Le président de la République, au soir du premier tour des élections législatives, a recommandé l'humilité à ses troupes. Même s'il n'avait pas vraiment le choix, on peut cependant s'interroger : s'agit-il d'une injonction sincère ou d'une ruse politicienne ? En tout cas, si la seconde branche de l'alternative est la bonne, elle ne sera pas suffisante pour faire oublier quelques éléments significatifs et contrastés relatifs à cette journée du 12 juin.
Un désastre : ce taux d'abstention de 52 % révèle le total désintérêt de certains citoyens pour la chose publique ou le mépris de beaucoup d'autres pour une vie et des personnalités politiques de droite comme de gauche aux antipodes de leurs espérances. Emmanuel Macron n'a pas été le créateur de cette pente funeste pour la démocratie mais son premier mandat l'a aggravée et les débuts du second n'ont fait qu'amplifier le mouvement.
Jean-Luc Mélenchon a réussi partiellement son pari même s'il ne sera pas le 20 juin "Premier ministre" et que le score de la NUPES, pour ces élections présidentielles, est inférieur au total de tous les partis qui la composent. Le discours à la fois étrangement modéré et d'une grande habileté politicienne de Jean-Luc Mélenchon a semblé prendre acte de cet écart décevant, derrière une gloriole de façade.
Le Rassemblement National n'a jamais été aussi haut lors d'élections législatives et il est possible qu'il puisse constituer un groupe (il faudra 15 députés) dans un système que l'absence de proportionnelle rend totalement injuste.
Reconquête est à bas. On peut reconnaître mille qualités à Eric Zemmour, comme je l'ai toujours fait, mais, en ne cessant de se vanter de n'être pas politicien de métier, il a payé chèrement la rançon de ce constat exact. Il a été dénué, en effet, tout au long, notamment entre les deux tours de la présidentielle et après le second, de tout sens tactique, ce qui a conduit Marine Le Pen à ne lui faire aucun cadeau. Elle a désiré sa perte et elle l'a eue.
Les Républicains ont sauvé les meubles tant bien que mal. Ils craignaient une telle catastrophe qu'en définitive, avant même le second tour du 19 juin, ils s'estiment sinon sauvés du moins encore en vie. Tout de même, ils vont perdre au moins la moitié de leurs députés et Paris risque d'être orphelin d'eux.
Le parti présidentiel est à l'évidence, malgré son score à peine supérieur à la NUPES et la possibilité d'obtenir encore le 19 juin la majorité absolue, le perdant de ce premier tour. C'est la première fois qu'un président est confronté, dans la foulée de sa réélection, à un tel camouflet que le sort de certains de ses ministres ou de ses soutiens emblématiques va sans doute rendre encore plus amer.
Probablement y a-t-il dans cette première le ressentiment à l'encontre d'un président certes réélu mais dans des conditions d'absolue pauvreté démocratique et plongé, avec quelques ministres régaliens notamment, dans des scandales mal gérés, comme celui du Stade de France.
J'ai évoqué le désastre de l'abstention, auquel Emmanuel Macron n'est pas totalement étranger. On lui doit dorénavant le retour du clivage droite/gauche (avec une forte domination de l'extrême gauche) signifiant non seulement le poids des antagonismes politiques mais le choix entre deux visions de la société et de la France. D'une certaine manière - et je perçois négativement cette évolution - le temps des nuances va être révolu et quoi qu'on pense, cet affrontement que la campagne va amplifier ne va plus laisser d'autre option que celle de se ranger, contraint et forcé, dans un camp ou l'autre.
Quand j'entends des Républicains soutenir que, plus que jamais, ils seront utiles entre la macronie et la NUPES, je suis heureux de cette cette conviction mais je doute de son caractère opératoire.
Durant cinq ans, ce parti LR, tristement présidé, n'a jamais su manifester avec éclat ce qui le distinguait de la vision floue, notamment sociétale et régalienne, d'Emmanuel Macron. Et pourtant ç'aurait été facile ! Je ne suis pas persuadé que la configuration d'aujourd'hui et celle qui résultera du 19 juin constitue LR comme irremplaçable. Le pouvoir, s'il n'a pas la majorité absolue, sera évidemment enclin aux compromis, avec moins d'arrogance. N'y aura-t-il pas la tentation, chez certains LR, d'ajouter leur apport à un camp qui, par rapport à l'irresponsabilité de la NUPES, apparaîtra, quels que soient ses manques, comme infiniment moins dangereux ?
Mais si le président souhaite qu'une partie de la droite républicaine le rejoigne ou aide son gouvernement par ses votes, il conviendra qu'il change radicalement de logiciel gouvernemental. Il aura des efforts à faire et des gages à donner : par exemple sur le plan régalien, il ne sera plus tolérable d'avoir tel ou tel ministre choisi plus par provocation que par sagesse, plus pour indigner le corps dont on lui confie la charge que pour le mobiliser et l'honorer. Le président ne pourra rien réclamer de la droite s'il persiste dans un "en même temps" dévastateur, avec une autorité de l'État exsangue et des ambiguïtés à profusion.
Ainsi Emmanuel Macron, qui promettait un nouveau monde et prétendait dépasser la gauche et la droite, nous remet l'une et l'autre en pleine lumière conflictuelle, avec un ancien monde qui va encore avoir de beaux jours devant lui.
L'« ULTIME SONDAGE IFOP-LCI VENDREDI 17 JUIN 17h » méritait d'être cité. Toujours amusant après-coup.
Nupes : entre 29 et 59 sièges en trop au pronostic ; soit + 45 % d'erreur favorable par rapport au résultat réel ;
Ensemble : entre 25 et 55 sièges en trop au pronostic ; soit + 22 % d'erreur favorable par rapport au résultat réel ;
LR-UDI-Centristes : dans la marge ;
RN : entre 44 et 65 sièges en moins au pronostic ; soit - 75 % d'erreur défavorable par rapport au résultat réel
On ne s'étonne guère que LFI ne conteste plus tant les instituts de sondages.
Rédigé par : Marcel P | 27 juin 2022 à 20:55
ULTIME SONDAGE IFOP-LCI VENDREDI 17 JUIN 17h
Nupes : 160 à 190 sièges
Ensemble ! : 270 à 300 sièges
LR-UDI-Centristes : 50 à 70 sièges
RN : 25 à 45 sièges
Rédigé par : Patrice Charoulet | 17 juin 2022 à 17:21
@ Alpi
"Je laisse à Rachida Dati (qui n'est pas ma référence, mais qui ne mâche pas ses mots) la conclusion : il y a quelques semaines, à un représentant du RN (sauf erreur) qui pleurnichait sur l'iniquité du scrutin majoritaire à deux tours, elle lui a balancé : "Vous n'avez qu'à faire en sorte d'être capable de vous faire élire avec le système existant" (ou quelque chose d'approchant) !"
Madame Dati (qui n'est, aussi, pas ma référence mais que j'avoue apprécier de plus en plus pour son art de remettre les pendules à l'heure) a ici entièrement raison. Il y a un système qui est en place. Il n'est pas inscrit dans le marbre. Pour le changer, il suffit de le décider. C'est le même problème qu'avec l'article 11 de Marine Le Pen à la présidentielle: elle voulait court-circuiter le système. Alors que ce système doit évoluer selon les règles qu'il s'est imposé et qui le permettent. C'est l'idéologie de nombre de membres du Sénat qui s'est jusqu'ici opposé à cette évolution, et je pense que LR (mais pas que) a ici une responsabilité lourde.
"La question finale : la proportionnelle nous sauvera-t-elle de l'abstention ? Franchement, je n'en ai aucune certitude. Malgré de brillantes analyses des commentateurs de ce blog, j'ai du mal à comprendre que plus de la moitié des inscrits se désintéressent à ce point de la politique. Là, je rejoins NUPES : "Si vous voulez que ça change, votez pour nous". Au moins, leur discours est clair."
Je ne pense pas que la proportionnelle nous sauvera de l'abstention.
Quand je compare mon rapport à la politique en France et en Suisse, je constate que je n'ai pas envie de voter en France car le système politique s'ingénie à me contraindre à donner des chèques en blanc à des personnes au niveau national et évacue toutes les questions au niveau local qui pourraient faciliter mon implication en suscitant, tout simplement, mon intérêt.
En Suisse, quand un promoteur veut construire une tour en centre-ville, il sait qu'il peut essuyer un veto de la part de la population. Il embauche donc des petits jeunes pour présenter de manière polie, dans la rue, la maquette de la tour. Avec les petits ersatz de Playmobil au milieu et le petit bouton qui met la lumière dans l'immeuble de la maquette. Les enfants peuvent toucher, jouer, et les adultes se mettent à causer naturellement et spontanément autour du sujet. Pas de logiques partisanes sur un projet concret quand on en cause aux gens dans la rue.
En France, si j'apprends que le maire a décidé de construire du neuf en centre-ville, je sais que je n'aurai jamais mon mot à dire, qu'on passera outre toute objection qui ne serait pas formulée par des gens déjà dans le sérail. Je ne suis donc pas impliqué, pas intéressé, je sais que je serai pris pour un demeuré, et je suis à peu près certain que les promoteurs nous concocteront des horreurs cubistes en guise d'immeubles. Je regarde donc une telle initiative avec cynisme, fatalisme, circonspection et certitude que mon avis n'importe pas.
La différence est ici assez flagrante.
Vous me mettez de la proportionnelle ? L'abstention diminuera peut-être un peu, mais je n'en suis pas certain. Car je ne suis pas ou plus intéressé par cette Commedia dell'arte au niveau national.
Vous me payez des petits jeunes pour me parler du plan d'urbanisme local un samedi au coin de la rue quand j'achète une glace à ma fille ? Je suis intéressé. Surtout si je peux lancer un truc au niveau local pour m'y opposer.
Dans un tel système, je veux bien m'impliquer. Dans l'autre système, je refuse de mouliner de l'idéologie brute et hors sol à chaque présidentielle ou chaque législative.
Cela va donc bien plus loin que la seule question de la proportionnelle. C'est une question de culture politique. Et c'est ainsi que j'exprime mon refus de la conflictualité théâtralisée: en rejetant de manière théâtralisée le vote.
En toute franchise, je n'ai pas beaucoup d'espoir en la matière: une réelle évolution me paraît improbable. Mais comme le dit Madame Dati: si vous voulez changer le système, il faut gagner. Elle a parfaitement raison.
Mais personne ne souhaite réellement le changer, ce système...
Et la VIe République de Mélenchon n'est pas à mon sens une option. Mais c'est la seule option qui est vocalement sur la table car tous les autres partis ont décidé de ne pas réfléchir à une réelle démocratisation (un tout petit peu Macron toutefois... un tout petit peu...). Et cet état de fait, c'est la faute de Français. Ce que Madame Dati rend explicite par ses propos.
J'avais une opinion assez négative de Madame Dati quand elle était aux affaires. Depuis qu'elle enfonce des portes ouvertes dans le but de dessiller les yeux de ses opposants en leur disant leurs quatre vérités, j'avoue apprécier Madame Dati de plus en plus.
Rédigé par : F68.10 | 16 juin 2022 à 13:45
@ Alain | 13 juin 2022 à 19:56
@ Michelle D-LEROY | 13 juin 2022 à 20:03
Je rejoins entièrement vos analyses que j'ai eu plaisir à lire.
Chez moi, une douzaine de candidatures, la sortante LREM réinvestie par le président de la République a bu la tasse et le choix n'est plus qu'entre NUPES et RN...
Le choix, après avoir éliminé la NUPES, reste difficile, dans la mesure où l'on peut augurer que, bien que le RN ait fait un score élevé dans ma circonscription, le candidat NUPES risque fort d'être élu. Mais je voterai dimanche et mon choix se fera dans l'isoloir (blanc comme très souvent ou franchir le Rubicon).
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@ Tipaza | 14 juin 2022 à 07:15
Je fais aussi mien votre commentaire. Mais il faudra bien que monsieur Macron ne dispose pas d'une majorité absolue et qu'il se contente d'une majorité relative qui le poussera à composer. Avec la droite ? Ou avec la NUPES au plan sociétal...
La France n'est pas près de sortir de l'ornière.
Rédigé par : Robert | 15 juin 2022 à 12:10
@ F68.10
"La proportionnelle, c'est la garantie:
1. Qu'il ne soit pas nécessaire de pratiquer la surenchère systématique dans un système qui vous élimine très vite."
Mouais... Vous n'empêcherez pas des ultras - et il y en a autant chez LFI que chez Reconquête - de laisser libre cours à leurs tocades...
"2. Que, dès que le RN ou LFI ont des députés, ils se voient inclure dans des postes à responsabilité et sont donc responsables de bourdes réelles, tandis que là, ils profitent de leur statut virginal en matière de réelles responsabilités..."
Re-Mouais... Selon toute vraisemblance, la présidence de la Commission des Finances échouera à la NUPES lors de la prochaine législature. Nous verrons alors le "sérieux" de cette formation. Et permettez-moi de sourire quand vous évoquez la virginité de MLP ou JLM !
"3. Que la proportionnelle, c'est faciliter l'existence de traîtres au sein des partis. De traîtres, de vendus ou de transfuges. Cela brise l'homogénéité que l'extrême droite s'impose à elle-même."
Re-re-Mouais... Les transfuges, on en a vu pas mal ces temps derniers. Doit-on les qualifier de traîtres ? Suis-je un traître si, ne me reconnaissant plus dans la formation à laquelle j'appartiens et qui prend un chemin douteux, j'en rejoins une autre qui me semble plus en adéquation avec ce que je pense ? Évidemment, si c'est pour aller à la soupe, c'est détestable ! Proportionnelle ou pas, c'est inhérent à la politique et ne date pas d'hier, Talleyrand en fut le précurseur ! Et cela relève du choix de chacun.
"4. Il y a extrême droite et extrême droite. Pim Fortuyn et Marine Le Pen ne sont pas les mêmes oiseaux. Il y a une extrême droite démocratique (Pim) et une extrême droite anti-démocratique (Marine). L'absence de proportionnelle, c'est la garantie que notre extrême droite ne devienne jamais une extrême droite démocratique à la Pim Fortuyn. Marine Le Pen peut se la jouer en mode Fort Alamo face à toute tentative de réforme de l'extrême droite, via Zemmour, par exemple."
OK. Mais je ne suis pas convaincu que MLP ne soit pas une démocrate. Pour vraiment le savoir, il faudrait lui donner les clés du camion. Et là, je crois qu'au premier écart, il y aurait du monde dans la rue. Et je n'ai pas envie d'essayer.
"L'absence de proportionnelle enkyste l'impasse actuelle de notre démocratie.
Tandis que la mise en place de la proportionnelle contraindrait les partis au pouvoir à prendre des risques."
On peut imaginer une proportionnelle avec prime au gagnant comme cela se passe aux municipales. Sans bâtir une usine à gaz à laquelle personne ne comprendrait rien. Pas facile, surtout quand on voit la totale absence de culture politique de nos concitoyens... Je ne parle pas des commentateurs de ce blog qui ne sont pas représentatifs.
"En 2022, il faut qu'avec la proportionnelle vienne une culture du rejet de la conflictualité théâtralisée. Je vous concède que les Français n'y sont pas encore... du tout. Mais je ne vois pas d'autres voies que la proportionnelle pour faire bouger les choses."
Ah ! Là, bien d'accord. Il coulera de l'eau sous les ponts avant de voir se créer en France des coalitions à l'allemande - avec des écolos autrement plus réalistes que nos verts rêveurs - qui, chez nous, rappellent le mariage de la carpe et du lapin ! Quoique NUPES y ressemble beaucoup avec son attelage entre nucléaristes et anti, pro-européens et anti, etc. Nous verrons si NUPES sera un marché de DUPES.
La question finale : la proportionnelle nous sauvera-t-elle de l'abstention ? Franchement, je n'en ai aucune certitude. Malgré de brillantes analyses des commentateurs de ce blog, j'ai du mal à comprendre que plus de la moitié des inscrits se désintéressent à ce point de la politique. Là, je rejoins NUPES : "Si vous voulez que ça change, votez pour nous". Au moins, leur discours est clair.
Le scrutin majoritaire avait été mis en place par de Gaulle pour mettre fins aux ratatouilles de la IVe République qui provoquaient une instabilité structurelle : 28 gouvernements en 13 ans, d'une durée de vie de 2 jours à 16 mois !
Et depuis, la proportionnelle est un marronnier qui revient régulièrement, avec un bref et éphémère regain en 1986, plus pour des considérations tactiques que d'équité.
Je laisse à Rachida Dati (qui n'est pas ma référence, mais qui ne mâche pas ses mots) la conclusion : il y a quelques semaines, à un représentant du RN (sauf erreur) qui pleurnichait sur l'iniquité du scrutin majoritaire à deux tours, elle lui a balancé : "Vous n'avez qu'à faire en sorte d'être capable de vous faire élire avec le système existant" (ou quelque chose d'approchant) !
Rédigé par : Alpi | 15 juin 2022 à 12:06
Puisque nous parlons d'immigrés...
Régulièrement j'ai la joie, comme ce matin à la fraîche, de voir passer par mon jardin et s'abreuver à sa buvette, une petite famille de capucins bec-de-plomb (Euodice malabarica, décrit pas Linné en 1758).
Le "malabarica" a son importance. Ce sont des oiseaux exotiques originaires d'Asie (la côte de Malabar doit vous dire quelque chose, et "un malabar" aussi). On est allé les y chercher pour les mettre en cage. Certains se sont échappés, acclimatés et l'on en a vu apparaître pour la première fois en France une petite colonie sauvage en 1988, ce qui a à la fois moins et plus de piquant que celle du frelon asiatique. Ils se sont bien multipliés, continuent de le faire allègrement, et l'une d'elle vit dans mon entourage.
Il est arrivé la même chose avec deux autres espèces exotiques, elles multicolores, mais je suis déjà trop long. Revenons au capucin bec-de-plomb, et, s'il vous plaît, ne le confondons pas, même s'ils se ressemblent beaucoup, avec le capucin bec-d'argent (Eoudice cantans) à qui n'est pas encore advenue la même mésaventure, et qui n'a pas été décrit par Linné ce qui est cause à mes yeux d'un petit désavantage.
Est arrivée autre chose en France, par bateau cette fois : une belle, puissante et vigoureusement invasive graminée de la pampa patagonne, l'herbe du même nom (Cortaderia selloana), deux mètres de haut tout de même, qui décore les jardins alentour.
Quel rapport, me direz-vous. Et bien c'est à nouveau rapport aux rapports.
À la saison des amours le mâle capucin coupe une courte partie de l'abondante chevelure de la graminée - je n'ai pas besoin de préciser avec son bec, sinon avec quoi d'autre ? -, rejoint sur une branche proche une femelle, là se produit sans doute une conversation inaudible de nous, pauvres hommes, car le mâle fait tomber juste à côté d'elle le morceau d'inflorescence. On peut penser que dans son langage d'oiselle elle lui a dit quelque chose du genre : j'ai vu ta fleur, laisse tomber, je suis prête à perdre la mienne, car c'est effectivement ce qui se passe. Lui avait peut-être annoncé : sur ce bon coin, échange fleur contre fleur.
J'ai eu une fois encore la joie d'assister à ce spectacle intemporel, et c'est dans cet état d'esprit de franche allégresse que je me suis dit :
Les Français sont en train de se rendre compte de la conjonction de deux dangers qui se renforcent l'un l'autre, la prolifération d'une présence allogène et son utilisation par Mélenchon. Cela pourrait commencer à les inquiéter sérieusement. C'est peut-être le début de quelque chose.
Rédigé par : Pierre Durand | 15 juin 2022 à 09:52
Quand j'entends Mélenchon je me dis qu'il est peut-être temps que ce pays cesse d'exporter des polytechniciens et d'importer des femmes de ménage.
Les Pays-Bas en manque de main-d'oeuvre viennent de nous offrir une porte de sortie. L'idée fait son chemin là-bas d'importer des chômeurs des banlieues françaises. Pas besoin de percer une autre porte, la même peut servir.
Ils ont donc trouvé la recette miracle pour les faire travailler. On devrait la leur demander.
Je suis pour le raccourcissement des circuits, à la fois au nom de l'écologie et parce que les intermédiaires ont toujours un coût. Ce serait une bonne idée d'éviter le passage par la France et qu'ils les importent directement des pays d'origine.
En même temps, toujours aux Pays-Bas, des études leur confirment que les immigrés d'origine européenne s'intègrent bien et trouvent à s'employer, alors que ce n'est pas du tout le cas de ceux d'origine extra-européenne, qui, non contents de ne pas s'intégrer, représentent pour le pays un coût particulièrement élevé. Mais on le savait déjà.
Que croyez-vous donc au pays des tulipes ? Qu'on va se défaire de nos immigrés européens pour votre bénéfice ? Mais on ne pourra pas les trouver puisque, par définition, ils se sont parfaitement intégrés à la société française et sont au travail.
Par contre, le fond du panier, avec ses djellabas et ses tenues de fantômes, nous en avons effectivement à revendre. À pas cher. On pourrait même vous verser quelque chose, à la manière inventée par les banquiers des intérêts négatifs. Mais si vous êtes logiques, vous nous les laisserez, et Mélenchon aura encore de beaux jours devant lui.
Rédigé par : Pierre Durand | 15 juin 2022 à 08:13
Et c'est ainsi que, docilement, les vieillards adolescents retournent se livrer aux nationaux de la nef soviétique.
La démence alors est un choix.
Rédigé par : Aliocha | 15 juin 2022 à 06:42
@ Pierre Durand
"Macron a contre lui une grande majorité de l'électorat. Beaucoup d'électeurs n'acceptent plus les effets de "dictature" du scrutin majoritaire et ils exigeront de plus en plus fortement d'être pris en compte, donc le suffrage proportionnel. C'est l'absence de confiance qui le rend inévitable."
C'est exactement cela.
Et ce n'est plus avec un RN au score très significatif que l'argument du cordon sanitaire tient encore la route.
Nous sommes désormais dans un confrontation centre + LR sensés + résidus du PS face au RN et à LFI/NUPES. On ne pourra éviter cette confrontation avec un scrutin majoritaire à deux tours. On risque même l'inverse: le jour où cela bascule, tout bascule.
Scrutin majoritaire et présidentialisation oblige.
Il est donc vraiment temps d'entamer un réel travail de fond auprès des Français, en arrêtant de se comporter en prêtres, pour les convaincre qu'il y a de réelles bornes à ne pas franchir.
Car beaucoup souhaitent les franchir.
Personne ne l'empêchera en se cachant derrière un scrutin majoritaire.
Car tant va la cruche à l'eau qu'à la fin elle se brise.
Et vu qu'il n'est pas réaliste d'unir ces Gaulois réfractaires de LR, Horizons, Bayrou, Macron et les résidus du PS, mieux vaut une proportionnelle qui permette à cela de coexister face à RN + LFI. Sans cela, un discours centriste macronien (que je cautionne) monocorde (ce que je ne cautionne pas) conduira mécaniquement à la montée de ces deux forces.
Aussi antinomiques soient ces deux forces en surface, aussi hostiles soient leurs caciques l'un face à l'autre, les électeurs ont déjà fait la jonction entre RN et LFI. Inutile de se le cacher.
"Le numéro deux de LFI Adrien Quatennens a lancé mardi un nouvel appel aux électeurs du Rassemblement national à voter dimanche pour les candidats de la gauche unie Nupes (LFI, PS, EELV, PCF), en quête de reports de voix au second tour des législatives. A la majorité présidentielle qui y voit un rapprochement de LFI avec l'extrême droite, il a rétorqué sur franceinfo que "ce n'est pas Jean-Luc Mélenchon, ni les Insoumis, ni la Nupes qui sont allés dire à Mme Le Pen sur un plateau de télévision qu'elle était +trop molle+. C'est cette majorité actuelle, c'est-à-dire M. Darmanin", a-t-il rappelé à propos de l'expression lancée par le ministre de l'Intérieur à Marine Le Pen lors d'une séquence sur la lutte contre l'islamisme dans un débat en 2021." -- La Croix, 14.06.2022.
Tout à fait. Madame Le Pen est bien molle face à l'islam. Darmanin a eu 100 % raison de le mettre en évidence.
Le fait que Quattenens ne le comprenne pas prouve par A + B que la gauche a cessé d'avoir un référentiel réellement progressiste. Qu'elle prône le regrès et assume le compromis avec les religions. Moi, non.
Mais ce qu'on voit, surtout, c'est que LFI préfère diaboliser Macron plus qu'ils ne diabolisent le RN.
Conclusion: la jonction s'opère bel et bien. Et je suis d'avis qu'il convient de la rendre parfaitement explicite.
Si LFI/NUPES s'entête dans cette voie, il va devenir de plus en plus difficile de les considérer comme des partis "républicains", comme on le dit en France.
Cela fait déjà quelque temps que LFI n'est plus "républicain", pour moi.
Rédigé par : F68.10 | 15 juin 2022 à 04:11
@ Marc Ghinsberg | 14 juin 2022 à 16:36
"Revoyez l'histoire de la Quatrième République. Son mode de scrutin (proportionnel) est le facteur premier de l'instabilité politique..."
Vous savez sans doute qu'à part l'Angleterre et son scrutin majoritaire à 1 tour et la France (2 tours), tous les pays de l'UE ont adopté des variantes du scrutin proportionnel. Et ces pays ne sont pas moins gouvernables que le nôtre.
Il est indéniable que beaucoup de Français ne se sentent pas représentés par les pouvoirs politiques issus de notre mode de scrutin majoritaire. Il est donc évident qu'il faut en changer.
L'instabilité de la IVe République ne peut pas être contestée, elle est mesurable, mais elle est due d'abord à la rupture en mai 1947 du tripartisme (alliance des communistes, de la gauche et du centre) par le renvoi des communistes du gouvernement. Les constituants de 1946 avaient fondé la stabilité gouvernementale sur cet élément juridique du tripartisme qu'ils pensaient durable. Ils avaient organisé les relations entre les pouvoirs sur la base d'une permanence du tripartisme. Une fois le tripartisme éclaté l'édifice était devenu instable, et le scrutin proportionnel ne pouvait pas y remédier.
Je vous invite à abandonner cette idée que la IVe République apporte la preuve que le scrutin proportionnel entraîne automatiquement l'instabilité. Vous avez en Europe beaucoup d'Etats qui prouvent le contraire.
Le scrutin majoritaire que nous subissons assure une stabilité certaine mais il suscite une opposition de plus en plus vive de la part de l'électorat qui est lésé par le système. Et vous allez voir ce que va être le second quinquennat Macron.
Sous le Général de Gaulle il y avait un fort consensus autour de sa personne et de sa politique, une importante majorité des électeurs acceptait et même désirait ce pouvoir fort. Au début le scrutin majoritaire n'était même pas indispensable pour lui assurer une majorité stable.
Avec Georges Pompidou l'adhésion était un peu moindre mais encore assez forte Après, cette adhésion de l'électorat a fortement diminué. Le rêve de Giscard de rassembler 2 Français sur 3 ne s'est jamais réalisé.
La gauche en 1981 a brièvement cru tenir son Charles de Gaulle avec Mitterrand et le scrutin majoritaire a été bien accepté par une assez forte majorité de l'électorat, puis de moins en moins. Il y avait tout de même une forte opposition de droite.
Macron a contre lui une grande majorité de l'électorat. Beaucoup d'électeurs n'acceptent plus les effets de "dictature" du scrutin majoritaire et ils exigeront de plus en plus fortement d'être pris en compte, donc le suffrage proportionnel. C'est l'absence de confiance qui le rend inévitable.
Rédigé par : Pierre Durand | 14 juin 2022 à 22:22
@ Achille
Melenchon est un ordurier. Pour les amateurs de football, il a un côté Louis Nicollin.
Quelques bonnes idées concernant la défense nationale, sauf si c'est lui qui est aux commandes. Une bonne stratégie mais qui arrive un peu tard.
Il manque à Mélenchon la main droite dans la veste et on a Staline sans moustache.
Quant aux fâchés fachos ou inversement, le mot d'ordre sera de battre le candidat Ensemble. Et qui se ressemble s'assemble pour battre Ensemble.
Rédigé par : stephane | 14 juin 2022 à 22:14
En parlant de désastre le Che des calanques en a sorti encore une belle. Un lapsus, ô combien révélateur : les "fachos pas trop fâchés". Il paraît qu’il voulait dire l’inverse, mais personnellement j’en doute car je suis sûr qu’il ne serait pas du tout contre le fait que des électeurs de la droite radicale votent pour les candidats de la NUPES, bien entendu !
Le pire c’est que certains le feront…
Rédigé par : Achille | 14 juin 2022 à 21:20
Divine surprise comme aurait écrit Maurras. Voilà qu'on s'interroge sur le sens à donner au taux d'abstention. À part une minorité de circonstances exceptionnelles, toutes les explications sont possibles, mais il en est une qui me soulève le coeur, "faire barrage au RN". Comme s'il était un danger quelconque. Certes, il a fait des scores importants, frôlé la réussite, mais à part ça ? Pas un seul ouvrage de fond, pas de pensée originale, car brandir la France, ce n'est pas original, tout le monde le fait : plus forte, plus juste etc. Nazi ? Vous ne confondez pas avec Ordre Nouveau ? C'est encore un de ces arguments éculés qu'on se doit de mettre en haut de page pour démontrer sa virginité. Jamais le dernier des communistes n'aurait avoué lécher les fesses de l'URSS, même pas cette vieille canaille de Marchaisserschmitt.
En revanche, la politique exclut tous ceux qui ont une nostalgie de la France et on se retrouve en boustrophédon, à ramper de gauche à droite et de droite à gauche.
Enfin, le parti de l'abstention progresse, c'est l'essentiel car il forme une fistule douloureuse : à force d'en ignorer la population, de faire comme si, de parader en juriste et de noyer le pays sous une réglementation non consentie et une migration qui le consterne, on verra un jour en toute beauté s'épanouir la vraie dictature, celle de la nef des fous.
Rédigé par : genau | 14 juin 2022 à 20:31
@ Solon
C'est exactement cela, M. Macron s'est amusé à nous défier avec un ministre de l'E.N. de genre NUPES et maintenant ses thuriféraires viennent pleurnicher.
Madame Borne appelle à voter pour les candidats de la NUPES pour faire barrage au RN, en réalité c'est la même chose les "Ensemble" et les NUPES viennent à peu près tous du parti socialiste.
Et tous ceux qui s'étonnent du résultat du premier tour, se sont-ils interrogés quand ils ont vu M. Macron se taire devant les extravagances des maires écolos, des maires islamo-gauchistes ? et du soutien implicite du Président aux minorités ?
Macron ou Mélenchon, il n'y a que quelques lettres qui diffèrent.
Tout cela est une comédie grotesque, une macronade de plus pour nous obliger à rallier Macron pour lui donner le pouvoir de faire ou plutôt de défaire notre vieille République avec un Assemblée à sa botte. Même M. Larcher se prête au jeu.
Eh bien qu'ils s'arrangent et récoltent ce qu'ils (LREM) ont semé. On ne peut pas tout le temps prendre les Français pour des abrutis et jouer avec le feu.
Rédigé par : Michelle D-LEROY | 14 juin 2022 à 19:58
Le vrai fléau dans notre pays sont les médias car qu'avons-nous vécu au cours des douze derniers mois et qu'entendons-nous par ailleurs ?
1. Pré-présidentielle :
Matraquage systématique et universel pour Eric Zemmour, la palme revenant au Figaro comme le démontraient Yves Thréard et Guillaume Roquette chez Eric Brunet sur LCI. On a l'esprit d'équipe au Figaro !
2. Post-premier tour présidentielle :
Patatras, le héros n'est que troisième.
Changement de matraquage en faveur de la devenue douce Marine Le Pen, une fidèle et clone de Jeanne d'Arc, mais sans l'armure ni le cheval.
3. Post-deuxième tour présidentielle :
MLP battue, faute de mieux le matraquage passe à l'artiste en matière d'assemblage de puzzle : JL Mélenchon.
4. Post-premier tour législatives !
Ingrats, les médias renvoient Zemmour à son clavier d'ordinateur, s'apitoient sur le fait que MLP n'ait pas été élue d'entrée, et constatent que Mélenchon semble être déçu de ne pas avoir totalement ridiculisé Macron !
Reste à attendre le deuxième tour des législatives ?
Les probabilités sont que Philippe va pouvoir continuer à persécuter Macron et son gouvernement, EDM compris .
5. Par ailleurs :
À propos de Macron et des médias, l'un d'eux, l'Equipe en particulier, auraient dû lui dire d'offrir le stade de Marseille au lieu du Stade de France pour la finale Real Madrid/Liverpool.
Quand on a vécu en Grande-Bretagne, et travaillé du côté de Liverpool, on n'invite pas les Liverpooliens en masse à Paris !
En outre Marseille aurait été plus courtois à l'égard de nos voisins espagnols, leur idole est aussi celle des Marseillais : Benzema, qui est de Marseille ; beaucoup moins de fans de Liverpool auraient fait le voyage ! Entre autres il leur aurait fallu beaucoup plus de bières pour un si long trajet.
Enfin les fans marseillais savent se faire respecter comme ils l'avaient démontré à des fans géorgiens lors d'un match de rugby il y a quelques années !
Toujours à propos des médias, surtout TV, il faut suivre ce qui se passe en Ukraine, en bref :
Les Méchants : les Russes
Les Victimes : les Ukrainiens
Les Héros, qui s'exposent vaillamment à 25 km du front : nos Journalistes.
Lesquels ne semblent pas faire la différence dans leurs commentaires entre une guerre et un match de foot ou un combat de boxe !
Médias qui, dans la foulée, nous expliquent et réexpliquent que Macron a eu tort de dire qu'il ne fallait pas humilier les Russes en nous précisant, outragés : "Imaginez qu'on ait fait cela avec Hitler ?" Or c'est précisément ce qui a été fait quand on lui a fait cadeau des Autrichiens puis des Sudètes, c'était pour ne pas l'humilier.
Mais on le sait, Hitler était ingrat ! Pas Poutine ?
L'Education nationale n'est plus ce qu'elle était, en Histoire en particulier !
Les médias vous dis-je !
Il faut à tout prix paniquer le pékin ordinaire sans oublier de ridiculiser les politiciens de droite !
Il est vrai qu'un gouvernement de droite économiserait sans doute quelques sous au chapitre subventions à la presse ! Ce qui risquerait de créer un problème de chômage, pourtant bienvenu, dans la corporation !
Rédigé par : Claude Luçon | 14 juin 2022 à 19:56
Gilets jaunes, Covid, déficit public, inflation, chèques-cadeaux pour amortir la dureté des temps, déséquilibres dus à l'agression de Poutine envers l'Ukraine.
Et Macron s'est tout de même fait réélire avec 58,2 % des voix.
Le navire va encore tanguer. L'inflation est loin d'être jugulée.
La période est difficile et c'est le moment que choisissent 52,5 % des Français pour aller à la pêche en oubliant de voter. Ce n'est pas sérieux.
Dans un tel contexte, confier les clefs du pouvoir à la NUPES de Mélenchon comporte un risque important pour le pays et pour l'Europe. Son irresponsabilité réside dans le 'too big to fail'. Autrement dit: "je peux tout me permettre en terme de largesses et de déficit pour le pays puisque, compte tenu du poids de la France dans l'Europe, cette dernière sera contrainte de ne pas nous abandonner sauf à se saborder elle-même".
Enfin, un mot à propos de Zemmour. C'est le naufrage. Le polémiste est brillant sur les plateaux TV, ses livres se vendent bien. Mais ses exagérations, sa gloriole sont inefficaces dans le combat politique. Il emporte dans son naufrage les idées qu'il défendait avant d'entrer dans l'arène électorale.
Et personne pour les reprendre, pas même le RN qui a placé le pouvoir d'achat avant les autres préoccupations.
Rédigé par : lucas | 14 juin 2022 à 19:41
2e tour en résumé
278 duels Ensemble !- NUPES
110 duels Ensemble !- RN
62 duels NUPES-RN
29 duels Droite-RN
29 duels Droite-NUPES
22 duels Droite-Ensemble !
Et moins de dix triangulaires.
Rédigé par : Patrice Charoulet | 14 juin 2022 à 17:55
@ Pierre Durand
Le fait que le total des chiffres affichés ne soit pas égal à 100 % ne change rien sur le fond, d'autant qu'en règle générale les systèmes proportionnels fixent un seuil de 5 % en deçà duquel les scores des partis ne sont pas pris en considération.
Revoyez l'histoire de la Quatrième République. Son mode de scrutin (proportionnel) est le facteur premier de l'instabilité politique qui, avec la guerre d'Algérie, sera l'une des principales raisons de sa chute.
Rédigé par : Marc Ghinsberg | 14 juin 2022 à 16:36
Remarque en passant : JM Blanquer, qui a au moins essayé de bouger les choses, est éliminé. Normal ! Avant même le scrutin, Monsieur Macron a voté contre lui en le remplaçant par un sympathisant NUPES.
Rédigé par : Solon | 14 juin 2022 à 16:22
@ Marc Ghinsberg
"J'invite les tenants de la proportionnelle à bien examiner les résultats du premier tour qui illustrent ce billet. Qu'ils m'expliquent comment on pourrait gouverner le pays avec une telle composition de l'Assemblée nationale."
La proportionnelle, c'est la garantie:
1. Qu'il ne soit pas nécessaire de pratiquer la surenchère systématique dans un système qui vous élimine très vite.
2. Que, dès que le RN ou LFI ont des députés, ils se voient inclure dans des postes à responsabilité et sont donc responsables de bourdes réelles, tandis que là, ils profitent de leur statut virginal en matière de réelles responsabilités...
3. Que la proportionnelle, c'est faciliter l'existence de traîtres au sein des partis. De traîtres, de vendus ou de transfuges. Cela brise l'homogénéité que l'extrême droite s'impose à elle-même.
4. Il y a extrême droite et extrême droite. Pim Fortuyn et Marine Le Pen ne sont pas les mêmes oiseaux. Il y a une extrême droite démocratique (Pim) et une extrême droite anti-démocratique (Marine). L'absence de proportionnelle, c'est la garantie que notre extrême droite ne devienne jamais une extrême droite démocratique à la Pim Fortuyn. Marine Le Pen peut se la jouer en mode Fort Alamo face à toute tentative de réforme de l'extrême droite, via Zemmour, par exemple.
L'absence de proportionnelle enkyste l'impasse actuelle de notre démocratie.
Tandis que la mise en place de la proportionnelle contraindrait les partis au pouvoir à prendre des risques.
En 2022, il faut qu'avec la proportionnelle vienne une culture du rejet de la conflictualité théâtralisée. Je vous concède que les Français n'y sont pas encore... du tout. Mais je ne vois pas d'autres voies que la proportionnelle pour faire bouger les choses.
En gros: l'absence de proportionnelle protège l'extrême droite. Cela lui permet de ne pas avoir à évoluer, ni en interne, ni sous l'effet d'une concurrence à l'extrême droite, ni sous l'effet de la prise de responsabilité réelle ou sous l'effet d'un climat politique qui imposerait la répudiation de la théâtralisation de la conflictualité.
Je ne veux pas gagner en utilisant des dés pipés. Tout le monde reproche au vainqueur de telles victoires truquées.
La proportionnelle, c'est jouer avec des dés non pipés. Cela force les gens à être un peu plus sérieux.
Et puis cela forcera les Français à réfléchir un peu plus à la notion de "checks and balances". Ce qu'on appelle les contre-pouvoirs. Notre culture en la matière n'est pas brillante. Avec une proportionnelle, ils n'en deviendraient que plus pertinents.
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@ Pierre Durand
"On ne peut pas raisonner à partir d'un tableau incomplet, mais surtout parce que la proportionnelle ferait éclore avant le scrutin des regroupements différents."
Voilà. On arrêterait de piper les dés.
Cesseraient alors ce spectacle lamentable des investitures, cette caricature de partisanisme institutionnel, ces deals sous le manteau, ces parachutages, cette façon de proposer aux électeurs le deal que les partis lui imposent plutôt que de voir les électeurs imposer leurs deals aux partis.
La proportionnelle dynamiterait un peu ces tendances anti-démocratiques de l'intérieur.
L'absence de proportionnelle, c'est le protectionnisme intellectuel. C'est la facilité. C'est pas du jeu. Et cela crée justement ainsi le climat actuel avec cette hydre RN-LFI.
Rédigé par : F68.10 | 14 juin 2022 à 15:05
@ Louis | 14 juin 2022 à 10:25
« Au secours pour qui vais-je voter ? »
En croyant devoir nous prononcer sur des enjeux qui en fait ne sont pas nécessairement les plus importants alors que la question fondamentale, la seule et la vraie, n'est jamais posée, nous nous trompons de cible et nous perdons notre temps.
Cela me rappelle mon enfance pendant laquelle les adultes dont des enseignants me forçaient à jouer au ballon alors que je trouvais cela complètement idiot et que j'aurais plutôt dû leur demander pourquoi ils me prenaient pour un imbécile et quelles étaient leurs motivations.
En quelque sorte, on dit aux Français : « Allez jouer à la baballe ! »
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@ GERARD R. | 13 juin 2022 à 22:40
« Un peuple que le pouvoir, tous ministères confondus, insulte, humilie, terrorise, culpabilise, mutile, bâillonne, confine, discrimine, voire euthanasie, refuse de voter à plus de 52 % ? Mais que se passe-t-il ? »
Étrange en effet, pourquoi prend-il ses distances alors qu'il est censé applaudir de joie et collaborer aux manœuvres conduisant à sa propre disparition, dont la liste que vous donnez ne représente qu'un échantillon ?
Ce peuple n'est peut-être pas encore assez masochiste ?
Rédigé par : Exilé | 14 juin 2022 à 14:58
NUPES oblige.
Je pense à ces milliers d’électeurs communistes ou écologistes, révolutionnaires enflammés (dont ma cousine RATP par exemple), qui NUPES oblige, ont voté cyniquement Social-Traître pour la première fois de leur vie en rigolant bien (170 circonscriptions).
Je pense surtout à ces millions d’électeurs, socialistes endurcis mais modérés (dont mon voisin MAIF/CASDEN par exemple), écologistes modérés, qui, NUPES oblige, ont voté communiste Roussel ou communiste Mélenchon au premier tour, sans doute pour la première fois de leur vie (376 circonscriptions ). Ils auront des séquelles, ils y penseront tout le temps, ils en rêveront la nuit, comment ai-je pu mettre un tel bulletin dans l’urne, reniant toutes mes convictions ?
C’est quand même spécial la gauche. Quand on en est, on arrive à faire de ces choses. La fin justifie les moyens en somme.
J’imagine alors un lepéniste ou un zemmourien acharné votant pour un pâle et laxiste LR, « NUDD » oblige.
Je vois aussi alors un LR ou un UDI modéré votant pour un Le Pen ou un Zemmour, « NUDD » oblige.
Le Pen aurait imposé sa NUDD avec Zemmour et Wauquiez et on aurait eu finalement dimanche soir 577 duels NUPES contre NUDD ??
Résultats à la Chambre :
110 LFI-30 EELV-30 PS-30PC contre 210 RN-130 LR-37 Z
Ecrasé par ruse le Macron, vicieusement éliminés du paysage les tièdes et les mous ! De quelques % mais vaincus à jamais.
On vit une sacrée époque où un tatouage NUPES suffit à motiver des millions de braves gens bien tranquilles à oublier les logiques finales des histoires communistes du 20e siècle.
À quand le tatouage NUDD (Des Droites) par sot mimétisme ?
Ayant voté Macron, je me dis que je l’ai échappé belle.
Cette fois....
Je vais quand même regarder dimanche soir combien de NUPES auront voté Macron pour chasser Le Pen (107 circonscriptions) et combien de « NUDD » auront voté Macron pour chasser Mélenchon (270 circonscriptions).
J’aurai peut-être tort d’avoir désespéré de l’espèce humaine française.
Rédigé par : bernard | 14 juin 2022 à 14:37
"En premier lieu, dans le contexte de la politique nationale et surmédiatisée, le succès ne se conçoit pas sans un leader capable de mobiliser des troupes en vue de la conquête du pouvoir. Que serait Ensemble sans Emmanuel Macron ou la NUPES sans Mélenchon ? Et qui peut prétendre que la droite aurait gagné en 2007 sans le leadership de Nicolas Sarkozy ?" (Maxime Tandonnet, 14 juin 2022)
Rédigé par : Patrice Charoulet | 14 juin 2022 à 14:10
Je viens de me coltiner une partie de manivelles intense, ce qui met les idées en place.
Je suis sous le charme de Volodymyr, tout ce qui nous est étranger, l'Afghanistan qui au fond n'avait pas envie de survivre à part une minorité. La Débâcle qui est du même niveau, Winston avait l'avantage d'être isolé mais il était de la trempe des vainqueurs, le choix de dire et de faire. Juste pour vaincre. La victoire toujours, pas celle du "macroner", aujourd'hui la messe est dite, sans les USA l'Europe n'est rien du tout, ce n'est pas quelques canons de plus conventionnels qui vont changer la donne... Foi d'un ancien pointeur-tireur appelé.
Rédigé par : Giuseppe | 14 juin 2022 à 13:45
« Reconquête est à bas. On peut reconnaître mille qualités à Eric Zemmour, comme je l'ai toujours fait, mais, en ne cessant de se vanter de n'être pas politicien de métier, il a payé chèrement la rançon de ce constat exact. » (PB)
Eh oui, pour Éric Zemmour, la politique c’est fini. Ceci malgré le battage médiatique dont il a bénéficié sur toutes les chaînes d’info continue, en particulier CNews qui lui a généreusement servi la soupe.
La politique c’est un métier qui exige quelques précautions de langage, un minimum de subtilité, contrairement au métier de polémiste qui permet d’y aller franco. D’autant qu’il a son petit public d’inconditionnels dont certains se retrouvent sur ce blog.
En se prétendant le seul à pouvoir battre Emmanuel Macron, en méprisant au-delà de toute mesure MLP, en mettant dans le même sac islamistes et musulmans, arabes/noirs et racailles de banlieue, avec des accents maurassiens, il a effrayé les citoyens français qui se sont vu revenir aux funestes années 30.
Le mieux que Zemmour puisse faire c’est encore de revenir prendre sa place dans l’émission "Face à l’info" sur CNews, animée par Christine Kelly qui attend avec impatience son retour. Et puis ça nous reposera de Mathieu Block-Côté que pour ma part je trouve fatigant.
À bientôt ! :)
Rédigé par : Achille | 14 juin 2022 à 12:49
Un grand merci à Michelle D-LEROY | 13 juin 2022 à 20:03 dont la lecture de la contribution clairvoyante a agrémenté mon petit déjeuner. Ça change des sempiternels râleurs contre les abstentionnistes, dont on s'apercevra, de plus en plus, qu'à l'instar des antivax ce sont pourtant eux qui ont raison !
Une abstention record ? La belle affaire ! Considérant sans doute, sans la moindre nuance, que le peuple est définitivement idiot, la classe politique semble avoir négligé un détail. Que l'électorat dans son ensemble, hormis les plus fanatiques qui sont aussi les plus crédules, finit par s'apercevoir que les désaccords de façade qui opposent encore les partis portent tous et sans exception sur des sujets qui intéressent pourtant le peuple au premier plan : pouvoir d'achat, sécurité, emploi, retraites, santé, immigration, justice et autres. Une façon d'imposer l'immobilisme, tout en donnant le change d'une salutaire confrontation ??
En revanche, lorsqu'il s'agit des intérêts aussi supérieurs qu'occultes, tels (dans le désordre) la guerre en Ukraine, la vaccination obligatoire, le wokisme, la désindustrialisation, l'avortement, les fermetures de lits, les foutus genres, multipliés à l'infini, le réchauffisme, dont on s'apercevra qu'il est avant tout un vecteur de restrictions drastiques de libertés, alors là, tous ces salopar*s sont unanimement d'accord ! Pas l'ombre d'une opposition. Pas l'épaisseur d'une feuille à cigarette, dont ils nous rappellent souvent combien celle-ci est néfaste à notre santé, qu'ils tiennent absolument à préserver, fût-ce à coups de vaccins non encore certifiés...
Quel parti, parmi les trois principaux en lice, entre les deux tours des législatives, a exprimé une opinion divergente à propos de la guerre en Ukraine ? Sur le Covid ? Sur le réchauffement ? Lequel s'est fendu d'une déclaration visant à décongestionner le conflit ukrainien ? Et vous savez pourquoi ? Parce que ces gredins sont pleinement conscients qu'une fois en poste, ils devront respecter un agenda, qui leur est imposé par des gens dont l'électeur non avisé ne soupçonne même pas l'existence. De sombres décideurs machiavéliques qui n'ont affronté aucun suffrage, mais qui décident des funestes orientations politiques. Et malgré cela, nous devons nous farcir les théories des plus grands benêts, pour nous ânonner les sempiternelles crétineries, du... devoir électoral, l'expression démocratique et autres billevesées. Pauvres d'eux !
Encore merci, Madame D-LEROY.
Rédigé par : GERARD R. | 14 juin 2022 à 12:47
@ Marc Ghinsberg | 14 juin 2022 à 08:24
"J’invite les tenants de la proportionnelle à bien examiner les résultats du premier tour qui illustrent ce billet. Qu’ils m’expliquent comment on pourrait gouverner le pays avec une telle composition de l’Assemblée nationale."
Avez-vous remarqué que le total ne fait pas 100 % ?
Je suis partisan de la proportionnelle comme condition préalable pour songer à sortir du bourbier.
Par principe j'ai toujours préféré le scrutin majoritaire car je suis de la droite dite bonapartiste (pour moi Bonaparte, que je n'admire pas particulièrement, n'a rien à voir là-dedans mais l'adjectif est parlant) mais elle suppose un leader d'exception. Avec les médiocres il est sage de leur laisser le moins de pouvoir possible. On en est là depuis des décennies.
On peut penser à une alliance autour de LR qui attirerait de sa gauche et de sa droite ; d'autres autour de Macron vers la gauche ou vers la droite ; rien de possible autour de l'extrême gauche ni l'extrême droite car il est impossible d'avoir une extrémité pour centre !
On ne peut pas raisonner à partir d'un tableau incomplet, mais surtout parce que la proportionnelle ferait éclore avant le scrutin des regroupements différents.
Rédigé par : Pierre Durand | 14 juin 2022 à 11:16
Après 10 années de dégringolade, que dis-je, après 40 années de socialo-tripatouillage, nous voici face à une France triste, ignorante, sans ressort autre que celui de suivre une pente bruxelloise tout en «nunucheries » et bien sûr… en sujétion totale devant l’ogre américano-économicus !
Réveillez-vous, vieille garde de la droite d’avant l’UMP, le panache d’un David Lisnard pourrait nous entraîner très loin sur le chemin de la reconquête !
Rédigé par : Celtapiou | 14 juin 2022 à 10:56
Que faire en cas de duel Nupes/Ensemble ?
En votant pour Ensemble on sauve les meubles.
Ne pas vouloir faire la différence entre d'une part Madame Borne, Edouard Philippe ou Bruno Le Maire, et d'autre part Mélenchon, Sandrine Rousseau, Obono, ou Rokhaya Diallo qui en est proche, relève de la liberté de chacun mais me semble difficile à justifier.
Il serait donc possible d'encaisser Raquel Garrido ? Je ne peux pas le croire.
Clémentine Autain, d'accord, on se dit que c'est dommage qu'elle soit Nupes, mais c'est possible. Mais voter pour un parti qui abrite Raquel Garrido est pour moi incompréhensible.
Il est instructif également de voir qui à gauche a refusé d'intégrer la Nupes, comme Carole Delga et Stéphane Le Foll. Ils donnent une idée de ce qui peut ne pas y être acceptable.
Rédigé par : Pierre Durand | 14 juin 2022 à 10:27
Chers abstentionnistes, je vous comprends mais moi le p'tit vieux qui va voter à chaque fois, cette fois-ci je suis paumé : je dois choisir entre McKinsey ou le burkini, au secours la France est devenue folle. Je ne peux même pas voter pour un vache pourtant nous avons quelque deux millions de bovins en Bretagne... Au secours pour qui vais-je voter ?? Nous sommes déjà ruinés et allons-nous vers la guerre ou la guerre civile ? les deux mon capitaine...
Rédigé par : Louis | 14 juin 2022 à 10:25
Le chef de l’Etat ne semble guère intéressé par les élections législatives : pas de programme particulier développé par les représentants de la macronie, pas un mot de sa part, même susurré, après le premier tour. Et si tout cela, le panorama national, l’ennuyait profondément ?
Le choix d’aller visiter la Moldavie et la Roumanie alors qu’approche la menace NUPES n’est-il pas révélateur des constantes de Macron ? s’entourer de gens sans charisme et bien obéissants (Madame Borne), se désintéresser du Parlement pour privilégier des instances manipulables (le CNR après la Convention sur le climat), se passionner pour la politique internationale en y jouant à tout prix un rôle, flatter la présidente de la Commission européenne... Personne pour le contredire !
Si l’on ajoute à cela la destruction de l’"ancien monde" par le touillage des élus de gauche et de droite dans une sorte de pipérade assez indigeste, comment convaincre des électeurs de se déplacer vers les urnes ? Des électeurs totalement désorientés par un chef qui ne sait pas où aller si ce n’est sur le chemin tracé par la démagogie budgétaire et les accommodements déraisonnables avec tous ceux qui n’aiment pas la France.
Bref, après ce premier round, l’impression prédominante est celle du chaos semé depuis cinq années par celui qui devait rassembler les Français autour d’un projet d’intérêt commun : les LR ne savent plus où ils habitent tant les pas de deux avec LREM ont déconcerté et peiné. Le PS n’existe qu’à l’état résiduel, EELV est en totale perte de crédibilité après avoir enfoncé les portes de l’idiotie... et même LREM semble rouler sur la jante.
Ne restent que le RN et LFI qui se rejoignent sur des propositions du genre « puisque le travail ne paye pas assez, subventionnons la paresse » !
Mais enfin, lueur d’espoir, Reconquête a semé des graines libérales et patriotiques pour l’avenir.
Rédigé par : caroff | 14 juin 2022 à 09:58
Que faire en cas de duel Nupes/RN ?
Un dilemme n'est par définition pas très confortable mais on peut parfois sans trop de difficulté en sortir. La colère ou la paresse sont mauvaises conseillères, le bon sens, lui, aide.
La Nupes est un regroupement de partis. Il est donc logique de distinguer entre ses composantes, et même à l'intérieur de chaque composante il y a des personnalités différentes. Cela demande un effort d'information, qu'il faut faire pour la France.
Il n'est pas raisonnable de vouloir confondre LFI et le PS, de mettre dans le même sac Olivier Faure et la citoyenne Obono. Même s'ils sont ensemble temporairement dans la même baignoire on ne doit pas jeter le bébé avec l'eau du bain. Se dire qu'ils voteront "comme un seul homme" est une contre-vérité. Ce bric-à-brac éclatera aussitôt l'élection passée.
Je mets en garde contre la pub qui est faite à Fabien Roussel : l'emballage est séduisant mais à l'intérieur il y a le PC qui est aussi dangereux que LFI.
Quant au RN, il y a une certaine uniformité des positions politiques mais tout de même quelques nuances, et il y aura toujours des différences de personnalités. De plus au RN ils sont Français, je veux dire par là que pour eux la France passe avant les étrangers.
Donc a priori il vaut mieux voter pour le RN que pour LFI, mais il vaut mieux voter pour Olivier Faure plutôt que pour le RN. Ce n'est tout de même pas sorcier.
Alors qu'auriez-vous fait à la place du Cid ? Perdre votre honneur en ne vengeant pas l'affront ou perdre Chimène en tuant son père ?
Percé jusques au fond du cœur
D’une atteinte imprévue aussi bien que mortelle,
Misérable vengeur d’une juste querelle,
Et malheureux objet d’une injuste rigueur,
Je demeure immobile, et mon âme abattue
Cède au coup qui me tue.
Si près de voir mon feu récompensé,
Ô Dieu ! l’étrange peine !
En cet affront mon père est l’offensé,
Et l’offenseur le père de Chimène !
Que je sens de rudes combats !
Contre mon propre honneur mon amour s’intéresse :
Il faut venger un père, et perdre une maîtresse ;
L’un m’anime le cœur, l’autre retient mon bras.
Réduit au triste choix, ou de trahir ma flamme,
Ou de vivre en infâme,
Des deux côtés mon mal est infini.
Ô Dieu ! l’étrange peine !
Faut-il laisser un affront impuni ?
Faut-il punir le père de Chimène ?
Père, maîtresse, honneur, amour,
Noble et dure contrainte, aimable tyrannie,
Tous mes plaisirs sont morts, ou ma gloire ternie :
L’un me rend malheureux, l’autre indigne du jour...
Le Cid, Acte I, scène 6
Comme vous voyez il y a pire que de choisir dimanche prochain.
Rédigé par : Pierre Durand | 14 juin 2022 à 09:07
Voter est l'exercice de la liberté, force est de constater qu'en France, une majorité décide de renoncer à l'usage difficile qui demande de savoir se déterminer.
Le dieu jupitérien pour la première fois de toute l'histoire de la Ve République depuis de Gaulle a été réélu hors cohabitation, et pour la première fois en conséquence risque de ne pas avoir de majorité à l'Assemblée.
La tentative centriste se retrouve donc face à la résurgence du clivage qu'il a essayé en vain de réformer, le corps électoral ne sachant se déterminer que sur la négation d'un adversaire réel ou supposé qui empêchera alors toute velléité de gouverner, la division nécessaire pour l'élection contenant en germe l'incapacité à créer le consensus indispensable à la moindre décision.
La dynamique est redoutable, de Gaulle n'était pas idiot, et même avec les tentatives quinquennales de sortir de cet étau, toute âme sensée ressent bien que renoncer à son vote, ou voter blanc, est renoncement coupable à la démocratie, volonté de s'en remettre, malgré toutes les justifications jusqu'aux plus médicales, à la vague mondiale qu'un président russe tente de lever, la vague du ressentiment qui a pour but de détruire un Occident qui a toutes les peines à exercer la liberté et ses conditions d'égalité dans la fraternité, qu'il a pourtant clairement formulées aux préambules de ses Constitutions.
Restez donc à la maison, mes lapins terrés aux terriers de vos désirs autocrates, ou cédez au tout sauf Macron, celui qui n'est, et qui le sait, que le symptôme de vos indécisions, vous servez un maître qui détruira cette liberté que vous n'avez jamais su exercer, n'en usant que pour décider de vous en passer, niant la France et tout ce qui la constitue, cette conscience de nos faiblesses si humaines qui fonde la toute-puissance seule à même d'engager l'humanité vouée à un avenir radieux, si elle entendait enfin la parole qu'elle est bien encore la seule à savoir formuler universellement par l'intermédiaire de son président.
Soyez certains qu'actuellement, il doit s'apercevoir que toutes les pendules sont réglées à une heure apocalyptique dont lui non plus n'est pas le maître jupitérien, mais le serviteur obligé qui n'a d'autre issue que de se vouer au martyr, pour encore une fois en pleine lumière révéler au peuple obscur, l'éclatante vérité de l'inanité du sacrifice qu'il exige pour justifier son incapacité à assumer sa liberté.
À l'endroit du désastre d'une gauche et d'une droite qui n'ont su qu'offrir aux extrêmes l'abandon démocrate, reste le retour à ce qui sauve.
Non, non, ne le sifflez pas !
Rédigé par : Aliocha | 14 juin 2022 à 08:38
Des résultats en trompe-l’œil.
Jean-Luc Mélenchon est un génie de la tactique électorale. Sans que la gauche ait augmenté son pourcentage de voix, il lui permet de disposer d’un nombre de députés qui la placera en premier opposant à la majorité présidentielle (relative ou absolue). Ce tour de magie à la Majax est la conséquence de l’union factice qu’il a su imposer à ses partenaires menacés de disparition. Union factice car les désaccords de fond sont trop profonds et trop nombreux pour que le regroupement des gauches irréconciliables perdure.
Chaque composante aura son groupe parlementaire et chacune va s’efforcer de se placer en vue de la prochaine présidentielle à laquelle Emmanuel Macron ne pourra participer. D’autant que le génie Mélenchon a commis une erreur majeure en ne se représentant pas à la députation. Il sera absent de l’Assemblée nationale et ne pourra y contrôler sa coalition.
Le RN qui augmente significativement son électorat tout en se débarrassant de son concurrent direct Éric Zemmour, pitoyablement éliminé dès le premier tour, fait une très bonne opération.
LR survivra provisoirement avec pour ambition de devenir un parti charnière à l’image du MoDem.
LREM est le perdant normal du scrutin. Ce parti n’a jamais réussi à se structurer, son succès en 2017 était exagéré. Il a montré que le recours à la société civile n’était pas une recette miracle. Il a pâti de l’usure du pouvoir.
Finalement le vrai vainqueur de ces élections sera Édouard Philippe qui sera sans doute en situation d’allié indispensable du président de la République. Position idéale pour préparer 2027.
P.-S.: j’invite les tenants de la proportionnelle à bien examiner les résultats du premier tour qui illustrent ce billet. Qu’ils m’expliquent comment on pourrait gouverner le pays avec une telle composition de l’Assemblée nationale.
Rédigé par : Marc Ghinsberg | 14 juin 2022 à 08:24
@ PB
Déplorer l'abstention massive, souhaiter que le citoyen aille voter, pour son bien, pour celui de la démocratie, de la République et surtout de la France, c'est faire preuve d'idéalisme. Chez moi il a cédé au réalisme, et je vais m'expliquer.
Mais d'abord cette conversation saisie par anticipation le 19 juin à la sortie des urnes :
- Oh, vous, vous avez les yeux qui brillent ; content ?
- Oui ! Très.
- C'était comment ?
- In-tense !
- Alors cette nouvelle campagne du Gouvernement : "Votez ! C'est le pied ! Dites non à l'abstinence. Allez voter !"...
- ...a tapé dans le mille ! J'ai une semaine, je me concentre, je fais des exercices, je devrais être prêt à remettre ça dimanche prochain.
- Ah ! oui mais non. Il n'y a pas de troisième tour. Vous allez devoir attendre cinq ans.
- Cinq ans ? Mais ce n'est pas possible, que vais-je faire en attendant ?
- Prier.
- Ah ! non, celle-là on me l'a déjà faite quand j'avais 15 ans, je ne marche plus. Et puis prier pourquoi je vous le demande.
- Pour qu'il y ait une dissolution, banane !
Ici Coluche, pour Europe 1. À vous François-1er".
Avec le pourcentage actuel d'abstinents je rate Valérie Pécresse et j'ai Macron, ce n'est déjà pas fameux mais est-ce que je veux vraiment encore pire ? Avec un peu moins d'abstinents on aurait Marine Le Pen et encore un peu moins, Mélenchon. Ces abstinents ne sont pas des électeurs de VP, et mon but est que VP soit élue parce que je considère qu'il y va de l'intérêt de la France, pas que les abstinents se déplacent. Quand ils se déplacent c'est déjà assez ennuyeux, alors de là à les inciter à le faire, cela ne me semble pas une bonne idée.
Ils sont citoyens français - encore que dans certains cas il y aurait à dire -, ils ont le droit de vote, pas de problème. On a la chance qu'ils n'en profitent pas et on se plaint ? Il ne faudrait pas tomber dans le masochisme.
Madame Durand vient d'apparaître pour le petit déjeuner et me dit : "Tu sais ce que je viens de voir à la télé ? Dans la 7e circonscription du Val-de-Marne, la ministre des Sports d'origine roumaine Roxana Maracineanu affronte une femme de ménage ivoirienne, Rachel Kéké, naturalisée française en 2015, présentée par la Nupes, qui aurait toutes les chances de l'emporter."
Française depuis 2015 et possible député ? Quel pays de Cocagne !
Je ne souhaite pas la victoire de Rachel Kéké. Celle de Roxana Maracineanu est pour moi un moindre mal.
Rédigé par : Pierre Durand | 14 juin 2022 à 08:02
Et la farce électorale poursuit son bonhomme de chemin.
Élisabeth Borne, à l'ubiquité surprenante, trouve le moyen de gérer les affaires du pays et "en même temps" de gérer sa campagne électorale, sans oublier de tracer la frontière interdisant de voter RN, mais autorisant le vote éventuel de la NUPES, pour faire barrage audit RN.
Au moins les choses sont claires, entre le wokisme radical de Jean-Luc Mélenchon et le wokisme de salon d'Emmanuel Macron, il n'y a pas de différence de nature, juste une différence d'intensité.
Le "en même temps" dans sa éternelle version de tiédeur.
Que dire sinon reprendre l'invective de l'Apocalypse 3:16 :
« Ainsi, parce que tu es tiède, et que tu n'es ni froid ni bouillant, je te vomirai de ma bouche. »
À un moment où les entrées d'immigrés ont presque doublé, où la nature même de notre civilisation est en jeu, le sujet principal de la farce est le pouvoir d'achat et l'âge de départ à la retraite !
Mais si ce sont ces priorités qui sont en jeu, alors il faut savoir qu'une élection présidentielle ou législative est inutile.
Pourquoi ? Parce que l'inflation est là, qui se montre sur nos factures.
Qui peut lutter contre l'inflation ?
Seule la BCE, maîtresse du jeu monétaire, a ce pouvoir, elle seule peut décider et décidera de la façon de contrôler cette inflation et donc de maintenir le pouvoir d'achat.
Pour ce qui est de l'augmenter, la vision de JLM est amusante et d'une sincérité désarmante.
Il se tournera vers la BCE, toujours elle, pour lui demander d'effacer la dette en cours pour pouvoir en fabriquer une autre plus profonde !
La Commission de Bruxelles, la BCE de Francfort - le tout entre les mains de Berlin - sont les décideurs in fine de notre économie..
Alors si l'enjeu est seulement économique pourquoi aller voter dimanche prochain ?
Quant au combat civilisationnel, il a été porté par Éric Zemmour avec sa maladresse d'imprécateur qui a effrayé une grande partie des Français.
Il a subi le sort des imprécateurs, entendu mais pas écouté, parce que trop dérangeant et que toutes vérités ne sont pas bonnes à dire surtout si elles annoncent la fin de la cité comme les imprécations de Cassandre annonçaient la fin de Troie.
Et Marine, la dame patronnesse du pouvoir d'achat, se réjouit déjà d'avoir son petit groupe parlementaire à l'Assemblée, grâce à tous les renoncements de ce qui faisait le parti de son père, le vieux Menhir.
On a les ambitions que l'on peut, celles de ses capacités intellectuelles et au-delà de ses possibilités intimes.
Autant Éric Zemmour ne devrait pas se vanter de son intelligence politique, autant il ne faut pas accabler cette pauvre femme de sa nullité intellectuelle.
Ces qualités sont distribuées à la conception même de la personne, dans la donne génétique qui fera la personne à naître.
Rédigé par : Tipaza | 14 juin 2022 à 07:15
« Le parti présidentiel est à l'évidence, malgré son score à peine supérieur à la NUPES et la possibilité d'obtenir encore le 19 juin la majorité absolue, le perdant de ce premier tour. C'est la première fois qu'un président est confronté, dans la foulée de sa réélection, à un tel camouflet que le sort de certains de ses ministres ou de ses soutiens emblématiques va sans doute rendre encore plus amer. » (PB)
Ainsi que le dit un vieux proverbe paysan: "C’est à la fin de la foire que l’on compte les bouses".
Il faudrait peut-être attendre la fin de la partie avant de crier victoire. Pour l’instant nous n’en sommes qu’à la mi-temps. C’est le 19 juin prochain à 20H que l’on pourra dire si Emmanuel Macron a vraiment reçu un camouflet.
Et d’ailleurs quel camouflet ? Il a été élu et réélu du premier coup, alors que J-L Mélenchon, lui a été battu trois fois à l’élection présidentielle. Il me semble que le camouflet serait plutôt de son coté.
Quant aux chiffres du premier tour, ils indiquent que désormais ses espoirs de devenir Premier ministre sont partis en fumée .
Aussi je trouve franchement grotesque que Mélenchon, Bompard, Autain et les autres ergotent pour des dixièmes de points sur les résultats du premier tour.
Certes, quelques ministres sont en ballottage défavorable, il en est même qui ont été battus. Et alors ?
Mathématiquement, il est encore possible pour Emmanuel Macron de disposer de la majorité absolue dimanche prochain. Et si ce n’était pas le cas, il pourrait malgré tout mener sa politique avec des alliés du PS qui n'ont pas pactisé avec Mélenchon, ceux de LR qui n'ont pas sombré dans l'anti-macronisme primaire. Bref ceux qui sauront où se trouve leur intérêt, ainsi qu’il en a toujours été ainsi avec une majorité relative.
Alors on se calme et on attend dimanche soir !
Rédigé par : Achille | 14 juin 2022 à 06:54
Un peuple que le pouvoir, tous ministères confondus, insulte, humilie, terrorise, culpabilise, mutile, bâillonne, confine, discrimine, voire euthanasie, refuse de voter à plus de 52 % ? Mais que se passe-t-il ? Vite, appelez McKinsey, nous avons besoin de comprendre...
Rédigé par : GERARD R. | 13 juin 2022 à 22:40
J’avais lu l’humidité ! Ouf !! C’était logique car monsieur Macron était sorti de la cuisse de Hollande, non ? Sissi !
Rédigé par : Kaktus | 13 juin 2022 à 21:27
Mélenchon est le cancer en phase terminale d'une France déjà bien malade. Il n'y a donc plus qu'un seul choix, c'est son élimination.
Rédigé par : Bebop76 | 13 juin 2022 à 20:45
Quand plus d'un électeur sur deux ne va pas voter, quand le Président élu depuis moins de deux mois est désavoué ouvertement (même si cela dérange ses admirateurs de le dire), quand l'extrême gauche islamo-gauchiste arrive en tête des votes, c'est que la démocratie en France est gravement malade.
Les Français ne savent plus à quel parti se vouer, à quel candidat se fier.
En tout état de cause, le Président est clairement désavoué, ses candidats pourtant ratissés large sous une nouvelle étiquette (Ensemble! dans sa forme n'a rien à envier à NUPES), le MoDem, les LR renégats, les anciens PS et les vieux marcheurs de 2017 qui se représentaient, ont obtenu hier 12 % des électeurs inscrits. Pas de quoi claironner, pas de quoi traiter les opposants de menteurs ou de manipulateurs.
À force de constater les subterfuges, les galipettes verbales, les mesquineries pour exister et dominer le paysage politique de la part d'un Président provocateur, les Français n'ont plus de repères, ils sont en colère et ils le montrent. Soit ils ne se déplacent plus, soit ils votent pour les extrêmes.
Je n'ai personnellement aucun souvenir que seuls 5 candidats dans toutes les circonscriptions de France et de Navarre aient été élus au premier tour. Avant, lors des soirées électorales, les résultats tombaient, c'était : M. Truc réélu, Mme Untelle élue... Là rien.
Même à plus de 50 % des voix, le fait même d'une importante abstention, le candidat en tête n'était pas élu. La Bérézina politique.
Depuis 5 ans, l'affaire Fillon puis les macronades permanentes, les offenses envers notre pays, notre culture et les hommages repentance, les Français ne savent plus où ils en sont, qui croire, ni même qui ils sont. Accusés de créer des fake news comme de gros complotistes ignares, ils voient qu'on leur ment, avec l'apothéose de l'affaire du Stade de France.
Ils ne croient plus en la politique... et ils ont raison, qui croire ?
Un électeur vote pour son parti qui le soir du 1er tour l'incite à voter Macron.
"Tous pour un, un pour tous" !
Le Président a cru bon de ne pas faire campagne et donc de ne pas clairement définir son programme, à moins que lui-même ne sache pas où il va, ni s'il est possible de rassembler un pays divisé comme jamais. Un clivage qu'il a lui-même organisé et accentué afin de diviser pour mieux régner... On ne peut pas dire que ce soit tellement réussi.
Le pays est divisé comme jamais.
Dans votre billet précédent, Monsieur Bilger, vous nous avez dit être allé voter, moi j'y suis allée également, comme toujours. Je crois encore à la démocratie et au vote pour exprimer son choix.
Le maire LR de ma ville ayant été largement réélu en 2020 et toujours apprécié, je pensais que le jeune candidat soutenu par lui pourrait remplacer la candidate macronienne qui se représentait. Comme beaucoup de LR, il a été largement devancé par ceux de la NUPES et de Ensemble!.
Vu que ces deux blocs représentent pour moi deux détricoteurs de notre culture, l'un avec sa brutalité naturelle et l'autre avec son mépris élégant, je ne me déplacerai pas dimanche prochain. Seul, mon époux gardant le sens et le devoir citoyen ira déposer comme il le dit un bulletin blanc dans l'urne... s'il pense que cela sert à quelque chose...
Rédigé par : Michelle D-LEROY | 13 juin 2022 à 20:03
Bonjour,
Je suis heureux ! Enfin nous y sommes : ce que je présentais après la ratification du traité de Maastricht arrive enfin.
J’avais à l’époque dit qu’à partir de ce traité, le vote pour un gouvernement devenait inutile et que seuls étaient nécessaires des hauts fonctionnaires capables de traduire en droit français les souhaits et règlements issus des diverses instances européennes.
Nous sommes au bout d’un système où deux ensembles, à mon avis, composent le bloc électoral.
Le premier sera composé de gens qui votent encore par conviction, par discipline républicaine, persuadés que le politique peut encore faire.
Le second composé de jeunes, élevés aux jeux vidéo, qui n’ont pas la moindre idée du fonctionnement de nos institutions, aidés en cela par l’égoïsme des parents ce qui n’arrange rien à l’affaire. On peut aussi rajouter ceux qui se sont déplacés au cours du temps et qui n’ont jamais rien obtenu.
C’est à mon avis comme cela que s’est installé d’une part un taux d’abstention record et l’avènement de notre président et de son équipe, pour la majeure partie très intelligents mais dénués de tout sens politique.
Très forts sur les sujets techniques et mauvais sur les sujets de société. La vision technocratique de l’Europe est au pouvoir et ce ne sont pas de petites élections législatives qui vont changer la donne.
Que l’on soit rassuré, dimanche prochain notre président aura sa majorité, et s’il ne l’a pas il gouvernera avec l’appui de LR moyennant de petits arrangements entre amis.
Rédigé par : Alain | 13 juin 2022 à 19:56
À ce jour, le premier parti en France est celui des abstentionnistes, parti que je rejoindrai au second tour sans honte.
Comment en est-on arrivé là ? À mon avis c'est dû au fait que, contrairement à beaucoup de pays, les élections législatives (comme les sénatoriales) se font à deux tours. Du coup, au grand dam des électeurs et à leur insu, se met en place une espèce de vente aux plus offrants des voix et des soutiens des recalés du premier tour. Et ainsi on arrive aux combinazione les plus invraisemblables, telle la circonscription du Pas-de-Calais où MLP est en ballottage favorable face à un Nupes. Le candidat macroniste éliminé appelle à faire barrage au fascisme en votant pour Nupes. Et ce n'est sûrement pas le seul exemple.
Ce qu'ont oublié ou refusé d'admettre ces candidats c'est qu'ils ne sont nullement les propriétaires des voix qui se sont portées sur leur candidature et que donc ils n'ont pas à ordonner à leurs électeurs de reporter leurs suffrages sur celui dont ils n'ont pas voulu.
Ces magouillages exaspèrent les Français qui réalisent que pour conserver leurs sièges, leurs élus vendraient père et mère.
Qui plus est, on a très bien vu, lors de la dernière législature, Macron constamment court-circuiter l'Assemblée nationale, celle-ci devenant une simple chambre d'enregistrement des décisions prises en petit comité et jamais débattues par les députés.
Pour la prochaine législature, Macron a pris les devants, soupçonnant qu'il n'aurait pas de majorité absolue. Il a donc lancée l'idée d'un Comité de Refondation ou quelque chose dans ce goût-là, composé de citoyens élus (comment, par qui ?) qui rendraient des décisions qui s'imposeraient à tous dans des domaines déterminés par Narcisse 1er, en accord avec lui-même.
Ça sert à quoi de voter ?
Rédigé par : Lonicera | 13 juin 2022 à 19:42
Pourquoi une telle abstention ? Pourquoi cette course aux extrêmes ?
Et si les Français étaient de meilleurs politologues que tous les experts en politologie qui défilent sur les plateaux télé et radio ?
Le sujet central, aussi peu et mal abordé soit-il, c'est l'Europe. Et, à travers l'Europe, ce sont l'OTAN et les USA.
Les Français savent que, qui dit politique, dit dirigeants politiques qui dirigent. C'est aussi simple que cela. Or c'est de moins en moins le cas. Les décisions qui nous concernent sont prises ailleurs qu'à Paris. À Washington pour la défense, à Francfort pour la monnaie, à Bruxelles pour les règles industrielles, commerciales, budgétaires, etc. et ainsi de suite.
Voulons-nous encore être la France, ou nous convient-il désormais d'être un morceau d'une Europe elle-même devenue 51e État US ?
La guerre en Ukraine, sacrifice expiatoire résultant de la rivalité ancestrale entre la Russie et les USA, est éclairante à ce sujet.
Macron a voulu sortir du rang, mais il y est vite rentré : faire la paix ? mais vous n'y pensez pas !
Dans ces conditions à quoi bon aller voter ?
Rédigé par : Denis Monod-Broca | 13 juin 2022 à 19:20