Mon titre est tiré d'un proverbe chinois affirmant que "le poisson pourrit toujours par la tête".
On comprend bien ce que signifie cette assertion. Elle souligne que les dysfonctionnements d'une organisation sont d'abord et toujours imputables aux dirigeants et aux managers. Le sommet est à incriminer, non la base.
Je ne pouvais que penser à ce constat au regard d'une étude de l'IFOP pour le compte du JDD.
Les Français "jugent sévèrement la justice...et jamais ils n'ont été aussi mécontents de son fonctionnement". 73 % d'entre eux ont cette approche très péjorative, ce qui ne laisse aucune place au doute. Alors qu'en 2017 ils n'étaient que 63% et que Emmanuel Macron a perdu 10 points depuis le mois d'avril 2018 pour sa politique judiciaire : passant de 37% à 27%.
Le régalien est incontestablement le ventre mou du macronisme.
Un phénomène particulier concerne le garde des Sceaux "qui a une cote de popularité très faible : 30 % après deux ans d'exercice ministériel".
Je sais bien que cette donnée négativement impressionnante n'aura pas le moindre effet sur le président de la République et sur la Première ministre. Ce ne sont tout de même pas les citoyens qui vont décider, pas plus que les magistrats hier pour son étrange reconduction !
Cette évaluation est pourtant intéressante parce qu'elle met en parallèle le parcours d'Eric Dupond-Moretti avec celui de certains de ses prédécesseurs dans la durée de leur mandat respectif.
Ainsi Christiane Taubira calamiteuse ministre - à la fois artiste du verbe mais méprisant les attentes populaires, inerte mais nuisible pourtant - bénéficiait d'un pourcentage de 47 % à la même période.
Michèle Alliot-Marie qui, pour moi, malgré l'apparence qu'elle affichait et laissait croire à un exceptionnel talent régalien, a été, pour plusieurs raisons dont la moindre n'était pas son inféodation totale au président Sarkozy, la pire garde des Sceaux de son quinquennat. Pourtant elle jouissait d'un pourcentage de 63 %.
Enfin Rachida Dati qui n'a pas manqué de courage politique et a fait voter des peines planchers dont le manque aujourd'hui se fait cruellement et socialement sentir, était créditée, après deux ans d'exercice, de 51 %.
Cette comparaison entre les 30 % de l'actuel ministre et la relative satisfaction inspirée par les autres signifie clairement, à mon sens, que le choix d'EDM est désavoué par une forte majorité tandis que ses prédécesseurs ne sont pas discutés en tant que tels mais en raison de la plus ou moins grande efficacité de leur politique.
Une preuve supplémentaire de la mise en cause de Dupond-Moretti en sa qualité de ministre est "qu'il peine à imprégner l'opinion publique à ce titre", un Français sur quatre déclarant ne pas le connaître suffisamment. Probablement plus identifié comme bretteur politique que comme occupant de la place Vendôme ?
Cette distinction m'autorise, malgré certains avis critiques, à ne pas tenir pour rien un honneur totalement inadapté fait à un avocat ayant détesté la magistrature, qui lui renvoie cette hostilité depuis sa nomination et son renouvellement d'autant plus qu'il est humiliant pour les procureurs et les procureurs généraux d'être soumis à un ministre mis en examen dont certaines de ses affaires d'avocat ont dû être confiées à la Première ministre pour éviter encore de possibles conflits d'intérêt.
Malgré un nouveau directeur de cabinet, Jean-Denis Combrexelle, qui par sa compétence et sa capacité de dialogue redore le blason du ministre - dommage qu'il ne puisse pas l'assister lors des réponses aux questions à l'Assemblée nationale ! -, les Etats généraux de la justice ne pourront pas favoriser la renaissance d'une institution en même temps que d'un service public.
L'une et l'autre, pourtant, sans une exemplarité et une efficacité à organiser d'en haut, seront stigmatisés sans cesse par des études déprimantes et des citoyens désespérés.
Ce n'est pas en bas que les problèmes se posent, pas dans la quotidienneté judiciaire et pénitentiaire que réside la solution mais dans le pouvoir, dans la tête, dans ceux qui pourraient et devraient, dans la volonté et l'action des ministres.
Encore faudrait-il que l'une et l'autre ne soient pas stérilisées prioritairement par les haines idéologiques à sens unique d'un garde des Sceaux séduit par la Nupes et s'en étant vanté!
@ Patrice Charoulet | 27 juillet 2022 à 14:03
« Comme je préfère le gouvernement et le président à l'extrême droite, je ne contribuerai pas à ces attaques.
D'autant que je n'ai rien à reprocher à ces deux ministres. »
Les ministres en question ont chacun dans leur spécialité le point commun d'être opposés à une certaine forme de normalité (bien que je n'aime pas trop ce terme), constitutif de la société française, tout en se montrant adeptes de méthodes de sape qui sont généralement le marqueur d'une gauche plutôt extrême.
Donc, veuillez ne pas vous formaliser de ma remarque, mais je trouve étrange que quelqu'un qui se présente théoriquement comme un partisan d'idées plutôt de droite se mette de façon illogique à les désavouer sous le prétexte qu'une extrême droite fantasmée s'en fait - elle - le défenseur objectif.
Rédigé par : Exilé | 28 juillet 2022 à 17:04
@ genau | 28 juillet 2022 à 08:14
"Que le premier est sincère alors que l'autre est bifide, ou le contraire ?"
Ibis redibis nunquam per bella peribis...
Rédigé par : duvent | 28 juillet 2022 à 16:45
Un coup de queue bien placé souvent abolit les mouvements inconsidérés de la tête en voie de pourrissement.
Nous fait remonter à la surface, même sans chef au moins le poulet flotte.
Les ministres de la Ve, surtout ceux de l'après-1981, certains de valeur, furent des figures de poster, des tracts sur pied, des affiches qui étaient là pour endiguer le pouvoir des magistrats du siège (et sûrement du parquet, par effet d'un rabot lisseur de joints des lames comme le montra Caillebotte dans un tableau célèbre) qui s'autonomisent comme de grandes filles et de grands garçons.
Les Français sont de draconiens demandeurs d'Etat-providence, qui peut s'étonner alors du déséquilibre en faveur du maintien de l'ordre, typique d'un Etat moins gendarme que gendarmé contre ce qui attenterait à son monopole, bonapartiste dans l'âme, codificateur grisé, bourré, dès vendange dans les vignes de ses codes en grappe, de la part d'un "régalien" voyant ses défenses immunitaires agressées par toutes sortes d'exigences virales, au détriment d'une justice pour tous ?
Le ministre Darmanin, et donc son compère renard et nouvel ami Dupond-Moretti - l'affaire du Stade de France ne serait qu'un sous-exemple parmi d'autres - rétablissent les particularismes (l'interprétation biaisée des chiffres et des sondages), rehaussent les privilèges ("selon que vous soyez Liverpuldien ou jeune dépouilleur membre invisible d'une bande de natifs inexistante de Saint-Denis"), réinstaurent les coutumes et ordonnances d'un pouvoir absolu qui corrompt absolument la réalité, sous les auspices et les applaudissements d'un divin marquis en son palais de l'Élysée.
Tout en voyant des députés "scélérats" partout.
En écoutant ces deux ministres, tout Beccaria, Voltaire, mais surtout le Montesquieu de ma jeunesse, me reviennent comme des traces lumineuses sur un sonar, échos muets d'une déliquescence étatique qui n'en finit pas de s'annoncer.
Ceux qui multiplient les ministères en autant de faux petits royaumes et micro-principautés inefficaces n'aiment ni l'État, ni la nation.
Défense, Justice et Économie seraient largement suffisants aux mains de femmes et d'hommes intelligents et dévoués, fameuse notion du "ministère technique" remis en selle, en scène, tête propre et nageoires hautes.
Rédigé par : xavier b. masset | 28 juillet 2022 à 12:08
« Ce n'est pas en bas que les problèmes se posent... mais dans le pouvoir, dans la tête, dans ceux qui pourraient et devraient, dans la volonté et l'action des ministres. » (PB)
Le problème, qui n'est pas récent, est effectivement bien là et ne concerne malheureusement pas que la justice mais se pose dans nombre d'autres domaines régaliens.
Ce n'est point la lucidité, me semble-t-il, qui manque au pouvoir - bien que l'on puisse parfois s'interroger sur ce point ! - mais bien plutôt le courage dont il aurait besoin pour hiérarchiser les besoins et prioriser ceux qui justifient que des solutions concrètes, efficaces, leurs soient enfin apportées.
Gouverner, c'est inéluctablement faire des choix, trancher, s'exposant certes à déplaire, pour affecter l'argent public qui n'est pas inépuisable là où il est indispensable, prioritaire, pour le bien de la société tout entière au détriment de domaines moins essentiels. Mais évidemment, parce que peu séduisante, cette pratique n'a guère les faveurs du pouvoir.
Rédigé par : Michel Deluré | 28 juillet 2022 à 11:21
Il y a du vent dans les voiles.
Le landerneau politique se fait secouer, chiffres et méthode de chiffres à l'appui.
Le sondage est éminemment critiquable, voire hué. C'est vrai qu'appliqué à des pâtes alimentaires ou à la popularité d'un lambda politique, il doit être justifié méthodologiquement et ne l'est pas souvent.
De l'affrontement des sondages ne naît pas la vérité mais la confusion. En revanche, entre le discours et le sondage, il y a l'opinion de l'un confrontée à l'opinion générale synthétisée. Comment rendre compte autrement de l'affrontement entre les propos de Darmanin sur l'immigration, "toujours plus, toujours plus" devant l'aréopage européen et le modeste sondage, hier, sur la toute-puissante télévision, rendant compte que 71 % des nationaux sont contre la politique de l'immigration ?
Faut-il disjoindre les deux, qui le sont déjà physiquement, arguant que M. Darmanin s'exprime dans un milieu européen alors que le sondage est national, que le premier a donc l'autorité qu'il faut retirer au second ?
Que le premier est sincère alors que l'autre est bifide, ou le contraire ?
Que les deux sont véraces et signent une opposition entre le gouvernement et une forte majorité de la population mais que peu importe du moment que la parole vient d'en haut et le sondage d'en bas ?
Il n'y a plus d'eau dans la rivière, la politique internationale s'applique à nous détruire. Par bonheur, plus sûrement encore, l'homme se détruit, mais la planète s'en moque.
Rédigé par : genau | 28 juillet 2022 à 08:14
Cher Philippe Bilger,
À lire la presse, évoquant tous ces coups de couteau qui se perdent, on se demande si ce pays n'est pas devenu France terre d'asile... psychiatrique !
Rédigé par : Florestan68 | 27 juillet 2022 à 23:35
J'avoue que je suis assez dubitatif sur les chiffres communiqués par PB concernant la cote de popularité après deux années de mandat de :
- Christiane Taubira : 47 % En effet elle a conduit la loi sur le mariage pour tous qui lui a valu bien des critiques de la part de l’électorat de droite.
- Michèle Alliot-Marie : 63 %. Cette ministre ne s’est jamais distinguée par son côté sympathique notamment avec les journalistes et n’a pas vraiment révélé une compétence particulière au cours de son mandat.
- Rachida Dati : 51 %. Elle a été moquée tout au long de son mandat par l'opposition de gauche et était détestée par les membres de son propre parti pour son côté arriviste.
Enfin ce ne sont que des sondages avec le côté manipulatoire qu'ils dissimulent...
Rédigé par : Achille | 27 juillet 2022 à 23:31
Voici Eric Dupond-Moretti rhabillé pour l'hiver. Un acharnement permanent.
EDM a été nommé en juillet 2020.
Cela voudrait donc dire qu'avant cette date, les magistrats étaient plus nombreux, les jugements sortaient plus vite ? L'Administration pénitentiaire fonctionnait mieux ? Il y avait davantage de places ? EDM aurait enrayé une belle mécanique bien huilée ?
Tout cela manque d'objectivité.
Par ailleurs, un ministre doit-il être apprécié par des sondages ? Grave erreur, on l'attend sur des résultats. Et si sa tête ne revient pas à certains, c'est sans importance.
Rédigé par : lucas | 27 juillet 2022 à 22:09
@ MENIER | 27 juillet 2022 à 15:47
"le radotage continue"
Vous êtes qui ? un faux jeton d'islamo-gauchiste ?
Plus sérieusement. Disons que E. Macron et EDM, avaient plutôt la trouille d'avoir une magistrate professionnelle comme conseillère et bras droit de Dupond-Moretti. Attendons la fin de leur quinquennat. On nous promet de belles surprises à venir. Ça va valser ! Patience...
Rédigé par : Ellen | 27 juillet 2022 à 21:29
"Ce n'est pas en bas que les problèmes se posent..." (PB)
Et pourtant si, c'est en bas que les problèmes se posent !
Mais pas dans la Justice, dans toute la République !
C'est au niveau des citoyens que le problème se pose !
Certes 73 % de Français pensent que la Justice fonctionne mal ! Mais sur quelles bases ?
Si on se penche sur les autres sujets régaliens, le point de vue des Français est tout autant négatif.
Comment sommes-nous arrivés en France à voir des citoyens élire des débraillé(e)s LFI et porter aux nues la devenue très respectable famille Le Pen, laquelle ignore que depuis Sedan les Empereurs ne sont plus de mode en France même si elle nous prépare un bel Italien pour assumer le rôle ?
Une famille riche héritière d'un nommé Lambert lui laissant 30 millions de francs et aussi le luxueux hôtel particulier de Montretout à Saint-Cloud il y a des décades !
Chez les Le Pen ont sait comment gérer ses économies, il suffit de trouver quelques héritiers et héritières, mais quid de l'économie de la France ?
73 % des Français, probablement plus, adoreraient subir le même sort, pas étonnant que le travail soit devenu ringard en France, l'exemple Le Pen fait école, l'Etat prenant place de feu M. Lambert !
Coté justice et sécurité, le lieutenant borgne patriarche sait comment régler ces problèmes !
Mélenchon et ses LFI ont compris, pas étonnant qu'ils veuillent taxer les plus riches !
Qui sait, il y aura peut-être assez de milliardaires décédant pour enrichir tout le monde !
Pourquoi travailler quand il suffit de tendre la main !
Coté justice et sécurité, Mélenchon sait lui aussi comment résoudre ces questions, il suffit de licencier les policiers et magistrats avec lesquels il entretient des relations très personnelles et de les remplacer par Mélenchon puisqu'il est la République !
En rajoutant dans ce cirque un autre Breton milliardaire, par la grâce de dirigeants africains, qui nous soumet aux divagations de ses commentateurs TV venus de partout, sauf de France, nous expliquer à quel point la vie est misérable en France, comment ne pas faire perdre le sens du réel aux descendants des culs-terreux et sans-culottes d'antan même si ces derniers confondent sans-culottes et gilets jaunes !
Ce n'est ni d'un garde des Sceaux, ni d'un président dont la France a besoin, c'est d'un psychologue.
Rédigé par : Claude Luçon | 27 juillet 2022 à 19:53
Pour moi, l'essentiel de ce billet, Monsieur Bilger, se trouve concentré dans ces deux phrases :
"Le régalien est incontestablement le ventre mou du macronisme.
[...] Ce n'est pas en bas que les problèmes se posent, pas dans la quotidienneté judiciaire et pénitentiaire que réside la solution mais dans le pouvoir, dans la tête, dans ceux qui pourraient et devraient, dans la volonté et l'action des ministres."
Pour faire suite à votre précédent billet qui commence ainsi :
"Tout va très bien, messieurs les ministres...
Les cocoricos de nos ministres régaliens sont de plus en plus contredits par une réalité dont la brutalité ne cesse de s'amplifier."
Le problème du "régalien", s'il concerne au premier chef monsieur Macron et son gouvernement, n'est pas son seul apanage.
Le régalien exige rigueur dans la pensée, la conception et l'exécution. Et donc du courage pour s'opposer aux écarts de la société individualiste et consumériste et du souci constant de l'efficacité pour agir avec fermeté contre tout ce qui nuit au bon fonctionnement de la société.
Que constate-t-on ? Depuis au moins trois décennies notre classe politique a fui ses responsabilités pour ne pas assumer les conséquences de ses décisions. Elle se contente donc d'une indécision permanente liée en premier lieu à une logorrhée législative entérinée par une Assemblée nationale croupion et ne jouant pas sa fonction de contrôle du gouvernement. Par ailleurs, les textes d'application des lois votées ne sont que rarement concomitants avec la promulgation des lois, voire ne paraissent pas systématiquement... Donc avec l'idée que "face à un problème, une loi" et que voter la loi c'est agir, alors que l'action réside dans la mise en application des textes qui se heurte très souvent à des difficultés auxquelles le politique refuse de se confronter, parce qu'alors les prochaines échéances électorales seraient naturellement défavorables et que le but ultime de la classe politique est de se maintenir au pouvoir par une communication, notamment sur le fondement de sondages faits sur mesure, qui vise à annihiler toute velléité de réaction des Français.
Pour ce qui concerne monsieur Macron, cela a été évident lors de l'affaire Benalla, puis dans la manière de traiter l'affaire des Gilets jaunes.
Par ailleurs, il est symptomatique de lire les réactions de nos gouvernants, par exemple lors d'agressions de policiers : on déplore, on trouve cela inacceptable (madame Borne), on prétend s'attaquer au problème mais en réalité on ne fait pas grand-chose (monsieur Darmanin), quand on ne ment pas de manière éhontée.
Il n'est que de se souvenir de l'assassinat à Marseille du médecin militaire Alban Gervaise : silence radio gouvernemental, minimisation des faits par le Parquet (un égorgement par un homme criant Allah ou akbar n'est pas un crime islamiste). Une simple recherche sur Internet donne en seconde position cette adresse : https://www.asafrance.fr/item/actualite-l-assssinat-du-medecin-chef-alban-gaervaise-a-marseille-le-10-mai-2022-qui-en-a-parle.html
A-t-on entendu le président de la République déplorer cet assassinat devant une école catholique au nom de sa loi contre le séparatisme ?
Donc l'action politique régalienne se borne essentiellement à des mots, d'autant que notre personnel politique se situe majoritairement dans l'idéologie ultralibérale en œuvre à Bruxelles qui vise à priver les États de leurs prérogatives régaliennes au seul profit d'entreprises privées en lieu et place des services publics par l'entremise de délégations prétendument avec l'argument que le privé sait mieux faire et moins cher, dans un système technico-administratif qui en réalité prive les États de leur autonomie de décision par la simple application du principe de subsidiarité... Et surtout se méfie des votes démocratiques, notamment quand ils contreviennent aux choix des décideurs de l'UE (se rappeler de ce qu'avait exprimé monsieur Jean-Claude Juncker). Et monsieur Macron est un brillant représentant de cette oligarchie eurocrate.
Au bilan, la Justice se trouve contrainte par le même carcan que celui imposé aux forces de l'ordre en matière de sécurité publique ou au monde enseignant en matière d'Education nationale. Au fond, on en revient aux trois petits singes dits de la "sagesse" ! Donc tout va très bien madame la Marquise...
Rédigé par : Robert | 27 juillet 2022 à 19:05
EDM, encore une erreur de casting si l'on se place du point de vue de la raison. Un brillant avocat immergé dans la mélasse de la justice, méprisé par un grand nombre de magistrats, marquant sa préférence pour les coupables ("une fierté d'avoir défendu Abdelkader Merah") au détriment des victimes...
Nous ne sommes pas dans l'univers de la raison mais dans celui de la politicaillerie: le but du jeu c'était de ruiner le RN a-t-on appris...
Résultat, une terrible gamelle aux régionales et un rasage des murs aux législatives.
Et pendant ce temps, lui et le menteur professionnel Darmanin cumulent les erreurs dans l'exercice de leur ministériat.
L'inefficacité élevée au rang des Beaux-Arts !
Rédigé par : caroff | 27 juillet 2022 à 16:47
Le radotage continue.
Évincer en août 2020 la fille Bilger du ministère de la Justice, trois jours après sa nomination, fut un crime de lèse-majesté, un impardonnable affront fait au clan. La rancune familiale est tenace.
Rédigé par : MENIER | 27 juillet 2022 à 15:47
Monsieur Bilger, ces divers sondages ne montrent qu'une chose: que la majorité des Français sont dans l'erreur.
Qu'une chèvre soit nommée au poste de ministre de la Justice, c'est concevable à la limite. Qu'une suite d'incapables le soit, ce n'est pas possible, le problème est ailleurs.
Je ne voudrais pas citer Brecht (évoquer le changement de peuple est risqué en ces temps obnubilés par un fascisme fantasmé) mais il me semble que l'organisation et la réponse judiciaires sont en fait en avance sur leur temps et se sont déjà adaptées à l'époque voire au futur proche, c'est tout à l'honneur de l'institution. Chancepourlafrance, clandos, traîne-patins et autres mineurs non accompagnés n'ont qu'à se féliciter de la justice française et comme plus le temps passe et plus ils viennent nombreux profiter du système, plus il y a d'heureux !
Bref, il est urgent d'attendre puisque le "problème" va se régler de lui-même. Un peu de patience, que diable !
Rédigé par : Nic | 27 juillet 2022 à 15:28
Ce qui manque, c'est un responsable de la justice irréprochable tous pouvoirs, sous l'autorité du président de la République, garant des institutions et des traités internationaux.
Pour révoquer les magistrats qui ne respectent pas les procédures, les lois, les jurisprudences. Pour engager leur responsabilité civile. Le président de la République devant répondre de ses actes à la fin de son mandat. Je suis privé de mes biens depuis le 13 mai 1993, pour toutes ces causes.
Rédigé par : BERREGAR Jean-Claude | 27 juillet 2022 à 14:29
Cher Philippe,
Pour des raisons différentes, toute l'extrême droite française, dans la presse papier comme dans l'audiovisuel, notamment sur CNews, s'acharne et s'acharnera sur Eric Dupond-Moretti et sur le ministre de l'Education, en espérant par ces coups affaiblir le gouvernement et le président.
Comme je préfère le gouvernement et le président à l'extrême droite, je ne contribuerai pas à ces attaques.
D'autant que je n'ai rien à reprocher à ces deux ministres.
Mais libre à vous d'avoir les griefs qui sont les vôtres et vous avez sans doute des informations que je n'ai pas.
Les sondages ne sont pas à mes yeux un élément qui doit peser dans mon jugement.
Rédigé par : Patrice Charoulet | 27 juillet 2022 à 14:03
"Il vaut mieux un mauvais arrangement qu'un bon procès" avait dit le numéro 1... Pour l'avoir expérimenté, je confirme.
Tout est trop long, les décisions sont à perte de vue, même pour les objets les plus simples et évidents.
Condamnés dans deux affaires où il y avait eu dissimulation de documents... Oui je sais un entrepreneur doit avoir réalisé toutes les démarches qui doivent amener sa proposition d'appel d'offres...
La plus emblématique, en cassation un de ces livreurs qui se vante de vous livrer un colis en moins de temps qu'il ne faut pour le dire à l'autre bout du monde, n'a pas respecté l'engagement pour une remise d'appel d'offres... Des années de procédure... Alors que cela semblait si évident... J'ai renoncé pour une affaire qui me serait tenue à coeur: trop long, trop cher, trop aléatoire.
Justice de riches au fond, à deux vitesses, des procédures folles, un résultat pusillanime.
Oui, un mauvais arrangement plutôt qu'un bon procès.
Et les citoyens en masse qui récusent cette justice, qui devrait être le ciment de la cohésion sociale.
J'ai appris à avoir peur du jugement de la justice, je ne suis pas un spécialiste, mais en privé et dans des confrontations, les différends se règlent plus rondement même quand au milieu il existe des obstacles de pognon cher à Nanard.
Rédigé par : Giuseppe | 27 juillet 2022 à 12:44
@ PB
"Ainsi Christiane Taubira calamiteuse ministre - à la fois artiste du verbe mais méprisant les attentes populaires, inerte mais nuisible pourtant..."
J'oublie le sondage parce qu'il ne m'indique rien que je puisse prendre en considération. Je me limite à votre appréciation de C. Taubira.
C'est une constante chez vous, vous créditez vos lecteurs d'une certain capital de connaissances au sujet de la vie politique présente et passée du pays.
En ce qui me concerne cette assomption est trop complaisante. À la lecture de vos billets je me demande sans arrêt à quoi vous pouvez bien vous référer, sans toujours avoir une réponse.
Pour C. Taubira ce n'est peut-être pas trop difficile, mais c'est vague pour moi. Je me dis que vous devez faire allusion à cette difficulté qu'ont les gens de gauche à accepter l'idée de la délinquance qui sévit dans les banlieues populaires ? Peut-être aussi à leur propension à soupçonner la police de violence volontaire ? Paradoxalement leur clientèle politique souhaiterait une attitude opposée ? Majoritairement ?
"Michèle Alliot-Marie qui, pour moi, malgré l'apparence qu'elle affichait et laissait croire à un exceptionnel talent régalien, a été, pour plusieurs raisons dont la moindre n'était pas son inféodation totale au président Sarkozy, la pire garde des Sceaux de son quinquennat."
MAM je m'en souviens en train de passer les troupes en revue, l'air martial et en pantalon. Je me rappelle aussi son affaire Ben Ali (qui semble bien regretté aujourd'hui en Tunisie).
Je ne savais même plus qu'elle était passée à la Justice. Qu'a-t-elle fait de bien ou de mal ? Vous n'en dites rien, "Sarko" suffirait pour comprendre ? Bien, alors c'est les magistrats petits pois. Je ne sais même plus ce qu'il voulait leur reprocher par cette expression certes désobligeante sauf pour les vrais amateurs de légumes verts qui sont de plus en plus nombreux aujourd'hui.
"Enfin Rachida Dati qui n'a pas manqué de courage politique et a fait voter des peines planchers dont le manque aujourd'hui se fait cruellement et socialement sentir"
Il faut en savoir des choses pour comprendre concrètement à quoi vous vous référez. Qu'est-il donc arrivé à ses peines planchers ? Vous en avez déjà parlé très récemment : les impossibles mais indispensables "vraies" peines planchers.
C'est un débat avec l'indépendance des juges, la personnalisation des peines et la liberté d'appréciation, qui ne peut pas se résumer en quelques mots.
"Encore faudrait-il que l'une et l'autre ne soient pas stérilisées prioritairement par les haines idéologiques à sens unique d'un garde des Sceaux séduit par la Nupes et s'en étant vanté !"
J'ignore ce qu'EDM trouve admirable dans le programme de la Nupes. Taper sur le flic et le juge comme dans le théâtre de Guignol ?
Mais le flic et le juge ont toujours servi le pire pouvoir quand ils ont eu à le faire, sans remonter plus loin que les procès de Moscou, les "Sections spéciales" de l'Occupation, la Grèce des colonels du film Z de Costa-Gavras, l'Argentine de la junte militaire, le Chili d'Allende ou de Pinochet.
Et même en démocratie ils arrivent à faire le pire, comme dans l'affaire Dreyfus par exemple.
Qu'est-ce que la tête doit faire pour la justice, la police et l'administration pénitentiaire ? Qu'est-ce qui est possible, en combien de temps, combien ça coûte, qu'est-ce qui est prévu, qu'est-ce qui ne l'est pas et pourquoi ?
Je n'en sais rien mais je dirai tout si on me sonde.
Rédigé par : Pierre Durand | 27 juillet 2022 à 11:27
Bof, de quoi nous plaignons-nous, pour l'instant tout va bien, le ministre appartient encore vaguement au sérail de la justice.
Que dirons-nous le jour où, la France ayant poursuivi sa descente aux Enfers, le ministre de la Justice sera un caïd du milieu ?
Rédigé par : Exilé | 27 juillet 2022 à 08:44
Nouveau brûlot sur EDM et cette fois-ci Philippe Bilger a mis le paquet avec sondages à l’appui pour mieux enfoncer le clou.
Ceci n’empêche pas notre hôte d’égratigner au passage certains des précédents gardes des Sceaux qui n’avaient pas l’heur de lui plaire.
Ainsi donc :
- Christiane Taubira calamiteuse ministre […] inerte mais nuisible.
- Michèle Alliot-Marie […] la pire garde des Sceaux de son quinquennat (celui de NS)
- Rachida Dati qualifiée de courageuse, omettant soigneusement de rappeler les démissions en chaîne de ses collaborateurs dès les premiers mois de sa nomination.
Finalement quand on fait le bilan, EDM n’est pas vraiment pire que ses prédécesseurs.
Oui mais voilà, il y a les sondages !
Rien de tel que les fameux sondages pour apporter la démonstration que l’on a raison. Encore faut-il choisir évidemment le bon institut.
Va-t-on devoir à l’avenir désigner les ministres par le biais des sondages ?
Voilà une idée originale. Reste à l’inscrire dans la Constitution. :)
Rédigé par : Achille | 27 juillet 2022 à 07:34
Le poisson pourrit toujours par la tête, selon un dicton chinois. Certes Monsieur Dupond-Moretti, garde des Sceaux, est à la tête de la Justice. Mais la Justice n’est pas un poisson ! La démonstration n’est pas recevable, le délitement n’est pas avéré de par la présence d’EDM, ni d’ailleurs par les résultats de l’institut de sondage dont les questions fallacieuses sont légendaires.
Mais rendons à César ce qui appartient à César et à Erasme, l’expression qu’il avait recensée 400 ans avant la révolution culturelle chinoise. En effet, l’adage latin «Piscis primum a capite foetet » fut commenté par le théologien catholique Érasme en première instance.
Ce dicton du poisson qui pourrit est souvent repris par la gauche pour affirmer que les dirigeants sont les responsables des dysfonctionnements des organisations. Cette posture permet de pardonner par anticipation toutes les formes de sabotage et de sédition réalisées par les masses populaires. Pour la gauche, le patron est le coupable de par sa responsabilité patriarcale alors que celui qui accomplit la faute est excusé au motif qu’il serait opprimé, malade, irresponsable des faits qui lui sont reprochés.
Pauvre EDM, victime d’EM, celui-ci incarne le seul et unique épouvantail théâtral de cet immense malentendu.
Rédigé par : Vamonos | 27 juillet 2022 à 04:21