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05 août 2022

Commentaires

Patrice Charoulet

Je n'apprendrai rien à tous les universitaires, à tous les bibliothécaires, à tous les professeurs, à quelques autres, mais je le dis à qui ne fréquenterait aucune bibliothèque. On appelle « usuels » les livres qui ne peuvent pas être prêtés pour la raison que tout lecteur présent dans la bibliothèque peut avoir à les consulter pour obtenir les renseignements dont il a besoin. On devinera que les dictionnaires et les encyclopédies sont des usuels par excellence, même s'il y en a d'autres.

Cela dit, « l'héritage » que je viens de faire (et dont j'ai parlé récemment) de quatre volumes de l'Encyclopaedia Universalis a déclenché, chez votre serviteur, l'envie de téléphoner. À qui ? À la directrice de la médiathèque de Dieppe. Il y a plusieurs trimestres, j'avais soulevé un problème.

L'Encyclopaedia universalis et l'extraordinaire TLF (immense dictionnaire fort coûteux qui contient le plus d'informations sur les mots du XIXe et du XXe s.) se trouvaient dans un endroit singulier, par routine. La médiathèque quand on entre contient une foule de BD, des livres pour enfants, des journaux, des romans. Au premier étage, pour qui veut étudier, les livres de philosophie, d'histoire, de politique, des dictionnaires, etc. La médiathèque est ouverte tous les jours. Enfin, au sous-sol, un fonds ancien, ouvert deux après-midi par semaine seulement.

Or, c'est dans ce sous-sol que la routine avait décidé de mettre, à côté du Littré (!), le TLF et l'Encyclopaedia Universalis. J'ai poliment, d'abord verbalement, puis par écrit émis le vœu que ces deux merveilles soient mises au premier étage, ouvert tous les jours, dans la zone « étude ». Je n'ai pas été entendu.

Ayant écrit à la mairie, j'ai reçu quatre mois plus tard une réponse fort polie du directeur des affaires culturelles (qui avait interrogé le responsable du fonds ancien, hostile à ma demande). Je résume : on regrettait mais ce n'était pas possible.

Bien des mois plus tard, je veux savoir si la situation s'est améliorée. Je téléphone à la directrice de la médiathèque. J'apprends qu'elle a pris sa retraite. Je téléphone au responsable du fonds ancien. Je lui demande où sont l'Encyclopaedia Universalis et le TLF, toujours dans le fonds ancien ou au premier étage dans la zone « étude » ? Réponse : ailleurs. Où cela ? derrière le mur du fonds ancien, dans la réserve. Si l'on veut consulter un volume, il faut faire une demande écrite. J'objecte : « Mais ce sont des usuels ! ». Réponse : « Le TLF est en ligne et personne ne consulte l'Encyclopaedia Universalis. » Moi : « C'est votre réponse ? » Lui : « C'est ma réponse. » « Bon, au revoir Monsieur. » Lui : « Bonne journée. »
Voilà pourquoi votre fille est muette.

Résumons : ces deux usuels suprêmes, qui ont été achetés une fortune, sont derrière un mur, dans la réserve, et pour consulter un volume, il faut remplir un formulaire détaillé, nom du demandeur, adresse, nom de l'ouvrage demandé... C'est comme ça et pas autrement. Circulez ! Il n'y a rien à voir. Et ne venez pas nous enquiquiner.

(Copie au maire de Dieppe et au ministre de la Culture)

Vamonos

@ Patrice Charoulet

Mais c’est tout naturel, quand le livre est terminé, on le dépose dans une autre boîte à livres. En quelque sorte, il s’agit de mettre en commun un bien de consommation.

Patrice Charoulet

L'Encyclopaedia Universalis, on le sait, est un ensemble merveilleux d'articles relatifs à tous les domaines du savoir (littérature, histoire, géographie, philosophie, médecine, sciences...). Les auteurs de ces articles ont été choisis parmi les deux ou trois meilleurs spécialistes de la question. Cette encyclopédie se trouve dans toutes les bibliothèques publiques françaises dignes de ce nom.
Vu son prix, peu de gens ont pu se l'acheter. Je n'y ai même pas songé.

Dans ma ville, comme dans beaucoup d'autres, on a mis dans plusieurs endroits une sorte de petit meuble fermé par une porte ouvrable contenant une cinquantaine de livres offerts aux amateurs par des personnes généreuses. Deux ou trois fois par an, j'y jette un coup d'oeil. Il n'y a jamais de miracle. Presque toujours on tombe sur de mauvais livres de poche et de mauvais auteurs.
Ce mardi, je n'en crois pas mes yeux, à côté des très mauvais livres de poche habituels, j'aperçois les quatre derniers tomes de l'Encyclopaedia Universalis ! Leur état ? Comme neufs ! J'ai rapporté tout cela au logis et j'en serai désormais l'heureux utilisateur. Sur Internet, une collection de 23 volumes d'occasion de cette encyclopédie est à vendre pour 2 300 euros, à 100 euros le volume donc, plus 40 euros pour le transport. Merci, généreux donateur !

Patrice Charoulet

Beaucoup d'entre vous ne s'abaisseraient pas à la télé à zapper sur une chaîne musicale du type CStar ou NRJ, qui ne diffusent aucun opéra de Verdi, aucun quatuor de Mozart, et jamais de Ravel.

Le rouge au front, je dois convenir qu'assis sur mon canapé l'ordi sur les genoux, le téléviseur plus loin et plus haut, il m'arrive de zapper à la la télé sur l'une de ces chaînes, ce qui me donne un petit fond musical et me fait sortir d'un silence monacal.
Je vous signale, ce qui n'était peut-être pas imaginable, une nouveauté.
Depuis quelques trimestres, dans des clips français ou américains, on montre très souvent de jeunes messieurs qui s'embrassent sur la bouche, en alternance avec des jeunes filles qui s'embrassent également sur la bouche. Je ne m'en formalise nullement. Tous les goûts sont dans la nature. J'observe tout simplement, m'en voudra-t-on ?, que cela devient un ingrédient quasi obligé.

On devine l'intention. Il s'agit de lutter contre des préjugés odieux. Il s'agit aussi, je crois, de n'oublier aucun client.

Patrice Charoulet

« Il faudra bientôt construire des cloîtres rigoureusement isolés où ni les feuilles ni les ondes n’entreront… On y méprisera la vitesse, le nombre, les effets de masse, de surprise, de contraste, de nouveauté et de crédulité. C’est là qu’à certains jours on ira, à travers les grilles, considérer quelques spécimens d’hommes libres » (Paul Valéry, 1938 !)

Patrice Charoulet

LE SEXE DES MOTS

"Byzance tomba aux mains des Turcs tout en discutant du sexe des anges.
Le français achèvera de se décomposer dans l’illettrisme pendant que nous discuterons du sexe des mots.
La querelle actuelle découle de ce fait très simple qu’il n’existe pas en français de genre neutre comme en possèdent le grec, le latin et l’allemand. D’où ce résultat que, chez nous, quantité de noms, de fonctions, métiers et titres, sémantiquement neutres, sont grammaticalement féminins ou masculins. Leur genre n’a rien à voir avec le sexe de la personne qu’ils concernent, laquelle peut être un homme.
Homme, d’ailleurs, s’emploie tantôt en valeur neutre, quand il signifie l’espèce humaine, tantôt en valeur masculine quand il désigne le mâle. Confondre les deux relève d’une incompétence qui condamne à l’embrouillamini sur la féminisation du vocabulaire. Un humain de sexe masculin peut fort bien être une recrue, une vedette, une canaille, une fripouille ou une andouille.
De sexe féminin, il lui arrive d’être un mannequin, un tyran ou un génie. Le respect de la personne humaine est-il réservé aux femmes, et celui des droits de l’homme aux hommes ?
Absurde!
Ces féminins et masculins sont purement grammaticaux, nullement sexuels.
Certains mots sont précédés d’articles féminins ou masculins sans que ces genres impliquent que les qualités, charges ou talents correspondants appartiennent à un sexe plutôt qu’à l’autre. On dit: «Madame de Sévigné est un grand écrivain» et «Rémy de Goumont est une plume brillante». On dit le garde des Sceaux, même quand c’est une femme, et la sentinelle, qui est presque toujours un homme.
Tous ces termes sont, je le répète, sémantiquement neutres. Accoler à un substantif un article d’un genre opposé au sien ne le fait pas changer de sexe. Ce n’est qu’une banale faute d’accord.
Certains substantifs se féminisent tout naturellement: une pianiste, avocate, chanteuse, directrice, actrice, papesse, doctoresse. Mais une dame ministresse, proviseuse, médecine, gardienne des Sceaux, officière ou commandeuse de la Légion d’honneur contrevient soit à la clarté, soit à l’esthétique, sans que remarquer cet inconvénient puisse être imputé à l’antiféminisme. Un ambassadeur est un ambassadeur, même quand c’est une femme. Il est aussi une excellence, même quand c’est un homme. L’usage est le maître suprême.
Une langue bouge de par le mariage de la logique et du tâtonnement, qu’accompagne en sourdine une mélodie originale. Le tout est fruit de la lenteur des siècles, non de l’opportunisme des politiques. L’Etat n’a aucune légitimité pour décider du vocabulaire et de la grammaire. Il tombe en outre dans l’abus de pouvoir quand il utilise l’école publique pour imposer ses oukases langagiers à toute une jeunesse.
J’ai entendu objecter: «Vaugelas, au XVIIe siècle, n’a-t-il pas édicté des normes dans ses remarques sur la langue française ?». Certes. Mais Vaugelas n’était pas ministre. Ce n’était qu’un auteur, dont chacun était libre de suivre ou non les avis. Il n’avait pas les moyens d’imposer ses lubies aux enfants. Il n’était pas Richelieu, lequel n’a jamais tranché personnellement de questions de langues.
Si notre gouvernement veut servir le français, il ferait mieux de veiller d’abord à ce qu’on l’enseigne en classe, ensuite à ce que l’audiovisuel public, placé sous sa coupe, n’accumule pas à longueur de soirées les faux sens, solécismes, impropriétés, barbarismes et cuirs qui, pénétrant dans le crâne des gosses, achèvent de rendre impossible la tâche des enseignants. La société française a progressé vers l’égalité des sexes dans tous les métiers, sauf le métier politique. Les coupables de cette honte croient s’amnistier (ils en ont l’habitude) en torturant la grammaire.
Ils ont trouvé le sésame démagogique de cette opération magique: faire avancer le féminin faute d’avoir fait avancer les femmes." (Jean-François Revel)

hameau dans les nuages

@ F68.10 | 01 septembre 2022 à 00:15

Je n'ai pas le temps matériel. Malgré mon âge, je dois encore travailler pour m'assurer un complément de retraite.

Pour ce qui est de l'Institut Pasteur de Lille, en fait l'essai se faisait sur le clofoctol et pour ce faire LVMH avait même fait un don de 5 millions d'euros. Cet institut recherchait des volontaires pour les essais in vivo. L'ARS a dit niet.

Sur ARTE:

https://www.youtube.com/watch?v=A8JaWWwP4Kg&ab_channel=ARTE

Là-dessus, car je dois aller nettoyer des joints de carrelage avant que la prise ne soit totale, je vous invite à aller voir l'état sanitaire du Japon à propos du Covid. 80% de vaccinés et nouvelle vague encore bien plus forte que les précédentes. Nouvelle-Zélande aussi... enfin bref... quand on ne veut pas voir...
Le temps va juger et l'heure approche.

Patrice Charoulet

Certains d'entre vous ne regardent jamais à la télé NRJ ou CStar, deux chaînes qui diffusent toute la journée des clips de chansons françaises, américaines, anglaises... Par exemple, des clips de Rihanna, de Bruno Mars, de Coldplay, d'Angèle, d'Adèle, de Vianney, de Stromae... Cela peut d'ailleurs s'écouter sans être regardé et en faisant autre chose...

Actuellement un clip mérite un commentaire. Une chanteuse américaine dont je n'ai pas retenu le nom pèse manifestement entre 140 et 150 kilos. Elle se trémousse et accoste plusieurs personnes, un homme qui balaie, un homme sur un banc, elle manifeste sa joie et sourit d'un bout à l'autre.
Je m'interroge. Le but de ce clip est-il de lutter contre la grossophobie ? De faire rire ? De plaire à l'immense quantité d'obèses (clients) américains, heureux de voir une dame comme eux ?

Quoi qu'il en soit, mon avis est que le producteur de ce clip a eu une fausse bonne idée.
La bonne idée serait de donner à cette chanteuse le numéro de téléphone d'un bon diététicien ou d'un bon nutritionniste, en espérant qu'elle perdra 75 kilos en un an. C'est tout le bonheur que je lui souhaite. Tant pis pour ses ventes, qui pourraient baisser si elle n'avait plus une obésité sévère.

F68.10

@ hameau dans les nuages
"NON, non et non ! Je ne parle pas des médecines parallèles mais bien de la médecine allopathique."

Il n'y a pas de médecine "allopathique" qui postulerait dogmatiquement que seules les petites pilules bleu-bleues et les pilules ro-roses seraient kosher. Il n'y a que la médecine. Il n'y a pas de sciences arabes et de sciences européennes. Il n'y a que LA science. Tout comme il n'y a que LA médecine: si les expériences affirment que les petites pilules bleu-bleues et les petites pilules ro-roses ne fonctionnent pas, eh bien, la science dit que les pilules, c'est de la bouse en barre. Si la science affirme que la médecine non-allopathique fonctionne, alors c'est la médecine non-allopathique qui fonctionne.

C'est d'ailleurs bien comme cela que les essais randomisés ont commencé. Un essai historique en la matière, ce fut celui au sujet du scorbut. Où on découvrit que toutes nos croyances étaient fausses. Car on a prouvé que, les oranges, c'était scientifiquement la bonne chose.

Quoi ? Des oranges ? Des fruits ? Où est la petite pilule bleu-bleue ou ro-rose ou la sangsue ? Des fruits ? Encore un délire d'écolo antivax !!! Sandrine Rousseau, sors de ce corps !!! Thierry Casasnovas, range ton jus de chardons !!!

C'est exactement comme cela que cela s'est passé: la science a prouvé que c'étaient les médecines alors alternatives qui guérissaient du scorbut. Le choc fut alors total.

Moralité: La science ne favorise pas la médecine allopathique contre l'homéopathie ou les oranges ou je ne sais quoi. La science, bien appliquée, n'a pas nos préjugés. Et c'est pourquoi il convient de s'incliner face aux résultats des expériences lorsqu'elles sont faites correctement. Même si le résultat est pro-allopathie. Même si le résultat est anti-allopathie. Même si elle montre que Thierry Casasnovas a raison.

Scoop !! Thierry Casasnovas a tort...

Encore une fois, répétons-le, vu que vous n'arrivez pas à le comprendre: la science, c'est fait pour dresser les médecins. À coups de fouet. Ce n'est pas fait pour dresser les patients. Si la science dit que c'est des oranges qu'il faut, eh bien, le médecin, sa liberté de prescrire des sangsues, on s'asseoit dessus. De manière claire et carrée.

Tant que vous persisterez à ne pas comprendre cela, vous serez coincé dans votre perception (fausse) d'une science à qui on fait dire ce qu'on veut sur un plateau télé dès qu'on a une blouse et un diplôme. Ce n'est absolument pas le cas. La science, c'est fait pour dresser les gens qui ont une blouse et un diplôme. Les empêcher de prescrire de la médecine allopathique à coups de sangsues ou de doliprane quand ce sont des oranges qu'il faut.

Voilà.

Maintenant, la réalité, ne nous la cachons pas, c'est que nombre de gens utilisent l'affect bien naturel que tout un chacun a pour la nature (et moi de même) pour jouer sur CE PRÉJUGÉ afin d'établir une relation personnelle avec leurs patients au mépris de la réelle science et de la réelle santé de leurs patients. Le charlatanisme, c'est essentiellement cela. C'est cela qu'il convient d'éradiquer sans pitié.

"Non, l'ivermectine a bien été utilisée avec succès dans l'Etat d'Uttar Pradesh, en Inde. Mais pas que..."

Non. Rien ne prouve que l'ivermectine fut utilisée avec succès dans l'Uttar Pradesh. Vous voulez qu'on en cause ? Que je vous montre en détail le magnifique mer*ier idéologique qu'est l'Inde, et l'Uttar Pradesh en particulier ?? (Un des Etats les plus musulmans de l'Inde qui a élu un moine hindou vraiment pas piqué des hannetons, sans même parler des rivalités Nord / Sud avec le Tamil Nadu ou le Kerala en Inde, qui se reflètent probablement dans les "statistiques"...)

"Soit vous êtes contraint de croire que l'ivermectine protège de mourir d'absolument tout - accidents de voitures, cancers, homicides, suicides - ou les données sont tout simplement pourries, et vous ne pouvez pas les interpréter." -- Nick Mark, au sujet de ces données indiennes en "preprint".

"Vous dites sans succès ? Mais le Doliprane non plus alors qu'il a été prescrit à tire-larigot..."

Le doliprane n'a pas à être prescrit à tire-larigot. Les surdoses de doliprane, la science l'affirme noir sur blanc et de manière carrée, cela engendre des défaillances au niveau du foie, dites hépatiques. Le doliprane, c'est pour rendre certaines choses un peu supportables, rien d'autre. Si vous ne voulez pas du doliprane, assouplissez les législations sur les antidouleurs de type morphine. Pas de problème au niveau du foie. Ah ? On me dit qu'il y a d'autres effets ? Les sphincters ? La détresse respiratoire ? L'addiction ? Ou passez au pétard, alors. Après tout, le doliprane semble agir (récepteurs CB1) de la même façon que le pétard (un peu plus CB2, quand même...); mais le pétard ne bousille pas le foie. Bon... blague à part, voilà: il y a un arbitrage à faire...

Le doliprane ne soigne pas du coronavirus. PERSONNE NE L'A JAMAIS PRÉTENDU. Et le doliprane à dose massive bousille le foie. LA SCIENCE L'AFFIRME. Et voilà comment utiliser la science contre les médecins: dire clairement que les abus de doliprane ne sont pas acceptables.

Certes, il vous diront qu'en traitement le temps du covid, si on ne fait pas des doses massives, ça va. Bénéfice / Risque. Et qu'il y a d'autres priorités, hein... Oui, OK, admettons. Mais est-ce que cela excuse les défaillances au niveau du foie quand on a fait n'importe quoi ?? NON ! Mille fois non ! Et c'est justement... la science... qui affirme que ce danger existe et qu'il convient de ne pas faire n'importe quoi.

Maintenant, si vous défendez la liberté de prescrire, et DONC de prescrire du doliprane, qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ?? Je vous le répète: vous sciez la branche sur laquelle vous êtes assis en vous niant les moyens de vous défendre.

"L'institut Pasteur de Lille (charlatans ?) l'a essayé avec succès mais s'est vu interdire de poursuivre les essais par l'ARS."

Si vous voulez discuter de ce point, veuillez sortir les documents et liens permettant d'isoler les points argumentatifs que vous jugez cruciaux.

Maintenant, il n'est nul besoin de traiter l'institut Pasteur de charlatans. Au plus d'idiot utile. Quiconque fait de la recherche tente des trucs à droite et à gauche. Si l'ARS a agit, il convient d'examiner ses motifs, que je vous invite à me communiquer et détailler. Je ne vais pas faire ce travail à votre place.

Je ne vais en effet pas défendre l'ARS par principe: si ils ont débloqué, il convient de l'identifier, et de punir l'ARS. Montrez-moi que c'est le cas. Je défends par contre le rôle de l'ARS par principe. C'est là chose très différente.

La réalité, par contre, c'est que des études, qu'elles soient faites par des charlatans ou des gens sérieux n'importe ici pas, sont systématiquement utilisées hors contexte pour leur faire dire absolument n'importe quoi. L'hostilité à la science n'excuse pas tout comportement.

Et l'hostilité à la science, c'est une notion très différente de l'hostilité à la médecine. C'est ce point que vous n'arrivez pas à comprendre. (Et vous n'êtes pas le seul.) Il faut vraiment que vous vous dépreniez de cette illusion. Tant que vous ne le faites pas, nous continuerons à avoir l'exact même type de conversation.

Patrice Charoulet

ONGLES

Au nom de tous les hommes, j'informe les femmes qui l'ignoreraient que leurs ongles bordeaux, violets ou noirs ne riment à rien.

hameau dans les nuages

@ F68.10 | 28 août 2022 à 14:28

NON, non et non !
Je ne parle pas des médecines parallèles mais bien de la médecine allopathique.
Non, l'ivermectine a bien été utilisée avec succès dans l'Etat d'Uttar Pradesh, en Inde. Mais pas que...

Vous dites sans succès ? Mais le Doliprane non plus alors qu'il a été prescrit à tire-larigot, aggravant l'état du malade qui voyait se dégrader à vitesse grand V son taux d'oxygène dans le sang (hypoxie heureuse).

L'institut Pasteur de Lille (charlatans ?) l'a essayé avec succès mais s'est vu interdire de poursuivre les essais par l'ARS.

https://www.thedesertreview.com/opinion/columnists/indias-ivermectin-blackout---part-v-the-secret-revealed/article_9a37d9a8-1fb2-11ec-a94b-47343582647b.html

Patrice Charoulet

« mon signe astral... »

Je lis un excellent styliste du XXe siècle et tombe sur «mon signe astral... ». Honte à lui ! Pour ne pas le déshonorer, je tairai son nom.

F68.10

@ hameau dans les nuages
"On ne va pas recommencer la polémique. Le temps sera l'arbitre.
La liberté de prescrire c'est la liberté de pouvoir prescrire certains médicaments existant depuis des dizaines d'années et qui ont été interdits à la veille de la vaccination et ayant fait leurs preuves dans d'autres Etats..."

Vous faites référence à l'Uttar Pradesh ? Votre assertion est factuellement fausse. Ces molécules n'ont pas fait leurs preuves en Uttar Pradesh. Ou alors vous acceptez un niveau de preuve dangereusement faible où tout et son contraire est alors acceptable.

C'est bien là ce que je tente de vous mettre en évidence: si vos niveaux de preuves sont trop faibles ou inadéquats, vous ouvrez la porte grande ouverte aux réels charlatans. Et vous mettez ainsi les patients en danger. Et vous vous empêchez, en ayant abaissé les niveaux de preuve, toute potentiel recours face aux charlatans: ils auront bien suivi la science, une fois que le terme de "science" est vidé de toute substance.

Ma thèse est la suivante: les personnes qui militent pour la liberté de prescrire militent pour l'abandon de toute contrainte scientifique pesant sur les médecins. Et vu que ce sont les seules contraintes qui leur sont de facto opposables, militer pour la liberté de prescrire, c'est militer pour l'irresponsabilité médicale. Au sens propre du terme.

Ce qui est plus que triste, c'est que les médecins qui militent pour cela jouent la carte de l'émotion, de l'humanité, du devoir de soigner (mon œil), du dévouement, du pov' petit travailleur persécuté par ses conditions de travail, tel un mineur qui affronte les coups de grisou.

Ils vous font pleurer, seuls face à l'horrible bureaucratie scientisto-nazie qui les accable. Et vous compatissez. Et, dans la foulée, vous détruisez les seuls garde-fous imaginables qui protègent les patients contre les charlatans.

Vous vous faites avoir. Mais vous ne le comprenez pas.

Alors, certes, vous ne souhaitez pas relancer la polémique. Mais, moi, voyez-vous, je défends les patients. Même ceux qui ne comprennent pas comment il convient de les défendre.

Cela fait des décennies que je me suis retrouvé dans précisément les non-dits que les confusions qui sont les vôtres engendrent. Cela me désole que vous ne soyez pas capable de prendre de la hauteur pour comprendre et discerner l'art et la manière par lesquels vous vous faites enfler.

Patrice Charoulet

À partir du lundi 29 août Géraldine Muhlmann animera l'émission philosophique chaque matin sur France Culture.
Lauréate du concours général en philosophie (1989), ancienne élève de l'École normale supérieure.
Agrégée de philosophie (1994) et de science politique (2003), docteur en science politique (2001) diplômée de l'Institut d'études politiques de Paris (section Service public, promotion 1995).
C'est une bonne nouvelle.

Aliocha

« On n'enseigne pas ce que l'on sait, on enseigne ce que l'on est. »

C'est confirmé, les élèves de M. Charoulet ont eu la chance d'avoir un excellent professeur.

hameau dans les nuages

@ F68.10 | 28 août 2022 à 00:17

On ne va pas recommencer la polémique. Le temps sera l'arbitre.
La liberté de prescrire c'est la liberté de pouvoir prescrire certains médicaments existant depuis des dizaines d'années et qui ont été interdits à la veille de la vaccination et ayant fait leurs preuves dans d'autres Etats et non pas de forcer à l'injection d'un produit expérimental. Primum non nocere.

Dans mon coin de Béarn l'hélicoptère est intervenu quatre fois dans le massif le week-end dernier. Trois fois pour des incidents cardiaques. Et en altitude ce n'était pas la température. Et je ne vous parle pas des sorties de route pour des "causes inconnues" dixit la presse locale.

F68.10

@ hameau dans les nuages
"Par curiosité je suis allé sur votre page Facebook et ai été agréablement surpris par votre participation au combat pour la liberté de prescrire."

Défendre la "liberté de prescrire", c'est défendre l'idée qu'on ne puisse pas opposer d'arguments factuels aux actions médicales des médecins. C'est leur donner les mains libres.

Si vous défendiez le droit des patients de refuser des soins, ce serait très différent.

Mais vous ne défendez pas le droit des patients de refuser des soins. Vous défendez l'idée que les patients ne puissent pas opposer d'arguments scientifiques aux actions des médecins.

Alors que ce sont les seuls arguments qui permettent de critiquer leurs actions.

Vous venez de scier la branche sur laquelle vous êtes assis.

En France, sous couvert de défendre les patients, on refuse de leur donner des droits, mais on défend l'idée de donner tous les droits aux médecins.

Les patients ne seront jamais défendus ainsi.

hameau dans les nuages

@ Patrice Charoulet | 27 août 2022 à 18:48

Par curiosité je suis allé sur votre page Facebook et ai été agréablement surpris par votre participation au combat pour la liberté de prescrire.

Avec le recul et les conséquences actuelles, je suis et vous devez être fier d'avoir fait partie des derniers des Mohicans de cette folie sanitaire.

Patrice Charoulet

IL Y A DU PLURIEL DANS L'AIR

Pas sur Fun Radio, pas sur Skyrock, pas sur NRJ, mais sur France Culture, je jure avoir entendu l'animateur d'une émission de haut contenu culturel dire « les cinq zoeuvres qui... ».

Patrice Charoulet

Juste avant d'enseigner, j'écrivis une lettre à Pierre Clarac, président d'un jury, et annotateur des « Oeuvres diverses » de La Fontaine, en Pléiade, pour lui demander conseil.
Réponse de Pierre Clarac : « On n'enseigne pas ce que l'on sait, on enseigne ce que l'on est. »
Je m'en souviens encore.

hameau dans les nuages

@ Patrice Charoulet | 26 août 2022 à 22:03

Un conditionnement ou une manipulation réussie est celui ou celle dont on ne s'aperçoit pas. Sauf quand bien sûr c'est gros comme le nez au milieu du visage:

https://www.midilibre.fr/2022/08/24/guerre-en-ukraine-france-2-confirme-avoir-confondu-un-missile-russe-avec-une-cheminee-dans-un-reportage-10503293.php

Après resteront ceux qui ne veulent pas savoir sauf à voir leur schéma mental s'effondrer.

Patrice Charoulet

Mon frère cadet et mes deux fils refusent d'avoir un téléviseur chez eux. Je les ai interrogés. Chacun m'a donné ses raisons. Des mots reviennent : « conditionnement », « manipulation », « propagande » , « bourrage de crâne »...Ils habitent très loin les uns des autres, ne se rencontrent pas et ne se sont pas concertés pour me répondre. L'un habite au Havre, l'autre à Paris, le troisième à La Réunion. Leurs opinions politiques sont différentes.

Je reste ébahi. J'ouvre ma revue télé chaque jour : je regarde le programme de chaque chaîne et j'ouvre ma télé (ou non) à certaines heures quand une émission me paraît intéressante : cela peut être sur Arte, LCP… Je n'ai l'impression ni d'être manipulé, ni conditionné, ni endoctriné, ni asservi. Il y a un bon usage de la télévision. Surtout quand on n'est pas complotiste. Ce n'est ni la peste ni le choléra, d'après moi. Cela ne m'empêche pas de lire : je ne m'en prive pas.

Patrice Charoulet

« Discours de déception... »

Depuis sa création, il y a eu des centaines de discours de réception à l'Académie française. On peut les lire sans les acheter. Ils sont de valeur inégale.
L'écrivain français du XXe siècle Paul Guth, refusé deux fois, eut l'idée d'écrire, non pas un discours de réception..., mais un « Discours de déception à l'Académie française ». C'est assez amusant à lire.
Si vous avez six euros à perdre, vous pouvez acquérir cela, d'occasion (port gratuit) à la FNAC sur votre ordinateur. Il y a de plus mauvaises dépenses.

Patrice Charoulet

Je plaide souvent ici pour la langue française. Je ne vais pas à me mettre à plaider pour toutes les langues étrangères, par exemple pour l'anglais. Je tiens pourtant à signaler une chose difficilement croyable, mais vraie. Il existe, dans notre pays, un Français qui n'a jamais vu de sa vie le mot « week-end ».
Témoin une pancarte de petit restaurant dieppois. Le restaurateur a écrit son menu à la craie. Il a eu à écrire « week-end », mais il l'a écrit comme il a cru l'entendre, à savoir « week-en ». Cela ne s'invente pas. J'écarte l'hypothèse de l'inadvertance. Il suffit par exemple d'ignorer ce que signifie « end » en anglais.

Patrice Charoulet

CANULAR

Avant la guerre de 14-18, l'écrivain français Roland Dorgelès, qui publiera en 1919 « Les Croix de bois », a voulu protester contre la mode cubiste en faisant exposer un tableau, peint par la queue d'un âne, et signé du « maître italien Boronali » (anagramme d'Aliboron !).

Patrice Charoulet

Langue française

Une épigramme

Ce lundi matin, sur France Culture, avant midi, on fait assaut d'érudition : Platon, Pline l'Ancien...
Soudain, l'on entend : « Vous avez tenu à ce qu'on lise ce long épigramme... ».
Manque de chance : « épigramme » est un nom féminin. Mais le parleur de me lira pas.

Patrice Charoulet

VARIA

Il vaut mieux hasarder de sauver un coupable que de condamner un innocent. (Voltaire)

Tout prévenu est présumé innocent jusqu'à ce qu'il ait été déclaré coupable... Déclaré coupable non par la presse, mais par la justice.

Le doute doit toujours, obstinément, profiter à l'accusé.

Un journaliste digne de ce nom tient la calomnie, les accusations sans preuve, l'altération des documents, la déformation des faits, le mensonge, pour les plus graves fautes professionnelles.
Et ne confond pas son rôle avec celui du policier.

Tout vérifier. Y compris les dépêches AFP.

La croyance de tous ne vaut pas certitude.

Les mutins de Panurge... (Philippe Muray)

Il y quelque chose de profondément moral dans le conditionnel. Parfois, dans la presse, au lieu d'employer le conditionnel, on emploie l'indicatif pour signifier qu'il n'y a aucun doute pour les faits dont on parle.

Parfois les témoins raisonnent, les gendarmes interprètent, les journalistes conceptualisent, les intellectuels élucubrent et les politiques divaguent.

À la phrase bien connue de Beuve-Méry « Les faits sont sacrés, les opinions sont libres », on substitue parfois dans la presse actuelle « L'opinion est sacrée, les faits sont libres ».

Patrice Charoulet

Langue française

À la radio, comme à la télé, je ne supporte plus « effectivement », « finalement » et « justement », qui servent de bouche-trous. Je suggère à tous les parleurs de supprimer ces trois adverbes inutiles.
Certains champions parviennent à caser trente « effectivement » en un quart d'heure de parlote.

F68.10

@ Achille
"Eh bien moi je mets "Le seigneur des anneaux" dans le même sac que "La guerre des étoiles" ou "Harry Potter". À savoir des romans et films de science-fiction à destination d'ados en mal d’évasion."

Vous êtes là en train de juger les lecteurs. Pas la littérature visée. Mais bien ses lecteurs. Petit rappel: la littérature n'est pas mauvaise du seul fait que les lecteurs n'ont pas votre assentiment moral.

Le Seigneur des anneaux, je l'ai lu bien avant d'être adolescent, avant d'avoir du poil aux pattes: mes parents me l'avaient mis entre les mains pour me faire lire en anglais. Je n'en garde pas un souvenir très ému. Cela ne change rien au fait qu'il faille savoir reconnaître les mérites d'œuvres même quand elles ne vous plaisent pas massivement. J'ai d'ailleurs préféré Dune. Encore de la littérature pour ados en mal d'évasion ?? C'est quoi, au fait, ce problème d'un peu tout le monde avec les ados ??

Tolkien était professeur à Oxford. Sa production littéraire est intrinsèquement liée à son occupation professionnelle de linguiste et de philologue. Je trouve que ravaler son travail littéraire à de la littérature pour adolescents boutonneux est quand même outrageusement simpliste. Sa littérature ne se résume d'ailleurs pas au Seigneur des anneaux, de la même manière que l'œuvre d'Asimov ne résume pas au seul Cycle de Fondation. C'est une œuvre intégrée où les livres se répondent entre eux. Je trouve cela assez difficile de dénigrer un travail de cette ampleur, qui recycla les mythologies de ses contrées pour en infuser ses œuvres.

Dit simplement: je trouve que votre attitude relève du snobisme.

C'est d'ailleurs bien parce que Bilbo le Hobbit rencontra un public d'adultes et non pas uniquement d'enfants que Tolkien finit par se lancer dans une œuvre de plus grande ampleur. Il était d'ailleurs pote avec C. S. Lewis, aussi actif dans la "fantasy", science-fiction et littérature pour enfants. Ses Chroniques de Narnia, qui m'ont plu bien davantage que le Seigneur des anneaux, je les ai lues enfant, et je ne vois à l'heure actuelle vraiment pas pourquoi on devrait les considérer avec dédain. Ce n'est pour moi pas de la littérature pour adolescents boutonneux en mal d'évasion, mais, au contraire, de la littérature pour enfants et pour adultes. Pas vraiment pour adolescents... Les Voyages de Gulliver, vous trouvez cela nul, aussi ? Moi, pas du tout: il y a un réel contenu de satire sociale derrière l'imaginaire dans Gulliver. C'est à vous de voir si vous ne voulez pas le voir, si vous voulez prendre prétexte de l'imaginaire pour refuser de voir le contenu.

Juger la littérature, cela ne se fait pas en se contentant de juger les lecteurs qu'on s'imagine à qui elle s'adresse.

Ce snobisme anti-imagination est très français. Il n'est intellectuellement pas légitime.

"Et bien sûr pour apporter un peu de consistance à ce genre d’aventures qui relèvent du fantastique pour aller jusqu’à l’inepte, les auteurs y ajoutent un peu de philosophie chinoise inspirée plus ou moins habilement de la pensée de Confucius ou de Lao Tseu, avec de vieux sages plus que centenaires qui connaissent tout de la vie du fait de leur long vécu."

C'est le retour de la suite du comeback de la dérive sectaire, c'est ça ?

En toute franchise, je trouve que le snobisme anti-imagination des Français procède très exactement de la même mentalité que celle qui leur fait voir des dérives sectaires et de l'anti-science derrière chaque idiosyncratique peccadille intellectuelle et créative: un réflexe de défense, un cache-sexe à de vieux réflexes en dernier ressort d'intolérance religieuse, une tentative d'établir du normatif dans les esprits, un protectionnisme culturel. On est d'autant plus anti-secte en France qu'on est religieux, entre nous...

Les bidules tels que "La Force" dans la Guerre des Étoiles, ce sont des artifices narratifs. Rien de plus. Il n'y a pas d'évasion de la réalité ou de risque d'effondrement psychotique à lire de tels bouquins ou voir de tels films... On conspue l'imaginaire en France sous prétexte d'esprit cartésien, pendant qu'en même temps pullulent dans le Figaro ou le Monde et même Charlie Hebdo les tribunes de psychanalystes, le tout dans un pays ravagé par l'idéologie.

Et faudrait trouver que c'est un crime contre la littérature que de faire intervenir du surnaturel, du merveilleux et du fantastique ? Mon œil...

Ce n'en est qu'un adjuvant.

Et cela reste de la littérature.

Achille

@ F68.10 | 14 août 2022 à 18:04

Eh bien moi je mets "Le seigneur des anneaux" dans le même sac que "La guerre des étoiles" ou "Harry Potter".

À savoir des romans et films de science-fiction à destination d'ados en mal d’évasion. Il est vrai que de nos jours la réalité est plutôt déprimante.
Et bien sûr pour apporter un peu de consistance à ce genre d’aventures qui relèvent du fantastique pour aller jusqu’à l’inepte, les auteurs y ajoutent un peu de philosophie chinoise inspirée plus ou moins habilement de la pensée de Confucius ou de Lao Tseu, avec de vieux sages plus que centenaires qui connaissent tout de la vie du fait de leur long vécu.
On aime ou on n’aime pas. Personnellement je fuis ce genre de niaiseries. Enfin, si j'avais quinze ans, comme tous les ados je serais friand de ce genre de littérature... :)


Soleil vert

Tolkien et Lovecraft bientôt en Pléiade…

Je suis ravi de voir cité ici le nom de Jacques Abeille.

F68.10

@ Patrice Charoulet
"Grand merci, Messieurs, de tenter de m'ouvrir l'esprit. Peine perdue, hélas ! Vu mon âge, mes capacités de lecture déclinantes, mes goûts et mon immense amour pour la langue française, je continuerai à me borner à la lecture des meilleurs écrivains français du XVIIe à la fin du XXe s. J'ai avec ces gens-là l'embarras du choix."

Rien ne vous empêche de traverser la frontière et de rester dans la tranche temporelle que vous affectionnez. J'ai mentionné Italo Calvino. Si vous ne trouvez pas cela correct sinon bon, je vous trouverais bien exigeant... Leopardi, ce n'est pas mal, aussi... Moi, je vénère les traducteurs parfois plus que les auteurs.

Pour en revenir au Seigneur des anneaux, et pour en simplifier le thème au pur minimum minimorum, c'est un texte sur l'idée qu'un sauveur peut parfois n'être que la personne la plus faible du lot compte tenu des contraintes de la situation.

C'est un thème qui, en soi, n'est pas propre au genre de la littérature fantastique. Vous pourriez le décliner dans tous les genres, et c'est cela qui fait la résonance littéraire de ce livre.

Ensuite, oui, vous l'habillez à la sauce "fantasy", avec des anneaux magiques, dont un en particulier doit être détruit, et ne peut l'être que par la personne la plus faible car c'en est le dépositaire le plus sûr compte tenu du pouvoir de l'anneau en question. C'est donc, en trois tomes, l'odyssée d'un faiblard total, l'antithèse complète d'Ulysse, autour duquel tourne la folie du monde comme un cyclone autour de son œil. Evidemment qu'il y a dans cette trame narrative de quoi faire une bonne histoire...

Le Seigneur des Anneaux, c'est l'anti-Odyssée.

L'Odyssée, c'est une eulogie à la notion grecque de l'Arété, la vertu au prix de la morale si nécessaire. C'en est essentiellement, en tandem avec l'Iliade, le modèle premier. Le Seigneur des Anneaux, c'est la persévérance malgré la faiblesse, l'héroïsme qu'il peut y avoir à compter sur les autres quand on est faible et à compter sur le plus faible quand on est fort. En deux ou trois millénaires, les valeurs des hommes changent, et cette comparaison avec l'Odyssée le met en exergue.

Ensuite, oui, vous avez un réel travail de Tolkien pour bâtir son monde, en créer l'histoire et bâtir sa mythologie. Comme dans le Silmarillion. La lecture en est pénible: retracer un canevas mythologique imaginaire est en effet une tâche de longue haleine.

Tolkien a initialement écrit Bilbo le Hobbit, prélude au Seigneur des anneaux, comme un conte pour enfant. (Et, personnellement, je préfère ce court texte au pavé qu'est le Seigneur des anneaux où la légèreté du conte pour enfant a disparu). Il s'est simplement pris au jeu de ce monde imaginaire qu'il a initialement bâti pour ses propres enfants.

Que vous ayez vos préférences littéraires ne me dérange nullement. Que l'enseignement de la littérature en France soit uniquement poussiéreux et n'éveille que si peu la créativité littéraire de l'élève sous prétexte qu'il soit de bon ton qu'il se sente tout petit face aux géants du passé (qu'il ne comprend d'ailleurs que peu car le contexte lui en est inconnu), cela me dérange beaucoup plus.

Et puis, même avant le XVIIe, il y a quand même l'embarras du choix. Un bon petit Plutarque, c'est pas de refus non plus. On n'est pas contraint de choisir entre Plutarque, Calderón de la Barca, Octave Mirbeau et Asimov. Chacun occupe une place.

Patrice Charoulet

@ Lodi
@ F68.10
@ Tipaza

Grand merci, Messieurs, de tenter de m'ouvrir l'esprit. Peine perdue, hélas ! Vu mon âge, mes capacités de lecture déclinantes, mes goûts et mon immense amour pour la langue française, je continuerai à me borner à la lecture des meilleurs écrivains français du XVIIe à la fin du XXe s. J'ai avec ces gens-là l'embarras du choix. La question, chaque matin, est pour moi : quel Pléiade ouvrir ? Sur ma table de salle à manger, mon Pléiade, mon gros cahier, mon stylo, et trente dictionnaires unilingues alignés m'attendent.

Savonarole

@ anne-marie marson | 13 août 2022 à 22:26

Merci pour ce rayon de soleil, je ne connaissais pas Andrea Laszlo De Simone, superbe mélodie, par contre les Beach Boys font partie de mon Panthéon musical, curieusement Brian Wilson, le chanteur et compositeur, a toujours été un grand déprimé alors que sa musique exprimait la joie de vivre de cette époque.

anne-marie marson

L'été médiatique c'est le moment de Surfing USA, l'été, la plage, les vagues.
C’est le moment de terminer ce que l’on a pas pu faire dans l’année.
Mon été médiatique ne va pas s'aventurer sur les hauteurs d'Archimède, mais restera au ras des vaguelettes.

D'abord pour Savonarole et l'Italie (de mes parents), une chanson italienne bien sirupeuse (Vivo, de Andrea Laszlo de Simone, toujours avec FIP). La mise en scène est un peu bizarre, mais bon:

<https://www.youtube.com/watch?v=xh9luBnpiWM>

Pendant l’été médiatique on peut aussi s’interroger sur le monde d’avant. Un clip des plus célèbres des garçons de plage, même s'ils ne viennent pas de Brégançon, les Beach Boys:

<https://www.youtube.com/watch?v=nSAoEf1Ib58>

On pouvait en choisir des centaines, j'ai choisi celui-là en raison de la bonne humeur et de la joie qui y règnent.

C'était le monde d'avant, avant que M. M, M. V, M. C, les Robocop du Covid, ferment les discothèques, les piscines, les plages, les TGV, et nous obligent à boire un café assis.

L'été c'est le moment de regarder de façon exhaustive les dramas historiques chinois, japonais ou coréens. Ils sont moins codifiés que les autres séries et laissent quelquefois passer des pépites.

Par exemple, le drama coréen à rallonge (51 épisodes) The Empress Ki, raconte la vie de l'impératrice Gu qui deviendra impératrice de l’empire chinois des Yuans (Netflix).
Au départ, c’est une jeune fille qui, pour fuir l'esclavage et la mort, se déguise en homme, apprend à se battre. Elle deviendra le garde du corps du jeune futur empereur des Yuans, jeune homme immature peu préparé au métier d'empereur. Elle lui sert de garde du corps et de servante, ils sont donc proches et un jour, le jeune empereur (qui se demande quand même pourquoi il (elle) porte un bandage au niveau de la poitrine) s'approche et lui dit "Tu as une odeur de fille".

C'est pour cela que les transgenres, même s'ils laissent pousser leurs cheveux, enlèvent des choses et mettent des talons hauts, n'auront jamais une odeur de fille. Et réciproquement.
Dieu dans sa sagesse a créé deux êtres distincts, un mâle, une femelle, et la civilisation s'est bâtie sur cette animalité qui permet la survie de l'espèce.
<https://www.viki.com/tv/37211c-empress-ki?locale=fr>

Le monde d’avant a également disparu du site en ligne de Adidas, où je me suis connectée pour commander un jogging. Et là j’ai vu que certains vêtements étaient « non genrés ». Dans le monde d’avant on disait « mixte ». Mixte, c’était deux fois quelque chose, à la fois féminin et masculin. « Non genré » finalement c’est deux fois rien.
Avant on construisait des cathédrales vers le ciel pour atteindre Dieu. Maintenant on évolue dans le rien.

F68.10

@ Patrice Charoulet
"L'émission qui a suivi était consacrée au « Seigneur des anneaux » de Tolkien. Je me suis pincé pour me demander si j'avais bien entendu. Un roman qui a changé le monde ? De qui se moque-t-on ? J'ai écouté l'émission de bout en bout. On avait invité des connaisseurs de ce livre. J'apprends que ce type de roman serait « une fantaisie » ! Ah bon. Première nouvelle. C'est un genre littéraire, ça ?"

Tout à fait, monsieur. La "Fantasy".
Et c'est très loin d'être consternant.
C'est bien un genre littéraire.

"La fantasy est un genre artistique qui représente des phénomènes surnaturels imaginaires, souvent associés au mythe et souvent figurés par l'intervention ou l'emploi de la magie. Dans la fantasy, comme dans le merveilleux, le surnaturel est généralement accepté ou même exploité pour définir les règles d'un monde imaginaire, et ne suscite pas nécessairement le doute ou la peur. Cette posture distingue la fantasy du fantastique où le surnaturel perturbe les règles du monde habituel, de la science-fiction qui imagine des progrès scientifiques ou techniques, et de l'horreur où l'irrationnel suscite peur et angoisse. Genre littéraire à l'origine, la fantasy recoupe les littératures de l'imaginaire et concerne aussi les autres arts." -- wiki

Les artifices narratifs de ce genre permettent de mettre en récit le même niveau de complexité d'intrigue ou de subtilité psychologique que la littérature la plus classique. Le snobisme n'est donc pas justifié.

C'est notre incapacité, en France, à accepter que ce genre est bel et bien légitime qui fait que nous sommes incapables de sortir des choses qui font date dans le style d'Alice au pays des merveilles. Pour nous, ce n'est pas de la littérature, alors on snobe.

Navré, mais il y a une demande pour des œuvres qui sortent du réalisme pur et dur d'un Assommoir à la Zola.

Alice aux pays des merveilles, oui, c'est de l'imaginaire. Et cela contient nombre d'excellentes leçons. Bilbo le Hobbit ou, en BD, les Chroniques de la Lune Noire, c'est pareil. C'est très correct. De même que Terry Pratchett ou Dark Crystal.

Ce n'est simplement pas un genre que vous appréciez. Mais c'est un genre tout à fait respectable.

Les consommateurs ne s'y trompent d'ailleurs pas: le cinéma ricain fait salle comble comparativement au cinéma français, qui lui conspue l'imaginaire. Je vous conseille d'ailleurs l'excellente série issue de l'excellent livre The Sandman pour vous convaincre qu'il y a un réel travail derrière l'imaginaire. "La guerre des étoiles", oui, c'est un film qui a "changé le monde", qu'on aime ou qu'on aime pas. Dans la catégorie imaginaire, les mangas japonais sont aussi assez souvent excellents et loin d'être tous superficiels. Les consommateurs ne s'y trompent en effet pas. Nous, depuis Le Roi et l'Oiseau, je peine à discerner ce que nous avons réussi à produire de marquant dans le domaine de l'imaginaire... Les enfants sont d'ailleurs aussi un public tout à fait légitime pour de la littérature et la littérature pour enfant peut être un genre assez subtil qui mérite reconnaissance. Moi, Matilda, j'adore. Les plus grands y ont d'ailleurs excellé, comme Italo Calvino dans Le baron perché ou Marcovaldo

La littérature ou les différents arts narratifs plus modernes (qui taillent actuellement de sérieuses croupières à la pure littérature) ne peuvent être appréhendés sous un angle purement patrimonial, uniquement à la gloire exclusive de notre culture. C'est un acte créatif, un acte dans l'actualité et non seulement le passé. Et ces actes créatifs sont tous en compétition pour une petite place dans nos esprits.

Qu'on préserve l'ancien, cela a tout mon assentiment de bibliophile. Qu'on prenne prétexte de cela pour dénigrer tout ce qui a été écrit il y a moins de cent ans sous prétexte que le genre littéraire ne plaît pas ? Non. Mille fois non.

Paradise Lost, de John Milton, cela a 400 ans. C'est un grand classique. De l'imaginaire comme nous n'en avons plus fait depuis Jules Verne. Faites-en un film, et vous le dénigrerez. Un "blauquebeusteure"...

Je ne comprends pas cette attitude qui vénère Molière tout en oubliant que Molière serait, actuellement, un de ces directeurs de film que vous peineriez à prendre au sérieux et à sa juste valeur sous prétexte qu'il serait né quelques siècles trop tard...

On persiste à oublier que, fut un temps, les écrivains publiaient dans les journaux et les gens lisaient cela en feuilleton comme nous nous enfilons une série Netflix de nos jours. Pourquoi dénigrer l'un et pas l'autre ? Ce sont pourtant les mêmes mécanismes, mis au goût du jour...

Je ne comprends donc vraiment pas.

C'est ce qui se fait maintenant, en ce moment, qui deviendra des classiques. Le constat est aussi bête que cela.

Marcel

Si Patrice Charoulet n'existait pas, il n'existerait pas. Il faut vraiment faire du Patrice Charoulet pour discuter de l'impact mondial sur la littérature des productions de Tolkien, ou encore découvrir l'existence et le nom d'un genre littéraire (non, pas "fantaisie" mais bien "fantasy" ou fantasie https://fr.wikipedia.org/wiki/Fantasy).

Et il est navré. Comme quoi, on est toujours le navrant d'un autre.

Pas sûr de comprendre pourquoi Pierre Durand met les voiles. Ne serait-ce que pour ses choix cinématographiques et musicaux, ses commentaires méritaient le détour. Il a sans doute des chats à fouetter - même s'il n'a jamais tué de chat, ou alors il y a longtemps.

Lodi

@ Patrice Charoulet | 13 août 2022 à 07:12

Merci d'illustrer qu'on se ment, chez nous, on aurait gagné la Seconde Guerre mondiale, par exemple....
Mais d'autre part, quand il ne s'agit pas de truquer le réel, on ne sait ni rêver, ni créer, ni apprécier les réalisations des autres.

Comme Jacques Abeille a raison de dire qu'ici, on déteste la littérature de l'imaginaire !

Comme je regrette qu'on n'ait pas, au contraire, la lucidité anglo-saxonne alliée à sa fantaisie !
Mais le rêve, qu'est-ce ? Comme disait Clark Ashton Smith, proche de Lovecraft et plus poète, ce n'est pas la fuite face au réel ; mais l'extension du réel.
Il y a des gens à qui le monde ne suffit pas, surtout si on l’ampute du vin et de ses autres miracles de la terre, de l'Homme et du ciel.
Bref, certains ne se laissent pas enfermer dans la routine, et pleurent, pleurent...

Je rappelle en passant que lire les romans développe l'empathie. Et en écrire ? Je me le demande, si on doit infliger le pire aux personnages pour le bien de l'oeuvre, on le fait, créateur sans merci !
Bref...

Il ne faut pas s'étonner que les Français rescapés de la désolation de Smaug, pardon, je veux dire de l'absence de rêve, se tournent vers les Anglo-Saxons et le Japon.

Parce que chez nous, l'imaginaire est vraiment condamné par une certaine doxa...
Et même Proust a eu du mal à se faire publier, un peu trop tourné vers la description d'états entre la veille et le sommeil et le souvenir ravivé par les madeleines et autres choses du même genre.
Tout à fait indignes d'attention, sans doute...

Si France Culture fait exception, c'est, me semble-t-il grâce à la curiosité comme à l'immense culture qui porte ses animateurs.
Il en faut, pour remonter le courant, en France ! Le plus difficile est d'y inviter les autres, un sacerdoce !

Tout Tolkien est extraordinaire : ses personnages sont l'alliage si difficile entre l'archétype et l'individualité, son inspiration noue l’interprétation nouvelle de mythes tel que Beowulf - dont Tolkien est LE spécialiste - et l'inspiration chrétienne au meilleur sens du terme... Il en avait l'esprit et non le sectarisme.

Et le style ? Le miracle d'une accessibilité universelle marié à une postérité qui enterrera ses critiques, et les épigones de ses critiques. Il n'a qu'un seul défaut : la difficulté de trouver un auteur du genre pouvant l'égaler ! Très difficile... Lovecraft est moins étendu, presque entièrement cauchemardesque, moins complexe dans ses intrigues, moins poète... Mais il a su créer un mythe, et se placer entre science-fiction et fantastique, créant, lui aussi, un mythe moderne.
Smith en a été incapable, mais ses histoires sont plus originales, décadentes, ses écrits parfois refusés pour cette raison et parce que le vocabulaire sans parler de l'étrangeté de ses images était jugé trop complexe pour le lecteur.

Alors que non, vénéneuses, capiteuses, pince-sans-rire, même si on ne va pas se mentir, on revient toujours à Tolkien, parce que chez lui, tout est parfait...
Il crée un monde très complexe, au moment où il risque de disparaître, cette découverte poignante dissimule qu'il n'est pas universel, quoi qu'on en dise, Tolkien passionné de langues, en a créé, mais ne dit rien sur le sexe ou l'économie, peut-être pas trop compatibles avec le rêve, à première vue.

Dans un deuxième temps, on peut dire qu'Abeille n'ignore rien de tout cela et a un style aussi beau que complexe, mais lui ne va pas inventer de langues imaginaires.
Un monde doit avoir l'air complet, pas l'être, et comme dit Tolkien, il n'y aurait pas de poésie sans imprécision et ouverture vers les lointains : il faut dévoiler quelque chose tout en dévoilant autre chose, comme quand on marche et qu'on découvre les lieux sans percer, du regard, les lieux cachés derrière l'horizon.

Tolkien a voulu créer un mythe pour son pays, il a dépassé son ambition en ce que bien des gens, dans le monde l'ont adopté.
Il est un Homère que chaque auteur ouvert au rêve serait, croyez-moi, honoré d'être dit son Virgile, qu'il ait ou non l'heur de vous plaire.

Il réenchante le monde.
Face à tous ceux qui le rendent aussi ennuyeux par leurs interdits pathétiques qu'une berceuse involontaire, il est, l'antidote, et l'inspirateur de ceux qui n'aspirent qu'à l'honneur d'être ses émules.

Aliocha

"J'ai tellement confiance en vous que la plupart du temps je vous appelle docteur."

Vive Sempé !

https://www.bedetheque.com/BD-AUT-Sempe-Tome-23-Insondables-mysteres-30947.html

Tipaza

@ Patrice Charoulet | 13 août 2022 à 07:12
"Revenu au logis, en remplissant mon frigo, je branche France Culture un peu avant midi pour apprendre que le roman « qui avait changé le monde » aujourd'hui était « Bonjour tristesse » de Françoise Sagan"

En vous lisant j’ai eu « un certain sourire », comme d’habitude, mais ça n’a pas changé ma journée.
Quant au « Seigneur des anneaux » de Tolkien, s’il n’a pas la profondeur mythique de l’Iliade et de l’Odyssée, il en a la verve et l’imagination.
La profondeur mythique de ces oeuvres est peut-être due à la patine du temps. C’est même la propriété du mythe, que de jouer avec le temps.

Patrice Charoulet

« Les romans qui ont changé le monde »

Tel est le titre des émissions animées par Mathias Enard que diffuse France Culture, en semaine, de 11h à midi. J'ai raté les premières. Je m'étais exprimé au sujet du roman de Céline le plus connu. Je n'y reviens pas.

L'émission qui a suivi était consacrée au « Seigneur des anneaux » de Tolkien. Je me suis pincé pour me demander si j'avais bien entendu. Un roman qui a changé le monde ? De qui se moque-t-on ?J'ai écouté l'émission de bout en bout. On avait invité des connaisseurs de ce livre. J'apprends que ce type de roman serait « une fantaisie » ! Ah bon. Première nouvelle. C'est un genre littéraire, ça ? Pour donner envie, l'animateur a fait lire plusieurs extraits de ce livre. Navrant, désolant, consternant, le néant. Une des invitées, universitaire, nous a dit que le passage lu venait de la faire pleurer. Elle a larme facile. Cela donnait plutôt envie de fermer le poste.

Ce matin, j'ai bien fait de rater la nouvelle émission – j'ai eu des soucis, en revenant du supermarché, j'ai vu qu'un clou s'était mis dans un pneu de ma voiture. Revenu au logis, en remplissant mon frigo, je branche France Culture un peu avant midi pour apprendre que le roman « qui avait changé le monde » aujourd'hui était « Bonjour tristesse » de Françoise Sagan, cette oeuvrette. Il y a aussi des spécialistes de ça ?
Mathias Enard, réfléchissez avant de choisir ! France Culture oblige. Devrait obliger...

Bill Noir

Justice au Singulier a retrouvé son élégance et sa souplesse. Elle a perdu sa mauvaise graisse. La canicule de la fin des temps peut-être ?

Aliocha

Il y a les gens bien qui écrivent, et il y a le génie de sales types qui savent mettre en scène l'aveu de leur mensonge.

"C'est drôle y a des êtres comme ça ils sont chargés, ils arrivent de l'infini, ils viennent apporter devant vous leur grand barda de sentiments comme au marché. Ils se méfient pas, ils déballent n'importe comment leur marchandise. Ils savent pas comment présenter bien les choses. On a pas le temps de fouiller dans leurs affaires forcément, on passe, on se retourne pas, on est pressé soi-même. Ça doit leur faire du chagrin. Ils remballent peut-être ? Ils gaspillent ? je ne sais pas. Qu'est-ce qu'ils deviennent ? On n'en sait rien du tout. Ils repartent jusqu'à ce qu'il leur en reste plus ? et alors où qu'ils vont ? C'est énorme la vie quand même. On se perd partout."

Louis-Ferdinand Céline, Guerre.

Lodi

@ F68.10
"Vous parlez de ce blog ? Ce blog reste un endroit unique sur l'Internet français. Je n'en ai pas trouvé d'équivalent. Et je continuerai à remercier Monsieur et Madame Bilger de le tenir."

Je remercie aussi les Bilger, bien sûr... J'aurais peut-être dû le dire ? Le problème est que souvent, des gens leur font une révérence, et aussitôt après, se comportent de manière ignoble.
Avec ou sans concours de fayotage. J'essaie d'imiter les meilleurs, dans la vie, et de ne pas ressembler aux pires.
Ceci dit, avec tout ça, j'oublie peut-être les rites ? Bon, une fois pour toutes, ou une fois avant de le répéter, je ne sais pas, mais j'exprime toute ma reconnaissance.

Sinon, je défendais certes une personne et un principe en me ralliant à un commentateur sur le départ, mais je le pense, aussi, en creux, les Bilger... Je n'ai jamais vu qu'ils aient encouragé la bassesse, d’où je suppose qu'ils n'ont rien contre le fait que je réagisse quand on se moque de ceux qui disent qu'ils partent.

Quel piège de hyène ! Quand on part, on part, on ne peut pas se défendre sous peine de tomber dans l'absurdité de dire qu'on part en restant... Par le ciel, je répète aux gens de partir sans le dire. Sinon, des vauriens leur tomberont forcément dessus comme s'ils se faisaient une blessure puis nageaient au milieu de piranhas.
Ils ne seront certes pas mangés mais souillés... Est-ce vraiment mieux ? Contre l'idée qu'il faut vivre à tout prix, des gens se tuent pour ne pas se survivre en déchet de soi.

Bouddhisme à ma sauce pour rire. Avec les différents mondes, selon ses mérites, qu'on rigole, bref...
Ma "mésaventure " arrive dans le monde du troisième choix, on dira... Dans le monde premier choix, le problème ne se poserait pas, et je n'aurais pas à le dénoncer.
Dans le monde second choix, les gens sachant comment les choses se passent, partiraient sans le dire, avec prudence, sans être vus et en se donnant la possibilité de revenir sans que les hyènes s'en prennent à eux avant ou lors de leur éventuel retour...
Ou alors, il se passerait ce qui se passe, mais je prendrais de l'opium, et je laisserais les gens à leur dérive comme les continents à la leur, avec la merveilleuse impression de flotter dans un nuage.

Dans le troisième monde, le nôtre, j'interviens, on fait avec ce qu'on a, alors on dira, quand il le faut, à la schlague.

Dans un quatrième monde, encore pire, celui de Patrice Charoulet, les pseudonymes seraient interdits, ou ce blog n'existerait pas, et je ne laisserais pas les choses aller par détachement mais par impuissance... Je ne joue pas à qui perd gagne, je dirai, je dis déjà que ces règles seraient deux fois ma défaite de n'avoir pu les empêcher et de les subir.
Exil du net, exil intérieur... Autrefois, on ambitionnait de démasquer les criminels, à présent, ceux qui commettent l'intolérable outrage de ne pas être aussi traçables que ce qu'on souhaite de son boucher.
Autrefois, un héros disait "je ne suis pas un numéro", à présent, on va devoir prévenir qu'on n'est pas un code-barre, sa vie la propriété de tous, son visage le proie des portables.

Dans un monde pire encore, ce serait la dictature... Peut-être que l'Etat voudra être aussi liberticide que les commères sont indiscrètes ?
Décadence...

Sinon, une bassesse me faisant penser aux autres, j'ai dit ce que je pensais des crimes passionnels et du qui perd gagne des Français, malhonnêteté intellectuelle les condamnant à l’antiaméricanisme et à ne pas progresser, surtout en liberté...

Il suffit d'un peu d'inspiration pour que le navire avance, sans, cela reviendrait à ramer, et à quoi bon ? On ne me paie pas à la sueur. Ou à la page, ou à la concision... En plus, je ne vais pas promouvoir la liberté et m'en interdire l'exercice.
L'absurdité, c'est pour les autres.
De même, se cacher derrière un auteur pour cracher sur les autres, ou faire une révérence à nos hôtes tout en se comportant en porc dans leur blog. Ou prendre des airs doucereux tout en rabaissant ses contemporains, attaquer par surprise quelque innocent ou Hélios sait quelle bassesse encore, puisqu'il voit tout, abîmé par les ténèbres quand il nous nourrit de sa lumière.
Mais s'en prendre à un partant qui, sauf absurdité, ne peut pas relever le gant, est carrément pervers.

J'ai par parenthèse apprécié que deux personnes ne s'aimant pas beaucoup aient pris la défense du partant. Mon intervention n'était peut-être pas nécessaire, mais la rage froide devant l'injustice, plus l'inspiration coulant en moi, du chaud et froid comme en Islande, était une sensation intéressante dont je pouvais toujours espérer un résultat au diapason.
De toute façon, je n'allais pas faire preuve d'ingratitude envers la vie, la muse ou toute autre cause en rejetant l'inspiration.
L'ingratitude, c'est pour les autres.

F68.10

@ Lodi
"Réaction typique du pays ? Dire que les Américains en profitent pour avancer leurs pions."

Exact.
J'en suis malheureusement rendu à constater que les Américains avancent MES pions. Que s'il y a bien un acteur qui défend ce que je défends, ce sont bien les Américains. Malgré tous leurs défauts que je peux lister, ils tiennent bon sur les fondamentaux. Mes fondamentaux. Ceux que le RN et LFI rejettent.

"Il n'y a pas de quoi avoir la nostalgie de ce lieu, et c'est dommage..."

Vous parlez de ce blog ? Ce blog reste un endroit unique sur l'Internet français. Je n'en ai pas trouvé d'équivalent. Et je continuerai à remercier Monsieur et Madame Bilger de le tenir.

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@ sbriglia
"Eh bien bon vent. N'hésitez pas à revenir à l'occasion. (Robert Marchenoir)"

C'était mon propos que vous citiez. Pas celui de Robert Marchenoir (Bon vent à Pierre Durand.).

"Défaut de maîtrise des sphincters, l'âge en est sans doute la cause."

Je ne crois pas que vous souhaiteriez que j'articule réellement mes réponses à votre endroit avec mes sphincters.

sbriglia

Schizophrénie française, bien présente sur ce blog : on se plaint de l’absence de mémoire des Français, de leur capacité d’oubli mais on traite de kapo celui qui, retournant aux archives du blog, met certains contributeurs face à leurs errements…

…ou qui portent Céline aux nues mais ont des pudeurs de chaisière quand on évoque les cacas nerveux de leurs adieux provisoires à la scène…

Patrice Charoulet

Le menteur Céline

Prof de français, je n'ai jamais raffolé de Céline. Dans mon Panthéon littéraire, je préfère trente ou quarante auteurs à celui-là, dont les mérites me semblent assez minces.
En ce moment, sur France Culture, chaque matin de 11h à midi, une émission se consacre à un roman important, dont on parle avec deux ou trois invités. Hier, mardi 9 août, on s'est penché sur « Voyage au bout de la nuit » de Céline. Pour chaque roman examiné, chaque jour, on ne lésine pas sur les éloges. Ce fut le cas hier pour le roman de Céline.
Je remercie l'un des intervenants d'avoir apporté un bémol de taille à ce qui tourne souvent à la célébration unilatérale. Voici ledit bémol.
Céline a longtemps répété plusieurs choses: « Méfiez-vous de tous les messages », « Je ne suis pas un écrivain à idées, je suis un écrivain à style »... L'ennui - et tous ses répugnants pamphlets le prouvent surabondamment - c'est qu' il a développé des idées et qu'il a martelé des messages. On sait lesquels : racisme biologique frénétique, haine du métissage...
Et je considère que Céline est avant tout un fieffé menteur.
Quand on s'intéresse à la littérature française, il y a mille livres à lire, au lieu d'un livre de ce menteur, qui est essentiellement un sale type.

Lodi

Ici, on peut être aussi bien salué si on part que prédit revenir "toute honte bue". À mon avis, il est poli de saluer, mais plus prudent de partir sans le dire pour éviter des expressions tout à fait insultantes comme "caca nerveux", lancé pour rien, je veux dire même pas avec l'excuse d'une polémique.

—-

Je suis bien d'accord avec les Anglo-Saxons, il n'y a pas de crime passionnel, seulement argent, sexe, revanche, et si on croise l'élite de l'élite, crime de compassion, je veux tuer quelqu'un qui le demande pour abréger ses souffrances ou autres cas du même genre, c'est tout.

Ce que les gens se surestiment ! Bouffe, sexe, dominance, territoire, et ce qui consolide tout cela comme l'argent et la revanche, c'est amplement suffisant pour expliquer la plus grande partie des comportements.
En France, on n'aime pas la littérature de l'imaginaire, on préfère truquer le réel : crime passionnel, on aurait gagné la Seconde Guerre mondiale et on aimerait la liberté, ce qui coïncide peu avec le fait qu'on la perde dans une sorte de cycle, et que ce soit l'étranger et non nous qui nous la rende : défaite des Napoléon et Débarquement nous délivrant de despotes plus ou moins regrettés par les La liberté Pour Quoi Faire.

L’énergie que nous ne mettons pas à conserver la liberté ou à la reconquérir, nous la passons en activité autrement passionnantes.
Protéger des musulmans au nom par exemple de Entre Croyants On Se Comprend, au lieu d'en interdire l'immigration délétère. À moins qu'on ne m'explique que la vocation du pays soit de se laisser se rendre le mal pour le bien ?
Jamais, par César ! La vocation d'un pays est de rester libre, et de soutenir ses alliés, ce dont nous nous acquittons si mal qu'il nous faut bien parler d'autre chose pour le faire oublier.

Nous laisser attaquer par ceux qui nous doivent tout ! Enfin, cela qui ferait la paire avec nous, qui le faisons en moins violent et plus sournois. Voire antiaméricanisme.
Nous rendons le mal pour le bien aux Américains, qui nous ont délivrés, et continuent à protéger l'Europe, je veux dire, soutiennent l'Ukraine bien plus que nous.
Réaction typique du pays ? Dire que les Américains en profitent pour avancer leurs pions. Réaction de la plus noire envie. Si quelqu'un était attaqué par de tristes sires et que les spectateurs médusés ne faisaient rien, ils pourraient tout aussi bien critiquer le seul qui se dresserait contre les transgresseurs en disant que l'affreux ose sortir du lot, et que cela peut bien lui donner plus tard quelque avantages.

Bref, les Français n'ont aucun sens de la justice : ils se laissent piétiner par les indésirables, ils crachent sur les Américains, nos sauveurs et modèles de liberté.
En prétendant que tout se vaut, on s’ôte tout respect de soi-même, tout désir de rester libre. En prétendant que tout se vaut, on rabaisse à notre niveau ceux qui devraient être nos modèles.

Incapables de distinguer le juste de l'injuste, on n'est jamais capables que d'attaquer des innocents pour le crime de partir du blog ou de revenir ou les deux : tout ce qui en ressort est qu'il faut attaquer pour attaquer et surtout ne jamais présenter ses excuses quand on a tort.
Il y a éventuellement des prêcheurs de pardon pour assurer l'impunité des insulteurs.
Bref, se donne à voir un festival d'injustices.

Il n'y a pas de quoi avoir la nostalgie de ce lieu, et c'est dommage... Mais tout est tué par les injustes, jusqu'à la possibilité de goûter les aurores et les crépuscules.

Axelle D

@ sbriglia

Vous ne manquez pas de culot !
Votre contribution se réduisant trop souvent à épier et produire de petites fiches mesquines sur untel (y compris notre hôte) ou unetelle qui aurait écrit ceci cela il y a x années.
Chercher uniquement à coincer les gens en prenant soin d'occulter toute une partie de l'histoire et des circonstances, ne sont là que méthodes malhonnêtes d'accusateur public qui ne vous font pas honneur.
Reprenez-vous !

sbriglia@Robert Marchenoir

@ Pierre Durand
"Pour moi aussi tout finit par des chansons. Je signe ici ma dernière participation. Cela n'a pas été de tout repos. Je salue tout le monde, en particulier Robert Marchenoir, F68.10 et Claude Luçon. J'espère que je n'ai oublié personne. Bon vent, à tous."

Eh bien bon vent. N'hésitez pas à revenir à l'occasion.(Robert Marchenoir)

Ils reviennent tous et toutes, toute honte bue…
Mary, Achille, Savonarole, Breizmabro…
Ils font des petits cacas nerveux, mais ils reviennent.
Défaut de maîtrise des sphincters, l’âge en est sans doute la cause.

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