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11 novembre 2022

Commentaires

F68.10

@ Julien WEINZAEPFLEN
"J'ai eu pour professeur d'ancien français en Sorbonne Maryse Hasselmann (elle avait également été le professeur de Bertrand Renard, des Chiffres et des Lettres) qui nous raconta avoir été très fière d'avoir été première d'agreg (elle avait auparavant eu son bac à seize ans), jusqu'au jour où elle s'avisa qu'"être agrégée", c'est être introduite dans le troupeau. Comme elle était très indépendante, sa fierté fut renversée et elle regretta presque d'avoir remporté ce concours."

Maryse Hasselmann est décédée le 12.05.2022.

J'ai aussi eu mon bac à seize ans. J'en connais qui l'ont eu à 14: Pierre Douillard (X99), qui bossa pour le commissariat général à la stratégie et à la prospective.

J'ai, quant à moi, passé l'agrég uniquement parce que c'était demandé dans le cadre de ma scolarité dans mon école normale supérieure. Cela ne m'intéressait pas beaucoup, et j'ai passé beaucoup plus de temps à apprendre à cuisiner le poisson et à faire des galipettes avec la mère de ma fille qu'à préparer l'agrég. Je l'ai eue avec un classement peu impressionnant. Je ne suis en effet motivé qu'à passer les concours ou épreuves que je choisis et pas vraiment celles qu'on m'impose par tradition ou vision semi-pervertie du devoir.

J'avais donc une vision assez neutre de l'agrég. Juste un papier de plus, en somme. Pas vraiment celui qui m'intéressait. Veni, vidi, vici... et blasé. Je crois que j'ai ressenti un sentiment de dépossession de mes choix personnels face à ces concours et à ce couperet de la note (même bonne) et j'ai le sentiment que ce sentiment de dépossession se répand actuellement chez les jeunes gens face à l'extension de cette logique via ParcourSup. 100 points de plus après l'agrég parce que je suis normalien ? Absurde. Aussi absurde que les choix d'affectation subis via ParcourSup.

Mais ce qui m'a vraiment chiffonné, par contre, au sujet de l'agrégation, c'est quand j'ai reçu mon premier envoi de la revue de la société des agrégés. L'édito en était une diatribe contre l'usage, moderne, de dire "prof" en lieu et place de "professeur". J'ai trouvé cela profondément ridicule et me suis demandé quelle mouche avait piqué l'auteur.

Je me suis alors fendu d'un courrier assez poli et assez personnel pour leur dire grosso modo que, en tant que nouvel agrégé et adhérent, je trouvais cette vision du statut assez absurde et témoignant d'un rapport à l'enseignement qui privilégiait la forme sur le fond. Le fond étant, toujours, au fond, le cœur du métier d'enseignant, qui doit enseigner un contenu, en autonomisant les élèves face à ce contenu, plutôt que de s'arc-bouter sur des formes et formules telles que "prof" ou "professeur".

J'ai reçu une réponse. M'expliquant que, grosso modo, on était en France, et qu'en France, c'est comme ça. Et qu'ils n'avaient pas de leçons à recevoir de moi.

Depuis ce jour, franchement, j'ai lâché l'affaire.

Avoir l'agrég ne dispense pas d'avoir des idées et de savoir avoir des idées - l'épreuve sur planches de l'agrég de maths n'étant qu'un misérable substitut à cela - pour prétendre avoir une compétence intellectuelle sous une forme ou sous une autre.

Et je constate que la société des agrégés reste toujours, en 2022, encore et encore complètement corporatiste:

"Il [i.e. le bureau de la société des agrégés] exprime [...] son opposition à une autonomie accrue des établissements, qui accentuerait les disparités et les inégalités. [...] Le Bureau de la Société des agrégés constate, enfin, les conditions difficiles de la rentrée et le manque de professeurs qui a conduit les rectorats à recruter à la va-vite des contractuels. Il rejette l'idée lancée par le ministre [i.e. Pap Ndiaye] d'organiser un concours spécifique pour les titulariser, ce qui est à la fois démagogique et humiliant pour les intéressés, alors qu'il faut leur donner la possibilité de se former et de se présenter aux concours déjà existants." -- Société des agrégés, le 12.09.2022

Privatisez tout. Pas de pitié pour les croissants.

Moi, en tant que mélomane, je constate que la Pologne sort des musiciens de plus en plus talentueux, tel Jakub Zytecki, dans les styles les plus variés qui soient. Et j'ai appris récemment que c'était le produit de leur école. De leur capacité à mettre la création artistique à portée d'instruction au même titre que les matières plus classiques, et ce à un très jeune âge. Notre modèle éducatif part au contraire du principe qu'enseigner présuppose la discipline face à des cours magistraux nationalement monolithiques. [*] Cela devra sauter. Et cela ne sautera que lorsque nous passerons définitivement outre les exigences idéologiques d'associations telles que la société des agrégés.

[*] C'était d'ailleurs un des points dans ma lettre d'alors à la société des agrégés.

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@ Lodi
"L'admiration est le juste tribut d'une liberté à ce qui l'élève."

Très juste. Excellemment dit.

jlm

Cet honnête homme respire l'humanisme sans pourtant s'en revendiquer. Au moins lui n'aura-t-il pas trahi sa famille de résistants une fois le pouvoir à la portée de sa main. Merci Monsieur Luc (Ferry).

Julien WEINZAEPFLEN

@ F68.10 | 20 novembre 2022 à 10:44,

J'ai eu pour professeur d'ancien français en Sorbonne Maryse Hasselmann (elle avait également été le professeur de Bertrand Renard, des Chiffres et des Lettres) qui nous raconta avoir été très fière d'avoir été première d'agreg (elle avait auparavant eu son bac à seize ans), jusqu'au jour où elle s'avisa qu'"être agrégée", c'est être introduite dans le troupeau. Comme elle était très indépendante, sa fierté fut renversée et elle regretta presque d'avoir remporté ce concours.

Robert Marchenoir

@ Patrice Charoulet | 22 novembre 2022 à 13:47

Ne vous fatiguez pas à me donner du Monsieur, Charoulet. Votre bassesse soulève le cœur et ne saurait se dissimuler derrière ces manières hypocrites. Si vous aviez réellement voulu faire preuve de politesse, il y a longtemps que vous m'auriez présenté vos excuses pour m'avoir volé mon adresse mail, et m'avoir harcelé à domicile des mois durant en m'accusant de racisme.

Non seulement vous ne vous êtes pas excusé, non seulement vous n'avez pas tenté de vous faire oublier, mais maintenant vous revendiquez votre forfait. Mieux, vous faites l'imbécile. Vous jouez votre petit Poutine de poche.

Vous prétendez derechef qu'un mystérieux bienfaiteur vous aurait donné mon adresse mail, qui est pourtant secrète et que je n'ai fournie à personne, si ce n'est à ce blog et à l'un seulement de ses commentateurs -- et ce n'était pas vous.

Mais vous qui prônez si bruyamment la transparence, vous qui donnez d'incessantes leçons de morale aux commentateurs, ici, sous prétexte que la plupart emploient des pseudonymes, vous n'avez jamais dit qui vous l'aurait transmise. Vous n'avez jamais expliqué par quel miracle et dans quel but on vous l'aurait spontanément donnée, sans que vous la sollicitiez.

Vous demandez, patelin, si vous auriez dû la mettre à la poubelle. Évidemment que vous auriez dû la mettre à la poubelle ! J'ai constamment refusé de vous la donner, malgré vos demandes indécentes et répétées. Vous saviez fort bien que je ne souhaitais pas être dérangé par des inconnus. Encore moins par des malandrins aux intentions douteuses tels que vous -- et la suite m'a donné raison.

C'est votre emploi de cette adresse sans mon autorisation qui caractérise le vol. Non seulement sans mon autorisation, mais face à mon refus explicite et répété. Tout honnête homme, si tant est que votre fable soit vraie, se serait empressé d'oublier qu'il avait reçu cette adresse. Pas vous, "l'anti-raciste", le faux vertueux pour la galerie.

Vous êtes un voleur, Charoulet. Si un inconnu vous donne un double des clés d'un étranger et que vous vous en servez pour pénétrer chez lui, puis pour le menacer de le dénoncer à la police pour des crimes imaginaires, vous avez le culot de prétendre que ce n'est pas du vol ? Que ce n'est pas du chantage ? Du harcèlement ? Votre hypocrisie est à vomir.

Et maintenant, vous trahissez à nouveau vos véritables intentions. Vous prétendez, ici, prendre la défense de Luc Ferry, mais vous n'en avez rien à faire, de Luc Ferry. Vous cherchez une fois de plus à faire dérailler le conversation en m'accusant de racisme dès la première phrase de votre commentaire. Quelle puissance d'imagination !

Je ne sais pas si vous vous rendez compte à quel point vous êtes ridicule. Vous croyez vraiment que ça marche encore, ça, "en 2022", comme disent les gauchistes de votre espèce ? Après que nos pères et nos enfants ont été égorgés par des gens qui appartiennent aux races que vous défendez, après que nos grand'mères ont été violées par eux ?

Vous n'avez même pas le courage de vos accusations. Il faut que vous vous réfugiiez derrière "tous les habitués de ce blog", que vous faites parler sans leur demander leur avis, et qui auraient eu "mille preuves de mon racisme" (mais vous êtes trop fatigué pour les donner vous-même : gauchiste un jour, paresseux toujours).

Mon pauvre ami ! La grande majorité des commentateurs de ce blog sont "racistes", selon vos critères imbéciles ! Comment faites-vous pour survivre ici ? Ce doit vraiment être insupportable pour une âme aussi délicate que la vôtre...

De même, vous assurez que "tous les habitués de ce blog ont eu mille preuves de mon appartenance à l'extrême droite". Ah, pardon ! Je suis à droite de l'extrême droite, il me semble vous l'avoir dit plus d'une fois. Veuillez prendre des notes quand je cause.

Là encore, c'est votre nature de petit flic communiste qui ressort. Vous agitez des preuves imaginaires, vous menacez, vous dénoncez. Vous vivez dans votre bulle gauchiste étanche : pour vous et vos potes, il va de soi qu'être d'extrême droite est l'abomination de la désolation. Mais c'est excellent, d'être d'extrême droite ! C'est le summum de la vertu, bougre d'andouille !

Vous continuez à mentir en prétendant "qu'il me serait insupportable de constater et de dire que quelqu'un m'est très supérieur". Tout cela, sous prétexte que j'ai dit du mal de Luc Ferry, alors que vous êtes incapable d'en dire du bien (contrairement à ce que j'ai fait, au passage).

Vous racontez absolument n'importe quoi. Je passe mon temps, ici, à "constater et dire que des gens me sont très supérieurs", selon votre pénible verbiage qui est assez inférieur, du coup.

Il suffit de me lire pour s'en assurer -- mais encore faut-il me lire.

La différence entre vous et moi, c'est que je ne considère pas que, sous prétexte que Luc Ferry est un pipole intellectuel, il a le droit d'énoncer sans contradiction les âneries qu'il a proférées dans l'entretien qui nous occupe -- âneries que vous avez été bien en peine de défendre. Vous n'avez même pas essayé.

Luc Ferry est une grande marque, il a des agrégations, donc le roi du conformisme que vous êtes fait mine de demander ses sels dès lors d'autres ne sont pas aussi serviles que lui, et ont le cran d'employer l'organe qu'ils possèdent entre les oreilles.

Vous avez raison : vous êtes aussi de droite, en plus d'être de gauche. Vous êtes de droite comme peut l'être le sergent Kronenbourg, qui compte les barrettes sur l'uniforme.

Au fait, puisque vous avez l'impudence de vous livrer à des attaques personnelles, sous couvert de défendre Luc Ferry qui n'a franchement pas besoin de vous : il y a une question que je me suis toujours posée à votre sujet.

Vous tentez de vous grandir en proférant votre admiration pour La Fontaine, Molière ou Aristote, ce qui dénote un singulier manque d'imagination ; vous nous auriez fait découvrir un auteur mal connu, encore...

Mais en fait d'admiration, vous qui nous avez fait part mille fois de votre qualité de professeur et des péripéties de votre carrière, il y a une chose dont je ne vous ai jamais entendu parler : vos élèves.

Jamais je ne vous ai vu faire l'éloge de tel ou tel de vos élèves, exprimer votre admiration pour ce que tel ou tel est devenu, partager la joie d'avoir reçu, de la part de l'un ou de l'autre, tel écho de ce que vous leur avez appris.

Il vous semble beaucoup plus intéressant de rabaisser, à ce que vous croyez être leur niveau, et qui est plus sûrement le vôtre, les commentateurs qui, ici, ont formulé des objections argumentées aux propos de Luc Ferry. Sous prétexte qu'ils auraient commis quelque crime de lèse-agrégé.

Lodi

Tiens, on parle d'admiration ? Moi, je n'admire pas parce que untel m'intime de le faire, je ne refuse pas non plus l'admiration en soi. En somme, j'admire ceux que je trouve admirables, dans tous les domaines qui peuvent intéresser.
Et puis j'aime bien qu'on fasse des relations entre eux, les expliquant les uns par les autres. Ainsi Hitchcock

https://www.sciencesetavenir.fr/sante/les-neurologues-savent-pourquoi-hitchcock-est-le-maitre-du-suspense_29345

comme d'autres créateurs, aurait anticipé des découvertes scientifiques, bravo, et bravo aussi aux chercheurs s'inspirant de lui.
On ne trouve pas du nouveau en s’endormant dans la routine.

On peut admirer les progrès de l'intelligence artificielle et de la médecine :

https://www.swissinfo.ch/fre/ai-e-vaccini_des-vaccins-en-un-temps-record--l-intelligence-artificielle-apporte-sa-contribution-%C3%A0-la-science/46260326

Entre parenthèses : il n'y a pas que des gens médiatisés, des chercheurs peu connus du grand public sont aussi admirables.
Et ceux qui ont participé à des créations collectives admirables, par exemple pour acheminer l'eau, pour l'agriculture.

https://houseofswitzerland.org/fr/swissstories/histoire/les-bisses-du-valais-canaux-dirrigations-devenus-atouts-touristiques

Il n'est de si grand génie artistique qui ne doive être servi par des admirateurs pour s'imposer, ainsi Molière.

https://www.cosmovisions.com/Moliere04.htm

Comment reprocher à tout un chacun de ne pas goûter tel ou tel génie quand même des génies peuvent manquer singulièrement de pénétration ?
Comment s'étonner qu'on entende vaguement parler de tel ou tel que nul ne lit plus ? Si on veut faire connaître ou empêcher quelqu'un de tomber dans l'oubli, il faut s'en faire son héraut !
Expliquer pourquoi il est digne de retenir l'attention dans un monde aussi plein de génies que le ciel de nuages et d'oiseaux ! On n'admire pas sur ordre mais parce qu'on a su trouver le chemin d'un belvédère d'où contempler une vue des plus sublimes.
L'admiration est le juste tribut d'une liberté à ce qui l'élève.

Patrice Charoulet

Rang, esclave, admiration, droite

Monsieur Robert Marchenoir,

Tous les habitués de ce blog ont eu mille preuves de votre racisme, et de votre appartenance à l'extrême droite. On est comme on est.
Plusieurs fois, vous avez dit que je n'étais pas de droite, mais un gauchiste. Cette fois, vous avancez que j'aurais une « âme d'esclave ». Je souhaite écrire sur tout cela.

Être véritablement de gauche, quel que soit le pays où l'on vit, c'est croire que tout le monde vaut tout le monde et que nul n'est supérieur à personne. Raison pour laquelle je ne suis pas du tout de gauche, mais de droite. Il faut préciser ce que j'entends pas « supérieur ». Ce n'est pas supérieur en richesse mais supérieur en esprit, en savoir, en compétence, en talent...

Dans le domaine littéraire, sont à mes yeux « supérieurs » La Fontaine, Molière, Racine, Pascal, Voltaire, Stendhal, etc. Si je les admire, ce n'est pas parce que j'aurais une âme d'esclave, mais parce que j'ai la certitude qu'ils sont cent fois supérieurs à moi. Dans le domaine philosophique, sont à mes yeux supérieurs Aristote, Platon, Spinoza, Leibniz, Descartes, Kant, Hegel, Schopenhauer, Nietzsche... Si je les admire, ce n'est pas parce que j'aurais une âme d'esclave, mais parce que j'ai la certitude qu'ils sont cent fois supérieurs à moi. Je suis vraiment de droite, au sens où je l'entends, car j'ai l'exact sentiment de mon rang. Mon rang, certes, est supérieur à celui du clochard aviné, mais inférieur au rang des gens dont j'ai parlé.

Ce que j'ai dit des morts, je le dis des vivants. Parmi tous les gens que je connais, en chair et en os, ou dans leurs livres, leurs discours... le rang est ce que je ne nie jamais. On a le rang qu'on a. Donner un petit coup de pied (le coup de pied de l'âne) à qui est cent fois supérieur à soi est une réaction plébéienne et calibanesque, autrement dit profondément de gauche.

Et si l'on veut vous comparer à moi, il est amusant de noter que, si vous êtes indéniablement raciste et d'extrême droite, vous n'êtes pas réellement de droite, au bon sens du terme, au sens que j'ai dit, contrairement à moi :
il vous est insupportable de constater et de dire que quelqu'un vous est très supérieur. Moi, cela ne me gêne en rien de dire : « Celui-ci m'est très supérieur ».

Cela dit, il y a admiration et admiration. Des milliards d'hommes admirent des footballeurs. Mais admirer un footballeur, c'est admirer du muscle. Bien taper dans un ballon, la belle affaire !
Admirer La Fontaine ou Spinoza, oui, admirer Giroud ou Benzema, non.

P.-S. : vingt fois, vous avez prétendu ici que je vous aurais volé votre adresse mail. Pour la vingtième fois, je vous réponds : je n'ai rien volé du tout ; elle m'a été donnée... sans que je la demande. Aurais-je dû la mettre à la corbeille ?

Robert Marchenoir

@ Patrice Charoulet | 18 novembre 2022 à 14:40
"Mon adversaire le plus rancunier."

Dites-le : Ro-bert Mar-che-noir. Cela vous écorcherait la bouche, tout le monde l'a compris, mais au moins cela vous ferait paraître moins hypocrite que vous ne l'êtes.

Je ne suis votre adversaire que lorsque vous m'insultez, comme ici, ou que vous passez les bornes de la politesse, comme lorsque vous avez volé mon adresse mail.

Je ne suis nullement rancunier : je vous laisse aligner avec indifférence toutes vos passionnantes considérations sur les pseudonymes et vos analyses d'urine.

En revanche, si vous m'attaquez, vous allez vous en prendre une. Il est assez singulier que vous réclamiez l'impunité.

Et il est encore plus étrange que vous fassiez, ici, l'éloge de la servilité. Il serait "indigne", d'après vous, de faire des commentaires critiques des personnalités invitées par Philippe Bilger.

Si vous avez une âme d'esclave, cela vous regarde. Je ne crois pas que l'auteur de ce blog se soit jamais opposé à ce que l'on critique ses invités. Je suis sûr, en revanche, qu'il a fait l'éloge de la liberté d'expression.

Vous ne semblez pas comprendre que critiquer les propos de Luc Ferry (ou d'un autre), c'est justement lui manifester son respect. Figurez-vous que pour le critiquer, il faut commencer par se cogner une heure d'entretien. On n'accorde pas une heure de sa vie au premier imbécile venu.

Imaginer que les invités de Philippe Bilger puissent se sentir offensés par des commentaires critiques et argumentés, c'est manifester une bien piètre opinion d'eux. C'est précisément parce que Luc Ferry est un intellectuel d'un certain niveau qu'il est inimaginable qu'il ait la réaction que vous lui prêtez.

En fait, la vérité est à l'opposé de ce que vous dites : toute personne éprise de savoir et de raison ne peut que se sentir honorée de voir ses propos suffisamment pris au sérieux pour être soumis à l'analyse critique.

Faut-il vous préciser, aussi, que l'auteur d'un blog a la possibilité technique de fermer les commentaires sous un billet donné, s'il l'estime nécessaire ?

Vous avez, effectivement, le culte imbécile de l'agrégation. Vous nous avez maintes fois fait part de votre liquéfaction de midinette envers les titulaires de ce, euh... machin, je ne sais même pas ce que c'est.

C'est une manie de l'Éducation nationale. Il y a deux types de profs en France, les agrégés et les autres. Les premiers constituent une race supérieure, les seconds sentent des pieds et doivent ramper devant les premiers. Vous avalisez ce corporatisme imbécile.

Et vous venez de vous liquéfier à nouveau devant Luc Ferry au motif de ses agrégations et du reste, tout en entonnant l'air célèbre du "je l'ai dit, mais je l'ai pas dit".

Maintenant, vous nous fourguez du Wikipédia. Personnellement, la page Wikipédia de Luc Ferry ne m'impressionne nullement. Il m'en faudrait beaucoup plus. Vous n'êtes pas très exigeant.

Et vous recommencez à insulter tout le monde par fausse modestie, en prétendant à nouveau qu'il faudrait avoir produit des "œuvres", des "exploits", avoir un "CV", pour être en droit de critiquer les invités de Philippe Bilger.

En revanche, pour traiter tout le monde et sa mère de "raciste", nul besoin d'avoir un CV, apparemment.

Non seulement votre assertion est insultante, mais elle est stupide. Qu'en savez-vous, que personne, ici, parmi les commentateurs, ne possède à son actif "des œuvres, des exploits, un CV" ?

Outre qu'une lecture attentive des commentaires aurait dû vous suggérer le contraire, figurez-vous que tout le monde n'est pas, comme vous, un exhibitionniste.

F68.10

@ Patrice Charoulet
"Mon adversaire le plus rancunier vient de dire que je serais un « malotru ». N'est-ce pas être un malotru que de traiter de cette indigne façon une personnalité présentée par l'auteur du blog que nous fréquentons et que nous aimons ? Un peu de retenue serait à souhaiter et, je le redis, une certaine « conscience de notre niveau et du leur ». Nous ne sommes pas, certes, au dernier étage de la société (moi mis à part selon Tipaza), mais quels sont nos œuvres, nos exploits, nos CV ? Plusieurs habitués (pas moi, certes) ont simplement de petits talents de commentateurs de blog."

Personnellement, Luc Ferry a tendance à m'insupporter, mais j'ai été assez content de l'entendre nous exposer en quoi mettre les mains dans le cambouis fut douloureux. J'ai apprécié d'entendre de sa part une certaine forme d'appel au retour à la raison, sous la forme d'une injonction à prendre la mesure de la difficulté de l'action gouvernementale car, à mon sens, il illustre bien les obstacles mentaux que les Français s'ingénient à mettre en œuvre pour saboter leurs propres dirigeants à défaut de pouvoir avoir leur mot à dire. Comme une forme de vengeance.

Mais il demeure que le fond du propos de Robert Marchenoir n'est pas volé, bien qu'on puisse en regretter des formulations et déplorer la tournure de certains commentaires à sa suite. Vous êtes, en effet, une personne qui a un "culte imbécile de l'agrégation" (pour reprendre l'expression de Robert Marchenoir) ainsi que de diverses formes de bout de papiers valant reconnaissance sociale. Vous avez tendance à vous réfugier derrière ces marques de reconnaissance étatique de compétence pour vous rassurer sur la légitimité de rattacher votre jugement à telle ou telle branche de cette hiérarchie de la compétence.

Je pense en toute franchise que c'est malsain. Cela stérilise la pensée que d'être conservateur à ce point en terme de hiérarchie du savoir. Cela vous empêche de donner la chance à un quelconque outsider sous prétexte qu'il n'aurait pas écrit de bouquins ou pas de diplômes ou, bref... qu'il ne rentre pas dans vos petits clous.

Pour qu'une hiérarchie du savoir le reste, il faut qu'elle accepte de manière décidée de ne pas se protéger par des bouts de papiers, des présomption de compétence couplée à des présomptions d'incompétence. Sinon la critique ne peut réellement émerger. Je regrette que la France n'ait pas su sortir de cela, et votre fétichisation des diplômes participe de cette sclérose.

Nous en souffrons déjà, et nous continuerons à en souffrir encore bien davantage lorsque le reste du monde prouvera qu'il n'ont plus grand-chose à nous envier en terme de savoir. Le classement de Shanghai fut le premier coup de semonce en la matière ; une preuve, quelles qu'en soient les dénégations françaises, que le monde est bien plus dynamique que ce que nous nous autorisons à être ou devenir. Ils étaient devenus fous, à l'X, avec ce classement qui les ignorait superbement...

J'ai eu l'occasion de me plonger un peu dans l'histoire de la bande de potes autour du Père Mersenne au 17ème (qui évolua au final en l'Académie des Sciences). Ou dans l'époque aux alentours de 1800 qui vit, avec par exemple Monge, l'explosion de notre agilité scientifique. Ce qui me frappa dans ces deux exemples, c'est le dynamisme intellectuel éhonté, décalé par rapport aux hiérarchies de savoir alors en place. Dans le premier cas, celui de Mersenne, une explosion de curiosité aux marges de l'Université, qu'exemplifie Fermat. Dans le second cas, une forme de croyance qu'après l'Ancien Régime, tout était possible pour un peu tout un chacun, et c'est ainsi que nos écoles "républicaines" fleurirent dans une totale décomplexitude, à l'antipode du snobisme actuel sur des institutions telles que l'Institut Universitaire de France. Croyance en un "tout est possible" qui, d'ailleurs, à mon sens, fut le socle de la popularité de Napoléon.

Nous avons eu un tel dynamisme éhonté lors de l'après-guerre en matière scientifique et universitaire. Mais, dès 1975, cela semble s'être essoufflé dans une logique du double tamponnage et d'impuissance induite par l'État. Induite aussi par notre culture, en un sens plus large.

Je ne vois donc plus ce dynamisme actuellement en France. Je le vois dans des pays plus pauvres, qui ont une revanche à prendre, notamment en Asie du Sud-Est. Je le vois aux US, qui a théorisé, y compris dans l'Université, une éthique de la compétition des idées que notre "méritocratie" ne peut remplacer. Mais je ne le vois plus en France. Je pense qu'il serait temps de redonner de l'air à notre hiérarchie du savoir, et cela passe maintenant par abattre ce culte du diplôme. Et donc réformer notre culture du concours, qui est trop verticale: elle élague tellement qu'elle tue notre dynamisme.

Mais est-ce que les Français sont capables de vivre dans une société moins arc-boutée sur le culte des concours et diplômes ? Je suis de plus en plus pessimiste. Ces concours sont vraiment devenus un totem. Un peu de la même manière que la philosophie allemande semble être un totem pour Monsieur Ferry (même si sa critique comparative de la philosophie en France me semble assez juste). L'intentionnalisme conceptuel de la philosophie allemande est en effet excessif, et l'a conduit dans des impasses. Tout comme nos concours nous y conduisent.

Je vous en conjure, Monsieur Charoulet: essayez de voir la vie intellectuelle ailleurs qu'au sein de l'université française et ailleurs que dans des diplômes ou l'agreg. Car vous confondez ainsi la carte et le territoire.

Le reste du monde s'en contrecogne de l'agrég. Allez expliquer ce qu'est l'agrég lors d'un entretien d'embauche aux États-Unis (du vécu) et vous comprendrez assez vite qu'ils ne s'intéressent, à juste titre, qu'à la contribution que vous pouvez apporter. PhD ? Ils comprennent, et cela témoigne que vous avez fait l'effort de réellement apprendre et réfléchir par vous-même pour tenter de créer du neuf. Agrég ? sans valeur, car ne témoignant pas d'un travail intellectuel personnel.

Notre culte de l'État nous a fait inverser la hiérarchie des valeurs. Nous glorifions la reconnaissance étatique de la compétence. Mais pas l'apprentissage du travail intellectuel critique à travers les thèses. Et c'est une des raisons pour lesquelles nous décrochons. Aucune réforme ne pourra corriger cela tant que nous ne remettons pas en cause notre système des concours au sein de notre mentalité collective.

On ne peut remplacer la compétition des idées par la compétition des personnes. Et notre méritocratie n'est qu'une compétition des personnes. Pas des idées.

Les idées ne naissent pas dans les diplômes. Pas plus que les bébés ne naissent dans les choux.

Lodi

@ Patrice Charoulet | 18 novembre 2022 à 14:40

Fatigant.
Vous savez sans doute que, comme dit l'autre, sans la liberté de critiquer, il n'est pas d'éloge sincère ?

Les commentateurs ont raison de dire le bien ou le mal qu'ils pensent de l'invité si le sujet les intéresse.
Ce n'est pas faire honneur à notre hôte et l'espace de liberté qu'il nous donne, que de tendre sans cesse à la diminuer, que ce soit par le dénigrement des pseudonymes ou la culpabilisation d'une critique un peu vive
.
Notre hôte est singulier, il cherche à "soumettre à la question" des gens qu'il estime singulier et permet aux commentateurs de le faire à leur manière.
C'est ce que nous devons respecter.

Libre à vous de défendre Luc Ferry, mais l'argument d'autorité ne marche pas en ces lieux.
Il vous faut démonter les qualités de votre auteur. Que vous l'ayez remarqué ou non, on a débattu ici d'autres penseurs sans s'arrêter, par exemple, pour l'un qui avait fait partie de l'Académie française et, cent fois plus prestigieux à mes yeux, de Princeton !

Voir si le philosophe dit vrai ou non, ou du moins a trouvé quelque chose de nouveau, ou du moins vulgarisé des penseurs plus conséquents que lui, telle est la question.
Mais son CV n'est pas plus une réponse que de dire que parce que tel auteur est publié dans telle maison d'édition, il vaut, par le fond et par le style. Absolument pas, ne confondons pas un indice, tout juste bon à attirer l'attention, et l'étude d'un dossier... Dit autrement, "cent lapins ne font pas un cheval, cent indices ne font pas une preuve."

Vous devez faire un véritable travail de défense de l'auteur, si vous voulez le promouvoir. Cela ne devrait pas être si difficile. En tant que professeur, vous êtes censé savoir enseigner, et en tant qu'admirateur de Luc Ferry, vous devriez avoir quelque inspiration pour vous faire son héraut.

Patrice Charoulet

Considérations sur les Entretiens de Philippe Bilger

J'ai écouté tous les entretiens de Philippe Bilger, la plupart du temps deux fois. C'est un ensemble exceptionnel qui mériterait de former un livre, comportant les entretiens qui lui semblent les plus remarquables. Les habitués de ce blog disposent dans la marge à droite de la liste de ces invités.

Que de personnalités, que de noms prestigieux ! Nous pouvons d'un clic écouter ou réécouter qui nous voulons. D'autres que nous pouvons écouter ces entretiens sur YouTube. Et nous pouvons ici commenter les propos des invités. Double merci à Philippe Bilger.

Mais, ce faisant, il court un risque fâcheux : celui de voir ses habitués décrier parfois sans façons les invités, fussent-ils prestigieux. Une nouvelle fois, cela vient de se produire ici après l'entretien avec Luc Ferry. J'avais écrit que certains, en dépréciant Luc Ferry, n'avaient « pas conscience de son niveau et du leur ».
Mon détracteur le plus rancunier ici, m'objecte que j'aurais le « culte imbécile de l'agrégation ». Il s'agit bien d'agrégation ! Chaque lycée français a plusieurs agrégés de philosophie. Ont-il été invités par Philippe Bilger ? Qu'on jette au moins un œil sur la notice Wikipédia de cet invité. On verra sa carrière, ses publications... Que chacun (sous pseudo ou non) compare avec ce que pourrait écrire Wikipédia de lui.

Pour dire « Oui » à Philippe Bilger, il ne faut jamais être venu sur ce blog et n'avoir jamais lu les commentaires des habitués sur les invités. Rien n'oblige Philippe Bilger à se donner de la peine pour inviter, pour organiser, pour diffuser et nous offrir ce cadeau : une rencontre avec une personnalité intéressante que nous aurions pu ne jamais connaître.

Mon adversaire le plus rancunier vient de dire que je serais un « malotru ». N'est-ce pas être un malotru que de traiter de cette indigne façon une personnalité présentée par l'auteur du blog que nous fréquentons et que nous aimons ? Un peu de retenue serait à souhaiter et, je le redis, une certaine « conscience de notre niveau et du leur ». Nous ne sommes pas, certes, au dernier étage de la société (moi mis à part selon Tipaza), mais quels sont nos œuvres, nos exploits, nos CV ? Plusieurs habitués (pas moi, certes) ont simplement de petits talents de commentateurs de blog.

duvent

@ Patrice Charoulet | 16 novembre 2022 à 21:18
« Chaque homme est inégal. Un jour, il est bon, un autre jour il déraille. Je suis blasé. »

Voilà une lapalissade de bon aloi !
Vous êtes blasé, dites-vous, ce n'est pas bien, il ne faut pas, et c'est une fermeture qui ne protège pas, d'ailleurs, elle ne vous protège pas des propos justes de Marchenoir.

Luc Ferry est la vacuité même, ce monsieur, qui fait grand étalage de ses ceci et cela, montre surtout combien l'imposture lui sied.

Malgré ses dires, ses diplômes, il inspire les plus grandes préventions, et n'a semble-t-il pas encore appris que si l'on peut tromper les autres, il arrive aussi un temps où le fard de la jeunesse, captieux et captivant, dégouline lamentablement sur le visage fané de l'homme âgé. Il est un homme âgé qui use des artifices qu'il connaît bien, ceci le rend à la fois grotesque et répugnant.

Dès lors, et parce que vous pensez, avec une logique d'horloge qui déraille insensiblement, que les commentateurs de céans lui sont largement inférieurs, je me permets d'apporter une nuance...

Prenons Bibi, moi, egregius, oui, oui, moi, je n'irais pas, moi, si j'étais la moitié seulement aussi intelligente que ce pitre, affronter les questions de M. Bilger, qui a bien su, sans que son interlocuteur ne le relève, lui faire dire ce qu'il fallait, lui faire avouer ce qu'il aurait dû tenir secret, lui faire accroire dans l'aisance de ce petit bureau confiné, qu'il fondait d'admiration, et qu'il croyait ce bavard supérieur...

M. Bilger, est fin, subtil et rusé, il est magistrat, il sait donc des choses, certaines choses, toutes les choses de l'âme humaine qui, souvent, est veule, presque autant qu'infatuée.

Voilà pourquoi Bibi, moi, my husband and I, moins idiote que l'idiot aux grandes oreilles, valide les propos de Marchenoir, que vous auriez dû lire avec moins de préjugés.

Car il faut bien le dire, depuis que je passe sur ce blog, c'est bien le seul qui se soit châtié et même si c'est à dose infinitésimale, par les temps qui courent, c'est remarquable. Il faut pour enrichir sa pensée, y mettre quelques poisons !

Marchenoir est un poison qui fait penser.

Sapere aude, M. Charoulet si vous êtes humble et je le crois bien volontiers, nul n'est besoin d'aller jusqu'à la flagornerie des sots, car voyez-vous, le sot habituellement est aussi sans cœur !

Robert Marchenoir

@ Patrice Charoulet | 16 novembre 2022 à 21:18
"J'ai plaisir à vous dire qu'ayant trouvé votre récent texte contre Hanouna bien tourné et très justifié, je l'ai largement diffusé sur divers blogs, dont le mien, sur Facebook pour 3 300 relations, et par mail à mes amis en chair et en os et à ma famille. Je ne vous ai certes pas demandé votre autorisation. Et je vous ai désigné par ces mots 'un commentateur du blog de Philippe Bilger'."

Vous confirmez votre nature de malotru. Vous confirmez que sous vos compliments hypocrites et votre "anti-racisme" de pacotille se cache une réelle volonté de nuire, un vrai mépris des autres.

Voleur de mail un jour, voleur de texte un autre : on peut au moins vous reconnaître une certaine constance.

"J'ai fait cela en oubliant d'autres occasions où vous ne vous ne vous étiez pas bien conduit (euphémisme) et en sachant que vous pourriez mal vous conduire comme vous venez de le faire ce jour."

En plus, vous vous prenez pour le maître du monde. Vous vous croyez en position de distribuer les brevets de morale. Votre parole suffirait à faire et défaire les réputations.

Finalement, c'est Tipaza qui a raison. J'ai tenté de présenter une analyse raisonnée de votre ahurissant commentaire. Il vous a réglé votre compte de façon bien plus concise et plus efficace.

Parfois, le style doit en effet avoir préséance sur l'explication.

Lodi

En fait, ce qui compte est qui est mon ami, mon ennemi ? Et pour l'être humain, et pour le groupe, c'est ce qui importe. Enfin, si on veut vivre libre.
Parce que l'ennemi est là pour tuer et asservir comme le fouet pour zébrer les corps.
Croire changer la nature des agresseurs est une profonde erreur, nous ne sommes point des alchimistes transmutant le plomb en or... L'ennemi est à repousser comme on endigue les inondations ou qu'on éteint les incendies.

Il faut arrêter de vivre de formules ronflantes type quelque chose comme avec le danger s'accroissant, s’accroît aussi ce qui sauve.
On attend, passif que l'avenir vous sauve de toutes ses démissions, on parie comme le joueur compulsif, et on perd sa dernière chemise, ce qui n'est pas bien grave. Ce qui est inacceptable, c'est quand on fait perdre les siens en les endormant avec de faux espoirs, les Russes vont renverser Poutine, les immigrés musulmans sont comme tous les autres : eux ! Jamais, ils inaugurent de nous rendre le mal pour le bien, pas tous, mais assez pour me rappeler que le bien qu'on fait aux méchants, toujours on le regrette.

https://www.bonjourpoesie.fr/lesgrandsclassiques/poemes/jean_de_la_fontaine/la_lice_et_sa_compagne#:~:text=Ce%20qu%27on%20donne%20aux,faut%20plaider%2C%20il%20faut%20combattre.

S'il doit y avoir une hiérarchie, elle n'est légitime que si elle favorise notre survie dans la liberté.

Et cela, on le voit par l'expérience, par aucune autre mesure, et c'est pourquoi on aurait bien tort de demander un "niveau" au gouvernant ou aux gouvernés.
Ce qui ne veut pas dire qu'on n'ait rien à apprendre : comme je me tue à le dire, il faut imiter les meilleurs, donc par exemple, l'équilibre des pouvoirs de ceux qui en ont un réel et le Premier amendements.
C'est la base.

Après, on n'a pas le droit de s'allier avec l'étranger, une religion ou un tyran pour imposer l'organisation sociale qu'on préfère.
Un péché mignon de philosophe !

https://www.puf.com/content/Le_philosophe_et_le_tyran

Aristote, Platon et autres : précieux pour penser, mais à prendre avec des pincettes. Comme le fugu et le monothéisme, il faut extraire ce qui est bon comme divers mécanismes de la nature humaine et quelques passages poétiques, rejeter le poison, la prétention à tout régenter de la chose... et se méfier des tyrans, philosophes ou pas, et des foules.
En somme, chaque fois que les gens pensent au sens et prétendent en livrer une belle petite théorie unifiée ou un dieu unique... Enfin, chaque fois qu'ils succombent à "l'unique", ils ont tendance à vouloir y enchaîner les autres, comme des forgerons pervers, ne martelant jamais le métal que pour nous fabriquer des chaînes !
Après quoi, ces gens et d'autres diabolisent les adeptes du BDSM, comme si c'était eux qui exerçaient un pouvoir despotique sur le monde. Le jour où des petits hommes verts viendront nous asservir, au lieu de leur résister, je sens qu'on se plaira plutôt à persécuter les gens avec des yeux ou des habits verts. Les Irlandais vont déguster, pour changer !

Dernier prétendant en date, l'écologie qui fait des réfugiés de la conservation, gens jetés de leurs terres pour faire des réserves naturelles... Après la destruction de la culture de gens très liés à leur terre et donc dont on peut dire qu'on la piétine en les virant, profanation de notre propre culture maintenant, mais face aux caméras, en souillant les plus grandes des oeuvres du passé pour faire parler de soi et sans doute par ressentiment envers la culture, cette usurpatrice osant exister en plus de la nature.

Patrice Charoulet

@ Robert Marchenoir 16 nov. 18h20

Je viens de lire votre diatribe contre moi. Elle me fait sourire. Cette fois-ci, je vous trouve assez mal inspiré. Je ne répondrai pas à cette colère et à ce délire.
En revanche, j'ai plaisir à vous dire qu'ayant trouvé votre récent texte contre Hanouna bien tourné et très justifié, je l'ai largement diffusé sur divers blogs, dont le mien, sur Facebook pour 3 300 relations, et par mail à mes amis en chair et en os et à ma famille. Je ne vous ai certes pas demandé votre autorisation. Et je vous ai désigné par ces mots "un commentateur du blog de Philippe Bilger".
J'ai fait cela en oubliant d'autres occasions où vous ne vous ne vous étiez pas bien conduit (euphémisme) et en sachant que vous pourriez mal vous conduire comme vous venez de le faire ce jour.
Chaque homme est inégal. Un jour, il est bon, un autre jour il déraille. Je suis blasé.

Tipaza

@ Patrice Charoulet | 15 novembre 2022 à 14:53
"Ceux de mes confrères qui ont critiqué Luc Ferry n'ont vraiment conscience ni du niveau de Luc Ferry ni du leur."

Par contre ils ont une conscience très claire de votre niveau à la lecture de vos commentaires.
Dire que c’est nul, c’est encore vous faire l’honneur de participer à la compétition.
Dire que c’est vide de sens, c’est encore vous faire l’honneur de savoir ce qu’est le sens d’un texte.
Dire que c’est un trou noir, c’est vous faire l’honneur d’agréger l’énergie et l’intelligence des commentaires d’autrui.
Alors que dire ?
Vous avez un mérite, celui de matérialiser le néant absolu.
Il n’y a pas de diplôme pour enregistrer et valider cette performance, c’est dommage vous auriez pu avoir la mention suprême.

Bon, c’est juste parce qu’en ce moment je m’exerce à dire la même chose que Marchenoir sous une forme différente.
Des variations de style en quelque sorte. Vous qui êtes un enseignant en littérature, vous apprécierez cet exercice comme il se doit… ou pas. ;-)

Robert Marchenoir

@ Patrice Charoulet | 15 novembre 2022 à 14:53
"Votre invité a tellement dit de choses dans vingt domaines que je suis abasourdi. Je ne peux rien écrire. Je vais tout de même dire quelque chose. Ceux de mes confrères qui ont critiqué Luc Ferry n'ont vraiment conscience ni du niveau de Luc Ferry ni du leur."

Voilà bien l'un des commentaires les plus insultants qui aient jamais été écrits sur ce blog. Et sans un gros mot. Félicitations. Un grand moment d'hypocrisie et de méchanceté pateline.

L'un des commentaires les plus insultants, et les moins constructifs. Vous ne dites littéralement rien. Ni sur l'entretien, ni sur les commentaires existants. Mais vous vous donnez tout de même la peine d'intervenir -- et c'est pour tenter d'humilier ceux qui ont dit quelque chose.

Tout cela à cause de votre culte imbécile de l'agrégation. Luc Ferry a déclaré être titulaire de deux agrégations et d'un doctorat -- et en séchant le lycée, en plus. Sous prétexte que vous avez un complexe d'infériorité gros comme un camion parce que vous n'êtes pas agrégé, il faut absolument que vous dénigriez les autres en tentant de les ramener au niveau que vous imaginez être le vôtre.

Culte imbécile de l'agrégation au sein de la gent professorale française, culte imbécile du diplôme chez les Français tout court.

Incapable que vous êtes d'apporter la moindre contradiction ou le moindre argument vis-à-vis des critiques émises à l'encontre de Luc Ferry, vous sortez de votre culotte cette sentence omniprésente chez les profs de s'pays, l'une des phrases les plus sottes de la terre : "Ils n'ont pas le niveau".

Quel niveau ? La pensée, ça se mesure avec un double-décimètre, chez vous ? Et cet instrument de mesure prend la forme d'un papelard délivré par une administration ? À votre âge, il serait temps de cesser de noter les copies en tirant la langue. Vous n'êtes plus entouré de gamins, ici.

Donc pour apporter la contradiction à un bonhomme, il faudrait avoir les mêmes diplômes que lui ? C'est dans quel de vos dictionnaires que vous avez lu ça ?

Vous tentez de faire taire la discussion en parlant de niveau, mais vous grimpez aux rideaux lorsqu'on vous parle de QI, d'héritabilité de l'intelligence et donc de lien entre la race et l'intelligence.

Oui, Luc Ferry a du "niveau", si vous voulez : il est manifeste qu'il a un très gros QI. Il en faut, pour décrocher de tels diplômes tout en n'allant pas en classe. Si vous avez bien remarqué, ses parents aussi avaient vraisemblablement un gros QI.

Il dit que sa mère, bien que n'ayant pas fait d'études, a lu plus de livres que lui. Même si c'est faux (et ça l'est probablement), on peut le croire lorsqu'il dit qu'elle a beaucoup lu et qu'elle reprenait inlassablement ses enfants en insistant sur la rigueur du mot juste.

Autrement dit, Luc Ferry est l'illustration par l'exemple de l'héritabilité de l'intelligence, et de l'intelligence élevée de la race blanche.

Un coup vous niez cette réalité en hurlant : raciss, raciss, raciss, un coup c'est vous qui tentez d'humilier autrui en lui intimant de se taire parce qu'il n'est pas au bon "niveau" sur l'échelle du QI.

En fait, quoi qu'il arrive, vous tentez de rabaisser les autres. Et vous prenez le pire des partis des deux côtés du débat : vous niez la réalité, la mesurabilité et l'hérédité de l'intelligence, et vous prétendez que personne ne peut commenter valablement la pensée d'autrui à moins d'être objectivement, de façon mesurable (donc par les diplômes), aussi intelligent que lui.

Vous commencez par nier la réalité de l'inégalité entre les hommes, puis vous niez la liberté de l'homme à exercer ses facultés mentales en toute circonstance, ainsi que le caractère potentiellement fructueux de cet exercice, susceptible de transcender les inégalités en question.

Vous niez la possibilité pour l'homme de s'améliorer, de faire progresser la condition humaine indépendamment de ce qu'il a reçu en héritage.

Vous niez la possibilité pour deux pensées de se rencontrer, d'interagir de façon constructive, quelles que soient les différences entre les hommes qui la profèrent.

Autrement dit, vous êtes un gros raciste vous-même. Un vrai raciste dirait qu'un Noir n'a pas le droit de parler à un Blanc. Vous, vous dites bien pire : un type qui n'a pas deux agrégations et un doctorat n'a pas le droit de causer à celui qui les a !

Au fait, comment avez-vous pu enseigner Victor Hugo ou Molière sans avoir vous-même (sauf erreur de ma part) produit une œuvre qui leur arrive à la cheville ? Vous non plus, vous n'avez pas le "niveau".

Julien WEINZAEPFLEN

Quand j'écoute cet entretien, je comprends pourquoi je ne supporte pas d'écouter Luc Ferry où qu'il plastronne.
Je ne peux pas dire que je n'aime pas le lire, je ne l'ai jamais lu.
Je ne peux pas présumer de ses qualités philosophiques en termes de connaissance de la discipline, j'en manque trop cruellement pour avoir une quelconque expertise en ce domaine.
Il parle de "l'idéologie allemande" avec l'air d'être chez lui dans "la Phénoménologie de l'esprit", je n'ai jamais lu Hegel dans le texte ni même en traduction, je ne l'ai approché qu'à travers ceux qui voulaient bien le décoder pour moi.

Mais il est dégoulinant de mondanité : il se prétend l'ami de tout ce qui compte et il se reprend quand par hasard il oublie d'appeler Régis Debray "Régis", pour suggérer une intimité qu'on ne supposait pas. Il finit par avouer qu'André Comte-Sponville est le seul philosophe de tout le PIF (paysage intellectuel français) auquel il se pique d'être agrégé de gré ou de force.

Il commence par qualifier Marcel Gauchet de philosophe avant de se reprendre "C'est le seul universitaire" [de la bande]. Longtemps il gratifie Alain Finkielkraut du titre de philosophe avant de le disqualifier: "C'est un grand intellectuel. C'est vrai qu'il n'écrit pas mal, enfin il a des bonheurs d'écriture. C'est un grand intellectuel, comme Victor Hugo, qui lui aussi est un grand intellectuel" et doit avoir une oeuvre au moins supérieure ou égale à celle d'Alain Finkielkraut...

Quant à la formation de notre discoureur, on le voit "quitter très tôt le lycée" et dix ans plus tard, enseigner à la rue d'Ulm et raccompagner Raymond Aron qui l'appelle "Luc", non pas paternellement, mais comme un pair. Il y enseigne bien qu'il ne soit pas normalien et qu'il ne fasse pas mention de sa carrière universitaire.

C'est tout naturellement qu'il est conseiller des princes. Il ne veut pas se baisser pour ramasser un portefeuille de ministre. Mais son épouse, que "tout le monde veut [lui] piquer" et sans laquelle il ne serait rien, lui a fait valoir qu'"il avait des idées" et qu'être ministre lui permettrait de les faire avancer. Ses idées, il ne s'en souvient plus très bien, il en dénombre trois, la lutte contre l'illettrisme et j'ai oublié les deux autres. Tout bien considéré, il veut bien être ministre, mais c'est à condition de se voir offrir le plus grand ministère de l'Education nationale qui ait jamais fleuri sous la Cinquième République, car il ne lui suffit pas d'être à la tête du premier budget de l'Etat: il veut que toute la jeunesse tombe à ses pieds avec les universités, et il veut être nanti de deux ministres délégués. Ses idées, il ne réussit pas à les faire avancer : les élèves ne savent toujours pas lire, mais c'est dans son bureau, excusez du peu et vous êtes prié de ne pas rire, que se négocie la réforme des retraites avec François Fillon dont le bureau est trop petit bien qu'il soit ministre des Affaires sociales. Mais on doit traiter de l'avenir des fonctionnaires, donc on va voir Luc Ferry, c'est tout naturel, car tous les fonctionnaires travaillent pour le ministère de l'Education nationale, comme chacun sait.

Seul le secrétaire général de la CFDT trouve grâce à ses yeux et à ceux de son collègue Fillon. Quand les négociateurs envoyés par les syndicats ont quitté la table des âpres négociations, à trois heures du matin, les deux ministres éreintés prennent ensemble un petit whisky et boivent à leur commun mépris de leurs partenaires du jeu social : "Les cons", trinquent-ils, à la manière de Daladier. "Et dire que c'est pour eux que nous faisons tout ça".

Car Luc Ferry, qui avouait ne rien connaître en économie, peut vous le jurer maintenant, lui qui a tout compris, en quelques mois de ministère, au budget de l'Etat et aux affaires publiques : si les partenaires sociaux n'acceptent pas les conditions du gouvernement, il n'y aura plus rien, c'est plié, dans leurs caisses de retraite et ils pourront se brosser. Les syndicats se mettent en grève, les fonctionnaires grognent et Luc Ferry est exfiltré. La presse de l'époque bruissait du fait que Jacques Chirac avait eu tort d'aller le chercher : il hante les salons et parle de l'illettrisme, mais il ne travaille pas ses dossiers et fait craquer le mammouth.

Quand j'écoutais Luc Ferry et Jacques Julliard commenter sans la comprendre la crise des Gilets jaunes, cette révolte des déclassés, je trouvais qu'ils avaient mal tourné et m'étonnais que tant de beau savoir se répande en tant de cuisante incompréhension. Maintenant je comprends pourquoi je ne les comprenais pas et, privilège de l'âge, je pardonne plus à Jacques Julliard.

Patrice Charoulet

Cher Philippe,

Voulant revenir sur un point de l'entretien avec Luc Ferry que vous nous avez offert, je viens de le réécouter ce mardi. Je n'ai pas pris de notes. Votre invité a tellement dit de choses dans vingt domaines que je suis abasourdi.Je ne peux rien écrire.
Je vais tout de même dire quelque chose. Ceux de mes confrères qui ont critiqué Luc Ferry n'ont vraiment conscience ni du niveau de Luc Ferry ni du leur.

Michel Deluré

@ Patrice Charoulet 14/11/22 20:34

Pour votre information Patrice, dimanche dernier Luc Ferry débattait bien avec Daniel Cohn-Bendit et non Jean-François Kahn.

Patrice Charoulet

@ Savonarole

Luc Ferry ne dialogue plus avec Dany, mais avec Jean-François Kahn.

Xavier NEBOUT

Si comme je le crois, il a commis l'exploit de ne jamais prononcer le mot spiritualité, ça fait de lui le plus beau zéro pointé de l'histoire de la philosophie !

Savonarole

Rasez-lui le crâne, vous aurez un bon prof de Terminale.
Il a un point commun avec Ségolène Royal, ce mouvement brusque de la tête pour remettre sa chevelure en place.
Avec son « Dany » sur LCI, on perçoit que l’andropause est un naufrage.

Achille

@ Michel Deluré | 13 novembre 2022 à 09:55
« Le "vrai philosophe" n'est-il pas en fait celui qui met simplement en pratique cette définition qu'Epicure donnait de la philosophie, à savoir que "la philosophie est une activité qui par des discours et des raisonnements nous procure la vie heureuse" »

Absolument. C’est un peu le mal de notre société. Tout le monde aujourd’hui aspire à une vie heureuse, mais sans trop vouloir s’impliquer pour l’obtenir. L’assistanat semble être devenu la règle.

Ils le reconnaissent eux-mêmes, les Français sont devenus des paresseux , voire carrément des fainéants.
D’épicuriens nous sommes devenus des sybarites.

À noter que les philosophes Spinoza et Alain ont écrit de belles choses sur le bonheur. Relire "Propos sur le bonheur" de ce dernier. Je l’ai lu deux fois à quarante ans d'intervalle.

Michel Deluré

@ Serge HIREL 12/11/22 13:06

Le "vrai philosophe" n'est-il pas en fait celui qui met simplement en pratique cette définition qu'Epicure donnait de la philosophie, à savoir que "la philosophie est une activité qui par des discours et des raisonnements nous procure la vie heureuse" ? N'est-ce point là finalement le critère qui identifie le mieux le "vrai philosophe" ?

F68.10

@ Achille
"Philosophe (et écrivain), c’est pourtant ce qui est inscrit sur leur carte de visite et non pas intellectuel qui n’est pas vraiment une profession, ou encore polémiste qui n’en est pas vraiment une non plus, sauf peut-être sur CNews… :)"

Un philosophe, c'est une personne engagée dans son travail autour de systèmes de pensée construits et rigoureux sur des sujets profonds. Il y a des petits philosophes, qui se contentent de quelques articles profonds sur un point précis ou qui en démontent d'autres. Il y a des grands philosophes qui développent un œuvre qui traversera éventuellement le temps, pour le meilleur et pour le pire. Et, parfois, petit philosophe devient grand.

Un écrivain, c'est quelqu'un qui écrit. Il y a des petits écrivains, qui nous feront un petit texte plaisant ou volontairement odieux. Il y a des grands écrivains qui font des textes qui cognent l'esprit d'une manière ou d'une autre et qui traverseront éventuellement le temps. Parfois au prix d'une exhumation posthume pour des raisons pas toujours très claires.

Un intellectuel, c'est quelqu'un qui pense. Il n'a pas besoin d'être philosophe ou écrivain pour cela. Quand on pense publiquement sur des sujets de société sans pour autant être dans la logique de construire un système de pensée ou d'y participer, on n'est pas un philosophe, mais seulement un intellectuel public.

Un polémiste, c'est une personne qui intervient dans la polémique publique et qui fait ainsi vivre le débat public de nos démocraties. Ce n'est donc absolument pas un terme péjoratif: ils sont nécessaires et parfois grands. Un polémiste peut être ou ne pas être un intellectuel.

Des artistes, des comiques, peuvent être des polémistes ou des supports à la polémique, comme l'illustre à merveille le titre parfaitement dément Valhalleluja. Qui en transformant la question de la foi en celle de la vénération d'un catalogue IKEA établi par Odin le charpentier, fait étalage très justement du propos de Monsieur Ferry sur les logiques "antisacrificielles" de nos sociétés modernes. Sur un mode admirablement ridicule et qui fait mal aux oreilles.

Le rire, même cruel, fait partie de la polémique. Pas de la pensée d'un intellectuel, même non-philosophe. C'est en cela que Voltaire est plus un polémiste qu'un philosophe, à mon sens. Et que Chaplin, avec son film Le Dictateur, est plus qu'un artiste et bien un polémiste de première envergure.

Quant à CNews, c'est une chaîne de télévision qui participe à l'hystérisation de la vie politique française. Ce que Monsieur Ferry décrit très bien en affirmant, à juste titre, que la médiatisation en Suisse, c'est zéro pointé. Et c'est très bien. Car la médiatisation outrancière et l'hystérisation, au fond, finissent par s'opposer à l'établissement d'un débat public démocratique raisonné au moyen des médias. (Et ce n'est pas là un appel au politiquement correct.)

Je pourrais bien sûr être plus cruel sur CNews. Mais une fois pointé du doigt le problème essentiel, il me paraît inutile d'en rajouter.

Monsieur Ferry parle de courir dans un champ de râteaux. Quant à moi, je pense que c'est bien la responsabilité des Français et pas seulement de leurs politiques que d'avoir laissé leur système politique se transformer en, disons, Intervilles avec le lâcher de vachette.

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@ Michel Deluré
"Que définissez-vous en fait comme un « intellectuel public à la française » qui en fasse ainsi dans le paysage culturel une spécificité et qui le distingue par conséquent du philosophe ?"

Nous avons une tradition très particulière d'intellectuels. Ce sont, avec les définitions ci-dessus, des polémistes et écrivains dotés d'une culture philosophique. Mais ils ne s'engagent pas pour autant dans un travail philosophique construit. Monsieur Ferry a raison de considérer que la philosophie allemande, bien que trop intentionnelle dans son conceptualisme à mon goût, est une réelle philosophie (sur laquelle je suis d'ailleurs très critique). Nos philosophes de plateau ne sont pas de cet acabit.

Il y a de plus la spécificité française qui consiste à abuser de la rhétorique des grandes idées et à s'exprimer sur un peu tous les sujets pour pousser en avant une vision du monde plus qu'une réelle philosophie construite ou même simplement un réel discours intellectuel construit adossé au réel. Le syndrome de Bossuet, en somme.

Le monde anglo-saxon a aussi de réels intellectuels, mais ils ne sont pas si souvent auréolés de cette gloriole de Nouveaux Gladiateurs du Cirque Médiatique. Ils interviennent souvent davantage sur des sujets précis où ils sont reconnus compétents ou semi-compétents. Ils s'adossent souvent aux faits sans les déformer à outrance. Leur crédibilité repose souvent sur leur capacité à discerner le vrai et le faux, le réel et l'imaginaire idéologique. Ce n'est pas vraiment le cas en France, et c'est ce qui fait qu'on peut parler d'une espèce spécifique de philosophes de plateaux français. Moi, j'en ai un peu marre.

Si vous voulez en percevoir la différence essentielle de visu, il me semble que le plus simple et de saisir sur un exemple la différence de méthode flagrante entre Bernard-Henri Lévy et Douglas Murray. Je ne sais pas si cela nécessite plus d'explicitation que cette vidéo.

Patrice Charoulet

Cher Philippe,

Grand merci de cet entretien que vous nous avez offert.

xavier b. masset

Même au repos, les cheveux de Luc Ferry donnent l'impression de voler au vent, invisible dédicace d'un ingénieur en soufflerie d'Alpine, soucieux de l'Ereignis de son merveilleux Étant, en constant renouveau sur les circuits de l'intelligence.

La maîtrise du cheval-vapeur fut à l'origine du rayonnement de la civilisation grecque, quelque chose que son ami Fillon voulut adapter à la vision qu'il se faisait du char de l'État.
Qu'il habilla de trop de combinaisons.

Il se vit en Thalès de Chirac à l'Éducation, essayant peut-être de faire comprendre à ce dernier que l'image du Roi divin costumé en président de la République avait assez duré.
L'hommage qu'il vous fait en parlant du Droit m'a l'air sincère, un philosophe allemand pré-heideggerien ne mettait-il pas la Dikè comme mère de la philosophie ?

On voit comme par transparence en lui se livrer des batailles entre les passions, les émotions (Thumos) et la prudence, l'équanimité d'âme, la pondération (Sôphrosunè).
Il incarnerait presque le philosophe pour glace terminale, si j'osais.

Des commentateurs perspicaces notèrent ses contradictions, comment lui en tenir rigueur lorsqu'on possède un tel cerveau en perpétuelle ébullition ?
Je lui sais gré de ses émissions sur la philo allemande, je m'en souviens assez bien, et son évocation de Raymond Aron est émouvante, révélatrice surtout de ce que vous valait certaines positions devant un monde universitaire français si voluptueusement uniforme, fièrement psalmodique.

C'est le genre de caractère dont il serait facile de se payer une bonne tranche, de se moquer, mais force est de reconnaître sa générosité dans les idées.
Je pense qu'il sait très bien que le droit grec ancien puis romain (chère Astrée) furent au début des entreprises sacrées, religieuses, et qu'ils - selon une pente qui leur fut naturelle, comme sous leur propre poids - évoluèrent vers une laïcisation nette et précise, sans demander leur reste.
Le destin français, comme sur des roulettes.
Armé d'une jupe étanche aérodynamique qui le colle sur l'asphalte brûlant d'un bitume européen (de moins en moins mou ?).

Serge HIREL

@ F68-10
@ Michel Deluré

Pour différencier le « vrai » philosophe et... les autres, peut-être peut-on comparer la philosophie à la recherche, qu’elle soit médicale ou, plus prosaïquement, industrielle. Les « vrais » philosophes, peu nombreux, seraient à l’étage de la recherche fondamentale, de la recherche pour le plaisir intellectuel de la recherche, sans objectif de profit. Les autres occuperaient celui de la recherche appliquée, qui débouche sur la création de produits, dont seuls ceux présentant une rentabilité seront fabriqués et commercialisés.
Quant aux politiques, ils ne sont que les techniciens qui moyennant rémunération, assurent la production, la mise en vente et... le SAV, s’ils sont honnêtes et compétents.


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@ Achille | 12 novembre 2022 à 05:34
« Comme le disait Aristote, un philosophe grec (donc un vrai) « L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit », ce qui ne semble pas être [le cas de Luc Ferry] »

Voilà qui est vraiment méchant... Dans son livre « Ethique à Nicomaque », Aristote démonte que l’homme méchant est un ennemi pour lui-même...

Serge HIREL

Comme de coutume, l’entretien est passionnant et l’on sort de cette heure d’écoute attentive avec l’impression d’être un peu plus intelligent, Luc Ferry préférant au langage abscons de la chaire de philosophie celui beaucoup plus simple, imagé, parfois même gouailleur - « LR est dans les choux » - d’un débatteur rompu aux exigences de l’audiovisuel.

L’éventail des questions, sans agressivité, sans relance non plus, mais soigneusement préparées pour aboutir à l’assemblage complet d’un puzzle complexe à réussir, permet d’appréhender toutes les facettes du personnage - universitaire, penseur, chroniqueur, polémiste, père de famille, ami... et ministre - mais aussi ses racines, ses ressorts, ses élans et ses rejets...

Luc Ferry, qui, par ses tics - main continuellement passée dans les cheveux, consultation compulsive probablement de l’heure... - dit son tourment, a vraiment subi la question... mais, contrairement à l’objectif ancien, bourreau et supplicié sont tous deux vainqueurs.

Une heure ne suffit pas pour tout dire de soi. Mais la maîtrise de la parole de l’enseignant, les formules ciselées de l’habitué des plateaux TV, les hésitations de l’intellectuel et les hommages répétés à ses maîtres et aux siens, quelques courtes digressions aussi, permettent à Luc Ferry d’en révéler plus que beaucoup d’autres, souvent sur le ton de la confidence soudaine. Une astuce bien rodée, que Cohn-Bendit lui reproche souvent lors de leurs débats télévisés, qui l’autorise à ne pas avoir à s’expliquer sur certaines incohérences de ses réflexions et plusieurs oublis d’une réalité qui défrise son propos.

Ainsi, il fait de l’écologie la nouvelle religion planétaire, mais ne dit rien des diverses approches de cette doctrine qui, ici, vise à donner un avenir à notre planète - avec les experts du GIEC pour grands-prêtres -, là se présente comme source du bonheur immédiat de l’humanité, quand elle ne réserve pas celui-ci au « genre » féminin...

Ainsi, toujours sur ce thème des « religions », s’il constate l’effondrement du catholicisme et du communisme, LF omet de tenter une explication de ce phénomène, qui, d’ailleurs, est loin d’être mondial, et occulte le djihad, forme restée contemporaine chez les musulmans du combat moyenâgeux de l’Orient contre l’Occident.

Ainsi, quand il souhaite que LR fasse des propositions d’alliance au président, il oublie la réalité de la scène politique. Seul le Prince dirige la manœuvre... et désigne qui lui plaît comme vassal. Si LR, la corde au cou, réduit à un statut de troisième opposant, allait faire allégeance, il y laisserait très probablement la vie... Etonnant qu’un fervent gaulliste préconise ce suicide, contraire à toutes les convictions du Général. D’ailleurs, LF s’en rend compte, s’en excuse, mais maintient néanmoins son idée... sans même un mot pour une solution beaucoup moins dangereuse, l’union des droites. Une union dans laquelle LR pèserait.de toute sa force de parti de gouvernement, doté de nombreux élus territoriaux de poids et héritier de la tradition la plus ferme en matière de souveraineté de la France. On peut être contre cette proposition, mais ne pas la mettre sur la table est pour le moins léger...

Etonnant aussi que ce même fervent gaulliste mette en pièces l’un des piliers de la Constitution de 1958 en jetant aux orties le scrutin majoritaire à deux tours et en préconisant des élections législatives à la proportionnelle... On comprend, sans qu’il le précise néanmoins, qu’il la souhaite complète. Discours provocateur d’un révolutionnaire de salon ou propos de personnalité hors sol du monde politique ? Pour ma part, je penche pour le second diagnostic. Son passage à l’Education nationale, s’il a marqué les esprits par les objectifs affichés et l’aura d’un ministre pas comme les autres, s’est achevé par une collision frontale avec la réalité... une opposition farouche du Mammouth qu’il n’a pas su endormir.

Luc Ferry est nécessaire. Nécessaire, comme ses pairs, à la réflexion sur l’avenir de notre pays. Nécessaire dans le combat des idées, malgré des postures pas toujours bien étayées. Mais Luc Ferry n’est pas apte à mettre les mains dans la glaise, même si son séjour rue de Grenelle a été utile à sa démarche intellectuelle personnelle. Luc Ferry est un penseur, un philosophe dans le sens moderne du terme. Il en est beaucoup d’autres... dont certains, pas toujours les plus utiles, pratiquent aussi le petit écran. Aucun n’a été et ne sera jamais un vrai politique. Voyez le cas, il est vrai tragiquement exemplaire, de BHL...

Michel Deluré

@ F68.10 11/11/22 10:30
« Alain Finkielkraut, Michel Onfray et Régis Debray sont des intellectuels publics à la française, ils ne sont pas des philosophes... »

Que définissez-vous en fait comme un « intellectuel public à la française » qui en fasse ainsi dans le paysage culturel une spécificité et qui le distingue par conséquent du philosophe ?

Philosopher, n'est-ce point entre autres s'interroger sur sa propre pensée, sur l'humanité, sur sa finitude, sur la société, sur ce que nous apprend la science, sur ce qu'elle nous laisse ignorer, sur l'art, sur la religion, sur la morale... ?

La philosophie n'est pas uniquement une spécialité, elle est pour reprendre l'expression d'un philosophe « une dimension constitutive de l'existence humaine ». Dès lors que nous sommes dotés de vie et de raison, nous pouvons tous, « intellectuels publics français » ou autres, philosopher.

Alors, des trois auteurs que vous citez, chacun à sa manière, au travers de ses écrits, « doit-il être considéré non pas comme le modèle du jugement, mais simplement comme une occasion de porter soi-même un jugement sur lui, voire contre lui » (E. Kant) et c'est en cela qu'ils sont philosophes et nous conduisent à philosopher.

Aliocha

Très bel entretien qui met en lumière le dilemme tragique des temps, comment se passer du sacrifice sans retourner au sacrifice.
Une piste serait peut-être de comprendre que le narcissisme moderne est d'origine sacrificielle, et tente avec le dernier Heidegger de recréer à partir du zéro de l'échec nazi un sacré qui éluderait le mensonge du sacrifice, vaine tentative.
On pense avec le "quoi qu'il en coûte" de la pandémie avoir progressé en ce sens, c'est vite passer sur le sacrifice demandé à la jeunesse pour préserver les plus âgés en leur refus de la mort.

Car là est à mon sens la vraie question, sans Dieu, les hommes se pensent immortels, et deviennent des dieux les uns pour les autres, retournant à la caverne de toutes les prédations, puisque le mensonge de la genèse sacrificielle est dévoilé et que plus jamais aucun système, philosophique, social, économique ou religieux, ne peut donc s'en réclamer, mais peine à faire système de cette réalité qui n'a pu se révéler que par son expulsion.

Il est peu de dire en ce sens que l'évangile à "foutu le bordel" dans l'ordre sacrificiel, mais que sans cela nous n'aurions pas accès à ce désir créatif visant à produire un sens nouveau et auparavant indisponible chez les humains. Cette source de sens découle et renvoie toujours au don de soi de Jésus. Il contient toujours en lui l’annulation du sacrifice et tout le sens qui découle de ce que la mort de Jésus a rendu disponible.

La fin de l'entretien et sa composante intime dessine alors ce que seule la démocratie permet, renvoyant les tentatives de ceux qui voudraient encore reproduire du mensonge sacré comme alternative à sa propre décadence par la répétition de celle-ci.
Ce "sans elle, je serai mort", qui indique qu'il y aurait une possibilité, par don plutôt que par sacrifice, d'enfin faire de la parole notre langage :

« En termes girardiens classiques : le désir de l’Autre est vraiment massivement antérieur au « moi » de toute réalité existante. »

https://jamesalison.com/fr/repenser-la-sacramentalite-apres-rene-girard/

Merci à tous deux.

Achille

Pour un philosophe, j’ai trouvé Luc Ferry un peu léger dans ses démonstrations empreintes de certitudes et de contradictions.
Il affirme plus qu’il ne démontre, le tout dit sur un ton dogmatique et quelque peu hautain.
Exemple : "Il n’y a pas de philosophes français, ils sont allemands ou grecs".
Ah bon ? Montaigne, Montesquieu, Descartes, Pascal, Voltaire, JJ Rousseau ou encore Sartre, sans oublier les philosophes actuels qu’il relègue au rang d’intellectuels et de polémistes de plateau TV ne sont pas des philosophes français ?
Comme le disait Aristote, un philosophe grec (donc un vrai) « L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit », ce qui ne semble être son cas.

Serait-il le seul philosophe français que le monde entier nous envie ?
Certainement pas puisque pour lui un philosophe se situe au-dessus de la politique. Ce qui tend à démontrer qu’il n’est pas philosophe lui-même vu qu’il ne cesse de parler de politique sur un ton un brin méprisant, se targuant d’avoir été ministre de l’Education nationale et donc d’avoir eu à gérer pendant deux ans le plus gros portefeuille ministériel.

Il affirme (car chez lui le doute n’existe pas) que pour être président il faut être narcissique, ce qui n’est pas totalement faux, Mais, en ce qui le concerne, il n’a certainement pas de leçons de modestie à donner.

Vamonos

Luc Ferry parle de Mao Zedong fondateur de la République Populaire de Chine, d’un régime dictatorial et de la révolution culturelle. Le nombre de 70 millions de morts proposé par Luc Ferry s’inscrit à l’intérieur d’une fourchette qui va de 1 million à 100 millions selon les sources.

Soixante années ont passé et Il reste peu de témoins oculaires de cette période qui ont survécu à la déportation depuis les grandes villes vers la campagne ou réciproquement. Pour eux, Mao a libéré la Chine et toute critique à l’égard de Mao est forcément négative.

Les Chinois sont actuellement 1,4 milliard mais à l’époque ils étaient 400 millions. C’est prouvé par les quatre petites étoiles jaunes sur le drapeau rouge. La grande étoile symbolise le Parti communiste qui a confisqué la dictature du prolétariat. Mao est donc responsable de la mort de 17 à 25 % de son peuple.

Le collectivisme, la simplification de la langue et la dictature ont libéré la Chine, mais cela a entraîné un marasme économique dont le pays est sorti quand les dirigeants ont accepté de signer des accords commerciaux avec l’Amérique de Richard Nixon et d’Henry Kissinger.

Tipaza

Avant de donner mon opinion, une précision, je n'écoute jamais les vidéos, de quelque nature, la seule que j'ai écoutée était celle de Sylvain Tesson parce que j'aime l'homme et l'auteur.
Il se fait que j'ai aimé Luc Ferry comme auteur sur la mythologie grecque, sans apprécier son action politique. J'ai voulu voir ce qu'il en était de ses positions dans un entretien ouvert et sans autre enjeu qu'une certaine vérité.

J'ai donc échantillonné l'entretien, écoutant quelques minutes toutes les dix minutes environ, un peu comme il m'arrive de faire la lecture rapide d'un texte qui m'intéresse moyennement.

Première conclusion : c'est peut-être dû à son physique et sa façon de parler sur un ton détaché, mais cette vidéo sans contradicteur confirme un sentiment que j'avais déjà, j'ai l'impression d'écouter un dandy qui survole les problèmes sans se sentir concerné.
Ses analyses ne sont pas toutes mauvaises, mais les conclusions qu'il en tire sont surprenantes. D'autant plus surprenantes qu'elles contredisent les analyses.

Il cherche à adopter une position de "vieux sage", quand en même temps, il critique Macron et regrette que LR ne compose pas avec lui.

Il prédit que LR disparaîtra à cause de ce refus, alors qu'à l'évidence LR a déjà disparu du paysage politique mais l'ignore.
Ce "vieux sage" enfonce une porte ouverte sur le précipice qui s'ouvre devant LR. Le tout énoncé avec une certaine désinvolture prouvant une absence d'empathie devant le cadavre déjà froid de ce parti dont il a bénéficié. La distanciation du dandy devant le malheur des autres dont il fut.

J'ai été surpris par l'incohérence, et même plus la contradiction entre sa vision de la disparition des religions terrestres et célestes, comme il dit à propos du catholicisme et du communisme, qui offrent un bonheur différé et la conclusion qu'il en tire sur la nouvelle religion, l'écologie, dont il dit que ses adeptes cherchent le bonheur immédiat, après avoir dit que cette religion se préoccupe de l'avenir de la terre.
Sur ce point je suis d'accord avec Marchenoir et je serais tenté d'être bien plus sévère.
Cette incohérence, surprenante de la part de quelqu'un qui a beaucoup réfléchi sur la mythologie et les religions, montre la légèreté de ses prises de position, c'est la légèreté du dandy qui relativise les faits pour les faire accorder à ses théories.

Un dernier reproche, il a un peu trop insisté sur ce pauvre Alain Finkielkraut qui n'en méritait pas tant. On ne tire pas sur une ambulance, surtout qu'il n'était pas contraint de le faire.
Là aussi le comportement légèrement méprisant du dandy.

Olivier Seutet

Continuez avec ces entretiens.
Ferry étant très présent dans les médias, peu de surprises réelles. Quand même, il se range parmi les penseurs tragiques, ce qui m'a un peu surpris pour un ardent défenseur du transhumanisme. Une prochaine fois explicitera-t-il comment il concilie ces deux positions.

Robert Marchenoir

Passionnant entretien, sympathique bonhomme. L'éloge qu'il fait de ses parents est très touchant. Comme il ne cesse de clamer son dévouement à sa femme et à ses filles, il donne l'image réconfortante d'un solide bonheur familial.

Je suis légèrement inquiet quand je l'entends se prévaloir d'avoir écrit 200 livres de philosophie (ai-je bien entendu ?), ce qui me paraît difficile à croire. Il aurait donc publié deux fois plus que Michel Onfray, qui est déjà un stakhanoviste invétéré ? Si l'on écrit 200 livres, c'est forcément autre chose que de la philosophie, me semble-t-il.

Le peu qu'il a dit sur l'écologie me paraît à la fois fallacieux et incohérent, sur le plan politique comme sur le plan philosophique. Comment un type aussi intelligent peut-il gober l'arnaque manifeste de la planète en danger ?

On ne peut pas, à la fois, se réclamer de l'écologie, et la dénoncer comme une religion -- donc une fausse religion, ce qu'il fait pourtant.

On ne peut pas dire, à la fois, que l'écologie est indispensable parce qu'elle consiste à se préoccuper du monde qu'on transmettra à ses descendants, et affirmer qu'elle consiste à privilégier le bonheur immédiat de l'individu, par opposition au sacrifice jadis exigé de tous vis-à-vis de la nation.

S'il y a une idéologie sacrificielle, c'est bien l'écologie contemporaine. Contrairement à ce qu'affirme Luc Ferry, elle n'exige pas simplement quelques petites contraintes. C'est une religion sado-masochiste basée sur des assertions scientifiques douteuses, qui jouit d'infliger une gêne maximum au maximum de gens.

Enfin, pourvu qu'il s'agisse de "mâles blancs" -- les victimes professionnelles du Tiers-Monde sont exemptées. Ce n'est, en dernière analyse, que l'avatar le plus récent du communisme. Greta Thunberg vient d'ailleurs de l'avouer.

Autre réserve sur le gaullisme : il s'agirait de marier le républicanisme en politique et le libéralisme en économie. Franchement, je n'ai rien vu. Il faudrait m'indiquer où se situe le libéralisme économique chez de Gaulle, avec sa constante complaisance envers le communisme du début à la fin de sa carrière, et son anti-capitalisme remontant à l'avant-guerre.

Quant au républicanisme, qu'est-ce que cela veut dire, exactement ? S'il s'agit de défendre la démocratie et le libéralisme en politique, de Gaulle était un autocrate, parvenu deux fois au pouvoir par la force des armes. Il a constamment préféré l'alliance avec l'URSS et le PCF à celle avec l'Angleterre et les États-Unis -- véritables pratiquants de la démocratie et du libéralisme politique, eux.

Quant aux gaullistes contemporains, ils ne se gênent pas pour cracher ouvertement sur le libéralisme.

Luc Ferry donne l'impression de penser aussi vite qu'il parle -- ce n'est pas forcément une bonne idée.

Qu'attendez-vous pour proposer cette émission à une chaîne de télévision ? Sans vouloir dénigrer Fréquence Protestante qui vous accueille, ces interviews mériteraient une mise en scène plus soignée et une audience plus importante.

Marc Ghinsberg

Beaucoup de choses à retenir de cet entretien. Mon esprit taquin en a relevé deux :
- Si vous ne connaissez rien à la science et rien à l'économie, vous êtes à côté de la plaque.
- LR n'a pas compris qu'ils avaient une chance de revenir dans le jeu politique en proposant un deal à Macron.

Vamonos

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Luc Ferry explique bien qu’il avait accepté un poste de ministre avec trois idées pour améliorer l’école. En définitive, il a fait passer la réforme des retraites des fonctionnaires. Un petit tour et puis s’en est allé à ses chères études qui n’en finiront jamais. Il continue à se documenter pour écrire toujours plus de livres.

LF a choisi la voie de la thèse d’Etat, il vit dans les concepts, il écrit en fonction de ce que d’autres ont écrit avant lui sur le sujet qu’il a choisi de développer.

Pour moi, c’est un grand théoricien, un haut fonctionnaire mais il ne connaît pas la vraie vie du Français moyen et de la ménagère de moins de 50 ans. De ce fait, il ne peut pas comprendre la littérature de Houellebecq dont les personnages caricaturés et hallucinés sont des avatars, des pseudos.

LF est plutôt tendre avec les écologistes. Il estime qu’ils sont pour la vie, il les compare au petit cochon qui fabrique une maison en paille, la plus facile, la plus recyclable, la plus rapide à construire afin de retrouver le plus vite possible la vie ludique. Cette posture est catastrophique à long terme. Les écologistes sont contre l’industrie si bien qu’elle est délocalisée. Les écoféministes veulent déconstruire les hommes, vaste programme, ça les occupe. Les chevaux, à la campagne, n’ont plus le droit d’aller boire à la rivière parce qu’ils polluent. Le droit de propriété est devenu moins important que le droit de squatter. L’écologie politique accaparée par la gauche est une catastrophe pour la France.

La radio sur YouTube permet de voir les attitudes, les tics, les expressions, de ce point de vue, on s’aperçoit de la vivacité de l’esprit de M. Luc Ferry qui écoute une question, prend des notes et fait un petit coucou au public. Il a des choses à dire, il vulgarise des idées complexes, il fait réfléchir.

Luc Ferry est un grand monsieur.

Achille

@ F68.10 | 11 novembre 2022 à 10:30
« Ce sont des polémistes ancrés dans une culture philosophique. Mais, non, ce ne sont pas des philosophes. »

Philosophe (et écrivain), c’est pourtant ce qui est inscrit sur leur carte de visite et non pas intellectuel qui n’est pas vraiment une profession, ou encore polémiste qui n’en est pas vraiment une non plus, sauf peut-être sur CNews… :)

F68.10

Merci pour cet entretien. C'est important de les faire.

@ Achille

Oui. Alain Finkielkraut, Michel Onfray et Régis Debray sont des intellectuels publics à la française. Ils ne sont absolument pas des philosophes au sens où ils construisent un pensée construite et rigoureuse sur des sujets profonds. Ce ne sont pas des philosophes.

Ce sont des polémistes ancrés dans une culture philosophique. Mais, non, ce ne sont pas des philosophes.

Achille

Luc Ferry peut donc considérer Heidegger comme le plus grand philosophe du XXe siècle et ne pas partager son implication dans le régime nazi.
On est rassuré !

La distinction entre philosophe et intellectuel est assez intéressante. Partant du principe qu’un intellectuel est engagé politiquement, contrairement au philosophe.
Il en arrive à la conclusion qu’Alain Finkielkraut, Michel Onfray ou encore Régis Debray, ne sont pas des philosophes. Ils vont être contents de l’apprendre. :)

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