Pourtant j'aurais dû le savoir.
Quand on réclamait une représentation plus juste, plus fidèle au pays, à l'Assemblée nationale (AN), il allait de soi que le RN devait en être exclu.
Quand on invoquait et qu'on célébrait à longueur de mots et de postures la démocratie, l'évidence était que celle-ci ne devenait acceptable que si elle ostracisait le RN. Puisque ce parti est nazi, fasciste, raciste, antisémite, non républicain - le retour d'un nouvel Hitler dans ses fourgons ! - et qu'il attise "les peurs, la haine et la division" comme l'a dit encore récemment cet homme de nuances qu'est le garde des Sceaux (JDD).
Sans doute ai-je oublié dans cet inventaire tel ou tel grief qui aurait ajouté à l'opprobre ?
Je ne me donnerai pas le ridicule de contredire cette accumulation dénonciatrice au nom de la multitude qui a voté pour ce parti et de l'attitude qui est la sienne à l'AN et qui n'est pas honteuse. Je ne pousserai pas la polémique jusqu'à souligner que l'antisémitisme de la droite extrême, au cours de ces dernières années, n'a tué personne. Pour s'attirer le vote musulman, une certaine extrême gauche est au contraire bien complaisante à l'égard de l'islamisme antisémite, abandonnant une lutte légitime pour un combat douteux.
Que Mathilde Panot, présidente du groupe parlementaire LFI, continue à faire comme si le danger était là où il n'est pas en épargnant sa propre mouvance, pourquoi pas ? C'est dans la logique aberrante des choses partisanes.
Que Fabien Roussel qui frôle parfois le parler-vrai continue à cibler exclusivement l'extrême droite est plus décevant, alors qu'il a pourtant déploré le caractère provocateur du tweet de Mathilde Panot sur la rafle du Vél d'Hiv et Emmanuel Macron.
Je pourrais être tenté de me livrer à une argumentation mais je la sais désespérée. Le père et ses délires historiques répudiés, est-il normal de continuer à traiter la fille sur le même mode ? Quand on ne peut contester la réalité d'une heureuse normalisation, on la qualifie d'hypocrite, de sorte que clairement le RN est condamné quoi qu'il fasse ou dise ou ne dise pas.
Je résisterai à un développement sur l'union des droites, désirée par certains mais tellement refusée par une majorité des LR et Marine Le Pen qu'il n'est plus nécessaire de l'évoquer. Il nous manque le Mitterrand formidable tacticien capable de réaliser une unité apparemment impossible. Il est vrai qu'aujourd'hui, pour poursuivre cette comparaison, le risque serait de voir le RN absorber la droite classique.
Je ne tomberai pas à nouveau dans le ridicule d'avoir à me justifier au sujet du RN en rappelant que mon vote ne lui sera jamais acquis pour des raisons politiques et économiques mais que j'ai cependant le droit de chasser les fantasmes à son propos.
Je l'avoue : j'imaginais que ce beau et équitable coup de force législatif, avec cette majorité seulement relative pour Renaissance, cette impressionnante représentation de la Nupes et ces 89 députés RN (que MLP n'espérait pas, même au comble de l'optimisme), permettrait de mettre au rancart les constants affrontements de la France livrée à elle-même puisqu'ils se pacifieraient naturellement par la magie du débat parlementaire.
J'aspirais à ce qu'on dépassât le partage entre le bon grain et l'ivraie puisque l'élection de tous les députés les constituait, sans discrimination, comme du bon grain. Dans le sens où ils avaient à être perçus, au regard de la démocratie, comme égaux en dignité et méritant donc de bénéficier d'un traitement similaire dans le cadre de la délibération collective ; cette richesse républicaine magnifiant les antagonismes en une vérité supérieure, pour peu que le pouvoir et ses opposants y mettent du leur.
Mon approche avait le grand tort d'oublier la perversion fondamentale de la vie politique française qui a toujours besoin d'une stigmatisation sous l'esprit et d'une vitupération morale dans son sac. Rêver d'une sérénité par l'entremise de l'élection législative était de ma part une aberration prenant ses désirs pour un inconcevable monde raisonnable.
En réalité, le RN les a rendus tous fous.
Le fait qu'on attendait - qu'on espérait - le pire de lui et qu'il a déçu même ses contempteurs les plus acharnés, loin de faire diminuer la tension, l'a aggravée. On avait tellement pris l'habitude de remplacer l'intelligence par l'indignation qu'on n'était plus capable de changer de registre. L'hostilité qui ne s'interroge jamais est un confort.
Je suis navré de reprendre quelques exemples auxquels j'ai déjà fait un sort dans tel ou tel de mes billets ; l'actualité est si riche en épisodes délétères qu'elle m'en offre également de nouveaux.
Il y a bien sûr cette invocation lassante de "l'arc républicain" qui ne signifie rien.
Cette distinction choquante et indémontrable entre les opposants qui seraient des adversaires et ceux qui seraient des ennemis : la Nupes et le RN. De la part de Gérald Darmanin dont le talent se dévoie par surenchère et courtisanerie.
Cette manière scandaleuse de chasser du débat par principe les députés qui, sans inconditionnalité ni révérence, l'auraient justement enrichi.
Il y a la Première ministre, tellement équilibrée par ailleurs, qui ressasse qu'elle n'a pas "les mêmes valeurs que le RN" sans prendre jamais la peine de les nommer et de les expliciter.
Il y a ce ministre de l'Education nationale qui décrète qu'il ne discutera jamais avec le RN.
Il y a ce jeune malappris qui refuse de saluer ses collègues parce qu'ils sont du RN et qui avec d'autres a organisé une mise en scène grotesque devant l'AN.
Il y a ce député Renaissance qui fait le salut nazi pour prétendument répondre à celui qu'un député RN n'a pas fait et contre cette indécence, on ne peut que saluer la réaction de la présidente de l'AN et de la présidente du groupe Renaissance (Le Figaro).
Comment ne pas s'arrêter aussi sur les attitudes du garde des Sceaux tellement révélatrices ? Il affirme d'abord être prêt à "travailler" avec le RN puis, sans doute dépassé par cette tolérance subite, déclare avoir été mal compris et reprend, sans déroger, sa ligne sur "la haine, les peurs et la division" du RN qui serait tout de même plus "dangereux" que LFI parce qu'il se masquerait : en gros, malfaisant ou correct, il serait le même!
On a eu une lamentable illustration de ce sectarisme lors d'un échange entre le ministre de la Justice et le député RN Julien Odoul. Le premier, peu de temps après sa nomination, avait nié que la France soit "un coupe-gorge" et soutenu que l'insécurité était un "sentiment". Il en avait tout à fait le droit.
Ce député lui a posé une question, au soutien de sa conviction que la France était en effet "un coupe-gorge", en rappelant quelques affaires criminelles gravissimes commises en des lieux différents. Cette interrogation n'avait rien de honteux. Pourtant Eric Dupond-Moretti, incapable de modifier son logiciel partisan, n'a pas réagi sur le fond, fût-ce pour contester, mais a éructé contre le RN. Si je n'avais pas connu l'avocat brillant, j'aurais conclu que le ministre décidément n'était pas à la hauteur (Morandini).
Il y aura, je le crains, d'autres péripéties dérisoires, ridicules, partiales ou indignes qui altéreront le climat de l'AN. Elles ne pourraient cesser que si plusieurs conditions étaient réunies.
Une prise de conscience par la Macronie, et d'abord du président et de la Première ministre, du fait qu'en semant un ostracisme non républicain, on récolte des tempêtes aux antipodes de la démocratie.
L'abandon de cette fausse bonne idée d'un Conseil national de la refondation qui créerait une concurrence déloyale à l'égard d'une AN à protéger précieusement, parce qu'elle est aujourd'hui la vraie rénovation.
Le sursaut de LFI qui, projetée par le pouvoir dans le même opprobre parlementaire que le RN, pourrait se raviser et accepter, au moins dans la forme, d'engendrer une autre atmosphère. Moins de bruit, de fureur et de détestation systématique pour plus d'écoute, de vrai dialogue et de vérité.
Moins de pudibonderie des députés LR : on peut refuser toute alliance avec le RN sans se poser, dans la quotidienneté parlementaire, des questions qui conduisent à négliger certaines convictions communes, notamment sur les plans de la sécurité, de la Justice et de l'autorité de l'Etat.
Un changement radical, sur le plan de la pratique parlementaire, à l'égard du RN. Tant que celui-ci sera pourfendu par une facilité éthique (jamais questionnée) et non par une contradiction politique argumentée, tant qu'on s'obstinera à ne pas le créditer de sa bonne volonté républicaine en lui reprochant même le soutien ponctuel qu'il donne au projet de loi en discussion, tant qu'on lui imputera une haine qu'on éprouve à son égard malgré la purification que l'AN aurait dû opérer, tant qu'il sera dedans mais traité comme s'il était dehors, rien ne sera modifié.
C'est sans doute dur à accepter mais la seule stigmatisation morale est, malgré sa noblesse apparente, un signe d'impuissance qui n'a aucun effet politique. Elle amplifie au contraire ce qu'elle croit réduire.
Qu'on continue ce processus, et l'AN continuera à favoriser cette dérive, voire ce mépris du pays contre sa classe politique. Alors qu'on avait le droit d'imaginer qu'ayant accueilli en son sein une France plus authentique, contrastée et diverse, elle aurait pu apaiser la révolte, les ressentiments et les angoisses de notre pays. Ils sont venus la gangrener.
Rien n'est irréversible. J'en veux pour preuve les débats parlementaires dans l'après-midi du 18 juillet sur le projet de loi concernant le pouvoir d'achat. Ils n'étaient pas médiocres.
Serait-il donc impossible de constituer ces lueurs ponctuelles en une lumière honorable et constante ?
La politique au concret et le renouveau du débat démocratique
Le gouvernement a claironné qu'il allait revaloriser les pensions de retraites du montant de l'inflation.
L'inflation pour la période considérée serait selon le gouvernement de 4,5 %, admettons, mais il proposait hier une revalorisation de 4,1 %.
Contre son avis les députés ont voté par un amendement une revalorisation de 4,5 %, égale à l'"inflation réelle", par 186 voix (LFI, RN, PS, certains LR, 1 MoDem, les écologiste et LIOT) contre 181. Coût 500 millions d'euros.
Bruno Le Maire n'était pas content qu'on l'empêche de tricher.
Patatras, au cours de la nuit il obtient un nouveau vote, convainc que l'amendement doit être rejeté parce qu'une revalorisation supplémentaire est prévue pour janvier prochain, et que le financement n'est pas correct, et obtient gain de cause par 224 voix contre 121 (voix de gauche).
En butte aux protestations, Bruno le Maire s'adresse à l'opposition :
"Nous sommes la majorité, que vous le vouliez ou non. [...] La démocratie, ce n'est pas l'anarchie... le désordre qui semble tellement plaire aux deux extrémités de cet hémicycle..."
et aux fayots :
"Soyez fiers de [...] ne pas céder à la démagogie, à l'argent gratuit, facile, à l'endettement qui pèse tellement sur l'avenir de la France"
On s'en souviendra.
Rédigé par : Pierre Durand | 27 juillet 2022 à 13:56
@ sbriglia
"Je ne méconnais pas votre vocation de toutologue… peut-être pourriez-vous faire preuve de temps à autre d’une modestie de bon aloi… Je sais, c’est difficile, mais c’est l’antichambre de toutes les perfections."
J'ai appris à ne pas confondre modestie et auto-censure. Quant au terme de toutologue, j'y préfère "homme de la Renaissance", "génie universel" ou "incarnation de la cuisse de Jupiter". En toute modestie. Ou plus prosaïquement "être humain ayant le droit de penser par soi-même sans suivre aveuglement des autorités intellectuelles". Un peu cartésien sur les bords à ses heures perdues, en somme.
"Il faut chercher sur l'objet de notre étude, non pas ce qu'en ont pensé d'autres, ni ce que nous soupçonnons nous-mêmes, mais ce que nous pouvons voir clairement et avec évidence, ou déduire d'une manière certaine. C'est le seul moyen d'arriver à la science. Nous devons lire les ouvrages des anciens, parce que c'est un grand avantage de pouvoir user des travaux d'un si grand nombre d'hommes. [...] Il est cependant à craindre que la lecture trop attentive de leurs ouvrages ne laissent dans notre esprit quelques erreurs qui y prennent racine malgré nos précautions et nos soins." -- René Descartes, Règles pour la direction de l'esprit, Règle troisième.
Si vous n'aviez pas évoqué la question des racines chrétiennes dans la Constitution, j'aurais probablement pris le temps de vous exposer mon application de cette règle troisième à la lecture que vous me proposez de faire sur le site du Conseil constitutionnel, mais je juge plus profitable d'exposer mon point de vue sur la comparaison que vous faites avec le "In God We Trust" des Ricains.
Rappelons qu'il y a quand même une légère différence de contexte entre les références religieuses en France et aux États-Unis. La France est sortie d'une religion d'État au moyen de la fin du délit ou crime de blasphème lors de la Révolution française. Les États-Unis ont affirmé la liberté de conscience et de religion au moyen de ces références à Dieu, en contrepoint à la situation anglaise de l'époque qui partageait des points communs avec le théocratisme français. Faut-il rappeler que les Anglais ont interdit Noël au motif que ce n'était pas une fête chrétienne ?? Que la liberté de conscience, c'était alors d'affirmer son droit à une croyance religieuse qui ne soit pas celle de l'État ? La situation française était a contrario celle de défendre la liberté de conscience en défendant la liberté de pouvoir envoyer bouler la religion d'État: il n'y avait pas de religion de rechange puisqu'on avait tué les protestants. Contrairement à l'Angleterre.
Le défi, en France, c'est de protéger l'État de l'influence de la religion. Le défi, aux États-Unis, c'était alors de protéger la liberté de conscience (et donc de religion) de l'empiètement de l'État.
Les contextes sont donc différents: le liberté de la religion est historiquement et en soi une défense de la liberté de conscience aux États-Unis. Pas en France.
Je ne crois en effet pas que les Français soient prêts à protéger, en France, contre vents et marées, la liberté de conscience et donc de religion des musulmans (ou même simplement la liberté de conscience des athées) de la censure de l'État. Dites-moi si je me trompe, et je réviserai alors mon jugement. En attendant, le simple fait que la Miviludes existe et lutte contre les "dérives sectaires" en épargnant, quand même, les mouvements catholicoïdes, montre bien que nous ne sommes pas dans la même configuration qu'aux États-Unis. Divergence d'approche sur les dérives sectaires qui se manifeste, en particulier, sur les restrictions à la liberté d'expression en France en matière médicale, restrictions bien plus fortes en France qu'aux États-Unis où le premier antivax venu peut se faire mousser dans des conditions qui l'enverraient fissa en psychiatrie fermée en France.
J'dis ça, j'dis rien.
Maintenant, je vais vous exposer comment fonctionne la laïcité en milieu ouvert aux États-Unis. Contrairement à la vision française, fermée, de la laïcité, qui cantonne, du moins dans la psyché collective, la religion à la sphère privée.
"Le temple satanique proteste contre le monument des dix commandements avec une statue à tête de chèvre. [...] Une statue en bronze d'une créature à tête de chèvre et ailée est apparue pendant quelques heures au pied du State Capitol à Little Rock, Arkansas. [...] La figure de 7.5 pieds est un symbole de pluralisme, d'égalité juridique, de tolérance et de réconciliation pour les satanistes, a expliqué Greaves à NPR vendredi. Et la raison pour laquelle il l'avait sorti de l'entrepôt pour la mettre sur ce site particulier était de protester contre un autre monument installé en permanence sur le terrain : les Dix Commandements. Le Temple satanique, une organisation nationale avec 15 chapitres aux États-Unis et un au Canada, s'oppose aux expositions religieuses exclusivement chrétiennes sur la propriété publique. Il soutient que les espaces publics devraient être exempts de messages religieux ou être ouverts aux représentations de toutes les confessions, y compris les icônes satanistes." -- Vanessa Romo, NPR, 17.08.2018.
Je résume, pour les mal-comprenants: tu veux mettre ta grande statue des dix commandements sur les lieux de pouvoir comme les tribunaux ? OK. Fais-le. Je te mets celle du diable juste à côté. Il te plaît mon bouc à tête de chèvre avec pentacle inversé intégré ? Ah ? Non ? Il est pas à ton goût ? Tu veux que je l'enlève ? OK. Mais t'enlèves ta statue géante des dix commandements aussi.
Si vous êtes prêt à accepter ce genre de laïcité ouverte, je veux bien faire preuve d'un peu plus d'ouverture d'esprit. Mais il faudra me montrer en détail que vous ne croyez pas que votre bigoterie est plus sacrée que celle des autres. Si vous n'acceptez pas la statue du Diable sur vos lieux symboliques du pouvoir, c'est que vous êtes alors de mauvaise foi.
"Le sénateur de l'État républicain Jason Rapert, qui a parrainé un projet de loi de 2015 approuvant le placement des Dix Commandements sur le terrain du Capitole, a déclaré à THV 11 qu'il « respecte » le droit de chacun à la liberté d'expression en vertu du premier amendement. Mais, a-t-il poursuivi, "Les habitants de l'Arkansas ont le droit de dire que nous ne sommes pas d'accord avec vos déclarations profanes... qui sont véritablement une guerre contre les Dix Commandements. Il faudra attendre une très froide journée en enfer avant qu'une statue offensante ne nous soit imposée érigée de manière permanente sur le terrain du Capitole de l'État de l'Arkansas", a également ajouté le sénateur."
Et voilà. La preuve, noir sur blanc, que certains pensent toujours que leur bigoterie est plus sacrée que celle des autres. La preuve noir sur blanc que des... comment dit-on ? ah oui... des "fachos" manipulent des références religieuses pour affirmer, je le répète, que leur bigoterie est plus sacrée que celle des autres.
Prouvez-moi, Monsieur, que l'idée de mettre en place une référence aux racines chrétiennes dans la Constitution n'est pas un moyen d'affirmer, dans la Constitution, que la bigoterie des uns est plus sacrée que celle des autres, jusque dans le droit du pays.
Acceptez-vous une statue géante du diable trônant devant le palais de justice de Paris ? Oui ? Non ? En échange de vos racines chrétiennes dans la Constitution ? Ou est-ce que vos références aux racines chrétiennes dans la Constitution ont justement pour but d'empêcher l'érection de telles statues géantes de Satan devant le palais de justice de Paris ??
Vous voyez la nature du problème ?
Rappelons, aussi, que les racines chrétiennes de la France sautent aux yeux comme un coup de pied aux fesses. Qu'il n'est nul besoin de les affirmer dans un texte comme une Constitution qui a pour vocation essentielle de structurer le fonctionnement de nos institutions et rien de plus. Si la France est chrétienne, athée, musulmane ou bouddhiste, c'est un choix qu'il appartient aux Français de faire par leur engagement quotidien et public en faveur de leurs options spirituelles personnelles. Ce n'est pas à l'État de le faire à leur place en contraignant le droit du pays à se référer aux racines chrétiennes, comme un vulgaire État islamique tel que l'Iran le ferait par le biais de son article 177. Ce qui est, ne nous mentons pas, le but d'une telle référence dans la Constitution.
Aux États-Unis, jurer sur la Bible est légalement considéré comme un geste juridique symbolique n'ayant pas de portée religieuse. Dans un tel contexte, je n'ai pas de problème, en tant qu'athée, à jurer sur la Bible. C'est la tradition.
Mais la référence aux racines chrétiennes dans la Constitution va beaucoup plus loin que des questions de symbolisme de ce style. Idem pour le "In God We Trust" sur les billets américains.
En Indonésie, on voit le développement d'un islam civil semi-démocratique où la politique est loin d'être intégralement dissociée de la religion. Ce n'est pas démocratique pour moi mais c'est bien, pour moi, et je le reconnais volontiers, un progrès démocratique. Les racines chrétiennes dans la Constitution française seraient par contre très clairement un regrès en la matière. Là est le nœud du problème.
Rédigé par : F68.10 | 26 juillet 2022 à 01:11
@ Julien WEINZAEPFLEN | 25 juillet 2022 à 11:15
J'ai lu votre commentaire avec intérêt. Vous savez bien de quoi vous parlez.
Rédigé par : Pierre Durand | 25 juillet 2022 à 21:53
La politique au concret :
Aujourd'hui 25 juillet l'Assemblée nationale a eu à voter une mesure de soutien pour les foyers se chauffant au fioul.
Le gouvernement souhaitait une mesure à hauteur de 50 millions d'euros à destination des ménages modestes, donc du style des mesures de gauche : les classes moyennes subventionnent les plus démunis.
C'est raté encore une fois.
LR a présenté un amendement pour un soutien à hauteur de 230 millions d'euros pour tous les foyers se chauffant au fioul, sans distinction de revenu. L'amendement a été voté contre l'avis du gouvernement par 164 voix contre 153 avec le renfort de la Nupes et du RN.
Les mesures du gouvernement ne passent plus comme au temps de la majorité absolue de béni-oui-oui.
Rédigé par : Pierre Durand | 25 juillet 2022 à 21:42
@ F68.10
« Voilà: l'article 11 ne permet pas de modifier la Constitution. Non, un "projet de loi portant sur l'organisation des pouvoirs publics", cela ne recoupe pas une réforme de la Constitution. (Inutile de citer des précédents lexicaux et terminologiques datant des débuts de la Troisième République pour tordre le sens des mots: cela ne prend pas.) »
Je ne doute pas que vous soyez un constitutionnaliste averti… toutefois je vous invite, une fois de plus, à aller sur le site du Conseil constitutionnel qui, réservé sur cette procédure déjà utilisée par deux fois par le général de Gaulle, ne considère pas néanmoins cette procédure comme anti-démocratique.
Quant aux racines chrétiennes de la France, le « In God we trust » inscrit sur le dollar américain me semble beaucoup plus prégnant et nul ne viendrait considérer que cette mention relèverait d’une pratique anti-démocratique disqualifiant le parti se réclamant de cette évidente tradition.
Je ne méconnais pas votre vocation de toutologue… peut-être pourriez-vous faire preuve de temps à autre d’une modestie de bon aloi… Je sais, c’est difficile, mais c’est l’antichambre de toutes les perfections.
Site du Conseil constitutionnel : https://www.conseil-constitutionnel.fr
Rubrique : peut-on modifier la Constitution, recours controversé à l’article 11.
Rédigé par : sbriglia | 25 juillet 2022 à 19:24
@ Pierre Durand | 24 juillet 2022 à 14:28
Il y a beaucoup de bénéfices à tirer du fait qu'Emmanuel Macron ne jouisse plus que d'une majorité relative à l'Assemblée nationale.
Les transferts aux départements d'allocations qu'ils doivent verser avec des dotations qui se réduisent au cours des années malgré un Etat qui leur promet que ces dépenses nouvelles seront compensées à l'euro près, c'est toute l'histoire de la décentralisation.
Gaston Deferre, puis plus près de nous Jean-Pierre Raffarin, nous l'avaient vendu comme un moyen pour nos provinces de ne plus être des déserts en gagnant en autonomie. La décentralisation se révèle à l'usage un moyen d'appauvrir nos "territoires". Elle devrait faire prospérer des bassins d'emploi et permettre le développement d'activités culturelles, mais les départements doivent cracher au bassinet sans pouvoir entretenir leurs routes départementales qui seront bientôt aussi cabossées que des pistes africaines.
"Quel est l'impôt le plus injuste ?" demanda Emmanuel Macron à Jean-Jacques Bourdin en accouchant à la dernière minute d'un programme en 2017. Bourdin aurait dû répondre: "La TVA", mais il resta sans voix. Macron se répondit à lui-même: "La taxe d'habitation", et décida d'amputer les communes de cet impôt local. Non seulement l'État ne dote pas les collectivités locales des sommes qu'il leur demande de verser, mais il les dépouille, par le fait du prince, de ressources qui leur étaient nécessaires et sur lesquelles elles comptaient pour continuer de fonctionner.
On nous assurait que la décentralisation contribuerait au développement d'une "République de proximité". Mais comme nos gouvernants n'ont pas un grand sens de la continuité de l'État, Manuel Valls envisagea un temps de supprimer cet échelon de proximité que sont les départements.
Je ne suis pas contre les minima sociaux, sans lesquels j'aurais du mal à vivre et beaucoup de mes congénères moins bien lotis que moi ne le pourraient pas du tout. Mais je considère que des allocations comme le RSA ou la PCH (prestation de compensation du handicap), payées par les départements, devraient être réglées par l'Etat qui les alloue, et attribuées non au bon vouloir d'"équipes pluridisciplinaires" qui instruisent des dossiers en faisant des économies de bout de chandelle tout en devant respecter un cadre légal très contraint qui les empêche de personnaliser l'aide qu'ils voudraient apporter dans le cas du handicap, mais avec un forfait qui prendrait en compte la déficience ou l'infirmité, et non la compensation éventuelle mais hypothétique de la "situation de handicap" créée par la déficience ou l'infirmité.
Pour le RSA dont vont bientôt bénéficier tous ceux qui peuvent y prétendre sans avoir à le demander, l'obligation de faire un travail d'intérêt général devrait être évaluée selon la situation du bénéficiaire, qui peut être dépressif et donc hors d'état de travailler régulièrement de sept à huit heures par semaine.
J'aimerais bien qu'on m'explique comment revenir à une société de plein emploi quand beaucoup d'activités de ce genre ne seront plus rémunérées puisque compensant le versement du RSA, ou concurrencées par le bénévolat (la vie associative nuit beaucoup au plein emploi en rendant bénévoles des tâches qui devraient être salariées. Je prends l'exemple d'une de mes casquettes, qui est celle d'écrivain public).
Comment enfin le plein emploi est-il compatible avec la compression de personnel qu'on pratique pour restructurer toutes les entreprises et les administrations? Car, malgré l'augmentation de fonctionnaires, y compris territoriaux, que l'on vient de voter, les concours administratifs sont de moins en moins ouverts, il n'y a plus de postes à pourvoir. Damien Cuvillier et Benoît Collombat l'ont très bien expliqué dans leur livre "Le Choix du chômage".
Quant à la colère de Bruno Le Maire qui installe déjà sa rivalité avec Edouard Philippe en vue de 2027, c'est celle du grand commis de l'Etat à qui on refuse son sucre, et à qui des parlementaires qui rejouent leur rôle de législateurs rappellent qu'un ministre est un exécutant, comme membre de l'exécutif, et qu'un ministère est un service, au sens étymologique.
Rédigé par : Julien WEINZAEPFLEN | 25 juillet 2022 à 11:15
Ce matin Bruno Le Maire a tenté un hold-up sur le budget des départements, qui a échoué parce que Macron n'a plus la majorité absolue à l'Assemblée.
La gestion du RSA a été transférée aux départements par une loi de 2003 et une autre de 2008. Il est prévu le transfert chaque année des fonds nécessaires de l'Etat qui collecte aux départements qui règlent.
Le gouvernement a voté une hausse du RSA de 4 % mais ne voulait pas augmenter le transfert, laissant aux départements le soin de trouver eux-mêmes le financement. C'est contraire au principe mais cela ne gêne pas Bruno Le Maire.
Par un amendement, les oppositions - Nupes, LR, RN et même Horizons - ont obligé l'Etat à payer son addition.
Réaction de Bruno La Maire : Monsieur est scandalisé que des gens, dit-il, qui passent leur temps à réclamer la baisse des dépenses publiques mettent ainsi 120 millions d'euros de plus à la charge de l'Etat.
Mais il n'aurait pas été scandalisé que les départements demandent aux contribuables locaux de sortir ce surplus d'impôts. Il n'aurait pas été scandalisé que le principe ne soit pas respecté une fois de plus car, couverte à 100 % ou presque au moment de son transfert en 2004, l’allocation ne l’était plus qu’à hauteur de 58 % en 2018, ce qui représentait pour les départements un reste à charge de 4,7 Md € .
L'Etat décide des mesures démagogiques coûteuses mais il les met à la charge des collectivités locales.
Cette fois-ci cela n'a pas marché parce que Macron n'a plus la majorité absolue. J'en constate chaque jour les effets bénéfiques.
Mais il y a un autre cadeau de Bruno Le Maire, ce sont les 3,5 % d'augmentation de tous les fonctionnaires, y compris donc les fonctionnaires territoriaux, coût 1,1 milliard d'euros. Il a été laissé à la charge des collectivités par 114 voix contre 111.
Rédigé par : Pierre Durand | 24 juillet 2022 à 14:28
@ Lonicera | 23 juillet 2022 à 12:32
"Permettez-moi de m'étonner quand vous affirmez que l'avenir est au centre. Le centre, ça n'a jamais marché en France et ce n'est pas faute d'avoir essayé."
Pour moi Macron gouverne au centre. Le centre est au pouvoir.
"D'abord, c'est quoi le centre ? Ni droite ni gauche, ni viande ni poisson. C'est l'éternel compromis érigé en doctrine."
Le compromis c'est la paix dans l'équilibre. Trois mots magnifiques. J'y aspire de plus en plus avec l'âge.
Voyez comme LR influe en ce moment sur la politique de Macron, cela me va très bien.
Vous pensez que les millions d'électeurs du RN sont la preuve que le parti est respectable parce que vous rejetez l'idée que des millions de Français puissent être autrement que raisonnables.
Quelle opinion avez-vous des dizaines de millions d'Allemands ou d'Italiens qui ont applaudi avec ferveur et enthousiasme Hitler et Mussolini, y compris quand ils envahissaient la France ? Et des millions de Russes actuellement ?
Pour moi le nombre d'électeurs ne démontre rien.
Chirac, quand il a parlé du parti de l'étranger, ne se référait pas au FN mais à l'UDF de Giscard. C'était dans son appel de Cochin en décembre 1978 et dans la perspective des élections européennes :"Comme toujours quand il s'agit de l'abaissement de la France, le parti de l'étranger est à l'oeuvre avec sa voix paisible et rassurante. Français, ne l'écoutez pas. C'est l'engourdissement qui précède la paix de la mort".
Les soucis de votre petite famille vous inquiètent très naturellement. Vous déplorez la désertification des campagnes, et l'on vous comprend bien, mais le pays, je veux dire les contribuables, ne peut pas offrir aux gens qui ont fait le choix de la campagne l'ensemble des services de la ville. Tout cela se paie en impôts et fait l'objet d'arbitrages.
Quant aux commerces, le commerce en France n'est pas une activité de l'Etat mais des entrepreneurs qui décident ou non de s'implanter quelque part où ils peuvent gagner de l'argent.
Effectivement le RN promet de répondre à vos souhaits sur ces deux points, services et commerces subventionnés, et vous le croyez. Très bien. Moi, je sais que s'il veut le faire je devrai payer pour, alors je m'interroge.
LR est libéral en économie et vous ne pouvez pas compter sur ce parti.
Vous ne pouvez pas compter non plus sur mon vote car moi je suis ultra-libéral, alors vous imaginez comme je retiens mes impôts et fais tout ce que je peux pour qu'ils ne sortent pas de chez moi, sans aucun succès je vous rassure, mais la volonté est là.
Au sujet des pratiques de Macron, Brizitte a démenti fermement et j'ai tendance à la croire plutôt que vous :-)
Pour faire ce dont vous le soupçonnez il faut être au moins deux et depuis 10 ans on aurait dû lui trouver un complice.
Rédigé par : Pierre Durand | 24 juillet 2022 à 11:57
@ sbriglia (@ Cyril Lafon)
"Concernant l'article 11 de la Constitution, le RN et pas que ce parti, a effectivement à plusieurs reprises fait allusion à son utilisation mais il n'y a absolument rien d'antidémocratique dans le sens où cet article est inscrit dans la Constitution." -- Cyril Lafon
"Merci, vous m’avez devancé. Tout est dit, argumenté, concis, je plussoie." -- sbriglia
Article 11: "Le Président de la République, sur proposition du Gouvernement pendant la durée des sessions ou sur proposition conjointe des deux assemblées, publiées au Journal officiel, peut soumettre au référendum tout projet de loi portant sur l'organisation des pouvoirs publics, sur des réformes relatives à la politique économique, sociale ou environnementale de la nation et aux services publics qui y concourent, ou tendant à autoriser la ratification d'un traité qui, sans être contraire à la Constitution, aurait des incidences sur le fonctionnement des institutions."
Voilà: l'article 11 ne permet pas de modifier la Constitution. Non, un "projet de loi portant sur l'organisation des pouvoirs publics", cela ne recoupe pas une réforme de la Constitution. (Inutile de citer des précédents lexicaux et terminologiques datant des débuts de la Troisième République pour tordre le sens des mots: cela ne prend pas.)
Quand on ne passera plus notre temps, en France, à nier ce genre d'évidences, on pourra alors traiter des questions un peu plus profondes: ce que signifie la notion de démocratie et en quoi, oui ou non, le RN est démocrate ou pas.
Le dernier commentaire de Cyril Lafon méritait en effet une réponse un peu plus touffue sur le fond que l'enfonçage de portes ouvertes que je viens de pratiquer en citant l'article 11: Non, l'article 11 ne permet pas la modification de la Constitution par référendum.
Si vous voulez pouvoir modifier la Constitution par référendum, passez par l'article 89 pour amender l'article 11 de manière à le permettre. Cela, la Constitution vous le permet. Elle est suffisamment ouverte pour cela. Mais elle ne vous permet pas de modifier la Constitution via l'article 11. Relisez-le.
Moi, je suis favorable à laisser au "peuple" le droit de modifier la Constitution par référendum uniquement sur initiative populaire au moyen de signatures et non pas sur initiative parlementaire, sénatoriale ou "régalienne": ce n'est pas aux représentants de décider tout seuls des règles qui leur permettent de nous gouverner. Nous devrions, bien sûr, avoir le droit de proposer des réformes constitutionnelles sans passer par eux.
Je ne suis pas pour autant favorable à violer la Constitution au moyen de l'article 11 pour arriver à cette fin. Cette fascination morbide qui consiste, en France, à tout faire pour tordre le sens des mots dans les textes de loi et dans la Constitution en particulier, c'est la recette pour une société du conflit permanent.
Et, justement, attiser cette culture du conflit permanent, c'est le meilleur moyen pour pouvoir prétendre qu'il est temps que l'Homme Fort revienne et s'assoie sur la Constitution. Ce qui est, oui, une visée antidémocratique.
"On ne peut nullement taxer d'antidémocratique une prérogative justement constitutionnelle."
Bien sûr que si: il existe plein de Constitutions dans le monde qui sont antidémocratiques. Il n'existe pas de principe qui affirme que notre Constitution est démocratique parce que française et pas iranienne. Chaque article constitutionnel s'examine au cas par cas pour vérifier qu'il est ou qu'il n'est pas démocratique ; et j'aurais même à redire sur le fond à l'article 89 en la matière. Je l'ai d'ailleurs déjà fait sur ce blog à l'attention de Marc Ghinsberg en expliquant en quoi l'article 89 de notre Constitution a le même défaut fondamental que l'article 177 de la Constitution iranienne.
La Constitution iranienne n'est pas démocratique du seul fait qu'elle soit bel et bien une Constitution. Son article 177 est très clairement antidémocratique. Tout comme notre article 89, bien que cela pose bien moins de problèmes.
Rédigé par : F68.10 | 24 juillet 2022 à 05:23
On saluera une fois de plus votre insistance à déplorer la diabolisation du Rassemblement national, malgré votre refus de voter pour lui. Il ne faudrait pas que les députés du RN se complaisent trop à vous écouter, toutefois. Il est temps pour eux de se mettre au travail et de cesser de cultiver leur statut de victimes.
Le Rassemblement national bénéficie d'une chance de cocu : il a fait élire un groupe parlementaire de fort belle taille, et cela malgré l'absence de suffrage proportionnel. C'est une occasion historique. "L'extrême droite" ne peut plus se plaindre d'être écartée du pouvoir.
Elle doit maintenant se consacrer à un travail législatif sérieux, à affermir l'implantation locale de ses députés, à faire la preuve de ses capacités à proposer des mesures propres à remédier aux maux de la France, à mettre fin à son éternelle propension à écarter, de la direction de son parti, les personnalités assez fortes pour faire de l'ombre à son chef.
La pire des choses serait que ses représentants se livrent aux clowneries ou à l'obstruction, se laissent aller à la paresse ou proposent des mesures démagogiques. Le résultat des élections législatives fut une divine surprise pour Marine Le Pen. Il fait aussi poser une responsabilité inédite sur ses épaules.
Rédigé par : Robert Marchenoir | 24 juillet 2022 à 01:04
Ruquier (que je n'aime pas) a animé une émssion TV, «ONPC », des années durant. Dans cette émission, deux personnes s'entretenaient, parfois sans aménité, avec des auteurs de livres. Après Zemmour et Naulleau, Ruquier choisit notamment, j'en oublie peut-être, Audrey Pulvar, Natacha Polony, Aymeric Caron, Léa Salamé, Yann Moix, Charles Consigny, Vanessa Burggraf, Christine Angot.
Je n'entends pas juger ici tous ces gens-là, qui ont provoqué des sentiments variés.
Je reviens d'abord à Zemmour. Qui aurait imaginé alors qu'il serait un jour... candidat à la présidentielle ? Mais il ne suffit pas d'être candidat pour être élu. La preuve.
En revanche, y aurait-il eu un seul Français sur 67 millions qui aurait pu imaginer qu'un jour Aymeric Caron serait , je ne dis pas candidat à quelque chose, mais... élu ? Or Aymeric Caron a été élu député dans une circonscription parisienne ! Si Zemmour y pensait peut-être déjà un peu, Aymeric Caron, à l'époque d'OMPC, même dans ses rêves les plus fous, ne pouvait pas sérieusement un seul instant espérer devenir député de Paris. Eh bien, c'est fait.
Rédigé par : Patrice Charoulet | 23 juillet 2022 à 17:20
Pour moi discuter politique c'est certes manier des concepts mais on ne devrait jamais le faire sans oublier de se référer au concret. Je vais donner trois exemples concrets de décisions politiques.
D'abord un exemple de la réalité du travail parlementaire et du rôle du Sénat tiré d'un article de lefigaro.fr d'aujourd'hui :
Résumé :
Le chef de file des sénateurs LR Bruno Retailleau pose samedi dans un entretien au Parisien ses conditions pour que son groupe vote le projet de loi en faveur du pouvoir d'achat et le budget rectificatif, insistant pour que « le travail paie »...
- hausse du plafond des heures supplémentaires défiscalisées de 5 000 à 7 500 euros
- prolongation au-delà de 2023 de la possibilité pour les entreprises de racheter aux salariés les jours de RTT
- assouplissement de la possibilité de cumul emploi-retraite
- limitation de la revalorisation du RSA à celle du point d'indice pour les fonctionnaires.
- conditionnement du vote du projet de loi de finances rectificative au lancement rapide de la carte Vitale biométrique.
Qu'a-t-on à redire à cela ? Vive Retailleau !
Deuxième exemple concret : l'aide aux gros rouleurs ou ristourne au litre identique pour tous les Français
Aucune de ces deux mesures ne fait la différence entre les hauts et les bas revenus. La gauche aurait décidé de réserver ces aides aux bas revenus, j'aurais payé et n'aurais rien reçu. Macron a choisi une option droitière, et je m'en réjouis. Vive Macron !
Troisième exemple : la suppression de la taxe audiovisuelle.
Macron la supprime. 138 euros de prélèvement en moins pour tous les Français. La gauche aurait décidé de ne la supprimer que pour les bas revenus, j'aurais payé et n'aurais rien reçu. Macron a encore choisi une option droitière, et je m'en réjouis. Vive Macron !
Bon, je m'en réjouis, il faudra voir parce que si "en même temps" il augmente d'autant mes impôts je n'aurais rien gagné. Enthousiaste mais vigilant.
Dans ce pays de millions de bas revenus, paraît-il, pourquoi la gauche ne gagne-t-elle pas les élections ?
Je ne connais pas la position du RN sur ces trois sujets.
Rédigé par : Pierre Durand | 23 juillet 2022 à 13:42
@ Cyril Lafon | 23 juillet 2022 à 11:35
Merci, vous m’avez devancé.
Tout est dit, argumenté, concis, je plussoie.
Rédigé par : sbriglia | 23 juillet 2022 à 13:01
@ Pierre Durand
Permettez-moi de m'étonner quand vous affirmez que l'avenir est au centre. Le centre, ça n'a jamais marché en France et ce n'est pas faute d'avoir essayé. Comme moi (et les autres vieux schnoques) vous avez connu Lecanuet, dit Dents blanches, qu'on a essayé de lancer comme une savonnette en 1965 pour faire échec au Général.
Depuis 1965, quasiment à chaque élection présidentielle, on trouve un représentant de ce fameux centre, le plus obstiné étant Bayrou.
D'abord, c'est quoi le centre ? Ni droite ni gauche, ni viande ni poisson. C'est l'éternel compromis érigé en doctrine : surtout pas de vagues pour ne mécontenter personne. Et c'est ainsi que surnagent ces partis intitulés, MoDem, UDI et autres qui sont le tapioca de la politique : c'est bon pour faire du liant mais ça n'a aucun goût.
Sans rancune.
Rédigé par : Lonicera | 23 juillet 2022 à 12:32
@ F68.10
Premièrement, je vous remercie d'avoir, de surcroît en soirée, répondu à mon interrogation, il ne s'agissait pas vous l'avez compris d'un oral d'examen, mais d'une interrogation qui me paraît légitime, tellement je suis réfractaire à l'idée que le RN ne soit pas considéré comme un parti démocratique.
J'ai lu attentivement votre réponse.
Concernant l'article 11 de la Constitution, le RN et pas que ce parti, a effectivement à plusieurs reprises fait allusion à son utilisation mais il n'y a absolument rien d'antidémocratique dans le sens où cet article est inscrit dans la Constitution. On ne peut nullement taxer d'antidémocratique une prérogative justement constitutionnelle, de la même manière que l'on ne peut pas dire en football que le corner soit de l'anti-jeu puisqu'il est prévu par les textes régissant ce sport.
Le recours à l'article 11, quand bien même il serait trop souvent évoqué par les élus, est pleinement démocratique puisque inscrit dans la Constitution.
Je ne peux que réfuter votre premier point.
Sur le second point, l'inscription dans la Constitution des racines chrétiennes de la France, je ne vois pas ce qu'il y aurait d'antidémocratique.
J'y vois par ailleurs une inopportunité politique totale, bien que notre pays soit effectivement de racines chrétiennes, il n'y a guère à sacraliser ce fait historique dans notre droit national.
La politique au sens sémantique du terme est l'art de gérer les affaires de la cité, la Constitution régit les institutions politiques et garantit le fonctionnement du pouvoir politique, elle n'a pas à ériger en vérité nationale un fait historique.
Philippe de Villiers, lors de la campagne présidentielle de 1995, voulait inscrire dans la Constitution l'obligation de travailler. Cette idée me séduit beaucoup plus dans le sens où le travail ordonne l'économie du pays et consolide sa crédibilité internationale dans le concert des nations, non pas qu'il faille non plus mépriser les pays pauvres, je ne préfère pas dans mon for intérieur un Allemand qu'un Albanais.
Vous avez évoqué également la déchéance de la nationalité française, qui, comme l'article 11 cité ci-dessus, est pleinement prévu dans notre droit, notamment par le Code civil, vous pouvez perdre la nationalité française si vous avez la nationalité d'un autre Etat, si vous vous comportez comme un ressortissant d'un autre Etat ou si vous avez commis des actes contraires aux intérêts de la nation, exemple un acte terroriste.
À condition d'en respecter les critères, la déchéance de la nationalité, comme la déchéance de l'autorité parentale, doit être de droit.
Je veux bien vous rejoindre dans votre dernier point relatif à la société civile, ce n'est pas à l'Etat de considérer ce qui doit être français ou pas.
J'approuve pleinement l'expulsion d'un étranger délinquant en ce sens qu'il est, en droit en théorie du moins, indésiré dans notre pays, tout comme je suis indésiré dans votre salon même en n'y entrant pas par effraction.
Je continue à accepter le RN comme un parti démocratique, alors que je n'en suis pas membre, ni même électeur, j'en suis un sympathisant citoyen.
Rédigé par : Cyril Lafon | 23 juillet 2022 à 11:35
@ Julien WEINZAEPFLEN | 23 juillet 2022 à 08:41
"...comme il est interdit à tout représentant de la nation de s'opposer à la forme républicaine du gouvernement de la France, ainsi que Pierre Durand nous l'a récemment rappelé si je ne m'abuse."
Ce n'est pas moi. Je n'interdis rien au RN. Il peut dire ce qu'il veut. Je suis suffisamment contre les lois mémorielles et la judiciarisation des points de vue sur l'Histoire pour ne pas désirer limiter la liberté d'expression du RN.
Ceci dit je trouve très bien qu'on ne puisse pas proposer à l'électeur le programme politique de Mein Kampf, nous serions en minorité pour le refuser, comme ce fut le cas en Allemagne. Vous ne voulez pas qu'on se suicide.
"La République parlementaire à laquelle a toujours cru Jean-Luc Mélenchon et moi jamais ! (c'était sans doute son idée maîtresse), représente une catharsis face au refus de la démocratie directe qu'on a opposé aux Gilets jaunes, et à la supercherie de la démocratie participative et de ses grands blablas."
Je ne parle pas de Mélenchon. Chaque chose en son temps. Si je manquais de raisons de souhaiter que le RN soit ostracisé vous en fournissez dans votre commentaire d'une honnêteté rare, mais vous ne faites que conforter les miennes.
Ma défense des élites est une des formes de ma défense de la démocratie représentative. Pourquoi devrais-je considérer comme plus intelligent le point de vue d'un Gilet jaune que celui de Valérie Pécresse, Ciotti, Barnier, Bertrand, Juvin, Edouard Philippe ou même Macron ?
On va me dire qu'ils ne vivent pas la même chose. Mais les politiques se tiennent informés des réalités du pays. Ils ont choisi cet engagement par intérêt pour leurs concitoyens. Dire que malgré la diversité des candidats d'une circonscription aucun n'est au courant de la réalité de ce que vivent les différentes catégories de Français est faux. Les gens qui ne votent pas le font parce qu'ils savent qu'ils ne peuvent pas gagner. Et ils ne peuvent pas gagner parce qu'ils ne sont pas majoritaires. Les Gilets jaunes et les gens du RN voudraient pouvoir gagner sans être majoritaires, voilà pourquoi la démocratie doit les tenir à l'écart. On révisera la position le jour où ils auront admis qui a une majorité au Parlement.
Un Gilet jaune sait ce qu'il vit mais cela ne veut pas dire qu'il est plus qualifié qu'un député pour savoir ce qui est bon pour la France. Au-dessus du destin de chacun de nous il y a le destin du pays. Le premier acteur du destin de chacun est la personne elle-même, par ses efforts pour s'améliorer et se rendre plus employable.
Les Gilets jaunes sont pour moi le contraire des élites. Je crois qu'eux-mêmes se définissent ainsi. Les électeurs du RN également.
Rien qu'ici je peux faire la différence entre vos commentaires et d'autres. C'est ma réalité face à un fantasme de bon sens populaire.
Vous donnez à penser que vous appartenez à cette élite peu nombreuse d'intellectuels opposés aux principes de 1789 et à la République dans la lignée des chefs Vendéens de 1793.
"Elle va bientôt le démontrer à moins qu'impatienté, Jupiter ou Vulcain, qui n'aime guère être contredit, ne dissolve cette bande de chahuteurs."
Que va donc démontrer la démocratie représentative en attendant une éventuelle dissolution ? La catharsis ? De quoi donc ?
À qui vous adressez-vous avec cette phrase sibylline ? aux électeurs du RN ? Ils vont pouvoir m'expliquer ce que vous voulez dire, j'en ai besoin.
Rédigé par : Pierre Durand | 23 juillet 2022 à 11:26
"Le Système" (comme ils disent... Les témoins de Jéhovah décrivent eux aussi "le monde" comme un "système de choses" dont ils ont hâte de voir la fin) a tellement pris l'habitude, depuis quarante ans, que le RN soit son épouvantail, que cela ne peut pas s'éteindre du jour au lendemain, à la faveur d'une entrée du RN à l'Assemblée nationale, l'élection valant purification et faisant aujourd'hui des insiders des outsiders d'hier.
"L'arc républicain" d'aujourd'hui est une variante du "cercle de la démocratie" dont parlait François Hollande, encore premier secrétaire du parti socialiste, à l'issue du premier tour de l'élection présidentielle de 2002, cercle dont il expulsait Jean-Marie Le Pen, ennemi public bien qu'ayant le droit de se présenter aux suffrages du peuple dont il se voulait le tribun, à la différence des "adversaires" du vaudeville parlementaire avec lesquels on peut trinquer à la buvette en leur tapant sur le ventre.
La République est un régime exclusif de tous ceux qui ne pensent pas comme elle. Elle est assimilatrice, là où on ne tolère pas que la France le soit, et Pap Ndiaye y est plus assimilé bien qu'il la critique qu'un RN dont beaucoup de cadres sont issus de la tradition contre-révolutionnaire et dont le ministre de l'Education nationale n'a pas besoin de se défendre de se comporter en ennemi déclaré de ce parti, même si on attendrait du "premier prof de France" qu'il enseigne à tous les écoliers avec une neutralité que l'école a perdue, puisque la Ligue de l'enseignement a toujours été antireligieuse (l'école est une contre-Eglise), mais surtout dans la mesure où l'article pénultième de la Déclaration universelle des droits de l'homme (si j'ai bonne mémoire) dispose qu'il est interdit d'enseigner à l'école des valeurs contraires aux droits de l'homme, comme il est interdit à tout représentant de la nation de s'opposer à la forme républicaine du gouvernement de la France, ainsi que Pierre Durand nous l'a récemment rappelé si je ne m'abuse.
Le RN n'est pourtant pas sans scories. Le Pen ne faisait pas mystère de son amitié avec un ancien SS allemand qui regardait d'un oeil favorable la fondation du parti d'extrême droite française. Je crois inefficiente et un peu hypocrite (pas de votre part, vous avez parfaitement le droit de la faire) la séparation qu'on s'est habitué à faire entre les électeurs du RN et les cadres du parti, les uns et les autres assumant l'héritage ambigu et douteux de ses nostalgies fondatrices ou de ses sympathies fascistes, illustrées par exemple par l'assistance de Marine Le Pen au bal organisé par feu Jorg Haider ou plus récemment par sa connivence avec Matteo Salvini, Viktor Orban restant à mes yeux (mais ma vue est troublée), quoi qu'on en pense, un dirigeant respectable qu'Emmanuel Macron ne laisse pas d'admirer à ses heures, nous rapporte le dernier Davet-Lhomme.
Le député Renaissance qui s'est rendu intéressant par cette mauvaise manière a sans doute eu tort de faire le salut nazi que les députés du RN ne font pas à l'Assemblée nationale. Je tiens néanmoins d'une source directe qui était encore adhérente au RN quand elle m'a rapporté ce témoignage, que beaucoup de réunions de son parti auxquelles elle avait assisté se terminaient par des militants faisant le salut nazi "répudié", avec les errances historiques de Le Pen père, dont les mémoires varient comme lui entre le flamboyant et l'odieux. La bien-pensance républicaine avait-elle le droit de demander à Marine Le Pen de renier son père ? Quel crédibilité possède encore un parti qui prétend à la fois défendre la patrie, cette terre des pères, et qui s'est transformé au prix d'un parricide en parti du patriotisme parricide ?
On peut saluer la décence relative dont font preuve les député RN dans le concours de beauté ou de vulgarité où ils rivalisent avec les insoumis, mais la réponse de Marine Le Pen à la déclaration de politique générale d'Elisabeth Borne n'avait pas grand-chose à envier à l'outrance de Mathilde Panot.
La vie parlementaire de cette législature démarre tambour battant, mais elle va se civiliser, et elle ne peut que civiliser notre démocratie, qui avait bien besoin que la représentation nationale se diversifie et devienne une expression plus authentique de la France pour tempérer le TINA du mépris ("there is no alternative") qu'oppose la Macronie réélue sans alternance à ceux qui lui résistent.
La République parlementaire à laquelle a toujours cru Jean-Luc Mélenchon et moi jamais ! (c'était sans doute son idée maîtresse), représente une catharsis face au refus de la démocratie directe qu'on a opposé aux Gilets jaunes, et à la supercherie de la démocratie participative et de ses grands blablas. Elle va bientôt le démontrer à moins qu'impatienté, Jupiter ou Vulcain, qui n'aime guère être contredit, ne dissolve cette bande de chahuteurs.
Rédigé par : Julien WEINZAEPFLEN | 23 juillet 2022 à 08:41
@ Lonicera | 22 juillet 2022 à 18:42
« À la lecture des commentaires, je suis effondrée : les uns et les autres se jettent à la tête Pétain, de Gaulle, l'armistice voire Mitterrand et pourquoi pas l'OAS, quand on n'y mêle pas le Tour de France. Ces péripéties n'intéressent que des vieux schnoques (j'en fais partie, hélas). »
C’est toujours la même réaction quand un nouveau arrive sur ce blog (même si c'est un vieux schnoque comme pratiquement nous tous), il est effondré de lire :
- les algarades entre les habitués qui se détestent,
- les digressions par rapport au thème du billet, inévitables une fois que chacun a donné son avis sur la question,
- les échanges interminables entre gens qui veulent absolument démontrer qu’ils ont raison, même si pour cela ils doivent faire preuve de la pire mauvaise foi,
- sans oublier ceux qui étalent leur science puisée parfois dans une vie riche en anecdotes, mais le plus souvent tirée des articles de Wikipédia quand ce n'est pas piqué sur Twitter ou sur CNews.
Vous verrez, vous vous y habituerez vite et vous ferez comme les autres. :)
Rédigé par : Achille | 23 juillet 2022 à 08:07
@ Nic (@ Cyril Lafon)
"Il y a les grands principes (pour les CSP+) et le réel (pour les autres). Le reste, c'est du temps perdu à lire de la prose qui tourne en boucle (mais avec sur la fin une petite référence à Poutine pour faire bonne mesure, de rien les gueux, c'est compris dans le package)."
Non.
Il y a les grands principes aussi pour les gueux et le réel aussi pour les "CSP+".
Cyril demandait des arguments. Il en a eu.
Il n'y a que les idiots à prétendre que les grands principes cachent le réel. Et les idiots, on les trouve tout autant chez les gueux que chez les CSP+.
On vous rappelle simplement que ces "grands principes" existent pour des raisons pas trop idiotes. Qu'il n'est pas nécessaire de violer la Constitution pour traiter le problème de l'immigration.
L'argument de l'extrême droite, c'est effectivement qu'il est fondamental de violer la Constitution et tous les principes possibles pour pouvoir traiter l'immigration. Idée que l'extrême gauche s'acharne aussi à accréditer.
C'est cette hypocrisie de fond qu'il est nécessaire de dénoncer. Tant que cela ne change pas.
Mais rappelons une chose de base:
Si vous avez le droit de ne pas jouer selon les règles du jeu, je n'ai aucune raison de jouer aussi avec ces règles du jeu que vous ne souhaitez pas respecter. Chaque règle que vous violez, j'ai le devoir d'aussi la violer pour vous éduquer quand nécessaire et vous montrer où cela mène: si on décide de jouer à ce jeu, ça va saigner. C'est pourquoi il faut continuellement vous rappeler que, non, on ne joue pas à ce jeu-là. Qu'on respecte les règles.
P.S.: oui, la référence à Poutine est pertinente et ne sert pas qu'à faire bonne mesure. Elle sert à rappeler que Poutine cherche effectivement à populariser des mouvements politiques de ce style (RN + LFI) afin de fragiliser nos sociétés. Plus on s'écharpe sur le mariage des tantouzes et sur les "puissances d'argent", plus on se complaît dans le délire, plus il a les mains libres pour cogner. Prétendre que la démocratie, c'est nul, cela lui permet de prétendre que la dictature, c'est bien. C'est aussi simple que cela, et c'est pour cela que le RN aime Poutine et que Poutine aime le RN. Ils se prendront une bonne grosse claque quand ils se rendront compte que Poutine ne défend absolument pas leur civilisation chrétienne mais l'instrumentalise. George Bush a fait la même erreur en s'auto-hypnotisant de sa propre bigoterie.
"J'ai regardé l'homme (Poutine) dans les yeux. Je l'ai trouvé très direct et digne de confiance. J'ai eu l'occasion de sonder son âme." -- George Bush, Ljubljana, 2001.
Ou comment se faire berner par des signes ostentatoires de religiosité dans l'évaluation de l'âme d'un futur criminel de guerre. George Bush est un artiste.
Rédigé par : F68.10 | 23 juillet 2022 à 08:04
@ Cyril Lafon
Il y a les grands principes (pour les CSP+) et le réel (pour les autres). Le reste, c'est du temps perdu à lire de la prose qui tourne en boucle (mais avec sur la fin une petite référence à Poutine pour faire bonne mesure, de rien les gueux, c'est compris dans le package).
Rédigé par : Nic | 22 juillet 2022 à 23:32
@ hameau dans les nuages
"Quant à prétendre que nous, les démocrates autoproclamés..." -- moi
"Merci, vous avez fait ma journée. Comme quoi il n'y a pas que le vaccin qui peut provoquer des phlébites." -- vous
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Je vois que l'ironie du propos de vous a pas échappé. Le mot "autoproclamés" était volontaire. Il répond en effet à la question "mais qui t'a donc autorisé à te qualifier de démocrate ??" Réponse: "Moi". Si vous vous voulez en débattre, c'est à ma personne, armé de ses références intellectuelles qu'il faut s'en prendre. Si vous vous attendez à ce que je cite l'autorité du Pape ou du Petit Père des Peuples pour avoir le droit de prétendre à être démocrate, vous vous attendez à ce que je nie l'autonomie intellectuelle que permet justement la démocratie. Le qualificatif "autoproclamé" était donc bel et bien volontaire. Ravi qu'il vous ait fait rigoler: l'effet désiré est donc atteint.
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@ Antoine Marquet
"L'évangile selon saint F68.10. Qu'on se le tienne pour dit !"
Exposer son opinion et ses arguments n'est pas équivalent à la mise en place d'un dogme religieux. Il importe de savoir discriminer où commence et où cesse la notion de démocratie. Et non, ce n'est pas "nulle part", comme si tout était toujours postulé intrinsèquement équivalent.
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@ Cyril Lafon
"Monsieur, Je vous pose une question très simple et j'aimerais bien une réponse argumentée de votre part de nature, le cas échéant, à m'éclairer sur le sujet dans le cas où, intellectuellement, je ferais fausse route. En quoi le RN est anti-démocratique ? Au plaisir de votre retour, cordialement."
Monsieur.
Cette discussion a lieu sempiternellement. Et, quand des arguments sont soumis, ils ne sont jamais examinés. Ils rentrent par une oreille, et ressortent de l'autre. Puis, des jours, des semaines, des mois, des années, des décennies, des siècles après, nous avons toujours la même question: "auriez-vous des arguments ?". Alors oui, nous en avons, et je vais récapituler sommairement l'essentiel des miens.
Tout d'abord, il ne me viendrait pas à l'idée de nier que le vote RN (ainsi que le vote LFI) représente des aspirations populaires à prendre au sérieux (et non pour argent comptant) et auxquelles ils convient d'accorder une représentation nationale dès lors qu'ils en ont rempli les critères. Et c'est le cas. Mais voilà: les électeurs du RN et de LFI confondent systématiquement "aspirations populaires ayant légitimé leur prétention à la représentation" avec "partis compatibles avec la démocratie". De la même manière qu'il convient de cesser de nier le premier point, il convient aussi, à mon sens, de cesser de nier le deuxième point.
Je pense que le prolégomène ci-dessus est utile: je ne nie pas le droit du RN de siéger au prétexte d'antidémocratisme. Je nie par contre son caractère démocrate. Normalement, dans un pays civilisé, cela devrait suffire à clore la discussion: d'un côté, je reconnais la légitimité de leur représentation, et, de l'autre côté, on cesse d'essayer de me faire prendre les vessies pour des lanternes. Et la vie politique continue. Mais nous sommes en France, et nous ne pouvons pas clore la discussion ainsi. Soit.
Je vais donc répéter un argument qui, pour moi, est parfaitement rédhibitoire quant à la qualification du RN de parti démocratique: la volonté de l'utilisation de l'article 11 pour faire passer une réforme constitutionnelle. Je vous avoue très clairement que, dès lors que j'ai entendu cela, ma première réaction fut "Mais... qui sont ces gens ?!?!?". Alors, certes, pour le Français typique, l'argument porte peu: "Mais de Gaulle l'a fait, et tout ce qui consiste à imiter de Gaulle, c'est aussi légitime que tout ce qui consiste pour un musulman à imiter Momo." OK. C'est le fétichisme français en la matière. Je commence à connaître.
Néanmoins, c'est rédhibitoire à mon sens: le fonctionnement constitutionnel et les institutions, et peu importe que ce soient de Gaulle et ses copains qui en ont écrit les règles, doivent être scrupuleusement respectées. C'est ainsi qu'on patine la démocratie pour en faire un système qui tente de garantir (avec un succès de fait limité) l'adhésion de la société tout entière: en ne court-circuitant pas les mécanismes institutionnels. Et donc l'article 89.
Ensuite, je pourrais disserter ad libitum sur les dérives plébiscitaires du référendum, qui consistent à ÔTER AU PEUPLE le droit de poser la question pour se contenter de lui demander une réponse dans des contextes que les autorités se font plaisir à manipuler. Nous allons prochainement avoir la preuve noir sur blanc de ce qui signifie une dérive plébiscitaire manipulatoire quand nous aurons les référendums des régions de Donetsk et Luhansk initiés par Monsieur Poutine. Au risque de me répéter, les votations en Suisse, c'est DONNER AU PEUPLE le droit de poser la question. Et non pas le lui ôter. C'est là toute la différence entre les dérives plébiscitaires et les pratiques démocratiques.
À décharge du RN, et afin de vous montrer que je ne suis pas complètement sectaire et insensible à ses évolutions, je reconnais que cette critique a fait son chemin et qu'on entend de plus en plus d'élus RN valider à mots plus ou moins couverts cette distinction. Mais je n'ai aucun élément me permettant d'affirmer que cette distinction est comprise tout en haut du RN, et même plutôt le contraire.
C'était le premier point. Un deuxième point qui, pour moi, reste aussi rédhibitoire, c'est l'insistance, qui n'a jamais disparu, à inscrire "les racines chrétiennes" dans la Constitution. On sait, surtout en France, où cela mène. Et non, ce n'est pas une mention innocente, comme certains se plaisent à le faire croire.
Le troisième point, c'est la différence d'approche à la question de la nationalité. Non pas à la question de l'immigration, car cela devrait rester une prérogative démocratique de pouvoir délibérer démocratiquement sur l'immigration sans être éternellement soumis au chantage moral de l'extrême gauche sur ces questions. Mais il y a des points où le RN a une conception de la nationalité (et non pas en soi de l'immigration) qui reste problématique sinon inacceptable. Primo: on ne retire pas rétroactivement de manière générique la nationalité à quelqu'un qui l'a obtenue. Des trahisons de la parole donnée de ce style, ce n'est même pas anti-démocratique: c'est carrément anti-légaliste et anti-honnêteté. Secundo: Quand on légifère sur le renvoi des étrangers délinquants, on le fait au motif de l'acte (comme Darmanin) et non pas au motif de décider nationalement, par l'exclusion d'un groupe ethnique, de ce que doit être l'identité de la France. Et ce pour deux raisons:
1. C'est à la société de définir via la "société civile" (i.e. ses entreprises, ses associations, ses restaurants et tutti quanti) ce que doit être son identité, et l'interventionnisme de l'État en la matière ne peut être qualifié de démocratique car il viole la liberté du "peuple" de déterminer librement, au sein de la société civile, quelles sont ses valeurs culturelles et civilisationnelles. Ce n'est pas le rôle de l'État que de s'exprimer à la place des Français sous prétexte d'un vote à une élection présidentielle (je suis certain que vous ne comprendrez pas ce point, mais bon, tant pis: les Français confondent "État" et "société civile", i.e. le syndrome du fonctionnaire).
2. La question de la définition par l'État des critères idéologiques et/ou ethniques pour être Français, c'est la négation pure et simple de l'idée que c'est à la société, au "peuple", d'être ce qu'elle est et non pas ce que l'État ou la majorité veut qu'elle soit. On sait déjà, en effet, comment cela se passe. Sur la question des juifs et de l'antisémitisme, je ne vais pas jusqu'à accuser Vichy d'être coupable des mêmes crimes que les nazis. Par contre, oui, je vais bien accuser l'extrême droite historique d'avoir voulu définir qui était français en excluant de la citoyenneté des groupes religieux ou ethniques tels que les juifs. Donc, oui, l'antisémitisme de l'extrême droite historique recoupe sa volonté de définir qui sont les Français en niant qui ils sont vraiment, sur le terrain, dans le réel. Oui, cette forme de négation de la citoyenneté perdure au RN. Non, l'affaire Dreyfus n'est pas comparable aux camps de la mort. Si, l'affaire Dreyfus marque bien le fait que des groupes tels que le RN caressent toujours l'idée d'exclure de la citoyenneté des Français sous prétexte de religion ou d'ethnicité.
Ce qui, non, n'a absolument rien à voir avec l'idée de restreindre l'immigration. Restreindre l'immigration reste une prérogative démocratique. On a le droit de restreindre sévèrement l'immigration si on délibère que c'est justifié. Là n'est pas, contrairement à l'extrême gauche, le cœur du procès en antidémocratisme que je fais au RN. Le cœur du procès que je fais au RN en matière d'ethnicité et de citoyenneté, c'est de vouloir légiférer sur l'identité même de la France.
L'État n'a aucun droit à cela: les Français sont qui ils sont, et n'auront jamais à être contraints d'être ce que la majorité, fût-elle RN, LFI, macronienne ou autre, décide de ce qu'ils doivent être. La conscience des Français et l'identité culturelle des Français, cela appartient aux Français eux-mêmes et non pas à l'État. Car les Français n'appartiennent pas à l'État, qui est censé être là pour les servir et non l'inverse. L'État n'a pas à décider s'ils doivent bouffer des kebabs ou des grenouilles. L'État peut par contre interdire les minarets...
Voilà. Vous avez trois points essentiels qui expliquent en quoi je juge le RN être antidémocratique: 1. il n'a pas de scrupules à s'asseoir sur la Constitution 2. il n'a pas de scrupules à s'asseoir directement ou indirectement sur la non-confessionalisation du droit (et pas seulement sur la "laïcité", contre laquelle j'ai déjà exprimé mes critiques de fond) 3. il n'a pas de scrupules à décider à leur place si les Français doivent manger du kebab ou des grenouilles et à légiférer ainsi sur leur identité et conscience en tentant de nier la nationalité et citoyenneté sur de tels critères.
Le reste du spectre politique français n'est pas non plus blanc comme neige en matière d'antidémocratisme, mais il y a quand même des gradations qui font qu'on ne peut prétendre que RN et Macron, c'est kif-kif en matière d'antidémocratisme. Thèse d'essence poutinienne.
Rédigé par : F68.10 | 22 juillet 2022 à 22:15
Cher Philippe Bilger,
Si vous avez bien raison de saluer sur Twitter la lucidité de David Lisnard, vous auriez pu évoquer son manque de courage lors de la présidentielle.
Avec Baroin, Retailleau et Wauquiez (qui récidive), LR possède de brillants esprits, qui sont aussi de brillants dégonflés.
Rédigé par : Florestan68 | 22 juillet 2022 à 21:49
@ Lonicera
@ Robert
Deux commentaires que j'approuve entièrement puisque c'est exactement ce que je pense !
Les problèmes récurrents de l'insécurité exaspèrent les Français. Les jours derniers nous ont encore montré à Lyon, à Montpellier, au Mans, des événements graves... De quoi faire rire le ministre de la Justice.
En fait si le RN a eu 89 députés et que certains ont été éliminés de justesse, dans la circonscription de mon enfance (Loiret) 11 voix ont séparé le macronien du candidat RN, ce n'est pas par hasard.
Je connais bien ces petits villages, autrefois peuplés d'agriculteurs, aujourd'hui un peu dortoirs des salariés de la ville voisine. Si la diversité n'est pas encore installée, malgré tout, des problèmes plombent régulièrement même la vie des habitants, vols la nuit, échange de drogue sur des parkings à l'écart du village, salles des fêtes saccagées, colis des personnes âgées pour Noël éventrés et écrasés, rodéos, etc.
Mais c'est aussi, comme vous le faites remarquer, les déserts médicaux problématiques. C'est encore des retraites d'agriculteurs inférieures parfois de moitié au minimum vieillesse. Et donc le sentiment d'être oublié au profit des nouveaux arrivants qui bénéficient d'allocations multiples.
Oubliés et snobés, car plus encore que l'oubli, ils ressentent d'abord le mépris d'une caste d'intellectuels hautains.
Alors forcément le vote : 58 % pour le RN.
Rédigé par : Michelle D-LEROY | 22 juillet 2022 à 20:35
@ Antoine Marquet | 22 juillet 2022 à 10:42
"Le poids intellectuel de vos interventions peut se mesurer à l'aune de votre commentaire qui nous montre que vous n'avez rien de socialement ni culturellement en commun avec les électeurs du RN."
Si vous avez quelque chose à me dire faites-le plus simplement.
"Vous connaissez donc les classes sociales et culturelles de millions de Français inconnus. Auriez-vous des dons de devin ? Des facultés extralucides ?... je me perds en conjectures..."
On a cette connaissance par les enquêtes de sociologues ou de politologues qui posent aux personnes des questions comme : pour qui votez-vous ? quel est votre niveau de revenu ? Qu'avez-vous fait comme études ?
Cela s'appelle la sociologie électorale et elle est très bien connue en France.
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@ Lonicera | 22 juillet 2022 à 18:42
"C'est vrai que je rêve d'une alliance avec LR pour construire une vraie droite qui tiendra tête à la fois aux manigances macroniennes et à l'islamo-gauchisme woke des partisans de la Méluche."
Mon opinion est que LR ne sera jamais plus un grand parti capable d'obtenir une majorité absolue, mais seulement une force d'appoint autour de 12 %. Son appareil ne s'alliera jamais avec le RN. Une alliance avec le centre est la plus naturelle et la plus probable.
Les électeurs LR orphelins dans les cas où LR aura été éliminé de la compétition voteront très majoritairement pour le centre.
Le proche avenir est au centre. Lors de la prochaine présidentielle, Macron, personnage qui fait polémique, ne sera plus candidat et au centre un Edouard Philippe pourra nourrir l'espoir d'attirer les précieuses voix LR. Le RN stagnera et amorcera sa décrue.
Rédigé par : Pierre Durand | 22 juillet 2022 à 20:26
À la lecture des commentaires, je suis effondrée : les uns et les autres se jettent à la tête Pétain, de Gaulle, l'armistice voire Mitterrand et pourquoi pas l'OAS, quand on n'y mêle pas le Tour de France.
Ces péripéties n'intéressent que des vieux schnoques (j'en fais partie, hélas). Combien de Français dans la force de l'âge ne connaissent pas ou peu une histoire de France qu'on n'enseigne plus ? Pour preuve, cette réponse à la question "Qui a été le premier Président de la Ve République ?" posée lors d'un oral de concours d'entrée de grande école: "Charles de Gaulle-Étoile" !
Pour en revenir au RN, oui, c'est un parti aussi acceptable que LR (dont j'ai fait partie), que le PS, que LREM et même LFI. Il est acceptable parce que des millions de Français ont voté pour MLP à la présidentielle et pour les candidats RN aux législatives.
Avant d'ostraciser ce parti, comme l'a fait Macron, reprenant (une fois de plus) une formule de Jacques Chirac: "Le RN c'est le parti de l'étranger", puis Mme Borne refusant de recevoir le chef du parti, il faudrait peut-être se demander pourquoi le RN a eu tant de voix dans les villes petites et moyennes aussi bien que dans les tout petits villages. Ma fille cadette habite un de ces patelins dans le fin fond de la Nièvre dont le mari est le maire. C'est très simple, ils se sentent abandonnés: le téléphone portable ne passe pas, Internet claudique, il n'y a plus de poste, plus de médecin, la maternité la plus proche est à 50 km. Même Nevers se meurt, son centre ville est désert et il y a plus de commerces fermés que d'ouverts. Non, il n'y a pas (encore) de problèmes d'insécurité, on n'y croise pas le chemin d'un barbu illuminé armé d'un couteau et braillant "Allahu akbar". Bon, il y a bien encore des manouches voleurs de poules et maintenant de voitures...
C'est cette France qui vote RN, sachant qu'il n'y a rien à attendre des autres partis, trop occupés à se regarder le nombril et à quémander une quelconque prébende.
Oui, j'ai voté Zemmour au premier tour avec enthousiasme car lui seul avait diagnostiqué les multiples maux dont souffre la France. Novice en politique, il a fait beaucoup d'erreurs qu'il reconnaît mais je revoterais pour lui ou son parti, le cas échéant.
J'ai voté MLP au second tour, parce que pour moi, Macron représente tout ce que j'abhorre, d'abord le personnage lui-même, qui je pense n'ose pas avouer son homosexualité qu'il cherche à dissimuler par des artifices de com' grotesques et surtout son mépris pour cette France profonde, sa culture, son histoire et son peuple.
Enfin, je trouve l'attitude des 89 députés RN digne d'éloges, ils affichent une tenue correcte et, surtout, se veulent une opposition constructive. C'est vrai que je rêve d'une alliance avec LR pour construire une vraie droite qui tiendra tête à la fois aux manigances macroniennes et à l'islamo-gauchisme woke des partisans de la Méluche.
Rédigé par : Lonicera | 22 juillet 2022 à 18:42
Le chaos à l'Assemblée nationale n'est pas nouveau, il remonte à sa naissance, fruit de l'établissement de la République et conséquence de la Révolution, donc né de la brutalité.
Les débats à la chambre n'épargnaient et n'ont jamais épargné personne.
On ne peut nier le droit de se faire élire député à quiconque, même aux LFI et RN, mais on peut, comme toujours, aller chercher quelques idées outre-Atlantique, comme donner plus de pouvoir au Sénat.
Sous condition, bien sûr, qu'on n'élise pas le genre Jean-Vincent Placé au Sénat :)
Ayant perdu leur pouvoir absolu, !a "navette" finissant toujours dans leur station du Palais Bourbon, certain(e)s député(e)s réfléchiraient peut-être enfin, avant de se comporter comme des traînées ou des voyous ! Les papys et mamies du Sénat leur enseignant ce que leurs parents et enseignants ont oublié de faire : le sens civique et la courtoisie !
Rédigé par : Claude Luçon | 22 juillet 2022 à 16:57
L'analyse de l'échec de Zemmour est pour moi riche d'enseignements.
Il a commencé à dévisser lorsqu'il s'est piégé en parlant de Pétain et de Vichy de la manière la plus maladroite possible. Les nostalgiques de Vichy sont très peu nombreux dans le pays. La France exige que l'on en parle avec une prudence extrême et ce polémiste-né n'a pas su se contenir.
Ensuite Zemmour a été rattrapé par ses écrits polémiques sur la dévirilisation de la société française, prenant de front l'électorat féminin.
Il y a du machisme dans la psychologie de Zemmour et cela va contre l'époque.
Ses modèles sont Bonaparte - ce qui est à la limite de l'acceptable - mais aussi Napoléon qui est beaucoup plus contesté.
Enfin, des personnes ont compris que ses mesures contre l'immigration incontrôlée sont inapplicables en l'état du droit et que modifier le droit ne serait pas possible.
Marine Le Pen a repris la main en parlant du pouvoir d'achat et c'est ce qui a ramené au bercail l'électorat RN.
Le pouvoir d'achat n'entrait pas dans les préoccupations de Zemmour. Apparemment en France on ne peut pas gagner si on fait cette impasse.
Le projet contre l'immigration de MLP n'est pas meilleur ni plus applicable que celui de Zemmour mais il n'a pas été discuté car personne n'en a parlé, surtout pas elle. Ce projet était sous-entendu et personne ne doute qu'elle est opposée à l'immigration. Comment ? On verra bien. D'abord le pognon. Son piège du pouvoir d'achat s'est refermé sur Zemmour mais aussi sur LR dont le programme prévoyait une réduction des dépenses sociales.
La grande masse RN est républicaine, ce qui ne veut pas dire démocratique car elle est antiparlementariste par défiance envers les élites et prête à suivre l'homme providentiel qui imposera sa volonté de fer à la représentation nationale non reconnue et non acceptée.
Il y a le cas particulier des pieds-noirs, nombreux au FN, antiparlementaristes parce qu'ils estiment avoir été trahis par les parlementaires et espèrent dans un pouvoir imposé par une fraction de l'armée qui les a soutenus à un moment donné. Certains de leurs descendants ont hérité de l'opinion de leur milieu.
L'antiparlementarisme est un mal qui doit être combattu parce qu'il n'est pas une option. Ces gens prêts à suivre le premier démagogue venu se mettent eux-mêmes en dehors de la République.
Rédigé par : Pierre Durand | 22 juillet 2022 à 11:54
Ceux que la présence du RN à l'AN rend fous, plutôt que de verser dans l'hystérie feraient bien avant tout de s'interroger et d'ouvrir les yeux sur les véritables raisons et les véritables responsables qui ont conduit ce parti à réaliser un score aussi inespéré à ces dernières législatives.
Le même raisonnement vaut d'ailleurs tout autant pour les résultats obtenus à l'opposé de l'échiquier politique par LFI dont on ne mesure que très difficilement en quoi l'éthique de ce dernier justifierait de lui conférer une plus grande respectabilité.
Le RN aurait-il ainsi prospéré si les électeurs qui se sont au fil des scrutins tournés vers lui avaient eu le sentiment depuis des années d'être écoutés sur les sujets auxquels ils sont confrontés dans leur quotidien, si des réponses avaient été apportées à ces problèmes ? Il est trop facile de fustiger la réussite aujourd'hui de ce parti et de l'ostraciser alors que tout a été fait pour qu'il en soit là où il est.
Rédigé par : Michel Deluré | 22 juillet 2022 à 11:43
« Je ne pousserai pas la polémique jusqu'à souligner que l'antisémitisme de la droite extrême, au cours de ces dernières années, n'a tué personne. » (PB)
Nous pourrions même dire avant, en dépit de ce que cherchaient à nous faire croire les mises en scène paranoïaques qui ont été montées par le monde politico-médiatique, par exemple avec les attentats de la rue Copernic ou de la rue des Rosiers, dont nous savons l'origine proche-orientale.
Tous ces amalgames entre extrême droite et anti-judaïsme meurtrier relèvent de l'irrationnel.
Faut-il rappeler que juste après l'annonce de la culpabilité probable de Merah, un journaliste d'un journal de gauche a tweeté qu'il regrettait que ces crimes n'aient pas été commis par l'extrême droite, ce qui au passage en dit long sur la sincérité des indignations sélectives de cette mouvance ?
Mais cet épouvantail agité par les manipulateurs étatiques pour orienter les votes dans dans le bon sens leur permet aussi de masquer par effet de diversion leur totale incapacité à juguler l’antisémitisme criminel bien réel de gens qu'ils ont imprudemment laissé entrer en France en ayant joué avec le feu.
Rédigé par : Exilé | 22 juillet 2022 à 10:59
On ne demande pas aux femmes politiques de faire dans l’élégance et la féminité, mais elles se doivent quand même à un minimum de maintien.
Ce n’est manifestement pas la préoccupation de Raquel Garrido qui outre son langage de harengère, semble avoir appris les bonnes manières dans une écurie.
Rédigé par : Achille | 22 juillet 2022 à 10:56
@ F68.10
Monsieur,
Je vous pose une question très simple et j'aimerais bien une réponse argumentée de votre part de nature, le cas échéant, à m'éclairer sur le sujet dans le cas où, intellectuellement, je ferais fausse route.
En quoi le RN est anti-démocratique ?
Au plaisir de votre retour, cordialement.
Rédigé par : Cyril Lafon | 22 juillet 2022 à 10:47
@ Pierre Durand
Le poids intellectuel de vos interventions peut se mesurer à l'aune de votre commentaire qui nous montre que vous n'avez rien de socialement ni culturellement en commun avec les électeurs du RN.
Vous connaissez donc les classes sociales et culturelles de millions de Français inconnus. Auriez-vous des dons de devin ? Des facultés extralucides ?... je me perds en conjectures...
Rédigé par : Antoine Marquet | 22 juillet 2022 à 10:42
22 juillet 2022 à 01:12
L'évangile selon saint F68.10
Qu'on se le tienne pour dit !
Rédigé par : Antoine Marquet | 22 juillet 2022 à 10:31
@ F68.10 | 22 juillet 2022 à 01:12
"Quant à prétendre que nous, les démocrates autoproclamés..."
Merci, vous avez fait ma journée. Comme quoi il n'y a pas que le vaccin qui peut provoquer des phlébites.
Rédigé par : hameau dans les nuages | 22 juillet 2022 à 10:13
@ sbriglia | 21 juillet 2022 à 22:09
"Aucun parti n’est en mesure de vous les offrir… c’est aussi simple que ça.
Le reste est littérature…"
Quand on veut penser à la place des autres on court le risque d'être démenti par les faits : le programme de Valérie Pécresse et de l'équipe gouvernementale qui se dessinait autour d'elle me convenait tout à fait.
LR a perdu. Le combat continue.
Dans l'attente de jours meilleurs, LR infléchit la politique de Macron et cela me va très bien. Ce qui me pose problème c'est davantage la personnalité de Macron que sa politique, et je note avec un certain soulagement qu'il mûrit.
Entre le centre et les extrêmes je choisirai toujours le centre.
Macron n'échappera pas à la question de l'immigration incontrôlée et de l'insécurité et il n'y a pas 36 solutions qui respectent l'Etat de droit.
Rédigé par : Pierre Durand | 22 juillet 2022 à 08:35
@ Xavier NEBOUT
"Gloire donc au Maréchal qui avait en outre gagné la guerre de 14 à lui tout seul par ses décisions."
Belle manière d'insulter l'ensemble des Français qui ont vécu la Grande Guerre - à qui Xavier NEBOUT croit que la France ne doit rien.
Gloire au Maréchal pour sa condamnation pour haute trahison ? Xavier NEBOUT suit LFI point par point, il refuse de distinguer le maréchalisme et le pétainisme, et de tirer les conclusions évidentes de ce qu'est devenue la France depuis l'armistice.
Heureusement pour LFI qu'il y a des charlots falsificateurs de l'Histoire comme vous à l'extrême droite pour les rassurer, la bonne vieille extrême droite du temps de Jean-Marie Le Pen qui a décrédibilisé tout nationalisme depuis 50 ans.
"Le renvoi des étrangers faisait partie des conditions d'armistice"
C'est faux. https://mjp.univ-perp.fr/france/1940armistice.htm
Bêtise ou malveillance, peu importe, Xavier NEBOUT raconte n'importe quoi.
En pour revenir à l'actualité, Xavier NEBOUT, comme LFI, voir une filiation historique entre le RN et la collaboration. Incroyable. Belle manière d'insulter tous les nationalistes de l'Histoire qui ont combattu l'envahisseur et d'honorer à tort tous les communistes collaborateurs.
Rédigé par : Marcel P | 22 juillet 2022 à 08:15
Le RN a ce qu'il mérite du fait de sa lâcheté à l'égard de l'Histoire.
Le renvoi des étrangers faisait partie des conditions d'armistice et personne ne savait au juste ce qu'ils deviendraient. Beaucoup de juifs ont voulu partir alors que les policiers français les prévenaient, tant ils pensaient participer à la création d'un Etat juif à l'Est.
Alors, les couillons intoxiqués par les marchands d'indignation, on n'est pas obligé de les suivre.
P. Pétain avait du seul fait de sa personne, obtenu un armistice inespéré, et à la Libération, le Grand Rabbin de Lyon l'avait remercié pour avoir fait ce qu'il avait pu.
Gloire donc au Maréchal qui avait en outre gagné la guerre de 14 à lui tout seul par ses décisions.
On aurait aimé que P. Bilger, qui sait tout cela, se mouille un peu.
Rédigé par : Xavier NEBOUT | 22 juillet 2022 à 07:14
@ sbriglia (@ Pierre Durand)
"Avez-vous rencontré et discuté avec ces électeurs que vous méprisez du haut de votre trône ? Vous seriez étonné du niveau social et culturel de nombre d’entre eux."
Monsieur,
Personne n'a jamais nié qu'il pouvait y avoir un fort niveau culturel et social chez les antidémocrates les plus forcenés. Je peux en témoigner: j'en ai croisé plus d'un à Sainte-Geneviève. Les royalistes y pullulent. Et ils sont éduqués.
Cela ne change rien au fait que, oui, il existe un problème d'antidémocratisme au sein du RN.
Personnellement, je me réjouis que le RN, cherchant à se respectabiliser, ait décidé de se comporter de manière partiellement constructive au Parlement. Ce sera en jouant sur cette impulsion morale à la respectabilité qu'on pourra contrer le groupe parlementaire de l'École du Cirque, i.e. LFI et comparses.
Les députés RN sont bel et bien députés. Je ne l'ai jamais nié et je me réjouis même qu'on les ait en face, enfin, au Parlement.
Cela ne change, encore une fois, rien au fait qu'il s'agit d'une faction anti-démocratique. LFI en étant une autre (ce en quoi je rejoins les positions de Pierre Durand.)
Le problème, à mon sens, n'est pas tant d'ostraciser le RN. Mais bien de ne jamais, jamais, jamais laisser d'éventuels points d'accords avec le RN légitimer de rhétoriques sophismes comme quoi ils auraient raison sur le reste.
"Ah ! Tu vois, il y a trop d'immigrés, t'es d'accord. Donc, c'est bien que la démocratie c'est pourri. Un bon référendum à coup d'article 11 pour changer la Constitution, et hop ! l'affaire est réglée... et adieu les droits de l'homme."
Tant que cette mentalité et ce culte du non sequitur restent pratiqués par les partisans du RN, y compris sur ce blog, il n'y a aucune raison de laisser passer cela, et, s'il faut des manifestations physiques d'ostracisme pour rendre ce point limpide, eh bien, il faut alors de l'ostracisme.
Le jour où l'ostracisme ne sera pas nécessaire pour gérer des discussions avec "ces gens-là", on pourra alors s'en passer, de l'ostracisme. Malheureusement, mon expérience avec les électeurs du RN (qui sont assez nombreux dans ma famille du fait de ses liens historiques avec l'Algérie française et l'OAS) m'a convaincu que cette extrême droite-là a fait, depuis longtemps, le choix de ne pas jouer le jeu de la démocratie et du débat rationnel.
Il existe des extrêmes droites compatibles avec la démocratie à l'étranger. J'en ai déjà mentionné des exemples sur ce blog. Ce que nous constatons en France, c'est que toutes les tentatives de faire émerger une extrême droite ou assimilée un peu plus compatible avec des notions démocratiques, c'est à dire, nommément, Zemmour, échouent systématiquement de par la nostalgie du RN pour les aspects les plus sinistres de l'antidémocratisme spécifiquement français.
Moi, j'attends que cela change. Zemmour s'est effondré. Cela n'a donc pas changé. Le RN, à l'Assemblée, cherche maintenant la respectabilité. Espérons que cela soit l'occasion, justement, de les voir prouver leur attachement à des notions démocratiques de base comme, entre autres, les droits de l'homme qu'ils conchient à longueur de journée, non pas sur les points d'application discutables mais bien sur les principes mêmes. Et ce, sans arguments réels.
Quant à prétendre que nous, les démocrates autoproclamés, serions plus sympas avec LFI qu'avec le RN, je vous l'affirme tout net: je n'ai absolument aucune sympathie pour ces sombres crétins qui passent leur temps à traiter tout le monde de nazi. Ils ne traitent pas que le RN de nazi. Ils traitent aussi les centristes de nazi. Les antidémocrates du RN, malgré tous leurs très vils défaut, n'ont pas cette sidérale outrecuidance qui impose, oui, l'ostracisme de LFI. Ils ont d'autres défauts qui imposent, oui, aussi, leur ostracisme tant qu'ils n'adoptent pas des comportements plus urbains et plus démocratiques.
L'exigence du moment, c'est de construire un pacte de gouvernement en présence de deux groupes: 1. Un groupe qui n'a jamais réellement accepté les règles démocratiques et qui tente actuellement d'amender ces délétères comportements avec un succès très limité 2. l'École du Cirque qu'est la NUPES. Ce pays pétri de culture et de fins mots d'esprit qu'est la France reste donc malgré tout un pays de sauvages qui utilisent la culture tel Adam et Ève une feuille de figuier.
Donc oui, en présence de l'absence de réel dialogue avec ces deux groupes, qui passent leur temps à hurler à la dictature macronienne, il est temps pour le reste de la société de hausser la voix et d'affirmer clairement que ces comportements doivent cesser. Tant que nous n'aurons pas de pacte de gouvernance à l'allemande, quels que soient les partis qui parviennent à le négocier, il ne pourra pas être affirmé que ces comportements de Gaulois réfractaires ont cessé. Et il faudra ostraciser les responsables de cet état de fait.
Rédigé par : F68.10 | 22 juillet 2022 à 01:12
@ Cyril Lafon | 21 juillet 2022 à 13:01
Je suis d'accord. Je connais des personnes dans les cités qui votent RN. En raison de leur âge, jeune la plupart du temps, Vichy il ne savent pas ce que c'est. De Gaulle leur rappelle vaguement quelqu'un.
Ils votent RN non pas par idéologie, mais en raison de leurs conditions de vie, LFI étant islamo-gauchiste.
Rédigé par : anne-marie marson | 21 juillet 2022 à 22:23
« Personnellement je prends en compte l'Histoire mais avant tout je ne me sens socialement et culturellement rien en commun avec les électeurs RN. Ensuite je suis pour le libéralisme économique (qu'on appelle ultra-libéralisme en France) et contre l'assistanat. Je ne partage avec le RN que le désir de lutter énergiquement contre l'immigration incontrôlée et de défendre une définition restrictive de l'identité française. C'est très important pour moi mais pas suffisant pour voter RN. »
Rédigé par : Pierre Durand | 21 juillet 2022 à 11:49
Cher Monsieur,
Avez-vous rencontré et discuté avec ces électeurs que vous méprisez du haut de votre trône ?
Vous seriez étonné du niveau social et culturel de nombre d’entre eux.
Vous-même partagez sans état d’âme leur lutte contre l’immigration incontrôlée et la définition restrictive de l’identité française.
Ce n’est pas suffisant à vos yeux : vous faut-il la crémière, le beurre et l’argent du beurre ?
Aucun parti n’est en mesure de vous les offrir… c’est aussi simple que ça.
Le reste est littérature…
Rédigé par : sbriglia@Pierre Durand | 21 juillet 2022 à 22:09
Je sais, c'est facile... La police ? "Elle manque de moyens"... L'Education nationale ? Elle manque de moyens... La Justice ? Elle manque de moyens... L'agriculture ? Elle manque de moyens... L'armée ? Elle manque de moyens... La santé ? C'est encore pire... Elle manque de moyens...
Après une étape extraordinaire du Tour, et devant un Picpoul de Pinet frais, nous avons conclu que nous manquions de tout... Enfin pas tous... Une Ukrainienne rappelait qu'elle avait été privée d'électricité, d'eau, de chauffage dans sa jeunesse - elle vivait en France depuis longtemps -, et ma foi s'il fallait qu'on la rationne un peu, elle n'y voyait pas malheur, moi non plus d'ailleurs ni ceux qui étaient avec moi... Il aura fallu que Mourenx-Ville nouvelle se construise pour que je découvre la salle d'eau et les dalles PVC 30X30 noires et blanches... Le grand luxe... Mais ceci est une autre histoire.
Il est vrai que nous vivons une drôle d'époque, pendant que le bruit des bombes est à portée de nous, on s'interroge pour savoir si demain on pourra avoir de la moutarde et puis aussi où passe tout notre argent, puisqu'on manque de tout ?
L'Histoire retiendra qu'un seul homme peut faire basculer un pays, pourvu que Zelensky ne craque pas, en un jour il a réussi tout seul ce que l'Europe a été incapable de réaliser après des décennies, elle a raison Rachel Keke:
https://www.huffingtonpost.fr/entry/sur-le-pouvoir-dachat-lintervention-choc-de-rachel-keke-na-pas-plu-a-tout-le-monde_fr_62d94d27e4b000da23fd0bd8
Pour gagner une guerre il faut avoir faim, les plus grands boxeurs mondiaux le confirmeront, les Ukrainiens étaient affamés de liberté, leurs voisins aussi.
Rédigé par : Giuseppe | 21 juillet 2022 à 21:40
@ Achille | 21 juillet 2022 à 17:50
Mon petit doigt me dit qu'il sera là:
https://www.tourisme-hautes-pyrenees.com/Articles/DESTINATION-HP/Sucre-sale/Eric-Abadie-le-berger-qui-regale
Rédigé par : Giuseppe | 21 juillet 2022 à 20:28
« Le premier, peu de temps après sa nomination, avait nié que la France soit "un coupe-gorge" et soutenu que l'insécurité était un "sentiment". Il en avait tout à fait le droit. » (PB)
Il faut comprendre que M. Dupond-Moretti ne fait que s'inscrire dans la ligne des divers gouvernements socialistes qui ont inventé - cf. M.Jospin - cette notion de « sentiment d'insécurité » pour nier certains problèmes bien réels qui leur sont de plus en plus difficiles à maîtriser.
Certes, en tenant ce discours à des gens ayant encore la chance de vivre en vase clos dans quelques lieux préservés, il est encore possible de passer pour crédible mais de nombreux Français exposés à la violence quotidienne sont révoltés par ce qui est un déni de réalité, une forme de négationnisme en quelque sorte.
Et c'est là où la diabolisation du RN/FN est une arme au service des pouvoirs étatiques ou locaux en place, car si selon la maxime de Henri Queuille « La politique, ce n'est pas de résoudre les problèmes, c'est de faire taire ceux qui les posent », il suffit pour réduire au silence tous ceux qui se plaignent de la hausse de l'insécurité dans leur secteur principalement en relation avec l’implantation de certains invités pas tous désirés, de leur laisser entendre insidieusement qu'ils reprennent là « les idées du FN », bien entendu incompatibles avec les fameuses « valeurs de la République » et qu'il est donc hors de question de prendre leurs plaintes en considération, quand bien même eussent-ils produit toutes les preuves imaginables.
Et s'ils insistent, alors là ils auront droit au grand jeu avec lâcher de divers noms d'oiseau du genre racistes, fascistes, porteurs de discours de haine, etc.
Mais avec le temps et l'aggravation de la situation, cette comédie n'intimide plus que les benêts.
Rédigé par : Exilé | 21 juillet 2022 à 20:27
Pour classer le RN dans les partis antirépublicains, encore faudrait-il le démontrer à partir notamment de ses statuts et autres règlement intérieur, professions de foi lors des élections, tant présidentielles que législatives, régionales ou municipales. À ma connaissance, aucune démonstration juridique n'en a été faite. On est donc dans la posture intellectuelle et les incantations qui tiennent lieu de raisonnement...
Le fond du problème est que l'évolution qu'a donnée madame Le Pen à son parti, ce qu'on a appelé la "dédiabolisation", a conduit une grande part des classes populaires françaises traditionnelles, non pas celles qui habitent nécessairement les quartiers qualifiés de "populaires" par nos médias, mais celles de la France périphérique, celles des laissés-pour-compte de la globalisation économico-financière, celles qui ne bénéficient pas des avantages des métropoles, celles des Français besogneux, à se détourner de la gauche de plus en plus wokiste et qui ne sait plus prendre en compte ses problèmes de vie et de survie, notamment celles des agressions et de l'insécurité qu'elles subissent dans leur quotidien et que le garde des Sceaux qualifie de sentiment d'insécurité. C'est aussi la part du peuple français qui chaque jour s’appauvrit, subit un déclassement permanent qui touche les classes moyennes et détruit l'avenir de ses enfants.
Les députés RN ont été choisis par cette partie du peuple et, compte tenu du système électoral en cours, ont réussi à forcer le passage de la représentation nationale avec un nombre très important et inattendu de députés qui relègue notamment LR au rang de force d'appoint et LFI de plus petit groupe que lui. Aussi les procès d'intention sont-ils particulièrement malvenus.
Dans ma circonscription, le candidat RN a atteint le second tour avec un ballotage défavorable. L'analyse des résultats du second tour a montré que, si ma ville ne lui a pas accordé la majorité des voix, ce sont les zones rurales de cette circonscription qui lui ont assuré une victoire incontestable, ce député ayant depuis plus de vingt ans sillonné sa circonscription et ayant été membre du conseil municipal et du conseil de la communauté d'agglomération. Rien dans son comportement ni dans son discours n'a jamais laissé supposer des sentiments antirépublicains. Au nom de quoi devrait-on lui dénier sa légitimité à siéger à l'Assemblée nationale ? De fait, il n'est pas moins légitime que les députés auxquels il succède qui ont été PS, LR ou LREM !
Rédigé par : Robert | 21 juillet 2022 à 19:06
@ Giuseppe
Emmanuel Macron accompagne la chorale pour un traditionnel chant pyrénéen
Rien que pour vous !
Rédigé par : Achille | 21 juillet 2022 à 17:50
@ Achille | 21 juillet 2022 à 11:07
https://www.leparisien.fr/sports/cyclisme/tour-de-france-impossible-de-respirer-victor-lafay-explique-son-abandon-15-07-2022-4VRIDVPIXZEPHGQ6MI4Q5FDC6Q.php
L'altitude ? La chaleur ? Pas assez de graisse dans les François Pignon ? Allez savoir. Nombreux comme ça ? La solidarité peut-être. Les poumons "niqués (dixit) ? Le tabac ? Allez savoir.
Je vais demander à Marlène Sasseur.
Rédigé par : hameau dans les nuages | 21 juillet 2022 à 16:22
@ Pierre Durand
"Je ne vais pas distinguer entre LFI et le RN. Je les place l'un et l'autre en dehors de l'arc républicain, et leurs électeurs avec. Je les tolère, mais je les ostracise.
En France il y a encore des gens qui conchient la Révolution de 1789 et la République. Pas besoin d'aller chercher très loin."
Un peu court. Cela suppose démonstration de non-respect de ce qu'est la République française, c'est-à-dire ses principes de gouvernement et ses lois.
Pour LFI, c'est simple, le type à sa tête s'oppose à l'action judiciaire en hurlant être la République, tandis que son fan-club refuse de considérer les députés opposés comme tel.
Pour le RN, on peut lui trouver mille défauts, mais aucun, depuis le départ du père, qui sorte du cadre et qui dépareille par rapport aux autres partis.
"la réponse à cette question demande un long développement et EDM ne dispose pas du temps de parole nécessaire."
Ce n'est pas une explication. Si telle est l'explication, on commence par dire cela et à expliquer pourquoi, au fait, on croit détenir une réponse certaine qu'on n'est pas capable de résumer ou de présenter brièvement.
Rédigé par : Marcel P | 21 juillet 2022 à 15:39
https://www.msn.com/fr-fr/actualite/monde/reprise-des-livraisons-de-gaz-russe-les-sanctions-font-tr%C3%A8s-mal-%C3%A0-la-russie-qui-a-besoin-de-rentr%C3%A9es-financi%C3%A8res-explique-une-chercheuse/ar-AAZOdU1?ocid=msedgdhp&pc=U531&cvid=7351c9beabb142f28926f8b3d689fd89
Il n'y a que les imbéciles, et tous ces experts de pacotille pour penser le contraire.
Les Allemands sont à bloc, ils se sont fait piéger mais ils ont l'essentiel, le nerf de la guerre: le pognon cher à Nanard. Tout est à acheter.
Les solutions existent, comme le billard bande avant, celui qui m'a toujours fait rêver:
https://youtu.be/lF4vqXqK040
Nous étions gosses, et nous regardions, pour négocier nos batouilles qui nous gouvernent devraient être initiées.
Point de salut pour un pays si son dirigeant n'a pas comme conseiller un joueur d'échec, de billard et un champion du BTP.
Rédigé par : Giuseppe | 21 juillet 2022 à 13:53
@ PB
"Il y a bien sûr cette invocation lassante de "l'arc républicain" qui ne signifie rien."
Au risque de lasser ceux qui font preuve d'angélisme je dirais que pour moi l'arc républicain a un sens.
Je ne vais pas distinguer entre LFI et le RN. Je les place l'un et l'autre en dehors de l'arc républicain, et leurs électeurs avec.
Je les tolère, mais je les ostracise.
En France il y a encore des gens qui conchient la Révolution de 1789 et la République. Pas besoin d'aller chercher très loin.
Il y a des monarchistes, des catholiques intégristes, des antiparlementaristes primaires, des partisans de la dictature, que ce soit celle d'un homme providentiel ou des soviets, des admirateurs de Poutine, de Chavez ou de Maduro. La démocratie les a à l'oeil mais n'a pas d'autre choix que de les tolérer. Pour quels partis croyez-vous que ces gens-là votent ?
Vous pensez que le PC, le PCI, LFI ou le RN ne sont pas dangereux. Mais c'est uniquement parce qu'ils sont minoritaires et surveillés. Je ne crois pas qu'aucun de ces partis ait renoncé à ses objectifs. Ils n'ont pas pour l'instant les conditions et font profil bas.
Comment peut-on se laisser berner par ce Raminagrobis de Fabien Roussel ?
Oui ces partis et leurs électeurs doivent être vus comme des ennemis de la République.
"On a eu une lamentable illustration de ce sectarisme lors d'un échange entre le ministre de la Justice et le député RN Julien Odoul. Le premier, peu de temps après sa nomination, avait nié que la France soit "un coupe-gorge" et soutenu que l'insécurité était un "sentiment". Il en avait tout à fait le droit..."
Cet épisode est incontestable et j'ai été choqué par la non-réponse de EDM.
Il y a plusieurs explications possibles :
- la réponse à cette question demande un long développement et EDM ne dispose pas du temps de parole nécessaire.
- EDM va au primordial qui est pour lui l'affirmation de son opposition au RN. il sera toujours temps de se justifier sur la sécurité.
- Il est plus facile d'invectiver que d'argumenter.
Je voudrais faire observer qu'Elisabeth Borne a eu exactement la même réaction dans une circonstance semblable. Je ne souviens de m'être dit : tout ça c'est bien joli mais qu'a-t-elle à répondre ? J'attends encore.
"Moins de pudibonderie des députés LR : on peut refuser toute alliance avec le RN sans se poser, dans la quotidienneté parlementaire, des questions qui conduisent à négliger certaines convictions communes, notamment sur les plans de la sécurité, de la Justice et de l'autorité de l'Etat."
Sage conseil que l'on devrait suivre.
Vous concluez sur une note d'optimisme que je partage.
Sauf que je suis optimiste et méfiant. Optimiste et vigilant.
Rédigé par : Pierre Durand | 21 juillet 2022 à 13:37
@ Patrice Charoulet
Vous devriez de temps en temps quitter votre patelin et voir ce qui se passe dans la France profonde, et particulièrement à Paris secteurs porte de la Chapelle, Pigalle, Rochechouart, Porte de la Villette, sans oublier les quartiers préservés avant que cette racaille, Français sur papier juste pour pomper les allocations de toutes natures, les envahissent par des agressions de plus en plus violentes.
Vous êtes tout sauf un patriote, un ramolli du cerveau indécrottable !
Rédigé par : Ellen | 21 juillet 2022 à 13:32