. Le pouvoir du Cyclope est d'abord anéanti par la puissance enivrante du vin de Maron, puis par le pouvoir de l'épieu chauffé au rouge qui l'aveugle. Son savoir est ensuite nié dans la séquence où les Cyclopes, accourus aux cris poussés par leur congénère, repartent en apprenant de la bouche du monstre qu'il a été aveuglé par "Personne". En même temps, les traits de sauvagerie du Cyclope, eux aussi, se retournent contre lui: les Cyclopes vivant chacun pour soi, aucun ne se porte réellement à son aide. Dans ce monde sauvage où les relations de civilité n’existent pas, il n'y a pas de place pour un adjuvant ! Par contre, Polyphème reconnaît qu'il a été vaincu par la ruse et non par la force; Ulysse lui-même attribue également à son intelligence technique sa victoire sur le Cyclope." -- Claude Calame, Il Mito Greco, 1973, pp. 369-392.

Le monde a bel et bien besoin d'hommes vils. Car ce sont les hommes vils qui empêchent des hommes bien plus vils encore de propager la sauvagerie sous des airs doucereux.

C'est ce qui se passe actuellement à l'Est. Et vous ouvrez les bras grand ouverts à ces hommes particulièrement vils. Je suis donc fier d'être un homme vil, qui sait pourquoi il est vil, et pourquoi il prône le vil recours à la force dans ce genre de situations: parce qu'il a trouvé bien plus vil que lui.

Pour vous répondre: je me moque d'être Caïn ou Abel. Je condamne les gens qui rendent la situation de Caïn et Abel invivable jusqu'au meurtre plutôt que de permettre à Caïn ou Abel de prendre la poudre d'escampette et de vivre tranquille, loin l'un de l'autre. Ce que les religieux, aux sens formel ou informel du terme, empêchent en sacralisant la famille. De la même manière que les mêmes modernes religieux, au sens formel et informel du terme, prônent le pacifisme béat face à une violence russe qui ne montrera aucune reconnaissance envers d'éventuels gestes que nous ferions au nom d'une paix à bâtir. Pacifisme qu'ils prônent afin d'acheter l'espérance au prix de l'illusion et d'ainsi prouver leur bonté...

Ils vous le disent, la bande à Poutine, que leurs objectifs ne seront pas remis en cause par de tels gestes éventuels de bonne volonté ; et vous, vous ignorez ces incessantes déclarations. Parce que vous avez une dent contre les Américains que vous n'assumez pas. Qui se manifeste en prônant la soumission aux Russes et la rébellion face aux Ricains tout en prétendant jouer le rôle de l'agneau. Quitte à vous faire bouffer. Par les Russes. Pas par les Ricains. Au nom du gaullisme.

C'est frappadingue.

Les vrais pacifistes, comme Russell, sont pacifistes dans la mesure où leur pacifisme est passé au tamis critique de leur conséquentialisme: un pacifisme qui a de mauvaises conséquences est un mauvais pacifisme.

Il y a le bon chasseur et le mauvais chasseur.
Il y a le bon pacifiste et le mauvais pacifiste.

"Nous pourrions tout autant envoyer une délégation de Quakers auprès de l'Etna pour lui demander de ne pas entrer en éruption." -- Russell au sujet des mauvais pacifistes, lettre à Ottoline Morell, juin 1915, dans Vellacott, 1980.

Être pacifiste, en 1915, c'était refuser de servir.
Être pacifiste, en 2022, c'est armer l'Ukraine et la Lituanie.

Denis Monod-Broca

@ F68.10

Votre frère était Caïn et vous étiez Abel si je comprends bien. Le regrettez-vous ? Auriez-vous préféré l'inverse ?

F68.10

@ Denis Monod-Broca

"Vous écrivez « C'est effectivement le moment de cogner comme un sauvage pour préserver la paix dans le monde » et pourtant vous ne vous rendez pas à compte du mécanisme qui, par le biais de vos émotions, vous entraîne, à votre insu - exactement comme il entraîne ceux que vous accusez d’être des sauvages - dans un combat insensé."

Non, Denis. Le coup de symétrique et du miroir, cela a ses limites. On ne peut pas abdiquer face à des valeurs fondamentales qu'il convient de défendre bec et ongles.

Ce n'est pas ici de l'"émotif". C'est la nature des enjeux qui l'impose.

Enjeux: 1. Inviolabilité des frontières 2. Refus déterminé du chantage nucléaire pour protéger une agression 3. Refus de protéger l'internationale totalitaire dont Messieurs Poutine et Xi sont présidents et secrétaire général au prétexte de son "sentiment d'insécurité" 4. Défense de la démocratie et des droits de l'homme non seulement en Russie mais surtout chez nous où ce sont des valeurs qui s'étiolent (sous les coups de boutoir à la fois du RN qui n'en a cure et des gauchistes qui les instrumentalisent, ce dont Poutine se réjouit) 5. Défense d'une politique de puissance du monde libre dans son ensemble, ce qui passe par un soutien affirmé à l'industrie de la défense, à nos forces militaires (tant qu'elles acceptent un contrôle civil, sinon non...) et à la liberté de circulation sur les mers au motif du commerce (sans même parler de la question énergétique...) 6. Défense et réforme du rôle de l'ONU pour couper l'herbe sous le pied à Poutine et à Xi qui veulent en faire disparaître toutes les règles pour installer la sauvagerie au prétexte de multipolarité (ce que vous appelez le "gaullisme") et de colonialisme raciste de l'ONU (la thèse de RT, je vous le rappelle: Juifs = Illuminati = ONU = Occident = Nazis, discours qui plaît aux bronzés du monde entier, mais dont ils seront les premiers à faire les frais, comme lorsque le grain ukrainien ne leur parvient plus parce qu'ils jouissent de voir Poutine cogner du Blanc à leur place).

Ce sont des raisons bien pesées, bien pensées, qui ne relèvent pas de l'émotif, et qui légitiment une politique extrêmement ferme face à Poutine.

Vous, vous avez manifestement un faible pour les réels violents: vous leur passez tout sous prétexte d'une concorde fantasmée et illusoire dont ils se moquent en se payant votre poire. Pas moi.

Je sais que ce sont là des brutes qui se comportent comme des gamins odieux en s'attendant à ce que nous soyons "les adultes", forcément "raisonnables", "constructifs", à l'échine souple, afin justement de tout se permettre.

La politique du "c'est la faute des deux", i.e. la vôtre, c'est comme cela que j'ai été éduqué. Et c'est pour cela que je me suis fait cogner toute mon enfance par mon frère: c'était toujours la faute des deux, et donc moi qui n'était jamais suffisamment sage. La seule chose à quoi cela a aboutit, Denis, c'est qu'il s'est toujours cru autorisé à la violence au prétexte que je me refusais à rendre les coups (mon éducation) et qu'on lui passait tout (son éducation), vu que c'est la faute des deux mais, curieusement, toujours d'un en particulier. Celui qui se plaint le moins, en l'occurrence. Celui qui chouine le plus voit sa violence légitimée. C'est comme cela que ce chantage moral fonctionne.

C'est comme cela que Poutine fonctionne: la chouinerie pendant 20 ans, puis le passage à l'acte, "légitimé" moralement par un dégueulis de chouinerie sur la chute de la puissance russe (comme si c'était la faute des Occidentaux si l'URSS s'est effondrée sous le poids de son insondable conner*e...).

Le pacifisme, cela ne marche donc pas. La paix, cela se construit. Par la violence. Envers ceux qui refusent la paix en jouant le jeu malsain tu "c'est ta faute, t'es pas gentil" et en se trouvant les rationalisations les plus grotesques pour légitimer leur violence tout en la niant aux autres. Ce que fait Poutine.

Nous avons été trop gentils. Beaucoup trop gentils. Et nous avons des gens, vous, par exemple, qui nous reprochent encore maintenant de ne pas être assez gentils.

C'est fini. Il faut militariser fermement la frontière avec la Russie. Avec la Finlande dans l'OTAN, Poutine aura du souci à se faire: une large part de la force nucléaire russe est en Carélie et dans le coin, une région difficile d'accès, avec une logistique tenue par des routes facilement accessibles militairement depuis la frontière finlandaise. La neutralité finlandaise donnait une sécurité au déploiement de la force nucléaire en Carélie et du côté de Mourmansk, ce qui constitue la zone qui a probablement la plus forte densité d'armes nucléaires au monde. Avec la Finlande dans l'OTAN et laissant tomber sa neutralité, le rapport de force sur ce front change.

Poutine veut jouer au jeu de celui qui se dégonflera en premier. Jouons. Pour lui faire comprendre que c'est un jeu dangereux et stupide. C'est le moment de l'éduquer comme on le ferait d'un sale gosse. La violence, ça sert à cela.

Ce n'est pas ici une question d'émotivité, mais de violence assumée en vue de buts dont on s'assure de leur moralité intrinsèque.

Et c'est ce que vous ne parvenez pas à vous résoudre à faire: des arbitrages moraux. Votre rhétorique du "ce sont les deux qui sont violents" sert justement à vous défausser de votre responsabilité de membre d'une démocratie: réfléchir rationnellement aux concepts de justice et de violence nécessaire en matière, entre autres, de politique étrangère.

Cela ne sert à rien de voter si vous abdiquez cette responsabilité essentielle: réfléchir sérieusement aux conditions de la violence non seulement légitime mais aussi nécessaire. Et assumée. Voire revendiquée.

Ce qu'on appelle parfois la guerre.

À Poutine de voir s'il veut la guerre totale. Le choix est entre ses mains. Et ce choix, c'est le sien. Pas le nôtre. Et ce n'est surtout pas le nôtre au prétexte de "mimétisme" ou je'n'sais'quoi.

Vous êtes prêt à parier que Poutine n'attaquera pas en zone baltique ? Votre pacifisme est prêt à vous pousser à prendre des paris aussi insensés ? Vous aimez jouer à la roulette russe ? Si oui, vous avez tort.

Il faut militariser fermement la frontière avec la Russie. Et ne pas oublier le danger chinois. Ne pas se laisser distraire.

Denis Monod-Broca

@ Marcel P

Vous ne semblez pas faire la différence entre la justice des juges et la justice des justiciers.

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@ F68.10

Vous écrivez « C'est effectivement le moment de cogner comme un sauvage pour préserver la paix dans le monde » et pourtant vous ne vous rendez pas à compte du mécanisme qui, par le biais de vos émotions, vous entraîne, à votre insu - exactement comme il entraîne ceux que vous accusez d’être des sauvages - dans un combat insensé.

F68.10

@ lucas
"Demandez à ceux qui ont perdu un proche ou qui sont blessés s'ils estiment que Salah Abdeslam est humain."

Question de définition.

"Platon avait défini l'homme un animal à deux pieds sans plumes, et cette définition avait fait fortune. Diogène pluma un coq et le porta dans l'école du philosophe, en disant: « Voilà l'homme de Platon; » ce qui fit ajouter à la définition: à larges ongles." -- Diogène de Laërte (Cilicie), Vie et doctrine des philosophes de l'Antiquité, livre 6, chapitre 2, paragraphe 40, traduit par Charles Zévort en 1847.

"Quelles que soient ses motivations religieuses ou guerrières, elles sont dépourvues de sens, de justification, d'humanité. Pourquoi s'en prendre à des innocents ? Sa logique est nulle."

Ben... si c'est vraiment vrai de chez vrai que trucider des infidèles garantit une place au Paradis et que le critère de la morale, c'est la parole de Dieu, c'est alors parfaitement logique. Et aussi parfaitement naze.

Sa logique est effectivement complètement nulle. Ne serait-ce que parce qu'elle est incohérente: paraît-il qu'il est encore en vie parce qu'il ne voulait pas s'en prendre à des innocents ou un truc du genre. Quand on prépare un truc comme cela, l'hésitation du dernier moment... comment dire... incohérent. Illogique.

"L'ultime interrogatoire de Salah Abdeslam avait débuté mercredi en début de soirée devant la cour d'assises spéciale de Paris et s'était poursuivi jeudi. Il s'est achevé vendredi après-midi avec les questions de sa défense. Le principal accusé a maintenu tout au long de ces trois jours qu'il devait se faire exploser dans un bar du XVIIIe arrondissement de Paris, mais avait "renoncé" sur place, à la vue de ces jeunes qui lui ressemblaient et s'amusaient." -- DH Net & AFP, 15.04.2022.

Réaction tout à fait crédible. Ce qui amène au constat suivant: nos terroristes manquent quand même de motivation. Peut "mieux" faire... Recalé...

Tout cela ne change rien au fait qu'il serait tout à fait impossible de laisser Monsieur se balader comme si de rien n'était du côté du Bataclan et de Charonne, mon ancien quartier. (J'avais mes habitudes au Café Charbon Mazout.)

Même si on souhaitait être d'une charité chrétienne à toute épreuve, rien que pour sa sécurité, ce Monsieur doit être enfermé. Même si on l'innocentait, il faudrait le mettre en milieu fermé. Le syndrome Ezra Pound en somme (toute proportion gardée).

Sa logique était complètement naze. Zéro pointé.

Reste à savoir comment les victimes vont surmonter cela, si jamais elles y arrivent. Parce que le sort d'Abdeslam est connu d'avance.

Ce que je regrette, par contre, c'est que le procès ne soit pas à la fois filmé et diffusé. (Il est certes filmé mais pas diffusé.)

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@ Marcel P

"N'avez-vous pas remarqué que, dans tous les conflits, chacun accuse toujours l'autre d’être l’agresseur ?" -- Denis

"La psychologie et l'histoire de bazar qui n'a pour seul objet que d'ignorer cet élément factuel de base me passent au-dessus de la tête." -- Marcel

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Moi, on m'a fait le coup du "mais si, c'est aussi ta faute !!" toute ma vie. Des décennies de lavage de cerveau. Maintenant, je le sais: "Non, ce n'est pas ma faute. C'est la tienne."

Cette psychologie de bazar ne me passe pas du tout au-dessus de la tête. Mais passe bien pile-poil au centre de mon champ visuel.

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@ Denis Monod-Broca

"Pour éviter une aggravation du conflit, il n’y a qu’une chose à faire : armer les Ukrainiens afin qu’ils puissent repousser l’ennemi." -- Timothy Snyder

Monsieur Tymothy Snyder a parfaitement raison. Notre sécurité collective dépend de notre capacité à juguler cette agression de la manière la plus ferme et la plus rapide possible. Si jamais les Ukrainiens ne repoussent pas les Russes, les choses qui se passent déjà, déportations comprises, vont s'aggraver et on donnera un blanc-seing à Poutine pour taquiner les pays baltes.

Il convient justement de juguler Poutine en Ukraine, non seulement pour l'Ukraine mais aussi pour éviter de donner le feu vert à Poutine pour l'élargissement de son conflit sur le territoire de l'OTAN et dans la zone balte. Occuper les Russes, c'est préserver la paix ailleurs en Europe de l'Est. Écraser les Russes, c'est préserver la paix dans le monde en disant non à toute forme d'agression territoriale démultipliée par le chantage à l'arme atomique. Corée du Nord. Chine. Pakistan. Iran.

C'est effectivement le moment de cogner comme un sauvage pour préserver la paix dans le monde. C'est bien là le choix devant lequel Poutine nous met.

lucas

Pour cette avocate, quelle notoriété maladroitement acquise !
Demandez à ceux qui ont perdu un proche ou qui sont blessés s'ils estiment que Salah Abdeslam est humain.
Quelles que soient ses motivations religieuses ou guerrières, elles sont dépourvues de sens, de justification, d'humanité. Pourquoi s'en prendre à des innocents ? Sa logique est nulle.
Pour ma part, j'aurais préféré un avocat commis d'office.

GERARD R.

@ Marcel P | 10 juin 2022 à 12:30

Si vous n'étiez pas aussi allergique au bon sens, vous auriez compris que ma question de savoir qui paie les avocats des truands, des terroristes et des pédophiles, bref de la pire racaille, est justifiée par le fait que les victimes, elles, elles n'y coupent pas ! Jamais ! Et que les honoraires des honorés confrères des pénalistes en question, sont bel et bien adressés et sans coup férir, aux victimes. Toujours aux victimes, Môssieu, je-sais-tout... Vous avez dit : égalité des chances ??

Marcel P

@ Denis Monod-Broca
« C’est bien ça le drame, on juge et donc ensuite on fait comme vous le sous-entendez, c’est-à-dire qu’on trouve légitime de châtier ceux qu’on a jugé coupables. « On ne peut tout de même pas ne rien faire » dit-on en général en pareille occasion. Et ainsi le mal se répand. »

Je ne le sous-entends pas, je l'affirme. Il est légitime d'écarter ceux qu'on a jugé coupables, de protéger autrui de leur malfaisance.
Une société qui ne défend pas ceux qui la composent n'est pas une société.

« N’avez-vous pas remarqué que, dans tous les conflits, chacun accuse toujours l’autre d’être l’agresseur ? Les deux camps étant ici, non pas bien sûr l’Ukraine et la Russie, mais les USA et la Russie. Et qui sont désormais lancés, vous ne le nierez pas, dans une escalade infernale. »

Lorsqu'une femme se fait violer par un inconnu dans la rue et qu'il prétend ensuite qu'il a été agressé par sa tenue affriolante et ses moeurs dépravées d'Occidentale, la situation reste simple à mes yeux. Il y a un agresseur et une agressée, à l'origine un acte positif (une action, pas une omission) d'agression.

La psychologie et l'histoire de bazar qui n'a pour seul objet que d'ignorer cet élément factuel de base me passent au-dessus de la tête.

« À propos, dans une interview récente au Monde, Timothy Snyder, éminent historien américain, dit ceci : « Pour éviter une aggravation du conflit, il n’y a qu’une chose à faire : armer les Ukrainiens afin qu’ils puissent repousser l’ennemi. ». Autrement dit : pour ne pas aggraver le conflit, aggravons le conflit, contre l’escalade un seul remède, l’escalade... À son insu, il décrit là à la perfection le mécanisme infernal qui est à l’œuvre en Ukraine, mécanisme que Clausewitz nomme la « montée aux extrêmes » et dont nous sommes à la fois les jouets et les acteurs. »

Je pense que vous n'êtes pas d'accord avec Snyder sur ce que signifie « aggraver le conflit ».
La Russie pratiquant manifestement les horreurs qu'elle a commises si souvent au cours du siècle passé, sans jamais être jugée (tiens, on revient au premier point), déportations, tortures et assassinats en masse, l'invasion complète de l'Ukraine peut être considérée comme la situation la plus dramatique possible.

Si vous êtes prisonnier d'Einsatzgruppen qui vous mènent, avec femmes et enfants, en ligne devant une fosse déjà pleine de cadavres, face à une MG34, est-ce que si vous tentez de fuir en donnant un coup de tête au soldat à côté de vous, vous aggravez la situation ?

Denis Monod-Broca

@ Marcel P
« Donc personne ne juge personne, personne ne fait rien »

C’est bien ça le drame, on juge et donc ensuite on fait comme vous le sous-entendez, c’est-à-dire qu’on trouve légitime de châtier ceux qu’on a jugé coupables. « On ne peut tout de même pas ne rien faire » dit-on en général en pareille occasion. Et ainsi le mal se répand.

« En Ukraine, "n'alimentons-nous pas un épouvantable conflit", donc en fait ceux qui attaquent sont aussi innocents que ceux qui se défendent »

N’avez-vous pas remarqué que, dans tous les conflits, chacun accuse toujours l’autre d’être l’agresseur ? Les deux camps étant ici, non pas bien sûr l’Ukraine et la Russie, mais les USA et la Russie. Et qui sont désormais lancés, vous ne le nierez pas, dans une escalade infernale.

À propos, dans une interview récente au Monde, Timothy Snyder, éminent historien américain, dit ceci : « Pour éviter une aggravation du conflit, il n’y a qu’une chose à faire : armer les Ukrainiens afin qu’ils puissent repousser l’ennemi. ». Autrement dit : pour ne pas aggraver le conflit, aggravons le conflit, contre l’escalade un seul remède, l’escalade... À son insu, il décrit là à la perfection le mécanisme infernal qui est à l’œuvre en Ukraine, mécanisme que Clausewitz nomme la « montée aux extrêmes » et dont nous sommes à la fois les jouets et les acteurs.

« Cette générosité est à vomir »

Je vous laisse la responsabilité de cette drôle de phrase.

Pierre Durand

@ Exilé | 10 juin 2022 à 09:36
"Quand un loup fait un carnage dans une bergerie, c'est dans sa nature, il a été programmé pour cela, mais le principal fautif n'est-il pas aussi le berger qui n'en a pas sécurisé les accès et assuré la garde ?
Enfin, quand nos ancêtres avaient quelques raisons de se plaindre des activités des Sarrasins, leur premier réflexe était-il d'organiser un procès ?"

Une image. Une référence historique. Tout est dit. Le bonheur de l'expression. La littérature. Bravo.

Il paraît qu'ici on comprend tout à demi-mot, alors j'arrête là.

Marcel P

@ Exilé
"De plus, comment ne pas admettre que l'horreur du Bataclan a été rendue possible aussi et surtout par une quarantaine d'années d'erreurs d'appréciation, d'ignorance, d'idées reçues et de rigidités dogmatiques"

C'est vrai. C'est le cas. Pour autant, c'est facile de juger après la guerre, de faire le constat des erreurs commises.

"Enfin, quand nos ancêtres avaient quelques raisons de se plaindre des activités des Sarrasins, leur premier réflexe était-il d'organiser un procès ?"

Faut-il croire que tout était alors génial, exemplaire, modèle à suivre ? On peut ressortir le Malleus Maleficarum, dans la foulée, non ?

Et sinon, maintenant, on fait quoi ? On proclame que les coupables sont irresponsables ? Et ensuite ? La question n'est-elle pas de savoir ce qu'on fait désormais ?

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@ GERARD R.
"Encore un grand procès retentissant, qui va mettre en scène tellement de monde, portant titres ronflants, que cela va encore déboucher sur le néant.
[...] Et seuls les idiots peuvent en attendre quelque chose, qu'eux-mêmes seraient bien en peine de définir. "

Donc tous les complices, ceux qui ont réellement contribué à rendre possible cette action (pas par incapacité d'agir mais par volonté d'agir), eux, peu importe, ils rentrent chez eux en paix ? C'est tellement plus malin et au-dessus de la mêlée.

"qui paie(nt) les baveux pénalistes, chargés non pas de la défense de leur assassin de client, mais bien de leur obtenir l'impunité, la plus totale possible ? Mais il semblerait que, bien-pensance oblige, cette simple question soit jugée... inconvenante..."

Ce n'est pas une question inconvenante, c'est une question puérile digne d'un enfant qui n'a pas encore atteint l'âge de raison.
Il va de soi que le rôle d'un avocat d'une personne coupable est toujours d'obtenir leur impunité totale ou partielle. C'est le principe même.

Florestan68

Cher Philippe Bilger,

Je dois faire amende honorable.

Je pensais que les exactions des hordes de voyous de banlieue au Stade de France (pas d'images des violences opportunément effacées par les responsables du SDF) et surtout la sortie anti-républicaine de JLM sur la police allaient être préjudiciables à la NUPES.

Les derniers sondages nous montrent qu'il n'en est rien.

Voilà qui confirme ce que je disais tantôt, c'est à dire que le Grand Remplacement est plus avancé qu'on ne le prétend.

Les banlieues, qui jusqu'alors ne votaient jamais, ont trouvé un représentant (un magnifique idiot utile) qui incarne leur désir de conquête religieuse et idéologique.
Une mobilisation qui est mise en exergue par l'abstention générale propre à ce type d'élection, renforcée par le refus massif du choix entre Macron et Mélenchon.

Voilà qui confirme aussi que l'endoctrinement "progressiste" que subissent les lycéens et les étudiants depuis quelque temps produit aujourd'hui son plein effet.

Comment expliquer autrement que près d'un Français sur trois serait prêt à voter pour un programme anti-républicain et désastreux sur le plan économique ?

Ce qui s'apparentait à une blague (la NUPES) il y a un mois devient sérieux.

De l'autre côté, MLP, qui avait la main avec ses 42 % au 2e tour, a lamentablement laissé passer l'occasion d'être au centre du jeu pour des raisons égoïstes : ne surtout pas mettre le pied à l'étrier à Zemmour.

Elle avait l'occasion de frapper un grand coup : elle a fait une campagne de perdante.

Qu'on se rassure, elle va fêter la création d'un groupe en prétendant que c'est une grande victoire.

Pas sûr néanmoins que les militants cocus acceptent que leur accession au 2e tour ne se transforme en nouveau fiasco largement évitable, uniquement par refus d'alliance indispensable au vu du type de scrutin : 100 à 200 députés étaient à portée de main !!

Un LR pourtant largement macronisé tirera néanmoins son épingle du jeu.

Bon week-end à vous.

Michel Deluré

Nous ne pouvons hélas nier que SA soit humain, sans perdre cependant de vue que ce terme peut recouvrir le meilleur comme malheureusement le pire. Et avec SA c'est bien du pire qu'il s'agit.

Humain est notre étiquette à tous et rien n'empêche d'être humain tout en étant la pire des brutes épaisses, sauvages ! L'Histoire elle-même nous fournit maints exemples d'êtres qualifiés d'humains et s'étant cependant illustrés dans l'art de commettre les pires barbaries.

Alors, en ce domaine, méfions-nous de l'ambiguïté du vocable « humain » et sachons l'utiliser à bon escient !

Aliocha

Eh bien, dimanche, vous voterez, ou pas, et ainsi serez à la hauteur, ou pas, du destin national qui saurait assumer son universalité, ou pas, à savoir incarner, ce qui ne dépend que de nous, la présence ineffable de l'absent en nos cœurs apaisés, bon choix Madame, bon choix Monsieur.

Le fils comme le petit-fils du bon Françoué entretiennent l'héritage machiavélique du "ce qui est bon pour moi politiquement est bon pour le pays", et le succès de Mélenchon est à mettre au crédit de Macron, usant de la feinte du florentin pour casser la droite aux mille morceaux de ses atermoiements face à Le Pen, malgré les rodomontades de Bertrand qui affirme que tout à coup il pourrait effectuer les réformes que les pseudo-gaullistes ont reportées depuis quarante ans.

Nous verrons dimanche soir si la France veut réellement se réformer ou retourner au clivage des intérêts particuliers, ceux-là qui offriraient l'Europe aux incapacités françaises de ne savoir définir son identité qu'en niant ses accoutumances au haro sur le baudet, du raciste sur l'anti-raciste, du gauchiste sur le pétainiste, espérant qu'aujourd'hui, mieux vaudrait tard que jamais, elle accède à sa réalité de fille aînée qui ne saura trouver son équilibre qu'en dansant sur le fil qui enjambe les deux enfers, communiste et capitaliste.
Comme notre jeune et audacieux président au sortir de chez papa Francesco, elle assumerait l'héritage qui renoncerait au mensonge politicard qui ne sait que diviser en partis opposés, cette faute morale qui entraîne toutes les défaites politiques, promettant d'accompagner sur le chemin escarpé défini par le génie gaullien qui sut sauver l'honneur du pays en transmutant la défaite honteuse en victoire gratuite, proposant alors son destin universel de nation réconciliée.
Ce rêve qui, s'il ne s'incarne pas intérieurement, se brisera sur les récifs de l'échec à savoir accompagner les entités contradictoires sur le chemin des renoncements à la domination, espérant prendre les décisions les moins imparfaites.

Il n'est plus temps de siffler quiconque, mais d'assumer la grande idée de la France, celle qui sait juger les actes des retours à la bestialité sans céder à la tentation bestiale qui refermerait alors les eaux sauvages de ceux qui cèdent et jugent les personnes.

« En amour, notre rival bienheureux, autant dire notre ennemi, est notre bienfaiteur. »
La phrase de Proust permet de passer à l’autre bord du pardon, apaisant les terreurs de nos cœurs.

« Les religions donnent l’habitude générale de se comporter en vue de l’avenir. En ceci elles ne sont pas moins utiles au bonheur de cette vie qu’à la félicité de l’autre. C’est un de leurs plus grands côtés politiques.

Mais, à mesure que les lumières de la foi s’obscurcissent, la vue des hommes se resserre, et l’on dirait que chaque jour l’objet des actions humaines leur paraît plus proche. (…)

Dans ces pays où, par un concours malheureux, l’irréligion et la démocratie se rencontrent, les philosophes et les gouvernants doivent s’attacher sans cesse à reculer aux yeux des hommes l’objet des actions humaines ; c’est leur grande affaire.

Il faut que, se renfermant dans l’esprit de son siècle et de son pays, le moraliste apprenne à s’y défendre. Que chaque jour il s’efforce de montrer à ses contemporains comment, au milieu même du mouvement perpétuel qui les environne, il est plus facile qu’ils ne le supposent de concevoir et d’exécuter de longues entreprises. Qu’il leur fasse voir que, bien que l’humanité ait changé de face, les méthodes à l’aide desquelles les hommes peuvent se procurer la prospérité de ce monde sont restées les mêmes, et que, chez les peuples démocratiques, comme ailleurs, ce n’est qu’en résistant à mille petites passions particulières de tous les jours, qu’on peut arriver à satisfaire la passion générale du bonheur, qui tourmente. (…)

Je ne doute donc point qu’en habituant les citoyens à songer à l’avenir dans ce monde, on ne les rapprochât peu à peu, et sans qu’ils le sussent eux-mêmes, des croyances religieuses.

Ainsi, le moyen qui permet aux hommes de se passer, jusqu’à un certain point, de religion, est peut-être, après tout, le seul qui nous reste pour ramener par un long détour le genre humain vers la foi. »

TOCQUEVILLE De la démocratie en Amérique T.3, pp. 304-307 (version Gallica)

Voilà, cela ne dépend que de nous d'admettre d'être à même de réveiller l'ineffable potentialité de l'un qui sauve l'autre.
Elle gît au fond du cœur de chacun, et la démocratie est le seul moyen fiable du retour à la foi, apurée des archaïsmes oppresseurs, ne confondant plus le ber apocalyptique avec l’esquif où roupille le sauveur.
Vous avez peur ?
Vous perdrez, non seulement votre droit de vote, mais votre capacité à savoir accéder à l'autre bord de la bestialité.

https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/f/f3/Rembrandt_Christ_in_the_Storm_on_the_Lake_of_Galilee.jpg

35Ce même jour, sur le soir, Jésus leur dit: Passons à l’autre bord. 36Après avoir renvoyé la foule, ils l’emmenèrent dans la barque où il se trouvait; il y avait aussi d’autres barques avec lui. 37Il s’éleva un grand tourbillon, et les flots se jetaient dans la barque, au point qu’elle se remplissait déjà. 38Et lui, il dormait à la poupe sur le coussin. Ils le réveillèrent, et lui dirent: Maître, ne t’inquiètes-tu pas de ce que nous périssons? 39S’étant réveillé, il menaça le vent, et dit à la mer: Silence! tais-toi! Et le vent cessa, et il y eut un grand calme. 40Puis il leur dit: Pourquoi avez-vous ainsi peur? Comment n’avez-vous point de foi? 41Ils furent saisis d’une grande frayeur, et ils se dirent les uns aux autres: Quel est donc celui-ci, à qui obéissent même le vent et la mer?
Marc 4

Exilé

Le procès de Salah Abdeslam, similaire à celui d'un voleur de poules alors que l'enjeu est celui d'un conflit de civilisations, ne peut que nous laisser une impression de malaise.

De plus, comment ne pas admettre que l'horreur du Bataclan a été rendue possible aussi et surtout par une quarantaine d'années d'erreurs d'appréciation, d'ignorance, d'idées reçues et de rigidités dogmatiques des gouvernements qui se sont succédé, sans oublier leur satellites médiatiques, administratifs et judiciaires, dont plusieurs représentants devraient, à défaut d'être présents dans le box des accusés, être au moins interrogés en tant que témoins ?

Quand un loup fait un carnage dans une bergerie, c'est dans sa nature, il a été programmé pour cela, mais le principal fautif n'est-il pas aussi le berger qui n'en a pas sécurisé les accès et assuré la garde ?

Enfin, quand nos ancêtres avaient quelques raisons de se plaindre des activités des Sarrasins, leur premier réflexe était-il d'organiser un procès ?

GERARD R.

Encore un grand procès retentissant, qui va mettre en scène tellement de monde, portant titres ronflants, que cela va encore déboucher sur le néant. Tout simplement. La chaîne Arte diffuse en ce moment une série de reportages sur l'affaire Dutroux. Même survolée, il est particulièrement instructif ou remémorant d'apprécier avec le recul tous les "dysfonctionnements" (lire: conn*ries) que nos fichus « États de droit » sont capables de générer. Le seul point immuable étant la souffrance, jamais purgée, des victimes ou de leurs proches.

Le procès Abdeslam n'échappera pas à cette règle. Et seuls les idiots peuvent en attendre quelque chose, qu'eux-mêmes seraient bien en peine de définir. Personnellement, comme pour l'affaire Dutroux, j'aimerais savoir, oh, deux fois rien : qui paie(nt) les baveux pénalistes, chargés non pas de la défense de leur assassin de client, mais bien de leur obtenir l'impunité, la plus totale possible ? Mais il semblerait que, bien-pensance oblige, cette simple question soit jugée... inconvenante...
Dès lors, espérer voir un semblant de justice rendue... bonjour...

xavier b. masset

Lorsqu'on lisait, dans Le Parisien notamment, tous les jours pendant les trois premiers mois du procès les témoignages des survivants du concert de novembre 2015 au Bataclan - lieu et groupe non choisis au hasard -, un volet d'une psychologie de l'instant, en plein déroulement de l'acte funeste, s'ouvrait sur un pan de leur humanité, profonde et obscure à la fois, même à l'acmé d'un attendu, dans ces circonstances épouvantables, "chacun pour soi".

Il y eut des scènes d'entraides incroyables et magnifiques alors que la violence qui hachait les victimes se dechaînait froidement, pour ne pas dire tranquillos.
Cela rejaillissait fortement sur le lecteur, six ans après.

Au moins deux commentateurs y font allusion subtilement par la bande dans ces colonnes, semblent vouloir évoquer quelque chose des humeurs humaines, trop humaines, nietzschéennes, que je reprendrai à mon compte, si vous me l'accordez.

À la lecture du journal, la chimie instantanée des caractères faisait feu de tout bois sur la page, était en roue libre, mais révélait également aux femmes et aux hommes en voie d'être fauchés, la part noble invisible ancrée à l'intérieur de leur personne.

C'est, de plein fouet, ce que s'est pris chaque jour dans la figure le sieur Abdeslam, assis, groggy sur son banc.

D'où, peut-être, certains revirements, source d'une honte rétrospective interdite d'expression dans le canon islamiste qu'il fit sien jadis entre deux bières tièdes à Molenbeek, devant ces récits de survie, ces rappels d'un courage humain soudain vécu comme à la portée de tous.

Lui, Salah, morveux de ne pas savoir comment entrer dans ce Bal des maudits de novembre, dégoûté par la mort de son frère ou transi de peur, en sortant de ce schéma - qu'il approuva et coordonna de toute façon - fait paradoxal aveu d'impuissance, mais en même temps se retrouve dans les habits neufs du Surhumain de Nietzsche, encore une fois, puisqu'en s'exemptant de cette mission kamikaze, redevient pertinente et inédite surtout la notion de s'affranchir du cadre terroriste islamiste, comme un refus inouï de ce soumettre au dogme d'un soir, pourtant impératif, itératif.

En n'agissant pas, il se place de lui-même dans les phares éblouissants de cette micro-révélation, pour redescendre aussitôt - on a les after qu'on peut - au niveau du lapin en peluche, tremblotant, son étiage de vie personnel de toujours.

Puissance / impuissance, la navigation du moi entre les deux, "combien l'esprit peut-il supporter de vérité, combien en ose-t-il ?" demandait l'alité de Sils Maria.

C'est ce que son duo d'avocats devrait fouiller, ou pas, plutôt que de lui cirer les pompes d'un surmoi qui paraît sordidement évanescent, au visage lisse.

"Il me reste mes tourments..." (De mémoire, quelque part dans Nietzsche.)

PS : sur le relativisme de la morale chrétienne de certains, d'accord.

C'est le tronc commun aux lecteurs de Témoignage Chrétien et de La Croix d'aujourd'hui comme d'hier, qui regardent, qui font chuter par terre la grande et belle réflexion du Christ, qui ne tuait certes pas, mais qui laissait à César beaucoup de choses, peut-être appartenant aussi au domaine de la justice des Hommes.

Le Talmud a des orientations plus solides sur le sujet, plus fines intellectuellement, plus simples aussi.

Pierre Durand

@ Marcel P | 09 juin 2022 à 14:03
"Nous ne sommes pas en temps de guerre. La justice est donc inévitablement civile."

Toute cette législation sur la trahison a évolué en particulier depuis 1981 et l'abolition de la peine de mort.
L'ancien code militaire a été abrogé par l'inénarrable Badinter en 1984.
La notion de trahison de son pays est intégrée maintenant au code pénal.
Avant cette abrogation la peine était la mort, depuis c'est 30 ans.

Il paraît que le crime de trahison s'applique aussi bien en temps de paix qu'en temps de guerre et que tout ça est maintenant dans le livre 4 titre 1 du code pénal : Des atteintes aux intérêts fondamentaux de la nation.

Mais je ne sais qui dans la série des nuisibles a décrété que ces textes s'appliquaient uniquement aux cas d'espionnage. Pas au terrorisme.

Donc vous avez tout de même raison, ma solution de justice militaire expéditive ne pouvait pas s'appliquer. Qui faut-il remercier ? Qui aurait-il fallu remercier en temps utile ?

Marcel P

Il est certain qu'un si long procès pour finir par lire des déclarations à l'emporte-pièce, ça paraît un peu vain. Certains ont l'air persuadés que cet attentat aurait pu être évité aisément : c'est vraiment méconnaître l'état général de la France et de l'Europe.

On ne maîtrise rien aux flux migratoires, pas plus aujourd'hui qu'hier on ne peut prévenir l'arrivée de terroristes cachés dans le lot des clandestins, tout comme on n'arrive pas à dégager les clandestins voleurs.

Quant à ceux qui jouent pleinement à domicile, on accepte que soit posé comme débat la question de la police et de ses méthodes tant pour le Stade de France que cette histoire de décès de la passagère d'un véhicule dont le conducteur refusait d'être contrôlé à Paris. Comme aux USA, plus la délinquance est hors contrôle et plus on lui donne carte blanche en accusant un autre de la responsabilité de ses actes.

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@ genau

Soyons sérieux. Le meilleur moyen d'empêcher tout changement et tout évolution, c'est la grossièreté. Ninive, Le Pen, tout ça, au final, c'est le réconfort de ceux qu'ils prétendent combattre. Jean-Marie Le Pen a condamné le nationalisme sain hors du champ politique acceptable, c'est un allié objectif des Assa Traoré, Amal Bentounsi, etc.

F68.10

@ Ninive
"Je ne m'adresse pas aux commentateurs Alpi, Aliocha, F68.10, Robert Marchenoir, Marcel P, Pierre Durand, Achille, Tomas ni aux autres islamogauchistes et macroniens de ce blog."

Alpi semble être macronien, mais ne semble pas être islamo-gauchiste.
Aliocha est macronien, mais est plus pro-religion qu'islamo-gauchiste.
F68.10 est macronien et n'est pas islamo-gauchiste.
Robert Marchenoir n'est sans doute pas macronien et n'est pas islamo-gauchiste.
Marcel P n'est sans doute pas macronien et n'est pas islamo-gauchiste.
Pierre Durand n'est pas macronien et n'est pas islamo-gauchiste.
Achille est macronien et n'est pas islamo-gauchiste.
Tomas n'est pas macronien, il est plus islamo-gauchiste que la moyenne de ce blog mais ne s'en rendrait probablement pas compte. Et n'intervient plus depuis quelques mois. (Ce que je regrette.)

Moralité: vous vous faites un film avec vos islamo-gauchistes. Ils ne sont pas sur ce blog. Ils sont à la NUPES, la gauche régressive et pro-conflit sous prétexte de fraternité. Gauche régressive qui a rompu avec les fondamentaux de la gauche progressiste à la Carole Delga (j'ai un faible, je l'avoue...) pour faire copain-copain avec les obscurantistes musulmans qui sont à l'image de l'obscurantiste impénitent que vous êtes.

"Trop de paroles inutiles ! Un peuple devenu lâche, pleutre, soumis, ne sait plus ce qu'il fait... Pour les assassins musulmans un seul verdict : la peine de mort:"

Non. Cela ne fonctionne pas comme cela, cher ami. Cela, ce sont vos rêves érotiques. Et il y a de bonnes raisons de ne pas procéder au moyen de la peine de mort pour les terros.

Cela s'appelle ne pas s'abaisser à leur niveau. Avoir toujours le dessus en matière de morale, car la guerre contre l'islam se gagnera dans les consciences ou se perdra. Voilà.

"Quand on ne sait plus se défendre on disparaît c'est ce qui se passe actuellement."

Non. Ce n'est pas ce qui se passe actuellement.

Il y a certes un problème d'immigration incontrôlée. Qui donne de la résonance à l'islam pas seulement en tant qu'idéologie politique mais tout simplement en tant que religion. Vous ne disparaissez pas. Votre population change. Mais vous ne disparaissez pas.

Les questions migratoires et musulmanes sont certes liées, mais ce ne sont pas non plus exactement les mêmes: arrêtez l'immigration du jour au lendemain, et l'islam sera toujours aussi présent et aussi pénible.

"Quand nous n'aurons plus les moyens de payer les orgies politiques et sociales, que va-t-il se passer hein ?"

Il n'y a aucune solution magique pour gérer des situations de stagflation. Vous voulez mutualiser de la dette au niveau européen ? Non ? Bon...

Vous la voyez où l'orgie politique et sociale ? Je vois des Français qui sont payés au lance-pierre. Je ne vois nulle orgie. Et je ne vous vois pas réclamer une destruction du statut de fonctionnaire ainsi qu'une libéralisation brutale de l'éducation, de l'enseignement supérieur et de la santé, comme Marchenoir et moi-même. Vous êtes donc mal placé pour chouiner au manque d'austérité dans les comptes de l'État. Le nazi ultra-libéral qui réclame qu'on dénonce son voisin fonctionnaire auprès de l'Obersturmführer ultra-libéral Gaspard Koenig comme vos parents ou grands-parents ont (pu) dénoncé leurs voisins juifs, c'est moi, je vous le rappelle. Pas vous.

Par contre, je constate que votre esprit simpliste, buté et sans nuance échouera à convaincre le moindre gauchiste modéré de quoi que ce soit. Vous voulez changer la France pour le meilleur ? Essayez donc l'intelligence pour convaincre les gauchistes que vous conchiez. Autrement, votre Angst du grand remplacement ne suscitera que leurs railleries.

Et je compterai les points.

Vous êtes donc l'ennemi des anti-immigration sensés car vous jouez contre votre camp à force de vous interdire d'utiliser votre cerveau.

Jérôme

La solution : vhemt
Quelle belle image
https://www.google.fr/search?q=shark+responsible+of+millions&tbm=isch&source=hp&ei=ZEeiYquVEInElwTa34tA&oq=shark+responsible+of+millions&gs_lcp=ChJtb2JpbGUtZ3dzLXdpei1pbWcQAzoLCCkQgAQQsQMQgwE6AggpOgUIABCABDoLCAAQgAQQsQMQgwE6CAgAELEDEIMBOgQIABADOggIABCABBCxAzoECAAQHjoECAAQEzoICAAQHhAFEBM6BAgeEApQpApYhXVg8nhoAHAAeACAAW-IAaIUkgEEMjUuNJgBAKABAbABBQ&sclient=mobile-gws-wiz-img#imgrc=TMLXUVwBFhjQiM

Axelle D

Encore de la pub pour cette engeance ! Et un procès à n'en plus finir qui va aboutir à quel verdict ? Alors que lui et ses pareils "radicalisés" et terroristes en puissance, et autres fichés S connus de longue date des services de la police et de la justice (française ou belge, etc.) auraient dû être mis hors d'état de nuire depuis longtemps, incarcérés à vie ou renvoyés illico en terre d'Islam. Sachant que l'on ne pactise pas avec le diable ! Pas de quartier avec les fous de Dieu ! Dehors !

Personnellement, toute cette débauche de moyens, de temps et d'argent pour juger des terroristes me révolte. Alors qu'on aurait pu en faire l'économie avec un peu de constance et de fermeté ; et surtout éviter la mort de centaines d'innocents, sans compter des milliers de blessés, traumatisés à vie et victimes collatérales.

Tipaza

"Evidemment que Salah Abdeslam est humain !" (PB)

Humain, plus qu'humain, moins qu'humain, querelle de linguistes.
Disons que c'est un bipède.
Ce qui dans la classification des espèces est rigoureusement exact.

Le reste relève de la morale, de la philosophie, de la métaphysique ou pire de la politique, toutes choses soumises à interprétations multiples et pour lesquelles je suis particulièrement ignare.;-)

genau

L'humanité se fait tirer les oreilles. Bien sûr que nous descendons d'animaux, que nous sommes des animaux, d'une espèce évolutive, douée de discernement entre le bien et le mal. Le musulman est loué d'avoir égorgé le chrétien, son prophète le lui dit, transcripteur improbable d'un Dieu sans théophanie et d'une religion encore toute de conquêtes sanglantes. Le chrétien fut loué, en des temps anciens, de combattre le monde musulman à la limite de l'historicité, geôlier du tombeau d'un Christ d'ailleurs absent, mais qui ne le lui avait pas demandé. C'est l'homme qui a ordonné à l'homme au nom de "Dieu le veult".
Il n'y a pas, à cet égard, un pour racheter l'autre.

Rien d'étonnant qu'Abdeslam soit dit très humain, ça ne le grandit pas, mais à l'aune de notre veulerie, c'est un animal, on se sent mieux en le disant, donc son avocat a raison de secouer un peu les puces des endormis.

En revanche, les musulmans nous ont attaqués pendant près de mille ans sur nos côtes, les tours génoises n'ont pas été construites pour effrayer les mouettes, ravageant, tuant, etc. et là il s'agissait bien de gens décidés, de pillards d'Etat ottoman et de marchands d'esclaves, les copains de Taubira. Que Rossini ait écrit "L'Italienne à Alger" ne change rien, pas plus que les turqueries de Molière. Abdeslam fait partie de ceux-là, c'est un ennemi musulman de notre société qui, en outre, ne semble pas briller par son intelligence.

Ninive n'a pas tort de monter au créneau, sauf que son propos ne peut pas être reçu par la société qui serait perturbée pour ses départs en vacances, son chariot de courses, son match de milliardaires aux mimiques simiesques et aux invocations vicelardes.
Alors ? Eh bien, rien. Dimanche, vous votez....... ou pas.

Achille

« C'est autre chose quand elle affirme : "...je pense que les faits qui lui sont reprochés sont au contraire très humains". Il me semble que cette appréciation est discutable, en tout cas mal formulée. » (PB)

Tout dépend ce qu’on entend par "humain". La nature humaine renferme les meilleurs et les pires des sentiments.
La faiblesse est humaine, tout comme l’intolérance et la méchanceté, voire la cruauté.
Les avocats d’un criminel nous le rappellent souvent dans leurs plaidoiries.

Narcisses

Quoi que l'on en dise, quoi que l'on en pense, 130 victimes ont été condamnées à mort, et leur bourreau va prendre au maximum prison à perpétuité, qu'il ne fera sans doute pas, au gré des majorités politiques.
Si la vie humaine est au-dessus de tout, "une vie ne vaut rien, mais rien ne vaut une vie" d'après Malraux.
Je pense qu'une vie humaine ne vaut rien (je parle des victimes) dans le cas présent, et la plupart du temps.

xavier b. masset

Le terroriste Carlos recherchait un conseil qui épouserait ses vues sur le monde.
Il le trouva sans effort en la personne de maître Isabelle Coutant-Peyre.

Salah Abdeslam est en quête d'une épaule sur laquelle étendre, ou répandre, ses larmes de caïman en silicone.
Maître Ronen, spécialiste du Care, offre la sienne, peinture de l'édifiant tableau d'une modeste nouvelle trinité profane, ce qu'elle nomme dans son français neutre : "faire équipe à trois".

Elle, à la droite du fils maudit, central mais repentant, son collègue bouclant la partie gauche, second bon larron (tout le monde est gentil, au fond) pour faire image, définitivement.

Si vous réécoutez son entretien à Quotidien, elle n'est pas tant inhabile que ça à l'oral, une petite faute d'inattention fait démâter son frêle esquif conversationnel lorsqu'elle confond "inclinaison" et "inclination". Ce qui n'est même plus stylistiquement défectueux ni condamnable, les deux mots unissant leur destinée depuis l'aube du XXIe siècle, avec l'accord des grammairiens avocats d'une nouvelle langue, apparemment.

Marcel P

@ Pierre Durand
"Je n'ai pas suivi le procès et pour une raison de fond : j'estime que cette affaire relève de la justice militaire, de la trahison, de l'entente avec l'ennemi et que par conséquent les accusés et leurs complices quel que soit leur degré de participation devaient être passés par les armes. Point. Barre."

Nous ne sommes pas en temps de guerre. La justice est donc inévitablement civile.
Au-delà de cet aspect purement juridique, quelle en serait la valeur ajoutée ? Si cela se résume à la nature de la peine, cette question est d'intérêt général, pas limité à un procès.

"Le tireur "fou" est un jeune homme comme les autres. Dans l'humanité il y a parfois le meilleur, souvent le pire et généralement ce qu'on appelle la normalité quand rien n'est trop voyant ou que l'on ne regarde pas de trop près."

Un peu rapide.
Autant un Adolf Eichmann peut apparaître banal dans le crime parce qu'il agit au loin, mais c'est autre chose que de ne rien ressentir lorsque le crime se produit devant soi ; c'est autre chose que d'agir violemment.

La tolérance à la violence dépend largement des expériences vécues. Elle se développe, croît. Elle fait aussi sortir certains de la norme, ceux dont l'activité est violente ou ultraviolente. Un soldat en temps de guerre est inévitablement marqué par celle-ci. Cela se remarque tout particulièrement dans des séries de photographies réalisées des mêmes hommes avant et après quelques mois en zone de guerre, ça se lit dans le regard. Ils sortent de la norme.

Enfin, il faut aussi parler des sociopathes. Nombre de tueurs en série, ou de tueurs en masse, sont des sociopathes. C'est de la chimie, ça s'étudie, leur cerveau ne réagit pas, voire pas du tout, comme celui des autres au spectacle de la souffrance d'autrui. Eux aussi sont hors norme.

Si tous les criminels ne sont pas hors de la norme, de la normalité, certains le sont indubitablement. Salah Abdeslam, où se situe-t-il ? à voir. Je pense que cette question n'a d'intérêt que pour sa défense. Pour les autres, les actes et les intentions proclamées devraient être suffisants.

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@ Denis Monod-Broca
"N’accusons pas autrui de nos propres errements.
Que celui qui n’a jamais péché..."

Belle dose de relativisme. Donc personne ne juge personne, personne ne fait rien, parce que paraît-il que le crime est humain et inconnu du règne animal (ce qui est très probablement faux)...
Tout le monde serait responsable d'avoir "participé aux pires horreurs de l’histoire au cours du siècle écoulé", donc en fait personne ne serait réellement responsable.
En Ukraine, "n'alimentons-nous pas un épouvantable conflit", donc en fait ceux qui attaquent sont aussi innocents que ceux qui se défendent.

Cette générosité est à vomir.

Florestan68

Cher Philippe Bilger,

Notre époque est contaminée par la pensée progressiste, qui tend à expliquer, excuser voire justifier toute attitude hors la loi, criminelle, incivile.

Dans le cas qui nous occupe, nous prenons un malin plaisir à nous pousser du col pour nous convaincre que nous sommes une société civilisée. Ainsi, nous donnons la possibilité à des barbares de se justifier et de nous humilier.

Lorsqu'un crime aussi grave est avéré, lorsque la culpabilité ne présente aucun doute, la seule réponse sérieuse, c'est le mur et deux balles dans la peau sans autre forme de procès coûteux et humiliant.

Tout le reste n'est que fatras progressiste et suicidaire. Alors vive les bougies, les peluches, les marches blanches, les "plus jamais ça !". C'est tellement valorisant.

Mourons donc les armes morales à la main.

Allez en Israël et demandez-vous comment le pays réglerait pareil attentat !

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Un mot sur vos récents messages Twitter.

1) Lisnard
Je ne comprends pas qu’il ne se soit pas présenté à l’élection. Et surtout qu'on ne l'ait pas poussé à le faire, en lui préférant l'ectoplasme Baroin. Il aurait été élu haut la main face à Macron.

2) Mélenchon
Les fortes intentions de vote en sa faveur, malgré ses propos anti-républicains, montrent clairement à la fois l’avancée du Grand Remplacement et l’endoctrinement des jeunes à l’école. Qui en parle sinon Zemmour ?

3) Droite
Le mouvement continu qui la pousse au centre depuis 2007 (et la trahison de Sarkozy) lui interdit de parler fort et clair. Et son incapacité à se réunir la rend impuissante. Là encore, seul Zemmour incarne désormais cette vraie droite, car MLP est devenue socialiste et progressiste.

4) Christine Kelly
Quand on travaille à CNews, on devient pestiféré pour le reste des médias. Heureusement qu’il est difficile de l’accuser d’être trop blanche !

Louis

Que dire de cette situation qui se trouve au-delà de l’horreur ? Certes les avocats ont toute leur place pour la défense - je préférerais le mot assistance - des accusés pour ces cas extrêmes. Un peu comme les médecins qui assistent les humains au moment de leur grand voyage. Je trouve que la position des conseils dans ce type d’affaire est respectable et très compliquée, faut-il qu’ils en rajoutent en s’épanchant à la télé dans l’émission Quotidien ? Je pense que c’est une erreur qui n’apporte rien pour la défense et rajoute de la peine pour les victimes et les familles. Oui, si la parole est d’argent, pour certains cas en particulier le silence est d’or..

Marcel P

Les propos de l'avocate Olivia Ronen peuvent être pris comme une version médiocre et maladroite de la banalité du mal, concept déjà polémique lorsque Hannah Arendt l'a proposé lorsqu'elle couvrait le procès d'Adolf Eichmann.
Il n'y a effectivement pas grand-chose à en retirer.
Je peine à croire que cette "intervention médiatique inopportune", cette "maîtrise insuffisante du langage", ne soit pas incompatible avec l'idée que cette avocate puisse être "brillante".

Pierre Durand

Très beau sujet et la problématique proposée est intéressante.

Je n'ai pas suivi le procès et pour une raison de fond : j'estime que cette affaire relève de la justice militaire, de la trahison, de l'entente avec l'ennemi et que par conséquent les accusés et leurs complices quel que soit leur degré de participation devaient être passés par les armes. Point. Barre.

Mais cela ne s'est pas passé selon mes souhaits. Dont acte.

J'entends parler de Me Ronen pour la première fois et je vais me tenir informé. Vous rappelez suffisamment le problème que pose la défense choisie pour que je pense pouvoir mettre mon grain de sel dès maintenant.

Avant d'aborder le sujet de cette défense vous dites :

"Je sais aussi qu'il y a des avocats d'une parfaite intégrité qui répugneraient à porter la parole en faveur d'individus ayant commis des crimes trop ignobles par rapport à leur éthique personnelle."

La vision que j'ai de cette profession d'avocat pénaliste distingue d'une part une grande masse d'avocats sans causes qui vivotent de l'aide judiciaire, c'est-à-dire de nos impôts, et défendent en 5 minutes des petits délinquants multirécidivistes. Des fonctionnaires, en quelque sorte.
Et d'autre part de grands avocats qui ont les moyens de défendre souvent gratuitement de grands criminels pour assurer la promotion de leur personne et de leur cabinet.
Entre les deux il y a des avocats qui sont les employés de ces grands cabinets et font le gros du travail de back office.

Au civil c'est différent il y a de la clientèle à se partager avec les divorces, les escroqueries, les litiges de consommateurs, etc.

Je n'imaginais pas là-dedans qu'il faille faire une catégorie pour les dégoûtés, ceux qui refusent un client parce que son crime est trop horrible.
Vous le dites et je vous crois évidemment. Je ne trouve pas cette attitude très glorieuse. Dont acte.
J'avais entendu parler, en revanche, de pénalistes qui refusaient une affaire qui indignait suffisamment l'opinion par crainte que cette indignation du public ne rejaillisse sur celui qui accepterait de défendre l'accusé. Un sorte de lâcheté, mais c'est humain, et nous amène à ce que j'ai compris de la problématique très intéressante que vous posez. On verra à l'usage si par défaut d'attention je suis à côté de la question.

L'avocate veut présenter sont client comme un homme normal qui a commis un crime odieux comme n'importe quel homme aurait pu le faire à sa place car le crime odieux fait partie de la nature humaine, et ces criminels ne sont pas des monstres. Il n'y a pas de monstres parmi les humains. Il y a des hommes qui commettent des crimes monstrueux.
À partir de là elle présente cette réalité comme un circonstance atténuante.

Je partage entièrement cette thèse. La monstruosité est une construction intellectuelle de l'humanité pour se préserver, pour ne pas regarder sa réalité en face, une sorte d'alibi. L'humanité était ailleurs pendant que le crime se perpétrait. Non, cet homme n'est pas différent des autres.

Ce matin j'ai entendu à nouveau, car elle date d'hier, une information qui m'a empli de joie : une petite Américaine de 11 ans racontait que le tireur "fou" avait tiré sur elle et sa copine, sa copine était morte, puis il avait continué son cheminement dans l'école, la petite fille de 11 ans craignait son retour, elle s'est barbouillée du sang de sa copine - vous imaginez ce que c'est de faire cela -, a pris le téléphone portable de la maîtresse et a appelé la police, et dans une immobilité parfaite a fait la morte. Faire pour de bon la morte à 11 ans. Je trouve cette histoire humaine merveilleuse. Intelligence ou instinct de survie. Les deux sans doute.

Le tireur "fou" est un jeune homme comme les autres. Dans l'humanité il y a parfois le meilleur, souvent le pire et généralement ce qu'on appelle la normalité quand rien n'est trop voyant ou que l'on ne regarde pas de trop près.

Denis Monod-Broca

Les actes les plus « inhumains » sont strictement humains. C’est ainsi. Tuer est humain, massacrer est humain, torturer est humain. Aucune autre créature connue ne se livre à de tels actes sur ses propres congénères.
C’est bien ce que signifie l’histoire de Caïn et Abel : ils sont les deux premiers hommes nés d’un père et d’une mère et que font-ils ? l’un tue l’autre.
Et, nous qui nous voulons si humanistes, n’avons-nous pas participé aux pires horreurs de l’histoire au cours du siècle écoulé ?
Et aujourd’hui, en Ukraine, n’alimentons-nous pas un épouvantable conflit, convaincus de notre bon droit, convaincus que tuer est la seule issue ?
Abdeslam n’a pas respecté l’injonction « tu ne tueras pas » mais qui la respecte encore dans notre monde devenu fou ?
N’accusons pas autrui de nos propres errements.
Que celui qui n’a jamais péché...

Il est temps que se termine ce procès en forme de rituel expiatoire.

Vamonos

Salah Abdeslam a deux mains, il est humain. Il s’en est servi pour entre autres faits répréhensibles, jeter une ceinture d’explosifs dans la poubelle d’une station de tramway très fréquentée. Elle mène à la ligne 13 du métropolitain.
Il savait ce qu’il faisait, un feu de poubelle aurait pu avoir des conséquences dramatiques. Il faut croire que ce monsieur, si humain, n’a aucune compassion, il cherche à faire du mal aveuglément. De ce point de vue, il ne mérite pas de continuer à côtoyer des humains.

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