Il n'est pas facile de résister à la tentation de consacrer un billet par jour à ce mépris persistant manifesté à l'égard du RN et donc d'un certain peuple qui n'a pas l'heur de plaire à nos élites.
Je pourrais m'indigner sans cesse de l'obsession du Monde, dans ses éditoriaux comme dans ses analyses, à prendre acte de l'élection de 89 députés mais à la fois à leur dénier le droit d'être traités équitablement dans l'enceinte parlementaire. Je n'ai jamais bien compris pourquoi, sinon en raison du ressassement de l'exigence de la préférence nationale qui serait en contradiction avec les "valeurs républicaines". Pourquoi ces dernières seraient-elles violées par l'affirmation d'un projet qui n'a rien de scandaleux et ne mérite tout au plus qu'une vigoureuse contestation politique ?
Un Mélenchon éructant que "la police tue" est beaucoup plus éloigné de la République que le RN mais le premier jouit d'une complaisance quasi générale pour ses insanités.
Que le Monde ose évoquer "un coupable coup de pouce à la notabilisation du RN" est tout de même provocateur quand on a constaté par exemple la manière honteuse dont Eric Coquerel de LFI a été élu à la tête de la commission des finances à la place d'un excellent candidat quoique RN. La lâcheté de LR, l'irresponsabilité de Renaissance et le retrait de Charles de Courson félicité par l'extrême gauche, ont permis cette grave entorse à l'équité.
Il m'est insupportable, moi qui ai toujours été étranger à tout vote FN-RN, de percevoir que, malgré la multitude ayant soutenu Marine Le Pen et envoyé tant de députés à l'AN, le RN soit stigmatisé comme s'il était interdit, par ceux de "partout" parce qu'il porte la parole souvent déçue et malheureuse de ceux qui sont de "quelque part" (David Goodhart).
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La cour d'assises spéciale a condamné Salah Abdeslam (SA), pour les attentats du 13 novembre, à la réclusion criminelle avec une perpétuité incompressible.
Si les réquisitions du ministère public à trois voix, remarquables et remarquées, n'ont pas été suivies à la lettre dans leur quantum pour tous les accusés, elles ont, en ce qui concerne SA, convaincu. Cette sanction a été prononcée pour la cinquième fois dans notre pays et, pour la première fois en matière de terrorisme. On ne saurait trop insister sur le caractère décisif, parce qu'intelligent, structuré et persuasif, des argumentations développées par le parquet national antiterroriste. Rien n'aurait été possible sans cette base qui d'emblée a posé le débat et ses conséquences là où ils devaient être placés.
Ce n'est pas à dire qu'après le 29 juin, on n'a pas commencé, ici ou là, chez certains chroniqueurs judiciaires, du côté de la défense et de quelques parties civiles se trompant de compassions, à discuter la nature incompressible de la perpétuité prononcée contre SA dont on ne sait pas encore s'il va relever appel ou non.
Pour les deux avocats de SA, aussi brillants qu'ils aient été selon les journalistes, leur offensive contre cette perpétuité incompressible relevait de l'exercice obligé sur "la mort lente", l'absence d'espoir, la rédemption niée. Comme s'il n'y avait pas un gouffre entre la vraie mort et la perpétuité laissant vivant.
Pour qui a lu attentivement tous les comptes rendus de ce procès de dix mois ( 5 à 6 mois effectifs), il a semblé que les variations contrastées de SA, du silence à la parole rare, de la défense de l'islamisme à une vague repentance, relevaient plus d'une stratégie, d'une comédie, que d'une authentique sincérité. Il s'agissait en définitive de bénéficier des avantages d'un état de droit que par ailleurs on méprisait.
À partir de ce constat, j'ai vu dans l'énoncé de cette perpétuité incompressible - il aurait été tellement confortable, pour les magistrats, de ne pas l'édicter, ils auraient prévenu tout risque d'appel de SA - la reconnaissance, enfin, d'une criminalité tellement particulière qu'elle échappait à tous les critères classiques. Elle met en évidence l'horreur de comportements ne se questionnant jamais et n'ayant qu'une envie derrière la façade : tromper les juges pour repartir de plus belle.
Accepter que ce terrorisme islamiste soit radicalement à part dans notre nomenclature criminelle rend vaines les considérations traditionnellement humanistes s'attachant à SA comme s'il était un accusé ordinaire ; et bien naïfs les propos sur sa répudiation de la radicalisation.
Aussi cette perpétuité incompressible n'est pas seulement la conséquence de la gravité de ces scènes meurtrières multiples (prises par la juridiction comme un seul épisode mortifère et terroriste dont la responsabilité incombait à SA vivant et jugé au même titre que les autres auteurs disparus) mais la confirmation qu'il ne peut y avoir de confiance dans le futur de cet accusé.
Les échanges passionnants que nous avons eus dans les Vraies Voix de Sud Radio, le 1er juillet, avec Patrick Baudouin de la Ligue des droits de l'Homme, butaient très précisément sur cette opposition entre sa volonté de ne pas sortir SA du champ de l'univers criminel classique (il évoquait 22 ans de sûreté seulement !) et celle d'Eric Revel et de moi-même attentifs à identifier son absolue singularité.
Cette perpétuité incompressible est aussi un signe pour demain. Même si je ne crois pas à quelque impact pédagogique de la rigueur d'une sanction sur des accusés terroristes, il est cependant préférable que notre démocratie ait manifesté, par l'entremise de sa justice "spéciale", son souci, dans le respect entier et minutieux des formes, de ne rien céder à l'intimidation des porteurs fanatiques de mort.
@ Patrice Charoulet
« Le policier américain qui avait longuement mis son genou sur le cou de George Floyd jusqu'à ce que mort s'ensuive vient d'être condamné à 21 ans de prison. À la bonne heure ! »
Où voulez-vous en venir ? Quel est votre propos ? À quoi et qui répondez-vous ?
Quelle leçon sur les terroristes islamistes sommes-nous censés tirer de ce fait divers impliquant deux anciens vigiles de la boîte de nuit El Nuevo Rodeo ?
Rédigé par : Marcel P | 09 juillet 2022 à 07:52
@ Patrice Charoulet | 08 juillet 2022 à 14:04
Sauf que 21 ans c'est peu si ce policier avait vraiment l'intention de tuer. Ce que je ne crois pas une minute...
Et donc beaucoup trop si ce n'est pas le cas, et s'il s'agit plutôt d'un tragique accident résultant d'une manoeuvre mal contrôlée destinée à immobiliser et maîtriser un individu récalcitrant et qui se débattait.
Rédigé par : Axelle D | 08 juillet 2022 à 20:20
Le policier américain qui avait longuement mis son genou sur le cou de George Floyd jusqu'à ce que mort s'ensuive vient d'être condamné à 21 ans de prison. À la bonne heure !
Rédigé par : Patrice Charoulet | 08 juillet 2022 à 14:04
@ Marcel P | 07 juillet 2022 à 09:54
"Vous ne voudriez pas qu'on se félicite que des soldats ou policiers soient tués en même nombre que des assaillants, si ?"
Non. Je suis d'accord avec vous.
Ce qui importe ce n'est pas le nombre de terroristes tués, c'est combien il en reste.
Rédigé par : Pierre Durand | 07 juillet 2022 à 11:03
@ Achille
Relisez vos « premières lignes de l’article de RFI. Qui sont tirées d’un rapport d’une ONG israélienne de défense des droits de l’Homme » et dites comment vous parvenez à la conclusion que ces lignes permettent d'affirmer que « des soldats israéliens se rendraient sur des marchés, dans des écoles ».
« En somme vous ne retenez que ce qui colle avec vos certitudes. "Les chiffres font froid dans le dos : en tout, 319 Palestiniens tués par Israël en 2021, dont 71 mineurs." »
C'est similaire aux chiffres du nombre de tués par la police aux Etats-Unis : sans intérêt si pas immédiatement mis en relation, pour chaque fait, à ses circonstances.
Si demain la France connaît autant d'attaques terroristes qu'Israël, on peut espérer que la France saura protéger sa population par les moyens nécessaires, provoquant dans la plupart des cas la mort des assaillants.
Un homicide, ça ne dit rien, ça ne se juge pas sans son contexte. Sinon, allez soutenir Urgence-notre-police-assassine et consorts qui affirment, par exemple, que les terroristes abattus en France sont des victimes de violences policières.
« À côté, neuf Israéliens ont été tués par des Palestiniens cette même année. Un contraste important ».
Parfait. Vous ne voudriez pas qu'on se félicite que des soldats ou policiers soient tués en même nombre que des assaillants, si ?
Rédigé par : Marcel P | 07 juillet 2022 à 09:54
@ Marcel P | 06 juillet 2022 à 10:00
Premières lignes de l’article de RFI. Qui sont tirées d’un rapport d’une ONG israélienne de défense des droits de l’Homme.
« L’année passée a été la plus meurtrière pour les Palestiniens depuis 2014, c’est la conclusion d’un nouveau rapport de B'Tselem, l’ONG israélienne de défense des droits de l’homme publiée mardi 4 janvier. Les chiffres font froid dans le dos : en tout, 319 Palestiniens tués par Israël en 2021, dont 71 mineurs. À côté, neuf Israéliens ont été tués par des Palestiniens cette même année. Un contraste important. »
En somme vous ne retenez que ce qui colle avec vos certitudes.
Essayez de faire fonctionner l’autre moitié de votre cerveau !
Rédigé par : Achille | 06 juillet 2022 à 11:31
@ Achille
« Parce que les soldats israéliens ne tuent pas des civils, femmes et enfants, sans doute ? »
Je ne vois rien dans votre article donné comme lien qui révélerait que des soldats israéliens se rendraient sur des marchés, dans des écoles, pour tuer des femmes et des enfants. Pas non plus de démonstration qu'à leur naissance, des mères israéliennes dédieraient leur nouveau-né à un attentat-suicide contre d'autres enfants. Si vous ne voyez pas de quoi je parle, vous ne savez pas de quoi vous parlez.
Il est question de bombardements. Je suis persuadé que si votre apéritif et votre retraite étaient perturbés par des tirs de roquettes arrivant dans votre jardin, vous seriez ravi que l'armée française bombarde les zones d'émission des tirs, sans le moindre effort de discrimination, même s'il s'y trouvent aussi des civils.
Il est aussi question de « politique de l’armée israélienne autorisant à tirer à balles réelles sur des Palestiniens ». Bizarrement, RFI ne donne aucun élément de contexte. Pour trouver de quoi il s'agit, il faut aller lire Le Monde par exemple https://www.lemonde.fr/international/article/2021/12/28/l-armee-israelienne-assouplit-ses-regles-de-tir-contre-les-civils-palestiniens_6107504_3210.html où en fait on découvre qu'on parle de « lanceurs de pierres et de cocktails Molotov ». L'exemple français de Viry-Châtillon permet de faire bonne mesure.
Je note que ma réponse était une contestation directe et explicite du qualificatif de résistant pour des gens qui font exploser des bombes parmi femmes et enfants sur un marché ou écrasent des passants. Achille persiste. Ça peut être ça un résistant pour lui - dans la bouche du même qui veut que les Ukrainiens ne résistent pas face aux armées russes.
Irrécupérable. S'il lisait le « Communiqué sur l'attaque bénie de Paris contre la France croisée », nul ne doute qu'il ne pourrait qu'y voir l'action de « Résistants ».
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@ F68.10
« Et j'en ai marre de constater, dans les réseaux sociaux, que nombre de musulmans de ces pays nient ou légitiment le 11-Septembre au motif d'Israël. Tant que nous en serons là, je ne vois pas pourquoi je devrais leur concéder un quelconque crédit moral dans de tels débats. »
Ce sujet est devenu un marqueur net. Et c'est aussi devenu une évidence dans les banlieues françaises. Même les comptes Facebook des pré-adolescents, à l'époque où ils utilisaient encore Facebook, ne manquaient pas de s'associer à des publications anti-israéliennes.
Rédigé par : Marcel P | 06 juillet 2022 à 10:00
@ Marcel P (@ Achille)
"Parce que les soldats israéliens ne tuent pas des civils, femmes et enfants, sans doute ?" -- Achille
Voilà pourquoi il ne faut pas circonscrire le terrorisme aux seules méthodes: c'est la porte ouverte aux équivalences morales plus ou moins fallacieuses ou qui ne traitent que d'une partie de la question.
@ Achille
Les soldats israéliens 1. font des gaffes 2. font des choses qui ne sont pas des gaffes et qui sont mues par une idéologie qui n'est pas celle des Bisounours.
Cela étant, n'importe quel pays soumis à un conflit de cette nature n'a le choix qu'entre deux options: 1. des logiques sécuritaires qui par certains égards s'approchent de l'apartheid 2. des tendances génocidaires ou a minima de nettoyage ethnique.
Dans le contexte actuel, Israël pourrait facilement faire preuve de beaucoup moins de retenue. Si ce blog était israélien et si certains des commentateurs sur ce blog étaient israéliens, il ne fait que peu de doutes que l'ambiance de ce blog serait très tendue. Donc, malgré des idéologies en Israël qui ne sont vraiment pas ma tasse de thé, je ne peux communier dans la condamnation sans discernement des pratiques sécuritaires israéliennes.
Et les idéologies palestiniennes ne sont guère mieux. Ils mettent certes en avant des points sur lesquels il me paraît absurde de soutenir Israël, comme l'idée que Jérusalem a vocation à n'être qu'israélienne et aucunement palestinienne. Mais une fois ce genre de convenances dûment exprimées, j'ai du mal à trouver l'idéologie palestinienne plus peace and love que l'idéologie israélienne.
Les forces en présence: 1. un survivalisme israélien 2. un islamisme palestinien 3. un culpabilisme européen qui nous confine à la paralysie et à l'aphasie.
Conclusion: je ne vois pas pourquoi j'aurais à m'intéresser à un conflit sur lequel, quoi que je pense, quoi que je fasse, quoi que mon État pense, quoi que mon État fasse, l'issue sera la même: l'absence de solution et la guerre civile pour au moins encore cent ans.
Maintenant, oui, un État peut avoir un comportement de nature terroriste. Est-ce le cas d'Israël ? Si Israël n'était pas confronté à un risque existentiel, je trouverais qu'ils abusent. Mais voilà: ils sont bien confrontés à un risque existentiel, au fond. Ce risque existentiel est consubstantiel aux conditions de naissance de cet État, et ne disparaîtra pas de sitôt. Et s'il n'y avait pas eu la sombre histoire des juifs en Europe au siècle dernier, il serait moins immoral de contester la légitimité de cet État à exister.
Compte tenu de la situation, il va falloir lontemps encore vivre la suite désespérante et affligeante de nouvelles en provenance d'Israël et de Palestine. Et compte tenu du risque existentiel qu'Israël encourt, il ne me paraît pas raisonnable de tirer un trait d'équivalence entre terrorisme islamiste ou le FPLP d'un côté et les pratiques de l'armée israélienne de l'autre. Nécessité fait loi: on ne peut courir le risque d'un nettoyage ethnique des Israéliens par les Palestiniens au motif qu'on refuserait un nettoyage ethnique des Palestiniens par les Israéliens: c'est ici une guerre civile au sens large du terme. Et la méthode des attentats suicides est quand même plus méprisable que la plupart des méthodes militaires israéliennes.
Cela étant dit, j'ai quand même tendance à trouver que les idéologies expansionnistes et colonisatrices israéliennes ont tendance à se moquer plus ou moins ouvertement du monde. Mais tant que le Hezbollah et l'Iran œuvrent dans les parages, sans parler des autres pays arabes ou musulmans, ils fourniront des excuses au comportement d'Israël, et il ne pourra y avoir aucune résolution, ni dans un sens, ni dans l'autre.
Et j'en ai marre de constater, dans les réseaux sociaux, que nombre de musulmans de ces pays nient ou légitiment le 11-Septembre au motif d'Israël. Tant que nous en serons là, je ne vois pas pourquoi je devrais leur concéder un quelconque crédit moral dans de tels débats.
Rédigé par : F68.10 | 06 juillet 2022 à 00:31
@ Marcel P | 04 juillet 2022 à 15:00
« Non, lorsqu'un Palestinien fait exploser une bombe parmi femmes et enfants sur un marché ou écrase des passants, ce n'est pas résistant : c'est un immonde individu qui extermine des personnes vulnérables, ni moins ni plus responsables que des Français au Bataclan. »
Parce que les soldats israéliens ne tuent pas des civils, femmes et enfants, sans doute ?
En somme faites ce que je dis, pas ce que je fais !
Rédigé par : Achille | 05 juillet 2022 à 10:19
@ Exilé | 03 juillet 2022 à 22:50
"...derrière quelques clampins qui appliquent leur manuel jugés pour amuser la galerie c'est tout un système mortifère qui est en action depuis toujours et qu'une fois ces derniers mis en prison d'autres prendront leur place, qu'ils viennent de Karachi ou de Clichy."
Donc on a jugé le menu fretin qui sera vite remplacé mais derrière il y a des gros poissons, une organisation et un projet appuyé sur le Coran (vous ne nuancez même pas en disant : un certaine lecture du Coran, non le Coran).
"depuis toujours" : je vous ai prié sans succès de bien vouloir lister quelques événements précis qui appuieraient cette idée que vous avez déjà exprimée de manière aussi vague dans votre précédent "depuis 1400 ans". À quoi faites-vous allusion avec cette expression ? Vous voulez que je cherche moi-même dans ma mémoire ? Mais ce n'est pas possible car je n'ai pas la même que la vôtre.
Dès le départ votre propos est mal construit. Vous ne pouvez pas compter sur votre auditoire pour remplir les vides béants laissés dans l'expression de votre pensée.
Vous dites clairement que le monde musulman a pour projet la domination des civilisations non musulmanes, l'Europe en particulier et que pour nous défendre nous devons déclarer cette religion "persona non grata" donc au minimum interdire la pratique de la religion musulmane, mais peut-être sous-entendu (toujours les vides de l'expression) interdire de s'en réclamer, voire interdire l'entrée de tout musulman en terre non musulmane, voire expulser tous ceux qui sont déjà présents. Il faudrait savoir, ce n'est pas à moi de combler les vides mais à vous.
Et il faudrait, dites-vous, "poser quelques questions" au "personnel politique et ses satellites" qui n'ont pas fait ce que vous préconisez.
Une fois les questions posées, que prévoyez-vous ?
Vous fondez la rétroactivité de "l'interrogatoire" sur le fait que concernant la religion musulmane "bien des pratiques documentées relevées dans le temps et dans l'espace relèvent du crime contre l'humanité, imprescriptible."
Cette phrase suggère que "l'interrogatoire" est une incrimination.
Vous pourriez donner un échantillon des personnes que vous souhaiteriez incriminer ?
Voyez que vous avez encore du chemin à faire dans votre réflexion sur la question musulmane. Quand vous donnerez les réponses demandées on pourra discuter.
En attendant ce sont des propos inquiétants sur lesquels vous pourriez être "interrogé" ainsi que votre réseau d'amis, et si j'avais ce pouvoir et cette responsabilité vous le seriez déjà.
On vous indiquerait que vos propos sont islamophobes et tombent sous le coup de la loi.
Et l'on vous demanderait quel est votre projet pour que les mesures que vous préconisez soient adoptées par une majorité de la société française, ou si vous n'avez pas l'intention d'aller au-delà de cette imprudente proclamation.
Rédigé par : Pierre Durand | 05 juillet 2022 à 09:06
@ Marcel P
"Si je suis votre raisonnement, vous soulignez que les terroristes de l'organisation Etat islamique sont dans le rouge tant sur le premier que le second, le droit de la guerre et le droit de faire la guerre."
Je ne me place pas du point de vue du droit de la guerre. Ces gens ont leur propre droit de la guerre. Il est inutile de rentrer dans un tel débat: nous ne reconnaissons pas leur droit de la guerre, ils ne reconnaissent pas le nôtre.
Je me place du point de vue de l'évaluation de la dangerosité des objectifs des uns et des autres. Je ne vois pas d'objectifs plus funestes que celui de ces gens. Même l'objectif de Poutine, qui est fondamentalement anti-démocratique, et doté de ressources bien plus significatives, pourrait être perçu sur le fond, comparativement, comme celui d'un totalitarisme au nom du pragmatisme. L'idéologie de groupes comme Al-Qaïda ou l'État islamique, c'est un totalitarisme pour le principe du concept lui-même. C'est, fondamentalement, encore pire.
Et je ne me place pas du point de vue du droit de la guerre, car je ne crois pas que le droit de la guerre fasse une différence de fond entre les cas Abdeslam et Abdallah. La distinction que je fais n'a pas, à mon sens, de base juridique. Je le fais en un sens, disons, philosophique: l'analyse de la nature de ces deux types de terrorisme comme on ferait l'analyse de deux choses ou concepts quelconques, ce qui n'est pas en soi un exercice juridique.
Le terrorisme islamique ne reconnaît pas la légitimité de notre droit, quoique notre droit dise d'un quelconque sujet: il n'est pas fondé en Dieu, et n'a donc pas de légitimité à leurs yeux. Et s'il était fondé en Dieu en un sens chrétien, ils considéreraient qu'ils ont l'obligation morale et divine d'amener notre droit à se fonder en Dieu dans le sens qui est le leur. Toute discussion sur le droit de la guerre au sens qui est le nôtre ne serait qu'une discussion absraite, sans prise sur le réel. Je n'en vois pas l'intérêt.
"À mon sens, c'est comme débattre de la dangerosité d'Al-Qaïda versus Etat islamique. Oui, il y a des nuances, des différences, des cibles différentes. Mais, au final, on peut facilement se retrouver à devoir ramasser des restes de corps humains d'enfants ou de grabataires."
Ma thèse est qu'il est nécessaire de dépasser la seule analyse du terrorisme en terme de sacralité de la vie pour prendre la juste mesure de leurs objectifs. Si on se limite à dire que c'est mal parce qu'il y a des victimes, on pourra toujours dire que des victimes, il y en a partout, que les drones, l'Afghanistan, l'Irak, le mépris de leur religion, et gnagnagna et gnagnagna...
Quand on prend conscience de leurs objectifs sociétaux, je pense qu'il est temps d'admettre que ce n'est plus une seule question de vies humaines, mais bien une question d'affirmer à quel point nous sommes prêts à défendre ce que j'appelle notre liberté politique face aux prétentions totalitaires d'une religion.
"Ce qui détermine l'action terroriste, ce n'est pas la cause mais la méthode."
Les deux importent. Si seule la méthode importait, je ne vois pas pourquoi je ne qualifierais pas certains comportements médicaux ou policiers de terroristes, toute proportion gardée. Le terrorisme a bel et bien un but, qui ne peut se résumer à la méthode, mais qui consiste bel et bien à imposer des idées précises. Différentes selon les différents terrorismes. Pas toutes à mettre sur le même plan. Et pour moi, le terrorisme islamiste tient le pompon.
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@ Achille
"Des Palestiniens qui commettent des attentats contre les colons israéliens qui s’emparent de leurs terres peuvent effectivement être considérés comme des résistants. Par contre lorsqu’ils viennent exporter leur combat dans des pays étrangers et notamment en France, c'est du pur terrorisme. La France n’est pas en guerre contre la Palestine et donc n’a pas à subir des attentats dont les principales victimes sont des citoyens français."
La question est toujours de savoir où on trace les lignes. Je ne peux entièrement jeter la pierre aux Palestiniens en ce qui concerne la violence. Mais ils n'y vont pas non plus avec le dos de la cuillère et, surtout, la prise de pouvoir idéologique de l'islam donne à la résistance palestinienne une dimension plus religieuse qu'à l'époque d'Arafat. Ce tournant date, disons, de la première intifada. À l'heure actuelle, plus la religion s'empare de ce sujet, moins ce problème devient soluble. Et moins les Palestiniens deviennent défendables.
Maintenant, je ne crois pas que ces gens font la même évaluation que vous en la matière. L'Occident est, bien évidemment, à leurs yeux, coupables d'une complaisance à l'égard d'Israël. Il est difficile de prétendre que nous soyons complètement neutres dans cette histoire...
Mais tant que cette partie du monde tiendra des thèses complètement dingues, je ne vois pas en quoi nous pourrions leur faire des concessions. Inutile de vous dire à quel point les autorités iraniennes se délectent de la guerre en Ukraine, par exemple...
Tenez, pour la route, et pour faire écho à Racine15, voici un petit cours de "multipolarisme" à la sauce iranienne:
"L'un des principaux concepts utilisés pour discipliner les musulmans à l'époque contemporaine est le binarisme entre bon et mauvais musulman. Ce discours est tant omniprésent qu'on le retrouve au sein des communautés musulmanes elles-mêmes. Ce discours détermine les formes de musulmanité qui sont acceptables et celles qui doivent être rejetées car menaçantes. D'une manière générale, on peut dire qu'un bon musulman est quelqu'un qui se conforme à la logique de la modernité, du libéralisme et de l'occidentalisation. Un bon musulman considère également l'islam comme une croyance et, bien sûr, comme n'ayant rien à voir avec la politique. Le projet libéral, celui qui promeut la catégorie du bon musulman, prétend réformer l'islam pour le rendre poreux aux assauts de l'occidentalisation. L'objectif principal est de détruire l'islam anti-hégémonique (celui que l'on retrouve dans la République Islamique d'Iran) et l'identité politique construite autour de lui. Le résultat en serait un Islam anodin, celui que l'on trouve en Arabie Saoudite. [note: hihihih!! hahahah!! hohohoh!! "anodin"... mais bien sûr...] Un islam qui n'a pas l'intention de changer le monde au sens politique. Le "mauvais musulman" est quelqu'un qui rejette le projet libéral, et de ce fait menace l'Occident et l'idéologie occidentale. Cette menace doit être identifiée et éliminée par tous les moyens disponibles si le projet libéral veut être hégémonique. Le "mauvais musulman" (celui qui tient un discours qui cherche à recentrer l'islam dans l'espace public de la communauté musulmane) comprend que le politique est indispensable pour construire un monde nouveau. Un nouveau monde déconnecté de l'Occident en tant que centre normatif. Le "mauvais musulman" sait qu'une vision apolitique de l'islam est un objet inutile, impuissant et à la merci de la grammaire occidentale." -- Xavier Villar, Press TV, 03.07.2022.
Voilà comment on légitime le fondamentalisme, de nos jours. Ce discours-là n'est pas acceptable. Et c'est celui qu'on sert sur Internet à destination des musulmans en Occident. Sous prétexte de refuser "l'hégémonie occidentale", on flatte l'identité musulmane par l'intégrisme, en refusant l'idée même que les musulmans décident de se penser autrement que musulmans. Inutile de chercher plus loin les racines de l'endoctrinement "décolonial" qui aboutissent, de fil en aiguille, là où on le sait avec ce procès d'Abdeslam.
Le projet "libéral" qui consiste à refuser qu'un groupe social, une religion ou une entité étatique assigne des individus à une identité garde donc, en effet, toute sa raison d'être. En France, les musulmans sont libres de devenir musulmans, athées, de droite, de gauche, ce qu'ils veulent. Pas en Iran. C'est bien toute la différence entre eux et nous. C'est bien ce projet "libéral" qu'ils cherchent à tuer: celui qui consiste à ne pas laisser dicter ses faits, gestes et pensées, en tant qu'individus ou en tant que société, par des idéologies religieuses. Ils s'en prennent à notre liberté politique, en tant qu'individus et aussi en tant que société. Le projet "libéral", c'est bien de défendre la liberté politique des individus contre l'assignation à l'identité religieuse que l'Iran cherche à imposer aux musulmans, en Iran tout comme en France.
Rédigé par : F68.10 | 05 juillet 2022 à 00:11
@ Achille
« Des Palestiniens qui commettent des attentats contre les colons israéliens qui s’emparent de leurs terres peuvent effectivement être considérés comme des résistants. Par contre lorsqu’ils viennent exporter leur combat dans des pays étrangers et notamment en France, c'est du pur terrorisme [...] La France n’est pas en guerre contre la Palestine et donc n’a pas à subir des attentats dont les principales victimes sont des citoyens français. »
Une fois encore, pour Achille, ce qui compte, c'est d'être pénard dans son jardin. Pas de problème avec des attentats, à l'instar des déportations et autres crimes de guerre, tant que ça n'interrompt pas sa sieste.
Non, lorsqu'un Palestinien fait exploser une bombe parmi femmes et enfants sur un marché ou écrase des passants, ce n'est pas résistant : c'est un immonde individu qui extermine des personnes vulnérables, ni moins ni plus responsables que des Français au Bataclan.
La Résistance française pendant la Seconde Guerre mondiale ne consistait pas à égorger au pif les enfants de quelques Allemands.
Ce qui détermine l'action terroriste, ce n'est pas la cause mais la méthode.
Rédigé par : Marcel P | 04 juillet 2022 à 15:00
@ F68.10
« Il demeure qu'il y a des différences entre Georges Abdallah et l'équipe du Bataclan ou de Charlie Hebdo. Abdallah s'inscrit dans une lutte contre des Etats et contre la population d'un ou deux Etats spécifiques
[...] Tandis qu'Abdallah s'en prend à essentiellement deux États »
On peut discuter du jus in bello et du jus ad bellum.
Si je suis votre raisonnement, vous soulignez que les terroristes de l'organisation Etat islamique sont dans le rouge tant sur le premier que le second, le droit de la guerre et le droit de faire la guerre.
OK. Pourquoi pas. Mais ce qui me semble le plus inadmissible dans le terrorisme, c'est le premier aspect.
Les FARL d'Abdallah ont certes visé avant tout les intérêts israéliens et nord-américains, par une vague d'assassinats de diplomates. Yves Bonnet se régale à signaler qu'il s'agissait probablement, pour certains, d'agents de la CIA ou du Mossad. Pour autant, tout montre que les FARL admettent parfaitement la logique terroriste en préparant et commettant des attentats sur le sol français, sans pouvoir ignorer les périls collatéraux.
Pour mémoire :
« Samedi 21 août 1982. Aux environs de midi, Roderick Grant, conseiller commercial de l’ambassade des États-Unis, quitte son domicile de l’avenue de la Bourdonnais dans le 7e arrondissement de Paris.
Il monte dans son véhicule diplomatique stationné face au 50 de la même rue et vaque à ses occupations professionnelles. Il ne sait pas qu’il vient d’échapper à une mort certaine.
Pendant sa manœuvre pour quitter le stationnement, un engin explosif destiné à le tuer s’est détaché du châssis et s’est échoué sur la chaussée. En proie à une vague d’attentats liés à l’instabilité au Proche-Orient, la population parisienne se montre très vigilante ; une passante remarque l’objet et le signale aussitôt aux services de police.
Un car de police-secours est dépêché sur les lieux et le brigadier en charge de l’équipage se rend près de l’objet pour le jauger. Il déclenche aussitôt une procédure renforcée et fait évacuer la voie de ses piétons et usagers de la route. En agissant de la sorte, l’équipage va sauver de nombreuses vies humaines.
Un périmètre de sécurité étanche est mis en place dans l’attente qu’une équipe de déminage vienne neutraliser l’explosif.
Quelques instants plus tard, un technicien et un ingénieur du service des explosifs du laboratoire central de la préfecture de police arrivent sur les lieux. Après un premier passage, ils se portent à pied vers l’engin, bien conscients du danger réel et mortel qu’il représente. Alors qu’ils se trouvent tous deux à proximité immédiate, le colis explose.
Le technicien Bernard Le Dréau, quarante-six ans, est tué sur le coup. Atrocement mutilé, l’ingénieur Bernard Mauron, trente-sept ans, est transporté inconscient à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière dans un état désespéré.
L’après-midi même, l’attentat dans un premier temps revendiqué par le groupe terroriste d’extrême gauche Action Directe, est en fait signé par les Fractions Armées Révolutionnaires Libanaises qui bénéficient effectivement de leur soutien logistique.
[...]
Le 6 septembre, Bernard Mauron meurt à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière. Âgé de trente-huit ans, il était marié à Victoria et père d’une petite fille.
[...]
Le 12 octobre, Frédéric Oriach, vingt-huit ans, militant marxiste-léniniste soupçonné d’appartenir à Action Directe est interpellé dans la gare du Nord à Paris, d’où il retire deux sacs d’une consigne automatique.
Les policiers y saisissent de manière incidente des documents évoquant des objectifs d’attentats antisionistes et anti-impérialistes, et des textes manuscrits autocritiques d’attentats déjà perpétrés à Paris au cours de l’année, et notamment l’attentat de l’avenue de La Bourdonnais. Niant catégoriquement sa participation directe, il saluait néanmoins la réalisation de cet attentat. Il est condamné à 5 ans de prison en appel pour association de malfaiteurs en novembre 1983, puis libéré le 11 avril 1986.
Le 24 octobre 1984, Georges Ibrahim Abdallah, un chrétien libanais marxiste-léniniste, est arrêté à Lyon par la Direction de la surveillance du territoire.
La perquisition menée dans l’un de ses appartements, 18 rue Auguste-Lacroix dans le 3e arrondissement, amène à la découverte d’éléments déterminants (faux papiers, documents et textes manuscrits, et une arme utilisée dans deux assassinats de diplomates) prouvant sa complicité dans la réalisation des attentats, assassinats et tentatives d’assassinats perpétrés en France pour le compte des FARL.
En mars 1987, il est condamné à la prison à perpétuité. En 2014, la municipalité de Bagnolet décide de lui accorder le titre de citoyen d’honneur par le biais d’un arrêté municipal daté du 11 décembre 2013. »
« Le terrorisme islamique est donc pire [...] et un danger plus grand que le terrorisme panarabe et marxiste d'Abdallah »
À mon sens, c'est comme débattre de la dangerosité d'Al-Qaïda versus Etat islamique. Oui, il y a des nuances, des différences, des cibles différentes. Mais, au final, on peut facilement se retrouver à devoir ramasser des restes de corps humains d'enfants ou de grabataires.
Rédigé par : Marcel P | 04 juillet 2022 à 12:41
@ F68.10 | 04 juillet 2022 à 00:00
« D'autres terroristes qui s'attaquent à nos structures étatiques. Ces derniers seront susceptibles, selon la tournure que prendra l'histoire, de se voir reconnaître comme des résistants plutôt que des terroristes. »
Des Palestiniens qui commettent des attentats contre les colons israéliens qui s’emparent de leurs terres peuvent effectivement être considérés comme des résistants. Par contre lorsqu’ils viennent exporter leur combat dans des pays étrangers et notamment en France, c'est du pur terrorisme. La France n’est pas en guerre contre la Palestine et donc n’a pas à subir des attentats dont les principales victimes sont des citoyens français.
Quant aux autonomistes corses qui constituent une minorité de la population de l’île, on ne saurait les assimiler à des résistants.
La Corse est française depuis le 12 mai 1768. Cela remonte à Louis XV.
La grande majorité des Corses se considèrent français à part entière, même s'ils ont tendance à se moquer des “pinzutu” comme ils nous appellent.
Rédigé par : Achille | 04 juillet 2022 à 11:46
@ Marcel P
"Le point commun, c'est que c'est une bande de gens que, à défaut de peine capitale, n'importe quel Etat censé devrait envoyer en prison à vie. Ce sont des nuisibles. Un individu prêt à tuer."
Tout à fait. Au détail près que certains sont plus méprisables que d'autres. Et que des individus prêts à tuer ne sont pas tous des nuisibles: il y a des gens qui sont prêts à tuer pour de bonnes raisons. Dans les guerres, il faut savoir tuer pour la bonne raison et pas la mauvaise.
Il demeure qu'il y a des différences entre Georges Abdallah et l'équipe du Bataclan ou de Charlie Hebdo. Abdallah s'inscrit dans une lutte contre des Etats et contre la population d'un ou deux Etats spécifiques. (Inutile de les nommer...) L'État islamique, par contre, tente de s'en prendre à l'idée même que nous aurions le droit de l'ouvrir et de décider de notre avenir par le biais de nos croyances. Tandis qu'Abdallah s'en prend à essentiellement deux États, ainsi que, certes, leur population, à la fin de créer une unité panarabe marxistoïdale, l'État islamique, lui, s'en prend à l'idée même que nous aurions le droit de penser et d'être en désaccord, et n'est même pas dans une logique de rapport de force puis de négociation. Abdallah, quant à lui, circonscrit son action au panarabisme et au marxisme, et ne remet pas intégralement notre liberté de conscience à son égard en question.
Le terrorisme islamique est donc pire, plus veule, et un danger plus grand que le terrorisme panarabe et marxiste d'Abdallah.
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@ Claude Luçon
"Question : comment Salah Abdeslam et ses co-assassins savaient-ils qu'il n'y avait pas de diplomates et militaires américains lors de la tuerie du Bataclan et des bistrots parisiens ?"
Aucun moyen de savoir cela des visées de la bande à Abdeslam.
Il est par contre possible de savoir une chose: leur but était d'attaquer la population même pas au nom de leurs idées mais bien plus encore au nom de l'interdiction que nous aurions, en tant que société, de ne pas être de son avis. C'est pire que de tuer des diplomates ou d'autres personnalités étatiques.
Je sais pas vous, mais je fais quand même une différence qualitative entre un Colonna et la bande à Abdeslam. Au moins feu Colonna peut tenter l'excuse d'agir au nom d'un droit à l'autodétermination qui est un fondement, ne serait-ce que sur le papier, de notre ordre juridique international. La bande à Abdeslam, ils tuaient pour protéger la liberté de conscience des musulmans, peut-être ?? Non. Je fais une réelle différence entre ces deux attitudes.
"Somme toute selon vous il y a des assassins qui sont moins assassins que les autres !
Vous faites du Orwell à l'envers ?"
Il y a toujours des assassins qui sont pires que d'autres. Bien évidemment. Un tueur en série ne menace que des gens, mais pas notre liberté politique. Un terroriste islamiste menace notre liberté politique. Un terroriste islamiste a des visées donc bien plus dommageables sur la société qu'un tueur en série. Un terroriste islamiste est donc pire qu'un tueur en série. Ipso facto, un tueur en série est meilleur qu'un terroriste islamiste. Logique.
Vous prétendez que je fais l'apologie des tueurs en série en prétendant qu'ils sont meilleurs que les terroristes islamistes ? Si vous prétendez, au contraire de moi, que les terroristes islamistes sont meilleurs ou même simplement au même niveau moral que les tueurs en série, je trouverais que vous banaliseriez le terrorisme. J'affirme donc, sans complexes, qu'il y a des assassins qui sont meilleurs que d'autres. Un tueur en série est mieux qu'un terroriste islamiste. Pour la bonne et simple raison qu'un terroriste islamiste est pire qu'un tueur en série.
Et ce pour la bonne et simple raison qu'un terroriste islamiste s'attaque à notre civilisation et liberté politique. Alors qu'un tueur en série ne s'attaque pas, en soi, à notre civilisation et liberté politique: il y a toujours eu des tueurs en série, et ils ne s'attaquent pas à notre liberté politique. Ils font seulement, pathétiquement, tristement, partie, de tous temps, de nos sociétés. C'est un mal interne à gérer: eux, c'est nous. Un terroriste islamiste est, par contre, un mal radical ; radical au sens où il s'en prend aux racines mêmes de notre liberté politique. C'est bien plus grave.
Boko Haram est donc bien pire que Jack l'Eventreur. Parce que l'objectif de Boko Haram est bien plus ignoble et destructeur que celui de Jack l'Eventreur, qui, jusqu'à preuve du contraire, n'a jamais eu pour objectif de contraindre l'intégralité de la société à se plier à ses lubies. Boko Haram, par contre, si, cherche à contraindre l'intégralité de la société à se plier à ses lubies. Boko Haram est donc pire, plus ignoble et, surtout, bien plus dangereux que Jack l'Eventreur.
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@ Achille
"Il n'y a pas de bons terroristes qui tuent des personnalités politiques et militaires et de méchants terroristes qui tuent aveuglement des innocents."
Il y a des terroristes qui s'attaquent aux fondements même de notre liberté politique: les terroristes islamistes. D'autres terroristes qui s'attaquent à nos structures étatiques. Ces derniers seront susceptibles, selon la tournure que prendra l'histoire, de se voir reconnaître comme des résistants plutôt que des terroristes. Les premiers, par contre, si, par malheur, l'histoire les juge résistants et pas terroristes, c'est que nous serons asservis à une idéologie totalitaire.
Je sais faire cette différence: s'attaquer aux fondements mêmes de notre liberté politique, comme le font les terroristes islamistes, c'est plus grave que de tenter de déstabiliser ou de faire chanter un État en vue de gains politiques à domicile, i.e. en Palestine pour Abdallah ou en Corse pour le premier terroriste corse de passage.
Ce n'est vraiment pas pareil que de vouloir l'indépendance de la Corse comparativement à vouloir l'aliénation d'un pays entier ou même du monde à une idéologie religieuse ou à une idéologie totalitaire, et, dans le cas d'espèce qui nous occupe, les deux à la fois.
"Il existe des instances internationales pour cela et les pays dits civilisés, respectueux des Droits de l'Homme, savent prendre la défense d'une cause quand ils l'estiment justifiée."
Pas toujours, non. Comme on peut le voir avec les Kurdes. Qui viennent, une nouvelle fois, de se faire trahir. Et, à mon grand regret, je cautionne cette trahison au nom d'un intérêt supérieur. Parce que, comme un vulgaire terro, je sais que, malheureusement, certaines actions ou trahisons se justifient au nom d'un intérêt supérieur. Et les intérêts supérieurs ne se valent pas tous.
Et j'espère ici ne pas me tromper dans l'arbitrage moral que j'ai effectué.
Rédigé par : F68.10 | 04 juillet 2022 à 00:00
@ Pierre Durand | 03 juillet 2022 à 18:06
« Que faut-il faire de plus ? »
S'efforcer de comprendre - mais manifestement c'est difficile - que derrière quelques clampins qui appliquent leur manuel jugés pour amuser la galerie c'est tout un système mortifère qui est en action depuis toujours et qu'une fois ces derniers mis en prison d'autres prendront leur place, qu'ils viennent de Karachi ou de Clichy.
Et ensuite faire en sorte que ce qui est moins une religion qu'une idéologie de conquête mondiale ayant inscrit dans ses principes fondateurs la ruse ou la violence comme moyens pour y parvenir, soit déclarée persona non grata chez nous et en Europe.
Ne pas s'y opposer, comme l'on fait le personnel politique et ses satellites, c'est collaborer à l'implantation d'une doctrine étrangère dont bien des pratiques documentées relevées dans le temps et dans l'espace relèvent du crime contre l'humanité, imprescriptible.
C'est donc en vertu de cette imprescriptibilité que les imprudents - dans le meilleur des cas - s'en étant rendus les complices par passivité voire parfois par calcul devraient logiquement se voir poser quelques questions sur les complaisances dont ils ont fait preuve envers une machine de guerre vouée à notre perte.
Rédigé par : Exilé | 03 juillet 2022 à 22:50
@ Denis Monod-Broca
"« À vomir » n’est pas un argument."
Les arguments, c'est le reste.
"La vérité fait souvent cet effet-là. Elle est rejetée avec violence."
La bêtise aussi.
"Bien sûr qu’un bourreau peut devenir victime. Et réciproquement."
On s'en cogne. Un procès juge des faits. Si le bourreau devient victime d'autres faits, cela fera l'objet d'un autre procès. Mais le procès du bourreau n'est pas ce qui fait de lui une victime.
"Un exemple ? L’Allemagne fut un impitoyable bourreau pendant la dernière guerre. Elle fut ensuite la victime de bombardements indiscriminés qui rasèrent des villes entières."
L'Allemagne comme un tout, ça ne veut rien dire. Ce n'est pas parce que l'Allemagne dans son ensemble a soutenu l'entreprise nazie que toutes les personnes de sexe féminin de Berlin, de 4 à 98 ans, méritaient d'être violées par les soudards de l'Armée rouge, les "libérateurs" des pays de l'Est qui tous haïssent la Russie.
L'exemple est nul, personne de sérieux ne le suivra (et je ne rentre même pas dans le détail de la question complexe des bombardements).
"La France entière ou presque voulait qu’il écope de la peine maximale. Ce fut donc moins un véritable procès qu’un rituel expiatoire"
Aucun rapport. Il est jugé pour ses actes et si vous voulez prétendre le contraire, penchez-vous d'abord sur ses actes.
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@ F68.10
"La bande du Bataclan, c'est du terrorisme plus. Charlie Hebdo, c'est du terrorisme plus plus. Abdallah, c'est du terrorisme moins, comparativement. Il ne s'en prend pas à des civils mais à des personnalités étatiques. Ce n'est quand même pas complètement le même type de terrorisme."
Le point commun, c'est que c'est une bande de gens que, à défaut de peine capitale, n'importe quel Etat censé devrait envoyer en prison à vie. Ce sont des nuisibles. Un individu prêt à tuer.
Rédigé par : Marcel P | 03 juillet 2022 à 21:48
@ genau | 03 juillet 2022 à 18:52
« …et approuvée par deux autres députés col ouvert en écharpe tricolore, n'est pas l'ouverture d'une ère politique en tongs et slip de bain ou à l'accrochage des médailles directement sur le tee-shirt, pastis en main. »
Un petit dessin qui résume bien la situation
Rédigé par : Achille | 03 juillet 2022 à 19:35
Quelque chose me dit que les choses ne s'arrangent pas. Il serait peut-être bon de maintenir deux A380 prêts à décoller, comme autrefois le Massilia à Bordeaux, pour exfiltrer le collectif parlementaire. On ne sait jamais. Cela laisserait le champ libre à de hauts personnages pour organiser enfin une république islamo-trotskiste.
Toute plaisanterie mise à part, il est nécessaire de resacraliser, notamment l'information qui doit répondre à la fois aux canons de la pudeur islamique et de la doxa soviéto-russe.
Mais, lorsqu'on a épuisé sa propre faculté de désespoir, on peut se demander si, par exemple, l'adhésion de la nouvelle députée Keke à la formule "la police tue nos enfants", lancée par une Traoré et approuvée par deux autres députés col ouvert en écharpe tricolore, n'est pas l'ouverture d'une ère politique en tongs et slip de bain ou à l'accrochage des médailles directement sur le tee-shirt, pastis en main.
On peut faire le pari que M. Abdeslam ne fera pas de vieux os en prison, soit qu'on le renvoie à ses chérubins favoris, soit que, dans la salle de gymnastique... enfin... ce sont des choses qui arrivent.
Rédigé par : genau | 03 juillet 2022 à 18:52
@ F68.10 | 03 juillet 2022 à 15:14
@ Achille
Question : comment Salah Abdeslam et ses co-assassins savaient-ils qu'il n'y avait pas de diplomates et militaires américains lors de la tuerie du Bataclan et des bistrots parisiens ?
Somme toute selon vous il y a des assassins qui sont moins assassins que les autres !
Vous faites du Orwell à l'envers ?
Rédigé par : Claude Luçon | 03 juillet 2022 à 18:29
@ Marcel P
« À vomir » n’est pas un argument.
La violence de votre réaction me dit que je suis peut-être sur la bonne voie.
La vérité fait souvent cet effet-là. Elle est rejetée avec violence.
Bien sûr qu’un bourreau peut devenir victime. Et réciproquement.
Un exemple ?
L’Allemagne fut un impitoyable bourreau pendant la dernière guerre. Elle fut ensuite la victime de bombardements indiscriminés qui rasèrent des villes entières.
SA fut complice de bourreaux, c’est indéniable. Mais, malgré le respect des formes, il fut, tout au long de ce procès « hors norme », de ce procès au fond impossible, mis dans la position de la victime expiatoire.
La France entière ou presque voulait qu’il écope de la peine maximale. Ce fut donc moins un véritable procès qu’un rituel expiatoire. Sans doute était-il difficile de faire autrement mais n’est-ce pas cela qui s’est passé ?
Rédigé par : Denis Monod-Broca | 03 juillet 2022 à 18:14
@ Exilé | 03 juillet 2022 à 12:58
"Ce procès complétement décalé ayant poursuivi un lampiste pour ne surtout pas nommer au nom d'un politiquement conforme stupide l'idéologie politico-religieuse qui est à l'origine de massacres de masse depuis 1400 ans..."
Personne n'a jamais dissimulé que l'affaire du Bataclan était du terrorisme islamique. Les acteurs principaux ont été tués. Ceux qui ont survécu ont été poursuivis en justice, lampistes ou pas lampistes. Que faut-il faire de plus ?
Vos 1400 ans renvoient grosso modo aux 7e siècle, naissance de la religion islamique. J'ai du mal à faire la liste qui selon ce que vous laissez entendre serait énorme, des massacres de masse commis au nom de cette religion en France. Le premier qu'on pourrait citer est l'attentat de la rue des Rosiers, qui n'entre pas dans votre liste car ce n'est pas du terrorisme islamiste mais politique en rapport avec le conflit palestinien. Il y a eu des attentats du FLN pendant la guerre d'Algérie, même remarque. En revanche les affaires Merah, Charlie Hebdo, du Bataclan et de l'Hyper Cacher, oui.
Il n'y a aucune comparaison en termes de nombre de victimes avec ceux que je vais citer maintenant et qui n'ont aucun rapport avec la religion musulmane.
Je peux vous citer une liste de massacres de masse commis en France, tantôt au nom de la religion, catholique évidemment, tantôt d'une idéologie autre que purement religieuse.
Je pense d'abord au massacre de la Saint-Barthélemy qui a commencé le 24 août 1572 et qui a duré plusieurs mois, à Paris et en province.
Wikipédia raconte :
"Le « troisième acte » débute au cours de la nuit : les assassinats de chefs protestants se transforment en massacre généralisé de tous les protestants, sans considération d'âge, de sexe ou de rang social. Alertés par le bruit et l'agitation de l'opération militaire, les Parisiens les plus exaltés se laissent emporter par la peur et la violence. Ils attribuent à tort le trouble nocturne aux protestants et se mettent à les poursuivre, pensant agir pour la défense de leur ville. Ce serait pour cette raison que le tocsin aurait sonné à la cloche de l'église Saint-Germain-l'Auxerrois, proche du Louvre, tocsin rapidement repris par d'autres clochers de la ville.
La tuerie dure plusieurs jours, malgré les tentatives du roi pour la faire arrêter. Enfermés dans une ville quadrillée par la milice bourgeoise, les protestants ont peu de chance de s'en sortir. Leurs maisons sont pillées et leurs cadavres dénudés sont jetés dans la Seine. Certains parviennent à se réfugier chez des proches mais les maisons des catholiques tenus en suspicion sont également fouillées. Ceux qui manifestent leur hostilité au massacre prennent le risque de se faire assassiner. Le massacre touche également les étrangers, notamment les Italiens."
Je citerai ensuite les guerres de la Révolution française contre les royalistes de l'ouest de la France, les guerres de Vendée.
Et enfin la Terreur qui en 1794-1795 a décapité la noblesse française par charrettes entières.
Comme massacres de masse ces exemples se posent un peu là.
"Mais nous, nous savons qui aurait aussi dû figurer en bonne place dans le box des accusés."
Nous ? C'est qui ? Vous êtes nombreux à vous monter le bourrichon ?
Nous savons qui ? des noms. Citez ceux que vous voulez traduire en justice et indiquez sur quelle base juridique.
Rédigé par : Pierre Durand | 03 juillet 2022 à 18:06
@ F68.10
« Je tiens à préciser une chose: Georges Ibrahim Abdallah tue des consuls US, des diplomates israéliens, et des militaires américains. »
Il n’y a pas de bons terroristes qui tuent des personnalités politiques et militaires et de méchants terroristes qui tuent aveuglement des innocents.
Certes le massacre d’innocents est parfaitement odieux, mais une cause juste se défend par les voies diplomatiques. Il existe des instances internationales pour cela et les pays dits civilisés, respectueux des Droits de l’Homme, savent prendre la défense d’une cause quand ils l’estiment justifiée.
Nous pouvons le voir actuellement avec le conflit russo-ukrainien où l’ensemble des pays occidentaux ont pris fait et cause pour l’Ukraine, même si cela leur coûte "un pognon de dingue" et qu’ils en subissent directement les conséquences avec la montée en flèche du coût des matières premières.
Éric Coquerel est un ancien membre de la Ligue Communiste Révolutionnaire. Il défend toutes les causes qui portent atteinte à la démocratie : dictature de l’Amérique du Sud, les actions terroristes islamistes et à ce titre il constitue, lui et sa bande de LFI, une menace pour notre République.
Je préfère encore la ligne politique du RN qui prône un populisme certes lourdingue, mais qu’elle justifie par les agressions de plus en plus fréquentes dans notre vie de tous les jours, quand bien même je ne voterai jamais pour ce parti qui véhicule des idées nationalistes qui s'écartent d'un patriotisme bon teint.
Rédigé par : Achille | 03 juillet 2022 à 17:53
@ Achille
"Le plus gênant, outre son incompétence notoire pour tout ce qui relève de l’économie, ce sont les causes dangereuses qu’il défend comme ce soutien éhonté à Georges Ibrahim Abdallah condamné pour terrorisme en 1986."
Je tiens à préciser une chose: Georges Ibrahim Abdallah tue des consuls US, des diplomates israéliens, et des militaires américains.
Ce n'est quand même pas pareil que des délires comme le Bataclan et de s'en prendre volontairement à des civils. Charlie Hebdo, nonobstant le différentiel de bilan humain, est encore pire que le Bataclan car il s'agit de viser non pas uniquement une société de mécréants, mais les moyens d'expression de la mécréance et donc les moyens même par laquelle la société s'autorise à réfléchir sur elle-même et à délibérer de son avenir en matière de religion. C'est encore plus vicieux que le Bataclan dans son but affiché. Le Bataclan, comparativement, ce n'est que de la haine brute à visée spectaculairement intimidatrice.
Il y a terrorisme et terrorisme.
La bande du Bataclan, c'est du terrorisme plus. Charlie Hebdo, c'est du terrorisme plus plus. Abdallah, c'est du terrorisme moins, comparativement. Il ne s'en prend pas à des civils mais à des personnalités étatiques. Ce n'est quand même pas complètement le même type de terrorisme.
Cela dit, j'ai tendance à approuver la prison à vie pour Abdallah. Sans trop de réserves, même aucune. Mais il demeure que ce n'est pas le même type de terrorisme que l'État islamique. Et on ne peut non plus résumer la question israélo-palestinienne à la seule question du terrorisme du FPLP d'Abdallah.
Le terrorisme islamique a quand même des traits distinctifs, comparativement au terrorisme marxiste, qui le rend singulièrement méprisable. L'un d'entre eux est la façon dont le terrorisme islamique vise explicitement des musulmans dans le but de cliver sa propre société afin de faire monter la mayonnaise de la guerre de religion chez les musulmans même. Tuer des musulmans, pour les terros islamiques, c'est un moyen de trier le bon grain de l'ivraie et de forcer la polarisation la société. Afin de créer la guerre.
On peut penser ce qu'on veut du FPLP d'Abdallah, il n'arrive pas à ce niveau. Suite aux accords d'Oslo, il s'est fait tailler des croupières par le Hamas tout en le soutenant et a certes fricoté de plus en plus avec l'Iran et le Hezbollah, donc la porosité avec l'islamisme est là. Le FPLP est donc loin d'être blanc comme neige, d'autant plus qu'il vise, quand même, aussi, des civils.
Mais il demeure que ce n'est pas pareil que de tuer des civils d'un pays qu'on juge occupant et avec lequel on est en guerre, comparativement au terrorisme islamique actuel qui exerce un chantage sur sa propre population pour la pousser à la guerre contre son gré. Partout dans le monde. Les techniques de Boko Haram sont en effet en cela encore plus méprisables que Charlie Hebdo, qui est lui-même plus méprisable que le Bataclan, lui-même plus méprisable que Georges Abdallah.
Je pense qu'il importe de savoir hiérarchiser. Ou de prétendre avoir le droit de tenter de hiérarchiser. Si on ne fait pas cet effort de hiérarchisation, le fait de tout mettre dans le même paquet donnera des excuses toutes faites à l'argument "les terroristes d'hier sont les résistants de demain". C'est justement parce que c'est à la fois vrai et à la fois faux qu'il convient de savoir hiérarchiser, même au prix de prêter le flanc à l'accusation de complaisance.
Quant à Monsieur Coquerel, j'ai vu la photo que vous avez mise en lien. Je préférerais avoir des propos de Coquerel sur le FPLP lui-même pour en juger... il fait des photos pour la cause de Georges Abdallah, soutient Salah Hamouri au nom des droits de l'homme, mais ne semble pas prononcer le fond de sa pensée dès qu'il s'agit du FPLP. Il est très difficile de tracer des propos explicites de Coquerel en la matière. Prudence de Sioux, semble-t-il, sur le terrorisme... Mais, par contre, sur le flanc politique, 100 % pro-palestinien, le Coquerel. Jugez-en vous même.
Autant je répugne à donner un blanc-seing total à l'État d'Israël dans ce qu'il se passe, autant M. Coquerel semble se refuser à communiquer ses opinions sur un mouvement comme le FPLP au profit de discours sur les "droits de l'homme" et la "colonisation". Oui, le bilan d'Israël n'est pas folichon en la matière, mais c'est immoral de dissimuler le FPLP derrière ce paravent des "droits de l'homme" et de la "colonisation".
Et puis je commence à en avoir un peu assez de la reprise de Hélène et les garçons dans les rangs de LFI. Sur le cas Coquerel, la dame qui affirme des choses qu'elle juge immorales affirme qu'elle ne les aurait jamais affirmées si Rokhaya Diallo n'en avait pas pris l'initiative sans la consulter en la matière. Initiative qu'elle semble désapprouver, mais face à laquelle elle se sent désormais contrainte de prendre position.
Je trouve immoral de contraindre médiatiquement cette femme à cela. Cette dame semble demander à ce que LFI prenne position sur le fait que ce ne soient pas des comportements appropriés. Elle ne semble pas demander la tête de Coquerel. Elle a même l'air de s'en moquer, de Coquerel. Par contre, comme personne ne s'en moque, de Coquerel, tout le monde feint de s'intéresser au supplice de cette dame... alors que, au fond, tout le monde s'en moque, d'elle. Il est temps que ces comportements politiques puériles cessent chez LFI. Un peu dans tous les partis, d'ailleurs.
Rédigé par : F68.10 | 03 juillet 2022 à 15:14
@ Denis Monod-Broca
"Ne justifiez-vous pas qu’un seul soit châtié pour une faute collective ? Cela n’est-il pas contraire au principe même d’une justice rationnelle ? Il semble bien en effet que Salah Abdeslam ait été condamné non pas seulement pour ses actes à lui mais aussi pour ceux de ses complices."
Un crime à plusieurs, ce n'est pas une faute collective, c'est une faute individuelle commise en même temps par plusieurs personnes. Chacun y participe pleinement, ce n'est pas un mouvement de foule accidentel.
Lorsqu'une dizaine de personnes tuent ou tentent de tuer des centaines de personnes, peu importe de savoir si l'un en a personnellement tué une, dix ou cent.
"Ce procès hors norme avait fait de lui dès le départ une victime expiatoire"
Vos mots sont, comme souvent, à vomir : Salah Abdeslam n'est une victime de rien, c'est un homme décidé à tuer des inconnus au nom de sa cause pour marcher dans le sentier d'Allah.
"Ni la justice ni la raison n’y trouvent leur compte."
La justice et la raison y trouvent leur compte. Si la justice n'a pas pour objet de protéger la société des individus décidés à tuer des inconnus, elle serait sans objet.
"Je ressens comme un voile d’hypocrisie et de bonne conscience qui fait le lit du terrorisme."
Le terrorisme islamique n'a pas besoin de la Justice des homme pour faire son lit. Ce n'était pas parce que le FIS, le GIA, Al-Qaïda, ISIS, etc. ont été attaqués qu'ils sont devenus des dangers à abattre. C'est l'inverse.
Rédigé par : Marcel P | 03 juillet 2022 à 15:01
@ Robert Marchenoir 3 juillet 7h25
Vous écrivez notamment : "Les anti-racistes sont des racistes enragés."
Exemple : les Juifs exterminés méthodiquement par le raciste frénétique Hitler (et opposés au racisme) étaient des "racistes enragés" ? Maintenez-vous cette assertion téméraire ou la regrettez-vous ?
Rédigé par : Patrice Charoulet | 03 juillet 2022 à 13:47
Ce procès complètement décalé ayant poursuivi un lampiste pour ne surtout pas nommer au nom d'un politiquement conforme stupide l'idéologie politico-religieuse qui est à l'origine de massacres de masse depuis 1400 ans dont ceux commis par un de ses innombrables sectateurs jugé dans ce cadre ne représentent qu'une infime partie, est une preuve de l'aveuglement volontaire voire de la lâcheté des autorités françaises, dépassées par la tournure prise par des événements qu'elles ont favorisés depuis plus de quarante ans.
Continuez de vous boucher les yeux messieurs et de faire semblant de ne pas comprendre, vous condamnez en fait la France et les Français à verser encore plus de sang et de larmes.
Mais nous, nous savons qui aurait aussi dû figurer en bonne place dans le box des accusés.
Rédigé par : Exilé | 03 juillet 2022 à 12:58
Je m’étonne que Renaissance suive les recommandations de Nicolas Sarkozy. Aucune loi, aucun règlement ne l’obligeait en s’abstenant, à favoriser l’élection à un fauteuil prestigieux de l’Assemblée nationale d’un trotskiste, islamophile et misogyne. Il a obéi aux injonctions de son Guide qui préfère les recettes de cuisine malodorante, ses intuitions toujours en porte-à-faux avec le sentiment populaire, sa tactique aventureuse de précipiter le chaos au parlement pour dissoudre au plus vite.
La farce va continuer avec le nouveau gouvernement que la pauvre Elisabeth Borne va devoir supporter, incluant probablement les personnalités pesantes du traître Damien Abad et de l’incompétent Gérard Darmanin, les thuriféraires de la nouvelle famille Beaune, Attal et Riester, l’ambassadeur du wokisme Pap Ndiaye ; grâce au peuple elle échappe à Ferrand et Castaner. Elle fera certes de son mieux, mais la carriole qu’elle doit conduire est bigrement chargée.
Rédigé par : Olivier Seutet | 03 juillet 2022 à 11:55
« Il m'est insupportable, moi qui ai toujours été étranger à tout vote FN-RN, de percevoir que, malgré la multitude ayant soutenu Marine Le Pen et envoyé tant de députés à l'AN, le RN soit stigmatisé comme s'il était interdit, par ceux de "partout" parce qu'il porte la parole souvent déçue et malheureuse de ceux qui sont de "quelque part" (David Goodhart). » (PB)
Superbe collection de clichés.
Stupide distinction entre ceux qui sont de « partout », les « élites » et ceux qui sont de quelque part, le « Peuple ». Comme si l’on ne pouvait en même temps se sentir bien à Londres, Genève ou Stockholm et revenir périodiquement se ressourcer dans la région où l’on est né et où l’on a passé sa jeunesse. Comme si l’on était assigné à résidence à l’endroit où le hasard nous a fait naître. Autrefois ceux qui sont de « partout » on les appelait « cosmopolites », mais comme le mot est connoté on a trouvé cette nouvelle expression péjorative « ceux qui sont de partout ».
Deuxième cliché, on n’aurait plus le droit de s’interroger sur la question de savoir si le FN respecte pleinement les valeurs républicaines au motif que Marine Le Pen a fait 42 % au second tour de la présidentielle et que les législatives ont envoyé 89 députés à l’Assemblée nationale. En démocratie la majorité (relative ou absolue suivant le mode de scrutin) tranche et décide, ce n’est pas pour autant qu’elle a raison. Le nombre de suffrages recueillis par un parti ne dit rien sur la justesse de ses analyses et la pertinence de ses propositions. Il est donc tout à fait légitime de s’interroger sur la nature du RN.
Quelques rappels à ce sujet.
Le FN descend en ligne directe du RN dont une très large partie des fondateurs venaient de la collaboration, dont certains étaient d’anciens miliciens et d’autres membres de l’OAS. Je veux bien que ceux qui viennent de « quelque part » m’expliquent que l’histoire ne laisse pas de traces.
Même après la dédiabolisation de Marine Le Pen, le proche entourage de celle-ci est composé pour une part significative d’anciens du GUD.
Aujourd’hui au plan européen les alliés du RN sont les partis d’extrême droite et l’on connaît les sympathies du RN pour les leaders et les régimes autoritaires.
Alors oui, n’en déplaise à Philippe Bilger on peut s’interroger sur la nature du RN et dire à ceux qui votent pour lui ce que l’on en pense. Des interrogations similaires se posent pour LFI dont les dérives communautaristes et des complaisances suspectes posent question.
L’indulgence dont bénéficierait celle-ci ne doit pas interdire la désapprobation de celui-là.
Rédigé par : Marc Ghinsberg | 03 juillet 2022 à 11:21
"Il n'est pas facile de résister à la tentation de consacrer un billet par jour à ce mépris persistant manifesté à l'égard du RN et donc d'un certain peuple qui n'a pas l'heur de plaire à nos élites." (PB)
Peut-on accuser Valérie Pécresse de mépriser "Ce Certain Peuple" (CCP) ? Non, et malgré cela il ne vote pas pour elle, à mon grand dam, mais pour MLP, ce qui a pour conséquence que je dois endurer Macron, ce qui m'ennuie fortement. Je ne pense pas avoir à m'excuser d'en éprouver un certain ressentiment à l'égard de CCP.
Et que reproche CCP à ma candidate ?
Certainement pas son projet en matière de régalien, de sécurité et de contrôle de l'immigration, puisque dans son équipe figure en bonne place et parmi d'autres personnalités compétentes, Eric Ciotti dont la politique en la matière est la même que celle de MLP (enfin celle que l'on suppose être encore la sienne car elle en parle le moins possible) en version applicable et non pas démagogique.
Alors qu'est-ce qui éloigne CCP du vote LR ? Précisément ce pourquoi je vote, moi, pour LR : sa politique économique un tant soit peu libérale et sa volonté de réduire la dépense publique. CCP est vent debout contre cette politique. CCP quand il veut une augmentation il ne s'adresse pas à son patron, mais à l'Etat. Et moi je dis que l'Etat n'a rien à voir dans ce que CCP touche à la fin du mois. Ces gens attendent tout de l'Etat, alors que moi je veux le moins d'Etat possible : armée, police, justice, infrastructures. Terminé.
CCP est branché en direct et en permanence sur le réservoir des dépenses sociales que nous sommes un petit nombre à emplir en continu. Je paie donc pour des gens dont les choix accessoirement me pourrissent la vie et surtout mettent la France dans le 36e dessous, et ils auraient droit au sourire de la crémière ?
En plus, il me faut l'avouer, si l'on m'oblige à choisir entre un membre de l'élite et un beauf, je choisis exactement comme entre le foie gras et une merguez. Dans ma famille, jamais de hachis sauf si on a haché soi-même.
Je ne veux pas que LR modifie son programme pour satisfaire les électeurs du RN, cela n'est pas possible sauf à perdre son identité libérale et en plus il n'est pas sûr non plus que cela marcherait.
Avec le RN et LFI je ne peux pas m'entendre, et je les combats.
En attendant, Macron a de beaux jours devant lui. Il se trouve que je déteste moins Macron que MLP parce qu'il est un peu moins populiste redistributif qu'elle.
Maintenant on peut me dire que ce sont les gars du CAC 40 qui me ruinent, cela ne suffira pas pour me convaincre, France Inter a déjà essayé en vain, mais je ne veux pas décourager.
"Que le Monde ose évoquer "un coupable coup de pouce à la notabilisation du RN" est tout de même provocateur quand on a constaté par exemple la manière honteuse dont Eric Coquerel de LFI a été élu à la tête de la commission des finances à la place d'un excellent candidat quoique RN. La lâcheté de LR, l'irresponsabilité de Renaissance et le retrait de Charles de Courson félicité par l'extrême gauche, ont permis cette grave entorse à l'équité." (PB)
Que LFI soit aussi dangereuse pour la démocratie que le RN ne fait aucun doute pour moi. Toute ma vie j'ai constaté la complaisance des médias envers l'extrême gauche, le rappel constant - justifié et nécessaire - des crimes du nazisme, et le voile épais maintenu sur ceux des divers totalitarismes révolutionnaires à commencer au lycée par celui de la Révolution française de la Terreur.
J'ai constaté cette complaisance chez les enseignants du supérieur. Les étudiants de ma génération ont été formatés par ces gens-là, marxistes dans leur quasi-totalité ayant été eux-mêmes formatés par leurs professeurs après la Libération, et qui se cooptaient ou se faisaient la courte échelle, éliminant dès qu'ils le pouvaient les dissidents. J'ai subi ce formatage, j'y ai été vulnérable mais j'ai fini par le reconnaître pour ce qu'il est et à m'en échapper.
Le vote pour le président de la commission des finances n'est pas totalement élucidé pour moi. Au départ du 3e tour nous avons
LR 8 votants
RN 11 votants
Nupes 20 votants
LIOT 2 votants (Charles de Courson et un Corse)
Renaissance a 43 votants, mais ils ont décidé conformément à une habitude de ne pas participer au vote d'un président de la commission des finances qui doit être par tradition un membre de l'opposition. Leur demander de ne pas suivre cette tradition pour éviter le succès de la Nupes ne me semble pas défendable.
RN met des conditions de reconnaissance publique pour voter LR, que LR ne peut pas accepter.
LR ne peut pas voter pour RN, je viens d'expliquer pourquoi de mon point de vue, sans parler du caractère infamant qu'aurait un tel vote. La solution Charles de Courson semble une bonne idée. Si LR/RN/LIOT votent pour lui il sera élu. Il y a donc eu une négociation d'avant-vote.
Pourquoi n'a-t-elle pas abouti ? Je cherche encore l'explication.
Je sais qu'à droite on aurait voulu à nouveau forcer Renaissance à participer au vote. Renaissance a réitéré son refus et demandé à l'opposition de se débrouiller. Je ne vois toujours rien de critiquable à cela.
Pourquoi l'accord ne s'est-il pas fait ? Je n'en sais rien. Charles de Courson a renoncé à se présenter. À partir de ce moment-là il n'y a plus de solution car il n'y a plus de candidat à droite.
En fin de compte un des deux LIOT a voté Nupes qui a gagné 21 contre 20.
Aux LIOT la LIOT !
Charles de Courson aurait voté Nupes (?). Le Corse pratique l'omerta sur son vote. On finira peut-être par avoir les réponses aux questions que je pose ici.
Je ne vois pas ce que l'on peut reprocher à LR.
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À propos de la condamnation de Salah Abeslam
Je n'ai pas suivi le procès. J'ai néanmoins une opinion sur SA à partir de ce que j'ai entendu à la radio depuis des années.
Pour moi c'est un terroriste islamiste complice des tueurs du Bataclan mais qui n'a pas tué lui-même et qui a renoncé au dernier moment à activer sa ceinture explosive pour des raisons connues de lui seul.
Si le droit pénal français punit de la même peine celui qui tue et son complice, je regrette qu'il ne fasse pas cette différence et je pense que SA aurait dû avoir une peine inférieure à ceux qui ont effectivement tiré sur des personnes.
Je pense aussi que ceux qui ont tiré auraient dû être jugés par une justice militaire et fusillés.
C'est vous dire à quelle distance je me situe du droit pénal de mon pays. Mais le droit pénal ce n'est pas la vérité révélée, ce n'est qu'une série de solutions choisies à un moment donné.
Rédigé par : Pierre Durand | 03 juillet 2022 à 11:18
À quand devons-nous remonter pour que tuer tout ce qui se trouve dans un lieu de perdition soit considéré comme un bienfait ?
"Tuez-les tous, Dieu triera les siens". Cette expression célèbre ne relève certes que d'une légende, mais la cathédrale de Béziers n'était pas le Bataclan. Y tuer tout le monde aurait probablement été salué jusqu'au 19e siècle, et aurait encore été compris au début du 20e.
Ouvrez les yeux. L'invasion africaine est une chose ; celle de l'Islam comblant le gouffre laissé par l'Eglise défaillante en est une autre.
Chez nous, les femmes se baignaient habillées au début du 20e, et portaient un foulard dans les années 50. C'était hier au regard de l'histoire de l'humanité.
Et enfin, quel sens a une perpétuité si le détenu est un repenti sincère dans dix ans ?
Comment les ignorants peuvent-ils juger ceux qui pensent au salut des âmes ?
Ils ne savent même pas ce qu'est l'âme.
Rédigé par : Xavier NEBOUT | 03 juillet 2022 à 10:54
Concernant l’élection d’Éric Coquerel au poste de président de la Commission des Finances, ce qui me désole ce ne sont pas les rumeurs qui courent à son encontre sur son comportement avec les femmes. Les femmes qui l’accusent n’ont qu’à déposer une plainte en bonne et due forme et la Justice décidera s’il est coupable ou victime d’une cabale.
Le plus gênant, outre son incompétence notoire pour tout ce qui relève de l’économie, ce sont les causes dangereuses qu’il défend comme ce soutien éhonté à Georges Ibrahim Abdallah condamné pour terrorisme en 1986.
Comment peut-on confier le poste, soi-disant le plus prestigieux des commissions de l’Assemblée nationale, à ce triste et dangereux individu ?
Il ne faut pas s’étonner que les électeurs boudent les urnes quand on assiste à de telles magouilles lamentablement politiciennes.
Rédigé par : Achille | 03 juillet 2022 à 10:47
Cher Philippe,
Je lis dans votre texte de ce jour "un certain peuple qui n'a pas l'heur de plaire à nos élites."
Puis-je vous faire observer avec infiniment de respect et d'urbanité qu'un ancien avocat général à la cour d'appel, auteur de ce blog et de fort bons livres, président de l'Institut de la parole, animateur d'une centaine d'entretiens exceptionnels, débatteur TV-radio de talent, fait incontestablement partie des élites françaises ?
Tout en vous enviant, moi qui vis dans la plus complète obscurité, je n'aurais pas une seconde, pour ma part, l'idée saugrenue de décrier les élites, où vous figurez en bonne place.
Rédigé par : Patrice Charoulet | 03 juillet 2022 à 10:39
Mais, M. Bilger, en justifiant une telle peine par le « souci, dans le respect entier et minutieux des formes, de ne rien céder à l'intimidation des porteurs fanatiques de mort », ne justifiez-vous pas qu’un seul soit châtié pour une faute collective ? Cela n’est-il pas contraire au principe même d’une justice rationnelle ? Il semble bien en effet que SA ait été condamné non pas seulement pour ses actes à lui mais aussi pour ceux de ses complices.
Ce procès hors norme avait fait de lui dès le départ une victime expiatoire et il ne pouvait donc pas se terminer autrement que par cette quasi-peine capitale. Ni la justice ni la raison n’y trouvent leur compte.
Je ne suis pas pour la peine de mort, je ne suis pas pour la mise à mort de qui que ce soit, mais je pense que nous avons eu tort de supprimer la peine capitale du code pénal. En face de l’échelle des crimes, l’échelle des peines doit aller jusqu’à la peine ultime. Non pas pour que l’accusé soit éliminé, mais pour qu’il encourt le risque de l’être. Si SA avait encouru la peine capitale, tout ce procès aurait été différent. Aurait-il sauvé sa tête ? Je le pense, je l’espère, c’est impossible à savoir, mais le procès n’aurait pas été entouré de ce que je ressens comme un voile d’hypocrisie et de bonne conscience qui fait le lit du terrorisme.
Rédigé par : Denis Monod-Broca | 03 juillet 2022 à 10:25
"Elle met en évidence l'horreur de comportements ne se questionnant jamais et n'ayant qu'une envie derrière la façade : tromper les juges pour repartir de plus belle." (PB)
Nous avons affaire à des personnes motivés par une idéologie. Même s'ils s'autorisent des arrangements avec celle-ci, celle-ci intègre parfaitement la tromperie comme moyen d'action légitime.
Mais il n'y a guère de raison de les imaginer plus pénitents que Jean-Marc Rouillan, un des rares condamnés à perpétuité qui est effectivement resté incarcéré assez longtemps, sans que cela ne l'empêche de louer le courage de personnes tirant au fusil d'assaut dans la foule d'un concert ou tentant de se faire exploser dans la foule.
Dans l'histoire de cet impénitent, on a tendance à dire que c'est après avoir été arrêté en 1980 et libéré par le pouvoir politique élu en 1981 qu'il s'est mis aux assassinats (Gabriel Chahine le 13 février 1982, René Audran le 25 janvier 1985 et Georges Besse le 17 novembre 1986, ainsi que deux tentatives contre Guy Brana et le général Henri Blandin).
On oublie parfois de dire qu'avant son arrestation, le groupe qu'il menait s'était fait connaître pour : le mitraillage de la façade du siège du Conseil national du patronat français, trois bombes déposées au ministère du Travail, au ministère de la Santé et à la direction de la SONACOTRA, le mitraillage du ministère du Travail, le mitraillage de la façade du ministère de la Coopération, braquage de la mairie du 14e, vol à armées de banque avec tentative d'homicide de policiers ; qu'ils disposaient d'armes de guerre et d'explosifs en quantité massive ; que leur arrestation a été basée sur leur intention de se faire financer par Carlos (attentats à la voiture piégée devant des journaux parisiens, lancé de grenade dans un magasin, tir de roquette sur un avion à l'aéroport d'Orly, homicide de deux policiers, prises d'otage, etc.) ; que lors de leur arrestation en 1980, Nathalie Ménigon avait tenté de tuer des policiers.
On manque parfois aussi de relever que, pendant la même période, la France devenait un asile pour des assassins italiens : "Quand je pense qu'il y a 300 terroristes en France, traités comme s'ils étaient les frères Rosselli persécutés par le fascisme, je deviens violacé de rage !" comme disait le ministre de l'Intérieur italien Oscar Luigi Scalfaro.
En matière de terrorisme islamiste, de mêmes noms apparaissent au fil des années... filières des Buttes-Chaumont, cellule de Cannes-Torcy, etc. Ils dissimulent. Il faut dire qu'ils n'obtiennent pas la sympathie de certains courants politiques (ou alors uniquement s'ils mettent l'accent sur leur haine d'Israël) comme par exemple Coupat et consorts, dont le programme est clair et annoncé, indépendamment des mérites et des défauts de l'affaire de Tarnac.
Rédigé par : Marcel P | 03 juillet 2022 à 10:24
Le parti politique de Le Pen a obtenu plus de voix que celui de Mélenchon. La présidence de la commission des finances aurait dû échoir au RN au lieu de tomber dans les mains d’un trotskiste de LFI.
Salah Abdeslam a été condamné par la justice belge à 20 ans de prison ferme. Quand il aura acquitté sa dette envers la République française, il devrait logiquement être transféré vers le Royaume de Belgique. Une place lui est réservée derrière des barreaux. Théoriquement, s’il ne fait pas de bêtise en détention, il devrait être libre au début de années 2070, il aura alors 80 ans.
Mais il peut se passer tant de choses d’ici là.
Rédigé par : vamonos | 03 juillet 2022 à 09:49
"Justice" parfaitement philosophique, autant de définitions que de personnes.
Il n'en demeure pas moins que 130 jeunes gens ont été assassinés par des hommes qui volontairement leur ont pris leur vie sans aucune raison. La vie pour certains ne vaut vraiment rien ! Seuls les mots et certaines idées ont une lamentable valeur.
Rédigé par : Narcisses | 03 juillet 2022 à 07:40
« La lâcheté de LR, l'irresponsabilité de Renaissance et le retrait de Charles de Courson félicité par l'extrême gauche, ont permis cette grave entorse à l'équité. » (PB)
Comment cela "l’irresponsabilité de Renaissance" ?!
Les membres de ce parti n’ont fait qu’appliquer la disposition instaurée par Nicolas Sarkozy en 2007 qui veut que la majorité ne participe pas à l'élection à la tête de la Commission des Finances, estimant que, dans un souci "d’ouverture", ce poste devait être confié à l’opposition.
Il semble que Christian Jacob ait oublié ce petit détail dans son dernier tweet, disant notamment :
« Honte à Emmanuel Macron et à son groupe parlementaire qui, en refusant de choisir pour la présidence de la commission des finances, fait une fois de plus le choix des extrêmes ».
Fallait-il aller à l’encontre de cette décision prise par son ancien patron ?
La mauvaise foi à ce niveau cela devient du grand art !
Heureusement pour LR, il quitte enfin ses fonctions de président.
Vu les résultats obtenus depuis qu’il est à ce poste, dans une société privée il aurait été viré depuis longtemps par ses actionnaires.
Pensez donc :
Le fiasco Valérie Pécresse à l’élection présidentielle (moins de 5 %), le passage de 112 députés en 2017 à 64 en 2022 (avec l’UDI).
Ajoutons à cela, cerise sur le gâteau, la désignation d’Éric Coquerel à la présidence de la commission des finances, uniquement pour empêcher l'élection d'un RN, la coupe est pleine !
Le mieux est encore qu’il retourne à son tracteur ! si toutefois il sait encore s’en servir…
Concernant la perpétuité incompressible infligée à Salah Abdeslam, même si dans les faits, il n’a tué personne puisque n’ayant pas enclenché sa ceinture explosive, plus par lâcheté que par compassion pour les innocents qu’il aurait envoyés à la mort, j’approuve le verdict.
Ceci étant, rien ne permet d’affirmer qu’il accomplira l’intégralité de sa peine car si en 2027 ou 2032 un président issu de LFI venait à être élu, il lui accorderait immanquablement sa grâce au nom du sacro-saint "droit à l’espoir".
Mais n’anticipons pas !
Rédigé par : Achille | 03 juillet 2022 à 07:36
J'ai sursauté en lisant qu'une victime du racisme structurel français, jugée pour avoir interprété le Coran de travers, a été condamnée à une peine de prison à perpétuité incompressible. Comment ? La perpétuité réelle est possible en France, et personne ne m'avait prévenu ?
Mon mauvais esprit me pousse à soupçonner que ce qui est écrit sur l'étiquette ne reflète jamais ce qu'on trouve à l'intérieur de la boîte. En fait, c'est souvent le contraire. Les anti-racistes sont des racistes enragés, les peines de prison ferme voient les condamnés sortir libres du tribunal, etc.
Renseignement pris, il semble bien que la perpétuité incompressible soit une arnaque de plus : après 30 ans, un tribunal de l'application des peines peut la comprimer tout à loisir. Mieux, cette perpétuité incompressible, mais en fait non, n'a été infligée, avant l'affaire qui nous occupe, qu'à quatre condamnés depuis 1994, date de son instauration.
Parce que bien sûr, en 28 ans, il n'y a eu que quatre crimes abominables justiciables de la peine la plus sévère du catalogue.
Comme, en plus, nous avons la Cour européenne qui met plein de doigts de l'homme dans le dossier de n'importe qui pourvu qu'on lui demande gentiment (60 000 cas lui sont soumis chaque année, de sorte qu'il y a 150 000 affaires en souffrance), la peur n'est pas près de changer de camp, comme disait un fasciste de ma connaissance.
On se fait toujours arnaquer par les gauchistes, de toute façon. En échange de l'abolition de la peine de mort, on devait avoir droit à la prison à vie ; maintenant, c'est un miracle lorsqu'un délinquant fait simplement un tour en prison.
En échange de l'autorisation de l'avortement, il ne devait être pratiqué qu'à la dernière extrémité, pour éviter les situations les plus dramatiques ; maintenant, c'est devenu tout à fait officiellement un doigt de l'homme -- oh ! pardon, un droit humain, voire un "droit reproductif" (encore un bel exemple d'expression gauchiste qui signifie le contraire de ce qu'elle dit).
C'est même quelque chose de "sacré", comme l'affirmaient l'autre jour, sur une banderole, un groupe de manifestantes parisiennes qui ne semblaient certes pas courir grand risque de devoir y recourir de façon urgente.
Dans le groupe, une furie brandissait une pancarte déclarant, en anglais : "Women want Roe vs. Wade, not Jesus". S'il fallait une confirmation que l'avortement, et les dogmes gauchistes plus généralement, sont pour beaucoup une religion de substitution...
Rédigé par : Robert Marchenoir | 03 juillet 2022 à 07:25