Il ne faut jamais se moquer mais toujours tenter de comprendre pour éventuellement approuver ou s'indigner.
Quand trois députés LFI, pas les moins estimables (Antoine Léaument, Ugo Bernalicis et Hadrien Clouet) décident, le 28 juillet à Arras, de rendre hommage à Robespierre pour le 228e anniversaire de sa mort, on est évidemment surpris.
On l'est encore davantage au regard de l'argumentation développée : "...9 Thermidor. Moment terrible. Robespierre hors la loi. Le lendemain décapité sans procès. Nous serons donc à Arras pour lui rendre hommage..."
Robespierre a-t-il été, dans notre Histoire, une personnalité honorable qui mérite les égards particuliers que ces députés vont lui offrir ?
Immédiatement je réponds par la négative à cette interrogation.
Brutalement je le qualifierai de tueur se donnant bonne conscience et se justifiant par une idéologie qui ciblait comme ennemies des catégories sociales, des nobles aux gens du peuple, pour pouvoir les décapiter avec l'allégresse du sentiment révolutionnaire.
Il a tant fait massacrer de victimes sans procès par l'entremise de la guillotine que je trouve presque indécent de le plaindre parce qu'il aurait pâti du même lamentable sort.
Trop de sang répandu par cet autocrate au prétexte qu'il aurait été incorruptible et que le Mal avait pris possession de tous ceux qu'il haïssait non seulement par politique mais aussi par tempérament : l'excès de vie d'un Danton, par exemple, lui était insupportable et comme il a dû jouir quand il a éradiqué du champ révolutionnaire cet être formidablement populaire, talentueux et corrompu ! La vertu est terrifiante quand elle se croit seule autorisée à régner.
En revanche que des colloques, des analyses et des contradictions continuent d'être organisés et développés sur Robespierre, son rôle, sa destinée, sa pensée et son importance, sur cette Révolution dont il a été un élément central, terrifiant et infiniment craint durant longtemps, rien de plus normal, de plus stimulant.
Mais le départ doit être absolument fait entre le massacreur et le politique, entre l'ignominie à attacher au premier et la réflexion à consacrer au second sauf à considérer qu'il n'aurait été dans notre Histoire que cette infinie et immense coulée d'horreur et de sang.
Le ministre Clément Beaune est indulgent quand il souligne seulement, pour dénoncer cet hommage, "une ignorance historique". Il me semble que c'est moins sur ce plan que le trio de LFI pèche que par une sorte d'insensibilité à l'égard de ce que Robespierre a charrié de pire : tout ce qui était humain lui était étranger.
Et il est mort comme il a fait mourir tant de ses concitoyens, sans remords mais avec la satisfaction de la terreur accomplie.
Sa posture révolutionnaire a engendré une descendance déplorable qui, par exemple pour Hitler, Staline et Pol Pot, a poussé au comble l'effrayante certitude d'avoir raison sur le plan historique et la nécessaire suppression des opposants, juifs, contre-révolutionnaires, "nuisibles". Il est lamentable que la mansuétude trop souvent manifestée au bénéfice de ces trois monstres soit la seule incitation à une indulgence relative au bénéfice de Robespierre. Il a ouvert la voie certes mais après lui on a fait pire !
Je trouve scandaleux que ces trois députés LFI aient laissé croire si peu que ce soit que Robespierre était un homme honorable. Le sang a séché mais pas la folie meurtrière qui l'a fait couler.
« Quand trois députés LFI, pas les moins estimables (Antoine Léaument, Ugo Bernalicis et Hadrien Clouet) décident, le 28 juillet à Arras, de rendre hommage à Robespierre pour le 228e anniversaire de sa mort, on est évidemment surpris. » (PB)
Quand Antoine Léaument écrit dans un tweet une idiotie de ce genre on n’est pas vraiment surpris. Cela dénote une inculture de notre histoire de France assez inquiétante.
Même Louis Boyard n'aurait pas osé la faire celle-là. Encore que je n'en suis pas sûr ! :)
Rédigé par : Achille | 10 août 2022 à 15:04
@ Pierre Durand | 06 août 2022 à 18:06
Non je n'ai pas fait de rapprochement entre la Révolution française dans son entier et la Révolution d'Octobre russe, car à ce propos j'ai explicitement nommé Robespierre et la Terreur qui n'en constituent qu'un épisode, mais un épisode pour moi glaçant. Ce sont les admirateurs de Robespierre que j'ai comparés à ces Russes ne pouvant s'empêcher d'être émus à l'évocation de la révolution bolchévique. Je ne suis pas royaliste, je suis née et je vis dans une République, et je suis une fervente adepte du système parlementaire.
Si vous relisez le billet de Philippe Bilger, tout républicain qu'il soit, il écrit, parlant de Robespierre : "Sa posture révolutionnaire a engendré une descendance déplorable qui, par exemple pour Hitler, Staline et Pol Pot, a poussé au comble l'effrayante certitude d'avoir raison sur le plan historique et la nécessaire suppression des opposants, juifs, contre-révolutionnaires, "nuisibles".
Mais je ne sais pas si vous lirez cette mise au point puisque vous avez l'intention de partir. Déjà !
Bon vent à vous aussi, donc. Et bon jardinage à Madame Durand.
Rédigé par : Lucile | 07 août 2022 à 17:30
@ Lucile | 06 août 2022 à 08:54
Je salue votre bonne foi et votre volonté de concorde. Tout en vous faisant remarquer que les propos injurieux tenus par un individu qui vient à peine de débarquer sur ce blog et ne me connaît ni d'Eve ni d'Adam ne m'exaspèrent pas, car ce serait donner beaucoup trop d'importance à un mal embouché, mais n'ont tout simplement par leur place sur ce blog de bonne tenue que je fréquente depuis quinze ans.
Et si j'ai signé longtemps mes commentaires de mon patronyme, puis ai fini par opter récemment pour un pseudonyme, c'est uniquement pour ne pas exposer davantage certains membres de ma famille proche qui avaient été impactés durement (par des anonymes) et en finir avec certaines attaques intolérables et grossières à mon endroit.
À noter que tous les anciens du blog que j'avais dûment informés en temps et heure de cette décision (au point de me faire moquer pour ma franchise, sinon ma naïveté, si si... coucou sbriglia !) savent parfaitement de quoi il retourne.
Rédigé par : Axelle D | 07 août 2022 à 14:27
@ Lucile | 06 août 2022 à 14:56
"C'était involontaire ; nos commentaires se sont croisés. C'est le genre de situation où quoi qu'on fasse, on est à peu près sûr de faire un faux-pas."
Faux-pas ? Aucun faux pas de personne. Voyez mon :-)
"De temps en temps je m'énerve moi aussi, attendez de mieux me connaître avant de faire de moi un modèle. Certains épisodes du blog en sont la preuve. De toutes façons la comparaison, si flatteuse qu'elle soit, est embarrassante pour moi et à coup sûr exaspérante pour Axelle. À quoi bon ?"
Ce n'est pas une question d'être agacée, énervée, fâchée, contrariée etc. ou pas, mais de rester polie en toutes circonstances sur ce blog. J'ai constaté que vous le restiez.
Axelle D, elle c'est le contraire, elle est très agressive et... et... etc.
Elle n'est pas obligée de me chercher. Si elle me cherche, elle me trouve. Il ne me viendrait pas à l'idée de m'adresser à elle pour lui dire quoi que ce soit si elle ne me dédicaçait pas ses "pensées". Je ne la lirais même pas.
Cela vous embarrasse, dites-vous. Ce n'est pas moi qui cause votre embarras mais l'insistance, grossière évidemment, d'Axelle D qui vous somme de prendre explicitement parti alors que vous aviez choisi une réponse dont j'ai souligné l'habileté, même si vous, vous l'attribuez au survol très superficiel de mon commentaire.
Exaspérer Axelle D ? Ne me dites pas ça, je vais en remettre une couche. Voilà à quoi bon pour moi.
L'expression sur la mégère et la suite est exactement ce que je ressens quand elle s'adresse à moi, je me bouche le nez. C'est évidemment une image ! On ne devrait pas avoir à le dire. Elle n'est pas en face de moi et je ne respire pas son haleine. Je la lis, je l'imagine et je me bouche le nez. Quand elle parle à quelqu'un d'autre je me fiche royalement de son haleine.
"Je ne cherche pas à me présenter sous les traits d'une personne naïve..."
J'ai dit le contraire, relisez : "naïveté feinte". Hélas, vous n'êtes pas naïve quand vous posez vos questions "ingénues" sur Robespierre, la Révolution d'octobre, l'émotion, et que serait la France sans la Révolution. Je vous ai dit par cette phrase que je ne suis pas dupe de vos opinions sur la Révolution française. Personne ne peut douter que vos convictions ne soient arrêtées.
Mais tout en disant cela vous (vous) posez publiquement ces questions dans le message que j'ai commenté.
Imaginer d'une manière faussement naïve que l'on puisse être ému par Robespierre et inviter à faire un rapprochement entre la Révolution française et la Révolution d'octobre russe est difficile à avaler pour le républicain que je suis. C'est une véritable provocation, exactement comme d'autres qui partagent vos convictions ici et qui révèle une connaissance très partiale de la question comme vous le reconnaissez vous-même. La question ne se limite pas à Burke. Ne croyez pas que je découvre tout ça aujourd'hui. Dans mon message j'indiquais que je ne voyais pas l'intérêt de vous en convaincre. Naïveté feinte. Mais au moins vous, vous êtes polie et vous avez des manières. Je n'en demande pas plus.
Rédigé par : Pierre Durand | 06 août 2022 à 18:06
@ caroff | 06 août 2022 à 12:11
Ah ah ! Je me suis rendue sur le site aussitôt. Au premier coup d'œil, le tuyau m'a l'air bon, et même très bon. Génial !
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@ Pierre Durand | 06 août 2022 à 09:53
"Sans le vouloir vous avez torpillé mon effet :-)"
C'était involontaire ; nos commentaires se sont croisés. C'est le genre de situation où quoi qu'on fasse, on est à peu près sûr de faire un faux-pas.
Deux remarques :
1) De temps en temps je m'énerve moi aussi, attendez de mieux me connaître avant de faire de moi un modèle. Certains épisodes du blog en sont la preuve. De toutes façons la comparaison, si flatteuse qu'elle soit, est embarrassante pour moi et à coup sûr exaspérante pour Axelle. À quoi bon ?
2) Je ne cherche pas à me présenter sous les traits d'une personne naïve. Je pense au contraire repérer assez naturellement les ficelles et les détours des mes frères humains, pour les pratiquer moi-même, comme c'est notre lot à tous.
Rédigé par : Lucile | 06 août 2022 à 14:56
@ Lucile 8h54
"La Terreur et Robespierre me glacent d'effroi, j'ai donc un peu survolé la lecture de votre discussion car mon opinion est faite sur ce point, et je reste fidèle à mes "préjugés" (comme dit Edmund Burke)."
Moi aussi.
Si vous vous intéressez à cette période et si vous n'êtes pas opposée à l'idée de pourfendre les mythes, je vous conseille de lire et relire Taine ainsi qu'Arthur Young, l'auteur de "Travels in France during the years 1787, 1788 & 1789". Il entreprend trois voyages en France pour se documenter sur les techniques agricoles, étant lui-même agronome. Il décrit en détails l'état de la France avant la révolution. Passionnant !
Disponible ici: http://abu.cnam.fr/cgi-bin/go?voyfran1
Rédigé par : caroff | 06 août 2022 à 12:11
@ Lucile | 06 août 2022 à 08:54
Pour information :
Quand j'ai répondu à Axelle D, seul votre message laconique d'hier au soir 5 août 2022 à 20:49 avait été publié.
Donc quand je lui écrivais :"Toute la suite de son message est cette solidarité féminine que vous réclamez" je faisais allusion à ce laconisme, à l'absence de suite. La solidarité a consisté à se limiter au minimum requis par les usages.
Maintenant qu'a été publiée votre réponse de ce matin, ma phrase perd son sens si on ignore que je me réfère à votre message d'hier soir et non pas à celui de ce matin qui lui est explicite. Sans le vouloir vous avez torpillé mon effet :-)
Votre message de ce matin explique que la discussion historique sur la Révolution ne vous intéresse pas particulièrement, bien que vous ayez contribué à la provoquer. Vous vous êtes vite sentie débordée par les événements. On peut analyser cette attitude, et on ne s'en prive pas.
Vous comprenez qu'on ne peut pas laisser trôner ici, seul, le placard Burke au milieu de ses nombreux semblables ou pires, et qu'on puisse souhaiter voir d'autres affiches sur le sujet.
Les relations entre colleurs sont souvent agitées. Il est parfois téméraire de tâter de la pointe de son peton le sable de l'arène.
Rédigé par : Pierre Durand | 06 août 2022 à 09:53
@ Axelle D | 05 août 2022 à 23:34
Désolée Axelle, j'ai lu très vite, car à vrai dire cette discussion historique ne me paraissait pas palpitante ; la Terreur et Robespierre me glacent d'effroi, j'ai donc un peu survolé la lecture de votre discussion car mon opinion est faite sur ce point, et je reste fidèle à mes "préjugés" (comme dit Edmund Burke). J'ai juste aperçu mon nom à la fin du commentaire de Pierre Durand, assorti d'une amabilité à mon endroit, et je me suis dit : "Tiens c'est gentil, je vais le remercier". L'histoire du poil au menton m'a un peu surprise, et les allusions sur les odeurs corporelles auraient pourtant dû m'alerter par leur incongruité, mais quand les messieurs du blog se mettent à parler des/aux dames du blog, certains d'entre eux déploient une expressivité dont j'ai cessé de m'étonner. J'avais donc l'esprit ailleurs et je n'avais pas compris la manœuvre.
Pour moi ce n'est pas une pure question de solidarité féminine, c'est l'animosité dans les échanges et la nature parfois triviale des arguments employés qui rend la lecture un peu fastidieuse, qu'il s'agisse d'hommes ou de femmes. Mais ce soir, pour ne pas vous décevoir plus longtemps, j'opte pour la solidarité féminine !
Rédigé par : Lucile | 06 août 2022 à 08:54
@ Axelle D | 05 août 2022 à 23:34
"Apprécier les compliments d'un gros bourrin qui vient d'insulter grossièrement une dame coupable seulement de lui avoir fait poliment remarquer ses erreurs n'est certes pas un signe de distinction. À défaut d'avoir le réflexe élémentaire de la solidarité féminine, vous auriez pu néanmoins vous abstenir de lui répondre en entrant tête baissée dans son jeu pervers.
Vous me décevez Madame !"
Je n'avais pas l'intention de répondre à votre commentaire à mon endroit mais celui-ci me dit que je dois le faire.
D'abord l'essentiel : Lucile vient de vous donner un très bel exemple de solidarité féminine mais il vous faudrait suffisamment de bonne volonté (de finesse ?) pour vous en rendre compte.
Lucile est polie : on lui sourit, elle répond à un sourire. C'est ainsi entre personnes apaisées.
Toute la suite de son message est cette solidarité féminine que vous réclamez.
Ce qui vous empêche de vous en rendre compte c'est que vous n'êtes pas une personne apaisée. J'ai qualifié votre fond odieusement agressif comme je pensais devoir le faire. Si vous voulez progresser, Lucile vous montre le chemin.
Maintenant le superflu : vous dites que vous m'avez corrigé poliment.
D'abord vous ne m'avez pas corrigé du tout et je vous l'ai montré en détail :
Bouillé, c'est la porte vers l'étranger qui est à deux pas, deux pas qu'il franchira sans tarder. Et la monarchie constitutionnelle a été un temps effective.
Votre connaissance du sujet est rudimentaire, vous n'êtes pas consciente du processus qui a évolué de 1789 à 1793. Mais mon but n'est pas de vous enseigner ce que vous ignorez, cela m'est complétement égal. Mon but est de mettre sur ce blog à côté de votre affiche que je juge erronée, une autre affiche, et les lecteurs jugeront. Les colleurs ne m'intéressent pas, je ne regarde que les affiches. j'ai déjà dit cela maintes fois.
Et vous Axelle De Médeux, vous me les brisez menu en essayant de me faire la leçon, alors je vous le dis à ma façon, comme vous m'obligez à le refaire. Vous pouvez très bien raconter ce que vous voulez sur la Révolution française sans me dédicacer vos productions, non, surtout si c'est pour me dire des c... ?
Poliment ? Je vous cite :
"*Cela étant il faut avoir un fameux culot ou méconnaître totalement les faits historiques de cette époque pour affirmer que le pays..."
Votre formulation est agressive et grossière, tout sauf polie. Mais cela ne me surprend pas car c'est ce que vous donnez à voir dans vos commentaires. On vous paie de la même monnaie.
Rédigé par : Pierre Durand | 06 août 2022 à 07:51
@ Lucile
Apprécier les compliments d'un gros bourrin qui vient d'insulter grossièrement une dame coupable seulement de lui avoir fait poliment remarquer ses erreurs n'est certes pas un signe de distinction.
À défaut d'avoir le réflexe élémentaire de la solidarité féminine, vous auriez pu néanmoins vous abstenir de lui répondre en entrant tête baissée dans son jeu pervers.
Vous me décevez Madame !
Rédigé par : Axelle D | 05 août 2022 à 23:34
@ Pierre Durand | 05 août 2022 à 10:02
Merci pour le sourire.
Rédigé par : Lucile | 05 août 2022 à 20:49
@ Pierre Durand 5 août 10:02
"une mégère acariâtre avec des poils sur le menton et l'odeur qui va avec. :-"
Quand Durand nous brosse le calamiteux portrait de sa moitié !
Vivre avec un pareil tableau, pas sans cause qu'il ne supporte pas la moindre remarque, notamment venant d'une femme de classe et d'esprit, qui sait lui mettre promptement le nez dans ses erreurs...
Il n'empêche qu'à son âge se rouler par terre en bavant à la moindre contrariété, ça ne fait pas très sérieux !
Rédigé par : Axelle D | 05 août 2022 à 17:59
@ Axelle D | 05 août 2022 à 01:49
"Faux ! L'objectif du roi retenu d'ores et déjà "prisonnier" aux Tuileries* consistait "uniquement" à rallier la place forte de Montmédy où les troupes commandées par le marquis de Bouillé, général en chef des armées de Meuse Sarre et Moselle lui étaient restées fidèles."
Puisque vous citez l'infâme Bouillé, je vous fais un rappel de Marseillaise :
"Français, en guerriers magnanimes,
Portez ou retenez vos coups !
Épargnez ces tristes victimes,
À regret s'armant contre nous. (bis)
Mais ces despotes sanguinaires,
Mais ces complices de Bouillé,
Tous ces tigres qui, sans pitié,
Déchirent le sein de leur mère !"
Sans oublier le refrain :
Aux armes, citoyens,
Formez vos bataillons,
Marchons, marchons !
Qu'un sang impur
Abreuve nos sillons !
Après l'arrestation du roi en fuite à Varennes l'infâme Bouillé passe en Allemagne toute proche et insiste auprès des cours étrangères pour qu'elles envahissent la France, ce qu'elles vont faire. Il est reluisant, votre Bouillé. Il n'y a de la chance que pour la crapule : il est mort dans son lit, en Angleterre, en 1800. Dire qu'on a rapatrié sa carcasse en 1866 et qu'il est maintenant au cimetière de Montmartre, lequel est longé par la rue Joseph-de-Maistre ! Voyez les coïncidences. Il serait intéressant de savoir qui a eu cette idée saugrenue sous le Second Empire, quatre ans avant que la Prusse n'envahisse la France, avec succès cette fois.
"Cela étant il faut avoir un fameux culot ou méconnaître totalement les faits historiques de cette époque pour affirmer que le pays souhaitait majoritairement une monarchie constitutionnelle (avec un roi déchu, assigné à résidence et contrôlé jour et nuit dans ses moindres faits et gestes ???!!!)"
Dans vos imprécations "???!!!" il faudrait peut-être tenir compte de la chronologie et de quelle phase on parle.
La Constitution votée le 3 septembre 1791 et entrée en vigueur en octobre - donc après l'arrestation du roi à Varennes le 22 juin - instaure malgré tout la monarchie constitutionnelle. Les pouvoirs du roi sont considérables : non seulement il dispose du pouvoir exécutif mais également d'une partie du pouvoir législatif grâce au droit de veto contre les décisions de l'assemblée législative.
J'ai fait allusion aux erreurs fatales de Louis XVI, parmi celles-ci l'usage maladroit de son droit de veto coûtera cher à Monsieur Veto.
La monarchie constitutionnelle a en effet finalement échoué et une nouvelle assemblée sera élue en septembre 1792 qui proclamera la République. Entre-temps la France sera en guerre avec les monarchies européennes de votre Bouillé.
La possibilité d'une monarchie constitutionnelle était un des sujets plaisamment évoqués par le commentaire de Lucile avec qui tout le monde s'accorde à converser car, quelle qu'elle soit dans la vie, quelles que soient ses connaissances en Histoire, quelle que soit sa naïveté feinte dont on n'est pas dupe, sait se présenter sous des dehors civils, tout le contraire d'une mégère acariâtre avec des poils sur le menton et l'odeur qui va avec. :-)*
*le sourire est à l'adresse de Lucile. Pour vous c'est :-((
Rédigé par : Pierre Durand | 05 août 2022 à 10:02
La religion athée fait donc tous ses efforts pour justifier le meurtre, comme toute religion archaïque, incapable de repérer l'innocence de la victime qui, si elle a acquis l'aptitude au pardon, en éclaire le sophisme fondamental.
Le christianisme, littéraire devrait-on le qualifier en opposition à l'historique institutionnel qui a voulu sur la révélation de ce sophisme reconstruire une justification sacrificielle, est la vraie révolution démocratique, invitant à la conversion individuelle au pardon des offenses, fondement d'un contrat social radicalement renouvelé, permettant à l'Europe depuis Clovis de ne plus se perdre et s'épuiser dans les rivalités mortifères de la vengeance sans fin ni frein.
La maturation de cette idée qui, selon le Christ, était avant Abraham sous forme potentielle, a permis au vieux continent le développement qu'on connaît, avec la domination en conséquence de son efficacité sociale.
La bête cependant n'avait pas dit son dernier mot, et l'hubris de domination a recouvert l'efficacité charitable, nous ramenant aux temps païens mais sans l'architecture sacrificielle qui permettait de justifier les oppressions, architecture dont le texte évangélique a démontré le mensonge meurtrier.
Nous en sommes donc à la guerre que la suppression du sacré archaïque promettait par la bouche du Rabbi, et n'avons d'autre choix, si nous voulons survivre, que d'en suivre l'exemple ineffable de sa fable et de renoncer à toute croyance en la violence.
La problématique, et cela est une grâce, n'est pas théologique mais anthropologique, et nous avons pouvoir, si nous en reconnaissons la réalité, d'en accomplir individuellement la révolution en répondant favorablement et librement à ce qui est une invitation démocratique de, selon la transcription de Simone Weil, ne plus haïr l'ennemi, ne plus admirer la force et ne plus mépriser les malheureux, pour enfin emprunter les chemins de notre réalité future qui ne s'ouvriront que si nous savons - nous en avons les moyens, armés s'il le faut mais dans ce strict contexte idéologique de défense de la démocratie - ne plus croire en la violence.
Rédigé par : Aliocha | 05 août 2022 à 09:03
@ Pierre Durand 4 août 21:31
"Le roi a commis une série d'erreurs fatales. Quand le roi fiche le camp en juin 1791 pour rejoindre les armées ennemies massées aux frontières est de la France, pourquoi le pays le retiendrait-il ailleurs qu'en prison ?"
Faux !
L'objectif du roi retenu d'ores et déjà "prisonnier" aux Tuileries* consistait "uniquement" à rallier la place forte de Montmédy où les troupes commandées par le marquis de Bouillé, général en chef des armées de Meuse Sarre et Moselle lui étaient restées fidèles.
*Cela étant il faut avoir un fameux culot ou méconnaître totalement les faits historiques de cette époque pour affirmer que le pays souhaitait majoritairement une monarchie constitutionnelle (avec un roi déchu, assigné à résidence et contrôlé jour et nuit dans ses moindres faits et gestes ???!!!)
Rédigé par : Axelle D | 05 août 2022 à 01:49
@ Exilé | 03 août 2022 à 14:10
"Ce que vous appelez l’État, reposant lui-même non seulement sur une insurrection mais encore sur la contrainte appuyée par des atrocités sans nom était lui-même illégitime."
Vous dites clairement que vous ne reconnaissez pas que l'insurrection de 1789 contre la monarchie tient sa légitimité de l'"Assemblée nationale" élue depuis quelques mois, confirmée par l'"Assemblée constituante", la Constitution de 1791, puis par l'élection en septembre 1792 d'une nouvelle assemblée (appelée Convention en hommage à la Révolution américaine) qui proclame la République le 22 septembre 1792.
Vous n'allez pas jusqu'à dire que les insurgés vendéens étaient, eux, légitimes, mais vous décrétez qu'il y a match nul.
Je pense au contraire que la République de 1792 était pleinement légitime et que l'insurrection vendéenne ne l'était pas.
"Donc il n'est pas possible de répondre à ces questions telles que vous les formulez."
Je regrette que vous ne puissiez pas répondre et je rappelle mes questions à qui veut les entendre :
Que devait faire la Convention face au débarquement de Quiberon ?
Que devait faire la Convention face à l'insurrection vendéenne ?
Avec la suite de votre message on s'éloigne du sujet : ce n'est plus Robespierre, c'est la laïcité en 2022.
"Ce que je déplore dans cette affaire est le refus obstiné du Régime, à travers certains de ses représentants, de reconnaître ses torts (euphémisme) et pis encore de s'en vanter de façon indécente alors qu'il se targue de donner des leçons au monde entier."
"les leçons au monde entier" : vous entendez par là l'incrimination de Poutine.
Autrement dit la République qui aurait commis des crimes en Vendée n'est pas fondée à dénoncer Poutine.
Mon point de vue est que crimes ou pas crimes on n'aurait pas à s'interroger si la Vendée ne s'était pas soulevée contre la République. Elle était consciente des risques et ses chefs comme leurs troupes les ont bravement assumés. Je pense en particulier à la mort de Charette. Ceux qui aujourd'hui chouinent la déshonorent.
Je note que des "décrets génocidaires" de 1793 non abrogés vous font soupçonner que la République pourrait préparer un génocide en France. Espérons qu'il n'en sera rien mais comme vous je reste vigilant.
"N'est-il pas curieux que des gens qui n'ont que le mot fraternité à la bouche préfèrent s'enferment dans un dogmatisme sectaire en menaçant les contestataires plutôt que de s'efforcer de faire en sorte que la concorde règne enfin sans que les Français n'aient en permanence au-dessus d'eux une épée de Damoclès sous divers prétextes, comme par exemple la remise en cause du fait de croire en Dieu avec ce que cela implique et d'élever et d'éduquer leurs enfants selon des principes qui ont permis entre autres l'édification de la France et même de l'Europe et au-delà d'une civilisation que la plupart des pays du monde ont reprise ?"
Il y a certainement des gens pour n'avoir que le mot fraternité dans la bouche, mais ce n'est pas mon cas, et l'on est fondé à me le reprocher. Je n'opine pas sur la Révolution de 1789 en invoquant la fraternité. La liberté et l'égalité des droits sont davantage mes combats.
Donc vous pensez que la République vous menace de criminaliser la foi en Dieu et d'imposer une éducation athéiste à tous ses enfants. Tout peut arriver et je reste vigilant.
Profitons du moment puisque l'enseignement du catéchisme n'a pas été déclaré illégal, les églises sont dignement entretenues par l'Etat, dans la mesure du possible, et l'enseignement confessionnel est prospère. En revanche il est exact que l'enseignement confessionnel a un tel succès qu'il devrait pouvoir ouvrir autant d'établissements qu'il le souhaite. A ses frais et à ceux des parents d'élèves il le peut. Mais s'il demande des subventions de l'Etat (paiement du traitement des professeurs), ce qui est le plus souvent le cas, il faut quand même que l'Etat ait le budget, non ? Celui qui paie la note décide de le faire ou pas. Cela ne me choque pas.
Je ne verrais aucun inconvénient à ce que l'enseignement catholique couvre le pays d'excellents établissements pour pallier la médiocrité de l'enseignement public. Mais le financement public n'est pas illimité et il y a tout de même en France un certain pourcentage d'électeurs qui contestent ce financement public. Je n'en fais pas partie, mais il faut aussi en tenir compte.
Je ne regrette pas cet échange qui m'a permis comme je le souhaitais de mieux comprendre le fonctionnement intellectuel de la chouannerie de 2022 et je vous remercie encore de vous y être prêté.
Quelqu'un pourra peut-être me renseigner au sujet du Puy du Fou. Je me demande si c'est la ligne du spectacle de Philippe de Villiers auquel il ne m'est jamais venu à l'idée d'assister à cause de cette réduction de l'Histoire à des images d'Epinal mais qui est très populaire.
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@ Lucile | 03 août 2022 à 21:18
"Je me fais la réflexion qu'il y a quelque chose de similaire entre les réactions des Russes modernes vis-à-vis de la Révolution d'Octobre et celles de certains Français d'aujourd'hui vis-à-vis de Robespierre : tout homme sensé ne veut pas que ça recommence, disent les Russes, mais tout homme de cœur ne peut qu'être ému."
Je ne sais pas s'il y a des gens émus par Robespierre mais ce n'est pas mon cas. Je n'ai aucune sympathie pour le personnage. Ce n'est pas pour autant que je lui impute la responsabilité personnelle des guerres de Vendée et la volonté de faire autre chose que mettre fin par tous moyens à l'insurrection.
Que depuis on ait construit un droit de la guerre n'autorise pas à juger selon ses critères des événements bien antérieurs.
"Un homme de coeur" ? vous voulez certainement parler d'un homme bon, sensible. Je ne suis ni l'un ni l'autre, donc ma réponse personnelle ne doit pas vous étonner, mais elle ne vous sert pas dans votre enquête. J'espère que vous trouverez des "hommes de coeur" sur ce blog et ils pourront vous dire s'ils sont émus par Robespierre.
"Personnellement je ne m'attendris pas, parce que je pense que la France comme la Russie, si elles avaient pu faire l'économie de la Révolution, en seraient au même point aujourd'hui, et seraient même peut-être plus démocratiques, surtout la Russie bien sûr. Mais rares sont les pays qui ont progressé sans révolution et sans effusion de sang."
Imaginer ce que serait aujourd'hui la France si la Révolution de 1789 n'avait pas eu lieu pourrait faire une série uchronique pour Netflix.
Le but premier de la Révolution de 1789 était d'aller vers une monarchie constitutionnelle, à l'anglaise (laquelle est néanmoins née dans le sang elle aussi). Si ce but avait pu être atteint on peut imaginer que nous aurions un régime semblable à celui de l'Angleterre aujourd'hui, en ayant fait l'économie de beaucoup de violence.
Mais je vais expliquer dans un instant pourquoi cela n'a pas été possible.
"Je me demande si les coups d'Etat et les révolutions, loin d'être des mouvements populaires, ne sont pas le fait d'une poignée d'hommes qui profitant d'une crise, prennent le pouvoir, le maintiennent par la force, et qui prétendent ensuite parler au nom du peuple. La répression est à la mesure de l'opposition qu'ils rencontrent dans la population."
Il faut en effet des leaders, mais ils ne se lancent pas dans l'aventure sans espérer un soutien populaire, sinon c'est suicidaire. Les leaders perçoivent que le vent tourne et que c'est le bon moment.
La révolution de 1789 a été précédée par au moins 15 ans de maturation avant d'éclater. Elle a été immédiatement très populaire mais pas pour guillotiner le roi, loin de là. La malheureuse décapitation de Louis XVI est le résultat d'une seconde maturation de juin 1791 à la fin de 1792, l'exécution ayant lieu de 21 janvier 1793. Pendant 2 ans, jusqu'à la fuite de Louis XVI et son arrestation à Varennes le 22 juin 1791 le pays souhaitait majoritairement une monarchie constitutionnelle. Bien sûr il y eut des opposants au nouvel ordre mais en très petit nombre jusqu'en septembre 1792. Le roi a commis une série d'erreurs fatales. Quand le roi fiche le camp en juin 1791 pour rejoindre les armées ennemies massées aux frontières est de la France, pourquoi le pays le retiendrait-il ailleurs qu'en prison ?
1792 fut une année de grande unité car la France était attaquée par les monarchies européennes et les aristocrates émigrés.
Et le 22 septembre 1792 après la victoire de nos armées révolutionnaires, la République française fut proclamée par l'assemblée des députés élus "au suffrage universel" (je mets "" car ce n'était pas exactement ce que nous entendons aujourd'hui par cette expression, mais ce n'était pas mal sur le plan démocratique).
La monarchie parlementaire n'était plus une option, nous étions en République. La faute en incombe à la noblesse émigrée, au roi et à sa famille. Ils ont amené la guerre et cela ne leur sera pas pardonné.
1793 verra quelques soulèvements royalistes (ceux de la ville de Lyon en particulier), et l'insurrection vendéenne.
Je ne vois aucune raison pour chercher à vous en convaincre, mais il n'y a rien pour soutenir votre intuition. La Révolution française n'est pas l'affaire d'une poignée d'hommes qui imposent un pouvoir par la répression. De bout en bout elle s'est déroulée sous le contrôle d'une assemblée des députés et d'un gouvernement. De mémoire elle a commencé sous le contrôle des Etats généraux devenus Assemblée nationale en juin 1789, puis de l'Assemblée constituante qui a donné à la France la Constitution de 1791, puis de l'Assemblée législative en octobre 1791, puis de la Convention en septembre 1792 dont la Constitution républicaine de 1793 n'est pas entrée en vigueur du fait des troubles, puis la Constitution de 1795.
La révolution de 1789-1794 a toujours été entre les mains d'une assemblée légitime de députés qui contrôle un gouvernement, comme aujourd'hui et je vous en ai donné la longue liste.
Il y a eu une guerre civile interne entre la droite et la gauche (Girondins et Montagnards) et une autre entre le pouvoir légitime et la contre-révolution royaliste qu'il a fallu mater.
En 1795 Bonaparte mettra fin à la Révolution, puis ce sera l'Empire, la Restauration de la monarchie avec une Constitution sous Louis XVIII - deuxième possibilité de monarchie parlementaire, deuxième échec, la tentative de restauration de la monarchie absolue avec Charles X, la révolution de 1830, La monarchie constitutionnelle de Louis-Philippe, troisième tentative, troisième échec, la révolution de 1848 et la Seconde République, le coup d'Etat de Napoléon III, l'Empire, la défaite de 1870 contre l'Allemagne, l'insurrection socialiste de la Commune et sa répression et l'avènement de la Troisième République en 1875, etc.
Rédigé par : Pierre Durand | 04 août 2022 à 21:31
La vraie difficulté face aux extrémismes est de n'y pas céder en mouvement réciproque, ce qui n'empêche sûrement pas d'être intraitable dans l'argumentation et de savoir repérer les contradictions qui, pour se libérer d'une oppression, ne savent qu'en proposer une autre.
Comme le souligne Lucile, les révolutions n'ont jamais remplacé que les dix pour cent de dominants, les bourgeois remplaçant les nobles en France, les soviétiques les bourgeois et les nobles russes, sans jamais changer l'organisation sociale des systèmes de caste qui, même s'ils sont fondés sur le mérite républicain, finissent toujours dans une forme de cooptation qui retourne à l'oppression.
La tendance mondiale actuelle arrive à un niveau d'inégalité jamais atteint, où maintenant 1 % de la population mondiale possède autant que tous les autres.
Les révolutions ne sont donc que le faux-nez religieux d'un retour au temps pré-païens, notre incapacité à savoir mesurer librement la force de la communauté grâce à l'instrument pragmatique du bien-être des plus faibles, loi évangélique du même ordre au niveau social que les lois de la gravitation, nous ramenant aux lois de la jungle, mais avec des armes atomiques.
Il est donc plus que temps d'enfin entendre qu'il n'est plus du tout possible de fonder identité culturelle sur le meurtre, mais indispensable de travailler à ne plus céder à cette tentation qui fonde tous les extrêmes, qu'il ne s'agit pas ici du tout de Dieu mais de l'humain qui, s'il prend la mesure de sa nature prédatrice, aura toute latitude de la réguler, condition nécessaire et suffisante pour assumer le rôle mirifique que la vie lui prête, qui est de choisir librement son destin.
Rédigé par : Aliocha | 04 août 2022 à 17:46
@ Pierre Durand (@ caroff)
"Ce blog accueille effectivement toutes les opinions qui respectent la loi. Mais l'existence de l'outil ne suffit pas : il faut que toutes les opinions profitent de cette opportunité de s'exprimer qui leur est offerte."
C'est en effet curieux cette manie d'affirmer que si tu n'apprécies pas un endroit de libre expression au motif qu'il est ou serait mal famé, il serait de ton devoir moral de prendre la poudre d'escampette et d'ainsi la fermer.
La fermer pour respecter la libre expression de gens qui ne respectent pas la vôtre ?
Non. Jamais.
Car c'est ainsi que les extrêmes tentent de faire le vide dans l'espace public autour d'eux pour monopoliser la parole. Et normaliser leurs idées.
Le "T'es pas d'accord ? Casse-toi !!" est un grand classique d'une liberté d'expression en France qui confine à la liberté d'humiliation et surtout l'incapacité à comprendre que la liberté d'expression sert... à débattre sur des idées !!
Quand vous affirmez que "des personnes d'extrême droite de tout poil, fascistes, populistes, royalistes, ultra-calotins, poutinistes s'expriment ici", vous ne faites que décrire la réalité. Et il faut savoir qualifier les positions des uns et des autres pour en débattre.
Ce qui me fascine, par contre, c'est de voir ces gens réclamer la liberté d'expression, alors qu'ils ne croient pas en ses vertus. D'où ce hooliganisme de la liberté d'expression "T'est pas d'accord ? Casse-toi !!".
Car leur but n'est pas de débattre ou de confronter des idées. C'est d'occuper le terrain.
Il faut leur nier cette conception de la liberté d'expression en leur niant le terrain jusqu'à ce qu'ils apprennent à se focaliser sur les seules idées.
——————————————
@ Exilé
"N'est-il pas curieux que des gens qui n'ont que le mot fraternité à la bouche préfèrent s'enferment dans un dogmatisme sectaire en menaçant les contestataires plutôt que de s'efforcer de faire en sorte que la concorde règne enfin sans que les Français n'aient en permanence au-dessus d'eux une épée de Damoclès sous divers prétextes, comme par exemple la remise en cause du fait de croire en Dieu."
PERSONNE NE VOUS EMPÊCHE, EN FRANCE, DE CROIRE EN DIEU !!
Rédigé par : F68.10 | 04 août 2022 à 11:17
@ Claggart | 03 août 2022 à 12:53
"Notre sans-culotte du blog compte sur les renseignements généraux pour avoir à l'œil les gens dangereux pour la République."
Parce que vous pensez que ce n'est pas pour cela qu'on les paie ?
"Encore un effort, et, en bon républicain, vous irez vous-même frapper à la porte des RG pour leur signaler les suspects."
Pas la peine de les déranger pour deux fêlés et trois clowns. Vous pouvez dormir tranquille.
Vous comprenez ce que vous pouvez de ce que j'écris mais j'ai clairement indiqué dans mes commentaires que je n'approuve pas la Terreur.
Je suis un défenseur de la Déclaration de 1789, bien attaquée ici, et de l'abolition des privilèges de l'aristocratie mais vous savez peut-être que dans cette guerre civile il y avait plusieurs courants : je n'aurais certainement pas été dans celui des Hébertistes, et il m'en aurait peut-être coûté.
Les aristocrates qui dans cette guerre civile ont été contraints de quitter la France, de se réfugier à l'étranger et de rechercher l'aide de puissances étrangères pour tenter en envahissant la France de reprendre le pouvoir ont eu le sort qu'ils méritaient. Ils ont fait ce qui correspondait à leurs intérêts et ils en ont payé le prix. Idem pour les insurgés vendéens.
En revanche je condamne que l'on ait décimé des familles aristocratiques qui n'avaient pas émigré car elles pensaient à juste raison que leurs faits et gestes ne les exposaient pas à la peine de mort.
Je désapprouve également l'exécution du roi même si j'en comprends les raisons, et encore plus celle de la reine et de son entourage.
Mais c'est parce que je me sens plus proche de ce courant de la guerre civile que des autres. Ce n'est pas un individu qui fixe la ligne de la Révolution de 1789, c'est le populo dans son ensemble.
Je ne défends pas Robespierre, je dis qu'il a agi sous le contrôle du "peuple français" et que la répression de l'insurrection de Vendée était nécessaire.
Lorsque Robespierre a donné l'impression d'une dérive vers un pouvoir plus personnel il a été arrêté et exécuté. Cela n'a pas traîné. C'est donc qu'il était sous contrôle.
Faire de Robespierre le responsable de la Terreur c'est l'Histoire racontée aux enfants. Le responsable de la Terreur, comme du reste, c'est le "peuple français" (= les électeurs de la Convention et sympathisants).
C'est ce que je pense, et c'est conforme à ma vision générale de la politique : je ne crois pas que le populo soit meilleur que ses élites, je crois même qu'il est très en dessous. Je suis un démocrate qui a une vision aristocratique de la société, évidemment pas au sens des privilèges de la naissance, mais simplement "des meilleurs". J'ai choisi le terme "aristocratique" mais le terme "élitiste" serait plus républicain.
Rédigé par : Pierre Durand | 04 août 2022 à 10:54
@ caroff | 03 août 2022 à 13:48
"Si vous n'aimez pas le blog de Philippe Bilger, le blog de la libre expression, personne ne vous retient !"
Ce blog accueille effectivement toutes les opinions qui respectent la loi.
Mais l'existence de l'outil ne suffit pas : il faut que toutes les opinions profitent de cette opportunité de s'exprimer qui leur est offerte.
Il est de la responsabilité des démocrates de ne pas baisser les bras devant l'ampleur du défi que leur pose l'entrisme des extrémistes.
Fuir devant votre entrisme ? Vous aimeriez bien, mais n'y comptez pas. C'est dur à avaler pour un démocrate mais il me reste encore de la détermination à revendre. C'est le sens du message que vous "commentez" : les grenouilles qui coassent tranquillement entre elles, le pavé dans la mare... pas assez clair pour vous ?
Les extrémistes sont plus motivés pour occuper le terrain. Quand on a besoin de quelqu'un, dans un syndicat par exemple, pour accomplir une tâche on fait appel aux bonnes volontés. Les démocrates baissent les yeux ou regardent ailleurs : "ma femme....", "les enfants....", "le dimanche c'est sacré...".
Mais les extrémistes, eux, toujours prêts. Une fois dans la place, la cooptation fait le reste. L'UNEF est un bon exemple de dérive. La CGT pour le PC, FO pour les trotskistes en sont deux autres auxquels je pense.
Rédigé par : Pierre Durand | 04 août 2022 à 09:15
Je me fais la réflexion qu'il y a quelque chose de similaire entre les réactions des Russes modernes vis-à-vis de la Révolution d'Octobre et celles de certains Français d'aujourd'hui vis-à-vis de Robespierre : tout homme sensé ne veut pas que ça recommence, disent les Russes, mais tout homme de cœur ne peut qu'être ému.
Personnellement je ne m'attendris pas, parce que je pense que la France comme la Russie, si elles avaient pu faire l'économie de la Révolution, en seraient au même point aujourd'hui, et seraient même peut-être plus démocratiques, surtout la Russie bien sûr. Mais rares sont les pays qui ont progressé sans révolution et sans effusion de sang.
Je me demande si les coups d'Etat et les révolutions, loin d'être des mouvements populaires, ne sont pas le fait d'une poignée d'hommes qui profitant d'une crise, prennent le pouvoir, le maintiennent par la force, et qui prétendent ensuite parler au nom du peuple. La répression est à la mesure de l'opposition qu'ils rencontrent dans la population.
Rédigé par : Lucile | 03 août 2022 à 21:18
Dès la nuit du 4 août 1789 (abolition des privilèges et des droits féodaux) tout était joué. À noter que Louis XVI lui-même, réputé proche du peuple, était partisan de longue date de réformes tendant à donner à tous les mêmes droits, nonobstant une opposition cramponnée à ses privilèges et freinant des quatre fers pour retarder l'échéance d'une révolution qui était en marche.
"La nuit du mardi 4 août 1789 est la date la plus fameuse de notre histoire parlementaire : elle marque le moment où un ordre juridique et social façonné par les siècles, composé d’une hiérarchie d’ordres, de corps et de communautés séparés, et définis par des privilèges, s’est en quelque sorte évanoui, pour laisser la place à un univers social repensé comme un ensemble d’individus libres et égaux, soumis chacun à l’autorité universelle de la loi."
François Furet
https://www.laculturegenerale.com/4-aout-1789-abolition-des-privileges/ ©
Quant à Robespierre, ce ne fut qu'un tyran aveugle et sanguinaire, fossoyeur des libertés élémentaires et d'une République en gestation avortée avant d'avoir vu le jour.
Napoléon étant quant à lui le torpilleur de cette jeune République née dans le sang et les larmes d'une Terreur aveugle qui fit en moins d'un an des centaines de milliers de victimes innocentes tout en ruinant et isolant pour longtemps notre pays.
Rédigé par : Axelle D | 03 août 2022 à 14:23
@ Pierre Durand | 02 août 2022 à 11:40
« Vous n'avez pas répondu du tout à ma question : que fallait-il faire à Quiberon ? Et pour régler la question de l'insurrection ? Qu'aurait dû faire l'État confronté à ce soulèvement (céder ? séparatisme ? transfert de populations ?). Essayez de me faire comprendre exactement ce que vous déplorez dans toute cette affaire, au cas où vous auriez un moment pour y répondre »
Pour répondre à vos questions : vous inversez les données du problème.
Ce que vous appelez l’État, reposant lui-même non seulement sur une insurrection mais encore sur la contrainte appuyée par des atrocités sans nom, était lui-même illégitime.
Donc il n'est pas possible de répondre à ces questions telles que vous les formulez.
Ce que je déplore dans cette affaire est le refus obstiné du Régime, à travers certains de ses représentants, de reconnaître ses torts (euphémisme) et pis encore de s'en vanter de façon indécente alors qu'il se targue de donner des leçons au monde entier.
Même le fait d'abroger des décrets génocidaires semble être de trop, c'est donc les approuver et se réserver la possibilité de les ressortir au cas où.
Le nazisme a été jugé à Nuremberg et l'Allemagne a été dénazifiée.
Même la Russie ex-soviétique a fait sous Boris Eltsine repentance d'une partie des crimes commis par le communisme, comme ceux dont la famille impériale a été la victime.
Alors ?
N'est-il pas curieux que des gens qui n'ont que le mot fraternité à la bouche préfèrent s'enfermer dans un dogmatisme sectaire en menaçant les contestataires plutôt que de s'efforcer de faire en sorte que la concorde règne enfin sans que les Français n'aient en permanence au-dessus d'eux une épée de Damoclès sous divers prétextes, comme par exemple la remise en cause du fait de croire en Dieu avec ce que cela implique et d'élever et d'éduquer leurs enfants selon des principes qui ont permis entre autres l'édification de la France et même de l'Europe et au-delà d'une civilisation que la plupart des pays du monde ont reprise ?
Rédigé par : Exilé | 03 août 2022 à 14:10
@ Pierre Durand 10h50
"Des personnes d'extrême droite de tout poil, fascistes, populistes, royalistes, ultra-calotins, poutinistes s'expriment ici."
Si vous n'aimez pas le blog de Philippe Bilger, le blog de la libre expression, personne ne vous retient !
Rédigé par : caroff | 03 août 2022 à 13:48
@ Pierre Durand 03 août 10:50
Notre sans-culotte du blog compte sur les renseignements généraux pour avoir à l'œil les gens dangereux pour la République.
Encore un effort, et, en bon républicain, vous irez vous-même frapper à la porte des RG pour leur signaler les suspects.
Rédigé par : Claggart | 03 août 2022 à 12:53
@ Vamonos | 03 août 2022 à 11:01
Les principaux acteurs de la Révolution française étaient soit des bourgeois, soit des aristocrates de la petite noblesse.
Camille Desmoulins: avocat
Jean-Paul Marat: médecin et philosophe
Georges Danton: avocat
Maximilien de Robespierre: avocat
Louis Antoine de Saint-Just: avocat
Antoine Fouquier-Tinville: magistrat
Bref ils n’avaient rien à voir avec les sans-culottes sanguinaires qui trimballaient les têtes des aristos au bout de piques. Eux au moins ils avaient de l’éducation !
Rédigé par : Achille | 03 août 2022 à 11:49
Robespierre était un noble, comme Napoléon !
Ils ont infléchi le cours de l’histoire. L’Ancien Régime s’est effondré et la République est née.
Rédigé par : Vamonos | 03 août 2022 à 11:01
Des personnes d'extrême droite de tout poil, fascistes, populistes, royalistes, ultra-calotins, poutinistes s'expriment ici. Parce que je pense qu'il ne faut pas les laisser coasser tranquillement entre eux je suis heureux de jeter quelques pavés dans la mare et de baliser le chemin des visiteurs en signalant les commentaires les plus outranciers à ceux qui auraient le nez en l'air.
La quête de respectabilité du RN est un leurre. La gauche, les cadres de LR et de Renaissance, EDM même s'il le fait très ordinairement, ont raison de dénoncer sans relâche le danger que représente l'extrême droite. Que ceux qui auraient des doutes lisent les commentaires des lecteurs des blogs ou de la presse.
Je prends néanmoins leurs clowneries avec étonnement mais très à la légère. S'il y avait parmi eux des gens vraiment dangereux pour la République je compte sur les Renseignements généraux pour les avoir à l'oeil.
J'ai suivi hier la conférence de presse de MLP. Elle dénonce les sanctions contre la Russie comme inefficaces et pénalisantes pour le petit peuple, alors que c'est avec la fourniture d'armes l'un des deux seuls moyens que nous ayons pour contrer Poutine. Chercher à démoraliser le peuple français au lieu de lui expliquer l'enjeu et ce qui sera fait pour limiter les effets non désirés, c'est en réalité souhaiter la victoire de Poutine. Laval disait en 1942 "Je souhaite la victoire de l’Allemagne, parce que, sans elle, le bolchevisme demain s’installerait partout". Il donnait sa raison. MLP pourrait compter sur Poutine pour l'aider dans sa tentative de conquête du pouvoir.
Ils ont beau chouiner, les fachos de 2022, ce sont bien ces gens-là.
Rédigé par : Pierre Durand | 03 août 2022 à 10:50
Voilà, voilà, Pierre Durand est un religieux comme les autres, ignorant comme nos pères révolutionnaires que le sacré n'est que la genèse des dieux morts, que son ordre, réel pourtant tant que nous n'étions pas éclairés, est désormais voué à la répétition mortifère de son erreur, qui pense la soumission à la vengeance comme condition de la liberté, ne sait donc la penser qu'en terme d'esclavage.
Lamartine déjà repérait le labsus et le danger mondain qui ne sait reproduire sa cohésion de caste que sur le dos rastaquouère :
"La Liberté partout est belle,
Conquise par des droits vainqueurs,
Mais le sang qui coule pour elle
Tache les sillons et les cœurs.
La France à nos droits légitimes
Prête ses propres pavillons ;
Nous n’aurons pas dans nos sillons
À cacher les os des victimes !"
Voyant, le bel Alphonse, disait Rimbaud, mais empêché par la forme vieille.
Nos athées d'aujourd'hui ne sont plus empêchés par la vieille scansion, mais demeurent aveugles et sourds à ce qui les décrit depuis deux mille ans, et ne savent trouver identité qu'aux sillons et au sang pour y coucher l'ennemi sans lequel ils ne pourraient justifier ce meurtre dévoilé qui fonde toute les révolutions, ainsi que leur échec.
La vraie révolution est intime et individuelle, nécessite donc la démocratie, pour enfin croire qu'il est possible de ne plus croire en la violence, pulvérisant la geste ennemie qui se voit alors au miroir de son erreur avouée par son vainqueur.
Il ne s'agit pas de déposer les armes, c'est encore impossible, mais de savoir ce qu'on protège, ce savoir sur nous-mêmes qui fonde l’espérance en la possibilité d'enfin réellement s'émanciper de l'oppression de nos désirs persécuteurs.
Rédigé par : Aliocha | 03 août 2022 à 07:03
@ ceux qui ne comprennent pas ce qu'était "le peuple français"
Une chanson que Robespierre n'était pas le seul à fredonner dans sa salle de bains :
Allons enfants de la Patrie,
Le jour de gloire est arrivé !
Contre nous de la tyrannie,
L'étendard sanglant est levé (bis)
Entendez-vous dans les campagnes
Mugir ces féroces soldats ?
Ils viennent jusque dans vos bras
Égorger vos fils, vos compagnes !
Aux armes, citoyens,
Formez vos bataillons,
Marchons, marchons !
Qu'un sang impur
Abreuve nos sillons !
Que veut cette horde d'esclaves,
De traîtres, de rois conjurés ?
Pour qui ces ignobles entraves,
Ces fers dès longtemps préparés ? (bis)
Français, pour nous, ah ! quel outrage
Quels transports il doit exciter !
C'est nous qu'on ose méditer
De rendre à l'antique esclavage !
Quoi ! des cohortes étrangères
Feraient la loi dans nos foyers !
Quoi ! ces phalanges mercenaires
Terrasseraient nos fiers guerriers ! (bis)
Grand Dieu ! par des mains enchaînées
Nos fronts sous le joug se ploieraient
De vils despotes deviendraient
Les maîtres de nos destinées !
Tremblez, tyrans et vous perfides
L'opprobre de tous les partis,
Tremblez ! Vos projets parricides
Vont enfin recevoir leurs prix ! (bis)
Tout est soldat pour vous combattre,
S'ils tombent, nos jeunes héros,
La terre en produit de nouveaux,
Contre vous tout prêts à se battre !
Français, en guerriers magnanimes,
Portez ou retenez vos coups !
Épargnez ces tristes victimes,
À regret s'armant contre nous. (bis)
Mais ces despotes sanguinaires,
Mais ces complices de Bouillé,
Tous ces tigres qui, sans pitié,
Déchirent le sein de leur mère !
Amour sacré de la Patrie,
Conduis, soutiens nos bras vengeurs
Liberté, Liberté chérie,
Combats avec tes défenseurs ! (bis)
Sous nos drapeaux que la victoire
Accoure à tes mâles accents,
Que tes ennemis expirants
Voient ton triomphe et notre gloire !
Nous entrerons dans la carrière
Quand nos aînés n'y seront plus,
Nous y trouverons leur poussière,
Et la trace de leurs vertus, (bis)
Bien moins jaloux de leur survivre,
Que de partager leur cercueil,
Nous aurons le sublime orgueil,
De les venger ou de les suivre.
Rédigé par : Pierre Durand | 02 août 2022 à 19:45
@ Claggart | 02 août 2022 à 13:39
"Concernant la répression de la Convention à l'égard des Vendéens, vous affirmez :"…il s'agit de décisions du peuple français"
Vous pensez sérieusement que c'est le peuple français qui a décidé de fusiller les royalistes ?"
Oui, bien sûr.
Le CSP tenait son pouvoir de l'Assemblée nationale (Convention) qui le tenait du peuple.
Comme ce que décide Macron et les députés est la volonté du "peuple français".
Il vous a échappé qu'à destination précisément de personnes comme vous j'ai donné la définition de cette expression dans le texte que vous commentez : "ce mot ne désignant pas la totalité des Français mais la part de la population qui soutient le pouvoir légitime."
Le "peuple français" n'avait pas fait la révolution pour accepter que 200 000 Français fassent impunément la contre-révolution. Cela s'appelle une guerre civile, figurez-vous. Et personnellement j'espère que mes ancêtres de l'époque ont fait le nécessaire pour que cette contre-révolution n'ait pas lieu.
De même que c'est "le peuple français" qui aujourd'hui décide d'envoyer des armes à l'Ukraine. Ce qui ne veut pas dire que vous approuviez cette décision, mais c'est la décision de l'Etat, donc, en attendant de nouvelles élections, celle du "peuple français".
Entre vos considérations du jour et celle sur mon emploi du verbe "éliminer" hier, vous me gâtez, mais je me demande à qui j'ai affaire.
Vous voulez me convertir à quoi ? (interrogation purement rhétorique qui ne demande pas de réponse).
Je vais faire d'un pierre deux coups : à la place d'"éliminer" j'aurais pu dire "exterminer". La langue française n'a pas un vocabulaire spécial pour les guerres de Vendée ou la guerre de 1939-1945.
La République espagnole en 1936 voulait éliminer les franquistes, les franquistes voulaient éliminer les républicains, en 1940 les nazis voulaient éliminer les Résistants, les Résistants voulaient éliminer les nazis, en ce moment les Ukrainiens veulent éliminer les Russes qui sont sur son territoire et la Russie les Ukrainiens (et dans ce dernier exemple, les militaires mais aussi les civils, mais ça c'est une spécialité russe du moment). La guerre c'est cela. D'où sortez-vous ?
Vos indignations de chaisière et autres naïvetés font que je me demande effectivement à qui j'ai affaire, mais reconnaissez au moins que je n'ai pas demandé à devoir me poser cette question.
J’étais tranquille, j'étais peinard
accoudé au flipper,
le type est entré dans le bar,
a commandé un jambon-beurre,
puis il s'est approché de moi,
pi y m'a regardé comme ça :
T'as des bottes, mon pote, elles me bottent !
j'parie qu'c'est des santiags,
viens faire un tour dans l'terrain vague,
j'vais t'apprendre un jeu rigolo
à grands coups de chaîne de vélo
j'te fais tes bottes à la baston !
moi j'y ai dit :
Laisse béton !
Rédigé par : Pierre Durand | 02 août 2022 à 17:33
Je constate qu’il y a beaucoup d’intervenants qui sont férus d’Histoire de France sur ce blog.
Mais l’Histoire, c’est un peu comme la philosophie, chacun y apporte sa propre interprétation reposant non pas sur ses connaissances acquises mais sur ses convictions. D’où les échanges un peu vifs qui en découlent.
Mais l’avantage des débats contradictoires c’est que l’on finit toujours par apprendre des choses.
Moi par exemple j'apprends beaucoup ! :)
Rédigé par : Achille | 02 août 2022 à 15:46
@ Pierre Durand 02 août 11:40
Concernant la répression de la Convention à l'égard des Vendéens, vous affirmez :
"…il s'agit de décisions du peuple français"
Vous pensez sérieusement que c'est le peuple français qui a décidé de fusiller les royalistes ?
Mais vous ignorez que c'est le comité de salut public qui donnait les ordres, notamment en ce qui concerne les 800 fusillé de Quiberon : le régicide Blad, de retour de Quiberon avait en juillet 1795 adressé un arrêté aux commissions militaires d'Auray, Vannes et Quiberon, leur demandant
"…de ne pas mettre en jugement les jeunes gens qui, par l'effet de suggestions, auraient pris parti pour les ennemis de la République ou auraient émigré avant l'âge de seize ans révolus ; et si quelques-uns avaient déjà été jugés, il sera sursis à l'exécution de leurs jugements"
Avisé de cet arrêté, le CSP le trouva trop indulgent et rappela Blad à Paris. Le 9 août il avisa Mathieu, qui avait remplacé Blad, pour lui signifier de ne pas tenir compte de l'arrêté de Blad :
"…nous t'invitons à ordonner au général Lemoine commandant à Quiberon de faire mettre en jugement les émigrés pris les armes à la main, qui étaient sortis de France avant seize ans."
C'est ainsi que le Comité, et non le peuple français, envoya au massacre, parmi une soixantaine d'autres jeunes gens, un enfant de quatorze ans, blessé au combat de Quiberon en juillet 1795 et fusillé à Vannes le 25 août.
C'est bien le CSP et la cruauté de ses membres qui est à l'origine de la sauvage répression des Vendéens et des Bretons, et non le peuple français.
Rédigé par : Claggart | 02 août 2022 à 13:39
@ Exilé | 02 août 2022 à 09:56
"Insurrection : ces gens qui ont reproché à leurs victimes de s'insurger, l'ont fait eux-mêmes en 1789 alors qu'ils n'avaient pas autant de raisons de le faire. Note : le droit à l'insurrection a été inclus dans la Constitution de 1793..."
La Constitution de 1793 n'est jamais entrée en vigueur.
Si on cherche des raisons, celle que vous citez pourrait en être une.
Il n'y a donc jamais eu de droit à l'insurrection, lequel n'est pas nécessaire.
Que celui qui veut s'insurger s'insurge, et en subisse les conséquences, comme, effectivement, les insurgés révolutionnaires du 10 août 1792 qui sont morts dans le jardin des Tuileries. S'il n'y en a pas eu davantage c'est uniquement parce que les révolutionnaires ont vaincu la monarchie, ils avaient le nombre pour eux, sinon ils y seraient tous passés. C'est la loi du genre.
Le droit de l'époque prévoyait la mort par fusillade pour les Vendéens. Quand d'autres moyens ont été utilisés ce fut par vengeance et pour économiser le plomb. J'imagine l'état d'esprit dans lequel se trouve un soldat qui vient de perdre un copain. C'était valable à l'époque, ça l'est toujours aujourd'hui, en Ukraine par exemple, chez les soldats russes et ukrainiens.
"L'expression « les brigands » désignait en fait dans la langue de bois de l'époque tous les habitants des provinces de l'Ouest, femmes et enfants compris. Il s'agit donc bien d'un ordre de génocide donné par une autorité supérieure."
Je ne vois pas pourquoi le mot "brigands" prendrait soudain un sens nouveau. La personne qui parle désigne par ce mot les insurgés. Il fait la différence entre ces gens et des soldats d'une armée régulière d'un pays en guerre contre la France.
Et encore cette nuance me semble bien anachronique. Aujourd'hui on la fait, on accorde un certain statut à des soldats en uniforme qui appartiennent à une armée étrangère mais pas à n'importe quel franc-tireur. À l'époque tout ennemi est un brigand, et la plupart du temps au sens propre.
Parler de "génocide" à propos d'un événement de la fin du XVIIIe siècle est aussi un anachronisme, mais je veux bien l'admettre parce l'Histoire en a effectivement connu et ils ont été décrits comme tels.
Quand on lit l'histoire des guerres de Vendée on n'est pas automatiquement consterné de ce qui s'est passé. Vous avez parfaitement le droit de l'être. Moi, avec la distance, je ne le suis pas du tout. Je retiens l'essentiel, et ce ne sont pas les cruautés. J'ajoute que j'ai sur la guerre un point de vue différent de l'opinion moderne commune : pour moi la seule loi de la guerre c'est le devoir de vaincre, sinon il ne faut pas la faire. Je ne conçois pas qu'il y ait un droit de la guerre.
Je vous remercie d'avoir répondu à une des questions que j'avais posées (car je suis désireux de comprendre au mieux ces événements, et le point de vue de ceux "de l'autre côté" m'intéresse), celle concernant la responsabilité personnelle de Robespierre qui oeuvrait au sein du CSP et sous le contrôle de la Convention mais votre réponse ne tient pas compte de la totalité de ma question. J'insiste à nouveau sur la responsabilité partagée et le contrôle du pouvoir législatif. Là où je pense pouvoir en venir est à la conscience qu'il s'agit de décisions "du peuple français", ce mot ne désignant pas la totalité des Français mais la part de la population qui soutient le pouvoir légitime.
Vous n'avez pas répondu du tout à ma question : que fallait-il faire à Quiberon ? Et pour régler la question de l'insurrection ? Qu'aurait dû faire l'État confronté à ce soulèvement (céder ? séparatisme ? transfert de populations ?). Essayez de me faire comprendre exactement ce que vous déplorez dans toute cette affaire, au cas où vous auriez un moment pour y répondre.
Rédigé par : Pierre Durand | 02 août 2022 à 11:40
@ Pierre Durand | 01 août 2022 à 11:53
Insurrection : ces gens qui ont reproché à leurs victimes de s'insurger, l'ont fait eux-mêmes en 1789 alors qu'ils n'avaient pas autant de raisons de le faire.
Note : le droit à l'insurrection a été inclus dans la Constitution de 1793 :
« Article 35. - Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l'insurrection est, pour le peuple et pour chaque portion du peuple, le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs. »
« Autres questions : vous croyez que Robespierre décidait tout seul à Paris (...) »
Robespierre siégeait au Comité du Salut Public avec d'autres membres de la Convention.
Gracchus Babeuf, un contemporain, a compris le jeu de Robespierre qui, en technocrate froid issu des « Lumières », n'avait trouvé d'autre solution à la difficulté de nourrir une partie de la population que la guerre ou l'extermination par le « populicide » (équivalent du génocide moderne).
Les généraux envoyés en mission avaient des ordres très clairs de la part du CSP auquel ils rapportaient sur ce qu'ils devaient faire, cela a par exemple été le cas de Tureau - un vrai bourreau - à qui Carnot a répondu :
« Tu te plains, citoyen général, de n’avoir pas reçu du Comité une approbation formelle à tes mesures. Elles lui paraissent bonnes et pures, mais éloigné du théâtre d’opération, il attend les résultats pour se prononcer : extermine les brigands jusqu’au dernier, voilà ton devoir. »
L'expression « les brigands » désignait en fait dans la langue de bois de l'époque tous les habitants des provinces de l'Ouest, femmes et enfants compris.
Il s'agit donc bien d'un ordre de génocide donné par une autorité supérieure.
Il faut noter que les décrets génocidaires du 1er août 1793 et du 1er octobre 1793 ne sont toujours pas abrogés et sont en principe toujours en vigueur...
https://www.senat.fr/leg/ppl11-426.html
Rédigé par : Exilé | 02 août 2022 à 09:56
@ Exilé
"Au fait, est-ce que M. Macron si friand de symboles et d'amalgames plus ou moins pertinents supposés servir ses intérêts comme ses visites à Oradour-sur-Glane avant chaque élection présidentielle, ne pourrait pas au moins une fois aller se recueillir aux Lucs-sur-Boulogne, un site ayant connu en 1794 un sort voisin du précédent, rappelant que la barbarie pouvait très bien être aussi du côté d'une partie de la population française quand l'idéologie a décidé de s'y mettre ?"
Non. Parce que nous ne cherchons plus à réconcilier des Français anti-démocrates qui récusent, comme vous, l'idée que la société et non pas Dieu soit souveraine. Cela fait un quart de millénaire que vous chouinez. Nous n'avons plus de patience pour vous.
Avec les ex-colonies, oui, on tente une difficile réconciliation. Qui est absolument vitale, compte tenu des actions de votre idole, Poutine, qui cherche à enrôler les bronzés pour nous et vous faire la guerre. (Point que vous ignorez dans votre appréciation élogieuse de Poutine le Chrétien.)
Donc, oui, avec ces ex-colonies, on fait des gestes. Et on continuera probablement à en faire, dans la limite du raisonnable.
Vous devriez cesser de mépriser l'importance de ce type de tentatives de réconciliation.
Vous, par contre, vous ne cherchez aucune réconciliation. Je vous cite:
"Il est quand même lamentable qu'après 200 ans de monstruosités commises sur le même modèle, à partir d'idéologies considérant que l'homme ayant déclaré comme moral ce qu'il a décidé comme tel pouvait ensuite tout se permettre..."
Voyez ? Cela, c'est le langage codé chez les ultra-calotins de votre style qui consiste à dire "la loi et la morale ne peuvent provenir que de Dieu, et je récuse le droit de la société de disposer de ses propres lois."
Devant ce type de propos qui ne visent, ni plus ni moins, qu'à retirer à la société le droit de faire et de disposer de ses propres lois chez elle afin de redonner ce pouvoir à l'Église, je vous le confirme, Exilé: il ne peut y avoir aucun compromis avec vous.
Et il devient inutile, 230 ans après l'histoire qui vous occupe, de tenter la moindre réconciliation avec vous. Vous n'en voulez pas. Vous n'en avez jamais voulu. Vous ne voulez que le pouvoir de l'Église sur la société et vous chouinez à ce sujet sans relâche.
Monsieur Macron a bien raison de ne pas accéder à vos demandes mémorielles absurdes et pétries d'esprit conflictuel.
Vous n'êtes pas intéressé par la pacification de votre société ? Vous n'aurez pas le petit speech ronflant de Monsieur Macron et une gerbe de fleurs au pied de la tombe du Théocrate Inconnu.
Sérieusement: vous poussez quand même mémé dans les orties, à force, non ?
Rédigé par : F68.10 | 02 août 2022 à 08:41
Au fait, est-ce que M. Macron si friand de symboles et d'amalgames plus ou moins pertinents supposés servir ses intérêts comme ses visites à Oradour-sur-Glane avant chaque élection présidentielle, ne pourrait pas au moins une fois aller se recueillir aux Lucs-sur-Boulogne, un site ayant connu en 1794 un sort voisin du précédent, rappelant que la barbarie pouvait très bien être aussi du côté d'une partie de la population française quand l'idéologie a décidé de s'y mettre ?
https://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/les-lucs-sur-boulogne-85170/il-y-220-ans-avait-lieu-le-massacre-des-lucs-sur-boulogne-1972513
Rédigé par : Exilé | 01 août 2022 à 21:39
@ Exilé
"Nous pourrions multiplier les exemples mais tout cela n'aurait pas de sens si nous placions sur le même plan d'une part les actions planifiées, organisées et exécutées parfois avec des raffinements de cruauté par un Régime reposant sur le Mal..."
Mais, Poutine, là, ça va...
Deux poids, deux mesures...
Sérieusement, vous devriez quand même avaler le fait que cela s'est déroulé en 1789. Il y a 233 ans. Vous devriez quand même un peu évoluer.
Vous avez un système, là, maintenant, qu'il ne tient qu'à vous de faire évoluer dans le bon sens.
Pleurer sur la fin de la théocratie il y a 233 ans en remuant sans cesse les histoires de Vendéens, franchement, entre nous...
Rédigé par : F68.10 | 01 août 2022 à 16:51
Maximilien Robespierre et son jeune frère Augustin Robespierre possédaient la volonté de rester intègres. Alors que des révolutionnaires s’enrichissaient en pillant, les frères Robespierre clamaient que le « rasoir national » de Monsieur Guillotin devait purifier la République !
Ils sont morts tous les deux de la même manière, guillotinés.
Leur soeur Charlotte de Robespierre était intègre également. Elle survécut modestement jusqu’en 1834 d’une petite rente octroyée par Napoléon Bonaparte et reconduite par les gouvernements successifs. Elle non plus ne s’était pas enrichie pendant la Révolution.
Les sbires de Monsieur Méluche honorent la mémoire de Robespierre mais de manière sélective. Ils oublient que l’incorruptible haïssait les profiteurs, sans parler des pilleurs de biens publics.
Méluche s’est gavé toute sa vie de l’argent pris sur les impôts payés par les contribuables ! Il n’est pas très malin puisqu'une vérification de ses comptes avait permis de constater qu’il était le plus riche de tous les personnages politiques visés par l’enquête ordonnée au motif de la moralité de la vie publique.
Rédigé par : vamonos | 01 août 2022 à 16:32
@ Pierre Durand 01 août 11: 53
"...éliminer dans chaque village ceux qui ont pris les armes contre la République."
"Eliminer", rassurez-vous, Pierre Durand, les commissions militaires, durant près de sept mois suivant l'affaire de Quiberon, aux ordres de l'ignoble Tallien, qui pourtant avant de paraître à la Convention avait manifesté des sentiments d'indulgence envers les émigrés, ont fusillé sans relâche, à Vannes, Auray, Port-Louis, Hennebont, et pas que des royalistes pris les armes à la main : la première commission militaire du 9 thermidor an III, siégeant à Vannes, a fait fusiller 13 prêtres, dont évidemment aucun n'avait combattu.
On fusilla des blessés, achevés sur leurs brancards, des domestiques qui n'avaient fait que suivre leurs maîtres ; le 25 août 1795 on fusilla en masse des jeunes gens, le comité de salut public ayant décidé "de mettre en jugement les émigrés pris les armes à la main, qui étaient sortis de France avant seize ans", parmi eux deux frères de 17 ans tués ensemble en se donnant la main.
Devant de tels massacres, certains officiers républicains, qui avaient promis aux émigrés une capitulation honorable, refusèrent de siéger dans les commissions et furent destitués par le général Lemoine, commandant les troupes républicaines.
"Eliminer", Pierre Durand, comment osez-vous prononcer un mot aussi épouvantable, qui, près de 150 ans après Quiberon, a été le leitmotiv dans ce même département du Morbihan, de l'occupant nazi à l'égard des patriotes qui le combattaient ?
Rédigé par : Claggart | 01 août 2022 à 15:29
@ Claggart | 31 juillet 2022 à 19:02
Nous pourrions multiplier les exemples mais tout cela n'aurait pas de sens si nous placions sur le même plan d'une part les actions planifiées, organisées et exécutées parfois avec des raffinements de cruauté par un Régime reposant sur le Mal et de l'autre les réponses apportées ponctuellement par l'équivalent de résistants à l'oppression, même de façon parfois contestable.
Mais qui jette depuis tout ce temps de l'huile sur le feu en faisant ce qu'il faut bien appeler l'apologie du crime avec force propagande mensongère et réécriture de l'Histoire, à commencer par le formatage spécieux dispensé à travers les ouvrages scolaires ?
Qui a organisé le grotesque et inconvenant « bi-sangtenaire » ?
Qui continue d’honorer publiquement les acteurs les plus ignobles de cette époque ?
Qui nous force avec cynisme à « fêter » le 14 juillet plus vu comme le rappel obligatoire de la Révolution en tant que bloc que comme l'anniversaire de la Fête de la Fédération, comme si cela suffisait à en effacer les crimes ?
Rédigé par : Exilé | 01 août 2022 à 14:33
@ Exilé | 01 août 2022 à 10:16
"Si des luttes fratricides entraînent inévitablement des horreurs de tous les côtés, il faut tout de même reconnaître que le régime représenté par Robespierre a eu le triste privilège, en ayant dénié à une partie de la population tout caractère humain, d'inventer ce que nous appelons de nos jours le génocide, repris par la suite par d'autres systèmes et appliqués parfois à grande échelle."
1793. Dans l'ouest de la France une partie de la population se soulève contre la République pour Dieu et le Roi. Elle fait appel à l'aide de l'Angleterre. Un contingent débarque à Quiberon. Qu'est-ce qu'on fait ?
On leur dit : "D'accord, Messieurs, voici les clés du pays. Il y a un certain nombre de gens qui ne sont pas d'accord, vous aurez bien une solution pour ces gens-là ?"
On partage le pays entre provinces royalistes et provinces républicaines ? On procède à des transferts de populations entre provinces ? Les Vendéens républicains à Marseille. Les Marseillais royalistes en Vendée ?
Dites-nous.
Qu'est-ce que vous faites sinon vaincre ce contingent et éliminer dans chaque village ceux qui ont pris les armes contre la République ?
Quelle est votre solution ?
Autres questions : vous croyez que Robespierre décidait tout seul à Paris ce que tel soldat ou officier républicain devait faire dans tel village et que plus c'était atroce plus il était content ? Vous croyez qu'il a déclenché l'insurrection pour assouvir une soif de sang ? Pour éliminer une partie de la population qui ne lui plaisait pas ?
Comment selon vous la République aurait-elle dû gérer cette insurrection, car avant d'être le problème de Robespierre l'insurrection vendéenne était le problème de la République française ?
Rédigé par : Pierre Durand | 01 août 2022 à 11:53
« Quand trois députés LFI... » (PB)
Il est quand même lamentable qu'après 200 ans de monstruosités commises sur le même modèle, à partir d'idéologies considérant que l'homme ayant déclaré comme moral ce qu'il a décidé comme tel pouvait ensuite tout se permettre, il se trouve encore des gens pour n'avoir pas tiré des leçons de toutes ces élucubrations mortifères issues de penseurs discutables et pis encore qui continuent de les encenser.
Si des luttes fratricides entraînent inévitablement des horreurs de tous les côtés, il faut tout de même reconnaître que le régime représenté par Robespierre a eu le triste privilège, en ayant dénié à une partie de la population tout caractère humain, d'inventer ce que nous appelons de nos jours le génocide, repris par la suite par d'autres systèmes et appliqués parfois à grande échelle.
https://www.inforepublica.fr/2020/12/23/le-genocide-des-vendeens-ou-le-vrai-visage-du-robespierrisme/
Rédigé par : Exilé | 01 août 2022 à 10:16
@ Patrice Charoulet
"Le pire monstre politique de l'histoire de l'humanité est, d'après moi, Hitler. Je ne dis rien là d'original. Le détail des crimes et des atrocités commis par le régime nazi est connu et facilement accessible."
Ce qui finit quand même par devenir un peu un slogan. (On ne s'en prend curieusement jamais à Gengis Khan, qui a envoyé ad patres une personne sur dix sur Terre.)
Bien sûr, ce n'est pas la Seine
Ce n'est pas le bois de Vincennes
Mais c'est bien joli tout de même
À Göttingen, à Göttingen
Quand ils ne savent rien nous dire
Ils restent là à nous sourire
Mais nous les comprenons quand même
Les enfants blonds de Göttingen
Et tant pis pour ceux qui s'étonnent
Et que les autres me pardonnent
Mais les enfants ce sont les mêmes
À Paris ou à Göttingen
"Reste que, à mon très humble avis, elle [la Révolution française] est encore embellie, idéalisée, dans la mémoire collective française."
Dans l'esprit de Méluche ? Oui. De toute évidence.
Dans mon esprit ? C'est un événement historique. Il y a un quart de millénaire...
"Quant au grand écrivain Joseph de Maistre, il a certes vanté le catholicisme et décrié le protestantisme, mais sa motivation essentielle n'était pas religieuse (il était athée) mais politique."
Mais c'est bien ce qu'on lui reproche !!
On reproche très précisément à Monsieur de Maistre d'insulter ce qui relève de la décence intellectuelle: d'encenser en tant que même-pas-vraiment-catholique la théocratie dans le seul but d'asseoir un Culte de l'Autorité qui n'a pas grand-chose à envier au Culte de la "Raison" (je m'étouffe) de Robespierre.
Je ne vois par contre pas de quoi argumenter que de Maistre serait athée. Quelqu'un qui a une foi dans une forme de providentialisme ne peut, selon moi, se qualifier véritablement d'athée. Car c'est prendre la religion, en vider Dieu à la petite cuillère, puis conserver la Providence qui ne peut s'expliquer que par Dieu. Je trouve cela fondamentalement incohérent. C'est Dieu sans Dieu, au fond... faudra qu'on m'explique...
Encore une fois: regretter et condamner la violence de la Révolution, OK. Parfaitement légitime. Ce fut un bain de sang. Mais "ignorer", comme de Maistre, le contexte sociétal qui rendait le bain de sang inévitable, ce qui inclut, oui, le raidissement d'une partie conséquente de la noblesse qui voulait défendre l'absolutisme et ses privilèges à la veille de le Révolution, je peux pas. Franchement, je peux pas.
C'est d'autant plus absurde que même les petits nobles voyaient bien que la situation n'était plus tenable. Qui a poussé à la roue pour voter l'abolition des privilèges le 4 août 1789 si ce n'est la petite noblesse ?? La petite noblesse ne pouvait survivre dans ce système qui l'excluait des emplois marchands. Un système qui la privait à la fois de revenus en provenance du privé (car noblesse...) et du public (car trop petite noblesse...).
En gros, depuis 1789 jusqu'en 2022, nous n'avons toujours pas réussi à régler le problème des trop petits revenus dans la fonction publique. Faudrait peut-être commencer à se remettre en cause, non ? Après un quart de millénaire ?
Madelin ! Reviens !
Quand les systèmes politiques deviennent barges, ils explosent. C'est ce qui s'est passé en 1789. Inutile de venir pleurer après.
L’événement qui signe la Révolution française, c'est donc bien avant toute chose la nuit du 4 août 1789.
Si, après le 4 août 1789, certains ont tout fait pour que cela se passe mal, c'est leur faute. Pas la faute de ceux qui ont voté l'abolition des privilèges le 4 août 1789. Ce que Monsieur de Maistre ne peut accepter.
Rédigé par : F68.10 | 01 août 2022 à 01:11
@ Pierre Durand
J'ai 77 ans. Je n'ai enseigné que jusqu'à 65 ans.
Je ne suis pas sûr de vouloir converser ici avec un homme qui espère, je vous cite, "me botter les fesses" et qui me dit que je fais le clown.
Cela tombe à point nommé : j'ai dit là-dessus tout ce que j'avais à dire.
S'il vous prenait la fantaisie d'ajouter de nouvelles menaces, je resterais impassible et muet. Il n'est pas dans mes principes de me commettre avec n'importe qui.
Rédigé par : Patrice Charoulet | 31 juillet 2022 à 20:31
@ Exilé 30 juillet 20h40
« ...tout le monde n’etait pas Bonchamps »
Rappelons que le général vendéen Bonchamps avait en octobre 1793 sauvé 5 000 prisonniers républicains enfermés dans l’église de Saint-Florent-le-Vieil.
Du côté des Chouans, rappelons aussi que les 400 hommes du bataillon d’Arras qui avait participé aux fusillades de Quiberon, furent massacrés à Carquefou en août 95, femmes et enfants participant au massacre, « remplissant de foin la chemise des soldats et y mettant le feu ».
La Terreur a aussi été blanche.
Rédigé par : Claggart | 31 juillet 2022 à 19:02
Après avoir rendu un vibrant hommage à Robespierre, Antoine Léaumentet ses comparses envisagent, sans transition, de raviver la mémoire de Jean Jaurès.
Quel rapport entre ces deux personnages historiques ? Personnellement je n’en vois aucun, mais manifestement à LFI ils en ont trouvé un et peut-être même plusieurs.
Nous connaissions déjà l’Histoire de France par San Antonio (Frédéric Dard), nous n’allons pas tarder à avoir prochainement l’Histoire de France par LFI, version revue et fortement corrigée de l’Histoire de France pour les Nuls.
Je me demande jusqu’où ce parti est capable d’aller pour se ridiculiser.
Michel Audiard avait raison : "Les cons ça ose tout, c'est même à ça qu'on les reconnaît !" :)
Rédigé par : Achille | 31 juillet 2022 à 18:51
L'épisode honteux de la Terreur où les droits de l'homme les plus élémentaires furent piétinés et les dénonciations et règlements de comptes devinrent la routine d'une populace assoiffée de vengeance et de sang, contribuèrent à totalement et définitivement discréditer l'esprit initial de la Révolution française.
L'apothéose dans l'horreur étant la décapitation de Louis XVI et Marie-Antoinette ainsi que la génocide vendéen. Plus des dizaines de milliers de guillotinés sans jugement, eu égard à leur foi religieuse ou sur de simples présomptions de sympathies contre-révolutionnaires.
Sans compter les destructions massives de monastères, lieux de culte, objets d'art, etc. et des pertes inestimables de ce qui constituait alors notre patrimoine historique et sacré depuis des siècles !
Rédigé par : Axelle D | 31 juillet 2022 à 18:00
@ Patrice Charoulet | 31 juillet 2022 à 13:31
"Le pire monstre politique de l'histoire de l'humanité est , d'après moi, Hitler. Je ne dis rien là d'original. Le détail des crimes et des atrocités commis par le régime nazi est connu et facilement accessible.
La Révolution française de 1789, à côté, est évidemment moins épouvantable, à commencer par le nombre de victimes..."
Puisque vous parlez d'Hitler, que devrais-je penser d'un gugusse qui dans une discussion sur le sionisme sortirait une monstruosité, se ferait souffler dans les bronches par un participant, et se justifierait par deux citations tirées de Mein Kampf ?
Ce n'est pas parce que Joseph de Maistre a dit des monstruosités en 1789 que vous devez les reprendre à votre compte en 2022.
Notre héritage de la Révolution de 1789 ce n'est pas la Terreur qu'une majorité de Français n'aspire pas à revivre, mais la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen. Et s'il faut parler de la Terreur, comme il y a eu une Terreur rouge des révolutionnaires contre les royalistes, vous n'êtes nullement la garantie qu'il ne peut pas y avoir une Terreur blanche des royalistes contre les républicains.
Joseph de Maistre n'accepte pas la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen. On pourrait fermer les yeux compte tenu qu'il a été un contemporain des événements, s'il avait laissé une oeuvre littéraire immortelle, mais il convient de ne rien exagérer.
Mais admirer aujourd'hui un homme qui exècre cette Déclaration est tout simplement ignoble. Assumez vos choix.
La Déclaration revue par Joseph de Maistre et qui est la vôtre commence par : Les hommes ne naissent pas libres et égaux en droit. La naissance détermine les distinctions sociales.
Le principe de toute Souveraineté réside dans la personne royale et c'est d'elle qu'émane toute autorité...
Vous allez encore longtemps faire le clown avec ça, Patrice Charoulet ?
La République, bonne fille, vous laisse dire ces insanités, et vous laisse même enseigner à ses enfants, mais les républicains, s'ils en ont l'occasion, vous botteront les fesses avant qu'il ne soit trop tard.
Rédigé par : Pierre Durand | 31 juillet 2022 à 15:56
@ Pierre Durand
@ F 68.10
Le pire monstre politique de l'histoire de l'humanité est , d'après moi, Hitler. Je ne dis rien là d'original. Le détail des crimes et des atrocités commis par le régime nazi est connu et facilement accessible.
La Révolution française de 1789, à côté, est évidemment moins épouvantable, à commencer par le nombre de victimes.
Reste que, à mon très humble avis, elle est encore embellie, idéalisée, dans la mémoire collective française. Une conséquence est qu'on ne veut pas trop s'informer sur les horreurs qui ont été commises. Taine, il n'est certes pas le seul, est un de ceux qui ont contribué à informer les ignorants volontaires, qui sont légion.
Quant au grand écrivain Joseph de Maistre, il a certes vanté le catholicisme et décrié le protestantisme, mais sa motivation essentielle n'était pas religieuse (il était athée) mais politique. On trouvera ses oeuvres principales en collection Bouquins, 1376 p, 33 euros, merveilleusement annotées par Pierre Glaudes. L'ouvrage comprend notamment Considérations sur la France, Sur le protestantisme, les Soirées de Saint-Pétersbourg. Il se termine par un très utile Dictionnaire (sur Joseph de Maistre). Très bon cadeau de Noël, de fête des mères ou des pères. Pour le dire en passant, je déconseille vivement le dernier Houellebecq, écrivailleur surfait.
Rédigé par : Patrice Charoulet | 31 juillet 2022 à 13:31